Stage régional d'études de l'UNESCO sur le rôle...

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Stage régional d'études

de l'Unesco sur le rôle éducatif

des musées Rio de Janeiro, Brésil 7-30 septembre 1958

par Georges Henri Riviere (Directeur de I'ICOM)

Unesco

P R E F A C E

En favorisant le développement des musées, l'Unesco voudrait surtout les encourager à donner plus d'ampleur à leurs programmes éducatifs, ce qui est le meilleur moyen de faire connailre leurs collections, composées en grande partie d'objets originaux. A cette fin, elle a déjà organisé deux stages d'études internationaux (celui de Brooklyn, à New York, en 1952 et celui d'Athènes en Grèce, en 1954), ainsi qu'un stage d'études régional pour l'Amérique latine, qui s'est tenu à Rio de lanein, (Brésil) du 7 au 30 septembre 1958, et qui avait pour thème: rLe rôle éducatif des muséesr. A chacun de ces stages, il a surtout étéquestion des activités muséographiques qui répondent à des besoins d'ordre éducatif. L e Directeur du stage de Rio était M. Georges Henri Rivière, Directeur du Conseil international des musées (1 C O M ) et Directeur .du Musée national des arts et traditions populaires à Paris. C'est son rapport SUT les travaux du stage de Rio qui constitue le présent fascicule. L'Unesco a déjà publié un certain nombre d'études SUT le même thème. L a revue trimestrielle MUSEUM, qui

entrera en 1960 dans sa treizième année d'existence, a consacré plusieurs numéros spéciaux à l'éducation. L e Département de l'éducation, en coopération avec la Division des musées, a fait paraître Les techniques muséographiques et i'éducation de base (Etudes et documents d'éducation, No 171, L e rôle des musées dans 1' éducation(Revue analytique de l'éducation, Vol. Vlll, No 2). et dans le bulletin trimesh'el Eaucationde base et éducation des adultes, de nombreux articles et notes traitant de sujets analogues. Il importe que les éducateurs se pénètrent bien du fait que les ressources de l'enseignement scolaire ne sont pas les seules dont ils disposent; et nous espérons que les nombreuses idées exprimées dans le présent rapport leur suggéreront des initiatives nouvelles.

L'Unesco organise actuellement, avec le concours du Gouvernement japonais, un deuxième stage d'études régional, à l'intention cette fois des pays d'Asie et du Pacifique; Ce stage aura lieu à Tokyo en 1960, et l'action éducative des musées tiendra une large place dans ses travaux. indépendamment de ces stages d'études et publications, l'Unesco a, par l'envoi de missions d'experts, l'attribution de bourses d'études et la fourniture de matériel, apporté une aide directe à un certain nombre de pays: Birmanie. Ceylan,Danemarù, Equateur, Inde. Indonésie, Japon. Laos, Libéria, Pérou, etc.

L'expansion constante des activités muséographiques témoigne de l'intérêt accru que le public porte aux collections des musées et à leur d e éducatif. Les éducateurs devraien1 tirer un meilleur parii de la possi- bilité qu'ont les musées de présenter foutes sories d'objets propres à intéresser l'être humain, qu'il s'agisse de simples fossiles datant d'une période géologique loiniaine. d'un outil de l'âge de pierre, d'un motif tra- ditionnel de décoration tissé par les membres d'une tribu primitive. ou de chefs-d'œuvre mtisiiques. cer- tains musées ont entrepris une vaste action éducative; mais duns beaucoup d'autres, les possibilités de cet ordre sont encore inexploitées. Une mobilisaiion des ressources existantes donnerait aux musees IM nouvel essor, dont les seruices d'éducation partageraient avec eux le bénéfice.

T A B L E D E S M A T I E R E S

PREMIERE PARTIE . PFEPARATION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

DEUXIEME PARTIE . PARTICIPANTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

TROISIEME PARTIE . ACTIVITES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

QUATRIEME PARTIE . CONCLUSIONS DU STAGE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

M U S E O L O G I E G E N E R A L E . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

Définitions de base . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 Les services et leur personnel 12 Enseignement et perfectionnement de la profession muséale . . . . . . . . . . . . . . . 14 Architecture des musées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 Equipement des musées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 Sondages d'opinion publique ep matière de musée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 Relations publiques et sociétés d'amis des musées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

M U S E E ET EDUCATION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

Organeséducatifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 Présentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 Un jeu éducatif s'appliquant à la présentation : le test des anomalies . . . . . . . . . . . 27 Activités éducatives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27 Publications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29 Vente des publications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 Film . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31 Radio . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32 Télévision . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33 Muséesdelajeunesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 Musées scolaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35 Musées pédagogiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 Musées et éducation de base dans une région reculée : projet d'un musée flottant . . . . . . 37

C A T E G O R I E S D E MUSEES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38

Muséesd'art . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39 Muséesd'artmoderne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 Musées d'histoire et d'archéologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42 Musées d'ethnographie et de folklore . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 Musées de sciences naturelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49 Musées scientifiques et techniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51 Muséesrégionaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53 Muséesspécialisés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56 Musées universitaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57

COMMUNAUTE NATIONALE DE S M U S E E S . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58

Organisation générale . . . . . . . . . . . . . . . . . a . . . . . . 58 Harmonisation des programmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58 Ressources . . . . . a a . . . . . . . . . . . . . . ~ . . . . . . . * . 59 Conservation et traitement des biens culturels . . . . ~ ~ . . . . . . . . 59 Documentation nationale muséologique et muséographique . . . ~ ~ ~ . 1~11~- .. ..c.J. ~~ 39

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Répertoire national des musées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Périodique national des musées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Associations nationales des conservateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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M U S E E S ET COOPERATION LNTERNATIONALE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60

Centre de documentation Unesco/ICOM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60 Museum . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61 Manuels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61 Recommandatians et accords internationaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62 Stages d'études . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62 Programme de participation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62 Expositions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62 Echange d'objets de musées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63 Organisations internationales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63

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PREMIERE PARTIE

PREPARATION

Avant de rendre compte de la préparation propre- ment dite du stage, je m e fais un devoir de sou- ligner combien elle a été favorisée : a) par les échanges préliminaires de vues auxquels M.J.K van der Haagen, chef de la Division des musées et des monuments historiques de l'Unesco, a procédé du- rant son voyage en Amérique latine, et en particu- lier au Brésil, au début de l'année 1957 ; b) parla coopération constante des autorités et organisa- tions du Brési1,notamment celle de 1'IBECC (Com- mission nationale du Brésil pour l'Unesco ; M. Thé- mistoclès Cavalcanti, président) et de 1'ONïCOM (Comité national brésilien de 1'ICOM ; Mmf? Heloïsa Alberto-Torrès, président) ; c) par les kables rondes'' organisées dans cinq pays d' Amérique latine (Cuba, Guatemala, Panama, Paraguay et PBrou), à partir de 1957, par le Centre régional de l'Unesco pour l'Hémisphère occidental (La Havane).

Quant à la préparation proprement dite, elle a comporté deux phases principales, la première longue et extensive, la seconde brève et intensive. Durant chacune d'elles et à la lumière des direc- tives du Chef de la Division des musées, je m e suis tenu en étroite et confiante collaboration avec Mlle Raymonde Frin et M. Hiroshi Daifuku, spécialistes du programme auprès de cette Division.

PREMIERE PHASE

La phase extensive s'est déroulée approximative- ment de juillet 1957 à août 1958. Considérées sous l'angle technique, quatre activités dominantes sont à retenir :

1. Elaboration du programme du stage

Les données initiales étaient les suivantes : a) le stage porterait sur le m ê m e thème que ceux orga- nisés par l'Unesco à Brooklyn et à Athènes en 1952 et 1954 : "le r61e éducatif des musées" ; b) à la différence des précédents, le recrutement, ex- plicitement régional, aurait pour cadre l'Amérique latine ; il concernerait tout à la fois les paysindé- pendants et les pays ayant des territoires dans cette région du monde ; c) à l'instar des stages précédents, on inviterait pour chaque paysun spé- cialiste des musées et un spécialiste de l'éduca- tion ; d) les langues utilisées seraient l'espagnol et le français.

Les caractères essentiels du stage furent ainsi définis : a) les participants seraient associés aussi largement que possible aux discussions prévues au cours des séances de travail et des visites de musées, ainsi qu'à l'élaboration des conclusions que le Directeur aurait à tirer du stage et à présenter à l'Unesco ; b) il serait demandé à chacun des par- ticipants de remplir à l'avance et de présenter au stage des questionnaires destinés à favoriser l'ex- posé et la discussion des problèmes, ainsi que l'élaboration des conclusions ; c) les séances de travail se répartiraient en trois séries principales, consacrées respectivement aux thèmes suivants, l'accent général étant mis sur les aspects éduca- tifs (présentation des rapports par. leurs auteurs, discussion générale de ces documents, problèmes propres à chaque catégorie de musées ; problèmes communs aux diverses catégories de musées) ; d) chacune des deux dernières séries de séances comporterait un exposé du directeur sur un thème particulier, puis des projections et une discussion concernant ce thème ; e) le plus grand nombre pos- sible de visites de musées seraient organisées à Rio et dans d'autres m e s , de façon à illustrer concrètement les thèmes de chacune des séances de travail;dans lamesure du possible, le jour m ê m e de la séance. D'une ampleur qu'il est inutile de souligner, le programme avait été conçu pour une durée d'envi- ron quatre semaines. D e respectables considéra- tions d'ordre matériel ont contraint à réduire cette durée de quelques jours. Un certain écrasement des horaires en est résulté, pallié d'abord à Paris, puis à Rio même, par un remaniement du programme.

2. Elaboration des questionnaires préliminaires

Deux questionnaires furent préparés à l'intention des stagiaires, l'un à réponse facultative, l'autre à réponse obligatoire.

a) Dans les pays où n'existaient pas de réper- toires des musées, une fiche systématique devait être remplie pour chacun des musées du pays, comportant notamment les noms des principaux responsables, le statut de l'institution, son histo- rique, un bref aperçu des collections, les princi- paux types d'activités éducatives et leurs res- sources, l'indication des principaux organes

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documentaires, une bibliographie sommaire, etc. (1)

ticipants devaient rédiger un rapport systématique sur l'ensemble des musées du pays, comportantno- tamment des paragraphes sur l'organisation générale de l'administration des musées, en relation ou non avec celle des monuments historiques, l'existence éventuelle d'une association des conservateurs pu- bliant ounon un périodique, les principales organisa- tions scientifiques et techniques de conservation des biens culturels, les principaux types de programmes éducatifs et les modalités générales de coopération entre organismes d'éducation et musées, les res- sources d'enseignement muséologique,la statistique des diverses catégories de muséesJ'origine des col- lections, (dominante locale, nationale ou internatio- nale) les principauxprojets de développement des m u - sées, les modalités éventuelles de coopération avec la radio, la télévision et le cinéma, les réalisations et les aspirations dans le domaine de la coopération avec les autres musées dumonde, directement ou avec l'aide de l'Unesco et de l'ICOM, etc. Le fait que la plupart des pays n'aient pu pro-

céder à la désignation des participants au stage que tardivement, a eu pour conséquence que ceux- ci n'ont pu préparer leurs rapports assez à temps pour permettre aux organisateurs d'en systé- matiser le précieux contenu. DU moins, presque tous les participants ont-ils remis leurs rapports en temps utile pour que la présentation et la dis- cussion en pussent être faites dans les séances prévues.

b) Pour chaque pays concerné par le stage,les par-

3. Rassemblement d'une documentation à l'usage des membres du stage

L'Unesco a pu remettre en don à chacun des membres du stage, lors de son arrivée à Rio.les publications suivantes :

a) Allan, Douglas A. : International Seminar on the Role of Museums in Education (14 Septembyr - 12 October 1952), Brooklyn, New York, USA, Unesco/CUA/54, 5 April 1954 ; b) Morley, Grace L. McCann : International

Seminar on the Role of Museums in Educatim (Athens. G r eece. 13 September to 10 October 1954) Unesco/CUA/64, 21 November 1955 ; c) Museum Techniques in Fundamental Education,

Educational Studies and Documents, no 17, Unesco, 1956.

Feb. 1956, Vol. W U , no 2, Unesco, 1956.

rantes, Museums and Monuments Series, Vol. V. Unesco, 1953.

d) Museums un Education. Education Abstracts,

e) Osborn, E. C. : Manuel des expositions itiné-

f) Museum, Vol. VI, no 4, 1953. g) Museums and Teachers, ICOM Committee

le for Education, 1956, traduit en espagnol par le Ministère de l'éducation en Argentine sous titre Museos y persona1 docente, 1957.

par Mlle R. Chacon-Nardi, publié par le h) Los Museos y la Educacih, compilé

Comite Nacional Cubano de Museos. i) Guthe, C.E. : So you Want a Good Museum,

American Associatioh of Museums, n. s., no 17, 1957. Washington D.k. La firme Heinrich Hahn, de Francfort-sur-le- *

Main, spécialisée dans la fabrication des vitrines, "tout glace", a remis à chaque stagiaire un exem- plaire de ses catalogues illustrés et expédié au Musée d'art moderne de Rio, à titre de don et en vue d'&tre présentée au stage, une vitrine "tout glace", sortie de ses ateliers.

4. Choix, dans les fonds du Centre de documenta- tion Unesco-ICOM, de documents photographiques en vue d'en tirer des diapositifs à projeter durant les séances de travail

Aidés du personnel du Centre et profitant de l'excellente classification réalisée, nous avons tous trois donné beaucoup de temps à cette sélec- tion, qui portait aussi bien sur les photographies spontanément envoyées par les musées que sur celles collectées pour la publication d'articles dans la revue Museum.

Centre a permis d'illustrer tous les thèmes des séances de travail. De façon inégale toutefois,les ressources étant de beaucoup les plus grandes en ce qui concerne les musées d'art.

Une des conclusions concernera les moyens de pallier une lacune du Centre en ce qui concerne les diapositifs en couleurs, et les remèdes qui pourraient étre apportés B cet état de choses. J'y reviendrai plus loin.

L'ampleur et la variété de la documentation du

DEUXIEME PH A S E

La phase intensive s'est déroulée à Rio du 3 au 6 septembre inclus. Chaleureusement accueillis et assistés par nos

collègues et amis de 1'IBECC et de 1'ICOM. nous avons pu tous trois, durant ces quelques jours, prendre les contacts nécessaires, confirmer et compléter les dispositions prévues. Nous avions ainsi en main divers atouts de grande valeur :

généreusement accordée par le Conseil de cette a) l'hospitalité du Musée d'art moderne de Rio,

1. Le modèle de ces fiches s'inspirait largement des recommandations du rapport établi en 1951 par une commission d'experts de l'Unesco et de I'ICOM (voir conclusions). Il est à remar- quer que 1'IBECC. répondant à une sollicitation du Chef de la Division des musées, avait publié à temps pour l'ouverture du stage - ce qui en permit la distribution aux stagiaires et fut d'ex- cellent effet - un répertoire des musées brési- liens dont la présentation, tant pour ce qui est des nombreuses notices de musées que des di- verses tables, répondait de façon parfaite aux suggestions Unesco-ICOM.

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institution et son Directeur exécutif, M m e Niomar Moniz Sodre, la personnalité à qui l'on doit d'avoir rassemblé les mbyens de réaliser le brillantpro- jet d'Eduardo Reidy, chef-d'oeuvre d'architecture contemporaine : le privilège de sieger dans un tel cadre (nous y disposions d'une salle de réunion, d'un nombre suffisant de bureaux et de moyens de projection) constituait un merveilleux stimulant

pour une réunion du genre de lanôtre; b) mis à la disposition du stage par 1'IBECC. un secrétariat des plus efficients, dirigé par M. Bene- vides et composé de plusieurs secrétaires poly- glottes et interprètes ; c) un programme d'accueil dans les musées, d'ex- cursions et de réceptions généreusement offertes par les pouvoirs publics et les musées brésiliens.

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DEUXIEME PARTIE

P A R T I C I P A N T S

Rappelons que les invitations avaient été adressées aux deux catégories de pays suivants : Argentine,Bolivie,Brésil,Chili,Colombie, Costa-

Rica,Cuba,Equateur,Guatemala,Haiti,Honduras, Mexique ,Nicaragua,Panama,Paraguay,Pérou,Répu- blique Dominicaine ,Salvador ,Uruguay et Venezuela (soit vingt pays) ;

quatre pays). Et at s- Unis ,France ,Pays-Bas ,Royaume-Uni (soit

En fait les participants furent les suivants :

1. C A D R E S DESIGNES PAR L'UNESCO

a) Délégués de l'Unesco : Mile Raymonde Frin, de la Division des musées et monuments histo- riques du Secrétariat, M. Hiroshi Daifuku, de la Division des musées et monuments historiques du Secrétariat, Mlle Rafaela Chacon Nardi, assistante à la Division des activités culturelles du Centre régional de l'Unesco pour l'hémisphère occiden- tal (La Havane), b) Directeur : M. Georges-Henri Rivière, direc-

teur duMusée des arts et traditions populaires,Paris, directeur du Conseil international des musées.

c) Sous-Directeurs : M. Jose Maria Cruxent, directeur du Musée national des sciences natu- relles, Caracas, M. Mario Vasquez Rubalcava, muséologue, Musée national d'anthropologie, Mexico, DF.

2. C A D R E S CONSTITUES SUR PLACE

Une étude de la conjoncture à la veille de l'ouver- ture du stage nous a incités à prendre la responsa- bilité, en accord avec l'IBECC, de constituer ainsi des cadres supplémentaires, formule qui s'est révélée immédiatement des plus efficaces : a) Directeur honoraire : M m e Helorsa Albert0

Torres, président de I'ONICOM. b) Sous-Directeur honoraire : MmeVera Sauer,

de 1'IBECC. c) Secrétaire général honoraire : M m e Niomar

Moniz Sodre, directeur exécutif du Musée d'art moderne, Rio de Janeiro.

d) Conseiller technique : D r Grace L.McCann Morley, directeur du Musée d'art de San Francisco.

Martins Costa, conservateur demusée ; M m e Regina Monteiro Real, conservateur de musée ; M m e Mathilde Pereira de Souza, administrateur

e) Comité brésilien de liaison : M m e Lygia

du Musée d'art moderne de Rio. M. Alfred0 Teodore Rusins, conservateur de musée.

3. STAGIAIRES

Compte tenu du fait que certains pays n'avaient pas désigné de représentants, nous avons pris sur nous, à la veille de l'ouverture du stage et en accord avec 1'IBECC. de porter de deux à quatre le nombre des participants bréeiliens. Argentine : Mlle Anna Maria Caffarati, Minis-

tère de l'éducation, Buenos Aires. M. Mario Teruggi, Musée national des sciences naturelles, Buenos Aires. Brésil : M. Carlos Flexa Ribeiro, professeur

à l'Université de Rio, du Musée d'art moderne, Rio de Janeiro. M. Guy de Hoilanda, du Minis- tère de l'éducation, Rio de Janeiro. M. Newton Dias Dos Santos, du Musée national, Rio de Janeiro. M. Peter Paul Hilbert, du Musée Emilio Goeldi, Amapa. Chili : M m e Brunilda Cartes, chef du Service

de la culture et des publications, Ministère de l'éducation, Santiago du Chili.

sous-directeur du Musée national, L a Havane. Mlle Teresita'Bertot Valdes, assistante du direc- teur, Musée national, L a Havane.

Equateur : M. Crespo Toral, boursier l'Unesco. Quito. Etats-Unis : M. Çtephen Thomas, directeur du

Musée d'art et de sciences, Rochester. France : M. Henri Malvaux, directeur de

1'Ecole nationale des beaux-arts de Bourges. Mexique : M.Jorge AngulaVillasenor, muséologue,

Musée national d'anthropologie, Mexico DF. M m e Maria Christina Sanchez de Bonfil, éduca- teur, Musée national d'anthropologie, Mexico DF.

Assomption ; M m e Anastacia Moraes, du Minis- tère de l'éducation, Assomption.

du Musée central, Utrecht.

national des sciences naturelles, Caracas.

Cuba : M. Rafael Fernandez Villa-Urrutia,

de

Paraguay : M m e Concepcion de Leyes de Chavez,

Pays-Bas : M m e M. E. Houtzager, directeur

Venezuela : M m e Wandas de Rotter, Musée

4. OBSERVATEURS BRESILIENS

Cédant à la demande de 1'IBECC et à celle nombreux collègues des musées brésiliens, aussi au souci d'étendre le rayonnement du stage

de et

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dans le pays hSte, nous avons pris la responsabi- lité de constituer, en accord avec 1'IBECC. une liste d'observateurs admis à assister au stage : M m e Maria Barreto, conservateur, Musée natio- nal des beaux-arts, Rio de Janeiro. M. Clovis Bernay, Musée historique national, Rio de Janeiro. M m e Nair Carvalho. conservateur, Musée histo- rique national, Rio de Janeiro. M m e Ecyla Cas- tanheira Brandao, conservateur, Musée historique national, Rio de Janeiro. M m e Octavia Correados Santos Oliveira, conservateur, Musée historique national, Rio de Janeiro. M m e Jenny Dreyfus, conservateur, Musée historique national, Rio de Janeiro. M m e Marilla Duarte Nunes, Musée du Parana, Curitiba. M m e Colina Engerson, Musée d'art moderne, Rio de Janeiro. M. Jose Lacerda de Araujo Feio, Musée national, Rio de Janeiro. M. Solon Leontsinis, Musée national, Rio de Janeiro. M m e Regina Liberalli Laemmert, con- servateur, Musée national des beaux-arts, Rio

de janeiro. M m e Yolanda Marcondes, conserva- teur, Musée historique, Rio de Janeiro.MmeGilda Marina de Almeida Lopes, conservateur, Musée historique national, Rio de Janeiro. M. Paulo de Miranda Ribeiro, naturaliste, Musée national, Rio de Janeiro. M. Paulo Olinto, conservateur, Musée impérial, Petropolis. M m e Silvia Periera Bittencourt, Musée du Parana, Curitiba. MGeraldo Pitaguary, naturaliste, Musée de l'Indien, Rio de Janeiro. M m e Sigrid Porto de Barros, conserva- teur, Musée historique national, Rio de Janeiro. M m e Cannen C. de Quadros, conservateur,Musée historique national, Rio de Janeiro. M m e Elza Ramos Peixoto, consenrateur, Musée national des -beaux-arts, Rio de Janeiro. M. Alfred0 Teodoro Rusins, direction du Patrimoine artistique et his- torique national, Rio de Janeiro. M. F. Dos San- tos Trigueiros, conservateur, Musée de la Banque du Brésil, Rio de Janeiro. M m e Lina Stilben,direc- teur, Musée de la Ville de Rio, Rio de Janeiro.

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T R O I S I E M E PARTIE

A C T IV1 T E S

Pour s'en tenir à l'essentiel, les activités du stage ont été les suivantes(1) :

1. 8-10 septembre

L a séance inaugurale du lundi matin 8 septembre fut marquée successivement par des allocutions de M. Themistocles Brandao Cavalcanti, Mlle Ray- monde Frin, M. Georges-Henri Rivière et M m e Heloisa Albert0 Torres. Le reste de la première journée et celle du

mardi 9 septembre furent consacrées principale- ment à la présentation et à la discussion des rap- ports des membres du stage. L e resserrement du programme évoqué plus haut eut pour effet de ré- duire à l'excès le temps imparti à ces activités. Chaque pays représenté fit l'objet d'un ou de

plusieurs rapportda). Les auteurs, dans leur très grosse majorité, prirent la peine de se con- former aux normes suggérées. Les rapporteurs des "métropoles", avec une conscience à laquelle il faut rendre hommage, accordèrent une large place aux problèmes des musées dans les terri- toires en question, sans priver pour autant le stage des expériences de leurs métropoles respectives. A ces divers travaux, s'ajoutèrent notamment : a) une première visite du Musée d'artmoderne,

dédiée aux collections et au fonctionnement des services, guidée par MM. Ribeiro et Réidy, et précédée d'un exposé du premier sur les principes qui sont à la base de l'institution ; b) à la demande de nombreux participants, un

exposé de M. Daifuku sur les missions d'experts, bourses et facilités d'équipements octroyées par l'Unesco, riche de précisions et de conseils.

2. 11-17 septembre

A l'exception du dimanche 13 septembre, journée de repos, toutes ces journées eurent pour thème successivement, les diverses catégories demusées: Musées d'art, avec visite du Musée national des beaux-arts où les stagiaires purent voir outre, envoyés par les Pays-Bas, une remar- quable exposition circulante éducative et un film non moins remarquable consacré à Rembrandt ;

Musées d'art moderne, avec une visite du Musée d'art moderne ;

Musées d'archéologie et d'histoire, avec visite du Musée historique national, des sections archéologiques du Musée national et de la

en

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Casa de Rui Barbosa (demeure historique). Musées d'ethnologie et de folklore, avec visite du Musée de l'Indien et des sections ethnographiques du Musée national ;

Musées de sciences naturelles, avec visite des sections correspondantes du Musée national ;

Musées de sciences et de techniques, avecvisite de la section technique du Musée national ;

Musées régionaux spécialisés, avec visite Musée de la Banque du Brésil ;

Musées universitaires ; Musées pédagogiques ; Musées scolaires. Ces séances, normalemenfs'organisaient ainsi :

je commençais par un exposé théorique parlé sur schéma ; ensuite venaient les projections, durant lesquelles les stagiaires pouvaient poser de brèves questions auxquelles le Directeur ou d'autres pou- vaient répondre ; pour finir, discussion générale dont je m'efforçais, en conclusion, de systéma- tiser provisoirement l'essentiel.

Cadrant bien avec les thèmes et leurs détails, nos projections ont été accueillies avec faveur. Je dois toutefois à la vérité de dire qu'elles étaient quelque peu éclipsées lorsque nous avions la chance d'y insérer certains des beaux diapositifs en couleurs apportés par MM. Angulo (Mexique),

du

1. Ilconvient de souligner que les séances de travail commencèrenttoutesà8 h. 30dumatinetqueles stagiaires et observateurs s'yprésentèrent exac- tement à l'heure. L a plupart des textes des allocu- tionsprononcées et les comptes rendus des séances figurent aux archives du stage. Les principaux ré- sultats des séances sont systématisés dans les con- clusions qui sont données séparément au chapitre IV.

présenté par Mlle Rafaela Chacon Nardi. Les rap- ports suivants furent présentés, sauf mention con- traire, par les stagiaires : Argentine, Mlle Anna Maria Caffarati ; Brésil : M. Guyde Hollanda (Mu- sées et éducateurs); M. Newton Dias dos Santos (Musées scientifiques et techniques,musées d'his- toirenaturelle); M. FleixaRibeiro (Musée d'art m o - derne), D'autres rapports furent présentés par trois des participants : M m e Octavia Correa dos Santos Oliveira (Musée d'histoire,Mme Lygia MartinCosta (Musées d'art) ; M m e Regina MonteiroReal (Musées d'art sacré). Dans un intérêt de systématisation gé- nérale et à la sollicitation du DirecteurJes trois sta- giaires, par la suite,acceptèrent de fondre en un leurs rapports. Chili : M m e Brunilda Cartes.

2. Très brillant ,le rapport sur les tables rondes fut

Malvaux (France) et Thomas (Etats-Unis). reviendrai dans mes conclusions personnelles sur les moyens qui permettraient de doter le Centre Unesco-ICOM et les futurs stages de séries de diapositifs en couleurs.

en somme, assez varié pour avoir permis d'ob- server sur place de bons exemples de la plupart des catégories de musées que les excursions per- mirent également d'illustrer.

Plusieurs de ces visites de musées s'achevèrent, sur les lieux mêmes, par de fructueuses discussions. Cette catégorie de travaux disposa d'un temps

suffisant.

Je

L'équipement en musées de la ville de Rio est,

3. 18 et 19 septembre

Ces journées eurent successivement pour thèmes quelques problèmes d'intérêt majeur, communs aux diverses catégories de musées : architecture, équipement, personnel, administration, relations publiques, conservation physique.

que celles du groupe précédent : exposé, projec- tions, discussion. Une seule put être complétée par une visite de musée, mais de grande impor- tance, en raison du caractère exemplaire de la construction en cours : le Musée d'art moderne, avec pour guide M. Eduardo Reidy. Très remar- quées furent les dispositions prises pour l'éclairage naturel et artificie1,le conditionnement, la "chafhe " des services techniques,les ateliers techniques, la flexibilité des futures galeries d'exposition.

conservateur du Musée du café à Ribeirao Preto, fit un exposé sur cet établissement fondé par lui.

Ce groupe de séances fut celui qui eut le plus à souffrir, sous l'angle technique, de la réduction de la durée du stage. L a cadence des exposés, à certains moments, releva de l'acrobatie et il fallut le zèle exceptionnel des participants pour s'en tirer sans trop de dommages. A dire vrai, trois jours supplémentaires au moins eussent été nécessaires pour que le programme envisagé por- tât tous ses fruits. Une conséquence heureuse en résulta du moins : regroupés, pour gagner temps, les aspects éducatifs s'organisèrent sui- vant une perspective meilleure. Le Directeur du stage en fait l'amende honorable.

Les séances de travail eurent la m ê m e structure

L'après -midi du 19 septembre ,P. Plinio Travasos,

du

4. 20-22 septembre

Ces trois journées furent occupées par une superbe excursion, généreusement offerte par le Musée d'art de Saint-Paul.

anciens et nouveaux sièges du Musée d'artmoderne et du Musée d'art - lesquels quittent le building qu'ils occupaient à deux étages différents, à des- tination, le premier d'un édifice construit par Oscar Niemeyer, l'autre de l'édifice de la Fonda- tion Alvares Pendeado, construit d'après les plans d'Auguste Perret - et la visite des trois

Elles comportèrent essentiellement la visite des

sections archéologique, historique et ethnogra- phique du Musée Pauliste et celles de l'institut Butantan (collections de serpents) et de la Casa dos Bandeirantes, demeure historique d'un des pionniers de la colonisation occidentale.

5. 23-25 septembre

Cinq séances de travail comportant toujours un exposé et une discussion et parfois des projec- tions, furent consacrées au thème fondamental de l'éducation, ainsi subdivisé : a) présentation ; b) activités dans les musées (dans les galeries et hors des galeries); c) publications, films ; d) ra- dio, télévision ; e) rôles respectifs du muséologue et de l'éducateur, services éducatifs. Ces séances soulevèrent beaucoup d'intérêt et

on peut dire, à la réserve de la cinquième et der- nière - qui aurait gagné à s'étaler sur deux séances - qu'elles disposèrent du temps nécessaire. Elles furent de celles, présentation exceptée, où la dif- ficulté de trouver de bonnes projections se mani- festa davantage.

Des divergences parfois aiguës s'y manifestèrent entre éducateurs et gens de musées. Il n'en est que plus agréable de constater qu' elles s'achevèrent en bonne harmonie. A ces séances de travail, s'ajoutaune excursion à

Petropolis, siège du remarquable Museu Imperial.

6. 26-28 septembre

Ces trois journées furent consacrées à une excur- sion dans 1'Etat de Minas Geraes, offerte par la Commission nationale du Brésil et marquées par la visite des deux remarquables musées locaux organisée par le Patrimoine artistique et histo- rique national : Musée de l'hconfidencia, à Ouro Preto, et Musée de l'or à Sabara.

7. 29 et 30 septembre

Honorée de la présence de M. Jean Thomas,sous- directeur général de l'Unesco, ce fut d'abordune séance consacrée à la coopération internationale, notamment sous l'égide et avec l'aide de l'Unesco et de ltICOM, séance dont la conduite incomba en grande partie à M. Daifuku. Vinrent ensuite les deux séances de travail où furent discutées les conclusions du stage.

Précédée d'un banquet offert par l'Unesco en l'honneur des stagiaires, observateurs et membres de l'IBECC, la séance de clôture eut à son pro- gramme, successivement, des allocutions de M. Georges-Henri Rivisre, M m e Heloïsa Albert0 Torres, MM. Jean Thomas, Thémistocles Bran- dao Cavalcanti et Clovis Salgado, Ministre de l'éducation et de la culture.

du stage se séparèrent avec mélancolie, dans une chaleureuse et générale ambiance d'amitié. Je reviendrai sur ce point dans mes conclusions personnelles.

Iln'est pas téméraire d'affirmer que les membres

1 1

QUATRIEME PARTIE

CONCLUSIONS DU STAGE

C o m m e prévu, les membres du stage ont été asso- ciés à l'élaboration des présentes conclusions. Le Directeur a pu soumettre les unes à la discussi<rn des participants, lors des uitimes séances de tra- vail. Les autres ont eu pour base les exposés et les discussions consacrées à leurs thèmes.

conclusions du stage, à la différence des canclu- sions formulées en cinquième partie, que leDirec- teur estime lui être persamelles.

Ainsi est-on fondé à les considérer c o m m e les

MUSEOLOGIE GENEFLALE

Il s'en faut de beaucoup que ce premier groupe de conclusions intéresse toutes les matières de la m u - séologie générale. L e plan en eût été plus large si la durée du stage n'avait dû @tre raccourcie. Telles qu'elles se présentent, elles reflètent les travaux du stage, que ceux-ci aient dépassé ou nonlecadre prévu à l'origine.

DEFINITION DE BASE

L e stage a retenu les définitims suivantes,la pre- mière empruntée aux statuts de l'ICOM, les sui- vantes formulées sur la base des discussions.

1) Musée : Un musée est un établissement perma- nent, administré dans l'intérêt général en vue de con- server, étudier,mettre en valeurpar des moyens divers et essentiellement exposer, pour la délecta- tion et l'éducation du public, un ensemble d'éléments de valeur culturelle : collections d'intérêt artis- tique, historique, scientifique et technique, jardins botaniques et zoologiques, aquariums, etc.

Sont assimilées à des musées les organisations de bibliothèques et d'archives qui entretiennent en per- manence des salles d'exposition.

2) Muséologie et muséographie : Lamuséologie est la science ayant pour but d'étudier lamission et l'organisation des musées. Lamuséographie est l'en- semble des techniques en relation avec la muséologie.

L E S SERVICES ET LEUR PERSONNEL

Le nombre et la nature des senrices,et parallè- lement l'effectif et les qualifications du personnel d'un musée, varient selon le niveau et la catégorie de celui-ci.

Autant de cas concrets, autant de formules. Il n'en reste pas moins utile de considérer un nombre limité de cas théoriques, définis selon le niveau et nuancés, s'il y a lieu, selon la catégorie du musée, l'accent étant mis au passage sur les qualifications les plus spécifiques(1).

1. Grands musées

a. Direction et administration générale

L e Directeur représente le musée dans toutes les circonstances de la vie publique et privée de cette institution. Il est responsable devant l'autorité su- périeure - Administration ou Conseil - delamarche générale des services. Il peut être assisté d' un sous-directeur. ïi dispose d'un nombre variable de secrétaires et de sténo-dactylographes, sous la responsabilité éventuelle d'un secrétaire de direction.

Peuvent se grouper autour de la Direction divers agents administratifs tels qu'un ou plusieurs comp- tables, archivistes, chargés des relations avec le public (y compris les moyens de diffusion tels que presse, radio, film, télévision, etc. ).

L'administration des très grands musées peut se subdiviser en "bureaux" chargés de questions par- ticulières, telles que l'administration générale, le personnel, le matériel, gérés sous l'autorité du directeur par des administrateurs qualifiés, le directeur conservant son secrétariat personnel.

fonctions administratives celle de conservateur d'un département scientifique du musée.

Certains directeurs de musées ajoutent à leurs

b. Départements

Les grands musées comportent un nombre variable de sections scientifiques, différenciées selon les cas par le sujet, ilépoque, le territoire, etc. (2) et à la tête desquelles sont placés des conserva- teurs spéciaiisés(3).

1. Les services énumérés ci-après le sont à titre de suggestion, et non limitatif.

2. L a nature des départements scientifiques varie selon la catégorie du musée. Quelques départe- ments typiques sont évoqués dans les conclu- sions concernant les catégories de musées.

3. A la dénomination de conservateur - la plus gé- néralement admise - se substituent parfois d'autres dénominations qui recouvrent des fonc- tions analogues.

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Dans le domaine de sa spécialité, le conser- vateur doit faire face à des tâches multiples, les unes d'ordre scientifique, les autres d'ordre muséographique.

Citons, parmi les premières : étudier, cataloguer et publier les collections du musée ;

effectuer des recherches ne concernant pas les collections du musée, en publier les résultats ;

favoriser, dans la mesure du possible,les travaux d'autres chercheurs ;

contribuer à la formation des étudiants muséo- logues ou non et au perfectiannement de la pro- fession muséale ; et, parmi les secondes :

accroitre les collections du musée ; en diriger et en superviser l'enregistrement et le

coopérer aux programmes de conservation phy- clas sement ;

sique et de traitement des collections, en super- viser la réalisation ;

favoriser par ses conseils l'accroissement des fonds documentaires du musée : bibliothèque, etc. ;

dresser le programme scientifique de la présen- tation et des autres aménagements d'intérêt muséographique, tels que réserves, salles de travail et de consultation, etc. ; en superviser la réalisation.

coopérer aux programmes d'éducation, en super- viser la réalisation ;

superviser les activités de relations avec lepublic et, dans les circonstances les plus importantes, coopérer à l'information de celui-ci. Une tâche essentielle s'ajoute aux autres, d'in-

térêt à la fois scientifique et muséologique, dans le cas des musées d'archéologie, d'ethnologie et de sciences naturelles : les conservateurs doivent accomplir des missions "sur le terrain", dont les résultats, d'une part, font progresser la science et d'autre part, enrichissent le musée de collections scientifiquement contrblées. L e conservateur peut être aidé de collaborateurs

dénommés, selon leurs niveaux et les usages, con- servateurs adjoints, assistants, attachés, etc. , spécialisés ou non dans les diverses tâches de la conservation. Certains de ces collaborateurs, dans les musées les plus avancés, sont plus spéciale- ment affectés à la recherche et libérés de ce fait, au maximum, des tâches muséologiques : formule qui permet de retenir au musée un personnel d'élite à vocation de chercheur.

C. Laboratoire scientifique et ateliers spécialisés

Compte tenu des prérogatives des consenrateurs et en coopération avec ceux-ci, le laboratoire scien- tifique a pour mission ; d'étudier et de réaliser, le cas échéant avecl'aide du service d'enregistrement, les programmes de conservation physique et de traitement des objets de collection ;

d'effectuer des recherches théoriques dans les domaines correspondants. Le chef du laboratoire dispose d'un nombre

variable d'assistants et de techniciens spécialisés, répartis ou non par ateliers spécialisés. Les ateliers de dessin et de photographie et leur

persanne1 spécialisé peuvent être rattachés au laboratoire.

d. Service d'enregistrement

Compte tenu des prérogatives des conservateurs et du responsable du laboratoire du musée, et compte tenu également des traditions scientifiques du musée et de la discipline intéressée, ce service a pour mission : d'enregistrer à l'arrivée, de classer, de contrôler la position et les mouvements intérieurs et exté- rieurs et d'enregistrer le cas échéant l'aliéna- tion des objets de collection(') ;

de gérer les réserves de collections, si celles- ci ne sont pas directement rattachées aux départements. Le chef du service dispose d'un nombre variable

d' "enregistreurs", de dessinateurs chargés d'ap- poser les numéros sur les objets, de magasiniers, de manoeuvres spécialisés, de secrétaires, etc.

e. Services documentaires

Tout grand musée doit disposer de services docu- mentaires gérés par des personnes spécialisées : bibliothèque, archives scientifiques, photothèque, fihothèque, etc. à quoi s'ajoute nécessairement, pour les musées d'ethnologie, une phonothèque.

f. Service du matériel

Rattaché ou non à d'bureau'' du matériel, et en liaison éventuelle avec le service de muséologie et le service d'entretien, ce service est chargé des questions qu'indique son appellation : accrois- sement, inventaire, gestion et répartition du m a - tériel non consommable (mobilier) et consommable (fournitures). Le chef de ce service peut disposer d'un secré-

tariat, de magasiniers et de manoeuvres.

g. Service d'entretien. de surveillance et de sécurité

Rattaché ou non à un "bureau" du personnel, liaison éventuelle avec le service du matériel, ce service a pour mission : d'assurer la sécurité des personnes (personnel ou public) et du matériel dans l'enceinte du musée, notamment en ce qui concerne la protection contre le vol et l'incendie ;

en

1. D e tels services, dont il convient de souligner l'utilité, sont particulièrement développés dans les musées des Etats-Unis.

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d'assurer la bonne marche et le rendement des installations techniques (électricité, chauffage, conditionnement, etc. ) L e chef de service dispose d'un nombre variable

d'électriciens, machinistes, agents d'entretien, gardiens de galeries et veilleurs, etc. Un poste de pompiers peut &tre établi dans les musées de très grande importance.

h. Muséographie et ateliers

Compte tenu des prérogatives du conservateur, le service de muséographie a pour mission de.pré- parer et de juger, le cas échéant, en liaison avec l'architecte du musée, les projets concernant la présentation et les autres aménagements d'intérêt muséographique, ainsi que de contrôler leur réa- lisation par les ateliers du musée ou des entre- prises extérieures.

L e muséographe responsable peut être assisté d'un ou plusieurs collaborateurs, notamment des dessinateurs. Certains ateliers du musée peuvent être rattachés à son service, tels ceux de menui- serie et de serrurerie,

i. Service éducatif

Compte tenu des prérogatives du conservateur, et en liaison éventuelle avec le spécialiste des rela- tions avec le public, le service éducatif a pour mission de préparer et de réaliser les programmes d'éducation : activités dans le musée et à l'exté- rieur, activités d'extension au moyen de l'imprimé, du film, de la radio, de la télévision, etc. Le chef du service peut disposer d'un ou plusieurs

éducateurs, spécialisés ou non dans les diverses activités d'éducation : visites guidées, conférences, activités techniques, prêts aux écoles. Les audi- toriums du musée et leur personnel de projection- nistes et d'opérateurs peuvent être rattachés à ce service.

2. Musées moyens

L'existence de véritables "services" n'est plus nécessaire à ce niveau. Le Directeur est éventuel- lement aidé d'un ou plusieurs assistants scienti- fiques, disposant d'un secrétaire, d'un préposé au matériel et à la sécurité commandant lui-même quelques gardiens de galerie et veilleurs, d'un préposé aux collections aidé lui-même d'un m a - noeuvre, d'un documentaliste et d'un éducateur. Il coopère avec un laboratoire central de musée pour les questions de conservation physique et de traitement des collections et demande éventueile- ment l'assistance d'un service central muséogra- phique ou celle d'un muséographe indépendant.

3. Petits musées

Un Directeur aura peine à gérer un musée s'il ne dispose pas tout au moins d'un secrétaire-docu- mentaliste, d'un préposé à la sécurité et au matériel

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et d'un nombre minimum de gardiens chargés en outre de l'entretien. Il collabore avec le corps enseignant pour les questions d'éducation. Il agit de m ê m e que dans le cas des musées moyens pour ce qui intéresse la conservation physique des col- lections et la muséologie. En conclusion, le stage a émis le voeu que les

autorités responsables veillent à doter les musées d'Amérique latine, dans toute la mesure du possible, du personnel et des services nécessaires. L'accent a été mis sur les points suivants, concernant la meilleure utilisation du personnel et le bon fonc- tionnement des services :

a) c'est essentiellement par une combinaison de tâches scientifiques et muséographiques que se définit la fonction de directeur et de conservateur de musée, c'est elle qui lui confère une spécifi- cité sans égale parmi les différentes branches de la profession ;

cessé de se développer ces dernières années ; il n'en est que plus nécessaire d'assurer au direc- teur ou au conservateur de musée les moyens de préserver la part scientifique de leurs activités ; il leur sera accordé à cet effet le nombre indis- pensable de collaborateurs directs : adjoints,assis- tants, attachés, etc. ;

c) en vue d'alléger les tâches techniques et ad- ministratives du directeur ou du conservateur et de permettre au musée de faire face à ses obliga- tions dans ce domaine, le musée devra être doté des divers personnels spécialisés tels qu'agents de laboratoires , musé ologue s , éducateurs ,chargés du service d'enregistrement, etc. ; d) si le niveau du musée ou les circonstances

économiques ou techniques ne le permettent pas, des solutions de remplacement seront à rechercher telles que, selon les cas, recours à l'aide tempo- raire des grands musées(en matière de muséologie et de soins aux objets), coopération accrue avec le corps enseignant en matière d'éducation, etc. ,

e) les missions techniques et les bourses que l'Unesco accorde dans ces domaines, à la demande des gouvernements, sont de très grand prix ;

f) le Comité de 1'ICOM pour l'administration et le personnel est sollicité de se pencher sur l'en- semble de ces problèmes.

b) l'importance et la variété de ces tâches n'ont

ENSEIGNEMENT ET PERFECTIONNEMENT DE LA PROFESSION MUSEALE

1. Problèmes de la formation

Tout candidat à un poste de directeur ou de conser- vateur de musée doit justifier d'une formation de base en relation avec la discipline scientifique de l'établissement. Le principe en est généralement admis. Toutefois une formation supplémentaire devient

de plus en plus nécessaire, qui porte sur la muséo- logie et la muséographie. L a raison en est dans la spécificité et le développement croissant des

méthodes de gestion des musées, qu'il s'agisse de l'administration, de la conservation physique, de la présentntion, de l'éducation, etc. Cependant, dans bon nombre de pays -notamment

ceux d'Amérique latine(l)- il n'existe encore ni une véritable école de musée,nimême de simples cours de muséologie. Il en résulte que les élèves conservateurs de ces pays se trouvent dans l'ai- ternative soit de devoir acquérir leurs titres à l'étranger, soit d'avoir à se constituer sur place une expérience exclusivement pratique,situatian qui ne va pas sans difficultés. D'autre part, là où existent de tels enseigne-

ments, des problèmes se posent, dont la solution n'est pas toujours satisfaisante.

L'un d'eux est d'équilibrer éléments pratiques et théoriques. Certains enseignements, étroite- ment muséographiques, négligent les aspects muséologiques, et, avec eux, ce qu'une tellefor- mation devrait toujours comporter d'humanisme. Tandis que d'autres, répliques de 1' Université, n'utilisent pas à fond cette ressource dont une école de musée a le privilège : le contact direct avec l'objet.

Un autre problème est de couvrir l'ensemble du domaine muséographique. Lorsque l'enseignement muséologique est dispensé par un grand musée, le programme de l'enseignement cadre avec celui de l'établissement. O r les grands musées sont le plus souvent spécialisés, les uns en art et en his- toire, les autres en sciences naturelles, etc.L'en- seignement dont ils sont le cadre risque donc d'être incomplet.

Le fait que l'évolution de l'institution muséale n'ait pas affecté le seul conservateur pose un autre problème. Elle concerne également d'autres caté- gories de la profession. Ainsi d'autres types de formation muséologique deviennent-ils nécessaires.

Un dernier problème consiste à développer avec l'Université, dans ces derniers domaines, une coo- pération harmonieuse. L'Université apporte à la profession muséale les riches ressources de ses enseignements spécialisés, avec leurs méthodes propres et leurs diplômes hautement reconnus. De son côté, le Musée apporte à l'enseignement universitaire le vivifiant contact des collections et des problèmes qu'elles posent.

2. Formation de base

Une telle formation ne présente guère de difficultés. En Amérique latine, c o m m e ailleurs, les univer- sités et établissements assimilés sont aptes à la dispenser.

on peut considérer c o m m e souhaitables les qualifications suivantes, compte tenu du niveau des musées et des emplois visés ainsi que des possibilités locales :

Pour s'en tenir à quelques exemples,

Cal é p i e Qualification

Directeur de musée d'art, Gaservateur de département d'art Directeut de musée de sciences naturelles, Conservateur de dépar- tement de sciences naturelles @r de labmatoire de musk

Bibliatiécaire de musée

Master's ou Doctor's Degree in Art (de telle ou telle spécialité) Master's ou Doctor's Degree in Sciences (de telle ou celle spécialité)

Bachelor's ou Master's ou Doctor's Degree in Chem'stry a d Physics

Bachelor's ou Master's Degree in Design

Bachelor's of arts, Bachelor of Scien- ces (selon la spécialité requise) Bachelor's Degree in Library Science

1. Ch a employé par commodité les qualificatims en usage dans les univer- sités des Etats-Unis, l'équivalence étant à rechercher selon les pays.

Il est souhaitable que dans chaque pays d'Amérique latine les musées les plus importants, spécialisés dans les domaines de l'art, de l'histoire et des sciences, organisent en commun, chacun pour sa spécialité, en coopération avec l'Université, l'As- sociation nationale des conservateurs et le Comité nationai de l'ICOM, et si possible avec l'appui m a - tériel et moral des pouvoirs publics, un enseigne- ment de muséologie générale s'adressant à tous les étudiants se destinant à la profession muséale, quelle qu'en soit la catégorie. Extensif, cet enseignement comprendrait des

cours avec projections, des séminaires, des tra- vaux pratiques, des visites guidées de musées, - ou d'autres institutions et de sites appropriés. Il serait complété par des stages individuels dans les musées et autres institutions, accomplis SOUS la conduit% d'excellents experts, et compte tenu de l'orientation future de l'étudiant.

dant sur une année universitaire, donnant lieu à un examen oral et si possible écrit, ledit ensei- gnement serait sanctionné par un diplôme. Là oi~ cette formule ne pourrait être appliquée

rapidement, et en prévision également du cas oh, pour des raisons d'ordre matériel, elle ne serait pas à la portée de certains étudiants, il serait utile d'organiser un cours par correspondance portant sur les m ê m e s matières. Compte tenu du fait qu'il ne pourrait pas comporter les activités annexes ci-dessus mentionnées, il serait juste que l'examen final entraihât l'attribution d'un diplôme de moindre valeur.

N'impliquant pas d'examen d'admission, s'éten-

1. Un enseignement de la muséologie n'y existe- rait à l'heure actuelle qu'en Argentine et au Brésil.

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4. Formations muséologiques spécialisées

a. Conservateur

Une formation muséoiogique générale, si indis- pensable soit-elle, ne saurait suffire aux futurs conservateurs. Aussi chacun des grands musées impliqués dans le système d'enseignement général devrait-il organiser, à l'intention des étudiants intéressés, et dans le domaine de sa spécialité, un enseignement intensif et de plus longue durée portant sur les matières de cette spécialité et complété par des activités annexes du m e m e genre mais plus dCveloppées, avec des stages prolongés durant lesquels l'étudiant serait appelé à examinei; voire à résoudre certains problèmes de sa future profession : par exemple organisation d'activités éducatives, participation à la préparation d'expo- sitions, etc. Les étudiants d'art seraient initiés aux techniques artistiques de base ; les étudiants ethnologues, archéologues et naturalistes. ou du moins les meilleurs d'entre eux, seraient appelés à participer à des missions sur le terrain, etc. Dans les cas où de réels services seraient ainsi rendus par les stagiaires, la possibilité d'une ré- tribution pourrait être envisagée. Une formation muséologique et muséographique spécialisée pour- rait encore être résenée à certaines autres caté- gories de la profession.

b. Agent de laboratoire

Si un agent de cette catégorie ne possède pas au moment de son entrée en fonctions toute l'expé- rience nécessaire, il risque, m ê m e contrôlé par le conservateur, de commettre d'irréparables erreurs. Si un cours spécial ne pouvait être orga- nisé par un laboratoire important de la Spécialité, dans le pays ou à l'étranger, un stage prolongé et noté dans un tel laboratoire offrirait déjà un début de garantie.

plft un ou plusieurs stages prolongés dans les ser- vices de musées en rapport avec sa spécialité, durant lesquels il aurait à examiner et à résoudre des problèmes.

5. Accès à la profession

Les étudiants une fois pourvus des qualifications nécessaires, trois systèmes au moins régissent, selon les catégories professionnelles, et aussi selon les usages des pays, l'accession à la pro- fession muséale, la nomination étant faite dans la limite des postes disponibles,, et selon les statuts du musée, par une Administration publique ou par le Conseil du musée : a) la nomination sur titres b) la nomination d'après une iiste d'aptitude c) la nomination sur concours. Dans les trois cas et en vue de s'entourer de

toutes les garanties, il semble indispensable que l'autorité responsable éclaire sa décision des avis d'une commission d'experts de haut niveau.

Les pouvoirs publics, l'Association nationale des conservateurs, le Comité national de 1'ICOM et les autorités responsables des musées privés d'un pays devraient être encouragés à se concerter en vue d'obtenir, compte tenu de la variété des statuts, des catégories de musées et des possi- bilités locales, que la possession de titres du genre de ceux ci-dessus évoqués soit exigée pour accéder à la profession.

Toutefois, dans les cas, nécessairement limités, uù certains candidats non pourvus de tous les titres nécessaires feraient preuve, dans les domaines intéressés, par leurs publications ou par d'autres réalisaticms dûment constatées, de mérites excep- tionnels, la possibilité devrait être envisagée d'apporter en leur faveur certains adoucissements à la règle. L'avis des commissions consultatives serait ici d'autant plus nécessaire(').

6. Perfectionnement c. Educateur

L e diplôme de muséologie générale serait suffi- sant à condition que l'étudiant accomplft un ou plusieurs stages prolongés dans des musées de sa future spécialité, stages durant lesquels il parti- ciperait à la réalisation de programmes éducatifs en vue de dentramer à utiliser les objets c o m m e moyen d'information et de développer au contact du public sa connaissance socio-économique de la communauté.

d. Muséologue, documentaliste, spécialiste de l'enregistrement et des relations avec le public

Les moyens doivent être donnés aux membres de la profession en activité de se perfectionner à tout moment de leur carrière dans leur spécialité.

Ces moyens peuvent notamment être les suivants : organisation de journées d'études par l'Associa- tion nationale des conservateurs et le Comité national de l'ICOM,

participation à des réunions de caractère tech- nique ou scientifique concernant les musées et leurs programmes, dans le pays ou à l'étranger,

accès aux cours de muséologie, stages collectifs sur des thèmes concernant tel ou

Ici encore le diplôme de muséologie générale serait suffisant, à condition que l'étudiant accom-

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1. Il convient de rappeler ici que l'adoption de réglementations nouvelles doit se faire dans le respect des situations acquises.

tel type de musées ou telle question d'intérêt muséologique général,

stages individuels, visites de musées, dans le pays ou à l'étranger.

7. Droits

Plus l'accès à la profession muséale est sévère- ment réglementé, et plus le membre actif de cette profession doit bénéficier d'un salaire, d'une sta- bilité d'emploi et d'une considération qui soient en rapport avec les titres qu'il s'est acquis et les sacrifices qu'il se doit de consentir à la communauté. Compte tenu de la législation nationale, les ques-

tions concernant les congés de maladie et de repos, les assurances sociales et les pensions de retraite doivent entrer en ligne de compte. En ce qui concerne plus spécialement les con-

servateurs, les autorités responsables, si fondées qu'elles soient à exiger d'eux un travail efficace et en vue précisément d'en améliorer la qualité, doivent admettre que du temps doit être laissé à ces fonctionnaires :

a) pour accomplir des voyages d'études et par- ticiper à des rencontres nationales et internatio- nales intéressant leur spécialité,

b) pour accomplir des recherches scientifiques et en publier les résultats.

8. Implications internationales

Là oùun enseignement muséologique de valeur n'au- rait pu encore être organisé, les pouvoirs publics et privés intéressés et aussi 1'Unescodevraient être sollicités d'aider les étudiants qualifiés à acquérir dans d'autres pays les titres nécessaires.

Là où les autorités responsables d'un pays se- raient disposées à créer un enseignement muséo- logique, l'Unesco devrait être sollicitée d'envoyer sur place un expert qualifié qui fournirait d'utiles conseils.

l'Unesco sont invités à accorder aux membres en activité de la profession le plus grand nombre pos- sible de bourses leur permettant de se perfection- ner au contact de musées exemplaires d'autres PaY s. L'ICOM est encouragé à donner la plus grande

ampleur à l'enquête internationale qu'il a entre- prise sur la profession de musée. Les résultats de cette enquête ne manqueraient pas d'amender et d'enrichir les présentes conclusions. En conclusion, le stage a mis l'accent sur les

points suivants, qui présentent un intérêt particu- lier pour l'Amérique latine :

a) nécessité d'une formation scientifique et tech- nique en rapport avec la spécialisation,notamment en ce qui concerne le conservateur, l'agent de labo- ratoire, le muséologue et l'éducateur ;

Les pouvoirs publics et privés intéressés et

b) nécessité, dans chaque pays, d'un enseignement

muséologique coordanné ; dans le cas de grandes or- ganisations d' enseignement muséologique fréquen- tées par des étudiants 6trangers.possibiLité offerte à ceux-ci d'acquérir des diplômes liés à un enseigne- ment de durée limitée et aUégé des matières d'in- térêt exclusivement local ;

c) utilité d'une réglementation de l'accès à la profession : par voie administrative ou à la faveur d'une libre entente entre musées, le cas échéant avec l'intervention de l'Association des conserva- teurs et du Comité national de 1'ICOM ;

d) la prise en considération, par les autorités responsables, des droits de la profession, en regard de ses devoirs ;

e) sous l'angle international, importance des missions d'experts et des bourses accordées par l'Unesco à la demande des gouvernements ainsi que de l'enquête internationale sur la profession muséale entreprise par le Comité de I'ICOM pour l'administration et le personnel.

ARCHITECTURE DES MUSEES

1. Généralités

Responsable d'une institution en évolution inces- sante, le conservateur de musée, sur le plan ar- chitectural, est en présence de problèmes aux données spécifiques et, le cas échéant, contradic- toires : ainsi la sécurité et la mise en valeur des oeuvres, la spécialisation et la flexibilité des struc- tures, le contrôle et le confort du public, etc.

Les conditions techniques et idéologiques de l'art dont l'architecte est m a r e ne se transfomentpas moins rapidement : nouveaux matériaux, nouvelles méthodes, nouveaux principes de constructiau.

L a meilleure formule de coopération entre les deux partenaires, celle qui dégagera le mieux, en regard de la g a m m e des besoins, la gamme des possibilités, consistera à ce que chacun d'eux agisse sur le terrain de sa compétence. Au con- servateur de définir un programme détaillé, à l'architecte d'établir son projet sur les bases de ce programme. Formule qui n'exclut pas - davan- tage : qui exige - une collaboration continue et confiante entre conservateur et architecte, à tra- vers laquelle programme et projet mûrissent par approximations succ es sives . Eh conséquence, le stage a été unanime à con-

sidérer que le conservateur doit, pour la prépa- ration de tout programme de ce genre, :

a) s'entourer des avis de l'ensemble de ses col- laborateurs qualifiés ; b) s'informer le plus largement possible des pro-

grès muséologiques dans les domaines intéressés, en recourant notamment aux centres nationaux et internationaux de documentation muséologique ( ; c) dans toute la mesure où ses avis pourraient

être pris en considération, s'efforcer d'obtenir

1. Voir conclusion no D5.

17

de l'autorité responsable la désignation d'un ar- chitecte résolument "moderne", coopérant lui- m ê m e avec tous les experts scientifiques et tech- niques qu'appelle une architecture avancée.

2. Spécifications

L a présentation détaillée durant le stage, sur l'écran ou sur le terrain.de réalisations ou de pro- jets tels que ceux de l'actuel Musée d'art moderne de Rio ou du futur Musée des arts et traditions po- pulaires de Paris, a donné lieu à une tentative pour définir ce que pourrait être, s'appliquant à un musée d'un niveau relativement élevé, unpro- gramme approximatif de locaux et de services, à savoir : accès distincts ou combinés pour le publicJes étu- diants, les usagers des services documentaires, le personnel, le matériel, etc. ;

hall du public, donnant lui-même accès aux gale- ries et autres locaux publics, avec ses moyens de contrôle, de vente et d'exposition, ses ves- tiaires, etc. ;

galeries d' exposition permanente, éventuellement subdivisées en galeries pour le grand public et en galeries d'étude, ces dernières à l'accès contrôlé ou non ;

galeries d'expositions temporaires, pouvant être, le cas échéant, utilisées de façon autonome ;

éventuel "musée de la jeunesse", organisé en marge des galeries publiques et tenant àlafois de la salle d'exposition, de l'atelier etdel'école;

petit et grand auditoriums, avec leurs moyens audio- visuels, notamment pour la projection de films sonores des divers formats ;

restaurant, cafeteria ou snack-bar ; organes documentaires, avec leurs salles de con-

sultation, leurs bureaux et leurs réserves : bi- bliothèque, archive s scientifiques, photothèque, filmathèque, phonothèque, etc. ;

locaux administratifs pour la direction, le secré- tariat et les relations publiques (bureaux, saile d'attente), l'enregistrement (bureau, salle de déballage et d'emballage, d'enregistrement, etc.), le poste de garde, les réserves de maté- riel utilitaire, etc. ;

locaux pour le service éducatif ; ateliers muséographiques (serrurerie, menuiserie, mmtage d'expositions, etc.) ;

ateliers de photo (studio de prises de vues et ses installations d'éclairage, locaux pour le déve- loppement et le tirage) et de dessin ;

cabinets d'estampes et de dessins, avec. leur salle de consultation ;

diverses réserves de collections, aux fonctions combinées ou non : réserves d'objets à deux di- mensions (peinture, etc. ), - réserves d'objets à trois dimensions, les unes pour les objets de petit et moyen format et poids, obéissant dans la mesure du possible au principe de l'objet à portée de la main (plafonds à environ 2m30). les autres pour les objets de grand format et poids (plafonds plus élevés, planchers plus résistants),

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- réserves spéciales d'objets organiques à proté- ger du climat et des parasites (conditionnement), etc. départements de conservation (bureaux, salles de travail et de catalogue) ;

laboratoire scientifique d'examen des objets de musée ;

locaux pour les chercheurs attachés à l'établisse- ment ou extérieurs ;

bureaux pour des sociétés savantes ou autres associées au Musée ;

locaux pour le confort du personnel (réfectoire ou cantines, salle de repos) ; etc. Si étendu qu'il soit, un tel programme permet

néanmoins l'utilisation combinée de certains lo- caux : salie d'attente pour un ensemble de ser- vices, auditoriums servant au grand public, à l'éducation, à l'enseignement, à la recherche, etc.

élevé, il doit &tre réduit progressivement à la mesure des besoins et des possibilités, pour les musées de niveau plus modeste. Il conviendra néanmoins de formuler ces exigences minimum : une ou plusieurs salles d'expositions permanentes, une saile d'expositions temporaires, un bureau pour la conservation-documentation, un atelier élémentaire, une réserve de matériel utilitaire, une réserve de collections. L a variabilité de facteurs tels que la présence

éventuelle de galeries d'étude, l'extension des ac- tivités de recherche et d'enseignement, etc. fait qu'il est difficile d'indiquer la proportion relative des surfaces des galeries d'exposition et des ser- vices. On retiendra toutefois que, dans d'assez nombreux musées, les services occupent plus de la moitié de la surface totale.

Convenant à des musées de niveau relativement

3. Problèmes techniques

D e nombreux problèmes techniques d'intérêt géné- ral entrent en jeu, dont le stage n'a eu le temps de considérer que quelques-uns des plus impor- tants, à savoir :

a. Eclairage

L'accent a été mis sur les moyens de cmtrôler la lumière en tant que facteur de dégradation phy- sique, là surtout où sont concentrés - en exposi- tiau ou en réserve - les objets en matières orga- niques (stores 'bbitiens". persiennes zénithales, verres filtrants, etc.) ; sur l'opportunité de con- server dans la mesure du possible les avantages de la lumière naturelle, dispensée au besoin par des fenêtres offrant des vues sur le paysage extériedl1 ;

1. Un développement des enquetes entreprises par 1'ICOM sur l'éclairage des objets de musée a été souhaité.

b. Climat extérieur

Autant que sur le confort du public et du personnel, l'accent a été mis sur les conditions climatiques - température, degré hygrométrique, filtrage de l'air - favorables à la bonne conservation des objets de musée, plus spécialement là où ceux-ci, en galerie ou en réserve, sont composés de ma- tières périssables. Etant entendu que : la Limitation des ressources techniques etfinan-

cières peut conduire à adopter dans de nombreux cas des solutions de compromis telles qu'une cli- matisation partielle aux endroits utiles, obtenue par des appareils mobiles d'humidification ou de déshumidification, le cas échéant réversibles ; qu'on éviterait la pratique, si défavorable à la

bonne conservation des objets, qui consiste B ne chauffer galeries et réserves que pendant la pré- sence du public et du personnel(l) ;

c. Sécurité-vol

Consignes et équipements spécialisés(2) ;

d. Sécurité incendie

Dispositifs spéciaux pour (a) la prévention (igni- fuges, interdiction de fumer dans les galeries, fixatian de pourcentages maximum d'admissim pour le public et le personnel, etc. ) ; (b) la lutte contre l'incendie (avertisseurs,"colonnes sèches'(3 etc.) ; et (c) l'évacuation des personnes et des biens (escaliers de secours, etc.).

e. Conflits armés

Canstruction d'abris dans le musée et hors du musée, etc. (4)

f. Circulation

Possibilité d'un circuit continu ou de circuits spé- cialisés pour le public des galeries, avec pour principe de faire sortir le public là où il est entré ; économie des parcours des usagers des services (là où le site le permet, l'étagement des services est préférable à leur étalement au sol) ; distribu- tion "en chaihe"de certains locaux d'intérêt tech- nique tels que ceux du Service d'enregistrement, de la livraison à l'enregistrement, avec commu- nications aisées entre eux, et les ateliers de trai- tement, les réserves de collections et les galeries d'exposition, évitement des dénivellations autres que celles des escaliers, etc.

g. Flexibilité

En dehors des structures "en dur" qu'exigent les escaliers, ascenseurs, monte-charge, blocs sani - taires, etc., maximum de ressources techniques pour faciliter, sans mettre en cause le gros oeuvre, le cas échéant au moyen d'équipements perma- nents ou amovibles, l'évolution du programme

muséographique : subdivisions et éclairage des galeries d'exposition, distribution des bureaux, etc. (5)

4. Particularités

Les modalités propres aux diverses catégories de musées peuvent affecter ce problème théorique. Ainsi, pour ne citer qu'un nombre très limité d'exemples :

a) pour les musées d'art, le problème si déli- cat de l'éclairage des peintures, pour lesquelles la lumière rasante (soulignant les reliefs des sur- faces) et la lumière de face (génératrice de reflets) sont à éviter, un éclairage également réparti des oeuvres devrait néanmoins être recherché@) ; b) pour les musées d'ethnologie, la prévision

d'un studio d'équipement sonore ; c) pour les musées de science et de technique,

la prévision d'installations telles qu'une galerie de mine, un planétarium, etc.

5. Facteurs divers

D'autres facteurs sont à considérer, ainsi les données de l'architecture, variables selon qu'il s'agit : a) d'un édifice à construire ; entière liberté

doit être laissée pour la mise en oeuvre d'un pro- gramme idéal ;

- 1.

2.

3. 4.

5.

6.

Le stage a souhaité la diffusion rapide de l'en- quête sur le climat des musées, confiée au Co- mité de 1IICOM pour les laboratoires de musées et dont il est prévu qu'un numéro spécial de Museum publiera les résultats. L e stage a manifesté son intérêt pour l'enquête entreprise à ce sujet, à la demande de l'ICOM, par l'Organisation internationale de police cri- minelle (Interpol). Conduites oùl'eaune circule qu'encas d'incendie. Pour de tels abris et en général pour lesques- tions concernant les conflits armés,voir Noble- court A., Protection of cultural property in the event of armed conflicts, Paris,Unesco, 1958. On a mis en lumière à ce sujet la conception de l'unique et vaste gaierie d'exposition du fu- tur Musée des arts et traditionspopulaires de Paris, dont le toit n'aura d'autres points d'appui que ceux du pourtour, et à l'intérieur de laquelle il sera possible en tous endroits,selon un qua- drillage aux dimensions du Modulor de L e Cor- busier de subdiviser l'espace et de contrôler 1' éclairage. L'attention a été attirée, à ce sujet, sur les solu- tions très heureuses qu'offrent les plus récents aménagements des musées italiens (notamment la Galerie des Offices à Florence et le Musée de Capodimonte de Naples).

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b) d'un musée à agrandir : sauf cas d'espèces, mieux vaut un édifice de conception moderne qu'un pastiche(1) ; c) d'un musée à moderniser dans son édifice

d'origine, ou d'un édifice quelconque à aménager en musée, l'un ou l'autre édifice étant dépourvus, au jugement actuel, de valeur artistique ou histo- rique : grande liberté d'action et conception mo- derne, avec néanmoins, dans une certaine mesure du possible, respect des façades extérieures et de certains éléments décoratifs intérieurs non con- traires à l'aménagement muséographique, tant par éccmomie qu'en prévision d'une évolution tou- jours possible du god2). d) d'un musée à aménager ou à réaménagerdans

le cadre d'un monument historique : priorité accor- dée à l'édifice lui-meme partout où une structure de valeur historique ou artistique doit être conser- vée ou remise en évidence, et néanmoins concep- tion très moderne d'aménagements aussi légers et détachés que possible du cadre,tels que les rendent possibles les fines armatures de métal, les glaces collées, etc. (3) Eh vue d'éviter des importations coûteuses et

des malfaçons, l'état du développement industriel du pays doit dtre considéré dans ses implicatians quant aux matériaux et à la main-d'oeuvrepotam- ment en ce qui concerne les charpentes (métal ou béton armé). En revanche, on ne cédera pas à la crainte d'in-

troduire une architecture "cosmopolite". Une des caractéristiques de l'architecture avancée étant qu'cm préfère aux divers formalismes les sugges- tions de la fonction et de l'économie, il en résulte que les édifices relevant de cette conception ex- priment bien plus la personnalité nationale que ne le font les pastiches des styles anciens(4).

C'est en s o m m e aux conceptions les phs avan- cées de l'architecture contemporaine en matière de musées que le stage s'est, dans son ensemble, montré favorable.

EQUIPEMENT DES MUSEES

il ne pouvait être question, dans le peu de temps disponible, de procéder à un exposé systématique sur l'équipement des musées. D'excellentes pro- jections, les discussions auxquelles celles-ci ont donné lieu et l'énoncé de quelques principes en ont tenulieu.

1. Généralités

En vue de gagner du temps, l'équipement non stric- tement muséographique (en ce qui concerne, par exemple, les bureaux, bibliothèques, etc. ) n'a pas été envisagé. Pour l'équipement, la climati- sation et le conditionnement, le Directeur a invité les stagiaires à se reporter, le moment venu, au numéro spécial, à venir, de Museum concernant ces questions.

2. Réserves de collections

a. Quelques principes sont à concilier

i. Faciliter l'accès aux collections :non seulement pour l'examen sur place mais en prévoyant l'espace nécessaire aux moyens de transport et en évitant dans toute la mesure du possible les dénivel- lations ; dans lalimite de certaines grandes catégo- ries, le classement par numéro d'inventaire est préférable à un classement systématique très frac- tionné ; dans lamesure du possible, et c o m m e dans les bibliothèques, les objets doivent are placés à portée de la main.

ii. Assurer aux collections les meilleures conditions de conservation ; éviter de mettre en contact objets solides et objets fragiles, mettre dans des réserves spéciales et conditionnées les objets en matières organiques, les objets fragiles étant placés à l'abri de la poussière.

iii. Economiser l'espace : dans les batimentsneufs, et si possible au moyen d'aménagements dans les batiments anciens, prévoir des étages à plafond bas (2m. 30 peuvent suffire).

iv. Grouper les objets pondéreux dans des magasins dont les planchers préeentent une résistance suffi- sante (par exemple au-dessusde 800kg. aum2). L'équipement consistera, selon les besoins, en rayonnages munis ounon de boites,en armoires,etc Des types spécialisés de réserves sont à prévoir

pour :

b. Les estampes

Normalisation des supports sur lesquels sont fi- xées par catégories de dimensions les estampes. Contenants variables tels qu'albums à feuillets mobiles, boites et porte-feuilles sur des casiers ou dans des armoires, armoires à tiroirs(5).

c. Les tableaux

L'idéal consiste en un système de panneaux COU- lissants, avec rails supérieurs ou inférieurs (éviter les trépidations). Une solution plus rustique et économique consiste à disposer les

1.

2.

3.

4.

5.

On a évoqué le remarquable exemple du nouveau bâtiment d'expositions temporaires du Musée Communal d'Amsterdam. Les stagiaires n'ont pas perdu à cet égard l'ad- mirable leçon du Musée de l'Indien, Rio. Les plus brillants des exemples présentés ont été empruntés aux musées italiens, ainsi la Galerie nationale de Palerme. On a mis en lumière, à cet égard, les exemples offerts en Amérique latine, notamment au Brésil, au Mexique et au Venezuela. Voir l'article de G. H. Rivière et S. Tardieu "Le nouveau cabinet des estampes et dessins du Musée des arts et traditions populaires", Musées et collections publiques de France et de l'Union française, avr. juin 1958,( p. 75-90).

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tableaux sur des bâtis ou dans des casiers, à pro- ximité les uns des autres mais en les séparant par des tampons amortisseurs.

3. Présentation

Elle doit répondre à quelques exigences générales: résistance à l'entretien et à l'usage ; facilités de transport, en correspondance au

besoin avec des appareils de levage ou des cha- riots adaptés ; fabrication normalisée, pour les raisons invo-

quées ci-dessus ; flexibilité : en d'autres termes, maximum de

possibilités de modification d' emplacement s a s qu'il en résulte de dégâts pour le matériel et son entourage, dispositifs intérieurs interchangeables; style résolument écarté de tout pastiche archaï-

sant, inspiration moderne tempérée de discrétion,

a. Luminaire

Pour l'ambiance : éclairage d'ambiance en fluo- rescence éventuellement mélangée d'incandescence, au travers ou non de verrières, ou indirect. Pour l'éclairage orienté : sources à distance par

projecteurs orientables munis ou non de parallumes (d'excellent effet pour les vitrines,tables et cubes) ou sources proches appliquées aux vitrines (voir plus loin).

b. Panneaux amovibles ou mobiles

De hauteur variable, sur pieds lestés ou équili- brés par suite de leur disposition en angle, ou fi- xés par pression ou encastrement.

c. Barres ou canaux d'accrochages

Dispositifs destinés à accrocher, contre les paroi4 des objets de musée ou des vitrines légères, sans qu'il en résulte de dégradation de ces parois, et complétés éventuellement de tiges crochet cur- seur pour l'accrochage proprement dit (des fils de fer aux extrémités façonnées en crochets peuvent rustiquement y suppléer).

d. Vitrines

L a fonction de protection en a été soulignée : contre la poussière et les parasites, ce qui impliqueune étanchéité relative (toute désinfection, tout net- toyage "usent"1es objets) ; contre les inconvénients d'un climat intérieur éventuellement défavorable (utilité éventuelle de petites ouvertures de venti- lation naturelle, munies de filtres arrêtant pous- sière et insectes) ; contre les vols et la curiosité (fermeture à clef). L'éclairage à distance a été reconnu préférable là

où il est possible. Sinon, on adoptera l'éclairage à source proche, mais avec l'écran d'un verre filtrant (protection contre les radiationsnocives des sources lumineuses) et un dispositif permettant de renouveler de l'extérieur les lampes et les tubes (commodité de

service, sécurité du contenu de la vitrine, diminution de la température éventuellement provoquée par la source à l'intérieur de la vitrine).

L'accès à l'intérieur des vitrines devra être facilité au maximum, mais sans que cela nuise à l'étanchéité. L a suppression des tablettes s'étendant sur

toute la largeur de l'intérieur a été explicitement recommandée : par les contraintes qu'elles in- fligent à l'espace, elles nuisent au principe de la présentation iogique(1).

Certains types de vitrines répondant le mieux à telle ou telle catégorie de besoins moyens ont été ainsi définis : i. vitrines-cubes, sur pieds métalliques à croi-

sillons, éclairées à distance (objets à voir de tous CâtCS) ;

ii. tables à pente réglable, sur pieds du m ê m e type, éclairées à distance (certains objetsd'ap- plique, manuscrits ou imprimés reliés, etc. )

à face verticale vitrée, simple ou double, sur pieds du m ê m e type, éclairées à distance ou de l'intérieur (objets de dimensions moyennes destinés à être vus d'un ou plusieurs cbtés) ;

iv. vitrines relativement mobiles, à 3 faces ver- ticales vitrées, base au sol, éclairées à dis- tance (objets de grandes dimensions, costumes sur mannequins) ;

v. grandes vitrjnes fixes, implantées à La mesure des salies (angles compris), constituées d'une ossature de bois et de parois en contreplaqué, à une façade de glace, base au sol, accessibles par des portes latérales ou en façade, éclairées de l'intérieur, munies à l'intérieur d'un quadri- latère de barres d'accrochage à petites perfora- tions permettant d'y suspendre des objets (objets de grandes dimensions tels que mannequins, ob- jets de dimensions variables exposés en différents points de l'espace, suspendus, posés au sol sur socle ou sur éléments suspendus, verticaux, obliques ou horizontaux). C e dernier type, de fabrication relativement éco-

nomique, est d'un intérêt muséographique considé- rable, du fait que le volume d'exposition en est très importaut et qu'il accueille une très grande variété d'objets, selonune disposition logique. Les objets qui s'y prêtent peuvent etre présentés en position d'usage ainsi qu'il a été fait au Musée duvin de Baur- gogne & Beaune (France), pour les ustensiles de la viticulture, saisonpar saison. Onpeut m ê m e y pré- senter estampes et dessins sur des plans suspendus et légèrement inclinés.

Pour ces divers types de vitrines, l'emploi le plus fréquent possible des glaces collées a été recommandé(2).

1. A u sujet de ce type de présentation, voir Con- clusion B 2.

2. Un spécimen de vitrine-table à glaces collées a été présenté et laissé en don au Musée d'art moderne de Rio par la maison Heinrich Hahn, de Francfort-sur-le-Main (Aïlemagne).

iii. vitrinesmobiles

21

4. Rôles respectifs du conservateur et du muséolomie

Il appartient au conservateur de définir le pro- gramme et de superviser la réalisation des équi- pements d'intérêt muséographique. et plus spé- cialement de ceux de la présentation. Le muséologue établit le projet et en assure l'exécution, assisté par des muséographes spécialisés dans les diverses techniques intéressées, en consultation, éventuel- lement, avec l'éducateur ou le service éducatif, pour ce qui concerne les présentations de caractère éducatif.

Il est bon que le conservateur s'astreigne à re- mettre au muséologue un programme rédigé.

Le muséologue, de son c&é, doit soumettre au conservateur un projet détaillé comportant, en cas de besoin, des dessins détaillés préparés ou non par les fournisseurs.

Le projet est, s'il y a lieu, mis au point par approximations successives .

Une collaboration étroite est le plus souvent à l'origine d'un bon projet. s'il se tient c o m m e il se doit à la pointe du progrès technique dans sa spécialité, le muséologue est apte, ce qu'on ne peut exiger d'un conservateur, à traduire dans l'espace, efficacement et harmonieusemtht, la logique du programme. Il appartient au conser- vateur de veiller à ce qu'un décor parasitaire n'étouffe pas le programme et à ce que celui-ci soit respecté(1).

5. Incidences en Amérique latine

Le stage a considéré notamment les trois inci- dences suivantes :

a. Conditions naturelles

Certains matériaux, excellents pour les pays à climat tempéré, peuvent ne pas convenir dansles pays à climat tropical ou subtropical, du fait qu'ils sont dangereusement exposés aux attaques des in- sectes et aux variations hygrométriques : des ox- perts en physique et sciences naturelles pourraient être consultés sur place .

b. Conditions industrielles

L'industrie du pays peut ne pas être en mesure de fournir certains matériaux ou équipements et il ne sera pas toujours possible, pour des raisons d'économie, de les importer : il conviendrait alors de leur rechercherdes substituts ; toutefois, en ce qui concerne la technique si importante des glaces collées, la solution consiste à ce que les miroi- tiers locaux importent seulement le ciment breveté servant à l'assemblage.

c. Conditions culturelles

Des critiques s'élèvent parfois contre un certain style international qui tendrait à se développer

dans la présentation. On se rappellera à ce sujet : 1) qu'ily atoujours une marge entre le programme et sa réalisation, marge de création où se manifeste la personnalité de l'architecte ou du décorateur; 2) qu'un équipement trop marqué par les styles locaux fait écran à la diversité des objets, dors qu'un équipement discret et pratique met cette diversité en valeur, - en d'autres termes,que la diversité doit naïtre des objets bien plus que de l'équipement.

d. Conclusion

En conclusion, le stage a reconnu la nécessité d'un équipement moderne, en rapport avec les conditions du pays.

Il a exprimé le voeu : i. que l'Unesco poursuive la publication desma- nuels d'intérêt muséographique et de longs ar- ticles à illustrations techniques dans la revue Museum, sur des sujets c o m m e les vitrines, l'équipement des réserves, etc.

ii. que des bourses d'études et des missions tech- niques favorisent la diffusion des équipements "up to date".

SONDAGES D'OPINION PUBLIQUE EN MATIERE DE MU S E E S

Les sondages d'opinion en matière de musées ont donné lieu à des expériences dont un certain nombre sont intéressantes, et quelques-unes de réelle va- leur pour les conservateurs et éducateurs de musée. D e tels sondages, pour être valables, doivent

s'effectuer en étroite coopération avec des experts scientifiques spécialisés.

naturelles de Caracas par les soins de son direc- teur, le professeur J. M. Cruxent, est à retenir. L'expérience s'est déroulée durant les deux der- niers jours de deux semaines consécutives de mars 1958, avec le concours d'élèves de 3e année de sociologie et d'anthropologie, et de certains élèves de la 2e et de la Ire année. S'adressant aux visiteurs du musée au moyen d'un question- naire détaillé, elle a apporté d'utiles et solides informations sur les corrélations entre, d'une part, l'intérêt et, d'autre part, la nationalité, la profession, l'age, etc. Des conclusions précieuses en ont été tirées, portant sur les moyens concrets d'améliorer les ressources éducatives du musée. D'autres expériences montrent : a) que le ren-

dement de tels sondages est accru si les visiteurs peuvent être consultés dans des conditions agréables et confortables ; b) que, de façon générale,il con- viendrait d'étendre la pratique de tels sondages à l'extérieur du musée.

L'initiative prise à ce sujet au Musée des sciences

1. Voir également la conclusion concernant la pré sent ation.

22

RELATIONS PUBLIQUES ET SOCIETES D'AMIS DES MUSEES

Il entre dans la mission des musées de développer entre eux et la communauté dont ils dépendent,des relations profitables sur le plan de l'amitié et de la compréhension mutuelle. A cette fin et dans la mesure du possible, les

musées ont intérêt à constituer en leur sein un organe dit de relations publiques, chargé des con- tacts avec la communauté, directement ou par la voie de l'imprimé (notamment de la presse), de la radio, de la télévision, du film, etc. De telles relations se développeront encore s'il

se constitue autour du musée une société d'amis, apportant au musée une aide matérielle et morale que le musée peut reconnaftre en accordant à ses membres des avantages particuliers.

Les sociétés de ce genre semblentdesplus rares en Amérique latine. Les musées de cette régiondu monde ont été invités à en stimuler la création.

M U S E E ET EDUCATION

Le musée peut apporter à l'éducation une contri- bution de tout premier ordre. L'importance de son r61e à cet égard ne cesse de s'accroïtre.

Le problème est d'accorder la place qu'elle mé- rite à la fonction éducative du musée saus compro- mettre l'accomplissement d'autres taches non moins essentielles : conservation physique, recherche scientifique, préservation de la qualité esthétique des objets, etc. Toutefois, certains musées - tels les musées

pédagogiques et les musées scolaires - s'assignent des tâches exclusivement éducatives. L'organisa- tion et les méthodes s'en trouvent affectées.

*

O R G A N E S EDUCATIFS

Selon le niveau du musée, les tâches éducatives sont confiées à un spécialiste dit "éducateur de musée", ou à un service éducatif dont le respon- sable est assisté d'éducateurs spécialisés ou non dans les diverses tâches d'éducation : visites gui- dées et autres activités internes ou externes,etc. Au cas où son niveau extremement modeste ne

permettrait pas au musée de disposer d'un éduca- teur, le conservateur devrait en assumer les tâches. en plus de celles dont il est déjà chargé.

d'un certain niveau, les tâches éducatives sont as- sumées par roulement par le personnel scientifique, reste exceptionnelle, Il n'en demeure pas moins utile que le personnel de conservatian, en raison m ê m e de ses responsabilités propres, assume à titre expérimental et dans la mesure utile, cer- taines tâches éducatives relevant de sa spécialité. Le conservateur définit les programmes

L a formule selon laquelle, dans les musées

d'éducation en collaboration avec l'éducateur et il en supervise la réalisation. L'éducateur colla- bore avec le conservateur et le muséologue dans la mesure où il s'agit de présentations éducatives.

PRESENTATION

1. L a présentation, moyen spécifique du musée

L e texte et l'image, le film, la radio, la télévi- sion, sont des moyens de connaissance des objets. D e m ê m e que la publication, pour qui la lit ou la consulte, le musée offre à qui le visite la possi- bilité de régler à volonté la cadence de l'assimi- lation, en d'autres termes de ménager du temps à la réflexion critique et à la délectation. Seul, parnii tous ces moyens, le musée assure la pré- sentation des objets eux-memes. L e musée, certes, ne peut se dispenser de re-

courir au texte et il peut utiliser d'autresprocédés pour mieux remplir sa mission. Mais, il doit se garder de tout excès dans cette voie. Une exposi- tion n'est pas un livre. Toutefois une présentation peut être "mâchéel' à l'avance de telle sorte et à un tel point, qu'elle risque d'en devenir publici- taire. Non moins grave, cet autre danger est éga- lement à conjurer.

L a présentation sera d'autant plus efficace,qu'elle emploiera avec mesure ses moyens propres, qu'elle utilisera de m ê m e ceux à sa portée, et que le programme en sera bien défini et les ressources dûment exploitées. Il est utile d'étudier celles-ci.

2. Présentation écologique et présentation systématique

Les choses peuvent être présentées au musée, jusqu'à un certain point, c o m m e elles l'étaient dans leur milieu naturel ou culturel d'origine : c'est le cas d'un parc zoologique, d'un "groupe d'habitat'', d'un intérieur domestique, d'une tombe, reconstitués au musée. Elles peuvent aussi se pré- senter dans leur milieu propre, avec ou sans la vie : c'est le cas d'un "parc naturel", d'une de- meure historique préservée dans son intégrité. Tout cela constitue la présentation écologique.

Extraits de leur milieu d'origine et introduits au Musée, les objets peuvent s'y grouper selon des critères variés : provenance géographique ou ethnique, genre ou espèce, technique de fabrica- tion ou d'utilisation, époque, style, etc.On a alors affaire à une présentation systématique.

1. Les textes des conclusions, présentés en fin de stage, n'ont subi que des corrections de détail. Celui de la première conclusion a été remanié, compte tenu des travaux d'un groupe dirigé par le Professeur Cruxent et M m e Grace Morley. Celui de la dernière conclusion a été remanié postérieurement à la tenue du stage et à Rio même, compte tenu des avis de divers experts brésiliens.

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Considérée sur le plan éducatif, la présentation écologique est la plus attrayante et spectaculaire, et, de ce fait, la plus facilement assimilable.Tou- tefois, la présentation systématique qui permet d'étudier isolément et de réduire à l'essentiel les éléments de la réalité naturelle ou culturelle, ap- porte à la présentation écologique un complément intellectuel indispensable.Cela, dans les meilleures conditions, lorsque la présentation systématique recourt à une méthode d'introduction relativement récente, mais qui, d'un pays à l'autre, se répand peu à peu dans les musées.

Cette méthode, qu'an peut à bon droit appeler méthode logique, exprime une réaction contrela tendance à présenter les choses selon des critères et une disposition purement formels, telles que les dimensions et la symétrie axiale.Dansl'espace, sur les parois, dans les vitrines d'une salie, elle s'applique à conserver aux choses, jusque dansles détails, les développements que proposent les cri- tères adoptés : processus qui aboutit à s'affranchir de la symétrie axiale, sauf dans les cas où la lo- gique i'impose(1).

L a présentation logique est la plus difficile à réaliser. Mais, en raison de sa nature même,elle est aussi celle qui se prête le mieux à l'interven- tion verbale de l'éducateur. Tandis que le texte,la radio, le film, la télévision lui offrent, il est juste de le souligner, le moyen de recomposer à son gré les éléments de la présentation.

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3. Présentation polyvalente et présentation spécialisée

Aux heures normales d'ouverture, les galeries d'un musée accueillent un public où se c6toient chercheurs, amateurs, gens de la ville ou de la région, touristes, hommes et femmes de niveaux culturels variés, détenteurs d'une culture géné- rale ou spécialisée, jeunes, adultes, vieillards. Quel type de présentation convient-il de réaliser à l'intention de ce public composite ? Surchargée d'éléments explicatifs, orientée à

l'excès, la présentation déçoit l'élite et perd dans tous les cas, on l'a vu, en spécificité et en effica- cité. Mais, de niveau trop élevé, elle échappeà la masse. Suffit-il que la présentation destinée à une moyenne de visiteurs s'établisse à un niveau moyen ? La solution est plus complexe.

D'une part il faut éviter de dresser entre l'objet et le visiteur un écran, fût-il celui de l'explication. On laissera à l'objet - vrai paysage ou portrait de chevalet - la possibilité de délivrer son message. Il n'est pas sûr, loin de là, que les seuls délicats soient satisfaits.

Une documentation explicative, voire éducative, leur sera dédiée sans parler de l'étiquetage, tou- jours nécessaire : mais dispensée avec mesure, aux seuls endroits utiles, toujours discrète et en retrait, et revêtue de cette tenue respectueuseque confère une forme soignée. D'autres que ces der- niers ne laisseront pas d'en tirer profit.

Il y a d'autre part les visiteurs moins avertis.

On peut ainsi parler d'une présentation polyva- lente. Mais le musée achèvera de remplir sa mis- sion éducative à l'aide d'une gamme de présenta- tions spécialisées, correspondant aux différents niveaux des visiteurs.

Ce sont, d'une part, des présentations dites d'étude, dédiées aux spécialistes et aux amateurs éclairés, et dans lesquelles les éléments de col- lection, présentés avec le minimum d'appareil muséographique, sont visibles et bien étiquetés, mais disposés en rangs serrés. Certains musées les enclavent dans la présentation polyvalente,soit dans des tiroirs ou armoires plus ou moins dissi- mulés dans le socle des vitrines (solution écono- mique, mais qui a l'inconvénient d'agacer le public), soit dans un ou plusieurs secteurs particuliers de la salie (solution adoptée au Musée de l'Homme, à Paris). D'autres musées les disposent dans une ou plusieurs salles voisines, directement acces- sibles au public de l'exposition polyvalente.D'autres musées enfin les établissent dans des galeriesplus ou moins éloignées, parfois accessibles au moyen d'un signal sonore disposé à l'entrée (casduRijks- museum d'Amsterdam).

C e sont d'autre part, organisées par l'éducateur ou avec son aide, les présentations éducatives dont on se contentera d'évoquer ici les principaux types. D'abord, l'introduction documentaire, destinée,

c o m m e son nom le suggère, à dégager les buts d'une présentation et les grandes lignes du sujet traité dans le musée ou dans l'une de ses sections. Elle va du grand musée de site au simple panneau à l'entrée d'une salle. Dans sa forme moyenne, discrètement située en tête du circuit de l'exposi- tion polyvalente, elle peut inclure des objets ori- ginaux, maquettes, reproductions, modèles ,photos, graphiques, textes, etc. : ensemble dont l'objet n'est pas de refléter la topographie de l'exposition polyvalente, mais d'en interpréter, sous des angles différents, et si possible d'en animer les éléments. Vient ensuite l'exposition documentaire temporaire, réalisée en marge d'une exposition temporaire de haut niveau. L a grande exposition Van Gogh cir- culant aux Etats-Unis, une grande exposition d'art étrusque circulant en Europe furent ainsi complétées. Citons encore l'exposition documentaire tempo-

raire se suffisant à elle-même, organisée soit dans la salle d'expositions temporaires du musée, soit au dehors, avec une diffusion plus ou moins étendue, touchant non seulement d'autres musées, mais aussi des organisations culturelles variées, voire de3 syndicats, des usines, des coopératives et autres éléments en relation avec le monde du

1. Voir la remarquable théorie de cette présenta- tion par un de ses meilleurs adeptes,George Schmidt (cf. "La présentation asymétrique :mode esthétique, une méthode scientifique", 3e Confé- rence générale de I'ICOM, Gênes, Milan, Ber- game, 6-12 juillet 1956, Résumé des travaux, Compte rendu des Manifestations, Paris,ICOM, 1956, p. 132-139).

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travail, ou m ê m e des prisonS.Le stage a souhaité : a) que de telles expositions soient complétées

si possible, outre par des directives à l'intention des organisations locales, par de petits guidesim- primés spécialement ; b) qu'elles soient accompagnées par un moniteur; c) que de toute fa on elles visent à obtenir une

participation iocaiefl). Accompagnée d'un film magnifique, l'exposition

circulante éducative sur Rembrandt que les membres du stage ont pu voir au Musée national d'artdeRio, leur est apparue c o m m e un modèle du genre.

Deux formes originales d'expositions circulantes, non encore introduites en Amérique latine, ont re- tenu l'attention des membres du stage : l'exposition transportée dans un car dit muséobus(2), l'exposi- tion dont les éléments circulent sur un bateau, en vue d'être exposés aux escales, sous une tente(3).

Enfin, le cas d'un musée de la jeunessecombiné aumusée proprement dit a été envisagé avec faveur. Une conclusion particulière lui a été consacrée.

4. Présentation polyvalente et ambiance phonique

Peut-on éviter, dans les galeries servant de cadre à la présentation polyvalente cette sorte de rumeur - par ailleurs si sympathique - faite d'explications verbales et du bruit des groupes en mouvement 7 La moyenne des visiteurs risquent d'en être gra- vement importunés, et surtout ceux, somme toute assez nombreux, auxquels un recueillement est nécessaire pour s'imprégner de ce qu'ils voient.

Les impératifs de l'éducation sont trop impor- tants pour que celle-ci soit délibérément sacri- fiée. Parmi les mesures qui peuvent être prises figure la règle de n'admettre les groupes qu'àcer- tains jours ou à certaines heures d'ouverture, ou encore, si possible, en dehors des heures d'ouver- ture au public normal. Autre question en rapport avec la paixduvisi-

teur : la sonorisation. Les visites phonoguidées, à la différence des visites radioguidées, sont bruyantes. Leur valeur éducative est étudiée dans une autre conclusion. Reste l'ambiance musicale que beaucoup d'édu-

cateurs souhaitent voir ajouter à l'exposition. Les avis du stage ont été partagés sur ce point,lesuns soulignant la valeur éducative et l'attrait du pro- cédé, les autres émettant des réserves et sur la gêne qu'elle apporte à certaines catégories de visi- teurs et sur son caractère de facteur émotif, ris- quant au-delà d'un certain point de diminuer l'atten- tion portée aux objets qui constituent l'essentiel de la visite.

L'accord s'est fait sur les points suivants : a) haute qualité technique de la sonorisation,

intensité très modérée ; b) préférence donnée à la sonorisation des expo-

sitions temporaires éducatives, par rapport aux présentations polyvalentes permanentes, ou, pour celles-ci, sonorisation limitée à certains jours et à certaines heures ;

c) utilisation d'oeuvres musicales de quaiité, en relation aussi étroite que possible avec le thème de la présentation. Le Directeur a évoqué un cas oh la sonorisation

ne constitue pas une musique d'ambiance mais, en quelque sorte, un élément concret de l'exposition : l'audition, à un moment de la visite du nouveau musée de la Pelote basque, à Bayonne (France) d'un montage musical illustrant avec précision et sous ses formes variées l'apport de la musique au déroulement d'une partie de pelote. L e guide en déclenche l'audition, à point n o m m é et à distance.

5. incidences éducatives de l'exposition selon les catégories de musées

Les musées sont de types très variés : musées au sens large que constituent les sites naturels et cul- turels, les monuments historiques, les musées de plein air, les parcs botaniques et zoologiques; musées au aens strict, couvrant tous les domaines de l'art et de la science. Les incidences éducatives de l'exposition varient

selon ces catégories.

a. Sites naturels

Les sites naturels et contr6lés que sont les parcs, expression la plus parfaite de la présentation éco- logique, doivent être intégralement respectés pour que leur beauté et leur valeur éducative apparaissent pleinement. L a signaïisation y sera discrète. Ils seront utilement complétés par un musée de site, d'importance variable, recourant selon les besoins aux divers types de présentations polyvalentes et spécialisées et auquel seront adjoints, le cas échéant, de minuscules musées satellites. Dans le parc lui-même, seule une signalisation discrète et soignée sera alors nécessaire.

b. Sites culturels et monuments historiques

Autres formes de la présentation écologique, les sites culturels et les monuments historiques - que ceux-ci soient encore enusage ou soient désaffectés -

1. L e Directeur a mentionné ici : a) pour l'orga- nisation matérielle des expositions circulantes, le Manuel des expositions itinérantes d'Elodie Courter Osborne, publié en 1953 par l'Unesco; b) les expositions scientifiques itinérantes or- ganisées par le Département des sciences exactes et naturelles de l'Unesco, lesquelles ont circulé en Amérique latine, associées à une petite expositim de 1'ICOM concernant les m u - sées scientifiques.

détaillé établi par l'Unesco et publié dans Museum

140, 1954.

2. Pour le muséobus, voir notamment le projet

Vol. V, pp. 186-195 ; 1952 ; Vol. VII, pp. 127-

3. Voir ci-après projet-pilote amazonien.

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et que, dans le dernier cas, ils aient ou non con- servé leur mobilier, exigent des précautions ana- logues. Un musée de site ou de monument y sera précieux, aménagé selon les cas dans un édifice spécial ou dans une salle ou une dépendance du monument.

c. Musées de plein air

Les musées de plein air relèvent à la fois de la présentation systématique - ils sont des coïiec- tions d'édifices transférés dans une enceinte - et de la présentation écologique. ils présentent ces édifices dans leur ancienne réalité historique.

Un édifice spécialement destiné à cet usageleur permettrait également de présenter dans leur en- semble et d'interpréter les éléments du musée.

d. Parcs botaniques et zoologiques

Que leurs éléments soient à l'air libre ou abrités, les parcs botaniques ou zoologiques relèvent tout à la fois, eux aussi, des deux grandes formes de présentation : systématiques par le choix des es- pèces et écologiques, dans la mesure oùilstentent de situer celles-ci dans des portions de leurmilieu d'origine.

Une m ê m e discrétion s'impose pour la signalisa- tion et l'interprétation individuelle de leurs éléments. La présence de petits musées introductifs du type des précédents, et, au besoin multipliés et décentralisés, n'en apparaïî que plus utile.

e. Musées d'art et d'art appliqué

L a délectation est d'importance majeure dans les musées d'art et on doit se garder à l'extrême de mélanger, voire de mettre en trop étroitvoisinage, témoins originaux, substituts et documentation explicative. L'introduction documentaire, les expositions

circulantes, etc., peuvent assumer ici la tâche si délicate de favoriser par différentes voies l'ap- proche de l'oeuvre d'art : approche historique à la faveur du sujet de l'oeuvre, de la vie de l'artiste, du milieu qu'évoquent les sujets et la vie des ar- tistes ; approche technique s'appuyant sur lespro- cédés d'exécution des oeuvres ; approche esthé- tique, la plus difficile et aussi la plus nécessaire de toutes, portant sur la composition, le style,etc, au besoin par comparaison avec d'autres oeuvres de l'artiste, de son école ou d'autres écoles.

Les intérieurs d'époque (period rooms) que montrent les musées d'art appliqué relèvent de la présentation écologique.

f. Musées d'histoire, d'ethnologie et de folklore

L a délectation y conserve ses droits du fait de la présence répétée d'éléments originaux de cultures préindustrielles entrées dans l'histoire ou con- temporaines, mais ici, déjà, les impératifs

documentaires et éducatifs se font plus pressants.

accordant aux substituts et modèles appelés par le genre, ainsi qu'à la documentation polyvalente et éducative, toute la place désirable, et aussi en s'appliquant à ménager aux témoins originauxdans le cas d'une documentation incorporée à la présen- tation systématique, c o m m e une auréole de soli- tude. L a dose de documentation polyvalente et édu- cative n'en reste pas moins variable selon les formes d'exposition. A signaler ici encore l'intérêt particulier des

reconstitutions d'intérieurs.

On peut couvrir l'ensemble de ces exigences en

g. Musées de sciences naturelles

L'impératif d'une documentation polyvalente et éducative est le m ê m e que pour la catégorie pré- cédente. Du fait de la nature des spécimens ex- posés et des règles du genre et sous réserve, ici encore, de la variabilité des formes d'exposition, il s'y ajoute une très grande facilité à faire voi- siner témoins originaux, substituts, modèles et documentation. A signaler l'intérêt particulier des dioramas

écologiques complets ou partiels (ceux-ci plus économiques).

certaine beauté peuvent se dégager d'éléments ori- ginaux, voire de substituts fidèles ou de modèles rdinés.

On n'oubliera jamais qu'une certaine poésie, une

h. Musées scientifiques et techniques

MJlême pression documentaire que pour les deux catégories précédentes et m ê m e s remarques quant au pouvoir magique de certains éléments et à la variabilité des formes d'exposition.

La frontière entre matériel original et matériel documentaire s'estompe. Le matériel original, du fait m ê m e qu'il appartient à l'ère industrielle, n'a pas à souffrir d'une cohabitation avec le matériel documentaire. Il peut m ê m e se dégager du tout une véritable harmonie. A signaler l'intérêt particulier des appareils

presse-bouton, des mines reconstituées, des pla- netarium (dont il semble n'exister que deux exem- plaires en Amérique latine).

i. Conclusion

A condition d'être logique et belle, et de se pro- poser au lieu de s'imposer, la présentation est déjà éducative en soi.

Une attention particulière doit être accordée à la présentation polyvalente, qui doit se maintenir à,uncertainniveau. Eh effet, outre qu'elle s'adresse à une moyenne de visiteurs qu'il importe de ne pas décevoir, elle peut favoriser l'évolution de visi- teurs moins préparés mais doués, elleconstitue pour ces derniers une étape cruciale entre les pré- sentations éducatives et les présentations d'étude. Les diverses Présentations éducatives spécialisées

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n'en ont pas moins une grande importance, et m é - riteront également les plus grands soins. Le conservateur fera face dans ces divers do-

maines à ses hautes responsabilités : i, s'il s'assure pour les présentations de tous genres le concours d'unmuséologue quaiifié, et, pour la présentation éducative, celui d'un éducateur qualifié,

ii. si les autorités responsables lui accordent tous les moyens nécessaires.

UN JEU EDUCATIF S'APPLIQUANT A LA PRESENTATION : LE TEST DES ANOMALIES

Une réelle importance doit être accordée au jeu éducatif, conçu et présenté au stage par son sous- directeur, le professeur J.M. Cruxent, et qui consiste à présenter, à la sortie d'une salle de musée où est illustré un problème déterminé,une ou plusieurs vitrines sur le m ê m e thème et dans lesquelles certaines parties des objets, ou encore leurs étiquettes, présenteraient des anomaiies quant à la vérité scientifique ou historique, les vi- siteurs étant encouragés à les decouvrir, Le test des anomalies, en raison de la délica-

tesse des mécanismes conscients et subconscients qu'il met en mouvement, doit @tre utilisé avec précautions. De plus, il ne saurait convenir àcer- taines présentations de très grand style. Mais l'ex- périence qu'en a faite le professeur Cruxent dans son propre musée en démontre l'efficacité et on ne peut que recommander d'en développer large- ment l'application.

ACTIVITES EDUCATIVES

La confrontation des expériences des membres du stage a permis d'apprécier le nombre et la variété des activités éducatives qui peuvent se réaliser au musée et hors de lui.

1. Visite guidée

L a plus spécifiquement muséale de ces activités est la visite guidée, dont la forme élémentaire ne concerne que les galeries du musée, mais qui, dans ses formes développées, se déroule égale- ment dans d'autres parties du musée et se prépare et se conclut hors de lui.

L a composition du groupe est un facteur diffé- rentiel d'impofiance. Le groupe scolaire est sans doute celui pour

lequel la visite guidée peut faire appel aux acti- vités les plus variées, surtout lorsque le m a r e en assure lui-même la direction et qu'elle s'inscrit dans le programme d'études de l'établissement. En effet, dans cette hypothèse, elle peut se dérou- ler ainsi : préparation du maïtre, le cas échéant, avec l'aide

du service éducatif du musée ; préparation des élèves, par les soins du maïtre.8 l'école et en

temps utile ; accueil du groupe, au musée, dans une salie où il reçoit une explication générale, voit une petite exposition documentaire et un film préparatoire(1) ;

visite proprement dite, comportant un temps d'ex- plication et un temps de liberté au musée, qui peut être dépensé dans la galerie m ê m e ou dans un local attenant, mais dont llobjet.de toute façon, est de ménager une transition qui peut être uti- lisée par les élèves pour revenir isolément ou en groupes libres devant les sujets préférés de la visite, voire pour dessiner, photographier, discuter ou consulter des publications ou docu- ments iconographiques ;

à l'école et en temps utile, discussion de la visite ; à l'école ou au domicile des élèves, rédaction de compositions, exécution de dessins (peut donner lieu à une petite exposition). Il y a m ê m e le cas extrême où les élèves,faisant

partie d'un club rattaché au musée(2)peuvent ainsi préparer leur visite et en élaborer les résultats au musée même.

être la règle. Des groupes peuvent se présenter, composés de jeunes ou d'adultes, dont la visite n'aura Ras été préparée à l'avance. Il est souhai- table que le responsable de tels groupes puisse obtenir, si - c o m m e c'est souvent le cas - le musée ne dispose pas d'un gros effectif d'éducateurs "de service", des facilités qui lui permettent de bien orienter la visite(3). Notons enfin le système qui consiste à mettre à

la disposition du public, à des jours et heures an- nancés à l'avance, des éducateurs chargés de gui- der des groupes occasionnels : méthode qui peut être d'excellent rendement. Deux types particuliers de public ont été parti-

culièrement évoqués : celui, 1imité.mais de grand intéret, des aveugles ; différentes ressources s'offrent ici : moyens auditifs, guides Braille, possibilité éventuelle de toucher, etc. ; celui des analphabètes ou semi-analphabètes ; pour les po- pulations des régions reculées, le système de l'ex- pasition circulante est d'un intérét particulier. L a durée de la visite guidée ne doit pas être exa-

gérée. L a visite proprement dite exige, outre un effort intellectuel, un effort physique et sa durée, au témoignage de nombreux éducateurs et muséo- graphes (sous peine d'ennui ou de fatigue) ne de- vrait guère dépasser 45 minutes. Compte tenu des activités qui accompagnent immédiatement lavisite et dont la durée est moins rigide,on obtiendrait un total de 1 h. 15 à 1 h. 30 au maximum. D'où vient le groupe ? Si l'on se réfère aux cir-

constances moyennes de l'Amérique latine, ce serait surtout des environs immédiats. Mais

1. Ci-après, à laconclusion, ce qui concerne le film de visite guidée.

2. Voir ci-après, dans cette m ê m e conclusion,ce qui concerne les clubs de musée.

3. Voir notamment daus laconclusion ce qui concerne l'introduction documentaire.

C e type idéal de visite guidée ne saurait toujours

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l'hypothèse de longs parcours n'est pas à écarter absolument. Certains moments de la visite pour- raient alors être allongés, ceux oh sont faits pro- jections et exposés. Dans ce cas, la visite guidée gagnerait d'ailleurs à être combinée avec d'autres activités culturelles dirigées.

moyens de transport. Si de tels moyens ne sont pas mis à la disposition du groupe, la popularité des visites risque d'en étre gravement atteinte. Diverses hypothèses se présentent, selon que le moyen est fourni par le musée, par le groupe lui- m ê m e ou par une organisation publique d'éducation et de loisirs. Une telle organisation, de toute façon, devrait être dotée de l'équipement nécessaire. L e stage a émis un voeu en ce sens, compte tenu des situations particulières. Deux problèmes ont donné lieu à discussion, qui

concernaient l'un et l'autre le moyen de stimuler davantage encore la participation, voire d'en éle- ver le niveau.

questions à leur guide ? Dans l'affirmative, peu- vent-ils le faire pendant ou à la fin seulement de la visite 7 L'opinion la plus répandue a été qu'avec les enfants les questione faites à tout moment risquent d'être superficielles et de désorganiser le cours de la visite et que mieux vaut concentrer les questions à la fin, tandis qu'avec les adultes, sur- tout si leur niveau intellectuel est relativement élevé, des questions en cours de visite, jointes aux questions terminales peuvent étre d'excellent effet. Reste la possibilité intéressante que des questions particulières soient posées durant les temps de liberté. b) Les membres du groupe peuvent-ils toucher

aux objets ? Il est évident qu'une telle pratique a des effets à la fois stimulants et éducatifs. Les objets rares sont à exclure en tout cas, sauf s'ils peuvent être présentés à l'abri de plastiques,boïtes vitrées, etc. Les musées d'art et plus encore les musées d'histoire ou d'ethnologie, peuvent recou- rir sans trop de peine à des reproductions de qua- lité, voire à des originaux. Mais c'est le matériel facilement renouvelable des musées de sciences naturelles et des musées scientifiques et techniques qui, toujours à cet égard, offre le plus de facilités. Ces derniers musées, d'ailleurs, sont souvent poui-vus de démonstrateurs qui ne font pas quecom- menter la présentation animée des appareils et des expériences qu'ils conditionnent, mais répondent aux questions émanant de visiteurs groupés ou isolés. C e sont plutôt des conclusions inverses qui ont

été tirées des discussions sur deux autres pro- blèmes : ceux de la visite sonorisée et de la visite radioguidée. Plusieurs membres du stage ont émis l'opinion que de tels moyens risquent d'avoir un caractère contraignant et obsessiœmel et que la présence réelle d'un guide est un stimulantdumeil- leur aloi. Si, toutefois, des circonstances qu'on ne peut tout à fait méconnaitre exigeaient de recourir à ces moyens mécaniques et à ce déroulement

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Cela pose un problème d'importance, celui des

a) Les membres du groupe peuvent-ils poser des

obligé, mieux vaudrait donner la préférence à la visite radioguidée, laquelle a du moins l'avantage, s'adressant exclusivement à l'individu, de ne pas déranger les autres visiteurs.

c) L'essentiel des conclusions à ce sujet a été le suivant : i. L a visite doit se dérouler dans un climat de par- ticipation et de liberté dirigée, également distant de la contrainte et de l'anarchie,donnant sachance à la réflexion, à la critique, au choix.

ii. On y parviendra d'autant mieux que le guide, outre les connaissances exigibles en la matière, sera,plus expérimenté : expérience qui, plutôt que celle d'un professeur, doit être celle d'un éducateur - et d'un éducateur for@ au contact direct de l'objet : ce qui rejoint lamission essen- tielle du musée.

2. Autres activités internes

D'autres activités, purement internes, et à ne pas confondre avec les activités d'enseignement, posent moins de problèmes et il suffit de mentionner pour mémoire les plus courantes d'entre elles : confé- rences et cours cycliques ou non, rehaussés ounon de films de projections, à donner de préférence à des jours ou à des heures commodes pour le public et qui doivent être accessibles gratuitement ou B des prix très modiques ; activités de création ar- tistique, qui peuvent comporter l'exécution de des- sins collectifs, du genre de celles déjà évoquées dans l'exposition et parmi lesquelles l'expérience du Musée des arts décoratifs de Paris a été recon- nue c o m m e particulièrement valable. Originale est l'expérience du Forum, spécialement développée aux Etats-Unis. Elle consiste a organiser dans la salle de conférences un débat public, sur une ma- tière en relation avec le programme du musée, conduit par des experts et dans lequel le public peut intervenir.

3. Activib56 externes

Des excursions et voyages peuvent être organisés par le musée ou son service éducatif, dont beaucoup, dans leur riche éventail qui varie selon la catégorie du musée, peuvent être aussi attrayants qu'instruc- tifs. Quelques possibilités ont été évoquées, parmi lesquelles, groupées par catégories de musées :

a) Arts et art appliqué : sites, jardins, manu- ments, musées extérieurs, collections et galeries privées. Plus spécialement, pour les musées d'art moderne, architecture moderne, ateliers d'artistes. A 1'Ecole du Louvre de Paris, des voyages et ex- cursions sont organisés par l'Association des élèves de L'Ecole du Louvre. b) Histoire et archéologie : sites, champs de

fouilles, quartiers,monuments, musées extérieurs. c) Ethnographie et folklore : centres d'arttradi-

tionnels, ateliers d'artisans, habitats traditionnels, musées extérieurs, notamment les musées de plein air. d) Sciences naturelles : sites d'intérêt géologique,

physico et anthropo-géographique, réserves natu- relles. Parcs botaniques et zoologiques. Possibi- lité spécifique, à encourager, de constituer des collections sur le terrain.

établissements et quartiers industriels , hopitaux. e) Sciences exactes et techniques : laboratoires,

4. Préts aux écoles et aux organisations culturelles

A la différence par exemple des pays anglo-saxons oïl le système est très développé, très peunombreux sont encore les musées d'Amérique latine qui organisent lepret d'objets oude documents aux écoles.

le programme du musée : ainsi pour les musées d'art, portefeuilles de bonnes reproductions en couleurs (consulter à ce sujet les remarquables répertoires édités parl'Unesco) ; oupour les autres musées, des collections d'objets originaux ; petits objets d'art, petit matériel archéologique, ethno- logique, minéralogique, botanique, zoologique, à l'abri de boites vitrées. En général, diapositifs, films fixes et films. Certains musées vont jusqu'à faire circuler des collections destinées à être pré- sentées dans des vitrines démontables : forme qui relève déjà de l'exposition circulante et pour la- quelle l'expérience peut-être la plus développée du monde est celle du Victoria and Albert Museum de Londres.

Il est recommandé d'étendre ce système de prets auxmusées de l'Amérique latine en commençant par les portefeuilles et boites, plus faciles à réaliser.

L a nature et le dispositif protecteur varient avec

5. Club d'amis des musées

Un exposé des représentants des Etats-Unis a retenu la plus vive attention, qui avait trait au développement dans ce pays de clubs de jeunes, fonctionnant sous les auspices et avec l'aide des musées : clubs dont les activités varient à l'infini, selon les programmes du musée,et qui disposent au musée de locaux et de facilités.

clubs : théâtre, danse, musique, littérature ; oi- seaux ; minéraux ; alimentation des peuples (moyens culinaires) ; muséographie (moyens pour organiser de petites expositions, en particulier à l'aide des collections constituées par les membres). D e telles activités n'ont pas seulement l'avantage

de cultiver, elles élargissent l'esprit, encouragent le développement des "hobbies", et peuvent susci- ter des vocations.

On a notamment cité, parmi les activités de tels

6. Conclusions

Aucun des types classiques d'activités éducatives du musée n'est à négliger. Mais il reste essentiel de développer, dans la mesure compatible avec l'ordre, la participation réfléchie du public.

L'importance spécifique de la visite guidée est à souligner. Cette activité doit faire la plus large place aux moyens antérieurs et postérieurs à la visite elle-même, et notamment au film.

Une attentian particulière doit être accordée à des formes nouvelles telles que les excursions et les clubs. Spécialisées selon les programmes des musées, et compte tenu des ressources et des ca- ractères culturels respectifs des pays, ces acti- vités d'extension ouvrent à l'éducation les plus vastes perspectives.

PUBLICATIONS

On peut dstinguer, parmi les publications muséaies de caractère éducatif, deux sortes de documents, les uns proprement éducatifs, et les autres d'in- formatiau éducative.

1. Publications proprement éducatives

Les guides, qu'fine faut pas confondre avec les cata- logues scientifiques, sont à la fois un condensé et un développement de ceux-ci. Un condensé, dans la m e - sure oùilsne citent séparément que les éléments d'expositicm les plus importants, groupant les autres par ensembles homogènes. Un développement, dans lamesure oi~ils inscrivent ces éléments dansun con- texte de'commentaires didactiques. Ces guidespewent concerner les présentations

permanentes et il est ban de veiller, dans ce cas, à ce qu'ils restent à jour. Mieuxvaut retirer de la vente un guide dépassé que s'attirer les critiques d'un pu- blic déçu.

peuvent se présenter, selon qu'il s'agit d'exposi- tions de haut niveau ou d'expositions éducatives. Dans le premier cas, il peut être utile de dou-

bler le catalogue scientifique d'une brochure édu- cative. Solution devant laquelle reculent les édi- teurs, dans la crainte de diminuer la vente du catalogue et dant l'utilité est moindre si le cata- logue scientifique, c o m m e il arrive de plus en plus souvent, comporte des textes de liaison.

position éducative, guide éducatif.

ceptibles de constituer des collections, à savoir notamment :

a) Bannes reproductions d'éléments naturels et culturels de tous genres, auxquelles peuvent s'ajou- ter de bons relevés graphiques ; les collection- neurs en herbe aimeront à les conserver en por- tefeuille ou à les exposer chez eux, surtout s'il s'agit de reproductions en couleurs ; on veillera à la qualité des reproductions. Celles-ci seront, de préférence, exposées avec leurs marges, en- cadrées d'une simple baguette, et non dans des conditions contraires à celles de la peinture : problème d'éducation du goût. b) Cartes postales, en noir et en couleurs :

c o m m e fi doit en être pour les notices de repro- ductions ordinaires, il importe de veiller à la précision et à l'exactitude des notices, en l'espèce trop souvent incomplètes.

c) Timbres-poste reproduisant des édifices de

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Quant aux expositions temporaires, deux cas

Dans le deuxième cas, pas de problèmes. Aex-

D'un intérêt particulier sont les documents sus-

musées ou des oeuvres qu'ils conservent : les musées s'efforceront de les obtenir du ministère compétent. d) Brochures-dépliants très soignées, mais

de prix modique, concernant des objets vedettes ou des groupes d'objets, destinées à préparer les visites individuelles ou guidées : moyen éprouvé avec succès par le Service éducatif du Musée du Louvre et qui stimule la constitution d'un début de bibliothèque personnelle.

Un autre genre de publicatian, celui-ci particu- lièrement en faveur auprès des musées des Etats- Unis, est le périodique de musée, connu souvent dans ce pays sous le n o m de Museum Magazine, périodique dans lequel voisinent des informations sur la vie de l'établissement, de ses clubs, etc. et des articles de fond bien illustrés, dans la ligne de programme du musée : acquisitions nouvelles,mis- sions archéologiques, ethnologiques et naturalistes dans le pays ou hors du pays, etc. ; ce périodique peut aussi constituer un élément des bibliothèques individuelles en formation.

2. Publications d'information éducative

Ce sont essentiellement les publications suivantes : a) Catalogues tenus à jour des ressources éduca-

tives susceptibles d'être prêtés gracieusement ou contre une rétribution, ou même, dans certains cas, d'être vendus : reproductions, diapositifs, films fixes, films, éléments d'exposition. b) Programmes périodiques des activités cul-

turelles et éducatives, ou simplement éducatives. On ne citera que pour mémoire, en raison de leur

caractère d'information générale, les dépliants et autres prospectus que les musées ont coutume de publier.

3. Distribution et vente

Dans la mesure où la législation le permet, les mu- sées ont intérêt,directement ou indirectement, à disposer d'un service de vente(l). A défaut, ils devraient s'efforcer de s'entendre avec une orga- nisation publique, de préférence une organisation éducative. En effet, lanotion de profit, que ne peut négliger

l'édition privée, doit s'estomper en matière de publications éducatives. Le but n'est pas ici de faire de l'argent, il est d'éduquer ,ce qui suppose une certaine modération dans le recours aux élé- ments à sensation, et aussi l'opporhmité de vendre à prix réduit, voire de distribuer gracieusement. Ayant d'autres ressources que la vente, une orga- nisation éducative sera mieux en état de pratiquer une telle politique.

La possibilité n'en restera pas moins, le plus souvent, que le musée s'entende avec des éditeurs privés, dont il assurera la vente des publications en prélevant, le cas échéant, une commission, au m ê m e titre qu'une librairie.

aussi à l'éventuel comptoir de vente du musée, où Les ventes se feront si possible à distance, et

les publications éducatives seront exposées en bonne place.

4. Contrôle de la qualité

On a déjà reconnu la nécessité de bonnes reproduc- tions. Ce souci de qualité et d'authenticité doit s'étendre à toutes les publications éducatives, ce qui ne pose pas de problème pour celles qui émanent de l'institution.

Il doit être considéré c o m m e normal que les or- ganisations publiques éditant des publications où sont impliqués les problèmes et les collections des musées le fassent en étroite coopération, non seu- lement avec le personnel éducatif des musées, mais avec leurs experts scientifiques qualifiés. Des erreurs oumême des approximations en ce domaine seraient particulièrement néfastes. Quant aux publications du secteur privé, il doit

être posé en principe qu'elles ne sauraient être mises en vente au musée qu'après visa de celui-ci. Pour veiller à la bonne marche de ce genred'en-

treprises, il est recommandé de constituer dans les musées une commission des publications, qu' il n'est pas nécessaire d'ailleurs de limiter au do- maine éducatif. Les experts scientifiques et les éducateurs du musée devraient y être représentés, de m ê m e que, le cas échéant, les organisations publiques intéressées. La présence d'un expert impartial des questions d'édition serait utile.

5. Conclusions

Tous les moyens nécessaires doivent être donnés aux musées pour la réalisation et la diffusion de leurs publications éducatives. Parmi ces publications, une attention particu-

lière doit être accordée à celles qui, stimulant dans le public l'esprit de collection,en voient leur effet accru d'autant. Les musées veilleront de très près à la qualité

des publications éducatives diffusées par leurs soins.

VENTE DE S PUBLICATIONS

Il entre dans la fonctian des musées,non seulement de distribuer à titre gracieux ou d'échange, mais aussi de mettre en vente, sur place ou à distance, les publications scientifiques, éducatives et cultu- relles qu'ils éditent ou qu'ils inspirent. O r il résulte de divers rapports de membres du

stage que, dans certains pays de 1'Amériquelatine et du fait du régime administratif de certains m u - sées, de telles ventes sont contrariées, voire in- terdites, dans lesdits musées.

Il serait donc souhaitable, soit d'apporter au régime administratif des musées intéressés les

1. x r conclusion no 6 "Vente des publications".

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assouplissements utiles, soit d'encourager les sociétés savantes, éducatives et culturelles cons- tituées sous les auspices de tels musées ou en étroite liaison avec eux, à prendre en charge, comme cela se fait déjà dans de nombreux pays, l'édition et la vente de telles publications(1).

FILMS

Parmi les moyens auxiliaires dont le musée dispose pour développer son action éducative, le film est de ceux qui, avec la télévision, offrent les plus larges perspectives d'extension.

1. Besoins et possibilités

a. Films de visite guidée

Particulièrement nécessaire à l'action éducative du musée, le film de visite guidée est destiné à préparer les membres du groupe à la visite qu'ils vont faire et cela par des moyens différents de ceux que met en jeu la présentation muséographique. Aussi l'éducateur n'attend-il pas de ce film qu'il reproduise A l'avance la disposition topographique des présentations. Projeté aussitôt que commence la visite, si possible dans une saile spéciale, le film ne devrait pas, en principe et dans lamoyenne des cas, durer plus d'une dizaine de minutes. Le public visé comprend en moyenne une trentaine de personnes, effectif normal d'un groupe de visite guidée. De plus, les musées, saufun petitnombre, ne disposent pas des appareils, des installations de sécurité et du personnel spécialisé qu'exige la projection des films de 35 mm. Cela expliquedéjà que le format de 16 mm. soit celui qui convienne le mieux pour ce type de films. Le fait que les cher- cheurs scientifiques et les amateurs, dont on peut attendre de précieuses contributions, produiront plus facilement des films de 16 mm fournit un autre argument en faveur de ce formada).

b. Film montrant les ressources éducatives du musée

Un tel film est utile pour révéler aux maitres, de façon générale ou dans des domaines particuliers, les ressources éducatives du musée. Ici encore le format de 16 mm correspond à la

moyenne des besoins. Bien entendu, la diffusion doit être surtout faite à l'extérieur du musée.

c. Films éducatifs en relation avec le programme des musées à projeter dans des séances ordinaires

Les conditions sont quelque peu différentes avec ce genre de film, très proche du documentaire, qui est destiné à prendre place dans les séances ordinaires organisées par le musée.

catégories précédentes disparait, tandis que se L a limitation du public propre aux films des deux

font jour des possibilités d'exploitation bien plus larges.

de la production et de la projection. C'est dire que le film de 16 mm., compte tenu néanmoins des ressources des grands musées, conserve en- core de grandes chances.

Restent les conditions techniques et financières

2. Production

L'utilité des films éducatifs étant démontrée, il reste à trouver les moyens qui en permettent la production. Ceux-ci, rarement à la portée des musées, sont à rechercher auprès des organisa- tions publiques d'éducation(3).

3. Réalisation

La réalisation gagnera à être confiée à un seul responsable, professionnel, ou amateur de qua- lité. Ce responsable travaillera selon les direc- tives et sous le contrôle de l'expert scientifique du musée, en coopération avec son éducateur.

Il est possible de diminuer le prix et d'accroftre les ressources techniques de la réalisation enuti- lisant des "chutes" de documentaires, des éléments -tournés par les chercheurs scientifiques, et sur- tout des éléments to-éspar les cinéastes amateurs. Au besoin, les réalisations de ceux-ci pourraient être orientées dans le sens désirable, l'interven- tion des ciné-clubs étant sollicitée A cet effet.

4. Conclusion

Le film apporte à l'action éducative des musées : une animation spécifique des programmes et de leurs extensions ; des moyens nouveaux pour faci- liter cette action, en premier lieu le film de visite guidée. L'accent est à mettre sur le film de 16 mm.dans

la mesure : oh son prix de revient est mieux en rap- port avec les ressources moyennes des musées ; oh il convient le mieux aux conditions moyennes de diffusion ; où il permet de bénéficier de la collabo- ration des cinéastes amateurs.

Les musées sont encouragés à stimuler la pro- duction des films les concernant et, tout au moins,

1.

2. 3.

~ ~~

Cette conclusion dépasse le cadre de l'éduca- tion ; on l'a néanmoins maintenue dans ce cha- pitre, par commodité. Voir ci-après, paragraphe 3. C e point est conforme aux recommandations de la réunion d'experts des musées,du film et de la télévision, organisée par l'ICOM, sous les auspices de l'Unesco, tenue au Pavillon des Nations Unies de l'Exposition universelle et in- ternationale de Bruxelles 1958,du 8 au 11 juillet 1958 (recommandation no 4, point 1. a). L'ensemble desdites recommandations est d'ailleurs des plus utiles à consulter (Voir Nou- velles de l'ICOM),oct., déc. 1958, pp. 17-20).

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à s'équiper d'un matériel élémentaire de projec- tion. Les autorités responsables scmt invitées à leur accorder les moyens nécessaires.

RADIO

Le développement de la radio est ccmsidérable dans la plupart des pays, et c'est le cas en Amérique latine. C'est dire le prix de la contribution qu'elle peut y apporter à l'action éducative des musées. A plus forte raison, si, à la faveur de nouveaugtypes de programmes et, jusqu'à un certain point, elle peut associer l'image au son.

1. Programmes purement radiophoniques

Les musées doivent s'efforcer d'introduire des in- formations les concernant dans les rubriques d'ac- tualité générale et à large audience. M ê m e très brèves, de telles informations sont une amorce pour l'action éducative des musées.

l'actualité - acquisitions notables, ouverture de nouvelles salles, grandes missions scientifiques dans le pays et à l'étranger, etc. - que surlescol- lections et activités permanentes du Musée seront encore bien plus utiles sur le plan de l'éducation. Mais dès ce niveau apparaït le problème d'une coo- pération entre les professiannels de la radio et ceux du Musée, problème d'un conflit possible entre le goût radiophonique et l'objectivité scientifique et qui ne peut &tre tranché qu'au prix d'un large effort de compréhension mutuelle des deux partenaires.

tensian sont assez variés pour permettre la réali- sation de conférences radiophoniques à ce sujet. Musique et littérature peuvent y jouer leur rôle, mais de telles conférences seront accueillies, le plus souvent, par les chahes culturelles, dont l'au- dience est relativement peu étendue. C'est plutôt de diffusion à un niveau élevé que de véritable édu- cation qu'il s'agira alors.

C'est encore dans les émissions dites de radio scolaire,de plus en plus répandues dans les divers pays d'Amérique latine, que l'action éducative des musées trouvera meilleure carrière. L'audience en est à la fois large et spécialisée, le tan éducatif y est la règle. Les musées, surtout s'ils coor- donnent leurs demandes, sont susceptibles d'occu- per dans ces rubriques une place à la mesure de leur importance.

Sans doute leur sera-t-il m ê m e possible d' y obtenir une rubrique spéciale.

De véritables reportages, portant aussibien sur

Les domaines des musées et leurs activités d'ex-

2. Programmes radiophoniques associés à l'image

L e développement de programmes de ce type est d'une grande importance pour les pays oùlatélévisionn'est pas encore largement répandue dans les couches po- pulaires, ce qui est le cas de l'Amérique latine.

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C'est dire avec quelle attention le stage a entendu les délégués des Pays-Bas et des mats-Unis rendre compte, à ce sujet, des expériences faites dans leurs PaY s - Aux Pays-Bas, l'une des radios privées, orga-

nise tous les quinze jours, en coopération avec les musées, des émissions culturelles destinées aux écoles. On peut chaque fois synchroniser ces émissions avec une trentaine de projections de films fixes, que la radio elle-mêmevendà des prix modérés à environ un millier d'écoles. Dans les m ê m e s Pays-Bas, toujours en coopé-

ration avec les musées et grâce à l'aide généreuse de la Fondation "Patrimoine artistique national", est diffusé un autre programme radiophonique édu- catif, dont l'importance est plus grande encore.

Une commission de directeurs de musée et d'his- toriens d'art conseille la Fondation dans le choix d'oeuvres d'art des musées à reproduire (en cou- leurs 18x24), et de conférenciers pour les pré- senter. Ces reproductions sont exécutées par les soins des meilleurs éditeurs. Tout auditeur hol- landais ou étranger de la radio peut s'inscrire à un cours radiophonique hebdomadaire de 40 leçons, moyennant quoi il reçoit mensuellement 4 repro- ductions, entend ensuite les 4 conférences et reçoit finalement les textes de ces conférences ; 96.000 familles se sont inscrites en 1958, ce qui repré- sente environ 500.000 personnes. O n voit l'am- pleur et l'efficacité de cette action culturelle.

Une expérience comparable se poursuit en ce moment aux Etats-Unis. Mais au lieu de s'appuyer sur la distribution de reproductions en couleurs, elle recourt àune diffusion concomitante de l'image par la presse. Si la qualité technique de-l'image en est amoindrie, sa diffusion est plus large.

voyaient pas trop d'obstacles à l'introduction du premier procédé dans leur pays. Des délégués d'autres pays d'Amérique latine ont exprimé l'avis que le deuxième procédé serait moins adapté à leurs propres circonstances nationales. Tous ont reconnu l'extraordinaire intéret des deux méthodes et la possibilité de les appliquer, outre à l'histoire de l'art, aux autres disciplines scientifiques du ressort des musées.

Divers membres du stage ont déclaré qu'ils ne

3. Pour une étude plus approfondie du problème "Musée, Education et Radio"

Considérant l'insuffisance des éléments pour l'étude d'un problème aussi important, le stage a émis le voeu que 1'ICOM entreprenne sur ce sujet,avec l'aide de 1'Unesco.une enquête approfondie et portant sur le plus grand nombre de pays possible.

Dans le dessein de faciliter une telle enquête, le délégué du Centre régional de 1' Unesco pour l'Hémisphère occidental (La Havane) s'est déclaré prêt à établir, en consultation avec le Secrétariat de 1'ICOM. un questionnaire préliminaire qui serait diffusé dans les pays d'Amérique latine et à systéma- tiser les réponses obtenues. Cette proposition a été accueillie avec enthousiasme.

4. Conclusion

L a radio peut permettre au musée et à son action éducative d'atteindre indirectement un immense public au moyen de ses divers programmes, et no- tamment ceux d'actualités et de culture, mais aussi au moyen de programmes réservés au mu- sée lui-même. Dans la mesure de leurs responsabilités, les

pouvoirs publics se doivent de favoriser cette pro- position, notamment en ce qui concerne la radio scolaire. Les radios privées se montreront elles- m ê m e s accueillantes si les musées s'emploient à leur démontrer la variété et le prixdes ressources dont ils disposent. Des types nouveaux de programmes ont été ex-

périmentés avec succès dans d'autres pays, dont l'originalité est d'associer l'image au son, dans la limite du genre. Compte tenu des circonstances locales, leur application est à recommander en Amérique latine.

Le problème "Musée et Radio" semble insuffi- samment élaboré. L'attention de l'Unesco et de 1'ICOM est respectueusement attirée sur ce point.

3. Télévision scolaire

Une attention particulière doit être accordée à la télévision scolaire là où elle existe. Là oùcen'est pas encore le cas, les musées ont intérêt à contri- buer à l'obtenir.

De m ê m e que pour la radio, il entre dans la mission des musées d'occuper dans la télévision scolaire une place importante.

TELEVISION

En progression sans cesse accélérée, la télévision a, sur le film, l'avantage d'atteindre bien plus fa- cilement l'individu isolé et les petits groupes.C'est dire de quel intérêt elle peut être pour l'action édu- cative des musées.

1. Télévision et Amérique latine

Parmi les pays d'Amérique latine représentés au stage, sont déjà dotés de la télévision,l'Argentine, le Brésil, Cuba, le Mexique et le Venezuela ; en sont encore dépoums, pour les seuls pays indé- pendants, le Chili, 1'Equateur et le Paraguay.

Les musées des pays qui en sont pourvus n'ont pas lieu d'attendre que cet essor s'affirme davan- tage pour s'y intégrer : la nouveauté m ê m e leur en est propice. Au stade actuel de développement de la télévi-

sion dans ces pays, l'audition collective des émis- sions télévisées doit être favorisée. Il est de l'intérêt m ê m e des musées de contribuer à la stimuler.

2. Programmes divers

Un premier moyen s'offre au musée d'accéder à la télévision : les rubriques d'actualité et de cul- ture susceptibles de faire écho à ses activités occasionnelles ou permanentes : inaugurations, acquisitions capitales, grandes missions de re- cherches archéologiques, ethnologiques et de sciences naturelles dans le pays ou hors du pays, mission, et fonctionnement de l'institu- tion. Cela si possible sous la forme de repor- tages directs.

4. Rubriques et types de programmes spécialisés

Tant pour ce qui est de la radio scolaire que des autres types de programmes, les musées s'effor- ceront d'obtenir que des rubriques spéciales leur soient réservées, qu'ils auront intérêt à exploiter en commun. Des types spéciaux de programmes, traitant

spécifiquement des ressources du musée selon le langage radiophonique, seront recherchés à la lu- mière de l'expérience de certains pays, "panels" où sont présentées les collections des musées par les conservateurs et autres experts, concours de réponses à l'occasion des expositions, activités d'extension dans les perspectives variées qu'ouvrent les programmes de musées sur le plan régional et international.

5. Conditions de production

Dans la mesure où la responsabilité des pouvoirs publics est engagée, ceux-ci seront invités à ou- vrir la télévision, aussi largement qu'il convient, à l'action éducative des musées. Dans le cas de radios privées, il appartiendra

aux musées, selon les possibilités : a) soit de convaincre ces organisations de l'in-

térêt que peut offrir pour les téléspectateurs, au prix de formules nouvelles, l'utilisation des res- sources encore trop peu connues dont ils disposent ; b) soit d'obtenir les concours de mécènes, de

fondations ou de grandes firmes soucieuses de réaliser une publicité de bon aloi, en vue de sub- venir aux frais d'émissions télévisées concernant les musées.

6. Conditions de réalisation

L e réalisateur est maïtre de son style et le musée est responsable de l'interprétation scientifique et du respect de ses collections. Eh accord avec ces principes, et aussi dans le respect de la sécurité des collections, une collaboration étroite peut se développer entre eux.

1. Catégories de téléspectateurs

Les musées s'efforceront d'obtenir que les émis- sions télévisées les concernant ne soient pas seu- lement réservées aux chames culturelles, mais soient aussi diffusées sur les chahes reçues par la masse des téléspectateurs.

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Les actualités et la radio scolaire offrent, à cet égard, plus de facilités ; quant aux autres types de programmes, la possibilité n'en est pas exclue si on recherche, dans les limites correspondant à la mission du musée,les applications les plus spec- taculaire s et attrayantes.

8. Kinescopes

Les musées s'attacheront à obtenir que des kines- copes soient produits à l'occasion des émissions les plus valables, et qu'ils leur soient cédés aux conditions les plus favorables, en vue de leur uti- lisation par leurs organes éducatifs.

9. Conclusion

En voie de développement accéléré dans la plupart des pays du monde, la télévision peut être un moyen éducatif puissant, et les musées d'Amérique latine ont intérêt, à la lumière des recommandations d'une récente réunion d'experts de 1IICOM et de l'Unesco, à s'y intégrer aussi rapidement que possible. Ils s'efforceront à cette fin : soit de prendreplace

dans les rubriques d'actualités,de culture et de té- lévision scolaire ; soit d'obtenir la création de N- briques qui leur soient réservées, et développant des types spécifiques.

Il conviendrait que cette actionnlait pas exclusi- vement pour support les chaifies spécialisées,mais aussi, en ce qui concerne les émissions les plus spectaculaires et attrayautes,les ciïajhes préférées de la masse.

M U S E E S DE LA JEUNESSE

Les musées de la jeunesse peuvent se définir c o m m e des musées à fonction exclusivement éducative et s'adressant, selon les cas, aux enfants ou aux adolescents, ou à ces deux classes d'âge. Ce genre de spécialisation entraifie-t-il des con-

ditions spécifiques quant au personnel de direction et de conservation, à la formation et à la présenta- tion des collections et aux activités ? Ces condi- tions peuvent varier selan que le musée de la jeu- nesse est constitué en musée indépendant ou qu'il fonctionne dans le cadre d'un musée ordinaire. Dans le cas où le musée est indépendantJ'expé-

rience démontre que,le plus souvent,son programme est "général", en d'autres termes qu'il reflète à sa manière l'ensemble des disciplines artistiques et scientifiques qui sont à la base des musées poly- valents. Quelle que soit l'étendue du programme, le personnel de direction et de conservation doit posséder tout à la fois, chose rare,unecompétence dans les matières du programme et une expérience développée et qualifiée de pédagogue. Des collections doivent être constituées, qui soient suffisamment représentatives (tout au moins dans les domaines les plus propres à exciter l'intérêt de la jeu- nesse), sans être pour autant composées de pièces

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rares et précieuses, Enfin, si, c o m m e il est sou- haitable, la jeune clientèle du musée est appelée à participer au développement des collections,ce ne peut être que moyennant de sévères précautions(l). Dans le cas où le musée est incorporé à uneins-

titution plus large, la question du personnel de di- rection et de conservationne se pose pas à propre- ment parler, la gestion pouvant être faite, selon le niveau du musée-cadre, par l'éducateur ou par des membres détachés du service éducatif de celui- ci. Pas non plus de problème en ce qui concerne les collections, celles-ci pouvant être prélevées, en permanence ou selon les besoins, sur les col- lections du musée-cadre. D'autres problèmes, en revanche, restent com-

muns aux musées de la jeunesse, qu'ils soient in- dépendants ou non, notamment celui de la présen- tation et celui, jusqu'à un certain point solidaire du précédent, des activités. Les présentations écologiques sont particuliè-

rement recommandables en l'espèce - intérieurs reconstitués, dioramas d'histoire naturelle, etc. , en raison de leur caractère spectaculaire et attrayant : l'assimilation n'en sera véritablement obtenue que moyennant de bonnes notices à l'inten- tion des visiteurs individuels , de commentaires à l'intention des visiteurs groupés.

Les présentations systématiques n'en seront pas pour autant négligées du fait d'une part que les pré- sentations écologiques ne suffiront jamais à les remplacer tout àfait, et d'autre part qu'elles contri- buent heureusement à développer les facultés de réflexion et d'abstraction. Certains thèmes scien- tifiques gagneront à être illustrés par des appareils du genre "presse-bouton1' : cela toutefois de façon très contrôlée, et de manière à éviter que l'attrac- tion ne fasse obstacle à l'assimilation.

fait du souci d'être polyvalentes,les présentations éviteront les thèmes et les interprétations d'une difficulté excessive.

Il conviendra que certains objets - de toute évi- dence les seuls objets remplaçables ou d'une soli- dité à toute épreuve - puissent être manipulés par les jeunes visiteurs.

L'ambiance des galeries sera très différente de celle des musées polyvalents. Dans les limites qu'exige la discipline,les jeunes devront s'y sentir chez eux, ce qui implique qu'ils ne seront pas tenus au silence et que certaines activités se dérouleront auvoisinage plus oumoins proche des présentations : dessin, activités de fabrication (poterie, marion- nettes, etc. ), interprétation dramatique (marion- nettes, etc.). A ces particularités près, les activités éduca-

tives ne diffèrent guère de celles des musées poly- valents : visites guidées, activités internes et ex- ternes, pr&ts aux écoles et organisations culturelles, tests d'anomalies, etc. A noter que les musées de

Bénéficiant d'un local spécial et libérées de ce

1. Bien qu'à plus grande échelle,les problèmes que posent les collections des musées de la jeunesse sont à rapprocher de ceux des musées scolaires.

la jeunesse seront particulièrement propres à accueillir ces clubs d'amis desmusées,en l'espèce les jeunes amis des musées auxquels le stage s'est, d'autre part, vivement intéressé.

La question a été finalement posée de savoir à la- quelle des deux formules - musée de la jeunesse indépendant, musée de la jeunesse "incorporé" - il convient de donner la préférence. Les raisons évoquées plus haut - jointes à celles

qu'a très brillamment développées M. Peter Floud dans un ouvrage de 1'ICOM déjà cité(l) - ont conduit le directeur et les stagiaires à reconnaïtre que la deuxième formule est plus facilement applicable.

La cause des musées de la jeunesse indépen- dants n'apas été condamnée, pour autant, là ou la création de musées "incorporés" rencontre des obstacles et à condition que ces musées de la jeunesse puissent @tre gérés par un personnel non seulement enthousiaste, mais aussi compétent et conscient de tous les problèmes que pose ce genre d'institution.

MUSEES SCOLAIRES

A la demande de plusieurs d'entre euxJesmembres du stage ont procédé à un échange de vues sur les musées scolaires.

1. Définition, fonctionnement

On ne saurait tout d'abord confondre les musées scolaires et les musées universitaires. Leur seule dénomination indique qu'il s'agit de musées atta- chés à une classe, ou tout au plus à une école pri- maire ou B un collège. On ne saurait accorder une telle dénomination

aux collections didactiques de base nécessaires à tout enseignement. A égale distance de ces deux cas extrêmes, le

musée scolaire se définirait c o m m e un établisse- ment de fait, sans véritable statut, de niveau très modeste, à fonction exclusivement éducative, géré par l'un des maïtres de l'école ou du collège, et ajoutant au matériel didactique indispensable une petite collection illustrant le ou les enseignements donnés, constituée de reproductions concernant l'art, l'histoire, l'archéologie, l'ethnographie et les sciences naturelles, de maquettes, d'appareils scientifiques voire d'objets originaux concernant l'ethnographie, l'archéologie et les sciences naturelles,

Plus spécialement, si les collections en sont constituées avec la participation des élèves : cartes postales ou autres reproductions du m ê m e genre dont ils lui font don, appareils à la fabri- cation desquels ils sont associés, choix de des- sins qu'ils ont exécutés dans le cadre de compé- titions scolaires, spécimens culturels ou naturels qu'ils ont récoltés individuellement ou à l'occa- sion d' "expéditions" organisées dans la région par le maïtre, etc.

Le musée scolaire peut rendre des services.

Si toutefois la gestion du musée scolaire n'est pas soumise à certains contrôles et si le dévelop- pement n'en est pas sévèrement limité, i!uiiiiié peut en être de beaucoup éclipsée par les inconvénients.

En matière d'art, le contrôle est celui de la qualité et du choix des reproductions : infidèles ou sélectionnées sans discernement, elles dé- forment le goût qu'on se propose de cultiver. En matière d'histoire, l'objectivité s'impose, et avec elle le respect des consciences et des opinions des élèves et de leurs familles. D e façon générale, l'interprétation des oeuvres et des spécimens en- gage,de la part des martres, une responsabilité dont ils ne doivent pas mésuser.

nécessaires pour conserver le matériel dans l'état convenable. Des vitrines ne peuvent être évitées pour les éléments les plus fragiles et périssables.

Plus grave est le problème de la récolte indivi- duelle ou collective des collections par les élèves. En matière archéologique, des fouilles inconsi-

dérées et plus ou moins clandestines, m ê m e si elles entrament la découverte de quelque pièce spectaculaire, peuvent le plus souvent, conduites sans les méthodes stratigraphiques qu'exige l'ar- chéologie moderne, avoir pour conséquence l'anéan- tissement de gisements précieux. Dans le cas où leurs élèves auraient pris des initiatives à cet égard et si le fait en venait à la connaissance des maftres, ceux-ci auraient le devoir d'en aviser l'autorité archéologique la plus proche. Quelques bons moulages, ou à la rigueur quelques modestes spécimens de séries possédées en grand nombre par le musée régional et prêtées par lui répon- draient largement aux besoins.

Il semble à première vue que la prospection ethnographique ne présente pas d'inconvénients analogues et il est vrai que les élèves, en parti- culier dans les petites localités intéressantes du point de vue ethnographique, du fait m ê m e qu'ils sont du pays, n'auront pas de peine, au moins dans les années à venir, à constituer des collec- tions d'objets pré-industriels que de véritables musées pourraient envier.

Un minimum de ressources et de soins sont

1. Musées et jeunesse, 1952, pp. 3-11. M. Floud a soulevé - tout en soulignant qu'une véritable enquête serait nécessaire pour aboutir à une conclusion définitive - l'important et intéres- sant avantage qu'offrent les musées de la jeu- nesse "incorporés " en facilitant la communication avec les parties "po1yvalentes"du musée -cadre, ce qui peut bien répondre aux aspirations pro- fondes des jeunes et en tout cas facilite la pro- pagande qu'ils peuvent faire auprès de leurs parents en vue de les attirer dans cette partie du musée. D'autres auteurs, dans le m ê m e ouvrage, défendent la thèse des musées de la jeunesse indépendants (notamment pp. 41 -43 et 85-87).

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Selon toute vraisemblance, ils ne recueiileront pas avec les objets eux-mêmes les données qui en conditionnent la valeur. Eh outre, de telles collec- tions deviendront rapidement encombrantes, leur conservation exigera des soins éclairés et leur présentation un matériel coûteux. Il en est enfin, jusqu'à un certain point, du milieu humain c o m m e du gisement archéologique : le témoin quepersécute l'enquêteur incompétent risque d'être perdu pour 1' enquêteur compétent .

Bien plus aisée, dans la mesure où la santé et la sécurité des chercheurs en herbe n'ont pas à en souffrir, est la collecte d'échantillons minéralo- giques, de spécimens botaniques, de coquillages et d'insectes. Au fur et à mesure que de tels élé- ments perdent leurs étiquettes ou se détériorent, de nouvelles générations d'élèves n'auront pas de peine à les remplacer.

Toutes Précautions étant prises, de telles parti- cipations à la constitution du musée scolaire ont leur prix dans le cadre d'activités dirigées. Mais, comme toutes les activités de ce genre, elles exigent d'être conduites par des m a r e s compé- tents en la matière.

Reste la nécessité de ne pas dépasser certaines limites, d'ailleurs très modestes. Un musée sco- laire démesuré entraiherait des dépenses maté- rielles et des préoccupations incompatibles avec le train de vie et les objectifs essentiels de l'école ou du collège. Il n'est pas toujours facile, enfin, de trouver des maïtres pour perpétuer ce qu'un initiateur enthousiaste aura créé : quel triste spec- tacle offre alors le musée scolaire à l'abandon, parfois m ê m e le charnier d'objets ethnographiques ou archéologiques irremplaçables. Le musée scolaire, en somme, et moyennant

certaines précautions, peut jouer un r61e des plus utiles en qualité de complément et de stimulant de l'enseignement. On ne saurait toutefois affirmer qu'il soit indispensable en toutes circonstances,un bon matériel didactique et de bonnes activités diri- gées pouvant suffire à illustrer l'enseignement des premier et second degrés.

De toute façon, qu'un tel musée existe oun'existe pas, les responsables de l'établissement veilleront à ce que les élèves fréquentent de véritables musées, si possible de grands musées, ou tout au moins le musée régional le plus proche.

2. Incidences pour 1'ICOM

Dans sa publication Musées et jeunesse(l) - dis- tribuée aux stagiaires -1'ICOM a consacré quelques lignes aux musées scolaires. Le stage a souhaité qu'une enquête plus approfondie soit entreprise à leur sujet et que, si les résultats en sont intéres- sants, l'éventualité soit considérée par le Comité de I'ICOM pour Iléducation de créer dans son sein une section des musées scolaires.

3. Incidences en Amérique latine

L'échange de vues a été trop limité pour que la situation des musées scolaires en Amérique latine ait pu être examinée.

MUSEES PEDAGOGIQUES

1. Définitions et buts

Une séance supplémentaire consacrée aux musées pédagogiques a permis au stage de se pencher sur ces établissements ''occupant une place à part dans la classification des musées, un peu en marge.. . , conçus et créés OUT les besoins exclusifs de 1lenseignementA.

au profit des élèves, les musées pédagogiques sont avant tout destinés à favoriser le développement et les progrès de l'instruction dans tous ses domaines. . . Instruments de connaissance grace à leurs collec- tions, ils peuvent être considérés comme les pion- niers des sciences de l'éducation.. . ".

"Divers établissements . . . I I , centres ou insti- tuts, "sans porter le titre de Musée pédagogique, en remplissent cependant la fonction".

"Créés à l'intention des éducateurs, et par eux,

2. L'institut national pédagogique de Paris

Portant sur l'institut national pédagogique de Paris, branche du Ministère de l'éducation nationale, une intervention de M. Malvaux a permis d'étudier, à titre d'exemple. une importante réalisation dans ce domaine. Cet institut réunit à la fois : a) des services officiels tels qu'une Bibliothèque

centrale de l'enseignement public, une filmothèque, une phonothèque, une photothèque, des bureaux d'études et d'information pédagogique, un service d'édition. des établissements associés parmi les- quels le Centre international d'études pédagogiques de Sèvres ; b) des associations et organismes divers tels

que la correspondance internationale, etc. ; c) un musée pédagogique, "pierre angulaire" de

l'édifice. Ce musée rassemble, en effet, des collections

d'objets et de documents sur les méthodes d'édu- cation et les moyens d'enseignement, organise des expositions permanentes, temporaires et circu- lantes, des stages et des congrès, stimule ou con- tr6le des recherches et des publications.

1. Paris, 1952, pp. 75-76. 2. Louis Gros et Charles Majaut. Problèmes des

musées pédagogiques pp. 56-69 de 1aTroisième Conférence générale de l'ICOM, 6-12 juillet 1953. Résumé des travaux, compte rendu des manifestations, Paris. La présente conclusion a beaucoup repris du rapport de ces deux auteurs.

36

3. Les musées pédagogiques, instrument de coopération entre les musées et l'enseignement

L'expérience des musées, centres et instituts pé- dagogiques, notamment ceux de Paris, Berne, Zurich, Amsterdam et La Haye démontre qu' ils peuvent jouer un r61e de tout premier plan en vue d'une coopération plus étroite entre les musées et l'enseignement, portant notamment sur les points suivants : formation du personnel d'éducation et organisation des services d'éducation des musées, musées scolaires et de la jeunesse, aspects didac- tiques de la présentation polyvalente, conception et circulation des expositions didactiques orga- nisées par les musées ou par l'enseignement,com- position, présentation et diffusion des prêts aux écoles, organisation et stimulation des visites col- lectives d'élèves et de maitres dans les musées, réunions d'experts des musées et de l'éducation, etc., etc.

4. Conclusion

Aussi le stage a-t-il souhaité : a) qu'un musée, centre ou institut pédagogique

soit créé dans les pays d'Amérique latine qui n'en possèdent pas encore ;

b) que chaque établissement de ce genre crée en son sein un service s'occupant plus spécialement des problèmes et activités concernant les musées;

c) que I'ICOM veuille bien considérer la possi- bilité de recommander à son Comité pour l'éduca- tion de créer une section spéciale pour les musées pédagogiques.

M U S E E ET EDUCATION DE BASE DANS UNE REGION RECULEE : PROJET D'UN MUSEE FLOTTANT

Il est inutile de définir à nouveau le problème de l'éducation de base de populations analphabètes ou semi-analphabètes vivant dans des régions à climat difficile et à économie sous-développée. L'organi- sation de musées élémentaires a constitué l'un des moyens mis en oeuvre. Il ne semble pas toutefois que de tels établissements aient été reliés à des musées plus importants, dont l'expérience les aurait guidés. Limitant leur étude au cas d'une région de type

amazonien, les experts qualifiés du stage ont conçu un projet prévoyant une telle liaison sous les aus- pices et avec l'aide des autorités responsables et des organisations nationales et internationales intéressées.

1. Caractéristiques

Une équipe circulerait en bateau dans la région visée. Eiie présenterait aux escales un film etune exposition. Ces présentations auraient pour premier but de

faire prendre conscience à la population de la région

oh elle vit et de favoriser son intégration sociale. A cette fin, elles mettraient en évidence certains caractères de la régim,elles ouvriraient certaines perspectives sur le reste de l'Amérique et sur le monde,

Un autre de leurs buts serait de préparer la po- pulation à mieux accueillir les conseils et les trai- tements de la médecine savante. Les bienfaits de celle-ci pour la santé seraient démontrés dans des circonstances Particulièrement frappantes, et rap- prochés des effets de la négligence, de la routine et de la superstition. Eues s'efforceraient enfin de dispenser cer-

taines notions sur la nature, les procédés et les conséquences du travail d'exploration des res- sources végét ales les plus importantes, auquel se livre la partie laborieuse de la population : cela en vue d'améliorer, dans la mesure du pos- sible, les conditions techniques et psychologiques de ce travail.

a. Equipe

Un chef d'équipe (peut-être un ethnologue-éduca- teur) aidé de deux personnes.

b. Equipement

Bateau de modèle approprié ; Tente de modèle approprié ; offrant aux

étapes le local pour la projection du film et l'exposition ;

du bateau et de la tente ; Groupe électrogène, équipement pour l'éclairage

Ecran et appareil de projection ; Matériel d'exposition ; Etc.

c. R o g r a m m e des escales

Les escales comporteraient autant de séances qu'il serait possible d'en organiser. Alerté par une publicité préalable, le public

serait admis par groupes successifs. Chaque séance se déroulerait ainsi : projection

du film ; entracte pour la mise en place du dispo- sitif d'exposition ; exposition ; sortie du public ; désinfection, préparation de la séance suivante.

d. Film

Un h o m m e particulièrement doué, originaire de la population et en parlant la langue vernaculaire, se verrait confier le r61e de personnage conduc- teur, autour duquel s'agenceraient, animés par d'autres membres de la population, les épisodes du film. L e tout présenté de façon simple et con- crète, avec un accent humain. Les images seraient accompagnées d'un com-

mentaire sonorisé. Les titres et éventuels SOUB- titres seraient simultanément parlés. Ainsi l'anal- phabétisme ne constituerait-il pas un obstacle à l'assimilation du film.

37

Ces m ê m e s catégories cadrent sensiblement avec celles que l'Unesco a retenues pour son Rapport préliminaire sur les statistiques de musées. En raison de leur caractère essentiellement édu-

catif, le cas des musées de la jeunesse, des musées scolaires et des musées pédagogiques a été étudié dans les séances sur le thème musée et éducation(').

a) Toutes les catégories sauf les trois dernières ont à leur base une discipline scientifique plus ou moins large ; les catégories 7 et 8 peuvent couvrir plus ou moins de disciplines dans le cadre d'une région ou d'un sujet ; la catégorie 9 ne cornait aucune limitation à cet égard. b) Concernant toutes les sciences humaines, les

catégories 1 à 4 n'en représentent que les applica- tionsmuséologiques de beaucoup les plus fréquentes; iln'en existe pas moins d'autresmusées de sciences humaines, tels ceux de sociologie ;

c) les musées de toutes catégories se proposent de diffuser le savoir ;toutefois, ceuxdes catégories 1 et 2 se proposent en outre de cultiver la sensibi- lité artistique et de favoriser la délectation : mis- sion qui en détermine les méthodes et les aspects spécifiques ; d) sans préjuger de leurs tâches d'étude et de

mise en valeur, communes A toutes les catégories de musées, les musées des catégories 1 à 5 donnent toute son importance à la fonction de conservation des biens culturels. Cette fonction s'éclipse plus ou moins avec les musées de la catégorie 6, dont les collections, essentiellement représentatives de la civilisation industrielle, doivent et peuvent être souvent renouvelées, problème qui affecte également les musées des catégories 7 à 9, dans la mesure où ils possèdent des collections dites scientifiques et techniques.

fiques et techniques sont assez marqués pour que certains experts aient cru devoir les écarter de la famille des musées. O r s'il est vrai que chaque catégorie, et davantage peut-être celles des m u - sées scientifiques et techniques, a son origina- lité propre, il ne l'est pas moins que les musées scientifiques et techniques, de par leur mission et la plupart des moyens dont ils disposent, ré- pondent à la définition générale de l'institution. La plupart d'entre eux portent délibérément le nom de musée. L'intérêt d'une coopération entre cette ca- tégorie de musées et les autres, est évident, aussi bien dans chaque pays considéré isolément que sur le plan international. f) L'existence séparée de musées des catégories

1 à 6 n'exclut pas celle de musées importants, dans lesquelles ces diverses catégories se trouvent plus ou moins associées, autrement que dans le cadre d'une région ou d'un sujet. On constate ainsi la fré- quence, d'une part, de l'association musées d'art

1. Les textes des conclusions correspondantes ont été établis à partir des exposés et discussions des séances de travail.

statistique STR/18, janvier 1959.

e) Les caractères distinctifs des musées scienti-

2. Département des sciences sociales, Division de

e. Exposition

Elle comporterait essentiellement : quelques pan- neaux de dessins en couleurs (non poussés vers l'abstraction) et de photographies ; quelques m o - dèles à trois dimensions ; trois appareils du type "presse-bouton" si possible, sonorisés,ayant pour thèmes, par exemple.l'un la situation géographique de la région par rapport aux régions voisines et au reste du monde, l'autre l'utilité et l'application des remèdes contre la malaria, l'autre enfin la sélec- tion des semences de telle ou telle espèce végétale.

2. Préparation et réalisation

Un ou plusieurs musées centraux et régionaux des domaines intéressés - notamment l'ethnologie, les sciences naturelles, l'hygiène, l'économie, l'édu- cation - assureraient la préparation scientifique et technique du projet et sa réalisation, l'un de ces musées en étant plus spécialement responsable.

Préparation et réalisation s'effectueraient sous le contr8le et avec l'aide des autorités compétentes du pays aux divers niveaux et dans les divers domaines.

d'organisations internationales compétentes : l'Unesco, l'ICOM, fondations, etc.

Une aide technique et matérielle serait sollicitée

3. Conclusion

En conclusion, le stage a reconnu l'utilité d'un tel projet pour une région d'Amérique latine.11 aémis le voeu que les pouvoirs publics et les organisa- tions internationales - e$ en premier Lieu l'Unesco et I'ICOM - s'y intéressent dans la mesure de leurs possibilités. Il a souhaité que dans un ou plusieurs pays d'Amérique, un comité préparatoire d'experts se constitue, qui serait chargé de pousser plus avant l'étude du projet, compte tenu des conditions régionales.

CATEGORIE D E S MUSEES

Chacune des grandes catégories de musées a fait l'objet d'une séance spéciale comportant un ou plusieurs exposés, des projections et des discus- sions, complétée, à Rio ou ailleurs, et si possible le jour même, de lavisite d'un ou plusieurs musées de la catégorie.

Les catégories discutées dans ce groupe de con- ciusions ont été les suivantes : (1) musées d'art ; (2) musées d'art moderne ; (3) musées d'archéo- logie et d'histoire ; (4) musées d'ethnologie et de folklore ; (5) musées de sciences naturelles ; (6) musées de sciences exactes ou de techniques ; (7) musées régionaux ; (8) musées spécialisés ; (9) musées universitaires(1). Ces catégories et leur ordre reproduisent pour

la plus grande part les catégories et l'ordre des cornites internationaux de 1'ICOM correspondants.

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et musées d'histoire, et d'autre pari de l'associa- tion musées d'ethnologie et musées de sciences naturelles. Branche des musées d'archéologie, les musées d'archéologie préhistorique se séparent parfois des musées d'archéologie histori rejoindre les musées d'histoire naturelle(f;).'

ment étanches et, avec le progrès des sciences,. elles le seront de moins en moins. Ce n'est pas déborder du programme d'un musée, c'est servir la science et l'éducation que d'ouvrir les perspec- tives qu'appellent le développement des études et les présentations qui le reflètent.

e pour

g) Les catégories 1 à 7 ne sont pas rigoureuse-

M U S E E S D'ART

1. Définition, buts, types

Catégorie particulièrement florissante, les musées d'art rassemblent des oeuvres isolées ou des en- sembles d'oeuvres auxquelles est reconnue en prio- rité une valeur artistique, mais dont la valeur , scientifique n'est pas pour autant négligée. Ils ont d'ailleurs à leur base, c o m m e toutes les autres catégories de musées, une discipline scientifique: en l'espèce l'histoire de l'art. Parallèlement aux développements de la curiosité

artistique,le programme des musées d'art s'étend de plus en plus dans le temps et dans l'espace. Autrement dit,il se limite de moins en moins aux oeuvres d'art reconnues pour telles dès l'origine,et retient toujours davantage des oeuvres dont la valeur artistique a été reconnue postérieurement.

Si la plupart des grands musées d'art d'Europe et d'Amérique du nord possèdent de longue date des collections d'art méditerranéens et asiatiques, un certain nombre d'entre eux, notamment les m u - sées d'art moderne, y ajoutent progressivement d'autres arts de haute époque, et aussi les arts dits primitifs ou populaires de cultures récentes ou actuelles. Il existe m ê m e à New York, depuis peu, un musée d'art primitif.

Considérés plus spécialement sous l'angle occi- dental, les musées d'art peuvent se subdiviser en musées de peinture (appelés galeries dans certains pays), de sculpture et d'arts appliqués.

Les musées d'art moderne présentent tant de caractères et de problèmes particuliers qu'il a été reconnu nécessaire de les étudier séparément.

2. Organisation, fonctionnement, méthodes

La méthode prévaut en Europe et aux Etats-Unis de présenter séparément, dans un musée d'art à programme général, peinture, sculpture et arts appliqués, quitte à introduire dans les galeries ainsi spécialisées, pour créer une ambiance, des éléments des autres groupes. Si importantes qu'elles soient, les tentatives faites jusqu'ici dans le sens d'une véritable synthèse des trois ordres d'oeuvres ont échoué, pour des raisons d'ordre technique plutôt qu'idéologique.

Réorganisé depuis la dernière guerre, le Musée des arts décoratifs de Londres (Victoria and Albert Museum) obéit désormais à un plan des plus remar- quables, subdivisé en deux grandes sections : a) diverses séries systématiques différenciées

par techniques, telles qu'orfèvrerie, céramique, textiles (formule traditionnelle) ;

b)développement chronologique continu où les diverses techniques s'amalgament au sein de chaque période, du moins en ce qui concerne les artsd'Oc- cident et leurs sources. Détenteurs de vastes collections des diverses

écoles de l'art occidental, situés eux-mêmes dans un pays dont l'école d'art ancien est souvent im- portante, les grands musées artistiques d'Europe ont à résoudre le m & m e problème : l'école nationale et chacune des diverses écoles d'art occidental doi- vent-elles a r e exposées séparément outoutes ces écoles doivent-elles &tre amalgamées dans un déve- loppement historique général ? L'une oul'autre soïu- tion l'emporte selon les pays. Là où prévaut la soiu- tion du développement historique général, 1' exigence n'en subsiste pas moins qu'a l'intérieur de chaque pé- riode, l'école nationale soit présentée séparément.

Là où des circonstances économiques ou autres ont fait obstacle à la création d'un musée spécia- lement consacré à l'art moderne, et là où le niveau du musée le permet, il est utile de créer un dépar- tement spécial d'art contemporain, ayant à sa tête un spécialiste et bénéficiant des facilités de ges- tion désirables.

3. Incidences pour 1'ICOM

L'ICOM réunit dans un seul comité les musées d'arts plastiques et appliqués, comité déjà subdi- visé en deux commissions dont l'une s'occupe du traitement des peintures et l'autre des expositions artistiques internationales. L'ICOM envisage de créer une commission des musées d'art appliqué, mettant l'accent sur Part industriel. Celle d'une commission des musées d'art moderne serait souhaitable.

4. Incidences en Amérique latine

Chacun des pays d'Amérique latine, au cours de la période coloniale et depuis l'indépendance, a développé une production d'art savant. Le stage a souhaité que les musées d'art de cette partie du monde, dans leurs présentations et dans leurspro- grammes d'études et d'acquisitions, fassent une large place à cette production et que les autorités responsables leur accordent à cet égard les moyens nécessaires.

Les visites que les membres du stage ont pu faire dans les collections d'art ancien de divers

1. L a conclusion concernant les musées scienti- fiques évoquera le cas des musées qui, sous cette appellation, embrassent toutes les disci- plines, à l'exception des disciplines propre- ment artistiques.

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musées de ce pays, et notamment au Musée natio- nal d'art de Rio.leur ont permis de constater l'im- portance des réalisations brésiliennes dans ce do- maine. Ils ont manifesté le plus vif intérêt pour le projet de création, à Bahia, d'un musée d'art reli- gieux, qui offre une autre perspective de dévelop- pement des musées d'art en Amérique latine.

Le stage a souhaité que les musées d'art d'Amé- rique latine contribuent à mettre en valeur les arts précolombiens(') et populaires des pays oùils sont établis, sans omettre les arts plastiques et appli- qués issus de l'acculturation. Cela, selon les cir- constances, par la constitution de collections spé- ciales exposées en permanence, ou au moyen d'expositions temporaires, et de toute façon en coopération avec les musées d'archéologie et d' ethnologie. Autre tâche pour ces m ê m e s musées dont le stage

a également souligné l'importance :présenter dans la mesure du possible l'art des pays étrangers à l'Amérique latine. Or, à certaines exceptionsprès, dont la plus brillante est celle du Musée d'art de Sao Paulo, les musées d'art d'Amérique latine sont moins pourvus en oeuvres d'art étrangères que ne le sont lesmusées d'Amérique du nord et d'Europe. L a valeur marchande et la rareté des oeuvres suffi- samment représentatives font gravement obstacle à des enrichissements de ce genre et il en résulte, si l'on ose dire, un "manque à gagner'' pour la compréhension entre les peuples, dans un domaine où de tels moyens sont particulièrement efficaces. Aussi le stage a-t-il souhaité que l'Unesco et 1'ICOM prêtent attention à ce problème. A cet égard, les possibilités suivantes ont été notamment évoquées : a) échanges d'objets, à titre définitif ouàterme,

entre les musées d'art d'Amérique latine et ceux des autres pays, chacun des deux partenaires pro- posant des oeuvres d'art de son propre pays ;

b) là où les circonstances ne favorisent pas la solution a, solution complexe Consistant pour les musées d'art d'Amérique latine à échanger avec les musées d'art d'autres pays, et contre des oeuvres d'art, à titre définitif ou à terme, des ob- jets ou spécimens concernant d'autres disciplines que celles de l'histoire de l'art et que le musée d'Amérique latine obtiendrait d'autres musées de son pays, au bénéfice de musées d'autres disciplines ; c) dans la limite que permettent les circons-

tances, facilités monétaires accordées aux musées pour procéder à des acquisitions à l'étranger ;

d) développement des échanges d'expositions ar- tistiques d'un pays à l'autre dans le cadre d'accords culturels bilatéraux ;

e) expositions artistiques présentées dans des musées d'Amérique latine de niveau important et offrant toutes garanties scientifiques et techniques désirables, organisées avec le concours d' un groupe de musées de divers pays, en coopération avec la Commission de I'ICOM pour les expositions internationales artistiques ;

f) échanges internationaux de reproductions de

qualité d'oeuvres d'art (reproductions en noir et en couleurs, moulages). En ce qui concerne la solution f, le stage a re-

connu tout le prix des répertoires de reproductions en couleurs de peintures, publiés par l'Unesco avec le ccmcours d'un groupe international d'experts pro- posés par 1'ICOM. Il a souhaité que de tels réper- toires soient publiés en ce qui concerne les moulages.

M U S E E S D'ART MODERNE

1. Définition, buts, types

Pour remplir pleinement leur mission, les musées d'art moderne ne doivent pas se contenter de se tenir à l'avant-garde du mouvement artistique in- ternational. D'autres tâches, non moins essen- tielles, les attendent encore, dont le tableau a été magistralement tracé devant le stage par le pro- fesseur Flexa Ribeiro, au nom du Musée d'art moderne de Rio, telles que de contribuer à mettre fin au divorce entre la société de notre temps et l'apport original de ses artistes, de faire en sorte que l'art actuel soit un produit de consommation directe et non pas un problème pour l'homme, d'in- tégrer l'homme à la civilisation industrielle dans les pays gagnés par celle-ci, etc.

La nature et l'ampleur de ces buts conduisent les musées d'art moderne à élargir leur programme dans diverses directions, et notamment les suivantes :

a) arts appliqués engendrés par la civilisation industrielle : notamment la photographie, le film, la télévision, la publicité et ses moyens typogra- phiques et iconographiques ;

leurs implications non seulement artistiques, mais aussi techniques et sociales, et encore dans leurs relations avec les arts plastiques ; c) sans négliger pour autant les témoignages des

arts appliqués "manuels", accent mis sur les arts appliqués issus du machinisme (on a insisté, à cet égard sur l'action des musées d'art moderne des pays anglo-saxons et scandinaves, ainsi que de ceux des Pays-Bas, de France, de Suisse, d'Italie et de Tchécoslovaquie, en coopération avec les organisations d'hdustrial Design, la Triennale de Milan, etc.) ;

d) arts de haute époque, arts primitifs et arts populaires présentant des affinités avec les arts contemporains avancés (plutôt au moyen d'exposi- tions temporaires,que de collections permanentes).

Les musées d'art moderne ont à résoudre deux problèmes particulièrement délicats :

Le premier est de déterminer à quelle époque débute leur programme chronologique. Certains d'entre ces musées adoptent une limite à la fois mouvante et automatique, consistant à faire entrer au Musée les seules oeuvres dont les auteurs sont

b) architecture et urbanisme contemporains dans

1. Plus précisément des arts que révèle l'archéo- logie précolombienne.

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nés depuis un nombre déterminé d'années et à éli- miner progressivement, quitte à les affecter à des musées d'art ancien, les oeuvres des artistes dont la date de naissance a dépassé cette limite (cas du Musée d'art moderne de Paris). D'autres musées, sans s'arrêter à une date, retiennent un choix plus ou moins restreint d'oeuvres d'artistes considérés comme ayant joué un r8le déterminant dans la ge- nèse de l'art moderne (cas du Museum of modern art de New York).

Le second de ces problèmes est de choisir entre ces deux possibilités : retenir les seules oeuvres à l'avant-garde de l'art contemporain ou en repré- senter les autres tendances.Certainsmusées optent pour la première solution, notamment ceux aux- quels un statut privé donne toute liberté d'action. D'autres musées sont dans 1 'obligation, d'autres m ê m e considèrent de leur devoir, d'adopter le pluralisme.

2. Organisation, fonctionnement, méthodes

Les plus grands musées d'art moderne du monde constituent comme une famille internationale, dont les entreprises concertées favorisent les échanges culturels d'un pays à l'autre, notamment sous la forme d'expositions temporaires, circulantes ou non.

L'attention des stagiaires a été attirée sur le perfectionnement des méthodes de présentation dans certains musées d'art moderne ou à eection d'art moderne, notamment à Bâle (Kunst Museum), Amsterdam (Stedelijk Museum) et New York (Gug- genheim Museum, Museum of modern art), et dans certaines expositions temporaires italiennes (no- tamment l'exposition Picasso présentée successi- vement à Milan et à Rome).

3. Incidences pour 1lICOM

C o m m e on l'a déjà signalé, l'accent a été mis sur l'utilité de constituer une commission des musées d'art moderne.

4. Incidences en Amérique latine

Les deux musées d'art moderne les plus impor- tants d'Amérique latine sont ceux de Rio et de Sao Paulo. Leur visite et les discussions qui l'ont en- cadrée ont permis au stage de définir certains aspects essentiels du r81e des musées d'art moderne en Amérique latine : a) comme l'a souligné le professeur Ribeiro,

encourager l'homme de cette région du monde à affronter les problèmes nouveaux qu'y pose le passage d'une économie agricole traditionnelle à une économie industrielle en plein essor ;

correspondant à ces besoins. Il en est ainsi avec 1'Ecole technique de création en voie d'organisa- tion au Musée d'art moderne de Rio ; durant les quatre années de scolarité seront donnés succes- sivement un cours fondamental puis deux séries

b) organiser, ou favoriser, un enseignement

de cours spécialisés, l'une dans le cadre d'un Département de communication visuelle, informa- tion et édition, l'autre dans celui d'un Département de dessin industriel et construction ; ayant parmi ses objectifs de préparer "un groupe d'artistes d'un niveau supérieur.. . à prendre en charge la conception des formes qui seront utilisées par l'industrie naissante du pays", 1'Ecole assurera une formation culturelle de haute qualité, où entre- ront notamment la sociologie, l'histoire culturelle du 20e siècle, l'histoire technique et l'anthropo- logie culturelle. Elle pourra produire et vendre ce qu'elle aura produit. Elle se tiendra en contact étroit avec la production, ''depuis l'affiche publi- citaire jusqu'aux produits industriels" ; c) aplanir les obstacles que rencontrent les m u -

sées d'art moderne en Amérique latine, développer rapidement leurs collections notamment par des achats directs aux artistes du pays et de l'étranger ; d) constituer des foyers de vie culturelle ~ù,sans

distinction d'dgine sociale ou ethique, le person- nel technique et scientifique du musée, les artistes, les étudiants, les martres, les amateurs,les col- lectionneurs, les industriels puissent faire CM- naissance et sympathiser ; un exemple d'extension culturelle a été noté : celui du Musée d'artmoderne de Rio, avec son projet de construction d'un théâtre doté des moyens scéniques les plus modernes : organisées en coopération avec les musées d'ar- chéologie et d'ethnologie du pays ou d'autres pays d'Amérique latine, aider à la mise en valeur et à la reconnaissance des richesses du patrimoine précolombien, ainsi que des arts populaires issus du syncrétisme des cultures ; f) appuyer et stimuler les mouvements d'archi-

tecture contemporaine dont on constate déjà les réalisations brillantes et le développement rapide dans divers pays d'Amérique latine, notamment au Brésil, au Mexique et au Venezuela ; g) par des moyens appropriés à la longueur des

distances et à l'inégalité du peuplement, prolonger l'action des grands musées d'art moderne à l'inté- rieur du pays, notamment par l'organisation d'ex- positions circuiantes organisées en coopération avec les musées et autres centres devie culturelle ; h) favoriser les contacts avec les courants ar-

tistiques internationaux, tant en Amérique latine que dans le reste du monde ; à cet égard, le stage a reconnu l'importance de la Biennale de Sao Paulo : les expositions qu'elle organise, l'émulation qu'elle suscite, les prix qu'elle décerne font de cetteville, désormais, l'un des centres de l'art international ; elle favorise,en outre, l'enrichissement rapide de la section internationale des collections du musée d'art moderne de Sao Paulo. En conclusion, le stage a souhaité que des m u -

sées d'art moderne soient créés en Amérique la- tine dans les pays qui n'en possèdent pas encore et qu'ils bénéficient de l'expérience et de l'appui des musées du m ê m e type dans cette partie du monde et dans les autres pays.

e) aumoyen notamment d'expositions temporaires

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M U S E E S D'HISTOIRE ET D'ARCHEOLOGIE

1. Définition, buts, types

Le fait que des musées répondant à deux appella- tions puissent être inclus dans une m ê m e catégorie reflète une situation scientifique. De m ê m e que l'archéologie constitue l'une des disciplines de l'his- toire, les musées d'archéologie sont une branche des musées d'histoire. Situation dont I'ICOM lui- m ê m e a d'ailleurs tenu compte en réunissant dans un seul de ses comités internationaux les musées d'histoire et d'archéologie. Le stage a pris acte de cette identité. ïi a cons-

taté également qu'une relative spécificité des buts et des méthodes des musées d'archéologie en a déterminé, sinon justifié tout à fait, les dévelop- pements distincts. Le Directeur a tenté de dégager certains caractères propres à ces derniers musées Il s'est penché ensuite sur les musées portant sur des époques plus récentes, auxquels est souvent accordée exclusivement, et peut-être trop conven- tionnellement, la dénomination de musées d'histoire.

a. Musées d'archéologie

L'archéologie est essentiellement une discipline fondée sur la description et l'interprétation scien- tifique des vestiges matériels de cultures disparues Cela étant admis, il est tentant de définir les mu- sées d'archéologie c o m m e des musées dont les collections proviennent de fouilles. Mais outre qu'il entre dans les musées d'archéologie des vestiges de monuments non enfouis, il y a lieu de tenir compte du fait que, s'agissant de périodes récentes, la fouille est de moins en moins exclue des tech- niques de recherche. Ainsi un historien de la ver- rerie aux 17e et 18e siècles procédera-t-il à des fouilles stratigraphiques à l'emplacement d'anciens fours de verrerie, dans l'espoir de recueillir des tessons datables dans les différentes couches du sol superficiel. Si donc l'objet de fouille est d'im- portance majeure dans les musées d'archéologie, et si sa fréquence influe sur les méthodes de dé- tection, d'interprétation et de conservation phy- sique des collections de ce genre de musées, il ne constitue pas à leur égard un critère exclusif.

Peut-on du moins définir les musées d'archéo- logie par une frontière dans le temps ? Entreprise chimérique en chronologie absolue. C'est ainsi qu'en Europe occidentale, l'usage s'affirme de plus en plus de tracer cette frontière à la fin dellépoque de la migration des peuples, tandis qu'en Amérique, dans la mesure oùil est question de cultures autoch- tones, la frontière, elle-même très fluctuante,cor- respond à l'entrée en scène des Européens.

Le Directeur a proposé de s'arrêter provisoire- ment, pour les musées d'archéologie, à une défi- nition d'un caractère plus empirique que théorique: celie de musées traitant de cultures disparues, et dans l'étude desquelles la fouille joue un grand rble, conditions qui influent sur les méthodes d'interpré- tation et de conservation physique, ainsi que sur la

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répartition du matériel dont leurs collections sont constituées. Le Directeur a insisté quelque peu sur ce pro-

blème de la répartition. En effet, les pays écono- miquement les plus développés ont organisé à par- tir du 19e siècle, à l'extérieur de leurs frontières, principalement dans le Proche-Orient, en Asie et en Amérique latine, de grandes missions de fouilles. Ainsi s'explique la présence dans les musées d'art, d'archéologie et d'histoire naturelle d'Europe et des Etats-Unis la présence de très importantes collections archéologiques en provenance d'autres pays(1). L'accession de nombreux pays à l'indé- pendance, en particulier ceux du monde arabe, a créé depuis peu une situation nouvelle, marquée le plus souvent par l'interdiction d' exporter des élé- ments du patrimoine archéologique, sous réserve d'accords bilatéraux. Le Directeur a ensuite traité du problème des

relations des musées archéologiques avec ceux d'autres disciplines scientifiques que les musées d'archéologie ne peuvent ignorer, voire qui s'at- taquent à leur substance même.

Un chevauchement se manifeste ainsi entre col- lections de sciences naturelles et collections d'ar- chéologie des périodes les plus anciennes. Consé- quence ici encore d'une difficulté de fait : comment séparer l'homme fossile des premiers âges du m a - tériel culturel auprès de lui dans les gisements ? Ainsi s'explique le fait que de nombreux musées d'histoire naturelle, du moins leur branche anthro- pologique, comportent des collections d'archéologie préhistorique. Autre chevauchement constaté parfois, celui des

collections archéologiques et ethnologiques, qui peut se produire, notamment, lorsqu'à des cultures dis- parues, matière à archéologie, ont succédé direc- tement des cultures que l'ethnologie a pu, ou peut encore, observer sur le vif : telles les cultures d'Amérique indienne et d'Afrique noire. Aussi voit- on, dans ce cas, des musées d'ethnologie annexer les collections archéologiques.

Il y a enfin le problème des relations entre mu- sées d'archéologie et musées d'art, ces derniers tendant à revendiquer les éléments de l'apport ar- chéologique auxquels ils reconnaissent une valeur artistique. Situation depuis longtemps établie en archéologie grecque et romaine et qui tend à se développer, avec les conquêtes du goût, dans les domaines de la "Haute époque". Ensuite ont été examinées les catégories

internes des musées archéologiques : musées ou départements d'archéologie préhistorique, protohistorique et historique. Placées aux ex- tr@mes, la première et la dernière catégorie sont plus faciles à définir dans le temps.

1. L'attention a été attirée sur le fait que l'archéo- logie précolombienne est le plus souvent prise par les musées d'histoire naturelle : effet du chevauchement des recherches anthropologiques et archéologiques dans ce domaine.

Mais où commence et oh s'achève la catégorie intermédiaire ?

Un critère est valable selon certaines écoles : celui de l'écriture. Ainsi l'archéologie préhisto- rique concernerait-elle des cultures sans écriture, l'archéologie protohistorique, les cultures sans écriture sur lesquelles on possède, en provenance d'autres cultures, des témoignages écrits, et enfin l'archéologie historique les cultures à écriture. Mais outre que des difficultés d'interprétation peuvent s'élever quant à ce qu'on appelle écriture, d'autres écoles n'admettent pas ce critère et ré- servent l'appellation de protohistorique à des cul- tures qui par leur degré d'évolution dépassent de beaucoup le stade néolithique et annoncent les cul- tures anciennes du stade le plus évolué. D'ailleurs n'est-il pas excessif de donner une telle impor- tance au seul critère de l'écriture ? Eh fait, à cet égard, il peut y avoir autant de

types de musées d'archéologie que de types de cul- ture ou de complexes chronologiques ou spatiaux de culture. O n parle ainsi de musées d'archéologie gallo-romaine, égyptienne, précolombienne, afri - caine, etc. etc.

b. Musées d'histoire

Cette tendance du rétrécissement des musées d'ar- chéologie apparaiî davantage encore avec les musées dits d'histoire. Pour bien des raisons, semble-t-il.

Les musées de sciences naturelles ne jouent plus ici le rôle d' "aspirateurs". Du moins ceux qui ne s'intéressent pas encore aux implications écono- miques des sciences naturelles ! Quoi qu'il en soit, les disciplines de base en sont le plus souventigno- rées des musées dits historiques où elles auraient tant à dire pour illustrer, page par page, les con- ditions naturelles du développement culturel.

Les musées d'ethnologie comparée recueillent généralement toutes les collections d'intérêt eth- nologique en provenance des cultures dites primi- tives. Cependant que les musées dits de folklore ou d'arts et de traditions populaires - en l'espèce fréquemment des musées d'ethnologie nationale - monopolisent souvent les collections d'intérêt eth- nologique en provenance des cultures évoluées. En d'autres termes, toutes ces collections sont

normalement écartées des musées d'histoire,voire soustraites à toute interprétation historique, les musées d'ethnologie présentant le plus souvent leurs objets selon un plan systématique ou géogra- phique. 11 en résulte que la civilisation à ses ori- gines - telle du moins que nous l'évoquent les cul- tures observées sur le vif -, et aussi la culture des classes populaires dans les sociétés évoluées échappent à de nombreux musées d'histoire. S'agissant des sociétés gagnées par la civilisa-

tion industrielle, les musées d'histoire se voient retirer le matériel concernant les sciences exactes et les techniques industrielles, du fait del'exis- - tence de musées ayant ces disciplines à leurs pro- grammes. Or, comment illustrer l'histoire de telles sociétés en omettant les conquetes scientifiques

et techniques qui conditionnent leur essor sans précédent 7 Les musées d'art sont ici les plus exigeants.

Alors que les musées d'archéologie, très souvent, et en tout cas ceux qui traitent des périodes les plus anciennes, rassemblent l'ensemble du maté- riel culturel - qu'il s'agisse de l'art, de la reli- gion, de la culture matérielle - les musées dits d'histoire éprouvent des difficultés à retenir, ré- cupérer ou acquérir les oeuvres d'art, celles-ci étant concentrées dans les musées d'art. Cela d'autant plus que l'art lui-même, dans cette con- joncture, est du ressort de plusieurs catégories de musées spécialisés : musées de peinture et de sculpture, musées d'art appliqué, cabinets d'es- tampes et de dessins, galeries d'armes et d'ar- mures, cabinets de médailles et de monnaies,ca- binets de manuscrits enluminés,ces deux dernières catégories étant parfois annexées à des bibliothèques.

Il y a enfin le cas du matériel archivistique et bibliographique, normalement pris en charge par les bibliothèques et les centres d'archives et dont certains éléments seraient bien précieux à l'expo- sition historique.

Ainsi s'expliquent à la fois : le développement de musées d'histoire dans les centres archivis- tiques sur labase limitée des documents d'archives et la place démesurée accordée à l'histoire "histo- risante", en d'autres termes à une histoire exclu- sivement politique et militaire, dans de trop nom- breux musées d'histoire.

décalage flagrant entre la conception qui préside à beaucoup de musées d'histoire et celle de l'ac- tuelle science historique, laquelle embrasse,outre les aspects politiques et militaires, les aspects économiques, sociaux et culturels, voire écolo- gques du développement historique. Décalage qu'évitent à dire vrai les musées de certaines régions du monde, telles l'Est européen ou la Scandinavie et aussi, à en croire d'intéressants indices, un nombre encore restreint mais croissant de musées d'Europe occidentale et d'Amérique.

Lié à cet état de choses, on constate enfin un

c. Musées de site et de monuments historiques

Les musées de site et de monuments historiques constituent deux types spécifiques à l'intérieur de la catégorie des musées d'archéologie et d'histoire. Leur importance éducative a été soulignée dans

une autre conclusion. Leur première obligation est d'être discrets, qu'ils s'abritent dans un monument ou dans une partie de monument existant, ou qu'ils soient nouvellement construits. A cet égard,la solu- tion dunouveau musée de l'Acropole a été admirée.

Tout dépôt de fouilles important, exception faite des dépôts transitoires, devrait donner lieu à l'éta- blissement d'un musée de site conçu de manière à répondre, tout à la fois, aux exigences des cher- cheurs et à celleAu grand public. L'existence de tels musées pose un problème

majeur : faut-il laisser au musée de site tout le produit des fouilles dans ce site, ou en affecter

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tout ou partie à des musées régionaux ou centraux 7 Les solutions nuancées semblent Btre les meil- leures, qui tiennent compte des conditions locales de conservation physique de sécurité, de fréquen- tation, et aussi des nécessités d'étude et de com- paraison dans les centres les plus importants.

Les musées de monuments historiques peuvent se subdiviser en deux catégories, selon qu'ils con- cernent un monument "vivant" ou désaffecté.

Le musée de monument historique "vivant" - tel le trésor de cathédrale - pose un problème délicak celui de la permanence de ses collections dans la mesure où leurs éléments participent aussi, plus ou moins, à la vie du monument et sont de ce fait susceptibles d' êt re "mobilisés".

en fait le monument tout entier, mais comporte deux aspects qu'il importe absolument de ne pas confondre : relevant de la présentation d'ensemble, les 'lintérieurs'' proprement historiques, dont les éléments sont à préserver - ou dans la mesure du possible restituedl1 - en état ; relevant de la pré- sentation systématique et constituant un petit musée dans le grand, la présentation de séries d'objets et de documents en relation avec le monument et ses hôtes historiques.

Le musée de monument historique désaffecté est

d, Musées d' archéologie et d' histoire et compréhension entre les peuples

L e stage a reconnu la responsabilité particulière des musées d'archéologie et d' histoire pour la compréhension entre les peuples. Trop souvent de tels musées sont les citadeiles d'un nationalisme ou d'un régionalisme démesurés. L'étude des moyens en ce domaine soulève des

problèmes particulièrement délicats : celui notam- ment d'un légitime patriotisme, celui aussi de la nécessité de ne pas déséquilibrer les programmes par un excès d'éléments de comparaison, ni de céder à des rapprochements superficiels. La con- clusion a été que les interventions de ce genre auraient d'autant plus d'efficacité qu' elles seraient mesurées et que l'exposition temporaire pourrait présenter ce ue l'exposition permanente ne sau- rait réaliser( 2 1. 2. Organisation, fonctionnement, méthodes

a. Matériel d'expression

L'histoire a ses proportions, que le musée d'hie- toire doit respecter le plus fidèlement possible, a l'aide du matériel dont il dispose. Comment ras- sembler un tel matériel ?

sciences naturelles, autrement dit en ce qui con- cerne les disciplines pour lesquelles le ''terrain" peut fournir des spécimens typiques, la difficulté n'est pas trop grande de constituer des collections représentatives, soit que le musée possède ses propres archéologues, ethnologues et naturalistes qu'il charge de missions de recherche, soit qu'il

En matière d'archéologie, d'ethnologie, de

procède à des échanges ou à des acquisitions ou à des demandes de dépôts.

Il y a aussi, pour les périodes plus ou moins proches de nous, les reB-sources de l'iconographie : estampes, dont an a la chance de trouverunexem- plaire, photographies directes, peintures et des- sins dont l'intér&t du sujet dépasse la valeur artis- tique et auxquels musées d'art et amateurs seront moins attachés, etc., la préférence devant être donnée à l'iconographie d'époque, probablement plus fidèle, et plus évocatrice en tous cas.

Il y a encore, pour les m e m e s périodes, les ressources du texte : manuscrits dont l'unicité complique - imprimés dont la multiplicité d'exem- plaires facilite la découverte.

Là où l'on ne peut disposer des originaux, la possibilité s'offre d'en produire le substitut ou l'image plus ou moins interprétée : photographies en noir ou en couleurs d'objets, de monuments et de sites, moulages de sculptures, fac-similés semi-mécaniques et semi-manuels de documents d'archives, de documents manuscrits ou imprimés, etc. On a d'ailleurs souligné que l'exposition des fac-similés de manuscrits était préférable à celle des originaux : cela eu égard à la bonne conserva- tion de ces derniers.

Sites, monuments et objets à très grande dimen- sion - tels les navires - seront évoqués par des maquettes, avec coupes s'il y a iieu.Certainspays, c o m m e la Pologne ou l'AUemagne, possèdent à cet égard une pratique très développée. A ces témoignages concrets s'ajoutent les cartes

et diagrammes, à deux ou trois dimensions, lema- tériel à trois dimensions étant plus spectaculaire mais aussi plus coûteux.

b. Présentation

Le principe chronologique est d'un intérêt majeur pour les musées d'histoire. Une conséquence en est qu'il convient de disposer les salles, dans la mesure du possible, conformément à la marche du temps, compte tenu, tout à la fois, des propo- sitions de l'histoire et des disponibilités en matériel. Autre conséquence de ce principe : contraire-

ment à ce qui est le cas pour les musées d'art - où l'usage prévaut de grouper les objets selon leurs techniques de production : peintures, sculptures, objets d' art -, les objets présentés au musée d'his- toire, quelle qu'en soit la nature technique, s'or- donneront autour de thèmes historiques. Comment en effet évoquer l'histoire d'une période, d'une per- sonne, d'unfait. si les éléments en sont dispersés

1. Le Directeur a souiigné à cet égard que le mot restitution signifie la réunion d'éléments dis- persés, plut& que la réfection, plus ou moins respectueuse, d'éléments manquants. Méthode scrupuleuse, qui n'exclut pas le renouvellement fidèle de parties périssables.

2. Voir également les implications de tels pro- blèmes dans les musées régionaux.

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entre diverses salles ? L'application de ce système - il ne sert de rien de le dissimuler - demande tou- tefois beaucoup d'art muséologique, tant il est diffi- cile de faire voisiner des objets aussi disparates.

L'intérêt scientifique et spectaculaire des pré- sentations écologiques a été souligné : sépultures, intérieurs domestiques, etc. ,dans un aspect aussi proche que possible de leur réalité historique.

Le Directeur s'est permis de se référer à une expérience personnelie : celle que lui apporte la préparation - en cours à l'heure actuelle et à la- quelle il coopère - du musée de Bretagne dont la création a été décidée à Rennes,capitale historique de cette province. Les salles s'y encharnent dans l'ordre suivant : i. conditions naturelles, préhistoire, première

période celtique ; ii. période gallo-romaine et débuts de l'âge des

invasions ; iii. 2e peuplement celtique et Duché de Bretagne ; iv. monarchie absolue ; v. de la Révolution de 1789 à la première guerre

mondiale ; vi. de 1914 à nos jours.

Pour la très vaste salle 1789-1914, qui s'ouvrira la première et dont l'élaboration est déjà très poussée, l'abondance et ilinteret dominant des arts populaires, joints, à partir des années 1840, au phénomène essentiel de la révolution industrielle, ont conduit à une solution nuancée :

période ;

systématiques où sont confrontés, le cas échéant, différents aspects de la période préindustrielle et de la période industrielle : démographie, agricul- ture, artisanat et industrie, vie maritime, arts et littérature populaires (notamment une vitrine de 35 m. de long consacrée au costume), lettres et arts savants. L e manque de place a contraint, bien à regret, de renoncer à présenter des intérieurs populaires. Expérience sur l'ensemble de laquelle le Directeur a insisté, dans l'espoir de démontrer que les principes doivent toujours être assouplis devant les exigences concrètes de sujets variés à l'infini. L a documentation explicative, quoique def plus limitées, n'en sera pas moins substantielle : utilisation fréquente des notices à perspectives axonométriques, dispensant de mettre des notices au voisinage des objets ; série de fonds de carte identiques préfabriqués, sur lesquels signes,textes et couleurs sont superposés à la main, au fur et à mesure des besoins, etc. (1). Aux difficultés que pose l'enchaït~ement chrono-

logique de complexes culturels, s'ajoutent celles qui résultent de la nécessité, particulièrement pressante en matière de musées d'histoire, d'une documentation explicative. On résistera plus que jamais à la tentation de faire de l'exposition un "livre sur un mur". On évitera aussi de noyer les objets originaux dans la documentation. De nombreuses projectiaus ont illustré les di-

verses solutions possibles, allant de l'isolement

a) en tête, petite gmthèse historique de la

b) dans tout le reste de la salle, séries de thèmes

marqué des témoins de haute qualité, à une docu- mentation incorporée mais toujours discrète.

3. Incidences pour 1IICOM

Le Comité de I'ICOM pour les musées d'archéolo- gie et d'histoire considère c o m m e l'une de ses tâches essentielles d'encourager ceux-ci à re- chercher, notamment dans leurs présentations, les moyens de favoriser la compréhension entre les peuples. il a organisé sur ce thème des réu- nions d'experts. Il a recommandé que les musées d'archéologie et d'histoire s'inspirent des recom- mandations de l'Unesco dans le domaine de l'ensei- gnement de l'histoire.

4. Incidences en Amérique latine

L a visite de divers musées historiques brésiliens a été d'un grand profit pour le stage. La présenta- tion soignée et le brillant regroupement des 616- ments du Musée impérial de Petropolis ont été ad- mirés, de m ê m e que les émouvantes évocaticms que constituent d'une part la Casa dos Bandeirantes de Sa0 Paulo (la présence d'éléments ethnographiques en relation avec le genre de vie a été remarquée) et la Casa de Rui Barbosa de Rio.

Une discussion particulièrement animée s'est engagée sur ce dernier musée, à propos du di- lemme que posent d'une part le principe .de pré- server le contenu dans SUI intégrité et dans son authenticité, et d'autre part le danger de dépasser les limites de la discrétion. L a mesure gardée à cet égard à la Casa Barbosa a été appréciée.

L a visite du Musée historique national de Rio, aux très riches collections, a permis de soulever le problème de la présence ou de l'absence, auprès des éléments d'histoire politique et religieuse des classes supérieures, d'éléments plus largement expressifs de l'histoire culturelle, sociale et éco- nomique. On a noté la richesse des collections précolombiennes du Musée Pauliste et du Musée national de Rio. Les présentations modernisées desdites collections de ce dernier musée ont été admirées, le Directeur ayant toutefois souhaité une présentation plus spectaculaire encore de l'ad- mirable archéologie amazonienne.

Le professeur Cruxent a commenté la présenta- tion, dont certains membres du stage ont s d g n é la valeur, de la chronologie de l'archéologie véné- zuelienne au Musée des sciences naturelles de Caracas. Il a démontré que les frontières cultu- relles et les frontières politiques présentaient en Amérique latine de fréquentes discordances et que cela posait de difficiles problèmes aux musées d'archéologie et d'ethnologie.

L e sous-directeur Vasquez a rappelé l'existence, au Musée national d'histoire du Mexique, d'une in- troduction concernant l'ancienne civilisation indienne.

~~ ~~

1. Le Musée de Bretagne, en préparation, se pré- sente somme toute c o m m e un musée régional à dominante historique.

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L'accent a été mis sur l'intérêt scientifique et humain que présente, dans l'ensemble des musées d'archéologie et d'histoire d'Amérique latine, l'in- tégration des éléments concernant les indiens et les Noirs.

Parallèlement à la richesse des fonds d'archéo- logie nationale dans la totalité, pour ainsi dire,des musées archéologiques d'Amérique latine, le stage a constaté la pauvreté relative de ces musées en fonds d'archéologie d'autres provenances. Le meil- leur moyen pour remédier à cette carence lui a paru l'organisation intensive d'échanges bilatéraux portant de préférence sur un matériel stratigraphi- quement récolté, donc de qualité scientifique supérieure.

Le stage a souhaité que les grands musées des pays d'autres régions du monde se fassent une règle d'éviter les achats d'objets provenant de fouilles clandestines.

Il a émis le voeu que dans chaque pays d'Amé- rique latine soit créé ou développé un musée cen- tral chargé d'évoquer l'histoire intégrale du pays, et reflétant à cet égard l'enseignement de l'Unesco et de l'ICOM, tant dans sa conception scientifique que dans son expression technique.

quelque part dans le monde, conformément aux voeux de M. André Léveillé. un Musée de la civi- lisation, suite prestigieuse des "musées de la vie'' dont certains musées d'histoire naturelle offrent l'exemple, et synthèse de ces musées historiques dont l'édification s'accélère dans le monde.

Il a formulé son espoir de voir se créer un jour,

MUSEES D'ETHNOGRAPHIE ET DE FOLKLORE

1. Définition, buts, types

Si la discipline à la base des musées de cette caté- gorie peut varier - ils se réclament tour à tour, selon la tendance et les circonstances, de l'eth- nographie, de l'anthropologie, du folkïore -, du moins tous les musées de la catégorie ont-ils quelque chose en commun : ils traitent essentielle- ment de cultures ou d'éléments culturels préindus- triels contemporains ou d'un passé plus ou moins récent, étudiés sur le vif. Trois groupes sont à distinguer, caractérisés,

les deux premiers par leur domaine ethno-géogra- phique, le troisième par sa forme : pour s'en tenir à la terminologie la plus courante, les musées d'ethnographie, les musées de folklore (dits encore d'art et de traditions populaires), les musées de plein air.

a. Musées d'ethnographie

Les musées ainsi dénommés ont le plus souvent un programme des plus larges, embrassant l'Asie, l'Afrique, l'Amérique, l'Océanie, les régions arc- tiques et moins souvent l'Europe.

Si on signale la présence des collections

ethnographiques dans les cabinets de curiosité des siècles précédents, l'essor des musées en question s'est produit principalement dans ladeuxième moitié du 19e eiècle. On peut déceler un certain parallélisme, sinon

dans leur répartition, du moins dans leur genèse, entre de tels musées et les musées d'archéologie. C o m m e ceux-ci, ils se sont particulièrement déve- loppés en Europe et aux Etats-Unis, là O& l'avan- cement des sciences humaines, la prospérité et l'expansion coloniale ont facilité l'envoi de grandes missions scientifiques dans les régions reculées du pays (régions indiennes des Etats-Unis) et,plus généralement, dans de nombreuses régions exté- rieures à cultures dites primitives. Selon les cas, ils sont pleinement autonomes :

ainsi dans les pays germaniques et scandinaves, ou bien ils tendent à s'agréger à des musées dont le programme est plus étendu - tel le British Museum de Londres - mais surtout à des musées de sciences naturelles : c'est le cas du nouveau Musée de l'homme de Paris et de nombreux musées des Etats-Unis. Un tel chevauchement a déjà été signalé pour les collections préhistoriques. Cette situation s'explique, ici encore, par une

certaine unité du personnel scientifique en matière d'ethnographie, de préhistoire et d'anthropologie physique ; et aussi par l'affinité profonde, pour raisons de filiation ou convergences, entre cultures actuelles dites primitives et cultures préhistoriques

b. Musées de folklore (dits aussi d'arts et de traditions populaires)

Les musées ainsi dénommés ont pour programme, le plus souvent. l'ethnographie du pays où ils sont étabiis, ethnographie qu'ils traitent globalement dans le musée central, et régionalement dans les musées de provinces. L'essor en remonte égaiement au 19e siècle ou

plus exactement à la prise de conscience, dans ces pays, de la valeur de ces éléments de leur cul- ture dont la révolutim industrielle entraihait la dispariticm. Leur développement autonome est surtout marqué

en Europe : à telle enseigne qu'en denombreux pays de cette partie du monde - ainsi les pays scandi- naves, l'Allemagne, les Pays-Bas, la Suisse, la France, l'Italie - existent des musées distincts pour l'ethnographie extérieure (groupe 2 ci-dessus) et pour l'ethnographie nationale. L'essor en est particulièrement brillant dans le nord de l'Europe mais rares sont, désormais, dans le monde, les pays qui n'en possèdent pas.

Ces musées ne se développent pas exclusivement de façon autonome. Certains d'entre eux rejoignent les musées du premier groupe : ce fut le cas de l'ancien Musée d'ethnographie du Trocadéro. D'autres s'incorporent plus ou moins, eux aussi, à des musées de programme plus étendu, mais cette fois dans le cadre national : ainsi le Musée national du Pays de Galles, celui de Tchécoslovaquie, et aussi de nombreux musées régionaux.

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Pourquoi portent-ils souvent l'étiquette de mu- sées du folklore ? L'appellation prête à confusion dans la mesure où le terme de folklore, selon l'acception que lui donnent denombreux ethnologues exclut la culture matérielle et porte sur la culture spiritueue : ainsi les "traditions" et coutumes, et la littérature orale, la musique, etc. Quant au vo- cable l'arts et traditions populaires", dont se ré- clament notamment les jeunes musées de R o m e et de Paris, il marque le souci de faire meilleure place aux arts que ne le suggère le vocable ethnographique.

groupe le vocable "V61kerkunde1', et à ceux du second groupe le vocable "Volkskunde" : subtile distinction entre 3 peuples et le peuple. C'est peut-être le vocable "ethnographie natio-

nale" qui, sur le plan spécifique et dans lerespect des cas concrets, s'applique le mieux au présent groupe. Mais il conviendrait, s'il était retenu et pour ne pas aggraver la confusion, de réserver l'appellation de musées d'ethnographie comparée aux musées du premier groupe. Quoi qu'il en soit, l'existence d'un groupe spé-

cial de musées d'ethnographie nationale est pleine- ment justifiée par l'opportunité de traiter avec toute l'ampleur convenable la culture du pays-siège

c. Musées de plein air

Les musées de plein air "ont pour tâche de sélec- tionner, démonter, transporter, remonter et entre- tenir, présentés dans un site approprié, complétés de leur équipement d'origine, des ensembles ou éléments d'architecture,caractéri6tique6 des genres de vie, de l'habitat, des activités agricoles, arti- sanales, etc., de cultures en voie de disparition". L a réunion d'e erts de IIICOM où cette défini-

mandations sur les problèmes des musées deplein air : justification du principe du transfert des édi- fices dans l'enceinte à l'air libre d'un tel musée, détectim scientifique d'éléments typiques, condi- tions scientifiques et techniques du démontage, du transport, du remontage et de l'entretien, distribu- tion et implantation dans un cadre géographique approprié, regroupement factice ou réfection des éléments manquants, animation folklorique, etc. Le Directeur a commenté ces divers problèmes

devant le stage, renvoyant pour pius de détails à ladéclaratian de Z'ICOM. Toutefois, vu son impor- tance, il a insisté sur le principe du transfert,rap- pelant les raisons très sérieuses qui s'opposent le plus souvent à la bonne conservation et à la bonne exploitation sur place de tels éléments, souvent situés en des lieuxrelativement reculés. Principe d'ailleurs pleinement justifié par l'expérience des pays scandi- naves, où de tels musées se sont développés.

Les musées de plein air relèvent en fait, sinon en principe, de l'ethnographie nationale : fait qu'ex- plique la difficulté financière et technique de trans- porter à longue distance les éléments pondéreux dont ils sont constitués.

Les Allemands accolent aux musées du premier

tion a été dannée( ? a également formulé desrecom-

A dire vrai, les musées ainsi composés ne sont pas les seuls musées de plein air.Ainsi existe-t-il des musées archéologiques de plein air, dans les- quels sont reconstituées, le plus souvent dans leur site d'origine, des demeures préhistoriques et des musées artistiques de plein air, en l'espèce sur- tout des musées de sculpture, tel celui d'Anvers. La dénomination de musées ethnographiques de plein air serait donc plus exacte pour le présent groupe.

d. Problèmes communs

Qu'ils soient comparés, 'hationaux" ou de plein air, ces musées ont à affronter des problèmes communs, dont quelques-uns ont été évoqués devant le stage. L'undieux est la difficulté, du fait soit de l'absence

ou de la rareté des documents écrits sur les cultures dont ils traitent, soit d'une coopération insuffisante entre leurs disciplines de base et celles de l'histoire, de dégager les aspects historiques de ces cultures. Défaut quin'affecte pas les réalisations scandinaves et d'Europe orientale en ce domaine,en raison du déve- loppement ancien et étendu de l'histoire culturelle. Ainsi les musées d'ethnographienationale-de ces ré- gions dumonde mettent-ils en meilleure lumière les diverses classes sociales et les relations, si impor- tantes entre éléments ''savants'' et 'lpopulaires't de la culture. Mais par là, on touche déjà au domaine des musées d'histoire.

Un autre problème résulte du fait que de tels musées travaillent sur une matière vivante ou en- core palpitante et qu'il en résulte pour eux une sin- gulière responsabilité dans la grande cause de la compréhension entre les peuples et les races des divers pays, voire entre les diverses structures culturelles et raciales d'un m ê m e peuple, cause qui est aussi, on l'a vu, du ressort des musées d'histoire. Aux musées d'ethnographie comparée, il revient de souligner ce qui rapproche les cultures évoluées et les cultures dites primitives, voire ce que les premières doivent aux secondes. Quant aux musées d'ethnographie nationale, qui manifestent parfois une tendance regrettable à l'isolationnisme, leur rûle est ici d'inscrire, à leur manière, la cul- ture du pays dans la culture universelle, et aussi, le cas échéant, de contribuer sur le plan intérieur à la lutte contre un racisme particulièrement né- faste en l'espèce. A cette tâche de compréhension s'ajoute, jusqu'à

un certain point une tâche de protection. Cela plus spécialement pour les musées d'ethnographie natio- nale, dont beaucoup s'assignent pour mission de favoriser la diffusion des oeuvres d'art populaire, voire d'en orienter la production.

Des conclusions précédentes avaient déjà fait état de la vogue croissante des arts primitifs et populaires et de leur introduction dans les musées d'art. L a réponse des musées d'ethnographie peut consister, c'est déjà le cas pour certains d'entre

1. Au Danemark et en Suède, en 1957 (cf.Les Nou- vellesdel'ICOM, février 1958, pp.8-11).

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eux, à traiter avec plus d'égards les trésors artis- tiques qu'ils détiennent.

constitution de collections en ce domaine, et plus largement du lancement ou de l'achèvement des re- cherches scientifiques qui conditionnent cette acti- vité. En effet, la diffusion sans cesse accélérée de la civilisation industrielle entraihe la disparition de nombreux éléments culturels, voire de cultures entières dont les valeurs risquent ainsi d'echapper à la science et à une action de conservation métho- dique et raisonnablement sélective. Problème qui se pose avec la m ê m e acuité dans les pays à so- ciétés tribales et féodales persistantes et aussi, on l'oublie trop, dans les pays évolués à stratigraphie culturelle complexe. L'univers des ethnographes se rétrécit sans cesse, à la façon d'une peau de chagrin, et la plus grande hâte s'impose.

Le Directeur a souligné combien, dans cette course avec la montre, les musées d'ethnographie devaient se garder d'un certain préjugé qui a pour conséquence la recherche exclusive des éléments réputés purs, les stades intermédiaires d'accultu- ration étant négligés. Qu'on songe seulement que les arts populaires peuvent atteindre leur apogée à de tels stades : ainsi, pour les arts appliqués, dans l'Europe du 19e siècle et, pour les diverses formes de jazz, dans l'Amérique du 20e siècle.

Enfin, le Directeur a dit quelques mots de l'ave- nir de ces musées. Qu'adviendra-t-il d'eux lorsque la civilisation industrielle aura achevé sa progres- sion ? Feront-ils figure de musées d'ethnographie historique, dont l'originalité tiendra aux conditions exceptionnellement favorables dans lesquelles leurs collections auront été constituées ? Revêtiront-ils d'autres formes que l'absence de recul historique nous empêche actuellement de bien discerner ? L'avenir le dira.

Toujours plus pressant est le problème de la

2. Organisation, fonctionnement, méthodes

L e problème des appartenances ayant été traité plus haut en raison de ses implications idéologiques, le Directeur s'est étendu davantage, dans le présent chapitre, sur les problèmes suivants. Eh premier lieu, un problème de quantité : l'am-

pleur des récoltes peut être telle dans ces cultures étudiées sur le vif qu'il faut, soit opérer un tri, soit doter les musées ethnographiques de réserves encore plus vastes que celles des autres musées à "disciplines de terrain". Un tri systématique com- porte des risques si l'on pense à la valeur que re- vêtira dans un siècle un ustensile agricole préin- dustriel du 19e siècle lui-même descendant, - et peut-être, à ce titre, permettant d'en comprendre l'usage - d'un ustensile analogue de la protohis- toire. Pour pouvoir accueillir beaucoup d'objets, il faut disposer de l'espace et de l'équipement néces- saires. Autres problèmes : la fragilité, la précarité de

la grande majorité des objets en matières orga- niques qui constituent les collections ethnographiques, et la complexité des équipements et des soins que

ces collections exigent : réserves conditionnées et inaccessibles aux parasites, ateliers et mé- thodes de traitement.

Conséquence de ce qui précède : la nécessité de présenter dans des vitrines - dont la construction est difficile et coûteuse - la plupart des objets. L a présentation est particulièrement difficile.

Le Directeur avait déjà affirmé qu'une exposition n'est pas un livre sur un mur. Pourtant tous ces objets recueillis sur le vif l'ont été en m ê m e temps que des données aussi riches que variées, écono- miques, sociales, idéologiques, que l'exposition, pour le plus grand profit du public, doit restituer dans la mesure du possible. Des projections nom- breuses ont illustré les multiples méthodes aux- quelles recourent à cet égard les musées d'ethno- graphie évolués. Non sans s'excuser de donner un exemple personnel, le Directeur a mentionné la salle des travaux de la vigne, réalisée à Beaune pour le Musée du vin de Bourgogne et danslaquelle les outils de la vigne sont présentés en position d'usage, et dans l'ordre correspondant à la succes- sion des travaux saisonniers. D'importance majeure est le problème de la dis-

tribution du programme des salles.Tropde musées ethnographiques - on en a vu plus haut les raisons - obéissent à un plan exclusivement systématique. N'est-ce pas enfoncer davantage, au lieu de le dis- siper dans l'esprit du public, le préjugé que les peuples dits primitifs - autre forme de discrimi- nation - n'ont pas d'histoire ? Ou cet autre préjugé que l'art populaire est éternel ? Sans renoncer à la distribution systématique, qu'impose l'abondance du matériel, les musées d'ethnographie doivent s'attacher à y mettre en lumière les faits d'évolu- tion, et à réaliser dans la mesure du possible des salles spécialement réservées à la présentation historique des cultures traitées.

l'exposition temporaire est fort utile, tant pour mettre en valeur des éléments habituellement en réserve que pour traiter des thèmes qui échappent au programme habituel : notamment les thèmes intéressant la compréhension internationale. Des vues des expositions temporaires présentées en 1951 à Vienne et en 1952 à Los Angeles furentpro- jetées, illustrant leur précieux apport à la lutte contre les préjugés raciaux. D'autres expositions temporaires furent com-

mentées, qui étaient liées à la protection des arts primitifs et populaires. A ce sujet, on a signalé l'organisation, dont certains musées prennent l'initiative, de comptoirs oh sont mis en vente des produits sélectionnés, voire labellisés, de ces arts.

C o m m e c'est le cas pour les musées d'histoire,

3. Incidences pour 1'ICOM

Le Directeur a signalé l'action ducomité de 1'ICOM pour les musées d'ethnographie et de folklore et sa prochaine subdivision en trois commissions, la première des musées d'ethnographie comparée, la seconde des musées d'ethnographie nationale, la troisième des musées ethnographiques de plein air.

4a

Il a rappelé qu'on doit à une initiative du Comité la publication par les soins du Musée ethnographique de Leyde, d'une précieuse brochure, tropvite épuisée, sur les musées d'ethnographie et la compréhension internationale ("Compréhension internationale/ki- ternational understanding - Musées d'ethnologie/ Ethnological Museums") piibliée par I'ICOM, Paris, à l'occasion de sa 3e Conférence générale (Ghes- Milan, 1053).

Il a cité pour mémoire, la réunion de 1' ICOM, commentée plus haut, sur les problèmes des mu- sées de plein air.

4. Incidences en Amérique latine

La richesse et l'originalité ethnographiques de l'Amérique latine ont été soulignées par le Direc- teur et les Sous-Directeurs et largement commen- tées par les membres du stage.Elles doivent beaucoup aux conditions d'un peuplement tripartite : Indiens, Européens, Noirs. Elles illustrent les stades les plus variés du développement culturel, et offrent les plus féconds rapprochements, des cultures de- meurées tribales de l'Amazonie aux artspopulaires du Brésil à leur apogée. Tous les pays d'Amérique latine, pour ainsidire,

possèdent des musées centraux d'ethnographie na- tionale a b collections parfois très développées, c o m m e il en est par exemple du célèbre Musée d'anthropologie du Mexicjüe, ainsi que de la remar- quable section ethnographique du Musée des sciences naturelles de Caracas, dont les Sous-Directeurs, MM. Vasquez et Cruxent, ont entretenu les parti- cipants du stage. Musées sauvent combinés à des musées de sciences naturelles et d'archéologie dans le cadre du pays.

national de Rio et du Musée Pauïiste a révélé la richesse et le bon ordre de leurs collections. Mais les membres du stage mt témoigné du plus grand enthousiasme pour le Musée de l'Indien, à Rio, étonnante réalisation du professeur D. Ribeiro. Le but en est de montrer l'Indien tribal du Brésil. dans ses accomplissements culturels à la mesure des conditions ciimatiqnes et économiques,dépouillé des oripeaux de l'exotisme, et, dans sa vérité, c o m m e un h o m m e proche de nous. Simplement rehaussée de quelques commentaires verbaux, la présentation est totalement allégée de l'appareil documentaire. Eh regard de la richesse de l'ethnographie na-

tionale se manifeste, c o m m e en archéologie, une certaine déficience pour ce qui est de l'ethnogra- phie des autres pays. L e stage a souhaité. ici en- core, que se développent les échanges bilatéraux pour que les musées intéressés en fassent publier l'annonce dans les Nouvelles de 1'ICOM.

Les problèmes particuliers que pose la conser- vation physique de spécimens ethnographiques ont été évoqués. 11 a été souhaitéune fois de plus qu'ils soient pris en considération par l'Unesco et par l'icom, notamment à l'aide du Centre de Rome et du Comité de 1WOM pour les laboratoires de musées.

La visite des sections ethnographiques du Musée

L e stage, enfin, a émis le voeu que les autorités responsables, et aussi l'Unesco et l'ICOM,accordent toute l'aide possible aux musées ethnographiques d'Amérique latine, en vue de leur permettre de remplir, dans les délais utiles, la mission excep- tionnellement importante qu'ils doivent à leur si- tuation dans le monde.

M U S E E S DE SCIENCES NATURELLES

1. Définitions, buts, types

Lointains héritiers, avec les autres musées, des anciens cabinets de curiosités, les musées de sciences naturelles apportent aux nombreuses dis- ciplines dont ils se réclament - géologie, minéra- logie, botanique, zoologie, anthropologie physique, paléontologie, écologie, etc. - une contribution de tout premier plan. Cebilan serait plus élevé encore, si l'on y ajoutait d'autres disciplines que de tels musées accueillent le plus souvent : préhistoire, archéologie américaine, ethnologie.

tain décalage entre cet essor et son expression muséographique. Durant de longues années, en effet, alors que

les sciences naturelles connaissaient les dévelop- pements que l'on sait, de nombreux musées rele- vant de ces disciplines ont maintenu les présenta- tions originelles, étroitement "systématiques". Mieux dotés en ressources financières, les "mu- seums" américains ont été les premiers à refléter le progrès scientifique dans leurs présentations : cela avec des moyens techniques d'une teilevariété et d'une telle importance, que l'aspect des musées les plus évolués en a été totalement renouvelé. Des séances de travail exceptionnellement riches

en projections, les visites dont il sera question plus loin et une participation particulièrement ac- tive des naturalistes ont permis au stage d'enre- gistrer bon nombre des nouvelles acquisitions de la muséologie des sciences naturelles, dans les domaines les plus variés récologie,biologie,économie, protection de la nature, anthropologie raciale, etc.

L e temps a manqué, en revanche, pour traiter des organisations qui sont c o m m e le prolongement vivant des musées d'histoire naturelle, et qui se trouvent souvent dans leur dépendance : jardins bota- niques et parcs zoologiques, euxaussi aulongpassé, aquariums, vivariums, réserves naturelles. Mention a pu &e faite, néanmoins, des musées

de sites dont les Américains ont donné l'exemple dans leurs ''parcs nationaux".

2. Organisation, fonctionnement, méthodes

Plus encore que les musées d'archéologie - pré- histoire exceptée, mais les l'museums", on l'a vu, la revendiquent -, les musées d'histoire na- turelle sont peut-etre ceux dans lesquels les fonc- tions de recherche et d'enseignement jouent le plus grand r61e. A telle enseigne que dans un

Il n'en est que plus curieux de constater un cer-

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établissement c o m m e le Museum national d'his- toire naturelle de Paris, les galeries d'exposition dépendent des chaires et de leurs "laboratoires". Un équilibre doit être atteint entre des fonctions

aussi chargées et la fonction éducative inhérente à tout musée. Le meilleur moyen pour y parvenir, mis en oeuvre dans divers l'museums'' des Etats- Unis, consiste à doter les conservateurs des dépar- tements scientifiques d'adjoints spécialisés dans les tâches proprement muséographiques de conser- vation et de présentation, le Service éducatif étant par ailleurs pourvu detout le personnelnécessaire.

Les projections ont fourni de nombreux exemples concernant la présentation, notamment :

Systématique

Admirables modèles végétaux du Museum de Chi- cago, etc.

Ecologie et biologie

Grands dioramas de divers musées américains et européens dont les spécimens soigneusement natu- ralisés, les éclairages artificiels restituent les conditions naturelles et le style illusionniste des lointains peints ont été fort remarqués. En regard de ces installations coûteuses, on a souligné l'in- térêt des groupes d'habitat sans dernier plan, dis- posés sur des terrasses conventionnelles : bien plus économiques, ils conviennent surtout aux pe- tites espèces. "Hall for birds" du Museum de New York, avec ses nombreuses séquences aux présen- tations variées, concernant les genres de vie, les modes de nourritureile fonctionnement des organes. Dans le m ê m e musée, série spectaculaire, et com- bien instructive, des grands dioramas retraçant l'évolution d'une région caractéristique de 1'Etat de N e w York. Au Musée de Chicago, impression- nantes microstructures agrandies. Dans divers museums américains, notamment à Los Angeles et à Chicago, "Halls of M e " illustrant le dévelop- pement de la vie au moyen de modèles d'une per- fection presque inégalable, etc.

Economie

Saisissant diorama à transformations du Museum de New York, montrant successivement l'incendie d'une forêt et ses suites désastreuses. Musée de sitesnaturels. Vues du Musée du Parc naturel Yosemite (Etats-Unis) constituant à la fois un mu- sée éducatif, une école pour les foncti-aires des parcs et un centre de recherche.

D'autres projections ont illustré les réserves des musées de sciences naturelles et les activités des nombreux techniciens nécessaires à lamarche des ateliers : taxidermistes, fabricants de mo- dèles, etc.

3. Incidences pour 1'ICOM

Le Directeur a commenté l'action du Comité de 1'Icom en faveur des musées de sciencesnaturelles. Celle-ci a surtout concerné jusqu'ici la conserva- tion et la diffusion des spécimens-types et de leurs dérivés. Le Comité envisage de procéder à des enquêtes sur la protection de la nature.

4. Incidences en Amérique latine

Certains des musées des sciences naturelles d'Amérique latine ont déjà réalisé de grandes choses. L a tâche qu'il leur reste à accomplir est immense, compte tenu de l'ampleur et de la variété des ri- chesses d'une nature demeurée en grande partie sauvage, et de leur mission éducative à l'égard de vastes populations.

tifiques et techniques sont insuffisamment déve- loppés, ils peuvent jouer un très grand r61e. en vue, notamment, d'une préservation plus attentive et d'une exploitation plus rationnelle des ressources de la nature. En conséquence, le stage a souhaité :a) que les

autorités responsables s'efforcent de donner aux musées de sciences naturelles d'Amérique latine les moyens qui leur sont indispensables pour rem- plir leur mission ; b) que ces musées échangent entre eux expériences, personnel et matériel ; c) que 1'Upesco et I'ICOM, par les moyens qui leur sont propres, aident ces musées à se moderniser et à développer l'expérience de leur personnel. Si le temps a manqué aux membres du stage pour

visiter les installations intérieures du célèbre Insti- tut Butantan de Sa6 Paulo, du moins ont-ilspu admirer la présentation publique de sa collection de serpents.

Très profitablesont étéla visite et les exposés concernant les galeries, les réserves et les acti- vités du département des sciences naturelles du Musée nationai de Rio. L'exposé essentiel d'un de ses spécialistes, le professeur Feio, a porté sur l'histoire, la structure et les activités de ce musée, notamment sur le programme éducatif en relation avec sa galerie de zoologie, lequel est différent selon qu'il concerne les enfants des écoles pri- maires, les élèves des écoles secondaires, les personnes cultivées mais non spécialisées et enfin les gens du peuple. Une visite de l'ensemble des gaieries de sciences naturelles et d'ethnographie a permis aux membres du stage d'admirer les résultats des efforts du musée en ce sens : enri- chissement des présentations concernant les élé- ments naturels par des éléments d'intérêt écono- mique et ethnographique,réalisation de présentations à la fois éducatives et spectaculaires par les "moyens du bord".

les présentatimsnouvelles du Musée des sciences na- turelles de Caracas,notamment celles qui illustrent l'origine et les caractéristiques du pétrole, son ex- ploitation, son utilisation et son r61e dans l'éco- nomie vénézuélienne.

Dans une région du monde où les musées scien-

Enfin le stage a témoigné du plus vif intérêt pour

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MUSEES SCIENTIFIQUES ET TECHNIQUES

1. Définition, but, types

L'ICOM, parmi les grandes catégories de musées, dont s'occupent ses comités spécialisés, a réuni dans un seul groupe les musées scientifiques et techniques : conception qui reflète elle-même des habitudes et des affinités de programme et de per- sonnel. Joint à quelques considérations prélimi- naires du Directeur et à une intervention du Dr Me- nezes de Oliveira(l),un large exposé du Dr Stephen Thomas(2) a permis de vérifier, dans ses fluctua- tions, le contenu des deux vocables associés.

Considérés dans leur moyenne, les musées de cette catégorie sont représentatifs de la civilisation industrielle, embrassent toutes les techniques, mettent l'accent, quant aux sciences, sur les mathé- matiques, l'astronomie, la physique et labiologie.

Les sciences naturelles y sont parfois incluses, voire certaines sciences humaines telles que l'ar- chéologie et l'ethnologie : c'est le cas du Science Museum de Buffalo et d'autres musées à dénomi- nation semblable.

Autre facteur d'extension : le dessein plus ou moins marqué que certains musées du genre ont de présenter l'histoire de leurs disciplines de base. Pour citer deux exemples dans la m ê m e ville, à savoir Paris, le Musée du Conservatoirenational des arts et métiers fait une très large place à l'his- toire des techniques, alors que le Palais de la Découverte, exception faite de ses expositions tem- poraires et sans pour autant renoncer à l'explica- tion des principes de base, n'utilise l'histoire que pour introduire les sujets traités sous l'angle contemporain.

lesquels, de plus en plus et commeilconvient,font place aux aspects techniques et scientifiques du dé- veloppement historique.

Il reste qu'une rencontre est possible avec les musées régionaux et spécialisés, du fait que ces derniers, s'ils se limitent à une région ou à un sujet, sont susceptibles de couvrir l'ensemble des disciplines, y compris celles des sciences exactes et de leurs applications. S'il fait appel, commeon peut l'imaginer, à l'histoire sociale, le Musée de la bonneterie de Troyes participe des sciences humaines.

Cédant une fois de plus à des considérations d'ordre pratique, c'est finalement Aune définition modérée que s'est arrêté le stage, pour les musées scientifiques et techniques : musées a) ayant prin- cipalement à leur programme tout ou partie des sciences exactes et des techniques, b) dont la fron- tière qui les sépare des musées de sciences natu- relles a une certaine fluidité, notamment en ce qui concerne la biologie, l'économie des ressources naturelles, etc., c) qui mettent l'accent sur les développements contemporains des disciplines im- pliquées, sans se priver pour autant, dans la me- sure utile, d'en retracer l'histoire, et d) auxquels font légitimement écho d'autres catégories de

A ce dessein fait écho celui des musées d'histoire

musées, tels les musées d'histoire et les musées régionaux et spécialisés.

tifiques et techniques n'en sont pas moins chargés de très importantes responsabilités, dont le stage a souligné les suivantes : présenter à un large public, en les reliant à leur

Maintenus dans ces domaines, les musées scien-

développement historique et aux lois et méthodes scientifiques de base, les acquisitions les plus récentes des sciences et des techniques de la civilisation industrielle ;

souligner que l'avancement des sciences appliquées est fonction de celui des sciences pures ;

honorer les grands inventeurs, non sans mettre en lumière ce que leurs découvertes doivent à d'autres hommes et à d'autres peuples que le leur ;

contribuer à l'éveil de vocations d'inventeurs et de techniciens ;

apporter à l'enseignement des disciplines intéres- sées et au perfectionnement de leur persanne1 une contribution l'sui generis'' ;

développer l'esprit critique et de libre examen ; aider à démontrer que l'élévation des niveaux de vie est liée, dans chaque pays, aux progrès scientifiques et techniques ;

en général, favoriser l'intégration à la civilisation industrielle en marche, dans le respect de l'homme, de ses droits, de son patrimoine culturel. Une grande variété de types a été mise en évi-

dence, qui sont réductibles à quelques catégories essentielles : musées à dominante scientifique, musées à dominante technique, musées traitant de l'ensemble des disciplines scientifiques et tech- niques, musées limités à telle ou telle de ces disciplines. On a constaté que la plupart des musées à pro-

gramme général mettaient l'accent, quant aux sciences pures, sur les mathématiques, l'astro- nomie, la physique, la chimie et la biologie.

Parmi les musées du dernier groupe, l'impor- tance des musées d'agriculture et celle des musées d'hygiène ou de la santé a été soulignée et de m ê m e l'originalité de deux formes en plein essor malgré leur coût : la reconstitution de galeries de mine et le Planetarium. Un certain nombre de musées à programme li-

mité, et qui ant été évoqués dans les rapports et discussions, sont en fait des musées dits spécia- lisés, du fait qu'ils débordent largement du cadre scientifique et technique.

1. Membre de l'Académie brésilienne des sciences et du Comité directeur de 1'IBECC.

2. Ce participant, Directeur duRochester Museum of arts and sciences s'est exprimé en saqualité de secrétaire du Comité de I'ICOM pour les m u - sées scientifiques et techniques. Il rehaussa son exposé de nombreuses et remafquables projec- tions en couleurs concernant les musées scien- tifiques et techniques des Etats-Unis, pays où ce genre de musée est plus développé que par- tout ailleurs.

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Les plus récentes découvertes de la science dans les domaines de l'atome et de l'astrophysique ont déjà leur écho dans les types généraux ou spécia- lisés des musées scientifiques et techniques : des exemples en ont été cités.

2. Organisation, fonctiannement, méthodes

a. Statuts

Les types de statuts sont d'me particulièrevariété dans cette catégorie : a) miisées indépendants ; b) dépendant de ministères ou autres genres d'ad- ministrations et collectivités publiques non cultu- relles tels que ministères du travail, de la santé, de l'agriculture, des travaux publics, de l'indus- trie, des transports, etc. (ce qui entrame autant de spécialisations correspondantes) ; c) musées créés par des firmes ou fédérations industrielles (on y reviendra à propos des musées spécialisés), etc. Les musées du type a sont ici les plus rares ;

la fréquence déjà plus grande du type b s'explique par le fait que la valeur en est particulièrement reconnue en tant que moyen auxiliaire d'enregis- trement ; la vogue du type 5 tient à ce que les orga- nisations ''nourricières'' considèrent que de tels musées accroissent leurs moyens d'action, au ser- vice, selon les cas, du seul intéret public ou àdes fins de propagande plus ou moins intéressée.voire délibérément publicitaire. Cette situation explique déjà que les musées

scientifiques et techniques constituent un groupe très à part dans la grande familie des musées.

b. Collections

L a nécessité déjà constatée de se maintenir à la pointe du progrès scientifique et technique en- trame pour les musées du genre deux sérieuses conséquences.

La première est la couteuse obligation de tenir à jour leurs collections. Les musées du type 5 y parviendront plus facilement, les organisations dont ils dépendent ayant leur responsabilité direc- tement engagée ; les musées de types 2 et b devront s'efforcer d'obtenir la coopération des organisa- tions intéressées.

que tous les musées de cette catégorie sont peu enclins à amasser. Considérés c o m m e inutiles, susceptibles d'être modernisés, ils le scmt sans scrupule, d'autant que la plupart des éléments de leurs collections peuvent être fabriqués sur com- mande ou en série. Tendance que peut tempérer, pour les musées à préoccupations rétrospectives, le souci de préserver quelques témoins caracté- ristiques de l'évolution d'une science ou d' une technique ou des objets auxquels s'attache un sou- venir particulier.

Cette relative fluidité des collections marque une différence de plus avec les autres catégories de musées, profondément marqués par le principe

Liée à la première conséquence, la seconde est

de préserver en permanence - ce qui n'exclut pas les aliénations aux fins d'échange - les éléments constitutifs des collections.

c. Présentation

Traitant de questions d'intéret vital dans leurs aspects "up to date", instruments privilégiés d'en- seignement à condition qu'y soient exposés en termes clairs des problèmes dont la difficulté ne cesse de croïtre, les musées scientifiques - pour étre à la hauteur de leur mission - doivent éla- borer des méthodes de présentation particulière- ment dynamiques : ainsi l'emploi de moniteurS.de démonstrateurs au voisinage des appareils - celui de modèles réduits ou autres unités de manipula- tion individuelle à système automatique (familiè- rement dénommés "presse-bouton", appréciés des jeunes au point que le danger apparaït qu'ils en usent c o m m e de jouets), celui aussi de moyens audio-visuels d'avant-garde (noblesse oblige ! ).

Les musées scientifiques et techniques n'en doivent pas moins obéir à certaines règles essen- tielles à l'institution : i. éviter de multiplier les explications écrites

du genre "livre sur un mur'' ; la difficulté par- ticulière des problèmes à présenter, notam- ment dans le domaine des sciences pures,peut &re compensée par le recours déjà mentionné, aux modèles animés et ii l'explication verbale dispensée par des démonstrateurs ;

ii. éviter le style l'foire exposition" : outre que les procédés bruyants et émotionnels à l'excès conviennent peu à la dignité de l'institution, ils font obstacle à la réflexion et à l'esprit critique, que les moyens spécifiques du musée sont par- ticulièrement propres à cultiver.

L'intérêt a été souligné de mettre à profit l'ex- périence des spécialistes de l'éducation de base dans les diverses régions du monde, notamment au Melcique. Les expositions temporaires et les expositions

circulantes ont été particulièrement recommandées. On a observé que l'organisation en était particuliè- rement facilitée par le fait que leurs éléments constitutifs, à la différence de ceux que les autres musées ont à fournir quand ils ne font pas appel aux reproductions, peuvent être fabriqués de toutes pièces, voire acquis sur le marché ordinaire.

3. Incidences pour 1'ICOM

L'importance du Comité de 1'ICOM pour les musées scientifiques et techniques a été particulièrement mise en lumière du fait des interventions du Secré- taire de cet organe, M. Stephen Thomas. Le stage a mesuré son exceptionnelle activité, marquée no- tamment par la publication de précieuses brochures, résultat elles-mêmes d'enquetes internationales. L'impulsion donnée par le premier président, M. André Léveillé a joué, à cet égard, un rôle déterminant. M. Torsten Althin, président en charge, procède à une nouvelle et vaste enquete

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sur les musées scientifiques et techniques, dont le stage a exprimé l'espoir de voir publier les résultats. L'existence d'une commission de I W O M p o u r

les musées de transport a été signalée. Bien qu'elle soit en principe une branche du Comité de 1WOM pour les musées scientifiques et techniques, cette commission donne également de l'importance aux aspects historiques desdits musées.

4. incidences en Amérique latine

En regard de l'essor d'autres catégories de musées, notamment celles concernant l'archéologie et l'eth- nologie, le stage a constaté la grave insuffisance, en Amérique latine, de l'équipement en musées scientifiques et techniques : situation d'autant plus facheuse que les conditions géographiques et sa- ciales de cette région du monde les rendent plus nécessaires encore, que ce soit dans les pays demeurés jusqu'ici à l'écart du développement in- dustriel, ou dans les pays 00 le processus enest amorcé. Quelque étendue et vigilante que soit l'ac- tion de ministères c o m m e ceux de la santd.de l'agri- culture ou de l'éducation, il ne serait pas moins utile à ceux-ci de s'appuyer sur des musées sus- ceptibles d'effectuer, selon leurs moyens propres et auprès de larges cercles de la population, la plus efficace propagande en matière d'hygiène et d'ali- mentation, de mettre en évidence les dangers du déboisement et autres modes routiniers d'exploita- tion de la nature, de démontrer en regard lesavan- tages - sans en oublier le coût - du progrès agri- cole et industriel.

S'il existe en Amérique latine plusieurs musées techniques spécialisés, tels les trois musées d'hy- giène et le Planetarium du Brésil et le Musée de l'alimentation de Buenos Aires, un certainnombre d'entre eux font à l'histoire une place suffisamment large pour déborder du cadre des musées propre- ment techniques. Quant aux musées généraux de sciences et de techniques, on ne peut encoreparler que de projets : projet de Montevideo, à l'étudedu- quel a été associé le Dr Stephen Thomas, projet de Rio. Sur ce dernier projet, l'important exposé de

M. Menezes de Oliveira a permis au stage de constater combien l'étude en a avancé depuis qu'en 1956 un accord a été signé entre le Centre brési- lien de recherches physiques et le District fédéral de Rio. Ce musée doit être installé sur un terrain aménagé près de la Baie, et son programme com- prendra d'abord les mathématiques, l'astronomie, la physique, la chimie et la physique biologique, les applications techniques étant renvoyées à un stade ultérieur, des articles industriels devant &re toutefois présentés sans plus attendre. Le stage a émis le voeu que les projets de Mon-

tevideo et de Rio soient réalisés le plus tôt possible et que leur exemple stimule l'établissement, avec l'aide des autorités responsables, d'un ou plusieurs musées centraux de sciences et de techniques dans les divers pays d'Amérique latine.

11 a salué à cet égard le r6le de pionnier joué par le Musée national de Rio, dans le programme duquel dominent l'archéologie, l'ethnologie et les sciences naturelles, mais qui n'en effectue pas moins, avec les "moyens du bord'' de très fruc- tueuses incursions dans le domaine des techniques et de l'économie.

Il a sonàigné que l'action des musées scienti- fiques et techniques en Amérique latine devait s'exercer non seulement dans les communautés reculées mais aussi dans les grandes villes.

Il a reconnu l'importance du r61e des expositions temporaires, et plus encore celle des expositions circulantes dans ce domaine, - expositions rehaus- sées de films dans la mesure du possible(l). A cet égard, il s'est félicité de l'efficacité des exposi- tions circulantes envoyées en Amérique latine par le Département des sciences exactes et naturelles de l'Unesco, lesquelles ont été accompagnées, dans de nombreux cas, par une modeste mais très dé- monstrative exposition organisée par M. O'Dea, du Science Museum de Londres, des activités du Comité de 1'ICOM pour les musées scientifiques et techniques.

Il a émis le voeu que les grands musées scienti- fiques et techniques de l'ancien et du nouveau monde - notamment ceux de Paris (Palais de la Découverte), Chicago. Londres, Milan, Munich et Stockholm apportent tout leur appui à la création et au développement des musées similaires en Amé- rique latine.

dans le cadre

M U S E E S REGIONAUX

1. Définition, buts, types

Qu'est-ce qu'un musée régional 7 Le stage s'est d'abord attaché à préciser la signification et la vocation de l'institution.

Faut-il, cédant à la seule étymologie, ne retenir que le critère du site, en d'autres termes caracté- riser le musée régional c o m m e un musée éloigné des grands centres ? C e serait écarter un type florissant de musée, celui dont le programme porte sur une grande ville. L e territoire d'une métropole est aussi une région, ayant son histoire propre, matière à interprétation muséographique.

Faut-il au contraire, ne retenant que le seul critère du programme, ne reconnaftre pour musée régional que celui qui s'attache à retracer 1' his- toirenaturelle ou culturelle d'une région ? C e serait exclure de nombreux musées régionaux par le site, mais dont le programme est universel.

nuancée que s'est arrêté le stage : un musée à pro- gramme topographiquement restreint peut être considéré c o m m e "régional" quel qu'en soit le site, un musée éloigné d'un grand centre peut l'être éga- lement, quel qu'en soit le programme, mais le musée régional par excellence, celui qui recèle le

1. Voir projet d'un musée flottant,ci-dessus.

C'est finalement à une définition complexe et

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plus de virtualités et qui implique le plus de m é - thodes spécifiques, est le musée éloigné d'un grand centre et dont le programme est à la fois régional et universel. Musée au service dupublic de passage, dont il complète et systématise les connaissances sur la région qu'il visite, musée au service de la communauté locale, à l'économie de laquelle il profite en tant que facteur du dévelop- pement touristique, qu'il aide à prendre conscience d'elle-même et à laquelle il ouvre des perspectives sur le reste du monde. Rien d'étonnant, dans ces conditions, à ce que

le musée régional, si modeste qu'en soit le niveau relatif, puisse se réclamer de l'ensemble des dis- ciplines scientifiques qui caractérisent séparément les grands musées,

a. Partie régionale du programme

L a présentation chronologique a été reconnue c o m m e la forme la plus achevée de l'exprersion muséographique d'une région : débutant par les conditions naturelles, portant ensuite sur autant de périodes successives que les moyens du musée permettent raisonnablement d' en envisager. Solution qui n'exclut pas, compte tenu de l'ampleur du sujet et des collections, la présentatian parallèle et, le cas échéant très développée, de séries systématiques. A ce sujet, des exemples ont été commentés ou

projetés sur l'écran, qui étaient empruntés notam- ment au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, à la Pologne, aux pays scandinaves (ceux-ci souvent complétés de petits musées de plein air), à la Suisse et à la France. Pour ce dernier pays, on s'est penché plus longuement sur le Musée de Bretagne, en cours d'installation à Rennes et dont l'ample dis- tribution chronologique sera à la mesure de l'his- toire de'cette grande province.

velle a particulièrement retenu l'attention, celle qui consiste à ne retenir au début du circuit que les élbents d'intérêt général et permanent - ainsi la configuration du sol profond et le ciimat - et à n'accueillir les éléments liés au développement historique qu'avec la période où a eu lieu leur uti- lisation a posteriori ou leur importation. Pour ne citer qu'un exemple concernant le musée régional d'Europe et dans l'aire duquel la culture du tabac serait d'importance, cette espèce végétale origi- naire du continent américain ne serait présentée audit musée, caractères naturels compris, qu'à partir de l'émergence régionale de sa culture.

Pour ce qui est de la période contemporaine, le stage a manifesté son intérêt à l'égard d'une pré- sentation mesurée et objective des plans de déve- loppement économique, social et culturel de la région : ainsi le musée régional peut-il concourir au progrès dans cette voie.

L'attention a été attirée sur l'excès de régiona- lisme dont souffrent certains musées du genre, qui s'enferment dans leur programme ethno-géogra- phique au point de faire obstacle à la notion à la

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Quant aux conditions naturelles, une solutionnou-

fois scientifique et humaine de l'interdépendance des cultures. Sans compromettre l'équilibre du programme, en se gardant aussi de rapproche- ments superficiels ou fortuits, il est possible, en introduisant à propos des éléments comparatifs, de procéder à de salutaires rappe 1s . L'exemple a été cité du Musée basque de Bayonne (France) dans lequel, sous le nom de Musée de la pelote basque, une très vaste salle est consacrée, au célèbre jeu auquel s'adonne la population locale. Située àl'entrée de la salle, une vitrine rapproche les divers éléments du jeu à ceux de jeux compa- rables dans le reste du monde, par convergence ou filiation. Le développement de tels programmes n'est pas

seulement précieux pour les communautés, il ap- porte aux spécialistes deux contributions utiles,qui ont été mises en lumière devant le stage : 1' une d'intérét muséologique, dans la mesure oh ces pré- sentations sont en quelque sorte des bancs d'essai pour des présentations plus larges se réclamant des m ê m e s disciplines : l'autre d'intérêt scientifique, les recherches locales qui les conditionnent favo- risant le développement de la science en général.

b. Partie universelle du programme

Cette partie peut trouver son expression dans le musée m é m e ; le cas a été cité, notamment, des musées de Cardiff (Royaume-Uni), Schaffhausen (Suisse) et Rennes. Elle peut aussi &tre assumée par d'autres musées de la m ê m e ville.

doit-il s'efforcer d'être encyclopédique ? O n en voit dès l'abord la difficulté : comment un musée régional peut-il réaliser ce que les grands musées, avec leurs vastes ressources, ont tant de peine à accomplir . Des circonstances locales - relations extérieures

passées ou présentes, danations ou legs de collec- tionneurs, etc. - peuvent entraiher certains enri- chissements. D'autres se produisent à la faveur d'un goût sans cesse plus répandu de l'artmoderne. D'autres encore sont dues à l'extension d'un carac- tère local : ainsi une section générale du tabac se développera-t-elle dans le musée dont la région cultive particulièrement le tabac. Mais cela con- cerne déjà les musées spécialisés, que le stage a considérés séparément. Quelles que soient les causes d'enrichissements du fonds opérés en fonc- tion du niveau du musée, des aspirations et des besoins de la population, ils auront toujours leurs limites, mais deux remèdes s'offrent pour entem- pérer les fâcheuses conséquences culturelles.

L'un, valable surtout dans le domaine des arts, est la formation de collections de reproductions à deux ou trois dimensions, que le musée régional peut présenter ou faire circuler, joignant en cela son action à celle des bibliothèques, de la radio, du film, de la télévision.

ture, consiste en l'aménagement d'une salie d'ex- positions temporaires, ressource dont devrait

Le problème suivant s'est posé : ce programme

L'autre s'étendant à tous les domaines de lacul-

disposer tout musée, m ê m e tSès modeste : saile utilisable pour des expositions organisées à l'aide d'éléments disponibles sur place, ou empruntés aux réserves du musée, à d'autres'institutions ou à des particuliers, ou encore pour aes expositions envoyées par des organisations centrales, musées ou autres.

c. Combinaisons

L'accent a été mis sur certains exemples, parti- culièrement heureux, de programmes combinés : musée municipal de Rennes, dont le "Musée de Bretagne", en cours d'établissement, est surmonté au ler étage par un musée d'art général déjà super- bement installé ; musée cantonal de Schaffouse, non moins célèbre pour la présentation du dévelop- pement culturel régional (de la préhistoire à la civilisation préindustrielle) ; musée régional de Cardiff avec son musée central du Pays de Galles, ses galeries d'art occidental, son musée de plein air ; musée du parc national de Yosemite (Cali- fornie) à la fois musée au sens propre du mot d'où rayonnent des activités dans les diverses parties de son immense domaine géographique, centre de recherche, centre de formation et de perfection- nement du personnel des parcs nationaux ; et sur- tout le nouveau et étonnant petit musée de Sunsvall (80.000 habitants), 'en Suède, ardent foyer de cul- ture locale et universelie, où se succèdent sans interruption conférences, séances littéraires,thé%- trales, musicales et cinématographiques, où se réunissent des groupes d'étude et des clubs de jeu- nesse et où ont m ê m e lieu des ventes d'oeuvres d'art.

2. Organisation, fonctionnement, méthodes

Il fallait aussi examiner comment de tels musées peuvent se constituer et fonctionner. Les réponses ont été les suivantes : C'est d'abord aux organisations régionales -

pouvoirs publics, administrations, universités et autres organisations culturelles, industries, com- merce, activités de production, etc. - à apporter leur concours, de caractère aussi bien matériel que moral. Les communautés régionales ne sont- elles pas les premières à devoir s'intéresser à cette cause ? Mais les organisations des grands centres, et

à plus forte raison les pouvoirs publics, ne peuvent y demeurer indifférents. Leurs responsabilités à cet égard ont été commentées devant le stage.

Se fondant sur l'expérience de son pays, le Di- recteur n'a pas manqué d'évoquer les ressources dont les musées nationaux peuvent disposer en fa- veur des musées régionaux : dépôts d'objets tirés des réserves nationales ou spécialement acquis à cet effet, subventions pour concourir à des aména- gements de musées et à des traitements d'objets, envoi d'experts scientifiques et techniques, orga- nisation de stages de perfectionnement, etc. Res- sources qui contribuent à expliquer l'actuel et

brillant développement des musées régionaux de ce pays.

3. Incidences pour I'ICOM

Le stage a reconnu tout le prix des interventions de l'Unesco et de 1'ICOM dans ces domaines : numéros spéciaux de Museum sur les musées locaux, action de la Division des musées de l'Unesco en faveur de la publication de répertoires de musées. action du Comité de 1'ICOM pour les musées régianaux, etc.

4. incidences en Amérique latine

Les rapports des participants, la visite de plu- sieurs musées régionaux brésiliens(1) et la con- sultation du nouveau répertoire des musées brési- liens ont permis de constater l'importance de la mission des musées régionaux et l'ampleur des réalisations les concernant en Amérique latine. L e point a été discuté de savoir s'il convenait

d'encourager le développement des musées régio- naux dans les pays d'Amérique latine, dont les musées centraux ne couvrent pas encore toutes les disciplines ou n'ont pas encore atteint leniveau désirable, ce qui risque de priver les musées ré- gionaux de toute l'assistance technique et scienti- fique désirable. O n a abouti à la conclusion qu'il convenait d'encourager parallèlement les deux catégories de musées, compte tenu des conditions géographiques qui prévalent dans cette région du monde : à savoir que le nombre de régions reculées y est particulièrement grand et que les musées ré- gionaux y sont d'autant plus nécessaires(2). Convaincu toutefois que le nombre des musées

régionaux est plus élevé en Amérique latine que ne le laisse supposer une documentation insuffi- sante, le stage a souhaité que des répertoires aussi complets et perfectionnés que celui dont le Brésil vient de donner l'exemple soient publiés dans les autres pays. Finalement le stage a émis le voeu que les auto-

rités responsables des divers pays d'Amérique latine accordent leur soutien auxmusées régionaux, notamment au moyen d'une coopération avec les administrations et musées des grands centres. A cet égard, il a salué l'importance de l'oeuvre accomplie au Brésil par le Service national du patrimoine.

1. Notamment le Musée d'Ouropreto, les musées régionaux amazoniens et la section régionale du Musée de Petropolis.

2. Voir dans les conclusions "Musées et éducation", celle concernant le projet-pilote amazonien.

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MUSEES SPECIALISES

1. Définition, buts, types

Moins courant que celui de musée régional, le terme de musée spécialisé peut lui aussi revêtir des acceptions diverses. Le stage a examiné ce problème.

par commodité, les musées relevant essentielle- ment d'une seule discipline et dont on avait déjà évoqué les grandes catégories : arts plastiques et appliqués, histoire et archéologie, ethnologie, folklore et autres sciences humaines, sciences naturelles, sciences et techniques. Des raisons pratiques du m ê m e ordre ont fait exclure aussi les musées plus étroitement limités à un sujet et relevant d'une seule discipline : par exemple un musée de site ou une demeure historique.

Par contre une catégorie de musées a paru p d - senter assez de caractères originaux pour pouvoir constituer une catégorie spéciale : celle des musées étroitement limités à un sujet mais qui en traitent sous l'angle de diverses disciplines, et qui sont situés de préférence dans une région dont un des caractères dominants fournit au musée son pro- gramme. Si vague que soit le terme, faute de mieux et jusqu'à nouvel ordre, on a proposé de les dénommer musées spécialisés.

L'accord s'est fait pour exclure de la définition,

Deux types principaux en sont apparus. Les musées du premier type traitent de leur sujet

dans uncadre géographique limité. Ceuxdu second type, en revanche, le font sans limites de ee genre. Des exemples ont éclairé cette distinction, dmt la plupart étaient empruntés à la France. On a bien voulu l'admettre, un peu parce que le Directeur possédait une expérience particulière dans ce do- maine et surtout parce que les musées spécialisés se sont exceptionnellement développés en France durant ces dernières années, du fait d'un heureux concours de circonstances : esprit régionaliste des communautés locales, possibilité d'une aide scien- tifique, technique et financière de la Direction des musées de France avec le concours de l'inspection générale des musées de province, établissement progressif d'un pian muséographique national. En ce qui concerne les musées spécialisés à

dominante régionale, deux exemples ont été mis en vedette : a) le Musée du vin de Bourgogne,établi à Beaune,

métropole de ce vin. Depuis une dizaine d'années, le conservateur du Musée national des arts et tra- ditions populaires, en l'espèce. le Directeur du stage, y développe un projet-pilote, embrassant tous les aspects de la civilisation sous cet angle régional : conditions naturelles, histoire, ethno- graphie, économie, sociologie, arts. Répondant au souci d'exprimer l'interdépendance des cultures, l'introduction historique présente le cheminement de la viticulture antique, partant du Proche-Orient, suivant les c8tes de la Grande-Grèce, gagnant la Bourgogne par le Rhône et poussant jusqu'à Trèves un rameau régional.

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b) A Ambert, en Auvergne, Musée du papier établi dans le cadre d'un ancien moulin à papier dont l'outillage préindustriel avait été préservé ; c o m m e il en est au Musée de plein air d'Arnhem, (Pays-Bas), l'outillage factionne à nouveau, et, propriété d'une colonie de vacances de l'industrie du papier, le musée d'Ambert contribue à la for- mation des générations de jeunes apprentis du papier qui viennent passer leurs vacances, chaque année, dans une auberge voisine. c) Quant aux musées Spécialisés de l'autre type,

c'est-à-dire qui portent sur un sujet général, à partir d'une donnée locale, le Directeur a évoqué entre autres : le Musée international de la marionnette à Lyon, créé dans la ville d'origine du légendaire Guignol ;

le Musée international de l'imagerie, à Epinai, créé dans la cité renommée pour ses images populaires ;

le Musée de la chasse à tir à Gien, et le Musée de la chasse à courre à Senlis, situés respec- tivement au coeur de régions où ces genres de chasse se sont développés de très longue date. Un musée international de la cornemuse et un

musée international de la vielle sont en prépara- tion, respectivement à Brest et à Bourges, l'un dans une ville organisant tous les ans un festival international du premier de ces instruments, l'autre parce que le second y est encore pratiqué par des groupements folkloriques. Dépassant le cadre ethnologique, les musées

cités s'efforcent de traiter leur sujet, selon un plan raisonné, sous les angles historique, tech- nique, artistique, etc.

Faute d'avoir sous la main une documentation suffisante, le Directeur n'a pu préciser si le Mu- sée international de céramique établi à Faenza, dont il a souligné l'importance, revet un caractère exclusivement artistique ou si la présence d'élé- ments historiques, techniques et autres en font un musée spécialisé au sens ici adopté.

2. Organisation, fonctionnement, méthodes

Le stage s'est penché en particulier sur les pro- blèmes suivants :

hors des plus grandes villes qu'il est profitable de créer des musées spécialisés, cela pour les raisons suivantes : les plus grandes villes sont déjà dotées de musées des grandes catégories ;

les villes moins importantes bénéficient de cette mesure de décentralisation culturelle, stimu- lante pour la culture de la population régionale et pour le tourisme ;

régional est un stimulant de plus. b) Des organisations régionales, nationales et

internationales dont le programme est en relation avec le sujet des musées intéressés, peuvent ap- porter leur concours technique et matériel. Ainsi, dans l'exemple du Musée du papier (Ambert)

a) Sauf exceptions valables, c'est de préférence

l'éventuelle mise en valeur d'un sujet d'intérét

a-t-on fait état de l'interventian de l'industrie du papier et, pour celui du Musée de la chasse à tir, de l'intervention du Conseil supérieur de la chasse, lui-meme branche d'une organisation internatio- nale dans ce domaine. Il arrive m ê m e que de telles organisations - notamment les organisations indus- trielles - prennent l'initiative de créer des musées spécialisés. De tels musées - alors dénommés musées d'industrie - sont particulièrement nom- breux aux Etats-Unis. L'un des exemples évoqués devant le stage a été l'important musée du verre créé à Corning (New York, Etats-Unis) par la verrerie Corning.

3. Incidences pour I'ICOM

Les participants ayant désiré savoir s'il existait un Comité de 1'ICOM pour les musées spécialisés, le Directeur a répondu par la négative. Il a toute- fois remarqué que le Comité de 1'ICOM pour les musées régionaux s'occupait parfois de la ques- tion. La conclusion de la discussion qui s'est éle- vée à ce sujet a été qu'un organe spécial devrait être créé. Le Directeur a émis l'hypothèse d'un Comité de 1'ICOM pour les musées mixtes, subdi- visé en trois commissions : grands musées mixtes, musées régionaux, musées spécialisés.

4. Incidences en Amérique latine

C'est surtout le Brésil qui, en Amérique latine, a offert des exemples de musées Spécialisés : tels le Musée de l'or et le Musée du café. Un musée du tabac a été signalé à L a Havane.

Le stage a manifesté son intéret pour les musées de ce genre, dont il serait aisé de trouverdenom- breuses applications à cette région du monde et qui ne manqueraient pas, dans leurs voies propres, de stimuler la coopération internationale.

MUSEES UNIVERSITAIRES

Une discussion en marge du programme a permis aux stagiaires d'échanger leurs points de vues et leurs expériences sur le problème des musées universitaires.

1. Définition, fonctionnement

A la différence des catégories précédentes, ce n'est ni par la discipline, ni par la région, ni par le sujet que cette catégorie peut être définie. Les programmes en sont d'ailleurs de la plus grande diversité : de l'art aux sciences exactes et aux techniques mais surtout dans le domaine des disci- plines de ''terrain''. Etant entendu que l'appellation de musée universitaire ne saurait être donnée, sinon abusivement, aux petites collections didac- tiques utiles à tout enseignement. C'est en s o m m e le statut qui fournit le critère

essentiel du musée universitaire : en d'autres termes et c o m m e le souligne la dénomination,

l'appartenance à une université ; en relation par- ticulière, d'ailleurs, avec une branche d'enseigne- ment supérieur.

Les exemples en sont particulièrement nombreux dans les pays anglo-saxons, oh les universités sont le plus souvent des organisations autonomes et, de ce fait, emploient à leur gré leurs ressources. Divers facteurs importants agissent directement

sur le développement des collections de cette caté- gorie de musée. L e premier est que ces collections apportent une

contributian précieuse à l'enseignement et au rayon- nement de l'université. Pour toutes les disciplines inscrite "i au programme du musée,eiies permettent d'organiser sur place, quel que soit le niveau de l'enseignement, des visites individuelles ou grou- pées, profitables à l'éducation générale ; quant aux enseignements supérieurs spécialisés, eiies faci- litent les visites d'étude, offrent une base concrète aux cours et aux séminaires, donnent occasion aux futurs chercheurs, maiires ou muséologues de par- ticiper à des activités d'inventaire ou de catalogue, fournissent aux étudiants dont la situation est diffi- cile la possibilité de tirer des ressources appré- ciables de la conduite de visites guidées et d'autres activités éducatives. Elles suscitent enfin des vi- sites de spécialistes étrangers, et donnent lieu à des publications également utiles au développement des relations scientifiques de l'université. L e second facteur est une conséquence de l'esprit

de corps unissant les anciens étudiants de toute or- ganisation de ce genre. Il est rare que ceux d'entre eux qui sont parvenus à des situations élevées dans les affaires et dans l'industrie ne deviennent de gros donateurs du Musée de l'université, soit qu'ils consentent des dons d'objets, soit qu'ils contribuent aux budgets d'achat, soit qu'ils fassent des fonda- tions à ce sujet.

et instituts spécialisés organisent des l'missions" scientifiques d'archéologie, d'ethnographie et de sciences naturelles "sur le terrain", dans le pays ou à l'étranger, auxquelles les étudiants peuvent participer. Il va de soi que le produit en est attri- bué au Musée de l'université, ce qui accroit les moyens de travail et le prestige de celle-ci. Enfin, acquises sur le marché ou récoltées sur

le terrain par des experts de haut niveau, les coi- lections du musée offrent le maximum de valeur scientifique ; conséquence importante pour le musée, la bonne interprétation en est assurée.

En regard de tant d'avantages, des inconvénients peuvent apparaftre dont certains ont été soulignés par les participants au stage.

L e premier résulte du fait qu'on ne peut exiger d'un chercheur ou d'un maïtre d'avoir les capacités et les aptitudes d'un directeur de musée. En d'autres termes, il arrive que deschercheurs et desmaftres, une fois un objet publié, se désintéressent du fait qu'il puisse être conservé, communiqué, présenté : trop heureux s'ils ne l'ont pas traité en pur cobaye en cours de travail. Plus largement, il y a le danger qu'un musée

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Il y a aussi le fait que l'université et ses chaires

universitaire faute de ressources spécifiées et stables, ne puisse disposer de l'équipement et du personnel indispensables au fonctionnement de tout musée. Enfin, pour considérer le problème de très haut,

et dès qu'un patrimoine culturel de ce genre et d'une certaine importance a été constitué par une collec- tivité d'intérét public c o m m e l'est une université - fut-ce m ê m e par ses seuls moyens et de sa seule initiative - cette collectivité a-t-elle le droit de den réserver le seul usage et d'en interdire la jouissance, jusqu'à un certain point, à la société tout entière ? Eh d'autres termes, n'a-t-elle pas le devoir,enlIespèce, de réaliser un véritable musée, quitte, si les moyens nécessaires leur font défaut, à demander de l'aide 7 La conclusion a été que le musée universitaire

peut être une institution de haute valeur et m ê m e que les possibilités en spnt exceptionnelles, si l'Université qui le possède, s

un statut suffisamment autonome ét, parallèlement, les ressources nécessaires .en personnel scienti- fique, fechnique et de surveillance : bref, si elle lui permet de remplir SUT tous les plans, ycompris la conservation, la présentation et l'éducation, sa mission de musée.

renoncer pour autant à ses ïégitimFs,préroga aps ives, lui octroie

2. Incidences pour I'ICOM

L'ICOM n'a pas constitué jusqu'à ce jour un groupe spécial des musées universitaires. L a question s'est posée de savoir s'il ne serait pas utiïe de le faire ou, tout au moins, s'il n'y aurait pas lieu de lancer une enquéte internationale à ce sujet.

3. incidences en Amérique latine

D'intéressantes interventions de M. Terruggi ont permis d'évoquer l'expérience des musées univer- sitaires en Argentine, sous l'aspect des sciences naturelles, notamment à la Plata, expérience qui va tout à fait dans le sens des conclusions du stage

Des interventions de MM. Hollanda et Rusins ont souligné a) que le Musée national de Rio, avec les activités et le rayonnement que lui connaissent déjà les membres du stage, est un musée universitaire jouissant de toute l'autonomie sinon de toutes les ressources désirables ; b) qu' un musée universi- taire archéologique est en cours de création à Paranagua en vertu d'un accord entre le Ministère de l'éducation et l'Université de Parana et son Centre d'enseignement et de recherches archéolo- giques ; c) qu'un musée d'art sacré est en création à ï3ahia en vertu d'un accord entre l'Université de cette ville et le m ê m e ministère.

Le stage a donc émis les conclusions les plus favorables au développement des musées universi- taires en Amérique latine, à condition que leur soient données les garanties que la discussion a mises en lumière.

COMMUNAUTE NATIONALE DES MUSEES

On a souhaité qu'une cohésion plus grande règne, en Amérique latine, entre les musées d'un m & m e pays, et discuté avec un intérêt particulier des solutions de nature à renforcer cette cohésion.

ORGANISATION GENERALE

Si divers qu'ils soient, les musées ont en commun des intérêts et des méthodes et, fondamentalement, au bénéfice de la société toute entière, une mission d'étude, de conservation et de mise en valeur des biens culturels.

L'accomplissement de cette mission sera favo- risé si dans tout pays d'Amérique latine, et c o m m e il en est dans d'autres pays du monde, il est insti- tué entre les musées de toutes catégories, compte tenu de la diversité des situations, un système commun d'administration ou de coordination, dont l'efficacité et la continuité seraient renforcées par une large intégration de la profession muséale.

d'orient démontre l'opportunité d'intégrer à un tel système, mais dans une branche distincte, les or- ganisations chargées des monuments historiques, . des fouiiles et des sites naturels ou historiques.

L'expérience de certains pays d'occident et

HARMONISATION DES P R O G R A M M E S

Les musées ont leurs grandes disciplines de base - art et arts appliqués, histoire et archéologie, ethnologie et autres sciences humaines, sciences naturelles, sciences exactes et techniques - diver- sifiées à leur tour en fonction des décisionschro- nologiques et géographiques.

L e développement scientifique éducatif et cul- turel des divers pays, et de m é m e la cause de leur compréhension mutuelle, sont intéressés à ce que les grands musées d'un m & n e pays traitent d'une ou de plusieurs de ces disciplines, l'ensemble des disciplines devant a r e couvert dans le pays. Ces grands musées peuvent jouer ainsi dans

leurs domaines respectifs. un rdle essentiel de coopération, tant à l'intérieur du pays que sur le plan international.

d'un pays de développer des relations de travail avec les musées régionaux de leur spécialité ou dont l'une des spécialités correspond à la leur.

pas de favoriser, dans tous les pays d'Amérique latine :

1. la préparation d'un système général d'admi- nistration ou de coordination des musées ;

2. la préparation d'un plan muséologique natio- nal, dans lequel s'inscrirait à la faveur d'une cor- diale étude en commun, chacun des musées du pays : plan cancernant notamment la délimitation géo-ethnique des programmes régionaux, les thèmes des musées spécialisés, etc.

11 entre ainsi dans la mission des grands musées

Une telle harmonisztion des taches ne laisserait

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3. la coopération avec les musées des autres régions du monde et les organisations internatio- nales s'intéressant aux musées.

RESSOURCES

Les tâches scientifiques et éducatives des musées ne cessent de croïtre, la muséologie et les tech- niques museofgraphiques de progresser, parallèle- ment aux exigences des communautés dont les mu- @es- dépendent, et a celles de la coopération internationale. Or, il n'est que trop visible que les ressources

des musées, le plus souvent, sont loin de corres- pondre à ces besoins. Des situations fâcheuses peuvent en résulter, dont il serait injuste de faire reproche aux musées. Le gouvernement et les autres autorités publiques

ou privées dont dépendent les musées d'Amérique latine sont invités à se préoccuper de ce problème. En accroissant les ressources des musées pour

les mettre en mesure de satisfaire à leurs besoins, en les dotant du personnel et du matériel indispen- sables, ils leur permettront de remplir leur mis- sion, au bénéfice de la communauté toute entière.

CONSERVATION ET RESTAURATION DES BIENS CU L T U R E L S

L a conservation et la restauration des biens cultu- rels est une véritable science, dont les méthodes ne cessent de progresser sur le plan international.

Rares sont les musées, en Amérique latine, qui disposent en ce domaine de laboratoires et ateliers de restauration scientifiquement gérés. Les mieux équipés d'entre eux ont peine à établir avec les la- boratoires étrangers des contacts de l'ampleur et de la profondeur souhaitables. Ii est de l'intéret des musées de cette région du

monde : 1. que les principaux musées modernisent et, là

ot~ il n'en existe pas encore, créent en leur sein des laboratoires scientifiques de conservation et de traitement des biens culturels, adaptés à leurs programmes ;

2. que ces laboratoires, dans la mesure du pos- sible, gracieusement ou contre rétribution, puissent aider les musées moins bien équipés et moins pré- parés à faire face à leurs responsabilités dans ce domaine ;

3. que les laboratoires scientifiques de musée d'un m ê m e pays, ou tout au moins le plus impor- tant laboratoire de musée du pays, tiennent à jour une documentation internationale sur les méthodes de conservation et de restauration des biens culturels ;

défaut les plus grands musées du pays, recom- mandent à leur gouvernement d'adhérer au Centre international d'études pour la conservation et la restauration des biens culturels, créé à Rome

4. que les comités nationaux de l'ICOM, ou à

sous les auspices de l'Unesco et daat un des objec- tifs essentiels est, précisément, d'assister de ses conseils et de ses interventions les pays où se posent de tels problèmes.

DOCUMENTATION NATIONALE MUSEOLOGIQUE ET MUSEOGRAPHIQUE

Le progrès constant de la mushlogie et des tech- niques muséographiques dans les divers pays met chacun d'eux dans l'obligation de se tenir au c m - rant de ces progrès, au bénéfice des musées du PaY S.

peuvent suffire, bien loin de là, à couvrir de tels besoins, auxquels satisfont en grande partie, il est vrai, Museum, Les Nouvelles de I'ICOM, et le Centre de documentation Unesco-ICOM. L a nécessité n'en subsiste pas moins qu'il se

constitue dans chaque pays, de préférence auprès d'un grand musée, une documentation centrale, nationale et internationale, concernant la muséo- logie et la muséographie, à l'enrichissement con- tinu de laquelie les musées du pays, et, directe- ment ou par le canal des Nouvelles de l'ICOM, les musées des autres pays, ainsi- que 1'ICOM et l'Unesco, seraient sollicités de contribuer, et que pourraient consulter et utiliser les musées du pays.

L'attention des comités nationaux de 1'1COM et, à défaut, celle des principaux musées d'Amérique latine est attirée sur ce problème et sur les possi- bilités de réalisation qui s'offrent, en liaison avec le Centre de documentation Unesco-ICOM.

Des &&anges particuliers de musée à musée ne

REPERTOIRE NATIONAL DES MU S E E S

Des raisons d'ordre scientifique, technique, édu- catif, administratif et touristique, et aussi les besoins de la coopération internationale rendent indispensable l'établissement de répertoires im- primés, dans lesquels chaque musée du pays fasse l'objet d'une notice systématique et qui comportent un nombre suffisant de tables, permettant de repérer ces musées selon leurs statuts, programmes ,collections, fonds documentaires, ressources éducatives, etc.

~

A lahnière de l'expérience de divers pays,une commission d'experts de l'Unesco et de 1'ICOM a formulé en 1951 des recommandations concernant la présentation de tels répertoires. Par lettre cir- culaire (CL/504) en date du 7 juin 1951, le Direc- teur général de l'Unesco a bien voulu communiquer ces recommandations aux Etats membres et aux Commissions nationales de l'Unesco. Ces organi- sations tiennent le document à la disposition des pays intéressés.

Le Brésil a fait paraïtre en 1958 le premier ré- pertoire des musées d'Amérique latine, conforme aux recommandations de l'Unesco et de 1'ICOM. Les autres pays de cette région du monde, oï~ ces ré- pertoires font,semble-t-i1,défaut sont encouragés à suivre cet exemple.

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PERIODIQUE NATIONAL DE S MUSEES

L a diffusion rapide et périodique des informations concernant les activités proprement muséales de toutes les catégories de musées d'un m ê m e pays, constitue l'un des moyens les plus efficaces pour faire progresser les musées, renforcer leur cohé- sion, étendre leur rayonnement dans le pays m é m e et au-delà de ses frontières, stimuler les échanges internationaux et faciliter la tâche de diffusion des organes internationaux, telles Les Nouvelles de 1'ICOM. Ainsi en est-il des informations se rapportant,

à propos des musées, aux inaugurations, construc- tions et reconstructions, expositions temporaires, créations de services éducatifs, d'ateliers et de laboratoires, acquisitions et missions importantes, nominations, mutations, congrès, mesures légis- latives et administratives, etc. De telles informations doivent &tre groupées

dans un périodique national : 1. publié, selon les cas, par le Comité national

de l'ICOM, l'Association des conservateurs, l'or- ganisme de coordination ou d'administration des musées, etc. ;

ou service aux musées du pays, aux organisations nationales ou bulletins nationaux de musées des autres pays, à 1'ICOM et à l'Unesco,

L a publication de chroniques muséales dans les bulletins de musées particuliers et revues savantes parallèles, toute précieuse qu'elle soit, est loin de répondre à ces besoins.

Il est souhaitable que des périodiques de musées du type décrit soient publiés en Amérique latine, où ils semblent faire défaut. LIICOM tient à la disposition des pays d'Amérique

latine qu'une teiie question intéresserait, une liste des principaux bulletins nationaux de musées des divers pays.

2. distribué par cotisation, abonnement, échange

ASSOCIATIONS NAT IONALE S DE CONSERVATEURS

Les associations nationales de conservateurs, grâce aux contacts permanents qu'elles suscitent entre les membres de la profession de musée tant au ni- veau national qu'au niveau international, renforcent la conscience professionnelle et contribuent au dé- veloppement et au rayonnement des musées.

De telles associations tiennent chaque année des congrès et réunions d'étude, prennent en main les intérêts de laprofession et, le cas échéant,publient un périodique d'informations.

Là où les musées ne sont pas encore en très grand nombre, les comités nationaux de 1'ICOM peuvent remplir le r61e d'association de conser- vateurs. Là où existent de tels comités, les statuts de 1'ICOM favorisent entre le Comité de I'ICOM et l'Association des conservateurs, organiquement, une coopération d'intéret mutuel.

Il est de l'intérét des musées d'Amérique latine

de développer de telles associations. LI ICOM s'offre à fournir une documentation à ses comités nationaux, ou à défaut à un musée important du pays, susceptible d'entreprendre une action en ce sens.

M U S E E S ET COOPERATION INTERNATIONALE

Honorée de la présence et des interventions de hlM. Jean Thomas, directeur général adjoint de l'Unesco, et Thémistoclès Brandao Cavalcanti, ayant bénéficié d'exposés spéciaux de MM. Hiroshi Daifuku (tableau systématique du programme de l'Unesco en faveur du développement des musées), Mario Barata (extension des expositions interna- tionales artistiques aux pays qui en sont privés) et Germano Jardin (organisation des Etats améri- cains) et de Mile Rafaela Chacon Nardi (Centre régional de l'Unesco dans l'hémisphère occidental), la séance consacrée à la coopération internationale dans le domaine des musées a permis aux membres du stage de se faire une idée d'ensemble des moyens qui s'offrent, avec l'aide de l'Unesco et de1'ICOM et d'autres organisations internationales, pour fa- voriser cette coopération.

CENTRE DE DO C U M E N T A T I O N UNESCO/ICOM

Un des aspects majeurs du programme de l'Unesco est de favoriser l'échange international des infor- mations. Le Secrétariat de l'Unesco et de 1'ICOM reçoivent sans cesse des demandes de renseigne- ments et de documentation à cet égard. C'est la raison pour laquelle a été constitué,au siège m ê m e de l'Unesco, un Centre de documentation Unesco/ ICOM. Le local et l'équipement dont il dispose depuis peu dans le nouveau siège lui ont permis de classer ratiannellement ses vastes archives, ce qui en facilite désormais l'utilisation sur place ou à distance. L e stage a émis le voeu que les musées et or-

ganisations de musées d'Amérique latine : a) veillent à envoyer au Centre la documentation qu'ils publient ; b) utilisent davantage les ressources du Centre.

Il s'est félicité que l'importance de la documen- tation iconographique dont le Centre est en posses- sion ait permis à l'Unesco de faire exécuter, spé- cialement pour le stage, de nombreux diapositifs qui ont été du plus haut prix durant les séances de travail. Il a toutefois constaté que la totalité des diapositifs en couleurs projetés durant ces séances avaient été apportés par des stagiaires. O r de tels documents permettent de se rendre compte du ca- ractère des présentations bien mieux que ne le font les documents en noir.

Ainsi le stage a-t-il émis le voeu que le Centre s'efforce de combler cette lacune par les moyens suivants : L e Centre se tournerait vers des musées qualifiés,

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en vue d'obtenir de leur générosité qu'ils lui adressent quelques diapositifs en couleurs d'intéret muséographique.

quels la couleur serait de particulière importance, le Centre ayant toujours la facilité de faire exé- cuter des diapositifs en noir d'après les documents de ce genre dont il dispose. Chacun de ces diapositifs serait utilement accom-

pagné d'une notice conçue sur le schéma suivant : "Nom de la ville. Appellation du musée. Sujet et ses principales caractéristiques. Date de la prise de vue. Reproduction autorisée ou interdite". Les principaux envois seraient signalés dans

Ces diapositifs illustreraient des sujets pour les-

Les Nouvelles de 1'ICOM. L'ICOM préparerait sous forme miméographiée

un répertoire de ses diapositifs en couleurs dont il adresserait un exemplaire aux musées lui en faisant demande.

Le Centre faciliterait la consultation sur place de ces diapositifs. Il en consentirait le prêt à terme aux responsables des stages et des réunions or- ganisées par l'Unesco et I'ICOM, et, à titre exceptionnel, à des organisations ou à des experts particulièrement qualifiés. Dans la limite des au- torisations données, et dans la mesure du possible, il assurerait la fourniture de contre-types au prix de revient.

M U S E U M

1. Les caractéristiques

Avec ses numéros richement illustrés, composés les uns d'articles sur des sujets variés, les autres d'articles s'ordonnant autour d'un m ê m e thème, ou des musées d'un pays, ou des musées d'un groupe de pays, la revue Museum est un instrument irremplaçable et inestimable que l'Unesco met à la disposition des musées :

m ê m e faire progresser et capitaliser les méthodes et les expériences ; b) pour faire connaitre celles-ci en dehors du

cercle des spécialistes des musées, en vue de si- gnder à l'attention d'autres catégories d'experts les moyens spécifiques dont dispose cette institu- tion, et qui peuvent &re utilisés au service des communautés et de leur compréhension mutuelle, pour l'éducation, la science et la culture.

a) pour échanger d'un pays à l'autre. et par là

2. incidences en Amérique latine

Or, il est à constater : a) que les musées d'Amérique latine occupent

dans Museum une place plus réduite que celles ac- cordées par le m ê m e périodique, aux musées des autres régions du monde ;

suffisante, en Amérique latine, dans le milieu des musées et dans les autres milieux intéressés : bi- bliothèques, établissements d'enseignement, etc.

b) que la diffusiau de Museum est loin d'être

c) qu'une telle situation ne laisse pas de contri- buer à un certain isolement des musées d'Amérique latine ;

Comité de rédaction de Museum, dont les efforts accomplis jusqu'ici, tels qu'ils ont été exposés au stage, n'ont pas porté les fruits attendus ; e) qu'une telle situation est d'autant plus regret-

table que maints musées d'Amérique latine,comme les membres du stage ont pu s'en convaincre, ont accompli des réalisations remarquables et aspirent à étendre leur rayonnement.

d) que la responsabilité n'en saurait incomber au

3. Conclusions

En conséquence, le stage a émis le voeu que les mesures suivantes soient mises à l'étude :

a) L e Comité de rédaction, pour commencer, préparerait unnuméro spécial de Museum consacré aux musées d'Amérique latine, en coopération avec I'ICOM, le Centre régional de l'Unesco dans l'hé- misphère occidental (La Havane), les Commissions pour l'Unesco, les Comités nationaux de 1'ICOM et les musées les plus réputés des pays intéressés, les membres qualifiés du stage apportant toute leur aide à cette initiative ; b) Outre sa distribution habituelle aux présidents

des commissions pour l'Unesco, aux Comités na- tionaux de l'ICOM, aux abonnés, etc. ledit numéro. dans la mesure du possible, serait adressé aux organisations et personnes que le Comité de rédac- tion estimerait opportun de toucher ;

c) A la faveur du choc psychologique obtenu et en coopération avec les mêmes, le Comité de ré- daction organiserait une campagne en vue de re- cruter de nouveaux abonnés en Amérique latine et d'obtenir des musées de cette région du monde une participation plus assidue à ses sommaires. En général, le stage a manifesté le plus vif in-

térêt pour les numéros consacrés à l'ensemble des musées d'un pays, ou encore à telle catégorie de musées (comme Museum l'a fait, par exemple, pour les musées de sciences naturelles ou les m u - sées locaux, ou encore sur tel ou tel problème concernant l'ensemble des musées (ainsi l'éducation)).

Il a souhaité que l'Unesco puisse donner suite à son projet de publier, à partir de 1959, les som- maires en espagnol et en russe des articles et les légendes des figures : cela à défaut d'une édition spéciale dans ces deux langues, solution pour la- quelle le stage, évidemment, a exprimé sa préférence.

MANUELS

Le programme Unesco de manuels techniques trai- tant exclusivement ou partiellement de questions concernant les musées a suscité la plus vive atten- tion. Les ouvrages suivants ont été mentionnés :

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1. Protection of cultural property in the event of armed conflict .

Nouvelle édition en langue anglaise, mise à jour, par André Noblecourt, 1958 (traite notamment des abris).

2. L'organisation des musées : conseils pratiques

Chapitres sur le personnel scientifique et ses qua- lific ati on s , 1' administration, le laboratoire , 1 e traitement et le magasinage des collections, les présentations, l'architecture, les programmes éducatifs des musées, etc. 7 auteurs y ont colla- boré (édition française, 1959 ; édition anglaise 1960).

3. En préparation : Manuel pour les expositions temporaires et itinérantes, par divers auteurs (complète ou met au point le Manuel des expo- sitions itinérantes de E.C. Osborn, 1953).

Le stage a souhaité que l'Unesco examine la possi- bilité de publier des éditions en langue espagnole de ces manuels.

RECOMMANDATIONS ET ACCORDS INTERNATIONAUX

L'Unesco s'efforce d'aider au développement des musées au moyen de recommandations présentées aux Etats membres ou d'accords auxquels ceux-ci peuvent souscrire.

L'accord sur l'importation du matériel éducatif, scientifique et culturel est ratifié à l'heure actuelle par 21 pays, parmi lesquels, en Amérique latine, figurent seulement Cuba et le Salvador. Le stage a souhaité que les autres pays d'Amérique latine ra- tifient l'accord le plus rapidement possible.

Le stage a exprimé son regret que les musées d'Amérique latine ne puissent plus largement mettre à profit, du fait de la rareté des expositions inter- nationales envoyées dans cette partie du monde, les facilités dont dispose 1'ICOM dans un nombre crois- sant de pays, en faveur des expositions internatio- nales artistiques auxquelles sa Commission des expositions internationales artistiques a accordé le classement le plus favorable : apposition d'éti- quettes recommandant les envois à la sollicitude des douanes, constitution de dépôts douaniers tem- poraires dans les musées expéditeurs ou récep- tionnaires, etc.

Les recommandations définissant les principes internationaux en matière de fouilles archéolo- giques ont été reconnues de particulière impor- tance pour les musées archéologiques, notamment en ce qui concerne la répartition du produit des fouilles entre les musées des divers pays.

Un projet a spécialement retenu 1 'attention du stage : celui en cours d'élaboration avec l'aide de I'ICOM et de son expert M. Michel Florisoone consistant à préparer des recommandations aux

Etats membres en vue de rendre les musées plus accessibles à tous. L e stage a été informé du mécanisme des bons

Unesco, grâce auxquels les experts et organisa- tions scientifiques et culturelles des pays à change faible ayant souscrit à des accords ad hoc,peuvent effectuer B l'étranger, moyennant l'avis favorable de la Commission de l'Unesco de leur pays et dans la limite du possible, des achats de livres, de films, d'équipement scientifique et m ê m e de billets de voyages.

,

STAGES D'ETUDES

Les deux stages internationaux concernant les mu- sées - celui de Brooklyn en 1952, celui d'Athènes en 1954 - ont déjà démontré combien de telles en- treprises favorisaient la coopération internationale et, au retour des stagiaires dans leur pays, sti- mulaient le développement local des musées.

Un stage réservé aux pays d'Asie et d'Océanie aura lieu en 1960 à Tokyo sur le thème : le musée, centre culturel de la communauté.

Le stage a souhaité que, si possible, l'Unesco organise, à nouveau, en Amérique latine, un nou- veau stage en vue de vérifier et de développer les résultats acquis entre temps.

PROGRAMME DE PARTICIPATION

L'Unesco. si des demandes en forme lui sont adressées par les Etats membres, peut contribuer directement et de façon concrète au développement des musées de leurs pays, cela dans les formes suivantes : envois d'experts, bourses d'études, équipements et fournitures tels que livres, appa- reils audio-visuels, etc.

typiques, le mécanisme de cette aide. Certains des membres du stage en avaient été ou en étaient alors bénéficiaires. L'intérêt n'en a été que plus vif pour cette partie du programme. Aussile stage a-t-il souhaité que les Nouvelles de 1'ICOM ne manquent pas de signaler chacune des réalisations relevant de ce programme.

M. Daifuku a exposé, en l'illustrant d'exemples

EXPOSITIONS

Des conclusions précédentes avaient déjà souligné l'utilité des expositions à circulation internationale organisées par l'Unesco et I'ICOM. Le stage a souhaité que les musées d'Amérique latine les ac- cueillent en plus grand nombre, dans leur propre intérêt c o m m e dans celui du public. M. Mario Barata a souligné l'importance qui

s'attache à ce que les pays d'Amérique latine non seulement concourent à l'organisation de grandes expositions artistiques du genre de celles que le Pérou et le Mexique ont fait circuler à l'étranger, mais que les pays d'Amérique latine puissent

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accueillir bien plus largement que cela ne se fait actuellement, de grandes expositions artistiques organisées par d'autres pays. Il a souhaité que la Commission de 1'ICOM pour €es expositions inter- nationales artistiques se penche sur cette question, compte .tenu des difficiles problèmes que pose la bonne conservation des oeuvres du fait des change- ments de climat et des conditions locales d'exposi- tion. Le Directeur du stage a fait part d,e l'ouver- ture prochaine au Musée Cernuschi de Paris, organiséé par M. Vadim Elisseeff, à la demande de l'Unesco et de l'ICOM, sous les auspices du gouvernement français et de laville de Paris, d'une exposition internationale Orient-Occident, ayant pour thème l'interdépendance des cultures.

ECHANGE D'OBJETS DE MUSEES ,

L'insuffisance relative des collections "étrangères" des musées d'Amérique latine a déjà été notée dans les conclusions concernant les catégories de musées, et de m ê m e leur richesse en matériel originaire du pays. Il en résulte que ces musées doivent s'efforcer d'échanger contre le matériel leur faisant le plus défaut soit des "doubles" de leurs propres collections en provenance de mis- sions archéologiques,ethuographiques ou de sciences naturelles sur le terrain, etc., soit des oeuvres d'art populaire ou savant acquises sur le marché

national, de préférence des oeuvres d'art contemporain. L'attention du stage a été attirée sur l'avantage

des échanges conclus directement de musée à mu- sée, de préférence à un système international ris- quant d'etre inopérant en raison de sa complexité. D e son c8té, le stage a souhaité que Les Nou-

velles de 1XOM accordent toute la publicité pos- sible aux échanges conclus de gré à gré d'un pays à l'autre. L'hypothèse a m ê m e été soulevée que l'Unesco puisse préparer un jour des recomman- dations dans ce domaine.

ORGANISATIONS LNTERNATIONALES

C e large tour d'horizon a permis aux membres du stage d'apprécier l'importance de l'oeuvre accom- plie par l'Unesco, et aux c8tés de celle-ci par I'ICOM, pour favoriser le développement et le rayonnement des musées des divers pays et leur coopération. Ilasouhaité que dans les pays d'Amé- rique latine où n'existent pas encore de Comités nationaux de l'ICOM, de tels Comités se constituent au plus t8t. informé de l'oeuvre accomplie par I'Organisatim des Etats américains et par le Centre dans le domaine des activités culturelles, il afor- muié l'espoir que les musées d'Amérique latine renforceraient par les voies appropriées leurs contacts avec ces organisations.

63

Nous signalons l'existence du système des BONS DE L'UNESCO

Afin de remédier aux difficultés d'ordre monétaire que soulèvent les achats à i'étranger

de livres, films, équipements de laboratoire, etc., l'Unesco a conçu une sorte de monnaie internationale,

le BON UNESCO L e s BONS DE L'UNESCO fournissent

aux écoles, universités, professeurs et étudiants d'un grand nombre de pays

la possibilité de se procurer aisément le matériel dont ils ont besoin pour leurs études

ou leurs recherches

Les BONS DE L'UNESCO sont en vente dans la plupart des Etats membres

où il existe un contrôle des changes Pour de plus amples renseignements,

s'adresser, dans chaque pays, à la commission nationale pour l'Unesco

ou, directement, au siège de l'Organisation,

L e BONDE VOYAGE UNESCO, nouvelle application

d u système des BONS DE L'UNESCO, vise à écarter les difficultés de change

qui entravent souvent les déplacements entrepris à des fins éducatives

ou culturelles : sortes de chèques de voyage internationaux,

les BONS DE VOYAGE UNESCO, fournissent aux étudiants,

aux professeurs et aux chercheurs les devises dont ils peuvent avoir besoin

pour poursuivre leurs études ou leurs travaux à l'étranger.

Toutes précisions utiles sont données dans le dépliant

LES BONS DE L'UNESCO

ainsi que dans le dépliant

L'UNESCO PRESENTE LE BON DE VOYAGE UNESCO

où l'on trouvera la liste des organismes nationaux responsables de la répartition et de l'émission des bons et les banques où ceux-ci peuvent être échangés contre les devises nécessaires.

bons, de I'unesco permettent d'acheter :

livres, périodiques, photocopies, microfilms, reproductions d'œuvres d'art, diagrammes, globes terrestres, cartes géographiques ; partit ions musicales , disques, films éducatifs sous forme de : a) copies positives et

b) négatifs originaux et

et pellicule vierge de 16mm. pour tirage de ces films ; matériel scientifique pour l'enseignement et la recherche notamment : instruments et matériel d'optique, balances et poids, verrerie de laboratoire, appareils de mesure électrique et acoustique, appareils d'analyse et de contrôle, etc.

contre-types ;

contre-types ;

Ces dépliants seront adressés aux personnes qui en leront la demande au

Service des bons de l'Unesco place de Fontenoy Paris - 7O France

PUBLICATIONS DE L'UNESCO : AGENTS GÉNÉRAUX

Afghanistan : Panuzai Press Department, Royal Afghan Ministry

Albanie: N. Sh. Botimeve, gNairn Frasherin, TIRANA. Algérie: Editions de l'Empire, 28, rue Michelet, ALGER. Allemagne (Rép. féd.): R. Oldenbourg K.G., Unesco-Vertrieb für

Deutschland, Rosenheimerstrasse 145, MUNCHEN 8. Antilles françaises : Librairie J. Bocage, 15, rue Ledru-Rollin, B. P. 208, FORT-DE-FRANCE (Martinique) .

Argentine : Editorial Sudamericana, S.A. Alsina 500, BUENOS AIRES.

Australie : Melbourne University Press, 369 Lonsdale Street, MELBOURNE C. 1 (Victoria).

Autriche : Verlag Georg Fromme & Co. Spengergasse 39, WIEN V. Belgique : Office de publicité, S.A., d, rue Marcq, BRUXELLES; N.V. Standaard Boekhandel, Belgiëlei 151, ANTWERPEN. Pour Le Courrier: Louis de Lannoy, 22, place de Brouckère, BRUXELLES.

Bolivie : Libreria Selecciones, avenida Camacho 369, casilla 972,

of Education, KABUL.

LA PAL.

postal 4081, RIO DE JANEIRO. Brésil : Fundaçao Getblio Vargas, 186 Praia de Botafogo, caixa

Bulgarie : Raznohnos, 1 Tzar Assen, SOFIA. Cambodge : Librairie Albert Portail, 14, avenue Boulloche,

Canada : L'imprimeur de la Reine, OTTAWA (oit.). Ceylan: Lake House Bookshop, P.O. Box 244, Lady Lochore

Building, 100 Parsons Road, COLOMBO 2, Chili : Editorial Universitaria, S.A., avenida B. O'Higgins 1058,

casilla 10220, SANTIAGO. Chine : The World Book Co., Ltd., 99 Chungking South Road,

Section 1, TAIPEH, Taiwan (Formosa). Colombie : Libreria Central, Carrera 6-A n.0 14-32, BOGOTA. Corée: Korean National Commission for Unesco, P. O. Box

Central 64, SEOUL. Costa Rica: Imprenta y Libreria Trejos, S.A., apartado 1313, SAN JOSE.

Cuba : Libreria Econ&mica, Pte. Zayas 505-7, apartado 113 , LA HABANA.

Danemark : Ejnar Munksgaard, Ltd., 6 Nbrregade, KOBENHAVN K. République Dominicaine : Libreria Dominicana, Mercedes 49,

apartado de correos 656, CIUDAD TRUJILLO. Équateur : Casa de la Cultura Ecuatoriana, Nbcleo del Guayas,

Pedro Moncayo y 9 de Octubre, casilla de correo n.0 3542,

PHNOM-P ENH.

. . GUAYAQUIL.

Espagne : Libreria Cient;fica Medinaceli, Duque de Medinaceli 4, MADRID. Pour Le Courrier : Ediciones Iberoamericanas S.A., Pizarro 19, MADRID.

États-Unis d'Amérique : Unesco Publications Center, 801 T h k d Avenue, NEW YORK 22, N.Y el sauf pour les périodiques: Columbia University Press, 2$0Broadway,NEW YORK 27, N.Y.

Ethiople : International Press Agency, P. O. Box 120, ADDIS ABABA.

Finlande : Akateeminen Kirjakauppa, 2 Keskuskatu, HELSINKI. France : Librairie de l'Unesco, place de Fontenoy, PARIS-7=;

Venie en RTOS : Unesco, Section des ventes, place de Fontenoy, PARIS -7'.

Grèce : Librairie H. Kauffmann, 28, rue du Stade, ATHENES. HaRi: Librairie rA la Caraveller, 36, rue Roux, B.P. 111 , PORT -AU- PRINCE .

Hong-kong: Swindon Book Co.; 25 Nathan Road, KOWLOON. Hongrie: Kultura, P.O. Box 149, BUDAPEST 02. Inde : Orient Longmans Private Ltd. ; 17, Chittaranjan Ave., CALCUTTA 13. Indian Mercantile Chamber, Nicol Road, BOMBAY 1. 36a Mount Road, MADRAS 2. GunfoundryRoad., HYDERABAD 1 ; Kanson House, 24/1 Asaf Ali Road, P.O. Box 386, NEW DELHI 1; Sous-dépôts: Oxford Book & Sta- tionery Co.,Sciendia House, NEW DELHI ; Rajkamal Prakashan PrivateLtd., Himalaya House, Hornby Road, BOMBAY 1.

Indonésie: G.C.T. Van Dorp & Co., DjaIan Nusantara 22, Posttrommel 85, DJAKARTA.

Irak : MacKenzie's Bookshop, BAGHDAD. Iran : Commission nationale iranienne pour l'Unesco, avenue du

Irlande : The National Press, 2 Wellington Road, Ballsbridge, Musée, TEHERAN.

DUBLIN.

Israël : Blumstein's Bookstores Ltd., 35 Allenby Road et 48 Nahlat

Italie : Libreria Commissionaria Sansoni, via Gino Capponi 26,

Jamai'que : Sangster's Book Room, 91 Harbour Street, KINGSTON ;

Japon : Maruzen Co., Ltd., d, Tori-Nichome, Nihonbashi, P.O. Jordanie : Joseph 1. Bahous & Co., Dar-ul-Kutub, Salt Road,

Libéria : J e Momolu Kamara, 69Front &GurleyStreets, MONROVIA. Luxembourg : Librairie Paul Bruck, 33, Grand-Rue, LUXEMBOURG. Malaisie (Fédération de) et Singapour : Federal Publications Ltd.,

Molte : Sapienza's Library, 26 Kingsway, VALLETTA. Maroc : Centre de diffusion documentaire du B.E.P.I., B.P. 211,

Mexique : ,E.D.I.A.P.S.A., Libreria de Cristal, apartado postal

Monaco : British Library, 30, boulevard des Moulins, MONTE-

Nicaragua : Libreria Cultural Nicaragüense, calle 15 de Septiembre

Nigeria : C.M.S. (Nigeria) Bookshops, P. P. Box 174, LAGOS. Norvè e : S. S. Bokhjtnet, Stortingsplass 7, OSLO. Nouvelle-Zélande : Unesco Publications Centre, 100 Hackthorne

Road , CHRISTCHURCH . Pokistan : The West-Pak Publishing Co. Ltd., Unesco Publications

House, P.O. Box 374, 56-N Gulberg Industrial Colony, LAHORE. Panama : Cultural Panamena, Avenida 7.a n.0 TI-49 apartado de

correos 2018, PANA^. Poroguoy: A encia de Librerias de Salvador Nizza, calle Pte.

Franco 39843, ASUNSI~N. Pays-Bas: C.G.T. Van DOID and Co. (Ned. Ant.) N. V..

Benjamin Street, TEL AVIV.

casella postale 552, FIRENZE.

Knox Educational Services SPALDINGS.

Box 605, Tokyo Central, TOKYO.

P.O. Box 66, AMMAN.

Times House, River Valley Road, SINGAPORE.

RABAT.

8092,MEXICO 1.D. F.

CARLO.

n.O 115, MANAGUA.

Willemstad, CURACAO N.A. - caciones, Av. Tacna 359, Ofc. 5 1, Casilla 577, LIMA.

Quiapo, P. O. Box 620, MANILA.

PAN, PdacKultury i Nauki, WARSZAWA.

70, LISBOA.

Pérou : eESEDAL - Oficina de Serviciosr Dpto. de Venta de Publi - Philippines : Philippine Education Co. Inc., 1104 Castillejos

Pologne : Okrodek Rozpowszechniania Wydawnictw Naukowych

Portugal : Dias & Andrade Lda., Livraria Portugal, rua do Carmo

République arabe unie : L a Renaissance d'Egypte, 9 Sh. Adly-

Roumanie : Cartimex, Str. Aristide Briand 14-18, P. O. Box 134-

Royaume-Uni : H. M. Stationery Office, P..O. Box 569, LONDON

Salvador : Manuel Navas &Ga., l.a avenida Sur 37, SAN SALVADOR. Singapour : Voir: Malaisie (Fédération de). Suse : A/B C.E. Fritzes Kungl. Hovbokhandel, Fredsgatan 2, STOCKHOLM 16. Pour Le Courrier : Svenska Unescoradet, Vasagatan 15-17, STOCKHOLM C.

Suisse : Europa Verlag, Ramïstrasse 5, ZURICH; Payot, 49, rue du Marché, GENÈVE.

Tchécoslovaquie : Artia Ltd., 30Ve Srnetkach, PRAHA 2. Thoflande : Suksapan Panit, Mansion 9, Rajdamnern Avenue,

Tunisie : Victor Boukhors, 4, rue Nocard TUNIS. Turquie : Librairie Hachette. 469. 1st:klal Caddesi. Beyonlu.

Pasha, CAIRO (Egypt).

135, BUCURESTI.

S.E. 1.

BANGKOK.

, ISTANBUL.

Union Sud-Africaine : Van Schaik's Bookstore (Pty) Ltd., Libri

URRS : Mezhdunarodnaja Kniga, MOSKVA G-200. Uruguay : Unesco, Centro de Cooperacion Cientifica para América

Latina, bulevar Artigas 1320-24, casilla de correo, 859, MONTEVIDEO. Oficina de Representacion de Editoriales, plaza Cagancha 1342, l.erpiso, MONTEVIDEO.

Venezuela : Librer;a Politécnica, calle Villaflor, local A , al lado a General Electric r (Sabana Grande) CARACAS.

Viêt-nam : Librairie papeterie Xuân-Thu, 185-193, rue Tu-Do, B.P. 283, SAIGON.

Yougoslavie : Jugoslovenska Knjiga, Terazije 27, BEOGRAD.

Building, Church Street, P.O. Box 724, PRETORIA.

C1573.B] $1.00; 5/- (stg.) ; 3,50 NF