Stage de « découverte » en...

28
Rapport de Stage de 3 ème année du cycle Licence. Stage de « découverte » en agence. Hugues BOTHIER ; élève en 3 ème année de Licence à l’EAPVS. Organisme d’accueil : EURL Christophe BOTTINEAU 55 rue Sauffroy 75017 PARIS Tél. :01 46 22 29 04 Fax. : 01 46 22 39 04 Email : [email protected] Stage réalisé du 1 er au 26 septembre 2008. Maître de stage : Enseignant responsable du stage à l’EAPVS: M. BOTTINEAU M. de BROISSIA Architecte en Chef des Monuments Historiques

Transcript of Stage de « découverte » en...

Page 1: Stage de « découverte » en agence.huguesbothier.free.fr/Site_Hugues_Bothier/Ecrits/Rapport_de_stage... · Rapport de Stage de 3ème année du cycle Licence. Stage de « découverte

Rapport de Stage de 3ème année du cycle Licence.

Stage de « découverte » en agence.

Hugues BOTHIER ; élève en 3ème année de Licence à l’EAPVS. Organisme d’accueil : EURL Christophe BOTTINEAU 55 rue Sauffroy

75017 PARIS Tél. :01 46 22 29 04 Fax. : 01 46 22 39 04

Email : [email protected] Stage réalisé du 1er au 26 septembre 2008. Maître de stage : Enseignant responsable du stage à l’EAPVS: M. BOTTINEAU M. de BROISSIA Architecte en Chef des Monuments Historiques

Page 2: Stage de « découverte » en agence.huguesbothier.free.fr/Site_Hugues_Bothier/Ecrits/Rapport_de_stage... · Rapport de Stage de 3ème année du cycle Licence. Stage de « découverte

2

Remerciements. Avant de commencer ce rapport, je voudrais remercier tous ceux qui ont contribué à la bonne marche de mon stage et en tout premier lieu : M. BOTTINEAU pour m’avoir accepté au sein de son agence. Merci plus précisément à Nathalie et Colette avec lesquelles j’ai suivi les chantiers, à Roseline pour ses dépannages sur AutoCad, à Julie, Jérôme et Judicaël pour leurs conseils et leur savoir ainsi qu’à Anne-Marie et Aicha pour leur accueil. Merci également à toutes les personnes présentes sur les chantiers pour avoir pris de leur temps afin de répondre à mes questions. Je tiens aussi à saluer Bernard (ancien tailleur de pierre, élève à l’école d’architecture de Nancy qui a réalisé son stage de fin d’étude en même temps que moi) et le remercier pour ses explications en maçonnerie / pierre de taille.

Page 3: Stage de « découverte » en agence.huguesbothier.free.fr/Site_Hugues_Bothier/Ecrits/Rapport_de_stage... · Rapport de Stage de 3ème année du cycle Licence. Stage de « découverte

3

Sommaire :

I. Introduction. p.4

II. La vie en agence. p.5

1. Une agence Monument Historique. p.5 2. Comment monter un projet ? p.6

3. Les différents rôles de l’architecte. p.7

4. Mon travail au sein de l’agence. p.8

III. Les chantiers. p.15

1. En Moselle. p.15

2. Dans le Bas-Rhin. p.19

IV. Conclusion. p.27

V. Abréviations p.28

Page 4: Stage de « découverte » en agence.huguesbothier.free.fr/Site_Hugues_Bothier/Ecrits/Rapport_de_stage... · Rapport de Stage de 3ème année du cycle Licence. Stage de « découverte

4

I. Introduction Devant réaliser mon stage de 3ème année, dit de « première pratique », je me suis mis à la recherche d’une agence pouvant m’accueillir pour le mois de septembre. Ayant une idée précise de mon orientation future, je me suis donc naturellement dirigé vers une agence spécialisée dans les Monuments Historiques (MH*). Ce choix de spécialité correspond à ma passion pour les vielles pierres et pour le patrimoine. Je pense, en effet, qu’il est important de commencer par réparer tous les édifices existants, et qui ont déjà un passé très chargé pour certain, avant de construire des nouveaux bâtiments. J’attendais donc de mon stage de découvrir ce milieu spécialisé, la vie d’agence et enfin, de pouvoir récolter le maximum de renseignements concernant cette branche de l’architecture. Tout cela, en apprenant une partie de notre histoire de France à travers ces bâtiments et les gens qui y travaillent. * la liste des abréviations se situe en fin de dossier : page 27.

Page 5: Stage de « découverte » en agence.huguesbothier.free.fr/Site_Hugues_Bothier/Ecrits/Rapport_de_stage... · Rapport de Stage de 3ème année du cycle Licence. Stage de « découverte

5

II. La vie en agence.

1. Une agence Monument Historique. Comme je l’ai précisé en introduction, « l’agence BOTTINEAU » est l’agence d’un ACMH. Son nom est issu de son activité qui porte essentiellement sur la restauration des édifices classés au titre des MH (elle a cependant le droit de construire ou rénover n’importe quel bâtiment). Un édifice est protégé au titre des MH lorsque ses qualités architecturales sont reconnues d’utilité public (= la servitude). Une fois le bâtiment classé, les études et travaux seront réalisés par un MOE spécialisé (= ACMH), sous le contrôle du ministère de la culture... Cette chaîne est nécessaire pour la pérennité des édifices dans leur véritable aspect. Ainsi, n’importe qu’elle action sur un bâtiment est précédée d’une recherche historique en archives afin de comprendre l’évolution, les transformations et l’état dans lequel cet édifice nous est parvenu. La différence entre les bâtiments classés et inscrits est à la fois simple et complexe. Simple en théorie mais compliquée dans la pratique puisque chaque édifice est différent. Ce que l’on considère comme bâtiment inscrit aux MH, c’est en fait des bâtiments ayant un intérêt architectural moindre que les édifices classés, mais ayant tout de même un intérêt public. Les classés par contre, sont reconnus comme de grands édifices de par leur histoire architecturale. Un bâtiment peut-être donc classé de différentes manières (charpentes, couverture, maçonnerie...) et pour différentes raisons (raison historique comme la maison du Maréchal Foch à Tarbes, raisons architecturales comme Versailles, raisons techniques comme l’observatoire de Paris...). Le classement s’effectue non seulement pour l’édifice mais aussi pour la parcelle sur laquelle il se trouve. Afin d’inscrire un édifice à l’ISMH, il faut : saisir la DRAC qui constitue un dossier de protection qu’elle présente par la suite à la CRPS. La CRPS rend un avis au préfet de région qui décide ou nom de l’inscription (= arrêté préfectoral). Par la suite, cette même CRPS peut proposer le classement à la CNMH (= arrêté ministériel). Pour monter une agence dans ce domaine, il faut obligatoirement être ACMH. Cette fonction est obtenue à l’issu d’un concours du ministère de la culture (concours ouvert à tout architecte diplômé). C’est seulement à la suite de cela que l’ACMH peut travailler sur un bâtiment classé à l’ISMH (n’importe quel architecte pouvant travailler sur un bâtiment inscrit). Jusqu’à l’année dernière, les ACMH, fonctionnaires de l’Etat, étaient nommés dans des circonscriptions territoriales. Ils étaient donc MOE des travaux sur tous les édifices classés, bénéficiant d’un financement du ministère de la culture, se trouvant dans leur(s) circonscription(s). Depuis l’année 2008, cette disposition a disparue : les ACMH répondent désormais à des concours lancés par les collectivités ou par des propriétaires privés, sur des édifices classés. Etant donné le lourd passé architectural français, il est facilement imaginable de voir la quantité de travail demandée à ces agences, afin de répondre à la demande de sauvegarde des édifices ; tous plus importants les uns que les autres. Pour assumer cette lourde charge, l’agence se divise donc en plusieurs membres. Celle où j’ai travaillé, était composée de l’ACMH (M. BOTTINEAU), de cinq architectes spécialisés MH (ayant tous fait l’école de Chaillot : Colette, Julie, Nathalie, Jérôme et Judicaël), d’une dessinatrice (Roseline) et de deux secrétaires (Anne-Marie pour tout ce qui est comptabilité et Aicha pour tout ce qui est administration des chantiers). Dans cette division, il faut savoir que l’ACMH vérifie tout ce

Page 6: Stage de « découverte » en agence.huguesbothier.free.fr/Site_Hugues_Bothier/Ecrits/Rapport_de_stage... · Rapport de Stage de 3ème année du cycle Licence. Stage de « découverte

6

qui est effectué ; c’est d’ailleurs son seul nom qui apparaît sur les différents documents produits par l’agence (plans...). Il s’occupe aussi de trouver les nouveaux chantiers, de gérer son agence et fait, en général, une visite par mois sur chaque chantier ; ou plus en cas de problème. Le reste du temps, les chantiers sont gérés par deux architectes de l’agence : Colette et Nathalie (chacune ayant un département issu de l’ancienne division de travail énoncée plus haut : La Moselle (57) pour Nathalie et le Bas-Rhin (67) pour Colette). En plus des chantiers, ces deux architectes travaillent à l’agence au même titre que les autres : ils peuvent donc dessiner les projets, travailler sur les E.P., les P.A.T., les P.C....

2. Comment monter un projet ? Comme je l’ai déjà stipulé précédemment, les agences MH vont maintenant à la recherche de leurs chantiers et y répondent par le biais de concours. Les appels de candidature sont organisés par le MOA public (conseil régional, commune, communauté de commune...). Cette étape n’est cependant pas obligatoire : si un MOA privé à une préférence pour un architecte (MH !), il peut directement lui faire appel. Dans le cadre de monuments appartenants à l’Etat ou à une ville, il peut y avoir plusieurs types de MOA : la DRAC, le conseil régional, la communauté de commune ou encore des sociétés de gestion de patrimoine (exemple à Strasbourg de Habitation moderne : la ville paie les travaux mais c’est cette société qui les gère). Ces différents organismes interviennent sur les édifices qui leurs appartiennent. Une fois l’agence choisie, celle-ci réalise une étude préalable (pour les bâtiments classés) ou un avant projet (pour les bâtiments inscrits) afin d’estimer de manière concrète les travaux à réaliser par le MO. Cette EP est donc un bilan général de tous les travaux à réaliser sur le bâtiment. Elle implique un relevé précis, sur place, afin de bien voir l’état des combles, les éventuelles infiltrations d’eau... Une fois terminée, l’EP (ou l’avant projet) est présenté(e) à la maîtrise d’ouvrage. Celle-ci décide alors, avec les conseils de l’ACMH, les travaux qui vont être réalisés : tout d’un coup ? Une partie (= une tranche ferme)? Plusieurs parties (= une tranche ferme et plusieurs tranches conditionnelles) ?... Par la suite, commence alors le travail du DCE ou du PAT (dans le cas d’un bâtiment classé, il n’y a pas de PC mais une autorisation de travaux spécifique). C’est à partir de ce dossier que les entreprises vont pouvoir répondre à l’appel d’offre concernant le chantier. En effet, ce dossier contient toutes les modifications souhaitées par la maîtrise d’ouvrage et l’architecte, suivant la liste des travaux prévus. Chaque entreprise reçoit donc un dossier concernant son lot, à l’intérieur duquel il complète le tableau envoyé par l’agence ; tableau sur lequel est inscrit chaque quantité de matériaux prévus... Ensuite, l’entreprise renvoie son chiffrage et le MO fait son choix dans celles qui ont répondues ! Les entreprises choisies et le dossier bouclé, le chantier peut maintenant commencer ! Pour vous donner un ordre d’idée, l’agence BOTTINEAU a réalisée 6 EP et 12 PAT durant l’année 2008 et il y a encore 20 EP et 16 PAT qui sont en cours. D’autre part, l’agence totalise, depuis sa création (en 2002), environ 50 chantiers dans 4 départements plus la Belgique (dont, pour l’année 2008, 9 chantiers en Moselle et 8 dans le Bas-Rhin ; toujours issus de l’ancienne attribution des circonscriptions territoriales !).

Page 7: Stage de « découverte » en agence.huguesbothier.free.fr/Site_Hugues_Bothier/Ecrits/Rapport_de_stage... · Rapport de Stage de 3ème année du cycle Licence. Stage de « découverte

7

3. Les différents rôles de l’architecte. L’architecte MH ou ordinaire, n’est pas celui qui confectionne seulement des plans. Son travail est beaucoup plus diversifié. Il est vrai qu’au stade de l’avant projet, de l’EP etc.…. il réalise essentiellement des plans. Mais, pour parler des MH, le travail est autant ciblé à l’extérieur qu’à l’intérieur des bâtiments ; la réfection de façade est donc aussi chose courante. Décider d’une chose est facile, mais il faut aussi pouvoir la réaliser ; dans le cadre des monuments historiques, il s’agit essentiellement de rénovation impliquant des contraintes dues au site qui sont parfois très handicapantes.

Exemple avec cet échafaudage permettant d’accéder au château construit sur un pic rocheux.

Après avoir parlé avec l’un des architectes de l’agence sur la rénovation qu’il faisait des ponts couverts de Strasbourg, il m’a expliqué comment rendre possible le travail sur les murs dont une partie est sous l’eau. Ils ont pour cela du imaginer une technique leur permettant de repousser l’eau afin de travailler au sec :

L’entreprise fait couler des sacs de sable en les empilant les uns sur les autres, créant ainsi une barrière étanche. Une fois celle-ci mise en place, il suffit donc de pomper l’eau de manière régulière afin de libérer l’espace pour

travailler. L’installation de chantier et la sécurité des personnes qui y travaillent sont donc des préoccupations que l’architecte prend en compte avant le début du chantier !

Page 8: Stage de « découverte » en agence.huguesbothier.free.fr/Site_Hugues_Bothier/Ecrits/Rapport_de_stage... · Rapport de Stage de 3ème année du cycle Licence. Stage de « découverte

8

D’un point de vue légal, il doit aussi faire les démarches (administratives...) concernant le projet. Il s’assure également que les entreprises ont bien remplis leurs obligations réglementaires (exemple : occupation de la voierie...). Dans le cadre des MH, un autre travail intervient aussi dans le projet : la recherche historique. En effet, travaillant sur des bâtiments possédant déjà une histoire et un passé, l’architecte se doit de garder l’état d’esprit du lieu. Afin de bien remplir sa mission et ce sans doutes ou décisions hâtives, il doit donc réaliser tout un travail en archives afin de s’approprier le bâtiment comme on s’approprierait un site avant de construire dessus. Le chantier commencé, l’architecte a encore beaucoup de travail. En plus des différents problèmes techniques ou des complications diverses dues aux intempéries (fortes pluies entraînant un éboulement...) ou même à des vols, l’architecte agit sur le chantier en véritable chef d’orchestre. Il doit constamment gérer les retards empêchant l’entreprise suivante de commencer dans les délais (ex : le menuisier ne peut poser ses fenêtres que si la maçonnerie a été reprise...).

4. Mon travail au sein de l’agence. A part quelques photocopies et un classement d’archives des documents de l’agence (docs de fabricants...), mon travail était réellement porté sur l’architecture même. En effet, malgré le peu de connaissances à ce niveau d’étude, j’ai quand même pu servir de « petite main » aux différents architectes suivant leurs besoins. Ainsi, j’ai essentiellement travaillé sur informatique afin de vérifier, modifier ou même de concevoir certains travaux. J’ai également suivi certaines réunions durant lesquelles les architectes rendent compte de l’avancement du projet, dont ils sont responsables, auprès de l’ACMH. A la fin de celles-ci, durant lesquelles les problèmes éventuels sont résolus, ils établissent les nouvelles priorités afin de continuer le travail. Parmi elles, j’ai notamment assisté à la réunion annuelle de l’agence (mon premier jour en plus !), durant laquelle l’ACMH donne les résultats de l’année passée, tient au courant de l’avancement des différents travaux en cours et surtout, annonce les nouveaux projets.

a. Vérification et modifications de travaux. Afin de faire gagner du temps aux architectes, il m’est arrivé à plusieurs reprises de vérifier des documents à envoyer au MO... Je me souviens surtout de ce dossier Word à transformer au format « pdf » alors qu’il se composait de A4 et A3 placés les uns à la suite des autres avec une mise en page qui changeait suivant les feuilles. Cette alternance fut très problématique ce qui m’a valu d’y passer plusieurs heures... Dans le même registre, j’ai eu à changer du texte sur des planches déjà faites puis à les enregistrer à nouveau au format « pdf » ; ce format de fichier est très courant sur les ordinateurs donc très utilisé pour des échanges de données. Ces textes étaient la dénomination de lots en rapport avec un plan : si un lot était dissocié d’un autre, il fallait donc le rajouter à la suite.

Page 9: Stage de « découverte » en agence.huguesbothier.free.fr/Site_Hugues_Bothier/Ecrits/Rapport_de_stage... · Rapport de Stage de 3ème année du cycle Licence. Stage de « découverte

9

La légende se situe en haut à droite de la planche. Elle est composée des lots regroupant tous les travaux à effectuer sur le bâtiment. Chaque travail a un numéro qui lui correspond et qui est répertorié à son emplacement,

sur cette même planche.

Durant une de mes tournées de chantiers, j’ai aussi pu participer à une recherche en archives ; nous étions à Strasbourg, aux archives de la DRAC. Cette recherche concernait la pharmacie du cerf qui se trouve juste en face de la cathédrale de Strasbourg (il s’agit de la plus vielle pharmacie de France : elle est répertoriée comme pharmacie depuis le XIIIème siècle et vient d’être rachetée par la ville afin d’en faire un espace d’accueil touristique). Après avoir réservé notre droit d’entrée, nous avons eu accès aux archives avec un responsable. Nous recherchions des gravures ou photographies nous permettant de restituer l’état de peintures intérieures qui se sont dégradées à cause d’infiltrations ou encore, nous voulions des informations sur les façades.

b. Conceptions et réalisations diverses.

Après quelques rappels sur AutoCad, j’ai pu travailler sur de la conception. Mon travail était surtout de redessiner quelque chose à partir d’une image mise en fond de plan. Ainsi, j’ai redessiné des personnages, des canons... afin d’illustrer, par exemple, l’utilisation de remparts :

Page 10: Stage de « découverte » en agence.huguesbothier.free.fr/Site_Hugues_Bothier/Ecrits/Rapport_de_stage... · Rapport de Stage de 3ème année du cycle Licence. Stage de « découverte

10

Ou encore, le contour de la voirie de l’église d’Arlon (en Belgique) afin de savoir jusqu’à quel endroit on pourrait rapprocher un camion-grue :

Apparaît aussi sur ce dessin l’emplacement d’une cave (en rouge) afin de ne pas positionner la grue dessus ! Sur ce même projet, j’ai aussi effectué des recherches sur Internet afin de savoir quelle était la hauteur maximale qu’un camion grue pouvait atteindre. Il fallait pouvoir monter à environ 90m afin d’inspecter la flèche du clocher. La plus grande grue montant « seulement » à 75m,

Page 11: Stage de « découverte » en agence.huguesbothier.free.fr/Site_Hugues_Bothier/Ecrits/Rapport_de_stage... · Rapport de Stage de 3ème année du cycle Licence. Stage de « découverte

11

l’inspection se fera donc par alpiniste et sera constituée d’un relevé photographique très détaillé puisque l’ACMH ne pourra pas voir, de lui-même, l’état de la flèche ! D’autre part, je me suis vu confier la tâche du dessin d’une grille de protection du puits du village de Boersch (en Alsace).

Photo du puits. Ce puits est exceptionnel du fait qu’il possède trois poulies avec deux seaux à chaque poulie !

Une fois le dessin de la grille, l’espacement et la dimension des barres... choisit, j’ai du imaginer le système de fixation de cette protection sur la maçonnerie ainsi qu’un système de trappe permettant la descente d’un seau à

partir duquel le puits sera éclairé.

Page 12: Stage de « découverte » en agence.huguesbothier.free.fr/Site_Hugues_Bothier/Ecrits/Rapport_de_stage... · Rapport de Stage de 3ème année du cycle Licence. Stage de « découverte

12

En restant sur l’informatique, et grâce à ma connaissance du logiciel « Photoshop », j’ai également été chargé d’une tâche assez importante : réaliser des fiches concours servant de références pour une candidature en vue d’un projet de réhabilitation. Pendant plusieurs jours, j’ai donc essayé différentes présentations afin de remplir au mieux l’A2 que je devais rendre. Pour cela, j’ai récupéré des photos de chantiers antérieurs… suivant les prescriptions de l’ACMH.

Page 13: Stage de « découverte » en agence.huguesbothier.free.fr/Site_Hugues_Bothier/Ecrits/Rapport_de_stage... · Rapport de Stage de 3ème année du cycle Licence. Stage de « découverte

13

Page 14: Stage de « découverte » en agence.huguesbothier.free.fr/Site_Hugues_Bothier/Ecrits/Rapport_de_stage... · Rapport de Stage de 3ème année du cycle Licence. Stage de « découverte

14

Enfin, durant le temps passé à l’agence, j’ai aussi exploré un autre aspect du métier d’architecte : les chiffrages. Cette partie est importante pour le MOA. Il faut donc la réaliser avec attention afin de répondre au mieux aux besoins. Ainsi, alors que des travaux sont en cours sur l’église, le maire du village nous a demandé de lui faire un devis de réparation des vitraux. Pour faire ce calcul, je me suis inspiré d’un autre dossier identique. L’opération est simple : il suffit de multiplier le prix de l’échafaudage (au mètre carré) par la surface à échafauder (intérieur et extérieur !). A ceci, on ajoute le prix de rénovation des vitraux (réseaux compris) ainsi que la pose de protections grillagées (également calculé au mètre carré). Remarque : Comme l’Alsace était Allemande sous le concordat, les édifices religieux appartiennent toujours à l’Etat (pour les cathédrales qui abritent encore un siège épiscopale ; car s’il disparaît, ce n’est plus une cathédrale !), aux communes pour les Eglises et au conseil presbytéral pour les Eglises protestantes. C’est donc c’est trois parties qui entretiennent les édifices religieux qui leurs correspondent.

c. Culture. Dans les quelques temps libre que j’avais à l’agence, je me suis aussi instruit en lisant différents ouvrages techniques. Profitant ainsi de mon classement d’archives, j’ai regardé des livres sur, par exemple, toutes les couvertures traditionnelles, la maçonnerie, les vitraux... Grâce à eux, j’ai beaucoup appris ; d’autant plus que sur les chantiers j’ai souvent retrouvé l’application même de certains schémas explicatifs contenus dans ces livres. J’ai ainsi pu faire, à de nombreuses reprises, le parallèle entre la théorie et la pratique (parallèle non réalisable à l’école). D’autre part, afin d’anticiper les tournées de chantiers, je me suis plongé dans tous les dossiers des bâtiments que j’allais visiter. Par cette démarche, j’ai donc pu voir de nombreux(ses) EP, PAT... à des stades différents. Pour compléter ces papiers et me faire une idée plus précise des bâtiments que j’allais voir, j’ai aussi regardé les nombreuses photos d’avancement des chantiers. J’étais donc un minimum au courant de ce qui s’y faisait et pourquoi ! Durant tout ce mois de septembre, j’ai passé environ 80% de mon temps en agence. C’est ainsi que j’ai découvert le métier d’architecte qui se traduit par le dessin, la conception, la recherche... Cependant, lorsque je fais une rétrospective, ce n’est pas les 80% du temps passé à Paris dans les bureaux dont je me souviens, mais les 20% de chantiers. En effet, ce sont ces visites qui ont été les plus enrichissantes.

Page 15: Stage de « découverte » en agence.huguesbothier.free.fr/Site_Hugues_Bothier/Ecrits/Rapport_de_stage... · Rapport de Stage de 3ème année du cycle Licence. Stage de « découverte

15

III. Les chantiers. La vie sur les chantiers est une mine d’informations pour les étudiants en architecture. Où pouvons-nous trouver des personnes plus qualifiées pour nous expliquer ce que les ouvriers y font ?! Durant mon stage, j’ai eu la chance de faire trois tournées de chantier, d’une durée de deux jours chacun. Durant celles-ci, j’ai donc pu voir l’application du travail réalisé en agence. Comble de perfection, j’ai revisité certains chantiers après deux semaines d’intervalle. J’ai donc pu voir de manière concrète l’avancement des travaux suivant les directives données, la fois précédente, par l’architecte ! Chaque tournée est définie par avance par l’architecte responsable, pour l’agence, du département. Le programme est alors très dense pour un timing plutôt serré. En effet, les différentes entreprises ou personnes sont convoquées à un certain horaire sur leur chantier, il faut donc arriver à l’heure malgré les déplacements dans tout le département… La visite de chaque chantier s’effectue toute les deux semaines minimum. Durant celle-ci, l’architecte convie un certain nombre de personnes tel que le propriétaire, le prêtre référent (s’il s’agit d’édifice religieux), le maire (s’il s’agit d’édifices publics)... mais il convie aussi le responsable de chantier (= le conducteur de travaux) de chaque entreprise afin de faire le bilan sur place. Ces rendez-vous sont important car ils permettent à l’architecte de voir par lui même l’avancement des travaux (en général, l’entreprise envoie des photos entre deux visites...) mais surtout, il permet de coordonner toutes les équipes suivant les délais. Il arrive parfois que certaines entreprises aient besoin d’un ajustement concernant des travaux mal réalisés... Cette deuxième partie serait beaucoup trop importante si je relatais tout ce que j’ai pu apprendre sur ces chantiers. Elle se composera donc de deux sous parties en rapport avec les deux tournées : la première dans le département de la Moselle et l’autre dans celui du Bas-Rhin (effectuées à deux reprises mais avec certaines modifications dans les visites).

1. En Moselle. Ce département, ainsi que celui du Bas-Rhin, contient beaucoup d’édifices MH. Il s’agit de châteaux forts, de palais, de citadelles... qui appartiennent autant à l’Etat qu’à des propriétaires privés. La majorité des bâtiments que j’ai visité sont des édifices religieux (catholiques ou protestants ; à cause de l’influence Allemande!). J’ai ainsi eu la chance de monter sur la cathédrale de Metz afin de voir la rénovation des couvertures des travées sud ainsi que la restauration de statues ou de vitraux.

Vue de la cathédrale de Metz : couleur jaune due à la pierre locale : pierre de jaumont (un calcaire).

Page 16: Stage de « découverte » en agence.huguesbothier.free.fr/Site_Hugues_Bothier/Ecrits/Rapport_de_stage... · Rapport de Stage de 3ème année du cycle Licence. Stage de « découverte

16

Pose de la pièce de faîtage et restauration Restauration de la maçonnerie des vitraux. de la couverture en cuivre. Un deuxième chantier est également en cours aux abords de la cathédrale : il s’agit des grilles de protection :

Reprise de la maçonnerie et réparation des grilles en atelier. Validation de la nouvelle couleur avec l’architecte. Toujours dans les édifices religieux, j’ai pu assister à la réception des travaux de l’Eglise St Eucaire (Metz) après une rénovation de la sacristie et de la couverture.

Peinture de la sacristie avec les boiseries. Epis de faîtage dessiné par l’architecte et le couvreur.

Page 17: Stage de « découverte » en agence.huguesbothier.free.fr/Site_Hugues_Bothier/Ecrits/Rapport_de_stage... · Rapport de Stage de 3ème année du cycle Licence. Stage de « découverte

17

Sur cette toiture, nous pouvons voir une pose des ardoises « façon vieille Allemande ». Ce type de couverture est typique de la région : ce sont des ardoises très épaisses, qui sont posées de manière inclinée suivant la pente, les vents... D’autre part, je tenais aussi à vous montrer ce magnifique travail effectué sur le nymphée de Gorze. Situé au fond du jardin, il est constitué d’un escalier monumental, maintenant restitué, entouré de six niches sculptées. Le travail consiste à faire renaître l’escalier et à remplacer les morceaux manquants ou abîmés des sculptures (après des recherches en archives).

Escalier avant et après intervention.

Rénovation des statues suivant des La proposition de rénovation présentée est faite en terre photos antérieures. (parties plus sombres) afin que l’architecte la valide ; après avoir vérifié l’inclinaison de la tête, les proportions...

Assèchement des murs avec de la pulpe Dessin prévisionnel des gardes corps. de cellulose. La peinture est choisie, sur place, avec le directeur du lieu.

Page 18: Stage de « découverte » en agence.huguesbothier.free.fr/Site_Hugues_Bothier/Ecrits/Rapport_de_stage... · Rapport de Stage de 3ème année du cycle Licence. Stage de « découverte

18

Pour finir cette première série de visites, j’ai pu assister à un chantier de restauration d’une citadelle Vauban à Bitche.

Après une réhabilitation du corps de garde et de la chapelle (qui ont été bétonnés par les allemands pendant la seconde guerre mondiale), la ville investit de manière régulière dans la consolidation des remparts. Cette rénovation, de maçonnerie, est courante dans les MH. Elle consiste à localiser les blocs en mauvais état, à réparer la cause des dégâts (infiltrations d’eau dus aux joints...), à ancrer des pierres (par goujonnage) ou encore à changer des blocs.

Les blocs de pierre sont d’abord enlevés ; La maçonnerie purgée, les blocs rejointés, ceux qui restent sont étayés. Ont peut maintenant remettre les nouvelles pierres

Après avoir percé la pierre avec des forets d’1m50, on enfonce un tige filetée métallique (pour que sa adhère mieux) dans le trou, que l‘on remplit ensuite avec un mortier de scellement très liquide.

Récipient pour couler le mortier.

Page 19: Stage de « découverte » en agence.huguesbothier.free.fr/Site_Hugues_Bothier/Ecrits/Rapport_de_stage... · Rapport de Stage de 3ème année du cycle Licence. Stage de « découverte

19

Dans la rénovation de maçonnerie / pierre de taille, un élément est important à respecter : la couleur des pierres ! Ainsi, quand une pierre rouge est à changer, ce sera fait de la même couleur, même si toutes celles autour sont jaunes, blanches... La couleur sera en plus choisie au plus proche de la teinte d’origine, ce qui pose certains problèmes d’approvisionnement et aussi de structure. En effet, chaque pierre ayant sa propre porosité, le fait de la fermer empêcherait l’évaporation qui se ferait alors par les pierres anciennes adjacentes ; ce qui accélèrerait leur dégradation.

Cette première tournée de chantier fut assez impressionnante car j’ai pu voir de près des grands monuments de l’architecture : cathédrale, citadelle Vauban… Et en apprendre beaucoup, surtout en maçonnerie /pierre de taille. Cependant, la deuxième ne fut pas moins intéressante tant au niveau des bâtiments visités qu’au niveau du savoir acquis. Ainsi, j’ai pu approfondir ma connaissance en maçonnerie / pierre de taille et en charpente, grâce à des édifices toujours plus impressionnants et chargés d’histoire.

2. Dans le Bas-Rhin. C’est donc deux semaines plus tard que j’ai pu me rendre à Strasbourg pour d’autres visites de chantiers. J’ai notamment assisté à un extraordinaire travail de charpente sur une église protestante à Strasbourg (en Alsace on n’appelle pas cela un temple !): l’église Sainte Aurélie. Soucieux de faire des petits travaux de rénovation, la communauté protestante a eu des surprises quant à l’état de sa couverture :

Voici des coupes de poutres réalisées sur la charpente : une énorme partie des poutres étaient rongées, de l’intérieur, par les insectes. Pour contrer ce problème qui s’applique à presque toutes les extrémités des arbalétriers, l’équipe de couverture / charpente a due réaliser un énorme travail. D’un côté du bâtiment,

Page 20: Stage de « découverte » en agence.huguesbothier.free.fr/Site_Hugues_Bothier/Ecrits/Rapport_de_stage... · Rapport de Stage de 3ème année du cycle Licence. Stage de « découverte

20

c’était plutôt simple : les morceaux pourris et rongés ont été sciés sur environ 60 cm, puis remplacés par d’autre.

Une fois les parties abîmées enlevées, la L’entrait étant abîmé, des pièces neuves lui sont accolées. ferme est taillée en biais (= embrèvement) Un étrier métallique permet d’assembler ces différentes puis un nouveau morceau est collé dessus. pièces en les reliant par des tiges filetées. Par contre, quand ils sont passés de l’autre côté, les ouvriers ont eu de grosses complications. En effet, sur l’autre façade, les sablières étaient encore plus pourries ce qui a entraîné un tassement de 5 cm de toute la charpente !

Zoom sur la sablière. Système de vérin mis en place pour rehausser toute la charpente. A cela s’ajoute un problème de maçonnerie avec des porte-à-faux démesurés alors que les blocs de pierre ne sont plus attachés à la charpente.

Les blocs étaient attachés aux entraits à l’aide d’équerres métalliques. Le bois étant complètement rongé, s’ajoute donc un problème de maçonnerie.

Page 21: Stage de « découverte » en agence.huguesbothier.free.fr/Site_Hugues_Bothier/Ecrits/Rapport_de_stage... · Rapport de Stage de 3ème année du cycle Licence. Stage de « découverte

21

Ce problème sera donc résolu par un ancrage de la maçonnerie, à l’aide d’agrafes suivi d’un changement des pièces de charpente.

Les visites dans ce département ont surtout concerné deux gros chantiers de maçonnerie / pierre de taille. Il s’agit de deux anciennes forteresses. La première, celle de Heiligenstein, était une consolidation du donjon. Monté sur un piton rocheux nécessitant un échafaudage monumental (vu précédemment), ce donjon fait les frais de consolidation de maçonnerie. On appelle aussi cela : cristallisation, car le but est de figer l’édifice dans l’état actuel mais de manière sécuritaire (il faut donc attacher les blocs de pierre… afin de garder l’aspect de ruine).

N’ayant pas de problèmes de compréhension sur ce chantier, j’en ai surtout profité pour essayer de remonter l’histoire très mouvementée de l’édifice. Pour le château de Wangenbourg, la tâche était un peu plus difficile. En effet, après plusieurs séries de cristallisations, s’achève bientôt le chantier de cette ancienne forteresse appartenant à un évêque.

Page 22: Stage de « découverte » en agence.huguesbothier.free.fr/Site_Hugues_Bothier/Ecrits/Rapport_de_stage... · Rapport de Stage de 3ème année du cycle Licence. Stage de « découverte

22

Le travail concernait le mur sud et la courtine de cet ensemble fortifié. Outre les problèmes de maçonnerie traditionnels (purger certaines pierres, blocs à changer, reprise des joints à la « chaux batardée »…), s’ajoute aussi des problèmes d’ancrage de blocs au niveau des baies. Effectivement, pour former l’arc de décharge, les pierres sont clavées. L’ensemble ayant bougé, il faut donc les ancrer dans le reste de la maçonnerie afin qu’elles ne tombent pas.

En tête de mur, s’ajoute aussi un problème d’étanchéité. Il est vrai que l’eau est le principal ennemi de la maçonnerie. La pierre peut la supporter tant qu’elle est en façade mais Les principaux désordres surviennent lorsque l’eau pénètre au cœur de la construction.

Dans les MH, cette étanchéité doit, bien entendu, être cachée. Il existe donc un système afin que la maçonnerie soit préservée ainsi que l’aspect global de la construction, tel que :

Etanchéité en tête de mur. Pose de la maçonnerie. Résultat final. Remarque : au niveau des baies, une pente suffit pour l’évacuation de l’eau.

Tiges d’ancrage.

Maçonnerie à fixer.

Page 23: Stage de « découverte » en agence.huguesbothier.free.fr/Site_Hugues_Bothier/Ecrits/Rapport_de_stage... · Rapport de Stage de 3ème année du cycle Licence. Stage de « découverte

23

Alors que le chantier se termine, un autre projet voit le jour : en effet, le maire de la ville voulant utiliser ce château emblématique afin d’y réaliser des concerts et autres, il fallait trouver l’emplacement pour mettre une scène. Le seul endroit possible est situé dans un angle, sur des anciennes ruines actuellement enfouies. Il faut donc, après accord des responsables de l’archéologie, des MH… du lieu, vérifier si se sera possible et surtout : mettre aux normes de sécurité. Il se trouve que sur l’emplacement choisi, il existe un vide donnant sur l’extérieur du château. Pour des raisons de sécurité, il faut donc mettre une protection d’un mètre de haut à cet endroit. La solution retenue est celle du garde corps métallique très fin, après avoir redescendu le mur. Je pense que le fait de remonter la partie de cette brèche à un mètre du sol, aurait aussi pu être réalisé. D’après moi, ça se serait mieux fondu dans le décor du lieu ; mais ce n’était pas comme ça quand nous sommes arrivés sur le chantier !

Etat actuel. Ce qui va être réalisé. Ma proposition. Dans d’autres domaines, j’ai assisté à quelques chantiers à Strasbourg comme : la Chambre de Commerce et de l’Industrie (CCI), le palais Rohan ou encore l’Hôtel de ville. Pour la CCI, je suis arrivé en fin de chantier. Les travaux ont d’abord concerné la couverture et la maçonnerie (avec la sculpture de certains blocs) avant de s’attaquer à ce que j’ai vu : la peinture de décors et la pose de menuiseries. Ainsi, j’ai observé les moyens de fixation bois / pierre pour les fenêtres… que l’on observe dans les livres ou dans les cours !

Avant Après La fenêtre posée et la maçonnerie reprise, on pose un joint souple (du sillicone) afin de permettre le travail du bois sans laisser passer l’air. Ce joint est ensuite patiné à la couleur de la maçonnerie. Dans le même style de chantier, il y avait le palais Rohan, ancien palais de la famille du même nom, qui est situé entre la cathédrale et l’Ill (= rivière).

Joint

Page 24: Stage de « découverte » en agence.huguesbothier.free.fr/Site_Hugues_Bothier/Ecrits/Rapport_de_stage... · Rapport de Stage de 3ème année du cycle Licence. Stage de « découverte

24

Le travail à réaliser concernait la façade sur l’Ill (rivière). Les ouvriers déposent les menuiseries des fenêtres, les réparent en atelier, les reposent et les repeignent sur place. Pour finir, ils leur appliquent la dorure. J’avoue avoir plus profité du lieu en lui-même et pas trop du chantier pour observer ce somptueux hôtel particulier entre « cour et jardin ».

Avant la repose des menuiseries. Après le travail en atelier. Pour finir nos visites, nous avons passé une journée entière à l’Hôtel de ville de Strasbourg. Le travail ne concerne pas des travaux de maçonnerie, de couverture… mais une mise aux normes des installations techniques. En effet, en tant qu’ERP, l’Hôtel de ville doit se mettre aux normes concernant toutes les réglementations surtout pour la SSI (ce qui nous concerne). Cet édifice est composé de différentes parties d’époques différentes, ce qui pose des problèmes différents suivant les espaces. En effet, il existe dans ce vieux bâtiment des parties neuves mais aussi des parties très anciennes. Il est donc facilement imaginable de mettre des portes coupes feu dans les bureaux récents, mais moins dans des salons XVIIIème .

Voici un exemple de deux types de pièces que l’on trouve au sein de l’Hôtel de Ville...

Protection plastique.

Page 25: Stage de « découverte » en agence.huguesbothier.free.fr/Site_Hugues_Bothier/Ecrits/Rapport_de_stage... · Rapport de Stage de 3ème année du cycle Licence. Stage de « découverte

25

Pour mener à bien ce projet et surtout pour être sûr d’être aux normes, les architectes de l’agence se font aider par un bureau d’étude de sécurité incendie. Ces derniers leurs donnent donc toutes les réglementations et les architectes décident alors des portes à changer, des fenêtres à modifier (pour le désenfumage…), des DI à poser… Toutes ces modifications sont extrêmement complexes dans le cadre de boiseries anciennes comme dans le cas de salons de réception luxueux… lorsqu’il faut mettre, par exemple, des fermetures automatiques sur les portes classées (ventouses, rails...)! Ce n’est donc qu’après un relevé précis de chaque porte, de chaque cage d’escalier, de chaque couloir… que la décision de conserver ou non telle porte, est prise. Ainsi, une solution différente est trouvée à chaque problème. Par exemple, plutôt que de mettre des rails de fermeture sur des portes classées, la solution retenue, en cas de nécessité absolue, sera un système de pivot ; déjà très contraignant pour ces vieilles portes assez fines! Une autre solution est possible : recouper les espaces en surface de moins de 300 m² puisque, dans cette configuration, il n’y a pas besoin de trappe de désenfumage.

Photographie d’un pivot : il faut quand même des portes assez épaisses pour pouvoir le mettre en place. Les cages d’escaliers sont aussi un souci majeur. En effet, en cas d’incendie, elles doivent être désenfumées par des panneaux qui s’ouvrent automatiquement en cas d’alarme. Ces panneaux, souvent situés dans des couloirs, doivent être placés à au moins deux mètres du sol, pour une meilleure sécurité. Le choix de l’emplacement est donc souvent difficile, surtout lorsque les tailles des ouvertures sont importantes (1m² minimum).

Dans le cas de cet escalier, la fenêtre située en haut à gauche ne peut être utilisée pour le désenfumage (car elle n’est pas suffisamment haute par rapport au dernier palier). Il faut donc se rabattre sur celle de droite. Le problème est que si l’on supprime les deux carreaux du haut pour faire les battants, on est à moins de 1m² de surface ouverte. Si on prend aussi le troisième carreau, on est à moins de 2m du sol...

Page 26: Stage de « découverte » en agence.huguesbothier.free.fr/Site_Hugues_Bothier/Ecrits/Rapport_de_stage... · Rapport de Stage de 3ème année du cycle Licence. Stage de « découverte

26

Dans le cadre des restaurations des MH, il est fréquent de ne pas trouver de solutions dans ce type de problèmes. Pour être en accord avec les règlementations, les architectes proposent alors des mesures compensatoires aux autorités chargées de la sécurité incendie. Ils pourront, par exemple, faire deux ouvertures là où une seule est nécessaire : deux de 90 cm² dans le même couloir, plutôt qu’une seule de 1m² minimum (réglementaire !), afin de ne pas trop abîmer les menuiseries… Les chantiers sont définitivement le meilleur terrain d’apprentissage pour notre profession. Le travail en agence n’a pas de raison d’exister sans cette projection du chantier. On comprend effectivement comment les autodidactes se formaient du temps où les écoles d’architecture n’existaient pas ! Leurs visites de chantiers ajoutées aux voyages à l’étranger étaient largement suffisantes et nécessaire à la conception architecturale !

Page 27: Stage de « découverte » en agence.huguesbothier.free.fr/Site_Hugues_Bothier/Ecrits/Rapport_de_stage... · Rapport de Stage de 3ème année du cycle Licence. Stage de « découverte

27

IV. Conclusion. Mon stage dans l’agence Bottineau fut pour moi très enrichissant. J’ai ainsi pu découvrir de manière concrète le métier d’architecte qui s’applique à ce type d’édifices, mais aussi à l’architecture moderne et contemporaine. Le fait d’avoir passé du temps à l’agence, comme sur les chantiers, m’a donné la possibilité d’explorer tous les aspects de la profession. De plus, les chantiers (très diversifiés) m’ont permis de voir l’essentiel du travail de restauration ; surtout en maçonnerie / pierre de taille et en couverture / charpente. C’est sur ces lieux remplis de mémoires que je me suis vraiment rendu compte de l’importance de l’architecte dans toutes les étapes du projet, et de son rôle à jouer dans la sauvegarde du patrimoine. Son action est celle d’un Homme qui travaille avec passion pour que ces bâtiments traversent encore de nombreux siècles. Ce temps passé en agence fut pour moi une démonstration de ce que Victor Hugo écrit dans Notre Dame de Paris, « L'architecture est le grand livre de l'humanité, l'expression principale de l'homme à ses divers états de développement, soit comme force, soit comme intelligence.»

Page 28: Stage de « découverte » en agence.huguesbothier.free.fr/Site_Hugues_Bothier/Ecrits/Rapport_de_stage... · Rapport de Stage de 3ème année du cycle Licence. Stage de « découverte

28

V. Abréviations. MH = Monuments Historiques. ACMH = Architecte en Chef des Monuments Historiques. ISMH = Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques. CLMH = CLassé Monument Historique. DRAC = Direction Régionale des Affaires Culturelles. CRPS = Commission régionale du Patrimoine et des Sites. DPLG = Diplômé Par Le Gouvernement. MOA public = Maîtrise d’Ouvrage public : commune, communauté de communes... MOA privé = Maîtrise d’Ouvrage privé : propriétaires privés, associations... MOP = Maître d’Ouvrage Public. MOE = Maître d’œuvre. DCE = Dossier de Consultation des Entreprises. EP = Etude Préalable. PAT = Projet Architectural et Technique. POS = Plan d’Occupation des Sols. PC = Permis de Construire. CCI = Chambre de Commerce et de l’Industrie. SSI = Sécurité Secours Incendie. ERP = Etablissement Recevant du Public. DI = Détection Incendies.