Spécial vacances 2015

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T emps de vacance, ou temps des vacances ? En y songeant, mille images viennent à l’esprit de cha- cun. Le mot de vacance, à lui seul, me semble un terme délicieux, presque une gourmandise. Ou du moins l’une de ces gourmandises qui vous encouragent à la rêverie, la méditation, comme le rocher sous le soleil couchant, le chant d’un oiseau, les repas que l’on aime à partager, les saveurs enfin. Le mot de vacance incline au senti- ment de l’enfance, bien entendu, mais pas d’une façon régressive : archaïque plutôt. Quelque chose qui n’est pas terminé, qui se construira plus tard – on ne sait pas quand, mais faut-il tout savoir ? Un espace en partie vide, une idée de vertige qui nous fait peur et que l’on est heureux pourtant d’apprivoiser. Pendant les vacances, on peut le temps du plaisir, sans aller trop loin, tisser avec les autres – tous les autres, c’est-à-dire à la fois ceux que l’on aime et ceux que l’on croise et que jamais on ne reverra – des relations d’un genre inédit. Mère de famille, je ne peux m’empê- cher de penser aux vacances autre- ment que sous la forme d’un temps d’unicité, par contraste avec la multi- tude des contraintes et des tâches que l’on doit accomplir quand les enfants vous sollicitent et que la vie profes- sionnelle, pourtant, suit son cours. En été, nous pouvons nous consacrer qu’à une seule chose à la fois, plutôt que de passer d’une obligation à une autre, puis à une autre encore. Il fau- drait alors parler de jeu, du jeu avec les instants, avec les êtres. Les vacances permettent les imprévus, le glissement des programmes que l’on se donne, au début d’une journée, que l’on res- pecte et qui soudain nous emmènent ailleurs. Je savoure en été le plaisir de me lever relativement tôt, de goûter de longues journées qui s’étirent, tout ce temps qui s’annonce et m’offre un sentiment de plus grande liberté. Partir de la grâce C’est affronter le vide, un champ des possibles et ce vide sidéral qui peut faire peur. On peut être mal à l’aise, au moins au début, parce que ce n’est pas si facile de vivre la gratuité de l’ins- tant, surtout si cette gratuité nous fait plaisir, si elle est bonne. La marche en montagne aide à vivre cette gratuité, mais d’autres paysages le permettent. En y réfléchissant, je crois que les protestants n’arrêtent pas de parler de la grâce mais ce n’est pas naturel pour eux. Dans la culture protestante, et réformée en particulier, nous avons l’idée que chacun doit faire quelque chose d’utile à partir de cette grâce. Accepter de passer des vacances à ne rien faire, c’est affronter le risque de la culpabilité : je pourrais lire des livres qui m’aideront à réfléchir plutôt qu’un roman, construire un projet plutôt que de contempler un paysage, mais en même temps, si j’ose dire, une telle expérience m’apprend le sens de l’accueil et me signifie que j’ai le droit de vivre sans justifier de ma vie. C’est plus que fondamental, c’est salutaire. Les relations sociales changent de couleur : on échange trois mots sur une place de marché, deux sourires à la terrasse d’un café, rien n’est là-bas comme ici. Les fonctions du père et de la mère non plus. Les ajustements d’autorité se font d’une autre manière : on offre des ouvertures en n’ayant pas l’impression de déchoir. Sur un plan spirituel, enfin, les vacances sont un temps qui me per- met de laisser la place au regard de miséricorde, de tendresse, de réconci- liation que Dieu pose sur nous. En tant qu’aumônière d’hôpital, je bénéficie de la possibilité de prendre un mois de congé. C’est exceptionnel aujourd’hui ; c’est une chance, parce que la rupture avec le rythme quotidien se fait de façon beaucoup plus franche, elle autorise une mise au point sur nos rêves que nous n’avons pas pu faire au cours de l’année. Sœur Myriam recommande de « détendre l’arc ». C’est une image que j’aime parce que je crois que nos regards souvent sont trop tendus. Se donner le droit de vivre sans but me semble essentiel. Je sais que les camps de vacances proposent des projets, ce qui est excellent. Mais même dans ces cadres-là, même quand on propose des lectures bibliques, le texte peut être abordé d’une manière gratuite. En va- cances, on peut mener notre vie de foi, quel que soit notre âge, et oser parler de ce dont on ne parle pas d’habitude. On s’expose au regard de Dieu. Le temps des vacances est celui de la joie.PROPOS RECUEILLIS PAR FRÉDÉRICK CASADESUS SPÉCIAL VACANCES 2015 Les EEUdF sont une association reconnue d’utilité publique et membre du Scoutisme Français EEUdF - 15, rue Klock 92110 Clichy - Tél : 01 42 70 52 20 - Courriel : [email protected] Vivre l’aventure grandeur nature S’engager Grandir Agir pour les autres Découvrir la Bible Inscrivez votre enfant aux Éclaireuses et Éclaireurs Unionistes de France et offrez-lui une belle occasion de vivre en groupe dans la nature. www.eeudf.org ! Se donner le droit de vivre sans but Pour Nicole Fabre, pasteure EPUdF, les vacances sont là pour occuper un espace en partie vide, être confronté à la gratuité du temps, sans avoir à se justifier. Détendre l’arc et intégrer une rupture dans notre vie. Les vacances, un temps d’unicité où se glissent des imprévus © GOODLUZ/THINKSTOCK 8

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Trois pages d'idées pour préparer vos vacances et celles de vos enfants et petits-enfants.

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T emps de vacance, ou temps des vacances  ? En y songeant, mille images viennent à l’esprit de cha-

cun. Le mot de vacance, à lui seul, me semble un terme délicieux, presque une gourmandise. Ou du moins l’une de ces gourmandises qui vous encouragent à la rêverie, la méditation, comme le rocher sous le soleil couchant, le chant d’un oiseau, les repas que l’on aime à partager, les saveurs enfin.

Le mot de vacance incline au senti-ment de l’enfance, bien entendu, mais pas d’une façon régressive : archaïque plutôt. Quelque chose qui n’est pas terminé, qui se construira plus tard – on ne sait pas quand, mais faut-il tout savoir ? Un espace en partie vide, une idée de vertige qui nous fait peur et que l’on est heureux pourtant d’apprivoiser. Pendant les vacances, on peut le temps du plaisir, sans aller trop loin, tisser avec les autres – tous les autres, c’est-à-dire à la fois ceux que l’on aime et ceux que l’on croise et que jamais on ne reverra – des relations d’un genre inédit.

Mère de famille, je ne peux m’empê-cher de penser aux vacances autre-ment que sous la forme d’un temps d’unicité, par contraste avec la multi-tude des contraintes et des tâches que l’on doit accomplir quand les enfants vous sollicitent et que la vie profes-sionnelle, pourtant, suit son cours.

En été, nous pouvons nous consacrer qu’à une seule chose à la fois, plutôt que de passer d’une obligation à une autre, puis à une autre encore. Il fau-drait alors parler de jeu, du jeu avec les instants, avec les êtres. Les vacances permettent les imprévus, le glissement des programmes que l’on se donne, au début d’une journée, que l’on res-pecte et qui soudain nous emmènent ailleurs. Je savoure en été le plaisir de me lever relativement tôt, de goûter de longues journées qui s’étirent, tout ce temps qui s’annonce et m’offre un sentiment de plus grande liberté.

Partir de la grâceC’est affronter le vide, un champ des

possibles et ce vide sidéral qui peut faire peur. On peut être mal à l’aise, au moins au début, parce que ce n’est pas si facile de vivre la gratuité de l’ins-tant, surtout si cette gratuité nous fait plaisir, si elle est bonne. La marche en montagne aide à vivre cette gratuité, mais d’autres paysages le permettent. En y réfléchissant, je crois que les protestants n’arrêtent pas de parler de la grâce mais ce n’est pas naturel pour eux. Dans la culture protestante, et réformée en particulier, nous avons l’idée que chacun doit faire quelque chose d’utile à partir de cette grâce. Accepter de passer des vacances à

ne rien faire, c’est affronter le risque de la culpabilité : je pourrais lire des livres qui m’aideront à réfléchir plutôt qu’un roman, construire un projet plutôt que de contempler un paysage, mais en même temps, si j’ose dire, une telle expérience m’apprend le sens de l’accueil et me signifie que j’ai le droit de vivre sans justifier de ma vie. C’est plus que fondamental, c’est salutaire.

Les relations sociales changent de couleur : on échange trois mots sur une place de marché, deux sourires à la terrasse d’un café, rien n’est là-bas comme ici. Les fonctions du père et de la mère non plus. Les ajustements d’autorité se font d’une autre manière : on offre des ouvertures en n’ayant pas l’impression de déchoir.

Sur un plan spirituel, enfin, les vacances sont un temps qui me per-met de laisser la place au regard de miséricorde, de tendresse, de réconci-liation que Dieu pose sur nous. En tant qu’aumônière d’hôpital, je bénéficie de la possibilité de prendre un mois de congé. C’est exceptionnel aujourd’hui ; c’est une chance, parce que la rupture avec le rythme quotidien se fait de façon beaucoup plus franche, elle autorise une mise au point sur nos rêves que nous n’avons pas pu faire au cours de l’année.

Sœur Myriam recommande de

«  détendre l’arc ». C’est une image que j’aime parce que je crois que nos regards souvent sont trop tendus. Se donner le droit de vivre sans but me semble essentiel. Je sais que les camps de vacances proposent des projets, ce qui est excellent. Mais même dans ces cadres-là, même quand on propose des lectures bibliques, le texte peut être abordé d’une manière gratuite. En va-cances, on peut mener notre vie de foi, quel que soit notre âge, et oser parler de ce dont on ne parle pas d’habitude. On s’expose au regard de Dieu. Le temps des vacances est celui de la joie.•

PROPOS RECUEILLIS PARFRÉDÉRICK CASADESUS

SPÉCIAL VACANCES 2015

Les EEUdF sont une association reconnue d’utilité publique et membre du Scoutisme FrançaisEEUdF - 15, rue Klock 92110 Clichy - Tél : 01 42 70 52 20 - Courriel : [email protected]

Vivre l’aventure grandeur nature

S’engagerGrandir Agir pour les autresDécouvrir la Bible

Inscrivez votre enfant aux Éclaireuses et Éclaireurs Unionistes de France et

offrez-lui une belle occasion de vivre en groupe dans la

nature.www.eeudf.org

!

Se donner le droit de vivre sans butPour Nicole Fabre, pasteure EPUdF, les vacances sont là pour occuper un espace en partie vide, être confronté à la gratuité du temps, sans avoir à se justifier. Détendre l’arc et intégrer une rupture dans notre vie.

Les vacances, un temps d’unicité où se glissent des imprévus

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9RÉFORME NO 3558 • 24 AVRIL 2014 SPÉCIAL VACANCES 2015Au programme

VOILE, RANDONNÉE, TOURISME, VIE SPIRITUELLE…

culture, dialogue et spiritualité

... crée ta chanson chante-la ta chanson...

Au Château du Liebfrauenberg / Alsace

du jeudi 27 août au dimanche 30 août 2015

2 2 0 rue du c hâ t e a u • 6 7 3 6 0 Goe rs dorf Té l : 0 3 8 8 0 9 3 1 2 1 • Fa x : 0 3 8 8 0 9 4 6 4 9 w w w . l i eb f r au en b er g .c o m • c o n t ac t@ l i eb f r au e n b er g .c o m

4ème Europe Spirit Songwriting Seminar Atelier européen d’écriture de chansons

Prix du stage en pension complète à partir de 220 €Tarif étudiant 170 €

Pas besoin d’être un expert ! Un peu de musicalité et une grande envie de composer et d’écrire des chansons suffira. Nous travaillons selon le principe learning by doing, apprentissage par la pratique avec une équipe internationale de musiciens professionnels et des studios d’enregistrement . Contact : Pasteur Sören LENZ

culture, dialogue et spiritualité

Stage Clown Je porte la vie d’un autre en moi !?

Viens et découvres le Clown en toi !

Au Château du Liebfrauenberg / Alsace

du jeudi 16 juillet au dimanche 19 juillet 2015

2 2 0 rue du c hâ t e a u • 6 7 3 6 0 Goe rs dorf Té l : 0 3 8 8 0 9 3 1 2 1 • Fa x : 0 3 8 8 0 9 4 6 4 9 w w w . l i eb f r au en b er g .c o m • c o n t ac t@ l i eb f r au e n b er g .c o m

Pour toutes les personnes curieuses et étant intéressées par une démarche spirituelle originale. Pas d’expérience particulière requise. (Il ne faut pas avoir peur du nez rouge) Contact : Pasteur Sören LENZ

Prix du stage en pension complète à partir de 354 €

Campd’été

international

Vous avez plus de 18 ans ?Vous êtes disponible pendant 1 mois cet été

pour une activité bénévole ?Partagez une expérience enrichissante dans un groupe aux cultures et nationalités différentes

Une immersion unique pour favoriser le changement de regard sur le handicap, la maladie mentale et les personnes âgées dépendantes

SES

SIONS

Du 1er au 30 juin Du 1er au 31 juillet Du 1er au 31 août

Rejoignez-nous surfacebook.com/fondationjohnbost

Renseignement et inscriptionsur www.johnbost.orgEmail : [email protected]

BÉNÉVOLAT

Séjour « Solos » en BretagneCélibataires de 25 à 45 ans - 4 au 10 juilletPresqu’île de Quiberon - Relais de l’OcéanFace à la plage, jardin et piscine chauffée.

Fondation La Cause - 01 39 70 60 52 - www.lacause.org

Page 3: Spécial vacances 2015

SPÉCIAL VACANCES 2015 RÉFORME NO 3607 • 30 AVRIL 201510

En Alsace, au coeur du Parc Naturel des Vosges du Nord

Ouvert toute l’année, notre Centre de vacances accueille prioritairement des personnes handicapées avec leur

famille ou leur accompagnateur, mais aussi toute personne désireuse de se ressourcer dans un cadre exceptionnel.

découvertesrencontres

détente

Centre de Vacances Adapté Théodore Monod 9 Chemin du Laeger- 67290 ERCKARTSWILLER

Tél : 03 88 01 47 10Contact : www.vacances-sonnenhof.org

La différence est notre richesse !

Insertion 2015 .indd 1 13/04/2015 16:48

BP 30, 47901 AGEN Cedex 9Tél. : 05 62 24 26 90Fax : 05 31 60 18 [email protected] le catalogue juniors enfants/ados et la brochure Château de Peyreguilhot. Agrément JS de l’association 0470CV0232 Agrément Chèques Vacances ANCV

SPORT DE 6 À 17 ANSDes vacances en pleine nature avec des activités variées. Sur place : piscine et terrain de tennis. Équitation, canoë-kayak, escalade, spéléologie, VTT, tennis. Départs collectifs de Paris, Bordeaux, Toulouse. Partages autour de la Bible.Dates : du 5 au 12 juillet (8 jrs), du 5 au 19 juillet (15 jrs), du12 au 19 juillet (8 jrs)Âges : 6/12 ans, 12/15 ans, 15/18 ansLieu : vallée de l’Aveyron, Saint-Antonin-Noble-Val (82)Tarifs : séjours à partir de 372 € (8 jrs) et 567 € (15 jrs)

VACANCES EN FAMILLEDomaine de vacances de Peyreguilhot : une propriété de 26 ha de bois et de prairie. Chambres d’hôte, gîtes, mobil home, bungalow, camping ****. Piscine, espace aquatique. Temps de partage chaque matin.Dates : juillet et aoûtLieu : château de Peyreguilhot, vallée du Lot, 47260 LaparadeTarifs : en fonction de la formule choisie

VACANCES SOLODes séjours adaptés au rythme et aux attentes des ceux qui souhaitent se retrouver dans une ambiance conviviale et décontractée. Partages bibliques quotidiens. Plusieurs formules d’hébergement : pension, location, camping.Dates : juillet et aoûtÂges : 25/40 ans, 40/55 ans, plus de 55 ansLieu : château de Peyreguilhot, vallée du Lot, 47260 LaparadeTarifs : en fonction de la formule choisie

Davantage d’informations sur www.cbov.ch

ou en contactant Benjamin Corbaz, coordinateur du camp au + 41 21 331 56 48

Avec Les Compagnons de Saint François Mouvement œcuménique international

Route Nationale en Franche-Comté du 15 au 22 juillet matin

de Lepuix-Gy à Ronchamp Frais 170 € + adhésion 20 €

+ voyage A&R

Route Internationale en Grande-Bretagne

du 28 juillet au 6 août matin région du Yorkshire

Frais 170 € + adhésion 20 € + voyage A&R

Renseignements : 04 57 09 93 03 – www.cdsf.org

www.cbov.ch

votre camp intergénérationnel

L’aventure du Camp Biblique Œcuménique de Vaumarcus (en Suisse, en surplomb du lac de Neuchâtel) continue de plus belle ! C’est l’histoire de Hagar, Sara et Abraham, dans le livre de la Genèse, qui guidera la semaine de camp du 5 au 11 juillet 2015.

Ouverture, partage intergénérationnel et interconfessionnel, réflexion, rires, délire et détente. Une recette qui fonctionne encore et toujours, entre autres grâce à une palette d’ateliers en tous genres (théâtre, écriture, gravure, cuisine, peinture, sport, etc.) et à une belle brochette d’animateurs.

Que vous ayez de 4 à 104 ans (oui, oui, le lieu est suffisamment aménagé pour tout le monde !), que votre budget s’élève de 230 à 400 €, c’est avec joie que toute l’équipe d’animation vous attend déjà à l’horizon.

Bienvenue à chacune et chacun pour vivre cette semaine tous ensemble là-haut, sur la colline magique de Vaumarcus.