SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET …

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UNIVERSITÉ D’ANTANANARIVO Domaine : SCIENCES DE LA SOCIÉTÉ Mention : ÉCONOMIE Grade : LICENCE Parcours : Économie Générale Mémoire de fin d’étude pour l’obtention du diplôme de Licence en Science Économie Par : ANDRIANOVONA Tantely Narindra Numéro d’examen : 96 Date de soutenance : 20 Février 2018 Encadreur: Dr RAVELOSON ANDRIAMIHAJA Harimisa Promotion : MAMIRATRA Date de dépôt: 05 Février 2018 SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET DÉVELOPPEMENT (Dans les pays en développement)

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UNIVERSITÉ D’ANTANANARIVO

Domaine : SCIENCES DE LA SOCIÉTÉ

Mention : ÉCONOMIE

Grade : LICENCE

Parcours : Économie Générale

Mémoire de fin d’étude pour l’obtention du diplôme de

Licence en Science Économie

Par : ANDRIANOVONA Tantely Narindra

Numéro d’examen : 96

Date de soutenance : 20 Février 2018

Encadreur: Dr RAVELOSON ANDRIAMIHAJA Harimisa

Promotion : MAMIRATRA

Date de dépôt: 05 Février 2018

SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR

AGRICOLE ET DÉVELOPPEMENT (Dans les pays en développement)

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REMERCIEMENTS

«Mon fils, sois attentif à ma sagesse, Prête l’oreille à mon intelligence »

Proverbes 5 : 1

-Pour l’exécution de cette étude, je tiens à remercier tout d’abord DIEU TOUT PUISSANT,

qui m’a toujours aidé chaque jour et chaque nuit à la préparation de cette étude et qui nous a

réunis en ce moment même. Je remercie :

- Monsieur RAMANOELINA Panja Armand René, Professeur Titulaire et Président de

l’Université d’Antananarivo qui a assuré la bonne continuité de cette Année Universitaire

2016-2017

- Monsieur RAKOTO David Olivaniaina, Maître de Conférences et Doyen de la Faculté de

Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie de l’Université d’Antananarivo pour la bonne

organisation sur l’alternance éducative entre ces départements.

- Monsieur RAMAROMANANA Andriamahefazafy Fanomezantsoa, Chef de Département

de l’Economie, pour ses déterminations à développer ce département

- Monsieur RAVELOSON ANDRIAMIHAJA Harimisa, notre Encadreur pédagogique, pour

ses conseils, sa volonté à assurer la suivie et la bonne fin de la présente étude

- Ma famille qui m’a soutenu matériellement aussi que moralement pour la préparation de

cette étude

- Tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à la conclusion de la présente étude.

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i

SOMMAIRE

INTRODUCTION……………………………………………………………………………………………..

PARTIE I : PRÉSENTATION ET ESSENCE DU SECTEUR AGRICOLE……………….......

CHAPITRE I : LE RÔLE DE L'AGRICULTURE SUR LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE

ET LE DEVELOPPEMENT D’UN PAYS………………………………................................

1-Définition et concepts ………………………………………………………………………...

2-Agriculture au service du reste de l’économie………………………………………………..

3- Relation entre : Agriculture et croissance économique………………………………………

CHAPITRE II : LE ROLE DES INVESTISSEMENTS ET DES POLITIQUES DANS LE

SECTEUR AGRICOLE SUR LA CROISSANCE ET LE DEVELOPPEMENT

ECONOMIQUE…………………………………………………………………………………

1-Investissement dans l’agriculture……………………………………………………………..

2-L’ agriculture et les politiques agricoles dans les PED……………………………………….

PARTIE II : ETAT DES LIEUX SUR LA SPECIALISATION DANS LE SECTEUR

AGRICOLE DES PED………………………………………………………………………….

CHAPITRE III : L’EXPERIENCE DES PRINCIPAUX PAYS EN VOIE DE

DEVELOPPEMENT SUR LA SPECIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE……..

1. Différent études de cas des PED…………………………………………………………….

2. Echec de la spécialisation du Secteur agricole………………………………………………

CHAPITRE IV : FAIBLESSES DE LA SPECIALISATION DU SECTEUR AGRICOLE ET

SOLUTIONS PROPOSEES…………………………………………………………………….

1. Faiblesses de la sur spécialisation dans le secteur agricole………………………………….

2. Solution proposées…………………………………………………………………………..

CONCLUSION……………………………………………………………………………….

BIBLIOGRAPHIE……………………………………………………………………………

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LISTES DES FIGURES :

Figure 1: Cercle vicieux de la pauvreté et du sous-développement, du côté de l’offre……….

Figure 2: Cercle vicieux de la pauvreté et du sous-développement, du côté de la demande….

Figure 3 : Les dépenses publiques pour l’agriculture sont les plus faibles dans les pays à

vocation agricole alors que la part de l’agriculture dans le PIB y est la plus élevée…………..

Figure 4 : Taux de croissance de l’agriculture dans les pays subsahariens par rapport à

l’objectif de 6 pourcent du PDDAA, 2007……………………………………………………..

Figure 5 : Pays consacrant plus de 10 pourcent de leurs dépenses nationales à l’agriculture…

Figure 6 : Pauvreté urbaine et rurale au Ghana………………………………………………..

Figure 7 : Pauvreté urbaine et rurale en chine…………………………………………………

Figure 8 : Pauvreté urbaine et rurale en Inde………………………………………………….

Figure 9 : Evolution de la structure de l’emploi, 2005-2012, en pourcentage de la population

active occupée………………………………………………………………………………….

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LISTE DES TABLEAUX :

Tableau 1 : Part du Brésil dans les exportations mondiales………………………………..

Tableau 2 : Structure de l’emploi par branche d’activité en 2010…………………………

43

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LISTE DES ANNEXES :

Annexe 1-a: Processus du PDDA…………………………………………………………….

Annexe 1-b : Domaine d’intervention………………………………………………………...

Annexe 2 : Dépenses agricole en 2010………………………………………………………..

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ABREVIATIONS :

ASS : Afrique Sub-saharienne

CI : Commerce International

BM : Banque Mondial

ENSOMD : Enquête National sur le Suivi des Objectifs du Millénaire pour le Développement

à Madagascar

EPM : Enquête Périodique auprès des Ménages

FAO : Food and Agriculture Organisation

FMI : Fonds Monétaire International

INRA : Institut National de Réforme Agraire

INSTAT : Institut National de la STATistique

MO : Mains d’ouvres

NEPAD : Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique

OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economiques

ONG : Organisation non gouvernementale

OMD : Objectif des Millénaire de Développement

ODD : Objectif de Développement Durable

PAS : Plan d’Ajustement Structurel

PD : Pays Développées

PED : Pays en Développement

PIB : Produit Intérieur Brute

PNDA : Plans Nationaux de Développement Agricole

PNMR : Plan Nationaux du Monde Rural

PDDAA : Programme Détaillé pour le Développement de l’Agriculture Africaine

SA : Secteur Agricole

SAU : Surface Agricole Utile

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INTRODUCTION

Le monde connaît actuellement de profonds changements et il a besoin de l'agriculture

pour dessiner son avenir. En effet, l’agriculture occupe une place majeure dans les sociétés

humaines. Intervenant à de très nombreux niveaux (nourriture, bien être, territoires, échanges

internationaux, emploi, ressources énergétiques, rapport à la nature, équilibres sociaux...)

toutes ces composantes font de l'agriculture un poids lourd de l'économie mondiale et un

facteur de premier plan dans l'évolution de l'humanité.

Quand on parle du secteur agricole, on se focalise surtout sur le mot « Agriculture »

qui est un ensemble des activités dont la fonction est de produire un revenu financier du plan

économique. Le secteur agricole a une grande importance économique et sociale à

Madagascar, 80 des ménages travaillent encore dans ce secteur et s’élève à 89 dans les

zones rurales1, il génère environ 26 de la totalité de la PIB. Ce secteur est dominé par 2,5

millions de petites exploitations familiales dont la plupart associent l’élevage et la culture

(souvent centrée sur le riz) avec une taille moyenne des exploitations de moins de 1,2 hectare.

Au cours des 20 dernières années, le nombre d’exploitation agricole malgache a augmenté de

60. Le recensement agricole2 mené en 2005 estimait environ que 5.416.395 de producteurs

malgaches produisent environ 6.920.395 tonnes/an de riz, maïs, manioc,...

Les arguments prônant l’utilisation des pouvoirs et le potentiel de croissance du

secteur agricole pour la réduction de la pauvreté le plus concentrée dans le milieu rural, mais

également pour sauvegarder la sécurité alimentaire du pays et en tant que moteurs de la

croissance et de développement dans les pays à vocation agricole. Une utilisation efficace

exige l’adaptation des plans d’action3 aux types de pays et aux contextes nationaux et

régionaux.

De nombreux pays dont les taux de croissance agricole étaient relativement élevés ont

vu leur pauvreté rurale se réduire substantiellement: le Vietnam, par une réforme agraire et

une libéralisation des échanges et des prix; la Moldavie, par une distribution du sol; le

Bangladesh, par une augmentation des revenus agricoles et ruraux non agricoles résultant de

nouvelles technologies; et l’Ouganda, par des réformes économiques et un boom subséquent

dans la production de café. L’agriculture a également été la clé de la réduction massive et sans

1 INSTAT, 2011. Enquête périodique auprès des Ménages 2010. Ministère de l’Economie et de l’Industrie. 2 Recensement agricole 2004-2005, DSI-MAEP. Banque mondiale. 3 Plan d’action mise en œuvre par l’Etat pour le développement du secteur agricole selon les pays en question.

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précédent de la pauvreté rurale en Chine et du déclin à long terme, plus lent mais tout de

même substantiel, qu’a connu l’Inde. Le Ghana, quant à lui, s’adjuge la plus grande

contribution en Afrique subsaharienne en réduction de la pauvreté rurale dans les 20 dernières

années4.

Toutefois, à l’exception de certains succès convaincants de la contribution potentielle

significative de la croissance agricole au développement économique global, une combinaison

des défaillances de marché et de pauvres environnements politiques dans beaucoup de pays en

voie de développement a conduit aux échecs des stratégies de développement basées sur

l’agriculture. Cela à cause de partis pris politiques défavorables au secteur agricole et de sous-

investissements, aggravés par de mauvais placements et la négligence de certains bailleurs de

fonds. De plus, le refus de libéraliser le commerce agricole ou de réduire les subventions

agricoles nationales dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement

économiques (OCDE) se traduit par des prix bas sur le marché mondial des produits agricoles,

rendant l’agriculture moins profitable pour les pays en voie de développement et réduisant les

investissements privés et publics dans l’agriculture.

Toutefois, dans certains pays, la pauvreté rurale n’a pas reculé, malgré la croissance

agricole: par exemple, en Bolivie et au Brésil, la croissance agricole s’est concentrée dans un

secteur dynamique et orienté vers l’exploitation de très grandes fermes. Dans d’autres pays, le

recul de la pauvreté rurale n’était pas lié à l’agriculture, comme dans les cas du Salvador et du

Népal, où la pauvreté rurale a chuté principalement grâce à la hausse des revenus non

agricoles. De nouvelles opportunités d’exploiter ce potentiel émergent aujourd’hui, en même

temps, toutefois, que de nouveaux défis, consistant particulièrement à poursuivre une

approche de la croissance agricole qui est axée sur les petits producteurs et qui réconcilie les

fonctions économique, sociale et environnementale de l’agriculture.

Par conséquent, faut-il-que les PED se spécialisent dans le secteur agricole pour

arriver à leur développement? Cette question traduit nos principales préoccupations

auxquelles nous essayerons d’apporter des éléments de réponse, tout au long de ce travail, que

nous avons structuré en deux parties :

La première partie qui s’intitule « Présentation et essence du secteur agricole » où

nous allons exposer dans le premier chapitre le rôle de l’agriculture au service du

4 Source : Rapport de développement dans le monde qui s’intitule « l’agriculture au service du développement »Banque Mondiale, 2008.

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développement. Dans ce chapitre seront développées des théories avancées de certains auteurs

importants, selon lesquels l’agriculture joue un rôle important dans la croissance économique

tendant aux développements socio-économiques et environnementaux d’un pays ; en outre, il

contribue dans l’évolution des autres secteurs, comme par exemple, le secteur industriel. Dans

le deuxième chapitre, nous allons examiner le rôle des investissements et des politiques dans

le secteur agricole sur la croissance et le développement économique. Il s’agit ici de

considérer que l’Etat (détenant un rôle majeur sur la création des stratégies politique pour le

développement agricole), les facteurs exogènes, ainsi que le secteur privé participent au

fonctionnement de ces derniers en mettant déjà ainsi leur importante contribution non

négligeable au développement et à la croissance économique du pays.

La deuxième partie qui s’intitule « Etat des lieux sur la spécialisation des PED dans le

secteur agricole.» où nous allons présenter l’expérience des principaux pays les plus

imposants en matière de développement du secteur agricole en premier chapitre. En fait, il

s’agit de confronter la théorie et les résultats par des études de cas concrets. En analysant que

le secteur agricole constitue l’un des moteurs de l’économie nationale, et le principal

pourvoyeur d’emploi, de valeur ajoutée en dépit d’importants investissements réalisés ainsi

que les différentes politiques mises en œuvre par l’Etat (PNDA,…). Dans le deuxième

chapitre, nous allons analyser les enjeux (sur spécialisation) de la préoccupation dans le

secteur agricole des PED. Malgré sa grande importance dans l’économie, certaines mesures

ne sont pas bonnes à prendre, surtout pour le cas de quelques pays moins avancés. Cela

s’explique par le fait que le secteur agricole connait une faiblesse dans différents domaines,

comme la question foncière, la libéralisation du marché, etc. ; et que des différentes

contraintes l’empêchent de promouvoir une croissance.

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PARTIE I : PRÉSENTATION ET ESSENCE

DU SECTEUR AGRICOLE

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Introduction partielle :

Différents auteurs économique mettent en évidence la grandeur et l’importance du

secteur agricole dans une économie en développement. De la pensée des physiocrates5

jusqu’aux écrits des auteurs contemporains, le secteur agricole demeure un pilier important

sur lequel doit s’appuyer tout phase de développement de l’économie. Les historiens font

d'ailleurs remarquer que dans de nombreux pays dits développés d'aujourd'hui, la révolution

agraire a été un préalable à la révolution industrielle. Cette vision justifie la place centrale

qu’occupent principalement l'agriculture et les différents sous-secteurs agricole dans la théorie

du développement.

Dans la littérature économique sur l'analyse de l'impact du secteur agricole sur la

croissance et le développement économique. MELLOR (1970), LEWIS (1955), RANIS et

FEI (1964), pour ne citer que ceux-là, situent le secteur agricole en amont des activités des

autres secteurs de l'économie qui encouragent réellement le développement. Le secteur

agricole doit fournir au reste de l'économie les ressources dont il a besoin pour son

fonctionnement, comme un surplus de capital, de main d’œuvre. La valeur du secteur agricole

est ainsi vouée à la décroissance au fur et à mesure que l'économie croît.

La notion d'une agriculture au service du développement du reste de l'économie,

réservoir de main d'œuvre et de capital à exploiter, recule de plus en plus devant engagement

dans la voie du développement agricole pour lui-même. Mais il faut reconnaitre que

l'agriculture peut parfois être un secteur en tête de l'économie sans être engager au service des

autres secteurs. Un développement du secteur agricole en tant que secteur d'activité dans

l'économie est également un gage d'atteinte d'un niveau de croissance et de développement

économique et permettrait de voir des améliorations de niveau de vie dans le monde rural.

Ainsi, il peut avancer dans son rôle de pourvoyeur de croissance et de développement en tant

que secteur à part entier de l’économie.

5Courant de pensée économique apparu au siècle de lumière XXIIIème siècle. Le plus connu d’entre eux,

F.Quesnay, disait que l’agriculture est créatrice de richesse.

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CHAPITRE I : LE RÔLE DE L'AGRICULTURE SUR LA CROISSANCE

ÉCONOMIQUE ET LE DEVELOPPEMENT D’UN PAYS

Tout d’abord, avant d'exposer plus en détail les différentes approches de l'impact de

l'agriculture sur la croissance de l'économie et le développement d’un pays, il est tout d’abord

important de savoir plus sur les concepts et définitions sur la spécialisation dans le secteur

agricole.

1-Définition et concepts

Quand on parle du secteur agricole, on se focalise surtout sur le mot « Agriculture », c’est

pour cela qu’il faut en savoir plus et principalement sur l’agriculture, mais les autres sous-

secteurs ne doivent pas être négligés.

a) Les économistes et le concept de spécialisation dans le secteur agricole :

Définition de l’Agriculture :

En générale, l’agriculture est l’ « ensemble des activités économique ayant

principalement pour objet la culture des terres, et d’une ensemble des travaux transformant le

milieu naturel pour la production des végétaux et des animaux utiles à l’homme »6.De plus,

les activités d’élevage, de pèche et de chasse sont également pris en compte dedans.

Du point de vue économique, l’agriculture représente un secteur d’activité qui génère

de revenu financier à partir de l’exploitation des terres, de la culture, des animaux, etc. Elle

contribue à la formation du revenu national et emploie de la main d’œuvre. C’est un secteur

qui possède un caractère spécifique pour l’économie d’un pays, il répond au besoin le plus

important de l’être humain comme : l’alimentation (sécurité alimentaire).C’est aussi source de

nombreuses économies externes7 qui ne sont pas valorisées sur un marché, occupe une large

partie de l’espace et joue un rôle important dans l’entretien de cette espace et l’aménagement

du territoire. C’est ce qu’on va voir ci-dessous.

6Dictionnaire Larousse française. 7 Deux biens non marchands tels que l’entretien du paysage.

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7

Concept de spécialisation dans le secteur agricole :

Partant d’abord sur le mot « spécialisation », ce mot désigne l’action de se spécialiser

ou de se cotonner dans une branche spéciale d’étude ou d’activité.se spécialiser dans le

secteur agricole se présente alors comme le fait de prioriser le secteur agricole avant tout autre

secteur. Cette priorisation se traduirait alors par le niveau d’investissement accordé à ce

secteur et au différents politique favorisant se secteur pour qu’il puisse être le moteur de

développement de l’économie en général (surtout pour les PED à vocation agricole).

Selon A Lewis et G Myrdal, le sous-développement des pays sous-développés est dû à

la subsistance de deux secteurs principaux dans l’économie, à savoir, le secteur traditionnel

(secteur agricole) et le secteur moderne (industriel) ; d’où le concept de « dualisme ». Pour

eux, le problème de sous-développement est causé par l’interdépendance qu’il y a entre ces

deux secteurs. En effet, le secteur traditionnel se présente comme un poids à supporter par le

secteur moderne. Pour notre part, notre étude présente, au contraire, que s’est par le

développement, à priori, du secteur agricole qui permet l’industrialisation de l’économie.

Privilégier le secteur agricole serait alors bénéfique pour les PED, au sens où ce dernier

présente des facteurs d’externalités positives par des effets d’entrainement8 sur les autres

secteurs de l’économie. Néanmoins, ceci n’est possible que par l’intermédiaire des gains de

productivités, d’un accroissement de la qualification des mains d’œuvre et suscitant du

progrès technique.

Comme nous allons voir ci-dessous, de nombreux économistes comme Mellor,

Rostow, Marx,… révèlent les cotes positives du secteur agricole. Les raisons pourquoi

intervenir dans le secteur agricole. « C’est dans le secteur agricole que la bataille pour le

développement économique à long terme sera gagner ou perdu » Gunnar Myrdal.

b) Les multiples fonctions de l’agriculture et leurs avantages :

En Europe, la multifonctionnalité de l’agriculture est encore un grand débat actuel.

Néanmoins, selon un document9 établi par le FAO, on peut distinguer 3 fonctions principales

de l’agriculture :

8 L’effet d’entrainement est un mécanisme par lequel la croissance d’un secteur est censée entrainer l’expansion d’autres secteurs de l’économie du fait du poids ou de l’avancée technologique du secteur leader. 9 Multiples fonctions de l’agriculture et des terres : l’analyse, document établi pour la conférence FAO/Pays-Bas

sur « le caractère multifonctionnel de l’agriculture », 12-17 septembre, page 2-3.

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8

-La fonction environnementale : l’agriculture et son utilisation des terres peuvent avoir des

effets bénéfiques ou non sur l’environnement. Ainsi, ce secteur offre des avantages

particuliers dans des différents contextes et différentes régions. L’agriculture de subsistance

restera une activité très importante parce que, elle permet de :

*Renforcer la sécurité alimentaire des populations locales grâce à une production

locale durable et à une économie rurale diversifiée ;

*Diversifier les moyens de subsistance des populations rurales au moyen de ressources

et de produits différents. ;

*Favoriser le renouvellement des ressources naturelles et limiter les risques pour

l’environnement en sauvegardant le patrimoine nature pour l’avenir ;

-La fonction économique : l’agriculture est un facteur très important dans le fonctionnement

et la croissance de l’ensemble de l’économie. Une source de produits pour la consommation et

la transformation au niveau national, et une source de matière première et de produits finis

pour le commerce, et s’étend à l’entretien et l’utilisation durable à plus long terme des

ressources naturelles. Elle a pour but de :

*Contribuer à l’atténuation de la pauvreté et au renforcement de l’économie locale,

*Offrir aux producteurs des possibilités d’exploiter rapidement de nouveaux types de

marchés,

*Encourager la diversification de l’agriculture pour mieux tirer parti des occasions de

renforcer les revenus offerts par les nouveaux débouchés.

-La fonction sociale : La conservation et le dynamisme des collectivités rurales sont

essentiels pour améliorer la qualité de vie des résidents des régions rurales. La capitalisation

des connaissances locales et l’établissement de relation entre sources d’expertise,

d’information sont nécessaires pour assurer l’avenir des collectivités rurales.

c) Rôle de l’agriculture dans le développement économique :

Selon le rapport de la banque mondiale en 2008, l’agriculture contribue au

développement à plusieurs égard et peut travailler avec les autres secteurs afin d’accélérer la

croissance, réduire la pauvreté et préserver l’environnement.

Page 14: SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET …

9

En tant qu’activité économique, elle contribue un moyen de subsistance et fournisseur

de service environnementaux, c’est un facteur d’opportunité d’investissement pour le secteur

privé et un moteur de premier ordre pour l’industrie apparentée et le secteur rural non

agricole. Dans les pays à vocation agricole, elle génère environ 29 du PIB et emploie 65

de la population active. La production agricole est importante pour la sécurité alimentaire car

elle représente une source de revenu pour la majorité des ruraux pauvres. Il est donc important

pour eux d’augmenter et de stabiliser leur production intérieure/locale.

En tant que moyen de subsistance, l’agriculture est le moyen de subsistance de 86 des

ruraux. Dans les PED, 3milliards (environ la moitié de la population mondiale totale) vivent

en zones rurales ; les 2,5 milliards vivent au sein de ménages agriculteur et 1,5 milliard

appartiennent à des ménages de petits paysans. En tant que facteur économique, la priorité

doit être donnée à la mobilisation de l’agriculture en vue de réduire la pauvreté.

En tant que fournisseur des services environnementaux, l’agriculture joue un rôle

important généralement non reconnu à leur juste valeur et non rémunéré comme la fixation

des carbones, la gestion des bassins versants et la conservation de la biodiversité. La gestion

des liens existants entre l’agriculture, la conservation de l’environnement doit faire partie

intégrante d’une agriculture au service du développement.

On voit que ces trois fonctions sont liées entre elles. La multifonctionnalité de

l’agriculture peut s’appliquer à différent niveaux (local, national, régional et national).Ainsi,

cela nous a montré les relations entre le marché, les aspects institutionnels et les aspects

géographiques fondées sur la répartition des ressources, de l’agriculture multifonctionnelle.

La meilleure combinaison de ces fonctions aboutit à une gestion optimale à des fins

économiques, sociales et environnementales, alors on peut dire que le secteur agricole joue un

rôle très important dans le développement du pays. Ces observations soulignent l’importance

des performances de l’agriculture pour le reste de l’économie.

2-Agriculture au service du reste de l’économie

Le secteur agricole génère l’élément central des modèles de développement qui

explique le rôle de l’agriculture sur la croissance, notion de surplus soit en libéralisant plus de

main d’œuvre utile au secteur moderne, et le développement économique d’un pays. Les

physiocrates soutiennent l’idée que le surplus agricole était essentiel pour la bonne santé des

finances publiques et le niveau de l’activité économique.

Page 15: SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET …

10

Trois préoccupations majeures ressortent de la littérature sur le rôle de l’agriculture

dans la croissance et le développement économique :

-les déterminants de la génération d’un surplus dans le secteur agricole à travers des

gains de productivité dus à l’investissement et aux innovations ;

-les différents mécanismes de transfert de ce surplus ;

-l’utilisation de ce surplus pour réaliser le développement industriel via les

investissements publics, lorsque ce surplus est transféré par les taxes ;

Tout d’abord, le développement économique dépend toujours des besoins en capitale

pour le pays en question. Il y a nécessité de capitaux pour la création directe d’emplois non

agricole par la construction d’usines et par l’acquisition de machines. Ces capitaux

proviennent généralement des investissements étrangers, des aides étrangères et des épargnes

nationales. Mais à part cela, différents auteurs distinguaient quelques formes par lesquelles

l’agriculture peut contribuer à la formation de capital. En outre, ils existent différents

mécanismes pour faire passer les ressources créées dans le secteur agricole vers le secteur

industriel. Le cadre de l'analyse se fait généralement à travers un modèle bi-sectoriel.

Formation de capital : Capacité de l’agriculture à fournir un surplus de

capital

Selon MELLOR (1970)10, pour faire passer les ressources créées dans le secteur

agricole vers le secteur industriel, la contribution de l'agriculture à la formation du capital à

travers les mécanismes divers de l’économie peut être résumée en quatre formes : taxation des

bénéfices agricoles, modification des termes de l'échange, compression des investissements

dans l'agriculture, marché rural des biens industriels.

Taxation des bénéfices agricoles : est un moyen de transférer le surplus financier du

secteur agricole vers l'industrie. Au 19e siècle, le Japon (un pays à revenu faible et à

population très dense) a su axer son développement sur le secteur agricole. Le

gouvernement a joué un rôle actif dans l'investissement consacré à l'infrastructure et

aux industries. La mise en place de cette structure fiscale a été centrale. Elle a permis

d'extraire une part du surplus de l'agriculture pour financer l'industrialisation.

10Mellor, J. W. 1976. The Economics of Agricultural Development. Ithaca, NY: Cornell University Press.

Page 16: SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET …

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Termes de l’échange : Une augmentation de la production agricole peut entrainer une

baisse des prix. Cette baisse des prix a pour effet une amélioration du salaire réel dans

le secteur non agricole de telle sorte que le salaire nominal peut y diminuer sans pour

autant affecter le niveau de vie. Les termes de l'échange s'en trouvent modifiés au

détriment de l'agriculture et en faveur des autres secteurs. L'industrie percevra des

profits plus élevés. Ces profits pourraient être utilisés pour la formation du capital ou

pour la consommation dans les secteurs public ou privé. Il est question d'effectuer un

contrôle de prix pour arriver à une augmentation rapide du prix relatif des produits

industriels par rapport aux produits agricoles. Un transfert de valeur de l'agriculture

vers le secteur industriel peut ainsi être observé.

Compression des investissements dans l’agriculture : Même si l'agriculture utilise

parfois les produits issus des autres secteurs, elle a une contribution nette à la

formation du capital dans ces secteurs.

Marché rural des biens industriels : La véritable croissance et le développement

économique dépendent plus de l'expansion du secteur non agricole. Mais les obstacles

à l'expansion de ce secteur proviennent aussi de la faiblesse des bénéfices sur

investissement due à l'étroitesse des marchés. Un accroissement des revenus des

agricultures offre ainsi des débouchés supplémentaires au secteur industriel.

La capacité du secteur agricole à dégager un surplus

Les possibilités de dégager un surplus diffère selon les approches : l’analyse des

étapes de la croissance (ROSTOW), et l’analyse dans l’accumulation primitive du

capital11(K.MARX).

Selon ROSTOW : « ce qui importe plus, c’est de faire en sorte que toutes les

innovations dont on n’a pas encore tiré parti servent à mettre en valeur la terre et les sources

naturel ou il sera possible d’accroitre rapidement la production »12.

Rostow essaie de dire ici que : ce qui permet aux activités agricole de dégager un

surplus nécessaire à la croissance, c’est grâce au progrès technique. L’agriculture doit

permettre à la disposition du secteur moderne une part importante de son revenu excédent, i .e

11C’est l’effet de mettre en en exergue la capacité du secteur primaire à dégager un surplus essentiel à la

croissance. Marx a une répercussion de l’industrie ainsi que sur la création du marché intérieur pour le capital

industriel en Angleterre.

12 W. Arthur Lewis, Les étapes de la croissance économique, un manifeste non communisme.

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ce surplus, où elle doit produire pour servir des marchés plus étendues et augmenter les

capitaux qu’elle est disposée à prêter au secteur moderne de l’économie. Pour que cela puisse

se faire l’agriculture doit mobiliser l’épargne pour constituer un niveau d’investissement, cette

formation de revenus excédentaire constitue le capital nécessaire à la mise en place du secteur

moderne. ROSTOW considère ainsi que le secteur agricole joue le rôle moteur de la

croissance et au développement du pays.

Dans la pensée Marxiste, l’agriculture est soumise au mode de production capitaliste

(fin du XVème et dans les 20 premières années du XVIème siècle, après révolution,

fondement du mode de production capitaliste), i.e., que l’agriculture est exploitée que par but

de ressortir ce surplus pour en faire l’objet du capital accumulé vers d’autres branches comme

l’industrie. Mais en fait pour eux, cela implique que ce mode de production capitaliste domine

toutes sphères de production, la société bourgeoise afin que ces derniers puissent s’épanouir

en matière de : libre concurrence des capitaux, possibilité de transférer le surplus d’une sphère

à une autre, au niveau du profit moyen, etc. À cette époque, l’accumulation primitive du

capital se fait par des vols des biens, l’aliénation frauduleuse des domaines de l’Etat, la

transformation usurpatrice et effectué sous un régime de terrorisme, des propriétés féodales et

collectives des clans en propriété privées modernes. Ceux sont ces méthodes-là qui

bénéficient le capital vers l’agriculture et créèrent pour l’industrie les villes la possibilité de se

procurer des ouvriers sans abris, d’où est né la production capitaliste.

Dans son ouvrage « le Capital »13, Marx considère que la croissance des activités

agricole est une condition préalable à l’apparition du capitaliste industriel. Il explique que les

changements des droits de propriété en Angleterre au XVème siècle a fortement favoriser le

processus d’industrialisation par ces changements de droit de propriété, et le passage d’une

société à un autre est conditionné par le rythme de l’évolution des forces productives. Cela ne

crée en effet qu’immédiatement que des grandes propriétaires foncier. Ainsi, les progrès

techniques constituent une source dynamique de cette évolution de l’organisation sociale,

l’efficacité des grandes exploitations anglaise qui est vraiment impressionnante pour lui.

Ces deux auteurs exposaient une face positive claire du secteur agricole et lui

donnaient un rôle dynamique dans le processus de développement du pays. Une croissance

accélérée n’est pas parvenue de nul, par contre les activités du secteur primaire contribuent

sur les activités essentielles du secteur moteur afin d’assembler leur force pour ce croissance.

13 K.Marx (1919), Le capital, édition populaire (résumés-extraits), Julien Borchardt, 417 pages.

Page 18: SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET …

13

Le dualisme fondateur : l’industrie alimentée au surplus agricole

Selon les historiens de la révolution industrielle, ils ont pu noter la récurrence d’une

certaine logique par laquelle la révolution agricole a précédé la révolution industrielle. Avant

1950, ils affirmaient que la croissance du secteur agricole peut être une cause de la révolution

industrielle et, en 1767, ils affirmaient que la productivité de l’agriculture limite la taille du

secteur industriel, plus se secteur accroit ses produits à un niveau supérieur plus le secteur

industriel se développe. Les premiers éléments de ces analyses se retrouvaient déjà au 18e

siècle. RICARDO (1817) dans The principles of political economy and taxation, a présenté

le plus connu des premiers modèles. Il part de deux hypothèses : présence d'un secteur

agricole à rendements décroissants et existence d'une main d'œuvre sous-employée dans ce

secteur. RICARDO affirme que le secteur industriel peut recruter dans le secteur agricole sans

qu'il y ait une hausse de salaire dans le secteur urbain ou le secteur rural.

En 1950, le secteur agricole a été considéré comme un secteur retardé dans l’économie

disait les économistes, mais à partir de cela devenu un générateur de surplus de main d’œuvre

tel que l’a formalisé LEWIS (en 1955).L’intérêt était porté sur la croissance résultant dans le

secteur non agricole comme l’industrie.

Dans son modèle classique d'économie duale, LEWIS établit, à travers le marché du

travail, un lien entre la main d'œuvre sous-employée et bon marché du secteur agricole et le

niveau de salaire dans le secteur industriel, et a essayé de formaliser les différents mécanismes

à travers lesquels l'excédent de main d'œuvre du secteur agricole est transféré vers le reste de

l'économie. Le secteur industriel ou encore secteur avancé utilise du capital qui peut être

accumulé tandis que le secteur agricole utilise un facteur de production qui ne peut être

accumulé, la Terre. Les travailleurs du secteur agricole ont une productivité faible voire

nulle ; plusieurs employés exercent une activité qui aurait pu l'être par un seul. L'économie

dispose ainsi d'un excédent de main d'œuvre. L'expression « offre illimitée de main d'œuvre »

employée par LEWIS se justifie ainsi par cette abondance de main d'œuvre non qualifiée.

Pour LEWIS (1955), le développement consiste dans la « réduction progressive du secteur

archaïque et le renforcement du secteur moderne ». Bien que le surplus de main d'œuvre soit

observé aussi bien dans le secteur traditionnel que dans le secteur moderne. En ce sens qu'une

partie de la main d'œuvre peut y être extraite sans que la production agricole n'en subisse, les

travailleurs restant n'auront qu'à augmenter leur volume de travail.

Page 19: SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET …

14

Mais à part cela, le secteur moderne va embaucher dans le secteur de subsistance le

surplus de main d’œuvre grâce à un salaire un peu plus élevé mais qui reste tout de même

faible. Il continuera à embaucher tant que la productivité marginale des travailleurs est

supérieure au salaire. Un profit sera ainsi dégagé. Et après ce profit sera réinvesti par les

capitalistes, ce qui accroîtra la productivité marginale et permettra d'entamer une nouvelle

embauche. Ce cycle exposé par LEWIS se poursuivra jusqu'à l'égalisation du salaire et de la

productivité marginale des travailleurs. Il en résultera en fin de compte que tout le surplus de

main d'œuvre du secteur de subsistance sera absorbé par le secteur moderne. Alors cette

baisse conséquente de la main d'œuvre dans le secteur de subsistance y entraînera une hausse

des salaires. De même, dans le secteur moderne, les salaires vont s'élever.

Ce modèle de LEWIS met l'accent sur la part croissante des profits dans le revenu

national, liée à la progression du secteur capitaliste. Ce qui nous ramène au fait que l'élévation

du taux d'investissement permet une croissance et développement rapide.

La capacité du secteur agricole à fournir une main d’œuvre

potentiel

D’après le modèle de LEWIS14qui a ouvert la voie à d’autres modèles, en particulier

celui de FEI et RANIS (1964).Ils vont montrer qu'en transférant le surplus de main d'œuvre de

l'agriculture vers l'industrie, l'économie peut complètement se développer ou pas, ils ont

trouvé quelques limites, et vont alors modifier et améliorer certaines hypothèses du modèle de

LEWIS.

D’après eux, le processus de développement dépend des relations qu’entretiennent les

deux secteurs moderne et traditionnel. La croissance de la productivité agricole devient le

mécanisme qui permet une réallocation continue du travail de l’agriculture vers l’industrie.

FEI et RANIS expliquent que le transfert d’un travailleur du secteur subsistance au secteur

moderne permet de dégager un surplus agricole, ce qui peut être ensuite investit dans le

secteur moderne. Mais en effet, la libération de la main d’œuvre par le secteur agricole est un

facteur insuffisant car la croissance de la productivité reste une condition préalable. Le secteur

industriel à elle seule ne pourra pas absorber l’excédent de la main d’œuvre au début du

processus de développement. Il y a alors « chômage urbaine ».

14W. Arthur Lewis : Pionnier de l’économie du développement, chronique ONU, Mars 2008.

Page 20: SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET …

15

Le modèle de LEWIS n’a pas pris en compte l’utilisation des ressources dans le

fonctionnement des échanges intersectoriels15 de bien. Hors dans la plupart des PED, des

ressources non négligeables en travail et capital sont absorbés dans les activités de stockage

de transport et de commercialisation pour mettre à la disposition des consommateurs urbains

les surplus commercialisable des produits agricoles. Ces fuites très importantes de surplus

dans la commercialisation ne sont pas prises en compte dans le modèle dual. Par conséquent,

le simple transfert intersectoriel de main d’œuvre n’est pas plus le seul facteur justifiant le

potentiel de la croissance.

On voie ainsi que le secteur agricole est considéré comme un secteur pas plus que les

autres, qui a pour rôle uniquement au service des autres secteurs de l’économie à partir d’une

création des ressources nécessaires à ces secteurs pour atteindre le développement global du

pays. Cependant, on y voit que le secteur agricole s’y intègre difficilement. Mais en fait, son

rôle est d’amorcer le développement global de l’économie et de plus en plus en ce temps il est

placé comme un secteur principal dont il faut emmener un développement en tant que secteur

d’activité propre.

3- Relation entre : Agriculture et croissance économique

La croissance économique a pour objectif d’accumuler du capital qui ne connait pas de

limite, et de franchir le seuil de pauvreté dans les PED. Selon François RERROUX16, « la

croissance économique comme l’augmentation soutenue à long terme d’un indicateur de

dimension, pour une nation, la production globale net au terme réel. ». La croissance

économique est pour lui l’accroissement de la quantité des biens et services produits dans un

pays au cours d’une période.

15 A travers le marché, les transferts des ressources et de produits se mettent en place entre le secteur moderne et

le secteur traditionnel sans que cela absorbe ni le capital ni le travail. 16 Perroux F. (1969), L’économie du XX siècle, Paris, PUF.

Page 21: SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET …

16

L’accumulation du capital joue un rôle fondamental dans tout processus de croissance

et de développement de l’ensemble de l’économie mais non seulement dans la production

industriel. Cette croissance est le résultat de l’accumulation du capital lui-même fonction de

l’accroissement de l’épargne, de ce fait, la plus-value pour l’ensemble ou le revenu non

consommé pour les ménages vont contribuer l’épargne. Et cette dernière sera investi

ultérieurement et assure l’accumulation du capital. Selon deux auteurs l’'élévation du taux

d'investissement permet une croissance rapide. Et ce que ces auteurs mettent en exergue :

Selon ROSA LUXEMBURG (1913) dans son ouvrage « accumulation de

capital »17, il existe 3 conditions nécessaires pour une accumulation :

1er condition : il existe de la plu value, dès son origine, elle est destiné à

la capitalisation et se présente sous forme de matériel de moyen de

production supplémentaire ;

2eme condition : les moyens de production servent à élargir la

production ;

3eme condition : la quantité de la plu value destiner à être capitaliser

détermine l’ampleur de l’élargissement de la production, plus il y a plus

de capital à investir, plus la production augmente. On voie que cette

dernière condition se relie de la deuxième condition.

NURSKE disait (1953)18 que dans le cas des pays à faible revenu et en sous-

accumulation, cette situation (schema1 et 2) est la conséquence d’un cercle

vicieux de l’investissement.

17 Rosa Luxemburg (1913), accumulation de capital : contribution à l’explication économique de l’impérialisme, pages 127-179. 18 Paul GALLEZ, 1970, Analyse d’un cercle vicieux microéconomique de la misère, la coexistence pacifique, vol III, pages 435-465.

FIGURE 1 : DU CÔTÉ DE L’OFFRE

Page 22: SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET …

17

Schéma 1 : Le faible revenu est lui-même reflet de la faible productivité qui résulte

à son tour par une large part d’un manque de capital. Ce manque de capital est le

résultat de la faible capacité d’épargner et le cercle se trouve ainsi fermé sans cesse

pour les exploitants agricoles à faible revenu. Ce qui favoriserait le faible taux de

revenu par tête, d’où traduisent une malnutrition, et qui ne stimulerait pas de la

croissance productive et on ne peut pas offrir un surplus qui va être réinvestir et

capitaliser. Et si on relie ce cercle vicieux aux trois conditions de ROSA

LUXEMBURG, la croissance économique ne se réaliserait jamais car ces

conditions ne seront jamais remplit théoriquement.

Schéma 2 : L’économie de ces pays est caractérisé par les déficits important

d’épargner résultant d’un faible niveau de revenu réel. Cette insuffisance

Faiblesse de revenus

Faible capacité d’épargner

Manque de capitaux Faible productivité

Faible productivité Faiblesse des revenus réels

Incitation à investir réduite

Pouvoir d’achat faible

FIGURE 2 : DU COTÉ DE LA

DEMANDE

Page 23: SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET …

18

d’épargne limite l’offre des nouveaux capitaux. La faiblesse des revenus ne

permet plus de mobiliser l’épargne nécessaire à un investissement substantiel

générateur de croissance qui conduirait à une augmentation des revenus, d’où

la faiblesse des investissements qui traduisent par une productivité réduite et

donc des revenu faible. L’aspect stationnaire du cercle vicieux entraine ce que

Nurkse appel « un équilibre de sous-développement ».Pour pouvoir contredire

à ce cercle vicieux, il faut la briser directement ou indirectement afin de

stimuler la croissance économique des pays surtout les Africains à travers des

aides et incitation des investissements dans le secteur agricole.

En fait, ce cercle vicieux de la pauvreté et du sous-développement se présente

« comme un système circulaire de causalités simples entre un nombre limité de facteurs ». En

effet, chaque facteur semble être lié les uns aux autres (chacun est lié à son précédent) par un

rapport de causalité directe, comme par exemple, la faiblesse d’épargne est dictée par le faible

niveau de revenu, le faible revenu entraine un manque de capital,…

Le développement agricole est important pour la croissance économique dans son

ensemble et il est important de donner une grande valeur à ce secteur non seulement pour la

croissance mais aussi pour le développement rural et la réduction de la pauvreté. L’agriculture

constitue le noyau dans la plupart des pays à faible revenu, et représente une part majoritaire

dans le PIB, ainsi une telle prédominance économique de l’agriculture démontre cette

importance du développement agricole pour la croissance économique dans les PED. On voit

ainsi l’agriculture comme moteur de la croissance économique. Le développement agricole a

un potentiel significatif pour contribuer à la réduction de la pauvreté à l’échelle nationale, par

des effets directs sur les revenus agricoles et l’emploi et des effets indirects sur la croissance

économique globale, aussi bien que son impact sur les prix des denrées alimentaires.

Afin de dire une conclusion dans cette partie, il est juste et vérifiable, qu’une

croissance plurisectorielle de l’économie rurale semble essentielle à la réduction de la

pauvreté, tant absolue que relative. Cependant, il est nécessaire que des actions spécifiques en

direction du secteur agricole dit investissement en capital, en main d’œuvre,… s'inscrivaient

dans une stratégie plus large orientée vers le développement du milieu rural, urbain afin d’en

tirer une croissance et développement globale du pays.

Introduction partielle :

Page 24: SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET …

19

Pendant des siècles, l’autoconsommation était toujours la principale préoccupation des

familles agriculteurs et a été la règle du surplus dégagés (qui sont toujours faible) qui

servaient au démarrage de l’échange et donc l’économie. La reprise de l’essence de

l’agriculture par les physiocrates comme François Quesnay, Dupont de Nemours19…, qui la

considérait comme la seule activité productive d’un produit net20, était vraiment un grand

intérêt pour le secteur agricole. Malgré cela les physiocrates qui accordaient beaucoup

d’attention à l’agriculture avaient négligé certains détails dans la pratique sociale et le

développement de la voie paysanne familiale. Au milieu du XXe siècle, il a fallu l’essor

graduel et prodigieux du progrès technique, pour que la société s’orientât vers un

investissement de capitaux considérables dans le secteur agricole, dans le but d’en assurer la

modernisation et de valoriser le potentiel productif des ressources humaines et matérielles

mises en œuvre.

Le secteur agricole africain est surtout, confronté à une demande régionale et mondiale

croissante et à une capacité d’offre limitée, il doit profiter au maximum de ces nouvelles

opportunités, tout en atténuant leurs possibles effets négatifs. Il est certain que de tels

investissements à grande échelle peuvent promouvoir le développement des infrastructures

liées à l’agriculture, stimuler l’emploi, accroître les revenus publics, favoriser la formation des

producteurs agricoles locaux et leur apporter de nouvelles technologies. Ainsi l’'agriculture

soutenue par l'augmentation des investissements, grâce aux interventions du secteur public et

face aux réactions du secteur privé, aura comme effet, l'augmentation sensible de la part des

produits agricoles transformés en produits différenciés à forte valeur ajoutée. L'investissement

dans le secteur agricole permet aussi l'amélioration de la productivité agricole et porte sur le

développement de l'agriculture business et des agro-industries. Cet investissement tient aussi

des forces économiques, sociales et politiques positives qui donnent un nouvel élan à la

croissance économique. Ainsi des différentes études des politiques de l’état dans le

développement du secteur agricole s’avèrent important, surtout dans les PED.

19 Dupont de Nemours fut le collaborateur de Turgot quand celui-ci devint Ministre sous Louis XVI. Il a écrit un

très grand nombre de textes dont un pamphlet libre-échangiste sur le commerce international des gains en 1764. 20 Partie de la production pouvant être prélevée sans que soient diminuées la capacité de production ou la masse

des richesses existantes.

Page 25: SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET …

20

CHAPITRE II : LE ROLE DES INVESTISSEMENTS ET DES POLITIQUES DANS

LE SECTEUR AGRICOLE SUR LA CROISSANCE ET LE DEVELOPPEMENT

ECONOMIQUE

Dans cette partie, on va exposer divers raisons pourquoi faudrait-on se spécialiser dans

le secteur agricole et quels sont les processus à suivre pour atteindre un niveau de

développement équitable et soutenue tout en identifiant les acteurs qui sont concerné.

1-Investissement dans l’agriculture

Puisque l’investissement joue un rôle très important dans la croissance économique et

développement (social, culturel, environnemental) du pays. Cela va nous amener à une

analyse du mécanisme de création de richesses et que l’investissement est source de

croissance parce qu’il stimule la demande globale dans un pays.

Contribution de l’agriculture dans le PIB

La BM dans son rapport sur le développement en 200821, montre une nouvelle fois

quelle contribution l’agriculture peut-elle faire au développement, en répondant que ce dernier

présent des caractéristiques qui en font un instrument unique de développement.

Tableau 1: Les dépenses publiques pour l’agriculture sont les plus faibles dans les pays à

vocation agricole alors que la part de l’agriculture dans le PIB y est la plus élevée

21 Banque mondiale (2008) ; rapport sur le développement dans le monde, l’agriculture au service du

développement, Washington D.C, page 26.

Page 26: SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET …

21

Tout d’abord, des estimations réalisées à partir d’un échantillon de pays fait par la

BM, montrent que la croissance du PIB due à l’agriculture est au moins deux fois plus

efficace dans la réduction de la pauvreté que la croissance du PIB due à d’autres facteurs. En

Chine, selon les estimations, la croissance globale provenant de l’agriculture a été 3,5 fois

plus efficace en termes de réduction de la pauvreté que la croissance due aux autres secteurs

et 2,7 fois plus en Amérique latine. La rapide croissance agricole en Inde à la suite

d’innovations technologiques (la diffusion de variétés à haut rendement) et en Chine à la suite

d’innovations institutionnelles (le système de la responsabilisation des ménages et la

libéralisation du marché) s’est accompagnée de déclins majeurs de la pauvreté rurale. Plus

récemment, au Ghana, les ménages ruraux ont été à l’origine d’une forte baisse de la pauvreté,

induite en partie par la croissance agricole.

Ainsi, on sait que le PIB est un indicateur par excellence de la croissance, le rapport de

la BM montre la relation entre le secteur agricole et le PIB. En tant qu’activité économique,

l’agriculture contribue 29% en moyenne au PIB et emploie 65% de la population active dans

les pays à vocation agricole, elle offre le moyen de subsistance à 80% de la population de

l’ensemble des catégories de pays et source de revenu pour la majorité des ruraux pauvres. Ce

rapport expose la manière dont l’agriculture agit sur le développement et que cela varie selon

les pays (à vocation agricole, les pays en mutation et les pays urbanisés).

Si on analyse la contribution de l’agriculture au PIB total, on constate au pays à

vocation agricole que le secteur agricole contribue 29% de leur PIB ce qui est toujours le cas

pour eux car ce secteur montre une grande potentialité envers leur développement. Tandis que

pour les pays en mutation, cela varie de 24% à 16%, la part de l’agriculture est un peu faible

parce qu’ils n’accordent pas beaucoup d’intention à ce secteur Pour les pays urbanisés qui est

vraiment en régression de 14% à 10%.

Sur le plan de dépenses publiques consacrées à l’agriculture, on voie un très faible

pourcentage de 4% d’investissement publique pour les pays à vocation agricole. Pour les pays

urbanisés, il y a une baisse de 17% à 12%, la part de dépense publique est largement

supérieure à celle des pays à vocation agricole. Et c’est le même cas pour les pays en mutation

dans le cadre de part de dépense publique pour l’agriculture. Tout en analysant, le montant

des dépenses publiques au titre de l’agriculture est plus faible dans les pays à vocation

agricole mais la contribution de l’agriculture au PIB est de plus en plus élevée que dans les

Page 27: SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET …

22

autres groupes de pays. Ce qui permet une croissance économique dans les pays à vocation

agricole et le développement de ces derniers ne peut être dissocié de l’agriculture.

L’étude de la BM fait apparaitre de manière empirique la réelle contribution de

l’agriculture à la réduction de la pauvreté et au développement des PED.

Relation entre investissement et croissance agricole

Depuis les années 60, les modèles de croissance économique du type Harrod/Domar

relient la croissance à long terme de la production totale à des changements dans le capital

immobilisé, mais il est difficile d'établir une relation ayant réellement une valeur statistique

entre les investissements et la production agricoles, au niveau global.

Dans un petit nombre de pays en développement seulement, les statistiques de la

comptabilité nationale indiquent la formation de capital par secteur et, quand c'est le cas, les

chiffres sont difficiles à interpréter. La formation brute du capital fixe dans l'agriculture, en

pourcentage du produit intérieur brut(PIB), est très variable et sa relation avec la croissance ne

ressort pas clairement. Cela est dû aux difficultés que pose, sur le plan méthodologique,

l'évaluation des investissements dans l'économie non commerciale et à l'influence d'autres

facteurs tels que l'emploi d'intrants ; les conditions climatiques et les variations de la qualité et

de la productivité du capital ainsi que les décalages très divers entre les investissements et le

résultat obtenu pour différents types d'investissements. Peu études économétriques sont

réalisées car elles demandent une grande quantité de données et elles sont couteuses. Les

résultats n'ont pas toujours une grande valeur statistique. Au niveau supérieur de ségrégation

ou dans un projet particulier, l'analyse des couts-avantages est une activité de routine et les

difficultés diminuent, sans toutefois disparaitre.

D'après BINSWANGER(1993)22, la croissance agricole est le résultat combiné d'une

série de relations de cause à effet qui s'enchainent, notamment des facteurs exogènes et des

possibilités, grâce aux interventions du secteur public face aux réactions du secteur privé et

des agriculteurs. Le développement apporté par ces derniers et la relance de ces

investissements est important pour la croissance et au développement économique.

22Revue d'économie du développement 2007/4 (Vol. 15) Boeck ; 138 pages, disponible sur :

<https://www.cairn.info/revue-d-economie-du-developpement-2007-4.htm

Page 28: SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET …

23

Facteurs exogènes

Tout d’abord il faut savoir quels sont ces différents facteurs exogènes dont :

l’environnement agro-économique23 nature- la croissance démographique- les progrès

technique et les possibilités commerciales internationales. Tout investissement par les secteurs

publics, les secteurs privé dépend généralement de ces facteurs tout en considérant

l’efficience des projets élaboré par ces derniers. Ces différents facteurs ont leurs propres

essences dans l’atteint d’une croissance de production, comme par exemple une main d’œuvre

active, i.e., la population peut être un élément moteur. Par contre, les populations qui n’ont

pas accès aux technologies appropriées peuvent être une entrave du système productif, ce qui

amène une importance du facteur de progrès automatique des technologies. Les modifications

autonomes des technologies dérivant de la recherche fondamentale ou stratégie ou encore de

ses retombées peuvent créer des possibilités d'investissement et de la croissance agricole. Les

possibilités naissent quand des progrès technologiques sont accomplis. D’une part, le

commerce internationale détermine les possibilités qu’ont les pays de tirer profit de leurs

avantages comparatifs et conditionne la structure de l'investissement agricole et les scénarios

de croissance. Différents accords sur le commerce international sont créées pour but de croitre

la production et croissance agricoles des PED surtout en faveur des pays ASS et d’attirer

beaucoup d’investissement direct des étrangers. D’autre part, cela ne fait qu’entrainer des

simples ajustements.

Etat

Concernant le secteur public, ils ont pour rôle de définir les politiques et investir dans

les infrastructures de base et dans le capital humain afin de créer des externalités positives qui

encouragent les opérations du secteur privé. En générale, pour attirer les investissements il

faut accomplir certaines conditions comme la stabilité politique, un équilibre macro-

économique garantissant les équilibres monétaire, budgétaire et extérieur, les taux de change

réaliste, les marchés libres des capitaux et surtout la garantie de sécurité foncière pour les

PED,…Le climat d'investissement peut être notamment amélioré par les mesures suivantes :

redéfinition des rôles des secteurs publics et privés, décentralisation des prises de décisions

(notamment rôle des ONG et approches participatives dans les programmes du

développement), récupération des couts et durabilité financière des services

gouvernementaux, définir une action cible tel que la lutte contre la pauvreté.

23 Patrimoine naturel.

Page 29: SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET …

24

Le rôle du secteur publique s’avère très important dans la favorisation des

investissements, d’améliorer les infrastructures majeures (routes rurales,..), financer les

recherches agricole et la vulgarisation axée sur les petits exploitants. Les investissements de

ce type stimulent pratiquement toujours l'emploi d'intrants et la production agricole.

Secteur privé

Les ménages sont considérés comme un des secteurs privés de faible niveau de revenu,

en effet leur investissement agricole est déterminé principalement par des besoins de survie,

i.e., les décisions d’investissements sont caractérisées par une forte aversion contre le risque.

Par contre, il y a des ménages considérés comme secteur privé à des niveaux de revenu élevé,

les ménagent agriculteurs peuvent être hautement réceptifs aux incitations extérieures. Les

analyses de l'investissement du secteur privé dans des services et installations avant et après

récoltes sont plus rares et cette question mériterait une étude plus approfondie. Ces ménages à

revenu élevé sont importants sur le plan économique du pays, et jouent un rôle assez

important dans la croissance de production agricole.

Investissement en capital humain de SCHULTZ

Il défend notamment l’idée que l’intervention de l’État sur le cours des céréales ne

permet pas de restaurer les revenus des exploitants à long terme. Il est préférable d’aider les

agriculteurs à investir dans le capital physique afin de redresser la productivité. De ce point de

vue, le tournant majeur de la révolution du capital humain24consista à traiter l’éducation

comme un investissement et non plus comme une forme de consommation. Il en vient à

penser que le problème agricole est un problème25 d’allocation des ressources entre le travail

et le capital. La faible intensité capitalistique grève la productivité des exploitations (Schultz,

1940). SCHULTZ avait demandé pourquoi investissait-on pas plus en capital physique.

L’agriculteur aurait répondu qu’il investissait énormément dans le capital, mais dans un

capital qui ne se voit pas, car il s’agit du capital humain : « entre autre il s’agit de dépenses

qui améliorent les capacités productives des individus. ».

Le problème vient des facteurs de production, et en particulier du facteur travail, qui,

tout comme le capital, est pris en compte dans une perspective quantitative uniquement. Le

facteur travail est mesuré par le nombre d’heures travaillées. Schultz en vient à considérer la

qualité du travail comme le facteur oublié de la comptabilité de la croissance économique. Il

24 Schultz T. W. (1961), “Investment in Human Capital”, American Economic Review, 51(1), pp. 1-17. 25 La faible intensité capitalistique grève la productivité des exploitations (Schultz, 1940)

Page 30: SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET …

25

montre alors que dans un cadre théorique, il faut prendre en considération l'éducation, les

compétences, etc. D’autant qu’il continue de considérer les dépenses permettant d’augmenter

les qualifications de la main d’œuvre où l’utilisation du terme investissement pour parler de

dépenses engendrées pour améliorer la productivité des êtres humains sur le moyen

d’améliorer la productivité du travail26 des exploitants agricoles afin d’augmenter la

production agricole du pays.

On trouve dans cette citation les principaux éléments qui constituent le socle de la

révolution du capital humain de Schultz (1961) : « l’idée que les agents économiques qui

entrent sur le marché du travail ont à supporter le coût de l’investissement en éducation, en

formation et en santé, qu’il s’agit bien d’un investissement dans un capital, quoique intangible

et que la mesure du travail par les heures travaillées ne peut pas rendre compte de cette

hausse, alors même qu’elle est à l’origine de la hausse de l’efficacité du travail ».Cela reflète

l’importance du professionnalisme du travailleur comme facteur engendrant l’accroissement

de la productivité afin de susciter la croissance et le développement en globale. On a vu dans

la partie de l’investissement en capital humain de SCHULTZ, l’importance d’investir dans un

capital qui favorisera la capacité de travail des exploitants agricole afin de croitre la

productivité.

De plus, il faut mentionner que des politiques étaient nécessaires pour la réalisation

d’une croissance. Alors, le développement agricole repose fortement sur les potentialités et les

atouts du secteur, les différentes politiques économiques mises en place par l’Etat. Il a un fort

niveau d’interdépendance et d’enjeux entre ces derniers et qui sont à la base de tout

développement, croissance, accumulation, approvisionnement des populations, gestion et

préservation des ressources naturelles, emploi et revenus agricoles, fixation des populations

rurales et échanges extérieurs. Tout cela entraine le secteur agricole en fonction de

l’agriculture, une place majeur dans la vie en globale du pays. Ce qui nous amène dans la

suite du devoir, l’importance des politiques agricoles dans les PED.

2-L’ agriculture et les politiques agricoles dans les PED

L’agriculture en tant que secteur produisant des biens destiné à l’alimentation, ne

peut se distinguer du reste de l’économie si des aides auprès des établissements publique et

des organismes étrangers leurs sont destinées. Mais il faut savoir que ces aides n’ont pas

26 Le Journal of Political Economy. (Schultz, 1950), intitulé « Reflections on Poverty within Agriculture”, page

3.

Page 31: SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET …

26

d’importance si ce n’est au titre du social qu’elles doivent être versées et non pour stimuler la

production agricole. Le développement économique des PED doit se poser dans

l’amélioration de ce qui existe en l’occurrence avec l’agriculture, et d’un développement

endogène et pertinent favorable à un développement durable. L’agriculture est considérée ici

comme la culture locale des PED, et c’est donc sur cette voie qu’on doit suivre et mise en

œuvre des plans stratégique et interventionnisme de l’Etat. Tout d’abord, il faut connaitre

quels sont les phénomènes qui a vraiment entrainer ce besoin d’interventionnisme étatique.

L’instabilité du marché de l’offre et de la demande agricole

La dynamique du marché agricole se caractérise par des variations d’une étendue

considérable par fois de l’offre et de la demande de l’équilibre. Cette caractéristique de l’offre

et de la demande des produits agricoles est considérée comme facteur d’instabilité des

marchés et entrainant parfois une causalité de la sécurité alimentaire et la dégradation du

revenu agricole.

Selon J.M BOUSSARD27, le comportement d’offre du producteur n’est pas

fondamentalement déterminé par l’anticipation du prix. La capacité d’offrir plus de

production agricole sur le marché, quel que soit le prix, se repose sur la disponibilité

financière détenue par les agriculteurs. Du point de vue des néoclassiques, contrairement à

celui de BOUSSARD, la relation prix-offre n’est pas stable à court terme.

Les facteurs d’instabilité du marché agricole selon BOUSSARD :

*il est couramment admis que la demande globale de produits agricole est inélastique. i.e, elle

réagit peu à la variation du prix ;

*Du côté de l’offre, les cycles de production ont une certaine durée, il y a une certaine durée

entre l’ensemencement des terres et la récolte. Il en résulte que l’offre de produits agricole est

rigide28 à court terme, elle ne peut que très difficilement être ajustée rapidement à la variation

de prix tandis que la quantité offerte à un moment donnée dépend des décisions du cycle de

production ;

27 Thèse de l’instabilité des marchés agricole due aux caractéristiques de la demande et de l’offre des produits,

France 28 Les recettes des agriculteurs varient en sens inverse du niveau des récoltes et seule la demande qui fixe le prix

sur le marché. Et cela risque de provoquer une forte chute de prix car la demande étant inélastique, et à l’inverse

une faible quantité offerte conduira à une forte augmentation du prix.

Page 32: SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET …

27

*l’offre de chaque produits agricole est très élastique à moyen terme, en effet, les agriculteurs

changent facilement de spéculation à chaque nouveau cycle de production ; par conséquent,

l’offre de chaque produit agricole réagit fortement à la variation des prix d’un cycle de

production à l’autre ;

*l’offre de produit à un moment donné est incertaine. Les récoltes obtenus dépendent des

décisions de production prise au débute du cycle (les rendements ne sont pas maitrisable)

étant donné que la production est soumise à des aléas en particulier climatique.

Toute intervention légitime du pouvoir publique sur les marchés agricoles, se sont

bien les conséquences de cette instabilité sur le marché. Atteindre la stabilité suppose donc

une intervention sur le marché pour garantir des prix raisonnable qui orientent les productions

et équilibrent l’offre et la demande. Une politique agricole a donc pour mission d’allouer les

ressources de manière plus efficace que le seul marché concurrentiel.

Définitions d’une politique agricole

-Une premier définition, selon BOUSSARD, de ce que peut être une politique agricole

s’émerge : « une politique agricole est un mode d’allocation des ressources plus efficaces que

le marché en cas d’instabilité de ce dernier ; »29.Cette définition par l’auteur oppose

totalement les points de vue des néoclassique30. Il s’agit que l’intervention sur un marché

obéit à une nécessité théorique qui aboutirait à une stabilité des prix, cette politique agricole

ne s’oppose pas totalement au marché mais lui apporte des corrections.

-Selon Thierry Pouch31, « Une politique agricole est un ensemble de dispositifs institutionnels

visent à accroitre la production et le revenus des agriculteurs et qui concourt au progrès

général d’une société ».C'est-à-dire que la politique agricole a une caractéristique essentielle

qui est la maitrise de destin d’une société par le pouvoir faire technique et scientifique, et elle

reflète un degré élevé de capabilités dans la réalisation d’un objectif concret pour le bien de ce

société.

29 J.M Boussard « Maitriser la production agricole », Revue Française d’économie, volume III, numéro 4, 1988,

page 239-236. 30 Les développements de l’analyse néoclassique montrent pourtant que la construction de dispositifs (politique

agricole) régulateurs sur les marchés agricoles est douteuse et oppose totalement le marché. 31 Thierry Pouch, L’agriculture : entre théorie et histoire, la première partie de l’article, numéro 2767 du 26 juin

2002, in problèmes économiques. pp 9.

Page 33: SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET …

28

En général, une politique agricole est un ensemble de règle définies par des acteurs

économiques, sociaux et politiques, réunis autour d’un objectif commun, assurer la continuité

de l’approvisionnement alimentaire à l’intérieur d’un système de contraintes écologiques

préalablement établi. Elle vise en cela à créer une réglementation pour le progrès technique

d’accompagner son évolution du souci de préservé un habitat favorable et durable pour

l’homme et son avenir. Elle participera au progrès général de la société.

La mise en œuvre des plans politiques par l’Etat est de pouvoir atteindre plusieurs

objectifs qui permettront d’accroitre l’investissement dans les zones rurales et les

exploitations agricoles. Les investissements seront orientés vers la modernisation des

exploitations agricoles et les entreprises en service, les reste vers le développement socio-

économique des ménages ruraux, la protection des ressources naturelles et au développement

durable des territoires ruraux afin de mettre en évidence le rôle du secteur agricole comme

secteur moteur des pays à vocation agricole.

Impacts des plans nationaux de développement agricole (PNDA) et du monde

rural (PNMR) sur le développement économique.

-Les impacts attendus à travers la mise en œuvre des plans (PNDA,…) sont :

*l’amélioration de l’offre en produit agricole et de la sécurité alimentaire.

*l’amélioration des conditions de vie (en terme de revenu et d’habitat) des ménages ruraux en

générale soit la population en globale.

*l’intégration des ménages marginalisés des zones rurales reculées dans la dynamique du

développement économique et sociale du pays.

*l’amélioration de la compétitivité des exploitations agricoles, le développement d’un réseau

dense de petites et moyennes entreprises dans les activités de transformation et de valorisation

des produits agricoles et des activités de service à l’exploitation.

*la mise en valeurs des terrains agricole et la création de nouvelle exploitation agricoles.

*la protection des ressources naturelles et préservation des ressources en eau par le

développement du système de micro-irrigation.

Page 34: SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET …

29

D’une manière globale, le PNDA prévoit la relance globale de l’investissement de

secteur agricole qui devrait permettre :

-La création d’emplois agricoles sur les terres mise en valeur et dans les activités de

transformation et de services,

-L’occupation rationnelle de la SAU (surface agricole utile) en fonction des potentialités

naturelles devrait permettre de limiter les pertes de sol et lutte contre l’érosion,

-vise également à faire valoir les avantages comparatifs nationaux pour développer

l’exportation et équilibre la balance de commerce extérieur.

L’impact accordé des différents politiques est positif et touche plusieurs aspects, et il y

a d’autres plus significatif que par rapport à d’autres, et qui est certain et surement excellent si

l’on prend en compte les effets en amonts et en avals. Mais il faut savoir aussi qu’il y a une

méthodologie de mise en œuvre du PNDA, et différents phases (phase de conception, phase

de mise en œuvre, la phase de suivi) qui sont à contrôler ou à suivre avant sa mise en

application. C’est pour cela, qu’il faut situer et analyser le PNDA qui constitue un premier

moyen de mise à niveau de l’agriculture nationale, qui doit s’étendre au niveau standard

international.

On a pu voir alors la nécessité d’une intervention étatique sur le marché de l’offre et

demande des produits agricole. Et il a fallu pour des auteurs économiques de faire en sorte

que l’Etat se rend compte de son importance rôle dans le développement agricole à travers des

politiques appropriées à ce secteur agricole. Ainsi théoriquement ces stratégies politiques

doivent entrainer un changement sur ce dernier, qui reste à prouver empiriquement.

En guise de conclusion ; la valorisation du potentiel agricole va accélérer surement le

développement de la base économique du pays. D’autant plus que le Gouvernement a prévu

dans le cadre de sa stratégie de bonne gouvernance, des mesures permettant de sécuriser les

investissements et de lever les entraves liées aux infrastructures (accessibilité des hommes et

des biens), fiscal et réglementaire favorable au commerce des produits agro-alimentaires.

L’émergence et l’expansion des mouvements associatifs en milieu rural, constituent un

catalyseur pour le développement du secteur. Malgré différents enjeux et défis face à ce

secteur, il faut renforcer les capacités des acteurs du développement agricole (recherche,

vulgarisation, organisations des producteurs, ONG…),… pour pouvoir mettre en valeur

l’important potentiel agricole à travers les PNDA et PNMR.

Page 35: SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET …

30

PARTIE II : ETAT DES LIEUX SUR LA

SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR

AGRICOLE DES PED

Page 36: SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET …

31

Introduction partielle :

En générale dans les pays où la population rurale est importante, une large

participation à la croissance et une réduction massive de la pauvreté requièrent une croissance

agricole accélérée. C’est ainsi que le secteur agricole joue un rôle important dans les PED à

forte population ruraux, et là se pose la vraie question : faut –il que les PED se spécialisent

dans ce secteur primaire pour connaitre le développement ? Comme certains pays d’Afrique

qui ont un immense potentiel dont ses terres, ses océans ainsi ses capitaux humains, ses

savoirs faire et, possèdent un marché immense. Un continent qui devrait être un acteur majeur

des marchés internationaux. Son secteur agricole représente une part essentielle de l’économie

de tous pays africains et joue un rôle majeur dans le développement des pays. L’agriculture, la

pêche, l’élevage s’opèrent dans trois mondes distincts (un monde à vocation agricole, un

monde en mutation et un monde urbanisé), ainsi dans chacun d’eux, différent son propre plan

d’action pour mettre le secteur agricole au service du développement.

Précédemment, on a pu démontrer que le secteur agricole pouvait contribuer au

développement. Par contre, dans ce second partie on se focalisera surtout sur l’état des lieux

du secteur agricole, des pays à vocation agricole, qui contribue de plus dans leur PIB (32 de

la croissance du PIB) et comme base pour la croissance économique, comme c’est le cas dans

la majeure partie de l’Afrique subsaharienne (82 de la population rurale subsaharienne vit

dans des pays à vocation agricole). Des estimations réalisées à partir d’un échantillon de pays

montrent que la croissance du PIB est due à l’agriculture et est au moins plus efficace dans la

réduction de la pauvreté que la croissance du PIB due à d’autres facteurs.

L’agriculture peut constituer le secteur de référence d’une croissance globale dans les

pays à vocation agricole. Et plusieurs pays ont connu ce succès. Pourtant, l’agriculture n’a été

mise au service du développement que dans une mesure réduite. Outre les expériences

fructueuses, de nombreuses tentative de mettre l’agriculture au service du développement se

sont soldées par des échecs. On va analyser et étudier tous les différentes expériences qu’ont

connues les pays en développement dépendant surtout du développement agricole, sur leur

spécialisation dans le secteur agricole qui était bénéfique pour leur économie. Ainsi ceux

(pays en développement) qui ont sur spécialisé dans ce secteur, et qui n’ont connu aucun

changement, mais plutôt, ont vu une croissance appauvrissant. Pour finir cette partie, on va

Page 37: SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET …

32

parler des enjeux et des mesures à prendre pour les PED à vocation agricole sur la

spécialisation dans le secteur agricole.

CHAPITRE III: L’EXPERIENCE DES PRINCIPAUX PAYS EN VOIE DE

DEVELOPPEMENT SUR LA SPECIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE

Depuis les années 1960, un rôle plus actif de l’agriculture comme force d’entrainer

de la croissance économique global a été reconnu et souligné (comme le disaient quelques

auteur : Schultz 1964, Mellor 1961,…).Cette croissance économique a été atteinte grâce à

l’adoption d’une nouvelle technologie, à des investissements dans l’infrastructure et les

marchés ruraux et à la conception et l’exécution de politiques appropriées. Ces changements

sont permis un accroissement de la productivité de la terre et du travail, une augmentation des

revenus des agriculteurs et des ouvriers agricoles, et un meilleur pouvoir d’achat des

consommateurs. Ces derniers induisent une élévation de la demande des marchandises et des

services produits dans d’autres secteurs. Ce qui entraine également aux activités économiques

dans le secteur agricole des effets multiplicateurs au-delà de l’agriculture à d’autres secteurs.

Dans ce chapitre, on va travailler sur des études empiriques effectuées dans quelques

PED qui ont pu voire leur décollage de développement économique à travers la spécialisation

et une forte attention dans le secteur agricole. Exposer des analyses qui sont apparus durant

les années 90 et plus. Ensuite on va essaiera de comprendre les causes et effets de la

spécialisation dans le secteur des PED.

1. Différents étude de cas dans des PED :

i. L’appui des États africains à l’agriculture :

Tout d’abord, en novembre 2002, un programme qui s’intitule « Programme Détaillé

pour le Développement de l’Agriculture Africaine (PDDAA)32 » a été marqué comme source

de regain d’intérêt pour l’agriculture africaine (ANNEXE 1 : processus du PDDA et tableau

concernant les domaines d’intervention dans le secteur de l’agriculture et du développement

rural). Ce programme a été reconnus nécessaire pour accroitre la production Africaine et

agricole afin d’assurer une sécurité alimentaire durable. Mais pourtant, s’agissant de la

32 Programme qui vise à aider les pays du continent africain à faire de l’agriculture le moteur de leur croissance économique qui, prévoit des projets d’investissements et de plans d’action axés sur le développement agricole aux niveaux régional, national et continental. A remarquer que Le PDDAA n’est pas vraiment un programme mais une méthode et un acte politique.

Page 38: SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET …

33

croissance du secteur agricole, l’Afrique a dépassé l’objectif fixé par le PDDA en 2007 qui

s’est doublé de 6 en passant à 10, ce qui est un fort succès.

L’Angola est le premier des pays africains qui a connus une forte évolution ; à

remarquer que le Ghab et le Zimbabwe ont connus des baisses dans la croissance du secteur

agricole qui est le principal acteur des économies africaines.

Ainsi, selon la Banque Mondiale et le FMI, au début de l’année 2009, l’Éthiopie,

Madagascar, le Malawi, le Mali, la Namibie, le Niger et le Tchad avaient atteint le taux de 10

pourcent prévu par la Déclaration de Maputo de 200333 concernant les dépenses que les États

africains consacrent à l’agriculture (qui ont effectivement augmenté). La moitié des nouveaux

actifs africains se sont tournés vers l’agriculture, les économies africaines ont fortement

évolué ces vingt dernières années. (ANNEXE 2 : Dépenses agricoles dans les dépenses

publiques 2010). Voici une figure2 montrant cette progression sur l’appui des États africains à

l’agriculture.

33Déclaration de Maputo2003: lettre de déclaration des dépenses publiques au titre de l’agriculture, à partir du Conférence des ministres de l’agriculture de l’Union Africaine afin que les pays africain ont convenu de mettre en œuvre le PDDAA.

FIGURE 4

Page 39: SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET …

34

Durant ces 10 dernières années, on a aperçu que certains pays (ceux qui croient que le

secteur n’est pas ce secteur pourvoyeur de développement) ont fortement diminué leurs

dépenses pour le secteur agricole comme le cas de l’Ethiopie, et certains ont rarement varié

leur dépenses consacrant à ce secteur parce qu’il génère en fait une part majoritaire de la

croissance du pays. A remarquer que tous les pays dernièrement (2007) se méfient des enjeux

de ce secteur et ne tiennent pas compte de la potentialité de ce dernier.

Il est désormais largement accepté que la croissance du secteur agricole, contribuant à

réduire la pauvreté et ainsi à dynamiser la demande intérieure, a été un préalable à la

transformation des économies aujourd’hui industrialisées ou en phase de le devenir. Rares

sont les pays africains ayant enclenché un tel processus vertueux sans s’appuyer sur un

secteur extractif important. La compétition mondiale, la démographie galopante, mais aussi

les impacts des changements climatiques sont autant de défis à relever pour amorcer des

processus durables de transition économique. Voici quelques pays d’Afrique et des PED qui

s’appuient sur l’agriculture, et connaissent des périodes de développement économique

accompagnées de réduction spectaculaire de la pauvreté. Alors on va essayer d’analyser

différents processus, mesures et méthode (politique) utilisés pour les pays qui ont essayés de

se spécialiser dans le secteur agricole pour voir son économie croitre.

FIGURE 5

Page 40: SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET …

35

ii. Cas du NIGER :

Plusieurs opérations de la Banque mondiale financées par l’IDA dans le domaine de

l’agriculture ont été couronnées de succès, c’est le cas pour le NIGER. Les trois projets

africains achevés suivants en constituent des exemples et ont beaucoup aidé sur la

redynamisation de développement économique du pays.

Le Projet de consolidation de l’Office du Niger :

* a aidé le gouvernement à réorganiser l’organisme responsable de l’irrigation (l’Office du

Niger),

*à remettre en état et à moderniser les structures d’irrigation et,

* à réformer la politique agricole (libéralisation du marché rizicole et régime foncier).

Grâce à ces réformes, la libéralisation des échanges et des marchés du riz a été menée à terme

et confirmée. L’Office du Niger a été restructuré et a retrouvé sa santé financière. La baisse

des coûts de mouture a permis au gouvernement d’économiser 1,6 million de dollars par an, et

a diminué de 6 millions de dollars par an les coûts pour les agriculteurs et consommateurs. Le

taux de recouvrement des redevances d’eau est passé de 60 % à 97 %, et le produit de ces

redevances a de plus été conservé là où il avait été perçu, la moitié au moins de ces ressources

étant affectée aux dépenses d’entretien. Les rendements agricoles ont augmenté, passant de

1,8 à 5,5 tonnes par hectare, et le revenu réel par habitant a progressé de 70 dollars par an

dans la zone du projet. Ces résultats probants ont incité d’autres bailleurs de fonds à financer

d’autres périmètres par tranches successives, de sorte que l’apport de fonds initial de l’IDA a

fini par mobiliser 250 % d’investissements additionnels de la part des autres donateurs.

iii. Cas de CAMEROUN, GHANA et MALI :

Les trois pays (Cameroun, le Ghana et Mali), en 1980 et au début des années 90, ont

tous subi une crise économique. De même, les gouvernements de ces pays ont répondu à la

crise par des réformes de politique économique comportant de profonds changements des

politiques agricoles. Comme nous le verrons, les secteurs agricoles de ces trois pays

connaissent une prospérité constante depuis ces réformes. Sur les dix à vingt dernières années

durant lesquelles chaque pays se remettait de la crise économique. C’est à cette même période

Page 41: SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET …

36

que les gouvernements de ces trois pays ont mis en œuvre de larges réformes politiques pour

répondre aux conditions définies par les PAS.

a) Pour le CAMEROUN :

*Le Projet d’aide au programme national de recherche et de vulgarisation agricoles a renforcé les

organisations de producteurs et amélioré les services de crédit et de commercialisation ainsi

que les prix des ressources nécessaires à la production alimentaire, les prestataires de services

financiers et le secteur privé.

Il a créé un réseau de 58 699 groupes de contact représentant au moins 50 % des

familles d’agriculteurs (contre 15 % avant le projet) pour lier des relations avec le système de

recherche et de vulgarisation agricoles. De ce fait, la productivité de nombreuses cultures

principales a augmenté: le rendement du maïs est ainsi passé de 1,3 tonne par hectare à 2,9

tonnes par hectare; celui du manioc de 3 tonnes par hectare à 13 tonnes par hectare.

L’évaluation au niveau des bénéficiaires a révélé que, dans les zones couvertes par le projet,

93% des femmes avaient reçu une aide du projet. Environ 40% des sous-projets ont été établis

en fonction de leurs besoins, soit un pourcentage supérieur aux 30% prévus dans la phase de

planification.

*Le Cameroun et le Mali, ainsi que d’autres pays africains appartenant à la même zone

monétaire, ont déprécié leurs taux de change, mais les ont laissés arrimés tout d’abord au

franc français, puis à l’euro. Les objectifs assignés aux politiques macroéconomiques de ces

pays ont été un faible taux d’inflation et une réduction des déficits publics et commerciaux.

Page 42: SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET …

37

b) Pour le Ghana :

Le Ghana a mis en place un mécanisme de dépréciation progressive et s’est engagé

dans un processus graduel de détermination des taux de change par le marché, qui doit

déboucher sur un flottement effectif de sa monnaie. Quelques progrès ont également été

enregistrés dans le domaine de la réduction de la pauvreté, en particulier au Ghana, où le taux

national de pauvreté a pratiquement été divisé par deux et connait des périodes de

développement économique depuis le début des années 90.Voici une figure explicative de ce

situation :

Cette croissance et ce recul de la pauvreté sont un nouveau succès important pour

l’Afrique. Le PIB réel augmente à un rythme supérieur à 4 % par an depuis 1980 et de plus de

5 % depuis 2001. Le taux de pauvreté a chuté de 51,7 % en 1991-92à 39,5 % en 1998-99, et à

28,5 % en 2005-06. La pauvreté a reculé d’environ 17 % dans les zones urbaines et de 24 %

en milieu rural. Selon le rapport de la BM (2008)34.Si l’on suppose que tous les migrants ruraux

vers les villes sont pauvres, l’on estime que 59 % de la réduction totale de pauvreté est due au

déclin de la pauvreté rurale. Cependant, les inégalités ont augmenté, particulièrement au

niveau régional, la réduction de pauvreté étant plus importante à Accra et dans les zones

forestières que dans la savane rurale du nord du pays. La croissance accélérée au Ghana est le

résultat d’une meilleure politique économique, d’un meilleur climat de l’investissement et du

niveau élevé des cours des produits de base. Entre 2001 et 2005, l’agriculture a surclassé le

secteur des services, croissant de 5,7 % par an, plus rapidement que le PIB global (5,2 %).

34 Revue de Bogetic and others 2007; Coulombe and Wodon 2007; Jackson and Acharya 2007, dans le rapport de la banque mondiale.

FIGURE 6 :

Page 43: SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET …

38

De plus, la croissance agricole est principalement due à l’expansion de la superficie,

les rendements n’augmentant que de 1 %. Depuis 2001, une part significative des gains de

productivité a été réalisée dans le cacao. La production de cacao, si elle ne représente que 10

% de la valeur totale de la production des cultures et de l’élevage, a contribué pour 30 % à la

croissance agricole. Le Ghana a également joui d’une forte croissance de l’horticulture

(presque 9 % des exportations totales en 2006), grâce à l’ananas. Tant le cacao que l’ananas

sont produits par les petits exploitants et la réduction de pauvreté associée à la récente

croissance semble particulièrement importante parmi les producteurs de cultures

commerciales. Quoi qu’il en soit, la base de ressources et d’exportation de l’économie

demeurent restreinte et l’économie reste hautement vulnérable aux chocs externes. Le Ghana

est l’un des rares pays subsahariens à enregistrer une croissance soutenue de la production

alimentaire par habitant. La production vivrière et de l’élevage doit s’intensifier pour soutenir

les taux actuels de croissance agricole et bénéficier à une plus grande partie de la population.

L’augmentation de la productivité totale des facteurs et de la main-d’œuvre dans les 20

dernières années est un indicateur positif d’un tel progrès.

Depuis le milieu des années 80, les productions vivrières de ces trois pays ont

largement pu répondre aux besoins croissants résultant de la croissance démographique et

permis d’augmenter significativement les disponibilités alimentaires par habitant. Les

exportations de cacao du Ghana ont quadruplé et les exportations de coton du Mali ont triplé.

Les productions de cacao et de coton du Cameroun ont augmenté. Une forte progression a été

aperçue dans ces trois pays. On peut dire que, dans ces trois cas, l’agriculture a joué un rôle

central. Mais elle a besoin d’un environnement économique porteur et de politiques

sectorielles clairement affirmées pour contribuer au développement.

iv. Cas de TANZANIE et SENEGAL :(Les projets environnementaux produisent des

résultats dans le secteur de l’agriculture)

a)- En Tanzanie :

Le Projet de gestion des bassins fluviaux et d’amélioration de la petite irrigation s’est employé à

résoudre les problèmes écologiques associés à l’eau au plan national, et s’est focalisé tout

particulièrement sur les deux principaux bassins fluviaux. Il s’est efforcé, au travers de 15

programmes d’irrigation, d’améliorer l’accès à l’eau des petits exploitants agricoles à faible

Page 44: SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET …

39

revenu et l’usage qu’ils en font grâce à une meilleure gestion des ressources hydriques, à des

infrastructures de plus grande qualité, et une plus grande participation des parties intéressées à

la gestion de l’eau. Parmi les résultats clés du projet, les rendements agricoles ont doublé et

les revenus des ménages ont triplé pour plus de 5 000 familles. Au total, 1 674 agriculteurs

ont été formés à l’utilisation du système de gestion des eaux, aux techniques de production

agricole, à l’agro-industrie, à la gestion financière et aux techniques de direction. Le

rendement agricole moyen du riz a plus que doublé dans les zones du projet.

b)- Au Sénégal :

Le Projet de gestion durable des combustibles ligneux a adopté une stratégie intégrée couvrant à la

fois l’offre et la demande; il a démontré qu’il est possible, tout en arrêtant la déforestation, de

stabiliser la production et la commercialisation des combustibles traditionnels issus de la

biomasse, ce qui concourt à la protection de l’environnement et à l’augmentation des revenus

des villageois. À la clôture du projet en 2004, plus de 20 % des combustibles ligneux

consommés au Sénégal provenaient de forêts gérées de manière durable. Cette proportion est

aujourd’hui passée à 50 %, grâce à la mise en œuvre d’un programme d’abattage durable de

bois vert avec rotation sur huit ans.

v. Cas de la CHINE :

Dans le cadre de l’un des plus vastes programmes de lutte contre l’érosion jamais

entrepris dans le monde, deux projets se sont efforcés de remédier à la forte dégradation du

plateau de Lœss, en Chine, pour refaire de cette région défavorisée une zone de production

agricole durable. Plus de 2,5 millions d’habitants dans quatre provinces les plus pauvres du

pays sont sortis de la pauvreté. L’instauration de pratiques agricoles viables a permis de

doubler les revenus des agriculteurs, de diversifier les emplois et de régénérer

l’environnement. Le projet a également permis de protéger les ressources naturelles et de

sécuriser l’approvisionnement alimentaire. De plus, le projet a contribué de manière

significative au secteur agricole et même pendant l’exécution du projet, l’équilibre écologique

a été restauré dans une vaste zone considérée comme sans espoir.

Page 45: SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET …

40

La réduction de pauvreté des 25 dernières années en Chine est sans précédent. Selon le

rapport de la BM, les estimations de Ravallion et Chen (2007) indiquent qu’elle a baissé de

53%, en 1981, à 8% en2001ce qui signifie que 500 millions de personnes sont sortie de la

pauvreté. La pauvreté rurale est passée de 76% en 1980 à 12% en 2001, représentant les trois

quarts du total. Cette évolution a toutefois été très inégale dans le temps. La réduction la plus

nette est survenue au début des années 1980, tandis que la fin de la même décennie et le début

de la suivante ont connu certains revirements. Le rôle du changement institutionnel dans la

réduction de la pauvreté. La forte baisse de la pauvreté entre 1981 et 1985 a été déclenchée

par des réformes agricoles initiées en 1978. Le système de responsabilisation des ménages,

qui accordait à ceux-ci de solides droits d’utilisation sur des parcelles individuelles,

l’augmentation des prix d’achat par le gouvernement et la libéralisation partielle des prix ont

tous eu de forts effets positifs sur les incitations aux agriculteurs individuels. Dans les

premières années des réformes, la production et la productivité agricoles ont fortement

augmenté, en partie grâce à l’adoption de variétés hybrides de riz à fort rendement (Lin,

1992). Les revenus ruraux ont augmenté de 15 % par an entre 1978 et 1984 (Von Braun,

Gulati & Fan, 2005) et l’essentiel de la réduction de la pauvreté, entre 1981 et 1985, peut être

attribué à cet ensemble de réformes agraires. Le rôle de la croissance agricole est resté

important dans les années suivantes, tandis que les réformes créaient le secteur rural non

agricole, qui a fourni de l’emploi et des revenus à des millions de personnes dont le travail

n’était plus nécessaire dans les exploitations agricoles. La part du secteur rural non agricole

dans le PIB est passée d’un chiffre proche de zéro en 1952 à plus d’un tiers en 2004 (Von

Braun, Gulati& Fan, 2005). Considérant l’ensemble de la période, Ravallion et Chen (2007)

ont conclu que la croissance agricole a fait plus pour réduire la pauvreté qu’aucun secteur

industriel ou des services des inégalités croissantes. Pour une grande partie de la population,

le prix de la hausse des revenus a été une hausse équivalente des inégalités. À la différence de

la plupart des pays en développement, la Chine connaît une inégalité relative des revenus plus

accentuée en milieu rural qu’en milieu urbain (Ravallion& Chen, 2007). Il existe également

d’importants déséquilibres régionaux et sectoriels. Les restrictions à la migration intérieure de

la main-d’œuvre, les politiques industrielles qui ont favorisé les zones côtières au détriment

des régions plus pauvres de l’intérieur du pays et les distorsions dans la prestation de services

qui ont laissé se détériorer les systèmes éducatif et de santé sont autant d’exemples de

politiques qui ont contribué aux disparités dans les performances économiques régionales et

sectorielles.

Page 46: SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET …

41

vi. Cas de NICARAGUA et de BENGLADESH :

Selon une étude de la BM (sur une approche plurisectorielle),les travaux sectoriels

portant sur les moteurs de la croissance rurale au Nicaragua ont ainsi démontré qu’il est

indispensable d’améliorer les routes rurales pour relier les exploitations agricoles aux

marchés, et que des services éducatifs et sanitaires sont nécessaires, pas seulement pour

accroître directement le bien-être des populations, mais aussi pour augmenter la productivité

agricole et assurer la mobilité de la main-d’œuvre. La spécialisation ne se fait pas entièrement

dans la politique du pays, mais se fait spécifiquement dans le milieu rural (amélioration des

infrastructures rurales, amélioration de capitales humaines rurales). Idem pour Bengladesh.

Au Bengladesh, des études ont conclu que certains projets d’amélioration des routes

avaient entraîné une hausse de 27 % des salaires agricoles et de 11 % de la consommation par

habitant. L’expérience que l’IDA a acquise dans de nombreux domaines, dans des

environnements naturels très divers et souvent difficiles, lui donne des moyens inégalés de

favoriser les synergies intersectorielles.

vii. Cas de l’INDE :

En Inde, le taux de croissance du revenu par tête d’habitant a connu une accélération

spectaculaire ces dernières années et promet encore de s’accroître. L’agriculture a joué un rôle

important en participant largement à cette croissance mais seulement sur une base régionale et

non globale. Dans les régions où elle a joué un rôle important, l’agriculture a contribué au

déclin spectaculaire de la pauvreté et à l’accélération du taux de croissance global, en dépit de

Figure 7 :

Page 47: SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET …

42

plans économiques sophistiqués, d’une aide étrangère importante et d’une structure

administrative tenue en haute considération. L’Inde a mis en place de grands programmes

ayant pour objectif la redistribution de revenus en faveur des pauvres.

Ensuite concernant le rôle de l’évolution technologique35. Dans les années 1960 et

1970, l’introduction de variétés de blé et de riz a mené à un bond considérable de la

production agricole et augmenté les revenus des agriculteurs, en particulier dans le nord-ouest

de l’Inde. La pauvreté rurale a diminué de 64 % en 1967 à 50 % en 1977 et à 36 % en 1986.

Une part importante des gains est due à une augmentation des salaires réels et à une baisse des

prix céréaliers. La croissance du secteur agricole a réduit la pauvreté tant dans les zones

urbaines que dans les zones rurales, et il en fut de même pour le secteur des services. Ce ne

fut, toutefois, pas le cas de la croissance industrielle. La réforme foncière, le crédit rural et les

politiques de l’enseignement ont également joué un rôle dans les années 1970 et 1980, même

s’il est possible que ces programmes aient eu un certain coût en termes de croissance

économique. À partir de 1991, l’Inde a engagé de profondes réformes macro-économiques et

commerciales, qui ont initié une croissance impressionnante de l’industrie et des services. Les

données de 2004, comparées à celles de 1993, montrent une baisse continue des taux de

pauvreté. Des modèles divergents et un tableau mitigé du bien être rural Bien qu’il y ait une

tendance générale à la baisse de la pauvreté dans presque tous les états indiens, la croissance a

été inégale. Entre 1980 et 2004, les états plus pauvres initialement ont connu une croissance

plus faible, ce qui a résulté en une disparité entre les revenus, tant absolue que relative. La

rapide libéralisation du commerce, dans les années 1990, a eu des impacts régionaux très

variables. Les zones rurales à forte concentration industrielle, pénalisées par la libéralisation,

ont progressé plus lentement dans la réduction de l’incidence et du degré de pauvreté en

raison de la mobilité extrêmement limitée de la main-d’œuvre entre les régions et les

industries. Les revenus ont également augmenté plus rapidement que les revenus ruraux,

résultant en une augmentation constante du ratio entre les consommations réelles moyennes

urbaine et rurale, d’un peu moins de 1,4 en 1983 à 1,7 en 2000, bien que l’Inde présente des

disparités relativement faibles en termes de revenus. Mais, malgré la réduction de pauvreté et

la croissance impressionnantes des années 1990, le tableau des gains généraux en bien-être est

mitigé, car les résultats en santé ne se sont pas améliorés.

35Sources: Banque mondiale, 2000b ; Burgess & Pande, 2005 ; Chaudhuri & Ravallion, 2006; Von Braun,

Gulati& Fan, 2005 ; Topalova, 2005 ; Ravallion & Datt, 1996 ; Datt & Ravallion, 1998a.

Page 48: SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET …

43

2. Echec dans la spécialisation du Secteur agricole :

viii. Cas spécifiquement du BRESIL :

Le Brésil, 5eme pays du monde par sa superficie, possède environ 62 millions

d’hectares de terres cultivées soit environ 7 seulement de sa superficie total. La forte

concentration dans le secteur agricole est aperçue en brésil il y a vingtaine d’année, et se

secteur joue un rôle très important dans la spécialisation d’exportation (de soja, cacao, etc.…)

sur le marchés internationaux. Cette révolution de l’agriculture brésilienne a surtout

commencé lorsque le choix fut fait de libéraliser le secteur et de se tourner vers les grands

marchés d’exportation. La forte domination d’exploitation agricole est le point fort du pays, le

taux de production pour les marchés externes est élevé par rapport à la production interne

(nationale). Environ 80 des producteurs familiaux produisent pour le pays, mais en fait, ils

ont seulement 10 des terres cultivables.

Tableau 1 : Part du Brésil dans les exportations mondiales

Produits Classement En

Jus d’orange 1er 82

Sucre 1er 29

Poulet 1er 29

Café 1er 29

Tabac 1er 29

Bœuf 1er 20

Soja 2nd 38

Figure 8 :

Page 49: SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET …

44

Le faite que le Brésil a échouer dans son spécialisation du secteur, parce que le cout

peu élevé de la main d’œuvre n’est jamais ajusté, le faible prix et la disponibilité des terre et

des dévaluations successives du real propres à améliorer une caractéristique de façons louche

un peu plus les produits brésiliens à l’export. Mais on a pu constater que le pays tire profit de

ses atouts agricoles d’autant plus que ses exportations (en produits agricoles) sont essentielles

pour son économie : dans le budget de l’Etat, un tiers des dépenses est consacré au service de

la dette et 14 à rembourser une partie principale. Au total, c’est donc la moitié du budget qui

est consacrée à la réduction de l’endettement. Alors, les exportations de produits agricoles

sont donc une grande opportunité pour diminuer l’endettement extérieur du pays. Ce dernier

est ainsi passé en deux décennies de 54 à 41 du PIB.

ix. Cas de la BOLIVIE :

Précédemment, le Mouvement nationaliste révolutionnaire avait accédé au pouvoir en

avril 1952 après une période d’instabilité politique. Il octroyait le suffrage universel et

entame, sous la pression paysanne, une réforme agraire en 1953. Il avait nationalisé,

moyennant de fortes indemnisations, les mines des trois principaux «barons de l’étain» du

pays. Cette première réforme agraire s’est limitée à la région de l’Altiplano, où se trouvent

des terres peu fertiles, procurant des rendements faibles. La région de l’Oriente, avec des

terres fertiles, qui était à l’époque peu peuplée et peu exploitée, n’a pas été atteinte par cette

première réforme agraire. De même, la loi de réforme agraire n’a été que très partiellement

mise en œuvre. Dans les années 1970, seulement 45% des familles de paysans avaient reçu un

titre pour la terre. Mais ultérieurement, encore 0,63% des exploitations agricoles occupent

plus des deux tiers des terres arables, tandis que 86% des petits exploitants doivent se

contenter des 2,4%.

Dès l’arrivée au pouvoir d’Evo Morales en 2005, un programme de réformes

économiques et une réforme constitutionnelle sont mis en route. Ainsi, en 2006, la Bolivie a

nationalisé l’ensemble de son activité pétrolière. Parallèlement la réforme agraire a été remise

à l’ordre du jour. La priorité a été d’abord la vérification de la légalité des titres de propriété et

l’attribution des terres publique aux populations indigènes ainsi qu’aux paysans sans terre.

L’Institut National de Réforme Agraire (INRA) a été chargé de redistribuer les terres et

d’attribuer des terres communautaires d’origine, notamment dans l’Altiplano et dans

Page 50: SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET …

45

l’Oriente. La démarche d’assainissement légal du cadastre est un travail long et coûteux. Dans

le cas de titres de propriété douteux, de longs blocages procéduriers sont monnaie courante.

Dans certains territoires, des arpentages (bornages) sont nécessaires. Ces travaux sont

cependant souvent entravés par des actions violentes des latifundistes. La loi agraire, objet

d’un vif rejet de la droite du pays, a été votée et promulguée le 29 novembre 2006. Elle

prévoit «l’expropriation des terres qui ne servent pas une fonction socio-économique juste».

La nouvelle Constitution garantit la propriété privée, mais fait dépendre la possession de

vastes propriétés de critères sociaux. Lors d’un scrutin complémentaire au référendum

constitutionnel, la population décidera à ce titre, si la taille maximale d’une propriété terrienne

doit être fixée à 5000 ou à 10000 hectares. Cependant, suite à un processus de négociation

avec l’opposition de droite, il a été accordé que cette disposition ne s’appliquera pas à titre

rétroactif.

x. Cas de MADAGASCAR

A Madagascar le secteur agricole tient une place important dans la vie économique du

pays et dans la vie sociale des paysans. En effet, dans un pays à très fort taux de ruralité

comme Madagascar, la population rurale dépend presque intégralement des activités

agricoles, d’élevage et de pèche. La potentialité de l’agriculture à Madagascar est assez

importante dû au fait que la majorité des activités économiques sont basée dans le secteur

primaire, soit 75.7% de la population active trouve leur emploi dans ce secteur, le secteur

agricole malagasy constitue l’un des moteurs de l’économie nationale avec 26,3 % du PIB. De

plus, la caractéristique des infrastructures semble ne favoriser que l’agriculture par rapport à

l’industrie. Cela montre que l’économie Malagasy est fortement dépendante, et présente les

caractères d’une économie à vocation agricole. Il y a en fait une relation positive entre le

niveau de revenu agricole moyen et la taille économique de l’exploitation agricole. En effet,

plus la taille de l’exploitation agricole est grande plus le niveau de revenu agricole est élevé.

En outre, le revenu agricole moyen est un peu moins de 1.800.00Ar pour les grandes

exploitations, contre 700.000Ar pour les petites exploitations. A remarquer aussi que le Riz

est la principale source de revenus agricoles des ménages, environ 49,9du total des revenus

agricoles et ce type culture génère en moyenne 470.000Ar de revenus agricoles par ménages

et reste un produit stratégique en matière de conditions de vie et de pauvreté des ménages à

Madagascar.

Page 51: SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET …

46

L’enquête ENSOMD faite par l’INSTAT 2012-2013 a permis de dégager quelques

résultats saillant. Madagascar reste un pays de caractéristique de population jeune qui vit en

milieu rural, dont il faudrait former et initier dans les emplois qualifié même ce qui est lié à

l’agriculture (la principale voie pour 400.000 jeunes qui arrivent annuellement sur le marché

de l’emploi) ce qui reflète déjà ainsi leur contribution non négligeable au développement et

croissance économique du pays. Le tableau suivant nous montre que le secteur agricole

domine presque la moities des activités de la population du pays ; ainsi que ce secteur tient

une part important dans son rôle de pourvoyeur d’emploi de la population.

Tableau 2 : Structure de l’emploi par branche d’activité, 2010

Source : EPM 2010- INSTAT

La superficie physique des exploitations agricoles est estimée environ à 2 millions

d’hectares sur les 35 millions d’hectares potentiels propices à l’extensification des cultures

vivrières, aux grandes cultures et autres grandes productions. Le climat de Madagascar est

favorable à l’agriculture tempérée et tropicale. Ainsi, l’extensification est une alternative pour

le pays à accélérer la croissance agricole en augmentant la productivité. Du fait que le pays

dispose des mains d’œuvre conséquentes et d’expertise favorable pour la production ainsi que

des technologies améliorées et adaptées aux contextes telles que les variétés, les techniques

culturales et les autres innovations. La figure suivante nous montre que Madagascar, en 2005

consacre plus dans le secteur par rapport aux autres secteurs, mais par contre en 2012, une

petite diminution est aperçue. En fait cela n’implique pas que Madagascar ne doit pas se

spécialiser dans le secteur mais pourtant des soutiens serait attendu pour renforcer le secteur.

Page 52: SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET …

47

Figure 9: Evolution de la structure de l’emploi, 2005-2012, en pourcentage de la population

active occupée

Source : INSTAT (2006) et INSTAT (2012)

Depuis quelque année, l’Etat malagasy a surtout essayer d’apporter des améliorations

sur la question de développement du monde rural, et ce à l’aide des différents projets, avec la

collaboration des Organismes international partenaire ; pourtant, ces projets n’ont pu

constituer qu’une forme d’alternative à court terme et n’ont pas vraiment pu amorcer un

développement durable ou soutenable dans le pays.

En guise de conclusion, cette petite développement nous à révéler quelques cas de

pays qui ont pu voir un fort changement dans leurs économies, et qui sont devenues des

économies industrialisées à travers de nouvelle stratégie macroéconomique et de nouveau

programme agricole ainsi qu’une forte évolution technologique. Leur spécialisation dans le

secteur agricole s’est tenue comme un grand succès. Mais pour d’autres ; leur spécialisation

s’est tenue en l’échec, même si l’agriculture a une grande capacité/potentialité dans la

majeure partie de ces pays. Les problématiques concernant les pays en développement sont

souvent considéré au niveau régional, comme certains auteurs l’ont souligné, la mauvaise

performance du secteur agricole des pays en voie de développement est un problème de

structure de long terme. Le concept spécialisation dans le secteur agricole cours des grands

enjeux qui devraient être manipulé par les institutions responsables. La réforme agraire a pour

risque d’augmenter le taux de migration intérieure, de mettre en danger le développement des

pratiques agricoles, comme par la dégradation environnementale et d’une utilisation non

durable des ressources naturelles.

Page 53: SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET …

48

Introduction partielle :

Nous avons vue dans la première partie de notre devoir que la littérature nous enseigne

les stratégies de développement qui sont clairement contextuelles et devrait être définies au

niveau de chaque pays. Néanmoins, les problématiques concernant les pays d’Afrique sub-

saharienne (comme l’on a vu dans la troisième chapitre) sont souvent considérés au niveau

régional, car ces pays partagent une histoire, des caractéristiques communes, et sont

interdépendants pour leur développement. Il ne s’agit toutefois pas de tout miser sur

l’agriculture ou bien précisément le secteur agricole. Gilbert Etienne l’avait déjà bien souligné

: « tout en reconnaissant l’importance de l’agriculture, on ne peut faire de celle-ci le pôle

exclusif de la croissance économique » (Etienne, 1966). Il s’agit de tirer profit de toutes les

potentialités qu’elle offre, de savoir détecter les secteurs porteurs et y investir en anticipant de

nécessaires diversifications ultérieures. Dans cette vision, engager une dynamique de

croissance sur de meilleures performances agricoles a tout son sens.

La démarche de notre devoir est de ne pas se trop concentrer uniquement sur le secteur

agricole, ce qui aurait tendance à faire supposer que tout développement de l’agriculture serait

nécessairement positif. Au contraire, l’approche privilégie l’analyse de l’impact des politiques

sur l’ensemble de l’économie, tant au niveau macroéconomique qu’à l’échelon sectoriel et,

dans la mesure du possible, sur le plan social, en termes de pauvreté et d’insécurité

alimentaire. En outre, la reconnaissance de la diversité des PED et surtout de l’Afrique Sub-

saharienne, illustrée par les nombreuses tentatives de typologie comme celles sur le rôle de

l’agriculture dans le développement du Rapport sur le développement mondial (Banque

Mondial 2008) implique que les stratégies de développement en matière d'agriculture

devraient être spécifiques aux pays et justifie le recours autant que possible à des analyses à

l’échelle nationale.

Page 54: SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET …

49

CHAPITRE IV : FAIBLESSES SUR LA SPECIALISATION DU SECTEUR

AGRICOLE ET SOLUTIONS PROPOSEES

Certains économistes, selon Collier et Dercon en 2008, ont souligné combien la

mauvaise performance du secteur agricole est un problème structurel de long terme en

Afrique subsaharienne et des autres PED à vocation agricole, et à quel point leur l’agriculture

devra changer pour accompagner un développement économique. Après différents études

(causes,…) des principaux pays, dans cette partie on va exposer les faiblesses de la

spécialisation dans le secteur agricole avant d’étudier des solutions.

1. Faiblesses de la spécialisation dans le secteur agricole :

Enjeux sur la spécialisation du secteur agricole :

Ici on va prendre le cas de la Bolivie, les enjeux sur la réforme agraire :

*Un des premiers enjeux de la réforme agraire est la migration intérieure. La population agricole

active représente environ 40% de la population globale 80-90% de ces populations rurales se

définissent elles-mêmes comme populations indigènes, pratiquant une agriculture

communautaire. Parmi eux une majorité est constituée de migrants de l’intérieur (Quechuas,

Aymaras). Avec la première réforme agraire et l’introduction d’un système d’héritage

égalitaire, un morcellement parcellaire s’est produit. Ce phénomène a généré, dès les années

60, une migration intérieure des populations rurales vers des terres libres (colonisation

intérieure). Ces colonisateurs d’origine quechua et aymara, sont souvent des cultivateurs de

coca. Aujourd’hui, ils se trouvent dans les régions tropicales orientales. Par ailleurs, ils

portent une riche culture syndicale paysanne et ils constituent également un vivier de

mobilisation politique qui a permis l’arrivée d’EvoMorales au pouvoir. Cette migration a

généré des conflits avec des populations indigènes amazoniennes qui pratiquent une

agriculture de semi-nomades, de cueillettes et de chasse, nécessitant de grands espaces. Des

conflits sont également apparus avec les élites agro-industrielles qui convoitent ces terres pour

y implanter des agro-carburants. C’est sur cette base que se fonde le conflit actuel dans la

région de Santa Cruz.

*Un deuxième enjeu important lié à la réforme agraire est le développement de pratiques agricoles

durables. En effet, les populations migrantes de l’Altiplano ne connaissent pas les terres

tropicales, leur équilibre de fertilité très fragile, le grand danger d’érosion et de latérisation.

Page 55: SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET …

50

La pratique de la culture sur brûlis pose de nombreux problèmes tant au niveau de la pollution

atmosphérique et sanitaire qu’au niveau du maintien de la fertilité des sols. De ces mauvaises

pratiques agricoles découle une pression supplémentaire sur les territoires et l’extension

permanente de la frontière agricole. Les terres usées par ces pratiques agricoles deviennent

ensuite des terres de pâtures. Pour beaucoup de producteurs il n’existe pas de culture

alternative à la coca, car il est difficile de trouver des marchés pour des cultures de rente.

L’enjeu environnemental va occuper par des grands propriétaires (zone sud-est Chaco,

Guaranis). Dans cette région, bénéficiant de ressources hydriques en abondance, les terres

sont fertiles et on y trouve une agriculture extensive avec des monocultures de soja et de

l’élevage. La structure agricole des haciendas abrite également des communautés captives,

vivant dans une situation de servage sous le joug d’une dépendance économique et de

l’endettement. C’est toujours dans cette zone que se situent les conflits les plus durs qui ont

pour objet la terre. Le problème n’est pas véritablement agraire, il est plutôt d’ordre

territorial. Ce n’est pas de pair avec l’enjeu social.

Cas de Ghana, il existe des signes d’une dégradation environnementale et d’une

utilisation non durable des ressources naturelles.

Pour le cas de Madagascar, un pays riches de ressources naturel (terres, eaux,

montagnes,..), ressources en capital humain mais qui ne sait pas d’en profiter et de ressortir la

valeur ajoutée de ces richesses. C’est un pays qui possède une grande potentialité dans la

spécialisation du secteur agricole pour un développement soutenu. Mais en fait, le

gouvernement instable, les crises sans cesses, les politiques de développement, la dépendance

des aides auprès des organismes internationaux, les accords (sur le commerce, etc.…) avec les

pays riches, etc. sont tous des grandes problèmes/faiblesse et limites pour Madagascar.

Comme Madagascar est un pays bénéficiaire de différents accords étrangers

unilatéraux ou bilatéraux, surtout l’ile se penche dans l’élargissement de sa part dans sa

participation au commerce international. Mais en fait, le gouvernement ne pense pas comment

rendre les produits malagasy en concurrence par rapport aux produits étrangers. Les résultats

de ces accords n’ont pas avantagé le pays qui est encore en voie de développement. Alors

c’est dans ce cas-là que le rôle massif de l’agriculture est très important. Afin d’amener la

croissance rapide, il faut amorcer ou se spécialiser dans le secteur agricole car autres que les

produits textiles, les produits agricoles représente une part importante dans l’exportation et

contribue au PIB du pays. Ainsi Madagascar reste un pays à vocation agricole qui possède un

Page 56: SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET …

51

SA avec beaucoup de potentialité et qui doit être la source de développement du pays. Mais

que son secteur agricole semble être une entrave pour le pays. Mais aussi la vision sur le CI

représente un grand enjeu pour toutes PED à vocation agricole.

Le système commercial international est particulièrement défavorable à l’Afrique

l’agriculture bénéficie de mesures protectionnistes et de subventions dans les pays de

l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), tandis que les pays

africains subissent des pressions pour ouvrir leurs frontières aux importations bon marché.

Pour l’Algérie, les contraintes sont au centre des questions stratégiques de

développement rural, d’aménagement territoire, de sécurité alimentaire, de développement

agroalimentaire et de ce fait l’agriculture ne peut faire l’objet que d’un traitement global et

systémique. En tant que système, l’agriculture a ses propres sous-systèmes qu’il faut identifier

pour mieux comprendre les interrelations et les complémentarités qui les animent. Il est

difficile d’imprimer à l’agriculture une évolution concernant toutes ses parties (perturbation

extérieures comme les sous élément de l’agriculture : forets, pêche,…) dans une vision

intégrée et stratégique.

Pour le Brésil, d’une part, le Brésil est connu dans sa spécialisation de quelques

produits agricoles pour l’exportation. C’est là se trouve les grands enjeux pour eux. Le

marché international est dominé par les Etats-Unis et les pays de l’Europe. Même s’il veut

que le CI aille être leur source de développement à travers l’exploitation agricole à une

économie d’échelle. Et même si le pays a une grande potentialité de faire de son secteur

agricole un instrument de développement en relation avec le CI, cela va être un grand

problème pour les brésiliens. D’autre part, la différence de niveau de développement par

région, les ressources naturelles limitées, la distribution très inégale de la terre et la culture

politiques sont aussi d’autres sources de faiblesses pour le Brésil de se spécialiser fortement

dans le secteur agricole afin d’atteindre la pleine croissance.

Après que le Brésil a échoué dans son spécialisation du SA, le pays a libéralisé ses

échanges agricoles et agroalimentaire, diminué le niveau de soutien à certains secteur (blé,

sucre,…) et abandonné sa politique de subvention à l’exportation défaillant, mais pourtant

toute intervention n’a pas été supprimée compte tenu du rôle stratégique de ce secteur

(approvisionnement national et contribution au solde commercial). La protection du secteur

agricole a diminué au début de 1990, mais le pays conserve et perfectionne des outils de

Page 57: SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET …

52

régulation et d’intervention publique pour corriger les imperfections du marché, améliorer la

compétitivité agricole, soutien des exportations (après dévaluation du real).

2. Solution proposées :

On va essaie d’amener quelques solutions afin que le secteur agricole puis être un

instrument de développement dans les pays en voie de développement. C’est pour que les

Etats des PED puissent se développer à par le biais du secteur agricole, qu’il faut qu’ils

s’engagent plus dans l’agriculture sans le forcer d’être le secteur moteur de l’économie. Il faut

aussi rappeler que, Si les PED veulent savourer le plein profit de l’agriculture, il faut investir

dans ce secteur même s’il ne faut pas se concentrer trop dans le secteur agricole. Par contre il

doit fournir assez d’aide pour les autres secteurs.

a) Au niveau microéconomique :(niveau social des individus)

-L’accompagnement solidaire de la petite agriculture, à travers l’amélioration des revenus des

agriculteurs les plus précaires est essentiel.

Ex : financement des projets sociaux inscrits dans le cadre d’un plan régional visant la

reconversion des agriculteurs précaires dans des activités à haute valeur ajoutée te moins

sensibles aux précipitations. Encourager les projets de production intensive dans les domaines

aussi bien de production animale que végétale, à travers l’encadrement des agriculteurs et leur

qualification pour avoir un revenu supplémentaire.

-Ainsi il faudrait investir davantage dans l’agriculture en vue d’augmenter la productivité et

les revenus ruraux. Une forte assistance dans les revenus va accompagner une croissance, et

provoquent le passage de l’agriculture à l’industrie, puis de l’industrie aux services.

b) Au niveau macroéconomique :(croissance équitable)

-Relier plus productivement l’agriculture à l’industrie et aux autres secteurs ;

Ex: Agro-business/ agro-industries…

-Investir dans les infrastructures et dans l’éducation pour améliorer les qualifications des

mains d’œuvre, amener l’industrie dans les zones rurales. Car l’amélioration des

investissements dans l’infrastructure routière qui pourrait changer l’intérieur du pays et

Page 58: SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET …

53

d’entrer ainsi sur les marchés mondiaux (des produits agricoles à forte valeur ajoutée), parce

que l’accès aux marchés représente une contrainte presqu’aussi importante pour le

développement du pays ;

-Développement d’une agriculture moderne et à haute valeur ajoutée ;

-Réforme sur la forte diminution des cours des produit de base et élargir l’accès des

exportations africaines aux marché Nord (pour encourager les agriculteurs des produits à forte

valeur ajouté) ;

-La réforme agraire et la distribution de terres (politique foncière) doivent se conjuguer avec

un modèle de développement agricole durable. Parallèlement, le gouvernement doit faire face

à une forte pression populaire en faveur de la réforme agraire. Pour cela la construction d’un

système d’information géographique pour définir les terres sujettes à la réforme agraire a été

entreprise par le vice ministère des Terres ;

-Une nouvelle stratégie agricole perte sur la nécessité de promouvoir l’investissement privé,

accompagné si nécessaire de l’aide publique ;

-Le secteur industriel devrait augmenter son offre d’intrants et de facteurs de production

agricoles (outillages, machines agricoles, matériel hydraulique) afin d’assurer une

amélioration des rendements des terres. En retour, l’agriculture contribue à nourrir la

population et entretenir la dynamique d’industrialisation notamment pour les industries agro-

alimentaire.

-La politique de crédit subventionné36 : qui permis non seulement de financier la

modernisation de l’agriculture mais aussi de soutenir les débouchés des secteurs industriels et

l’approvisionnement des industries agroalimentaire et de la distribution. C’est comme le cas

aperçu au Brésil.

36 Ce politique a permet l’Etat Brésilien de mettre en place un système de prix garantis et une politique de stockage régulatrice afin de compenser la diminution des ressources en crédit public. La politique de stabilisation pousse encore davantage à l a restriction des budgets publics destinés à l’agriculture : -elle est un peu moins protectionniste et plus conforme à la position de Brésil à l’OMC et –elle dispose de moins de moyen financiers (crédits moins abondants) ce qui donne aux variables économiques (taux de change) un poids très important dans la régulation du secteur agricole. Source : J.G. Casques (2004), IPEA, n° 1009, cité par J-P Bertrand.

Page 59: SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET …

54

Ces solutions sont apportées pour les PED à vocation agricoles, pour faire en sorte que ce

secteur contribue à la croissance et le développement économique. Ces réformes micro et

macroéconomiques vont amener de meilleurs incitations pour les agriculteurs, un dynamisme

pour le secteur privé, mais aussi permettrait un accroissement des investissements au profit de

ce secteur.

Enfin, l’agriculture est au cœur de nombreux autres enjeux, énergétiques (production

de biocarburants) et climatiques (conséquences du changement climatique sur le potentiel de

production agricole, contribution de l’agriculture à la réduction des émissions de gaz à effet

de serre), l’Organisation mondiale du commerce,…Bien que les Pays à vocation agricole, et

certain pays d’Afrique soient sur la voie du développement et que les opportunités qui

s’offrent à l’agriculture soient nombreuses, de graves menaces continuent de peser sur ce

secteur. A long terme, les problèmes suivants se posent: tout d’abord dans les zones rurales, il

est difficile de développer des marchés efficaces et concurrentiel pour l’approvisionnement en

intrants et la distribution de la production, ainsi que d’offrir des services de financement et

d’adapter les marchés aux nouvelles chaînes d’approvisionnement; puis les engagements

financiers des pouvoirs publics en faveur de l’agriculture et du développement rural sont trop

faibles,….Le soutien du secteur agricole restera ainsi faible et négligé par tout le monde. Et

on peut dire et il faudrait aussi savoir que toute spécialisation excessive dans n’importe quelle

branche d’activité peut justifier une grande méfiance pour les PED. Les pays concernés

encourent le risque de voir leurs secteurs agricoles pénalisés au fur et à mesure qu’ils

exploitent les ressources de rente. Surtout envers la spécialisation des pays en développement

sur une base exportatrice, pour ceux qui veulent que le CI est source de développement dans

leur pays. Alors il faut faire attention à toute spécialisation dans n’importe quels secteurs.

Pour qu’il ne soit pas source de sous-développement du pays, car ici, le secteur agricole reste

le secteur monopoliste (de MO,..) dans les PED et empêche d’autres secteurs modernes de se

développer, ce qui va empêcher le développement général du pays. C’est ainsi que quelques

solutions proposées interviennent dans le secteur agricole pour le soutenir et aussi de rappeler

qu’il faut s’engager un peu plus dans le développement du secteur et de ressortir sa grande

importance dans son rôle de source de développement des PED, afin de contrer dire/de

remédier que ce secteur pénalise d’autres secteurs.

Page 60: SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET …

55

CONCLUSION

Le secteur agricole tient une grande place dans la vie économique des pays en voie de

développement, il a largement prouvé qu’il pouvait contribuer au développement. Différents

auteurs économique (Lewis, Marx, Rostow, Myrdal, Mellor, etc…) de développement le situe

en amont des activités en encourageant le développement. Le fait de se spécialiser dans ce

secteur, c’est de le fortifier ainsi que d’investir plus dans ce dernier au sens où il va être un

facteur d’externalité positive par des effets d’entrainement sur les autres secteurs de

l’économie et de la vie en global d’un pays.

Il joue un grand rôle de secteur de référence d’une croissance globale dans les pays à

vocation agricole, et de réduire la pauvreté (c’est un instrument qui s’est très efficace en terme

de réduction de la pauvreté) dans toutes les catégories de pays, tout en améliorant

l’environnement de bien de manières différentes : Elargir l’accès aux actifs (La terre, L’eau,

L’éducation, La santé.) ; Augmenter la productivité et la viabilité des petites exploitations ;

Améliorer les incitations par les prix et ainsi que la qualité et la quantité des investissements

publics ; Améliorer le fonctionnement des marchés de produits et de facteurs de production

(les marchés des denrées alimentaires de base ; les marchés à forte valeur ajoutée ; les

exportations de produits traditionnels ; les exportations de produits traditionnels). C’est pour

cela qu’il faut se spécialiser et amener un grand changement dans le secteur agricole.

La transition agricole (à travers l’investissement en capital humain,…) permettant

d’accroitre la productivité d’ensemble des économies, (de dynamiser les capacités

d’innovation et d’adapter les actifs) est un élément essentiel de la croissance, mais ne suffit

pas à engendrer une croissance soutenue. Mais au moins, cela est nécessaire pour dynamiser

le secteur agricole mais également pour offrir à la population agricole active la possibilité de

s’orienter vers d’autres secteurs rémunérateurs. La croissance suppose donc un essor du

secteur agricole, mais celui-ci doit être accompagné d’un développement des autres secteurs,

pour absorber la sortie de la population du secteur agricole. Sans cela la transition sera

bloquée.

La politique agricole est un mode d’allocation des ressources plus efficaces que le

marché, en cas d’instabilité de ce dernier. L’impact accordé aux différentes politiques peuvent

être positives ou négatives, ainsi ces politiques constituent un premier moyen de mise à

niveau de l’agriculture national, c’est pour cela que l’intervention étatique pour valoriser le

secteur agricole tienne une place majeure.

Page 61: SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET …

56

Différentes études dans des PED à vocation agricole (pays Africains, Inde, Chine,…)

ont été faites, et quelques-uns ont pu voir un fort changement dans leurs économies, qui sont

devenues des économies industrialisées à travers de nouvelle stratégie macroéconomique et de

nouveau programme agricole ainsi qu’une forte évolution technologique. Leur spécialisation

dans le secteur agricole s’est tenue comme un grand succès. La pauvreté s’est diminuée, le

PIB a évolué, les revenus ruraux à augmenter,… A remarquer que, d’autres pays ont

fortement chuté après leur engagement dans le secteur agricole. Leur spécialisation s’est tenue

en l’échec, même si l’agriculture a une grande capacité/potentialité dans la majeure partie de

ces pays. Les problématiques concernant les pays en développement sont souvent considéré

au niveau régional, comme certains auteurs l’ont souligné, la mauvaise performance du

secteur agricole des pays en voie de développement est un problème de structure de long

terme. Le concept spécialisation dans le secteur agricole cours des grands enjeux qui

devraient être manipulé par les institutions responsables. La réforme agraire a pour risque

d’augmenter le taux de migration intérieure, de mettre en danger le développement des

pratiques agricoles, comme par la dégradation environnementale et d’une utilisation non

durable des ressources naturelles.

La révolution agricole ne règlera pas à elle seule le problème du développement, la

question des secteurs d’activités accueillant la main d’œuvre libérée reste entière.

L’agriculture contribue au développement à plusieurs égards. Toute spécialisation excessive

dans n’importe secteur d’activité peut justifier une grande méfiance pour les PED. Même si

l’agriculture et le développement font de pair dans les PED à vocation agricole, plusieurs

limites et défis font face à ces derniers (les engagements financiers des pouvoirs publics en

faveur de l’agriculture sont trop faible,...). Pourtant, le secteur agricole restera le secteur

monopoliste dans ces PED, et empêche ainsi, d’autres secteurs modernes de se développer.

Des solutions sont apportées pour soutenir le secteur agricole afin qu’elle contribue de

plus dans le développement et la croissance d’un pays, au niveau microéconomique (niveau

social des individus) et macroéconomique (croissance équitable). Il faut soutenir la plus petite

agriculture jusqu’à la plus grande, une forte assistance dans les revenus va accompagner une

croissance provoquant le passage de l’agriculture à l’industrie, puis de l’industrie aux

services. Il faut investir dans les infrastructures et dans l’amélioration des qualifications des

MO, amener l’industrie dans les zones rurales. Il y a donc nécessité d’une réforme agraire et

d’une distribution des terres (politique foncière), réforme sur la forte diminution des cours des

produits de base, etc.…

Page 62: SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET …

57

BIBLIOGRAPHIE

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Page 64: SPÉCIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE ET …

iv

TABLE DES MATIÈRES

SOMMAIRE……………………………………………………………………………………………………

LISTE DES TABLEAUX……………………………………………………………………………………..

LISTE DES FIGURES………………………………………………………………………………………..

LISTE DES ANNEXES……………………………………………………………………………………….

LISTE DES ABRÉVIATIONS………………………………………………………………………………

INTRODUCTION……………………………………………………………………………………………..

PARTIE I : PRÉSENTATION ET ESSENCE DU SECTEUR AGRICOLE……………….......

CHAPITRE I : LE RÔLE DE L'AGRICULTURE SUR LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE

ET LE DEVELOPPEMENT D’UN PAYS………………………………................................

1-Définition et concepts ………………………………………………………………………...

a) Les économistes et le concept de spécialisation dans le secteur agricole…………..

b) Les multiples fonctions de l’agriculture et leurs avantages…………………………

La fonction environnementale……………………………………………….

La fonction économique……………………………………………………..

La fonction sociale…………………………………………………………..

c) Rôle de l’agriculture dans le développement économique………………………....

2-Agriculture au service du reste de l’économie………………………………………………..

Formation de capital : capacité de l’agriculture à fournir un surplus de capital

(MELLOR)………………………………………………………………………

Taxation des bénéfices agricoles………………………………………...

Termes de l’échange………………………………………………….....

Compression des investissements dans l’agriculture……………………

Marché rural des biens industriels…………………………………….....

La capacité du secteur agricole à dégager un surplus…………………………..

Le dualisme fondateur : l’industrie alimentée au surplus agricole……………..

La capacité du secteur agricole à fournir une main d’œuvre

potentiel…………………………………………………………………………

3- Relation entre : Agriculture et croissance économique………………………………………

Selon Rosa Luxemburg………………………………………………………….

Selon Nurkse…………………………………………………………………….

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v

CHAPITRE II : LE ROLE DES INVESTISSEMENTS ET DES POLITIQUES DANS LE

SECTEUR AGRICOLE SUR LA CROISSANCE ET LE DEVELOPPEMENT

ECONOMIQUE…………………………………………………………………………………

1-Investissement dans l’agriculture……………………………………………………………..

Contribution de l’agriculture dans le PIB……………………………………….

Relation entre investissement et croissance agricole……………………………

● Facteur exogènes…………………………………………………………

● État……………………………………………………………………….

● Secteur privé…………………………………………………………......

Investissement en capital humain……………….………………………………..

2-L’ agriculture et les politiques agricoles dans les PED……………………………………….

L’instabilité du marché de l’offre et de la demande agricole……………………

Définitions d’une politique agricole……………………………………………..

Impacts des plans nationaux de développement agricole (PNDA) et du monde

rural (PNMR) sur le développement économique……………………………….

PARTIE II : ETAT DES LIEUX SUR LA SPECIALISATION DANS LE SECTEUR

AGRICOLE DES PED………………………………………………………………………….

CHAPITRE III : L’EXPERIENCE DES PRINCIPAUX PAYS EN VOIE DE

DEVELOPPEMENT SUR LA SPECIALISATION DANS LE SECTEUR AGRICOLE……..

1. Différent études de cas des PED…………………………………………………………….

i. L’appui des Etats africains à l’agriculture………………………………………………

ii. Cas du Niger……………………………………………………………………………..

iii. Cas de Cameroun, Ghana et Mali……………………………………………………….

a. Pour le Cameroun………………………………………………………………

b. Pour le Ghana…………………………………………………………………..

iv. Cas de Tanzanie et Sénégal……………………………………………………………...

a. En Tanzanie…………………………………………………………………….

b. Au Sénégal……………………………………………………………………...

v. Cas de la chine…………………………………………………………………………..

vi. Cas de Nicaragua et Bengladesh………………………………………………………..

vii. Cas de l’Inde……………………………………………………………………………

2. Echec de la spécialisation du Secteur agricole………………………………………………

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viii. Cas spécifiquement du Brésil……………………………………………………………

ix. Cas de le Bolivie………………………………………………………………………...

x. Cas de Madagascar………………………………………………………………………

CHAPITRE IV : FAIBLESSES DE LA SPECIALISATION DU SECTEUR AGRICOLE ET

SOLUTIONS PROPOSEES…………………………………………………………………….

1. Faiblesses de la sur spécialisation dans le secteur agricole………………………………….

Enjeux sur la spécialisation du secteur agricole…………………………………………

2. Solution proposées…………………………………………………………………………..

a. Au niveau microéconomique……………………………………………………………

b. Au niveau macroéconomique……………………………………………………………

CONCLUSION…………………………………………………………………………………

BIBLIOGRAPHIE………………………………………………………………………………

ANNEXE………………………………………………………………………………………

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ANNEXE 1-a: Processus du PDDA

ANNEXE 1-b : Domaine d’intervention

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ANNEXE 2 : Dépenses agricole en 2010

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Auteur : ANDRIANOVONA Tantely Narindra

Numéro d’examen : 96

thème : Spécialisation dans le secteur agricole et développement des pays en voie de

développement

Nombre de figures : 08

Nombre de tableaux : 03

Nombre des annexes : 03

Nombre de pages : 65

Résumé :

La spécialisation dans le secteur agricole entraine le développement par le biais de la

croissance des activités agricoles, de la transition agricole; des progrès techniques, et des

stratégies politiques de développement bien déterminées. Ces derniers sont une condition

préalable à l’apparition d’un développement soutenable à long terme. Car en fait; elle joue

une très grande part dans la vie économique, social, et environnementale de la population

mondiale surtout pour ceux des pays en développement à vocation agricole. Même si

l’agriculture (celle qui possède un si grande potentialité) et le développement (désigné par un

phénomène qualitatif de transformation sociétale) vont de pair dans ces pays en

développement, cette relation connait des limites. Il reste, en effet, beaucoup de défi que ces

pays doivent franchir dans ce contexte, sur les choix de politiques et sur le choix

d’investissement pour pouvoir suivre les préalables du développement par la spécialisation

dans le secteur agricole.

Mots clés : spécialisation, croissance et développement, transition agricole, politique,

investissement.

Encadreur : Dr RAVELOSON ANDRIAMIHAJA Harimisa