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Gouvernanceet territoires ruraux

Sous la direction deMario Carrier et Serge Côté

Éléments d’un débatsur la responsabilité du développement

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Dans la même collection :

Les défis et les options de la relance de MontréalSous la direction de Luc-Normand Tellier1997, 204 pages, ISBN 2-7605-0958-3

Une région dans la turbulenceSous la direction de Marc-Urbain Proulx1998, 256 pages, ISBN 2-7605-1003-4

Territoires d’avenirBruno Jean1997, 340 pages, ISBN 2-7605-0982-6

Le phénomène régional au QuébecSous la direction de Marc-Urbain Proulx1996, 334 pages, ISBN 2-7605-0922-2

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Avec la contribution de la

Gouvernanceet territoires ruraux

Chaire Desjardinsen développement des petites collectivités

Sous la direction deMario Carrier et Serge Côté

2000

Presses de l’Université du Québec2875, boul. Laurier, Sainte-Foy (Québec) G1V 2M3

Éléments d’un débatsur la responsabilité du développement

Postface de Vincent Lemieux

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Données de catalogage avant publication (Canada)

Vedette principale au titre :

Gouvernance et territoires ruraux : éléments d’un débat sur la responsabilitéau développement

(Science régionale : 5)Comprend des réf. bibliogr.

ISBN 2-7605-1095-6

1. Sociologie rurale – Québec (Province). 2. Zones rurales – Politique gouvernementale– Québec (Province). 3. Développement rural – Québec (Province). 4. Aménagementdu territoire – Québec (Province). 5. Décentralisation administrative – Québec (Province).6. Administration locale – Québec (Province). 7. Sociologie rurale. I. Carrier, Mario.II. Côté, Serge. III. Collection

HT443.C32Q8 2000 307.72'09714 C00-941122-4

Révision linguistique : GISLAINE BARRETTE

Mise en pages : CARACTÉRA PRODUCTION GRAPHIQUE INC.

Conception graphique de la couverture : RICHARD HODGSON

Illustration de la couverture : PATRICE ST-PIERRE à partir de photographiesde Jean Albert et Michel Dompierre

1 2 3 4 5 6 7 8 9 PUQ 2000 9 8 7 6 5 4 3 2 1

Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés© 2000 Presses de l’Université du Québec

Dépôt légal – 3e trimestre 2000Bibliothèque nationale du Québec / Bibliothèque nationale du CanadaImprimé au Canada

La publication de cet ouvrage a été rendue possible grâce à la contribution de laChaire Desjardinsen développement des petites collectivitésUniversité du Québec en Abitibi-Témiscamingue445, boulevard de l’Université, Rouyn-Noranda (Québec) J9X 5E4Téléphone : (819) 762-0971, poste 2394 – Télécopieur : (819) 797-4727Adresse électronique : [email protected]

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Tiré de : Gouvernance et territoires ruraux, Mario Carrier et Serge Côté (dir.), ISBN 2-7605-1095-6

Présentation

Mario Carrier

Directeur, Chaire Desjardins en développement des petites collectivités, Université du Québecen Abitibi-Témiscamingue

Serge Côté

Directeur, Groupe de recherche interdisciplinaire surle développement régional, de l’Est du Québec (GRIDEQ), Université du Québec à Rimouski

La majorité des textes rassemblés dans le livre sont issus des travaux d’uneéquipe mobilisée autour de la thématique « Développement régional etrestructuration socio-économique des territoires dans les régions périphé-riques ». Cette équipe, formée autour d’un noyau de chercheuses et cher-cheurs de trois constituantes de l’Université du Québec (Université duQuébec à Rimouski, Université du Québec à Chicoutimi, Université duQuébec en Abitibi-Témiscamingue) intéressées au premier chef par l’étudedes processus de développement local et régional, s’est constituée en 1995.Elle a bénéficié d’un soutien financier du Fonds de développement acadé-mique du Réseau (FODAR) de l’Université du Québec et de nombreusesautres sources de financement pour mener à bien ses travaux. Un impor-tant volet de recherche sur les territoires à très faible densité de population,porté par des chercheurs de la Chaire Desjardins en développement despetites collectivités de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue,s’est ajouté au programme de recherche en 1996. De l’ensemble de cestravaux a émergé progressivement comme thématique majeure la questionde la gouvernance en milieu rural, cette évolution étant par ailleurs con-gruente avec l’importance qu’a prise cette notion de gouvernance chez lesspécialistes des sciences sociales intéressés aux phénomènes de dévelop-pement territorial au cours des années 1990.

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Gouvernance et territoires ruraux

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Dans la mouvance de ce programme de recherche, il s’est tenu desactivités de diffusion scientifique, dont deux colloques

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organisés en 1998et 1999 dans le cadre du congrès annuel de l’ACFAS, et de nouvellescollaborations se sont instaurées avec des chercheurs et chercheuses quine faisaient pas partie de l’équipe de départ. Le large spectre de préoccu-pations qui en a résulté se reflète dans les contributions au présentouvrage, contributions qui pourront intéresser toutes les personnes qui, parleurs études, leurs activités professionnelles ou leur action civique, sontappelées à traiter des questions de gouverne et d’action collective reliéesau développement régional, en général, et au développement des milieuxruraux, en particulier.

C’est donc grâce à la collaboration étroite d’un réseau de chercheursque cet ouvrage a pu être réalisé. À titre de responsables de l’édition, nousvoulons remercier toutes les personnes qui ont participé aux travaux derecherche et aux nombreuses tâches de soutien technique inhérentes àl’aboutissement de ce type de publication, spécialement notre collègueMarc-Urbain Proulx qui, à titre de responsable de la collection « Sciencerégionale » des Presses de l’Université du Québec, nous a fait bénéficier deses conseils judicieux. Enfin, nous voulons remercier les autorités de laChaire Desjardins en développement des petites collectivités et celles duProgramme de doctorat en développement régional de l’Université duQuébec à Rimouski et de l’Université du Québec à Chicoutimi de s’êtreassociées aux Presses de l’Université du Québec pour la parution de ce livre.

1. Les titres des colloques étaient : « La diversité de la gouvernance territoriale au Québec » en1998 et « Les territoires en action : développement régional et restructuration des territoiresrégionaux » en 1999.

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Table des matières

Présentation

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Mario Carrier et Serge Côté

Introduction

Restructuration socio-économique et gouvernance

. . . . 1

Serge Côté

PREMIÈRE PARTIE : Le milieu rural québécois

Chapitre 1

L’espace rural québécois

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

Clermont Dugas

Chapitre 2

La reconstruction de la légitimité des collectivités rurales

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41

Mario Carrier et Bruno Jean

Chapitre 3

Les jeunes de milieu rural et leur rapport à la région

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65

Patrice LeBlanc

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Gouvernance et territoires ruraux

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DEUXIÈME PARTIE : Gouvernance et services publics

Chapitre 4

Attractivité du territoire, services publics et développement

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85

Mario Carrier, Bruno Jean et Patrice LeBlanc

Chapitre 5

La gestion des services publics locaux sur des territoires de très faible densité

. . . . . . . . . . . . . 105

Pierre J. Hamel

Chapitre 6

Autonomie municipale et gestion des services municipaux dans neuf ensembles village-paroisse

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123

Serge Belley

Chapitre 7

Espaces ruraux français et services de proximité

. . . . . . 149

Yves Jean

TROISIÈME PARTIE : Les enjeux pluriels de la gouvernance

Chapitre 8

Quelle gouvernance pour les communautés locales ?

. . . 171

Marie-Joëlle Brassard et Christiane Gagnon

Chapitre 9

Le paysage comme agent de recomposition des communautés rurales du sud du Québec

. . . . . . . . . 189

Sylvain Paquette et Gérald Domon

Chapitre 10

Une nouvelle gouvernance territoriale pour accompagner la restructuration rurale

. . . . . . . . . . 223

Bruno Jean

Chapitre 11

Viabilité des communautés dépendantes de la forêt

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 245

Luc Bouthillier, Mario Carrier, Serge Côté et Jean Désy

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Table des matières

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QUATRIÈME PARTIE : Questions sur le développement et la gouvernance

Chapitre 12

Le développement humain et l’identité territoriale et communautaire

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 301

Hugues Dionne et Nicole Thivierge

Chapitre 13

Aux marges du développement

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 313

Marielle Tremblay et Pierre-André Tremblay

POSTFACE

Réflexions sur la gouvernance

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 333

Vincent Lemieux

Les auteurs

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 339

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Introduction

Restructuration socio-économique et gouvernance

Serge Côté

Université du Québec à Rimouski

On observe un intérêt nouveau pour la

ruralité

depuis quelques annéesdans la recherche en sciences humaines et sociales. Au-delà des travauxportant sur le secteur agricole, certaines analyses ont tenté de cernerla spécificité des milieux ruraux. Clermont Dugas (1996), par exemple,a cherché à mettre en évidence les contraintes qui pèsent sur le milieurural et les forces qui y entraînent des changements dans l’activitééconomique ou des modifications du tissu de peuplement. De largeszones rurales connaissent une marginalité attribuable, selon cet auteur,à plusieurs causes : déclin dans la mise en valeur des ressources,affaiblissement démographique qui accentue les inconvénients de lafaible densité et de la dispersion, obstacles à la rentabilité des capitauxqui découragent les implantations, interventions gouvernementales pluspréoccupées de soutenir le dynamisme urbain que de procurer desatouts au monde rural, perceptions négatives des campagnes entre-tenues aussi bien par les urbains que par certains ruraux eux-mêmes.

Bruno Jean, quant à lui, a tenté de cerner dans

Territoires d’avenir

(1997) les dynamiques rurales contemporaines. Il fait le constat del’irréductibilité du monde rural dont les caractéristiques ne disparaissentpas avec la diffusion de la modernité urbaine. L’ouvrage comporte unedimension normative : le développement rural se doit d’être durable enétant axé sur la satisfaction des besoins, le maintien de l’intégritéécologique et le souci de justice sociale ; il doit viser la revitalisationdes régions menacées par le dépeuplement et la pauvreté. Enfin, la

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Gouvernance et territoires ruraux

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question du cadre humain et institutionnel est soulevée : la recompo-sition socioterritoriale en cours dans les campagnes ne résulte passeulement du jeu de facteurs démographiques et économiques, elle abeaucoup à voir avec l’intervention des pouvoirs publics à tous leséchelons et avec l’initiative des acteurs sur le terrain. Par ce dernierbiais, le propos de l’auteur se rapproche de la thématique de ce livre,la gouvernance.

Les coordonnateurs du présent ouvrage ont choisi de faire unelarge place aux dynamiques politiques et aux jeux des acteurs desmilieux ruraux. Partant du fait que les restructurations sociales etéconomiques qui touchent les territoires ruraux, surtout s’ils sont péri-phériques, entraînent des adaptations souvent considérables (Castle,1993), cet ouvrage collectif concentre son attention sur les défis qu’ontà relever l’appareil institutionnel ainsi que les divers acteurs de l’orga-nisation de la vie collective au sein du monde rural. En effet, les milieuxruraux ne sont pas inertes. Malgré des pronostics parfois sombres, lesacteurs issus de ces milieux ont été à même, dans plusieurs cas,d’inventer des solutions inédites, de mobiliser des énergies insoupçon-nées, de mettre au point des façons de faire nouvelles.

La notion de

gouvernance

a semblé particulièrement utile pourcerner les jeux d’acteurs à l’œuvre dans les territoires ruraux. Unegrande diversité d’acceptions sont rattachées à la notion de gouver-nance (Allemand, 2000). Le terme s’applique souvent au milieu urbain(

Annales de la recherche urbaine

, 1998), mais convient aussi au milieurural. Il concerne les acteurs publics (Peters et Savoie, 1995), maisconnote aussi les capacités « exercée[s] partiellement par de multiplesacteurs » (Lafontaine, 1998, p. 184) et traduirait la « multiplicité de[s]lieux de décision » (Andrew, 2000, p. 76). Enfin, la notion de gouver-nance semble particulièrement adaptée à la conduite d’analyses àl’échelle locale (

Économie et solidarités

, 1999 ; Andrew, 2000).

L’option retenue dans le présent ouvrage quant à la portée du termegouvernance prend appui sur deux choix. Premièrement, seule est iciconsidérée la dynamique des acteurs enracinés au plan local et régional.Deuxièmement, il a paru souhaitable dans cet ouvrage de réserverl’usage du terme gouvernance (voir le texte de M. Carrier et B. Jean plusloin) à une catégorie relativement précise de processus, soit ceux fondéssur la coordination des acteurs et sur les dynamiques qui les animent.Il faut éviter de confondre gouvernement et gouvernance. Le gouverne-ment concerne tout ce qui touche les institutions, que l’on se situe aupalier central ou à des paliers infranationaux, tandis que la gouvernancefait appel aux stratégies des acteurs, aux interactions qu’ils ont, à la miseen commun d’objectifs et de moyens qui dépassent chacun d’eux pris

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Introduction

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individuellement. Les interventions réalisées dans un cadre de gouver-nance, tout comme celles qui relèvent de la structure de gouvernement,ne comportent aucune garantie intrinsèque de pertinence ou d’efficacité.Dans ce monde, comme dans celui des institutions, les échecs et leseffets pervers peuvent coexister avec les bons coups et les résultatsencourageants.

Les problèmes des territoires ruraux, avec le lot de restructurationsqu’ils impliquent, ont obtenu une réponse aussi bien du côté de l’

actiongouvernementale

que du côté des initiatives de gouvernance prises parles acteurs dans les régions. Le gouvernement du Québec a lancé unprocessus débouchant sur la formulation, pour la première fois d’unefaçon aussi formelle, d’une politique de la ruralité. Les orientations enont été précisées dans un document d’octobre 1999 ayant le statut de« cadre de référence » et paru sous le titre

Politique de la ruralité : pourune occupation dynamique du territoire rural

. C’est le ministère desRégions qui est chargé d’élaborer la politique et d’effectuer toutes lesconsultations nécessaires pour y arriver. Un

Avis pour une politiquegouvernementale de développement rural

a été soumis par Solidaritérurale du Québec (1999) en tant qu’instance-conseil du gouvernementsur la question.

Comme il est mentionné dans le cadre de référence, le premierprincipe de la politique gouvernementale de la ruralité est l’occupationdynamique du territoire. Il est dit que « c’est la prospérité qui, ultimement,favorise l’occupation du territoire » et que les collectivités ruralesdevraient recevoir « un soutien technique et financier approprié de leursefforts de développement ». Le deuxième principe de la politique est ledéveloppement durable. Et selon le troisième principe, la politique doitrespecter les objectifs énoncés en 1997 dans la

Politique de soutien audéveloppement local et régional

. En clair, cela signifie que le monde ruralest invité à prendre une part accrue de responsabilité dans son propredéveloppement. Ainsi, l’État mise sur les capacités d’initiative desruraux tout en se proposant comme accompagnateur de leur dévelop-pement et comme garant de l’équité. Cet appel à la responsabilisationdes acteurs crée un espace propice à l’exercice d’une gouvernancerenouvelée dans les milieux ruraux.

Avant d’aborder le sujet, il convient de poursuivre l’examen del’action gouvernementale en milieu rural. Évidemment, l’interventiondu gouvernement ne se limite pas, loin de là, à la formulation d’unepolitique de la ruralité par l’État central. Depuis déjà au moins deuxdécennies, toute une gamme d’initiatives ont été prises pour modifierl’encadrement institutionnel dans lequel évoluent les milieux ruraux. Lacréation des municipalités régionales de comté (MRC) en 1979 et, dans

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Gouvernance et territoires ruraux

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la dernière moitié des années 1990, l’ajustement des frontières desCommissions scolaires aux territoires des MRC, la mise en place d’unCentre local d’emploi (CLE) et d’un Centre local de développement(CLD) par territoire de MRC ainsi que la définition du développementlocal comme coextensif au territoire des MRC dans la

Politique desoutien

de 1997 traduisent une volonté de voir ces territoires émergercomme lieux de gestion de la vie collective dotés de compétences deplus en plus étendues.

En parallèle, la volonté de réaliser des fusions municipales procèdedu désir de constituer des entités disposant de capacités accrues pours’acquitter d’obligations nouvelles dans le cadre d’un transfert de com-pétences effectué à la pièce et de façon dispersée. Ce processus a étéqualifié de décentralisation tranquille (Côté, 1998). La mise au pointd’un livre blanc sur la décentralisation (Gouvernement du Québec,1995), dont le lancement a précédé de trop près le référendum de 1995pour qu’il soit possible de vraiment y donner suite, cherche aussi àoutiller les milieux locaux, incluant les milieux ruraux, pour qu’ils jouentun plus grand rôle dans leur développement. Enfin, le mandat donnéà la Commission nationale sur les finances et la fiscalité locales (1999)incluait explicitement la décentralisation de compétences gouverne-mentales. La Commission s’est penchée dans son rapport sur des sujetstels que l’implication des pouvoirs locaux dans les domaines commeles services sociaux et de santé, le développement économique local,l’environnement, la culture et les loisirs. Elle a émis des recommanda-tions sur la refonte des structures municipales, le réaménagement descompétences et le partage des sources de revenus. Cela annonce clai-rement un changement des conditions dans lesquelles est exercé legouvernement local ainsi que des modalités de partage des champsd’action entre le gouvernement central québécois et les gouvernementslocaux dans un contexte d’une plus grande remise de compétences auplan local (incluant les MRC).

Ce changement prévisible dans l’exercice des tâches de gouverne-ment s’accompagne d’une modification des conditions dans lesquelless’exerce la

gouvernance locale

; l’avenir des milieux ruraux en dépendd’ailleurs en grande partie. Les acteurs locaux et régionaux n’ont pasattendu d’être invités par les paliers supérieurs pour prendre des initia-tives susceptibles de faire avancer le développement de leur milieu. Lenombre imposant d’associations locales, de comités de développement,d’organismes de promotion économique, de groupes communautairesvoués à l’amélioration des conditions socio-économiques dans les ter-ritoires ruraux en témoigne abondamment. Du côté de l’État central, la

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Introduction

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tentation est grande de considérer les milieux locaux, et singulièrementles milieux ruraux, comme principalement responsables de leur déve-loppement.

Les collectivités rurales ont la responsabilité première, commed’ailleurs elles le souhaitent, d’assurer le renouveau de leur milieuet d’améliorer leur capacité de réagir aux transformations du contextesocio-économique. Le rôle de l’État consiste ainsi à soutenir lespopulations rurales, tant sur le plan individuel que collectif, dansleurs démarches de prise en charge de leur développement. (Ministèredes Régions, 1999, p. 29)

Dans les années 1960, l’État affichait une volonté nette de veiller,par la planification qu’il réalisait dans ses propres services, au dévelop-pement des régions et s’arrogeait, par conséquent, une grande part dela responsabilité de développer les espaces régionaux, et singulière-ment les milieux périphériques. Le chemin parcouru en quatre décen-nies est certes spectaculaire et se traduit dans le discours par undéplacement de responsabilité presque complet du pôle étatique aupôle local. Ce changement radical dans la distribution souhaitée des

responsabilités dans les processus de développement

suscite évidem-ment de multiples questions. L’État est-il en train d’abdiquer sa respon-sabilité de contribuer au développement des régions en se cantonnantdésormais dans un rôle de simple accompagnateur ? Qu’arrivera-t-il desmilieux ruraux essoufflés, où la fameuse « prise en charge » ne peut sefaire avec l’intensité souhaitée : seront-ils laissés à eux-mêmes et seront-ilscondamnés à la régression ? Les ressources consacrées à l’accompagne-ment incluront-elles des moyens conséquents pour favoriser l’anima-tion des milieux ? L’esprit d’entreprise des gens du milieu ne pouvantpas dans tous les cas suffire à surmonter tous les obstacles, l’État doit-il prévoir dans certains milieux des actions structurantes dépassant lescapacités des seuls acteurs locaux ? Autrement dit, si confier la respon-sabilité première du développement aux gens du milieu équivaut danscertains cas à les enfermer dans des scénarios paralysants, il y a lieud’être sceptique au sujet d’une telle proposition.

Quoi qu’il en soit, par choix ou par nécessité, ce nouveau contexteincite les acteurs locaux à devenir plus actifs que jamais dans larecherche de solutions de développement s’appliquant à leur milieu.Comme les textes qui suivent l’illustreront, les problèmes ne manquentpas en milieu rural : mise en valeur des ressources, organisation desservices, rôle des groupes communautaires dans la vie collective, mobi-lité des jeunes, rapports au paysage, volonté de susciter de l’initiativeéconomique dans des environnements parfois peu propices. Autantd’occasions pour des acteurs de confronter des points de vue, de former

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Gouvernance et territoires ruraux

© 2001 – Presses de l’Université du QuébecÉdifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.uquebec.ca

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des projets, de structurer des activités, d’interagir de façon harmonieuseou conflictuelle, de mener des expériences, de bricoler des solutions quiconviennent à leur situation. Ce brassage d’acteurs, les uns ancrés dansl’économique et les autres, dans le social, les uns situés dans la sociétécivile et les autres, dans les appareils de gestion publique, représentebien la gouvernance, processus au cœur des analyses qui suivent.

La première partie de l’ouvrage est consacrée au milieu ruralquébécois. Clermont Dugas en propose une radioscopie minutieuse auxplans de la démographie, des activités économiques et des revenus. Ilconstate qu’un certain nombre de localités rurales connaissent uneforme ou une autre de marginalité et risquent d’être aux prises avecdes difficultés dans l’avenir.

Cette fragilité de certains territoires ruraux est un élément crucialde la réflexion de Mario Carrier et de Bruno Jean dans le texte qu’ilsconsacrent aux questions de gouvernement et de gouvernance dans lescollectivités rurales. La modification du cadre institutionnel a instauréen quelques décennies de nouvelles règles de gouvernement dans lemonde rural. Ce changement, à lui seul, ne peut apporter une réponsecomplète à la fragilité de certaines portions de l’espace rural. Laréponse vient aussi du côté du développement local qui, selon lesauteurs, constituerait justement un bon exemple de gouvernance, en ceque les acteurs locaux, avec succès souvent et sans résultat parfois,cherchent collectivement à organiser des services adéquats, à valoriserleurs ressources et à mettre au point de nouvelles activités.

Patrice LeBlanc trace, dans le chapitre sur les jeunes de milieurural, un portrait des perceptions qu’ils entretiennent par rapport à leurrégion. Il le fait en prenant appui sur une expérience commune àplusieurs jeunes ruraux et éminemment révélatrice des dynamiquessociodémographiques qui traversent les régions, soit l’expérience de lamigration. Les parcours migratoires ne sont pas linéaires : il arrivesouvent, par exemple, qu’un départ soit suivi d’un retour. Des initiativescomme

Place aux jeunes

, qui favorisent le retour de jeunes ayant quittéleur région pour poursuivre des études, ne sont possibles que si desacteurs locaux se mobilisent : elles constituent un bon exemple degouvernance.

La deuxième partie du livre traite des services publics de proxi-mité. La grande diversité du milieu rural rend impossible l’organisationde ces services partout sur le même modèle. Mario Carrier, Bruno Jeanet Patrice LeBlanc examinent les conditions dans lesquelles les collecti-vités rurales, surtout les plus fragiles, peuvent se doter des servicesjugés nécessaires. Le dynamisme et la pertinence des services de

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Introduction

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proximité ne pourront jamais dépendre uniquement de la structureinstitutionnelle. L’implication des acteurs dans l’expérimentation, dansla mise au point de formules, dans l’innovation organisationnelle etdans le partage de responsabilités et de ressources en matière deservices publics jouera un rôle prépondérant. Les services de proximitéconstituent un champ privilégié pour l’exercice d’une gouvernancevigilante et inventive.

Pierre Hamel, de son côté, aborde la question des services muni-cipaux. À l’heure où les fusions municipales font l’objet d’une politiqueofficielle de l’État québécois, on peut se demander si le regroupementdes structures a un réel impact sur la prestation des services. Il apparaîtassez vite que la viabilité des petites collectivités, tout en étant influen-cée par le cadre structurel, dépend de bien d’autres éléments commela faculté des acteurs d’inventer des solutions taillées sur mesure. Et encette matière, la gouvernance locale occupe une place de premier choix.

Serge Belley enchaîne avec un texte sur la gestion des municipa-lités. L’examen des différentes modalités selon lesquelles le gouverne-ment local peut être organisé révèle que les écarts dans l’efficacité dela gestion demeurent relativement peu importants, alors que ceux quise manifestent dans la perception du rôle joué par l’institution munici-pale ont un impact relativement grand sur la vie locale.

Enfin, Yves Jean présente la situation qui prévaut dans un autrepays, la France. Là aussi, les services de proximité constituent unélément stratégique de la vie collective locale. L’accent est mis sur lesservices scolaires et sur l’action des élus locaux.

La troisième partie de l’ouvrage met l’accent sur divers enjeuxassociés à la gouvernance. Marie-Joëlle Brassard et Christiane Gagnon,dans un premier texte, analysent les entrevues réalisées auprès deresponsables de ce qu’il est convenu d’appeler « des organismes locauxde développement » (comités de développement, sociétés d’exploita-tion, d’investissement ou de promotion, etc.). Les responsables de cesorganismes se trouvent, pour la plupart, à jouer un rôle d’animation etde coordination d’efforts déployés par d’autres acteurs ; ils sont desfigures marquantes de la gouvernance en milieu rural.

Dans un autre texte, Sylvain Paquette et Gérald Domon montrentcomment le paysage peut devenir un enjeu de la vie collective en milieurural et s’attardent aux moyens mis en œuvre pour effectuer desaménagements ayant un impact sur ce paysage. Au-delà de l’actionréglementaire, ils attirent l’attention sur les partenariats, les conventionsde mise en valeur, la création d’organismes à base communautaire, la

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réalisation de projets communs à plusieurs acteurs, etc. Ces mobilisa-tions autour des questions relatives au paysage révèlent un aspect peusouvent analysé de la gouvernance en milieu rural.

Bruno Jean se livre, par la suite, à un examen des politiques ruralesqui ont cours au Canada, en Europe et aux États-Unis. L’action étatiqueest insuffisante, à elle seule, pour engendrer le développement rural.L’implication des acteurs et leur cohésion, la gouvernance locale ensomme, sont indispensables si l’on veut que les politiques donnent desrésultats allant dans le sens d’une revitalisation des milieux ruraux.

Dans un dernier texte, Luc Bouthillier, Mario Carrier, Serge Côté etJean Désy examinent, à partir de quatre études de cas provenant dedifférents coins du Québec, les éléments susceptibles de favoriser laviabilité des collectivités dépendantes de la forêt. Le climat social etl’initiative dans ces communautés reposent en grande partie sur desefforts mis dans la formation de la main-d’œuvre, dans la prestation deservices aux habitants, dans la vigilance des organismes implantés dansle milieu. Là où cette gouvernance est plus active, l’adaptation auxtransformations perturbantes qui surviennent en matière de technolo-gie et de marché se déroule dans de meilleures conditions.

Dans la quatrième partie du livre sont regroupées deux contribu-tions qui, sans remettre en cause complètement la notion de gouver-nance, sont attentives à d’autres dimensions de la vie collective enmilieu rural. Dans le premier texte, Hugues Dionne et Nicole Thiviergese livrent à une analyse de l’« être-ensemble » et devisent sur les formesélémentaires de la socialité. Adoptant une perspective voisine de cellequi caractérise l’étude des mouvements sociaux, ils se penchent surl’expérience des populations villageoises « résistantes » et sur l’actiond’organismes ayant pour mandat l’animation socio-économique desmilieux locaux. Leur texte véhicule des éléments critiques par rapportà l’idée de gouvernance, en ce sens que les pratiques de participationaux processus qui débordent de la socialité immédiate sont vuescomme aliénantes plutôt que constructives.

Dans le dernier texte de cette partie, Marielle Tremblay et Pierre-André Tremblay débouchent sur des réflexions très globalisantes en cequi concerne la signification du développement dans la société contem-poraine. Les résultats de terrain qui servent de point de départ à leurréflexion concernent le milieu des organismes communautaires. Cesorganismes constituent des lieux de mobilisation et d’action dans deschamps qui sont, par ailleurs, fortement investis par l’État. Compte tenude la fonction d’animation qu’il exerce, le secteur communautaireparticipe de la dynamique de la gouvernance.

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Les auteurs

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Marielle Tremblay

, docteure en science politique, est professeure auDépartement des sciences humaines de l'Université du Québec àChicoutimi depuis 1977. Ses activités d'enseignement et de recherchesont principalement orientées sur la problématique des rapportssociaux de sexe en lien avec le développement régional. Elle s'intéresseà l'analyse des impacts sociaux et économiques des organismes com-munautaires ainsi qu'à l'économie sociale et à la lutte contre l'appauvris-sement des femmes. Elle est actuellement codirectrice du programmede maîtrise en études régionales, membre du comité conjoint duprogramme de doctorat en développement régional de l’Université duQuébec à Chicoutimi et de l’Université du Québec à Rimouski, membredu comité d'éthique à la recherche du Complexe hospitalier de laSagamie, membre du GRIR et du Collectif-Idées de l'UQAC. Elle a aussiété membre du Conseil du statut de la femme de 1995 à 2000.

Pierre-André Tremblay

est anthropologue et enseigne au Départementdes sciences humaines de l'Université du Québec à Chicoutimi depuis1987. Ses travaux portent sur les mouvements sociaux, le développe-ment local, les organisations communautaires et les relations inter-ethniques. Il a participé à la direction de plusieurs ouvrages, dont:

Au-delà du néolibéralisme : quel rôle pour les mouvements sociaux ?

(1997),

Des communautés au communautaire

(1998),

Vers un nouveau pactesocial ? État, entreprises, communautés et territoire régional

(1999) et

Leshistoires familiales: au coeur des stratégies d'insertion

(1999).

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UQARUQAC

Les études supérieureset la recherche

en développement régional

Les études supérieureset la recherche

en développement régionalAxe de développement majeur de l’UQAR et de l’UQAC, le développementrégional regroupe les programmes d’études et les groupes de recherchesuivants :

LE DOCTORAT EN DÉVELOPPEMENT RÉGIONAL(programme offert conjointement par l’UQAR et l’UQAC)

La maîtrise en développement régional(programme de recherche offert avec ou sans stage)

Le diplôme d’études supérieures spécialisées en administration publique régionale (offert conjointement avec l’ENAP)

Le Groupe de rechercheinterdisciplinaire sur le développementrégional de l’Est du Québec (GRIDEQ)

La maîtrise en études et interventionsrégionales

Le programme court de 2e cycle en études régionales

Le Groupe de recherche et d’interven-tions régionales (GRIR)

Renseignements :Téléphone : 1 800 511-3382, poste 1648Courriel : [email protected]

UQARwww.uqar.qc.ca

Renseignements :Téléphone : 1 800 463-9880, poste 5291

UQACwww.uqac.uquebec.ca