Sommes-nous libres ou déterminés ?

Chapitre 2 – TG

Sommaire

1. Découverte d’un sujet2. Définitions3. Méthode4. Références philosophiques5. Activité (liberté & responsabilité)6. Apprendre à apprendre7. Changement de perspective (liberté politique)8. Transition vers le chapitre 3

1. Découverte du sujet

1.1. Par la lecture d’une nouvelle de Maupassant

Questions : 1. Prenez des notes sur tout ce qui vous semble important. 2. Pourquoi l’avocat plaide-t-il la folie ?3. Finalement, quel enjeu cette nouvelle fait-elle émerger en lien avec la

notion de liberté ?

2.2. Par le visionnage d’un court-métrage

1) Par quelle expression Franck exprime-t-il la notion de choix ?2) Le fait de ne pas connaître à l’avance nos pensées/ nos actes est-il un

argument suffisant en faveur du libre arbitre ?3) Comment Théa définit-elle le déterminisme ? Quel rapport avec l’effet

domino ?4) Qu’est-ce que le hasard ? Est-il compatible avec le libre arbitre ou avec le

déterminisme ?

2. Définitions

2.1. Analyser le concept de liberté à partir de ses contraires

§ Les termes de déterminisme, nécessité, destin, causalité sont souvent utilisés de manière interchangeables. En réalité, ils ne le sont pas vraiment.

§ Dans la diapo suivante, associez chaque terme à sa bonne définition et à son exemple.

Terme Définition Exemple

NECESSITÉ * * Relation constante et nécessaire, entre deux phénomènes dans les mêmes circonstances (l’un étant la cause, l’autre l’effet) *

* Mythe d’Œdipe

DETERMINISME * * Puissance extérieure à la volonté humaine qui régirait le cours de l’univers, en fixant de façon irrévocable le cours des évènements *

* Besoins vitaux

CAUSALITÉ * * Ce qui ne peut pas ne pas être ni être autrement. Ce qui est indispensable. *

* Déterminisme social

DESTIN * * Doctrine selon laquelle chaque évènement, en vertu du principe de causalité, est déterminé par les évènements passés *

* Causalité physique

Terme Définition Exemple

NECESSITÉ * * Relation constante et nécessaire, dans les entre deux phénomènes dans les mêmes circonstances (l’un étant la cause, l’autre l’effet) *

* Mythe d’Œdipe

DETERMINISME * * Puissance extérieure à la volonté humaine qui régirait le cours de l’univers, en fixant de façon irrévocable le cours des évènements *

* Besoins vitaux

CAUSALITÉ * * Ce qui ne peut pas ne pas être ni être autrement. Ce qui est indispensable. *

* Déterminisme social

DESTIN * * Doctrine selon laquelle chaque évènement, en vertu du principe de causalité, est déterminé par les évènements passés *

* Causalité physique

2.2. Analyser le concept de liberté à partir d’un texte

• Objectif de l’exercice : par groupe de 2/3, construisez une carte mentale à partir du texte de Leibniz (exercice noté sur 10). • Temps : 40 minutes

Le terme de liberté est fort ambigu. Il y a liberté de droit et de fait. Suivant celle de droit,un esclave n’est point libre, un sujet n’est pas entièrement libre, mais un pauvre est aussilibre qu’un riche. La liberté de fait consiste ou dans la puissance de faire ce que l’on veutou dans la puissance de vouloir comme il faut. C’est de la liberté de faire que vous parlez,et elle a ses degrés et variétés. Généralement, celui qui a plus de moyens est plus libre defaire ce qu’il veut. Mais on entend la liberté particulièrement de l’usage des choses quiont coutume d’être en notre pouvoir, et surtout de l’usage libre de notre corps. Ainsi laprison et les maladies qui nous empêchent de donner à notre corps et à nos membres lemouvement que nous voulons, et que nous pouvons leur donner ordinairement dérogentà notre liberté : c’est ainsi qu’un prisonnier n’est point libre, et qu’un paralytique n’a pointl’usage libre de ses membres. La liberté de vouloir est encore pris en deux sens différents.L’un est quand on l’oppose à l’imperfection ou à l’esclavage d’esprit, qui est une coactionou contrainte, mais interne, comme celle qui vient des passions. L’autre sens a lieu quandon oppose la liberté à la nécessité. Dans le premier sens, les stoïciens disaient que le sageseul est libre ; et, en effet, on n’a point l’esprit libre quand il est occupé d’une grandepassion, car on ne peut point vouloir comme il faut, c’est-à-dire avec la délibération quiest requise. C’est ainsi que Dieu seul est parfaitement libre, et que les esprits créés ne lesont qu’à mesure qu’ils sont au-dessus des passions. Et cette liberté regarde proprementnotre entendement. Mais la liberté de l’esprit opposée à la nécessité regarde la volonténue et en tant qu’elle est distinguée de l’entendement. C’est ce qu’on appelle le franc-arbitre et consiste en ce que l’on veut que les plus fortes raisons ou impressions quel’entendement présente à la volonté n’empêchent point l’acte de la volonté d’êtrecontingent et ne lui donnent point une nécessité absolue et pour ainsi dire métaphysique.» (Leibniz, Nouveaux Essais sur l’entendement humain, 1703)

Le terme de liberté est fort ambigu. Il y a liberté de droit et de fait. Suivant celle de droit,un esclave n’est point libre, un sujet n’est pas entièrement libre, mais un pauvre est aussilibre qu’un riche. La liberté de fait consiste ou dans la puissance de faire ce que l’on veutou dans la puissance de vouloir comme il faut. C’est de la liberté de faire que vous parlez,et elle a ses degrés et variétés. Généralement, celui qui a plus de moyens est plus libre defaire ce qu’il veut. Mais on entend la liberté particulièrement de l’usage des choses quiont coutume d’être en notre pouvoir, et surtout de l’usage libre de notre corps. Ainsi laprison et les maladies qui nous empêchent de donner à notre corps et à nos membres lemouvement que nous voulons, et que nous pouvons leur donner ordinairement dérogentà notre liberté : c’est ainsi qu’un prisonnier n’est point libre, et qu’un paralytique n’a pointl’usage libre de ses membres. La liberté de vouloir est encore pris en deux sens différents.L’un est quand on l’oppose à l’imperfection ou à l’esclavage d’esprit, qui est une coactionou contrainte, mais interne, comme celle qui vient des passions. L’autre sens a lieu quandon oppose la liberté à la nécessité. Dans le premier sens, les stoïciens disaient que le sageseul est libre ; et, en effet, on n’a point l’esprit libre quand il est occupé d’une grandepassion, car on ne peut point vouloir comme il faut, c’est-à-dire avec la délibération quiest requise. C’est ainsi que Dieu seul est parfaitement libre, et que les esprits créés ne lesont qu’à mesure qu’ils sont au-dessus des passions. Et cette liberté regarde proprementnotre entendement. Mais la liberté de l’esprit opposée à la nécessité regarde la volonténue et en tant qu’elle est distinguée de l’entendement. C’est ce qu’on appelle le franc-arbitre et consiste en ce que l’on veut que les plus fortes raisons ou impressions quel’entendement présente à la volonté n’empêchent point l’acte de la volonté d’êtrecontingent et ne lui donnent point une nécessité absolue et pour ainsi dire métaphysique.» (Leibniz, Nouveaux Essais sur l’entendement humain, 1703)

Le terme de liberté est fort ambigu. Il y a liberté de droit et de fait.Suivant celle de droit, un esclave n’est point libre, un sujet n’est pasentièrement libre, mais un pauvre est aussi libre qu’un riche.

Libertéde droit de fait

∅ : esclave ≃ : sujet

= : pauvre / riche

==) libertés politiques fondamentales

La liberté de fait consiste ou dans la puissance de faire ce que l’on veut ou dans lapuissance de vouloir comme il faut. C’est de la liberté de faire que vous parlez, et elle ases degrés et variétés. Généralement, celui qui a plus de moyens est plus libre de fairece qu’il veut. Mais on entend la liberté particulièrement de l’usage des choses qui ontcoutume d’être en notre pouvoir, et surtout de l’usage libre de notre corps. Ainsi laprison et les maladies qui nous empêchent de donner à notre corps et à nos membresle mouvement que nous voulons, et que nous pouvons leur donner ordinairementdérogent à notre liberté : c’est ainsi qu’un prisonnier n’est point libre, et qu’unparalytique n’a point l’usage libre de ses membres. La liberté de vouloir est encore prisen deux sens différents. L’un est quand on l’oppose à l’imperfection ou à l’esclavaged’esprit, qui est une coaction ou contrainte, mais interne, comme celle qui vient despassions. L’autre sens a lieu quand on oppose la liberté à la nécessité. Dans le premiersens, les stoïciens disaient que le sage seul est libre ; et, en effet, on n’a point l’espritlibre quand il est occupé d’une grande passion, car on ne peut point vouloir comme ilfaut, c’est-à-dire avec la délibération qui est requise. C’est ainsi que Dieu seul estparfaitement libre, et que les esprits créés ne le sont qu’à mesure qu’ils sont au-dessusdes passions. Et cette liberté regarde proprement notre entendement. Mais la liberté del’esprit opposée à la nécessité regarde la volonté nue et en tant qu’elle est distinguée del’entendement. C’est ce qu’on appelle le franc-arbitre et consiste en ce que l’on veut queles plus fortes raisons ou impressions que l’entendement présente à la volontén’empêchent point l’acte de la volonté d’être contingent et ne lui donnent point unenécessité absolue et pour ainsi dire métaphysique. »

Liberté de faitPuissance de faire ce que l’on veut Puissance de vouloir comme il faut

Moyens (financiers ?) Limites quant à l’usage libre du corps

Externe. Ex: prison Interne. Ex: maladies

===) liberté au sens de la liberté d’action (de faire)

La liberté de fait consiste ou dans la puissance de faire ce que l’on veut ou dans la puissance de vouloircomme il faut. C’est de la liberté de faire que vous parlez, et elle a ses degrés et variétés. Généralement, celuiqui a plus de moyens est plus libre de faire ce qu’il veut. Mais on entend la liberté particulièrement de l’usagedes choses qui ont coutume d’être en notre pouvoir, et surtout de l’usage libre de notre corps. Ainsi la prisonet les maladies qui nous empêchent de donner à notre corps et à nos membres le mouvement que nousvoulons, et que nous pouvons leur donner ordinairement dérogent à notre liberté : c’est ainsi qu’unprisonnier n’est point libre, et qu’un paralytique n’a point l’usage libre de ses membres.

La liberté de vouloir est encore pris en deux sens différents. L’un est quand on l’oppose àl’imperfection ou à l’esclavage d’esprit, qui est une coaction ou contrainte, mais interne, commecelle qui vient des passions. L’autre sens a lieu quand on oppose la liberté à la nécessité. Dans lepremier sens, les stoïciens disaient que le sage seul est libre ; et, en effet, on n’a point l’esprit librequand il est occupé d’une grande passion, car on ne peut point vouloir comme il faut, c’est-à-direavec la délibération qui est requise. C’est ainsi que Dieu seul est parfaitement libre, et que lesesprits créés ne le sont qu’à mesure qu’ils sont au-dessus des passions. Et cette liberté regardeproprement notre entendement. Mais la liberté de l’esprit opposée à la nécessité regarde lavolonté nue et en tant qu’elle est distinguée de l’entendement. C’est ce qu’on appelle le franc-arbitre et consiste en ce que l’on veut que les plus fortes raisons ou impressions quel’entendement présente à la volonté n’empêchent point l’acte de la volonté d’être contingent etne lui donnent point une nécessité absolue et pour ainsi dire métaphysique.

Liberté de faitPuissance de faire ce que l’on veut Puissance de vouloir comme il faut

Liberté intérieure (ex: sage; Dieu)# contrainte interne (ex: passions) Libre (franc)-arbitre# nécessité ou contrainte externe

Liberté

de fait

Récap des différents sens de la liberté

• Libertés politiques fondamentales (« droit ») = ensemble des droitsprimordiaux de l’individu, assurés dans un État de droit et une démocratie.Ex: liberté d’opinion, d’expression, de croyance, de manifestation …

• Liberté d’action (« puissance de faire ») = possibilité d’agir effective.Ex: avoir les moyens (corporels, matériels etc.)

• Liberté intérieure (« esprit libre au-dessus de toute passion ») = attitude desérénité, acceptation, état d’esprit positif en toutes circonstances.Ex: ne pas être troublé, inquiété par ce qui arrive.

• Libre-arbitre (« franc-arbitre ») = fait que notre acte soit vraiment le nôtre,cad qu’il soit causé par notre seule volonté, cad que notre acte ne soit passoumis à la nécessité (mais à la contingence).

Les différents sens de la liberté en films

Libertés fondamentales

Liberté d’action (agir sans

contrainte)

Liberté intérieure Libre arbitre

Application des différents sens à partir d’une même situation : l’achat & la possession d’un smartphone

• Libertés fondamentales : droit (légal) de posséder, dans un pays démocratique, unsmartphone. # Corée du Nord : interdit jusqu’à 2013 de posséder un smartphone.

• Liberté d’action : possibilité effective d’acheter un smartphone (moyens financiers,possibilité de se déplacer en boutique pour l’acheter …).

• Liberté intérieure : attitude, état d’esprit selon laquelle on ne se laisse pas inquiétépar le dysfonctionnement de notre smartphone, par le fait de ne pas capter etc.

• Libre-arbitre : fait (réel) que nous soyons à l’origine de nos actes, cad que notrevolonté serait la seule cause de notre achat du smartphone (indépendamment detoute exigence sociale, amicale etc.), la cause de notre consultation des messages(indépendamment des notifications, des injonctions à être disponible rapidementetc.)

Sens de la liberté & problèmes philosophiques

Ø Différents sens du concept de liberté, mais c’est toujours le même concept : il faudra toujours préciser en quel(s) sens vous l’utilisez

Ø SURTOUT : il faudra bien comprendre quel(s) sens du concept de liberté les sujets de dissertation vous demandent de mobiliser

Ø Selon le(s) sens mobilisés, on prend le sujet selon une perspective différente :v Morale et Politique (libertés fondamentales, liberté d’action): on se questionne sur

l’impact de notre liberté sur les autres, sur le groupe v Existence humaine / métaphysique (liberté intérieure, libre arbitre) : on se questionne

sur notre liberté à nous : est-ce qu’elle existe vraiment ou est-ce qu’elle n’est qu’une illusion ? Est-ce que nous sommes à l’origine de nos actes et de nos pensées ?

Ø Selon la perspective, la question possède donc des enjeux propres : v Morale et Politique : les enjeux concernent surtout la possibilité de vivre ensemble en

paix, sans conflit. v Existence humaine / métaphysique : les enjeux concernent surtout la responsabilité

(juridique ou morale).

Exercice – reliez chaque sujet à un ou plusieurs sens du concept de liberté

a. La liberté d’expression a-t-elle des limites ? b. Sommes-nous libres ou déterminés ? c. Le progrès technique accroit-il notre liberté ? d. Est-on libre de faire le mal ? e. Notre liberté est-elle limitée par la loi ? f. Peut-on être heureux sans être libre ? g. Être libre, est-ce faire ce que l’on veut ? Rq: rare qu’un seul sens soit mobilisé. Exemple du dernier sujet : les parties I et II peuvent envisager la liberté de faire (dimension politique) et la partie III envisager le « veut » donc la liberté de vouloir (dimension métaphysique)

3. Méthode

3.1. Révision de l’analyse et de la rédaction de l’introduction

L’analyse de sujet

• Rappel des 3 étapes au brouillon • Analyse conceptuelle = précisez de quel(s) sens du concept de liberté

vous parlez• Conseil : gardez le même sens du concept de liberté dans une même

grande partie.

Entraînement sur l’introduction (facultatif)

Ø Réalisez, chez vous, une introduction sur le sujet « Sommes-nous libres ou déterminés ? »

Il est courant, dans la vie de tous les jours, de recevoir une sanction lorsque nouscommettons un comportement qui n’est pas celui qui était attendu. Par exemple si nous nerendons pas un devoir ou que nous arrivons en retard en classe, il est possible que nousrecevions une punition. Cependant, pour ne pas recevoir de punition, nous pouvons invoquercertaines excuses, par exemple le fait d’avoir été malade et de ne pas avoir été en état de fairele devoir ou le fait que notre bus ait crevé une roue et que le conducteur ait pris du tempspour la changer. Dans ces cas-là, pourquoi peut-on espérer que la sanction soit levée si cen’est parce que nous n’aurions pas pu faire autrement que ce que nous avons fait ? En d’autrestermes, il semble que des facteurs aient empêché notre comportement d’être totalementlibre c’est-à-dire que notre comportement a été déterminé, causé par des évènementsantérieurs que nous ne maitrisions pas. On peut généraliser cette situation à l’ensemble denotre vie et penser que, de la même manière, nous ne sommes pas vraiment libres c’est-à-direpas vraiment à l’origine de ce que nous faisons. Alors, est-ce vrai ? Est-ce que nous sommeslibres ou est-ce que nous sommes totalement déterminés ? On verra dans une première partieque nous pouvons avoir le sentiment que nos actes et notre comportement sont libres ;cependant, en deuxième partie, on expliquera en quoi ce sentiment est totalement illusoireen raison de tous les facteurs et causes qui pèsent en réalité sur nos actes et nos prétenduschoix libres. Enfin, on verra comment il est possible de préserver une forme de liberté malgrél’existence avérée du déterminisme.

Méthode libre de l’intro

Méthode directive de l’introIl semble évident de dire que nous sommes libres : en effet, lorsque nous agissons, nous pouvons peserle pour et le contre et décider d’agir en toute conscience et en toute connaissance de cause. Nousavons la raison et la conscience, donc nous sommes libres. Cependant, n’existe-t-il pas des élémentsdont nous n’avons pas conscience mais qui pèseraient sur notre prise de décision ? Le sentiment quenous avons d’être libre serait alors tout à fait illusoire. Mais alors, comment pouvons-nous continuer àpenser que les gens sont responsables de leurs actes et les blâmer lorsqu’ils agissent mal ? Quel sens ya-t-il à punir des individus d’une peine de prison lorsqu’ils auraient commis un crime s’ils n’étaient paslibres de ne pas le commettre ? Alors, sommes-nous libres d’agir comme nous le souhaitons, malgrél’existence d’éléments incontrôlables pesant sur notre prise de décision, OU BIEN sommes-noustotalement déterminés, sachant qu’il semble difficile de vivre dans un monde où l’on ne peut plus jugerpersonne responsable de ses actes ? Si cette question est importante, c’est que nous avons besoin,pour pouvoir vivre les uns avec les autres, de pouvoir imputer une responsabilité – aussi bien moraleque juridique – aux individus. Pourrions-nous vraiment vivre ensemble sans adhérer un minimum àl’idée que nous conservons une part de liberté ? On verra dans une première partie que nous pouvonsavoir le sentiment que nos actes et notre comportement sont libres ; cependant, en deuxième partie,on expliquera en quoi ce sentiment est totalement illusoire en raison de tous les facteurs et causes quipèsent en réalité sur nos actes et nos choix. Enfin, on verra comment il est possible de préserver uneforme de liberté malgré l’existence avérée du déterminisme.

3.2. Argumentation & illustration

1) Qu’est-ce qu’argumenter ?

• Argumenter = justifier ce que vous avancez, expliquer votre propos ou donner des raisons de soutenir ce que vous dites.

=) C’est convaincre votre lecteur de ce que vous avancez (# persuader: le prendre par les sentiments).

• Dans chaque grande partie, la thèse à défendre ne varie pas. Par contre, l’argument varie dans chaque sous-partie (de même que l’exemple ou les exemples qui l’accompagnent)

• Dans chaque §, il ne faut qu’un seul argument ou alors deux arguments qui se ressemblent (le 2ème est dit alors « argument complémentaire »).

Rappel # argument/ exemple

L’argument est toujours abstrait & général : • Il fait appel à des concepts (la beauté, la

technique, le matériau etc.): on se sert des définitions des termes, de comparaisons, de l’anticipation des conséquences etc. • Il permet d’expliquer, de donner les

raisons pour lesquelles on peut défendre une thèse. • Il est toujours situé avant l’exemple, car

sans argument, on ne sait pas ce que l’exemple est censé illustré et il ne sert donc à rien

L’exemple est toujours concret & particulier : • Il fait appel à des faits précis, à des

personnes précises etc. • Il est historiquement marqué • Il permet d’illustrer, développer un

exemple qui permet de comprendre l’argument, de le poursuivre tout en montrant concrètement ce que l’argument disait de manière abstraite

• Il est toujours situé après l’argument

2) Comment est-ce qu’on argumente ?

• But = de prouver une thèse (le bonheur résulte de nos actions et de nos efforts), au moyen d’un élément extérieur, qui peut être:

a) un concept/ une définition: argument conceptuel. b) une analogie ou comparaison: argument par la comparaisonc) Un principe général: c’est l’argument déductifd) Un fait: c’est l’argument inductife) Une cause de la thèse. f) une conséquence de la thèse.

=) Argumenter = donc avant tout construire le lien entre les éléments de votre thèse et cet élément extérieur. Si vous utilisez les mêmes termes que dans la thèse, votre argument sera dit circulaire.

Exemple d’argument circulaire ( à éviter !)

• Exemple d’argument circulaire: « Il faut comprendre une œuvre d’art pour l’aimer puisqu’on a besoin d’une compréhension afin d’apprécier une œuvre d’art ». =) Vous voyez qu’ici, l’argument reprend quasi mot pour mot la thèse!

• Utiliser des mots synonymes ne convient pas pour l’argument: son rôle est de donner des raisons, d’apporter de nouveaux éléments et non les mêmes éléments reformulés !

Idées d’arguments pour notre sujet « Sommes-nous libres ou déterminés ? »

Illustration non philosophique

Consignes: • Chez vous, choisissez 2 arguments de la liste précédente et cherchez

une manière de les illustrer de façon précise

Une possibilité pour construire et remplir

votre plan

Passage à l’écrit – structure d’une sous-partie de dissertation (méthode de la boucle)

4. Références philosophiques

I. Nous sommes fondamentalement libres: le libre arbitre comme évidence

Travail de lecture des textes de Descartes

Répondez, sur votre cahier, aux questions suivantes: a) Avons-nous besoin de prouver que nous sommes libres

pour Descartes ? b) Quelles sont les facultés qui permettent, selon Descartes,

que nous agissions librement ? Comment Descartes les caractérise-t-il ?

c) Le libre arbitre est-il total ou graduel pour Descartes ?

Les facultés à l’origine de la liberté chez Descartes

Les trois degrés de la liberté chez Descartes LIBE

RTE Plus haut degré : la volonté suit ce que dicte l’entendement

Degré intermédiaire: la volonté va à l’encontre de ce que dicte l’entendement

Plus bas degré: la volonté ne suit pas l’entendement, car il ne dicte rien

L’absence du libre arbitre chez l’animal : l’exemple de l’âne de

Buridan

Prolongement – un acte gratuit est-il possible ?

André Gide : « J’ai longtemps pensé que c’est làce qui distingue l’homme des animaux, uneaction gratuite… Et comprenez qu’il ne faut pasentendre par là une action qui ne rapporte rien(…). Non mais gratuit, un acte qui n’est motivépar rien. Comprenez-vous ? Intérêt, passion,rien… L’acte désintéressé ; né de soi ; l’acte aussisans but ; donc sans maître ; l’acte libre, l’acteautochtone ».

Thomas d’Aquin

Ø Sur quel argument Thomas d’Aquin rejoint-il Descartes ?Ø Quel nouvel argument apporte-t-il en faveur de la thèse du libre

arbitre ?

1er temps de remplissage du tableau pour la partie I

L’illustration non philosophique

Ø Ciblez ce qui, dans votre exemple, est vraiment pertinent avec votre argument. Ne racontez pas toute l’histoire, seulement 1 phrase au début un peu générale, puis mobilisez tout de suite ce qui vous sert, dans votre exemple, à illustrer votre argument.

II. Nous sommes totalement déterminés : le libre arbitre est une illusion Activité sur les différentes formes de déterminisme

Mise en commun sur les différentes formes de déterminisme

Lecture des textes de Spinoza et Laplace

Ø Dégagez l’idée principale et l’argument (ou les arguments) de chaque texte.

Les neurosciences ou la fin du libre arbitre ?

Benjamin Button

Le phénomène de reproduction sociale

Déterminisme psychique

III. La liberté et le déterminisme sont compatibles

Point méthode sur la partie III

§ Partie I et II : parlent de la liberté comme libre arbitre et questionnent son existence

§ Partie I et II : libre arbitre et déterminisme = incompatibles. § Partie III = chercher à rendre compatibles la liberté ET le déterminisme.§ Pour cela, il faut utiliser l’analyse conceptuelle. 2 solutions :

v 1ère solution : revenir sur le concept de « déterminisme » v 2ème solution : revenir sur le concept de « liberté »

1ère solution (sous-partie III.A) : la liberté est compatible avec le déterminisme parce que le

déterminisme ne se confond pas avec le destin.

§ Destin = ?puissance extérieure à la volonté humaine qui régirait le cours de l’univers, en fixant de façon irrévocable le cours des évènements § Déterminisme = ?idée que nos actions ont des causes antécédentes, c’est-à-dire que notre volonté n’est pas à l’origine (toute seule) de nos actions§ Concept de déterminisme = moins radical que celui de destin : conserve l’idée

que même si notre volonté n’est pas la cause absolue de nos actions, nous pouvons agir à partir de tout ce qui nous détermine

§ Métaphore du rocher (Sartre) : nous barre la route pour passer mais nous pouvons à partir de cet obstacle l’utiliser pour regarder la vue.

§ La liberté = comment on va faire face et utiliser les obstacles.

Déterminisme & liberté dans la conception de l’identité chez Sartre

La liberté se construit sur le déterminisme

2ème solution (sous-partie III.B) : le déterminisme est compatible avec d’autres formes de la

liberté que le libre arbitre § Libre arbitre = ? Quand notre acte est causé par notre seule volonté, cad décidé seulement par nous-mêmes. Face aux mêmes circonstances, nous pouvons agir différemment. = le sens le plus fort de la liberté : être la cause unique et absolue de son action

§ Mais même si le déterminisme est vrai; même s’il y a un destin (que tout ce qui arrive devait arriver), il y a une forme de liberté qui restera toujours possible.

C’est la liberté intérieure: capacité à maîtriser nos opinions face à ce qui arrive. Rester serein, positif en toutes circonstances (stoïque --) stoïciens).

5. ActivitéLiberté et responsabilité

Situation n° 1 – Un parricide

La fiction met en scène un jeu mortel faisants’affronter des centaines de participants espérantgagner une énorme somme d’argent. Certains nevont pas hésiter à assassiner d’autres pour gagner.

Situation n° 2 – Squid Game

« Je n’avais pas les bonnes réactions. Je ne l’avais passuivi dans son combat pour rayer toute préméditation,je ne l’avais pas trop aidé à démontrer les séquelles deFus, dire comment sa vie après son agression avait étévide de tout, comment cet énorme choc avait pu ledétraquer suffisamment pour qu’il aille se venger (…).Pour ma part, j’étais prêt à dire ce qui était, que Fusavait été, jusqu’à la fin de son adolescence, le plusadorable des enfants, un amour d’enfant comme on ensouhaitait à tous les parents. J’étais prêt à dire qu’ilm’accompagnait à l’hôpital sans jamais rechigner.J’étais prêt à dire ça, car c’était la vérité, la simplevérité. Mais quand l’avocat voulait que je parle de samère, dire combien son décès avait pu le fragiliser, jen’en savais rien, et c’était beaucoup demander demettre la pauvre maman dans cette histoire. Je nesavais pas si elle était d’accord, la maman, de servird’excuse à son fils assassin ».

Situation n° 3 – Ce qu’il faut de nuit

Situation n° 4 – L’affaire Romain Dupuy

Ø Meurtre de deux infirmières dans un hôpital Ø Romain Dupuy souffre de schizophrénie; il a été plusieurs fois

hospitalisé et était, juste avant le meurtre, en demande d’hospitalisation et de soin

Situation n° 5 - « Haine Virtuelle »

« la plupart des gens n’hésitent pas à y participer parce qu’ils savent que personne ne saura s’ils l’ont fait ou non ».

Situation n° 6 – La cité de Dieu

v Milieu aisé, grande famille v Violences (physiques et verbales) vécues dans son

enfancev Reproduit cette violence envers sa femme v Procès pour violences v « Nous n’avons pas tous les mêmes capacités de

nous affranchir du passé et de choisir notre vie »

Situation n° 7 – Sale bourge

Situation n° 8 La vague

Situation N° 9 Expérience de

Milgram

Situation n° 10 – Procès d’Eichmann

Stanley Milgram, Soumission à l'autorité. Un point de vue expérimental, 1974

« Cela peut illustrer une situation dangereuse qui caractérise toute société complexe :sur le plan psychologique, il est facile de nier sa responsabilité quand on est un simplemaillon intermédiaire dans la chaîne des exécutants d’un processus de destruction etque l’acte final est suffisamment éloigné pour pouvoir être ignoré. Eichmann lui-même était écœuré quand il lui arrivait de faire la tournée des camps deconcentration, mais pour participer à un massacre, il n’avait qu’à s’asseoir derrièreson bureau et à manipuler quelques papiers. Au même instant, le chef de camp quilâchait effectivement les boîtes de Zyclon B dans les chambres à gaz était égalementen mesure de justifier sa propre conduite en invoquant l’obéissance aux ordres de sessupérieurs. Il y a ainsi fragmentation de l’acte humain total ; celui à qui revient ladécision initiale n’est jamais confronté avec ses conséquences. Le véritableresponsable s’est volatilisé. C’est peut-être le trait commun le plus caractéristique del’organisation sociale du mal dans notre monde moderne (…). Dès lors qu’est apparuela division du travail, les choses ont changé ».

5 (suite) Reprise sur le rapport entre liberté & responsabilité

Activité

6. Révision / Apprendre à apprendre

La construction d’une carte mentale Ø Plusieurs possibilités :

v Sur une notion : v Sur un texte v Sur un sujet :

Ø Plusieurs buts : v Aider à la compréhension vAider à la mémorisation v Aider à l’apprentissage vAider à la synthèse, au résumé vAider à la révision vAider lors d’un passage à l’oral (tout saisir d’un coup d’œil et ne rien oublier)

Étapes de la carte mentale

https://www.canva.com/fr_fr/decouvrir/carte-mentale-mindmapping/

Construction d’une carte mentale sur le concept de liberté