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1Bulletin d’Epidémiologie et de Santé Publique | Volume 50| N° 75

Sommaire

•Editorial .........................................................................................................................2

•Maladies sous surveillance ...............................................................................................3

•Urgences de santé publique ............................................................................................12

•Programmes Sanitaires ..................................................................................................14

• ProgrammedelaLuttecontrelesVecteurs..................................................................................... 14• ProgrammeNationaldePréventionetdeContrôleduDiabète..................................................... 16

•Article original ..............................................................................................................19•EnquêtedeprévalencenationaledelarésistanceauxmédicamentsantituberculeuxauMaroc Décembre2013–Octobre2014..................................................................................................... 19•EvaluationduniveaudecontaminationdesalimentsparlesrésidusdespesticidesdanslarégiondeGharb-Chrarda-BenHssen........................................................................................ 25•Etudecomparativedeméthodesstatistiquespourladéterminationdesseuilsd’activitégrippaleauMaroc,2004-2017...................................................................................................................... 29•EnquêteNationalesurleTabagismedesJeunesScolarisésâgésde13à15ans‘GlobalYouthTobaccoSurveyGYTS’auMarocen2016..................................................................................... 35

•Activités et événements .................................................................................................40

•AtelierdeValidationduPland’ActionNationaldelaSécuritéSanitaire....................................... 40

•GroupeNationaldeTravailsurlesFonctionsdeSantéPubliquedesLaboratoiresdeSanté......... 42

• ForumInterrégionalsurlaSantéetlaMigration:CoopérationTriangulaireetSud-Sudentrel’Origine,leTransitetlaDestination..................................................................................... 43

• Journéed’étudedeprojetdeloin°71-13relativeàlaluttecontrelestroublesmentauxetàlaprotectiondesdroitsdespersonnesatteintesdecestroubles,27juillet2017....................... 45

•Visited’uneDélégationduCDCd’AfriqueauRoyaumeduMaroc.............................................. 46

•Rencontresrégionalesd’informationetdesensibilisationdesproducteursduseliodé................... 48

•Campagnedechirurgiedelacataracte,Provinced’AlHoceima,21-23juillet2017....................... 49

• Lacampagnemédicalemultidisciplinaireauprofitdesmarinspêcheursduportd’AlHoceima,27-28juillet2017.................................................................................................. 50

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2 Bulletin d’Epidémiologie et de Santé Publique | Volume 50| N° 75

Directeur de PublicationPr Abderrahmane Maaroufi

Comité de rédaction Pr Abderrahmane Maaroufi, Dr Hicham El Berri

Dr Mohamed Rhajaoui, Dr Ahmed Rguig

Pr Rachida Soulaymani, Mr Mohammed Tazi

Mr Rachid Wahabi, Dr Mohammed Youbi

Comité de lecturePr Naima Abda, Mme Ibtissam Ameur,

Pr Mohammed Amine, Dr Aquechmar Yassine

Pr Abdelmounim Belalia, Dr Redouane Belouali,

Dr Latifa Belakhel, Dr Aziza Bennani,

Dr. Kenza Bennani, Dr Ahmed Bouddak, Dr

Souad Bouhout, Mr Bribri Khalid,

Dr Drhimer Abdelghani,

Mr Mohamed khellaf, Pr Samira El Fakir,

Pr Karima El Rhazi, Dr Hind Ezzine,

Dr Najat Halabi, Dr Jaouad Hammou,

Mr Mohammed Khallaf, Dr Btissam Khoudri,

Dr Rabiaa Lahlaouti, Dr Khalid Lahlou,

Mr Driss Machraa, Pr Naima M’Daghri,

Dr Fatima Zahra Mozouni, Pr Samira Nani,

Dr Fadwa Rahaoui, Dr Mohammed Rbai,

Pr Rachid Rhazine, Dr Sabiri Ahmed,

Mme Zakia Sebban, Dr Zineb Tarhda,

Dr Moncif Ziani.

Responsable de l’édition Dr.ZinebTARHDA

Face à l’émergence d’un nombre croissant de phénomènes étroitement liés à la santé publique, la question d’adaptation du bulletin épidémiologique

aux nouvelles impératives n’est plus un choix, mais un devoir de citoyenneté. C’est dans une démarche de bonne gouvernance que cette forme de publication a été réfléchie. La Direction de l’Epidémiologie et Lutte contre les Maladies a jugé pertinent de parfaire une plateforme scientifique, de démocratiser l’information et surtout hisser le Bulletin d’Epidémiologie et de Santé Publique à l’échelle de référence sur le plan national et international.

Conformément aux engagements du ministère de la santé, ce levier d’information officiel s’engage à favoriser la diffusion de l’information, mais aussi participer à la formation.

Cet outil de communication par excellence se constituera d’informations sur les épidémies qui occupent le devant de l’actualité, de publications et de rapports scientifiques ; et toujours dans un objectif de partage d’informations importantes concernant les domaines de santé publique ayant un impact sur la population dans notre pays.

Cette ouverture et par ce moyen, le ministère de la santé élèvera de façon permanente le degré de vigilance et répondra à une partie des rumeurs qui peuvent perturber la quiétude des citoyens.

Cette nouvelle version du Bulletin d’Epidémiologie et de Santé Publique est aussi une source d’informations pour les responsables en santé publique, les professionnels de santé, ainsi que les enseignants chercheurs et les étudiants dans le domaine de l’épidémiologie et de santé publique. Ce bulletin permettra d’enrichir et d’entretenir ses lecteurs grâce à la diversité des domaines et les champs larges d’intérêt en santé publique abordés dans chaque numéro.

Professeur EL Houssine LOUARDI

Ministre de la Santé

Les virus grippaux circulent toute l’année dans le monde et sont

responsables d’épidémies saisonnières plus ou moins importantes

entraînant des complications chez les femmes enceintes, les enfants de 6 à

59 mois, les personnes âgées et les individus de tout âge présentant certaines

affections chroniques, telles que le VIH/sida, l’asthme, ou des cardiopathies ou

pneumopathies chroniques, ainsi que les agents de santé.

L’extrême variabilité des virus de la grippe et leur exceptionnelle capacité

de diffusion, ont conduit les autorités sanitaires à développer des systèmes

de surveillance épidémiologique, clinique et virologique. Ces virus grippaux,

étant génétiquement instables subissent en permanence des modifications

antigéniques telles que le phénomène de « glissement antigéniques » (drift)

qui entraîne des épidémies de faible ou moyenne importance nécessitant une

réadaptation du vaccin chaque année. Cependant, le phénomène de «cassure»

(shift) entraîne l’apparition de nouveaux virus particulièrement pathogènes,

résultant du mélange des génomes de virus infectant des espèces différentes et

peut provoquer des pandémies.

La surveillance épidémiologique sentinelle de la grippe reste un exemple

illustratif de veille sanitaire. Elle permet de détecter à temps et d’évaluer une

situation ou un événement sanitaire inhabituel présentant un risque réel ou

potentiel pour la santé humaine, en particulier l’apparition d’un nouveau virus

grippal afin d’en prévenir la propagation et de limiter sa charge de morbidité.

C’est pourquoi, de nombreux pays, dont le Maroc, ont renforcé leurs systèmes

sentinelles de surveillance épidémiologique de la grippe par un dispositif de

veille sanitaire élargie à d’autres menaces potentielles basé sur une approche

syndromique (signal), une confirmation de laboratoire élaborée et ciblée et une

utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC).

Pr Abderrahmane MAAROUFI

Professeur d’Epidémiologie et de Santé Publique Directeur d’Epidémiologie et de Lutte contre les Maladies

Editorial

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3Bulletin d’Epidémiologie et de Santé Publique | Volume 50| N° 75

Maladies sous surveillance

Tableau n°11er semestre 2017 Rougeole Coqueluche Tétanos

Provinces et Préfectures Cas Cumul I. Epid. Cas Cumul I.

Epid. TNN TNNN Cas totaux Cumul I. Epid.

Ed-Dakhla-Oued Ed-Dahab 0 0 -- 0 0 -- 0 0 0 0 --Aousserd 0 0 -- 0 0 -- 0 0 0 0 --Oued Ed-Dahab 0 0 -- 0 0 -- 0 0 0 0 --Laâyoune-Saguia- Al Hamra 0 0 -- 0 0 0,00 0 0 0 0 0,00Es Smara 0 0 -- 0 0 0,00 0 0 0 0 0,00Boujdour 0 0 -- 0 0 0,00 0 0 0 0 --Laâyoune 0 0 -- 0 0 -- 0 0 0 0 --Tarfaya 0 0 -- 0 0 -- 0 0 0 0 --Guelmim-Oued Noun 0 0 0,00 0 0 -- 0 0 0 0 --Guelmim 0 0 0,00 0 0 -- 0 0 0 0 --Tan-Tan 0 0 0,00 0 0 -- 0 0 0 0 --Sidi Ifni 0 0 0,00 0 0 -- 0 0 0 0 --Assa-Zag 0 0 -- 0 0 -- 0 0 0 0 --Sous-Massa 0 0 0,00 3 3 0,39 0 0 0 0 0,00Agadir-Ida-Ou-tanane 0 0 0,00 0 0 0,00 0 0 0 0 --Inezgane 0 0 0,00 0 0 0,00 0 0 0 0 --Chtouka-Ait-Baha 0 0 -- 0 0 0,00 0 0 0 0 --Taroudant 0 0 0,00 3 3 1,00 0 0 0 0 0,00Tata 0 0 0,00 0 0 -- 0 0 0 0 --Tiznit 0 0 0,00 0 0 0,00 0 0 0 0 0,00Marrakech-Safi 0 0 0,00 0 0 0,00 0 0 0 0 0,00Marrakech 0 0 0,00 0 0 -- 0 0 0 0 0,00Al Haouz 0 0 0,00 0 0 -- 0 0 0 0 --Chichaoua 0 0 0,00 0 0 -- 0 0 0 0 --El Kelâa des Sraghna 0 0 -- 0 0 -- 0 0 0 0 --Essaouira 0 0 -- 0 0 -- 0 0 0 0 --Safi 0 0 0,00 0 0 0,00 0 0 0 0 0,00Rehamna 0 0 0,00 0 0 -- 0 0 0 0 --Youssoufia 0 0 0,00 0 0 0,00 0 0 0 0 --Oriental 0 0 0,00 19 19 15,83 0 0 0 0 0,00Oujda-Angad 0 0 0,00 1 1 4,00 0 0 0 0 --Berkane 0 0 0,00 0 0 -- 0 0 0 0 --Jrada 0 0 0,00 15 15 15,00 0 0 0 0 --Nador 0 0 -- 0 0 -- 0 0 0 0 0,00Taourirt 0 0 0,00 1 1 -- 0 0 0 0 --Driouch 0 0 -- 0 0 -- 0 0 0 0 --Guercif 0 0 0,00 2 2 -- 0 0 0 0 --Figuig 0 0 0,00 0 0 0,00 0 0 0 0 --Casablanca-Settat 1 1 0,23 7 7 0,49 0 1 1 1 0,50Casablanca 0 0 0,00 6 6 0,97 0 0 0 0 0,00Mohammedia 0 0 0,00 0 0 0,00 0 0 0 0 --Ben Slimane 0 0 0,00 0 0 0,00 0 0 0 0 --El Jadida 0 0 0,00 0 0 0,00 0 1 1 1 1,00Médiouna 0 0 -- 0 0 -- 0 0 0 0 --

Bilan des maladies épidémiques, 1er semestre 2017

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4 Bulletin d’Epidémiologie et de Santé Publique | Volume 50| N° 75

Maladies sous surveillance

Nouaceur 0 0 -- 0 0 0,00 0 0 0 0 0,00Settat 1 1 1,00 0 0 0,00 0 0 0 0 --Berrechid 0 0 0,00 1 1 1,00 0 0 0 0 --Sidi Bennour 0 0 -- 0 0 0,00 0 0 0 0 0,00Rabat-Salé-Kénitra 1 1 0,09 6 6 0,59 0 0 0 0 0,00Rabat 1 1 0,23 1 1 0,56 0 0 0 0 --Salé 0 0 0,00 1 1 0,25 0 0 0 0 --Skhirat-Témara 0 0 0,00 0 0 0,00 0 0 0 0 0,00Kénitra 0 0 0,00 0 0 0,00 0 0 0 0 0,00Khémisset 0 0 0,00 0 0 0,00 0 0 0 0 --Sidi KACEM 0 0 0,00 4 4 3,20 0 0 0 0 0,00Sidi Slimane 0 0 -- 0 0 -- 0 0 0 0 --Béni-Mellal-Khénifra 0 0 0,00 0 0 0,00 0 0 0 0 0,00Azilal 0 0 0,00 0 0 0,00 0 0 0 0 --Béni-Mellal 0 0 0,00 0 0 -- 0 0 0 0 --Khénifra 0 0 0,00 0 0 -- 0 0 0 0 0,00Khouribga 0 0 0,00 0 0 0,00 0 0 0 0 --Fquih-Ben-Salah 0 0 -- 0 0 -- 0 0 0 0 --Fès-Meknès 1 1 0,03 16 16 0,61 2 0 2 2 3,33Meknès 1 1 0,03 0 0 0,00 0 0 0 0 0,00Fès 0 0 0,00 0 0 0,00 0 0 0 0 --Boulemane 0 0 -- 0 0 -- 0 0 0 0 --El Hajeb 0 0 0,00 0 0 -- 0 0 0 0 --Ifrane 0 0 0,00 0 0 -- 0 0 0 0 --Sefrou 0 0 0,00 0 0 -- 0 0 0 0 0,00Taounate 0 0 0,00 0 0 0,00 0 0 0 0 --Taza 0 0 0,00 15 15 0,83 1 0 1 1 --Moulay Yacoub 0 0 -- 1 1 -- 1 0 1 1 2,00Drâa-Tafilalet 0 0 0,00 3 3 15,00 0 0 0 0 0,00Errachidia 0 0 0,00 0 0 0,00 0 0 0 0 --Ouarzazate 0 0 0,00 0 0 -- 0 0 0 0 0,00Zagora 0 0 0,00 2 2 -- 0 0 0 0 --Tinghir 0 0 0,00 0 0 -- 0 0 0 0 --Midelt 0 0 -- 1 1 -- 0 0 0 0 --Tanger-Tétouan- Al Hoceima 0 0 0,00 1 1 0,31 0 0 0 0 0,00Tanger-Assilah 0 0 0,00 0 0 -- 0 0 0 0 --M’diq-Fnidaq 0 0 0,00 1 1 1,25 0 0 0 0 --Chefchaouen 0 0 0,00 0 0 0,00 0 0 0 0 --Fahs-Anjra 0 0 0,00 0 0 -- 0 0 0 0 --Larache 0 0 0,00 0 0 -- 0 0 0 0 --Tétouan 0 0 0,00 0 0 0,00 0 0 0 0 0,00Ouezzane 0 0 -- 0 0 0,00 0 0 0 0 --Al Hoceima 0 0 -- 0 0 -- 0 0 0 0 0,00Importé -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- --Inconnu -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- --Etranger -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- --Militaire -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- --

Total 3 3 0,02 55 55 0,79 2 1 3 3 0,15

T.N.N= Tétanos neonatal

T.N.N.N= Tétanos non neonatal

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5Bulletin d’Epidémiologie et de Santé Publique | Volume 50| N° 75

Maladies sous surveillance

Tableau n°2

1er semestre 2017 Méningite à méningocoque Typhoïde Hépatite virale Conjonctivite Lèpre

Provinces et Préfectures Cas Cumul I. Epid. Cas Cumul I.

Epid. Cas Cumul I. Epid. Cas Cumul I. Epid. Cas Cumul I.

Epid.

Ed-Dakhla-Oued Ed-Dahab

1 1 1,25 0 0 0,00 0 0 -- 275 275 0,57 0 0 0,00

Aousserd 0 0 -- 0 0 0 0 0 -- 23 23 9,20 0 0 --Oued Ed-Dahab 1 1 1,25 0 0 -- 0 0 -- 252 252 0,52 0 0 0,00

Laâyoune-Saguia- Al Hamra

4 4 0,38 0 0 -- 0 0 -- 729 729 0,64 0 0 --

Es Smara 0 0 0,00 0 0 -- 0 0 -- 122 122 0,45 0 0 --Boujdour 0 0 0,00 0 0 -- 0 0 -- 5 5 0,02 0 0 --Laâyoune 4 4 0,48 0 0 -- 0 0 -- 407 407 0,88 0 0 --Tarfaya 0 0 -- 0 0 -- 0 0 -- 195 195 1,02 0 0 --Guelmim-Oued Noun 3 3 0,63 0 0 0,00 1 1 0,63 4509 4509 1,55 0 0 0,00

Guelmim 2 2 0,83 0 0 -- 0 0 -- 1754 1754 1,69 0 0 --Tan-Tan 0 0 0,00 0 0 0,00 0 0 -- 460 460 1,14 0 0 --Sidi Ifni 1 1 0,71 0 0 -- 1 1 0,71 717 717 1,21 0 0 0,00Assa-Zag 0 0 0,00 0 0 -- 0 0 0,00 1578 1578 1,79 0 0 --Sous-Massa 27 27 0,80 0 0 -- 3 3 0,33 8546 8546 0,63 0 0 0,00Agadir-Ida-Ou-tanane 8 8 0,80 0 0 -- 0 0 -- 1483 1483 0,68 0 0 0,00

Inezgane 7 7 0,76 0 0 -- 3 3 0,40 848 848 0,93 0 0 0,00Chtouka-Ait-Baha 5 5 1,47 0 0 -- 0 0 -- 758 758 0,53 0 0 0,00

Taroudant 0 0 0,00 0 0 -- 0 0 -- 2356 2356 0,53 0 0 0,00Tata 3 3 3,00 0 0 -- 0 0 0,00 1961 1961 0,53 0 0 --Tiznit 4 4 1,18 0 0 -- 0 0 0,00 1140 1140 1,37 0 0 0,00Marrakech-Safi 13 13 0,40 0 0 0,00 9 9 0,21 12343 12343 0,72 0 0 0,00Marrakech 3 3 0,34 0 0 -- 1 1 2,00 2981 2981 0,81 0 0 --Al Haouz 4 4 1,14 0 0 -- 0 0 -- 2260 2260 1,24 0 0 --Chichaoua 0 0 0,00 0 0 -- 0 0 0,00 1099 1099 0,83 0 0 --El Kelâa des Sraghna 2 2 0,56 0 0 0,00 1 1 0,67 1361 1361 0,69 0 0 0,00

Essaouira 2 2 1,14 0 0 0,00 1 1 0,14 1357 1357 0,62 0 0 --Safi 2 2 0,19 0 0 0,00 5 5 7,50 1787 1787 0,53 0 0 0,00Rehamna 0 0 0,00 0 0 -- 1 1 0,03 965 965 0,55 0 0 0,00Youssoufia 0 0 0,00 0 0 -- 0 0 -- 533 533 0,52 0 0 --Oriental 23 23 0,80 1 1 0,23 0 0 0,00 2187 2187 0,26 1 1 0,83Oujda-Angad 7 7 0,65 0 0 0,00 0 0 0,00 770 770 0,28 0 0 0,00Berkane 12 12 2,22 1 1 0,57 0 0 -- 365 365 0,47 0 0 --Jrada 1 1 0,50 0 0 0,00 0 0 0,00 234 234 0,20 0 0 --Nador 1 1 0,24 0 0 -- 0 0 -- 111 111 0,16 0 0 --Taourirt 0 0 0,00 0 0 0,00 0 0 0,00 210 210 0,32 0 0 0,00Driouch 1 1 0,57 0 0 -- 0 0 -- 205 205 0,32 0 0 --Guercif 0 0 0,00 0 0 -- 0 0 -- 41 41 0,05 1 1 --Figuig 1 1 0,67 0 0 -- 0 0 -- 251 251 0,28 0 0 --Casablanca-Settat 38 38 0,43 1 1 0,45 15 15 0,42 13629 13629 0,67 1 1 2,50

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6 Bulletin d’Epidémiologie et de Santé Publique | Volume 50| N° 75

Maladies sous surveillance

Casablanca 13 13 0,34 0 0 0,00 12 12 0,41 5857 5857 0,62 0 0 0,00Mohammedia 2 2 0,40 0 0 -- 2 2 2,00 652 652 0,73 0 0 --Ben Slimane 3 3 1,67 0 0 -- 1 1 1,00 936 936 0,60 0 0 --El Jadida 1 1 0,07 0 0 0,00 0 0 -- 1293 1293 1,41 0 0 --Médiouna 0 0 0,00 0 0 -- 0 0 0,00 477 477 0,67 0 0 --Nouaceur 4 4 0,95 1 1 -- 0 0 0,00 909 909 0,70 0 0 --Settat 8 8 0,66 0 0 0,00 0 0 0,00 1844 1844 0,56 0 0 --Berrechid 7 7 0,66 0 0 -- 0 0 -- 1364 1364 0,89 0 0 --Sidi Bennour 0 0 0,00 0 0 0,00 0 0 -- 297 297 0,45 1 1 1,00Rabat-Salé-Kénitra 40 40 0,45 5 5 1,19 7 7 0,70 6821 6821 0,36 0 0 0,00

Rabat 6 6 0,30 0 0 0,00 0 0 0,00 1373 1373 0,35 0 0 0,00Salé 7 7 0,41 0 0 0,00 3 3 0,94 1702 1702 0,45 0 0 0,00Skhirat-Témara 3 3 0,23 0 0 -- 4 4 4,00 1265 1265 0,34 0 0 0,00Kénitra 14 14 1,04 0 0 0,00 0 0 0,00 560 560 0,20 0 0 0,00Khémisset 2 2 0,29 0 0 -- 0 0 0,00 927 927 0,37 0 0 0,00Sidi KACEM 5 5 0,44 4 4 16,00 0 0 0,00 709 709 0,42 0 0 0,00Sidi Slimane 3 3 0,45 1 1 0,33 0 0 0,00 285 285 0,51 0 0 0,00Béni-Mellal-Khénifra 27 27 0,56 2 2 3,33 15 15 0,78 7629 7629 0,59 0 0 0,00

Azilal 5 5 1,33 0 0 -- 0 0 -- 1968 1968 0,41 0 0 0,00Béni-Mellal 2 2 0,45 0 0 0,00 0 0 0,00 1515 1515 0,52 0 0 --Khénifra 10 10 0,63 2 2 -- 0 0 0,00 1201 1201 0,80 0 0 --Khouribga 7 7 0,35 0 0 0,00 12 12 1,38 1010 1010 0,71 0 0 --Fquih-Ben-Salah 3 3 0,50 0 0 -- 3 3 0,24 1935 1935 0,85 0 0 --

Fès-Meknès 72 72 1,11 31 31 0,49 45 45 0,88 18148 18148 0,80 2 2 0,48Meknès 17 17 0,98 21 21 0,46 10 10 0,29 3341 3341 0,80 0 0 --Fès 18 18 0,91 9 9 1,55 13 13 1,23 4265 4265 0,82 0 0 0,00Boulemane 1 1 0,80 0 0 0,00 0 0 -- 885 885 0,93 1 1 0,40El Hajeb 2 2 0,91 0 0 0,00 0 0 -- 1638 1638 0,91 0 0 --Ifrane 2 2 0,89 0 0 0,00 0 0 0,00 704 704 1,32 0 0 0,00Sefrou 8 8 0,93 0 0 0,00 0 0 -- 1493 1493 0,89 0 0 0,00Taounate 7 7 0,88 1 1 0,57 5 5 -- 1780 1780 0,57 0 0 0,00Taza 13 13 2,71 0 0 0,00 17 17 3,54 2640 2640 0,74 1 1 0,50Moulay Yacoub 4 4 1,33 0 0 -- 0 0 0,00 1402 1402 0,89 0 0 0,00Drâa-Tafilalet 24 24 1,82 0 0 0,00 1 1 1,25 13406 13406 0,95 0 0 --Errachidia 4 4 0,77 0 0 0,00 1 1 1,00 3002 3002 1,69 0 0 --Ouarzazate 7 7 2,00 0 0 -- 0 0 -- 1656 1656 0,50 0 0 --Zagora 2 2 0,80 0 0 -- 0 0 -- 2822 2822 1,37 0 0 --Tinghir 3 3 2,00 0 0 -- 0 0 -- 4773 4773 1,21 0 0 --Midelt 8 8 3,20 0 0 -- 0 0 0,00 1153 1153 0,39 0 0 --Tanger-Tétouan- Al Hoceima

73 73 0,76 1 1 0,04 27 27 3,86 10949 10949 1,00 2 2 0,40

Tanger-Assilah 27 27 1,03 0 0 -- 0 0 -- 1797 1797 0,86 2 2 2,00M’diq-Fnidaq 6 6 1,58 1 1 0,29 1 1 0,50 318 318 0,73 0 0 0,00Chefchaouen 8 8 0,51 0 0 0,00 0 0 -- 1612 1612 1,68 0 0 0,00Fahs-Anjra 1 1 0,56 0 0 0,00 0 0 -- 202 202 1,08 0 0 --Larache 10 10 0,58 0 0 0,00 0 0 0,00 711 711 0,51 0 0 0,00Tétouan 8 8 0,50 0 0 0,00 0 0 0,00 2266 2266 0,82 0 0 0,00Ouezzane 2 2 0,43 0 0 0,00 14 14 4,67 1478 1478 1,16 0 0 0,00Al Hoceima 11 11 1,02 0 0 -- 12 12 4,50 2565 2565 1,37 0 0 0,00

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Maladies sous surveillance

Importé -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- --Inconnu -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- --Etranger -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- --Militaire -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- --

Total 345 345 0,68 41 41 0,39 123 123 0,68 99171 99171 0,69 6 6 0,36

Tableau n°31er semestre 2017 Trachome R.A.A Tuberculose

Provinces et Préfectures Cas Cumul I. Epid. Cas Cumul I. Epid. Cas Cumul I. Epid.

Ed-Dakhla-Oued Ed-Dahab 0 0 -- 68 68 1,07 34 34 1,40

Aousserd 0 0 -- 0 0 -- 0 0 --

Oued Ed-Dahab 0 0 -- 68 68 1,07 34 34 1,40

Laâyoune-Saguia- Al Hamra 0 0 0,00 13 13 0,48 90 90 0,81

Es Smara 0 0 -- 1 1 0,42 16 16 0,99

Boujdour 0 0 0,00 2 2 0,30 10 10 0,75

Laâyoune 0 0 -- 10 10 0,56 62 62 0,78

Tarfaya 0 0 -- 0 0 0,00 2 2 0,83

Guelmim-Oued Noun 0 0 0,00 69 69 1,19 174 174 1,26

Guelmim 0 0 -- 33 33 2,12 76 76 0,74

Tan-Tan 0 0 -- 1 1 0,07 46 46 1,77

Sidi Ifni 0 0 0,00 31 31 1,35 48 48 5,85

Assa-Zag 0 0 -- 4 4 0,77 4 4 2,22

Sous-Massa 38 38 10,00 342 342 1,50 949 949 1,00

Agadir-Ida-Ou-tanane 6 6 -- 168 168 1,85 229 229 0,87

Inezgane 0 0 0,00 16 16 0,93 350 350 0,99

Chtouka-Ait-Baha 0 0 0,00 25 25 0,66 75 75 1,32

Taroudant 32 32 48,00 119 119 1,75 234 234 1,43

Tata 0 0 0,00 5 5 1,39 11 11 1,41

Tiznit 0 0 0,00 9 9 0,82 50 50 0,50

Marrakech-Safi 24 24 2,61 868 868 1,83 1491 1491 1,13

Marrakech 3 3 0,32 196 196 1,36 461 461 1,13

Al Haouz 0 0 -- 52 52 1,94 90 90 1,02

Chichaoua 0 0 0,00 302 302 29,04 101 101 1,25

El Kelâa des Sraghna 0 0 -- 99 99 3,02 127 127 0,87

Essaouira 21 21 -- 122 122 1,69 146 146 1,11

Safi 0 0 -- 77 77 0,86 397 397 1,11

Rehamna 0 0 -- 11 11 0,13 100 100 1,95

Youssoufia 0 0 -- 9 9 0,79 69 69 1,35

Oriental 0 0 0,00 41 41 0,35 743 743 1,04

Oujda-Angad 0 0 -- 17 17 0,43 188 188 0,88

Berkane 0 0 -- 0 0 0,00 119 119 1,06

Jrada 0 0 -- 9 9 0,50 25 25 2,16

Nador 0 0 -- 2 2 0,50 273 273 0,84

Taourirt 0 0 -- 9 9 0,68 48 48 2,79

Driouch 0 0 -- 0 0 -- 32 32 5,16

Guercif 0 0 -- 0 0 0,00 46 46 2,84

Figuig 0 0 0,00 4 4 0,67 12 12 0,87

Casablanca-Settat 13 13 0,81 378 378 0,86 4149 4149 1,05

Casablanca 0 0 0,00 119 119 0,54 2548 2548 0,98

Mohammedia 0 0 -- 16 16 0,20 214 214 0,89

Ben Slimane 0 0 -- 10 10 1,06 100 100 0,86

El Jadida 0 0 0,00 90 90 2,59 378 378 0,97

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Maladies sous surveillance

Médiouna 13 13 2,44 10 10 0,68 114 114 2,03

Nouaceur 0 0 0,00 38 38 1,36 195 195 2,87

Settat 0 0 -- 8 8 0,98 206 206 1,01

Berrechid 0 0 -- 82 82 4,46 262 262 1,11

Sidi Bennour 0 0 -- 5 5 0,24 132 132 2,24

Rabat-Salé-Kénitra 0 0 0,00 167 167 0,41 2656 2656 1,00

Rabat 0 0 -- 14 14 0,38 351 351 1,07

Salé 0 0 -- 63 63 0,59 532 532 0,81

Skhirat-Témara 0 0 -- 18 18 0,50 279 279 0,96

Kénitra 0 0 0,00 28 28 0,67 720 720 1,07

Khémisset 0 0 -- 26 26 0,35 333 333 0,97

Sidi KACEM 0 0 -- 11 11 0,29 237 237 0,90

Sidi Slimane 0 0 -- 7 7 0,10 204 204 1,92

Béni-Mellal-Khénifra 5 5 1,56 176 176 0,83 767 767 0,95

Azilal 0 0 -- 35 35 1,84 98 98 1,54

Béni-Mellal 0 0 -- 36 36 0,42 181 181 0,66

Khénifra 0 0 0,00 17 17 0,51 132 132 0,73

Khouribga 0 0 -- 1 1 0,07 171 171 0,94

Fquih-Ben-Salah 5 5 0,33 87 87 1,43 185 185 1,79

Fès-Meknès 28 28 -- 555 555 1 1973 1973 1

Meknès 0 0 -- 136 136 1,23 412 412 1,01

Fès 0 0 -- 253 253 0,73 845 845 0,90

Boulemane 0 0 -- 19 19 2,32 26 26 0,96

El Hajeb 28 28 -- 35 35 0,98 128 128 1,20

Ifrane 0 0 -- 25 25 1,74 31 31 1,07

Sefrou 0 0 -- 16 16 0,62 107 107 1,29

Taounate 0 0 0,00 26 26 0,43 181 181 1,05

Taza 0 0 0,00 13 13 0,44 170 170 0,76

Moulay Yacoub 0 0 -- 32 32 1,43 73 73 1,53

Drâa-Tafilalet 25 25 0,34 91 91 1,26 226 226 1,11

Errachidia 11 11 4,40 10 10 1,06 53 53 0,78

Ouarzazate 0 0 0,00 5 5 0,28 46 46 0,52

Zagora 13 13 0,40 2 2 0,13 19 19 5,00

Tinghir 1 1 0,03 28 28 3,68 59 59 5,18

Midelt 0 0 0,00 46 46 2,11 49 49 1,51

Tanger-Tétouan- Al Hoceima 0 0 0,00 510 510 0,83 2490 2490 1,01

Tanger-Assilah 0 0 0,00 216 216 0,78 1089 1089 1,03

M’diq-Fnidaq 0 0 -- 20 20 1,59 126 126 2,03

Chefchaouen 0 0 -- 123 123 0,60 121 121 0,96

Fahs-Anjra 0 0 -- 4 4 2,40 17 17 0,79

Larache 0 0 0,00 27 27 0,63 330 330 1,01

Tétouan 0 0 -- 49 49 1,22 376 376 0,74

Ouezzane 0 0 -- 53 53 2,14 109 109 0,96

Al Hoceima 0 0 -- 18 18 2,50 322 322 1,27

Importé -- -- -- -- -- -- -- -- --

Inconnu -- -- -- -- -- -- -- -- --

Etranger -- -- -- -- -- -- -- -- --

Militaire -- -- -- -- -- -- -- -- --

Total 133 133 0,90 3278 3278 0,98 15742 15742 1,02

R.A.A= Rhumatisme articulaire aigü

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Maladies sous surveillance

Tableau n°41er semestre 2017 Uréthrites Syphilis VIH/Sida Rage Leishmaniose cutanéeProvinces et Préfectures Cas Cumul I.

Epid. Cas Cumul I. Epid. Cas Cumul Cas Cumul I.

Epid. Cas Cumul I. Epid.

Ed-Dakhla-Oued Ed-Dahab 242 242 0,53 5 5 0,43 5 5 0 0 -- 0 0 --

Aousserd 14 14 8,00 0 0 -- 0 0 0 0 -- 0 0 --Oued Ed-Dahab 228 228 0,50 5 5 0,43 5 5 0 0 -- 0 0 --Laâyoune-Saguia- Al Hamra 258 258 0,63 1 1 0,04 30 30 0 0 -- 0 0 --

Es Smara 56 56 0,86 0 0 0,00 6 6 0 0 -- 0 0 --Boujdour 0 0 0,00 0 0 0,00 14 14 0 0 -- 0 0 --Laâyoune 165 165 0,52 0 0 0,00 10 10 0 0 -- 0 0 --Tarfaya 37 37 1,36 1 1 0,33 0 0 0 0 -- 0 0 --Guelmim-Oued Noun 1285 1285 1,32 12 12 0,53 45 45 1 1 -- 0 0 0,00Guelmim 586 586 1,68 2 2 1,25 22 22 0 0 -- 0 0 0,00Tan-Tan 142 142 0,81 0 0 0,00 15 15 0 0 -- 0 0 --Sidi Ifni 170 170 1,08 10 10 0,71 5 5 1 1 -- 0 0 --Assa-Zag 387 387 1,34 0 0 0,00 3 3 0 0 -- 0 0 --Sous-Massa 2052 2052 0,73 40 40 0,45 215 215 1 1 0,71 28 28 0,61Agadir-Ida-Ou-tanane 450 450 0,90 16 16 0,61 70 70 0 0 0,00 4 4 0,50Inezgane 323 323 1,61 5 5 0,56 75 75 0 0 -- 0 0 0,00Chtouka-Ait-Baha 214 214 0,57 13 13 0,33 16 16 0 0 -- 3 3 1,80Taroudant 982 982 0,64 2 2 0,17 28 28 0 0 0,00 15 15 0,50Tata 48 48 0,81 1 1 1,00 4 4 0 0 -- 6 6 0,77Tiznit 35 35 0,22 3 3 1,00 22 22 1 1 1,00 0 0 0,00Marrakech-Safi 5011 5011 0,80 96 96 0,75 60 60 2 2 0,83 423 423 1,12Marrakech 1400 1400 1,01 16 16 0,63 32 32 0 0 0,00 1 1 --Al Haouz 795 795 1,43 3 3 1,07 0 0 0 0 0,00 29 29 0,66Chichaoua 307 307 0,52 0 0 0,00 2 2 0 0 0,00 330 330 1,19El Kelâa des Sraghna 492 492 0,74 7 7 1,35 1 1 1 1 0,50 12 12 0,80Essaouira 583 583 0,71 23 23 1,14 3 3 0 0 0,00 51 51 1,26Safi 621 621 0,69 43 43 0,67 19 19 0 0 0,00 0 0 --Rehamna 437 437 0,46 4 4 0,94 0 0 1 1 -- 0 0 --Youssoufia 376 376 0,85 0 0 0,00 3 3 0 0 -- 0 0 --Oriental 408 408 0,20 4 4 0,24 31 31 0 0 0,00 51 51 0,59Oujda-Angad 81 81 0,19 3 3 0,41 0 0 0 0 -- 0 0 --Berkane 22 22 0,07 0 0 0,00 0 0 0 0 -- 0 0 0,00Jrada 51 51 0,23 0 0 0,00 0 0 0 0 -- 14 14 1,75Nador 20 20 0,06 0 0 0,00 31 31 0 0 -- 9 9 0,55Taourirt 117 117 0,89 0 0 0,00 0 0 0 0 -- 0 0 --Driouch 77 77 0,49 0 0 -- 0 0 0 0 0,00 6 6 0,28Guercif 35 35 0,67 0 0 0,00 0 0 0 0 -- 0 0 0,00Figuig 5 5 0,01 1 1 -- 0 0 0 0 -- 22 22 0,65Casablanca-Settat 6505 6505 0,68 124 124 0,54 295 295 1 1 0,63 11 11 0,59Casablanca 321 321 0,13 6 6 0,05 232 232 0 0 0,00 0 0 --Mohammedia 166 166 0,64 0 0 0,00 13 13 0 0 -- 0 0 --Ben Slimane 550 550 0,57 11 11 1,20 1 1 0 0 0,00 0 0 --El Jadida 158 158 0,23 4 4 0,25 27 27 1 1 -- 0 0 --Médiouna 401 401 2,69 1 1 0,16 0 0 0 0 -- 0 0 --Nouaceur 872 872 1,27 1 1 0,07 0 0 0 0 0,00 11 11 --Settat 580 580 0,41 1 1 0,14 11 11 0 0 0,00 0 0 0,00

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10 Bulletin d’Epidémiologie et de Santé Publique | Volume 50| N° 75

Maladies sous surveillance

Berrechid 1115 1115 0,52 1 1 0,04 5 5 0 0 0,00 0 0 --Sidi Bennour 784 784 1,21 22 22 1,57 6 6 0 0 0,00 0 0 --Rabat-Salé-Kénitra 1850 1850 0,30 76 76 0,35 61 61 0 0 0,00 72 72 1,43Rabat 405 405 0,37 10 10 0,45 39 39 0 0 -- 0 0 --Salé 392 392 0,35 49 49 0,65 11 11 0 0 0,00 0 0 --Skhirat-Témara 329 329 0,35 5 5 0,33 5 5 0 0 -- 0 0 --Kénitra 128 128 0,18 6 6 0,10 4 4 0 0 0,00 0 0 0,00Khémisset 422 422 0,30 0 0 0,00 1 1 0 0 0,00 0 0 0,00Sidi KACEM 98 98 0,15 5 5 0,19 1 1 0 0 0,00 71 71 1,55Sidi Slimane 76 76 0,48 1 1 0,08 0 0 0 0 0,00 1 1 0,60Béni-Mellal-Khénifra 4490 4490 0,69 152 152 0,63 16 16 0 0 0,00 349 349 0,94Azilal 2112 2112 0,95 0 0 0,00 0 0 0 0 0,00 277 277 1,00Béni-Mellal 553 553 0,48 13 13 0,38 6 6 0 0 0,00 52 52 0,91Khénifra 734 734 0,61 47 47 0,51 1 1 0 0 -- 0 0 0,00Khouribga 581 581 0,60 63 63 0,72 7 7 0 0 -- 0 0 --Fquih-Ben-Salah 510 510 0,52 29 29 1,21 2 2 0 0 -- 20 20 0,53Fès-Meknès 4840 4840 1 84 84 1 27 27 0 0 0 194 194 1Meknès 829 829 0,93 12 12 0,64 24 24 0 0 -- 32 32 3,72Fès 1422 1422 0,75 47 47 0,81 1 1 0 0 0,00 0 0 0,00Boulemane 230 230 0,72 0 0 -- 0 0 0 0 -- 5 5 0,11El Hajeb 817 817 0,97 14 14 3,33 0 0 0 0 -- 0 0 0,00Ifrane 502 502 1,10 2 2 0,38 2 2 0 0 -- 0 0 --Sefrou 198 198 0,74 0 0 0,00 0 0 0 0 -- 48 48 0,96Taounate 341 341 0,53 6 6 0,81 0 0 0 0 -- 39 39 0,41Taza 380 380 0,68 0 0 0,00 0 0 0 0 -- 30 30 0,28Moulay Yacoub 121 121 0,52 3 3 0,94 0 0 0 0 -- 40 40 4,55Drâa-Tafilalet 1227 1227 0,80 15 15 0,69 7 7 1 1 1,25 1054 1054 1,87Errachidia 281 281 0,76 0 0 0,00 2 2 1 1 0,50 389 389 8,28Ouarzazate 13 13 0,13 3 3 6,00 2 2 0 0 -- 188 188 1,14Zagora 128 128 1,66 0 0 0,00 0 0 0 0 -- 88 88 1,14Tinghir 444 444 1,14 0 0 0,00 1 1 0 0 -- 375 375 1,53Midelt 361 361 0,61 12 12 3,00 2 2 0 0 -- 14 14 0,51Tanger-Tétouan- Al Hoceima 2962 2962 1,37 19 19 0,38 19 19 0 0 0,00 33 33 0,35

Tanger-Assilah 550 550 1,02 8 8 0,24 13 13 0 0 0,00 0 0 0,00M’diq-Fnidaq 237 237 1,67 3 3 1,50 0 0 0 0 -- 0 0 --Chefchaouen 182 182 0,84 0 0 -- 1 1 0 0 0,00 10 10 6,25Fahs-Anjra 57 57 2,13 0 0 -- 0 0 0 0 -- 0 0 --Larache 402 402 0,75 5 5 1,19 2 2 0 0 0,00 13 13 1,02Tétouan 217 217 1,23 2 2 0,56 1 1 0 0 -- 0 0 0,00Ouezzane 1030 1030 2,77 0 0 0,00 1 1 0 0 0,00 0 0 0,00Al Hoceima 287 287 0,95 1 1 0,21 1 1 0 0 0,00 10 10 0,89Importé -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- 1 1 0,25Inconnu -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- --Etranger -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- --Militaire -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- --

Total 31130 31130 0,70 628 628 0,54 819 819 6 6 0,56 2216 2216 1,15

S.I.D.A= Syndrome de l’immunodéficience acquise

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11Bulletin d’Epidémiologie et de Santé Publique | Volume 50| N° 75

Maladies sous surveillance

Bilan Epidémiologique, 1er Semestre 2017

MALADIES CodeCas du 1er Semestre Moyenne

2012-2016 Indice Epidémiologique2016 2017

TYPHOÏDE 002 92 41 105,20 0,39

MENINGITE 036 377 332 511,00 0,65

HEPATITE VIRALE 070 89 123 181,40 0,68

CHOLERA 002 0 0 0,00 --

RAGE 070 10 6 10,80 0,56

SYPHILIS 091 1580 628 1154,20 0,54

URETHRITES 098 39097 31130 44627,60 0,70

VIH/Sida B20 -- 819 -- --

ROUGEOLE 055 4 3 149,60 0,02

TETANOS 037 6 3 19,60 0,15

COQUELUCHE 033 86 55 69,20 0,79

TRACHOME 076 50 133 147,40 0,90

CONJONCTIVITE 077 123882 93826 143404,40 0,65

RAA 320 3533 3278 3359,40 0,98

LEISHMANIOSE CUTANEE B55.1-2 2610 2216 1931,60 1,15

LEPRE A30 12 6 16,60 0,36

TUBERCULOSE A15-19 16009 15742 15379,80 1,02

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12 Bulletin d’Epidémiologie et de Santé Publique | Volume 50| N° 75

Urgences de santé publique

La Peste / MadagascarAu19octobre2017,lesautoritéssanitairesduMadagascarontsignaléàl’OMS911casdepesteàMadagascar,dont95casdedécès(létalité:10.4%):

• 612cas(suspects,probablesetconfirmés)depestepneumo-nique,dont17casdedécès(létalité:23%);

• 175casdepestebubonique,dontseptdécès(létalité:12%);

• 124casdepesteseptique.

Leministèrede laSantédesSeychelles a signalédeuxcasdepestepulmonaireconfirméeaulaboratoire.Ils’agitdecasim-portés,deretourdeMadagascar.Letestrapidedelapesteétaitfaiblementpositif.Le18octobre2017,tousleséchantillonsdelaboratoireenvoyésàl’InstitutPasteurParisontététestésnéga-tifsettouslespatientssoumisàdesprocéduresd’isolementontétéévacuésdes locauxde l’hôpital.UnesurveillanceactiveesttoujoursencoursauxSeychelles.

L’OMS est préoccupée par le fait que l’épidémie peut se ré-pandre,comptetenudufaitqu’elleestdéjàprésentedansplu-sieursvillesetquelasaisondel’épidémiedepesteacommencé.

Evaluation du risque• Selon l’OMS, la probabilité de propagation de l’épidémie

àMadagascar est jugée élevée àmoinsque les activités de

prévention et de contrôle mises en œuvre par les autoritésnationalesaveclesoutiendel’OMSetdespartenairesinter-nationauxpermettentdecontrôler l’épidémiedans leszonestouchées.

• Auniveau régional, vu la courte période d’incubation de lapeste pneumonique, le fait que Madagascar soit une île etqu’aucune importation de cas de peste infectieuse dans leszonesultrapériphériquesdel’UEn’aeulieuaucoursdesdixdernièresannées,laprobabilitédepropagationauxpaysvoi-sinsrestelimitée.Cetteprobabilitédepropagationdelapesteauniveaurégionaldépendradel’intensitédelatransmission,principalementdanslacapitale;

• Lerisquerégionalestjugémodéréparl’OMSenraisondesvolsfréquentsverslesîlesvoisinesdel’océanIndien.Lapro-babilitédecontracterlapestedansleszonesaffectéesàMada-gascarestconsidéréecommetrèsfaiblepourlesvoyageursetseraittrèsprobablementlerésultatd’uncontactétroitdirectavecuncasdepestepulmonaire;

• Auniveau international, laprobabilitéd’importationparunvoyageurenphased’incubationenprovenancedeMadagas-carestconsidéréecommetrèsfaible.Cetteprobabilitéseraitlégèrement plus élevée chez les personnes retournant chezeux àMadagascar et pouvant avoir un contact étroit directavecdesamisetdesparents.L’OMSnerecommandeaucunerestrictiondevoyageetdecommerceavecMadagascarsurlabase des informations disponibles à ce jour. Il n’y a aucunerestrictiondemouvementàl’intérieuretàl’extérieurd’Anta-nanarivo,oùlescassontsurvenus.

Evénements Internationaux

Répartition des cas de peste et des décès, Madagascar du 1er août au 3 octobre 2017(ECDC, 20 octobre 2017)

01/0

8/20

1703

/08/

2017

05/0

8/20

1707

/08/

2017

09/0

8/20

1711

/08/

2017

13/0

8/20

1715

/08/

2017

17/0

8/20

1719

/08/

2017

21/0

8/20

1723

/08/

2017

25/0

8/20

1727

/08/

2017

29/0

8/20

1731

/08/

2017

02/0

9/20

1704

/09/

2017

06/0

9/20

1708

/09/

2017

10/0

9/20

1712

/09/

2017

14/0

9/20

1716

/09/

2017

18/0

9/20

1720

/09/

2017

22/0

9/20

1724

/09/

2017

26/0

9/20

1728

/09/

2017

30/0

9/20

1702

/10/

2017

02468

101214161820

Nombre de cas

Cas Décès

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13Bulletin d’Epidémiologie et de Santé Publique | Volume 50| N° 75

Urgences de santé publique

Grippe A(H5N1) / IndonésieLe 29 septembre 2017, l’OMS a signalé un cas de décès degrippeA(H5N1)chezunenfantde4ansàl’îleNusaPenida,provincedeBali,enIndonésie.Avantledébutdessymptômes,le1erseptembre2017,legarçonétaitencontactavecdelavolaillemalade.

Entre janvier2003et le29septembre2017, il yaeu860cashumainsconfirmés,aulaboratoired’infectionparlevirusdelagrippeaviaireA(H5N1),dont454décès,provenantde16pays.Il s’agitdupremiercashumain signalépar l’Indonésiedepuismars2015.

Grippe A(H3N2v) / USALeCDC/USArapporte32casd’infectionshumainesavecdenouveauxvirusdelagrippeAprovenantdedeuxÉtats,duDe-lawareetduMaryland.Parmiceux-ci,14virusétaientcomplè-

tementcaractériséscommeétantlevirusdelagrippe(H3N2v).Touslespatientsontdéclaréavoireuuneexpositionporcineunesemaineavantledébutlessymptômesdansdesfoiresagricoles.

LesvirusdelagrippeporcineA(H3N2)ontétéidentifiéschezlesporcs.Aucunetransmissioninterhumainen’aétéidentifiée.

Evaluation du risque La possibilité pour les personnes touchées par la grippe A(H5N1)etdeA(H3N2)deretournerauMarocnepeutêtreexclue.parconséquent, lerisquedepropagationde lamaladieàtraversleshumainsestencoreconsidérécommefaible,cariln’existe aucune preuve de transmission interhumaine. Cepen-dant,L’OMSencouragelespaysàcontinuerderenforcerlasur-veillancedelagrippe,desinfectionsrespiratoiresaiguëssévèresetd’examinertouslesévénementsinhabituels.

Evénements Nationaux

Toxi Infection Alimentaire Collective (TIAC)

Région Casablanca-Settat

Le2octobre2017,laDélégationmédicaledeSettatadéclaréàlaDELMlasurvenued’unépisodedeToxiinfectionalimentairecollective.Ils’agitde07enfantsquionteupotentiellementunesourcecommunedecontaminationle27/9/2017dont1enfantde9ansestdécédé.

UncasaététransféréauCHU/Casablancaet5autressonttoujourshospitalisésàl’hôpitalHassanIIdeSettatavecunebonneévolution.

L’originedel’intoxicationresteindéterminéeetl’investigationépidémiologiqueeffectuéeparl’équipelocaleestencours.

Desprélèvementsalimentairesetbiologiques,ontétéeffectuésetenvoyésaulaboratoirerégionaldesantépublique.Lesrésultatsontmontrélaprésenced’E.Coli.

Région Fés - Meknés

Le20octobre2017,laDirectionrégionaledeFèsMeknèsadéclaréàlaDELMlasurvenued’unépisodedeToxiinfectionalimen-tairecollective.Ils’agitde230enfantsdétenusàlaprisonToulal2quionteupotentiellementunesourcecommunedecontamina-tionle20/9/2017.Parmicescas,7présentaientdessignesaiguesd’intoxication.

Touslescasontétéprisenchargeauniveauduservicepénitencieravecunebonneévolution.

Uneéquipelocales’estdépêchéesurplacepourinvestigationépidémiologiqueetceafind’identifierlasourcepotentielledeconta-mination,desensibiliserlepersonneletlesmaladessurlesmesuresd’hygiène.

Desprélèvementsalimentairesetbiologiques,ontétéeffectuésetenvoyésaulaboratoirerégionaldesantépublique.

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14 Bulletin d’Epidémiologie et de Santé Publique | Volume 50| N° 75

Programmes Sanitaires

Programme de lutte contre les vecteursB. AMEUR1, T. HERRAKE1, H.NACHI1, M. BOUHRARA1, N. LAAROUSSI1, R. ORCHE1, R. WAHABI2, A. MAAROUFI3

IntroductionAuMaroc,plusieursvecteurs,hôtesintermédiaireset/ouréser-voirs de maladies sont existants: l’anophèle vecteur du palu-disme,lemollusquehôteintermédiairedelaschistosomiase,lesphlébotomesvecteursdesleishmanioses,lesrongeursréservoirsdesleishmaniosesetd’autresmaladiesetlesmouchesvecteursmécaniquesdutrachome.

La situation épidémiologique des principales maladies trans-misesparlesvecteurs,estbienmaîtrisée.Eneffet,lepaludismeetlabilharzioseontétééliminésetdeseffortsimportantssontfournisafindecontrôlerlesleishmanioses.Cependant,lerisqued’introductiondesmaladiesvectoriellesémergentesetré-émer-gentes,notammentlesarboviroses,demeuretoujoursexistant.

Pourfairefaceàcettesituation,leMarocaadoptélagestionin-tégréedelalutteanti-vectorielle(GILAV)depuis2015commestratégie de mise en œuvre de la lutte anti-vectorielle. Cettestratégieinitiéeparl’OMSaétéinstitutionnaliséeen2014parunedécisionconjointesur laGILAVquiaétésignéepar lesministresdelaSanté,del’intérieur,del’agricultureetdel’Envi-ronnement.

C’estdanscecontextequeleprogrammedeluttecontrelesvec-teurschercheincessammentà:

• Promouvoirlesétudesetlesrecherchessurlabiologieetl’éco-logiedesvecteurs;

• Optimiser ses ressourcespar ledéveloppementdenouvellesméthodesdelutteintégréesetefficaces;

• et organiser le secteur des Pesticides de Santé et HygiènePublique(PSHP).

Objectif généralContribueràlapréventionetlaluttecontrelesmaladiesvecto-rielles.

Objectifs spécifiques• Renforcerlaveillevectorielle,lasurveillanceetlaluttecontre

lesvecteursdesmaladiesendémiques;

• Piloterlamiseenœuvredela‘’GILAV’’auniveaunational;

• Renforceretmettreenœuvrelagestionsécuritairedespesti-cidesdesantéethygiènepublique.

Interventions• Lasurveillanceetlaluttecontrelesvecteursdesmaladiesen-

démiques(Paludisme,bilharzioses,leishmanioses,…);

• Laréalisationdesétudesetenquêtessurlesvecteursdesmala-diesàrisqueetsurl’efficacitédesméthodesdelutte;

• LepilotageduComitéIntersectorielNationaletlescomitésRégionauxetProvinciauxdelaGILAV;

• L’accompagnementdescommunespourlamiseenœuvredelaluttecontrelesvecteurséventuelsdemaladiesetlessourcesdenuisances;

• L’évaluation des dossiers pour l’octroi des Autorisations deMisesurleMarché(AMM)despesticidesdesantéetd’hy-giènepublique.

Financement (Etat, Coopération Internationale, et autre)

Budgetdel’Etatestdel’ordrede6500000,00Dhs/an.

Partenaires clés• Partenairesnationaux:Collectivitésterritoriales,BCH,ONG

locaux,Ministèredel’Intérieur(DGCL),Ministèredel’Agri-cultureetdesPêchesMaritimes(ONSSA),Départementdel’Environnement,etlesUniversités;

• Partenaires internationaux: L’Organisation Mondiale de laSantéetlaFAO.

Principales réalisations• Participationàlamaîtrisedelasituationépidémiologiquedes

principalesmaladiesàtransmissionvectorielle(paludismeetbilharziose);

• Elaborationetmiseenœuvredeplusieursstratégiesetplansd’action(GILAV,gestionsécuritairedespesticidesdesantéetd’hygiènepublique,gestiondelarésistance,…);

• Institutiond’uncomitéinterministérielnational,descomitésrégionauxetdescomitésprovinciauxdelaGILAV;

• Elaborationd’outilsdeformationetorganisationdeplusieurssessionsdeformationsenmatièredesurveillanceetlutteanti-vectorielleauxprofitsdesintervenantsduterrain;

1 Service de Lutte Anti-vectorielle2 Division de l’Hygiène du Milieu3 Direction d’Epidémiologie et de Lutte contre les Maladies

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15Bulletin d’Epidémiologie et de Santé Publique | Volume 50| N° 75

Programmes Sanitaires

• Cartographiedes gîtes àmoustiques auniveaudeplusieursprovincesetpréfectures;

• Pilotaged’étudesetprojetsrelatifsàlasurveillanceetlaluttecontrelesvecteurs(Etudesentomologiquesetessaisd’effica-citédeproduitspesticidesetdeméthodesdelutte);

• Pilotaged’uneenquêteentomologiquenationalepourdétec-ter la présence ou l’absence des vecteurs des arboviroses auniveaudespointsd’entréeterrestre,aérienne,maritimeetlesairesdereposauniveaudesautoroutes;

• Pilotaged’unecampagnedesensibilisationetdelutteréaliséeporteàporte,conjointementavecleBCHdeRabat,l’InstitutScientifique, l’INHetladélégationduministèredelasantéderabat,auniveaudecertainsquartiersd’Agdaloùlevecteurde lamaladie à virusZIKAa été identifié lorsde l’enquêtenationale;

• Eliminationdeplusde40tonnesdeDDTpériméquedéte-naitleMinistèredelaSanté;

• Améliorationdelagestiondesstocksdespesticidesetpesti-cidespérimésduMinistèredelaSanté;

• Suividelasensibilitédesmoustiquesauxpesticides;

• Renforcementducadreréglementaireet législatifrelatifauxpesticidesdesantéethygiènepublique(PSHP)parlamiseenplaced’uneprocédured’octroidesautorisationsdemisesurlemarchédesPSHPen2006etl’élaborationd’unprojetdeloirelatifàlagestiondesPSHP;

• Instructiondesdemandesd’AMMdesPSHP.

Monitoring et évaluation• Rapportdesupervisiondesactivitésdesurveillanceetdelutte

contrelesvecteurs;

• Rapportsdesétudesetenquêtessurl’impactdesméthodesdeluttecontrelesvecteurs;

• Rapports semestriels et annuels de surveillance et de luttecontrelesvecteurssuiteàl’exploitationduSNIS(rapportstri-mestrielsdesprovincesetpréfecturesenvue,d’élaborationdutauxnationaldesurveillanceentomologique.

ConclusionLeprogrammedelutteanti-vectorielleacontribuéetréalisélesprincipalesperformancessuivantes:

• L’élimination des principales maladies vectorielles le palu-dismeetlabilharziose;

• L’adoptiondelaGILAVcommestratégiedegestionintégréedelalutteanti-vectorielleetsoninstitutionnalisationparunedécisioninterministérielle;

• L’éliminationdeplusde40tonnesdeDDTpériméquedéte-naitleMinistèredelaSanté;

• L’élaborationd’uneprocédureadministrativepourl’étudedesdossiersdessociétésdésirantdesautorisationsdemisesurlemarchédespesticides;

Enplus,leprogrammeaplanifiéde:

• Accompagner lesDirectionsRégionalesde laSantédans lamise enœuvre de leurs plans d’actionde surveillance et deluttecontrelesvecteurs;

• Appuyertechniquementlescommunesenmatièredesurveil-lanceetdeluttecontrelesvecteurs;

• PiloteretcoordonnerlesactivitésdelaGILAV;

• Organiserdesateliers,séminairesetjournéesdeformationenmatièredeluttecontrelesvecteurs;

• Etudier les dossiers de demandes d’Autorisation de Misesur leMarchédespesticidesdeSanté etHygiènePublique(PSHP);

• Améliorer le stockagedespesticidesauniveaudesDéléga-tionsduMinistèredelaSanté;

• Assurerlesuividelasensibilitédesmoustiquesetdesphlébo-tomesauxpesticides;

• Réaliserlesétudesd’efficacitédesméthodesdeluttephysiquecontrelesvecteursdesleishmaniosesàLeishmaniatropicaauniveaudesrégionsendémiques;

• Suivrel’approbationduprojetdeloisurPSHPetsamiseenœuvre.

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16 Bulletin d’Epidémiologie et de Santé Publique | Volume 50| N° 75

Programmes Sanitaires

Programme National de Prévention et de Contrôle du DiabèteFZ. MAZOUNI1, A. IFERGHAS2, H. BERRI3, A. MAAROUFI4

IntroductionL’épidémiedudiabèteprogresserapidementdansdenombreuxpaysetl’accroissementleplusspectaculaireétantattestédanslespaysàrevenufaibleouintermédiaire.

Lescasdediabètesont,dansuneforteproportion,évitables.Eneffet,desmesuressimplesdemodificationdumodedeviesontefficacespourprévenirouretarderlediabètedetype2.

Les éléments décisifs de la riposte à la maladie se résumentprincipalementàunmeilleuraccèsaudiagnostic,l’auto-priseenchargeetuntraitementd’uncoûtabordable.

Lapréventionetletraitementdudiabètesupposentuneactiond’envergurepourréaliserl’unedesciblesdel’objectif3dudéve-loppementdurablepost2015.

Ampleur et gravité du diabète au Maroc

• 2millionsdemarocainsadultessontestimésdiabétiques.• 50%desdiabétiquesméconnaissentleurmaladie.• Chaqueannée35à40000nouveauxcassontnotifiés.• Lenombred’enfantsdiabétiquesestestiméàplusde15000.• Plusde745000diabétiquessontprisenchargeauniveaudes

établissementsdesoinsdebaseduMinistèredelaSantédont60%sontdesramédistesetplusde350000sontinsulinotraités.

• Lediabèteestla1èrecausedecécité.• Lediabèteestla1èrecausedel’insuffisancerénalechronique

terminale(IRCT).• Lediabèteestla1èrecausedesamputationsdesmembresinfé-

rieurs.• Selonlerapportannuelglobalde2014établipar l’ANAM,

49,3% des dépenses totales sont générées par les affectionsdelonguedurée(ALD)etlediabètereprésente10,2%decesdépenses.

Stratégie de prévention et de contrôle du diabète

Lediabèteestl’unedesprioritésinscritedanslaStratégieSecto-rielledelaSanté2017-2021etdontl’objectifestderéduirelamor-talitéprématurée,lesincapacitésetlesmorbiditésduesaudiabète.

Lastratégies’articuleautourdesixprincipauxaxesàsavoir:

Axe 1 :Renforcementdelapréventionprimaire.Axe 2 :Améliorationdelaqualitédelapriseenchargedudia-

bétiqueetdesescomplications.Axe 3 :Renforcementdelacommunication.Axe 4 : Développementdupartenariat.

Axe 5 : Promotionetdéveloppementdelarecherche.

Axe 6 :Miseenplaced’unsystèmedesuivietd’évaluation.

Principales réalisations• Prévention primaire • Elaboration d’un plan d’actionmultisectoriel de prévention

desmaladiesnontransmissiblesetluttecontrelesfacteursderisque(alimentationmalsaine,sédentaritéettabac);

• Elaborationd’unprojetduplannationaldepréventionetdeluttecontrelesurpoidsetl’obésité;

• Elaborationdesplansd’actionrelatifsàlaréductiondusel,dusucreetdesacidesgrastransencollaborationavecl’industrieagro-alimentaire;

• Organisationdecampagnesnationalesdesensibilisationsurlemodedeviesain(lancéesle16avril2016).

• Amélioration de la qualité de prise en charge du diabétique et des complications du diabéte

• Mise en place d’un programmede dépistage du diabète detype2chezlespersonnesàhautrisqueauniveaudetouslesétablissementsdesoindesantéprimairesESSPà raisonde500000personnesàrisque/an;

• Amélioration de la disponibilité des médicaments antidia-bétiquesgratuitementauniveaudesESSPnotammentpourlesramedistes.L’enveloppebudgétaireestde156700000di-rhams:92600000dirhamspourl’insuline(budgetdefonc-tionnement)et64100000dirhamspourlesantidiabétiquesorauxdont54400000dirhamsdubudgetdeprogrammeet9700000dirhamsdubudgetdefonctionnement;

• Renforcementdescentresdesantédeniveau2pourassurerlesconsultationsspécialiséesetlesuivimétaboliquedesdia-bétiques (hémoglobineglyquéeetparamètresurinairespoursurveillerlafonctionrénale);

• Afindepalieraumanquedemédecinsspécialistesquisontennombrede250dontlamajoritésontdanslesecteurprivé,leMinistèredelaSantéassurelaformationdesmédecinsgéné-ralistesàraisonde1440/andepuis2009;

• Standardisationdelapriseenchargedesdiabétiquesparl’éla-borationdes recommandationsdebonnespratiquesdudia-bètedetype2;

• Institutionnalisationdelafilièredessoinsdesdiabétiques;

• Miseenplaced’unprogrammed’éducationthérapeutiqueenutilisantl’outil«cartesdeconversationsurlediabète»,outilcertifiéparlaFédérationInternationaledeDiabète(IDF);

• Amélioration de la prise en charge des enfants diabétiquesvialaformationdesmédecinsendiabétologiepédiatriqueetl’éducationthérapeutique.

1 Chef du Service des Maladies Métaboliques et Endocriniennes 2 Service des Maladies Métaboliques et Endocriniennes 3 Chef de la Division des Maladies Non Transmissibles4 Directeur de l’Epidémiologie et de Lutte contre les maladies

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17Bulletin d’Epidémiologie et de Santé Publique | Volume 50| N° 75

Programmes Sanitaires

Niveaux

INSTUTUTIONNALISATION DE LA FILIÈRE DE SOINS DES DIABÉTIQUES

Structures Paquet d’activités

3ème niveau

2ème niveau

Centre HospitaliersUnivesitaire

CHU

CHRCHP

Hôpital local

- Explorations très spécialisées.- Bilan complémentaire- cas compliqués nécessitant une PEC au CHU- Hosptalisation- Programme de rédaptation physique.- Développement du réseau Rein-Diabète-HTA- Contre référence vers les hôpitaux.

- Paquet d’activités du centre de santé plus :- Bilan biologique (Hémoglobine glyquée HBA1c Paramètres urnaires, glycémie...)- Bilan complémentaire : ECG, ECHOCOEUR...- Consultation spécialisée en cardiologie, néphrologie, endocrinologie, ophtalmologie- Dépistage et PEC des complications ne relevat pas compétences du MG.- Contre référence vers le centre de santé.- Référence vers des centres hospitaliers

- Consultation spécialisée externe.- Hospitalisation.- PEC des cas compliqués nécessitant une PEC en milieu hospitalier- Prise en charge des urgences hypertensives. Diabète ...- Bilan complémentaire.- Education thérapeutique.- Référence et contre référence des complications

- Promotion du mode de vie sain.- Dépistage et diagnostic.- Evaluation de risque cardiovasculaire.- Education thérapeutique.- Suivi des Patients.- Dépistage de bilan-Référence aux niveaux supérieurs.- Référence des urgences- Gestion des rendez-vous.

Centre de santé niveau 1, équipe mobileCabinet MG

Cebtre de santé niveau 2Cabinet spécialisés

1er niveau

• Renforcement de la communication sur le diabète et ses complications : La campagne nationale de communication sur le diabète et ses complications

LeMinistèredelaSantéencollaborationavec l’ANAMet laCNOPS a lancé une campagne nationale de communicationsurlediabèteetsescomplicationsenjuin2015souslethème«Ensemblecontrelediabète».

Cettecampagnes’inscritdanslecadred’uneconventiontripar-tite signée enoctobre2014 relative à la prévention contre lesmaladieschroniquesetcoûteusesdontlediabète.

Cettecampagnes’estdérouléeen3phases:• Aumoisderamadanjuin2015;• Journéemondialedudiabètenovembre2015;• JournéemondialedelaSantéavril2016.

Plusieursactivitésdecommunicationontétéaussiréaliséesauniveau régional et provincial en collaboration avec les fédéra-tionsetlesassociationsthématiquesainsiqu’aveclescollectivi-téslocales.

Objectif de la campagne

Augmenter laprisede consciencedesgroupes à risqueetdesmaladesdiabétiquessurlanécessitédelaprévention,lediagnos-ticprécoceetlesuivithérapeutiquepouréviterlescomplicationsliéesaudiabète.

Moyens de communication

• Diffusionde spots etde capsules télévisées et radio théma-tiques;

• Participationdesprofessionnelsdesantédansdesémissionstéléviséesetradio;

• Couverturemédiatique (enarabe, enTamazight et en fran-çais);

• Insertiond’articlesdanslesjournauxetrevues;• Pageswebsur lesPortailsWebMS,ANAM,CNOPS,Ré-

seauxsociaux,Presseélectronique;• Edition de supports didactiques (3 affiches, 2 dépliants, un

flyeretunguided’éducationthérapeutiquedestinésauxpro-fessionnelsdesanté).

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18 Bulletin d’Epidémiologie et de Santé Publique | Volume 50| N° 75

Programmes Sanitaires

• Collaboration intersectorielle et avec la société civile

• Etablissementdeconventiondepartenariat avec les fédéra-tionsetlesassociationsthématiquesauniveaunational,régio-naletprovincial.

• Subventiondesassociationsœuvrantenmatièredediabète.

• Etablissement de convention de partenariat avec le secteurprivé notamment avec des firmes pharmaceutiques en l’oc-currence,leslaboratoiresLillypourlamiseenplacedupro-grammed’éducationetleslaboratoiresSanofipourl’amélio-rationdeladiabétologiepédiatrique.

• Système de suivi et d’évaluation• Miseenplacedessupportsd’informationdudiabèteauni-

veaudetouslesESSBils’agitdu:Registredesdiabétiques,Registredegestiondesmédicamentsantidiabétiques,Dossiermédicaldudiabétique,Fichederéférenceetcontreréférence,Rapporttrimestrieldelasurveillancedesdiabétiques(cesys-tèmeestencoursd’intégrationaveclesystèmed’informationdel’hypertension).

• leMinistèrede laSantéa réaliséuneenquêtenationale surlesfacteursderisquedesmaladiescardio-vasculairesdontlediabète: enquête stepwise en2017dont les résultats serontcommuniquésen2018.

• Perspectives • Renforcementdelaformationdebaseetcontinuedesméde-

cinsetdesparamédicauxenmatièredePECdudiabète;

• Extensionduprogrammed’éducationthérapeutique(forma-tiondesPS,disponibilitédessupports,séanceséducatives)

• Renforcementdupartenariatpublic-privéetlacollaborationaveclasociétécivile,lessociétéssavantesetlesorganisationsnationalesetinternationales;

• Renforcementdelaconsultationendiabétologiepédiatrique;

• Réalisation d’enquêtes et d’études sur les complications dudiabèteet sur lescoûtsdirectset indirectsdudiabèteet sescomplications.

• Indicateurs d’évaluation

Indicateurs de structures :

• NombredeCSN1équipésenmoyensdediagnosticdudia-bète.

• NombredeCSN2équipésenmoyendesuivimétaboliquedudiabète.

Indicateurs de processus :

• Nombre de personnes à haut risque dépistées /populationcible.

• Tauxdecouvertureenmédicamentsantidiabétiques.

Indicateur de résultats intermédiaires :

• NombredediabétiquesPECauniveaudesESSP/autotaldesdiabétiquesattendus.

Indicateur de résultats finaux :

• Proportion des diabétiques ayant développés des complica-tions/totaldesdiabétiquessuivis(Principalescomplications:IRCT,lepieddiabétique,larétinopathiediabétique).

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19Bulletin d’Epidémiologie et de Santé Publique | Volume 50| N° 75

Article original

Enquête de prévalence nationale de la résistance aux médicaments antituberculeux au MarocDécembre 2013 – Octobre 2014

K. Bennani1, S.Elhassani1, S. Ottmani2 , Y. Pirou1, M. Sghiar1, M. Youbi1, A. Maaroufi1 1.Directiond’EpidémiologieetdeluttecontrelesMaladies2.ConsultantinternationalindépendantE-mail:[email protected]

RésuméIntroduction : Larésistanceauxantibacillairesposeunproblèmemajeurdesantépubliqueauniveaumondial.480000casdetuberculosemulti-résistanteestimésen2015avecuneprévalencedelamulti-résistanceprimaireà3,9%etsecondaireà21%.AuMaroc,laprévalencedelamulti-résistanceprimaireétaitde0,5%etsecondairede12,2%selonunepremièreenquêtenationalemenéeen2004.L’objectifdecetteétudeestd’estimerlesprévalencesdesrésistancesprimaireetsecondaireauxantibacillairesauMaroc,chezlespatientsprésentantunetuberculosepulmonairebactériologiquementdiagnostiqués.Materiel Et Méthodes : Etude transversale prospective à visée descriptive et analytique selon une approche quantitative me-née, selon la méthodologie recommandée par l’OMS, au niveau de 28 provinces et préfectures du Maroc entre Décembre 2013etOctobre 2014. Lamesure de la fréquence de la résistance primaire et secondaire était l’indicateur demesure de la prévalence aumo-ment des résultats du test de sensibilité (TDS). La technique duTDS utilisée était celle des proportions de Cannetti, Rist et Grosset.Résultats :1309casdeTBontétéadmisdanscetteétude,dont1114étaientdesnouveauxcaset195descasantérieurementtraités.28(2,5%)casontétéexclusdel’étude.Laprévalencedelarésistanceàaumoinsunmédicamentantituberculeuxétaitde5,2%parmilesnouveauxcaset16,4%parmilescasantérieurementtraités.Laprévalencedelatuberculosemulti-résistanteétaitde1%chezlesnouveauxcasetde8,7%chezlescasantérieurementtraités.Laprévalencedelarésistanceàl’isoniazideétaitlaplusélevée.Laprévalencedelarésistanceàaumoinsunanti-bacillaireetdelamulti-résistanceaugmentaitsignificativementaveclenombredetraitementantérieurreçu(p<0,05).Aucuneassociationn’aétémiseenexergueentrelarésistanceprimaireetlesvariablesdémographiquesetsanitaires.L’incidencenotifiée,legenreetlenombredepersonnesdansLeLogementDuPatientTbÉtaientStatistiquementAssociésÀLaTbMulti-Résistante.Conclusion :LaprévalencedelarésistanceprimaireetsecondaireauxantibacillairesdemeurebasseauMaroc.Cecisuggèrequelesmédica-mentsanti-tuberculeuxsontprescritsàbonescientetcorrectementutilisés.Lesassociationsentrelarésistanceprimaireetsecondaireaveclesvariablesdémographiquesetsanitairesdevraientêtreévaluéesdansdesétudesfutures.Mots clé :Résistanceauxantituberculeux,prévalence,Maroc.

IntroductionLarésistanceauxantituberculeuxconstitueunsérieuxproblèmedesantépubliqueàtraverslemonde.480000casdetuberculosemulti-résistante (TB-MR) ont été estimés par l’OrganisationmondialedelaSanté(OMS)en2015[1],avecenviron100000casadditionnelderésistanceàlarifampicine.Selonlesdonnéesdesurveillancedelarésistanceauxantibacillaires,laprévalencemondialedelatuberculosemulti-résistanteestestiméeà3,9%chezlesnouveauxcasetà21%chezlescasantérieurementtrai-tés.Danssonprojetmondialdesurveillancedelarésistanceauxmédicamentsantituberculeux,l’OMSrecommandeauxpaysdemettreenplacelesenquêtesspécifiquespériodiques.AuMaroc,unepremièreenquêtenationaleaétémenéeen2004enconfor-mitéavecleprotocoledel’OMS[2].Celle-ciavaitestimélapré-valencedelarésistanceàaumoinsunantibacillaireà7%etdelamulti-résistanceà0,5%chezlesnouveauxcasdetuberculose(TB)etunerésistancesecondaireàaumoinsunantibacillaireà20,4%etcelledelamulti-résistanceà12,2%chezlescasanté-rieurementtraitéspourTB.L’objectifdecetteétudeestd’estimerlesprévalencesnationalesdesrésistancesprimaire(PRP)etsecondaire(PRS)auxantiba-cillaireschezlespatientsprésentantunetuberculosepulmonairebactériologiquementdiagnostiqués.Matériel et MéthodesIls’agitd’uneétudetransversaleprospectiveàviséedescriptiveetanalytiqueselonuneapprochequantitativemenéeauniveaude28provincesetpréfecturesduMarocentreDécembre2013etOctobre2014.Les28provincesde l’étudeontététiréesengrappes selon laméthodologie recommandée par l’OMS [2].

26provincesincluaientchacuneunegrappeet2provincesin-cluaientchacune2grappes.Chaquegrappedevaitcomprendreauminimum37nouveauxcasdetuberculosepulmonairebacté-riologiquementdiagnostiqués.Population d’étude et taille de l’échantillon :étaitinclusdans cette étude tout patient âgé de plus de 15 ans, jamaistraitépourtuberculose,présentantunetuberculosepulmonairebactériologiquement diagnostiqué, associée ou non à unetuberculose extra-pulmonaire. La taille de l’échantillon a étécalculée sur labased’uneprévalencede la résistanceprimaireestiméeà1%,avecunrisquedepremièreespèceà5%,undegrédeprécisionà1%etuncoefficientdel’effetdegrappeà2,5: (1,96)²x(0,01)x(0,99) N=2,5x--------------------------------=950,8.(0,01)²La taillede l’échantillonétaitde1100patientsdans lesdiffé-rentesgrappesincluant15%desperteséventuelles.Touslespatientsantérieurementtraitéspourtuberculosequisesontprésentésaucoursdelapériodedel’étude,ontétéinclusdans cette étude pour estimer la prévalence secondaire de larésistanceauxantituberculeux.Définitions des cas :Étaitdéfinitcommecasdetuberculosemulti-résistante,toutpatientprésentantuneTBinclusàl’étude,chezquiletestdepharmaco-sensibilitéarévéléunerésistanceàaumoinsl’isoniazideetlarifampicine.Étaitconsidéréecommerésistanceprimaire,touterésistanceauxantibacillairesretrouvéechezlespatientsjamaistraitéspourTBetétaitconsidéréecommerésistancesecondaire,touterésistance

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20 Bulletin d’Epidémiologie et de Santé Publique | Volume 50| N° 75

Article original

aux antibacillaires retrouvée chez les patients antérieurementtraitéspourTB.Examens effectués : tous les prélèvements recueillis desmaladesinclusdanscetteétude,pourlesquelsl’examendirectetcultureétaientpositifs,ontététestésparlestestsdepharmaco-sensibilitéselonlatechniquedesproportionsdeCannetti,Ristet Grosset. Les 4 antibacillaires de 1ère ligne testés étaient:l’isoniazide(INH),larifampicine(RMP),l’éthambutol(EMB)et la streptomycine (SMY). L’éthionamide, la kanamycine, lacapréomycine et l’ofloxacine ont été testées uniquement pourles souchesdebacilles résistantesàaumoins l’isoniazideet larifampicine.Analyse des données : Les données ont été codées, saisies, vérifiées, nettoyées etanalyséesàl’aidedulogicielEpiinfoversion7.2.1.0.LescalculsdeprévalencedelarésistanceontétéeffectuésaussibienchezlesnouveauxcasdeTBquechezlescasantérieurementtraitésetcepourestimer:• la résistance àchaque antibacillaire et chaque association

d’antibacillaireslamulti-résistance,• larésistanceàaumoinsunantibacillaire,• la résistance à uniquement un antibacillaire, deux antibacil-

laires,troisantibacillairesetquatreantibacillaires.L’analysebi-variéeetlarégressionlinéaireontétéutiliséespourlesmesuresd’associationentrelesvariablesdémographiquesetsanitairesetl’existencedelarésistanceauxantibacillaires.Unteststatistiqueaétéconsidérécommesignificatiflorsquelap-valueestinférieureà5%.Considérations éthiques : L’étude n’a induit aucunchangement dans les conduites à tenir pour clarifier undiagnostic de la tuberculose et de sa forme multi-résistante.Les résultatsdes examenseffectuésont été communiquésauxmédecins traitants pour une prise de décision appropriée.Parconséquent, tout problème éthique a été écarté aumieux. Leconsentement éclairé a été obtenu pour chaque participantà l’étudeet toutes lesdonnéesobtenues lorsde l’étudeontété

traitéesconfidentiellement.L’étudeaeul’approbationduComitéd’éthiquedelaRechercheBiomédicale(CERB)deRabat.Résultats Untotalde1309casdeTBontétéadmisdanscetteétude,dont1114 étaient des nouveaux cas et 195 des cas antérieurementtraités.Parmices1114nouveauxcas,28(2,5%)ontétéexclusdel’étudeet1086inclus.Ces28casexclusserépartissaientcommesuit:2avaientdesculturespositivespourdessouchesdeMy-cobactérium non tuberculosis, 9 avaient des cultures positivesmaispourlesquellesaucuntestdepharmaco-sensibilitén’aétéeffectué,10avaientdesculturesnégatives,3avaientdesculturescontaminéeset4pourlesquels lesculturesn’ontpasétéeffec-tuées.Trente-huit(aulieude37)nouveauxcasontétérecrutésdansquatregrappes(Al-Hoceima,Safi,Skhirat-TémaraetTanger);parcontre,moinsde37nouveauxcas(33à36)l’ontétédans13grappes.Caractéristiques sociodémographiques et cliniques de la population d’étude :1086patients étaientdesnouveaux casdeTB soit84,8%desparticipants inclus (1281) dans cette étude. L’âge moyen despatientsTBnouveauxcasétaitde35,5ansetde38,0anspourlespatientsantérieurementtraités.L’analysecomparativedescaractéristiquessociodémographiquesetcliniquesdelapopulationd’étudeentrelesnouveauxcasetlescas antérieurement traités (tableau I) amontréunedifférencesignificativedeladistributionduniveaud’instruction,delano-tiondecontagetuberculeuxetdel’existenced’unetuberculoseextra-pulmonaire concomitante. Ainsi, les cas antérieurementtraitésavaientmoinsd’instructionscolaire,avaientplusétéencontactavecunmaladetuberculeuxetavaientunetuberculoseextra-pulmonaireconcomitantequelesnouveauxcas(p<0,05).Ladistributiondugenre,dumilieude résidence (rural versusurbain),dunombredepersonnesvivantsouslemêmetoitavecleparticipantàl’étudeetl’existencedemaladiechroniqueétaitsimilaireentrelesnouveauxcasetlescasantérieurementtraités(p>0,05),(TableauI).

Tableau I : Comparaison des nouveaux cas et des cas antérieurement traités, Maroc, 2014

VariablesNouveaux cas

(n=1086)Cas antérieurement traités (n=

195) Pan Fréquence% n Fréquence%

Moyenne d’âge(ans) 35,5 38,0Genre

FémininMasculin

261825

24,076,0

46149

23,676,4 0,966

Milieu de résidenceRuralUrbain

277802

25,774,3

38154

19,880,2 0,100

Nombre de personnes dans le logement≤3pers.4-6pers.≥7pers.

309486268

29,145,725,2

579241

30,048,421,6 0,558

Niveau d’instructionAucunE.CoraniquePrimaireSecondaireUniversité

2175733338767

20,55,431,436,56,3

56372518

29,51,637,926,84,2

0,001

Contage tuberculeuxOuiNon

117946

11,089,0

33159

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TB extra-pulmonaire concomitanteOuiNon

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21Bulletin d’Epidémiologie et de Santé Publique | Volume 50| N° 75

Article original

Parmil’ensembledesnouveauxcasdeTBéligiblesàl’étude,28cas(2,5%)enontétéexclus.Parailleurs, leurscaractéristiquesdémographiquesetsanitairesn’étaientpassignificativementdif-férentsdecellesdesnouveauxcas inclus.Decefait, ilestpeuprobable que l’exclusion de ces 28 cas ait introduit un quel-conquebiaisdesélection.

Estimation des prévalences de la résistance aux antibacillaires :Parmi l’ensemble des patients participants à cette étude,94,8%desnouveauxcaset83,6%descasantérieurementtrai-tésn’avaientprésentéaucunerésistanceauxantibacillaires.Parconséquent,laprévalencedelarésistanceàaumoinsunmédi-camentantituberculeuxétaitde5,2%parmilesnouveauxcaset16,4%parmilescasantérieurementtraités.

Laprévalencedelatuberculosemulti-résistanteétaitde1%chezlesnouveaux cas (résistanceprimaire) etde8,7%chez les casantérieurementtraités(résistancesecondaire).Parmilesquatremédicamentsantituberculeuxde1èrelignetestés,laprévalencede la résistanceà l’isoniazideétait laplusélevée.Elle étaitde3,7%parmilesnouveauxcasetde14,4%parmilescasantérieu-rementtraités(TableauII).

Parailleurs, laprévalencede larésistanceàaumoinsunanti-bacillaireetdelaTBmulti-résistanteaugmentaitsignificative-mentaveclenombredetraitementantituberculeuxantérieure-mentreçus(TableauIII).Eneffet,parrapportauxnouveauxcasdeTB,laprévalencedelarésistanceàaumoinsunantibacillaireétait2,3plusélevéechezlespatientsquiontétéantérieurementtraitésuneseulefoiset6,7foisplusélevéechezceuxquil’ontété2foisetplus.Demême,laprévalencedelaTBmulti-résistanteétait6,3plusélevéechezlespatientsayantétéantérieurementtraitéuneseulefoiset18,5foisplusélevéechezceuxayantreçu2traitementsantibacillairesantérieursouplus.

Tableau II : Prévalence de la résistance aux antibacillaires de 1ère ligne parmi les nouveau cas et les cas antérieurement traités, Maroc, 2014

Résistance à au moins

Nouveaux casN = 1086

Cas antérieurement traités N = 195

nPrévalence

%n

Prévalence %

1 antibacillaireINH 40 3,7 28 14,4RMP 11 1,0 17 8,7EMB 1 0,1 4 2,1SMY 32 2,9 14 7,22 antibacillairesINH-RMP 11 1,0 17 8,7

INH-SMY 14 1,3 10 5,1

RMP-SMY 7 0,6 8 4,1

INH-EMB 1 0,1 4 2,1

RMP-EMB 1 0,1 4 2,1

SMY-EMB 1 0,1 2 1,03 antibacillaires INH-RMP-SMY 7 0,6 8 4,1

INH-RMP-EMB 1 0,1 4 2,1

INH-SMY-EMB 1 0,1 2 1,0

RMP-SMY-EMB 1 0,1 2 1,0

4 antibacillaires

INH-RMP-SMY-EMB 1 0,1 2 1,0

Aucunerésistanceàlacapréomycine,lakanamycineoul’ofloxa-cinen’aétédétectéechezlespatientsavecuneTBmulti-résis-tante.Parconséquent,aucuncasdeTBultrarésistante,n’aétédéceléquecesoitparmilesnouveauxcasouparmilescasanté-rieurementtraitéspourTB.

Tableau III : Prévalence de la résistance à au moins un antibacillaire et de la multi-résistance selon le nombre de traitements antituberculeux antérieurement reçus, Maroc, 2014

Résistance à au moins un antibacillaire TB multi-résistante aux antibacillaires

Nombre de traitements

antérieurement reçus

Total patients

Nbre de cas Prévalence % RP p-value Nbre de

cas Prévalence % RP p-value

0 1086 57 5,2 1 ------- 11 1,0 1 -------

1 156 19 12,2 2.3 < 0.001 10 6,4 6,3 < 0.0001*

≥ 2 37 13 35,1 6.7 < 0.0001* 7 18,9 18,5 < 0.0001*

Test de la tendance linéaire de Mantel = 47,7 ; p < 0.000001

Test de la tendance linéaire de Mantel = 60,2 ; p < 0.000001

Parmiles195casantérieurementtraitéspourTB,lenombredetraitementsantérieursreçusaétéidentifiéchez193(99,0%)descas.Parmicesderniers,156(81,0%)avaientétéantérieurementtraitésuneseulefoisetincluaient106casderechuteset13casd’échecthérapeutique.Laprévalencedelarésistanceàmoinsunantibacillaire et de lamulti-résistance était respectivement de15,1%et6,6%parmilescasderechute.Parmiles13casd’échec,laprévalencedelarésistanceàaumoinsunantibacillaireetdelamulti-résistanceétaitde7,7%.

Association de la résistance à au moins un antibacillaire et de la multi-résistance avec les variables démographiques et sanitaires (tableau IV).

Parmi les nouveaux casLamoyenned’âgedesnouveauxcasayantunerésistanceàaumoinsunantibacillaireétaitde38,5alorsquecelledeceuxquin’enayantaucuneestde35,4ans.Laprévalencedelarésistanceprimaireàaumoinsunantibacillairevariaitlargemententreles28provincesetpréfecture:de0%dans8provincesetpréfec-turesà13,9%àSidiKacem.Aucuneassociationstatistiquement

TB : tuberculose, RP : ratio des prévalences,*p-value associée au test exact de Fisher.

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22 Bulletin d’Epidémiologie et de Santé Publique | Volume 50| N° 75

Article original

significative(p>0,05)n’aétéidentifiéeentrel’existencedelarésistanceprimaireàaumoinsunantibacillaireetleniveaudel’incidencenotifiéedelaTBdanslesprovincesetpréfectures,legenre,lemilieuderésidence(ruralversusurbain),lenombredepersonnesvivantdanslelogementaveclecas, leniveaud’ins-tructionscolaire, lanotiondecontagetuberculeux, laprésenceconcomitante d’uneTB extra-pulmonaire et l’existence d’unemaladiechronique.

L’âgemoyendesnouveauxcasayantunemulti-résistanceetdeceuxquin’enontpasétaitrespectivementde36,8et35,5ans.Laprévalencedelamulti-résistanceprimaireétaitde0%dans20provincesetpréfectures;elleétaitde3%etmoinsdans7;seulelaprovinced’Al-Hoceimaavaituneprévalencedelamul-ti-résistanceprimaireélevée(7,8%).Commepourlarésistanceàaumoinsunantibacillaire,aucuneassociationstatistiquementsignificative(p>0,05)n’aétérelevéeentrel’existencedelamul-ti-résistanceprimaireet les variablesdémographiqueset sani-tairesspécifiéesci-dessus.

Parmi les cas de TB antérieurement traités

L’âgemoyendespatientsayantunerésistancesecondaireàaumoinsunantibacillaireétaitde36,3ansalorsqueceluideceuxquin’enontpasétaitde38,3ans.Laprévalencedecetterésis-tancevariaitlargemententrelesprovincesetpréfectures:de0%à60%.Laprévalencedelarésistancesecondaireàaumoinsunantibacillaire variait significativement (p<0,05) avec le niveaude l’incidence de la tuberculose notifiée dans les provinces etpréfectures, legenreet lenombredepersonnesvivantdans lelogementaveclecas.Parcontre,iln’yavaitaucuneassociationstatistiquementsignificative(p>0,05)entrecetterésistanceetlemilieuderésidence(ruralversusurbain),leniveaudescolarité,lanotiondecontagetuberculeux,laprésenceconcomitanted’uneTBextra-pulmonaireetl’existenced’unemaladiechronique.

Lamoyenned’âgedespatientsayantetn’ayantpasdemulti-résistancesecondaireétait respectivementde32,6et38,5ans.La prévalence de la multi-résistance secondaire variait large-mentelleaussientrelesprovincesetpréfectures:de0%à40%(SidiKacem).Elleétaitde0%dans15provincesetpréfectures.L’analysedesdonnéessuggèrequelaprévalencedelamulti-ré-sistancesecondaireaugmentesignificativement(p<0,05)aveclenombredepersonnesvivantdanslemêmelogementquelecas.Parcontre,aucuneassociation(p>0,05)n’aétéidentifiéeaveclesautresvariablesdémographiquesetsanitaires.

DiscussionCettedeuxièmeenquêtenationaledeprévalencedelarésistanceauxantibacillairesaétéeffectuéeà10ansd’intervalledelapre-mière.Ellenousapermisd’estimerlesprévalencesdesrésistancesprimaireetsecondairequecesoitàaumoinsunantibacillaireouàaumoinsl’isoniazideetlarifampicine.Eneffet,cesprévalencessonttoujoursbasses.Parexemple,laprévalencedelamulti-résis-tanceprimairen’estquede1%(elleétaitde0,5%en2004)etcelledelamulti-résistancesecondaireestde8,7%(elleétaitde12,2%en2004).CesprévalencesdemeurentbassesetcomparablesauxprévalencesestiméesdanslespaysdelarégiondelaMéditerranéeorientale[3].Parexemple,lesprévalencesprimaireetsecondairede lamulti-résistance sont respectivement de 1,4% et 9,1% enAlgérie(2002),0,8%et12%enTunisie(2012),3,4%et15%enEgypte(2011)et1,8%et16%enArabieSaoudite(2010).

La prévalence de la résistance à chacun des antibacillaires de1èreligneétaitgénéralementbasseetcellelaplusélevéeconcer-nait l’Isoniazide.Elle étaitde3,7%parmi lesnouveauxcaset14,4%parmilescasantérieurementtraités.Cesprévalencessontbasses comparées aux résultats d’uneméta-analyse [4]menéeenIranquiaconcernédespublicationsdesdifférentesrégionsdel’Iranentre1999et2015etquiamontréuneprévalencedela résistance à l’Isoniazide à 12,8% (IC95%=9,4-15,8) chezlesnouveauxcasdeTBet40,1%(IC95%=28,5-53,0)chezlescasantérieurementtraités.Cetteprévalenceétaitde8%chezlesnouveauxcasdansuneétudemenéeenPerou[5].Unepréva-lenceélevéedelarésistanceàl’INHchezlespatientsTB,sug-gèred’améliorerlapriseenchargedescasdetuberculosesen-sible,l’utilisationdeschémasthérapeutiquesefficacesetlamiseen place demoyens diagnostiques avancés pour éviter l’émer-gencedelatuberculoserésistanteàl’INH.Laprévalencedelarésistanceàaumoinsunantibacillaireetdelamulti-résistanceaugmentaitsignificativementaveclenombredetraitementantérieurreçu.Eneffet,unemauvaiseobservancedutraitementdespatientsTBnouveauxcasetunschémathé-rapeutiqueinadaptéoumaladministréconduitàl’échecdetrai-tement,augmentelerisquedelarésistanceauxantituberculeuxetpermetàlasouchepharmacorésistantededevenirunesouchedominantechezunpatienttuberculeux.Aucuneassociationn’aétémiseenexergueentrelarésistancepri-maireet lesvariablesdémographiquesetsanitaires ;parcontre,l’analysedesdonnéesamisenévidencedesassociationsentrelarésistancesecondaireetcertainesvariablescommeexemplel’inci-dencenotifiée,legenreetlenombredepersonnesdansleloge-mentdupatientTB.Uneautreétude[6]amontréquelerevenufaible(OR=1,67,p=0,006),etl’abusd’alcool(ORajusté=1,43,p=0,06)étaientassociésàlaTBmulti-résistante.

ConclusionLaprévalencedelarésistanceprimaireetsecondaireauxanti-bacillairesdemeurebasseauMarocaussibienpourlarésistanceàaumoinsunantibacillairequepourlamulti-résistance.Cecisuggèrequelesmédicamentsantituberculeuxsontcorrectementutilisés,quelesprotocolesthérapeutiquesstandardiséssontres-pectésparlesprescripteursetquelagestiondesantibacillairesestbienmaitrisée,bienquecesderniersaientétéintroduitsauMaroc dans le traitement de la tuberculose depuis plusieursdécennies.

Les associations entre la résistance primaire et les variablesdémographiques et sanitaires n’ont pas étémises en exergue ;parcontrelesassociationsentrelarésistancesecondaireetcer-tainesvariablesmisesenévidencedevraientêtreévaluéesdansdesétudesfutures.

REMERCIEMENTS : équipe du laboratoire national deréférencedelaTBdel’InstitutNationalHygiène-Rabat,équipedulaboratoiredelaTB/InstitutPasteurMaroc-Casablanca,lelaboratoiresupranationaldelaTBdel’InstitutPasteurd’Alger,lepersonnelmédical,paramédicaletlaborantinsdescentresdediagnostic de laTB et desmaladies respiratoires des 28 pro-vincesdel’étudeettoutepersonneayantcontribuéàcetteétude.

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25Bulletin d’Epidémiologie et de Santé Publique | Volume 50| N° 75

Article original

Evaluation du niveau de contamination des aliments par les résidus des pesticides dans la région de Gharb-Chrarda-Ben Hssen

D. MACHRAA 1, M. FEKHAOUI 2, A. BELLAOUCHOU 3, R. WAHABI 1, A. MAAROUFI 1

1.Directiondel’EpidémiologieetdeLuttecontrelesmaladies,Rabat.2. InstitutScientifiquedeRabat.3. FacultédesSciences,UniversitéMohamedV-Rabat.E-mail:[email protected]

RésuméPourévaluerleniveaudecontaminationdublé,desfraisesetdespommesdeterre,parlesrésidusdespesticides,plusieurssitesd’étudeslocalisésdanstroiszonesrepartiessurleterritoiredelarégiondeGharb-Chrarda-BenHssenontétéchoisis.Surles210résultatsd’analyseseffectuéespourlestroismatrices:• 93,81%deséchantillonssontsansrésidus;• 6,19%deséchantillonsrévèlentlaprésencederésidusmaisilsrestentinférieursauxseuilsdequantificationanalytiquefixés;• Aucunéchantillonn’adépasséleslimitesmaximalesdesrésidusadmises.Pourlesalimentsavecrésidus,nousavonsdétectélaprésencederésidusdesorganophosphorésdansneuféchantillonsetdescarbamatesdansquatreéchantillons.Lesdenréesprésentant lepourcentage leplusélevéd’échantillonsetquirenfermentdesrésidusdepesticidesdétectablesétaient lebléavec15,15%,suivieparlesfraises13.88%etceuxprésentantlepourcentageleplusfaibleétaientlespommesdeterre5.56%.Surlabasedecesrésultats,onaconcluqu’iln’existaitpasderisqueàlongterme,pourlasantédesconsommateurs,enrelationaveclesrésidusdepesticidesorganophosphorésetcarbamatesprésentsdanslesalimentslesplusconsommés.Cettesituationexigederenforcerlecontrôleauniveaudesexploitationsagricolesetd’appliquerlaréglementationenvigueurconcernantlatenueparlesexploitantsd’unregistredesintrantsagricoles.

Mots clés :Résidusdepesticides,Matièreactive,Contaminants,Expositionhumaine,LimitesMaximalesdeRésidus.

Introduction L’usagedespesticidesfaitpartieintégrantedelapratiqueagricolemarocaine.Cettepratiqueestdevenueunenécessitépouramélio-rerlerendementetlaqualitédesproduits,réduirelespertesaprèslarécolteetluttercontrelesvecteursdecertainesmaladies.

Lemarchéphytosanitairemarocainestbaséessentiellementsurlesimportationsdesproduitsfinis(soit87%),alorsquelaquan-titéproduitelocalementnedépassepas13%.Levolumemoyenannuels’élèveàprèsde8000tonnes/andesproduitscommer-cialisables1,2.

LeMinistèredelaSantéaélaboréen2011sastratégied’actiondans ledomainede lasécuritésanitairedesaliments.Lastra-tégievise,entreautres,lamiseenplaced’unsystèmed’évalua-tionscientifiquedes risquesalimentairesbasé suruneparfaiteconnaissancedesniveauxdecontaminationdesalimentsparlesproduitschimiques.Aussi,danslecadredusystèmenationaldesécuritésanitairedesaliments,leMinistèredelaSantéalares-ponsabilitéd’évaluerlessubstanceschimiquescommelesrésidusdeproduitsphytosanitaires, lesadditifs, lesrésidusdemédica-ments vétérinaires, les contaminantsde l’environnement et lestoxinesnaturelles.

Danslebutdemieuxcontribueràlaprotectiondelasantédesconsommateurs,leMinistèredelaSantéreprésentéparlaDirec-tiond’EpidémiologieetdeLuttecontrelesMaladies(DELM)amandatéunbureaud’ingénieurconseilpourréaliseruneétudedontl’objectifestd’évaluerleniveaudecontaminationdestroisproduitsalimentaireslesplusconsommésparlapopulationlo-

caleauniveaudelarégiondeGharb-Chrarda-BenIhsenpourdeuxgroupesdepesticideslesOrganophosphorésetlesCarba-matesafindeproposerunpland’actionsectorielduMinistèredelaSantépourréduirel’expositionauxrésidusdepesticides.

Matériel et méthodes Choix des matrices d’étude3,4,5,6 :

Lechoixdesmatricesobjetsdesuivietd’analysesqui sont leblé,lesfraisesetlespommesdeterreaétébasésuruncertainnombredefacteurs:• Lesquantitésdespesticidesutilisées;• Letauxdeconsommationdecesproduits.• La pomme de terre, tubercule enfoui dans le sol peut être

exposéauxpesticidespardiffusionetmigration.• Pourlesfraisesdontlacultureestaurasdusol,l’exposition

auxproduitspulvérisésmet leconsommateurendangervuquenosmœursfontquelecitoyenmangelafraisesanslavage.Eneffet,cefruitnepossèdepasdepeauetdoncilreçoitletraitementchimiquedirectementsurlasurfaceconsommée.

• Concernant le blé, il est produit et consommé en grandequantité.

Choix des points de prélèvements

Nous avons choisi plusieurs sites d’études localisés dans troiszonesrepartiessurleterritoiredelarégiondeGharb-Chrarda-BenHssen:Lapremièreaunord,Ladeuxièmeaucentreetlatroisièmeausud.

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Article original

Méthodologique d’échantillonnage, de prélèvement et d’analyse

• Echantillonnage

Leséchantillonsdestinésaucontrôledesniveauxde résidusdepesticidesdans leblé, lesfraiseset lespommesdeterreontétéprélevésconformémentauxméthodesdécritesparladirectivedelacommissioneuropéenne2002/63(Méthodescommunautairesdeprélèvementsd’échantillonspourlecontrôleofficieldesrésidusdepesticidessuretdanslesproduitsd’origineanimaleetvégétale).

L’équiped’échantillonnageapristouteslesprécautionsnécessairespour éviter d’éventuelles erreurs et d’éventuellescontaminationscroiséesentreéchantillonspendantlesphasesd’achat,detrans-port et de conditionnement des échantillons. Les échantillonsanalysésontétéachetésdansdessoukssituésdanslarégiondelarégiondeGharbdurantunepériodecourantdedébutMarsàlami-avril2014.

• Programme des prélèvements

Notreprogrammedeprélèvementdestroisalimentschoisisaétébasésurlesconsidérationssuivantes:

• Les trois aliments ont été prélevés de différentes prove-nances,relevantdelarégionduGharb.Ons’estlimitédonc,dans note étude, à 3 zones regroupant plusieurs sites. Lechoixdecesprovenancesaétéfaitselonlacultureetladis-ponibilitédestroisaliments;

• Lesitedeprélèvementchoisiestlemarchédugrosoulesoukainsiqueceluidescéréales(Rahba)quiapprovisionnentlavilledeKénitraetlesvillesavoisinantes;

• Les sorties de prélèvement ont été au nombre de quatresotiesparsemaines(Lundi,mardi,mercredietsamedi).Cechoixaétédictéeparlescapacitésdenotelaboratoirepar-tenairedansl’étudeauseindel’InstitutNationald’Hygiène(INH);

• Lessortiesdeprélèvementadurétroissemaines7.

Ainsi,leprogrammedesprélèvementsaétécommesuit:

Aliment ProvenanceNbre de prélèvement

par semaine(4 sorties)

Nbre de prélèvementpar les 3 semaines

(4 sorties/semaine)

Nbre des analyses (Organophos-phorés

et Carbamates)Aliment 1 3zones 3x4=12 12x3=36 36x2=72Aliment 2 3zones 3x4=12 12x3=36 36x2=72Aliment 3 3zones 3x3+1x2=11 11x3=33 33x2=66

Total 35 105 210

• Méthode d’analyse

L’analysedespesticidesdanslestroisalimentsadoptéparl’INHa été fait selon les normesFrançaisesNF12393 (Méthodededéterminationderésidusdepesticidesdanslesproduitsalimen-tairesd’originevégétale),eneffetaprèsuneextractionparunsol-vant(acétone)faitesurunequantitédel’échantillonhomogénéisé(50g),etaprèsunepurificationdel’extraitetconcentrationsousvide par rota-vapeur et par jet d’azote, l’extrait final est injectédansl’appareil(HPLCpourlescarbamatesetGCavecdétecteurNPDpourlesorganophosphorés).

Lespesticidesorganophosphoréssontensuiteanalysésparchro-matographie en phase gazeuse avec détecteurNPD et les car-bamates sont analysés par chromatographie en phase liquideHPLC8.

Lesvingtpesticidesorganophosphorésanalyséssont:Diazinon,Coumaphos, Disulfaton, Tetrachlorophos, Fensulfathon, Fen-thion,Monophos,Dichlorophos,Takuthion,Guithion,Phorate,Demeton,Trichloromate,Phosdium,Chlopyrifos,Fenchlophos.

Lesdixcarbamatesanalyséssont:Oxamyl,Methomyl,Baygon,Bendicarb, Aldicarb, Carbaryl, Carbofuran, Promecarb, Petho-carbetDioxacarb.

Résultats Surles210résultatsd’analyseseffectuéespourlestroismatrices(pommedeterre,fraiseetblé):

• 93,81%deséchantillonssontsansrésidus(aucunpesticiden’aétédécelé);

• 6,19% des échantillons révèlent la présence de résidusmaissontinférieursauxseuilsdequantificationanalytiquefixés(0.005mg/kg);

• Aucunéchantillonneprésenteundépassementdeslimitesmaximalesdesrésidusadmises;

• Pour les aliments avec résidus,neuf échantillons sont avecprésencederésidusdesorganophosphorésetquatreéchan-tillonssontavecprésencedescarbamates.

0 %0 %

6,19 %10 %

20 %

30 %

40 %

50 %

60 %

70 %

80 %

90 %

100 % 93,81%

Aliments sans résidus Aliments avec résidus <LQ Aliments avec résidus >LMR

Figure 1 : Résidus de pesticide dans les aliments analysés

Lesdenréesprésentantlepourcentageleplusélevéd’échantillonsqui renfermaientdes résidusdepesticidesdétectablesétaient lebléavec15,15%(5/33), suiviepar les fraises13.88%(5/36)etceuxprésentantlepourcentageleplusfaibleétaientlespommesdeterre5.56%(2/36).

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Article original

363633

5

0

5

10

15

20

25

30

35

40

52

Blé

Nombre de Prélèvements

Fraise Pomme de terre

Aliments avec résidus < LQ

Figure 2 : Le nombre de prélèvents et des aliments avec résidus <LQ

Lespesticidesdétectéspourceséchantillonssont:

• LeDichlorvosaétéidentifiéauniveaudubléetdesfraises(cinqéchantillonsduBléetunéchantillondeFraise);

• LeChloropyriphos-éthylaétéidentifiéauniveaudesfraiseset des pommes de terre (trois échantillons de fraise et unéchantillondepommedeterre);

• le Pyrimicarbe a été identifié au niveau des fraises et despommesdeterre(deuxéchantillonsdefraiseetunéchantil-londepommedeterre).

Discusion Surlabasedecesrésultats,onaconcluqu’iln’existaitpasderisqueà longtermepour lasantédesconsommateursenrelationaveclesrésidusdepesticidesorganophosphorésetcarbamatesprésentsdansleuralimentationlesplusconsommés(blé,pommedeterreetfraise).Anoterque:1. Lamatièreactive«Dichlorvos»n’estniautoriséesurlebléni

surlefraisier;2. Lamatièreactive«Chloropyriphos–éthyl»n’estpasautorisée

surlefraisier;3. La matière active «Pyrimicarbe» n’est pas autorisée sur la

pommedeterre.Cettesituationexigederenforcer lecontrôleauniveaudesex-ploitationsagricolesetd’appliquerlaréglementationenvigueurconcernantlatenueparlesexploitantsd’unregistredesintrantsagricoles.

Encomparaisonavecd’autres études similaires faites à l’UnionEuropéenne, lesEtatsUnisd’Amérique,Canadaet enTunisie,nosvaleurstrouvéesenpesticidessontplusfaiblesparrapportàceuxtrouvéesdanscespays.

Eneffet,pourl’UnionEuropéenne,lesrésultatsdesprogrammesnationauxmontrentque97,2%deséchantillonscontenaientdesrésidusnedépassantpaslesLimiteMaximaledeRésidus(LMR)en vigueur dans l’Union Européenne. Les plus faibles taux dedépassementdesLMRontétéobservésdanslesalimentsd’ori-gine animale, avec 0,1% des échantillons dépassant les limitesautorisées.LestauxdedépassementdesLMRpourlesalimentsimportésdansl’UE,enNorvègeetenIslandesesontrévélésplusdecinqfoisplusélevésqueceuxdesalimentsproduitsdanscespays:7,9%contre1,5%.

Les résultats du programme coordonné par l’UE pour 2010montrentque98,4%deséchantillonsanalysésétaientconformesauxlimitesautorisées.Lerapport20109indiquequelesaliments

présentant le plus fort pourcentage d’échantillons dépassant lesLMRétaientl’avoine(5,3%),leslaitues(3,4%),lesfraises(2,8%)etlespêches(1,8%).

AuxEtatsUnisd’Amérique,LeUS-FoodandDrugAdminis-trationdanssonrapportde201110,montrequelesrésidusdepes-ticidesontétédétectésdans39,5%deséchantillonsnationauxetdans35,5%deséchantillonsd’importation.Desdépassementsdeslimitesmaximalesderésidus(LMR)ontététrouvésdans1,6%des échantillonsnationaux et7,1%des échantillonsd’importa-tion.Pourlescéréalesetlesproduitscéréaliers,letauxdedépasse-mentdesLMRestde4,4%pourlesimportationsetaucundépas-sementn’aétéobservépourleséchantillonsnationaux.Dansleséchantillonsdefruits2,4%deséchantillonsnationauxdépassentlesLMRcontre6,9%pourcentdeséchantillonsd’importation.Pourleslégumes,2,0%deséchantillonsnationauxet6,5%deséchantillonsd’importationdépassentlesLMR.

Pour le Canada, L’étude ciblée sur les légumes frais de 2010-2011,menéparl’AgenceCanadienned’InspectiondesAliments,lesdenréesprésentantlepourcentageleplusélevéd’échantillonsquirenfermaientdesrésidusdepesticidesdétectablesétaientlespommesdeterre(92%), lesquellesétaientsuiviesdeslégumes-feuilles(77%),destomates(67%),descarottes(42%)etdumaïs(24%).Letauxdeconformitérelatifàlaprésencedepesticidesdansl’ensembledeséchantillonsanalysésdanslecadredel’étudeétaitde98,611%.

EnTunisie,AgenceNationaledeContrôleSanitaireetEnviron-nementaldesProduits(ANCSEP)danssonétudede2006,247échantillonsontétéanalysés (fruits, légumes,produitsd’origineanimaleetproduitsd’originevégétale)et19matièresactivesyontétérecherchées.Parmiles247échantillonscollectés:

• 30%étaientsansaucunrésidu;

• 13.8%présentaientdesrésidusdematièresactivesmaisàdestauxinférieursauxLMR;

• 1.6%n’étaientpasconformesauxnormesnationalesetinter-nationalesavecdestauxderésidusdepesticidessupérieursauxLMR;

• 54.7%présentaientdesmatièresactivespourlesquellesiln’yavaitpasdeLMR.

Conclusion et recommandations Au niveau national, il est impératif de renforcer le système desurveillance et de veille sanitaire concernant la contaminationchimiquedesalimentsetl’expositionhumaineauxcontaminantschimiques. Pour réussir cet objectif, on a décidé d’accélérer lesactivitéssuivantes:

• Lamiseenplaced’unprogrammeconjointSanté–Agricul-turepour la surveillancede la contaminationdes alimentspar les contaminants chimiques à travers des enquêtes ci-bléesetselonuneprogrammationappropriée.

• Laréalisationàl’échellenationaledesEtudesdel’Alimenta-tionTotale(EAT)quiestuneapprocheréalisted’évaluationdesrisquesnutritionnelsetsanitairesliésànotrealimenta-tion et qui reposent sur uneméthodologie standardisée etrecommandéeparl’OMSetayantpourobjectifdesurveil-

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ler l’exposition des populations à des substances chimiquesprésentesdanslesaliments:résidusdeproduitsphytosani-taires,contaminantsdel’environnement,toxinesnaturelles,additifs,élémentstraces...etc.

• L’élaborationetladiffusiondesprocéduresharmoniséessurlamanièredontlesdonnéesdevraientêtrecollectéesetcom-muniquées.

• Lacréationd’ungroupedetravailSANTE-ONSSAperma-nentsurlesquestionsrelativesàlacontaminationchimiquedesaliments.Legroupepourraitégalementfairedesrecom-mandations sur le système de surveillance des résidus depesticides,lestechniquesetlescapacitésanalytiques.

• Lamiseenplaceauniveaucentrald’unsystèmed’alerteencasd’urgence sanitaire lié à la contaminationdesalimentspardescontaminantschimiquesquidoitavoirpourobjec-tifdemesurerl’impactsurlasantépublique,suivrel’évolu-tion,détecterlesfoyersdecontaminationetenexaminerlescausesetaideràdéfinirlesprioritésdanscedomaine.

Références1. ElOuilaniB,2011.Lemarchédesproduitsphytosanitaires

auMaroc.AgricultureduMaghreb/Editionagricole.19p.

2. EzzahiriB,BouhacheM,MIHIM,2008.Indexphytosani-taire2008.AssociationMarocainedeProtectiondesplantes.Rabat.Maroc

3. ACTA.(2000).IndexPhytosanitaire.AssociationdeCoor-dinationTechniqueAgricole,149,ruedeBercy,Paris.

4. Agence Canadienne d’Inspection des Aliments - Rapport2010-2011,Pesticidesdansleslégumesfraisvendusdanslecommerceintraprovincial/Pland’actionpourassurerlasécuritédesproduitsalimentaires.

5. AgenceNationaledeContrôleSanitaireetEnvironnementaldesProduits (ANCSEP)Tunisie,Rapport1999, étude surlacontaminationdelachainealimentaireparlesrésidusdepesticides.

6. AgenceNationaledelasécuritésanitairedel’alimentation,del’environnementetduTravail(ANSES)Rapportscienti-fique2010,Expositiondelapopulationgénéraleauxrésidusde pesticides en France Synthèse et recommandations ducomitéd’orientationetdeprospectivescientifiquedel’obser-vatoiredesrésidusdepesticides(ORP).

7. Plandesurveillance(psr),residuspommedeterre,Ministèredel’Agriculture,del’Alimentation,delaPêcheetdesAffairesRurales, Direction Générale de l’Alimentation (France),1999–2000–2001,Pommedeterre.

8. El BakouriH. (2006).Développement de nouvelles tech-niquesdedéterminationdespesticidesetcontributionà laréductionde leur impact sur lesoiseauxparutilisationdessubstancesorganiquesNaturelles.«Thèse,UniversitéAbdEl-malekSaadi,2006».p.9,24,52.

9. Autoritédesécuritéalimentaireeuropéenne,Lerapportdel’Unioneuropéenne2010sur lesrésidusdepesticidesdanslesaliments.

10. U.S.FoodandDrugAdministration,2011PesticideReport,PesticideMonitoringProgram.

11. Ministèredel’AgriculturedesPêcheriesetdel’Alimentation(MAPAQ)–Rapport2007-2011,résidusdepesticidesdanslesfruitsetlégumesfraisvendusauQuébec.

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Etude comparative de méthodes statistiques pour la détermination des seuils d’activité grippale au Maroc, 2004-2017

Rguig Ahmed1,2, Cherkaoui Imad1,2, Oumzil Hisham3, Elmbarki Houria1,2, Bimouhen Abderrahmane3, El Falaki Fatima3, Soumia Triki4 , Tarhda Zineb1 , Chakib Nejjari5, Maaroufi Aberrahmane1

1Directiondel’EpidémiologieetdelaLuttecontrelesMaladies.

2ServicedeSurveillanceEpidémiologique,Directiondel’EpidémiologieetdelaLuttecontrelesMaladies.

3InstitutNationald’Hygiène,LaboratoireNationaldeRéférencedelaGrippe

4ServicedeSantéPubliqueBureau,OMSdeRabat

5UniversitéMohammedVIdesSciencesdelaSanté

E-mail:[email protected]

RésuméIntroduction : Plusieursméthodesstatistiquesdecomplexitévariableontétédéveloppéespourétablirlesseuilsd’activitégrippale.Enutilisantdesdonnéeshistoriquesmarocaines,nousavonscomparélesrésultatsd’uneméthodesimplerecommandéeparl’OMSavecceuxrésultantdela«MovingEpidemicsMethod»(MEM),uneméthodedecalculdemoyenneplussophistiquée,utiliséedanslespayseuropéens.

Matériel et Méthodes : Lesdonnéeshistoriquesdessaisons2004/2005à2016/2017ontétéproduitesparunréseaude375centresdesantédusecteurpublicenchargedelasurveillancedusyndromegrippaldanstouteslesprovincessentinelles.

Résultats : LaméthodeMEMamontréquel’incidencedelagrippecliniqueprésentaitunesaisonnalitéévidente.Laduréemoyennedel’épidé-mieétaitde13semaines.Lesseuilsd’intensitéatteignaient26.88p.100000,40.39p.100000et48.36p.100000respectivementpourlesseuilsmoyens,élevésettrèsélevés.

Laméthodedel’OMSamontréquelepicmédianétaitpositionnéautourdelasemaine4correspondantàlafindejanvier.LeseuilsaisonnierétabliparlaméthodeOMSestapparuinférieurauseuilépidémiquecalculéparlaméthodeMEM(9,66contre19,66p.100000)faisantquelasemainededébutépidémiquemoyennesurvenaitplustôtaveclapremièreméthode(semaine45/mi-novembrecontre50/mi-décembre).

Conclusion : Cetteétudecomparativeamontréqueleprotocoledel’OMSproposépourladéterminationduseuilépidémiqueestsimpleàmettreenœuvre.LaméthodeMEMestplussophistiquéemaispermetunedétectionplusprécisedudébutdesépidémiessaisonnières.

Mots-clés: saisonnalitédelagrippe,courbeépidémiquemoyenne,seuilsaisonnier,seuild’alerte.

IntroductionLesépidémiessaisonnièresdelagrippeentrainentdanslemondeentierunemorbiditéetunemortalitéconsidérables,etengendrentdes retombées économiques substantielles dues à l’absentéismeetà l’augmentationde l’utilisationdesservicesdesanté (1).Lasurveillancedelagrippeapourobjectifsdefournirlesdonnéessaisonnièresetlesrecommandationsnécessairespourréussirunevaccinationentempsopportun(2).

Enabsenced’uneméthodestandardouconsensuellepourcalcu-ler les seuilsd’activitégrippale, plusieursméthodes statistiquesd’analysedesdonnées collectéesgrâce aux systèmesde surveil-lancedelagrippeontétédéveloppéespourétablircesseuils.Lesméthodesstatistiquesvarientselonleurcomplexitéetellessontcapablesde calculerdes seuils variablesoufixes.Lesméthodesles plus simples reposent sur une inspection visuelle des don-néeshistoriquespour créerun seuilfixeutilisé toutau longdel’année(3).Lesméthodesstatistiquessophistiquéesd’analysedesdonnées comprennent lesmodèles de régression (4-7), lesmé-thodesd’analysechronologique(5),etl’adaptationdesprocessusdecontrôle industriel comme lesgraphiques Shewhart (8), laSommecumulée(CuSum)(9)etlamoyennemobilepondéréeexponentiellement (10).Lesméthodesqui impliquent le calculdesmoyennesetdesmédianesontunecomplexitéintermédiairemaisellessontd’exécutionfacile.Lesdonnéeshistoriquesmaro-cainesdelagrippeontétéanalyséespardeuxdesméthodessus-citéesetleursrésultatsontétécomparés.

Matériel et MéthodesLes données sélectionnéesLasurveillancesentinelleépidémiologiquedusyndromegrippaldanslesecteurpublicaétémiseenplaceparlaDirectiond’Epi-démiologieetdeLuttecontrelesMaladies(DELM)duMinis-tèredelasantéaucoursdelasaison2004-2005.Actuellementlepaysutiliseunréseaude375centresdesantédusecteurpublic,répartis dans toutes les provinces et desservant une populationdeprèsde12millionsd’habitants.Àpartirde2007,cesystèmea été renforcé par la surveillance virologique des IRASmis enplacedansleshôpitauxsentinellesdusecteurpublicparlebiaisd’unappui importantdesCDC(11).Lasurveillancesentinellevirologiquedusyndromegrippalacommencédepuis1995danslesecteurprivéetaensuiteétéétendueausecteurpublicparlelaboratoirenationalderéférencede lagrippe(InstitutNationald’HygièneINH).

Les incidences agrégées hebdomadaires du syndrome grippal(SG) répondant à la définitiondes casde l’OMSpour le syn-dromegrippalet fourniespar leréseaude375centresdesantédusecteurpublicontétéprisesencomptepourlasurveillancedelagrippecliniquedanslesecteurpublic.Lesdonnéeshistoriquesétaientdisponiblespour12saisonsdesurveillancede2004/2005à 2016/2017. L’année 2009/2010 a été exclue de l’analyse desdonnéescarc’étaitunesaisonpandémique.L’analysedesdonnéesdelasaisonpandémiqueauMarocaétépubliéeailleurs(12).

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La méthode de l’OMS pour le calcul des seuils de grippe

En2012, uneméthode simple a été décrite endétail selon lesnormesdesurveillanceépidémiologiquemondialedelagrippe(manueldel’OMS)visantàétablirdesseuilssaisonniers,moyensetd’alertepourchaquepays,surlabasededonnéeshistoriques.Le seuil saisonnier était défini comme le début et la fin d’unesaisongrippale.Leseuilmoyenestreprésentéparlacourbeépi-démiquemoyenneconsidérée comme leniveauhabitueld’acti-vitégrippalependantethorssaisonalorsqueleseuild’alerteétaitdéfinicommeleniveauau-dessusduquell’activitégrippaleétaitsupérieureàlaplupartdesannées.Leprotocoledel’OMS(3)quiaétéutilisédansplusieurspays(13-15),asuggérépourétablirlacourbeépidémiquemoyennededéterminerd’abord la semainemédianedesurvenuedupic saisonnier sur labasedesdonnéeshistoriques.

Àl’aidedefichierExcel,lespicsdetransmission(picssaisonniers)pourlesdonnéesrelativesàtouteslesannéesconsidérées,doiventensuiteêtrealignésautourdelasemainemédianedesurvenuedupicsaisonnier(figures1aet1b).Lamoyennehebdomadairepourchaquesemainecentréesurlasemainemédianedesurvenuedupicsaisonnierpeutalorsêtrecalculée.Unemoyennemobilede4semainesaétérecommandéepourlisserlacourbequireprésentela courbe épidémiquemoyenne (Figure 2a et 3a).Dans le butd’établirleseuild’alertepourlessaisonssévères,l’écarttype(ET)delamoyennepourchaquesemainedoitêtrecalculéepourdéfinirlesvaleursextrêmes,aprèsquoiunecourbed’alertepeutêtrecrééepourcesvaleursbaséessur1.65ETau-dessusdelamoyennere-présentantlabornesupérieuredel’intervalledeconfianceà90%de lamoyenne.Pourdéfinir ledébutde la saison(seuil saison-nier),lavaleurmédianedetouteslessemainespendantlapérioded’étudeaétérecommandéepuisqu’onasupposéunesaisonnalitédel’activitégrippaleavecapproximativementlamoitiédel’annéesaisonnière et l’autremoitiéhors saison (15) (Figure2a et3a).Lorsque l’activité grippale survient régulièrement (par exempledeuxàtroissemaines)au-dessusdel’amplitudemédianeannuelledesdonnées,lespayspeuventconsidérerlatransmissiongrippalecommeépidémique(règlededéclarationdedeuxsemainesconsé-cutives,lorsqueleseuilestfranchipendantdeuxsemainesconsé-cutives).Enfin,l’OMSrecommanded’envisagerunecombinaisondeparamètres:unseuilsaisonnierpourraitêtredéfinicommelasemaineoùletauxdeSGfranchitunecertainevaleuretlepour-centagedespécimenstestéspositifsatteintuncertainpoint.Danscederniercas,pourchaquesaison,nousavonsdéfinileseuilsai-sonniercommeletauxdepositivitéhebdomadairemoyenpourcetteannée(Figure2cet3c).

La Méthode d’Epidémie Mobile (The Moving Epidemic Method)

LaMéthode d’EpidémieMobile (MEM) (16,17) est un outildéveloppéparleRéseauSentinelledelaSantédeCastillayLeón(Espagne)pourmodéliserlesépidémiesdelagrippeensebasantsurlesdonnéeshistoriquesd’unpaysoubienunerégionspéci-fique.En2010,cettenouvelleméthodeaétéimplémentéeparleSystèmedelaSurveillanceEuropéenduCentreEuropéendelaPréventionetduContrôledesMaladies(ECDC)eten2012,auniveaudelaplateformeEuroFludelasurveillancerégionaledelagripperelevantduBureauRégionaldel’OMSpourl’Europe(OMS-E).Unoutilinformatiqueaétécrééen2014pouraiderlesutilisateursdanslemondeentieràexécuterlaMEMsurleurs

donnéesenexploitantunpaquet(groupementdefichiersinfor-matiques)pourRquiestunlogicieldudomainepublicpourlescalculsstatistiquesetgraphiques(18).En2017,uneapplicationinformatiqueenligneappeléeapplicationwebMEMShiny(me-mapp)aétécréésousformed’uneinterfaceutilisateurgraphiquepour la bibliothèque logicielle R MEM en utilisant le logicielRStudio. Ce dernier est considéré comme l’environnement dedéveloppementgraphiqueintégrédeRleplusutilisé(19).

Figure 1 : Illustration de la méthode de l’OMS pour établir les 3 seuils en ali-gnant les pics de transmission de toutes les années autour de la semaine médiane du pic épidémique (adapté des Normes OMS de surveillance épidémiologique mondiale pour la grippe) - données historiques de 2004/2005 à 2016/2017, Maroc.

Fig. 1a.

0

10

20

30

40

50

60

70

36

i

38 40 42 44

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46 48 50 52

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Dessiner la

10 12 14 16

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26 28 30 32 3

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200

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201

201

201

ssées02005/4

02006/5

02007/6

02008/7

02009/8

12011/0

12013/2

12014/3

12015/4

12016/5

12017/6

Fig. 1b.

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10

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30

40

50

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36

IncIncIncInc

38 40 42 44

c. p. 100 000c. p. 100 000c. p. 100 000c. p. 100 000

Pics align

46 48 50 52

0000

nés

2 4 6 8

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Médiane

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ics alignés

18 20 22 24 26 28 30 32 34

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02009/8

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12013/2

12014/3

12015/4

12016/5

12017/6

LaMEMs’appuiesuruneméthodestatistiquequisedérouleentroisétapesprincipales(20,21):

• Lorsdelapremièreétape,laduréedelapériodeépidémiqueestestimée séparémentpour chaque saisonpar lenombremini-mumdesemainesconsécutivesavec le pourcentagedes tauxcumulésmaximum(PTCM)quidivise la saisonen troispé-riodes:pré-épidémique,épidémiqueetpost-épidémique.

• Dansladeuxièmeétape,laMEMcalculeleseuilépidémique(correspondantauseuilsaisonnierdel’OMS).Leseuilépidé-miqueestlalimitesupérieuredel’intervalledeconfianceunila-téralà95%delamoyennearithmétiquedes30tauxhebdoma-dairespré-épidémiqueslesplusélevés.

• Lorsdelatroisièmeétape,lesseuilsd’intensité:moyenne,éle-vée et très élevée sont estiméspar les limites supérieuresdesintervallesdeconfianceunilatérauxà40%,90%et95%de lamoyennegéométriquedes30tauxhebdomadairesépidémiqueslesplusélevés.

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31Bulletin d’Epidémiologie et de Santé Publique | Volume 50| N° 75

Pourchaquesaison,les«n»valeurslesplusélevéesdelapériodepré-épidémique sont prises en compte, avec n est égale à 30 /nombredesaisons.

L’interfaceutilisateurdel’application(16)permetletélécharge-mentmanuellementdelabasededonnéessousplusieursformats:fichierstexte,fichiersR,fichiersMSExceloufichiersMSAccess.

L’ajustementdumodèle enutilisant l’applicationMEMsedé-rouleentroisétapes:

• Lapremièreétapeconsisteàcréerdesgraphiquesdetouteslessaisons cequi permetde faire une comparaison visuelle desamplitudesetdespériodesdetouteslessaisonsépidémiquesdelabasededonnées(Figure4).

• LadeuxièmeétapesecaractériseparlagénérationdumodèleMEM.Aucoursdecetteétape,lesestimateursdumodèlequisont lenombredes saisons introduitesdans lemodèle, la se-maine moyenne de début de la saison épidémique, la duréemoyennedelasaisonépidémique,lepourcentageépidémiqueet les seuils épidémique et d’intensité (moyen, élevé et trèsélevé), sont calculés et affichés (Tableau1).Lesfigures2bet3bmontrentlesgraphiquesdechaquesaisonaveclespériodespré-épidémique,épidémiqueetpost-épidémiqueprésentéesendifférentescouleurs.

• Latroisièmeétapepermetàl’applicationWebMEMdecalcu-leretafficherlesdifférentsindicateursayantunerelationaveclaqualitéde l’ajustementduMEMpourdétecter les saisonsépidémiquessurlabasedesdonnéesdumodèlechoisi:lasensi-bilité,laspécificité,lavaleurprédictivepositive,lavaleurprédic-tivenégative,lepourcentagedeconcordanceetlecoefficientdecorrélationdeMatthew.Enfin,l’applicationpermetl’optimisa-tiondumodèleenrecherchantleparamètredelapenteoptimalenvued’optimiser laqualitéde l’ajustementdumodèlepourdétecterlessaisonsépidémiques.(Tableau2).

Considérations éthiques :Lesystèmedesurveillancesentinelledu syndromegrippalestuneactivitéde santépubliqueorgani-séeparleMinistèredelaSantéduMaroc.Danscetteétude,onn’apasutilisé lesdonnéessusceptiblesd’identifier les individus,etdonc,iln’estpasnécessairedeconsidéreruneautorisationdesComitésNationauxd’Ethique.

RésultatsLaméthodeMEMaestiméladuréemoyennedel’épidémieà13semaines.Leseuilépidémiqueaatteintuneincidencedesgrippescliniquesde19.66p.100000.Lasemainemoyennededébutdel’épidémiesaisonnièreestlasemaine50correspondantàmi-dé-cembre(Tableau1).L’évaluationdelaqualitédel’ajustementdelaméthodeMEMutiliséedanslaprésenteétudeamontréquelasensibilitéduseuilépidémiqueestde58%alorsquelaspécifi-citédusignald’alerteestde97%.Lavaleurprédictivepositiveetlavaleurprédictivenégativesontrespectivementde81%et90%(Tableau2).Lesseuilsd’intensitéontatteintuneincidencedesgrippescliniquesde26,88p.100000,40,39p.100000et48,36p.100000 respectivementpour les seuilsmoyens, élevés et trèsélevés.

Figure 2 : Saison 2016/2017 avec seuils établie par la méthode de l’OMS et la méthode MEM comparée à la courbe des taux de positivité - données histo-riques de 2004/2005 à 2016/2017, Maroc.Fig. 2a:Saison 2016/2017 avec les seuils saisonniers, moyens et d’alerte éta-blis par la méthode de l’OMS.

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

336 38 40 42

Inc. grippe

44 46 48 50

e p. 100 000

0 52 2 4 6 8 10 12 14 16 18 200 22 24 26 228 30 32 34S

SEUILD"AL

COURMOY

2016/

SEUILSAISOL

Semaine

L ERTE

RBE ENNE

/2017

L ONNA

Fig. 2b : Saison 2016/2017 avec seuil épidémique établi par la méthode MEM.

Fig. 2c:Saison 2016/2017 avec courbe de taux de positivité.

0

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llonsllons

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8 10 12 14

1 1 0 0 0 0 0 0 0

16 18 20 22

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24 26 28 30

Nombre d'

Nombre d'

Nombre d'(influenza Taux de po

Seuil saiso

32 34

'échantillons reç

'échantillons po

'échantillons poB)

ositivité (%)

nier

SemaSema

çus

sitifs (AH3N2)

sitifs

aineaine

L’analysedecesmêmesdonnéeshistoriquesmarocainespar lesméthodesdel’OMSnousafournilesrésultatssuivants:• Lepicmédiansesitueautourdelasemaine4quicorrespondà

lafindumoisjanvier.• Le seuil saisonnier (équivalent au seuil épidémique dans la

MEM) est estimé à 9,66 p.100 000 et la semainemoyennededébutde l’épidémiesaisonnièreest lasemaine45(mi-no-vembre).

• Lacourbemoyenneatteignaitunpicauniveaudessemaines4et5,cequicorrespondàlafindumoisdejanvieretledébutdumoisdefévrier(Figure2a).

• Le pic de transmission dans la courbe d’alerte a atteint 40p.100000.

• L’inspectionvisuelleamontréque le seuil saisonnierfixéparlaméthodedel’OMSaétédépasséparlacourbesaisonnière2015/2016, lamêmesemaine(lasemaine43de2015)quelacourbemoyenneétabliesurlesdonnéeshistoriques(Figure3a).

• Lacourbesaisonnière2016/2017secaractérisecependantparuneapparitionprécocecarellecoupeleseuilsaisonnierauni-veaudelasemaine40de2016(Figure2a).

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32 Bulletin d’Epidémiologie et de Santé Publique | Volume 50| N° 75

Tableau 1: Estimateurs du modèle calculés en utilisant MEM avec les données historiques de la grippe clinique de 2004/2005 à 2016/2017, Maroc.

Estimateurs du modèleMéthode

MEMMéthode

OMSNombredesaisonsdanslemodèle 12 12

Lasemainemoyennededémarragedel’épidémiesaisonnière 50 45

Laduréemoyennedel’épidémiesaisonnière(ensemaines) 13.0 -

Pourcentageépidémique 45.2% -

Leseuilépidémique(saisonnai)(incidencedelagrippe/100000) 19.66 9.66

Leseuilmédian(incidencedelagrippe/100000) 26.88 NA

Leseuilélevé(incidencedelagrippe/100000) 40.39 NA

Leseuiltrèsélevé(incidencedelagrippe/100000) 48.36 NA

Leseuild’alerte(incidencedelagrippe/100000)1 NA 40.00

Lacomparaisonaveclescourbesdestauxdepositivitémontrequeleseuilsaisonnierdestauxdepositivitéesttraversétardivementàlasemaine3de2016pourlasaison2015/2016etlasemaine45de2016pourlasaison2016/2017(Figure2cetFigure3c).

Lacomparaisondestauxd’incidencehebdomadairelespluséle-vésparsaison(lepicdelasaison)aveclesseuilsd’intensitéétablisparlaMEMdévoilequelessaisons2004/2005et2016/2017sontlessaisonslesplusactivespuisqu’ellesontatteintetdépasséres-pectivementlesseuilsd’intensitéélevéeettrèsélevée;ellesontétéconsidéréesrespectivementdeniveaud’intensitéélevéettrèséle-vé.Lesautressaisonsontunniveaud’intensitémoyenne(Figure4).Lavisualisationdecessaisonssurlacourbemoyennedessai-sonsépidémiquesétablieparlaméthodedel’OMSmontreclai-rementundépassementduseuild›alertedessaisons12004/2005et2006/2017.

Tableau 2: Indicateurs de la performance du modèle pour détecter le début d’une période épidémique (qualité de l’ajustement du MEM pour la détec-tion des épidémies), en utilisant les données du modèle sélectionné - données historiques de 2004/2005 à 2016/2017, Maroc.

Estimateurs de la qualité de l’ajustementMéthode

MEM

Sensitivité 0.58

Spécificité 0.97

Valeurprédictivepositive 0.81

Valeurprédictivenégative 0.90

Pourcentagedeconcordance 0.89

CoefficientdecorrélationdeMatthew 0.62

DiscussionL’analysedesdonnéeshistoriquesparl’applicationMEMde12saisonsde2004jusqu’à2017,enexcluantlasaisonpandémique(2009/2010),révèlequel’incidencedusyndromegrippal(p.100000)présenteunesaisonnalitéévidenteétantdonnéquel’inspec-tionvisuelledesdonnéesindiqueunesaisonparanpourtouteslessaisonsconsidérées(Figure1).

1.Atthepeakofthealertcurve(WHOmethod)

Généralement, les saisonsconnaissentunpicentre lemoisdé-cembreetmars,commec’estlecasdespaysdel’hémisphèrenord.Leseuilsaisonnierétabliparlaméthodedel’OMSestapparaîtplusbasque leseuilépidémiquecalculépar laméthodeMEM(9,66 contre 19,66 p.100 000). En conséquence, la semainemoyennededébutdelasaisonépidémiquesurvientunesemaineplus tôt en utilisant laméthode de l’OMS (semaine 45 /mi-novembrecontrelasemaine50/mi-décembre).Ondéduitquelaméthodedel’OMSaunesensibilitéplusélevéemaiselleestmoinsspécifiqueencomparaisonaveclaméthodeMEMsachantquelesindicateursliésàlaqualitédel’ajustementdelaméthodeMEMpourladétectiondesépidémiesmontrentunesensibilitéde58%etunespécificitéde97%.Concrètement,quandleseuilsaisonnierétablipar laméthodede l’OMSn’estpasdépassé, lerisqued’erreurlorsqu’iln’annoncepasledébutd’épidémiesaison-nièreestfaiblealorsquelorsqueceseuilestdépassé,lerisquedefausse alerte dudébutde l’épidémie saisonnière est substantiel.Unedétectionrapidedudébutdesépidémiessaisonnièresestné-cessairepouralerterlesservicesdesantéetpourréduirelamorbi-dité,lamortalitéetlescoûtséconomiques.Unseuilsaisonnierbaspourraitêtreutilecarunefaussealerted’uneépidémiesaisonnièrequineseproduitpasn’aurapoureffetquedelancerlacampagnedevaccinationcontrelagrippeuneàdeuxsemainesàl’avance.

Cependant, des seuils saisonniers bas sont généralement fran-chisplusieursfoiscommec’estlecaspourleseuilsaisonnierdelaméthodeOMSpourplusieurssaisons2(2005/2006,2006/2007,2010/2011,2011/2012et2013/2014)enraisond’unartefactdesurveillanceprobablementliéàlavariationdestauxdenotifica-tion.Larèglededéclarationdèslapremièresemainequipermetladéclarationdudébutde l’épidémiesaisonnière lasemainedudépassementduseuil,estplusindiquéequelarèglededéclarationdedeuxsemainesconsécutives.

Parcontre, lesméthodesstatistiquessontplusélaboréesdanslaméthodeMEM,cequipermetdecalculerséparément laduréedelapériodeépidémiquepourchaquesaisonentantquenombreminimumdessemainesconsécutivesaveclepourcentagedetauxcumulésmaximal(PTCM).Ainsi,lesseuilsépidémiquespourlessaisons2015/2016et2016/2017calculésaveclaméthodeMEMontsembléêtretrèsprochesdeceuxétablisaveclescourbesdestauxdepositivité(Figure2betFigure3b).2Graphiquesnonmontrés

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33Bulletin d’Epidémiologie et de Santé Publique | Volume 50| N° 75

Figure 3 : Saison 2015/2016 avec seuils établis par la méthode OMS et la méthode MEM comparée à la courbe des taux de positivité - données histo-riques de 2004/2005 à 2016/2017, Maroc.

Fig. 3a : Saison 2015/2016 avec des seuils saisonniers, moyens et d’alerte éta-blis selon la méthode de l’OMS.

Fig. 3b : Saison 2015/2016 avec seuil épidémique établi par la méthode MEM.

Fig. 3c : Saison 2015/2016 avec courbe de taux de positivité.

Figure 4 : Série chronologique de l’Incidence du syndrome grippal p. 100 000 avec les périodes épidémiques modélisées par MEM, la semaine d’alerte en fonction du seuil épidémique de chaque saison et les seuils d’intensité - données historiques de 2004/2005 à 2016/2017, Maroc.

L’aspectdesvaguesépidémiquesvaried’unesaisonàl’autrepourdesraisonsvirologiques.Ilspeuventégalementvarierenfonctiondes tauxhistoriquesdans chaquepays, probablement en raison

desystèmesdesurveillancedifférentsconsidérantl’accèsauxsys-tèmesdelasantéetlescomportementsderecoursauxsoins.La détermination d’une références absolue pour les seuils épi-démiqueetd’intensitéfait l’objetd’unerechercheinitiéedepuislongtempsàlademandedesorganisationsinternationalesetdesautorités nationales,mais sans accorddéfinitif à propos lamé-thode.Laméthodedel’OMSetlaMéthoded’EpidémieMobile(MEM)transformentlestauxquantitatifsenvaleursd’intensitéqualitativesstandardiséesquipermettentdedéterminersilasai-sonactuelleestatypiqueoud’évaluerlesdifférencesentrelespays.L’analyse des données historiques marocaines par les deuxméthodes exploitéesdansnotre étudeamontréque les saisons2004/2005et2006/2007 sont les plus actives, à l’exceptiondelasaisonpandémique2009/2010.Parconséquent,lesprocessusd’identification des seuils d’intensité excessive sont cohérentsdanslesdeuxméthodesmêmesilaMEMdonneuneidentifica-tionpluspréciseduniveaud’intensité.Les limitesprincipalesdesdeuxméthodes sontessentiellementassociées avec les changements du système de surveillance enraisondetauxdenotificationinconstantsoud’accèsvariableauxsoinsdesantéprimaire,maiscesproblèmessontcommunspourtouteslesapprochesdemodélisation.ConclusionCette étude comparative montre que le protocole d’estimationduseuilde l’OMSproposépeut s’implémenter facilementet ils’adapteavec le systèmedesurveillancede lagrippeauMaroc.Parallèlement,laméthodeMEMestplussophistiquée,etpermetunedétectionplusprécisedudébutdesépidémiessaisonnières.Onconcluequel’analysedesdonnéesdesurveillancequelquesoitlaméthode utilisée fournira les informations suffisantes sur lesseuils saisonniers et les courbes épidémiquespour aider leper-sonneldesantéàcontrôlerl’infectionparlevirusdelagrippeenidentifiantlemomentidéalpouradministrerlevaccinantigrippal.L’évaluationdel’intensitédel’épidémiedelagrippeaudébutdesoncoursguideralesdécideursdanslaplanificationdesressourcesnécessairespourcontrôlerlesépidémiessaisonnières.Remerciements Nous remercions les gestionnaires du « Programme NationaldePrévention etdeContrôlede laGrippe etdes IRAS»delaDirectiond’Epidémiologie et deLutte contre lesMaladies(DELM),Dr. YoubiMohamed,Dr.EzzineHindetDr.Da-hbiZahra,pourleurscollaborationsdanslaréalisationdecetteétude.NoustenonsàremercierégalementDrManiarSaaddelaDirectionRégionaledelaSantéFès-Méknes,deleurcontribu-tionausuccèsdecetravail.Lesauteursremercientaussi:

• Dr.AmgadElkholy,MedicalEpidemiologist,InfectiousHazardManagement(IHM)/EMRO,WorldHealthOrganization.

• DrMohamedElhakim,Consultant|InfectiousHazardMa-nagement(IHM)Unit

WHOHealthEmergenciesDepartment,WorldHealthOrga-nization.

• Dr Meg McCarron, Programmatic and technical contact,CDCCooperativeagreement,CentersforDiseaseControlandPrevention,USA.

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34 Bulletin d’Epidémiologie et de Santé Publique | Volume 50| N° 75

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35Bulletin d’Epidémiologie et de Santé Publique | Volume 50| N° 75

Enquête Nationale sur le Tabagisme des Jeunes Scolarisés âgés de 13 à 15 ans ‘Global Youth Tobacco Survey GYTS’ au Maroc en 2016

Elkhansa Mahdaoui1, Samir Mounach2 , Belakhel Latifa1, Hicham El Berri3, Ikrou Mina1, Abderrahmane Mâaroufi4

1ServicedePréventionetdeContrôleduCancer,DMNT,DELM2ServicedelaSurveillanceEpidémiologique,DELM3DivisiondesMaladiesNonTransmissibles(DMNT)4Directiond’EpidémiologieetdeLutteContrelesMaladies(DELM)E-mail:[email protected]

RésuméIntroduction : Laconsommationdutabacestunecauseévitabledemortalitédanslemonde.Lamajoritédesfumeurscommencentàfumeravantd’atteindrel’âgeadulte.L’objectifdecetteétudeestdedéterminerlaprévalencedutabagismechezlesenfantsscolarisés,âgésentre13et15ansauMaroc.

Matériel et Méthodes : Ils’agitd’uneenquêtetransversaleréaliséeenmilieuscolaireen2016.Lesniveauxscolairesconcernésontétélesclassesde7ème,8èmeet9èmedesétablissementssecondaires.Lasélectiondesétablissementsscolairesetdesclassesaétéfaiteselonunéchantillonnageengrappeà2échelons,touslesélèvesprésentsontparticipéàl’enquêteenremplissantunquestionnaireauto-administré.L’analysedesdonnéesaétéeffectuéeenutilisantleslogicielsSUDAANduCDCd’AtlantaetEpiInfo7.Lescalculsontétéfaitsavecunemarged’erreurdeα=0.05.Résultats : Parmiles3915élèvesquiontparticipéàl’étude,2948étaientâgésde13à15ans.Letauxderéponseaétéde100%pourlesétablis-sementsscolaires,100%pourlesclasseset86%chezlesélèves.Letauxderéponseglobalaétéde86%.L’analysedesfacteurssociodémographiquesdelapopulationarévéléque45%desparticipantssontdesexemasculinet67,8%sontdumilieuurbain.4%,IC95%=[2,7-6]sontdesfumeursactuelsdutabac,1,9%,IC95%=[1,3-2,8]sontfumeursdecigarettes,5,3%ontutilisélacigaretteélectroniqueaumoinsunefois,15,2%IC=[12,6-18,2]sontexposésautabagismepassifenmilieufamilial,47,9%IC=[25,5-71,2]ontessayéd’arrêterdefumer.6élèvessur10ontdéjàremarquédesmessagesdelutteanti-tabacauniveaudesmédias.4élèvessur10ontremarquédespublicitésenfaveurdutabacoudespromotionslorsdelavisitedespointsdevente.Conclusion : LaprévalencedutabagismechezlesjeunesMarocainsscolarisésâgésde13à15ansaenregistréunetendanceverslabaisseavecémergencedel’utilisationdenouveauproduitqu’ilconvientdeprendreenconsidération.Lamajoritédesélèvesveulentarrêterdefumer, ilconviendraitdoncdeleurassurerdesprestationsd’aideausevragetabagiqueetdelesprotégerdutabagismepassif,delapromotionetlapubli-citairepro-tabagiquepardesmesureslégislativesadaptées.

Mots clés :Tabagisme,Jeunes,Milieuscolaire.

Article original

IntroductionLaconsommationdutabacestconsidéréecommeunecauseévi-tabledemortalitédans lemonde.L’épidémiedu tabagisme tueplusde7millionsdepersonneschaqueannée1.Prèsde80%dumilliarddefumeursquecomptelaplanèteviventdansdespaysàrevenufaibleouintermédiaire,làoùlachargedemorbiditéetdemortalitéliéeautabacestlapluslourde2.La majoritédes fumeurscommencentà fumeravantqu’ilsat-teignentl’âgeadulte.Parmicesjeunesquifument,prèsd’unquartontfuméleurpremièrecigaretteavantqu’ilsn’aientatteintl’âgededixans.Plusieursfacteursaugmententlerisqued’utilisationdutabacchezlesjeunes.Ils’agitdelapublicité,lapromotionpourl’usagedesproduitsdutabacainsiqueleparrainagedesévéne-ments par l’industrie du tabac. A cela, s’ajoutent l’accessibilitéphysique,financièreauxproduitsdutabacetlapressionsocialeexercéeparl’environnementdujeune3.Face à cette épidémie, l’Organisation Mondiale de la Santé(OMS)encollaborationavecCDCd’Atlanta(USA)ainitiéunsystèmedemonitoragedu tabagismechez les jeunesà l’échellemondialequipermetdescomparaisonsentrelespays.Ils’agitdel’EnquêteNationalesurleTabagismedesJeunesScolarisésâgésde13à15ans,‘GlobalYouthTobaccoSurvey’(GYTS).L’objectifdecetteenquêteestdedéterminerlaprévalenceduta-bagismechezlesenfantsscolarisés,âgésentre13et15ans.

Matériel et MéthodeIl s’agit d’une enquête transversale réalisée en 2016. Pour laconstitutiondel’échantillond’étude,troisétapesontétéutilisées:a. L’identificationdesclassescontenantenmajoritélesjeunes

âgésde13à15ans.Nousavonsretenulesclassesde7ème,8èmeet9èmedesétablissementssecondaires;

b. Laconstitutiond’unebased’échantillonnageaveclalistesdetouslesétablissementsscolairesauniveaunational,ainsiquepourchaqueétablissementlalistedesclassesde7ème,8èmeet9èmeavecleseffectifsrespectifs;

c. Lasélectiondesclassesaétéréaliséeenutilisantuneméthodedegrappesà2échelons:d’abordlasélectionrandomiséedesétablissementsproportionnellementauxeffectifs respectifs,puiscelledesclassesauseindesétablissementsretenus.

Danschaqueclasseretenue,touslesélèvesontprispartàl’enquête.Lequestionnaireestdutypeauto-administré.Lesquestionscom-prisesdanslequestionnairesontàchoixuniqueetsontrelativesauxhabitudestabagiques:prévalence,accès,marquedecigaretteetlesautresproduitsdetabac,auxconnaissances,auxattitudes,autabagismepassif,àlacessation,àlapublicitéetlesmédias.

LesprogrammesSUDAANetEpiInfo7ontétéutiliséspouranalyserlesdonnées.Unpourcentagen’estprisenconsidérationquesilatailledel’échantillonestsupérieureà40.

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36 Bulletin d’Epidémiologie et de Santé Publique | Volume 50| N° 75

Pour corriger les biais liés à la non participation de certainsélèvesetpouraméliorerleseffetsdelarandomisationunfacteurdepondérationdechaqueficheaétécalculé.Cefacteurdepon-dération(W)aétéobtenudelafaçonsuivante:

W = W1 * W2 * f1 * f2 *f3 *f4Avec:W1=inversedelaprobabilitéqu’unétablissementsoitsélectionné;W2= inversede laprobabilité qu’une classe soit sélectionnéedansunétablissement;f1=facteurd’ajustementdutauxderéponseparétablissement;f2 = facteur d’ajustement du taux de réponse par classe danschaqueétablissement;f3 = facteur d’ajustement relatif au taux denon réponse danschaqueclasse;f4=facteurd’ajustementrelatifàlastratificationdesenquêtésparsexeetparniveaud’étude(7ème,8èmeet9ème).

Ainsicorrigés, lesrésultatsontpuêtre inférésdans les limitesdesintervallesdeconfianceàlapopulationdesélèvesde7ème8èmeet9èmedesétablissementsauniveaunational.

Résultats

Taux de participation à l’enquête sur le tabagisme chez les jeunesAutotal3915élèvesontparticipéà l’étudedont2948étaientâgésde13à15ans.Lestauxderéponsedesélèvesontété100%pourlesétablissementsscolaires(50établissements),100%desclasses (155 classes) et 86,0%des élèves soit 3915 élèves sur4554.Letauxderéponseglobalétaitde86,0%.

Lescaractéristiquesdel’échantillonenfonctiondusexe,del’âge,duniveauscolaireetdumilieusontreprésentéesdansletableau1.

Tableau 1 : Caractéristiques sociodémographiques des élèves ayant participé à l’enquête GYTS 2016.

Variables Fréquence % effectifs

Répartition par sexe MasculinFémininDonnées manquantes

45(1937)55(1956)n=22

Répartition par âge11ans12ans13ans14ans15ans16ans17ansetplusDonnées manquantes

7,7(424)23,9(1073)24,7(1129)22,7(746)15,5(370)15,6(142)11n=22

Répartition des enquêtés par classe7ème

8ème9èmeDonnées manquantes

33,7(1197)30,3(1454)36,0(1241)n=23

MilieuUrbainRuralDonnées manquantes

67,8(1937)32,2(697)n=50

Prévalence du tabagisme Le tableau 2 représente la prévalence de l’utilisationdes pro-duitsdutabacchezlesjeunesenfonctiondusexe.Lesrésultatsmontrentque4%de jeunessontdes fumeursactuelsdetabacavecrespectivement4,4%chezlesgarçonset3,2%chezlesfilles.Lesprévalencesde l’utilisationdu tabac chez lesfilles restentinférieuresàcellesenregistréeschezlesgarçons.

Presquelamoitiédesélèvesfumentmoinsd’unecigaretteparjour(tableau3).

Tabagisme passif

Letableau4illustrequel’expositionàlafuméedutabacsefaitessentiellementauniveaudesespacespublicsferméssoit42%.

Utilisation de la cigarette électronique

Laprévalencedel’utilisationdelacigaretteélectroniquedurantles30joursprécédantl’enquêtechezlesjeunesscolarisésâgéesde13à15ansaétéde5,3%avecrespectivement6,3%chezlesgarçonset4,3%chezlesfilles.

Sevrage tabagique

Presque50%desélèvesquifumentontessayéd’arrêterdefumercommel’indiquentlesdonnéesdutableau5.

Accessibilité aux produits du tabac 57,3%desfumeursactuelsontachetéleurscigarettesd’unkiosque,d’unmagasinoudechezunvendeurambulant.47,3%desfumeursactuelsontachetéleurscigarettesàl’unité.

Média 6élèves sur10ontdéjà remarqué desmessagesde lutteantitabacauniveaudesmédias.4élèvessur10ontremarquédespublicitésenfaveurdutabacoudespromotionslorsdelavisitedespointsdevente.Seulunélèvesur10possédaitquelquechoseavecunemarquelogodetabacendessus.Lerôledesmédiaestdétaillédansletableau6.

Connaissances et attitudes

71,5%desélèvesontpenséqueletabagismedesautresestnocifpoureuxavecrespectivement67,5%chezlesgarçonset74,5%chez lesfilles.61,7%desélèvesétaient favorablesà l’interdic-tiondefumeràl’intérieurdeslieuxpublicsfermésdont60,1%desgarçonset62,8%desfilles.18.6%desétudiantspensentquefumerdutabacaidelesgensàsesentirplusàl’aiselorsdescélé-brations,desfêtesetdesrassemblementssociauxavecrespecti-vement19,3%chezlesgarçonset17,7%desfilles.

Article original

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37Bulletin d’Epidémiologie et de Santé Publique | Volume 50| N° 75

Tableau 2 : Prévalence de l’utilisation du tabac chez les élèves âgés de 13 à 15 ans

Prévalence % / IC 95%Total Garçons Filles

Fumeursactuelsdetabac4 4.0(2.7-6.0) 4.4(2.6-7.4) 3.2(1.9-5.3)Fumeursactuelsdecigarette5 1.9(1.3-2.8) 2.7(1.4-5.1) 0.8(0.4-1.7)Fumeursutilisantfréquemmentlescigarettes6 0.1(0.0-0.3) 0.0(0.0-0.1) 0Fumeursdeproduitsdetabacautrequelacigarette7 2.8(1.6-4.7) 2.8(1.5-5.3) 2.7(1.5-4.8)Ayantfuméunproduitdutabacaumoins1ou2bouffées 12.6(9.9-16.0) 18.0(13.6-23.5) 8.4(5.9-11.8)Ayantfumécigaretteaumoins1ou2bouffées 8.7(7.1-10.7) 13.4(10.0-17.6) 5.1(3.7-7.1)utilisateursactuelsdetabacsansfumée 3.1(2.0-4.7) 3.8(2.0-7.0) 2.4(1.2-4.6)Ayantutiliséletabacsansfumée 7.6(5.6-10.2) 10.7(7.4-15.3) 5.2(3.5-7.5)Utilisateuractueldetoutproduitdetabac 6.0(4.2-8.4) 7.3(4.7-11.2) 4.4(2.7-7.2)N’ayantjamaisutilisédutabacetsontsusceptibledel’utiliserdanslefuture 6.9(5.7-8.3) 7.6(5.7-10.0) 6.4(5.1-7.9)

Nonfumeursquipensentqu’ilspeuventprendreplaisiràfumer. 6.6(5.4-8.2) 8.9(6.2-12.8) 5.2(3.9-7.0)

Tableau 3 : Nombre de cigarettes habituellement fumées par jour au cours des 30 derniers jours

Fréquence % IC 95%Total Garçons Filles

Moinsd’unecigaretteparjour 46.6(26.7-67.7) 56.6(35.7-75.3) --1cigaretteparjour 21.5(11.2-37.2) 15.3(5.9-34.2) --2à5parjour 10.5(7.1-15.3) 9.5(3.5-23.2) --6à10parjour 16.4(4.9-43.0) 10.9(2.8-34.5) --11à20parjour 0.3(0.0-2.5) 0 --Plusde20parjour 4.7(0.6-28.0) 7.8(1.0-40.2) --

Tableau 4 : Exposition au tabagisme passif Fréquence % IC 95%Total Garçons Filles

Exposé à la fumée du tabac à la maison 15.2 (12.6 - 18.2) 15.2 (12.3 - 18.7) 14.6 (11.1 - 19.1)

Exposé à la fumée du tabac dans les espaces publics fermés 41.8 (37.0 - 46.8) 43.2 (37.1 - 49.5) 40.8 (35.8 - 46.0)

Ont vu quelqu’un fumer dans l’enceinte de l’établissement ou dans le pourtour de l’établissement 50.5 (43.9 - 57.1) 53.3 (45.9 - 60.7) 48.3 (41.7 - 55.0)

Tableau 5: Cessation du tabagisme Fréquence % IC 95%Total Garçons Filles

Ont essayé d’arrêter de fumer durant les 12 derniers mois 47.9 (25.5 - 71.2) -- --Veulent arrêter de fumer maintenant 60.3 (39.2 - 78.2) -- --

Pensent qu’ils pourraient être capables d’arrêter quand ils veulent 64.0 (47.6 - 77.6) -- --

Ont déjà reçu de l’aide/conseil d’un professionnel de santé pour arrêter la consommation du tabac 27.2 (16.9 - 40.8) 33.5 (19.3 - 51.5) --

--lesestimationsbaséessurdescasnonpondérésmoinsde35sontsupprimés.

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Article original

DiscussionLa présente enquête ‘GYTS’ 2016, est la quatrième enquêtemenéeauMarocquidocumentel’usagedutabacchezlesélèvesâgésde13à15ansdanslesclassesdela7ème,8èmeet9èmeannéeducollège.Les troisprécédentesenquêtesontété réaliséesen20018,2006et2010.Lesuividestendancesdel’usagedutabacchezles jeunesesttrès importantpourproduiredesévidencesnationalespourguiderlesmesuresdesantépubliquenécessairespourl’actiondeluttecontrecetteépidémie.

LaprévalencedutabagismechezlesjeunesMarocainsscolarisésâgésde13à15ansaenregistréunetendanceàlabaisse:ainsilaprévalencedesfumeursactuelsdetabacaétéde10,8%en2001,11%en20069,9,5%en2010et6%en2016,soitunebaissede55,55%de2001à2016.Cettebaisseestplusimportantechezlesgarçonsquechezlesfillesavecrespectivement58%et52%suruneduréede15ans.

Demême la prévalence des fumeurs actuels de la cigarette aenregistréunetendanceàlabaisseavecrespectivement2,6%en2001,3,5%en2006,2,8%en201010et1,9%en2016,soitunebaissede73%.Cettebaisse estplus importante chez lesfillesplusquelesgarçonsavecrespectivement80%et69%.

D’autrepart,3,1%desélèvesutilisentdutabacsansfuméeavecrespectivement3,8%chezlesgarçonset2,4%chezlesfilles.Decefait,onremarquequelaprévalencedel’utilisationdutabacsansfuméechezlesélèvesestlégèrementsupérieureàcelledel’utilisationdelacigarette(2,6%).

Cependant,lesprévalencesdutabagismechezlesjeunesscolari-sésâgésde13à15ansauMarocrestentparmilesmoinsélevéesdanslaRégiondelaMéditerranéeOrientale.Ainsi,auMaroclaprévalencedesutilisateursactuelsdutabacaétéde4,4%en2016,alorsqu’enEgypte,cetteprévalencedes fumeursactuelsétaitde13,6%en201411etde11,4%enTunisiedurant201012.

Deplus,laprévalencedutabagismepassifdanslemilieufamiliala baissée avec respectivement 25,1% en 2001, 19,5% 2010 et15,2%en2016.

Cependant laprévalencedu tabagismepassifdans les espacespublicsfermésaaugmentéavecrespectivement37,6%en2001et41,8%en2016.Cecis’expliqueraitparl’absenced’application

delaloiantitabac15-91quiinterditl’utilisationdutabacdanslesespacespublics.Lerenforcementainsiquelamiseàjourdecetteloiàlalumièredesrecommandationsdel’OMSs’avèrentnécessairespour luttercontre le fardeauépidémiologique liéàl’usagedutabac.

Pourexplorerunphénomènenouveauauniveaumondial,nousavonsposélaquestionsurl’usagedelacigaretteélectroniqueauniveaunational.Laprévalencede sonutilisationaétéétudiéepourlapremièrefoisauMaroc.5,3%chezlesjeunesMarocainsâgésde13à15ansontdéjàutilisélacigaretteélectroniqueaumoinsunefoisdurantles30derniersjoursprécédantl’enquête.C’estunphénomèneémergentdontilconvientdesurveillerlestendancesafind’adapter les interventionspréventivesdesantépublique.

Concernantlesevragetabagique,50%desélèvesquifumentontessayéd’arrêterdefumerdurantles12mois.CesproportionsserapprochentdecellesenregistréesauniveaudespayssimilairesdelarégiondelaMéditerranéeOrientaleavecrespectivement70,0%enTunisie(2010),40,0%enEgypte(2014)et57,5%enCisjordanie.

60,3% des élèves ont voulu arrêter de fumer au moment del’enquête.Cesproportionsserapprochentdecellesenregistréesauniveaudespaysde larégionavecrespectivement76,0%enTunisie(2010),70,0%enEgypte(2014)et54,6%enCisjorda-nie.Cesdonnéesrévèlentlanécessitéderenforcerlesprestationsenmatièred’aideausevragetabagiquepourlesmettreàdisposi-tiondesjeunesdésirantd’arrêterdefumer.Cecirenforcelepro-grammenationaldeluttecontreletabagismedanssastratégied’organisationdeséancesd’aideausevragetabagiqueauprofitdesélèvesetlerenforcementdesconsultationsd’aideausevragetabagiquevoireleurgénéralisationauniveaudetouteslesstruc-turesdesoinsdesantéprimaires.D’autantplusque, l’arrêtdutabacréduitlesrisquesdemortalitéprématuréeetdesurvenueoud’aggravationdes pathologies associées.Un fumeur a 80%plusdechancesd’arrêters’ilreçoitl’aided’unprofessionneldesanté13.

S’agissantdel’accessibilitéautabac,plusquelamoitié(57,3%)desjeunesdesfumeursactuelsontachetéleurscigarettesd’unkiosque,unmagasinoudechezunvendeurambulant.47,3%

Tableau 6 : Rôle des médias Fréquence % IC 95% Total Garçons Filles

Ontremarquéunmessageantitabacdanslesmediasdurantles30derniersjours 58.6(55.3-61.8) 57.7(52.7-62.4) 59.2(54.0-64.1)

Ontremarquédesmessagesanti-tabaclorsd’événementssociaux(parmitouslesélèves) 17.0(14.8-19.6) 21.9(18.0-26.3) 13.3(11.2-15.8)

Ontremarquédesmessagesanti-tabaclorsd’événementssociaux(parmiceuxquiontassistéauxévénementssociauxdurantles30derniersjours)

34.1(30.8-37.6) 37.7(31.8-44.0) 30.4(26.3-34.9)

Ontétésensibiliséàl’écolesurledangerdel’utilisationdutabac. 50.4(45.3-55.5) 50.1(43.1-57.0) 50.8(46.0-55.5)

Ontremarquédesmessagesdepublicitépourletabacaupointdevente(parmitouslesélèvesdurantles30derniersjours) 26.4(23.6-29.5) 32.4(29.4-35.5) 22.1(18.8-25.8)

Ontvuquelqu’unfumerdutabacauniveaudelatélévision,desvidéosoudesfilms(parmitouslesélèvesdurantles30derniersjours). 65.8(61.1-70.3) 64.4(58.6-69.9) 66.9(61.4-72.0)

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desfumeursactuelsfumeursactuelsontachetéleurscigarettesà l’unité.Ces valeurs sont comparables à celles enregistrés auniveaudelaTunisie,l’EgypteetlaCisjordanieavecrespective-ment40,6%(2010),84,5%(2014)et57,3%(2016).Lejeuneâgen’apasconstituéunobstacleàl’achatdescigarettes.Laventedutabacauxjeunesdemoinsde18ansdevraitêtreformellementinterdite.Ceci démontre la nécessité de renforcer lesmesureslégislativesconcernantlaventedutabacauxmineurs.Eneffet,l’interdictiondeventedetabacauxmineurspeutjouerunrôledeprotectionde la jeunessepourautantqu’elle soit appliquéeavecrigueuretqu’elles’intègreàd’autresmesurestellesquelaConventionCadredelaLutteAntiTabac(CCLAT)del’OMSlesrecommande14.

Lesmédias de l’information constituent une sourcemajeured’information sur la santé pour le grand public. En effet, ilsserventdemécanismedecadragepour lesquestions liéesà lalutteantitabac.Ilaétémontréqueladiffusiondanslesmédiasdel’informationdedonnéesfavorablesàlalutteantitabacposelesjalonsdechangementsimportantsdanslescomportementsdelapopulation15.En2001,68,19%desélèvesscolarisésâgésde13à15ansontremarquédesmessagesdesensibilisationcontrelesméfaitsdutabagismeauniveaudesmédiaalorsqu’Ilsnesontque58,6%en2016.Demême,laproportiondesélèvesayantreçudesmessagesdesensibilisationcontrelesméfaitsdutaba-gismelorsderassemblementssociauxabaisséavecrespective-ment72,8%en200116etseulement34,1%en2016.

D’autre part, 66% des élèves ont été exposés demanière assezimportanteaux messagesdepromotionetdepublicitépour laconsommationdutabacauniveaudelatélévision,desvidéosetdesfilms.D’autrepart,lerôledel’écoledanslasensibilisationdesjeunessurlesméfaitsdutabagismeestàrenforcerdufaitqueseuls50%(2016)desélèvesontreçuenclasseaucoursdel’annéeder-nière,desinformationssurlesméfaitsdutabagisme.Cettevaleuraétéde34,5%en2001.Lapréventiondesconduitesadditivesenmilieuscolaireetenparticulierl’usagedutabac,devraits’inscriredansunedémarcheglobaled’éducationàlasanté,intégréedanslesprogrammestoutaulongducursusscolaires17.

ConclusionCompte tenu des résultats de l’enquête nationale sur le taba-gismechezlescollégiens,ilestnécessairederenforcerlastraté-gienationaledelutteantitabacpar:

• L’accentuation du rôle de l’école dans la sensibilisation desjeunessurlesméfaitsdutabagisme.

• La révisionde la loi antitabacà la lumièrede laConventionCadredelaLutteAntiTabac(CCLAT)del’OMS,

• Le renforcement et la généralisationdes consultationsd’aideausevragetabagiqueauprofitdesjeunesdésireuxd’arrêterdefumer,

• Le renforcement du rôle des médias dans la lutte antitabacnotamment à travers l’organisation régulière des campagnesannuellesdesensibilisationcontrelesméfaitsdutabagismeauniveaunational.

Remerciements: Nousremercionsl’OrganisationMondialedelaSanté(OMS)etleCenterofDiseaseControlandPreventiond’Atlanta(CDC)pour leur soutienfinancier et techniquepour la réalisationdecetteenquête.

Références :1. OMS,L’épidémiemondialedetabagisme(rapport),2017

2. OMS, rapport de l’OMS sur l’épidémiemondialede taba-gisme,2015.

3. OMS,Atlasdutabac,2014.

4. Ministèrede laSanté, enquête sur le tabagismedes jeunesâgés de 13-15 ans en milieu scolaire (GYTS) au Maroc,2001.

5. Ministèrede laSanté, enquête sur le tabagismedes jeunesâgésde13-15ansenmilieuscolaire(GYTS)auMaroc,2006

6. Sabiri(2012).MinistèredelasantéDirectiondel’Épidémio-logie et deLutte contre lesMaladies (Rapport). L’enquêteépidémiologique sur le tabagisme chez les jeunes scolarisésde 13 à 15 ans auMaroc «GlobalYouthTobacco Survey(GYTS)».

7. Ministèrede laSanté, enquête sur le tabagismedes jeunesâgés de 13-15 ans en milieu scolaire(GYTS) en Egypte,2014.

8. Ministèrede laSanté, enquête sur le tabagismedes jeunesâgés de 13-15 ans en milieu scolaire(GYTS) enTunisie,2010.

9. InstitutNationalduCancer(INCa),Arrêtdu tabacdans lapriseenchargedupatientatteintdecancer/Systématisersonaccompagnement,mars2016.

10.OMS,Convention-cadredel’OMSpourlalutteantitabac,2003.

11.F.LiebensetAL, Internet,presse,médias :nouveauxélé-ments dans la communication médicale Internet, lay outpress and media: impact on medical communication, no-vembre2005.

12.OMS,Rapportdelamortalitéattribuableautabagismeaumonde,2012.

13.MadkourAS,LedfordEC,AndersenL,JohnsonCC.2014.Tobaccoadvertising/promotionsandadolescents’ smokingriskinNorthernAfrica.TobControl.

14. OMS, Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antita-bac,2003.

15.F.LiebensetAL, Internet,presse,médias :nouveauxélé-ments dans la communication médicale Internet, lay outpress and media: impact on medical communication, no-vembre2005

16.MinistèredelaSanté,enquêtesurletabagismedesjeunesagésde13-15ansenmilieuscolaire,2001.

17.MadkourAS,LedfordEC,AndersenL,JohnsonCC.2014.Tobacco advertising/promotions and adolescents’ smokingriskinNorthernAfrica.TobControl.;23(3):244-52.

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Activités et événements

Atelier de validation du Plan d’Action National de la Sécurité Sanitaire

L’OrganisationMondialedelaSanté(OMS)aétablien2015unnouveauCadredesuivietd’évaluationduRèglementSani-taireInternational(RSI)quicomprendquatrevolets:rapportsd’auto-évaluationannuels,évaluationsexternesconjointes,exer-cices de simulation et examens après évènement.Des recom-mandationsontétéémisesauxEtatsMembrespourutiliserlesinformationsfourniesparcesévaluationssurleniveaudeleurscapacités en vuededévelopperdesPlansd’ActionNationauxpour lapréparationauxurgencessanitaireset la sécurité sani-taire.

Dansce cadreet suite à l’évaluationexterne conjointe ( JEE)descapacitésnationalesrequisesparleRSImenéeauMarocaumoisdejuin2016,leMinistèredelaSantéetl’appuidel’OMS,alancéunprocessusdetraductiondesactionsprioritairesrete-nuessuiteàlaJEEenPland’ActionNationalOpérationneldelaSécuritéSanitaire.

Aussi,unatelierdevalidationduPland’ActionNationaldelaSécuritéSanitaire(PANSS)aétéorganiséles20et21juin2017.

Objectif L’atelieravaitpourobjectifdefinaliseretvaliderlesactivitésduPlan d’Action National pour la Sécurité Sanitaire conjointe-mentparleMinistèredelaSanté,lesautressecteursimpliquésetl’OMS.

Participants- Le Directeur de l’Epidémiologie et de la Lutte contre les

Maladies(DELM),PointFocalNationalRSI;

- LesreprésentantsdedifférentsdépartementsministérielsetautresstructuresnationalesetassociationsimpliquéesdanslamiseenœuvreduRSI:• Ministère de l’Intérieur:DirectionGénérale de la Sureté

Nationale (DGSN) Direction Générale des Collectivi-tésLocales (DGCL),DirectionGénéralede laProtectionCivile.

• ServicedeSantédesForcesArméesRoyales.• PostedeCoordinationCentrale(PCC).• Ministèredel’EconomieetdesFinances.• Secrétariatd’EtatchargéduDéveloppementDurable.• OfficeNationaldeSécuritéSanitairedesProduitsAlimen-

taires–ONSSA.• AgenceMarocaine de Sureté et de SécuritéBiologique –

AMSSNUR.• GendarmerieRoyale.• Ministère chargé du Tourisme - Direction Générale de

l’AviationCivile.• OfficeNationaldesAéroports–ONDA.• Ministèrede laSanté: laDirectionde l’Epidémiologie et

deLutte contre lesMaladies, leCentreAntipoison et dePharmacovigilance, leCentreNationaldeRadioprotection

(CNRP), la Direction de la Population, la Direction desHôpitauxetdesSoinsAmbulatoire, laDirectiondesMé-dicamentsetde laPharmacie, laDirectiondesRessourcesHumaines, la Division de l’Approvisionnement, la Direc-tiondelaRéglementationetducontentieux,laDivisiondel’InformationetdelaCommunication,l’InstitutPasteurduMaroc,l’EcoleNationaledeSantéPublique,lesServicesduContrôleSanitaireauxFrontières

• Les associations: Association Marocaine de Biosécurité(AMBS),MoroccanBiosafetyAssociation(MOBSA).

- Lesexpertsdel’OMS(leSiège,laRégionEMRO,leBureauduReprésentantàRabat).

Déroulement et activitésDurant cet atelier, les plans d’action pour chacun des 12 do-mainestechniquesretenuscommeprioritaireontétéprésentésenplénièreparlespointsfocauxdecesdomaines.Chacunedecesprésentationsaétésuivieparunediscussionenprésencedetouslesparticipantsetavecmodérationd’unexpertduMinis-tèredelaSantéetd’unexpertdel’OMS.Aprèsvalidationdesactivités de chaque domaine technique, un exercice de révi-siondubudgetproposéestalorsopéréentre lepoint focaldudomaine technique etdeux spécialistesde l’OMSenutilisantuneapplicationinformatique(Excel)préparéeàcettefin.UneSéancederestitutionaététenueauMinistèredelaSantésouslaprésidencedeMrleSecrétaireGénéral.

Résultats du cadrage stratégique du PANSSAl’issuedecetatelier,unPland’ActionNationalpourlaSécu-ritéSanitaireaétéfinaliséetvalidé.42actionsprioritairesre-groupantplusde150mesuresontétéretenues.

Lesprincipalesactionsprioritairesétaientlessuivantes:

• Compléter,finaliser et approuver leprojetde loi sur la santépubliqueportantlacréationdel’agencenationaledesantépu-blique.

• Elaborerunpland’actionnationalmultisectorieldeluttecontrelaRAM.

• Développerettesterdesprocéduresconjointespourladétec-tionetlaréponseauxzoonoses(santéhumaineetanimale).

• Mettre enœuvre un cadre juridique et des lignes directricespourlapréventiondesrisquesdebiosécuritéetdebiosureté.

• Mettreenplaceunplanstratégiquenationalpourlamiseenré-seauetl’améliorationdescapacitésdeslaboratoiresnationaux.

• Accélérerlanumérisationdusystèmenationaldelasurveillanceépidémiologiqueetdeveillesanitairepourunmeilleurpartageettransmissiondesdonnées.

• Mettreenplaceunprogrammedeformationdeséquipesd’in-terventionrapide(central,régionaletprovincial).

• MettreenplaceunCentred’Opérationd’Urgence(COU).

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Activités et événements

• Finaliserlastratégiedecommunicationdesrisques,ycomprislesProcéduresOpérationnellesStandards(POS)et les lignesdirectricespourlesmeilleurespratiquesenmatièredecommu-nicationdesrisques.

• Formaliserdesaccordsdecoopération,decollaborationetdepartagedesressourcesaveclespartiesprenantesopérantdanslespointsd’entréeavecdes(POS)etdesprotocolesd’ententespécifiques.

• Institutionnaliserunecommissionnationale interministériellesur les événements chimiques légalement constituée, avec unprogrammedetravailbudgétisé.

• Elaborerunplandegestiondesurgencesradiologiques,ycom-prisl’aspectsanitaire.

La vision, le but, et les objectifs du plan ont été déterminéscommesuit:

- Vision : Contribuer à atteindre un monde sûr et sécurisécontre les menaces sanitaires mondiales imposées par des

évènements aigus de santé publique qu’ils soient d’originenaturelle,délibéréeouaccidentelle

- But:Disposerd’unsystèmedesantérésilientcapabledefairefaceauxrisquesetmenacesdesantépublique

- Objectifsassignésauplan:• Accélérer le développement des capacités requises par le

RSI;• Plaidoyerpourunemobilisationdes ressourcesnécessaires

surlabasedesprioritésdéfinies;• Favoriserunecoordinationetcollaborationavec lesparte-

nairesnationauxetinternationauxpourunemeilleureges-tiondesurgencesdesantépublique.

PerspectivesLelancementofficielduPland’ActionNationaldelaSécuritéSanitaireestprévuen2018.

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Activités et événements

Groupe National de Travail sur les Fonctions de Santé Publiquedes Laboratoires de Santé

Dansl’objectifderenforcerlacoordinationentrelesstructuresnationales de laboratoire pour une meilleure organisation

de leurs services, etsuite à l’adoptionpar le Maroc de larésolution de l’OMSsur lerenforcementdeslaboratoires de santé2016-2020, la DELMa procédé à la miseen place du «GroupeNational deTravail surles Fonctions de Santé

Publique des Laboratoires de Santé», tel que recommandépar l’OMS. Cette initiative vient aussi en réponse auxrecommandations del’évaluationdescapacitésnationales requises pourle Règlement SanitaireInternational qui ontclassé le secteur deslaboratoires commecomposante essentiellepour renforcer ledispositifdeveilleetdesécuritésanitaireauniveaunational.

Convaincuquel’améliorationdelacoordinationentrelespar-tenairesconcernéesauniveaunationalestuneétapecléspourqu’ilspuissentjouerpleinementleurrôledanslaveilleetlasécu-ritésanitaire,laDirectiondel’EpidémiologieetdeLuttecontrelesMaladiesaorganisédeuxréunionsduditGroupe,quiontététenuesrespectivementle09maietle3octobre2017.

Public cible Touteslesstructuresdeslaboratoiresnationauxpublicsetprivésopérantdanslesdomainesdelabiologiemédicale,environne-mentaleetdesécuritéalimentaire.

DéroulementLesdeuxréunionsdelamiseenplacedu«GroupeNationaldeTravailsurlesLaboratoiresdeSantéorganiséesparlaDELMontétéprésidéesparMonsieurleDirecteurdel’EpidémiologieetdeLutte contre lesMaladies, enprésencedesdirecteurs etresponsablesdes laboratoiresrelevantduMinistèrede laSan-té (IPM,CHU), leSecteurMilitaire, laGendarmerieRoyale,l’ONSSA, l’ONEE, l’Environnement, la Recherche Scienti-fique, l’OrdreNationaldesPharmaciensBiologisteset l’Asso-ciationMarocainedeBiologieMédicale(AMBM).

La première réunion du09mai2017aétéconsa-crée à la présentationdes recommandationsdes trois évaluationsconduites par le Minis-tèredelaSanté,avecl’ap-pui de l’OMS, pour les

fonctionsessentiellesdelasanté(2014),lescapacitésnationalesdeslaboratoiresdesanté(2015)etlescapacitésrequisespourleRèglementSanitaireInternational(2016),ainsiquelavalidationdestermesderéférences(missions,attributionsetcomposition)duGroupeNationaldeTravailsurleslaboratoires.

Laseconderéunions’estdérouléeenprésencedesreprésentantsde l’OMSEMRO,LyonetRabat.Elle a été animéeparDrAntoinePierson,expertInternationalenlaboratoiresdesantéàIQLS.Ils’agitd’uneréuniondeconcertationsurlesprioritésetlesorientationsstratégiquespermettantd’élaborerlePlanStra-tégiqueNationalpour lerenforcementdeslabora-toiresde santépublique,2018-2021.

Aussi, dans une visiond’organiser le systèmenational de référence,un projet de texte fixantles modalités et les cri-tères de désignation deslaboratoiresderéférenceestencourspréparationparleGroupeNationaldetravailsurleslaboratoiresdesanté.

RésultatsLesmembresduGroupeNational deTravail sur lesLabora-toiresdeSantéPubliqueontexpriméleuradhésionàcetteini-tiativeambitieusequiaréunitouteslesstructuresdelaboratoiresauniveaunational.Eneffet,lamiseenplacedeceGrouperevêtunegrandeimportancepourdévelopperdavantagelacoordina-tionetlaconcertationentreleslaboratoiresdesdifférentssec-teursauniveaunational.

Perspectives • Renforcerl’arsenaljuridiquepouraméliorerlesystèmenatio-

naldeslaboratoires;• Designer officielle-

mentdeslaboratoiresde référence pour lesmaladies transmis-sibles;

• Promouvoir les me-sures de biosécuritéetbio-sûretédansleslaboratoires;

• Promouvoirl’assurancequalitéparl’applicationduGBEAoupard’autresréférentielsdel’assurancequalité.

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Activités et événements

Forum Interrégional sur la Santé et la Migration : Coopération Triangulaire et Sud-Sud entre l’Origine, le Transit et la Destination

LeMinistèredelaSantéaorganiséle10et11Octobre2017,auPalaisdesCongrèsàSkhirat,le« Forum Interrégional sur la Santé et la Migration : Coopération Triangulaire et Sud-Sud entre l’Origine, le Transit et la Destination». Cetévénementaétéréalisé encollaborationavecleMinistèreDéléguéChargédesMarocainsRésidentsàl’EtrangeretAffairesdelaMigrations,l’OrganisationInternationalepourlesMigrationsetl’InstitutdeSantéGlobaledeBarcelone.

Objectif général Réunir les experts nationaux et internationaux et partaged’expériences et des bonnes pratiques en matière de santé etmigration.

Objectifs spécifiques • Présenterlesexpériencesréussiesdespaysenmatièredesanté

etmigrationauMaroc,enÉgypte,enLibye,enTunisieetauYémendanslecadreduprojetdel’OrganisationInternationalepourlesMigrations(OIM);

• Créeret renforcerdespartenariats stratégiques,dans lecadredel’initiativedelacréationd’unObservatoiredeSantédelaMéditerranée;

• Promouvoirlacoopérationtriangulaire,Sud-Sudetledialoguesurlasantéetlebien-êtredesmigrants.

Public cible• Lesreprésentantsdegouvernementsdepaysd’accueil,detran-

sitetdedestination;

• Lesreprésentantsdesdépartementsministérielsclésauniveaunational;

• Lesambassadeurs;

• Lesreprésentantsdesorganisationsonusiennesetnongouver-nementales;

• Lesbailleursdefonds;

• Lesprincipalesinstitutionsnationalesconcernéesparlamigra-tionetsanté.

Déroulement de l’événement Le Forum Interrégional sur laMigration et la Santé organi-séespar leMinistèrede laSanté, enpartenariat avec ses col-laborateurs,aétéuneoccasionimportanted’échangeauniveaurégional sur lesbonnespratiquesenmatièredepromotiondelasantédesmigrants.Lesjournéesduforumsesontdérouléesconformément au programme. Les intervenants qui n’ont puassisterauforumpourdesraisonsadministrativesontétérepré-sentéspermettant ainside couvrir l’ensembledespays et thé-matiquesinitialementprévues.L’audienceétaitactiveetpartici-pativecequialaisséplaceàdeséchangesrichesetconstructifs.Laséanced’ouvertures’estdistinguéeparlaprésencederepré-sentants de haut niveau des quatre institutions organisatrices.

L’intervention des représentants duMinistère de la Santé duRoyaumeduMaroc,principalorganisateurduForum,aretracél’évolutiondusystèmedesantéenmatièredemigrationetsanté,aveclesgrandesétapesquiontmarquéuntournantdanslapriseenchargesanitairedesmigrantspourlepays.Unesynthèsedeseffortsparticuliersquiontétédéployésentre2013et2016aétéprésenté, il s’agitde lapromotionde la santédespopulationsmigrantesensituationirrégulière,lasignatured’uneconventioncadreinterministériellepourlamiseenplaced’unecouverturemédicaledebasepour lesmigrantsrégulierset les réfugiésauMaroc, le bilan des actions de sensibilisation et de prise enchargedesproblèmesdesantédesmigrants,leseffortsdemobi-lisationsociale,lePlanStratégiqueNationalSantéetImmigra-tion,etautres. Parailleurs, lesprincipauxdéfisquipersistent,comme lamise enplace d’unmécanismede veille et sécuritésanitaire,lacapacitédusystèmedesantépourrépondreàcertainbesoinsspécifiquesdesmigrants,l’assistancepsycho-socialedesmigrantsontétédiscutésdurantceforum.LeMinistèredelaSantéaétéfélicitéparsonprincipalpartenairegouvernemen-tal chargé de laMigration, leMinistèreDéléguéChargé desMarocainsRésidentsà l’EtrangeretAffairesde laMigration,pourl’organisationdeceforumquirevêtunegrandeimportanceentraitantdesthématiques,tellesquel’assistancehumanitaireetmédicaledesmigrants, lerenforcementdescapacitésetdesstructures sanitaires publiques pour améliorer les services desantéofferts auxmigrants et le soutiendugouvernementà lasociété civile. L’intervention de l’Organisation InternationalepourlesMigrationsàtraversl’allocutiondesacheffedemission,etlesdifférentsintervenantsnordafricains,apermisd’enrichirledébatsurcephénomèneglobaletdemettreenexerguelesbonnespratiquesidentifiéeslorsdel’implémentationdesacti-vitésduprojetrégional:«Promotiondelasantéetdubien-êtreparmilesmigrantsenÉgypte,enLibye,auMaroc,enTunisieetauYémen»financéparleMinistèredesAffairesEtrangèresdelaFinlande.Enfin,Ladeuxièmejournées’estarticuléeaussisurunpartaged’expertiseetd’expériencedespaysdubassinmédi-terranéen(Portugal,Espagne,TurquieetItalie)pourfairefaceauxdéfisdelasantédesmigrantssousdifférentesperspectives:éducation,recherche,coopérationinternationaleetpolitiquesdesantédesmigrantsd’unepart.Etd’autrepart,surladéfinitiondumodèledepriseenchargeintégrédesmigrantsauniveaudesétablissementsdesoindesantédebaseetdelacommunauté.

Les principales recommandations issues de ce forum

Lesprincipales recommandations sontémises lorsdesdiscus-sions, ont été identifiées par thématique et applicables à l’en-sembledespays.

Assistance aux migrants

• Promouvoir la collaboration de l’ensemble des systèmes desantédespaysquelesmigrantstraversentlelongdeleurtrajetmigratoire.Eneffet,lasantédesmigrantssedéfinittoutaulong

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deleurparcoursetlaparticipationdespaysconcernésestdoncprimordiale(exempledeProjetCorridorMigrationDjibouti).

• PromouvoirlerôledesONGquijouentunrôlemajeurdanslapriseenchargedesmigrants.

• Renforcer les programmes de santé mentale des migrantsetplaiderpourquecesprogrammes fassentpartiedupaquetminimumde soinsauxquels lesmigrantspeuventavoiraccèsgratuitement.

• Renforcerl’approchecommunautairedanslapriseenchargedesmigrantscarellepermetuneproximitéaveclespopulationsmi-grantesetuneaméliorationdeleurconfianceausystèmedesanté.

Renforcement des capacités

• Innover dans la prise en charge des migrants et penser auxnouvelles technologies pour faciliter et optimiser l’accès desmigrantsauxsystèmesdesanté.

• Enrichirlesconnaissancesdesmigrantssurleursdroitsetde-voirsdanslespaysd’accueiletlessensibilisersurleurpossibilitéd’accéderauxdifférentsservicessociaux.

• Mettreàdispositiondesmigrants,l’informationsurlesservicesdesantédisponiblesetleurfonctionnement.

Système d’information

• Mettreenplaceunsystèmed’informationquiintègrel’indica-teurmigrationafindeproposerdesprogrammes,projetsoudesmesuresadaptésauxbesoinsdesmigrants.

• Promouvoirlepartagededonnéesentrelesdifférentspaysquelesmigrantstraversentdansleurparcoursmigratoire.

Activités et événements

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Journée d’étude de projet de loi n° 71-13 relative à la lutte contre les troubles mentaux et à la protection des droits des personnes atteintes

de ces troubles, 27 juillet 2017

Le projet de loi 71/13 relative à la lutte contre les troublesmentauxetàlaprotectiondesdroitsdespersonnesatteintesdecestroubles»aétéadoptéparleconseildugouvernementle02juillet2015.

Ceprojetdeloiestvenupourconcrétiserlavolontédulégislateurpour:

• Harmoniser les instruments nationaux avec les conventionsinternationalesnotamment la convention relative auxdroitsdespersonneshandicapéesratifiéesparnotrepays.

• Adapterledahirn°1-58-295du30avril1959relatifàlapré-ventionet au traitementdesmaladiesmentales et à lapro-tectiondesmaladesmentaux, l’évolution enregistréedans ledomainedelaprotectiondesdroitsetdeslibertésfondamen-tauxdecespersonnesetdansleurspriseencharge.

Danscecontexte,unejournéed’étudedeceprojetdeloiaétéorganiséeauniveauduparlement,le27juillet2017.

Objectifs de la journée d’étude• Discuterleprojetdelaloi71/13surlaSantéMentaleenvue

desonadoptionauniveauduparlement.

• Ouvrirundialoguenationalentrelesdifférentsintervenantsen Santé Mentale et en Psychiatrie pour la discussion etl’adoptionduprojetdeloi71/13auniveauduParlement.

Déroulement Cetévènement a connu laparticipationdes représentantsdesdifférentes institutions et organismesnotamment du PartieAuthenticitéetModernité,delaDélégationInterministérielledes Droits de l’Homme, du Conseil National de l’Ordredes Médecins, du Conseil National du Droit de l’Homme,des Associations des Parents des malades ayant des troublesmentaux,despsychiatresexerçantdanslessecteurspubliqueetprivéeainsiquedesreprésentantsduMinistèredelaSanté,

Lesprincipauxpointsdiscutésontportésur:

• L’importanceduprojetdelaloiaprèslaconstitution,notam-mentdanslerespectdesdroitsdesmaladesavecdestroublesmentaux.

• Lesinsuffisancesetlesmanquementsàrattraperauniveaudelaprésenteloi,sont:

L’utilisationdeterminologieappropriéeetactualisée;

Améliorationdesprocédurespourl’accèsauxsoinspsy-chiatriques;

L’intérêtd’aborderdanslaloi lapédopsychiatrie, lagé-ronto-psychiatrieetl’addictologie;

Larévisiondelalourdeurdessanctionspénales.

Proposition d’amendements • Respecter le secret professionnel par les commissions de la

santémentaleetlimiterl’accèsauxdossiersdesmaladesauxmédecinsmembresdecescommissions(article23);

• Introduire la psychiatrie de liaison comme mode de soins(article30);

• Ajouterdesdispositionspourgarantirlasécuritédesprofes-sionnels(article28);

• Ajouter des dispositions concernant lesmineurs atteints detroublesmentauxetlesdirecteursdesétablissementsdepro-tectionsociales(article39);

• Se limiter à l’expression orale du consentement du maladepourlessoinspsychiatriquesrenouvelablesenmilieuhospi-taliers(article33);

• Eliminer lespeinesprivativesde libertépour les infractionscommisesparlesprofessionnelsdesantélorsdel’applicationdesdispositionsdelalégislationensantémentaleetselimiterauxsanctionsdisciplinaires(articles87etsuivants);

• Revoir à labaisse les sanctionspour les infractions se rap-portantnotammentàl’accèsàl’informationetàlatenueduregistredesmaladeshospitalisés(articles105et106).

Activités et événements

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Activités et événements

Visite d’une Délégation du CDC d’Afriqueau Royaume du Maroc

LancéofficiellementàAddisAbeba,enEthiopie (lieude sonsiège), le 31 janvier 2017, le CDC d’Afrique est le premierorganismeafricaindesantépubliqueàl’échellecontinentale.

Il s’agit d’une institution technique spécialisée de l’UnionAfricaine, qui a pour objectif d’aider les Etats membres àaméliorer la santé de leur population par la prévention, lasurveillance et la réponse aux situations d’urgence et par lerenforcementdescapacitésdeleurssystèmesdesanté,envuederéduirelefardeaudelamaladiesurlecontinent.

UnedélégationduCDCd’Afriquecomprenantàcôtéde sonprésidentleDrJohnNkengasong,Dr.Marie-GorettiHarakeye,responsable des relations extérieures, communications etpartenariat, Dr Benjamin Djoudalbaye responsable ducentre d’opérations urgentes, Dr Sheila Shawa chargée del’implémentation technique des programmes, etDr.WessamMankoula épidémiologiste a effectué une visite de travail auRoyaumeduMarocles15et16juin2017.

Objectifs de la visite

1. Faire connaitre le CDC d’Afrique en tant que nouvelleagencedesantépubliqueétablieenAfrique,sesobjectifsetprincipalesfonctions,sagouvernanceetprincipesdirecteurs.

.2 ÉvaluerlesactifsdelasantépubliqueauMarocquipeuventcontribuer aux activités régionales, notamment celles ducentrerégionalpourl’AfriqueduNord.

.3 Évaluerl’intérêtduMarocpoursoutenirlastratégieduCDCd’Afriqueenmatièred’engagementdusecteurprivé.

Déroulement de la visite

LadélégationacommencéparunevisitédusiègeduMinistèrede la Santé, au cours de laquelle, Mr Le Secrétaire Général,Dr Abdelali Belghiti Alaoui a déclaré que le Maroc travailleactuellementsuruntextedeloiquitransformeraetorganiserala fonction de la Santé publique auMaroc via la création del’AgenceMarocainedeSantéPublique.

Cetteagenceauraitpourmissionsde:

•Suivre,surveilleretanalyserl’étatdesantédelapopulation.

•Fournirdesinformationssurl’évaluationdesrisquesensantépublique.

•Gérerlesaccidentsetlesurgencesliésàlasantépublique.

•Élaborerdesnormesetdescompétencesliéesauxsciencesdelaboratoire(médiasenvironnementauxetbiologiques).

•Contribueraurenforcementdescapacités.

• Soutenir la recherche pour les maladies infectieuses, lesmaladiesnontransmissibles, lasantéenvironnementaleet lasurveillancedelasécuritédesmédicaments.

•Deveniruninstitutinternationaldesantépubliquereconnuetparticiperàdesréseauxinternationauxderecherche.

La visite s’est ensuite poursuivit au niveau de la Directiond’EpidémiologieetdeLuttecontre lesMaladies,oùplusieursprésentations ont été faites expliquant l’organisation et lesattributionsdeladirection,cequialaissétoutdesuiteentrevoirdesperspectivesprometteusesdecoopérationbilatéraleaniméesnotamment par l’expérience acquise par le Maroc en matièrede veille sanitaire lors de l’évènement de l’épidémie d’Ebola.Le programme marocain de surveillance des frontières s’estrapidementrévélé êtreuneexcellenteressourcepour leCDCd’Afrique. Etant donné que le Maroc était le seul pays àmaintenir,vialacompagnienationaleRoyalAirMaroc(RAM),latotalitédesesliaisonsaériennesquotidiennesaveclaGuinée,leLiberiaetlaSierraLeone.Soit,lespayslesplusfrappésparle virus, la délégation a noté qu’une formation destinée auxcompagnies aériennes et aux aéroports pourrait être très utilepourdenombreuxautrespaysafricains.

Aucoursdesonséjour,ladélégationapuégalementdécouvrirl’Institut National d’hygiène, le Centre Antipoison et dePharmacovigilance, l’Instituts Pasteur du Maroc ainsi quel’EcoleNationaledeSantéPublique.

Recommandations/ Perspectives de coopération

Au termede cette visite,Dr JohnNkengasong a exprimé sesremerciements pour l’accueil et l’hospitalité qui leurs ont étéréservés.IlaégalementrévéléquelquespistesdecoopérationfutureensantépubliqueavecleMaroc:

• PromotiondelasantéenAfrique.Aceteffet,l’ÉcoleNationalede santé Publique constituerait, selon Dr Nkengasong, unatoutmajeurpourlaformationdestravailleursfrancophonesensantépubliquepouvantêtredéployésauniveaudespaysdel’Afriquedel’OuestetduCentre.

• L’expérience du Maroc en matière de législation en santépublique peut bénéficier à de nombreux pays africains, enparticulierdans la consolidationdeplusieurs institutionsdesantépubliquedéjàexistantes.

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Activités et événements

• Le programmeNational de formation à la préparation auxpandémies ainsi que le programme de surveillance desfrontièressontd’excellentsmodèlesàreproduire.

• Développement d’une stratégie d’engagement du secteurprivé, englobant les compagnies aériennes, l’industrie destélécommunications, des hôtels et des loisirs, la production

alimentaire,etc.LeCDCd’AfriqueseditêtreprêtàétudieretdévelopperceconceptavecleMaroccommepayspartenaireetmoteurpourladitestratégie.

• Lescapacitésquerecèlel’InstitutPasteurduMarocferaientdeluiunidéalcandidatpourdeveniruncentrederéférencepourleréseaudeslaboratoiresduCDCd’Afrique.

De gauche à droite: Dr. Wessam Mankoula, Dr. Benjamin Djoudalbaye, Dr John Nkengasong, Dr Abdelali B. Alaoui, Marie- Goretti Harakeye and Pr Abderrahmane Maaroufi

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Rencontres régionales d’information et de sensibilisation des producteurs du sel iodé

AuMaroc,lacarenceiodéeconstituetoujoursunproblèmedesantépublique,eneffet:

• 22%desenfantsâgésde6à12anssontatteintsdegoitreavecdesextrémitésallantde0à74%auniveaudeszonesendé-miques.

• 63%desenfantsontuneiodurieinférieureàlanormale.

• L’impact socio-économiquede lacarenceen iodeauMarocreprésente1,48%duPIBentermesdepertedeproductivité,demortalitéinfantile,dedéperditionsscolairesetdepriseenchargedescrétinsetdelégershandicapsmentauxetmoteurssoit3,7milliardDhsperduspourledéveloppementdupays.

• 22% seulement desménages consomment du sel adéquate-mentiodé.

• leMarocestplacéparmilespaysditsàgravitémodérée;cequinécessiteuneactionàl’échellenationaleàviséepréventive.

Pourlaluttecontrelestroublesdusàlacarenceeniode(TDCI),notrepays a choisi la stratégiede l’iodationuniverselledu selalimentaire.Cettestratégieconsisteàfortifierleselalimentaireeniodepourassurerl’apportdelaquantitéjournalièreadéquated’iodeàtoutelapopulationmarocaine.Etdonc,lesproducteursdeselconstituenotrepremièrepopulationcibleàinformeretàsensibilisersurl’ampleurduproblèmeainsiquesurl’importancedeleurrôle.

DanslecadreduProgrammedeCoopérationMS-UNCEF,cinq rencontres régionales d’information et de sensibilisationdes producteurs du sel iodé ont été organisées durant l’année2017.

Lieux et dates des rencontres en 20171. Casablanca:le02mars.

2. Marrakech:le21mars.

3. Agadir: le 22mars.

4. Fès:le04avril.

5. BéniMellal: le06avril.

Participants • Les représen-

tantsdelaDELM.

• Lesdirecteursrégionauxdelasantéetcollaborateurs.

• Lesdirecteursrégionauxet leschefsdesservicesde l’OfficeNationaldelaSécuritéSanitairedesAliments(ONSSA).

• Lesproducteursdeselde l’AssociationMarocainedesPro-ducteursdesel(AMPIS)(55producteursontétésensibilisés).

• L’UNICEF.

Déroulement des rencontres 1. Présentationdel’ampleurduproblèmeetsonimpactsurla

santédelapopulationainsiquesurledéveloppementsocio-économiquedupays;

2. Présentationdesmoyensdepréventionetdeluttecontrelestroublesdusàlacarenceeniode;

3. Présentationdestextesrèglementairesrégissantleprocessusd’iodation du sel alimentaire et explication des modalitésd’octroidel’autorisationdel’ONSSAindispensableauxéta-blissementsdeproductiondusel;

4. Présentationdessupportsd’auto-formationdesproducteursdesel(manueletdidacticiel).

Plusieurspointsontétésoulevésparlesproducteursrelatifsà:

• leuraccompagnementdans toutes lesdémarchesd’octroidel’autorisation;

• l’applicationrigoureusedelaréglementationpourassainirlesecteurdesel;

• l’organisationdescampagnesdecommunicationdelapopula-tionpourlapromotiondelaconsommationduseliodé;

• larévisiondestextesréglementairesmisenvigueur.

Résultats attendus sur le terrain après ces rencontres régionales • Engagement de

tous les acteursimpliqués dansla lutte contre lacarenceeniode:

• le Ministère dela Santé pour lasensibilisation;

• l’ONSSApourl’accompagnementetlecontrôle;

• etlesproducteursdeselpourladisponibilitéd’unseladéqua-tementiodé).

• Augmentation du nombre des unités de production de seliodédisposantdel’autorisationsanitairedel’ONSSA.

Activités et événements

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49Bulletin d’Epidémiologie et de Santé Publique | Volume 50| N° 75

Campagne de chirurgie de la cataracteProvince d’Al Hoceima, 21-23 juillet 2017

Danslecadredelapromotiondesservicesdesantéàlaprovinced’AlHoceima,leMinistèredelaSanté,avecl’appuidel’Asso-ciationmédicalemarocainepour la solidarité et de laFonda-tionMohammedVpourlasolidarité,aorganiséunecampagne

médicalepourlediagnosticetlapriseenchargedesproblèmesde santéoculaire, enparticulier la chirurgiede la cataracteauprofitdeshabitantsdelaprovinced’AlHoceimales21,22et23juillet2017.

Activités et événements

Cettecampagnemédicalespécialiséeapermisà200personnesatteintesdecataractedebénéficierdesoinschirurgicauxgratuits,

enparticulierlespersonnesdémuniesetcellesàfaiblerevenu.

En première phase, la campagnemédicale a été organisée auniveaudelacommuned’IssagenetlamunicipalitédeTarguistetunedeuxièmephase seraprogramméeauniveaude l’hôpi-

talprovinciald’Al-Hoceimapourpermettreàl’ensembledelapopulationcibledebénéficierdecetteaction.

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50 Bulletin d’Epidémiologie et de Santé Publique | Volume 50| N° 75

La campagne médicale multidisciplinaireau profit des marins pêcheurs du port d’Al Hoceima, 27-28 juillet 2017

LeMinistèrede laSantéaorganisé, en collaborationavec le Département de laPêche Maritime et l’asso-ciationdesmarinspêcheurs,une campagne médicalemultidisciplinaire au pro-fit des marins pêcheurs duportd’AlHoceima,etceles27et28juillet2017.Cettecampagneavisé:• Ledépistageetlecontrôle

dudiabète;• Ledépistagedel’hypertensionartérielle;• Lavaccinationcontrel’hépatiteviraleB;• Lasensibilisationàl’hygiènebucco-dentaire.Déroulement de la campagne La campagne médicale multi-disciplinaireauprofitdesmarinspêcheursduports’estdérouléeauSiègedel’Associationdesmarinspêcheurs au niveau du port depêche d’AlHoceima et aussi auniveaudel’AntennedeSantédesGens de Mer du port de pêched’AlHoceima.Elleaétéréalisée.Cette campagne médicale mul-tidisciplinaire a été financée entotalité par le budget des pro-grammessanitairesduMinistèrede la santé, alorsque laprise enchargedesprofessionnelsdesantéaétéassuréeparladélégationduMinistèredelaSanté.

RésultatsConsultations médicales

Date

Nombre des

consulta-tions de

médecine générale

Nombre des

consulta-tions de

cardiolo-gie

Nombre des

consulta-tions de

Pneumo-logie

Nombre des consul-

tations endocrino-

logie

Nombre des

consul-tations bucco-

dentaire

Tota

l

27juillet2017 65 27 04 03 47 146

28juillet2017 55 24 03 02 33 117

Total 120 51 07 05 80 263

Dépistage des maladies chroniques

DateNombre des tests

de dépistage de diabète

Nombre des mesures de

la TA

Nombre de test de glycémie capillaire Total

27juillet2017 45 52 24 121

28juillet2017 65 45 22 132

Total 110 97 46 253

Sensibilisation et soins buccodentaires

DateNombre de

consultations médicales

Nombre de marins sensi-

bilisés

Nombre de kits distribués Total

27 juillet 2017 65 80 80 225

28 juillet 2017 55 70 70 195

Total 120 150 150 420

Vaccination contre l’Hépatite virale B

Date Nombre de marins vaccinés

27 juillet 2017 65

28 juillet 2017 47

Total 112

Recommandations/ Perspectives

• Les activités de vaccination contre l’Hépatite virale B vontcontinuer au niveau l’Antenne de Santé des Gens de Merdu port d’Al Hoceimajusqu’àlacouverturedel’ensemble des marinspêcheurs exerçant dansceport.

• Les marins pêcheursprésentantdesmaladieschroniquesserontsuivisauniveaudescentresdesanté auxquels ils sontrattachés.

• Les marins pêcheursayant besoin de soinsdentaires spécifiquesserontavisésde lapro-chaine campagne mé-dicaledessoinsbuccodentairesquisedérouleraaucoursdumoisdenovembre2017.

Activités et événements

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