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Église dans l’Yonne 2012 n° 21

Retraite de carême 2012proposée par le service de formation permanente

du diocèse de Sens-Auxerre

Sommaire

Introduction de Mgr Patenôtre .............................................p 2

Présentation ................................................................................p 3

Mode d’emploi ............................................................................p 4

Fiche 1 : Le baptême de Jésus et les tentations (Marc 1) .......p 7

Fiche 2 : La Transfiguration (Marc 9) ........................................p 11

Fiche 3 : La mort de Jésus en croix (Marc 15) ..........................p 17

Annexe I : Présentation de l’évangile de Marc ........................p 23

Annexe II : Propositions de chants ...........................................p 24

“Le ciel se déchira”En chemin vers

Pâques avec l’évangile de Marc

Église dans l’Yonne 2012 n° 2 2

Titre

Introduction de Mgr Patenôtre


Le service diocésain de formation des laïcs vous propose de vivre un temps de retraite à domicile à l’occasion du carême 2012. Cette retraite à domicile est un moyen qui vous est donné afin de vivre le chemin vers Pâques comme un temps de ressourcement spirituel : un temps pour « être avec Jésus », lui le « Fils bien-aimé » pour mieux le connaître, mieux l’aimer, mieux le suivre. En cette année de la Pa-role dans le diocèse, c’est l’évangile selon saint Marc qui nous guide et donc qui balisera notre chemin de prière : le baptême de Jésus et les tentations (Marc 1), la Transfigu-ration (Marc 9), la mort de Jésus (Marc 15). Ces évangiles sont repris dans la liturgie de deux premiers dimanches de ce carême (1er et 2e dimanches de carême de l’année B) ainsi qu’à la fin de la Passion (Ra-meaux année B).

Cette année encore, nous avons voulu marquer un point d’atten-tion particulier. Nous voudrions, en effet, vous suggérer de prendre un temps personnel au cours duquel vous pourrez préparer chez vous la rencontre de partage qui pourra se vivre ensuite en petit groupe. Il nous a paru important qu’une respira-tion entre la dimension personnelle et la dimension communautaire se fasse davantage qu’auparavant. La communion se prépare dans la so-litude et réciproquement. L’écoute de la Parole de Dieu requiert le silence. Vivez cette retraite à votre rythme afin qu’elle soit réellement fructueuse pour vous. C’est l’Esprit Saint qui vous mènera. Bonne re-traite de carême !

Pour le service diocésain de formation des laïcs : Pères François Campagnac et Christophe Champenois

PRÉSENTATION


MODE D’EMPLOI

3 Étape 1 : chez soi

Il s’agit d’un temps exclusivement personnel à vivre chez soi : « Pour toi, quand tu pries, retire-toi dans ta chambre, ferme sur toi la porte, et prie ton Père qui est là dans le secret » (Matthieu 6, 6).

Dans cette partie de votre fiche vous trouvez : un texte biblique (tra-duction liturgique), quelques clés pour une lecture contemplative et priante, un encadré pour prendre quelques notes.

Pour bien vivre cette 1ère étape choi-sissez un lieu dans lequel vous ne serez pas dérangé et qui favorisera la prière. Vous pouvez utiliser une image, une bougie … Il s’agit d’en-trer dans une lecture priante de l’Écriture Sainte (lectio divina) et non pas d’entreprendre une étude

biblique. Les clés de lecture qui vous seront fournies visent à vous aider à prier avec l’évangile. Lisez le texte plusieurs fois avec les clés de lec-ture (allez voir éventuellement dans votre bible et dans les notes) avant de faire votre lecture priante pro-prement dite. Déterminez la durée de votre méditation (15 minutes, 30 minutes… voire 1 heure) et tenez-vous strictement à ce que vous avez décidé. Faites très attention à l’en-trée dans la méditation et à la sortie : prenez le temps de vous mettre en présence du Seigneur, demandez sa lumière, priez l’Esprit Saint, dites-lui par exemple : Parle, ton serviteur écoute ! À la fin de votre temps de méditation terminez par une prière (« je/tu »). Concluez éventuellement par un Notre Père

Ce livret est composé de trois fiches consacrées chacune à un passage de l’évangile de Marc lu au cours du carême : le baptême de Jésus et les tenta-tions (Marc 1), la Transfiguration (Marc 9), la mort de Jésus (Marc 15). Les fiches 1 et 3 sont une reprise des fiches 1 et 8 du livret saint Marc.

Dans chaque fiche vous trouvez :

3 Étape 1 : « chez soi »

3 Étape 2 : « en équipe locale »

3 Étape 3 : « faire un lien avec le rassemblement du dimanche »


Il s’agit de vivre un temps de par-tage spirituel. On veillera à éviter le bavardage et les digressions en tout genre. Il ne s’agit pas d’une réunion de travail pastoral, ni d’une rencontre de formation biblique ou théologique. Il s’agit plutôt d’un temps de rencontre en profondeur et dans la communion avec le Sei-gneur : jour après jour, d’un seul cœur, ils fréquentaient assidûment le Temple et rompaient le pain dans leurs maisons, prenant leur nourri-ture avec allégresse et simplicité de cœur (Actes 2, 46).

Il aura fallu auparavant constituer des petites équipes de retraite de carême dans votre paroisse. Pour

un bon fonctionnement il serait bon qu’un animateur prépare la rencontre. Le lieu de rencontre peut être à domicile ou bien dans un local paroissial ou autre. La durée doit être fixée préalablement (commencer à l’heure et terminer à l’heure …)

Petit conseil pratique : prendre le temps de s’accueillir et d’échan-ger les nouvelles. Une fois cela fait, démarrez nettement le temps de partage spirituel avec une petite li-turgie à inventer (« il faut des rites » disait le renard au petit prince …) : par exemple allumer une bougie, lire une prière, écouter un petit morceau de musique …

Récapitulatif étape 1

Je lis le texte biblique plusieurs fois avec les clés de lecture. Je vais voir éventuellement dans une bible et je consulte les notes. Je choisis et je prépare mon lieu de prière. Je détermine le moment et la durée de ma méditation. Je vis mon temps personnel de méditation de lecture priante de l’Écriture Sainte. Je prends quelques notes ensuite.

3 Étape 2 : en équipe locale, partage spirituel


Le temps de partage spirituel se déroule de la façon suivante :

chant

relecture du texte de l’évangile ensemble

1er tour : chacun dit quelque chose de l’étape 1 (noté et préparé à l’avance) sans commentaire ; pour cela chacun peut reprendre les notes inscrites dans l’encadré prévu à cet effet ;

2e tour : partage à partir d’une question (au total maximum trois ques-tions) ;

Chant, temps de silence, prière libre

Notre Père

Lecture de la méditation d’un Père de l’Église (encadré)

Prière finale

Après ce temps de partage spirituel proprement dit, vous pourrez vous donner quelques minutes pour un moment de « relecture ». Recueillir un « fruit » de cette méditation et de cet échange.

Chant d’un refrain.

3 Étape 3 : ouverture vers le rassemblement dominical

Cette étape est à inventer par vous. Voyez si vous pouvez au cours de la messe du dimanche dans votre paroisse comment il serait possible de faire un lien avec la liturgie communautaire : intention de prière universelle, prière d’action de grâce, reprise ou affichage d’une phrase de l’Évangile ou du Père de l’Église…


Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc (1, 9-15)9 Or, à cette époque, Jésus vint de Nazareth, ville de Galilée, et se fit baptiser par Jean dans le Jourdain. 10 Au moment où il sortait de l’eau, Jésus vit le ciel se déchirer et l’Esprit des-cendre sur lui comme une colombe. 11 Du ciel une voix se fit entendre : « C’est toi mon Fils bien-aimé ; en toi j’ai mis tout mon amour. » 12 Aussitôt l’Esprit pousse Jésus au désert. 13 Et dans le désert il resta quarante jours, tenté par Satan. Il vivait parmi les bêtes sauvages, et les anges le servaient.

FICHE 1

Le baptême de Jésus et les tentations(Marc 1)

3 Étape 1 : chez soi


Dans le prolongement de ces clés de lecture, voici quelques pistes pour une méditation personnelle ou un dialogue avec le Seigneur :

Comment j’accueille avec le Christ la parole du Père sur moi : « En toi j’ai mis tout mon amour. »

Qu’est-ce que ça change dans ma vie de tous les jours d’être baptisé ?

Que m’inspire ce moment où Jésus est tenté ? Le suis-je aussi ? et com-ment ? Dans ces moments, le Christ vainqueur reste à mes côtés…

Jésus se glisse au milieu de la foule et Jean le baptise de son baptême d’eau. A cet instant, Jésus fait une expé-rience spirituelle forte, unique, déci-sive : comme dans une vision, qu’il est le seul à reconnaître, il voit les cieux se déchirer, l’esprit lui est donné sous la forme d’une colombe, et la voix du Père lui donne son identité » pro-fonde : « C’est toi mon Fils bien-aimé ; en toi j’ai mis tout mon amour ». Beaucoup d’artistes ont été inspirés par ce récit bouleversant qui, au-delà des symboles, nous fait pénétrer dans l’intimité du Dieu trinitaire dont Jésus est et sera le témoin.

Il y a un lien étroit entre cette scène et celle qui suit. Le narrateur nous dit qu’aussitôt l’Esprit « pousse » Jésus au désert pour y être tenté. IL y vit seul, 40 jours, confronté aux bêtes sauvages… « et les anges le servaient ». Chez Marc, rien sur le contenu des tentations… mais une certitude : dans cette épreuve vécue dans la solitude, le Fils Bien-aimé est vainqueur de Satan. Il est donc bien le nouvel Adam, celui qui est capable de résister à la tentation, au mal, dont la violence des bêtes sau-vages est l’image. Avec lui, en lui, le ciel et ses anges peuvent habiter sur terre. Jésus est bien comme un « trait d’union » attendu entre le ciel et la terre. Avec Jésus, par le baptême, nous devenons « fils et filles bien-aimés du Père », plongés dans la vie d’amour trinitaire… et pourtant nous restons aussi confrontés au mal, aux tentations, au doute… mys-tère de notre condition humaine. Dès le premier chapitre, Marc nous dit qu’avec Jésus, nous pouvons être vainqueur du mal. Qu’est-ce que cela éveille en moi ?

Quelques clés pour entrer dans une lecture priante de l’évangile


Chant : « Baptisé dans la lumière de Jésus » (I 297), ou « Vivons en enfants de lumière » (G14-57)

1er tour : chacun dit quelque chose de l’étape 1 (préparé dans l’encadré ci-dessus)

2e tour : quelques questions pour poursuivre le temps de partage spirituel

Questions pour un partage spirituel :

1- À votre avis, pour quelles raisons Jésus (lui désigné comme Christ et Fils de Dieu) reçoit-il ce baptême de conversion ? Que vient confirmer la voix du ciel ?

2- La brièveté du récit des tentations peut surprendre. À quoi vous fait penser la mention des « 40 jours » ? Et celle de « vivre parmi les bêtes sauvages » ?

3- Pourquoi, à votre avis, Jésus, lui le « Fils bien aimé », est-il tenté au désert ? Que nous apporte sa victoire ? Comment ce texte éclaire-t-il pour vous la fin du « Notre Père » ?


Notre Père

Ce que vous notez après votre méditation personnelle :



Prière finale : Dieu notre Père, accorde-nous durant ce temps de carême, de redécouvrir l’essentiel de la foi et de retrouver la source de l’amour. Viens changer nos cœurs, toi qui es toujours fidèle à ton Alliance et donne-nous de suivre au désert Jésus, ton Fils, qui est vivant avec toi et le Saint-Esprit main-tenant et pour les siècles des siècles. Amen.

Voir la Préface eucharistique du 1er dimanche de carême dans un Missel :

« En jeûnant quarante jours au désert, il consacrait le temps du Carême.

Lorsqu’il déjouait les pièges du Tentateur, il nous apprenait à résister au

péché, pour célébrer d’un cœur pour le mystère pascal et parvenir à la fin

à la Pâque éternelle. » C’est pourquoi nous te chantons :…

“Dans le Christ, c’est nous qui sommes tentés”

Homélie de Saint Augustin sur le Psaume 60

Dans son voyage ici bas, notre vie ne peut échapper à l’épreuve de la tentation, car notre progrès se réalise par notre épreuve ; personne ne se connaît soi-même sans avoir été éprouvé, ne peut être couronné sans avoir vaincu, ne peut vaincre sans avoir combattu, et ne peut

combattre s’il n’a rencontré l’ennemi et les tentations.

Il est donc angoissé, celui qui prie des extrémités de la terre, mais il n’est pas abandonné. Car le Christ a voulu nous préfigurer, nous qui sommes son corps, dans lequel il est mort, est ressuscité et monté au ciel c’est ainsi que la tête a pénétré la première là où les membres sont certains de pouvoir la suivre.

Il nous a donc transfigurés en lui, quand il a voulu être tenté par Satan. On lisait tout à l’heure dans l’évangile que le Seigneur Jésus-Christ, au désert, était tenté par le diable. Parfaitement ! Le Christ était tenté par le diable ! Dans le Christ, c’est toi qui étais tenté, parce que le Christ tenait de toi sa chair, pour te donner le salut, tenait de toi la mort, pour te donner la vie ; tenait de toi les outrages, pour te donner les honneurs ; donc il tenait de toi la tentation, pour te donner la victoire.

Si c’est en lui que nous sommes tentés, c’est en lui que nous dominons le diable. Tu remarques que le Christ a été tenté, et tu ne remarques pas qu’il a vaincu ? Reconnais que c’est toi qui es tenté en lui, et alors reconnais que c’est toi qui es vainqueur en lui. Il pouvait écarter de lui le diable ; mais, s’il n’avait pas été tenté, il ne t’aurait pas enseigné, à toi qui dois être soumis à la tentation, comment on remporte la victoire.

3 Étape 3 : vers le rassemblement dominical


FICHE 2

La Transfiguration(Marc 9)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc (9, 2-10)2 Six jours après, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean, et les emmène, eux seuls, à l’écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux.3 Ses vêtements devinrent resplendissants, d’une blancheur telle que personne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille.4 Élie leur apparut avec Moïse, et ils s’entretenaient avec Jésus.5 Pierre alors prend la parole et dit à Jésus : « Rabbi, il est heureux que nous soyons ici ! Dressons donc trois tentes : une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie. »6 De fait, il ne savait que dire, tant était grande leur frayeur.


7 Survint une nuée qui les couvrit de son ombre, et de la nuée une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Écoutez-le. »8 Soudain, regardant tout autour, ils ne virent plus que Jésus seul avec eux.9 En descendant de la montagne, Jésus leur défendit de raconter à personne ce qu’ils avaient vu, avant que le Fils de l’homme soit res-suscité d’entre les morts.10 Et ils restèrent fermement attachés à cette consigne, tout en se demandant entre eux ce que voulait dire : « ressusciter d’entre les morts ».

Jésus les emmène à l’écart sur une haute montagne…

Sur la montagne, le Seigneur est chez lui. Là, il retrouve l’intimité avec son Père. L’évangile note que souvent, il se retire dans la montagne pour prier. C’est là qu’il veut nous emmener. Cette ascension avec trois de ses dis-ciples, c’est le symbole de sa mission sur la terre. Il est venu pour entraîner toute l’humanité à sa suite et nous conduire au Père. Il est le guide pour cette ascension. Désormais il est là avec nous tous les jours jusqu’à la fin des temps. Donne-nous Seigneur, le désir de te suivre sur cette montagne, de vivre avec toi en enfants de Dieu.

Il fut transfiguré devant eux…

Sur la montagne, il laisse transparaître un peu de ce qu’il est. La splendeur

divine émane de lui : une blancheur telle que personne ne peut obtenir une blancheur pareille. C’est de cette beauté qu’il veut nous revêtir, en nous faisant partager sa divinité par le bap-tême et la grâce divine…

« Celui-ci est mon Fils bien aimé. Écoutez-le ! »

C’est là le message essentiel reçu sur la montagne. C’est un appel à le suivre dans la foi. Sur la montagne, les trois disciples reçoivent ce message dans la joie. Mais ils devront s’en sou-venir dans la monotonie des jours et surtout lorsqu’ils le verront défiguré par la souffrance… Il veut leur faire comprendre cela en annonçant sa résurrection d’entre les morts. Dans la clarté ou dans la nuit, donne-nous de t’écouter, Jésus et de te suivre.




Comme Pierre, Jacques et Jean, aujourd’hui c’est moi que Jésus prend avec lui... Comment aurai-je réagi si je m’y étais trouvé avec eux ? M’ar-rive-t-il à moi aussi, de vouloir prolonger des moments de bonheur ou de grâce ?...

Jésus est le Fils bien aimé choisi par le Père. Alors quel est mon propre lien avec Dieu, moi qui en le priant le qualifie de « Père » ? En conséquence, quel est mon lien avec Jésus le Fils : serions-nous frères, déjà maintenant, ou cette relation de fraternité est-elle à construire encore ?...

Comme les apôtres ont gardé le silence à ce moment-là et ne racontèrent ce qu’ils avaient vu que plus tard, je reste quelques instants en silence pour goûter, approfondir ce mystère et m’en imprégner. Je partagerai ensuite avec mon équipe mes impressions : surprises et interrogations, découvertes et joies…



Chants : « Lumière des hommes » (G 128-2)

« Sur les routes de l’Alliance » (G 321)

1er tour : chacun dit quelque chose de l’étape 1



1- « Celui-ci est mon fils bien-aimé. Écoutez-le ! » Comment réagissons-nous à cette nouvelle révélation ? Quelle est la différence par rapport à celle du baptême ? Comment comprendre ce côté progressif de la révé-lation ?

2- Si la montagne, le vêtement blanc éclatant et la nuée indiquent la mani-festation de la gloire de Dieu, Moïse et Élie personnifient ici la Loi et les Prophètes : la totalité des Écritures témoignent en faveur de Jésus, lui le Christ. Alors quelle est cette parole qu’il nous faut maintenant écouter ? Tout ce que nous dit Jésus est-il facile à écouter et à suivre ? Comme pour Pierre (Mc 8, 31-33), quelles sont nos difficultés ou nos résistances ?

3- En quoi la réaction de Pierre (là encore !) parait-elle en total décalage ? Que diriez-vous alors de la « pédagogie » du Christ vis-à-vis des disciples ? et de nous-mêmes ?


Notre Père



La Transfiguration.

Sermon de saint Léon le Grand

pour le 2e dimanche de carême

Le Seigneur découvre sa gloire devant les témoins qu’il a choisis, et il éclaire d’une telle splendeur cette forme cor-

porelle qu’il a en commun avec les autres hommes que son visage a l’éclat du soleil et que ses vêtements sont aussi blancs que la neige.

Par cette transfiguration il voulait avant tout prémunir ses disciples contre le scandale de la croix et, en leur révélant toute la grandeur de sa dignité cachée, empêcher que les abaissements de sa passion volontaire ne boule-versent leur foi. […

Que la foi de tous s’affermisse avec la prédication de l’Évangile, et que per-sonne n’ait honte de la croix du Christ, par laquelle le monde a été racheté.

Que personne donc ne craigne de souffrir pour la justice, ni ne mette en doute la récompense promise ; car c’est par le labeur qu’on parvient au repos, par la mort qu’on parvient à la vie. Puisque le Christ a accepté toute la faiblesse de notre pauvreté, si nous persévérons à le confesser et à l’aimer, nous sommes vainqueurs de ce qu’il a vaincu et nous recevons ce qu’il a pro-mis. Qu’il s’agisse de pratiquer les commandements ou de supporter l’adver-sité, la voix du Père que nous avons entendue tout à l’heure doit retentir sans cesse à nos oreilles : Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai mis tout mon amour ; écoutez-le !

Prière finale :

Donne à ton Église Seigneur la joie de transmettre ta vie à ceux qui se pré-parent au baptême : par leur naissance de la chair, ils sont des êtres de chair, qu’ils deviennent des Fils de Dieu en renaissant de l’Esprit. Par Jésus Christ.


Voir la Préface eucharistique du deuxième dimanche de carême dans un Missel :

Après avoir prédit sa mort à ses disciples,

il les mena sur la montagne sainte ;

en présence de Moïse et du prophète Élie,

il leur a manifesté sa splendeur :

il nous révélait ainsi que sa passion

le conduirait à la gloire de la résurrection.

C’est pourquoi nous pouvons te bénir et t’adorer en chantant :…



FICHE 3

La mort de Jésus(Marc 15)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc (15, 33-41)33 Quand arriva l’heure de midi, il y eut des ténèbres sur toute la terre jusque vers trois heures. 34 Et à trois heures, Jésus cria d’une voix forte : « Éloï, Éloï, lama sabactani ? », ce qui veut dire : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » 35 Quelques-uns de ceux qui étaient là disaient en l’entendant : « Voilà qu’il appelle le prophète Élie ! » 36 L’un d’eux courut tremper une éponge dans une boisson vinaigrée, il la mit au bout d’un roseau, et il lui donnait à boire, en disant : « Atten-dez ! Nous verrons bien si Élie vient le descendre de là ! »


37 Mais Jésus, poussant un grand cri, expira. 38 Le rideau du Temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas. 39 Le centurion qui était là en face de Jésus, voyant comment il avait expiré, s’écria : « Vraiment, cet homme était le Fils de Dieu ! »40 Il y avait aussi des femmes, qui regardaient de loin, et parmi elles, Marie Madeleine, Marie, mère de Jacques le petit et de José, et Salomé, 41 qui suivaient Jésus et le servaient quand il était en Galilée, et encore beaucoup d’autres, qui étaient montées avec lui à Jérusalem.

Oui, Jésus a vécu notre condition humaine jusque-là, jusqu’à se vivre abandonné de son Père bien-aimé. Il vit comme un vide, une absence… Au moment de sa mort, le voile du Temple se déchire. Ce signe donne à la mort de Jésus son vrai sens : il n’y a plus de séparation entre Dieu et les humains. L’accès est ouvert à tous, juifs et païens.

Voyant comment Jésus avait expiré, le centurion romain s’exclame : « Vrai-ment cet homme était Fils de Dieu ! » Au bout de l’Évangile, le premier à témoigner de l’identité profonde de Jésus est un païen. Ce qu’il dit là est immense et fait écho à la profession de foi de Pierre : « Tu es le Christ ». Mais le centurion fait un pas de plus : il reconnaît « Fils de Dieu » celui qui meurt sur la croix au milieu des rail-leries.

Tout semble fini. À ce moment pré-cis du récit, apparaissent les femmes. Elles suivent « de loin », témoins de la mort de Jésus au Golgotha et de sa mise au tombeau. Pendant trois jours, elles vont vivre l’absence…




Je prends le temps de contempler la croix, signe de souffrances et de mort vaincues. Que me vient-il à l’esprit ? Qu’est-ce que cela me dit de mes blessures, de mes souffrances ?

Je médite sur le cri de Jésus en croix, éprouvant l’absence de Dieu. Au mo-ment de la souffrance, il m’arrive d’éprouver cette absence… En quelles circonstances ? Comment et à qui je l’exprime ? Avec Jésus, je peux décou-vrir que lorsque je me tourne vers Dieu, mon cri devient prière…

La mort de Jésus en croix change-t-elle mon propre regard sur Lui ? De quoi me libère-t-elle aujourd’hui ?



Chants : « Au cœur de nos détresses » (H 128) ;

« Ô croix de Jésus-Christ » (H 32-93)

1er tour : chacun dit quelque chose de l’étape 1



1- « Quand arriva l’heure de midi, il y eut des ténèbres » ? Que symbolise ce paradoxe ?

2- « Le rideau du Temple se déchira en deux » : comment comprenez-vous cette mention ? Où se trouve désormais la présence de Dieu ?

3- C’est en voyant Jésus expirer que le centurion exprime sa foi. Comment le comprenez-vous ? En quoi cette affirmation sur Jésus vous paraît-elle ori-ginale ?


Notre Père



« Éveille-toi, ô toi qui dors »

Homélie ancienne pour le grand et saint samedi (anonyme)

Que se passe-t-il ? Aujourd’hui, grand silence sur la terre ; grand silence et ensuite solitude parce que le Roi sommeille. La terre a tremblé et elle s’est apaisée, parce que Dieu s’est endormi dans la chair et il a éveillé ceux qui dorment depuis les origines. Dieu est mort dans la chair et le séjour des morts s’est mis à trembler. […]

« C’est moi ton Dieu, qui, pour toi, suis devenu ton fils ; c’est moi qui, pour toi et pour tes descendants, te parle maintenant et qui, par ma puissance, ordonne à ceux qui sont dans les chaînes : Sortez. À ceux qui sont dans les ténèbres : Soyez illuminés. À ceux qui sont endormis : Relevez-vous.

« Je te l’ordonne : Éveille-toi, ô toi qui dors, je ne t’ai pas créé pour que tu demeures captif du séjour des morts. Relève-toi d’entre les morts : moi, je suis la vie des morts. Lève-toi, œuvre de mes mains ; lève-toi, mon semblable qui as été créé à mon image. Éveille-toi, sortons d’ici. Car tu es en moi, et moi en toi, nous sommes une seule personne indivisible.

« C’est pour toi que moi, ton Dieu, je suis devenu ton fils ; c est pour toi que moi, le Maître, j’ai pris ta forme d’esclave ; c’est pour toi que moi, qui domine les cieux, je suis venu sur la terre et au-dessous de la terre ; c’est pour toi, l’homme, que je suis devenu comme un homme abandonné, libre entre les morts ; c’est pour toi, qui es sorti du jardin, que j’ai été livré aux Juifs dans un jardin et que j’ai été crucifié dans un jardin…

Prière finale :

Dieu notre Père, toi Dieu d’amour et de sainteté, accorde-nous de suivre le chemin de la Passion de Jésus, ton Fils bien-aimé, jusqu’au matin de la Résur-rection, lui qui est vivant avec toi et le Saint-Esprit maintenant et pour les siècles des siècles. Amen.


Voir la Préface eucharistique des Rameaux dans un Missel :

Alors qu’il était innocent,

il a voulu souffrir pour les coupables,

et sans avoir commis le mal,

il s’est laissé juger comme un criminel ;

en mourant il détruit notre péché ;

en ressuscitant il nous fait vivre et nous sanctifie.

C’est pourquoi le peuple de Dieu

ne cesse de t’acclamer, en chantant :…



ANNEXES

Quel est l’enjeu de l’évangile de Marc ? Sans doute l’identité de Jésus. L’auteur l’annonce d’em-blée : « Commencement de l’évan-gile de Jésus Christ Fils de Dieu » (Mc 1,1). Tout le récit déploie ce titre.

L’identité de Jésus

On peut diviser le récit en deux grandes parties articulées autour d’un double pivot central : la pro-fession de foi de Pierre et la pre-mière annonce de la passion (Mc 8,27-30 et 31-33). La première par-tie pose la question : « Qui donc est cet homme ? » La deuxième raconte la révélation de Jésus comme un Messie surprenant.

Qui donc est cet homme ?

Au vu des paroles et gestes de Jésus en Galilée, tous s’inter-rogent. La foule, d’abord : Jésus proclame le Règne de Dieu avec autorité, appelle des disciples à le suivre, opère des guérisons. Déjà il suscite l’opposition des Phari-siens qui cherchent à le tuer. Ses proches ensuite : guérisons et exorcismes n’évitent ni le doute

ni son rejet par sa parenté. Alors qu’il explique en aparté les para-boles aux disciples, la question de son identité demeure. Il redouble son action : devant les disciples, il accomplit deux multiplications des pains, l’une en pays juif, la seconde en pays païen. Au centre, une rencontre avec une syro-phénicienne ouvre le message à l’universel. Pourtant les disciples restent comme aveuglés ! Et c’est la guérison d’un aveugle à Beth-saïde qui permet d’amener le lec-teur à la confession de foi de Pierre (8,29) : « Tu es le Christ » (ou Mes-sie).

La Révélation du Messie

De quel messianisme s’agit-il ? Jésus va le révéler peu à peu : il revendique le titre mystérieux de « Fils de l’homme » et, en chemin vers Jérusalem, annonce à trois reprises sa passion. L’incompré-hension des disciples provoque à chaque fois un enseignement de Jésus sur « l’être-disciple ». Barti-mée, l’aveugle guéri de Jéricho, est l’exemple de celui qui reconnaît

PRÉSENTATION DE L’ÉVANGILE SELON SAINT MARC


Jésus et le suit sur ce chemin in initiatique.

Après une entrée glorieuse à Jéru-salem, Jésus affronte ses oppo-sants et exprime en actes et en paroles un jugement contre ce lieu de la trahison et du complot. Enfin sa passion dans l’abandon et sa crucifixion marquent le som-met de la révélation : « Vraiment cet homme était Fils de Dieu ! » dit un soldat romain (15,39).

Avec les femmes au tombeau vide, le lecteur est alors invité à

parcourir de nouveau l’évangile à la lumière de la résurrection, et à retrouver Jésus en Galilée (cf. Mc 16,7), comme au début du récit, dans une boucle sans fin qui lui permettra d’approfondir à chaque lecture le mystère de l’identité de « Jésus-Christ-Fils-de-Dieu ». Cet épilogue est complété d’un ap-pendice ajouté postérieurement où les apparitions du Ressuscité génèrent la transmission de la Bonne Nouvelle

P. Christophe Raimbault

QUELQUES CHANTS

Réveille les sources de l’eau vive (G 548 - CNA 769)

Une source coule en toi (I 554)

Ouvre mes yeux Seigneur (G 79-1 - CNA 424 - CNA 699)

Tournez les yeux vers le Seigneur (A 243)

Esprit de Dieu souffle de vie (K 501 - KY 501)

Peuple de l’Alliance (G 244)

Si tu savais le don de Dieu (G 14-68-1)

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