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WWW.LEXPANSION.COM | DÉCEMBRE 2015 - JANVIER 2016 | 17 16 | DÉCEMBRE 2015 - JANVIER 2016 | WWW.LEXPANSION.COM Solutions Business LES DÉFIS DE LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE À L’ÉCHELLE DE L’ENTREPRISE Une obligation, la transition énergétique? Une évidence même face à l’urgence climatique. Mais optimiser sa consommation et recycler constituent aussi un formidable gisement d’innovation et donc de développement pour les entreprises. SPÉCIAL COP21 tagées par un coût de l’énergie sen- siblement supérieur à celui des autres économies développées. Les tarifs concédés aux « électro-intensifs » (les industries les plus consommatrices) sont de 47 /MWh en France, contre 34 en moyenne en Europe, 37 en Alle- magne et entre 23 et 33 /MWh aux Etats-Unis. Améliorer son efficacité énergétique en isolant mieux ses bâti- ments, en promouvant en interne des usages plus économes… Le jeu en vaut d’autant plus la chandelle que les tarifs ne cessent d’augmenter : ces dernières années, la hausse était plutôt comprise entre 1% et 3% par an pour les clients professionnels d'EDF. Conjuguer responsabilité environne- mentale et rentabilité se révèle donc non seulement souhaitable mais pos- sible. Le Réseau entreprise et déve- loppement durable (REDD), une asso- ciation internationale d’experts sur le sujet, recense systématiquement les études portant sur les investissements en matière de développement dura- ble. Sa conclusion ? Près de deux tiers (63 %) des études publiées mon- trent que ces investissements sont rentables, 15 % affirment le contraire, et 22 % ne permettent pas de tran- cher. Plus précisément, il semble que ce soient les entreprises qui concilient démarche qualité et environnementale qui en retirent le plus de bénéfices. Une étude menée auprès de 9 411 sociétés françaises, publiée en janvier 2015 par la Chaire Performance des organisations de l'université Paris- Dauphine se montre à cet égard édi- fiante : les entreprises qui ont mis en place simultanément des normes ISO 9001 (démarche qualité) et ISO 14001 (démarche environnementale) pré- sentent un chiffre d’affaires 16% supérieur et des profits et excédents brut d’exploitation 21 % supérieurs à celles qui n’appliquent qu’une seule de ces normes. La transition énergétique, une source de croissance et d'innovation Mais plus que des gains de produc- tivité, ce sont les opportunités de développement qu’elle offre qui font tout l’intérêt de la transition énergé- tique. Des géants de l’industrie comme General Electric l’ont bien compris : sur les 149 milliards de dollars de chiffre d’affaires du conglomérat, 20 % (34 milliards de dollars) viennent désormais des technologies propres (panneaux AXA) que publics (villes de Paris et Lyon, ministère de la Défense) les ont déjà suivies. À la clé, la diminution des émissions de CO 2 jusqu’à 15 %, l’optimisation du Total Cost of Ownership de la flotte automobile (potentiellement 10 % de réduction) et du coût de sinistres potentiels. C’est un exemple parmi d’autres (voir pages suivantes), de la déclinaison d’une politique de RSE (responsa- bilité sociale et environnementale) en nouvelles sources de revenus pour l’opérateur postal. Dernier indice de l’intérêt de la tran- sition énergétique : l’importance que lui accordent salariés et consomma- teurs. Chez L'Oréal « l’ambitieux virage environnemental est un for- midable gisement d'innovation car le challenge est difficile et nous oblige à trouver sans cesse des solutions pour réduire notre empreinte envi- ronnementale et apporter de la valeur sociale » constate son PDG, Jean- Paul Agon. Mieux, souligne le diri- geant qui a fait de la RSE le pivot du géant mondial de la beauté, « grâce à la mobilisation de nos équipes partout dans le monde, ce type de programme crée un sentiment d'appartenance très fort au sein de notre entreprise ». Une prise de conscience qui n’est plus limitée aux grands groupes. D’après une étude récente de Bpifrance Le Lab, 82% des collaborateurs des PME et ETI pensent qu'une démarche éco-responsable présente un avantage pour l'entre- prise à la fois vis-à-vis des clients mais aussi en interne. AG204xx Source CITEPA/ inventaire CCNUCC décembre 2013 solaires, éoliennes, etc). L’essor de la consommation collaborative ou des « cleantechs » (start-up de la chimie verte, des énergies renouve- lables ou de l’efficacité énergétique) constitue un autre indice du potentiel économique du secteur. Mais les grands opérateurs de service ne sont pas en reste. C'est le cas du Groupe La Poste, dont les activités de transports pèsent lourd : 1 326 335 tonnes de CO 2 émises en 2014, en baisse de 1,2% par rap- port à 2013. Pour les réduire encore, l’opérateur postal a actionné trois leviers : technologique (davantage de véhicules plus respectueux de l'environnement dans sa flotte), logis- tique (optimisation des tournées et des chargements), et enfin compor- temental, en formant 80 000 de ses collaborateurs à l'éco-conduite depuis 2007. Des formations désor- mais proposées à d’autres : au total, 40 000 conducteurs chez 200 clients, tant privés (Air Liquide, Ikea, Total, On peut conjuguer environnement et performances : entre 2005 et 2014, notre production a cru de 22%, alors que nos émissions de gaz à effet de serre étaient divisées par deux. Jean-Paul Agon, PDG de L’Oréal En développant des services permettant de partager des ressources qui demeurent la plupart du temps inutilisées, on peut résoudre une partie de la problématique environnementale. Frédéric Mazzella, PDG de BlaBlaCar 136,4 100,8 96,5 86,2 57,5 12,6 Transports Agriculture/ sylviculture Résidentiel Tertiaire Institutionnel et commercial Industrie manufacturière Industrie de l'énergie Traitement des déchets Industrie manufacturièr Industrie de l'éner Industrie manufacturièr 86,2 raitement des déchets T gie Industrie de l'éner e èr e 12 6 6,2 raitement des déchets nsports 6,4 Institutionnel et commer Résidentiel T mm e T Te 96,5 e/ sylvicultur cultur 8 e e/ sylvicultur Transports, agriculture, bâtiment : voici dans l’ordre les trois plus importants secteurs émetteurs de gaz à effet de serre. Inquiétant ou prometteur, selon le point de vue : c’est sur ce « podium » que se trouvent les deux métiers qui n’ont pas réussi à réduire leurs émissions : elles ont progressé de 12,5 % pour les transports depuis 1990 et de 6 % pour le résidentiel. QUI EST RESPONSABLE DES ÉMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE* ? es chiffres sont connus, mais les rappeler ne peut pas faire de mal : depuis le milieu du XIX e siècle, les températures ont augmenté de 1°C. L’objectif de la COP21 qui s’ouvre ces jours-ci à Paris (limiter cette hausse à 2°C), semble constituer le minimum pour éviter la catastrophe: pénuries d’eau et de nourriture, montées des eaux et populations chassées de leurs terres, conflits… L'énergie représente 14% de la valeur ajoutée de l'industrie française L’impact économique serait lui aussi dévastateur : selon le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), une augmen- tation des températures de 2,5°C rimerait avec une baisse du PIB mon- dial de 0,2 % à 2 % par an, au mieux. Les solutions sont identifiées : réduire la consommation d’énergies fossiles, mettre en place des systèmes de consommation et de production plus frugaux… Bref, enclencher ce que l’on appelle la transition énergétique. L Ces deux termes, les entreprises les connaissent bien depuis le 17 août dernier et la promulgation de la loi du même nom. Ne serait-ce que parce qu’elle est synonyme de nouvelles obligations : augmentation du prix du carbone (de 22 euros la tonne de CO 2 en 2016 à 100 euros en 2030, avec une hausse de 10 centimes par litre de carburant d'ici 2020) ; réduction de la consommation énergétique finale de 50 % en 2050 ; baisse des émis- sions de gaz à effet de serre de 40 % en 2030 par rapport à 1990. Au point de dégrader la compétitivité des entre- prises du pays. C’est oublier l’ambition du texte et la seconde partie de son titre : « loi relative à la transition éner- gétique pour la croissance verte ». Bien menée, la transition énergétique peut générer de substantielles éco- nomies, des opportunités de déve- loppement et même des bénéfices collatéraux en termes d’image de marque, de management… Le premier bénéfice, donc, se situe du côté de la facture énergétique. Un poste loin d’être négligeable, puisqu’il est estimé à 14% de la valeur ajoutée des entreprises françaises, désavan- *Mégatonnes équivalent CO 2 AG20408_XPN_Publi LAPOSTE_Déc v4 19/11/15 18:00 Page16

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LES DÉFIS DE LA TRANSITIONÉNERGÉTIQUE À L’ÉCHELLE DE L’ENTREPRISEUne obligation, la transition énergétique? Une évidence même face àl’urgence climatique. Mais optimiser sa consommation et recycler constituentaussi un formidable gisement d’innovation et donc de développement pour les entreprises.

SPÉCIAL COP21

tagées par un coût de l’énergie sen-siblement supérieur à celui des autreséconomies développées. Les tarifsconcédés aux « électro-intensifs » (lesindustries les plus consommatrices)sont de 47€/MWh en France, contre34 en moyenne en Europe, 37 en Alle-magne et entre 23 et 33 €/MWh auxEtats-Unis. Améliorer son efficacitéénergétique en isolant mieux ses bâti-ments, en promouvant en interne desusages plus économes… Le jeu envaut d’autant plus la chandelle queles tarifs ne cessent d’augmenter : cesdernières années, la hausse était plutôtcomprise entre 1% et 3% par an pourles clients professionnels d'EDF. Conjuguer responsabilité environne-mentale et rentabilité se révèle doncnon seulement souhaitable mais pos-sible. Le Réseau entreprise et déve-loppement durable (REDD), une asso-ciation internationale d’experts sur lesujet, recense systématiquement lesétudes portant sur les investissementsen matière de développement dura-ble. Sa conclusion? Près de deuxtiers (63%) des études publiées mon-trent que ces investissements sontrentables, 15% affirment le contraire,et 22% ne permettent pas de tran-cher. Plus précisément, il semble quece soient les entreprises qui concilientdémarche qualité et environnementalequi en retirent le plus de bénéfices.

Une étude menée auprès de 9411sociétés françaises, publiée en janvier2015 par la Chaire Performance desorganisations de l'université Paris-Dauphine se montre à cet égard édi-fiante : les entreprises qui ont mis enplace simultanément des normes ISO9001 (démarche qualité) et ISO 14001(démarche environnementale) pré-sentent un chiffre d’affaires 16%supérieur et des profits et excédentsbrut d’exploitation 21% supérieurs àcelles qui n’appliquent qu’une seulede ces normes.

La transition énergétique,une source de croissanceet d'innovationMais plus que des gains de produc-tivité, ce sont les opportunités dedéveloppement qu’elle offre qui fonttout l’intérêt de la transition énergé-tique. Des géants de l’industriecomme General Electric l’ont biencompris : sur les 149 milliards dedollars de chiffre d’affaires duconglomérat, 20 % (34 milliards dedollars) viennent désormais destechnologies propres (panneaux

AXA) que publics (villes de Paris etLyon, ministère de la Défense) les ontdéjà suivies. À la clé, la diminutiondes émissions de CO2 jusqu’à 15%,l’optimisation du Total Cost ofOwnership de la flotte automobile(potentiellement 10% de réduction)

et du coût de sinistres potentiels.C’est un exemple parmi d’autres (voirpages suivantes), de la déclinaisond’une politique de RSE (responsa-bilité sociale et environnementale)en nouvelles sources de revenuspour l’opérateur postal.Dernier indice de l’intérêt de la tran-sition énergétique : l’importance quelui accordent salariés et consomma-teurs. Chez L'Oréal « l’ambitieuxvirage environnemental est un for-midable gisement d'innovation carle challenge est difficile et nous obligeà trouver sans cesse des solutionspour réduire notre empreinte envi-ronnementale et apporter de la valeursociale» constate son PDG, Jean-Paul Agon. Mieux, souligne le diri-geant qui a fait de la RSE le pivot dugéant mondial de la beauté, «grâceà la mobilisation de nos équipes partout dans le monde, ce type deprogramme crée un sentiment d'appartenance très fort au sein denotre entreprise ». Une prise deconscience qui n’est plus limitée auxgrands groupes. D’après une étuderécente de Bpifrance Le Lab, 82% descollaborateurs des PME et ETI pensentqu'une démarche éco-responsableprésente un avantage pour l'entre-prise à la fois vis-à-vis des clientsmais aussi en interne.

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solaires, éoliennes, etc). L’essor dela consommation collaborative oudes « cleantechs » (start-up de la chimie verte, des énergies renouve-lables ou de l’efficacité énergétique)constitue un autre indice du potentieléconomique du secteur. Mais lesgrands opérateurs deservice ne sont pasen reste. C'est le casdu Groupe La Poste,dont les activités detransports pèsentlourd : 1 326 335tonnes de CO2 émisesen 2014, en baisse de 1,2% par rap-port à 2013. Pour les réduire encore,l’opérateur postal a actionné troisleviers : technologique (davantagede véhicules plus respectueux del'environnement dans sa flotte), logis-tique (optimisation des tournées etdes chargements), et enfin compor-temental, en formant 80 000 de sescollaborateurs à l'éco-conduitedepuis 2007. Des formations désor-mais proposées à d’autres : au total,40 000 conducteurs chez 200 clients,tant privés (Air Liquide, Ikea, Total,

On peut conjuguer environnement et performances : entre2005 et 2014, notre production a cru de 22%, alors que nos émissions de gaz à effet de serre étaient divisées par deux.Jean-Paul Agon, PDG de L’Oréal

En développant des services permettantde partager des ressources qui demeurent la plupart du temps inutilisées, on peutrésoudre une partie de la problématiqueenvironnementale. Frédéric Mazzella, PDG de BlaBlaCar

136,4

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Transports

Agriculture/ sylviculture

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Industrie manufacturière

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Transports, agriculture, bâtiment : voici dans l’ordre les troisplus importants secteurs émetteurs de gaz à effet de serre.Inquiétant ou prometteur, selon le point de vue : c’est sur ce« podium » que se trouvent les deux métiers qui n’ont pasréussi à réduire leurs émissions : elles ont progressé de 12,5 %pour les transports depuis 1990 et de 6 % pour le résidentiel.

QUI EST RESPONSABLE DES ÉMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE* ?

es chiffres sont connus,mais les rappeler nepeut pas faire de mal :depuis le milieu du XIXe

siècle, les températuresont augmenté de 1°C.L’objectif de la COP21

qui s’ouvre ces jours-ci à Paris (limitercette hausse à 2°C), semble constituerle minimum pour éviter la catastrophe:pénuries d’eau et de nourriture, montées des eaux et populationschassées de leurs terres, conflits…

L'énergie représente14% de la valeur ajoutéede l'industrie françaiseL’impact économique serait lui aussidévastateur : selon le GIEC (Grouped’experts intergouvernemental surl’évolution du climat), une augmen-tation des températures de 2,5°Crimerait avec une baisse du PIB mon-dial de 0,2% à 2% par an, au mieux.Les solutions sont identifiées : réduirela consommation d’énergies fossiles,mettre en place des systèmes deconsommation et de production plusfrugaux… Bref, enclencher ce quel’on appelle la transition énergétique.

LCes deux termes, les entreprises lesconnaissent bien depuis le 17 aoûtdernier et la promulgation de la loi dumême nom. Ne serait-ce que parcequ’elle est synonyme de nouvellesobligations : augmentation du prix ducarbone (de 22 euros la tonne de CO2en 2016 à 100 euros en 2030, avecune hausse de 10 centimes par litrede carburant d'ici 2020) ; réductionde la consommation énergétique finalede 50% en 2050 ; baisse des émis-sions de gaz à effet de serre de 40%en 2030 par rapport à 1990. Au pointde dégrader la compétitivité des entre-prises du pays. C’est oublier l’ambitiondu texte et la seconde partie de sontitre : « loi relative à la transition éner-gétique pour la croissance verte ».Bien menée, la transition énergétiquepeut générer de substantielles éco-nomies, des opportunités de déve-loppement et même des bénéficescollatéraux en termes d’image demarque, de management…Le premier bénéfice, donc, se situedu côté de la facture énergétique. Unposte loin d’être négligeable, puisqu’ilest estimé à 14% de la valeur ajoutéedes entreprises françaises, désavan-

*Mégatonnes équivalent CO2

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arce que l’entreprise peutet doit être le moteur du pro-grès économique et socialet que nous sommes per-suadés qu’elle ne peut se

penser au seul prisme de la perfor-mance économique, L’Oréal a lancé en2013 un ambitieux programme de déve-loppement durable : « Sharing beautywith all ». Il peut être résumé en unesérie d’objectifs, ayant trait à l’ensembledes impacts de nos activités sur l’en-vironnement, à atteindre d’ici 2020 :60% de réduction de nos émissionsde CO2 liées à notre production envaleur absolue, de notre consommationd’eau et de notre production de déchetspar unité de produit fini, par rapport à2005. Le transport de nos produits n’estpas oublié : il devra engendrer 20%d’émissions de CO2 en moins par rap-port à 2011 et nous avons décidé d’en-gager des programmes de captationde CO2 avec nos fournisseurs dematières premières. Pour ce qui est dela transition énergétique stricto sensu,ces objectifs nous imposent de travailler

ès sa création, le concept de BlaBlaCar répond à un constat enphase avec ceux du développement durable : le nombre deplaces vides dans nos voitures constitue un invraisemblablegaspillage. Une voiture, c’est 5500€ d’entretien par an, soit10% du PIB. Tout cela pour un bien que nous n’utilisons que

4% du temps, dont 0,5% dans les bouchons et 0,8% à la recherche d’uneplace pour se garer... Il y avait donc de la marge pour améliorer son utilisation.Identifier ce gaspillage et la solution pour le réduire constituaient une forteopportunité et BlaBlaCar en est la traduction. En optimisant le remplissagedes véhicules, notre service a permis d’économiser 1 million de tonneséquivalent en CO2 rien que sur ces deux dernières années. C’est bien lapreuve que si elle est sociale, porteuse de changements comportementaux,une innovation peut contribuer à résoudre la problématique environnementale.L’économie du partage, en développant des services permettant à unindividu de partager les ressources qu’il possède et qui demeurent la plupartdu temps inutilisées, fait partie de la solution.

à la fois sur l’efficacité énergétique denos installations et de nos processus,mais aussi sur le recours aux énergiesrenouvelables (biomasse à Libramonten Belgique, photovoltaïque en Chine,aux Etats-Unis ou en Espagne...) quireprésentent 34% de nos consomma-tions en 2014, en hausse de 30% parrapport à l’année précédente.Ce n’est pas en termes d’investisse-ments financiers que nous quantifionsnos efforts dans ce domaine. Comptetenu de l’urgence climatique, nos enga-gements en matière de développementdurable relèvent davantage d’un chal-

L’une est centenaire, emploie plus de 70 000 personnes, est l’un des fleurons de notreindustrie et a placé la RSE au cœur de sa stratégie. L’autre est 10 fois plus jeune et cettelicorne française est quasiment née des défis énergétiques d’aujourd’hui. L’Oréal etBlaBlaCar, par la voix de leurs PDG respectifs, nous exposent leur vision d’une transitionénergétique profitable, dans tous les sens du terme.

TÉMOIGNAGES DE PROFESSIONNELS

SPÉCIAL COP21

Créé à l’automne 2014, ce « club » réunitdes grandes sociétés multinationales(Starbucks, Procter&Gamble, Aviva…) quise sont engagées à se convertir à 100%à l’électricité d’origine renouvelable.

Recyclage et mobilité,nouveaux segments del'offre de service auxentreprises Tous les savoir-faire acquis en internedepuis une décennie permettentaujourd’hui à La Poste de pouvoir pro-poser des services aux entreprises, auxadministrations et aux collectivités.L’objectif ? Les aider à faire face auxexigences associées à la lutte contrele changement climatique et les accom-pagner dans leur propre transition éner-gétique. Premier domaine d’interven-tion: le recyclage. Aujourd’hui, 60%des papiers de bureaux ne sont pasrecyclés. Avec RECY’GO, lancée en2012, La Poste s’est engagée dans lacollecte de ces gisements de papiersinsuffisamment collectés, se concen-trant sur les plus diffus : TPE, PME etentreprises à réseau. Pour 2015, ceservice aura permis de collecter etrecycler, via des papetiers situés enFrance, 29 000 tonnes de papiers. Lecarton fait désormais partie des res-sources collectées via RECY’GO, lescartouches d’imprimantes vont suivre.Dans le domaine de l’éco-mobilité,La Poste gère pour son compte uneflotte de plus de 70 000 véhicules, cequi lui confère une expertise dans lacapacité à optimiser les coûts de sesvéhicules. Notre filiale Vehiposteprépare pour le 1er janvier 2016 uneoffre permettant d’en faire bénéficiernos clients. D’autre part, avec près

LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE, UNE OBLIGATION ET UNE CHANCE

LA PAROLE D’EXPERT

PHILIPPE DORGE, DIRECTEUR GÉNÉRAL ADJOINT, EN CHARGE DE LA BRANCHE SERVICES-COURRIER-COLIS, GROUPE LA POSTE

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JEAN-PAUL AGON

PDG, GROUPE L’ORÉAL

FRÉDÉRIC MAZZELLA

PDG ET FONDATEUR, BLABLACAR

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ngagé dans la maîtrise deson empreinte environne-mentale depuis 10 ans dansle cadre d’une politiqueRSE de grande ampleur,

Le Groupe La Poste a prolongé cetengagement depuis un an et met enœuvre la loi Transition Énergétique. LeGroupe a ainsi mis clairement le capsur les énergies propres et est devenula première entreprise française (et la39e mondiale) à intégrer le panel RE100.

de 30 000 véhicules (voitures, utili-taires, vélos…), le Groupe possèdela première flotte électrique aumonde. L’expérience accumulée parle Groupe dans ce domaine en faitun conseil précieux pour les clientsqui souhaitent s’y convertir. Capita-lisant sur ce savoir-faire, notre filialeGreenovia conseille entreprises (PSA,Aéroports de Paris…) et collectivités(Saint-Etienne Métropole, régionNord-Pas-de-Calais…) dans leurpolitique de transport : analyse desdéplacements de leurs collabora-teurs ou administrés pour mettre enplace les plans de déplacementsadéquats, diagnostics visant à maî-triser l’empreinte énergétique desflottes automobiles…

Accompagner larénovation énergétiquedes bâtimentsLa Poste intervient enfin sur l’effica-cité énergétique des bâtiments, unsecteur qui représente 44% de lafacture énergétique de la France. LaPoste va lancer auprès des collec-tivités territoriales une offre de ser-vices complète associant le ciblagedes populations concernées par lesrénovations énergétiques, l’accom-pagnement personnalisé des projetset un dispositif de pilotage des résul-tats obtenus. Des projets pilotes,menés avec le Conseil Général deVendée et le Conseil régional dePicardie, sont déjà en cours. Prochaine étape ? Généraliser cetteoffre à compter de mai 2016, afin decontribuer à l’objectif de la loi TransitionÉnergétique, soit 500 000 logementsrénovés par an à compter de 2017.

PD E

lenge nouveau : il nous faut être inventifset vigilants pour concilier croissance etresponsabilité et transformer l’ensemblede nos métiers. Les premiers résultatsenregistrés par cette politique de res-ponsabilité sociale et environnementale(RSE) tendent d’ailleurs à démontrer lajustesse de ce choix : sur la période2005-2014, notre production a cru de22% alors que nos émissions de gaz àeffet de serre étaient divisées par deux.Depuis 10 ans, ce sont ainsi 560 000tonnes de rejets de CO2 qui ont pu êtreéconomisés, l’équivalent de quatre ansd’émissions de nos opérations.

Partager ce que l’on possède mais que l’on utilise peu : bâtie surce principe commun aux plateformes de l’économie du partage,la start-up française contribue à son échelle à la réduction desémissions de gaz à effet de serre.

Chez le leader mondial dusecteur, beauté rime avecresponsabilité. Engagé dans un ambitieux programme deréduction de son empreinteécologique, le Groupe dirigé parJean-Paul Agon affiche déjà desrésultats prometteurs.

Depuis une dizaine d’années,La Poste a mis en œuvre, dansle cadre de sa politique RSE, denombreuses solutions visant àréduire son empreinteenvironnementale. Elle metaujourd’hui ses savoir-faire à ladisposition de ses clients,entreprises, administrations etcollectivités.

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