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SOCIÉTÉ GENEVOISE D’UTILITÉ PUBLIQUE BULLETIN 7 E SÉRIE-Nº1 2014

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SOC I É T ÉG EN EVO I S E D ’ U T I L I T ÉPUB L I QU E

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Rapport du Comité 1

Prix Robert-Scheimbet 2014 7

Prix SGUP «Un job pour les jeunes» 8

Visite du Musée de la Croix-Rouge 10

Atelier Rallye sur la formationau Cycle d’orientation de la Gradelle 11

Visite de la Maison de la Paix 13

Conférence sur les ermites du milieu du monde 14

15e journées annuelles des entreprises lancéennes 29

Projet LIFT pour les jeunes 30

Compte rendu financier 31

Rapport des vérificateurs aux comptes 36

Liste des membres 37

Composition du Comité 3e couverture

Sommaire

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1. Le rapport est présentépar Christian Huber à l’Assem-blée Générale de la Société Genevoised’Utilité Publique, le jeudi 19 juin 2014,à 18 heures, à la Maison du GénéralDufour, rue de Contamines 9A, àGenève.

1.1. Bienvenue

Mesdames, Messieurs, chers amis de laSGUP. J’ai le plaisir de vous souhaiter labienvenue à notre assemblée générale2013-2014. Notre assemblée a étérégu lièrement convoquée par lettre du 3 juin 2014. Elle peut donc valablementdélibérer.

1.2. Fonctionnement du comité

Durant l'exercice écoulé, votre comitéa tenu huit séances plénières, plusieursréunions de sous-commissions et repasinformels.

1.3. Activités diverses

Conférence du 29 octobre 2013, auPalais de l’Athénée, sur l’améliora-tion du sort des blessés dans lesarmées de campagne, qui donnanaissance à la Croix-Rouge

Certaines réalisations ont marqué l’his-toire de notre vénérable société, mêmesi elles ont souvent pris leur essor endehors du giron de leur fondatrice.

C’est le cas de la Croix-Rouge dont ona fêté en 2013 le 150e anniversaire.

En effet, c’est lors d’une séance denotre vénérable société, le 9 février1863, que l’idée de Dunant fut discutée(point 3 de l’ordre du jour «de l’ad-jonction d’un corps d’infirmiers volon-taires, conclusion du livre de M. HenriDunant intitulé un souvenir de Solfe-rino»).

Rapport du comité pour l’exercice 2013-2014

Christian Huber Présidentde la SGUP.

Plaque commémorative posée sur l’immeublede l’ancien théâtre Cour Saint-Pierre

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C’est ce jour-là que fut constitué lecomité de cinq membres, tous de laSociété Genevoise d’Utilité Publique,qui se transformera rapidement encomité international de secours auxblessés.

C’est enfin sous les auspices de cecomité et de celui de notre sociétéqu’une conférence préparatoire se tintà Genève, du 26 au 29 octobre 1863,au Palais de l’Athénée, qui jettera lesprémices de la conférence diploma-tique de 1864 qui adoptera les deuxarticles des Conventions de Genève.

En cette année du 150e anniversaire dela fondation de la Croix-Rouge, notresociété s’est associée à deux manifesta-tions: celle du 9 février 2013, organiséepar Genève Humanitaire, avec la posed’une plaque commémorative sur lavilla Moynier et celle du Palais del’Athénée, organisée par le cercleDufour, où votre président a rappelé lerôle éminent de nos prédécesseurs,Gustave Moynier, Henri Dunant, leGénéral Guillaume Henri Dufour et lesmédecins Théodore Maunoir et LouisAppia.

Visite de l’exposition«découvrez les Baga»au Musée Barbier-Muellerdu 7 novembre 2013

Nouvelle visite de l’un des fleurons denotre patrimoine. En effet, le muséeBarbier Mueller, créé en 1977, est inté-ressant à plus d’un titre. Tout d’abordpar la présentation d’une partie des7000 œuvres qui constituel’une des plus impor-tantes collections d’artprimitif au monde.Ensuite, parce quec’est une institu-tion privée, créépar Joseph Muel-ler, de sa fille et deson gendre Jean-Paul, et MoniqueBarbier-Mueller,tous passionnés parles arts primitifs.C’est aussi un élé-ment importantde l’offre touris-tique et culturellede Genève.

Portrait des cinq membres du comité international.

Fondateur de l’œuvre de la Croix-Rouge.

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Visite du Musée de la Croix-Rougedu 4 février 2014

En cette année du 150e anniversaire dela fondation de la Croix-Rouge, à l’ini-tiative d’Eliane Babel, il nous a été pos-sible d’organiser une visite guidée parson directeur Royer-Marcel Mayou quiest aussi membre de notre société. Cefut une visite passionnante qui permitd’admirer l’exposition revue et actuali-sée ainsi que la qualité architecturale etartistique de l’exposition.

Un grand merci à Royer-Marcel Mayoude son accueil.

Visite de la Maison de la Paixdu 3 avril 2014

La Maison de la Paix est intéressante àplus d’un titre. D’abord parce qu’ellerenforce encore la position de laGenève internationale en permettantd’y loger magnifiquement l’institut deHautes études internationales et dudéveloppement ainsi que diverscentres de la Confédération. C’est aussiune remarquable réalisation de sondirecteur, Philippe Burrin, qui s’est faitentrepreneur académique mêlant sou-tiens publics, dons et emprunts, per-mettant de réaliser ce fleuron dumonde académique genevois enétudes internationales et de magnifierle nouveau quartier de l’avenue de laPaix.

Un grand merci à Philippe Burrind’avoir piloté cette visite et à ElianeBabel-Guérin pour son efficace organi-sation.

Conférence de Catherine Santschisur les ermites du milieu du monde,à la maison Dufour, du 10 avril 2014

Remarquable exposé de CatherineSantschi qui sait illustrer son sujet pardes anecdotes et autres rappels histo-riques qui captivent l’auditoire. Il fautdire aussi qu’elle nous fait partagerquelque 40 ans de recherche sur lesujet. Mille mercis à elle. Le texte deson exposé sera publié dans notre bul-letin.

Suite de nos travaux sur l’intégra-tion des jeunes dans la vie profes-sionnelle, sous-commissioncomposée de Emmanuelle Richoz-Zogg, Jean-Claude Manghardt etEliane Babel-Guérin

Atelier-jeunes contact avec lemonde professionnel, CO de laGradelle, du 10 avril 2014

Troisième édition de l’atelier organiséde main de maître par Emmanuelle, auCycle de la Gradelle où elle enseigne.Au total, 30 intervenants (profession-nels, anciens élèves et animateurs,dont Christian Huber et Jean-ClaudeManghardt) étaient réunis pour unematinée, face à des classes de dernièreannée (11es). Ils ont apprécié cetéchange et l’idée de mettre en contacttoutes ces personnes d’horizons divers.Des articles sont parus sur le site duDIP, dans «Le Chênois», ainsi que dans«Tout l’immobilier (formation)». Rap-pelons que cette rencontre se tientdésormais chaque année au Cycle de laGradelle. Prochaine édition fixée au10 octobre 2014.

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Mise à jour du site internetwww.sgup.ch

Notre site est régulièrement mis à jouravec le compte rendu des manifesta-tions. Merci encore à Nicole Seyfriedqui se charge bénévolement de cetimportant travail. La SGUP est désor-mais aussi présente dans Wikipédia,grâce à M. Christophe Chazalon mercià lui.

Fondation de l'encyclopédie deGenève

Les travaux de retranscription desRegistres du Conseil du temps deCalvin se poursuivent grâce à toutel’équipe réunie autour de CatherineSantschi.

Nos projets

Plusieurs projets nous occupent notam-ment

• Suite de nos travaux sur l'intégrationdes jeunes dans la vie profession-nelle, les ateliers des Cycles qui vontse populariser, le projet LIFT en coursd’introduction à Genève et d’autresinitiatives ou conférences sur cethème;

• Un colloque sur les épidémies, inti-tulé provisoirement Contagions, épi-démies et société entre passé présentet avenir, qui devrait se tenir en 2015et qui réunira divers intervenants desmilieux scientifiques et médicaux surles aspects épidémiologiques, lesdéterminants et les réponses qu’onpeut leur apporter. Une sous-com-

mission a été créée, présidée parCatherine Santschi, avec MichèleMaury-Moynier et votre serviteur,ainsi que des intervenants scienti-fiques tels les professeurs NormanSartorius, Bernardino Fantini et leDocteur Gérald d’Andiran;

• Et d'autres projets à lancer, notam-ment celui de la prévoyance-tempsqui permet de favoriser l’aide auxpersonnes âgées;

• Une réunion brainstorming de notrecomité sera organisée en fin d’été.

Nous vous tiendrons informés du suivi.

Bulletin annuel

Notre bulletin annuel donnera unreflet de la présente assemblée et voussera envoyé en automne. La partierédactionnelle sera assurée parBarbara Suter avec l’aide de GeorgesDemierre.

Cotisations

Votre comité propose de maintenirles cotisations à leur niveau actuel(CHF 40.– par personne, CHF 500.–membre à vie et CHF 100.– pour lessociétés et institutions).

Remerciements

Je voudrais remercier ici nos membreset amis de leur soutien fidèle. Vos coti-sations et vos dons non négligeablesnous permettent de poursuivre notremission et développer des initiativesconcrètes.

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Mes remerciements renouvelés auxmembres de notre comité pour leursoutien et engagement bénévole.Ma gratitude va en particulier à nosdeux vice-présidents, Alain Dupont et Jean-Claude Manghardt, EmmanuelleRichoz secrétaire, Eliane Babel-Guérin,Barbara Suter, et tous les membres qui,à un titre ou un autre, contribuent àl'activité de notre société au service dela population genevoise.

1.4. Rapport de la trésorièreNotre situationfinancière

Exercice 2013 équilibré, nos comptesrestent bénéficiaires et notre situationfinancière est saine.

Merci encore à nos membres et géné-reux donateurs de leur soutien. Nosremerciements vont aussi à BarbaraSuter, notre fidèle trésorière, pour sonexcellent travail.

1.5. Rapport des vérificateursaux comptes

Bruno Florinetti, contrôleur aux comptesva maintenant nous lire son rapport.

1.6. Approbation desrapports et déchargeau comité

Les rapports du comité, du trésorier etdes vérificateurs sont approuvés àl’unanimité et sans abstention.

1.7. Election du comité

Cette année, nous avons deux per-sonnes qui quittent le comité selon nosstatuts qui prévoient que les membressont élus pour 4 ans, prennent uneannée sabbatique avant de revenir s'ilssont à nouveau sollicités. Les personnesdont le mandat arrive à échéance cetteannée sont donc Philippe Aegerter etAlain Dupont.

Trois personnes en année sabbatiquene souhaitent pas poursuivre leur acti-vité. Il s’agit d’Olivier Vodoz, TamaraBlattmann et Béatrice Jéquier.

Un grand merci à tous trois de votrecontribution à nos travaux. OlivierVodoz nous a fait profiter de sesconseils avisés durant 12 ans. Il sou-haite maintenant laisser la place auxjeunes. Tamara Blattmann a été notrefidèle webmaster durant de longuesannées. Avec sa famille et leurs talentsdivers de photographie et d’informa-tique, elle a contribué, de façon mar-quante, à la modernisation de notreimage sur le web. Merci aussi enfin àBéatrice Jéquier qui nous a beaucoupsoutenus par ses connaissances du jour-nalisme et des médias pour animer desdébats ou contribuer à la diffusion denotre message. Nous savons que nouspouvons encore compter sur eux en casde besoin.

Quatre personnes en année sabba-tique acceptent de revenir. Il s’agit deBarbara Suter, Diane Devaux-Chargué-raud, Catherine Santschi et EdwinZurkirch.

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Par ailleurs, quatre nouveaux membresont accepté de nous rejoindre: les pro-fesseurs Norman Sartorius et Bernar-dino Fantini, Claire Chavannes et IvoSilva.

Nous vous proposons donc d'élire lecomité 2014-2015 qui sera composédes 15 membres suivants :

Eliane Babel-Guérin, Marilyne Borrello-Ménétrey, Diane Devaux-Chargué-raud, Claire Chavannes, BernardinoFantini, Christian Huber, Jean-ClaudeManghardt, Michèle Maury-Moynier,Emmanuelle Richoz-Zogg, CatherineSantschi, Norman Sartorius, Ivo Silva,Yvelise Strub, Barbara Suter, et EdwinZurkirch.

1.8. Election des vérificateursaux comptes

Elisabeth Perrier et Bruno Florinettiacceptent de poursuivre leur mandat.

Nous les remercions vivement d'assu-mer cette tâche importante decontrôle de la saine gestion et adminis-tration de nos affaires.

1.9. Divers

Personne ne demande la parole.

1.10. Conclusion

Arrivé au terme de cet exercice, je tiensune nouvelle fois à remercier ici tousles membres et amis de notre sociétépour leur soutien et intérêt pour nostravaux.

Grâce à vous, en effet, nous poursui-vons l'œuvre de nos prédécesseurs :être à l'écoute des besoins des plusdéfavorisés, des intérêts de la collecti-vité, et favoriser le bien-être moral etculturel de la population genevoise.

Je vous remercie de votre participationà notre assemblée et de votreconfiance et vous souhaite une excel-lente soirée.

Christian HuberPrésident

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Prix Robert-Scheimbet 2014Le prix Robert-Scheimbet à été remis à

M. Georges Duperrex

actif durant près de 30 ans aux Hôpi-taux universitaires de Genève, à Beau-Séjour et aux Trois-Chêne, commebénévole puis responsable du servicedes lits qui permet aux patients hospi-talisés d’assister aux offices religieux.Nous sommes heureux de pouvoir l’ho-norer pour son action modeste et pro-longée qui a offert du réconfort à tantde malades hospitalisés.

Que fait la SGUP?

Pour rester en contact... Pour savoir constammentce qui se passe et ce qui va se passer à la SGUP...

Pour nous questionner et nous donner votre avis...

Retrouvez-nous sur notre site INTERNETwww.sgup.ch

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Prix SGUP «Un job pour les jeunes»

Le prix «Un job pour les jeunes» à été décerné à deux récipiendaires, à savoir :

L’association Au fil des sons

fondée en 2011 par Julia Sallaberry, qui propose des ateliers éducatifs dans la roulotte de l’association, afin de sensibiliser les enfants à la création artistique.Pour tout information, consulter le site www.aufildessons.ch/

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Ainsi que

L’association des Jeunes Choulésiens

fondée en 2010, qui a pour but le développement des activités et structuressociales de Choulex et a créé le Choulestival, festival de musique open air, ouvertà tous, qui se déroule chaque année à la veille du Jeûne genevois.

La cérémonie a été ponctuée par deux intermèdes musicaux donnés par JuliaSallaberry, harpiste.

1er prix : un JOB POUR LES JEUNESAssociation «Au Fil des sons»

2e prix : UN JOB POUR LES JEUNESAssociation des Jeunes Choulésiens

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Visite du Musée de la Croix-Rougedu 4 février 2014

A travers trois espaces, créés chacun par un architecte de renom et d’horizon cul-turel différent, exploration des trois grands défis actuels :

• Défendre la dignité humaine (Gringo Cardia, Brésil).

• Reconstruire le lien familial (Diébédo Francis Kéré, Burkina Faso)

• Limiter les risques naturels (Shigeru Ban, Japon).

Au-delà des périodes troublées de l’histoire ou des zones de conflit actuels, cesproblématiques concernent chacune et chacun d’entre nous aujourd’hui et, plusglobalement, notre futur commun pour les décennies à venir.

Une chronologie interactive déroule 150 ans d’histoire humanitaire tandis que lefocus d’actualité présente les opérations de la Croix- Rouge et du Croissant Rougesur l’ensemble du globe.

Cette visite a rencontré un vif succès auprès de nos membres.

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Si une image vaut mille mots, untémoignage en vaut cent mille! C’estl’idée maîtresse de l’atelier-rallyequ’organise le Cycle d’orientation de laGradelle, chaque année, depuis troisans. Faire venir le monde du travaildans l’enceinte de l’établissement. Etdonner la possibilité aux élèves de der-nière année de l’école obligatoire(11CO) de s’enrichir des témoignagesde professionnels venant d’horizonsvariés. Rien de plus parlant, en effet,que le partage d’expériences vécues.Cela s’est vérifié une nouvelle fois, lorsde l’édition 2014.

«Beaucoup de choses sont faites pourles élèves dans le cadre du programmecantonal d’information et orientationscolaire et professionnelle (IOSP),relève l’enseignante EmmanuelleRichoz, porteuse du projet d'école«atelier-rallye». Reste que pour cer-tains d’entre eux, la moindre démarcheà entreprendre est un obstacle. Ce quenous apportons, nous, c’est un petitplus... complémentaire.» Dans le cadrede l’atelier-rallye, les échanges avec lesadultes actifs dans le monde du travailse font de manière informelle. Lesintervenants partagent leur parcours,leurs doutes, leurs déboires, leurs réus-sites – bref, tous les aléas qui leur ontpermis de trouver finalement leur voie.De même, d’ancien-ne-s élèves de laGradelle – qui suivent actuellementune école de formation générale ou

professionnelle – racontent commentles choses se sont passées pour eux,depuis qu’ils ont quitté le Cycled’orientation.

Concrètement, comment s’est déroulél’atelier-rallye 2014? Dans la matinée,chaque classe de 11CO s’est rendue àl’un des six postes établis. Les élèvesont été accueillis par trois ou quatre«intervenants», c’est-à-dire les profes-sionnels adultes et les jeunes en forma-tion postobligatoire. Pendant qua-rante-cinq minutes, ils et elles ontpartagé leurs expériences, sous laconduite d’un «animateur». Son rôleest de faciliter les questions adresséesaux intervenants par les élèves,explique Elisabeth Smahi, directrice duCO de la Gradelle. Et d’ajouter: «L’ate-lier-rallye entraîne aussi une collabora-tion avec différents acteurs locaux etinscrit un peu plus notre établissementdans la vie de quartier.» Par exemple,une partie des animat-eur-rice-s deposte étaient des conseillers sociaux duCO de la Gradelle, d’autres relevaientd’Action Trois-Chêne pour l’Emploi.Sans parler des intervenants, dont plu-sieurs exercent leur profession sur leterritoire communal.

Impossible de résumer tout ce qui a étédit et partagé, lors de ce troisième ate-lier-rallye. Plusieurs témoignages ontassurément eu de quoi susciter la curio-sité. A l’instar de celui d’Emmanuelle

Atelier Rallye sur la formation auCycle d’orientation de la Gradelledu 10 avril 2014

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Dupraz, forgeronne et maréchal-fer-rant, guidée par sa passion pour leschevaux. Ou celui de Patricia GoudaIznaden, qui a repris la pharmaciefamiliale, alors qu’elle se jurait qu’ellene serait jamais pharmacienne.

De son côté, la jeune AngéliquePalama, voyant qu’elle échouait àl’école de commerce, a trouvé sa voie àl’occasion d’un stage effectué dans unjardin d’enfants. Elle fréquente doré-navant l’école de culture généralepour décrocher une maturité spéciali-sée et vise une carrière dans ledomaine social.

Chaque parcours de formation évolueau gré de rebondissements. «Ne restezpas les bras croisés, entreprenezquelque chose et tant pis si vous voustrompez au début!», pourrait consti-tuer la formule leitmotiv des interve-nants, tant de la part des profession-nels que des jeunes en formation.

Michael Roy, service école-médias, DIP,Genève, avril 2014.

Voir également à la page 8 duhttp://www.chene-bougeries.ch/down-loads/Chenois/Le_Chenois_504.pdf

Le ChênoisSe formerjuin 2014 – No 5048

Bizarre introduction pour uneprésentation à des élèves de11ème du cycle de la Gradelle.

Mais dès ces premiers mots, lesélèves sont conquis; ils sont prêts àécouter la suite du témoignage del’un des participants à la 3ème éditionde l’atelier-rallye organisé avec pas-sion par Mme Emmanuelle RichozZogg, avec le soutien des commu nesdes Trois-Chêne.

Témoignages«Par la suite, j’ai fait un appren-

tissage de forgeron mécanicien. Etcela m’a beaucoup intéressé, bienplus que de faire le Collège! Quel -ques années plus tard, j’ai repris laferme familiale. Tout ce que j’avaisappris jusque-là m’a été des plusutiles. Et maintenant, je dirige unepetite entreprise agricole et je faisquelque chose qui me passionne!»

«Quand je suis arrivé à mon pre-mier entretien d’embauche, j’étaisgonflé à bloc. Je venais de terminermes études et j’avais “révisé” ce quime semblait le plus utile pour leposte proposé. Par contre, je ne m’at -tendais pas du tout à ce que la per-sonne assise de l’autre côté du bu-reau allait me dire: «Jeune homme,vos diplômes vous permettent d’êtreassis en face de moi pour cette en-trevue. Rien de plus! Maintenant ilva vous falloir me convaincre quec’est vous que je dois embaucher etnon les 20 autres candidats quenous avons retenus. Et tout d’abordj’aimerais vous demander ce quevous avez vraiment fait dans la vie etce que vous aimez faire.» J’étaiscomplètement désarçonné par cetteapproche, moi qui avais étudié deprès les caractéristiques techniquesdu poste pour lequel je faisais actede candidature. C’est alors que je luiai parlé de mes activités comme chefscout, de mon engagement en tantque président de l’association desétudiants. Il faut croire que j’ai étésuffisamment convaincant, puis quec’est moi qu’ils ont choisi.»

«Ce qui est le plus importantdans la vie, c’est de faire un travailqui intéresse. On passe en moyenne8 heures par jour à travailler… La cléd’une carrière, c’est avant tout l’en-thousiasme!»

«Il y a deux choses que vous nedevez pas oublier: c’est tout d’abordque vous avez le droit de vous trom-per dans le choix de votre future car-rière… Il est essentiel de faire desstages, afin de découvrir tous les as-pects positifs mais aussi des aspectsnégatifs de la formation que vous

désirez entreprendre. Le second point,qui est relativement nouveau parrapport à l’approche que nous avionsdans ma jeunesse, c’est qu’actuelle-ment on ne passe pas toute sa vie àfaire le même travail. Pour vousdonner un exemple un peu extrême,j’ai une amie qui travaillait commechercheuse à l’Université de Genèveet qui, du jour au lendemain, a dé-cidé de tout plaquer pour devenirébéniste. Actuellement, elle exercece métier aux Etats-Unis où ellegagne très bien sa vie tout en faisantquelque chose qu’elle aime.»

«Pendant que j’étais au cycled’orientation, je ne faisais pas faitgrand-chose et malgré tout je réus-sissais à obtenir d’assez bonnes notes.Quand j’ai commencé le Collège,l’histoire a été différente. Il fallaittravailler et je dois dire que depuisdeux ans, je rame pas mal...»

«Pour mes parents, il n’était pasquestion que je fasse autre choseque d’aller au Collège comme eux etcomme le font mon frère et masœur.»

«Mon parcours a été quelque peumouvementé. J’ai commencé parfaire une année dans une école decommerce parce que j’aimais bienles chiffres. Mais il faut croire que cen’était pas suffisant, car mes notesne m’ont pas permis de passer endeuxième année. Puis je suis allée àl’ECG où tout s’est bien passé mais,au milieu de ma deuxième année,j’ai décidé de tout arrêter. Mes pa-rents m’ont alors obligée à aller tra-vailler. Après quelques mois passésdans la restauration, pour moi leschoses sont devenues très claires, jevoulais continuer mes études afin detravailler, à terme, dans le social.»

«Je viens de terminer un ap-prentissage de mécanicien de préci-sion. L’avantage c’est qu’à peine maformation terminée, je vais pouvoirtravailler et gagner ma vie.»

Des exposés sans langue de boisIls étaient ainsi une douzaine de

professionnels et d’anciens élèves

du cycle de la Gradelle venus fairepart de leurs expériences scolaires etprofessionnelles aux élèves de on-zième. Répartis en six groupes, cesélèves qui s’apprêtent à quitter l’écoleobligatoire ont pu écouter pendantune matinée des extraits d’expé-rience de vie tout aussi divers quevariés. Ce qui était fascinant dansces exposés, c’est leur spontanéité etleur vérité. Les adultes n’avaient au-cune honte à dévoiler leurs difficul-tés, à dire que leur scolarité avait étéplus ou moins bonne, voire nulle.Quant aux anciens élèves qui, pourla plupart n’avaient que deux outrois ans de plus que ceux qui lesécoutaient, eux aussi n’ont pas hé-sité à mentionner les difficultés qu’ilspouvaient avoir ou qu’ils avaient dansleurs études.

Dans ces exposés, il n’y avait pasde place pour la langue de bois, toutle monde parlait vrai. Et les élèves de11ème l’ont bien senti. Même si la ti-

midité ne leur a pas toujours permisd’exprimer haut et fort leur point devue, on pouvait sentir leur intérêt,devant ce que l’un d’entre eux à qua-lifié de «saut dans l’inconnu». A unâge où on n’a plus vraiment envied’être pompier, pilote de ligne oupolicier, la fin du Cycle marque uneétape importante à laquelle peu d’élè -ves se sentent préparés. Ils sont pourbeaucoup soumis aux pressions fa-miliales et sociales sans eux-mêmessavoir ce qu’ils veulent faire. En unmot comme en cent: ils sont in-quiets. C’est pourquoi l’idée derrièrecet atelier-rallye est si importantepour eux. Lors de ce rendez-vous an-nuel entre l’école et le monde pro-fessionnel, il leur est possible d’avoirun avant-goût de ce que leur réservel’avenir. Cette initiative qui reposepour beaucoup sur l’enthousiasmede Mme Emmanuelle Richoz Zoggmériterait d’être généralisée. �

Jean Michel Jakobowicz

Atelier-Rallye au Cycle de la Gradelle

Partage d’expériences«Quand j’avais votre âge, j’avais horreur de l’école. En fait, j’étais un cancre qui passait son temps à tout casser enclasse. Les professeurs me criaient dessus mais j’avais l’habitude, c’était pareil à la maison. Et puis...»

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«Formidable»! C’est l’exclamation una-nime des participants à cette visite,conduite par le professeur PhilippeBurrin, historien, à la tête de cette insti-tution. Outre l’intérêt architectural dubâtiment, on relève aussi l’originalité deson financement (partenariat publicprivé) et les annexes développées grâceà l’esprit d’entrepreneur de M. Burrin,notamment la résidence de Picciottosituée en face qui permet de logerquelque 500 étudiants.

Depuis 2013, l'Institut de hautes étudesinternationales et du développement(IHEID) s'est installé dans les splendidesespaces de la Maison de la Paix conçus

par l'architecte neuchâtelois Eric Ott.Outre l'Institut, ces façades en pétales deverre accueillent notamment troiscentres de la Confédération consacrés àla politique de sécurité, au déminage etau contrôle démocratique des forcesarmées.

Directeur de l'IHEID, Philippe Burrin s'estfait entrepreneur académique pour réa-liser un montage unique dans le paysageuniversitaire suisse, mêlant soutienspublics, dons et emprunt. Il a personnel-lement conduit la visite de ce fleuron dupôle académique genevois en étudesinternationales.

Visite de la Maison de la Paixdu 3 avril 2014

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Le milieu du monde, en Suisse romande,chacun sait où il se trouve: c’est ce lieu,près de Pompaples, dans le Pays deVaud, où jaillit une source qui alimenteà la fois un affluent du Rhin, le Nozon,et un affluent du Rhône, la Venoge.Mais pour moi et je pense pour voustous, le centre du monde c’est Genève.Et cette recherche, qui s’était attachéed’abord à l’ensemble de l’arc alpin, a finipar se concentrer sur la région genevoiseprise au sens large. C’était un défi à plu-sieurs titres: d’abord parce qu’il n’est pastrès facile de dénicher dans les docu-ments d’archives des mentions d’ermites,qui par définition ont voulu quitter lemonde, donc ne devraient théorique-ment laisser aucune trace. Mais ce défifut assez facile à relever grâce à unréseau de plus en plus dense de cher-cheurs, peut-être eux-mêmes fascinéspar l’étrangeté de la chose. Et puis com-ment se représenter, dans cette ville,

dans cette république où il y a tantd’égos surdimensionnés, que des per-sonnes ont pu décider librement derenoncer à tout pouvoir, à toute placedans la société? C’est tout le mystère decette dialectique entre le désert et laville. A cela s’ajoute un problème supplé-mentaire: quid des ermites qui se ris-quaient dans la Genève de Calvin, où lamesse était interdite depuis 1535? Dansquelle intention se risquaient-ils sur ceterrain peu favorable pour eux? Quelprofit pouvaient-ils en attendre?

Pourtant, il ne faut pas s’arrêter à unevision aussi schématique, caricaturale deschoses. Et d’abord, il faut définir lesermites. Contrairement à ce qu’un vainpeuple pense, étymologiquement, unermite n’est pas un religieux qui vit seul,mais une personne qui s’est retirée audésert, seul parfois, mais le plus souventavec un ou des compagnons, disciple,desservant pour sa messe s’il est prêtre.Le fait que le code de droit canoniquel’a, si l’on peut dire, institutionnalisé, ouplus simplement reconnu et définissantles critères d’une véritable vie érémi-tique, fait que l’on rattache ordinaire-ment l’érémitisme à l’Eglise catholique,mais il y a des ermites protestants, boud-dhistes, musulmans, etc.

Genève avant Calvin

Mais restons dans le Grand Genève.D’abord pour rappeler qu’il y a une his-

Conférence sur les ermitesdu milieu du mondepar Catherine SANTSCHI, archiviste d’Etat honoraire, donnéeà la Société genevoise d’utilité publique, le 10 avril 2014.

Mme Catherine Santschi.

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toire de Genève avant Calvin. Une villeidéalement placée au carrefour des voiesde communication terrestres et lacustres,grand réservoir ou lieu de trafic derichesse, et qui par son évêché, a exercéle pouvoir de commandement sur unvaste territoire. Donc, rien d’étonnant àce que sa place dans la chrétienté aitconstitué un enjeu important, non seu-lement pour ceux qui y exerçaient lepouvoir, mais pour toute la société etpour les marginaux qui grouillaient dansla ville et autour d’elle.

Malgré l’indigence de la documentationet son caractère dispersé, des ermitessont mentionnés à Genève et dans lesenvirons dès la fin de l’époque romaine.Nous laisserons de côté les ermites, ouplutôt les lépreux qui logeaient auxportes de Genève à l’époque des Pèresdu Jura, donc au milieu du Ve siècle.

Les reclus

Au Moyen Âge, de nombreux testa-ments dès le XIVe siècle mentionnent àGenève une recluse, dont le reclusoirétait situé à peu de distance de la porteet de l’église Saint-Léger, qui a donnéson nom, à ce qu’il paraît, à l’actuel bou-levard de la Cluse. Donc cette personne,qui devait avoir une solide vocation reli-gieuse, faisait vœu de se faire enfermer,et même murer dans une maisonnette,ne communiquant avec l’extérieur quepar une petite fenêtre, et pouvant assis-ter à la messe par une autre fenêtre don-nant sur l’intérieur de l’église ou de lachapelle attenante. Comme l’a faitobserver un des bons connaisseurs de cegenre de vie, le regretté Mgr JohannesDuft, bibliothécaire de l’abbaye de Saint-Gall, cette sorte d’ascèse ne pouvaitmanquer de nuire à la santé de celui oucelle qui le choisirait.

La recluse bénéficiait non seulement deslegs testamentaires, mais aussi dediverses offrandes, notamment lors desfêtes où l’on exposait les reliques deSaint-Léger et de sainte Consorce,offrandes qui suscitaient la convoitise ducuré de Saint-Léger: d’où procès. Le Cha-pitre de la cathédrale Saint-Pierre la pro-tégeait, lui assurait une pensionannuelle en vin et en blé, l’habillait deblanc, veillait à l’entretien du bâtimentet de la chapelle et s’occupait du recru-tement. Ainsi, durant une brève période,un ermite du sexe masculin, Aymar deDamas fut autorisé à demeurer dans lereclusoir. Mais peu de temps après, en1486, une nommée Jaquemette ayantposé sa candidature pour être admise aureclusoir, le Chapitre décida de lui

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remontrer quelles sont les charges liéesà la qualité de recluse: s’agit-il descharges matérielles, ou des charges spi-rituelles? Toujours est-il qu’étant à larecherche d’une autre candidate, il n’entrouva que deux et ajourna sa décision.Une veuve, dont le mari est mort de lalèpre demande à être admise au reclu-soir: le Chapitre décide de s’informer desa vie et de ses mœurs et se demande sielle est apte à supporter le genre de viede recluse. Un mendiant de passage quidemande à loger au reclusoir est envoyéà l’hôpital du Saint-Esprit. Finalement,en 1488, une nommée JaquemetteFeterne – est-ce la même que deux ansplus tôt? – apporte un bref pontificalenjoignant au Chapitre de l’admettredans le reclusoir, ce qui est fait. Donc lavie de recluse pouvait à certains égardsêtre considérée comme un privilège:c’était sans doute une manière pour uneveuve ou une femme sans ressource devivre non pas confortablement – car l’im-possibilité théorique de sortir ne pouvaitêtre que nuisible à la santé – mais à l’abridu besoin. Moyennant quoi elle devaitprier pour ses donateurs et bienfaiteurs,notamment, ricane Bonivard, pour lespéchés de tous les chanoines. Dans lesremous qui accompagnent l’émancipa-tion des citoyens et l’établissement de laRéforme, la chapelle sera ravagée par lesBernois et détruite en 1531, tandis quela recluse se réfugie à Chambéry.

Il y avait encore d’autres ermitages àGenève, un au Seujet, un autre à la cha-pelle Saint-Paul, dépendant du prieuréSaint-Victor, un autre à la chapelle Saint-Laurent, qui dépendait du prieuré béné-dictin de Saint-Jean, puis fut rattachée àla sacristie de Saint-Victor. En 1448, un

prêtre y vit comme ermite et est chargépar le prieuré Saint-Victor d’y célébrer lamesse. La chapelle Saint-Laurent dont lesrestes ont été retrouvés par les archéo-logues dans le quartier du Musée d’Artet d’histoire est beaucoup antérieure auXVe siècle, et aucune trace d’une habita-tion pour l’ermite ou le prêtre-ermite n’aété retrouvée.

Mais le plus célèbre de ces ermitages,appelé à se transformer en couvent d’er-mites de Saint-Augustin dédié à Notre-Dame de Grâce, est celui du Pont d’Arve:situé sur une artère très fréquentée parles marchands et les pèlerins, ce lieu étaitpropice à la quête, un des principauxmoyens d’existence des ermites. En 1446,une chapelle ou un oratoire y est fondé.Un ermite surnommé Hugues de la Cha-pelle, «consacré à une vie de dévotion»y est établi dès 1457, peut-être avant, etreçoit diverses subventions de la commu-nauté des citoyens, en particulier pouragrandir le site, puis pour se faire confec-tionner un habit. En 1475, c’est un fran-ciscain qui y loge et qui bénéficie dediverses aumônes. Mais l’ermite, appa-remment solitaire, cèdera la place dès1480 au couvent de Notre-Dame deGrâce et à la communauté des ermitesde Saint-Augustin. Tout cela, évidem-ment, sera supprimé à la Réforme, dès ladispute de religion de juillet 1535.

Que la vie de reclus ou de recluse ait étédommageable à la santé, est bien illustrépar cet extrait des comptes de la ville deSaint-Maurice de la première moitié duXVe siècle, qui évoque une pauvrerecluse, appelée «la petite Marie», qu’ilfallait conduire au couvent de Géronde,«quia erat mente capta», donc devenue

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folle. Qui faut-il accuser? la petite Marie,qui n’avait pas la tête assez solide poursupporter cet état? l’institution elle-même, qui manquait assurément decette discrétion dans l’ascèse que préco-nisaient Jean Cassien et saint Benoît? Oula société, qui s’est débarrassée en l’em-murant d’une vocation féminine tropexaltée qui la dérangeait? On résoudraces problèmes à la même époque enregroupant ces vocations féminines encouvents ou en béguinages, pour mieuxles contrôler.

Dans les campagnes

Cela, c’est pour les ermites en ville deGenève. Mais les documents nous révè-lent d’autres ermitages dans les cam-pagnes et sur les montagnes et collinesentourant Genève, qui ont joué un rôleocculte dans les destinées spirituelles etsociales de la cité. On devrait y ajouterles divers couvents de bénédictins,comme celui de Saint-Jean d’Aulps,fondé, selon la chronique, par deuxermites, et les chartreuses, où le style devie est à mi-chemin entre l’érémitisme etle cénobitisme: le désert est à l’intérieurde la chartreuse, et dans son territoiregénéreusement délimité. Chaque char-treux a sa cellule avec tout ce dont il abesoin, il mange seul, travaille seul, maisles coutumes de chartreuse prévoienttoutes sortes de mesures et de rites pourpréserver la cohésion, l’harmonie, et –pourquoi ne pas le dire? – l’amour entreles membres de la communauté.

L’ermitage des Voirons

L’ermitage le plus anciennement attestépar les documents dans la région gene-

voise est celui des Voirons, qui existeencore sous forme d’un couvent: lemonastère Notre-Dame de la GloireDieu, occupé par les Petites Sœurs deBethléem, une famille monastiquecontemplative qui remonte au milieu duXXe siècle, dont le style de vie est trèsproche de celui des Chartreux: silence,solitude, travail humble.

Une chapelle dédiée à la Vierge a étéconstruite aux Voirons en 1451, à la suited’un vœu du chevalier Louis de Langin,après une série d’exorcismes contre lesêtres maléfiques qui hantaient ces lieux.Un premier recteur de la chapelle est ins-tallé par acte de l’administrateur du dio-cèse de Genève de 1456. Il sera rejointl’année suivante par quatre autresprêtres qui vivent là en commun; selonla légende, qui n’a rien d’invraisem-blable, le chevalier Louis de Langin s’yserait également retiré pour vivre enermite. Cela est en effet assez conformeà l’image d’ensemble de l’érémitismesavoyard: image dominée par desfigures d’aristocrates fatigués de la viedu monde, célébrés par l’historiographieou l’hagiographie, qui a peut-êtrecontribué au maintien du catholicismedans ces régions.

Mais en attendant, l’ermitage des Voi-rons a prospéré jusqu’à sa destructionpar la conquête bernoise en 1536. Maiscomme nous allons le voir, il jouera uncertain rôle dans la région à partir de laContre-Réforme, ou de la réforme catho-lique, selon l’expression politiquementcorrecte que l’on emploie aujourd’hui.

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La Balma de Salevoz

Plus proche de Genève, il faut relever l’er-mitage du Salève, très bien étudiénaguère par Louis Blondel. La visite pas-torale de 1471 mentionne sur la mon-tagne privée des Genevois une chapelleSaint-Didier, qui est le théâtre dedésordres et d’abus. Des indulgences sontaccordées à ceux qui contribuent à sonentretien. Je n’ai pas pu déterminer si celieu était identique à la Balma de Salevoz,mentionnée dans des documents de 1477et 1480, qui sont des autorisations pourdes ermites prêtres d’y résider, d’y

construire une chapelle et d’y célébrer lamesse. Chacun y est allé de sa petitehypothèse: les grottes, les «balmes» duSalève, où les archéologues ont trouvédes traces d’habitation, ne manquent pas.Il devait y avoir un ermitage sur la hau-teur, peut-être à l’emplacement du châ-teau du Salève, puisqu’en 1535, en pleinpendant la guerre entre les Genevois etles vassaux du duc de Savoie, une lettreinterceptée par les Genevois mentionneun «hermitage en Saleve», comme unesorte de signal où l’on peut allumer unfeu pour transmettre quelque messageou signal militaire.

Détail d'une carte de la région de Genève par Mercator, tirage vers 1630, montrant clairementque l'ermitage du Salève est sur le Petit-Salève.

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Après le départ des Bernois, en 1567, lachapelle ou son emplacement – maisquelle chapelle – sera vendu par lesparoissiens de Monnetier à François-Prosper de Genève-Lullin, un des princi-paux familiers du duc Philibert Emma-nuel de Savoie, pour y construire unchâteau, «aussi appelé son hermitage».Ce personnage était, paraît-il, attiré parl’exemple des chartreux, à l’instard’autres princes et grands seigneurs del’époque. Mais il n’est pas douteux quepar rapport à la Genève protestante, quicontinuait à narguer le duc de Savoierétabli dans ses Etats – ou dans une par-tie d’entre eux – le site constituait unemplacement stratégique et politiquetrès fort.

De Ripaille à Genève:le duc-ermite Amédée VIII

Il reste à parler du plus célèbre ermitageprincier de la région, celui créé par le ducAmédée VIII de Savoie dans son châteaude Ripaille. L’histoire est bien connue:après avoir effectué à Ripaille d’impor-tants travaux, Amédée y a fondé en 1410un prieuré de chanoines suivant la règlede saint Augustin. Ces chanoines l’ac-compagneront dans ses dévotions lors-qu’en 1434, après avoir fait son testa-ment, le duc s’y retirera comme ermiteavec six chevaliers ses compagnons etconseillers ; chacun d’eux occupe unetour pourvue de tout ce qui est néces-saire, afin qu’ils n’aient pas besoin desortir continuellement pour se procurerune chose ou l’autre. De ces sept tours,encore visibles sur la vue du TheatrumSabaudiae de 1682, quatre subsistentaujourd’hui. Cette vie érémitique, certai-nement pieuse, mais non dépourvue

d’un certain confort, durera jusqu’àl’élection d’Amédée VIII à la dignité depape, sous le nom de Félix V le5 novembre 1439, mais guère au-delà:car ses compagnons étaient tous trèsâgés, et ne furent pas remplacés aprèsleur décès. Et puis, la vocation d’ermiteest malgré tout assez rare. Quant à Amé-dée, comme on le sait, sa carrière depape fut relativement brève. Il y renonçaen 1449, gardant uniquement le titre delégat pontifical et se réservant l’adminis-tration de l’évêché de Genève et celle duprieuré Saint-Victor.

On s’est naturellement interrogé depuisle début sur les causes de cette vocationpour la vie d’ermite, et surtout sur sa sin-cérité: en effet, l’acceptation de ladignité pontificale jetait un certaindoute sur la pureté de ses intentions reli-gieuses; cela d’autant plus qu’en renon-çant au monde, Amédée ne cessa jamaisde gouverner son duché, et cela jusqu’àsa mort à Genève, où il résidait dans lecouvent des dominicains de Palais, le7 janvier 1451. Mais on peut aussi sedemander s’il était humainement pos-sible qu’Amédée se transformât du jourau lendemain en un ermite pouilleux etcrasseux, et renonçât à toute responsa-bilité politique. Et sur ce point de la poli-tique, on peut dire que la carrière reli-gieuse d’Amédée VIII est une réussite:puisqu’en effet, elle lui permit de mettrela main sur l’évêché de Genève, d’enassurer le droit de présentation à ses des-cendants, et d’entretenir le rêve, jamaisréalisé, de faire de Genève la capitale desEtats de la Maison de Savoie.

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Deux ermites vagants

On ne devrait pas quitter le chapitre dela Genève d’avant Calvin sans évoquerdeux pauvres hères, ermites vagants, quiaprès un long périple ou pseudo-pèleri-nage, et beaucoup de mensonges, ontété arrêtés à Genève et interrogés demanière approfondie en février 1498.Les deux personnages, l’un originaire deFranche-Comté, l’autre, apparemment,de Provence, ayant été interrogés sépa-rément, leur procès révèle beaucoup dechoses sur la condition de ces person-nages assez hauts en couleur, qui ontcherché à happer quelque chose desrichesses de l’Eglise en devenant ermite,métier qui ne demande aucune forma-tion professionnelle. Ils ont donc vécu demendicité, ou en faisant de petitsmétiers, comme porteurs d’eau, oumême, comme le frère Jean-Baptiste, enachetant et en vendant des marchan-dises. L’auditeur, sorte de juge d’instruc-tion, qui les interroge, s’intéresse mani-festement beaucoup à la provenance del’argent qu’ils portent sur eux.

Mais il y a tout de même, pour cette pro-fession d’ermite qui est si mal définie,une sorte d’encadrement, puisque l’undes deux personnages, qui ne sait ni lireni écrire, tente malgré tout de prouverqu’il a reçu l’habit du Tiers Ordre deSaint François. Mais sur une interventiondu gardien du couvent des Franciscainsde Rive, il est reconnu que ce frère n’apas le droit de porter un tel habit, qui luiest retiré et séquestré. Ce qui, évidem-ment, le privait du droit de demanderl’aumône et faisait de lui un vagabondsans feu ni lieu. Et c’est bien ainsi queleur lamentable histoire se termine: à la

suite de leurs interrogatoires séparés, quiont révélé leur vagabondage, leurs men-songes, l’escroquerie à la charité qu’ilsont pratiquée, les syndics estiment néan-moins qu’il n’y a pas lieu de les torturer;ils sont seulement expulsés de la villepour trois ans, avec une interdiction d’yrevenir sans une autorisation de l’évêqueou du vicaire général. Mais voilà unevocation élevée, transformée en métier,dont l’image est salie par cette accumu-lation de petits délits. Il est vrai que noussommes alors à la veille de la Réforme,qui portera un coup sérieux à l’idéalmonastique.

La Genève de Calvinet de ses successeurs

Ce genre de cas illustre en effet etexplique l’hostilité que nourrissent àl’égard des ermites et des moines engénéral les premières générations de laRéforme protestante. A Genève, après ladispute de religion de Rive de juillet1535, tous les religieux, mendiants ounon, qui ne voulaient pas adhérer auxconclusions de cette dispute ont pris lechemin de l’exil. Seuls reviendront ceuxqui présentent un intérêt pour la cité,apportant par exemple des titres dedroit ou de propriété concernant leurancien couvent. Quelques-uns, disposantd’une formation théologique ou d’ap-puis politiques, deviendront même pas-teurs. Cela n’empêchera pas les ermiteset les moines mendiants, qui n’ont rien àperdre, de s’introduire dans la ville pourprovoquer les pasteurs jusque dans leurchaire et de les contester, quitte à sefaire expulser manu militari. Ainsi, en1555, donc à l’époque de Calvin, unermite arrive à Genève portant des

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Agnus Dei, donc des représentationsd’un agneau portant une croix, sur desmédailles en cire bénite. Il clame «qu’ilaymeroit mieux estre en enfer quedemorer en ceste ville icy». Le Conseilarrête «que après diner on luy faceremonstrances et qu’on luy commandede vuyder la ville.» Trois ans plus tard,c’est un ermite d’Avignon, qui a bénéfi-cié d’une aumône de la Bourse française«combien, dit le registre, qu’il soit tou-jours idolâtre et pourroit travailler», àqui le Conseil enjoint de vider la villedans les trois jours. En 1621, l’ermiteRemond Spinasse, d’origine inconnue, ablasphémé et battu son hôtesse; empri-sonné, il est forcé de reconnaître sa fauteet chassé de la ville.

Des prosélytes douteux

En revanche, on accueille bien, parfoistrop bien, des ermites ou d’autresmoines réguliers qui viennent de Franceà Genève ou à Lausanne pour se conver-tir à la Réforme. On peut se demander sides soldats qui changent ainsi de dra-peau sont des recrues utiles. De fait, plu-sieurs de ces transfuges de la religion ontjoué mille tours aux gouvernements pro-testants qui les ont accueillis, et leur ontmême parfois confié des charges aveccure d’âmes. En réalité, il s’agissait engénéral de personnalités instables, quiavaient cru faire leur salut en se faisantmoines, et que les exigences d’ascèse etde renoncement avaient détournés de cequ’ils avaient cru être leur vocation.

Les exemples de ces prosélytes douteuxne manquent pas. En novembre 1610, unchartreux en rupture de couvent arrive àGenève et s’installe pour quelques jours

au logis des Balances. Il est muni delettres de recommandation d’unréformé français, et affirme qu’il a eumaille à partir avec le supérieur de laGrande Chartreuse, qu’il accuse d’êtrenécromancien, sodomite et homme exé-crable. Comme il annonce en outre qu’ilva publier des écrits contre le pape, leConseil, tout heureux de ce témoignaged’attachement, ordonne qu’on défrayele chartreux à l’auberge où il est des-cendu. En décembre 1628, un capucin deLucerne, nommé Henri de Hugonisprato,se présente devant la Vénérable Compa-gnie des pasteurs pour abjurer la religioncatholique, affirmant qu’il condamne etrejette entièrement sa vie passée, pourembrasser ce qu’il appelle «la vraie reli-gion et la vérité et pureté du Saint-Evan-gile», et offrant d’en faire une déclara-tion publique dans l’église de langueallemande, de la faire imprimer et del’envoyer en Suisse. Les pasteurs l’ayantsondé sur la sincérité de sa conversion etinterrogé sur ses connaissances théolo-giques, acceptent son offre de déclara-tion publique et d’impression de ce texte– toutefois après examen par quelquesministres – et le reçoivent à la Sainte-Cène. Quelques mois plus tard arrive unelettre d’un ministre de Zurich, recom-mandant à l’Eglise de Genève de fairepasser à ce prosélyte un examen pour luipermettre de devenir pasteur. La Com-pagnie, estimant que le candidat doitencore se fortifier dans la foi réforméeet la connaissance de l’Evangile, se borneà lui remettre un certificat élogieux, enlui conseillant de retourner en Suisse alé-manique, par exemple dans la partie delangue allemande du canton de Berne,où il sera probablement plus utile qu’àGenève. Mais peu de temps après, on

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apprend que cette belle recrue a étéenlevée par les capucins de Soleure. Acette époque, les capucins, ordre érémi-tique, sont les miliciens les plus actifs dela Contre-Réforme.

On pourrait multiplier les exemple de cesabjurations, suivies tantôt d’un retour àla foi catholique, tantôt d’une carrièrede pasteur ou, pour ceux qui possé-daient un métier, d’artisan. Pour ne pasévoquer que des exemples négatifs,citons cet ancien capucin de Carpentras,en religion le Père Sylvestre, de son vrainom Gaspard Martin. Il fut professeur dethéologie à Orange, prédicateur en Avi-gnon, puis à Aubusson. Il abjura ausynode provincial de Mens en 1615, futrecommandé à la Vénérable Compagniedes Pasteurs de Genève par le synodeprovincial du Dauphiné et vint à Genèvepour étudier. Il est inscrit dans le Livre duRecteur de notre Académie. Ayant sou-tenu sa thèse le 7 octobre 1617, il devaitêtre pasteur à Saillans, à Die, et finale-ment à Courthézon. On lui doit desouvrages polémiques sur sa conversionet contre le célibat monastique.

Mais pour une recrue utilisable, que d’in-stables et de déserteurs, dont certainsferont même un retour fracassant àl’Eglise romaine. A ce sujet, l’histoire laplus caractéristique se passe dans le Paysde Vaud. En effet, bien que l’Eglise deGenève eût un grand pouvoir d’attrac-tion sur ces transfuges, la cité était poli-tiquement trop faible et trop exposéepour pouvoir les accueillir ouvertement.Berne, au contraire, avait plus de moyensfinanciers pour les entretenir et un poidspolitique suffisant pour résister aux pres-sions du roi de France et du duc de

Savoie. On introduisait même volontiersles prêtres et les moines défroqués dansle corps pastoral, malgré les réactions derejet qui se manifestaient dans lesClasses de ministres du Pays de Vaud.Voici l’histoire: en 1640, un certain Jean-Louis de Rouvray, natif de Metz, prédi-cateur très connu en son temps, se pré-senta à Berne. Il se déclara dégoûté dece qu’il appelait les «absurdités del’Eglise romaine» et affirma vouloir seconvertir à la Réforme. Il fut accueilli àbras ouverts et, après un complémentd’études théologiques, il fut admis ausaint ministère. Adoré par ses paroissiensd’Yverdon, choyé par MM. de Berne,qu’il flattait en leur dédiant desouvrages de sa façon, il fut même, en1646, appelé au poste de pasteur fran-çais de Berne; on alla jusqu’à déloger letitulaire de ce poste très important, pourmettre Jean-Louis de Rouvray à sa place.Mais deux ans plus tard, le bénéficiairede tant de faveurs repassait avec fracasdans le giron de l’Eglise romaine. Il pritle chemin de Fribourg, fit d’abord péni-tence à l’abbaye de Hauterive, puisobtint une place de professeur de théo-logie. Pour se réhabiliter aux yeux de sesanciens coreligionnaires qu’il venait deretrouver, il composa un énorme pam-phlet contre Berne et l’Eglise réformée,intitulé L’abomination du Calvinisme,qui parut au début de 1650.

On peut juger si des aventures de cettesorte étaient de nature à mettre enconfiance les Eglises qui accueillaient depareils prosélytes. A Genève comme àBerne, on eut à souffrir de leur instabi-lité. Ces conversions, perçues à l’originecomme un signe du triomphe de la doc-trine réformée et de son excellence,

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suivies d’un retour spectaculaire aucatholicisme ou d’un glissement versl’hérésie, finirent par éveiller la méfiancedes pasteurs. Pour faire la guerre, fût-elle de religion, les déserteurs ne consti-tuent décidément pas les meilleurestroupes! On racontait que d’anciensmoines, ou même des étudiants en théo-logie, ayant fait semblant d’embrasser lareligion réformée, complotaient deretourner, selon l’expression dès lorsconsacrée, «au bourbier».

En 1647, la Vénérable Compagnie décidad’établir un règlement pour limiter lenombre des nouveaux convertis, qui coû-taient cher à la bourse commune, etpour les encadrer, de manière à lesempêcher de nuire. Le texte de ce règle-ment n’est pas connu. Mais on voit parla suite que tous les moines défroquésqui annoncent leur intention d’abjurersont envoyés au Consistoire pour êtreinterrogés sur leurs connaissancesbibliques et sur leurs motivations, etqu’on en expédie le plus possible dans lecanton de Berne, ou plus exactementdans le Pays de Vaud.

La Contre-Réformedans les campagnes

Après un temps qu’il faut bien qualifierd’«assèchement de l’érémitisme», dansles campagnes occupées en partie par lesGenevois, en partie par les bailliages ber-nois de Gex, Ternier-Gaillard et Thonon,il faut attendre le départ des Bernois etla restitution de ces trois bailliages auduc de Savoie pour que le mouvementérémitique reprenne des forces. Toutd’abord, ce sont les missions des capucinset de saint François de Sales en Chablais

et dans le proche voisinage de Genèvequi rétablissent la pratique du catholi-cisme romain dans la région. Mais,comme je l’ai dit tout à l’heure, c’est déjàen 1567 qu’un ami du duc Philibert-Emmanuel, François Prosper de Genève-Lullin, qui projette de se construire unchâteau-ermitage au Salève. Mais on saitpeu de choses des occupants de ce châ-teau et de leur éventuelle vocation reli-gieuse. Mais ce qui est frappant danscette histoire, c’est que le régime bernoisn’avait pas duré assez longtemps pourdétourner de leurs anciennes pratiqueset dévotions les paroissiens de Monne-tier, qui ont concédé le terrain à Fran-çois-Prosper de Genève-Lullin: une géné-ration n’a pas suffi.

Laissons le sire de Genève-Lullin et sessuccesseurs vivre leur vie de chartreuxdans leur château de l’Ermitage pournous tourner vers les Voirons, où sedéveloppe un projet de recatholicisationde Genève. Ravagé par les Bernois en1536, l’établissement est réanimé à la findu XVIe siècle par un ermite de Saint-Augustin, le P. François Monod. L’ermi-tage est visité en 1595 par François deSales, alors prévôt du Chapitre de Saint-Pierre de Genève – installé à Annecy –futur évêque de Genève-Annecy. Vers1615, deux ermites viennent y habiter,rétablissent la chapelle et le pèlerinage,et obtiennent en 1620 de l’évêque desrègles érémitiques.

Ces règles ont probablement été rédi-gées par l’un des ermites, le fr. AntoineRigault, originaire de Barjols en Pro-vence – région riche en ermites, mais sur-tout en documentation les concernant.Elles ont pour but affiché de faire de

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l’ermitage une arme pour la reconquêtede Genève au catholicisme. Dans cetexte, les quatre ermites commencentpar réaffirmer leur attachement à la foicatholique et leur soumission à l’évêquede Genève. Quant à la règle elle-même,elle se place sous le patronage de troispères du désert: Saint Paul ermite, saintAntoine l’ermite et Hilarion. Elle prescritles jeûnes ordinaires et extraordinaires,les communions et les veillées de prièreà l’ermitage. Il prévu que les jours dejeûne seront multipliés par deux, lorsquele bâtiment sera achevé – ce qui donne àpenser que le prédécesseur des deuxermites, le fr. Monod, a vécu dans lesruines de l’ermitage détruit par les Ber-nois. La règle prescrit encore l’abstinencedes viandes, particulièrement de la chair;et quant au poisson, pour éviter quel’abstinence soit prétexte à gourman-dise, les ermites ne pourront en acheterque pour trois florins monnaie deSavoie, et seulement une fois en chaquecarême.

La mortification corporelle consiste às’administrer la discipline en pénitencedes péchés, mais, dit la règle, «volon-taire et par leur arbitre et mesuré à leurforce». S’ils ne peuvent supporter ce trai-tement, ils pourront porter la haire oucilice de crin trois jours par semaine.Quant à la mortification spirituelle, elleconsiste, pour les ermites sachant lire, àmortifier le corps «par l’esprit en l’es-tude des bonnes lettres et livres les plusprofitables» au but de leur profession.La règle contient encore des prescrip-tions sur les oraisons vocales et mentales,leur forme et le temps, le silence, la cha-rité et l’hospitalité, le coucher, l’usage ouplutôt le non-usage du linge, les heures

des repas, la fréquentation des sacre-ments, la forme de la récréation, au sujetde laquelle la règle formule uneremarque pleine de réalisme: «parcequ’ils ne sont pas de nature angélique,ains humaine, de quoy chascun se sou-viendra pour modérer tout zèle indis-cret.» Pour les ermites, et particulière-ment les auteurs de règles qui leur sontdestinées, cette notion de discrétion,c’est-à-dire de modération, est trèsimportante. Car l’excès d’ascèse, outrequ’il nuit à la santé physique et surtoutpsychique, est dommageable sur le planmoral, comme source d’orgueil et d’iso-lement. Ainsi la règle prévoit des excep-tions à cause du chantier en cours auxbâtiments de l’ermitage, à cause de lafaiblesse humaine, à cause du cadre devie, puisqu’il est prévu que celui desfrères qui montera ou descendra la mon-tagne des Voirons aura droit à un demi-pot de vin, mesure de Genève «poursupporter le grand travail qu’il y a».

Ainsi, bien armés spirituellement etmatériellement, les ermites des Voironsferont ce que l’on attend d’eux: quêtantou espionnant sur les terres de Saint-Vic-tor et du Chapitre et même sur celles dela République, ils provoquent l’ire duConsistoire et du gouvernement deGenève. C’est ainsi que l’on lit dans leregistre du Conseil du 23 octobre 1623que «l’Hermite de Evoyron fait faire descollectes es terres de Chapitre et mesmeriere les terres de la souveraineté, voirejusques à Cologni.» Le Conseil chargedonc le châtelain de Chapitre d’y pour-voir et d’empêcher ces abus.

Quelques années plus tard, le Consistoires’émeut à nouveau des fréquentations

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assidues des Capucins, et surtout desexcursions des Genevois qui se rendentaux Voirons pour la vogue. Ainsi, le 18juin 1635, le Consistoire est de nouveausaisi d’une proposition concernant lesVoirons: «Il seroit bon, dit le registre, derepresenter à Nos Seigneurs (donc auPetit Conseil) les inconvénients qui peu-vent arriver par la venue et frequenta-tion des Capucins en cette ville, et de ceque beaucoup de la ville vont voir lesditsCapucins à Saint-Julien et les hermites esVoirons.» Mais la députation du Consis-toire qui se présente au Conseil quelquesjours plus tard n’obtient que des mesuresde police contre les Capucins.

Mieux que cela, l’ermitage des Voironsreçoit un lustre supplémentaire du faitdu séjour aux Voirons du futur évêquede Genève-Annecy, Charles-Auguste deSales – neveu de saint François de Sales –avec quelques autres dignitaires ecclé-siastiques. Sans doute pour renforcer saposition, l’ermitage est d’abord uni auxermites du Mont-Sainte-Anne à Villette,au-dessus d’Aime en Tarentaise, puis, en1643, confié aux Dominicains d’Annecy,qui continuent à accueillir et dévelop-pent dans la contrée la vénération duRosaire. Apparemment, la force d’attrac-tion de l’ermitage continue de s’exercersur les Genevois, au grand dam duConsistoire, qui note que « beaucoup degens sortent en trouppe de la ville lesammedy au soir et se trouvent ledimanche au monastère des Voirons,dont les moines disent que ceux de laVille ont donné et donnent beaucouppour leur entretien.» De plus, desmembres des meilleures familles deGenève, les Naville entre autres, se ren-dent aux Voirons le jour de la vogue,

non pas pour se convertir, mais plutôtpour s’amuser; certains seront privés dela Sainte Cène pour de tels faits.

Décadence et tentative de réforme

Toutefois les ermites des Voirons ne par-viendront pas à leurs fins avant d’êtreeux-mêmes touchés par la décadence. Laformation d’un réseau avec les ermitesde Tarentaise, le rattachement auxDominicains d’Annecy n’ont pas suffi àaffermir la situation matérielle et spiri-tuelle de l’ermitage. Charles-Auguste deSales tentera bien de réformer lesermites en attirant à Annecy le frèreJean-Jacques, un personnage assez mys-térieux que l’on donnait, non sans unecertaine vraisemblance, pour un bâtardde Henri IV, le comte de Moret, quiaurait donc été un oncle de Louis XIV parla main gauche. Ce frère Jean-Jacquesétait l’un des principaux porteurs de laréforme érémitique initiée par un cer-tain frère Michel de Sainte-Sabine,auteur d’une règle pour les ermites quieut un certain succès en France dès lemilieu du XVIIe siècle. Mais le séjour àAnnecy du frère Jean-Jacques ne durapas assez longtemps pour qu’il pût por-ter du fruit; d’ailleurs ce frère lui-mêmene croyait pas à la possibilité de réformerles ermites, disant «qu’il aimerait mieuxentreprendre la conversion d’un Régi-ment de Dragons que d’un seul Hermitedéréglé.» Cette image militaire cadred’ailleurs assez bien avec l’hypothèsed’une origine noble et militaire, puisquele comte de Moret a précisément disparuà la suite de la bataille de Castelnaudary.

Donc le frère Jean-Jacques quitta le dio-cèse de Genève-Annecy, et la réforme

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des ermites fut renvoyée à des tempsmeilleurs, ou plutôt confiée à des ordresreligieux bénéficiant d’une meilleureassise et d’une véritable tradition. Lestémoignages sur la portée de cetteréforme aux Voirons varient, mais lerésultat est là: les Voirons se sont perpé-tués comme lieu de culte et de rencontrejusqu’à nos jours, et leur impact surGenève est réel, puisqu’on voit autant devoitures genevoises que savoyardes dansleur parking.

L’érémitisme mondain

Avec la sécularisation de la société auXVIIIe siècle, avec les Lumières, on voitapparaître dans la région une nouvelleforme de retraite, que j’appelle «l’érémi-tisme mondain». A vrai dire, le phéno-mène est plus ancien, si l’on songe à laretraite d’Amédée VIII à Ripaille, dontj’ai parlé, ou à la promenade des ermi-tages construite à la fin du XVIe siècle parle duc Guillaume V de Bavière dans leparc de son château de Schleissheim, oùdes ermites de divers ordres étaient rétri-bués pour l’accompagner dans ses dévo-tions; ou encore l’ermitage que le régentdu Tyrol, Maximilien III de Habsbourg,grand maître de l’ordre teutonique, sefit construire autour de 1620 à l’intérieurdu couvent des capucins d’Innsbruck, etqu’on peut encore visiter.

Mais dans nos régions, le phénomène aaussi existé, en plus bourgeois évidem-ment. Si l’on examine la carte topogra-phique de Genève au 1:25'000, ontrouve, à Colovrex, dans l’actuelle com-mune de Bellevue, entre l’autoroute etl’extrémité de la piste de l’aéroport deCointrin, un lieu-dit «L’Ermitage», que

le bruit incessant des avions et des auto-mobiles ne justifie plus guère aujour-d’hui. Mais le plan Mayer de 1829 four-nit une explication: le lieu est dit«ermitage de Voltaire». Et en effet, il setrouve à l’extrémité de l’ancien parc duchâteau de Fernex. Ce domaine avait étéacheté en 1759 par la nièce de Voltaire,la célèbre Madame Denis – le domainese trouvait alors, depuis le traité delimites de 1749, sous juridiction fran-çaise. C’était en réalité un domaine agri-cole, qui fut remis à ferme, dès 1762, àun ressortissant du Pays-d’Enhaut, DanielBouquet, de Rougemont. D’un bail àl’autre, on suit les projets agricoles deVoltaire et de sa nièce, mais aussi ledéveloppement de la vocation érémi-tique du domaine. Car, tandis que lesfermiers successifs habitaient la ferme,Mme Denis avait fait construire une mai-son qu’elle se réservait, avec un jardin.

L’Hermitage semble donc bien avoir été,dans l’esprit de Voltaire et de sa nièce,une de ces annexes tranquilles que lesprinces et les grands seigneurs avaientau fond de leur parc, soit pour s’y retirereux-mêmes ou y organiser des récep-tions intimes, soit éventuellement poury placer un ermite d’ornement, chargéd’y faire de la figuration à défaut d’unevéritable vocation contemplative. Danscette hypothèse, l’Hermitage de Colo-vrex aurait été une annexe du châteaude Fernex.

Toutefois, les velléités érémitiques del’oncle et de la nièce paraissent avoir étéde peu de durée. Mme Denis s’en dégoûtabientôt, et du reste elle s’en occupaitpeu. En 1771, elle l’abergea et accensa àperpétuité à un négociant de Versoix,

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François Bourcet. Elle mourut à Paris en1790. L’Hermitage changea plusieurs foisde mains jusqu’en 1959 où il fut rachetépar l’Etat de Genève, et démoli deux ansplus tard.

Voltaire avait-il vraiment une vocationd’ermite? Certes, il évoque fréquem-ment dans sa correspondance, sa«retraite» à Genève et à Ferney en laprésentant comme un choix pris sousl’effet de l’âge et de la mauvaise santé.Cette prétendue retraite durera pour-tant plus de vingt ans. La vraie raison estqu’il était indésirable à Paris. Mais il sedésigne à plusieurs reprises par le motd’«ermite», et emploie des images tiréesdu monde monastique. Certains de sescorrespondants entrent dans le jeu.Ainsi, le ministre Choiseul s’adresse à luidans ses lettres en disant «mon cher soli-taire». Mais l’érémitisme de Voltaire,c’est seulement l’absence de Paris et dela Cour. Le goût de la solitude qu’ilaffiche n’est qu’une pose à la mode, àlaquelle le toponyme de l’Hermitagen’ajoute qu’une vraisemblance toutesuperficielle.

En somme, l’histoire de l’Hermitage deVoltaire, c’est celle d’un bien foncier. Ilest plus intéressant d’essayer de com-prendre quelque chose à l’érémitismedes gens de lettres. Contrairement auxermites religieux et aux braves gardiensde chapelles de l’époque baroque, lesécrivains ne recherchent ni la pauvreté,ni la liberté à l’égard de l’institutionecclésiastique, mais la liberté d’esprit etla paix, l’éloignement des intrigues de laville et des salons, pour pouvoir écrire etcréer. L’exemple le plus frappant est évi-demment celui de Jean-Jacques Rous-

seau : installé dès avril 1756 à l’ermitagede Montmorency – où il y avait eu précé-demment de vrais ermites, des religieux– puis, à partir du 15 décembre 1757, àMont-Louis, où il vit dans l’inconfort,Rousseau manifeste un véritable goûtpour la solitude, qui cependant fait degros dégâts à son état psychique. L’édi-teur de la Correspondance Complète,Ralph Leigh, évoquant la période deMontmorency, parle du «drame déplo-rable de l’Ermitage», et observe quec’est la fin de ce séjour que Jean-Jacquesemploie pour la première fois les motsde «ligue» ou de «complot», montrantpar là que c’est dans cette solitude,féconde sans doute sur le plan littéraire,que Rousseau a commencé à développersa manie de la persécution.

La mode de l’ermitage, résidence secon-daire à l’abri des soucis du monde, s’estrépandue dans la petite noblesse et dansla bourgeoisie fortunée. En Suisseromande, on peut en citer plusieursexemples. Aux alentours de Genève, undes plus remarquables est sans doutecelui du pharmacien et naturaliste Henri-Albert Gosse, construit dès 1802 près desruines du château de Mornex, donc surle flanc du Salève. C’était la réalisationd’un rêve d’une solitude studieuse, où ilaccumulait les livres, les objets curieux,son herbier, sa collection de monnaies,des remèdes pour les habitants de Mor-nex, des instruments de physique etmême des animaux vivants. H.-A. Gossey fait, dès 1811, des séjours toujours plusfréquents. C’est dans ce lieu devenucélèbre, appelé depuis le Mont-Gosse,que fut fondée en octobre 1815, laSociété helvétique des sciences natu-relles.

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Ainsi notre région a connu toute lagamme des érémitismes: entre les reli-gieux retirés au désert, seuls ou en com-munauté, les reclus murés à proximitéd’une chapelle, ne communiquant avecl’extérieur que par une petite fenêtre,les gardiens de chapelles, les moinesmendiants tour à tour agressifs et séduc-teurs à l’égard des protestants – mais il ya aussi un érémitisme protestant – leshommes de lettres, les savants ou lesgrands bourgeois cultivant la solitude,tout est possible, y compris les véritables

vocations, qui ne sont jamais que tempo-raires : car tôt ou tard l’ermite estramené au monde par les circonstances,avec une responsabilité et un ministère.Sinon, c’est soit un malade, soit un indé-crottable embourgeoisé, voire domesti-qué par sa règle.

Bibliographie: Catherine SANTSCHI, Lesermites du milieu du monde. Le déserten Suisse romande, en Savoie et enBresse et en Bugey, Genève, Slatkine,2012, 317 pages, ill.

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Le 22 mai 2014, une délégation de laSGUP a participé aux «15ème journée san-nuelles des entreprises lancéennes», afind’appeler la centaine de chefs d’entre-prises présents à s’investir dans le pro-gramme «Lift», soutenu par la SSUP etdont l’objectif est de sensibiliser desjeunes des trois dernières années duCycle d’orientation au monde du travail.

Dans un premier temps, Monsieur Fran-çois Longchamp, Président du Conseild’Etat de la République et canton deGenève, ainsi que Monsieur ChristianDupessey, Maire d’Annemasse, se sontexprimés sur le thème «Genève/Lancydans le Grand Genève de demain». Avecengagement et beaucoup de réalisme,les deux orateurs ont démontré à leurauditoire à quel point l’avenir des deuxterritoires situés de part et d’autre de lafrontière est étroitement lié et donccombien il est nécessaire de trouverensemble les meilleures solutions pos-sibles pour surmonter les obstacles ren-contrés sur le chemin d’une étroite etfructueuse cohabitation.

Suite aux exposés et à un échange avecla salle, les représentants de la SGUP onteu l’opportunité d’inciter les respon-

sables d’entreprises présents à accueillirdes jeunes pour les aider à se familiariseravec la vie pratique et, pour ce faire, àprendre tous renseignements utilesauprès du stand d’information «Lift»installé au cœur même de la manifesta-tion.

D’emblée, il est apparu que les chefsd’entreprises sont déjà fortement sollici-tés, que ce soit pour des apprentissagesou des stages de fin d’études. Même siun engagement dans «Lift» restesomme toute modeste (présence dujeune 3h par semaine durant 3 mois), lapression économique subie par ces socié-tés rend les choses plus difficiles qu’ima-giné.

Que les responsables d’entreprises quilisent ce petit texte et qui aimeraientobtenir plus d’informations sur le projet«Lift», qui rentre bien dans le cadre desefforts déployés depuis plusieurs annéespar la SGUP pour venir en aide auxjeunes, n’hésitent pas à s’annoncer ànotre secrétariat, afin qu’une entrevueavec les responsables de cette opérationsoit organisée. Merci d’ores et déjà àtoutes celles et tous ceux qui nouscontacteront.

15e journées annuelles des entrepriseslancéennes(compte-rendu de Jean-Claude Manghardt)

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Ce programme a pour but d’encadrerdes jeunes en passe d’être en rupture.

Qui se cache derrière LIFT? LlFT est unprojet du NSW/RSE (Réseau pour la res-ponsabilité sociale dans l'économie). LeNSW/RSE est une association indépen-dante, politiquement et confessionnell-ment neutre, qui rassemble des entre-prises et des personnes privées autour dela responsabilité sociale dans l'économie.

LlFT est soutenu financièrement par l'Of-fice fédéral de la formation profession-nelle et de la technologie (OFFT) quireconnaît au projet LlFT son caractèreinnovant dans le domaine de la préven-tion des problèmes d'intégration profes-sionnelle.

A quoi sert LlFT? LlFT s'adresse auxjeunes de la tranche d’âge du cycled’orientation dont «les conditions de

départ» ne sont pas favorables entermes de perspectives professionnelles.LlFT leur offre un soutien ciblé pourqu'ils puissent explorer le monde du tra-vail et se forger des perspectives posi-tives. LlFT améliore leur chance de réussirla transition vers le monde profession-nel : trouver une place d'apprentissageet la conserver sur la durée.

Concrètement, on leur propose un tra-vail quelques heures par mois sur les3 ans du Cycle. A la Golette, le doyen,Alexandre Stotzer, recherche les entre-prises susceptibles d’accueillir ces élèves.Les participants sont coachés par ledoyen, qui est toujours en lien avec l’en-treprise.

Projet LIFT pour les jeuneshttp://jugendprojekt-lift.ch/projet-lift/

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Rapport de la trésorièresur l’exercice 2013

Monsieur le Président,Mesdames, Messieurs,

A l’occasion de son Assemblée Générale, j’ai l’honneur de vous présenter monrapport financier sur les comptes de l’année 2013 de la SOCIETE GENEVOISED’UTILITE PUBLIQUE (SGUP).

Comptes généraux

RecettesEn 2013, les recettes comptabilisées de la SGUP ont atteint la somme deCHF 16'074.–, contre CHF 19'005.85 en 2012. A noter que ce montant comprendle prélèvement de la somme de CHF 3000.– du compte transitoire relatif au donde la Fondation Suzanne Huber pour le prix de la SGUP «Un prix job pour lesjeunes», dont il est question ci-dessous.

Le montant total des recettes se décompose comme suit :

• CotisationsLes cotisations perçues en 2013 ont été de CHF 7'050.–, contre CHF 8'650.– en 2012.

• Cotisations membres à vieLes cotisations de membres à vie ont été de CHF 1'500.– en 2013. Ellesétaient de CHF 2500.– en 2012.

• Dons diversLes dons divers se sont élevés à CHF 4'390.– contre CHF 4'620.– l’année précé-dente. Il s’agit de versements effectués par nos membres en plus du montantdes cotisations régulières. Qu’ils en soient ici chaleureusement remerciés.

• Intérêts bancaires et postauxLes recettes ont également enregistré des intérêts (bancaires et postaux) deCHF 134.– (contre 235.85 en 2012).

Par ailleurs, la Fondation Suzanne Huber a fait un don direct de CHF 3'000.–,lequel a été porté au compte provision ad hoc.

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DépensesLes dépenses totales se sont élevées en 2013 à CHF 7'746.79 contre CHF 13'734.50en 2012, soit une diminution de CHF 5'987.71. Les montants dépensés sont essen-tiellement consacrés aux différentes manifestions organisées en faveur de nosmembres, ainsi qu’à la remise du prix SGUP «un job pour les jeunes».

RésultatLes comptes de l’année 2013 dégagent un excédent de recettes de CHF 8'327.21,contre CHF 5'271.35 en 2012. Ce bénéfice net de CHF 8'327.21, a été viré aucompte capital de la SGUP qui a ainsi passé de CHF 212'760.79 au 31.12.2012 àCHF 218'032.14 au 31.12.2013.

Comptes du Legs Robert-Scheimbet

Les comptes du legs Robert-Scheimbet ont dégagé en 2013 un excédent dedépenses de CHF 2'102.40 contre CHF 1'972.10 en 2012. La dépense est due à laremise du Prix Robert-Scheimbet de CHF 2'000.– à Mme Françoise Spahr, fondatricede l’association des «Fleurs avant le pain» qui agit en faveur des personnes âgéesdéfavorisées et aussi de «Plainpalais accueil», qui organisait des repas pour lespersonnes démunies.

L’excédent de dépenses à été porté en diminution du compte capital qui passeainsi de CHF 68'630.89 31.12.2012 à CHF 66'658.79 au 31.12.2013.

En conclusion de ce rapport financier, je ne vous imposerai pas la lecture détailléede ces comptes de l’année 2013, tant pour la Société genevoise d’utilité publiqueque pour le legs Robert-Scheimbet, à moins, bien entendu, qu’un membre de laSGUP en fasse la demande.

Barbara SUTERTrésorière

Genève, le 18.6.2014Genève, le 15 mai 2012

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Bilan comparé

31.12.2013 31.12.2012 31.12.2011

ACTIF CHF CHF CHF

Chèques postaux 34’345.75 28’196.05 21’152.75UBS SA 102’748.79 100’659.38 102’000.83Portefeuille-titres,

valeur boursière: 102’588.75 101’646.45 101’646.45 101’646.45Débiteurs : AFC 0.00 0.00 0.00Actifs transitoires 603.66 2’277.66 446.06

239’344.65 232’779.54 225 246.09

PASSIF

Legs Robert-Scheimbet 0.00 0.00 0.00Provision dons «Un job pour les jeunes» 9’000.00 9’000.00 9’000.00Passifs transitoires 3’985.30 5’747.40 3’485.30Fonds propres :– Capital au début de l’exercice 218’032.14 212’760.79 211’163.34– Excédent des recettes 8’327.21 5’271.35 1’597.45

239’344.65 232’779.54 225’246.09

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Comptes de profits et pertes 2013 2012 2011

ACTIF CHF CHF CHF

Cotisations encaissées 7’050.00 8’650.00 9’220.00Cotisations à vie 1’500.00 2’500.00 2’000.00Dons 4’390.00 4’620.00 8’460.00Don pour prix SGUP

«un job pour les jeunes» 3’000.00 3’000.00 3’000.00Intérêts bancaires et CCP 134.00 235.85 173.30

16’074.00 19’005.85 22’853.30

DEPENSES

Loyer Société des Arts 324.00 0.00 300.00 Frais généraux 0.00 1’676.50 1’723.60Cotisations diverses 0.00 50.00 50.00Frais Assemblée Générale 319.70 2’493.50 817.00Frais bulletin annuel 2’546.10 2’207.85 2’335.60Manifestations 1’248.75 4’159.15 5’652.80Prix SGUP «un job pour les jeunes» 3’000.00 3’000.00 3’000.00Frais bancaires et CCP 308.24 147.50 109.00Perte sur titres 0.00 0.00 7’267.85

7’746.79 13’734.50 21’255.85

RESULTAT

Excédent des recettes 8’327.21 5’271.35 1’597.45

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Legs Robert-Scheimbet

Bilan au 31 décembre 31.12.2013 31.12.2012 31.12.2011

ACTIF CHF CHF CHF

UBS SA 9’071.54 13’079.94 13’019.35Portefeuille-titres,

valeur boursière: 55’576.00 55’428.67 55’428.67 55’428.67Compte transitoire actif 56.18 150.18 182.87

64’556.39 68’658.79 68’630.89PASSIFPassif transitoire 0.00 2’000.00 0.00 Capital au début de l’exercice 66’658.79 68’630.89 71’458.89 Excédent des dépenses -2’102.40 -1’972.10 -2’828.00

64’556.39 68’658.79 68’630.89

Comptes de profits et pertesRECETTES 2013 2012 2011

Intérêts bancaires 13.05 27.90 19.15

13.05 27.90 19.15

DEPENSES

Prix Robert-Scheimbet 2’000.00 2’000.00 0.00Frais bancaires 115.45 0.00 0.00Achat médailles 0.00 0.00 1’980.00Perte sur vente titres 0.00 0.00 867.15

2’115.45 2’000.00 2’847.15

RESULTAT

Excédent des dépenses -2’102.40 -2’828.00 -1’994.75

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Rapportdes vérificateurs aux comptes

pour l’exercice 2013Mesdames, Messieurs,

Conformément au mandat que vous nous avez confié, nous avons procédé aucontrôle des comptes de votre Association pour l’exercice arrêté au 31 décembre2013.

Nous avons également vérifié les comptes du «Legs Robert-Scheimbet» qui fontressortir une perte de CHF 2’102.40 pour l’année 2013.

En conclusion de nos travaux et dans les limites de nos contrôles, nous sommes àmême de déclarer que:

• le bilan et le compte de pertes et profits concordent avec la comptabilité,

• la comptabilité est régulièrement tenue,

• l’état de fortune sociale et des résultats répond aux règles établies par la loiet les statuts pour les évaluations en matière de bilan.

En conséquence, nous proposons à l’Assemblée générale d’approuver les comptesde l’Association de la Société Genevoise d’Utilité Publique.

Nous délivrons le présent rapport en toute bonne foi et faisons les réservesd’usage pour le cas où des éléments intéressant l’accomplissement de notre man-dat ne nous auraient pas été communiqués.

Genève, le 6 juin 2014

Elisabeth PERRIER CAMPUS Bruno FLORINETTI

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MEMBRES D’HONNEUR†M. Jean de Senarclens,

président d’honneurM. Alfred Berchtold,

membre d’honneurM. Olivier Larequi,

membre d’honneur†M. Claude Richoz,

membre d’honneur

MEMBRES À VIEM. Nadji Abbas-TerkiMme Fabienne AlfandariM. Herbert Ernst AmmannM. Claude BarbeyM. Daniel BarbeyM. Jean-Michel BarbeyM. Léon Nick BenusiglioM. Charles BonnetM. et Mme Marc et Florence

BurrusMme Jean-Daniel CandauxM. Gilbert CeffaM. et Mme Edouard et

Jocelyne CoquozM. Philippe de LoësMme Nadine de RothschildM. Michel de SenarclensM. Richard de SenarclensM. Bénédict de TscharnerM. Jean-Lambert des ArtsMme Bianca DompieriM. Alain DupontM. Maurice DuprazM. Louis Fauchier-MagnanM. Thierry

Fauchier-Magnan

M. Willy-René FelgenhauerM. et Mme Pierre et

Françoise FélicitéM. et Mme Eric et Evelyne

FiechterM. Bruno FlorinettiM. Jean-Paul GargantiniMme Anny Hentsch-GallayMme Stella Hentsch-SembM. Rudolf Franz HeynM. Christian Pascal HuberM. Jean-François HuberM. Jacques IschiM. Pierre IschiM. François JatonM. Georges JulliardM. Serge KaplunM. Pierre KellerM. Jean-Charles KempfM. Philippe KernM. Erwin KnuppM. Claude LacourM. Bernard LescazeM. Marc MaisonneuveMme Michèle

Maury-MoynierMme Béatrice

Mermod-HentschM. Olivier Rémy MermodM. Jean NaefM. Frédéric NavilleM. Philippe A. F. Neeser M. Alain NicollierMme Laurence

Ody-BerkovitsM. Fernand OltramareM. Yves Oltramare

M. Anthony-J. Papayoannou

Mme Cécile PerréardM. et Mme Jean-François et

Minou PerrotMme Isabelle PoncetM. et Mme Xavier ProkeschM. Christian ReyMme Isabelle RichozMme Emmanuelle

Richoz ZoggM. Jean-Charles RoguetM. Frédéric RossetMme Catherine SantschiDr. Norman SartoriusM. Etienne SchmelzerM. Armand SchweingruberM. Laredj SekkiouMme Nicole SeyfriedM. Bertrand TournierM. Costin van BerchemMme Camille-Isabelle VialM. Odorich von SusaniM. Olivier WasmerMme Irène

Weber-de-CandolleM. Raymond Zoeller

MEMBRESM. Philippe AegerterM. David AmslerM. Antoine AndresMme Luce AnnenMme Anne-Sophie

Archinard-FlamandM. Georges ArfarasM. André Assimacopoulos

Liste des membres de la

Société genevoise d’utilité publique

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M. Claude AubertM. Jean-François BabelMme Eliane Babel GuérinM. Gérard BagnoudMme Silvia Baiano-BoissierM. Jean-Claude BaltzingerM. Olivier BarbeyM. Léo BarblanM. Michel BardeMme Noelle

Barde-HildebrandM. Olivier BardeM. Gabriel BartaM. et Mme Eric BenjaminM. Jacques BercherMme Béatrice

Bercher-GerfauM. Alfred BerchtoldMme Jacqueline

Berenstein-WavreMme Carole

Bernasconi-WitzigMme Diana BernheimMme Danièle BerrinoM. Pierre BlancMme Nicole BlanchardMme Tamara BlattmannM. Conrad BodmerMme Rose-Marie BolliM. François BölsterliM. Jean A. BonnaM. Alain BordierM. Léopold BorelMme Madeleine BornetMme Marilyne Borrello

MénétreyM. Michel-François BossonM. Willy BourquinM. Christian BräuningerMme Carol BruceM. Michel BuchererM. Pierre-John BuetM. François Bugnion

Mme Eliana ChaneyM. Eric ChauvetMme Claire ChavannesMme Anouchka

Chenevard SommarugaM. Alain ChoisyM. Fabrice ChristinatM. Yves CollartM. Gilbert CoutauM. Vincent CruzMme Marceline CuénodM. Jean-Paul DarmsteterM. Jean-Michel DayerM. Gérard de HallerM. Pierre de SenarclensM. Jean DebonnevilleMme Françoise DefferrardM. Juan Del Castillo-FloresM. Georges DemierreMme Renée DemierreMme Diane

Devaux-CharguéraudMme Yvette DeveleyM. et Mme Joao et

CindyDias Lopez RoyMme Myriam DickerM. Eric-Georges DoelkerM. François-Dominique

DominicéM. Michel DransartM. Pierre Du PasquierMme Françoise DubossonM. Jean-François DuchosalM. Dominique J. DucretM. Dominique DunantMme Monique EïdM. Claude EtterM. Bernardino FantiniMme Nicole FatioMme Christine FauconnetM. Denis FauconnetM. Pierre FauconnetM. Jean-Jacques Favre

M. Gérard FerreroMme Sheila FitzgeraldMme Frédérique FlournoyMme Antonietta FrangiM. Dominique FreiM. Mourad FrihaMme Muriel Gabus-SikiM. Lars GellerstadM. Alain GenequandM. Hugues GenequandM. Lorenzo GiaffredaMme Géraldine GilliandM. et Mme Guy et

Peta GirodM. Bernard GisigerMme Estelle GittaM. Claude GonetM. Sobhy GoudaM. Bruno GromettoMme Elisabeth GuggisbergM. Daniel GutknechtM. Claude HaegiM. Dominique HargousMme Michèle HauertMme Claire HaugrelMme Anne

Heegaard-GeisendorfM. Ernst HeerM. Louis HennyMme Gabrielle HohenemserM. Denis HoneggerMme Claude HowaldMme Caroline HuberM. Frédéric HuberM. Olivier HuberMme Antoinette

Huber-DunantMme Huynh HuongMme Suzanne HurterM. Jean IlgMme Patricia IselyMme Myriam IsraelM. Roland Itié

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M. Henri-Albert JacquesMme Romaine JeanMme Dorothy JeitnerMme Béatrice JéquierMme Reina Kalo-de-KabogaM. Fritz KammermannM. André KernM. et Mme Mathis et

Quynh KernM. Mohamed KessouarMme Sonja KuenziM. Jean-Pierre LachatMme Brigitte LacroixMme Christiane Lalive

d'EpinayM. Georges

Lambert-LamondM. Gérald LapertosaMme Maria LaquidaraMme Huguette LehmannMme Thérèse LehouxM. Armand LombardM. Thierry LoronM. Pierre LuisierMme Suzanne LuizMMme Isabelle

Maeder-MagninMme Arlette MagninMme Anne-Lise MalantM. Jean-Claude

ManghardtMme Michèle MartinM. Jean-Michel MascherpaM. Henri MaudetM. Pierre MaudetM. Alain-Dominique

MaurisM. Jean-Daniel MayerM. Mathias MayorM. Roger-Marcel MayouM. Didier MénétreyM. Alessandro MeoM. Charles Messerli

M. Georges MétraillerM. Gérard MettanM. Guy MettanMme Ghyslaine MeuryM. Erwin MeyerM. Louis MoeriMme Florence MontandonMme Elisabeth MoynierMme Katia MrksaMme Nicole NachbauerM. Laszlo NagyMme Véronique NanchenM. Mounir Youssef NasrMme Jane Dorothy

Naville-DuncanMme Françoise NazM. Serge NessiM. René NicolazziM. Jean-Claude NicoleM. Marcel OdierMme Hiromi Okumura-BartMme Sophie OnuralM. Daniel OpprechtM. Manfred PaeffgenM. Antoine PayotM. François PayotM. Jacques PelletierM. Eric ^PerregauxMme Elisabeth

Perrier-CampusM. Guy PerrotM. William PerruchoudM. Alain PeyrotM. Nicolas PeyrotMme Marie-Charlotte PictetMme Christiane PiffarettiMme Caroline PirenneM. Yves PirenneM. James G. PittendrighMme Marjolaine PoncetM. Nicolas PoncetMme Jacqueline

Pousaz-Parisod

Mme Christiane Privat-Dupont

M. Saleem RafikMme Claudine RapinM. Hubert RigotM. Albert RodrikM. Gérald RoduitM. François RosselMme Graziella Rossi Bar-

beauMme Béatrice RossireMme Elisabeth RothMme Joselle RuccellaMme Odette SaezM. Michel SandozMme Erica SauterM. Boris SchereschewskyMme Nicole SchlaeppiM. Jean-Maurice SeigneMme Danielle SengerM. Henry W.M. SengerM. Dusan SidjanskiMme Caroline SierroM. Ivo SilvaM. Morris SinclairMme Marie-José StegmanM. Alexandre SteinerMme Yvelise StrubMme Barbara SuterM. Stefan SvikovskyMme Ute Eva

Tedjini-WachtlerM. Ioan TennerM. Jean TerrierM. Michel TerrierM. Didier ThorensM. Bernard TurrettiniM. Robert TurrettiniM. Paolo UrioMme Irène VerreyM. Jean VodozM. Olivier VodozM. Jean-Jacques Vollbrecht

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M. Marc VoltenauerM. Jean-Pierre VuilleumierMme Florence WalkerM. Ernest WeberM. Jean-Pierre WeberMme Madeleine

Weber-HirschM. Philippe WibleMme Martine ZeenderM. Jean-Pierre ZehnderMme Evelyne ZellwegerMme Valentine ZellwegerM. Edwin Zurkirch

MEMBRES COLLECTIFSAlain Bordier & CieAssociation des médecins

du canton de GenèveAssociation des Communes

Genevoises Association Genevoise du

Coin de Terre Association

La Main TendueAssociation pour le Bien

des Aveugles

Banque Franck SABanque Paribas (Suisse) SABaume & Mercier SABureau Central d'Aide

SocialeCarrefour-PrisonCarrefour-RueCentre Social ProtestantComité International de la

Croix-RougeCommune d'AnièresComptoir Genevois

ImmobilierCrédit SuisseEcole ToepfferFédération des Entreprises

Romandes Fidiciaire Tecafin SAFondation Cap LoisirsFondation Clair Bois Fondation Foyer HandicapFondation Officielle de la

JeunesseGroupement des

Banquiers PrivésGenevois

IMAD InstitutionGenevoise de Maintienà Domicile

Institut Florimont La SalévienneLigue Genevoise contre le

CancerLombard Odier & CieManotel SAMM. Pictet & Cie,

BanquiersNaef & Cie SAPriban SARaymond Weil SASociété Coopérative

Migros GenèveSociété d'Exploitation et

de Gestion HôtelièreSOCRED SASté Vaudoise d'Utilité

PubliqueUBS SAUniversité Populaire de

Genève

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Fin de mandat

Christian Huber, président 2017

Jean-Claude Manghardt, vice-président 2016

Alain Dupont, vice-président 2014

Philippe Aegerter 2014

Eliane Babel Guérin 2016

Maryline Borrello Ménétrey 2017

Michèle Maury-Moynier 2016

Emmanuelle Richoz Zogg 2017

Yvelise Strub 2017

Comité 2013 / 2014

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