Sociologie (Introduction générale) Accroche Q 2

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Sociologie (Introduction générale) Accroche Deux citations 1.1La famille est une source inépuisable de lieux communs. La famille est même LE lieu commun où l’on brasse tous ensemble la légende. Jean-Luc Seigle En vieillissant les hommes pleurent - Editions Flammarion 2012 1.2 La construction d’un objet d’études passe par la déconstruction, au moins partielle, de ces prénotions ou de ces préjugés qui constituent des obstacles épistémologiques. En second lieu, parce que le travail sociologique passe par la mise en énigme de ce qui semble aller de soi. Devenir sociologue en ce sens, c’est oser poser des questions impertinentes, montrer ce qui se joue derrière la scène, être au fait de toutes les ficelles de la vie sociale, en bref dévoiler la réalité… Serge Paugam in L’enquête sociologique (2012), pages 5 à 26 « S’affranchir des prénotions » Q.1. A partir de (1.2.) définissez la notion de « lieu commun » Q.2. Pourquoi est-il facile de diffuser une croyance au sein d’une famille ? Q.3. Comment déconstruire une légende ? Donnez des conditions favorables à ce travail. s Deux extraits des interviews de Eva Illouz*, sociologue. 2.1. […] Q. La sociologie aurait-elle pour vocation de désenchanter le monde ? Oui, je crois, et cela pourrait en être une très belle définition. Les sociologues sont bien plus désenchanteurs que les philosophes, qui le plus souvent croient en quelque chose : la vérité, la justice ou la moralité, par exemple. Un bon sociologue, on doit avoir beaucoup de mal à savoir en quoi il croit ... Le sociologue n'est pas normatif, il cherche moins à défendre des valeurs qu'à les clarifier, à la différence du psychologue qui, lui, veut améliorer le sort de son patient, et a une vision précise de ce qu'est la santé mentale. Pour découvrir des choses intéressantes, le sociologue doit faire comme s'il ne savait pas ce qui est normativement et psychiquement désirable. Eva Illouz est l'invitée de “Télérama” - Le 07/10/2014 Propos recueillis par Juliette Cerf 2.2. Eva Illouz : […] En tant que sociologue, mon rôle n’est que de clarifier les termes du débat, qui doit se tenir dans la société civile. […] Propos recueilli par ÉLODIE MAUROT - 29/11/12 - http://www.la-croix.com/Culture/Actualite/Eva-Illouz *Eva Illouz est sociologue des émotions et de la culture. Elle est professeur à l’Université hébraïque de Jérusalem Q.4. Est-ce négatif de désenchanter le monde ? Q.5. Relevez quelques caractères du « bon » sociologue soit ce que l’on attend de lui et ce que l’on ne peut pas en attendre. Q.6. Face, par exemple, à une société raciste quel serait le comportement du sociologue ? *

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Sociologie

(Introduction générale)

Accroche

Deux citations

1.1La famille est une source inépuisable de lieux communs. La famille est même LE lieu

commun où l’on brasse tous ensemble la légende. Jean-Luc Seigle – En vieillissant les hommes pleurent - Editions Flammarion 2012

1.2 La construction d’un objet d’études passe par la déconstruction, au moins partielle, de ces

prénotions ou de ces préjugés qui constituent des obstacles épistémologiques. En second lieu,

parce que le travail sociologique passe par la mise en énigme de ce qui semble aller de soi.

Devenir sociologue en ce sens, c’est oser poser des questions impertinentes, montrer ce qui se

joue derrière la scène, être au fait de toutes les ficelles de la vie sociale, en bref dévoiler la

réalité… Serge Paugam in L’enquête sociologique (2012), pages 5 à 26 « S’affranchir des prénotions »

Q.1. A partir de (1.2.)

définissez la notion de « lieu

commun »

Q.2. Pourquoi est-il facile de

diffuser une croyance au sein

d’une famille ?

Q.3. Comment déconstruire

une légende ? Donnez des

conditions favorables à ce

travail.

s

Deux extraits des interviews de Eva Illouz*, sociologue.

2.1. […]

Q. La sociologie aurait-elle pour vocation de désenchanter le monde ?

Oui, je crois, et cela pourrait en être une très belle définition. Les sociologues sont bien plus

désenchanteurs que les philosophes, qui le plus souvent croient en quelque chose : la vérité, la

justice ou la moralité, par exemple.

Un bon sociologue, on doit avoir beaucoup de mal à savoir en quoi il croit ... Le sociologue n'est

pas normatif, il cherche moins à défendre des valeurs qu'à les clarifier, à la différence du

psychologue qui, lui, veut améliorer le sort de son patient, et a une vision précise de ce qu'est la

santé mentale. Pour découvrir des choses intéressantes, le sociologue doit faire comme s'il ne savait

pas ce qui est normativement et psychiquement désirable. Eva Illouz est l'invitée de “Télérama” - Le 07/10/2014 Propos recueillis par Juliette Cerf

2.2. Eva Illouz : […] En tant que sociologue, mon rôle n’est que de clarifier les termes du débat,

qui doit se tenir dans la société civile. […] Propos recueilli par ÉLODIE MAUROT - 29/11/12 - http://www.la-croix.com/Culture/Actualite/Eva-Illouz

*Eva Illouz est sociologue des émotions et de la culture. Elle est professeur à l’Université hébraïque de Jérusalem

Q.4. Est-ce négatif de

désenchanter le

monde ?

Q.5. Relevez quelques

caractères du « bon »

sociologue soit ce

que l’on attend de lui

et ce que l’on ne peut

pas en attendre.

Q.6. Face, par

exemple, à une

société raciste quel

serait le

comportement du

sociologue ?

*

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Introduction au chapitre

1.

Comment la socialisation contribue-t-elle à expliquer

les différences de comportement des individus ?

2. Comment se construisent et évoluent les liens sociaux ?

3. Quels sont les processus sociaux qui

contribuent à la déviance ?

Rencontre : Abel Jafri : un visage français

De dealer à djihadiste, l'acteur n'échappe pas aux clichés entretenus par le cinéma.

Et pourtant, Abel Jafri est bourguignon, et n'emploie jamais le mot "intégration".

Le 30 mars 2015, le comédien Abel Jafri recevra la Légion d'honneur des mains de

la ministre de la Culture, Fleur Pellerin. Parlera-t-elle d'« intégration » dans son

discours ?

Abel, lui, ne prononce jamais le mot. Lors de la promotion de Timbuktu,

d'Abderrahmane Sissako, où il incarne un djihadiste qui convoite la femme de son

prochain et fume en cachette derrière les dunes, les journalistes ne cessaient de lui

poser la question : « De quelle origine êtes-vous ? » « Bourguignonne », répondait

fermement cet acteur, né en 1965 à Montchanin, Saône-et-Loire, d'une mère italo-

tunisienne et d'un père algérien, ouvrier à l'usine Schneider du Creusot.

« J'ai grandi au milieu des vaches et des pissenlits, avec des voisins italiens à

droite et des Polonais à gauche. La première immigration, j'ai baigné dedans ! Tous

les matins, j'allais à l'école communale à pied avec mes copains du village – à l'école

de la République, comme tous les gamins de France et de Navarre ! » Mohamed, son

père, musulman pratiquant, tenait la religion pour une affaire privée (de toute manière,

ses copains de belote n'avaient que faire de sa confession). Il voulait que ses enfants –

Abel a huit frères et sœurs – reçoivent l'éducation laïque chère au pays qui l'avait

accueilli, qu'ils soient français.

Abel n'a pas la double nationalité. Et ne parle même pas l'arabe : pour le

magnifique Bled number one, de Rabah Ameur-Zaïmeche, en 2006, il a dû prendre

des cours et s'immerger, longtemps, dans le village algérien où le film était tourné. Et

pourtant : malgré une carrière déjà riche (Dans la tourmente, de Christophe Ruggia,

en 2012, et des feuilletons télé à la pelle), Abel Jafri entend sempiternellement la

même remarque lorsqu'il se présente à un casting : « Trop arabe ». […] Guillemette Odicino - Télérama - Publié le 24/03/2015.

Questions :

Q.1. Retrouvez des interactions sociales :

➢ … entre individus ➢ … entre individus et groupes ➢ … entre groupes ➢ … entre individus et institutions ➢ … entre groupes et institutions ➢ … entre institutions

Q.2. Reproduire ces interactions dans le

schéma ci-dessous : INSTITUTIONS

INDIVIDU(s) GROUPE(s)

Q.3. Présentez le cadre social (triangle rouge)

comme une structure contraignante à partir d’une échelle de valeurs* et de normes*

spécifiques dans le temps et l’espace. Q.4.

Précisez les enjeux de ces interactions en termes de reconnaissance réciproque de statuts et de rôles sociaux. En quoi l’intégration est-elle le résultat d’interactions complexes ? En quoi l’exclusion « n’est jamais loin » en cas de défauts (manques) de ressources sociales adéquates ?

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I. L’individu, un acteur social…

A. Interactions sociales individuelles et collectives : Nature…

1) Diversité des liens individu/société…

a. La diversité des liens qui relient les individus : une illustration…

Caractères

Nature des liens

Acteurs au cœur de ce

lien et /ou espace social

où il se manifeste

Exemple de manifestations

lors d’aléas* de la vie…

= Compter sur : protection

… ou identification d’un statut

et/ou d’un rôle

= Compter pour : reconnaissance

Liste d’éléments à

insérer* :

❖ Donner un prénom

❖ Travail

❖ Héritage reçu

❖ Soutien affectif

❖ Famille

❖ Aide financière

❖ Salarié

❖ Salaire

❖ Ecole

❖ Possession d’un

carnet de

correspondance

❖ Groupe de pairs

❖ Organismes étatiques

❖ Possession d’une

carte d’identité

❖ Accès à un diplôme

❖ Invitation à une

soirée, un dîner…

❖ Etc. …

* : possibilités d’être

présents plusieurs fois

Bilan : Le lien social recouvre l’ensemble de ces formes de liens (sociaux). Les interactions de ces liens forment un système capable d’intégrer socialement

l’individu dans un processus de reconnaissance « double » ou réciproque entre ce dernier et la société. Ainsi se structure l’identité sociale d’un individu.

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1. Le lien de filiation. Le lien de filiation recouvre deux formes différentes. Celle à laquelle on pense en priorité renvoie à la consanguinité, c’est-à-dire à la filiation dite « naturelle » qui est fondée […] sur la reconnaissance d’une parenté biologique entre l’enfant et ses géniteurs. On part du constat que chaque individu naît dans une famille et rencontre en principe à sa naissance à la fois son père et sa mère ainsi qu’une famille élargie à laquelle il appartient sans qu’il l’ait choisie. Il ne faudrait toutefois pas oublier la filiation adoptive reconnue par le Code civil […]. La filiation adoptive est en quelque sorte une filiation sociale. […] D’une façon plus générale, retenons que le lien de filiation, dans sa dimension biologique ou adoptive, constitue le fondement absolu de l’appartenance sociale.

*****

2. Le lien de participation organique.

Le lien de participation organique se distingue du précédent en ce qu’il se caractérise par l’apprentissage et l’exercice d’une fonction déterminée dans l’organisation du travail. Selon Durkheim, ce qui fait le lien social dans les sociétés modernes […], c’est avant tout, on l’a vu, la complémentarité des fonctions, laquelle confère à tous les individus, aussi différents soient-ils les uns des autres, une position sociale susceptible d’apporter à chacun à la fois la protection élémentaire et le sentiment d’être utile. Ce lien se constitue dans le cadre de l’école et se prolonge dans le monde du travail. […]

Les fonctions du lien social Si la protection, au sens de l’association

solidaire, est une fonction fondamentale du lien, ce n’est pas la seule. Dans la plupart des actes de la vie quotidienne, l’individu est pour

ainsi dire sous l’emprise du regard d’autrui, ce qui le contraint à agir en conformité avec

les règles et les normes sociales, mais aussi et surtout satisfait son besoin vital de

reconnaissance, source de son identité et de son existence en tant qu’Homme. L’individu recherche une reconnaissance dans le lien

qu’il tisse avec les autres. La reconnaissance comme source de lien social ne se limite pas à la sphère du travail. Elle est au fondement de

toutes les interactions humaines. […]

3. Le lien de participation élective.

Le lien de participation élective relève de la socialisation extrafamiliale au cours de laquelle l’individu entre en relations avec d’autres individus qu’il apprend à connaître dans le cadre de groupe divers et d’institutions. […] Au cours de ses apprentissages sociaux, l’individu est contraint par la nécessité de s’intégrer mais en même temps autonome dans la mesure où il peut construire lui-même son réseau d’appartenance à partir duquel il pourra affirmer sa personnalité sous le regard des autres. […] Ce lien recouvre plusieurs formes d’attachement non contraint. On peut considérer la formation du couple comme l’une d’elle. […]

Questions

Q.1. A partir de ces

extraits du livre de

Serge Paugam, « Le

lien social », (Que

sais-je, 2018), faire

un tableau de

synthèse à partir des

bases proposées

Q.2. Pourquoi le

lien de filiation est-

il présenté comme

un lien absolu ?

Q.3. A partir de

l’exemple de Saint

Charles illustrez la

complémentarité

des fonctions parmi

les salariés, entre

salariés et élèves

entre les élèves.

Q.4. En quoi le

couple peut-être un

aboutissement

d’interactions

extrafamiliales ?

Q.5. A partir du lien

Citoyen montrez…

4. Le lien de citoyenneté. Enfin, le lien de citoyenneté repose sur le principe de l’appartenance à une nation. Dans son principe, la nation reconnait à ses membres des droits et des devoirs et en fait des citoyens à part entière. Dans les sociétés démocratiques, les citoyens sont égaux en droit, ce qui implique non pas que les inégalités économiques ou sociales disparaissent, mais que des efforts soient accomplis dans la nation pour que tous les citoyens soient traités de façon équivalente et forment ensemble un corps ayant une identité et des valeurs communes. Le lien de citoyenneté est en quelque sorte supérieur aux autres, puisqu’il est censé dépasser et transcender tous les clivages, les oppositions et les rivalités. […] Il est usuel aujourd’hui de distinguer les droits civils qui protègent l’individu dans l’exercice de ses libertés fondamentales, […] les droits politiques qui lui assurent une participation à la vie publique et les droits sociaux qui lui garantissent une certaine protection face aux aléas de la vie. […]

Q.5. … qu’il sous-entend ici la démocratie. Donnez une illustration de droits sociaux. Q.6. Quels liens vous paraissent revêtir un plus

fort engagement émotionnel et affectif ? Quels apports peuvent-ils plus sûrement apporter à l’individu ? Comment des liens « faibles »

peuvent-ils devenir essentiels ? Donner un exemple d’affaiblissement d’un lien fort quand l’individu ne peut plus « compter sur »

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b. …qui fait système.

➔ Qu’est-ce qu’un système ?

➔ Schématisez ce système ? Donnez si possible des exemples d’interactions

➔ En le système consolide chacun des éléments ? Peut aussi les fragiliser ?

1. Le lien de filiation

1 → 3

3 → 1

3. Le lien de participation

élective 3

1 → 2

2 → 1

Fonctions du lien social

3 → 4

4 → 3

2. 2 Le lien de participation

organique

2 → 4

4 → 2

4. Le lien

de citoyenneté

Compter sur…

…Compter pour

Page 6: Sociologie (Introduction générale) Accroche Q 2

2) …des liens de sociabilité. a. Proximités de deux définitions : de la sociabilité au groupe social…

Sociabilité et capital social constitué

… et groupes sociaux : ce qu’ils sont… … et ne sont pas

1. Décrivez sur une feuille et selon le

tableau (cf.A.1.) des liens sociaux,

relations interindividuelles d’un parent

selon la nature choisie /imposée ou

formelle /informelle ou privée

/publique ayant abouti à votre stage

de fin de 3ème au collège.

2. En quoi cela illustre-t-il la

sociabilité ? Montrez que cette

sociabilité contribue à conduit à un

échange de ressources sociales

matérielles ou immatérielles (ex. y a-t-

il eu remerciement ? sous quelle(s)

forme(s) ?

3. En quoi peut-on dire que l’individu

hérite d’un capital social mais peut

aussi le construire ?

Le groupe social : ensemble

d’individus ayant

➢ une ou des caractéristiques

communes,

➢ des valeurs communes

➢ la défense d’un intérêt commun

ou le partage d’une cause commune

source d’interactions

➢ un sentiment d’appartenance au

groupe

➢ Une reconnaissance par le reste

de la société en tant que groupe

spécifique

➔ Testez ces conditions sur des

ensembles pouvant être considérés

comme un groupe social :

Ex. famille, groupe d’amis.

Ex. syndicat, supporters

1°. Un groupe social ne peut pas être assimilé à un agrégat physique soit ensemble de personnes présentes sur un même lieu sans autre caractéristique commune car il est

• Ephémère et / ou …

• … non construit socialement 2°. Ce n’est pas non plus une catégorie statistique qui rassemble des individus ayant une caractéristique commune (ex : des personnes portant des lunettes) mais sans interactions, sans liens sociaux ✓ Simple dénombrement ✓ Caractère nominaliste sans

réalité sociale

b. … pour comprendre une construction empirique : proximité sociale et P.C.S.

Les P.C.S : à retenir (cf. / TP)

Les PCS, catégories sociales… … ou groupes sociaux ?

s

Page 7: Sociologie (Introduction générale) Accroche Q 2

Structure de la population active française par PCS.

1975 1995 2015

1. Agriculteurs exploitants 7.8 3.5 1.8

2. Artisans, commerçants, chefs d'entreprise 8.1 7.5 6.4

3. Cadres et professions intellectuelles

supérieures 7.2 12.5 17.7

4. Professions intermédiaires 16.0 22.4 25.4

5. Employés 23.5 27.8 28.0

6. Ouvriers 37.4 24.9 20.4

Autres / 1.3 0.3

Ensemble 100.0 100.0 100.0 Source : INSEE, recensements de la population pour les années 1962 à 1982,

Enquête Emploi depuis 1985 (dans "Données déraillées").

Structure 1975…

… et 2015

➔ Objet d’étude ? Outil statistique ?

➔ Lecture de « 7.8 » ?

➔ Lecture de l’évolution de « 7.2 » à « 17.7 » ?

➔ Parmi les 6 donner les n° des PCS qui prennent de l’importance ?

= ? ? ?

…et qui en perdent = ? ? ?

Codes et intitulés des PCS

11 Agriculteurs sur petite exploitation

12 Agriculteurs sur moyenne exploitation

13 Agriculteurs sur grande exploitation

21 Artisans

22 Commerçants et assimilés

23 Chefs d'entreprise de 10 salariés ou plus

31 Professions libérales

33 Cadres de la fonction publique

34 Professeurs, professions scientifiques

35 Professions de l'information, des arts et des spectacles

37 Cadres administratifs et commerciaux d'entreprise

38 Ingénieurs et cadres techniques d'entreprise

42 Professeurs des écoles, instituteurs et assimilés

43 Professions intermédiaires de la santé et du travail social

44 Clergé, religieux

45 Prof. intermédiaires administratives de la fonction publique

46 Prof. Interm. administratives et commerciales des

entreprises

47 Techniciens

48 Contremaîtres, agents de maîtrise

52 Employés civils et agents de service de la fonction

publique

53 Policiers et militaires

54 Employés administratifs d'entreprise

55 Employés de commerce

56 Personnels des services directs aux particuliers

62 Ouvriers qualifiés de type industriel

63 Ouvriers qualifiés de type artisanal

64 Chauffeurs

65 Ouvriers qualifiés manutention, magasinage et transport

67 Ouvriers non qualifiés de type industriel

68 Ouvriers non qualifiés de type artisanal

69 Ouvriers agricoles

7 Retraités 1,2,3,4,5,6

81 Chômeurs n'ayant jamais travaillé

83 Militaires du contingent

84 Elèves, étudiants

85 Personnes diverses sans activité pro. de moins de 60 ans 86 Personnes diverses sans activité pro. de 60 ans et plus

Page 8: Sociologie (Introduction générale) Accroche Q 2

c. … et une illustration : formation du couple et affinités « électives »

A. Formation des couples (en % des hommes)

Femme

Homme Agricultrice Indép. Cadre Intermédiaire Employée Ouvrière Total

Agriculteur 33,1 1,1 5,3 16,7 30,7 13,1 100

Indépendant 0,5 17,9 11,9 21,6 43,1 5,0 100

Cadre 0,2 2,9 38,5 34,5 22,0 1,9 100

Intermédiaire 0,2 2,8 12,4 35,8 42,4 6,4 100

Employé 0,5 1,9 8,3 24,5 57,2 7,6 100

Ouvrier 0,2 2,2 2,8 16,6 59,4 18,8 100

Total 1,2 4,1 14,9 26,8 43,9 9,1 100

B. …Formation des couples (en % des femmes)

Homme

Femme Agriculteur Indép. Cadre Intermédiaire Employé Ouvrier Total

Agricultrice 79,7 4,7 2,8 3,3 4,0 5,5 100

Indépendante 0,7 45,7 16,4 16,8 4,9 15,5 100

Cadre 1,0 8,3 59,0 20,4 5,9 5,4 100

Intermédiaire 1,8 8,4 29,4 32,9 9,7 17,8 100

Employée 2,0 10,2 11,5 23,7 13,7 38,9 100

Ouvrière 4,2 5,7 4,7 17,3 8,8 59,3 100

Total 2,9 10,4 22,9 24,5 10,6 28,7 100 Source : Enquêtes emploi 1982 et 2011

Champ : couples cohabitants dans lesquels l'un des conjoints est âgé de 30 à 59 ans et les deux

conjoints ont déjà travaillé - Données fournies par Milan Bouchet-Valat et extraites des bases de

données utilisées pour sa thèse.

Questions

Q.1. Les données en % sont

de quelle nature ?

Q.2. Expliquez le total

d’une ligne ? D’une

colonne ?

Q.3. Faites une phrase

d’interprétation du 1er

chiffre de chaque tableau.

Comment expliquer

statistiquement puisqu’il

s’agit des mêmes couples

(les conjoints sont

agriculteurs) ?

Q.4. Si on appelle

homogamie la fréquence

des mariages entre

individus de la même PCS

relevez les lignes où celle-ci

est dominante (entourez en

vert). Relevez en bleu le

type de mariage le plus

fréquent hors homogamie.

Que constatez-vous ? Dans

quelle mesure la

construction des PCS est-

elle validée ?

Bilan : Les individus forment des groupes sociaux : groupe social primaire* (lien filial et lien électif dominants) et groupe secondaire* davantage marqués

par le lien organique.

Page 9: Sociologie (Introduction générale) Accroche Q 2

➢ Annexe TP / → Comprendre comment les nouvelles sociabilités numériques contribuent au lien social.

Sous la forme d’une E3C → sujet 0, 2019

Sujet : À l’aide du dossier documentaire et de vos connaissances, vous montrerez que les sociabilités numériques contribuent

au lien social.

Document 1

Composition du cercle de relations dans les réseaux sociaux en ligne

des membres de réseaux sociaux selon leur âge

Source : Régis BIGOT, Patricia CROUTTE, Sandra HOIBIAN et Jörg MÜLLER,

« Veux-tu être mon ami ? L’évolution du lien à l’heure du numérique », Cahier de recherche, CREDOC, décembre 2014.

Lecture : 89% des personnes âgées de 60 à 69 ans membres de réseaux sociaux intègrent la totalité ou

certains membres de leur famille proche dans leur cercle de relations dans les réseaux en ligne.

Document 2

Adopté massivement en France en 2007,

Facebook est aujourd’hui le réseau social

numérique le plus utilisé devant Youtube, Google+,

Twitter ou encore Linkedin. Il est utilisé à des fins

diverses : source d’information, vecteur de

mobilisation politique, vitrine pour les organisations,

outil de coordination, lieu d’expression personnelle,

etc. Facebook est également un moyen de

communication entre personnes qui se sont

acceptées comme « amis » sur ce réseau

numérique. [...]

Les non-utilisateurs de Facebook sont nombreux

à imaginer de « fausses relations » sur ce réseau,

ou des amis qui ne seraient que virtuels. Mais la

sociabilité ne réside pas seulement dans la

présence physique. Certains travaux montrent que

l’exercice de présentation de soi sur Facebook n’est

pas une idéalisation, qu’il reste assez conforme à la

façon dont les individus se présentent en face-à-

face. D’autres confirment l’encastrement de

Facebook dans la vie quotidienne des jeunes

adultes. Facebook ne modifie pas non plus en

profondeur les amitiés préexistantes mais en ajoute

quelques-unes, les réseaux en ligne et hors ligne se

recouvrent pour une grande part et les normes

relationnelles sont finalement plutôt semblables. Source : Claire Bidart et Cathel Kornig,

« Facebook pour quels liens ? Les relations des quadragénaires sur

Facebook », Sociologie, 2017/1, Vol. 8.

Page 10: Sociologie (Introduction générale) Accroche Q 2

B. … et fonctions.

1) Intégrer des normes* et des valeurs*…

Questions

Q.1. Quelle est la différence essentielle

entre une norme et une valeur ? Qu’est-ce

qui néanmoins les rapproche ? Q.2. Illustrez par un exemple de lien (ou

davantage) entre les acteurs sociaux et un

individu tout au long de sa vie de « 0 à

100 ans » (en prenant les différentes

cases dans le sens des aiguilles d’une

montre) puis fléchez. Pourquoi parle-ton

de socialisation primaire puis

secondaire ? Q.3. Pourquoi une

sociabilité cachée peut-elle modifier

l’identité sociale d’un individu ? Illustrer

le fait que la variété des lieux, des acteurs

donc des liens sociaux peut être un

facteur de consolidation de l’identité

sociale mais aussi une source de

contradiction voire de perturbation de

cette identité.

Les étapes de la socialisation et les agents socialisateurs multiples…

0 100

… font que la socialisation n’est pas « un long fleuve tranquille »

Page 11: Sociologie (Introduction générale) Accroche Q 2

a. A la suite de la socialisation primaire...

La famille constitue l’instance principale de la

socialisation et son action s’avère primordiale pour la

structuration ultérieure de la personnalité. C’est en effet

dans le milieu familial que se forge le système de

dispositions à partir duquel seront filtrées toutes les autres

expériences de la vie sociale. Cette action prépondérante

de la famille s’explique par trois facteurs essentiels :

d’abord elle intervient dès le premier âge de la vie, au

moment où la personnalité de l’enfant est la plus

malléable ; ensuite, elle est particulièrement intense en

raison des contacts quotidiens entre enfants et parents ;

enfin, elle se déroule dans un climat affectif qui rend

l’enfant particulièrement attentif aux apprentissages

nouveaux.

Cependant, pour Emile Durkheim, les relations

sociales au sein de la famille sont justement trop

influencées par les sentiments personnels pour permettre

à l’enfant d’apprendre les règles générales et

impersonnelles que requiert de lui la société. L’éducation

par l’école, définie par Durkheim comme la socialisation

méthodique de la jeune génération par la génération

adulte, est seule susceptible d’inculquer, par la discipline

de la vie qu’elle instaure, les normes et valeurs qui

constituent le fond commun de la société. J. Etienne (dir.), Dictionnaire de sociologie, Hatier, 1997, p.254-255.

Pratiques culturelles à l’âge adulte selon le nombre d’activités

pendant l’enfance (en % de la catégorie considérée*)

*soit celle des individus ayant eu 4 ou 5 activités pendant l’enfance (en foncé) et

celle des individus n’ayant eu aucune activité pendant l’enfance (en clair)

Champ : personnes de 15 ans ou plus, n’ayant pas été élevées en institution. Source : Insee, Enquête Permanente sur les Conditions de vie d’octobre 2000.

Questions : → Q.1. Comment la famille peut-elle transmettre des pratiques culturelles ? Q.2. Faites une lecture statistique des

données concernant le théâtre Q.3. Pour l’une des activités proposées dans le document illustrez les 3 principes de la socialisation :

imitation, apprentissage, injonction voire coercition Q.4. Pourquoi l’enfance est-elle un moment propice pour l’acquisition de normes

et de valeurs ? Q.5. Comment la famille se trouve-t-elle au cœur de cette acquisition compte tenu de la nature des liens ? Q.6. Quels

sont les autres individus, groupes, institutions susceptibles d’intervenir très tôt dans l’acquisition de normes et de valeurs sociales ?

Page 12: Sociologie (Introduction générale) Accroche Q 2

b. … il existe une socialisation secondaire (professionnelle, conjugale, politique) …

Le portrait sociologique de Marc

Marc a 40 ans. Il a un DESS de marketing et de gestion et est actuellement directeur général de la filiale

française d’une grande entreprise internationale [..]. Après un divorce, il s’est remarié avec Catherine, chargé

de clientèle dans une agence de publicité, diplômée d’une école de commerce (bac + 4) et issue de la grande

bourgeoisie […]. Le père de Marc a un CAP* et était patron d'une petite entreprise […]. Sa mère, qui avait aussi

un CAP*, ne travaillait pas officiellement […], mais aidait son mari.

Marc n'a jamais fréquenté les bals, n'a jamais participé à un karaoké de sa vie quoiqu'il n'y

soit pas hostile (« c'est pas une passion, mais bon ça me déplairait pas ») et cela fait plus de quinze ans qu'il n'est pas allé en discothèque. Il allait une fois par an à la fête foraine pour ses

enfants, mais sans grand enthousiasme. Il assiste en revanche très souvent à des matchs de football, de basket ou de tennis (« une dizaine ou une quinzaine de matchs dans l'année »). […] Il y a une dizaine d'années de cela, Marc allait plus souvent qu'aujourd'hui à des concerts

de variété ou de rock (il se rappelle être allé voir des groupes de rock et pop de l'époque : Genesis, Dire Straits, Téléphone). […]

Marc raconte, […] que ses sorties ont changé depuis la rencontre de Catherine qui l'a ouvert sur des univers culturels (légitimes) qu'il ne connaissait pas : « Je crois que le changement important pour moi, c'est la rencontre avec Catherine, parce que je crois que tout ce qui est un petit peu, pas lecture parce que je lisais avant, mais tout ce qui est plus culturel, tout ce qui est peinture, danse, théâtre, j'allais beaucoup au cinéma avant, beaucoup au concert, mais j'allais quasiment pas au théâtre, j'allais quasiment pas voir des spectacles de danse, donc le changement c'est ça, le changement véritable c'est ça. » […]. Il y a plus de six mois que Marc n'est pas retourné voir un spectacle de danse et il n'y va

que deux fois par an environ. C'est sa femme qui lui a fait découvrir cet univers qu'il ne connaissait pas du tout. Le dernier, qu'il a « adoré » avait lieu à la Maison de la danse de Lyon. Il s'agissait d'une chorégraphie contemporaine sur le thème du métissage culturel, de l'américain Bill T. Jones : « C'est le côté innovant, inattendu, et puis bah c'est la beauté du spectacle, je pense que ça dégage pas mal d'émotion et de ... Non vraiment, c'est très beau. » C'est encore avec sa

femme qu'il est allé à l'opéra pour la première fois, il y a un an à Prague, pour voir Carmen : « J'ai adoré les voix, j'ai adoré l'histoire, la chorégraphie, l'ambiance, j'ai vraiment tout aimé. Et pourtant j'avais une grosse appréhension, parce qu'on était fatigués, j'avais jamais vu d'opéra donc ... Je me souviens même avoir dit à Catherine : "Je vais m'endormir au bout de dix minutes" et ah non j'ai été pris et porté par le truc et j'ai adoré. »

Bernard Lahire, La Culture des individus, La Découverte, 2004, pp 475-479.

CAP : certificat d’aptitude professionnelle, orientation après la cinquième ou la troisième.

Questions

Q.1. A quelles P.C.S.

appartiennent Marc et

Catherine ? Quelle est la

nature de leur mariage ?

Quelle P.C.S. pourrait être

associée au père de Marc ?

Q.2. Dans un tableau

répartissez d’un côté les

normes et valeurs de Marc et

celles de Catherine à travers

des préférences culturelles. Pourquoi la culture de Marc

peut sembler plus populaire

que celle de Catherine ? Quel

rôle a pu jouer la socialisation

primaire ? Q.3. Par quelles

modalités ont pu s’effectuer

les interactions socio-

culturelles ? Q.4. Le

syncrétisme (mélange) des

deux cultures (celle de Marc

et de Catherine) vous semble-

t-il équilibré ? Asymétrique ?

Q.5. Peut-on dire qu’il y a une

culture dominante ou légitime

? Dans quel sens ?

Page 13: Sociologie (Introduction générale) Accroche Q 2

c. … qui interagissent.

La politique, d'abord une histoire de famille

[…] L'honneur, la parole donnée, la probité, la droiture, autant de valeurs qu'a reçues Arthur.

Son père Patrick les retrouve dans un "idéal gaulliste" qu'il a lui-même hérité de ses parents.

"On ne nous a rien imposé, rappelle Arthur qui aujourd'hui s'engage dans la campagne de

Nicolas Sarkozy. "À la maison, c'est vrai que le général de Gaulle était présent. Il y avait des

photos, des livres le concernant, qui m'ont aidé à me forger une colonne vertébrale politique".

Depuis les parents qui n'avaient jamais adhéré à un parti, ont pris leur carte, sur conseil des

enfants.

C'est également par la lecture que Nicolas s'est construit une opinion de "centre gauche"

différente de celle de sa famille, mais aussi de son entourage, qui votent à droite. "Jean

Baudrillard ou Pierre Bourdieu m'ont amené à m'intéresser à des sujets sociaux et

économiques et à prendre des distances avec ce que peut penser le reste de ma famille," qui le

qualifie ironiquement de "bobo parisien".

Dimanche 22 avril, nombreux sont les Français qui passeront leur journée à évoquer le sujet

incontournable du premier tour de l'élection présidentielle en famille. Pronostics, débat

argumentation certains ont déjà eu ces discussions avec leur enfant. Pierre en fait partie. Pour

le premier tour cet habitant de Maubeuge ira honorer la procuration de son fils. Il votera Marine

Le Pen. Lorsque Pierre a su que son fils voterait Front National, ce sympathisant communiste

a d'abord été interloqué. Mais cela c'était avant qu'il discute avec lui de ses opinions et de ses

choix politiques. Lui est allé sur internet et a comparé tous les programmes pour s'informer et

nous a convaincus de voter pour elle", raconte Pierre qui a toujours voté à gauche depuis trente

ans, voire communiste. Tout comme son père et sa mère avant lui. "Mon fils m'a dit :

franchement tu trouves qu'il y a quelque chose qui a changé depuis que tu votes. Ton quotidien

s'est amélioré ? Et tes conditions de travail ? rapporte cet ouvrier. Je me suis dit qu'il avait

raison et qu'au moins Marine Le Pen ferait ce qui est dans son programme." […] Par Marc MECHENOUA, le 13 avril 2012 –

http://lci.tf1.fr/politique/elections-presidentielles/la-politique-d-abord-une-histoire-de-famille-7165780.html

Questions

Q.1. Commentez : « On ne

nous a rien imposé »

Pourquoi la perception du

sociologue peut-elle être

différente de celle de

l’individu socialisé (ici

Patrick) ?

Q.2. En quoi peut-on dire

que la socialisation politique

de Patrick est active et

interactive ? Pourquoi sa

famille semble avoir le rôle

primordial ? Q.3. En quoi

peut-on dire que la

socialisation politique de

Nicolas est originale ?

Quelles institutions ont pu

conduire à ses choix ? Q.4.

Si on considère le cas de

Pierre pourquoi illustre-t-

elle la (re)construction

permanente de l’identité

sociale et l’idée d’une

socialisation secondaire ? (Cf. aussi les parents de Patrick)

Page 14: Sociologie (Introduction générale) Accroche Q 2

2) … peut générer de la solidarité… a. L’évolution des formes de solidarité, la distinction classique entre solidarité « mécanique » et solidarité « organique » …

Les liens sociaux génèrent de la solidarité. Au sens de Durkheim

(1858-1917) la solidarité, peut prendre deux formes celle fondée sur la

similitude des comportements des individus et des valeurs de la société

(c’est la solidarité mécanique) et celle fondée sur la complémentarité des

activités et des fonctions des individus (c’est la solidarité organique).

La solidarité mécanique

1. Sociétés peu

différenciées,

traditionnelles ou groupes

sociaux réduits.

Similitude des

comportements et des

valeurs, fonctions sociales

peu variées, individus

« substituables »

2. Conscience collective

forte = appartenir au

groupe prime sur

l’individu.

3. Les conflits ou écarts

vis-à-vis du groupe donne

lieu à un règlement

répressif : mise à l’écart,

bannissement, mort…

La solidarité organique

4. Cohésion sociale fondée sur la

complémentarité des activités et des

fonctions des individus → coopération

nécessaire entre individus

5. La conscience individuelle peut

donc s’affirmer →formes

d’individualisme :

a) universaliste : autonomie vis-à-vis

du groupe mais recherche de

conventions, d’accords…Liens

davantage électifs et solidarités

souvent institutionnelles

b) … particulariste : tourné vers la

sphère privée, des intérêts catégoriels

ou communautaires.

6. Les conflits ou écarts vis-à-vis du

groupe donne lieu à un règlement

restitutif : réparation, amendes…

Document

Depuis une vingtaine d’années, des groupes de supporters «ultras*» s’engagent dans le soutien aux clubs de football français. […] Au-delà de la sociabilité qu'ils procurent, les groupes ultras ont une action socialisatrice. Au contact des plus anciens, les nouveaux apprennent et intériorisent les manières de faire et de penser de ce milieu. Les membres sont amenés à respecter des règles, à participer à des actions collectives, à s'investir dans la durée. Ainsi, le groupe modèle, dans une large mesure, les comportements individuels. La forte valorisation de la cohésion interne s'accompagne d'une certaine fermeture vis- à-vis de l’extérieur : l'unité du groupe s'établit par opposition aux […] autres groupes ou aux dirigeants du football. La distance critique envers le groupe et le rôle d'ultra, variable d'un individu à l'autre, n'est globalement pas très élevée. Beaucoup suivent scrupuleusement les préceptes du groupe et du mouvement : ils sont tellement intériorisés et partagés qu'ils deviennent évidents et ne sont pas remis en cause. […] Chacun occupe une place particulière dans le groupe et est connu en fonction de caractéristiques personnelles. Le groupe (par l'intermédiaire des meneurs qui disposent souvent d'un fort ascendant sur leurs troupes) fait pression sur ses membres pour qu'ils participent aux déplacements et à la préparation des différentes activités. […] Les groupes ultras ont cette particularité de promouvoir un fort esprit de groupe et un conformisme interne tout en permettant des parcours individualisés en leur sein.

Source : « Les groupes de supporters ultras », Nicolas HOURCADE, In Agora débats/jeunesses, 2004.

*Les « ultras » forment un groupe spécifique au sein des supporteurs assistant aux compétitions sportives. Leur but est de soutenir l'équipe ou le sportif auquel ils s'identifient.

Q.1. Rattachez des passages du texte à des formes de solidarité en justifiant vos choix à partir des critères associés aux formes de

solidarité Q.2. En quoi la faible densité du groupe peut-elle favoriser le respect des normes et des valeurs quant à la formation de ce

groupe et quant à sa pérennité (et donc une certaine forme de solidarité) ? Q.3. En quoi un caractère injonctif voire coercitif est

essentiel pour favoriser le systématisme de cette solidarité ? En quoi cela peut-il favoriser l’émergence d’une autorité « forte » ?

Q.4. Comment des institutions comme la famille ou la religion peuvent-elles favoriser ce mode de solidarité ? En quoi

l’individualisme peut difficilement s’y manifester ? Q.5. Comment la religion peut-elle socialiser des groupes plus élargis ?

Page 15: Sociologie (Introduction générale) Accroche Q 2

b. … permet de comprendre et illustrer le processus d’individualisation.

L’Occident a inventé avec la Révolution Française, une société qui rompt avec les sociétés traditionnelles, […] centrée sur le « tout », comme principe de base, pour laisser place à une société « individualiste » centrée sur l‘individu comme cellule de base […]. Le fait que les individus contemporains soient « individualisés » ne signifie pas qu’ils aiment être seuls, que leur rêve soit la solitude. Il veut dire que ces individus apprécient d’avoir plusieurs appartenances […]. La multiplication des liens d’appartenance engendre une diversité de liens qui, pris un à un, sont moins solides mais qui ensemble font tenir et les individus et la société […]. C’est en pouvant se déplacer d’un groupe à un autre, en pouvant prendre distance de ses proches, que l’individu individualisé peut à la fois se définir comme un membre d’un groupe et comme doté à la fois d’une personnalité indépendante et autonome.

François de Singly, Les uns avec les autres : quand l’individualisme crée du lien, Armand Colin, 2003.

Motifs d'adhésions aux associations (France métropolitaine, en %)

Raisons indiquées 2002 2010

1 Pour pratiquer un sport 20,6 27,8

2 Pour participer à une activité culturelle ou

artistique. 15,3 25,6

3 Pour défendre une cause 31,5 40,5

4 Pour faire respecter ses droits et ceux des autres 29,2 36,6

5 Pour rencontrer des personnes qui ont les mêmes

préoccupations 61,7 62,7

6 Pour être utile à la société, pour faire quelque

chose pour les autres 39,1 56,9

7 Pour vous épanouir, pour occuper son temps

libre 47,0 57,4

8 Pour aider, défendre les intérêts de ses enfants ou

d'autres membres de son entourage 16,6 29,1

9 Pour avoir accès à des renseignements ou des

services 23,9 28,5

10 Autre raison 15,8 17,7

NB : La somme des pourcentages est supérieure à 100 % du fait des réponses multiples.

Source : « Adhésions et dons aux associations : permanences et évolutions de 2002 à 2010 », Lionel

PROUTEAU. François-Charles WOLFF, Économie et Statistique, n°459, INSEE 2013.

Q.1. Expliquez le passage souligné à l’aide du

point précédent (2.a. partie en bleu du petit

tableau) Q.2. Critiquez le terme en rouge

« …apprécient… » Q.3. Montrez que les

adhésions aux associations du tableau ci-

contre peuvent révéler les différents types de

liens vus au début du chapitre.

Q.5. Faites une lecture statistique de la donnée en vert puis exprimez

statistiquement l’évolution par rapport à la donnée en rouge. Q.6.

Proposez une opposition entre deux associations pouvant illustrer un

individualisme particulariste et un individualisme plus universaliste (cf.

2.a. partie en bleu du petit tableau. Q.7. En quoi l’autonomie de l’identité

sociale d’un individu s’oppose d’abord au systématisme des liens et non

aux liens sociaux eux-mêmes ?

Page 16: Sociologie (Introduction générale) Accroche Q 2

3) … que le contrôle social peut maintenir (→ créer les sous parties).

Document La chanteuse marocaine évoque les lois obsolètes du pays en matière de mœurs

et rend hommage à l'esprit frondeur des femmes du désert.

Dans « Le Monde », vous vous êtes déclarée hors la loi avec des centaines de

Marocaines (plus de 10 000 signataires). Pourquoi ce manifeste ?

Il a été corédigé par la réalisatrice Sonia Terrab et l’écrivaine Leila Slimani en

réaction à l'arrestation de la journaliste Hajar Raissouni pour avortement illégal,

dans le but d’accompagner son procès, qui s'ouvrait ce jour-là et de dénoncer nos

lois obsolètes. Une semaine plus tard, elle et son fiancé ont été condamné à un

an de prison ferme et le gynécologue a pris deux ans (tous trois ont été graciés

par le roi Mohamed VI mi-octobre)

Ce jugement est un coup dur, qui a fait débat dans les foyers, à la radio, dans

les journaux, mais il va contribuer à grossir le mouvement. Que disent ces lois ?

L'une interdit les rapports sexuels hors mariage et condamne l'adultère ; l'autre

interdit l’avortement sauf dans le cas où la grossesse met en danger la vie de la

mère. L’homosexualité est également illégale et punie de prison en cas de flagrant

délit. Dans la pratique, comment cela se passe-t-il ?

C'est une question de moyens. Où aller quand on vit avec ses parents, ses frères

et sœurs, parfois dans la même pièce ? Où trouver de l'intimité ? Les plus riches

prennent deux chambres d'hôtel pour sauver les apparences. Avec de l'argent, on

trouve des médecins qui pratiquent l'avortement et on peut aller à l'étranger. Les

autres se réfugient dans les cinémas, avortent dans des conditions artisanales, avec

les risques que cela comporte. Ou n'avortent pas du tout, et se font alors rejeter

par leurs familles, ou doivent se marier contre leur gré, parfois même avec leur

violeur. […] Télérama - Sortir3642 30/10/19 10 - Propos recueillis par Anne Berthod.

Q.1. En quoi un interdit religieux peut-il

(dé)limiter des comportements sociaux ?

Pourquoi n’a-t-il dans un premier temps

qu’une influence sociale ? Dans quel type de

société cette influence peut être

particulièrement forte ? A quel moment la

délimitation devient-elle juridique ?

Q.2. Comparez les deux passages

a. « …elle et son fiancé … condamné …le

gynécologue a pris deux ans… »

b. « … se font … rejeter par leurs familles… »

→En quoi peut-on distinguer un contrôle

social formel et un contrôle informel ? Quelles

interactions sont possibles entre ces deux

formes ?

Q.3. Comment interpréter la grâce du Roi ?

En quoi peut-il exprimer un affaiblissement du

contrôle social ? une évolution vers de

nouvelles normes ?

Bilan : Pourquoi tout individu socialisé

rencontre-t-il des formes diverses de contrôle de

ses actions sociales, de ses valeurs voire de ses

manières d’évaluer les comportements des

autres acteurs sociaux ? Participe-t-il de fait au

contrôle social ?

➔ Bilan : Ainsi l’individu en tant qu’acteur social peut avoir une identité sociale plus ou moins complexe puisque des processus le pousse à une

certaine conformité sociale (status* et rôles associés) mais des résistances sont possibles remettant en cause la cohésion sociale tout en

poussant à la transformation du cadre social ce qui fait de l’individu… → II. … (un acteur) toujours entre intégration et exclusion.