Session 1. Introduction à la philosophie

Ce matériel est exclusivement réservé aux étudiants régulièrement inscrits à la FJC,

et suivant le cours 6.07 pendant l’année en cours. Son contenu n’est pas public. 1

Session 1. Introduction à la philosophie

1. PHILOSOPHIE ET THEOLOGIE A) But du cours 1) Le but de ce cours pourrait être de vous donner des arguments possibles contre la philosophie.

2) Le but de ce cours pourrait être, au contraire, de faire de vous des philosophes.

Dans le premier sens,



Dans le deuxième sens,

3) Le but le plus important du cours : nous allons essayer de présenter ensemble la manière dont s’est constituée la société postmoderne.

B) Pourquoi la philosophie ? i. Philosophie et pensée Aide à la réflexion.



ii. Mieux comprendre la théologie

Deux manières :

1) Mentionnée par Frame : des termes philosophiques sont constitutifs de notre vocabulaire théologique.

2) Comprendre la manière dont certaines théologies ont été influencées par telle ou telle école philosophique.



iii. Comprendre le monde B) Définitions de la philosophie i. Définitions initiales Plusieurs types de définitions :

n philosophie comme sagesse.



n Définition large.

La définition que donne Frame est simple : « La tentative disciplinée d'articuler et de défendre une vision du monde »1 Il ajoute : « En tant que chrétien, je suis attaché à une vision du monde qui vient de la Bible : Dieu créateur, le monde est sa création, l'homme est créé à son image, notre drame c'est la péché et ses conséquences, la rédemption de Christ est notre salut, son retour est la consommation de toutes choses. »2

ii. Définition tripartite de la philosophie

n Métaphysique.

1 John Frame, History of Western Philosophy and Theology, p. 1. 2 John Frame, History of Western Philosophy and Theology, p. 2.



n Epistémologie. n Théorie des valeurs.

iii. Unité de la philosophie Tri-perspective. Logos : la « preuve », voici ce que j'appelle la preuve « normative ». C'est le stress sur la dimension rationnelle et / ou logique de la philosophie.



Ethos : éthique, notre contexte. Ici, la philosophie est essentiellement considérée sous l'angle de son contexte historique. Pathos : le contexte et les émotions des gens. Preuves subjectives. Témoignage personnel. Les conséquences pratiques de la foi chrétienne dans le monde.

C) Relation entre philosophie et théologie i. La philosophie seule ?



ii. La transformation de la philosophie Ce que fait la foi, c’est qu’elle transforme la raison. Elle redonne à la raison ses points de départs nécessaires. Il faut trouver d'abord la base sur laquelle la raison humaine peut s'exercer au mieux :

n la certitude que le monde est fondé sur un solide fondement. n la raison humaine a été faite pour comprendre Dieu..



n Dieu se révèle dans la Bible. II. PHILOSOPHIE ET APOLOGETIQUE A) Les fondements bibliques de la philosophie i. La distinction Créateur / créature Trois manières d’interpréter cette distinction.

n Séparation absolue conduisant à un fidéisme dans lequel il n’y a plus de connaissance possible.


et suivant le cours 6.07 pendant l’année en cours. Son contenu n’est pas public.

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n Une relation qui conduit à l’assimilation entre C / c. Confusion où tout est lié, y compris le divin. n Une distinction C/ c, radicale.

ii. La « tri-personnalité » de Dieu Pourquoi parler de trois personnalités absolues (Frame, Van Til) ? La Trinité est la réponse à l’existence de toutes les dimensions de la vie humaine, ainsi qu’à la grande question philosophique qu’est l’Un et le Multiple.



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iii. La Seigneurie de Dieu John Frame : attributs de la seigneurie de Dieu : autorité, présence, contrôle. iv. Les effets noétiques du péché Autonomie supposée de la raison. Eve et Adam. Créée une antithèse de principe entre croyants et non croyants.



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v. Grâce commune et capital emprunté Donc nous devrons aussi identifier ce qui fait partie de ce capital emprunté :

n Chez Platon, la conviction qu’il existe un « ordre » supérieur à celui de la nature. n Chez Descartes, la conviction que nous sommes faits pour penser.

B) L’analyse apologétique i. L’antithèse entre les visions du monde



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Oliphint écrit : « La vérité que nous savons, que nous conservons, possèdent et supprimes, donc, est la vérité qui est, fondamentalement et essentiellement, donnée par Dieu à nous. Dieu est celui qui veille à ce que cette vérité nous atteigne. »3

Antithèse :

(1) Transcendance : (3) Transcendance : Dieu contrôle et a autorité Dieu n’est pas présent

(2) Immanence : (4) Immanence : Dieu présent en son alliance Dieu et le monde en confusion VdM biblique VdM non biblique

3 Oliphint, « Foreword », dans Common Grace and the Gospel, p. 33.



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ii. La tension rationnel / irrationnel John Frame écrit à propos de cette tension. Il note que :

(1) d’un côté, le non croyant connaît Dieu (Rm. 1.18-21)

Et Van Til: « Par conséquent, Dieu est lui-même entouré d'obscurité ou de mystère, tout comme l'homme est entouré d'obscurité ou de mystère. En d'autres termes, la pensée moderne croit en un irrationalisme ultime, tandis que le christianisme croit en une rationalité ultime. »4

(2) d’un autre côté, il supprime cette vérité (Rm 1.18, 21-32).

4 Cornelius Van Til, An Introduction to Systematic Theology, Phillipsburg, P&R, 1995, p. 13.



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Van Til écrit : « Bien que l'incrédule connaisse et déclare la vérité à l'occasion, il ne le fait que par une incohérence avec ses présupposés et en se basant sur la vision du monde chrétien ou, comme Van Til l'a dit, par «capitaux empruntés». Ainsi, il est à la fois rationaliste (prétendant Être le juge ultime de la vérité) et irrationnel (en refusant à Dieu, la seule source de signification) en même temps. Pour Van Til, cette dualité, commune à tous les non chrétiens, explique beaucoup de choses dans la pensée laïque, comme la distinction grecque entre la forme rationnelle et la matière irrationnelle. »5

C’est ce que nous pouvons appeler « rationalité résiduelle ». Exemple de la philosophie matérialiste :

n Dimension rationnelle, voir même rationaliste. Tout est réduit à une expression compréhensible, à une somme maîtrisable de matière. n Dimension irrationnelle. Si tout est matière, comment expliquer la réalité de valeurs morales ? Dans une perspective matérialiste / évolutionniste, ces valeurs ne sont que le fruit d’une adaptation, d’une sélection. Elles ne sont ni bien, ni mal en soi.

5 John M. Frame, « Cornelius Van Til: The Apologist », http://frame-poythress.org, consulté le 23 août 2019.



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Session 2. Platon et Aristote I. PLATON : DES APPARENCES A LA CONNAISSANCE A) Débuts de la philosophie platonique i. La mort de Socrate

Tout commence avec le procès de Socrate en 399 BC.

Comment le Bien a-t-il pu succomber au Mal ? Et l’Injustice sur la Justice ?



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ii. Expliquer les fausses apparences

C’est ce que Héraclite et Parménide n’ont pas pu expliquer. La chose fondamentale dans le monde : est-ce l’identité ou le changement la diversité) ? Platon explique l’opposition entre les deux penseurs en disant qu’ils ne parlent pas de la même chose. Analogie de la caverne :

n les prisonniers sont notre image. La majorité des hommes. Nous avons une vision inadéquate de la réalité nous voyons des ombres, sans lumière aucune ! n la prison est notre monde visible, sensible, réalité de l’expérience (Bartholomew, 47). n les véritables réalités constituent le monde intelligible.



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B) Le monde des Idées i. La nature des « Idées » Que sont donc ces Idées ? Qu'est-il ce monde de perfection dans lequel toutes les apparences visibles se dissolvent ? Il y a donc, conclu Platon, une réalité intelligible et invisible, une forme pourrait-on dire, de tout ce qui existe. Ces Formes sont des réalités immatérielles et immuables, demeurant éternellement identiques à elles-mêmes, universelles et intelligibles, seules réellement étant, et indépendantes de la pensée. ii. Qu’est-ce qui existe ?



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monde physique – visible monde des Formes – intelligible opinion connaissance

ombres, reflets,

images choses sensibles,

objets formes inférieures

formes supérieures

A ombre du chatbru

B le chatbru

C chat

D

Domaine inférieur Domaine supérieur

objet – change Idée – ne change pas

apparence – particulier essence – universelle

devenir – temporel être – éternel

opinion – corps vérité – âme

Sens Raison

II. UNE AUTRE THEORIE DU CHANGEMENT A) Aristote et la question de l’existence



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i. Une critique de Platon Deux choses à noter :

n si l'Idée de l'Homme désigne tous les hommes, quelque soit leurs différences, alors cette Idée est synonyme de tous les hommes. A qui sert-elle donc ? n Comment une Idée de l'Homme peut-elle être indépendante de ce qu'elle est censée décrire ! Impossible !

ii. La question des universaux La deuxième critique principale d'Aristote à l'encontre de Platon se dirige donc vers les « universaux ».



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Pour Aristote, les universaux ne sont pas des substances mais des prédicats, des attributs.

Alors que Platon se concentre sur le « grand », Aristote se concentre sur le fait d’« être ».

Platon, le doigt levé vers le monde des Idées, tenant le Timée ; Aristote, la paume posée sur la terre, portant l'Ethique. Ce n’est pas l’idée d’être « grand » qui compte pour Aristote… c’est le fait q’une être humain soit grand…

B) Distinguer pour connaître i. Substance, essence, accidents



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Substance : le monde est plein de choses individuelles, particulières. Ce sont les choses que nous voyons, expérimentons.

Par exemple il y a Joël.

Aristote distingue entre l’essence et les accidents. n Essence : c’est ce qui fait un chat un chat. Ou un homme, un homme. C’est la substance secondaire. La nature essentielle d’une chose. n Accidents : caractéristiques d’une chose ou individu mais ne sont pas essentielles à cette chose ou individu. Par exemple Virginie a les cheveux courts.

ii. Quelques catégories 4 catégories fondamentales :

n l’essence (ousia) : la substance première c’est l’individu. Par exemple : Socrate, etc.



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La substance seconde (deutera ousia) : ce sont les espèces auxquelles appartiennent les individus. Par exemple, l’espèce homme ou animal. n la quantité : la ligne, la surface, le solide, le temps, le lieu, sont toutes des quantités continues (chaque partie est liée et tient à celle qui la précède ou qui la suit). n la qualité : ce par quoi les choses sont qualifiées.

n la relation : on pourrait dire « proportion ».

Ce sont les catégories les plus fondamentales, mais viennent s’en ajouter six autres :

n je l’ai connu en septembre dans cette classe : temps et lieu. temps et lieu n il était affalé sur la table : situation. position n il avait un pull blanc : avoir. son avoir n il dormait : activité. son action n il s’est trouve réveillé brusquement : passion.



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iii. Le changement Récapitulons. Pour résoudre ce paradoxe, Aristote va introduire deux notions : la potentialité et l’actualité.

La distinction potentiel et actuel.



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C) L’héritage grec i. Capital emprunté Chez Platon. 1) Les apparences nous trompent. C’est vrai. Mais pourquoi : notre compréhension est limitée par nature.

2) Le fait que nous vivons dans une « caverne » : ce n’est pas faux non plus.

3) La raison est l’une des qualités que Dieu nous a accordées.

Chez Aristote.

1) 2)



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3) iii. La tension grecque

Les deux lignes diagonales représentent des contradictions : n Entre Platon et la vision biblique : le monde que nous voyons et expérimentons est le monde dans lequel nous pouvons vraiment connaître. n Entre Aristote et la vision biblique : l’origine et la source du monde n’est pas un Dieu « abstrait » et impersonnel. n Entre Aristote et la vision biblique : la raison seule ne suffit pas à déterminer et connaître Dieu.



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Les lignes horizontales représentent des similitudes de langage : n Chez Platon, n Chez Aristote,

iv. La tension rationnel / irrationnel Platon.

Chez Platon, il est bien « rationnel » de voir qu’il y a un problème dans le monde : ce qui est sagesse est en fait injustice.

Par contre il est tout à fait « irrationnel » de croire cela sans accès à ce monde des Formes. Comment pouvons-nous savoir qu’il y a un « monde parfait » ?



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Aristote.



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Session 3. La Rationalisation de Dieu

I. DESCARTES A) Descartes et le « Cogito » i. Le doute radical Aristote : fondement pour la connaissance.

§ Réalité du monde sensible / matériel. § Fiabilité des facultés humaines.

Problème de Descartes : comment être certain que je peux faire confiance à cette réalité ? Cf. le scepticisme de David Hume. « Le but de Descartes de douter de tout ce qui peut douter est de libérer l'esprit de sa dépendance à la perception des sens et à d'autres préjugés afin qu'il puisse fonctionner sans entrave. »6

6 Allen, p. 130.



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Pouvons-nous savoir que nous sommes « ici » ? Que nous ne sommes pas une illusion ? ii. La construction du « cogito » En trois temps :

Première étape : le doute des sens. Ainsi, « que je suis éveillé ou endormi, deux et trois font cinq, et un carré a quatre côtés. »7 Deuxième étape : le démon de Descartes. Problème, parce que « si un démon est la source de mon existence, alors effectivement mon expérience sensitive ne peut pas me donner de certitude. »8

7 Allen, p. 131. 8 Allen, p. 131.



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Troisième étape : le sujet pensant.

La conclusion c’est que « Descartes arrive ainsi à savoir qu'il est distinct d'un corps, car il sait qu'il existe et qu'il a de nombreux pouvoirs, mais qu'il ne sait pas qu'il y ait un univers physique du tout. À ce stade, il conclut que l'esprit et le corps doivent être des substances distinctes, même si plus tard, il découvrira qu'ils sont conjoints. »9

iii. Déduction ou intuition Deux manières d’envisager le cogito : soit une déduction, soit un intuition. Le premier donne naissance au cartésianisme. Le deuxième est peut-être plus exact.

9 Allen, p. 133.



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L’intuition est décrite dans la 3e règle du Règle pour une juste direction de l’esprit : « Par intuition j’entends non le témoignage variable des sens, ni le jugement trompeur de l’imagination naturellement désordonnée, mais la conception d’un esprit attentif, si distincte et si claire qu’il ne lui reste aucun doute sur ce qu’il comprend… »10 B) La tradition cartésienne i. Spinoza Spinoza est convaincu, dit Frame, qu’« une vraie (et juste) pensée humaine est tellement en accord avec le monde réel que non seulement elle lui correspond, mais qu’elle lui est identique. »11 Une seule substance dans le monde.

10 René Descartes, Règles pour la direction de l’esprit, troisième règle, en ligne,

https://fr.wikisource.org/wiki/Règles_pour_la_direction_de_l’esprit, consulté le 18 juillet 2017. 11 John Frame, History of Western Philosophy and Theology, p. 182.



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Tout devient « un » :

n La norme : c’est la substance unique. n L’existentiel : c’est la personne qui connaît, caractérisée par sa dimension rationnelle. n Le situationel : c’est le monde qui n’est qu’une seule substance avec « Dieu ».



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Plusieurs problèmes : n Problème de la distinction entre Créateur et créature inclus le problème du langage analogique que nous utilisons pour parler du principe de l’être, Dieu. n Ce qu’il manque aussi chez Spinoza, c’est une théologie de la révélation. Dieu ne communique pas ce qu’est la vérité… comment la découvrir ?

n Il présuppose que la raison est faite pour connaître.

ii. Leibniz La chose la plus essentielle dans le monde : la pensée / âme (minds).



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Selon Leibniz, « chaque substance est un monde à part, indépendamment de tout en dehors de lui-même, sauf pour Dieu. Ainsi, tous nos phénomènes, c'est-à-dire tout ce qui nous arrive, ne sont que les résultats de notre propre être. »12

Et donc… cela conduit Leibniz au déterminisme car les monades, bien qu’actives, n’ont pas de liberté propre. De tout cela il conclu que la Monade suprême, Dieu, détermine les monades… et que nous avons donc une complète détermination du monde13.

Et ainsi : nous vivons dans le meilleur des mondes possibles. iii. Dieu et la raison Le résultat ? Une fois que vous considérez que la raison se suffit à elle-même… vous n’avez plus vraiment besoin de Dieu, ou ce Dieu devient synonyme de raison, du monde, ou devient abstrait ou distant.

12 G. W. Leibniz, Philosophical Papers and Letters, Loemker et Dordrecht, Kluwer, 1989, p. 312. 13 John Frame, A History of Western Philosophy and Theology, p. 187



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Je ne crois pas que c’est ce que Descartes a fait, mais certainement il a ouvert la porte à un certain rationalisme qui, à terme, conduira à l’effacement de Dieu.

II. LES LUMIERES A) Une période cruciale de transition i. Les Lumières Qu’étaient alors les Lumières ? En général, il se caractérisait par une confiance répandue dans le pouvoir de la raison humaine La raison a été jugée « fondamentale à la nature humaine et, avec raison, il était possible de garantir l'accord universel de questions sur le monde ainsi que sur les questions mathématiques. »14 C’est, à proprement parler, l’Âge de la Raison.

14 Martin D. Henry, « Les Lumières et le Romantisme d'un point de vue théologique », Irish Theological Quarterly,

vol. 63, no. 3, 1998, p. 250-62, ici p. 251.



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Kant définit la période des Lumières ainsi : « Les lumières sont ce qui fait sortir l’homme de la minorité qu’il doit s’imputer à lui-même. La minorité consiste dans l’incapacité où il est de se servir de son intelligence sans être dirigé par autrui. Il doit s’imputer à lui-même cette minorité, quand elle n’a pas pour cause le manque d’intelligence, mais l’absence de la résolution et du courage nécessaires pour user de son esprit sans être guidé par un autre. Sapere aude, aie le courage de te servir de ta propre intelligence ! voilà donc la devise des lumières. »15 ii. Des Lumières au rationalisme cohérent

Alors que Spinoza cherchait à limiter les dommages causés par la religion, les déistes anglais cherchaient à montrer que la religion révélée ne pouvait pas différer de la religion naturelle.

Si Dieu ne communique pas, qu’avons-nous ? Une disparition lente de la dimension existentielle de la foi. Pas de relation avec Dieu :

15 Emmanuel Kant, Qu’est-ce que les Lumières ?, en ligne, Wikisource, https://fr.wikisource.org, consulté le 23 août

2017.



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Normative Dieu

Situationnelle Existentielle Nature

Nous passons lentement de : n Dieu est tout, incluant la nature. Un panthéisme « spinoziste ».

À : n La nature est divine.

S’ensuite une forme de déisme : Dieu est distant. L’horloger non engagé dans le monde

En outre :

n une fois que la philosophie moderne avait rompu le lien entre sa pensée désincarné et le monde matériel de la réalité ;



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n et une fois que la science moderne avait exclu la finalité intrinsèque de son monde mécanique de la nature ; n alors la philosophie et la science ont travaillé ensemble pour remettre en cause les bases platoniciennes et aristotéliciennes de la philosophie médiévale.

B) Evaluation apologétique i. La tension rationnel / irrationnel

(1) Dieu est le principe de (3) Dieu n’est pas nécessaire légitimité de la raison au fonctionnement de la raison

(2) La raison est créée (4) la raison est sa propre par Dieu explication VdM biblique VdM non biblique



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Les deux lignes diagonales représentent des contradictions.

Les deux lignes verticales représentent une cohérence de pensée.

Les deux lignes horizontales représentent des similitudes de langage.

ii. L’impossibilité de la raison sans Dieu La raison est présupposée par le rationalisme : mais pourquoi ? Elle se justifie elle-même : circularité. Il faut la justifier. Ce que Van Til a bien montré, c’est que rien ne peut se dire si Dieu ne nous a pas fait pour exercer notre raison.



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Nous avons une évolution dans la manière de considérer l’acquisition de la connaissance : sur un fondement aristotélicien sur un fondement « cartésien » les facultés humaines la raison

Connaissance

Connaissance

Monde

« Moi »



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iii. Grâce commune et philosophie



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Session 4. La naissance du matérialisme

I. NAISSANCE DU MATERIALISME A) Le matérialisme antique i. Atomisme et mouvement « Le matérialisme est aussi ancien que la philosophie, mais il n’est pas plus ancien. »16

Démocrite est, pour Charbonnat, le premier vrai philosophe atomiste, ouvrant une « voie majeure en philosophie »17. Pour l’atomisme, « la réalité matérielle au fondement de tous les phénomènes »18.

La vérité est intimement liée à l’existence des atomes.

16 Friedrich-Albert Lange, Histoire du matérialisme, et critique de son importance à notre époque, tome 1, ch. 1, en

ligne, Wikisource, https://fr.wikisource.org, consulté le 21 août 2017. 17 Pascal Charbonnat, Histoire des philosophies matérialistes, Syllepse, 2007, p. 77 18 Charbonnat, Histoire des philosophies matérialistes, p. 79



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ii. L’effacement du matérialisme Deux explications :

n Conditions socio-économiques. n Conditions philosophiques.

En conclusion : « Si les premiers matérialistes écrivent pour nous libérer de la tyrannie de la religion, qu'est-ce que le moyen âge, sinon le triomphe de cette tyrannie… »19

19 Ibid., p. 104.



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B) La période médiévale i. La double vérité

Siger de Brabant (1235-1284). Théories de la double vérité.

n Si vous utilisez la raison, vous serez conduit à un certain nombre de conclusions (où « la raison » est l'utilisation de la preuve et la logique de divers types). n Si vous comptez sur la foi et la révélation, qui est la source de la connaissance des choses de Dieu, etc., vous pouvez être conduit à un certain nombre de conclusions différentes.



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ii. Naissance du naturalisme Nicolas d’Autrecourt (1295-1369), représentant du scepticisme médiéval. Point de départ : les choses sont éternelles. Le changement est une conséquence du mouvement des atomes. Malgré cela, d’Autrecourt n’est pas un matérialiste complet ou cohérent : « Selon John Murdoch, l'atomisme du quatorzième siècle n'est qu'une réponse à l'anti-atomisme d'Aristote et aucune traces réelles d'atomisme physique ancien ne se trouve dans cette littérature du quatorzième siècle. »20 Il jette les bases du futur naturalisme du 18e siècle.

20 Aurélien Robert, « Atomism », Encyclopedia of Medieval Philosophy, pp. 122-125.



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iii. Importance du naturalisme

Au cours des 15e et 16e siècles, Comme Charbonnat le rappelle, il n’y a pas de matérialisme strict.

Car une chose demeure inchangée : la question des origines. L’épicurisme va servir de fondement à une affirmation qui va lentement mais sûrement grandir dans l’histoire de la philosophie des sciences… la nature se suffit à elle-même. II. LE MATERIALISME MODERNE A) Aux origines du matérialisme moderne i. Un monde mécanique Isaac Newton (1642-1727). A la suite du philosophe français Pierre Gassendi (1592-1655), Newton est l’une des grandes figures de la philosophie moderne.



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On peut avoir l’impression que la méthode scientifique proposée par Newton peut se passer de Dieu. L’impression même que le « temps et l’espace » reçoivent des qualités similaires aux attributs de Dieu. « Ce système très élégant composé de soleil, de planètes et de comètes n'aurait pu naître sans la conception et la domination d'un être intelligent et puissant. »21 Newton a essayé de montrer les incohérences du matérialisme athée… mais malheureusement, son héritage a gardé la méthode scientifique et a donné le dieu qui a créé. Ainsi pour Newton « raisonner sans expérience est très dangereux ». Bien entendu, cela signifie que nos conclusions rationnelles reposent sur l'expérience.

Mais si l'expérience devenait de plus en plus éloignée de l'existence nécessaire de Dieu ?

Et si nous pensions pouvoir expliquer l'expérience quotidienne sans Dieu ?

Alors, Dieu n'est plus nécessaire.

21 Newton, Principia.



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iii. L’empirisme

Si le monde est mécanique… alors il devient normal de considérer que le moyen de comprendre le monde va passer par les sens, par l’expérience, etc. C’est la naissance de l’empirisme.

n Hobbes. Dissocie connaissance et foi. n Locke. L’expérience sensible est au cœur du monde

n Hume. Questionnement radical de la causalité.

Attention ! L’empirisme ne conduit pas nécessairement au matérialisme strict.



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v. Julien Onfray de La Mettrie (1709-1751) Premier vrai matérialiste dont la philosophie est fondée sur « l’observation et l’expérience (qui) sont les conditions d’accès à la vérité »22. De La Mettrie peut ainsi écrire que « l'Homme n'est qu'un Animal, ou un Assemblage de ressorts, qui tous se montent les uns par les autres, sans qu'on puisse dire par quel point du cercle humain la Nature a commencé ? » Pour De la Mettrie, « le corps n'est qu'une horloge, dont le nouveau chyle est l'horloger. » L’âme et le corps sont ainsi des machines. La question des origines apparaît comme centrale à l’avancée de La Mettrie. Mais lui reste silencieux.

22 Pascal Charbonnat, Histoire des philosophies matérialistes, Syllepse, 2007, p. 305.



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Plus donc de divinité biblique. « Cette conception matérialiste n’a été possible qu’en faisant de l’origine du sensible une question centrale. »23 C) La question des origines i. Darwin Le manque du « matérialisme » du 18e siècle c’est un moyen d’expliquer le changement. Arrive Darwin, qui développe un système « naturel » qui remet en cause le fixisme des espèces. Charbonnat conclut avec raison : « La théorie de l’évolution provoque un scandale dans les sociétés occidentales parce qu’elle achève, de manière éclatante, les premiers essais pour donner une réponse scientifique à la question du commencement de la vie. »24

23 Pascal Charbonnat, Histoire des philosophies matérialistes, Syllepse, 2007, p. 342. 24 Pascal Charbonnat, Histoire des philosophies matérialistes, Syllepse, 2007, p. 366.



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ii. Deux matérialismes Deux courants matérialistes apparaissent au 19e siècle :

n un matérialisme qui se définit par opposition au spiritualisme. n un matérialisme qui se définit par opposition à l’idéalisme.

ii. Matérialisme et histoire Marx est la figure centrale. Dialectique et matérialisme, ou « matérialisme historique ».



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Le matérialisme de Marx se voit dans cette simple affirmation : « L’humanité doit d’abord manger, boire, avoir un abri et des vêtements, avant de pouvoir s’occuper de politique, science, religion, etc. »25

Marx avait fait son doctorat sur Démocrite et Épicure ! Et il note que le « problème de la création du monde est décisif dans toute la philosophie… »26 Conception de la nature :

n Tout dans la nature est connecté. n Tout dans la nature se situe sur une ligne continue de mouvement et de changement.

25 Marx-Engels, « Speech at the Graveside of Karl Marx », Selected Works, vol. 2, Foreign Languages Publishing

House, Moscow, 1951, p. 153. 26 Pascal Charbonnat, Histoire des philosophies matérialistes, Syllepse, 2007, p. 456.



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n Ce changement est d’abord quantitatif, et il se transforme graduellement en changement qualitatif. n Il existe dans la nature des contradictions qui ne sont pas apparentes.

Les éléments du matérialisme historique de Marx (et Engels) :

n Matérialiste. n Réalité objective. n Les lois naturelles du monde sont connaissables.



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En conclusion : « la vie sociale, l'histoire de la société, cesse d'être une agglomération d'accidents, car l'histoire de la société devient un développement de la société selon les lois régulières et l'étude de l'histoire de la société devient une science »27. D’où l’importance des modes de production et de la lutte des classes pour Marx ! D) Point d’arrivée : la nouvelle synthèse i. Vers une synthèse du matérialisme ? Charbonnat explique : « le matérialisme contemporain tend à dissoudre la spécificité de son discours philosophique. Il propose de moins en moins une conception du mouvement général des choses. Il se concentre sur la controverse à propos de la nature de l’esprit, et se transforme en un matérialisme neuronal, ou neurobiologique. »28

27 https://www.marxists.org/reference/archive/stalin/works/1938/09.htm 28 Pascal Charbonnat, Histoire des philosophies matérialistes, Syllepse, 2007, p. 537.



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Évolutionnisme réductionniste

Normative

Neurobiologie Situationnelle Existentielle Le monde matériel Sujet humain

Normative= neurobiologie, évolution réductionniste

Situationnelle Existentielle Le monde matériel Le sujet humain



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ii. Où en sommes-nous ?

§ Le corps va être réduit à sa dimension matérielle. § La pensée va être réduite au cerveau et à la biochimie. La raison humaine n’est donc plus une « capacité » qui nous permet réellement de comprendre le monde. § Nos actions vont être réduites à des expressions de notre psychologie.

iii. L’impossibilité matérialiste

Première impossibilité : l’origine de la matière. Deux positions (1) Fidéisme et ignorance… le monde est « juste là ». Our alors (2) position philosophiquement intenable, l’éternité de la matière.



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Deuxième impossibilité : si nous sommes des êtres humains uniquement matériels… et si notre pensée peut être réduite aux interactions chimiques de notre cerveau… comment pouvons comprendre (par exemple) les autres êtres humains ? Troisième impossibilité : donc par extension le matérialisme détruit la raison, et donc se contredit lui-même.



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Session 5. Le sujet grec I. SAVOIR CONNAITRE A) Platon et la connaissance de soi i. Savoir se connaître Platon et la connaissance de soi.

Trois ordres de désirs et de commandements mentionnés par Platon :

§ « Le premier élément, disons-nous, est celui par lequel l'homme connaît »… une dimension essentielle de l’homme est donc qu’il peut connaître et en particulier se connaître lui-même. § « et le second celui par lequel il s'irrite »… cela participe du premier.



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§ « quant au troisième, comme il a nombre de formes différentes, nous n'avons pu lui trouver de dénomination [580e] unique et appropriée, et nous l'avons désigné par ce qu'il y a de plus important et de prédominant en lui; nous l'avons appelé concupiscible (644), à cause de la violence des désirs relatifs au manger, au boire, à l'amour et aux autres plaisirs semblables; nous l'avons nommé également ami de l'argent, parce que c'est surtout au moyen de l'argent que l'on satisfait ces sortes de désirs. »29

ii. L’homme dans le cosmos L’humain, le sujet, n’est jamais séparable du monde dans lequel il vit. Le moi trouve son identité et sa signification en relation avec les grands « ensembles » qui structurent le monde.

n la famille. n la ville (nous dirions la société).

29 Platon, La République, Livre IX.



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n le cosmos (le matériel et l’immatériel).

Il n’y a pas la notion contemporaine de l’humain qui, par sa raison et sa science, pourrait transformer le monde à volonté. iii. Comprendre le monde Un accès direct au monde par la dialectique.

Comment procéder ?

n Premièrement, par une méthode de questions et réponses.



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n Deuxièmement, ces questions/réponses peuvent, en établissant des distinctions, faire parvenir la pensée jusqu'aux choses elles-mêmes. n Troisièmement, il faut pouvoir déterminer ce qui sera la juste mesure des choses.

On voit cela dans C. S. Lewis, L’armoire magique, B) L’unité humaine i. Substance et propriétés

Les tailles, les formes et les couleurs n'existent pas par elles-mêmes ; elles existent comme étant la taille, la forme ou la couleur de quelque chose.



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ii. Une âme incarnée Aristote : existence d’un principe « structurant » qui donne réalité au principe qui explique la continuation de notre personnalité.

C'est ce qui met le corps en action comme corps et comme corps vivant. Sans elle, le corps ne serait pas un corps.

n Car, qu’une âme puisse ou non survivre sans le corps, il est certain, pour Aristote, que le corps ne peut survivre sans l'âme. n Car le corps, le corps vivant, est essentiellement quelque chose qui bouge, grandit et agit de différentes manières, et cela ne pourrait se faire sans âme.



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iii. L’âme : principe d’individualité On dit souvent maintenant que ce qui fait notre individualité c’est la conscience que nous avons de nous-mêmes. Pour Aristote ce n’était pas le cas. Le principe de l'identité personnelle n'est pas identique aux actes de conscience de soi. L’âme, elle, est constamment présente.

iv. La définition traditionnelle Boèce : substance individuelle d’une nature rationnelle.



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II. LA TENSION MODERNE A) Un principe unique i. Évolution de la personnalité

Époque Le « soi » Particularités Auteur

Classique : l’individu comme partie d’un tout

Grèce antique

Le « soi » et l’ordre cosmique Le « soi » et l’ordre philosophique

Place de la communauté dans l’ordre cosmique Importance d’ordonner les idées

Homère, L’Odyssée. Platon, La République.

Période médiévale

Le « soi » et l’ordre divin Révélation de Dieu et donc de « soi ».

La Bible Augustin, Les confessions.

Moderne : l’individu souverain

Première période (1500-1780)

Le « soi » rationnel Le « soi » est identifié et connu par la raison autonome.

John Locke, Essais sur l’entendement humain.

Deuxième période (1780-1880)

Le « soi » émotionnel Les émotions prennent la place sur la raison.

Jean-Jacques Rousseau, Discours sur l’origine des inégalités.

Troisième période (1880-présent)

Le « soi » fragmenté

La personnalité (et donc la conscience de soi) est fragmentée. Plus d’unité de la personnalité.

Friedrich Nietzsche.



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Evolution notable : § La raison s’effondre à cause de ses propres contradictions. D’autant plus que les tragédies du 20e siècle ont achevé l’idéal rationnel. § Du coup on passe à un accent sur le « soi » émotionnel. Montée du QE par contraste ou complément avec le QI. § Le problème c’est que les émotions humaines sont aussi expliquées comme n’étant que des phénomènes chimiques. Tout est alors déterminé. Plus de liberté.

ii. Matérialisme et personnalité

Le cerveau = la pensée. La personnalité est identique à l’être humain qu’on voit en face de soi. La personne est le corps.



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Mais il y a plus important encore, c’est l’association entre personnalité et conscience de soi.

iii. La personnalité comme conscience de soi « Conscience de soi » : Conscience de ce qu’est l’humanité et de ma relation à cette humanité. C’est la question du « quoi » : qu’est-ce que je suis en tant que membre de l’espère humaine ? « Je suis humain » : Je et humain. Ce sont les deux dimensions nécessaires de la conscience de soi.

B) Un monde de contradictions i. L’impossibilité de la personnalité contemporaine



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1) Impossible de demander à un embryon s’il est conscient de lui-même. 2) Nous n’arrivons pas à dire ce qu’est la conscience. 3) Problème de la continuité de la personnalité. ii. L’impossibilité du « monisme » matérialiste Absolutisation de la science est la principale erreur de l’époque contemporaine.



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§ La science explique le fonctionnement des choses. § La science ne peut pas explique ce que les choses sont en elles-mêmes, notamment le sens qu’elles ont.30

Pour le philosophe anglais Roger Scruton, cela démontre ce qu’il appelle le « dualisme cognitif », ou en d’autres termes une sorte de dualité entre « corps » et « âme ». C) Une vision biblique de la personnalité i. Une personne intégrale

30 Scruton, The Soul of the World, p. 58.



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Image de Dieu = personnalité.

ii. La distinction âme et corps Dans l’Écriture en grande partie liée à ce qu’il se passe à la mort. 1 Co 4-5 : « 4 au nom du Seigneur Jésus, et avec son pouvoir, lors d’une assemblée où je serai spirituellement parmi vous, 5 qu’un tel homme soit livré à Satan pour la destruction de sa chair, afin que l’esprit soit sauvé au jour du Seigneur. » Luc 23.46 : « Jésus poussa un grand cri ; il dit : « Père, entre tes mains, je remets mon esprit. » Mt 10.28 : « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, mais ne peuvent tuer l’âme ; craignez bien plutôt celui qui peut faire périr âme et corps dans la géhenne. »



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iii. La conscience et la révélation externe Le problème de la conscience de soi est complexe et la Bible n’en parle pas beaucoup, voir jamais. Humainement il est impossible de « sortir » de nous-même. Nous n’avons pas vraiment un regard externe sur nous-mêmes. Nous avons donc besoin d’une révélation externe.



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Session 6. Descartes et le sujet moderne I. LE PROBLEME DE LA PERSONNALITE

A) Le sujet cartésien i. Un sujet pensant La réponse cartésienne, on l’a vu, c’est que « je pense ». Cela nous conduit à deux choses :

n Cela suppose que la raison est l’une des dimensions les plus essentielles de l’humain. n Cela suppose aussi que la personnalité est premièrement intériorité !



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ii. D’Augustin à Descartes Charles Taylor explique qu’il y a une vraie différence entre l’intériorité augustinienne et celle de Descartes :31

n Chez Augustin, le chemin intérieur n’est là que pour nous diriger vers le haut, vers la contemplation de Dieu. n Chez Descartes, l’intériorité, la réflexivité (penser sur soi) ne conduit à rien d’autre qu’à une suffisance de la certitude. C’est « moi » sujet pensant qui génère une certitude ultime.

31 Taylor, Sources of the Self, p. 156.



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Sur la tri-perspective, mettre cette rupture avec Dieu. Il n’a pas disparu, mais il n’a plus de lien avec le monde.

Normative

Situationnelle Existentielle iii. L’homme au centre Le sujet de Descartes, et le sujet « moderne » qui va être construit est un être qui est au centre du monde. Pourquoi ? Parce qu’à la suite de Descartes, il appartient au sujet de construire le monde. Dans tous les cas, l’affirmation fondamentale est la même : nous sommes sources de l’ordre du monde.



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B) La persistance de la personnalité i. Personnalité et mémoire

C’est la question de John Locke32. Pour Locke, voici le problème de la personnalité :

n Notre personnalité doit être continue. Nous devons être la même personne hier, aujourd’hui, et demain. n De plus, nous ne connaissons les choses que par notre expérience. n Or nous n’avons jamais une expérience de notre personnalité dans le passé.

32 Taylor, Sources of the Self, p. 156.



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Quelle est l’implication pour la question de la personnalité ?

Théorie de John Locke :

n Il doit y avoir une chose qui unit nos personnalité / conscience et qui est dans notre expérience présente. n Sa conclusion. Locke introduit la notion de mémoire.

John Locke soutient donc que l'identité personnelle est une question de continuité psychologique.



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Bien sûr il y a des problèmes : n D'une part, la mémoire semble présupposer l'identité personnelle et ne peut donc constituer un critère de celle-ci. n Que dire des mémoires que nous n’avons plus ? Etions-nous alors nous-mêmes ? n Et que dire de ceux qui ont perdu la mémoire ?

II. LA DESINTEGRATION DU SUJET MODERNE A) La conscience et l’Idéalisme



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i. La connaissance de Kant Rappelant l'allégorie platonique de la caverne que vous connaissez maintenant, Cresson remarque : « Platon admet que les prisonniers peuvent franchir le mur et contempler les réalités. Kant déclare que le mur de son esprit est, pour chaque homme, infranchissable. »33 La grande différence, c'est que dans la perspective de Kant, il n'y a pas de réelle porte sur l'extérieur. Tout est voilé, obscurcit.

Kant semble proposer un dilemme :

n Dans un sens, on peut connaître les phénomènes qu’on voit. n Dans un autre sens, nous n’avons jamais vraiment accès aux « choses » elles-mêmes. Simplement à leur perception.

33 André Cresson, Kant. Sa vie, sa philosophie, son œuvre, Paris, Presses universitaires de France, 1941, p. 15.



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Solution de Kant : Il va distinguer deux types de « réalités »… le nouménal et le phénoménal. Le nouménal est simplement « des choses en soi ».34

Ceci pose bien sûr plusieurs problèmes… 1) Si le nouménal est inconnaissable, comment savoir qu'il existe ? Il manque ici une doctrine de la révélation du nouménal (Dieu). 2) Le principal problème est donc le projet de Kant visant à limiter la raison afin de laisser place à la foi. 3) A long terme, le fait qu’on ne peut pas avoir accès ou même connaître le nouménal va conduire à une conclusion évidente : nous n’avons pas besoin de ce concept.

34 W. T. Jones, Kant to Wittgeinstein and Sartre, p. 63. Cf. Frame, A History of Western Philosophy and Theology, p.

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4) Existe-t-il vraiment une dimension normative ?

Normatif Nouménal (en fait la pensée humaine autonome) Situationel Existentiel Monde naturel Pensée humaine ii. La question de la conscience Et cette « conscience de soi », comme se fait-elle, quelle es-t-elle ?



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Rappelez-vous que si vous voulez éviter une existence qui soit soumise aux aléas du monde « naturel », phénoménal, vous devez avoir une éternité, une fixité, qui chez Kant est le monde nouménal.

Dichotomie exprimée par Schaeffer sous cette forme :

Grâce Moi nouménal Nature Moi phénoménal

Question : qui connaît réellement ? Le moi « phénoménal » ou « nouménal » ?

Normative

= moi nouménal Situationnelle Existentielle = le monde phénoménal = moi nouménal



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B) Hegel, le sujet, et l’histoire i. L’être humain : sujet et objet

Concrètement nous devons prendre conscience que nous sommes en relation, et donc que nous sommes sujets et objets. Il y a donc une distinction objet / sujet.

ii. Humain dans l’Histoire

Hegel a été le premier philosophe de la période moderne à suggérer que la raison et n’existent pas



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en elles-mêmes. La raison et l'identité doivent être considérées dans un contexte historique35.

Le tout est uni sous ce que Hegel appelle l’Absolu – ou Idée Absolue.

35 John A. Powell, « The Multiple Self: Exploring between and beyond Modernity and Postmodernity », Minnesota

Law Review, vol. 81, no. 1481, 1996, p. 1490.

L’Histoire est presque quelque chose de determine.

NORMATIF = DIEU

Le probleme c’est que la dimension normative du sujet est ici abstraite, c’est l’histoire.

Ce materiel est exclusivement reserve aux etudiants regulierement inscrits a la FJC,

et suivant le cours 6.07 pendant l’annee en cours. Son contenu n’est pas public.

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HISTOIRE

normatif

MOI OBJET MOI SUJET

situationnel existentiel



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C) Apologétique et personnalité humaine i. Où en sommes-nous ?

L’autonomie du « moi » emprisonné dans l’histoire.

Plus de liberté.

ii. Personnalité et histoire de la rédemption

A. Identité créée : être créé à l'image de Dieu est une dynamique relationnelle. En tant que créatures «autres réactives», notre identité est à la fois donnée dans l'image et un projet relationnel en cours36.

36 https://www.bethinking.org/human-life/postmodernism-and-the-question-of-identity



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B. Identité déchue : sous le péché, ces relations fragmentent et faussent notre projet.

C. Identité restaurée : Mais Dieu souligne sensiblement cette fragmentation et nous donne une nouvelle identité à la fois:

1. Stable / donné, à la lumière des faits immuables de la croix et de la résurrection, et de l'adoption par Dieu de moi. 2. Un projet en cours alors que j'essaie d'apporter la présence de guérison du Royaume à ceux qui m'entourent.

iii. Le sujet unifié

Normative Situationnelle Existentielle



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Session 7. Nietzsche et la nature humaine I. NIETZSCHE ET LA MORALITE A) Points de départ i. Une critique radicale L'œuvre de Nietzsche est essentiellement une critique de la culture occidentale moderne et de l'ensemble de ses valeurs morales ii. Un constat :la vie dénigrée Pour Nietzsche, l’histoire de la philosophie est celle du rejet de la vie : « Cette irrévérence de considérer les grands sages comme des types de décadence naquit en moi précisément dans un cas où le préjugé lettré et illettré s’y oppose avec le plus de force : j’ai reconnu en Socrate et en Platon des symptômes de décadence, des instruments de la décomposition grecque, des pseudo-grecs, des antigrecs. »37

37 Friedrich Nietzsche, L’origine de la tragédie, 1872, Wikisource.



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iii. Capituler devant la vie La capitulation : Nietzsche et Wagner. Apollon et Dionysus. Rejet ultérieur de Wagner : « O prodige ! Wagner est devenu pieux. »38 Contraste entre le Carmen de Bizet et le Parsifal de Wagner. En particulier l’Acte 3 « Höchsten Heiles Wunder! Erlösung Erlöser dem » (le rédempteur).

38 Friedrich Nietzsche, Ecce Homo, « Pourquoi j'écris de si bon livres », §5.



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B) Au delà du Bien et du Mal i. Un vestige d'oppression Nietzsche sur le bien et le mal : « Il faut songer d’autre part que les termes ‘mauvais’, ‘malheureux’ produisaient toujours sur l’oreille grecque une tonalité où dominait la nuance ‘malheureux’ ; tout cela n’est que l’héritage du vieux système d’évaluation aristocratique plus distingué, qui ne se démentit même pas dans l’art de mépriser… »39 ii. Le Bien, un autre mal Nietzsche : « le concept « bon » n’est pas unique ; pour s’en convaincre qu’on se demande plutôt ce qu’est en réalité le « méchant » au sens de la morale du ressentiment. La réponse rigoureusement exacte, la voici : ce méchant est précisément le « bon » de l’autre morale, c’est l’aristocrate, le puissant, le dominateur ... »40

39 Friedrich Nietzsche, La généalogie de la morale (Œuvres complètes de Frédéric Nietzsche, vol. 11, pp. 25-80),

page 50. 40 Friedrich Nietzsche, La généalogie de la morale, 54.



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C) Le nihilisme des valeurs i. Le rejet du monde par les impuissants Nihilisme et ressentiment. Pour Nietzsche : « [...] il y eut des moralistes conséquents avec eux-mêmes: ils voulaient l'homme différent, à savoir vertueux, ils le voulaient à leur image, à savoir cagot ; c'est pour cela qu'ils niaient le monde. »41 Dans Humain, trop humain, Nietzsche écrit : « Ce sont donc là des vertus qui ont cours parmi les hommes qui ne sont pas égaux, des vertus inventées par l’individu qui se sent supérieur, des vertus propres au dominateur avec cette arrière-pensée : « Je suis assez puissant pour accepter un préjudice visible, c’est là une preuve de ma puissance. » — Par conséquent, une vertu voisine de la fierté. »42 Comme le dit Brun, pour Nietzsche, « nous devons avoir le courage d’être des hommes tragiques » (Brun, p. 293).

41 Friedrich Nietzsche, Le crépuscule des idoles, ou Comment on philosophe avec un marteau. Traduction par Henri

Albert. Mercure de France, 1908 (Œuvres complètes de Nietzsche, vol. 12, pp. 136-143), 142. 42 Friedrich Nietzsche, « Le voyageur et son ombre » dans Humain, trop humain,

http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Voyageur_et_son_Ombre



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ii. L' « homme » : une réalité en devenir L’être humain n’est pas quelque chose « en soi » : « Involontairement « l’homme » leur apparaît comme une æterna veritas.comme un élément fixe dans tous les remous, comme une mesure assurée des choses. Mais tout ce que le philosophe énonce sur l’homme n’est au fond rien de plus qu’un témoignage sur l’homme d’un espace de temps fort restreint. »43 Conclusion de Nietzsche : « L'humanité ne représente nullement une évolution. »44 L’homme est à surmonter (Brun, p. 293).

43 Friedrich Nietzsche, Humain, trop humain, http://fr.wikisource.org/wiki/Humain,_trop_humain/I 44 Friedrich Nietzsche, L’Antéchrist et Ecce Homo, Paris, Gallimard, 2006, p. 16.



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iii. Critique du christianisme : le contentement et la pitié La critique de Nietzsche est virulente : « La compassion est l'opposé des émotions toniques qui élèvent l'énergie du sentiment vital : elle a un effet déprimant. »45 Ou encore « quiconque a du sang de théologien dans les veines ne peut a priori qu'être de mauvaise foi ... »46 Deux dimensions au rejet de la vie :

n Le contentement de la vie.

45 Idem. 46 Nietzsche, L’Antéchrist, p. 20.



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n La pitié et la patience. iv. Le nihilisme Qu'est ce que le nihilisme ? « — Qu’est-ce que le nihilisme, si ce n’est cette lassitude-là ?… Nous sommes fatigués de l’homme… »47

47 Friedrich Nietzsche, Généalogie de la morale, 61.



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II. LA PUISSANCE DE VIVRE A) La volonté de puissance i. La volonté tournée vers la puissance La volonté de puissance est centrale chez Nietzsche. Pour Nietzsche : « Le puissant cherche par tous les moyens possibles à augmenter la foi en sa puissance »48 ii. Le surhomme Il n’y a pas de concept d’« être humain ».

48 Nietzsche, « Le voyageur et son ombre », 326.



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Nous devons commencer avec le corps, seule chose que nous avons. Histoire et présence du surhomme : « Ce qui donne sa valeur au saint dans l'histoire universelle, ce n'est pas ce qu'il est, mais ce qu'il signifie aux yeux des autres, les non-saints. On s'est trompé sur son compte, on a faussement interprété ses états d'âme et on l'a autant que possible écarté de soi, en phénomène absolument incomparable et de nature étrangère, surhumaine : mais c'est justement ce qui lui a valu cette force extraordinaire avec laquelle il a pu s'emparer de l'imagination d'époques et de peuples entiers. »49

Et Nietzsche fait dire à Zarathoustra : « Et la vie elle-même m'a dit ce secret : ‘Vois, dit-elle, je suis ce qui doit toujours se surmonter soi-même.’»50 Deux notions rattachées au surhomme sont pour Nietzsche : l'affirmation (individuelle) et la totalité.

n le surhomme est celui qui s'affirme et affirme tout ce qu'il est : il ne devient rien. Ce qu'il veut devenir, il l'est.

49 Nietzsche, Humain, trop humain. 50 Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra.



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n en faisant cela l'homme devient tout ce qu'il est et peut être. B) L’existentialisme dans l'art i. Manifestations de l’existentialisme ii. Jackson Pollock

Il était un expressionniste abstrait. Concentrez-vous sur l’ « événement » de la rencontre entre deux matériaux par le geste de l'artiste: la peinture et la toile. D'où sa célèbre méthode de peinture « goutte à goutte ».



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iii. Woody Allen L'existentialisme comique. B) Evaluation apologétique

i. L’humanité sans direction

L’être humain doit se créer une direction. Il doit se créer un futur.



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Qu’arrive-t-il lorsque quelqu’un n’arrive pas à se créer un futur lui-même… ? Quelqu’un le fait pour lui.

ii. L’humain en dehors de lui-même Pour que Nietzsche soit capable d’affirmer que l’être humain n’a pas de « nature »… ne faut-il pas un point d’appui du haut duquel nous puissions regarder l’humain et dire qu’il n’a pas de nature ?

Mais plus encore ne faut-il pas un point d’appui au-delà de l’espace et du temps ?

Cela pose aussi la question de l’autorité.



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iii. Christ, le surhomme Le surhomme est le Christ. Le surhomme est celui qui s'affirme et affirme tout ce qu'il est : il ne devient rien. Ce qu'il veut devenir, il l'est. Celui qui exerce sa pleine volonté, volonté de toujours vivre… parce qu’il est la Vie même. Etant divin, la volonté de puissance, volonté de vie, n’est pas opposée à la compassion, mais en fait la présuppose.



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Session 8. L’humain émotionnel I. L’HUMAIN MATERIEL A) La réduction du sujet i. La personnalité et les neurosciences Roger Scruton explique : « Les sciences cognitives concernent la manière dont l’information est traitée par des créatures qui cherchent la vérité. »51

L’un des présupposés de départ c’est que comme la connaissance est acquise par l’action de notre cerveau.

Conséquence : le cerveau c’est de la matière.

Et donc l’acquisition de la vérité est personnelle, individuelle.

Pour le « constructionnisme social », nous n’avons pas accès à la réalité.

51 Scruton, The Soul of the World, p. 57.



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Le premier problème, c’est que les neurosciences et leur définition du cerveau ne peuvent pas définir la personne. Le deuxième problème, souligne Scruton, c’est que l’information communiquée n’est pas que du contenu. ii. Le matérialisme réductionniste

Matérialisme : tout est matière. Réductionnisme : nous sommes réduits à cette matière dont nous sommes formés.



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Il y a actuellement deux dogmes attachés au réductionnisme matérialiste : § Que toute question sur la conscience peut s'expliquer en termes physiques. § Que les neurosciences fournissent la seule méthode qui nous permet de discuter des questions essentielles.

Le réductionnisme matérialiste ne peut pas expliquer le pourquoi des choses, il ne peut que décrire. Problème / contradiction :

Si tout est matériel, l’émergence de la conscience ne peut qu’être le fruit d’un processus évolutif et sélectif. Et dans ce cas, il faudrait expliquer la nature de la qualité bénéfique sélectionnée.



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iii. L’option psychologique52 Deux théories apparemment psychologiques de l'identité personnelle sont au fond psychologiques, à savoir :

n le critère cérébral qui soutient que la continuité spatio-temporelle d'un seul cerveau constitue une identité personnelle. n le critère physique soutient que la continuité psychologique suppose une partie suffisante du cerveau… ce qui donne à une personne vivante une identité personnelle53

iii. L’option physiologique

Les opposants de l’option psychologique privilégient généralement une approche physiologique. Il y en a au moins deux :

52 http://www.iep.utm.edu/person-i/#H2 53 Thomas Nagel, « Brain Bisection and the Unity of Consciousness », Synthese, vol. 22, pp. 396-413.



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n le critère corporel soutient que la continuité spatio-temporelle d'un corps humain fonctionnel constitue une identité personnelle54. n le critère somatique soutient que la continuité spatio-temporelle des organes vitaux d'un animal humain constitue une identité personnelle.

iv. L’animalisme L’homme est réduit à sa dimension matérielle, biochimique… il y a une implication. Homme et animal : pas de différence majeure.

Vision du monde qui prône un alignement de la condition animale sur la condition humaine.

54 Judith J. Thompson, « People and Their Bodies », in Dancy ed. 1997, pp. 202-29



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Si nous sommes faits de la même matière, alors nous sommes identiques. Normative

Origine biologique ? Situationnelle Existentielle Ce dont nous sommes faits Qui nous sommes

les deux sont identiques

II. L’EMOTIONALISATION DU SUJET A) La construction sociale du sujet i. La fragmentation du sujet Le postmodernisme pose un moi fragmenté qui n'a pas d'essence, seulement des images. Le soi-même est effacé alors que la personne est saturée d'images des médias



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Le postmodernisme à identifier une multiplicité de « soi », de sujets.

Un autre facteur explique cette fragmentation du sujet. La dominance du consumérisme dans la société. Nous y reviendrons. ii. Le sujet en puissance

Jean-François Lyotard, La condition postmoderne. Un rapport sur le savoir.



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Qu’est-ce que la connaissance ? Est-ce que c’est ce qu’on archive ? La connaissance est devenue une commodité.

§ Dans la postmodernité, le savoir est devenu avant tout une marchandise vendable. § Selon Lyotard, la connaissance dans la postmodernité a largement perdu sa valeur de vérité.

iii. La construction sociale du « moi »

Le constructionnisme social soutient fondamentalement que la réalité est façonnée de manière décisive ou formée par notre perception de celle-ci.



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Nous ne pouvons pas sortir de nous-mêmes. La réalité ne dépend-elle que de notre perception ?

Non… parce que Dieu nous a fait connaître le monde.

La réalité ne dépend pas de l'expérience subjective. Parce que la réalité a été créée. Dieu lui donne un sens.

iii. L’humain psychanalysé

Puisque tout dépend de notre expérience personnelle du monde… la solution à tous les problèmes doit être trouvée en nous…



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D’où la prééminence de la psychanalyse

D’ailleurs la psychanalyse a une autre conséquence. Tous les actes sont maintenant considérés en termes de maladie. B) Évaluation apologétique i. Une tri-perspective concernant la réalité



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Situationnelle : le monde a bien une réalité. Existentiellle : c’est bien nous qui connaissons.

Normative : et bien sûr la perspective situationnelle est « compréhensible » parce que nous avons un ancrage dans le réel. ii. La tension rationnel / irrationnel Les deux lignes diagonales représentent des contradictions. Les deux lignes verticales représentent une cohérence de pensée. Les deux lignes horizontales représentent des similitudes de langage.



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n Dimension rationnelle. n Dimension irrationnelle



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Session 9. Le problème du langage

I. LA CONTROVERSE DES UNIVERSAUX A) Bref survol i. La question Pouvons-nous dire « Les triangles ont trois côtés » ? Les penseurs médiévaux ont :

n rejeté le réalisme exagéré de Platon. n considéré que les choses particulières possèdent certaines caractéristiques qui font que nous pouvons les connaître.



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ii. Plusieurs options Deux grandes options dans l’histoire de la philosophie :

n Le réalisme réalisme

réalisme modéré n Le nominalisme le nominalisme

le conceptualisme

Le réalisme strict.

Le nominalisme.

Qu’est Platon ? Platon est un homme

Qu’est Platon ? Platon est un homme



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Le conceptualisme. Est-ce le concept de « l'homme ». L'universel n'est pas « homme » mais le concept derrière lui.

On classe les auteurs médiévaux comme réalistes, conceptualistes ou nominalistes, respectivement :

n Les réalistes sont censés être ceux qui affirment l'existence d'universaux réels dans et / ou avant des choses particulières.

n Les conceptualistes sont ceux qui ne conçoivent les universaux, uniquement comme des concepts de l'esprit.

n Les nominalistes stricts seraient ceux qui ne reconnaîtraient que des mots universels.

NOMINALISME

Qu’est Platon ?

Platon est un homme

�



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B) Le réalisme modéré (Thomas d’Aquin) i. Alors où sont les « universaux » ? Plusieurs éléments dans la réponse de Thomas d’Aquin.

n Un « universel » va être rencontré dans l’expérience que nous faisons du monde. n Que rencontrons-nous dans l’expérience que nous faisons ?

La conclusion : les universaux sont des « essences universelles individualisées ».

Il faut distinguer deux choses :

n une chose existe dans l'esprit comme universelle. n en réalité elle existe en tant que chose individualisée.



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DIEU Dieu crée Dieu crée des choses particulières

Dans l’esprit Dans la réalité

ii. Le nominalisme d’Ockham Soucis de Guillaume d’Ockham est la liberté de Dieu. Remise en cause du consensus thomiste concernant Dieu et la nature. Il y a « indépendance » de la nature.

Platon est un homme

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correspondance



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La conclusion d'Ockham reste essentiellement psychologique, si vous voulez utiliser un terme moderne. ii. L'incohérence du réalisme Ockham voit une incohérence dans le réalisme :

n La « forme » de l'humanité est une chose, parce que c'est ce que tous les humains ont en commun ;

n Mais c'est aussi bien des choses parce qu'il fournit une structure de chacun de nous. Conclusion : faux dilemme. Les universaux n’existent pas. Occam écrit : « Il n'y a pas d'universel en dehors de l'esprit vraiment existant dans les substances individuelles ou dans les essences des choses ... La raison en est que tout ce qui n'est pas beaucoup de choses est nécessairement une chose en nombre et par conséquent une chose singulière. »55 iii. Le nominalisme d'Ockham Lorsqu'un enfant entre en contact avec différents êtres humains au fil du temps, il commence à

55 William d’ Ockham, Opera Philosophica II, pp. 11-12.



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former le concept d'humanité. La conclusion d'Ockham reste essentiellement psychologique, si vous voulez utiliser un terme moderne. Voici ce qu'il dit dans Logicae, I.15 : « les universels sont une intention de l'âme » C) Évaluations du réalisme et du nominalisme i. Objections (post) modernes au réalisme modéré Dans notre période postmoderne, vous trouverez des philosophes qui vous diront ceci : « Quand quelqu'un dit ‘La pomme est rouge (nyian)’ en Tiv, ils disent quelque chose de très différent de moi lorsque je dis cette phrase. Il est donc clair que la couleur est dépendante de la culture. »56 Donc, il n’y a pas de concept universel.

56 http://edwardfeser.blogspot.fr/2012/05/oerter-on-universals-and-causality.html



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Quelles sont les erreurs des autres options : n L’erreur du réalisme exagéré, naïf ou strict. Sur-accentuation de la dimension normative.

n L’erreur du nominalisme. Pas de dimension normative. Plutôt le nominalisme met l’accent sur la perspective situationnelle.

II. LES OPTIONS MODERNES A) Une vue optimiste du langage i. Bertrand Russell La découverte d’un langage idéal.



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« Il y a des choses que nous connaissons sans demander l'opinion des hommes de science. Si vous êtes trop chaud ou trop froid, vous pouvez être parfaitement conscient de ce fait sans demander au physicien de la chaleur et du froid… »57 ii. Wittgenstein Pour Wittgenstein, les propositions sont significatives dans la mesure où elles représentent des états de choses ou des questions de fait empirique. Tout ce qui est normatif, surnaturel ou (on dirait) métaphysique doit, semble-t-il, être absurde. Une phrase est significative si et seulement si c'est un fait qui correspond à un fait possible dans le monde. C'est vrai si cela correspond à un fait réel. Mais que signifie « correspondre » ?

57 Bertrand Russell, My Philosophical Development, London: George Allen and Unwin; New York: Simon and

Schuster, p. 23.



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iii. Le positivisme logique

Ils modifièrent Wittgenstein et arriver à une différente classification du langage humain.Ils distinguèrent quatre types d’affirmations :

n Les tautologies. Cf. Wittgenstein. n Les contradictions, notamment logiques. n Les propositions empiriques. n Le langage émotif.

Plus encore seules ces phrases peuvent être vérifiées, c’est à dire peuvent être démontrées « vraies ». C’est le principe de vérification.



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Les propositions à propos de Dieu ne sont donc pas de vraies propositions parce qu’elles ne peuvent pas être vérifiées58.

Du coup on arrive quasiment à une tautologie : « Toutes les propositions vérifiables sont empiriques. » Oui et… « toutes les propositions empiriques sont vérifiables ». Alors du coup, nous ne sommes plus dans le domaine de l’affirmation empirique vérifiable.

Le principe de vérification n’est lui-même pas vérifiable ! B) La déconstruction du langage i. La déconstruction La déconstruction est convaincue qu’on peut trouver de nombreuses significations dans un seul texte, tous possibles et tous remplaçables par d'autres.

58 Frame, A History of Western Philosophy and Theology, p. 476.



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La déconstruction ne montre pas que tous les textes n'ont pas de sens, mais plutôt qu'ils débordent de significations multiples et souvent contradictoires.

Chacun son interprétation. iii. L’impossibilité de la déconstruction La déconstruction, pour être cohérente, se doit d’être applicable pour toutes les théories y compris elle-même. Deux questions :

n Cela ne rend-t-il pas l’éthique impossible ? n Cela ne rend-t-il pas la déconstruction impossible, ou alors à la condition qu’elle soit radicale et alors la communication humaine est impossible.



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Tension rationnel / irrationnel :

(1) Transcendance : Déconstruction : pas de sens Dieu contrôle et a autorité fixe, stable

(2) Immanence : Déconstruction : le principe de Dieu présent en son alliance compréhension du langage est

fluide C) Impact sur la société contemporaine i. Le langage émotionnel



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Revenons à ces quatre types d’affirmations :

n Les tautologies. Elles n’ont pas de sens. n Les contradictions, notamment logiques. Elles n’ont pas de sens. n Les propositions empiriques. Trop optimistes concernant le langage. n Le langage émotif. C’est de cela dont va se nourrir la société contemporaine.

ii. La déconstruction des autres

Pour faire justice aux autres, il faut déconstruire sa propre compréhension unique des choses. D’accord, mais le point de vue des autres ne sera jamais fixe.



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Session 10. L’empire consumériste I. LE CONSUMERISME A) L'émergence consumériste i. Une évolution historique « Acheter maintenant, payer plus tard ». La consommation avait été limitée, restreinte, en raison de la perception négative du plaisir privé comme étant pernicieux pour le bien commun. La situation a changé, d'abord aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne, lorsque la consommation est devenue perçue comme positive.



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ii. De la vie au bien-être Si tu ne te sens pas bien : achète. B) La vie au quotidien i. Shopping World



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Deux remarques sur la base de ce que dit Zygmunt Bauman :

§ Le « Shopping World » est un concept métaphysique. § Le « Shopping World » est aussi un concept émotionnel.

ii. Le tourisme Zygmunt Bauman : le touriste est une métaphore de la société contemporaine. Le tourisme est chose qui donne du sens.



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Le tourisme va de pair avec l’association à de grandes figures de l’aventure. Maintenant les héros sont sur Instagram. Le tourisme est un consumérisme. Les touristes veulent une authenticité théâtrisée. Et ainsi nous pouvons conclure que « Camus avait raison de dire que voyager n’est rien d’autre qu’un test spirituel. »59

59 Carroll, Ego & Soul. The Modern West in Search of Meaning, p. 192.



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B) Qu'est-ce que le consumérisme ? i. Contours du consumérisme Le consumérisme est une « idéologie » (une vision du monde) qui se caractérise par l'utilisation de biens pour satisfaire ses besoins et ses désirs. Quatre éléments nous aident à voir ce qu'est le consumérisme :

§ La consommation fait référence à la possession d'un produit dans le but de répondre à certains besoins. § La consommation est une partie du système social qui explique la motivation de travailler pour posséder des produits dans le but de construire sa vie attention cela peut être bénéfique aux autres, à travers le dynamisme économique). § Si la consommation est le critère d'une vie réussie, du bonheur et même de la politesse, les défauts des désirs humains sont actualisés. Il n'y a pas de norme pour satisfaire les besoins.



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§ La consommation est aussi un moyen de communication. Communication du statut, de notre « image », etc.

ii. Un nouvel humain Le consumérisme crée un certain type d’humain.



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iii. Le consumérisme comme une grâce séculière La disparition de la grâce... ou la transformation de la grâce. La grâce : ce par quoi nous avons ou recevons la vie. Le consumérisme est une grâce séculière :

1) Après la « disparition de Dieu » dans la période des Lumières, les humains trouvent un état de grâce à travers la nature. 2) Mais ensuite avec une nature « opposée » aux hommes, les humains trouvent un état de grâce à travers la nature contrôlée.



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3) Et enfin nous sommes face à une nature qui est assimilée à sa dimension matérielle. De même que l'être humain est lui aussi matériel. Par ce qu'il consomme.

II. S'OPPOSER A L'EMPIRE A) Discerner l’empire consumériste i. Dimension totalisante Vous ne pouvez pas échapper au pouvoir de l'empire. Que vous partagiez une vision du monde consumériste ou non... vous n'avez pas le choix.



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ii. Dimension hiérarchique Une société impériale est aussi fondée sur une hiérarchisation très visible et organisée. B) Cinq caractères de l’empire consumériste i. La puissance Le premier élément d’un empire, comme Babylone... c'est que tout est dirigé vers le pouvoir ou la puissance. Le consumérisme est une volonté de... d'avoir. D'être en sécurité.



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Nous devons donc interroger et sonder nos coeurs pour discerner si la place que nous donnons à ce que nous achetons, possédons, ne trahit pas un désir de pouvoir ou contrôle « idolâtre ». ii. Le rationalisme Le deuxième élément de ce que nous appelons la « culture babylonienne » est un rationalisme absolutisant. Et l’une des conséquences de cela, c’est la « croyance » que tout ce que nous possédons... est vraiment ce qui compte.



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§ L’être humain, doté de raison. Image de Dieu. Il est créé corporel. Matériel.

Capital emprunté : le monde créé, y compris le monde matériel, est une bénédiction. Rationnel : utiliser les dons de Dieu. Irrationnel : mettre tout son espoir et sa confiance sur des choses qui peuvent disparaître demain.

§ L’être humain est image de Dieu. Créé par Dieu.



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iii. Le technicisme La troisième marque d’une culture babylonienne est le « technicisme », la tendance à tout réduire à, ou tout interpréter à travers, une perspective technologique. iv. L’efficacité La quatrième marque d’une culture « babylonienne » est l’absolutisation du critère de l’efficacité. Efficacité et profit.



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Cela peut prendre plusieurs formes :

§ Cela peut être refuser des possessions matérielles (ou les donner !) au profit de relation personnelles plus durables. § §

v. La politisation Le critère final d’une culture, et donc d’une science, « baylonienne », c’est qu’elle n’hésite pas à user du pouvoir politique afin de justifier les autres critères.



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Session 11. La société thérapeutique I. UNE NOUVELLE SOCIETE A) Caractères de la société thérapeutique i. L’idéologie thérapeutique Le domaine des émotions a été envahit par le règne du thérapeutique. Ce que nous devons questionner c’est sa nécessité automatique. Et donc la tendance est à la thérapie obligatoire.



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Il y a une tension à la culture thérapeutique :

§ D’un côté, elle promeut un soucis individualiste. La découverte individuelle, découverte de soi. § D’un autre côté, la culture thérapeutique peut être extrêmement intolérante de toute tentative de demeurer « privé ».

ii. Une nouvelle confession des péchés Associée à cette émergence d’une culture du « bien-être » nous voyons aussi la pression de manifester ses émotions. Nous devons tous confesser nos émotions de manière publique.



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iii. Une ré-interprétation sociale Maintenant :

(1) L’homme n’a aucun pouvoir sur son avenir (2) De plus il y a un cynisme quant à l’espèce humaine. Elle n’est rien de plus qu’une partie du monde animal. (3) La raison est aussi objet de soupçon.

Tout est conditionné par le bien-être émotionnel.



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iv. L’ambiguïté des émotions C’est aussi cela qui explique l’émergence du concept d’« intelligence émotionnelle ». Mais la culture contemporaine est aussi très ambiguë quant on en vient aux émotions.

D’un côté, la société acclame la capacité à nourrir ses émotions, à les exprimer. D’un autre côté, la société nous encourage à nous méfier des émotions trop fortes. Il faut les modérer.

Donc il faut « gérer les émotions ». Cet accent sur authenticité et gérer les émotions est aussi encouragé par une certaine fragmentation et individualisation.



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B) Témoins de la société thérapeutique i. Le quotient émotionnel ii. La sologamie Le mariage avec soi-même . Deux dimensions reviennent : (1) Le partenaire parfait. (2) Pas de surprises.



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Voici des témoignages : « Plus récemment, j’avais entrepris un parcours de développement personnel en utilisant la méditation, la danse et la performance pour améliorer ma conscience de soi. »60 Et encore : « J'étais essentiellement célibataire depuis près de six ans et j'avais construit cette brillante relation avec moi-même. Néanmoins, j'étais consciente d'entrer dans une ornière, où une relation avec quelqu'un d'autre me semblait être un travail trop dur. Alors je voulais vraiment rendre hommage à cette période aventureuse de découverte de moi, mais en même temps, je m’attends à une nouvelle phase. » Un des problèmes c’est le refus de l’altérité : « Mais, qui sait, un jour, les mères à travers le monde pourront être heureuses de voir que leur enfant s’est finalement installé avec quelqu’un qu’elles approuvent. Quelqu’un avec la même foi et les mêmes origines ethniques. »61

60 Grace Gelder, « I married myself. As told to Nick Cunard », 4 octobre 2014, The Guardian,

https://www.theguardian.com, 15 juillet 2019. 61 Jeffrey Dunetz cité dans Vincent Manilève, « Il est peut-être temps de repenser à la ‘sologamie’, ou le mariage pour

soi », 1 février 2016, Slate, http://www.slate.fr, consulté le 15 juillet 2019.



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C) Causes de l’émergence de la culture thérapeutique i. L’effondrement des normes communes Philip Rieff, Peter Berger, et Christopher Lash ont tous trois décrit l’érosion de la solidarité sociale et des normes communes. Cet effondrement de la solidarité sociale a plusieurs conséquences :

(1) Les individus deviennent séparés de leurs communautés. (2) Cette séparation conduit à un isolement social.



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ii. L’effondrement des structures d’autorité Philipp Rieff. Christopher Lasch.



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II. CONSEQUENCES DE LA SOCIETE THERAPEUTIQUE A) Disparition de l’humanité i. L’effacement des réseaux personnels L’une des aversions de la culture thérapeutique c’est la famille et les amitié . Pour que la culture thérapeutique « fonctionne » et perdure, il faut que l’individu soit réellement « individualisé ». ii. Fragmentation de la personne La culture thérapeutique conduit à la distanciation de la personne d’avec les autres. Elle entraîne la fragmentation et l’aliénation .



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Le plus important pour chaque individu c’est de découvrir son « moi authentique » et cela passe par la paix intérieure, découvrir « son » potentiel tout en étant premièrement un être émotionnel, un être de désir (cf. le monde de marché et de publicité dans lequel nous vivons). L’émotionnel conduit donc au matériel. Mais nos désirs, nos émotions, nous tiraillent… Nous sommes fragmentés. iii. Développer son potentiel Tout cela s’est aussi introduit dans l’Église avec des ouvrages pour s’aider soi-même. Ou par exemple « trouver son potentiel ».



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La culture thérapeutique « défend la réalisation de l’autonomie individuelle à travers la recherche de l’expression et de la réalisation de soi »… en faisant cela, cette culture « légitime l’aliénation des hommes les uns avec les autres. »62 Emotionalisation de la personnalité, de l’identité. Explique l’émergence de « l’estime de soi » comme un problème psychologique crucial.

62 Furedi, Therapy Culture, 146.



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« Le message de la foi thérapeutique est précisément l’inverse du message de Jean-Baptiste: ‘Il doit augmenter et je dois diminuer.’ Son credo central est bien résumé dans les paroles du premier Manifeste humaniste publié en 1933 par l’Association humaniste américaine: ‘L’humanisme religieux considère la pleine réalisation de la personnalité humaine comme la fin de la vie de l’homme et cherche à le développer à présent.’ Ceci, comme le diraient les annonceurs, n’est pas la religion de votre père. ‘L'individu moderne’, écrit Rieff, ‘ne peut utiliser la communauté que comme une étape nécessaire pour que ses efforts se perfectionnent’. »63 B) Portée apologétique i. Tension rationnel / irrationnel

63 William Kilpatrick, « Faith and Therapy », First Things, 1999.



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Contradiction interne :

§ La culture thérapeutique est orientée vers l’expérience d’individu « atomisés », fragmentés. § En même temps, la culture thérapeutique essaie de donner un sens, à donner aux individus un moyen de trouver un sens.

Pourquoi contradiction ? La culture thérapeutique promet de donner à chacun une intuition au sujet de notre propre « moi intérieur ». Mais comment puisque toute structure d’autorité s’est effondrée. Sur quoi repose l’autorité dont se réclame la culture thérapeutique ?



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ii. Exemple Exemple de la convention baptiste. ATTENDU QUE Les baptistes du Sud sont attachés à l'autorité, à la suffisance et à la pertinence de la Bible (2 Tim 3.15-17) ; et ATTENDU QUE la Bible enseigne que les êtres humains sont créés à l'image de Dieu – créés par lui, comme lui, et pour lui (Gn 1.27-28) – et qu'en raison de la rébellion contre le Créateur, notre être tout entier souffre de la corruption du péché (Gn 3.6-19; Ec 9.3; Rm 1-3) ; et ATTENDU QUE, Tous les aspects de notre vie, y compris nos conditions spirituelles, morales et psychologiques, doivent être informés et régis par l'application de l'obéissance à la Sainte Écriture (1 Co 10.31) ; et ATTENDU QUE, dans cette culture thérapeutique, les médecins et les conseillers ignorent souvent le péché humain et ses effets, négligent nos besoins humains et spirituels les plus fondamentaux et, par conséquent, méconnaissent notre condition, maltraitent nos problèmes et font parfois involontairement plus de mal que de bien ; et ATTENDU QUE, Une acceptation sans réserve de la culture thérapeutique a trop souvent infecté nos chaires, nos ministères et nos conseils (Col 2.8) ; et CONSIDÉRANT que nos églises ont souvent négligé notre responsabilité, ordonnée par Dieu, de soigner et de guérir les âmes, devenant pratiquement inefficace, à la fois en nous marginalisant de la culture et en nous marginalisant par l'établissement de santé mentale ; RÉSOLU, Que les messagers de la réunion de la Southern Baptist Convention à St. Louis, dans le Missouri, les 11 et 12 juin 2002, affirment que les conseils des chrétiens s'appuient sur la Parole de Dieu plutôt que sur des théories enracinées dans une compréhension erronée de la nature humaine (Jn17.17) ; RÉSOLU, Que nous affirmions que toute méthode digne du nom de « conseil chrétien » doit s'attaquer à la racine de nos problèmes et révéler le fond de la solution de Dieu – l'œuvre rédemptrice de Christ et la puissance sanctifiante du Saint-Esprit à travers la Parole de Dieu, par lequel sont révélés les profondeurs du péché et la plénitude de la grâce (Hb 4.12-16) ; RÉSOLU que, tout en affirmant qu'il existe des conditions réelles qui justifient un traitement médical légitime, nous rejetons les hypothèses de la culture thérapeutique qui offrent une solution pharmacologique à chaque problème humain ; RÉSOLU : Nous appelons tous les baptistes du Sud et nos églises à récupérer la sagesse biblique pratique, le conseil centré sur le Christ et le ministère de restauration des soins et de la guérison des âmes .



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Session 12. La société de victimisation I. LE REGNE DE LA VICTIMISATION A) L’émergence de la sensibilité égocentrique i. Une évolution des cultures Cultures d’honneur. Cultures de la dignité. Cultures de la victimisation.



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ii. Caractères de la « culture de victimisation » De cela, nous pouvons distinguer les 4 caractères de cette « culture de la victimisation » :

§ La sur-hiérarchisation de la société.

§ Toutes les offenses sont égales. § Le marketing des « micro-agressions ».

§ La valeur de l’identité « victime ».



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B) L’émotionnalisation des droits i. La « revendication » des droits « Une ‘revendication de droit’ émerge typiquement d’une circonstance passée qui crée une ‘revendication’ de la part d’une personne contre une autre qui est tenue de la remplir. »64

§ Le 1er problème, c’est donc une absence de distinction entre des droits essentiels à la nature humaine et tous les autres. § Le 2e problème, c’est qu’une ‘exigence’ est d’ordinaire fondée sur une dimension légale.

64 Roger Scruton, The Soul of the World, p. 84.



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Problème réel : dans un monde post-chrétien sans fondement moral universel, comment justifier de ces revendications de droits ? Impossible. ii. Évaluation de la notion de « droits » Un « droit », et donc quelque chose qu’on revendique, est quelque chose qui nous appartient en propre, « à moi ». Un « droit » défini aussi les limites à l’intérieur desquelles chaque personne est en sécurité dans son humanité.



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Question : est-ce qu’il est possible d’être souverain sur soi-même sans être sous la souveraineté de Dieu ? B) Conséquences i. Coupable par définition La conséquence la plus radicale c’est la disparition de la sécurité juridique (due process en anglais). Celui par lequel, jusqu’à présent, quelqu’un est innocent jusqu’à ce qu’il soit prouvé coupable.



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ii. La crainte d’offenser Conséquence : plus de débats d’opinion. iii. L’affaiblissement de la personnalité



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iv. L’impossibilité d’aider les vraies « victimes » II. EVALUATION APOLOGETIQUE A) Origines de la culture de victimisation i. L’effondrement de la structure morale La culture de victimisation n’est que l’aboutissement d’un long processus de transformation sociale et culturelle.



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ii. Les structures d’autorité indépendantes de la structure morale En d’autres termes ce qui représente l’autorité dans nos sociétés (le juridique, l’école) ne servent plus de guides quant à ce qui relève de l’ordre moral.



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iii. La société juridique (1) Constat ; on ne sait plus régler un conflit hors la filière « légale », juridique (2) Or, la loi ne régit pas tout. (3) Conclusion : quand on arrive à un conflit au sujet duquel la loi ne dit rien… on est désemparé. Du coup, la portée apologétique, c’est la ré-affirmation de l’existence d’une structure morale du monde.

§ Implantée en nous, mais détournée par le péché, et donc rendue « vague ».



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§ La révélation de Dieu : révélation de sa loi morale.

B) Évaluation apologétique i. Redécouvrir le mal Qu’est-ce que le mal ?



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ii. De la victime à la sanctification Le processus de sanctification :

§ La place de la souffrance. § La sanctification comme connaissance de soi.

La pratique des vertus chrétiennes :

§ Réponse apologétique à la victimisation.



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iii. Un processus de ré-humanisation

Ce processus de ré-humanisation implique plusieurs redécouvertes : § Redécouverte que nous vivons dans un monde plus large que nous. § Redécouverte de la réalité du mal.



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§ Redécouverte que nous vivons dans un monde qui possède une structure morale venant du Créateur. § Redécouverte que nous sommes « humains », qu’il y a une nature humaine.

Session 1. Introduction à la philosophie

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