SCIENCE & FICTION SCIENCE & FICTION AUDOMAROIS Quête du Graal … · 2021. 2. 20. · Parmi ces...
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AUDOMAR WOUAH! 13 12 AUDOMAR WOUAH! SCIENCE & FICTION SCIENCE & FICTION AUDOMAROIS Lorsque l’on évoque l’Ordre du Temple, une multitude de fantasmes se bousculent dans notre esprit, mêlant sociétés secrètes et trésor caché. Depuis des siècles, de nombreux aventuriers se sont lancés à la recherche de celui-ci et nombre d’histoires mystérieuses défrayèrent la chronique, à l’instar des supposées découvertes de l’abbé Saunière à Rennes-le-Château ou de celles de Roger Lhormoy à Gisors. Personne n’a semble-t-il cherché du côté de Saint-Omer où il pourrait bien s’y trouver… Cette hypothèse, de prime abord audacieuse, n’est pas si délirante qu’elle n’y parait… Texte : Jérémie Flandrin - Photos : Laure Decoster & DR P etit retour en arrière. C’est en 1095 que le pape Urbain II lança les pre- mières croisades sur Jérusalem. La ville fut prise aux Turcs Seldjoukides quatre ans plus tard et Baudoin II, sacré roi de Jérusalem, prit ses quartiers dans la mos- quée Al-Aqsa, construite à l’emplacement du Temple de Salomon. En 1108, il mit son palais à disposition de quelques croisés qui fouilleront secrètement les sous-sols… Parmi ces preux chevaliers figurent notam- ment Hugues de Payns et Godefroy de Saint-Omer, qui créeront en 1118 la militia Christi dans le but officiel de protéger les pèlerins. Onze ans plus tard, à l’occasion du Concile de Troyes, cette milice deviendra l’ordre du Temple, placé sous le patronage de l’abbé Bernard de Clairvaux. Cette puissante confrérie monastique et militaire fut démantelée deux siècles plus tard par Philippe le Bel et le pape Clément V, qui montèrent un complot d’envergure et ordonnèrent l’arrestation des templiers le vendredi 13 octobre 1307. Ce même jour, des témoins auraient assisté à un déména- gement éclair de la commanderie templière de Paris… Un convoi de chariots aurait été signalé à La Rochelle, à Gisors ainsi que dans le nord de la France. Pour ce qui est de son contenu, hormis l’or, les spéculations vont bon train. Les tem- pliers étaient-ils en possession de l’Arche d’Alliance ou de précieux documents découverts sous le temple de Salomon, contenant, entre autres, le secret des ca- thédrales ? Certains parlent également du Saint-Graal, dont la nature est toujours aujourd’hui débattue. Pour bon nombre, il s’agirait du calice ayant recueilli le sang du Quête du Graal : l’Audomarois et le secret des templiers Christ. D’autres présentent des thèses plus iconoclastes et voient au travers lui une métaphore faisant référence à un « sang royal », autrement dit, une lignée christique ayant survécu au travers des Mérovingiens. Un secret bien gardé par les templiers qui pourrait ébranler le monde occidental ! Saint-Omer, gardienne du secret ? Certes, la croix de l’Ordre du Saint-Sépulcre de Jérusalem orne les armoiries de Saint- Omer et l’un des cofondateurs de l’Ordre du Temple était audomarois. Est-ce suf- fisant pour énoncer de telles théories ? Assurément non ! Mais d’autres indices viennent corroborer notre propos… Précisons en premier lieu que les templiers ont laissé une foultitude de symboles au sein de notre cathédrale : l’écu de Godefroy de Saint-Omer et les dalles relatives à l’Ordre du Temple dans l’absidiole romane près de l’horloge astrolabe, l’étoile à huit branches dans l’une des chapelles faisant face à une Nativité où l’étoile de Bethléem est remplacée par celle des templiers, le cheminement initiatique du labyrinthe intimement lié à Godefroy… Bien d’autres détails n’échapperont pas aux historiens ainsi qu’à certains observateurs versés dans l’ésotérisme… Revenons au « Sang Réal ». Étrangement, lorsque l’on se penche sur cette préten- due lignée messianique et mérovingienne, l’histoire nous conduit de nouveau tout droit à Saint-Omer. Notre ville, jadis nom- mée Sithiu, fut non seulement une contrée stratégique pour Dagobert 1 er , mais aussi le lieu où repose le dernier roi Mérovingien, Childéric III. AUDOMAROIS
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AUDOMARWOUAH! 1312 AUDOMARWOUAH!
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Lorsque l’on évoque l’Ordre du Temple, une multitude de fantasmes se bousculent dans notre esprit, mêlant sociétés secrètes et trésor caché. Depuis des siècles, de nombreux aventuriers se sont lancés à la recherche de celui-ci et nombre d’histoires mystérieuses défrayèrent la chronique, à l’instar des supposées découvertes de l’abbé Saunière à Rennes-le-Château ou de celles de Roger Lhormoy à Gisors. Personne n’a semble-t-il cherché du côté de Saint-Omer où il pourrait bien s’y trouver… Cette hypothèse, de prime abord audacieuse, n’est pas si délirante qu’elle n’y parait… Texte : Jérémie Flandrin - Photos : Laure Decoster & DR
Petit retour en arrière. C’est en 1095 que le pape Urbain II lança les pre-mières croisades sur Jérusalem. La
ville fut prise aux Turcs Seldjoukides quatre ans plus tard et Baudoin II, sacré roi de Jérusalem, prit ses quartiers dans la mos-quée Al-Aqsa, construite à l’emplacement du Temple de Salomon. En 1108, il mit son palais à disposition de quelques croisés qui fouilleront secrètement les sous-sols… Parmi ces preux chevaliers figurent notam-ment Hugues de Payns et Godefroy de Saint-Omer, qui créeront en 1118 la militia
Christi dans le but officiel de protéger les pèlerins. Onze ans plus tard, à l’occasion du Concile de Troyes, cette milice deviendra l’ordre du Temple, placé sous le patronage de l’abbé Bernard de Clairvaux.Cette puissante confrérie monastique et militaire fut démantelée deux siècles plus tard par Philippe le Bel et le pape Clément V, qui montèrent un complot d’envergure et ordonnèrent l’arrestation des templiers le vendredi 13 octobre 1307. Ce même jour, des témoins auraient assisté à un déména-gement éclair de la commanderie templière
de Paris… Un convoi de chariots aurait été signalé à La Rochelle, à Gisors ainsi que dans le nord de la France. Pour ce qui est de son contenu, hormis l’or, les spéculations vont bon train. Les tem-pliers étaient-ils en possession de l’Arche d’Alliance ou de précieux documents découverts sous le temple de Salomon, contenant, entre autres, le secret des ca-thédrales ? Certains parlent également du Saint-Graal, dont la nature est toujours aujourd’hui débattue. Pour bon nombre, il s’agirait du calice ayant recueilli le sang du
Quête du Graal :l’Audomarois et le secret des templiers
Christ. D’autres présentent des thèses plus iconoclastes et voient au travers lui une métaphore faisant référence à un « sang royal », autrement dit, une lignée christique ayant survécu au travers des Mérovingiens. Un secret bien gardé par les templiers qui pourrait ébranler le monde occidental !
Saint-Omer, gardienne du secret ?
Certes, la croix de l’Ordre du Saint-Sépulcre de Jérusalem orne les armoiries de Saint-Omer et l’un des cofondateurs de l’Ordre du Temple était audomarois. Est-ce suf-
fisant pour énoncer de telles théories ? Assurément non ! Mais d’autres indices viennent corroborer notre propos…Précisons en premier lieu que les templiers ont laissé une foultitude de symboles au sein de notre cathédrale : l’écu de Godefroy de Saint-Omer et les dalles relatives à l’Ordre du Temple dans l’absidiole romane près de l’horloge astrolabe, l’étoile à huit branches dans l’une des chapelles faisant face à une Nativité où l’étoile de Bethléem est remplacée par celle des templiers, le cheminement initiatique du labyrinthe
intimement lié à Godefroy… Bien d’autres détails n’échapperont pas aux historiens ainsi qu’à certains observateurs versés dans l’ésotérisme… Revenons au « Sang Réal ». Étrangement, lorsque l’on se penche sur cette préten-due lignée messianique et mérovingienne, l’histoire nous conduit de nouveau tout droit à Saint-Omer. Notre ville, jadis nom-mée Sithiu, fut non seulement une contrée stratégique pour Dagobert 1er, mais aussi le lieu où repose le dernier roi Mérovingien, Childéric III.
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Autre anecdote pour le moins déstabili-sante. Notre église Saint-Sépulcre, à la dédicace évocatrice, comporte sur l’une de ses portes une étrange formule latine que l’on retrouve partiellement sur le fronton de l’église de Rennes-le-Château. Cette formule peut être traduite par « Ce lieu est redoutable. C’est ici la demeure de Dieu et la porte du ciel »…Par ailleurs, aux dires de certains, quelques illustres artistes initiés auraient communi-qué au travers de leurs œuvres des indices relatifs au secret templier. C’est pourquoi la toile des « Bergers d’Arcadie », de Nicolas Poussin, fut analysée à la fin du XIXe siècle par l’énigmatique abbé Saunière. Ce dernier y découvrit un message caché le menant dans une petite commune de l’Aude joux-tant Rennes-le-Château : Arques. Vous voyez où nous voulons en venir ?Enfin, le célèbre Da Vinci Code nous en-traîne dans une quête du Graal qui serait situé sur la « Rose Ligne », ou le méridien de Paris. Or, surprise ! Cette ligne passe par l’Audomarois et traverse Arques et Clairmarais ! Bernard de Clairvaux, pro-tecteur des templiers, n’y avait-il pas fait édifier une puissante abbaye cistercienne ?
Notons que Saint-Bernard était un proche de Suger, régent de France durant la se-conde croisade, que l’on disait jadis natif de Saint-Omer… Bien sûr, il ne s’agit ici que de pures spécu-lations, basées elles-mêmes en partie sur des mythes anciens, des fictions et autres romans initiatiques à l’instar de « Saint-Omer et l’énigme du Saint-Graal » (S de Laine, 2006). Mais ne dit-on pas qu’une part de vérité réside dans chaque légende ? Décourageons toutefois d’emblée les chas-seurs de trésors. Le Da Vinci Code décrit lui-même le Graal comme une « maîtresse coquette et cruelle qui, sans jamais se montrer, chuchote des mots charmeurs à l’oreille de ses admirateurs pour les attirer un peu plus près d’elle avant de disparaître à nouveau. » En effet, dans ce genre d’affaires, lorsqu’une énigme est résolue, trois autres se dévoilent… Cette tâche sans fin oblige le chercheur à étudier et reconsidérer perpétuellement l’Art, l’His-toire, l’ésotérisme et une multitude d’autres matières… Somme toute, les promesses du Graal, tel un leurre, n’ont peut-être pour unique but que de nous permettre l’accès à la Connaissance.
14 AUDOMARWOUAH!
