Sarrebruck Thionville Sarreguemines Metz Sarrebourg façonnage : tech-niques de façonnage.: mon-de...

9
Sur les traces des potiers gallo-romains DOSSIER DOCUMENTAIRE Service pédagogique Musées de Sarreguemines 17, rue Poincaré 57200 SARREGUEMINES Tel. : 03 87 98 93 50 Internet : www.sarreguemines-museum.com Sarrebourg Metz Thionville Sarrebruck Sarreguemines

Transcript of Sarrebruck Thionville Sarreguemines Metz Sarrebourg façonnage : tech-niques de façonnage.: mon-de...

Page 1: Sarrebruck Thionville Sarreguemines Metz Sarrebourg façonnage : tech-niques de façonnage.: mon-de les mon-ois l’exté-. : externe e-tourné. applique poinçons Le cuit. consiste

Sur les traces

des potiers gallo-romains

des potiers gallo-romains

DOSSIER DOCUMENTAIRE

Service pédagogiqueMusées de Sarreguemines

17, rue Poincaré57200 SARREGUEMINES

Tel. : 03 87 98 93 50Internet : www.sarreguemines-museum.com

Sarrebourg

Metz

ThionvilleSarrebruck

Sarreguemines

Service pédagogiqueService pédagogiqueMusées de SarregueminesMusées de Sarreguemines

17, rue Poincaré17, rue Poincaré57200 SARREGUEMINES57200 SARREGUEMINES

Sur les traces

Page 2: Sarrebruck Thionville Sarreguemines Metz Sarrebourg façonnage : tech-niques de façonnage.: mon-de les mon-ois l’exté-. : externe e-tourné. applique poinçons Le cuit. consiste

SOM

MAIR

E ...INTRODUCTION

Toute fouille archéologique d’un habitat antique nous livre d’innombrables tessons de vaisselle en céramique : plats, assiettes, coupes, bols, jattes, marmites, cruches, mortiers, gobelets… La céramique représente le vestige le plus cou-rant sur les sites archéologiques, à tel point que l’on peut la chiffrer à environ 90 % des vestiges fournis par les fouilles archéologiques.

Ses évolutions à travers le temps permettent de les dater en fonction de leurs caractéristiques. Leur datation est pos-sible par comparaison de types de céramique déjà connus. Ce travail est réalisé par le céramologue.

La céramologie.

Cette discipline s’attache à étudier les objets en céramique (poterie,

brique, tuile, etc.). La céramologie comprend l’étude des techniques

de fabrication (façonnage, traitement des surfaces, cuisson), de leurs

formes (typologie), et celle des motifs décoratifs, qui peuvent être es-

tampés, incisés, gravés, appliqués ou peints sur les artefacts. En tant que

science annexe à l’archéologie, elle vise à fonder les bases de la datation

des céramiques, afin d’en établir une chronologie relative. Elle contri-

bue, à travers l’analyse des matériaux utilisés pour constituer la pâte,

comme l’argile et le dégraissant, à définir l’origine géographique des

céramiques (pétrologie), et ainsi, l’étendue des aires culturelles et des

courants économiques qui existaient autrefois.

Dans un premier temps, l’inventaire et l’identification de la céramique

issue d’une fouille donnent des indications précieuses et précises pour la

datation des vestiges. En analysant l’évolution de la forme des vases et

les techniques de conception propres aux différentes périodes de l’his-

toire, le céramologue participe à l’élaboration du phasage chronologique

des sites et ouvre des pistes pour l’interprétation de certaines structures

domestiques, artisanales ou culturelles.

Page 2 :

Introduction

Page 3 :

La production de ceramiques

en Gaule romaine

Page 4 :

Les ateliers de potier

Page 6 :

Le travail du potier

Page 11 :

La production ceramique

Page 15 :

Bibliographie et sitographie

Page 3: Sarrebruck Thionville Sarreguemines Metz Sarrebourg façonnage : tech-niques de façonnage.: mon-de les mon-ois l’exté-. : externe e-tourné. applique poinçons Le cuit. consiste

Période I : La transition des types gaulois aux types gallo-romains (Ier s. av. J-C à la fin

du Ier s. ap. J-C).

Au début de cette période, la céramique est empreinte de traditions celtes. Les

formes caractéristiques de la période précédente perdurent. Avec l’adoption

du tour rapide, des formes plus osées, plus riches et plus élégantes d’inspira-

tion italique sont créées. A partir du Ier siècle, le métissage des formes gau-

loises et italiques mène à un nouveau répertoire. Les formes gallo-romaines

s’imposent. Il semble que les potiers gaulois débutent cette période par l’ap-

prentissage des nouvelles technologies en imitant les céramiques romaines,

puis ils proposent des productions propres et originales. On peut parler de

période d’assimilation pour la Période I.

Période II : L’apogée des officines et l’affirmation du répertoire gallo-romain (Ier au IIIe

siècle ap. J-C).

Le Haut Empire est caractérisé par le développement des ateliers de céra-

mique commune, ainsi que l’individualisation et la multiplication des réper-

toires. A ce moment naissent de véritables villages de potiers. La production

peut être qualifiée d’industrielle : les objets gagnent en qualité, mais la pro-

duction de série se fait aux dépends de leur aspect esthétique. La céramique

fine est en nette récession, alors que la céramique sigillée se développe. À la

fin du Ier siècle, la production céramique explose. A côté des petites unités

artisanales se développent de véritables complexes artisanaux. La fin de la

période est marquée par l’abandon d’un certain nombre d’officines, le ré-

pertoire s’amenuise et la qualité baisse. L’activité céramique est en nette ré-

gression.

Période III : La transition des productions gallo-romaines aux productions mérovin-

giennes (IIIe au Ve siècle ap. J-C).

Cette période est marquée par le renouvellement du répertoire. Les tradi-

tions gauloises reviennent en force.

La production de ceramiques Les ateliers de potier

De multiples ateliers se répartis-saient sur l’ensemble du territoire des Gaules. Environ 500 ateliers ont été répertoriés, dont de grands centres de production (La Graufesenque, Lezoux, Sallèles d’Aude). Les conditions géolo-giques favorables en Gaule ont permis une activité céramique florissante. Les découvertes attestant de la présence d’une officine de potier antique sont de deux types : déchets de cuisson ou ves-tiges de four.

Trois critères entraient en ligne de compte lors de l’implantation d’une officine de potiers : la présence de l’ar-gile, de l’eau et du bois.

Il existait plusieurs catégories d’ate-liers céramiques :

- Les grands centres de production : large diffusion de leurs céramiques, re-groupent des centaines de fours et de potiers, activité sur plusieurs siècles.

- Les ateliers d’importance moyenne : diffusion assez large, dépassant le cadre régional.

- Les petits ateliers : très nombreux, petites structures regroupant moins d’une dizaine de fours, des ateliers producteurs de céramiques communes. Diffusion restreinte est essentiellement locale et se limite à la proche région.Une officine de potier se divise en deux parties :

- La zone de préparation : elle pré-sente des bâtisses pour le façonnage des vases, des hangars pour le stockage des produits à sécher, des fosses d’extrac-tion et de stockage de l’argile, ainsi que des réserves d’eau, de sable et de bois.- La zone de cuisson : on y retrouve des fours et des fosses dépotoirs pour les re-buts de cuisson.

en Gaule romaine.

Page 4: Sarrebruck Thionville Sarreguemines Metz Sarrebourg façonnage : tech-niques de façonnage.: mon-de les mon-ois l’exté-. : externe e-tourné. applique poinçons Le cuit. consiste

Dans les ateliers, des potiers ou patrons d’ateliers côtoyaient de nombreux ouvriers

subalternes. Les potiers étaient des hommes libres, des artisans indépendants. La

présence d’une main-d’œuvre servile est attestée.

La production est saisonnière, de mars à octobre (mois propices au séchage et à la

cuisson). L’hiver est consacré à la coupe et au transport du bois.

L’implantation de l’artisanat de la terre cuite pour les productions courantes se fait

dans la plupart des agglomérations. Elle tient une place importante dans les agglo-

mérations secondaires. Ces petites villes servent de marchés à l’échelle microrégio-

nale et certaines même sont « spécialisées ». Dans les agglomérations, on retrouvait

des magasins de céramique. Des ateliers producteurs servaient aussi de dépôts pour

des céramiques importées. Le client ne pénètre pas en général dans l’atelier, trop

exigu, mais passe commande depuis le trottoir. La production céramique, au même

titre que la tannerie, est considérée comme une activité polluante ou dangereuse,

ainsi elle est souvent rejetée en périphérie.

La fin des ateliers de potiers connaît plusieurs causes : la destruction brutale (incen-

die ou catastrophe militaire), le transfert de l’activité artisanale d’un site à un autre

ou une crise de consommation (baisse de la qualité ou diminution de la demande).

Le monde des potiers.

Les potiers sont des artisans indépendants qui s’unissent pour les cuissons afin de

minimiser le coût de cette opération délicate. Ce sont des hommes libres, ni riches, ni

pauvres. La main-d’œuvre est composée d’esclaves achetés ou loués. Elle est chargée

de la mise en tas du bois, l’extraction et la préparation de l’argile, le polissage de la

surface des poteries, toutes besognes qui ne réclament pas de qualification particu-

lière. Les femmes travaillent également dans ces ateliers.

Dans les très petits ateliers, le potier assure pratiquement toutes les tâches : extrac-

tion de l’argile, préparation de l’argile (broyage, trempage, marchage), façonnage

ou tournage, recherche du combustible, cuisson (souvent réalisée par un spécialiste).

La préparation des argiles :Une officine de potier né-cessite pour ses activités de l’argile, du sable (uti-lisé comme dégraissant), de l’eau (puits ou cours d’eau) et du combustible. Ces ma-tières premières sont stoc-kées et traitées à l’atelier.

La première étape est l’ex-traction de l’argile dans la carrière. Le potier fait su-bir ensuite une succession de traitements à cette argile naturelle pour en extraire de la « barbotine », qui sera utilisée pour le façonnage optimal de la future pote-rie. La plasticité de l’argile est obtenue par l’ajout de minuscules grains de cal-

.La création d’un objet céramique passe par différentes étapes : la préparation des argiles, le façonnage et la cuis-son.

L’argile subit tout d’abord le mouillage dans une fosse, puis, elle est stockée à sec, après broyage et élimination des modules calcaires. En-fin, on procède à l’opération de trempage pour éliminer les corps exogènes et de dé-layage dans l’eau. Deux mé-thodes étaient utilisées : par décantation (suivi de trans-vasement) ou par lévigation, en provoquant un écoule-ment dans un fossé. L’argile est alors mise à sédimenter, pour éliminer l’eau. Elle est stockée dans une cave à « pourrir ». Avant utilisa-tion, l’argile est pétrie, fou-lée, battue à la main pour l’homogénéiser et éliminer les bulles d’air. Le potier peut alors procéder au fa-çonnage.

Le travail du potier

<Extraction et foulage de l’argile.

Page 5: Sarrebruck Thionville Sarreguemines Metz Sarrebourg façonnage : tech-niques de façonnage.: mon-de les mon-ois l’exté-. : externe e-tourné. applique poinçons Le cuit. consiste

Le façonnage :

Il existe différentes tech-

niques de façonnage.

Le montage au colombin :

la technique consiste à mon-

ter le récipient à partir de

boudins en argile, soit en les

empilant, soit en les mon-

tant en spirale. Les parois

sont ensuite lissées à l’exté-

rieur et à l’intérieur.

Le modelage et le moulage :

Le moule peut être externe

ou interne. Dans un pre-

mier temps, il est tourné.

Avant séchage, on applique

à l’intérieur des poinçons

avec des décors en relief. Le

moule ainsi réalisé est cuit.

La prochaine étape consiste

à appliquer et à modeler la

pâte à l’intérieur du moule

afin qu’elle colle au mieux à

la forme. L’argile disposée

sur les parois du moule pé-

nètre dans les creux. Après

séchage, le vase se démoule

tout seul, par retrait. Les

décors apparaissent alors

en relief sur la poterie dé-

finitive. Cette technique

nécessite de posséder plu-

sieurs moules, afin d’avoir

un rendement correct.

Le travail à la tournette

: il s’agit d’un petit tour,

tourné à la main, sans vi-

tesse. Il permet de réaliser

un lissage plus rapide et de

s’assurer d’une certaine sy-

métrie de la poterie réalisée.

Le travail au tour : il s’agit

du tour rapide, vraisem-

blablement introduit en

Gaule par les Romains. La

pâte déposée sous forme de

boule au centre du tour, est

ensuite modelée par le creu-

sement des doigts et par

l’effet de la force centrifuge,

qui assure la symétrie du

récipient et la finesse de ses

parois. Deux types de tour

existaient : le tour lancé à

la main ou grâce à un bâton

et le tour à pied (utilisé plus

rarement).

L’objet produit est ensuite

entreposé pour le séchage.

Cette étape importante

consiste à enlever l’eau pour

éviter les déformations, fê-

lures ou éclatements, lors de

la cuisson.

Le tour du potier :

Il permet de façonner une poterie en faisant tour-

ner l’objet travaillé sur un plateau horizontal. Le

potier commande la rotation du tour avec le pied,

et travaille la pièce avec les mains ou à l’aide d’un

outil.

Le tour est composé d’un support dans lequel

passe un axe (arbre) vertical. L’axe a un plateau

à chaque extrémité : la girelle (plateau du dessus)

est l’endroit où est posée l’argile, et le plateau du

dessous est un volant d’inertie mis en mouvement

par une poussée des pieds.

La cuisson :

Après séchage, toutes les poteries sont cuites pour obtenir un produit final résistant. A l’époque gauloise, les fours de cuissons sont souvent rudimentaires et l’on préfère parfois cuire les céramiques dans une fosse avec le brasier. A l’époque gallo-romaine, les techniques de cuisson évoluent et l’on dénombre plusieurs types de fours. Une fois défournée, la céramique est soit commercialisée (rangée dans un hangar) ou jetée dans un trou ou laissée en tas à côté du four (si elle est cassée ou déformée).Il existe quatre types de cuisson : la cuisson réductrice fermée, la cuisson réductrice

ouverte, la cuisson oxydante par rayonnement et la cuisson semi-oxydante.Les différents types de four.

Laboratoire

Boudins d'argile

Type 1 : les fours à flammes nues sont constitués d’un vo-lume, où le combustible et la charge à cuire sont plus ou moins mêlés dans le même espace. Ce type de four est utilisé du néolithique aux an-nées 1900 environ. Ce sont les techniques de construction et de cuisson les plus simples : poteries et combustibles sont mélangés. La cuisson est ré-ductrice fermée (entre 600 et 900° C).

^Modelage à la main

d’une poterie sigillée.

Tournage d’une poterie à

l’aide d’un tour.

v ^Four à un volume.

^Tour de potier.

Page 6: Sarrebruck Thionville Sarreguemines Metz Sarrebourg façonnage : tech-niques de façonnage.: mon-de les mon-ois l’exté-. : externe e-tourné. applique poinçons Le cuit. consiste

Type 2 : les fours à deux vo-

lumes, séparés par une sole per-

forée. A l’époque gallo-romaine,

on retrouve des familles de

fours typiques, qui permettent

notamment de cuire les maté-

riaux de construction et de stoc-

kage : tuiles, briques, carreaux,

tuyaux, dolia, amphores. Le four

est constitué par un laboratoire

qui communique avec le foyer

par une sole. La voûte est percée

d’ouvertures, ce qui provoque

une cuisson semi-oxydante.

C’est le type de fours tradition-

nels encore couramment utilisés

aujourd’hui par les potiers.

Laboratoire

Sole

Alandier

Type 3 : les fours mouflés (« à tubulures ») où il n’existe

aucun contact entre combustible et charge à cuire. Ces

fours sont destinés à la cuisson oxydante par rayon-

nement (entre 900 et 1050° C) à la base de la tech-

nique gallo-romaine de la sigillée. La cuisson se fait

par rayonnement calorifique de tuyaux en terre cuite

verticaux, placés dans le laboratoire. Les tuyaux sont

d’une part en contact avec l’extérieur, d’autre part

avec le foyer. Le laboratoire est fermé par une voûte

démontable. La distance entre les tuyaux ne dépasse

pas 80 cm car la distance moyenne du rayonnement

des tuyaux est de 50 cm. La cuisson s’effectue en pré-

sence d’oxygène, d’où la couleur rouge des poteries,

résultat de l’oxydation. Les tubulures étaient munies

à leur partie supérieure de gros disques percés jouant

Laboratoire

SoleTubulures

Alandier

le rôle de chapeaux de che-

minée. Le tirage du four

était contrôlé par l’obtura-

tion partielle de ces chemi-

nées. © P

ierr

e d

e Po

rtza

mp

arc,

Inra

p 20

08

2

1

3

4

6

5

1

2

3

4

5

6

L’aire de chauffe, d’où le potier alimente le foyer en combustible.L’alandier : le passage qui conduit la chaleur vers la chambre de chauffe.La chambre de chauffe, où la chaleur est concentrée.

La sole : plaque de terre cuite perforée sur laquelle reposent les poteries.Le laboratoire, où sont disposées les poteries .Le dôme, qui recouvre le laboratoire.

un four de potier, comment ça marche ?

© M

athi

eu L

anço

n, In

rap

Un four de potier,comment ça marche ?Un four de potier,

Notion de cuisson oxydante et réductrice.

La dernière phase de cuisson des poteries va déterminer la couleur de

surface. En ouvrant l’alandier ou un clapet au sommet de la chambre de

cuisson, on apporte de l’oxygène ; certains constituants de l’argile sont

alors oxydés. Cette action favorise les céramiques à surface claire (blanc,

crème, rouge, orange, …). C’est la cuisson oxydante. Au contraire, si

l’on ferme l’alandier ou le clapet de la chambre de cuisson, l’oxygène ne

pénètre plus. Les éléments de l’argile ne sont pas oxydés et les poteries

sont alors grises, bleutées ou noirâtres. On qualifie cette technique de

cuisson réductrice.

Four à deux volumes.

v

Four à tubulures.

v

Page 7: Sarrebruck Thionville Sarreguemines Metz Sarrebourg façonnage : tech-niques de façonnage.: mon-de les mon-ois l’exté-. : externe e-tourné. applique poinçons Le cuit. consiste

La notion de « céramique » désigne toutes les fabrications obtenues par façonnage

de la terre suivi d’une cuisson plus ou moins longue. De ce fait, on y retrouve de la

vaisselle tout comme les matériaux de construction, ou encore divers objets usuels.

La céramique a été produite abondamment du fait de son prix de revient faible et de

ses usages multiples, ce qui entraîna une consommation importante. Le prix des pote-

ries dépendait non pas du temps de travail mais de leur taille.

L’essentiel de la production gallo-romaine est une fabrication en série de produits

d’usage courant manufacturés de peu de valeur (même quand il s’agit de céramiques

décorées). La normalisation et la standardisation sont des constantes de la production

artisanale gallo-romaine.

La production ceramique.

Usage et fonction des céramiques.

Les céramiques gallo-romaines ont le

plus souvent une vocation utilitaire

(domaine alimentaire), mais elles ser-

vent aussi dans le domaine de l’agré-

ment (vases à fonction décorative), des

croyances, etc. La céramique à voca-

tion utilitaire suppose des formes cor-

respondant à des besoins précis mais

aussi à des normes.

La vaisselle gallo-romaine.

Les diverses formes des vases sont clas-

sées selon une répartition fonctionnelle

: transport, stockage, préparation,

cuisson, consommation.

On peut recenser tout d’abord la vais-

selle de table, utilisée lors des repas,

pour manger (plat, assiette, écuelle,

bol) ou pour boire (pichet, gobelet,

calix, patère, cruche). La vaisselle

culinaire comprend des pots qui font

partie de la batterie de cuisine quoti-

dienne (utilisés pour la préparation

des bouillies, pour bouillir de l’eau,

des légumes, ou encore pour cuire

des fruits), des cocottes ou faitouts

avec couvercle (servant à la cuisson à

l’étouffée du poisson et à la réalisation

des braisés et ragoûts), des plats des-

tinés à être enfournés, la poêle (pour

frire de la viande dans un mélange

d’huile et de garum), la marmite (qui

permet de faire bouillir, de faire reve-

nir et de mijoter).

En matière de transport et de stockage, on peut citer les amphores et les dolia. L’amphore, récipient de 20 à 100 cm de hauteur, a une forme oblongue, avec une pointe étroite à la base, ou un pied. Les amphores avec pointe étaient destinées au transport sur de longues distances, la pointe facilitant la manutention, et per-mettant un rangement tête-bêche dans les cales des navires. Ce type de céramique, à col étroit, présente une panse ovoïde et deux anses. Elles étaient utilisées au transport des trois produits de base : le vin, l’huile d’olive et les sauces de pois-sons (de type garum). Le dolium, quant à lui, était un grand récipient (pouvant atteindre les 1200 litres) de terre cuite uti-lisé pour le stockage du vin, de l’huile ou de céréales. Du fait de leur poids, les dolia ne pouvaient être déplacés : il fallait pui-ser dedans pour les vider. Il était d’usage d’enfouir le dolium.

Certains contenants servent à la commer-cialisation de denrées, dont la valeur dé-pendait de la quantité (dans les domaines de la cuisine, de l’apothicairerie ou encore de la cosmétique). Bien souvent, une me-sure de capacité servait à désigner une pièce de vaisselle.

Page 8: Sarrebruck Thionville Sarreguemines Metz Sarrebourg façonnage : tech-niques de façonnage.: mon-de les mon-ois l’exté-. : externe e-tourné. applique poinçons Le cuit. consiste

La construction.

La construction romaine utilisait différents matériaux céramiques. La brique était uti-

lisée couramment, très souvent en blocage.

Deux types de tuiles – la tegula et l’imbrices – étaient utilisés dans la couverture des

toits. La tegula – une tuile plate, de forme trapézoïdale isocèle – était disposée sur le

toit de manière à ce que les petits côtés (les petites bases) viennent recouvrir en partie

les grands côtés (grandes bases) des tuiles posées en dessous. Les deux bords obliques

de chaque tuile étaient relevés pour empêcher l’eau de pluie de pénétrer dans les in-

terstices latéraux et pour s’emboîter avec les côtés des tuiles creuses semi-cylindriques

(imbrices), qui étaient placées au-dessus des joints des tegulae.

La terre cuite était également utilisée dans le système des hypocaustes. Les dalles du sol

reposaient sur des petits piliers de briques, appelés « pilettes ». Pour obtenir une plus

forte chaleur, des tuyaux de terre cuite étaient intégrés dans les murs. Ils permettaient

l’évacuation de la fumée des foyers et la circulation de l’air chaud.

Autres utilisations.

La céramique est également utilisée dans le domaine fu-néraire. En effet, dans les tombes, il est fréquent de dé-couvrir de la poterie, des tuiles, etc. Ces productions sont utilisées comme protection de la tombe, réceptacles pour les restes incinérés, contenants pour des offrandes ou ob-jets placés en offrande. Les tuiles et briques peuvent être utilisées pour créer un caisson destiné à abriter une urne funéraire ou une sépulture à inhumation. Les récipients initialement prévus pour le transport ou la conservation des denrées servent à protéger les cendres du défunt ou tout simplement d’urne cinéraire. Dans le domaine de la religion, la céramique est utilisée pour servir au repas des fidèles ou à l’organisation maté-rielle du culte. Elle peut également contenir les offrandes alimentaires ou des liquides. Certains objets ont été créés spécifiquement pour remplir des fonctions cultuelles : pa-tère (utilisation lors des libations), coupes à encens, etc.

L’objet dans ces deux cas de figure n’est pas signifiant. Le geste et l’intention le transforment en objet de culte.Dans le cadre domestique, les Gallo-romains s’éclairaient avec des lampes à huile en céramique.

L’enfant utilise également des objets en terre cuite, sous forme de jouet (hochet, poupée, statuette, dînette). La mère pouvait utiliser un biberon en terre cuite (guttus) pour nourrir son enfant.

>Système d’hypocauste, à l’intérieur

d’un établissement thermal.

<Toiture d’un bâtiment romain.^

Eléments en terre cuite utilisés dans la construction romaine :

A tuiles romaines B brique.

C pilette

D tubuli

Tombes gallo-romaines :

1 Le coffre est fait de tuiles plates (romaines), en général 4 ou 6 dans le sens de la largeur, pour former le fond.

2 Coffre de tuiles plates. Ce dessin représente deux types de sépultures en tuiles romaines. La partie inférieure reprend le type 1 aux parois verticales. La partie supérieure est d’un nouveau type : les tuiles sont posées en triangle comme un toit. On appelle ce type tombe en bâtière.

Biberon romain.v

Page 9: Sarrebruck Thionville Sarreguemines Metz Sarrebourg façonnage : tech-niques de façonnage.: mon-de les mon-ois l’exté-. : externe e-tourné. applique poinçons Le cuit. consiste

Bibliographie et sitographie.

Bibliographie.

L’artisanat en Gaule romaine, Rixensart : Archeolo-J, 1994, 95 p.

« Les potiers gaulois et la vaisselle gallo-romaine », Dossiers d’archéologie, n° 215, juillet-août

1996, 152 p.

ANNA (A.) et al., La céramique. La poterie du Néolithique aux temps modernes, Paris : Er-

rance, 2003, 286 p.

COULON, (Gérard), Les Gallo-romains. Vivre, travailler, croire, se distraire (51 av. J-C - 486

ap. J-C), Paris : Errance, 2006, 224 p.

TUFFREAU-LIBRE, (Marie), La céramique en Gaule romaine, Paris : Errance, 1992.

Sitographie.

L’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives assure la détection et l’étude

du patrimoine archéologique touché par des travaux d’aménagement du territoire. Il exploite

et diffuse l’information auprès de la communauté scientifique et concourt à l’enseignement, la

diffusion culturelle et la valorisation de l’archéologie auprès du public.

http://www.inrap.fr

Un site Internet sur l’archéologie, le patrimoine, l’architecture et l’histoire de l’art... Une partie

fort intéressante sur la Gaule romaine est à remarquer.

http://www.archeologie-et-patrimoine.com

Le site « Archéologies en chantier » propose trois dossiers, réalisés par les élèves de l’ENS, sur

la céramologie, les techniques de fabrication des céramiques et sur la brique crue.

http://www.diffusion.ens.fr/archeo/rech/