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SAINT-ROMAIN CONTRIBUTION A L'HISTOIRE D'UN TERROIR Association de Recherches Archéologiques. Les divers chantiers ouverts sur la commune de Saint-Romain contribuent à établir l'histoire rurale de la localité dont les éléments se trouvent rassemblés dans une salle d'exposition de la Mairie. Ces travaux ont pu être coordonnés et développés grâce à la parti- cipation de la population et à la formation en 1973 de l'Association de Recherches Archéologiques. C'est ainsi que, parallèlement aux fouilles habituelles au lieu dit « Le Verger » et « Le Vieux Château », des fouilles de sauvetage ont pu être entreprises sur un cimetière mérovingien, des habitats carolingien et gallo-romain. Par ailleurs, une étude d'architecture rurale permet d'inventorier les éléments architecturaux provenant du château et de compléter des recherches historiques et ethnologiques sur la vie paysanne du xvi e siècle à nos jours. Pour ne faire référence qu'aux plus récents résultats, nous ne mentionnerons pas les travaux réalisés dans les grottes du Perthuis et du Grenier (1970 et 1971). Par contre, une meilleure compréhension du site du « Verger » nous a amenés à faire remonter ce bilan à 1972. HABITATS ET REFUGES AU LIEU DIT « LE VERGER Si les grottes de la falaise avaient attiré de nombreux chercheurs dès le début du siècle (Lambert 1914, Perriaux et Leroi-Gourhan 1949), le site du « Verger », se trouvant à l'aplomb des cavités, n'avait fait l'objet que de quelques sondages en 1949 révélant l'intérêt du site. Depuis 1972, des fouilles systématiques couvrant une surface de 900 m 2 ont permis d'établir sur 3 mètres de profondeur une strati- graphie allant du Bronze final au xvi e siècle et d'étudier des habitats médiévaux et hallstattiens. Une occupation durant les guerres de religion. Un liard d'Henri III et un demi-flanc de Charles Quint se rattachent à un niveau archéologique du xvi e siècle qui livra du matériel en place

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SAINT-ROMAINCONTRIBUTION

A L'HISTOIRE D'UN TERROIR

Association de Recherches Archéologiques.

Les divers chantiers ouverts sur la commune de Saint-Romaincontribuent à établir l'histoire rurale de la localité dont les élémentsse trouvent rassemblés dans une salle d'exposition de la Mairie.

Ces travaux ont pu être coordonnés et développés grâce à la parti-cipation de la population et à la formation en 1973 de l'Associationde Recherches Archéologiques. C'est ainsi que, parallèlement auxfouilles habituelles au lieu dit « Le Verger » et « Le Vieux Château »,des fouilles de sauvetage ont pu être entreprises sur un cimetièremérovingien, des habitats carolingien et gallo-romain. Par ailleurs,une étude d'architecture rurale permet d'inventorier les élémentsarchitecturaux provenant du château et de compléter des rechercheshistoriques et ethnologiques sur la vie paysanne du xvie siècle à nosjours.

Pour ne faire référence qu'aux plus récents résultats, nous nementionnerons pas les travaux réalisés dans les grottes du Perthuiset du Grenier (1970 et 1971).

Par contre, une meilleure compréhension du site du « Verger »nous a amenés à faire remonter ce bilan à 1972.

HABITATS ET REFUGES AU LIEU DIT « L E VERGER

Si les grottes de la falaise avaient attiré de nombreux chercheursdès le début du siècle (Lambert 1914, Perriaux et Leroi-Gourhan1949), le site du « Verger », se trouvant à l'aplomb des cavités, n'avaitfait l'objet que de quelques sondages en 1949 révélant l'intérêt dusite. Depuis 1972, des fouilles systématiques couvrant une surfacede 900 m2 ont permis d'établir sur 3 mètres de profondeur une strati-graphie allant du Bronze final au xvie siècle et d'étudier des habitatsmédiévaux et hallstattiens.

Une occupation durant les guerres de religion.Un liard d'Henri III et un demi-flanc de Charles Quint se rattachent

à un niveau archéologique du xvie siècle qui livra du matériel en place

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dans les zones non remaniées par les cultures récentes. Cette occu-pation ne semble pas étrangère aux troubles survenus durant lesguerres de religion et notamment au passage de 900 soldats dans levillage que les habitants avaient abandonné (chronique de Brenot,partisan de la Ligue).

Un incendie et des troubles précédant la construction de bâtiments enpierre sèche (X-XIe siècles).

La plus profonde couche médiévale correspond à un incendie deforêt : une nappe de cendres couvrant primitivement la totalité dela fouille a livré sur parfois 30 centimètres d'épaisseur de nombreuxéléments de calcaire éclatés par le feu et des charbons de bois ayantconservé la forme de branches et brindilles.

Directement au-dessus de cette couche et à la base d'un niveaud'argile de décalcification, 20 flèches, 1 éperon, 1 fragment d'étrier,des boucles de ceinture, de nombreux clous de fer à chevaux, unedizaine d'os gravés et quelques ossements humains ont été découvertsparmi des tessons de poteries et des os animaux. L'orientation et ladisposition particulière des flèches ne résultent pas d'un simpleabandon mais plutôt d'un lancement. Par ailleurs, le pourcentagetrès élevé d'os longs, de côtes et d'omoplates, principalement desuidés, correspond parfaitement aux traces laissées par une popula-tion en refuge consommant des morceaux de viandes salées facilementtransportables.

Ces premières observations évoquent des troubles, qui, selon latypologie du matériel, se situent aux x-xie siècles (céramiques compa-rables à celle du groupe II de Sevrey *, denier de Louis IV d'Outre-Mer, 934-954).

Les constructions : le sommet de la plateforme située à l'aplombdes grottes se trouve jalonné de segments de murs formant uneenceinte semi-circulaire d'environ 60 mètres de diamètre. Deux bâti-ments se rattachant à cet ensemble sont en cours de fouille. Le plusgrand atteint 9 mètres de large sur une longueur, incomplètementdégagée, dépassant les 9,50 m. Les murs, plus larges à la base (1,20 m),reposent directement sur la couche d'argile signalée précédemmentet dont l'accumulation progressive a permis de résorber partiel-lement la forte pente. La hauteur maximale peut atteindre 2,20 m.Des éclats de laves ont été découverts sur le sol interne et aux abordsimmédiats.

La faible densité de tessons et d'os laissés sur le sol du bâtimentcorrespond à une habitation relativement bien entretenue. Unequarantaine de pois et fruits brûlés furent découverts dans un foyerétablis sur des petites pierres plates posées horizontalement.

Après effondrement partiel, les moellons et les laves qui encom-

1. S. RENIMEL, L'atelier céramique de Seurcy, 1974, flg. 21 à 25.

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braient le bâtiment furent rejettes sur les pentes et le long des pare-ments externes des murs.

L'aire interne, très probablement considérée comme cour et limitéeà l'Est par un mur de refend construit à cette occasion, était jonchéede nombreux vestiges (coprolithes, ossements animaux, tessons, etc.).'La typologie du matériel permet également d'attribuer cette occupa-tion aux x-xie siècles.

Refuge durant les invasions (III-IVe siècles).Parallèlement à l'enfouissement du petit « trésor » des grottes et à

leur utilisation comme sépulcre, le site du « Verger » fut occupé parune population relativement nombreuse si l'on en juge par la quantitéde matériel découverte dans une couche de terre noire à 30 centimètresen-dessous des couches médiévales.

La très grande majorité des 72 monnaies recueillies actuellementse répartissent en 2 catégories : 222-290 et 330-390. Quelques débrisde tuiles laissent supposer la présence de construction. Poteriescommunes, sigillées et métallescentes, outils, fibules en oméga,aiguilles, perles et ossements animaux témoignent des diversesactivités dont le jeu (dés) et la toilette (pince à épiler) n'étaient pasabsents.

Une occupation gauloise temporaire (Tène III).

Directement sous la couche gallo-romaine s'étend une fine couchede terre brune qui livra une fibule de type Nauheim et quelquestessons micassés à bords moulurés. Par ailleurs, dans les excavationset couche gallo-romaines, 21 monnaies ont été mises à jour dont9 deniers Lingons et 6 Eduens.

Une importante couche Hallstatt récent - Bronze Final contenant desvestiges de cabane et des outils agricoles.

Un matériel très abondant a été découvert en place dans une couchede terre noire épaisse de 70 centimètres. En surface une fibule à doubletimbale date la fin de l'occupation vers le vie siècle alors que destessons de céramiques et une épingle découverts au plus profondde la fouille remonteraient au Bronze Final II. Outre la densitéet la variété des céramiques dont une petite urne intacte du BronzeFinal III, l'intérêt de cette occupation est dû à la présence d'habitat.

Un habitat Hallstatt ancien : une cabane a été décelée grâce à laprésence de fragments d'argile à clayonnage et à une concentration dematériel qui s'arrêtait brusquement selon 2 axes perpendiculairescorrespondant à l'emplacement des parois de l'angle N.-E. Deuxexcavations remplies de pierres verticales ayant pu caller des poteauxont été mises en évidence à proximité de cet angle et le long descôtés. Sur le sol, constitué d'une mince couche d'argile, un pilon,deux fusaïoles, des fragments de Faïselle, le fond d'une grosse urneet des céréales brûlées ont été découverts.

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D'autres témoins d'activités agricoles (broyeur, meule, pic en boisde cerf) ont également été mis au jour dans les niveaux Bronze FinalIII.II.

Une occupation néolithique.

Plusieurs silex (flèches, lames, grattoirs), des fragments d'aiguisoiret de haches, ainsi que des tessons de céramiques découverts dansdes couches remaniées laissent supposer l'existence d'une couche plusprofonde remontant au Néolithique.

Les premiers résultats des fouilles du « Verger » et les séduisantesperspectives qu'ils ouvrent donnent la possibilité de mieux connaîtrela vie paysanne tant par les traces d'occupation permanente d'agri-culteurs au Hallstatt et au Bronze Final que par les divers refugestemporaires durant les invasions (m-ive siècles), les x-xie siècleset les guerres de religion. L'histoire du site, étroitement liée à celledes grottes permet ainsi de percevoir l'histoire de populations quidurant les périodes d'insécurité ont abandonné leurs habitatstraditionnels.

UN BATIMENT GALLO-ROMAIN AU LIEU DIT « E N C H A T O R D »

Le lieu dit « En Chatord » se situe entre le chemin vicinal n° 18 etla D 17, à l'entrée de Saint-Romain-le-Haut. La plantation d'unevigne nécessita un labour profond de la parcelle n° 1667, travail quipermit à M. Deschaux et Guyot de découvrir un matériel et destuiles gallo-romaines attestant la présence d'habitat. Grâce au signa-lement et à la compréhension des vignerons, une fouille de sauvetage(septembre 1972 - février 1973), mit à jour les fondations d'un bâti-ment de 14 mètres de large et dont 3 parties ont pu être repérées àl'extrémité Nord. La longueur, non reconnue totalement (30 m ?),était établie perpendiculairement à la pente. Le matériel de bonnequalité date du n e siècle (poterie sigillée, métallescente, verre,fusaïole...). Une sépulture plus récente (Haut Moyen Age ?) futdécouverte en travers d'une fondation. Aucun matériel n'accompa-gnait le squelette d'adolescente (orientation O.-E., bras replié sur lethorax).

Par ailleurs, une stèle gallo-romaine représentant probablementune femme tenant une quenille et une pelote de laine, a été découverteau centre du village bas. Son inventeur M. Gillet, nous a très aima-blement autorisé à présenter ce bas-relief dans la salle d'expositionde la Mairie.

LES SARCOPHAGES MÉROVINGIENS DE LA PLACE DE L'ÉGLISE

En 1976, suite aux travaux d'adduction d'eau à Saint-Romain-le-Haut, et grâce aux informations données par M. Lucien Laplanche

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à propos de sarcophages découverts en 1902, nous avons pu isoleret découvrir 5 tombes dont 2 contenaient encore du matériel.

Quatre de ces sarcophages trapézoïdaux, disposés côte à côte etorientés à l'Est ont été fracturés dans leur partie médiane par unetranchée correspondant probablement aux travaux de 1902 relatifsà la pose de fontaines.

Deux d'entre eux contenaient des squelettes d'une part d'un bébéet d'un adulte, d'autre part d'un adulte dont les ossements rassemblésdans la partie inférieure du sarcophage se trouvaient accompagnésd'une boucle de ceinture connue aux vi-vne siècles et d'un fragmentde bracelet.

Plus à l'Est, un cinquième sarcophage, de même disposition avaitété vidé lors de la construction du mur du cimetière de l'église (finxix e siècle) puis fracturé accidentellement par la pelleteuse.

Ces découvertes sont à mettre en rapport avec les sarcophagesdécouverts en 1924 par M. Sordet, à l'autre extrémité de l'église.Nous serions en présence d'un vaste cimetière témoignant d'une forteimplantation mérovingienne.

L'HABITAT CAROLINGIEN AU LIEU DIT « L E BIEF »

Un labour profond précédant la plantation d'une vigne nous apermis d'entreprendre une fouille de sauvetage dans un champ limitéà l'Est par la voie romaine joignant Ivry à Pommard et à l'Ouestpar la D 17 c. Le terrain appartenant à M. Passerotte et cultivé parM. Laplanche fut très aimablement mis à notre disposition de décembre1974 à juillet 1975.

Vingt-cinq trous de poteaux dont 17 à pierres de calage étaientrépartis environ tous les 4 mètres. Un alignement particulier de6 poteaux a pu être attribué à un côté de bâtiment. Au centre,2 poteaux espacés de 1 mètre indiquaient l'emplacement d'une porte,hypothèse confirmée par la découverte à proximité directe d'une cra-paudine et d'une clef. En arrière, le long de ce côté et à 50 centimètresde distance une tranchée remplie de pierres n'a pour l'instant pastrouvé d'interprétation satisfaisante. Le sol étant constitué de dallesposées sur un cailloutis, une prospection électrique fut effectuée par leCentre de Recherche Géophysique de Garchy. La synthèse des résul-tats (prospection et fouille) donne l'idée d'un bâtiment orientéperpendiculairement à la pente mesurant 14 x 24 mètres et possédantune porte sur le petit côté à proximité directe d'une terre meuble,sans cailloutis, pouvant être considérée comme une terre de jardinou de champ.

A l'Est quelques éléments laissent supposer l'existence d'un bâti-ment identique mais beaucoup plus endommagé par les travauxagricoles. Entre les deux, une structure de pierre aurait pu servirà drainer le terrain très humide.

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La datation proposée par la typologie du matériel (tessons décorésà la molette) fut confirmée par celle obtenue à partir d'un échantillonde poteau brûlé (Centre des faibles radioactivités de Gif-sur-Yvette) :840 après J.-C. + 90 ans.

Le matériel est principalement constitué de tessons, de petitsobjets métalliques (couteaux, clef, clous de fer à chevaux, broche),d'une meule et d'une grosse pierre quadrangulaire en grès présentantde profondes stries et d'ossements animaux appartenant au moinsà 5 bovins, 4 ovins-caprins et 4 porcins.

Il est regrettable que le manque de temps et de moyens ne nous aitpas permis de dégager complètement ces structures carolingiennes,vu la quasi-inexistence des recherches relatives aux constructionsrurales du Haut Moyen Age dans nos régions.

L E CHÂTEAU DE SAINT-ROMAIN-LE-HAUT

Le château est situé au Sud de Saint-Romain-le-Haut à l'extrémitéde l'éperon rocheux. Un important travail d'archives nous a permis derelever l'existence de divers bâtiments et pièces ; pont-levis, tour,chapelle, grande salle, cuisine, maison avec cave et pressoir, colom-bier, chambre sur la roche, prison. Quelques repères historiques ontpu être également mis en place : l'existence du château, mais non saconstruction, est attestée dans une pancarte de la Ferté en 1120.De 1300 à 1462, le château appartient aux Ducs de Bourgogne, puisfut abandonné dès la fin du xv e siècle, époque à laquelle il devintla propriété de la famille de Montmorency. La révolution acheva de leruiner.

Suite à une prospection poussée qui nous permit de localiser lepuits et un ensemble de bâtiments dont la grande salle avec son fourà pain construit au xvie siècle, les fouilles proprement dites commen-cèrent en 1973. A l'Ouest, deux secteurs ont retenu notre attention :un angle de murs à très forte concentration de matériel remontantaux xvi-xvne siècles (faisselle, jattes, plat, cruche...) (fragment decôte de maille, monnaie) et un bâtiment situé sur le parcours d'unéventuel chemin aménagé. C'est précisément sur ce dernier secteurque nos principaux efforts se sont portés, mettant à jour successi-vement une couche de terre brune contenant du matériel mérovin-gien remanié (morceaux de sarcophages, ossements humains, rouelleen bois de cerf...) recouvrant un remblais du xve siècle (monnaieset très nombreux carreaux vernissés) sous lequel se trouvaient deséléments effondrés du bâtiment (moellons, trace de poutre, corbeaux,laves). A la base, le rocher était taillé par palier et excavé sur 1 mètrede profondeur. Au plus profond une couche archéologique apparaîtconstituant le sommet d'un remplissage d'environ 1 mètre d'épaisseur.

Certains indices nous laissent supposer une occupation du xn e siècle(céramique) et même plus ancienne (flèche Bronze Final).

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Mis à part la possibilité d'étudier 238 carreaux vernissés, la conti-nuation de cette fouille et l'éventuelle correspondance du bâtimentavec la chambre sur la roche, nous permettront de mieux localiserles constructions les unes par rapport aux autres.

L E VILLAGE DU xvie SIÈCLE A NOS JOURS

Parallèlement aux travaux de fouille, la collaboration étroiteavec la population du village nous a permis de recueillir une grandequantité de données ethnographiques en voie de disparition :

— Les transformations de l'architecture paysanne locale duxvie siècle à nos jours ont pu être décelées grâce à une étude et desrelevés portant sur 25 maisons.

— L'inventaire des pierres provenant du château et disperséesdans les constructions du village, complète l'étude archéologique :montants de portes et de fenêtres, linteaux sculptés, cheminées,poutres, évier, etc.

— Une monographie de l'église ainsi que des enquêtes à caractèreplus ethnologique ont été constituées : cuisson du pain, Tonnellerie,noms de lieux-dits, patois, société Mutuelle des Vignerons, etc.

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H E VIEUX CHATEAU*échelle: 1/1000 e

limite du lieu-ditparcelles (cadastre 1Ô4-C0

I vigneES3 friche

murs déga.aés par la. fouilleruine o 10 m

O puits

'LE BIEF'Echelle: 1/800'

—limite de fouille• t r o u dt,potea.u— sa.blièreB zone à forte

rêsistivitê.

*LE VERGER'échelle: 1/800*distance courbesle niveau .• 50 cm.tZl carré dtFouilles .m murs

1et2:grotteS duPerthuis et dy

Grenier0 6m

ARAFlG. 1,

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Y

FIG. 2. —• Moyen Age : « Le Vieux Château ». 1 : garniture ; « Le Verger »x-xie s. ; 2 : flèche ; 3 et 4 : os gravé (peigne et tête de serpent ?) ; 5 : fer à che-val ; 6 : boucle ; 7 : agrafe ; « Le Bief » ixe s. : 8 : clef ; « Place de l'Église » vi-vne s. ; 9 : boucle ; « Le Verger » : m-ive s. : 10 : fibule ; 11 : pince à épiler. —•Époque gauloise : 12 : denier Lingon, 13 : fibule. —• Hallstatt : « Le Verger » :14 : fibule, 15 : pendeloque grelot, 16 : rouelle, 17 : pillon, 23 et 26 : fusaïoles. •—•Bronze Final, « Le Verger » : 18 : broyeur, 19 : meule, 20 : outil (pic ?) en boisde cerf (échelle 1/4) ; « Le Vieux Château » : 21 : flèche ; <• Le Verger » : 22 : flèche,24 : épingle, 25 : urne, 27 : couteau. — Néolithique : « Le Verger » : 28 : lame,

29 : flèche, 30 : pendeloque.