SAHARA OCCIDENTAL: REFERENDUM D… · 2017-11-30 · de la population dans le cadre d’un plan de...

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Numéro 104 – Décembre 2017 RENCONTRE RÉSEAU SYNDICAL INTERNATIONAL Du 25 au 28 janvier, se tiendra la troisième rencontre du Réseau syndical international de solidarité et de luttes, près de Madrid. A partir de leurs pratiques et orientations communes, et dans le respect des différences, des délégations d’organisations syndicales venues de divers pays d’Europe, des Amériques, d’Afrique et d’Asie actualiseront l’appel qui fonde l’appartenance au Réseau. Nous approfondirons nos réflexions, propositions, revendications et stratégies d’action sur 4 thèmes : autogestion, migrations, répression et colonialisme. Une journée sera consacrée aux droits des femmes. Enfin, parce que notre syndicalisme n’a de sens qu’ancré dans le travail à la base, nous tiendrons des réunions par secteurs professionnels : ferroviaire, automobile, éducation, commerce, centres d’appel, santé, ... La liste n’est pas limitative et les organisations membres de Solidaires prendront toute leur place pour enrichir ce moment et construire l’avenir. La commission internationale coordonne notre présence à Madrid : inscrivez-vous auprès de votre fédération, syndicat national ou Solidaires départemental. ________________________________________________________________ SAHARA OCCIDENTAL: REFERENDUM D’AUTODÉTERMINATION TOUJOURS ATTENDU La 42ème Conférence européenne de coordination et de soutien au peuple sahraoui (Eucoco), réunie en octobre à Vitry (Val de Marne) a réaffirmé le droit à l’autodétermination et à l’indépendance des Sahraouis dont le territoire est occupé depuis 42 ans par le Maroc. Plus de 300 participants - responsables politiques, associatifs, syndicaux (dont deux de Solidaires), militants des droits humains, délégués sahraouis, etc. - ont rappelé l’engagement du Conseil de sécurité à organiser – en 1992 !- la consultation de la population dans le cadre d’un plan de paix établi en 1991 sous les auspices de l’ONU et de l’OUA.

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Numéro 104 – Décembre 2017

RENCONTRE RÉSEAU SYNDICALINTERNATIONAL

Du 25 au 28 janvier, se tiendra la troisième rencontre du Réseau syndical international desolidarité et de luttes, près de Madrid. A partir de leurs pratiques et orientationscommunes, et dans le respect des différences, des délégations d’organisations syndicalesvenues de divers pays d’Europe, des Amériques, d’Afrique et d’Asie actualiseront l’appelqui fonde l’appartenance au Réseau. Nous approfondirons nos réflexions, propositions,revendications et stratégies d’action sur 4 thèmes : autogestion, migrations, répression etcolonialisme. Une journée sera consacrée aux droits des femmes. Enfin, parce que notresyndicalisme n’a de sens qu’ancré dans le travail à la base, nous tiendrons des réunionspar secteurs professionnels : ferroviaire, automobile, éducation, commerce, centresd’appel, santé, ... La liste n’est pas limitative et les organisations membres de Solidairesprendront toute leur place pour enrichir ce moment et construire l’avenir. La commissioninternationale coordonne notre présence à Madrid : inscrivez-vous auprès de votrefédération, syndicat national ou Solidaires départemental.________________________________________________________________

SAHARA OCCIDENTAL: REFERENDUMD’AUTODÉTERMINATION TOUJOURS ATTENDU

La 42ème Conférence européenne de coordination et de soutien au peuple sahraoui(Eucoco), réunie en octobre à Vitry (Val de Marne) a réaffirmé le droit àl’autodétermination et à l’indépendance des Sahraouis dont le territoire est occupé depuis42 ans par le Maroc. Plus de 300 participants - responsables politiques, associatifs,syndicaux (dont deux de Solidaires), militants des droits humains, délégués sahraouis, etc.- ont rappelé l’engagement du Conseil de sécurité à organiser – en 1992 !- la consultationde la population dans le cadre d’un plan de paix établi en 1991 sous les auspices de l’ONUet de l’OUA.

Ce plan, faisait suite aux combats menésdès 1975 par l’Armée de libération dupeuple sahraoui après le déploiement demilitaires marocains au Sahara occidental.Depuis 1971, le Front Polisario (Frentepopular de liberacion de Saguia el Hamra yRio de Oro) revendiquait l’indépendance duterritoire alors sous protectorat espagnol.Et, dès 1975, l’Assemblée générale del’ONU avait adopté la résolution 3458 pourla mise en place d’un référendumd’autodétermination, réclaméinlassablement depuis par le gouvernementen exil de la République arabe sahraouiedémocratique, proclamée en 1976 . Malgréles blocages marocains et lesatermoiements des Nations Uniesconcernant le dernier territoire africainencore sous domination coloniale, l’Eucocoa renouvelé sa confiance aux Nations unies,notamment au nouveau secrétaire généralde l’ONU Antonio Gutterez et à son envoyéspécial Horst Köhler venu récemment surplace. Les participants ont même réclamél’élargissement du rôle de la Minurso(Mission des Nations unies pour leréférendum au Sahara occidental) créée en1991. Ils souhaitent voir cette mission demécanismes de contrôle et de protectiondes droits humains pour contrer «les effetsd’une justice politique à charge quicondamne à de lourdes peines les militantspour l’autodétermination». Exemple : leprocès de 25 militants nationalistes accusésd’avoir tué 11 membres des forces del’ordre marocaines lors de l’évacuationmanu militari du camp de Gdem Izik, à

proximité d’El Ayoun, ville principale duSahara occidental. Ce camp avait étédressé pour protester contre les mauvaisesconditions socio-économiques vécues par lapopulation sahraouie dans le territoire,occupé par l’armée et des colons, à l’abrides murs ceinturant la partie du territoireutile aux intérêts marocains.

Extorsion d’aveux, irrégularités deprocédure, entraves au droit de la défense(jusqu’à l’expulsion de deux avocatesfrançaises), violations du droit international,ont été dénoncés. Suite à une plainte del’ACAT (Association chrétienne pourl’abolition de la torture) concernant l’un desaccusés, Naama Asfari, le Maroc a d’ailleursété condamné en décembre dernier par leComité de l’ONU contre la torture.

La Conférence a salué le soutien accordépar l’Algérie et «les efforts engagés depuis40 ans par l’État sahraoui pour se doterd’institutions au bénéfice de toute unepopulation réfugiée». Soit quelque 150 000Sahraouis, exilés ayant fui la répression ouleurs descendants nés dans les campsinstallés près de Tindouf dans le sud-ouestalgérien. Maisons en dur, écoles, hôpitaux,petits commerces, adduction d’eau,fourniture d’électricité ont vu le jour etremplacé les sommaires camps de toile desdébuts de l’exil. De nombreusesassociations et ONG, européennes pour laplupart, participaient à la conférence et ontfait état de leurs actions: accueil d’enfantssahraouis en vacances, aide juridique,campagnes de soutien, aide matérielle…

En dépit de l’attitude pro-marocaine de laFrance, plusieurs personnalités etassociations françaises se mobilisent. AinsiJean Paul Lecoq, député et membre de l’aCommission des affaires étrangères del’Assemblée nationale a organisé le 20octobre une rencontre de parlementairesfrançais sur la question du Saharaoccidental, trop souvent occulte. Le mêmejour, l’Observatoire universitaireinternational sur le Sahara occidental(OUISO) organisait à la Sorbonne à Paris uncolloque portant sur la question des droitsde l’homme. Les armes se taisent depuis25 ans mais la solution politique tarde enviolation du droit à l’autodétermination etdes droits humains.

GAZA: GRÈVE DES ENSEIGNANT-E-S

Les enseignant.e.s et les personnel.le.s administratifs du supérieur dans labande de Gaza, étaient en grève fin novembre pour protester contre 8 moisde baisses de salaire drastiques et des pressions pour partir en retraiteanticipée. Les problèmes ont commencé en avril dernier, lorsque l'AutoritéPalestinienne a décidé de coupes brutales dans les salaires d'environ 800personnel.le.s du supérieur.

Aujourd'hui, celui-ci a été réduit à 20-25% de son montant initial. Ces mêmespersonnel.le.s ont été placés en retraite anticipée, sans être consultés et sansqu'une seule raison valable leur soit donnée.

Après un courrier au président de la Commission Européenne, l'AutoritéPalestinienne a annoncé qu'il.le.s seraient ré-embauché.e.s...mais pour unsalaire égal au montant de leur retraite, soit 25% de son montant normal !!

C'est une nouvelle punition collective dirigée contre la population Gazaouie, etnotamment sa jeunesse, qui souffre déjà quotidiennement des effets dublocus imposé par l'état israélien.

PALESTINE : BALFOUR 100 ANS

Dimanche 5 novembre une réunionpublique a regroupé plus de 300personnes à St Denis pour unanniversaire tragique. Cela a étél’occasion de partager des élémentsd’une histoire peu connue, celle de lacolonisation de la Palestine sousdomination britannique mais aussi celledes luttes anciennes du peuplepalestinien pour son droit à vivre libresur sa terre. C’était il y a 100 ans et lesconflits ont commencé dès le départ ycompris avec une grève générale en1936, preuve s’il en était besoin que lesPalestinien-nes vivaient et luttaient déjàsur cette terre. De nombreux-sesintervenants ont fait partager leurscompréhension de ces événements etpartagé la mémoire de ces luttes. Laréunion s’est finie en rappelant lesenjeux de la campagne BDS etl’engagement de Solidaires dans lasolidarité syndicale.

De nombreuses initiatives etmanifestations ont eu lieu en Europe eten Palestine pour les 100 ans deBalfour, déclaration vécue comme ledémarrage de la colonisation.

L’année 2018 sera aussi l’occasion de seré-approprier cette histoire puisqu’enmai auront lieu les 70 ans de la Nakba,le déplacement et l’expropriation despopulations et des villages palestiniens.

Pour en savoir plus une vidéo :https://www.youtube.com/watch?v=4I3MmqI4m

PALESTINE : JE SUIS IMAD !Il n'est pas facile de s'exprimer dans cetterégion du monde. L'été dernier, les forcesisraéliennes investissaient pour la deuxièmefois le siège social de PalMedia à Ramallah,et s'emparaient de matériels et dedocuments. L'arrestation des frères Ibrahimet Amer Al-Ja'bari, de la sociétéTransmedia, portaient à 24 le nombre dejournalistes dans les prisons israéliennes,dont Mahmoud Musa qui s'y trouve depuis1993. Dans le même temps, Jihad Barakat,journaliste de Palestine Today TV, étaitarrêté par les forces de sécuritépalestiniennes, alors que Taghreed Abu Tiret Fouad Jaradeh, autres journalistes de latélévision palestinienne, étaient arrêtés parles forces de sécurité du Hamas.Au delà des journalistes, la censures'exerce maintenant sur internet et s'étenddonc aux militant.e.s ou simplecitoyen.ne.s. Depuis 2015, Israel a arrêtéprès de 800 Palestinien.ne.s pour destextes écrits ou partagés en ligne, critiquantla répression brutale des forcesd'occupation coloniale. Parmi d'autres, lapoète Dareen Tatour a passé plus d'un anet demi en prison et en résidencesurveillée, pour avoir publié un poème sursa page Facebook. Le gouvernementisraélien a obtenu de Facebook qu'il fermeles comptes de quatre rédacteurs en chefde Palestinian Shehab News Agency, et detrois journalistes d’Al Quds News Network.Plus récemment, les services secretsisraéliens ont développé un algorithme poursurveiller les réseaux sociaux et identifierdes suspects Palestiniens, mais il les aconduit à arrêter un ouvrier palestinien,l'algorithme ayant confondu l'expression"Bonjour" en arabe avec "Attaquez-les". EnPalestine aussi, une nouvelle loi sur les"crimes électroniques" a été votée dans leplus grand secret par l'Autoritépalestinienne, qui permet de poursuivre desjournalistes au nom de l'atteinte au bienpublic, à la sécurité nationale ou à la paixcivile. Six journalistes travaillant pour desorganes de presse affiliés au Hamas ontainsi été arrêtés en vertu de cette loi, ainsique Ayman Qawasmeh, journaliste à Al-Hourriya, jugé trop critique contre legouvernement palestinien. Mais après les

journalistes, ce sont donc bien desopposant.e.s politiques à la politique deMahmoud Abbas, et la coordinationsécuritaire de l'Autorité palestinienne avecIsrael, qui sont visé.e.s. En septembredernier, c'est Issa Amro, fondateur del'organisation militante de jeunesse YouthAgainst the Settlements, qui a été arrêtépour avoir contesté l'arrestation d'AymanQawasmeh.

Dans cette longue litanie d'atteinte à laliberté d'expression, c'est maintenant notrecamarade Imad Temiza, président duSyndicat des travailleurs des servicespostaux palestiniens (PPSWU), secrétairedu Syndicat des travailleurs descommunications, et ancien membre dusecrétariat de la Fédération générale dessyndicats indépendants, qui a été convoquéle 26 septembre dernier par les agents duservice de sécurité palestinien. Ils l'ontenjoint de supprimer des messages de sapage Facebook, bien que leur contenu nesoit ni diffamatoires ni préjudiciables à quique ce soit. Imad reste sous surveillance, etdes accusations pourraient être portéescontre lui à tout moment. La nouvelle loipalestinienne sur les crimes électroniquesviole les droits garantis par la loipalestinienne, ainsi que les conventionsinternationales des droits humains, et elle aété largement dénoncée par desorganisations de défense des droitshumains, et par Amnesty International quisouligne une "attaque alarmante contre laliberté d'expression" en Palestine. Cette loivise à réduire l'espace disponible pourexprimer son opinion en Palestine et àrestreindre sévèrement les droits et libertésfondamentaux.

Nous demandons aux organisationsinternationales de droits numériquesd'exercer des pressions sur lesgouvernements israéliens et palestiniens,ainsi que sur les sociétés de réseauxsociaux, pour que soit garantie la libertéd'expression des journalistes, desmilitant.e.s et des citoyen.ne.spalestinien.ne.s sur internet et ailleurs.

Nous exigeons la libération de tous lesprisonniers politiques, et que cesse le

harcèlement des journalistes, desmilitant.e.s et des syndicalistes, dont notrecamarade Imad Temiza.

Enfin, nous nous associons à PPSWU, auxsyndicats et à la société civile palestinienne,qui ont lancé une campagne pour obtenirl'annulation de la loi sur les crimesélectroniques. Avec eux, nous demandonsau président de l’État de Palestine d'abrogerimmédiatement cette loi.

GRÉVE GÉNÉRALE EN GRÈCELa Confédération syndicale du secteur privé, GSEE, a annoncé lundi qu'il appelait à unegrève de 24 heures pour le 14 décembre contre les nouvelles mesures d'austéritéinscrites dans le budget de l’État pour 2018. Le plus important syndicat du secteur privégrec, GSEE, a annoncé lundi qu'il appelait à une grève de 24 heures pour le 14 décembrecontre les nouvelles mesures d'austérité inscrites dans le budget de l’État pour 2018. Lesyndicat GSEE estime que le budget 2018 poursuit la politique d'austérité des plans derenflouement, qui nuit aux salariés ainsi qu'à l'économie. Le budget 2018, qui doit êtreadopté lors d'un débat parlementaire en décembre, prévoit des mesures de distribution àhauteur de 1,4 milliard d'euros en faveur des Grecs les plus touchés par la crise, maisaussi des coupes dans les dépenses publiques et des hausses d'impôt. La Grèce a mis enœuvre des mesures d'austérité draconiennes dans le cadre des trois plans d'aideinternationale dont elle a bénéficié depuis 2010. Le dernier en date viendra à échéance enaoût.

L'INTERNATIONAL DANS LES UTOPIQUES...

Dans le nouveau numéro de la revue deSolidaires, Les Utopiques, qui vient desortir, à lire un long article sur leKurdistan.

Dans le numéro 5 un autre sur "L’Éthiopie,miroir de notre temps ?" ;

Dans le numéro 4 "L'armée française enAfrique" ;

Dans le numéro 2 "De l'internationalisationà la transnationalisation" ;

Dans le numéro 1 "Le détachement dessalarié-e-s dans l'Union européenne".

Pour s'abonner : www.lesutopiques.org

MAIS OU VA LE MAROC ?Meeting Vendredi 8 décembre à 18h (Bourse du travail de Paris)

Il ne se passe pas un jour sans que nousparviennent des informations inquiétantessur la situation actuelle des droits humainsau Maroc. Les indicateurs sérieux sont aurouge et soulignent une régressiondangereuse en matière de respect deslibertés et des droits fondamentaux.

Le mouvement de protestation populaire etpacifique que traverse la région du Rif, dontson chef-lieu Al-Hoceima, depuis la morttragique de Mouhcine Fikri, a mis au grandjour la nature et le niveau de cetterégression. Plusieurs atteintes graves auxdroits humains ont été dénoncées, aussibien par les associations marocaines quepar les organisations internationales dedéfense des droits de l’Homme, dontAmnesty International, HRW, FIDH, etc.

Elles ont toutes constaté et dénoncé lesarrestations massives et arbitraires, lequadrillage militaire et policier des villes,des villages, des routes, de la région du Rif.

Sont tout autant constatés les interventionsviolentes, l’utilisation disproportionnée de laforce contre les manifestants pacifiquesentraînant la mort d’Imad El Attabi etAbdelhafid El Haddad, les assignations àrésidence, le chantage fait aux familles desdétenus et leur harcèlement ainsi que lapratique lors des interrogatoires de latorture avérée, selon le rapport desmédecins légistes mandatés par le ConseilNational des Droits de l’Homme. Des procèsont déjà jeté en prison plusieurs centainesde manifestants du « Hirak populaire duRif ».

D’autres sont en cours ou en préparationpour juger des centaines d’autres citoyenspoursuivis en détention ou en libertéprovisoire. Personne n’a été épargné parces arrestations abusives. Pas même lesmineurs. Des journalistes ont eu leur partde cette répression aveugle, puisqu’unedizaine d’entre eux est poursuivie selon lecode pénal, et non selon le code de lapresse qui, lui, ne prévoit pas de peined’emprisonnement. Des journalistesétrangers ont été expulsés et unedélégation d’associations tunisiennes a étéempêchée d’accéder à la ville d’Al-Hoceima.

Des dizaines d’avocats de tous les barreauxdu Maroc dénoncent chaque jour lesatteintes aux droits de la défense, l’iniquitéet les irrégularités des procès.Les détenussont dispersés sur plusieurs prisons, trèsloin de leurs proches. Les conditions dedétention sont exécrables. Plusieursprisonniers son en grève de la faim pourexiger leur libération et l’amélioration deleurs conditions carcérales. Leur état desanté se dégrade de jour en jour et lerisque d’un drame humain n’est plus àexclure.

Les organisations de défense des droits del’Homme, et avec elles des démocrates, onttiré la sonnette d’alarme à travers descommunications ou dans le cadre derencontres inter-associatives ouinstitutionnelles, comme fut le cas ducolloque du 9 octobre au Parlementeuropéen, présidé par l’Eurodéputée Marie-Christine Vergiat (GUE). Pour informerl’opinion publique sur ces violations gravesdes droits de l’Homme commises par l’Étatmarocain et pour permettre auxorganisations et aux démocrates européensd’exprimer leur solidarité internationale etd’interpeller leurs États sur leurspositionnements respectifs, nous organisonset/ou nous soutenons un meeting àl’occasion de la journée internationale desdroits de l’Homme.

EUSKAL HERRIA : AU RISQUE DE LA PAIX Nous nous engageons pour la paix. Pendantdes décennies le Pays basque, en Espagnecomme en France, a connu la violence.Depuis 2011, une autre voie a été choisie :celle d’entrer dans un processus de paix etd’inscrire l’avenir dans le débatdémocratique

Le désarmement final de l’ETA qui a eu lieule 8 avril 2017, à l’initiative de la sociétécivile et d’une grande partie des élus,permet mais aussi commande d’aller plusloin. Alors que la société civile a pris sesresponsabilités, les gouvernementsespagnol et français ne donnent pas lessignes espérés qui devraient leur permettrede s’inscrire pleinement dans le processusde paix. Nous ne tirons pas un trait sur lepassé. Nous savons les souffrancesendurées de tous côtés et qui se prolongentaujourd’hui. Nous entendons la nécessité dereconnaître toutes les victimes et de faire lavérité qui est due à chacun. Mais noussavons aussi que ce n’est pas en appliquantà la situation d’aujourd’hui les schémasd’hier que la société basque pourra sereconstruire et faire sienne, de manièredurable, les ressorts de toute sociétédémocratique. Le sort des prisonniers etdes personnes exilées ne doit plus dépendred’une vision sécuritaire qui n’a plus lieud’être, et qui a généré des situationsinsupportables. Rapprocher les prisonniersde leurs familles, tenir compte de leur étatde santé, cesser de leur appliquer un statutde détenu particulièrement surveillé,favoriser les demandes de libertéconditionnelle, ce ne sont pas là desconcessions, ce sont des gestes de justiceque nous réclamons.Imaginer les voies et

les moyens qui permettent d’établir lavérité, de résoudre les procédures encoreen cours et le sort des prisonniers, et dereconnaître les victimes, ce n’est pasabsoudre, c’est permettre à une société dese reconstruire et de tisser à nouveau lesliens d’une vie en commun et sans violence.En réaffirmant notre engagement dans leprocessus de paix au Pays basque, nousposons les fondations d’une société quipréfère le débat à l’affrontement et l’avenirà la vengeance. Et nous demandons auxgouvernements espagnol et français denous entendre : prenez le risque de la paix,prenez le risque de la vie.

C’est pourquoi, à l’initiative desArtisans de la paix, nous manifesteronsà Paris, le 9 décembre.

IRAN: LIBÉRATION DUSYNDICALISTE SALEHI

Mahmood Salehi, militant ouvrier iranien ,a été libéré dans un état de santéalarmant. Il souffre de l'insuffisance rénalegrave et ne vit que grâce aux deuxdialyses hebdomadaire. Son incarcérationet surtout les photos le montrant menottéà son lit de l'hôpital de prison avaientsoulevé un tollé en Iran et à l'étranger. Plusieurs organisations syndicales, dont leCollective des syndicat français, et desONG comme Amnesty International, avaient vigoureusement protesté contrecette incarcération et celle de RezaShahabi.Il faut noter qu'il a été libéré contre unesomme d'argent afin de "compenser" lesjours de prison qui lui restaient à faire! Engageant plusieurs amis et famille de sonentourage, et que la pressioninternationale doit continuer et mêmes'intensifier afin de rendre cette libérationtotale et irréversible et d'obtenir celles deReza Shahabi et autres militantssyndicalistes emprisonnés.

AVEC LE PEUPLE CATALAN

Jeudi 10 novembre avait lieu à la Boursedu travail de Paris, une réunion publiquede soutien au peuple catalan. Solidairesfaisait partie des co-organisateurs de cetteinitiative, qui aura été riche au niveau ducontenu et qui aura attiré 200 personnes.

Après de courtes présentation etintroduction par Sortir du colonialisme etSolidaires.

Une représentante de l’Assembléenationale catalane (ANC), aessentiellement axée son propos sur desrappels historiques. Une représentante enFrance de l’USTKE a lu le communiqué desoutien du Parti Travailliste et a fait unrappel sur l’enjeu du referendum qui auralieu en Kanaky en 2018, et les difficultésquant aux listes électorales dont desmilliers de kanak-e-s sont encore exclus.

Angel Bosqued, le secrétaire internationalde CGT de l’État espagnol a expliquépourquoi une organisation anarcho-syndicaliste comme l’est la CGT soutient lalutte : pour le droit à l’autodéterminationdes peuples, contre la Monarchie, contreles accords issus de « la transition »,contre la répression (tout en rappelant quele gouvernement catalan a lui mêmeréprimé...), pour le soutien et laparticipation aux mouvements sociaux, …

Le représentant de la CUP à Paris :aprocédé à la présentation de la CUP («gauche radicale pluraliste »), puis aconstruit son intervention sur desréponses à des idées reçues sur la

Catalogne : «l’égoïsme », le nationalisme(avec rappel de ce qu’est le nationalismede l’état espagnol depuis Franco), ladémocratie en Espagne, lesindépendantistes sont minoritaires (voir laréalité des derniers référendums), lesupposé soutien de la bourgeoisie àl’indépendance…

Un représentant du Conseil Démocratiquedes Kurdes en France a rappelé lasolidarité, appel à dépasser le stade de ladéfense pour passer à l’offensive etconstruire, en mentionnant le conceptconfédéralisme démocratique en tant queprojet alternatif à l’État/Nation. Un militantdu Syndicat des journalistes de Catalogneest revenu sur les difficultés à faire vivrela télé catalane sous le régime de Madrid,et de déconstruire le discours imposé del’extérieur (« coup d’état », « référendumillégal », …).

Le représentant de la IAC (IntersindicalAlternativa de Catalunya) a pointé leproblème de la partie du mouvementindépendantiste en Catalogne qui dit « onfait d’abord la République, on verra lesdroits sociaux après ». Il a rappelé de ladynamique du mouvement des Indignésqui est un des facteurs qui a permis ledéveloppement du mouvementindépendantiste. Il est revenu surl'importance de la solidarité internationale,en même qu'il développait un absence desoutien du mouvement social espagnol,hormis au Pays basque et en Galice....

Pour clore les débats, une membre desComités de Défense du référendum (CDR)de Paris a pris la parole. Elle a insisté surla nécessité de comprendre que leursluttes servent nos luttes etréciproquement. Elle a aussi insisté sur lemodèle de république pour la Catalogne, àsavoir une «république avancée», en rupture avec le modèle existant dansl’état espagnol.

Cette réunion publique sur laCatalogne à Paris, sera suivie d'autresréunions en décembre à Lyon et àNîmes.

MISE EN ESCLAVAGE DES MIGRANT-E-S EN LIBYE

Les récentes révélations des journalistes de CNN n’ont fait que confirmer ce que l’on pressentait déjà depuis plusieurs mois, la généralisation de l’esclavage et de la mise en vente de migrants en transit par la Libye. Vendus tel du bétail sur les marchés, voire dans des garages, ces migrants sont privés de toute dignité et sont victimes d’innombrables exactions, tortures, sévices sexuels. Cette situation moyenâgeuse et barbare doit être condamnée avec la plus grande vigueur. Les organisations co-signataires (dont Solidaires) qui appelaient à un rassemblement le vendredi 24 rassemblement le vendredi 24 novembre devant l'Ambassade de Libye à Parisnovembre devant l'Ambassade de Libye à Paris, et qui a attiré pas moins de 500 personnes, exigent : - Du gouvernement libyen une action immédiate et ferme pour faire cesser le retour de l’esclavage en Libye.- Du gouvernement français et de l’Union Européenne l’arrêt de la coopération sécuritaire avec le gouvernement libyen, l’arrêt des déportations, l’ouverture des frontières, la liberté de circulation et d’installation pour tous ainsi que le respect du droit d’asile.

GRÉVE GÉNÉRALE AU BRÉSIL

Les organisations syndicales brésiliennes CUT, Força Sindical, CTB, CSB, NCST, UGT,CGTB, Intersindical et CSP Conlutas appellent à une journée de grève nationale le 5décembre. Elles veulent ainsi construire la lutte contre la nouvelle contre-réformedécidée par le gouvernement Temer ; après la loi Travail qui a considérablementaffaiblit les droits sociaux des travailleurs et des travailleuses, cette fois c'est laprotection sociale qui est durement attaquée, particulièrement le droit à la retraite. Unehistoire connue et qui rappelle, encore une fois, l'utilité qu'il y aurait à mettre en œuvrede manière plus efficace l'internationalisme dont nous nous réclamons. Pour réussircette grève de 24 heures et permettre de préparer une grève générale, l'enjeu réaffirménotamment par nos camarades de CSP Conlutas est d'organiser des manifestationspartout dans le pays, des assemblées générales sur les lieux de travail, etc. Partieprenante de ce processus, une manifestation nationale pour les services publics a eulieu à Brasilia le 28 novembre.

« LA COOPÉRATION MILITAIRE ET POLICIÈRE ENFRANÇAFRIQUE »

A l’occasion du discours de politique africaine qu’Emmanuel Macron, àOuagadougou le mardi 28 novembre, l’association Survie a publié un rapport sur lacoopération militaire et policière entre la France et des États africains. Cettenouvelle publication éclaire et dénonce la continuité du soutien que les autoritésfrançaises apportent à certaines des pires dictatures du continent. Pour Survie, ils’agit d’interpeller le président de la République, au moment même où il prétendincarner un renouveau de la politique africaine de la France. L’association appelle àla transparence sur la coopération militaire et policière et demande sa suspensionimmédiate avec des régimes qui répriment brutalement leur population, comme ence moment au Cameroun et au Togo.

Le rapport est consultable sur : https://survie.org/IMG/pdf/survie_rapport_cooperation-militaire-et-policiere_nov2017.pdf

__________________________________________________REVUE SOLIDAIRES INTERNATIONAL

Solidaires édite en plus d'un bulletin d'information, une revue internationale depuis 2006. Elle est le fruit du travail de réflexion et de contact de nos militants et militantes. Les numéros sont consultables sur : https://www.solidaires.org/-La-revue-Solidaires-international-La version imprimée est vendue 2 euros. Vous pouvez passer vos commandes à : [email protected]

Vous pouvez retrouver les informations de la commission internationale de Solidaires sur notre site à l’adresse suivante : www.solidaires.org/article12420.html