Roger Durand Maths avancées · 2020-05-15 · On peut multiplier un nombre complexe par un nombre...
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Roger Durand Maths avancées
Maths avancées
Centre scolaire Léo-Rémillard
Préparé par :
Roger Durand
Ce cahier appartient à :
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I. Algèbre linéaire............................................................................................................ 1 A. Les matrices .......................................................................................................... 1
1. Les propriétés des matrices ............................................................................ 1
2. La multiplication par un scalaire ................................................................... 1 3. L’addition de matrices ................................................................................... 1 4. La multiplication matricielle ......................................................................... 1
B. La résolution de systèmes d’équations ................................................................. 1 1. Par substitution .............................................................................................. 1
2. Par élimination ............................................................................................... 1 3. La méthode Gauss-Jordan ............................................................................. 1
C. L’inverse de matrices ............................................................................................ 1 D. Les systèmes d’équations sans solutions .............................................................. 1 E. Le déterminant de matrices ................................................................................... 1
F. La comatrice ......................................................................................................... 1 G. La règle de Cramer ............................................................................................... 1
II. Les coordonnées polaires ............................................................................................. 2 A. La représentation de coordonnées polaires ........................................................... 2
B. La relation entre les coordonnées polaires et cartésiennes ................................... 3 C. La représentation graphique de relations polaires ................................................ 5
Pratique : les coordonnées polaires ....................................................................... 8 III. Les nombres complexes ............................................................................................... 9
A. Historique ............................................................................................................. 9
B. Le plan complexe ................................................................................................ 10 C. Le module ........................................................................................................... 10
D. L’addition de nombres complexes ...................................................................... 11
E. La multiplication de nombres complexes ........................................................... 12
F. Le complexe conjugué et la division de nombres complexes ............................. 13
G. La valeur de 𝒊𝒏 .................................................................................................... 14
H. Les propriétés des nombres complexes .............................................................. 14 I. La résolution d’équations ................................................................................... 15
IV. Les nombres complexes sous forme polaire .............................................................. 16 A. La forme polaire d’un nombre complexe ........................................................... 16 B. Le produit de nombres complexes ...................................................................... 18
C. Le quotient de nombres complexes .................................................................... 19 D. Le théorème de Moivre ....................................................................................... 20
E. La 𝒏𝒆 racine de nombres complexes .................................................................. 21
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V. Les suites et les séries .................................................................................................. 23 A. Les types de suites .............................................................................................. 23
1. Les suites arithmétiques ............................................................................... 23
2. Les suites géométriques ............................................................................... 24 3. Autres types de suites .................................................................................. 25 4. Les suites récurrentes ................................................................................... 25
B. La preuve par induction ...................................................................................... 26 C. Les limites de suites ............................................................................................ 26
D. Les séries ............................................................................................................ 29 1. La notation sigma ........................................................................................ 29 2. La somme avec un intervalle autre que 1 à n .............................................. 31 3. La preuve de sommes .................................................................................. 32
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1
I. Algèbre linéaire A. Les matrices
1. Les propriétés des matrices
2. La multiplication par un scalaire
3. L’addition de matrices
4. La multiplication matricielle
B. La résolution de systèmes d’équations
1. Par substitution
2. Par élimination
3. La méthode Gauss-Jordan
C. L’inverse de matrices
D. Les systèmes d’équations sans solutions
E. Le déterminant de matrices
F. La comatrice
G. La règle de Cramer
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II. Les coordonnées polaires On représente parfois des coordonnées à l’aide du système de coordonnées polaires.
Ceux-ci diffèrent du système cartésien qui utilise les coordonnées 𝑥 et 𝑦 sur deux
axes ainsi nommés. Les coordonnées polaires sont représentées par un rayon (r) et
un angle (𝜃) par rapport à l’angle 0.
Une coordonnée polaire est dénotée : (𝑟, 𝜃)
Un site web avec de l’information sur les coordonnées polaires.
Coordonnées polaires sur Desmos.
A. La représentation de coordonnées polaires
Le rayon indique la distance par rapport au point d’origine. Un rayon positif indique
la direction de l’angle et celui négatif indique le côté opposé de l’angle. Indiqué
différemment, (−𝑟, 𝜃) est équivalent à (𝑟, 𝜃 + 180°) ou (𝑟, 𝜃 + 𝜋).
Exemple
Indique (3, 30°) sur un plan. Indique (−3, 30°) sur le même plan.
L’angle indique l’angle par rapport à l’axe des 𝑥. Un angle positif indique la mesure
de l’angle dans le sens antihoraire et un angle négatif indique la mesure dans le sens
horaire.
Exemple :
Représente les points (2, −45°) et (−3, −7𝜋
6) sur un plan.
Quelles sont les autres façons de représenter le point (3, 60°)?
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B. La relation entre les coordonnées polaires et cartésiennes
En utilisant la trigonométrie dans le plan cartésien on en déduit la relation :
Nous pouvons utiliser ce triangle afin de déterminer la relation entre les coordonnées
cartésiennes (𝑥 et 𝑦) et les coordonnées polaires (𝑟 et 𝜃).
cos 𝜃 =𝑥
𝑟 donc, 𝑥 = 𝑟 cos 𝜃
sin 𝜃 =𝑦
𝑟 donc, 𝑦 = 𝑟 sin 𝜃
tan 𝜃 =𝑦
𝑥 donc, 𝜃 = tan−1 (
𝑦
𝑥)
Utilisant le théorème de Pythagore,
𝑥2 + 𝑦2 = 𝑟2 ou 𝑟 = √𝑥2 + 𝑦2
Nous pouvons donc convertir une coordonnée polaire en coordonnée cartésienne ou
vice versa.
𝑟
𝑥
𝑦
𝜃
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Exemple
Quelles sont les coordonnées cartésiennes de la coordonnée polaire (4,3𝜋
4)?
𝑟 = 4
𝜃 =3𝜋
4
𝑥 = 𝑟 cos 𝜃 𝑦 = 𝑟 sin 𝜃
𝑥 = 4 cos (3𝜋
4) 𝑦 = 4 sin (
3𝜋
4)
𝑥 = 4 ⋅ (−√2
2) 𝑦 = 4 ⋅ (
√2
2)
𝑥 = −2√2 𝑦 = 2√2
(𝑥, 𝑦) = (−2√2, 2√2)
Quelles sont les coordonnées polaires de la coordonnée cartésienne (1, √3)?
Quelles sont les coordonnées polaires du point (−2, −4)?
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C. La représentation graphique de relations polaires
Pour dessiner un graphique polaire, nous devons avoir une relation où 𝑟 est la
variable dépendante et 𝜃 la variable indépendante. On remplit un tableau de valeur
avec une multitude d’angles et dessinons le graphique correspondant.
Exemple
Dessine le graphique de 𝑟 = 2 cos 3𝜃.
Remplissez le tableau avec des valeurs de 𝑟 et calculez 𝜃 à l’aide de la fonction.
Dessinez les points selon les coordonnées du tableau.
Tracez le graphique une fois que le tableau est rempli.
𝑟 𝜃
0° 2
10° 1,73
20° 1
30°
40°
50°
60°
70°
80°
90°
100°
110°
120°
130°
140°
150°
160°
170°
180°
Vérifiez vos valeurs et votre graphique à l’aide de cette animation.
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Exemple
Dessinez le graphique de la fonction 𝑟 = 1 − sin 𝜃 et 𝑟 = 1 − 2 sin 𝜃.
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Il est aussi possible de changer une fonction polaire en fonction cartésienne ou vice
versa. Il suffit de substituer comme on a fait pour les coordonnées.
Exemple
Quelle est la fonction 𝑦 = 𝑥2 sous forme polaire.
𝑦 = 𝑟 sin 𝜃 et 𝑥 = 𝑟 cos 𝜃
Substituons dans 𝑦 = 𝑥 et isolons 𝑟 :
𝑟 sin 𝜃 = (𝑟 cos 𝜃)2
𝑟 sin 𝜃 = 𝑟2 cos2 𝜃
sin 𝜃 = 𝑟 cos2 𝜃
𝑟 =sin 𝜃
cos2 𝜃
Vérifie que ces fonctions sont équivalentes en utilisant Desmos.
Note : si on écrit « theta » dans Desmos, il transforme ce texte à 𝜃.
Exemple
Transforme la fonction 𝑦 = √𝑥 en forme polaire.
Exemple
Transforme la relation 𝑟 =2
1−sin 𝜃 en fonction cartésienne.
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Pratique : les coordonnées polaires
1. Place les points suivants sur un plan cartésien :
a. (4, 0°) b. (-5, 90°) c. (2, π/2)
d. (3, -π/4) e. (-3, 300°) f. (3, 390°)
2. Transforme les points en coordonnées cartésiennes.
a. (5, 180°) b. (6, π/6) c. (-2, 3π/2)
d. (7, 45°) e. (-5, 135°) f. (-3, π)
3. Transforme les points en coordonnées polaires avec r ≥ 0 et 0 ≤ θ ≤ 2π
a. (7, 0) b. (2, 2) c. (-4, -4)
d. (1, -3)
4. Trouve la relation entre P(r, θ) et les points suivants :
a. Q(r, -θ) b. R(-r, θ) c. S(r, π – θ)
d. T(-r, π + θ)
5. Exprime les équations suivantes sous forme d’équations polaires.
a. 3 5 0x y b. 4xy c. 2 2 25x y
d. 2 4 0y x e. 2 24 4x y
6. Exprime les équations suivantes sous forme d’équations cartésiennes.
a. 3cosr b. 2sinr c. 2 2 sinr r
d. 1 cosr e. 1 4cosr
7. Trace les graphiques polaires des équations suivantes :
a. 4r b. 45 c. 3(1 cos )r
d. 4sin 3r e. 4
1 cosr
f.
5
3 2cosr
g. 3
2 4cosr
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III. Les nombres complexes A. Historique
Bel article expliquant les nombres complexes.
De façon concise, l’article explique le pourquoi des nombres complexes et comment
les approcher. Dans le passé, il n’existait que les nombres naturels (les entiers
positifs). Un jour quelqu’un a demandé : « Qu’arrive-t-il si on soustrait 3 − 4? ». Son
ami a répondu « Impossible ». Par contre, les gens ont continué de poser cette
question et y sont arrivés à plusieurs explications possibles :
- une dette
- glisser vers la gauche sur une droite numérique
- avoir une mesure plus petite que zéro (comme la température)
- faire une réflexion sur une droite numérique (Cette façon de penser explique
pourquoi un nombre négatif multiplié par un nombre négatif est un positif. Le
nombre négatif est réfléchi vers le côté positif de la droite numérique)
On peut faire la même chose pour les nombres complexes. Cette fois la question
était : « Quelle sont les solution de 𝑥2 = −1? ». Originalement, les gens disaient :
« Impossible ». Cependant, si on ne se limite pas et on dit : « Et si c’était possible,
qu’est-ce que ça aurait l’air? Qu’est-ce que ça veut dire? ».
La solution est :
𝑥2 = −1
𝑥 = √−1
Qu’on a simplifie tout simplement à 𝑖. Donc, 𝑖 = √−1. Parfois, on voit 𝑖2 = −1.
Ce nombre, 𝑖, est nommé imaginaire même s’il est un vrai nombre. Comme −2 ou
√3 ou 𝜋. Personne ne juge ces nombres sur leur réalité alors on ne devrait pas le faire
pour les nombres latéraux. Ceci est le nom que Gauss a donné pour 𝑖 en revanche à
René Descartes (rendu fameux pour la découverte du plan cartésien) qui les avait
nommé imaginaire, de façon dérogatoire.
Un nombre complexe, 𝑧, consiste d’une partie réelle et d’une partie imaginaire.
𝑧 = 𝑎 + 𝑏𝑖 où 𝑎 est la partie réelle et 𝑏 est la partie imaginaire
On voit parfois 𝑅𝑒(𝑧) = 𝑎 et 𝐼𝑚(𝑧) = 𝑏.
Vidéos expliquant les nombres imaginaires latéraux.
Partie 1 Partie 2 Partie 3 Partie 4 Partie 5 Partie 9 Partie 10
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B. Le plan complexe
Continuation des vidéos Partie 6
Lorsqu’on apprend initialement au sujet des nombres, on les place sur une droite
numérique. Ainsi, on apprend à additionner et à soustraire des nombres
horizontalement.
Cette droite démontre les nombres réels. Le plan complexe ajoute un axe vertical
pour les nombres imaginaires.
Les nombres complexes peuvent donc être représentés par une coordonnée sur ce
plan.
Exemple
Place les nombres complexes −3 + 2𝑖 et 1 − 3𝑖 sur le plan complexe.
C. Le module
Le module est la distance du nombre complexe jusqu’à l’origine du plan complexe.
Il est dénoté par |𝑧| et peut être calculé utilisant le théorème de Pythagore.
Exemple
Quel est le module du nombre 𝑧 = 3 + 2𝑖?
|𝑧| = √32 + 22 = √13
Quel est le module de 4 − 𝑖 et de −2 + 5𝑖?
𝐼𝑚
𝑅𝑒
𝑅𝑒
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D. L’addition de nombres complexes
Lorsqu’on additionne des nombres complexes, les parties réelles s’additionnent
ensemble et les parties imaginaires s’additionnent ensemble. On traite 𝑖 comme une
variable.
Exemple
Quelle est la somme des nombres complexes 𝑧1 = 3 + 2𝑖 et 𝑧2 = −4 + 3𝑖?
𝑧1 + 𝑧2 = 3 + 2𝑖 + (−4 + 3𝑖)
𝑧1 + 𝑧2 = 3 + 2𝑖 − 4 + 3𝑖 𝑧1 + 𝑧2 = −1 + 5𝑖
Que représente l’addition par un nombre complexe?
Il s’agit d’un mouvement par rapport à un autre nombre. Lorsqu’on fait 4 + 2, on
commence à 4 et on se déplace de 2 à la droite. C’est la même chose pour les
nombres complexes sauf qu’on se déplace aussi verticalement. C’est comme
l’addition vectorielle, où on additionne les composantes verticales et horizontales.
Desmos
Exemple
Fais les opérations suivantes étant donné 𝑧1 = 5 + 𝑖 et 𝑧2 = 2 − 4𝑖
𝑧1 + 𝑧2
𝑧2 − 𝑧1
3
2𝑖
−4
3𝑖
−1 + 5𝑖
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E. La multiplication de nombres complexes
Les mêmes règles de multiplication s’appliquent aux nombres réels qu’aux nombres
complexes.
On peut multiplier un nombre complexe par un nombre entier.
Exemple
Effectue l’opération 3(−2 + 4𝑖).
3(−2 + 4𝑖) = −6 + 12𝑖
On peut multiplier un nombre complexe par un autre nombre complexe.
Exemple
Multiplie 𝑧1 et 𝑧2 de l’exemple précédent.
𝑧1 ⋅ 𝑧2 = (3 + 2𝑖)(−4 − 𝑖)
𝑧1 ⋅ 𝑧2 = −12 − 3𝑖 − 8𝑖 − 2𝑖2
𝑧1 ⋅ 𝑧2 = −12 − 11𝑖 − 2(−1)
𝑧1 ⋅ 𝑧2 = −10 − 11𝑖
Que représente la multiplication d’un nombre complexe?
La multiplication par un entier : Lorsqu’on multiplie par un entier, chaque partie du
nombre complexe (réelle et imaginaire) subit un étirement. C’est comme si on
additionne le nombre complexe le montant de fois qu’on l’a multiplié
Desmos
La multiplication par 𝑖 : Lorsqu’on multiplie un nombre par −1, il s’agit d’une
réflexion sur la droite numérique (ou une rotation de 180°). Lorsqu’on multiplie par
𝑖, c’est une rotation de 90° sur le plan complexe.
Multiplication par un nombre complexe : Il s’agit d’une rotation par l’angle que
forme le nombre complexe avec l’axe des 𝑥 ainsi qu’un étirement.
Desmos
Exemple
Multiplie le nombre complexe 6 − 2𝑖 par −4.
Multiplie les nombres complexes −4 + 3𝑖 et −2 − 5𝑖.
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F. Le complexe conjugué et la division de nombres complexes
Il n’est pas vraiment possible de diviser par un nombre complexe. Il faut plutôt
utiliser le complexe conjugué pour transformer une fraction ayant un nombre
complexe au dénominateur.
Si un binôme est 𝑎 + 𝑏, alors son conjugué est 𝑎 − 𝑏. Pour un nombre complexe 𝑧 =𝑎 + 𝑏𝑖, son complexe conjugué est dénoté par z barre, 𝑧 = 𝑎 − 𝑏𝑖.
Exemple
Le conjugué de −3 + √14 est −3 − √14. Seul le signe entre les termes change.
Le conjugué de 4 − 𝑖 est 4 + 𝑖.
Qu’arrive-t-il si on multiplie un nombre par son conjugué?
(−3 + √14)(−3 − √14)
9 + 3√14 − 3√14 − 14
−5
Dans le cas d’un binôme contenant un radical, la racine devient un nombre entier.
(4 − 𝑖)(4 + 𝑖)
16 + 4𝑖 − 4𝑖 − 𝑖2
16 + 4𝑖 − 4𝑖 − (−1)
17
Dans le cas des nombres complexes, la partie imaginaire devient réelle. XKCD
Pour faire une division, nous transformons la fraction utilisant le complexe conjugué.
Exemple
Simplifie 3−2𝑖
−2+3𝑖.
3 − 2𝑖
−2 + 3𝑖
3 − 2𝑖
−2 + 3𝑖⋅
−2 − 3𝑖
−2 − 3𝑖
−6 − 9𝑖 + 4𝑖 + 6𝑖2
4 − 9𝑖2
−6 − 13𝑖 − 6
4 + 9
−12 − 13𝑖
13
−12
13− 𝑖
On multiplie par une fraction composée par le
complexe conjugué du dénominateur.
Ceci change la forme de la fraction sans changer
sa valeur.
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G. La valeur de 𝒊𝒏
On peut déterminer la valeur de n’importe quelle puissance de 𝑖.
𝑖0 = 1
𝑖 = √−1
𝑖2 = −1
𝑖3 = 𝑖2 ⋅ 𝑖 = −1 ⋅ √−1 = −𝑖 𝑖4 = 𝑖2 ⋅ 𝑖2 = −1 ⋅ −1 = 1
C’est cyclique. Si on prend la puissance et qu’on la divise par 4, le reste nous
donnera la valeur. Ceci est puisque chaque 𝑖4 qu’on peut factoriser est équivalent à 1.
Exemple
Quelle est la valeur de 𝑖6?
𝑖6 = 𝑖4 ⋅ 𝑖2 = 1 ⋅ 𝑖2 = −1
Ou en divisant l’exposant par 4 :
6 ÷ 4 = 12
4 ou 1 reste 2
Le reste devient l’exposant qu’on utilise pour déterminer la valeur : 𝑖2 = −1
Exemple
Détermine la valeur de 𝑖543.
543 ÷ 4 = 1353
4
Le reste est 3 alors ceci devient l’exposant : 𝑖3 = −𝑖.
H. Les propriétés des nombres complexes
Voici quelques propriétés des nombres complexes :
𝑧1 + 𝑧2 = 𝑧1 + 𝑧2
𝑧1 ⋅ 𝑧2 = 𝑧1 ⋅ 𝑧2 𝑧1
𝑧2= (
𝑧1
𝑧2)
𝑧 ⋅ 𝑧 = |𝑧|2 |𝑧| dénote le module et non la valeur absolue
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I. La résolution d’équations
Lorsqu’on résout des équations avec des nombres complexes, la partie réelle est
égale à la partie réelle et la partie imaginaire est égale à la partie imaginaire.
Par exemple, dans 𝑎 + 𝑏𝑖 = 𝑐 + 𝑑𝑖, 𝑎 = 𝑐 et 𝑏 = 𝑑
Alors, si 3 + 𝑥𝑖 = 𝑦 − 2𝑖, 𝑦 = 3 et 𝑥 = −2
Exemple
Résous les équations suivantes :
3 − 𝑥𝑖 = 3 + 5𝑖 𝑐 + 6𝑖 = 4 − 𝑑𝑖
𝑥 = 5 𝑐 = 4 6 = −𝑑
𝑑 = −6
𝑛 − 4 + 2𝑖 = 5 − (𝑚 + 1)𝑖 3𝑚 − 2 − 2𝑖 = 7 + (𝑚 + 𝑛)𝑖
𝑛 − 4 = 5 2 = −(𝑚 + 1) 3𝑚 − 2 = 7 −2 = 𝑚 + 𝑛
𝑛 = 9 −2 = 𝑚 + 1 3𝑚 = 9
𝑚 = −3 𝑚 = 3 −2 = 3 + 𝑛
𝑛 = −5
4𝑚 + 2𝑛 − 9𝑖 = 6 + (𝑚 − 𝑛)𝑖 4𝑚 + 2𝑛 = 6 −9 = 𝑚 − 𝑛
𝑚 = 𝑛 − 9
4(𝑛 − 9) + 2𝑛 = 6
4𝑛 − 36 + 2𝑛 = 6
6𝑛 = 42
𝑛 = 7 𝑚 = 7 − 9
𝑚 = −2
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IV. Les nombres complexes sous forme polaire A. La forme polaire d’un nombre complexe
Étant donné qu’on peut représenter les nombre complexes sous forme de coordonnée
sur le plan complexe, on peut faire de même sous forme de coordonnée polaire.
Pour convertir le nombre complexe, 𝑧 = 𝑎 + 𝑏𝑖, sous forme de coordonnée polaire
on utilisera la partie réelle comme composante horizontale et la partie imaginaire
comme composante verticale.
Les formules de conversions sont les mêmes que pour une coordonnée cartésienne
sauf 𝑥 = 𝑎 et 𝑦 = 𝑏 :
Pour déterminer la longueur 𝑟 = √𝑎2 + 𝑏2 qui est le module alors |𝑧| = √𝑎2 + 𝑏2.
Pour déterminer l’angle : tan 𝜃 =𝑎
𝑏
Pour convertir de coordonnée polaire au nombre complexe :
𝑎 = 𝑟 cos 𝜃 et 𝑏 = 𝑟 sin 𝜃
Qu’on peut simplifier à 𝑧 = 𝑟 cos 𝜃 + 𝑟𝑖 sin 𝜃 ou 𝑧 = 𝑟(cos 𝜃 + 𝑖 sin 𝜃). Cette forme
est parfois raccourcie à 𝑧 = 𝑟 𝑐𝑖𝑠𝜃.
Exemple
Convertis le nombre complexe 𝑧 = 3 + 4𝑖 sous forme polaire.
Une autre façon de représenter les nombres complexes polaires est en utilisant 𝑒.
𝑒𝑖𝜃 = cos 𝜃 + 𝑖 sin 𝜃 ou 𝑟𝑒𝑖𝜃 = 𝑟(cos 𝜃 + 𝑖 sin 𝜃) ou 𝑟𝑒𝑖𝜃 = 𝑟𝑐𝑖𝑠𝜃
Cette forme sera plus intuitive lors de calcul comportant les nombres complexes
étant donné les lois des exposants.
𝑧 = 3 + 4𝑖
ℝ
𝕀
4
3
𝑟 = |𝑧| = √32 + 42 = 5
𝑟
𝜃
𝜃 = tan−1 (4
3) = 53°
𝑧 = 5(cos 53° + 𝑖 sin 53°)
𝑧 = 5𝑐𝑖𝑠53°
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Exemple
Convertis le nombre complexe 𝑧 = −2 + 5𝑖 sous forme polaire.
Exemple
Convertis le nombre 𝑧 = 2𝑐𝑖𝑠 (5𝜋
4) sous la forme 𝑎 + 𝑏𝑖.
Exemple
Convertis le nombre 𝑧 = 6 − 3𝑖 sous la forme 𝑟𝑒𝑖𝜃.
Exemple
Convertis le nombre −4𝑒5𝜋
6𝑖 sous forme 𝑎 + 𝑏𝑖.
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B. Le produit de nombres complexes
Partie 7
Étant donné 𝑧1 = 𝑟1𝑐𝑖𝑠𝛼 et 𝑧2 = 𝑟2𝑐𝑖𝑠β, quel est le produit de ces deux nombres?
𝑧1 ⋅ 𝑧2
𝑟1𝑐𝑖𝑠𝛼 ⋅ 𝑟2𝑐𝑖𝑠𝛽
𝑟1 ⋅ 𝑟2(𝑐𝑖𝑠𝛼 ⋅ 𝑐𝑖𝑠𝛽)
𝑟1 ⋅ 𝑟2(cos 𝛼 + 𝑖 sin 𝛼)(cos 𝛽 + 𝑖 sin 𝛽)
𝑟1 ⋅ 𝑟2(cos 𝛼 𝑐𝑜𝑠𝛽 + 𝑖 cos 𝛼 sin 𝛽 + 𝑖 sin 𝛼 sin 𝛽 + 𝑖2 sin 𝛼 sin 𝛽)
Étant donné que 𝑖2 = 1 :
𝑟1 ⋅ 𝑟2(cos 𝛼 𝑐𝑜𝑠𝛽 − sin 𝛼 sin 𝛽 + 𝑖(cos 𝛼 sin 𝛽 + sin 𝛼 sin 𝛽))
Utilisant les identités trigonométriques :
𝑟1 ⋅ 𝑟2(cos(𝛼 + 𝛽) + 𝑖 sin(𝛼 + 𝛽))
Ou plus simplement :
𝑧1 ⋅ 𝑧2 = 𝑟1 ⋅ 𝑟2 𝑐𝑖𝑠(𝛼 + 𝛽)
Pourquoi additionner les angles?
Mettons plutôt les nombres sous forme 𝑒𝑖𝜃. Alors, 𝑧1 = 𝑟1𝑒𝑖𝛼 et 𝑧2 = 𝑟2𝑒𝑖𝛽.
𝑟1𝑒𝑖𝛼 ⋅ 𝑟2𝑒𝑖𝛽
𝑟1 ⋅ 𝑟2(𝑒𝑖𝛼𝑒𝑖𝛽)
Utilisant la loi des exposants :
𝑟1 ⋅ 𝑟2(𝑒𝑖𝛼+𝑖𝛽)
𝑟1 ⋅ 𝑟2 ⋅ 𝑒𝑖(𝛼+𝛽) ou 𝑟1 ⋅ 𝑟2 𝑐𝑖𝑠(𝛼 + 𝛽)
On voit alors la raison pour laquelle on additionne les angles.
Exemple
Évalue les produits suivants :
(4 − 6𝑖)(−2 − 𝑖) −2𝑐𝑖𝑠(37°) ⋅ 7𝑐𝑖𝑠(142°)?
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C. Le quotient de nombres complexes
Puisqu’il est plus facile de faire la preuve avec la forme 𝑟𝑒𝑖𝜃, déterminons le
quotient de nombres complexes.
Détermine le quotient 𝑧1
𝑧2 étant donné 𝑧1 = 𝑟1𝑒𝑖𝛼 et 𝑧2 = 𝑟2𝑒𝑖𝛽.
𝑟1𝑒𝑖𝛼
𝑟2𝑒𝑖𝛽
𝑟1
𝑟2𝑒𝑖𝛼−𝑖𝛽
𝑟1
𝑟2𝑒𝑖(𝛼−𝛽)
Alors,
𝑧1
𝑧2=
𝑟1
𝑟2𝑒𝑖(𝛼−𝛽) ou
𝑧1
𝑧2=
𝑟1
𝑟2𝑐𝑖𝑠(𝛼 − 𝛽)
Exemple
Évalue les quotients suivants :
7−2𝑖
−2+3𝑖
15𝑐𝑖𝑠(7𝜋
6)
−3𝑐𝑖𝑠(𝜋
4)
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D. Le théorème de Moivre
On utilise ce théorème lorsqu’on veut augmenter un nombre complexe à une
puissance ainsi qu’une variante de celui-ci pour déterminer des racines.
Étant donné 𝑧 = 𝑟𝑒𝑖𝜃, quel est la valeur de 𝑧𝑛?
(𝑟𝑒𝑖𝜃)𝑛
𝑟𝑛𝑒𝑛𝑖𝜃
Alors,
𝑧𝑛 = 𝑟𝑛𝑒𝑛𝑖𝜃 ou 𝑧𝑛 = 𝑟𝑛𝑐𝑖𝑠(𝑛𝜃)
Exemple
Quelle est la valeur de (3 + 𝑖)6 et de (−2𝑐𝑖𝑠(40°))5?
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E. La 𝒏𝒆 racine de nombres complexes
Partie 8
Supposons que nous voulons trouver la solution à 𝑥2 = 4. Nous avons 2 solutions,
soit 𝑥 = 2 et 𝑥 = −2. Il y a deux racines puisque le polynôme est de degré 2. De
même que 𝑥2 + 5𝑥 + 6 = 0 a aussi deux racines. C’est le théorème fondamental de
l’algèbre. Le nombre de solutions d’une équation polynomiale correspond au degré
du polynôme.
Prenons 𝑥2 + 1 = 0. Il y a aussi deux solutions :
𝑥2 = −1
𝑥 = ±√−1 ou 𝑥 = ±𝑖
Selon ce raisonnement 𝑥3 = 8 devrait posséder trois solutions. Par contre, nous en
connaissons qu’une seule, 𝑥 = 2. Il y a donc une solution réelle et deux solutions
imaginaires.
Essayons de résoudre 𝑥3 − 8 = 0
(𝑥 − 2)(𝑥2 + 2𝑥 + 4) = 0
Utilisons la formule quadratique pour résoudre le facteur de degré 2.
𝑥 =−2±√22−4⋅4
2
𝑥 =−2±√−12
2
𝑥 = −1 ± 𝑖√3
Placez ces racines sur un plan complexe. Que remarquons-nous?
Desmos
Les racines sont tous séparées par 120°
(ou 360° divisé en trois parties égales).
On peut aussi le considérer comme
prendre la première racine et faire une
rotation de 120°, deux fois.
Une fois qu’on a trouvé la première
racine, les autres racines ne sont qu’une
rotation par 360° divisé par la racine
qu’on prend.
Si on prend la 5e racine d’un nombre, il
faut faire la rotation à chaque 360°
5= 72°.
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Étant donné le théorème de Moivre, nous pouvons appliquer celui-ci aux 𝑛𝑒 racines
d’un nombre complexe.
Supposons que 𝑧 = 𝑟 𝑐𝑖𝑠 𝜃
Alors, 𝑧1/𝑛 = 𝑟1/𝑛𝑐𝑖𝑠 (𝜃
𝑛)
Par contre, ceci nous donne seulement une seule racine. Nous devons avoir le même
nombre de racines que la racine dont nous prenons.
Finalement,
𝑧1/𝑛 = 𝑟1/𝑛𝑐𝑖𝑠 (𝜃
𝑛+
2𝑘𝜋
𝑛) où 𝑘 = 0 à 𝑛 − 1
Ou en degrés,
𝑧1/𝑛 = 𝑟1/𝑛𝑐𝑖𝑠 (𝜃
𝑛+
360°𝑘
𝑛)
Approfondissement :
Partie 11 Partie 12 Partie 13
Exemple
Quelles sont les 4e racines de −12 + 7𝑖?
Quelles sont les valeurs de √120𝑐𝑖𝑠5𝜋
4
5 sur l’intervalle 0 ≤ 𝜃 ≤ 2𝜋?
Roger Durand Maths avancées
23
V. Les suites et les séries Une suite est une liste ordonnée de nombres suivant une régularité quelconque.
Un terme nous dit quelle position dans la liste se trouve le nombre. Le 3e terme est le 3e
nombre dans la liste, par exemple. On dénote les termes par 𝑐1 pour le premier terme, 𝑐2
pour le deuxième terme, 𝑐𝑛 pour le 𝑛𝑒 terme.
Il existe plusieurs types de suites :
A. Les types de suites
1. Les suites arithmétiques
Une suite est arithmétique si la différence entre chaque terme successif est égale.
𝑐𝑛+1 − 𝑐𝑛 = 𝑑
Un exemple de suite arithmétique est la suivante :
2, 5, 8, 11, …
Dans ce cas,
𝑐2 − 𝑐1 = 5 − 2 = 3
𝑐3 − 𝑐2 = 8 − 5 = 3
𝑐𝑛+1 − 𝑐𝑛 = 3
La formule générale d’une suite arithmétique est :
𝑐𝑛 = 𝑐1 + (𝑛 − 1)𝑑
Exemple
Écris la formule générale de la suite −6, −2, 2, 6, 10, …
Quel est le 51e terme de la suite 1
2,
5
6,
7
6, …?
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24
2. Les suites géométriques
Une suite est géométrique si chaque rapport entre deux termes successifs est
égal.
𝑐𝑛+1
𝑐𝑛= 𝑟
Un exemple d’une suite géométrique est la suivante :
3, 6, 12, 24, …
Dans ce cas, 𝑐2
𝑐1=
6
3= 2
𝑐3
𝑐2=
12
6= 2
𝑐𝑛+1
𝑐𝑛= 2
La formule générale d’une suite géométrique est la suivante :
𝑐𝑛 = 𝑐1 ⋅ 𝑟𝑛−1
Exemple
Écris la formule générale de la suite 1
3,
1
4,
3
16, …
Quel est le 12e terme de la suite −2, 1, −1
2, −
1
4, …?
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25
3. Autres types de suites
Certaines suites sont un mélange de suites arithmétiques et géométriques ou
aucune des deux.
a. Les suites ni arithmétiques, ni géométriques
La suite 3, 6, 11, 20, … en est un exemple. Quoiqu’il y a une régularité qui
peut être exprimée par rapport à 𝑛. Il s’agit de 𝑐𝑛 = 2𝑛 + 𝑛.
b. Les suites affectées par une autre fonction
Une suite telle √4, √7, √10, … n’est pas une suite arithmétique quoique les
radicandes le sont. On peut écrire la formule générale arithmétique avec la
racine carrée : 𝑐𝑛 = √4 + (𝑛 − 1)3
c. Les suites qui possèdent deux types de suites
Les suites suivantes possèdent deux différentes suites :
2
5,
5
7,
8
9, …
3
15,
9
17,
27
19, …
La première suite possède une suite arithmétique au numérateur qui
augmente de 3 et le dénominateur est une suite arithmétique qui augmente
par 2. La formule générale peut donc être décrite par 𝑐𝑛 =2+(𝑛−1)3
5+(𝑛−1)2.
La deuxième comporte une suite géométrique au numérateur et une suite
arithmétique au dénominateur. La formule générale est 𝑐𝑛 =(3𝑛)
15+(𝑛−1)2.
4. Les suites récurrentes
Une suite récurrente en est une où un ou plusieurs termes précédents sont inclus
dans la formule. Dans ce type de suite, il faut aussi nommer le premier terme.
𝑐𝑛 = 2 + 𝑐𝑛−1, 𝑐1 = 3
Si on veut trouver les autres termes, nous devons avoir le terme précédent.
Si on cherche le 2e terme, où 𝑛 = 2, on substitue dans la formule
𝑐2 = 2 + 𝑐2−1 = 2 + 𝑐1 = 2 + 3 = 5
Ou le 3e terme (𝑛 = 3) :
𝑐3 = 2 + 𝑐3−1 = 2 + 𝑐2 = 2 + 5 = 7
On peut voir que la suite est arithmétique puisqu’on additionne 2 à chaque terme
successif.
Exemple
Décris la suite de Fibonacci sous forme récurrente. (1, 1, 2, 3, 5, 8, 13, … )
Roger Durand Maths avancées
26
B. La preuve par induction
Ce type de preuve est utilisé lorsqu’on a une suite de termes et qu’on veut prouver sa
validité. Cette preuve repose sur deux points :
a. On doit démontrer que le premier terme est vrai
b. On suppose que le 𝑛𝑒 terme est vrai et on démontre que le (𝑛 + 1)𝑒 terme
est aussi vrai
Si ces deux points sont vrai, on peut conclure que 𝑐𝑛 est vrai pour n’importe quel
terme.
Étant donné que le premier terme est vrai et que le prochain terme (𝑐𝑛+1) l’est aussi,
alors 𝑐𝑛+2 l’est aussi et ainsi de suite.
C. Les limites de suites
Certaines suites semblent converger vers une valeur. On appelle ces suites
convergentes.
Prenons 𝑐𝑛+1 =2
3−𝑐𝑛, 𝑐1 = 0.
𝑐1 = 0
𝑐2 =2
3 − 0=
2
3
𝑐3 =2
3 −23
=6
7
𝑐4 =2
3 −67
=14
15
Cette suite semble converger vers 1. Comment peut-on le démontrer?
Pour qu’une suite possède une limite, elle doit être :
- monotone : croissante (𝑐𝑛+1 > 𝑐𝑛) ou décroissante(𝑐𝑛+1 < 𝑐𝑛)
- bornée : il semble avoir une valeur maximum ou minimum
Roger Durand Maths avancées
27
Utilisons la preuve par induction pour démontrer ces deux conditions :
Est-ce que la suite est croissante.
Vérifions pour 𝑛 = 1 :
𝑐2 =2
3−𝑐1=
2
3 𝑐2 < 𝑐1
Supposons que c’est vrai pour 𝑛 (𝑐𝑛+1 > 𝑐𝑛), démontrons que c’est vrai pour 𝑛 + 1 (𝑐𝑛+2 > 𝑐𝑛+1).
𝑐𝑛+1 > 𝑐𝑛 est vrai
−𝑐𝑛+1 < −𝑐𝑛 change le signe puisqu’on a multiplié par −1
3 − 𝑐𝑛+1 < 3 − 𝑐𝑛 additionner 3 de chaque côté ne change pas l’inéquation 1
3−𝑐𝑛+1>
1
3−𝑐𝑛 inverser l’inéquation change le signe
2
3−𝑐𝑛+1>
2
3−𝑐𝑛 multiplier par 2 ne change pas l’inéquation
𝑐𝑛+2 > 𝑐𝑛+1 nous avons donc démontré que la suite est croissante
Est-ce que la suite est bornée? Utilisons la preuve par induction encore une fois.
Choisissons une limite supérieure et vérifions si toutes les valeurs sont plus petites
que celle-ci.
La limite semble tendre vers 1 alors prenons une valeur légèrement plus élevée, 1,2.
Démontrons que c’est vrai pour le premier terme :
𝑐1 = 0 < 1,2 oui, c’est vrai pour le premier terme
Supposons que c’est vrai pour le 𝑛𝑒 terme, démontrons que c’est vrai pour le (𝑛 + 1)𝑒 terme :
𝑐𝑛 < 1,2 suppose que c’est vrai pour 𝑛
−𝑐𝑛 > −1,2
3 − 𝑐𝑛 > 3 − 1,2 1
3 − 𝑐𝑛<
1
1,8
2
3 − 𝑐𝑛<
2
1,8
𝑐𝑛+1 < 1,11 < 1,2 𝑐𝑛+1 est aussi plus petit que 1, 2
Puisque la suite est monotone et bornée, la suite possède une limite.
𝑐𝑛+1 =2
3 − 𝑐𝑛
lim𝑛→∞
𝑐𝑛+1 = lim𝑛→∞
2
3−𝑐𝑛
lim𝑛→∞
𝑐𝑛+1 =2
3− lim𝑛→∞
𝑐𝑛 d’après les propriétés des limites
𝐿 =2
3−𝐿 puisque la limite de 𝑐𝑛+1 est la même que celle de 𝑐𝑛
Roger Durand Maths avancées
28
Nous n’avons qu’à résoudre cette équation.
𝐿 =2
3 − 𝐿
𝐿(3 − 𝐿) = 2
−𝐿2 + 3𝐿 − 2 = 0
𝐿 =3
2± √
9
4− 2
𝐿 =3
2± √
1
4
𝐿 =3
2±
1
2
𝐿 = 2 𝐿 = 1
Pourquoi le 2?
3Blue1Brown – toute la vidéo est intéressante mais la partie qui nous intéresse
pour cette question est de 3:43 à environ 8:00. La limite de 2 est un point fixe
instable tandis que celle de 1 est un point fixe stable.
Essaie la même suite mais avec 𝑐1 = 2. Qu’arrive-t-il?
Si on prend une valeur initiale très près de 2, comme par exemple, 𝑐1 = 1,9999.
On peut voir qu’en débutant près du point fixe instable que la suite reste près de
cette valeur avant de retourner vers la limite de 1.
𝑐1 0
𝑐2 0.66666667
𝑐3 0.85714286
𝑐4 0.93333333
𝑐5 0.96774194
𝑐6 0.98412698
𝑐7 0.99212598
𝑐8 0.99607843
𝑐9 0.99804305
𝑐10 0.99902248
𝑐11 0.99951148
𝑐12 0.9997558
𝑐13 0.99987791
𝑐14 0.99993896
𝑐15 0.99996948
𝑐1 1.9999
𝑐2 1.99980002
𝑐3 1.99960012
𝑐4 1.99920056
𝑐5 1.9984024
𝑐6 1.99680989
𝑐7 1.99364007
𝑐8 1.98736052
𝑐9 1.97503657
𝑐10 1.95128913
𝑐11 1.90710333
𝑐12 1.82999917
𝑐13 1.7094005
𝑐14 1.54966742
𝑐15 1.37899405
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29
D. Les séries
1. La notation sigma
Une série est la somme des termes d’une suite. Si une suite est 1, 3, 5, 7, … alors
une série est 1 + 3 + 5 + 7 + ⋯.
On peut dénoter une série avec la lettre grecque sigma, ∑ .
∑ 𝑓(𝑖)
𝑛
𝑖=1
Seule la formule générale fonctionnera. La formule de suite récursive ne peut être
utilisée avec la notation sigma.
Exemple
∑(2𝑛 + 1)
4
𝑖=1
Cette série nous dit de prendre la somme des 4 premiers termes de la suite 2𝑛 + 1.
∑(2𝑛 + 1)
4
𝑖=1
= (2 ⋅ 1 + 1) + (2 ⋅ 2 + 1) + (2 ⋅ 3 + 1) + (2 ⋅ 4 + 1)
= 3 + 5 + 7 + 9 = 24
Comment ferions-nous pour calculer :
∑(2𝑛 + 1)
200
𝑖=1
Ce serait long de tout additionner cette série.
Nous avons des formules pour nous aider à calculer les séries.
∑ 𝑖
𝑛
𝑖=1
=𝑛(𝑛 + 1)
2
∑ 𝑖2
𝑛
𝑖=1
=𝑛(𝑛 + 1)(2𝑛 + 1)
6
∑ 𝑖3
𝑛
𝑖=1
=𝑛2(𝑛 + 1)2
4
∑ 𝑐
𝑛
𝑖=1
= 𝑐𝑛
∑ 𝑐𝑓(𝑖)
𝑛
𝑖=1
= 𝑐 ∑ 𝑓(𝑖)
𝑛
𝑖=1
terme initial
terme final formule générale de la suite
dont nous voulons la somme
Roger Durand Maths avancées
30
Exemple
Quelle est la somme des 15 premiers termes de la série 3, 7, 11, 15, …
𝑓(𝑖) = 3 + (𝑖 − 1)4 = 4𝑖 − 1
∑ 𝑓(𝑖)
𝑛
𝑖=1
= ∑ 4𝑖 − 1
𝑛
𝑖=1
= 4 ∑ 𝑖
𝑛
𝑖=1
− ∑ 1
𝑛
𝑖=1
=4𝑛(𝑛 + 1)
2− 𝑛
∑ 4𝑖 − 1
15
𝑖=1
=4 ⋅ 15(15 + 1)
2− 15 = 465
Exemple
Quelle est la formule générale de la série?
∑ 4𝑖 − 2
𝑛
𝑖=1
∑ 4𝑖 − 2
𝑛
𝑖=1
= 4 ∑ 𝑖
𝑛
𝑖=1
− ∑ 2
𝑛
𝑖=1
=4𝑛(𝑛 + 1)
2− 2𝑛 = 2𝑛(𝑛 + 1) − 2𝑛 = 2𝑛2
Exemple
Quelle est la somme suivante?
∑ 2𝑖2 + 3𝑖 − 4
𝑛
𝑖=1
Roger Durand Maths avancées
31
2. La somme avec un intervalle autre que 1 à n
Si la somme commence à 1 et se termine à un autre nombre, on peut utiliser les
propriétés et les formules démontrées. Cependant, si l’intervalle est comme la
suivante, on ne peut les utiliser.
∑ 𝑖
10
𝑖=5
On doit utiliser la propriété suivante :
∑ 𝑖
𝑛
𝑖=1
= ∑ 𝑖
𝑘−1
𝑖=1
+ ∑ 𝑖
𝑛
𝑖=𝑘
Nous séparons l’intervalle en deux parties. Puisqu’il y a deux sommes qui
débutent à 1, on peut les mettre sur le même côté afin de déterminer la somme.
∑ 𝑖
𝑛
𝑖=𝑘
= ∑ 𝑖
𝑛
𝑖=1
− ∑ 𝑖
𝑘−1
𝑖=1
Exemple
Quelle est la somme des termes 4 à 12 de la suite 3𝑛 + 2?
∑ 3𝑖 + 2
12
𝑖=4
= ∑ 3𝑖 + 2
12
𝑖=1
− ∑ 3𝑖 + 2
3
𝑖=1
∑ 3𝑖 + 2
12
𝑖=4
= 3 ∑ 𝑖 + 2𝑛
12
𝑖=1
− (3 ∑ 3𝑖 + 2𝑛
3
𝑖=1
)
=3 ⋅ 12(12 + 1)
2+ 2 ⋅ 12 −
3 ⋅ 3(3 + 1)
2− 2 ⋅ 3 = 234
Exemple
Quelle est la somme suivante?
∑ 𝑖2 − 3𝑖 + 2
40
𝑖=25
Roger Durand Maths avancées
32
3. La preuve de sommes
Comment fait-on pour prouver que
∑ 𝑖
𝑛
𝑖=1
=𝑛(𝑛 + 1)
2
Nous allons faire une preuve par induction.
Vérifions lorsque 𝑛 = 1 :
∑ 𝑖
1
𝑖=1
=1(1 + 1)
2
1 = 1 C’est vrai pour le premier terme.
Supposons que cette formule est vraie pour 𝑛 :
∑ 𝑖
𝑛
𝑖=1
=𝑛(𝑛 + 1)
2
est vrai.
Démontrons que c’est aussi vrai pour 𝑛 + 1 :
Est-ce que
∑ 𝑖
𝑛+1
𝑖=1
=(𝑛 + 1)((𝑛 + 1) + 1)
2
Substituons la notation sigma par la somme :
1 + 2 + 3 + ⋯ + (𝑛 − 1) + 𝑛 + (𝑛 + 1) =(𝑛 + 1)((𝑛 + 1) + 1)
2
La somme de ces termes est
∑ 𝑖
𝑛
𝑖=1
+ (𝑛 + 1) =(𝑛 + 1)((𝑛 + 1) + 1)
2
Cette somme est égale à 𝑛(𝑛+1)
2 :
𝑛(𝑛 + 1)
2+ (𝑛 + 1) =
(𝑛 + 1)((𝑛 + 1) + 1)
2
Il ne reste qu’à démontrer que ces deux côtés sont égaux. C’est une identité alors
on ne veut pas échanger les termes de côté.
Roger Durand Maths avancées
33
Mettons les termes sur un dénominateur commun :
𝑛(𝑛 + 1)
2+
2(𝑛 + 1)
2=
(𝑛 + 1)((𝑛 + 1) + 1)
2
Factorisons le 𝑛 + 1 :
(𝑛 + 1)(𝑛 + 2)
2=
(𝑛 + 1)((𝑛 + 1) + 1)
2
(𝑛 + 1)(𝑛 + 2)
2=
(𝑛 + 1)(𝑛 + 2)
2
Puisque la formule générale fonctionne pour le premier terme et qu’on a
démontré qu’il était vrai pour 𝑛 + 1 supposant qu’il était vrai pour 𝑛, alors
∑ 𝑖
𝑛
𝑖=1
=𝑛(𝑛 + 1)
2
est vrai pour toutes les valeurs 𝑛.
Exemple
Démontre que
∑ 𝑖2
𝑛
𝑖=1
=𝑛(𝑛 + 1)(2𝑛 + 1)
6
est vrai pour toutes valeurs de 𝑛.