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RÉFORME DES AIDES À
L’EMPLOI DANS LE SECTEUR MARCHAND EN RÉGION WALLONNE
WORKING PAPER
Antoine DE BORMAN - Maxime GOELFF Mai 2015
Aides à l’emploi dans le secteur marchand en Région Wallonne
Working Paper 2
Table des matières
1. Introduction ............................................................................................................................................. 3
1.1. Publics et principes de la réforme 3
1.2. Balises de l’exercice 5
1.3. Situation du marché du travail wallon et objectifs européens 6
1.3.1. Situation du marché du travail wallon 6
1.3.2. Objectifs européens 8
1.4. Accord de gouvernement 8
1.4.1. Les aides à l’emploi dans le secteur marchand : principes et publics visés 8
1.4.2. L’emploi des jeunes 9
1.5. Synthèse des travaux académiques 10
2. Des réductions de charges au fédéral qui servent le développement socio-économique de la Wallonie 11
2.1. La réduction structurelle actuelle 11
2.2. Pour des réductions de cotisations ciblées sur les bas et moyens salaires ! 11
2.3. Modalités 13
2.4. Une réduction qui renforce l’emploi des femmes et dans les PME 15
2.5. Impact sur l’emploi 17
3. Des aides à l’emploi wallonnes ciblées sur les jeunes et les âgés ........................................................... 19
3.1. 0% de cotisations sociales patronales sur les jeunes sans expérience professionnelle 19
3.2. Allocation d’activation renforcée pour les jeunes demandeurs d’emploi depuis 18 mois 20
3.3. Réduction structurelle de cotisations sociales patronales liées à l’âge 21
3.4. Moyens de financement 23
3.4.1. Moyens de financement en régime de croisière 23
3.4.2. Transition et progressivité des budgets disponibles 23
4. Impact budgétaire : tableau synthétique ............................................................................................... 26
5. ANNEXES ................................................................................................................................................ 27
A. Estimation budgétaire du dispositif d’exonération de cotisations sociales patronales pour les jeunes sans
expérience professionnelle 27
B. Estimation budgétaire de l’allocation renforcée pour les jeunes inscrits comme demandeurs d’emplois
18 mois après la sortie des études 28
C. Présentation des mesures existantes 30
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Working Paper 3
1. Introduction
Dans le cadre de la Sixième réforme de l’Etat, des compétences majeures de politique de l’emploi ont été
transférées aux Régions. La Région wallonne hérite de nombreuses mesures qui étaient jusqu’ici fédérales.
La présente contribution analyse en particulier la question des aides à l’emploi, compte tenu des mesures
« groupes cibles » transférées qui viennent s’ajouter aux mesures qui étaient déjà préalablement
régionales. Ces anciennes et nouvelles mesures appellent à une réforme afin de simplifier les dispositifs
existants et d’en renforcer l’efficacité.
Par ailleurs, le Gouvernement fédéral a prévu de réduire le coût du travail dans le cadre de son Pacte de
compétitivité (dont les montants ont été déterminés lors du Gouvernement précédent) et par ailleurs dans
le cadre du débat sur le glissement de fiscalité (tax shift). La présente contribution formule également une
proposition afin de veiller à ce que dans le cadre de ces évolutions, les mesures adoptées soient adaptées à
la situation socio-économique de la Wallonie.
Cette note propose une contribution au débat de la réforme des aides à l’emploi en Wallonie, en
concertation avec le pouvoir fédéral afin d’articuler au mieux les mesures nouvellement régionalisées avec
les compétences restées fédérales (notamment la réduction structurelle de cotisations sociales).
Comme l’indique la Déclaration de politique régionale wallonne, « le transfert des mesures fédérales lié à la
sixième réforme de l’Etat représente une opportunité unique à saisir : de l’addition des dispositifs et moyens
transférés et des dispositifs wallons actuels doivent naître des mesures efficientes et non redondantes. […]
Le Gouvernement entend saisir cette opportunité pour activer, dans un souci de simplification et de
lisibilité, les leviers pertinents pour soutenir la création d’emplois. »1.
Cette contribution se donne ainsi comme objectif de concevoir un ensemble cohérent de propositions en
vue de concrétiser cette ambition. Le champ de cette note se limite toutefois aux travailleurs soumis à la
loi de 1978 sur le contrat de travail et ne vise pas des mesures plus particulières comme les aides à la
promotion de l’emploi (APE) ou les titres-services, qui méritent d’être étudiés par ailleurs.
1.1. Publics et principes de la réforme
Nous souhaitons que le momentum soit saisi pour assurer une simplification des aides à l’emploi et les
regrouper autour d’objectifs clairs. Plutôt que d’adapter les mesures existantes, nous souhaitons partir
d’une page blanche. Il s’agit dès lors d’identifier le budget disponible compte tenu de l’ensemble des aides
existantes et, au départ de cet élément, d’identifier les orientations et les mesures précises qui pourront
être réalisées. Dans le cadre de cet exercice, nous souhaitons :
1. Privilégier l’accès à l’emploi pour les jeunes.
Lorsqu’on n’a pas d’expérience professionnelle, il est souvent difficile d’accéder à un emploi, quelle que
soit sa qualification. Les employeurs reprochent aux candidats leur manque d’expérience professionnelle,
et ce manque d’expérience renforce les difficultés d’accès à l’emploi. Il faut briser ce cercle vicieux. Par
ailleurs, le début de la carrière professionnelle est souvent déterminant pour son évolution future.
Concentrer les aides pour soutenir les jeunes à s’insérer sur le marché de l’emploi est indispensable. Aider
les jeunes à s’insérer sur le marché de l’emploi est donc une priorité.
1 DPR, p. 12.
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Working Paper 4
2. Répondre au chômage de longue durée en ciblant les bas salaires
Les mesures temporaires ciblées sur certains publics particuliers entraînent un grand nombre d’effets
pervers :
elles excluent les travailleurs qui n’entrent pas dans les critères, parfois stricts, pour en bénéficier ;
elles incitent les demandeurs d’emploi à attendre d’être dans les conditions de chômage requises avant de chercher activement un emploi ;
ont pour effet une rotation du personnel chez l’employeur qui veut continuer à bénéficier des aides temporaires ;
elles créent des effets de seuil lorsque le salaire est trop élevé ou que les conditions requises ne sont plus remplies ;
elles renforcent parfois la stigmatisation de certaines catégories de travailleurs ;
de plus, la complexité administrative est un poids, tant pour les employeurs que pour les demandeurs d’emploi et les administrations concernées.
Pour ces différentes raisons, nous privilégions les mesures structurelles et appliquons un ciblage sur les
bas salaires dans les différentes mesures proposées. Il convient en effet de répondre au problème
structurel du chômage par des réponses structurelles, plutôt que de vouloir y répondre par des mesures
temporaires qui comportent inévitablement les effets pervers décrits ci-dessus. En outre, les travailleurs à
bas salaires (peu qualifiés et moins productifs) ont une capacité contributive au financement de la sécurité
sociale plus faible que les autres salariés.
L’avantage de privilégier des mesures structurelles par le biais de réductions de cotisations sociales est
également de recourir à un canal connu par tous les employeurs (plutôt que de développer des
mécanismes particuliers) et de permettre leur automaticité.
Enfin, les économistes montrent en effet que l’impact sur l’emploi est beaucoup plus important lorsque la
diminution du coût du travail est ciblée sur les bas salaires2.
Notons aussi que cette approche favorisera les nouvelles entreprises ainsi que les PME, sachant que dans
ces entreprises le niveau de salaire est en moyenne plus bas que dans les entreprises de plus grande taille
(voir point 2.4, p. 15)
Enfin, l’emploi féminin sera également favorisé, dès lors qu’une proportion plus importante de femmes se
retrouve dans les niveaux de rémunérations inférieurs. Parmi les bas salaires, les femmes sont trois fois
plus nombreuses que les hommes (Eurostat, CP 189/2012).
2 De nombreuses sources le confirment, dont :
- Banque nationale de Belgique & Bureau fédéral du Plan (2011), « Réductions de cotisations sociales et modalités de financement alternatif », Avril. Disponible sur : https://www.nbb.be/doc/ts/enterprise/press/2011/dossier_fr_16052011.pdf
- La page 122 de l’étude suivante fournit une synthèse des conclusions de plusieurs auteurs : DEJEMEPPE, M., & B. VAN DER LINDEN (2013), “Les soutiens financiers à la création d’emploi”, Institut de recherches économiques et sociales (IRES), UCL, 22 Janvier, Louvain-La-Neuve, p. 122. [En ligne : http://bit.ly/1Ck50CY ]
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Working Paper 5
1.2. Balises de l’exercice
A. Périmètre de notre réflexion
Notre proposition se concentre sur les aides accessibles au secteur privé marchand et ne prend pas en
considération des dispositifs plus spécifiques tels que :
les APE ;
les titres-services, dont l’originalité est d’être une subvention à la demande (consommateurs) et
non à l’offre (entreprises).
La réforme n’intègre pas dans son périmètre le Plan Formation Insertion, PFI, qui a fait ses preuves et
constitue un instrument apprécié des entreprises. De plus, cette aide à l’emploi couple de manière
appropriée une réduction du coût d’embauche à l’acquisition de compétences complémentaires par un
plan de formation réalisé au sein de l’entreprise.
La présente contribution n’aborde pas non plus les dispositifs se situant en amont de l’emploi, à savoir
l’enseignement, la formation et, pour certains publics, l’insertion socio-professionnelle. Ces dispositifs
n’en sont pas moins essentiels pour favoriser l’accès à l’emploi, l’adéquation de la main-d’œuvre avec les
besoins des activités présentes et futures et pour renforcer l’insertion professionnelle durable.
B. Répondre aux préoccupations tant du demandeur d’emploi que de l’employeur
Plutôt que de réfléchir avec la préoccupation soit du demandeur d’emploi, soit de l’employeur, nous
proposons des dispositifs win-win qui intègrent les deux objectifs : promouvoir la création d’emplois,
dans un esprit d’égalité des chances, et promouvoir le développement économique.
Dans le secteur marchand à but lucratif, la préoccupation des employeurs est en premier lieu la rentabilité,
avant le développement de l’emploi. Dans ce secteur, il nous paraît donc plus efficace et cohérent pour les
deux parties de privilégier des mesures structurelles qui soutiennent tant la création que le maintien à
l’emploi. Par ailleurs, la question de l’écart entre la productivité du travailleur et son coût salarial se pose
davantage au bas de l’échelle des salaires. Il est en de même pour les jeunes au cours des premiers mois de
leur vie professionnelle.
Dans le secteur non marchand et dans l’économie sociale, par contre, une articulation explicite avec de
l’emploi net créé est possible et à préconiser pour des demandeurs difficiles à insérer sur le marché du
travail. C’est pourquoi des dispositifs, administrativement plus contraignants mais aussi plus avantageux,
y ont tout leur sens. Par exemple : articles 60 et 61, SINE... Pour cette raison, ces dispositifs n’ont pas été
repris dans la refonte des aides à l’emploi visées par la présente note, orientée sur les aides à l’emploi
dans le secteur marchand.
C. Aller à l’essentiel
Le site www.autravail.be recense 119 mesures fédérales et régionales relevant de la politique de l’emploi
en Belgique, dont 79 applicables en Wallonie. La 6e réforme de l’Etat transfère aux régions une partie
importante des mesures autrefois fédérales.
Si chaque Région poursuit dans la logique de ces 30 dernières années, à savoir modifier et créer de
nouveaux dispositifs, la complexité va devenir invraisemblable pour les employeurs (et les demandeurs
d’emploi), en particulier pour ceux opérant sur plusieurs Régions.
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Working Paper 6
Nous proposons donc une révolution copernicienne :
en partant d’une page blanche et en se limitant à un nombre limité de dispositifs ;
en donnant un accès aux demandeurs d’emploi quel que soit leur statut (il serait, par exemple,
aberrant de ne pas prendre en compte les demandeurs d’emploi exclus des allocations d’insertion
ou ceux qui émargent au CPAS) ;
en privilégiant les mesures structurelles s’appliquant sans formalités administratives.
1.3. Situation du marché du travail wallon et objectifs européens
1.3.1. Situation du marché du travail wallon
Le chômage au début des années 2000 était inférieur en Belgique par rapport à la moyenne de la zone
euro. Après avoir rejoint ce niveau en 2007, l’écart s’est à nouveau creusé en faveur de la Belgique avec la
crise économique. En effet, avec un chômage de 8,5%, la Belgique a mieux résisté à la crise que ses
partenaires européens. Néanmoins, le taux de chômage reste élevé en Wallonie (11,8%) et à Bruxelles
(18,3%).
Tableau 1 Evolution du taux de chômage total (> 15 ans)
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
Eurozone 17 9,0 9,4 9,1 8,4 7,5 7,6 9,5 10,1 10,1 11,4 12,0 11,5
Belgique 7,7 7,4 8,4 8,2 7,5 7,0 7,9 8,3 7,1 7,5 8,4 8,5
Région Bruxelles-Capitale 14,7 13,5 16,3 17,6 17,1 15,9 15,7 17,3 16,9 17,4 19,2 18,3
Région flamande 5,2 4,5 5,4 5,0 4,3 3,9 4,9 5,1 4,3 4,5 5,0 5,1
Région wallonne 10,3 11,0 11,8 11,7 10,5 10,0 11,2 11,4 9,5 10,0 11,3 11,8
Source : Eurostat
En Wallonie, si le taux de chômage global reste inférieur à la moyenne européenne (eurozone), c’est
surtout le chômage des jeunes qui est source de préoccupations. En 2013, celui-ci atteint 32,8%, bien
au-delà de la moyenne européenne de 24,2%. L’année 2014 laisse apparaître une baisse légère mais
généralisée du chômage des jeunes.
Tableau 2 Evolution du taux de chômage des jeunes (15-24 ans)
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
Eurozone 17
17,2 18,1 18,1 16,9 15,3 15,7 20,0 20,8 21,0 23,4 24,2 23,4
Belgique 19,0 17,5 21,5 20,5 18,8 18,0 21,9 22,4 18,7 19,8 23,7 23,2
Région Bruxelles- Capitale
35,4 19,2 35,1 35,3 34,4 33,2 31,7 39,7 35,3 36,4 39,9 39,5
Région flamande
13,5 11,9 14,2 12,5 11,7 10,5 15,7 15,6 12,7 12,8 16,6 16,1
Région wallonne
26,2 28,9 31,8 31,3 27,8 27,5 30,5 30,0 25,2 27,1 32,8 32,1
Source : Eurostat
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Tableau 3 Taux d’emploi
Source : Le Forem
Le chômage touche principalement les jeunes, tandis que les seniors affichent un taux de chômage
nettement plus favorable. Néanmoins, ce chiffre traduit davantage une sortie rapide du marché du travail
des seniors plutôt qu’une meilleure situation d’emploi. Pour l’emploi des seniors, les taux d’activité et
d’emploi sont davantage représentatifs.
Ce sont sur ces deux cibles que les moyens doivent être déployés principalement.
Tableau 4 Indicateurs par âge (Wallonie)
Source : Le Forem
Par ailleurs, les moins qualifiés sont sans surprise les plus touchés par le chômage.
Tableau 5. Indicateurs par niveau de qualification (Wallonie, 2013)
Taux d’activité Taux d’emploi Taux de chômage
Bas 42,1 % 33,0 % 21,6 %
Moyen 67,5 % 59,0 % 12,6 %
Haut 84,5 % 79,5 % 6,0 %
Source : Statbel
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1.3.2. Objectifs européens
La stratégie européenne fixe un objectif de taux d’activité des 20-64 ans de 73,2% pour la Belgique d’ici
2020. Actuellement, ce taux est de 67,2%.
Le taux de décrochage scolaire doit être réduit à 9,5%. Ces dernières années, des efforts non négligeables
ont déjà été réalisés en ce sens. Le taux de décrochage est ainsi passé de 12,9% en 2005 à 10,0% en 2014.
L’objectif serait donc déjà presque atteint.
Tableau 6 Taux de décrochage scolaire
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 TARGET
Belgique 12.9 12.6 12.1 12.0 11.1 11.9 12.3 12.0 11.0 10.0 9.5
Source : Eurostat (2014 : prévisions)
Parallèlement, la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale ainsi que les formations et les qualifications,
en particulier pour les jeunes, sont des pans importants de la stratégie européenne 2020. L’objectif est de
réduire le taux des « NEET » à 8,5% (contre 12,7% actuellement).
1.4. Accord de gouvernement
L’objectif de la Déclaration de politique générale (DPR) est de profiter de la Sixième réforme de l’Etat pour
rendre les dispositifs de soutien à l’emploi simples et lisibles, et de telle sorte que les mesures soient
efficientes et non redondantes entre elles.
1.4.1. Les aides à l’emploi dans le secteur marchand : principes et publics visés
a. Principes et object i fs
Le gouvernement prévoit de « rassembler et rationaliser les aides autour d’un nombre limité d’outils
ciblés et efficaces »3. La DPR ajoute également « d’inclure dans la réflexion » les questions liées aux
éléments suivants :
« la conditionnalité de l’accès aux aides tant du côté des travailleurs que du côté des entreprises ;
la portabilité des aides en cas de changement d’employeur ;
la suppression des effets d’aubaine ;
l’évitement des effets de seuil ;
la diminution progressive des soutiens afin d’éviter la suppression brutale des aides qui peut
nuire aux entreprises et aux travailleurs »4.
b. Publics e t pr ior i tés
La DPR déclare explicitement que l’emploi des jeunes est un objectif principal. Une attention est par
ailleurs donnée aux secteurs porteurs de développement et soumis à la concurrence internationale, ainsi
qu’à l’autocréation d’emplois. Enfin, les publics fragilisés et peu qualifiés sont également cités.
3 DPR, p. 13. 4 DPR, p. 13.
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Working Paper 9
La DPR souhaite parallèlement étendre l’accès aux aides aux personnes exclues du chômage et aux
personnes rentrantes sur le marché du travail.
1.4.2. L’emploi des jeunes
La DPR accorde une attention particulière à l’emploi des jeunes. Parmi d’autres points, le gouvernement
wallon rappelle ainsi son intention de 1) « amplifier et rendre pérenne le dispositif de la garantie jeune »5
(qui vise à octroyer un stage, une formation ou un emploi au plus tard quatre mois après l’inscription du
jeune en tant que demandeur d’emploi), et 2) offrir un accompagnement adapté aux premières semaines
qui suivent la sortie des études.
Plus directement en lien avec les aides à l’emploi, et puisque les jeunes se heurtent régulièrement au
manque d’expérience et à la capacité d’en acquérir, le gouvernement prévoit deux points en particulier
pour octroyer une première expérience professionnelle aux jeunes qui arrivent sur le marché du travail :
octroyer un taux effectif de 0% de cotisations sociales patronales pour les jeunes sans
expérience professionnelle pendant une période déterminée d’autant plus longue que le jeune
est peu qualifié, et de manière dégressive6.
« Offrir une première vraie expérience professionnelle à chaque jeune qui, 18 mois après la sortie de
l’école et malgré sa détermination, présente des difficultés à s’insérer sur le marché du travail. Ce
dispositif, qui s’inspire des succès des instruments type article 60 et article 61 et PTP (Programme de
Transition Professionnelle), prendra la forme d’un contrat de travail de 12 mois, rétribué aux
conditions en vigueur dans le secteur concerné, soit dans le secteur privé, soit dans le monde
associatif, soit dans les services publics. Il prendra notamment appui sur le dispositif PTP qui sera
réformé »7.
5 DPR, p. 14. 6 DPR, p. 15. 7 DPR, p. 15.
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1.5. Synthèse des travaux académiques
Avant de détailler les modalités de la proposition de réforme dans la présente contribution, cette section
synthétise brièvement certains apports de travaux académiques sur les aides à l’emploi, et qui ont guidé
notre réflexion.8
a. Deux types de subventions salariales
Il existe deux types de subventions salariales : les subventions temporaires à l’embauche et les
subventions structurelles à l’emploi.
Une subvention temporaire à l’embauche est utile lorsqu’on estime que la productivité d’un
nouvel employé sera temporairement moins élevée que le coût de son travail.
o Il est supposé qu’une fois la subvention arrivée à échéance, le travailleur aura amélioré sa
productivité de sorte qu’il soit toujours employable sans que son emploi ne soit subsidié.
o En pratique, c’est nettement moins évident, et la sécurité de l’emploi de ce travailleur
diminuera une fois la subvention arrivée à terme.
o D’où la recommandation d’inciter les employeurs à investir dans la productivité de leurs
travailleurs employés au sein d’un emploi subsidié temporairement.
Les travailleurs dont on suppose que la productivité n’augmentera pas ou peu doivent être
subsidiés par une subvention structurelle à l’emploi.
b. Effets indésirables
Plusieurs effets indésirables peuvent apparaître suivant les dispositifs mis en place et leurs modalités. Les
effets indésirables les plus courants sont les suivants :
Effet de substitution : recrutement d’une personne éligible en lieu et place d’une personne
comparable mais non éligible.
Perte sèche (ou effet d’aubaine) : une personne subsidiée serait de toute façon employée
sans la subvention.
Effet de déplacement interne : le recrutement d’un employé éligible entraîne le
licenciement ou le non-prolongement d’un employé non éligible.
Effet de déplacement externe de la production et de la concurrence : les employeurs qui
ont accès à la subvention gagnent en compétitivité par rapport à leurs concurrents qui
n’en bénéficient pas, entraînant certes un gain d’emploi dans l’entreprise bénéficiaire,
mais une perte d’emplois dans l’entreprise qui ne bénéficie pas de l’aide ou n’en fait pas
usage.
Dans certains cas, ce dernier point peut être lié à la multitude ou à la complexité des aides. Les grandes
entreprises seraient plus aptes à recourir à tous les avantages proposés, tandis qu’une petite entreprise
serait pénalisée dans l’hypothèse où elle ne dispose pas d’un service pour optimiser ses droits.
Dans une certaine mesure, les effets pervers de ces mesures sont inévitables. Toutefois, la proposition
développée ci-dessous vise à les minimiser.
8 Ces éléments proviennent en particulier des deux études suivantes :
- DEJEMEPPE, M., & B. VAN DER LINDEN (2013), “Les soutiens financiers à la création d’emploi”, Institut de recherches économiques et sociales (IRES), UCL, 22 Janvier, Louvain-La-Neuve. [En ligne : http://bit.ly/1Ck50CY ]
- COOMANS, S., & BOLLENS, J. (2013). Doelgroepgerichte loonkostensubsidies: aanbevelingen (WSE Report 12-2013). Leuven: Steunpunt Werk en Sociale Economie. [En ligne : http://bit.ly/1xzhRv4 ]
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2. Des réductions de charges au fédéral qui servent le
développement socio-économique de la Wallonie
2.1. La réduction structurelle actuelle
Le Gouvernement fédéral a pour objectif de prendre différentes mesures dans les prochains mois liées aux
réductions de contributions sociales et fiscales. Il y a d’une part le Pacte de compétitivité, dont l’impact a
été concentré sur l’année 2016. Par ailleurs, le Gouvernement souhaite mener un débat sur le
déplacement de fiscalité (tax shift). Dans le cadre de ces deux dossiers, la présente contribution insiste sur
la nécessité de se concentrer de manière importante sur les allègements de fiscalité ciblés sur les bas et
moyens salaires, afin de répondre au mieux aux besoins socio-économiques wallons.
La réduction structurelle de cotisations sociales patronales est une compétence restée au niveau fédéral
après la Sixième réforme de l’Etat. Elle concerne tous les employeurs occupant des travailleurs soumis à
l’ensemble des régimes de cotisations ONSS, c’est-à-dire, à quelques exceptions près, la quasi-totalité des
employeurs du secteur privé. La plupart des employeurs du secteur publics ne sont en revanche pas
concernés.
La réduction structurelle se décompose en un forfait trimestriel de 462,60 EUR pour tous les travailleurs,
et d’un complément « haut salaire » ou « bas salaire » qui s’applique en fonction de la rémunération brute
du travailleur. Actuellement, le complément « bas salaire » est octroyé pour tout salaire inférieur à
1853,50 EUR bruts par mois. Plus le salaire est faible, plus le complément « bas salaire » est élevé. Un
paramètre linéaire alpha permet de définir la valeur du complément. Le principe est similaire pour le
complément « haut salaire », octroyé pour tout salaire supérieur à 4467,02 EUR bruts par mois. Ce
complément augmente linéairement (avec un paramètre delta) en fonction de l’écart entre ce niveau de
salaire et le salaire du travailleur.
2.2. Pour des réductions de cotisations ciblées sur les bas et moyens salaires !
Afin de répondre au mieux aux besoins socio-économiques wallons, et notamment des nombreuses TPE et
PME, nous proposons que l’affectation des moyens soit concentré sur le renforcement de la composante
« bas salaires » de la réduction structurelle. Réduire le coût du travail permet d’améliorer le taux de
rentabilité des entreprises et leur permet d’embaucher davantage. Par une réduction de leurs coûts, elles
peuvent parallèlement réduire leurs prix et donc augmenter leurs ventes, et singulièrement leurs
exportations. Cette amélioration de la compétitivité augmente l’activité économique, et permet aux
entreprises d’embaucher davantage.
De plus, au bas de l’échelle des salaires, l’emploi est plus sensible (« élastique ») au coût du travail qu’à des
niveaux de salaires supérieurs (voir Tableau 9, p. 17). Cela est notamment lié au fait que lorsqu’une
entreprise décide d’accroître sa production, elle peut choisir entre une augmentation de son personnel ou
bien en une augmentation de son capital physique (en automatisant les tâches, par exemple). Lorsque le
coût du travail est plus faible, et en particulier sur les bas salaires (généralement peu qualifiés et
facilement substituables), employer du nouveau personnel devient plus intéressant que d’investir dans du
capital physique. On parle d’un « effet de substitution » plus important. Par ailleurs, compte tenu du fait
que la rémunération est plus faible, une réduction d’un même montant a un impact proportionnel plus
important sur le coût total au bas de l’échelle des salaires. Enfin, le coût du travail des travailleurs peu
qualifiés est parfois supérieur à la productivité de ces travailleurs. Les entreprises n’embaucheront donc
pas de personnel qui leur sera plus onéreux que l’augmentation de chiffre d’affaires qu’elles pourront en
tirer. Diminuer le coût du travail sur ces travailleurs permet de renverser cette tendance et de rendre la
productivité des travailleurs peu qualifiés supérieure ou coût de leur embauche.
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Working Paper 12
Compte tenu du fait que les salaires sont en moyenne plus faibles en Wallonie, ce qui est lié à la nature de
son tissu économique et à la taille plus réduite de ses entreprises, un renforcement du complément bas
salaire de la réduction structurelle se justifie pleinement.
Encadré 1 Avantages d’une réduction structurelle orientée sur les bas salaires
1. Simplification sur base de la rémunération
En spécifiant l’avantage sur la rémunération, on évite la multiplication (et donc la complexification) des dispositifs
selon des critères distincts, comme par exemple : la qualification ; le statut ; la durée de chômage ; etc. qui de plus
entraînent des démarches administratives supplémentaires.
2. Caractère plus adéquat de la notion « bas salaires » par rapport à celle de travailleur « peu qualifié »
La notion de travailleur à « bas salaires » est bien plus nuancée que celle de travailleur « peu qualifié ». Elle autorise
donc la mise en place d’un dispositif plus adapté à la réalité. Le seul niveau de qualification n’est pas un critère
suffisant pour déterminer si une aide est nécessaire ou non pour soutenir son accès à l’emploi.
En effet, il est possible qu’un travailleur peu qualifié bénéficie d’autres qualités que son seul niveau d’éducation. Ces
autres qualités pouvant être appréciées et valorisées sur le marché du travail, il pourra dès lors percevoir un salaire
plus élevé et ne nécessitera pas que son emploi soit soutenu financièrement pour être embauché par son nouvel
employeur.
A l’inverse, un travailleur qualifié mais orienté vers des études peu valorisables sur le marché du travail aura
davantage besoin d’un soutien financier. Sachant que ce travailleur devra accepter un salaire plus faible (à défaut de
demande pour sa force de travail), son employeur pourra bénéficier de l’aide pour « bas salaires ».
3. Tous les travailleurs dans une situation équivalente (salaires égaux) bénéficient d’un traitement
équivalent (subventions égales)
4. Sensibilité de la demande de travail par rapport au salaire
La demande de travail est plus sensible (« élastique ») au coût de la main-d’œuvre au bas de l’échelle des salaires
qu’à des niveaux des salaires plus élevés. L’impact sur l’emploi y est par conséquent plus élevé.
5. Subvention substantielle
Une mesure suffisamment sélective permet d’accorder un avantage substantiel sur le public ciblé. On vise ici
uniquement le bas de l’échelle des salaires. L’impact peut donc être plus significatif.
6. Subvention transparente et fondée sur la réduction structurelle (fédérale) existante
7. Automaticité
En reliant la réduction de cotisations aux salaires, celle-ci peut être accordée automatiquement par la Sécurité
Sociale : l'employeur n'a pas à remplir de formalités, d’autant que tous les employeurs ont nécessairement une
relation avec l’ONSS.
Aides à l’emploi dans le secteur marchand en Région Wallonne
Working Paper 13
2.3. Modalités
Dans les modalités de mise en œuvre, nous avons distingué deux éléments : d’une part la mise en œuvre
du Pacte de compétitivité de 960 millions d’euros en 20169 ; d’autre part le débat plus ambitieux sur le
déplacement de fiscalité (tax shift). Pour chacun de ces éléments, nous proposons un scénario de mise en
œuvre.
Pour les raisons évoquées ci-dessus, orienter les réductions sur les bas et moyens salaires semble
davantage judicieux qu’une simple réduction du taux, favorable aux hauts salaires, avec de moindres effets
escomptés sur l’emploi (a fortiori pour d’autres mesures comme les dispenses de précompte pour le
travail de nuit, en équipe ou pour les heures supplémentaires).
Tableau 7 Paramètres des différentes réformes proposées et coût budgétaire au niveau fédéral
Paramètres Avant réforme
Réforme
‘Scénario A’
Pacte de
compétitivité
Réforme
‘Scénario B’
Tax shift
Forfait structurel (trimestriel) 462,60 462,60 462,60
Borne bas salaires (bruts mensuels) 1.853,50 2.000,00 2.800,00
Alpha 0,162 0,500 0,190
Bêta - -0,200 0,110
Borne hauts salaires (bruts mensuels) 4.467,02 4.467,02 4.467,02
Delta 0,06 0,06 0,06
Borne inférieure (bruts mensuels) - 1.501,82 2.000,00
Coût budgétaire fédéral - 484,2 M€ 1.783,3 M€
Dans le premier scénario (A), nous nous inscrivons dans le cadre du Pacte de compétitivité prévu par le
Gouvernement fédéral pour 2016. Ce Pacte prévoit une enveloppe de 960 millions d’euros. Nous
proposons d’en consacrer 484 millions d’euros au renforcement de la composante « bas salaires » de la
réduction structurelle. Cette mesure permet de cibler les bas salaires jusqu’à un niveau de 2.000 euros
brut par mois, soit près de 25% des salariés wallons. Les montants supplémentaires prévus en termes
d’allègements de cotisations patronales atteignent plus de 550 EUR par trimestre au niveau du salaire
minimum de 1.501,82 EUR bruts (RMMMG10, janvier 2015).
Le second scénario (B) est plus ambitieux et s’inscrit dans le cadre du débat sur le tax shift prévu dans
l’accord de Gouvernement fédéral. Dans ce cadre, nous visons les salaires jusque 2.800 EUR bruts par mois.
Plus de 60% des salariés wallons sont concernés, en particulier les travailleurs dont les salaires sont
compris entre 2.000 EUR et 2.500 EUR bruts par mois. Cette tranche regroupe de nombreux employés
moyennement qualifiés et des ouvriers qualifiés, que l’on retrouve par exemple dans la construction ou
l’industrie, y compris les secteurs exposés à la concurrence internationale. Un tel renforcement de la
9 Les budgets décidés en fin 2013 tenaient en trois enveloppes de 450 millions d’euros (2015, 2017 et 2019) destinées pour 20%
dans le secteur non marchand et 80% dans le secteur marchand. 1/3 était destiné à une réduction forfaitaire, 1/3 à une
réduction bas salaires, et 1/3 aux secteurs exposés à la concurrence internationale. Le gouvernement actuel a confirmé les
montants tout en modifiant légèrement le timing des enveloppes (960 millions d’euros en 2016 au lieu des enveloppes de 450
millions en 2015 et 2017). L’enveloppe de 2019 reste a priori confirmée, bien que le plan du budget du gouvernement actuel
ne soit établi que jusque 2018. 10 Revenu mensuel moyen minimum garanti.
Aides à l’emploi dans le secteur marchand en Région Wallonne
Working Paper 14
réduction structurelle aurait le mérite de se présenter comme une mesure tant pour l’emploi que pour la
compétitivité et l’activité économique11.
Le scénario B amène un taux effectif de 25,6% au niveau des salaires bruts de 2500 EUR par mois (contre
27,8 actuellement) et de 10% au RMMMG.
Tableau 8 Taux effectifs de cotisations sociales patronales et réduction du coût salarial avant réforme et après mise en œuvre du scénario B, en fonction du niveau de salaire brut mensuel
Salaire brut
mensuel Avant réforme Scénario B Différence
Réduction du
coût salarial
2.500 EUR 27,8 % 25,6 % -2,2 points -1,8 %
2.000 EUR 26,3 % 18,7 % -7,6 points -6,0 %
1.501,82 EUR
(RMMMG) 19,9 % 10,0 % -10,0 points -8,3 %
11 Un tel renforcement serait donc doublement une mesure d’emploi : d’abord par un effet de substitution du travail au capital vu
le coût du travail moins élevé au niveau des bas salaire ; et ensuite par l’amélioration de la compétitivité, qui, par effet de
second tour, augmentera l’emploi après une hausse des exportations induite grâce à des coûts de production moins élevés.
Aides à l’emploi dans le secteur marchand en Région Wallonne
Working Paper 15
2.4. Une réduction qui renforce l’emploi des femmes et dans les PME
Une caractéristique parallèle d’une telle réduction est qu’elle favorise davantage les PME que les
grandes entreprises. En effet, l’Insee (France) a démontré que les salaires étaient généralement
sensiblement plus élevés dans les grandes entreprises que dans les petites et moyennes entreprises (en
particulier les très petites entreprises). L’UCM a également réalisé une enquête à ce sujet, et le même
constat qu’en France semble être observé en Belgique.
Graphique 1 Impacts des deux scénarios sur les montants d’allègement structurel trimestriel, sur le taux effectif et sur le coût salarial, en fonction du salaire brut nominal
0
200
400
600
800
1000
1200
1400
1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000 4500 5000
Salaire brut mensuel
Allègement structurel
Avant réforme Scénario A
Scénario B
0
100
200
300
400
500
600
700
1000 1500 2000 2500 3000Salaire brut mensuel
Allègement structurel supplémentaire
Scénario A Scénario B
0%
5%
10%
15%
20%
25%
30%
35%
1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000 4500 5000
Salaire brut mensuel
Taux effectifs de cotisations
Avant réforme Scénario A
Scénario B
-12%-11%-10%
-9%-8%-7%-6%-5%-4%-3%-2%-1%0%1%2%
1000 1250 1500 1750 2000 2250 2500 2750 3000
Salaire brut mensuel
Impact sur le coût salarial
Scénario A Scénario B
Aides à l’emploi dans le secteur marchand en Région Wallonne
Working Paper 16
L’UCM indique que le salaire moyen dans les PME serait de 2.336 EUR bruts par mois12. Les salaires sont
plus faibles lorsque la taille de l’entreprise diminue, avec des différences importantes entre les ouvriers et
employés et entre les femmes et les hommes.
Par ailleurs, cibler la réduction sur les bas et moyens salaires profite davantage à l’emploi des femmes
qu’à celui des hommes, compte tenu de leur profil de rémunération.
Graphique 2 Salaires selon la taille de l’entreprise
Source : Observatoire des inégalités
Graphique 3 Salaires moyens des temps plein selon la catégorie, le sexe et la taille d’entreprise
Classes de taille SEXE Employés Ouvriers Tout
De 1 à 4 trav. Masculin 2.565 2.037 2.230
Féminin 2.288 1.952 2.251
De 5 à 9 trav. Masculin 2.662 2.086 2.305
Féminin 2.411 1.898 2.351
de 10 à 19 trav. Masculin 2.724 2.121 2.371
Féminin 2.481 1.899 2.396
20 à 49 trav. Masculin 3.017 2.017 2.577
Féminin 2.549 1.748 2.445
Tout 2.554 2.066 2.336
Source : UCM-SSA et calculs Service d’Etudes UCM
12 TCHINDA, Charlie, « Les salaires dans les très petites entreprises : Evolution du salaire en fonction de la taille de l’entreprise »,
Service d’études, de représentation et de positionnement, UCM.
Aides à l’emploi dans le secteur marchand en Région Wallonne
Working Paper 17
2.5. Impact sur l’emploi
La Banque nationale de Belgique (BNB) et le Bureau fédéral du Plan (BFP) utilisent des modèles
macroéconomiques à moyen terme pour simuler et estimer les impacts de diverses variantes de politiques
économiques, notamment les réductions structurelles du coût du travail. En particulier, une étude réalisée
en 2010 et publiée en avril 201113 fournit une synthèse des résultats des deux organismes (utilisant
chacun leur propre modèle macroéconomique).
Les résultats publiés sont obtenus après 7 années. Il s’agit donc de l’impact des mesures à moyen terme.
Il est important de préciser que lors des prévisions, tant la BNB que le BFP différencient deux hypothèses
en termes de réaction des salaires aux mesures mises en œuvre. La première dite de « salaires bruts
réels exogènes » part du principe que les mesures n’affecteront pas les salaires autrement que via les
prix. Cette hypothèse implique que les mesures de réductions sociales patronales seraient sans incidence
sur la négociation salariale et seraient pleinement consacrées à la réduction du coût salarial.
Le rapport de la BNB et du BFP précise néanmoins que « l'expérience de l'évolution des salaires en Belgique,
surtout dans une perspective relativement longue montre que seule une modification de comportement dans
les négociations est susceptible de valider cette première hypothèse. Dès lors, dans une seconde hypothèse, les
mesures touchant aux prélèvements obligatoires ont un impact sur la formation du salaire brut. Cet impact
est supposé conforme à une logique de libre négociation salariale »14. Par exemple, une réduction des
cotisations sociales patronales pourrait être convertie, en partie, par une hausse des salaires bruts lors de
la négociation. De façon indirecte, la réduction du chômage qui suivrait une réduction du coût du travail
pourrait également renforcer le pouvoir de négociation des travailleurs, et donc participer à
l’augmentation des salaires bruts.
Par contre, dans le cadre de l’hypothèse de « salaires bruts réels endogènes », les réductions de
cotisations sociales patronales ne sont donc pas entièrement consacrées à la réduction du coût salarial, et
n’améliorent donc pas aussi fortement la compétitivité que l’hypothèse de salaires bruts réels exogènes .
Cela explique pourquoi les impacts sur l’emploi sont légèrement moindres.
Tableau 9 Impact sur l’emploi après 7 ans d’une réduction de cotisations sociales patronales pour un montant initial équivalent à 0,5% du PIB
Réductions de
cotisations sociales
patronales
généralisées
Réductions de
cotisations sociales
patronales sur les
bas salaires
Réductions de
cotisations sociales
patronales
généralisées
Réductions de
cotisations sociales
patronales sur les
bas salaires
Salaires bruts réels exogènes Salaires bruts réels endogènes
BNB + 37.600 + 49.100 + 23.900 n/a
BFP + 29.000 + 44.600 + 15.800 + 31.200
Source : BNB & BFP, 2011, p. 28/144
Ces résultats fournissent l’impact de réductions de cotisations sociales patronales pour un montant
équivalent à 0,5% du PIB. Un avantage de ces modèles se retrouve dans leur linéarité, en variantes, qui
permet d’approximer les résultats de variantes d’ampleur différente proportionnellement.
13 Banque nationale de Belgique & Bureau fédéral du Plan (2011), « Réductions de cotisations sociales et modalités de
financement alternatif », Avril. Disponible sur : https://www.nbb.be/doc/ts/enterprise/press/2011/dossier_fr_16052011.pdf 14 Ibid., p. 18/144
Aides à l’emploi dans le secteur marchand en Région Wallonne
Working Paper 18
En 2014, le PIB belge est d’environ 402 milliards d’euros selon Eurostat, et les variantes que nous avons
utilisées sont de 484,2 millions d’euros et de 1.783,3 millions d’euros respectivement pour les scénarios A
et B. En pourcents du PIB, cela revient à des variantes respectives de 0,12% et 0,44% du PIB.
Vu la très large linéarité des modèles, il est possible d’approximer les résultats sur l’emploi
proportionnellement, en multipliant les résultats par les facteurs 24% et 64% respectivement pour les
scénarios A et B.
𝑆𝑐é𝑛𝑎𝑟𝑖𝑜 𝐴 ∶ 0,12%
0,5%= 24% 𝑆𝑐é𝑛𝑎𝑟𝑖𝑜 𝐵 ∶
0,32%
0,5%= 89%
Nos propositions sont orientées sur les bas salaires. Le Tableau 9 ci-dessus démontre en effet que l’impact
sur l’emploi est plus important pour les réductions de cotisations au bas de l’échelle des salaires. Selon
l’hypothèse la plus pessimiste (cf. : BFP, salaires endogènes), une réduction de cotisations sociales pour un
montant de 0,5% du PIB créerait à terme 31.200 emplois. Pour les scénarios A et B, cela reviendrait
donc à la création d’environ 7.500 et 27.700 emplois respectivement, selon l’hypothèse la plus
pessimiste.
Suivant l’hypothèse de salaires bruts réels exogènes, plus optimiste, les créations d’emplois pour une
réduction de cotisations équivalente à 0,5% du PIB seraient de 49.100 unités selon la BNB, et de 44.600
unités selon le BFP. Prenons par facilité la moyenne des estimations des deux organismes (soit 46.850
emplois créés). Les créations d’emplois selon l’hypothèse de salaires exogènes aboutiraient donc à 11.300
et 41.600emplois créés respectivement selon les scénarios A et B.
Tableau 10 Impact estimé sur l’emploi en Belgique des deux scénarios proposés au niveau fédéral
Salaires bruts réels endogènes Salaires bruts réels exogènes
Scénario A + 7.500 + 11.300
Scénario B + 27.700 + 41.600
En définitive, les créations d’emplois supplémentaires pour le scénario A sont estimées dans une
fourchette comprise entre 7.500 et 11.300 emplois créés. Les créations d’emplois supplémentaires selon
le scénario B seraient comprises dans une fourchette allant de 27.700 à 41.600 emplois créés.
En tenant compte de la répartition de l’emploi intérieur total entre les trois régions (27% pour la Wallonie,
58% pour la Flandre, 15% pour la Région Bruxelles-Capitale)15, on peut estimer qu’entre 7.500 et 11.200
emplois supplémentaires seront créés en Wallonie avec le scénario B. Cette estimation est toutefois
prudente car le niveau de salaire est globalement plus bas en Wallonie qu’en Flandre. L’impact sur
l’emploi des mesures ciblées sur les bas salaires sera donc vraisemblablement plus important en Wallonie.
15 Données 2014 des perspectives régionales du BFP : http://www.plan.be/databases/database_det.php?lang=fr&ID=27
Aides à l’emploi dans le secteur marchand en Région Wallonne
Working Paper 19
3. Des aides à l’emploi wallonnes ciblées sur les jeunes et les âgés
3.1. 0% de cotisations sociales patronales sur les jeunes sans expérience
professionnelle
c. Principe
Le manque d’expérience est le premier obstacle à l’emploi des jeunes, quel que soit le niveau de
qualification. La première mesure que nous proposons vise dès lors à exonérer de cotisations sociales
patronales les jeunes sans expérience professionnelle. Les employeurs qui emploient un travailleur sans
expérience professionnelle bénéficieront d’une réduction de cotisations sociales patronales qui compense
en totalité les cotisations dues pour arriver à un taux effectif de 0%. Cette mesure s’applique pour tous les
jeunes entrants sur le marché du travail avec un salaire inférieur à 3.000 EUR bruts par mois, ce qui
concerne plus de 90% des jeunes entrants. Cette réduction sera octroyée automatiquement à l’employeur,
sans que celui-ci n’ait à entreprendre de démarches. L’efficacité d’une mesure tient avant tout en sa
simplicité.
Un jeune travailleur qui peut espérer toucher plus de 3.000 EUR bruts par mois lors de son premier
emploi est réputé suffisamment apte et compétent pour accéder rapidement au marché du travail sans
qu’un soutien financier à son employeur soit nécessaire. Octroyer un soutien financier à son employeur ne
serait que peu utile, et se traduirait finalement par un pur effet d’aubaine. Nous souhaitons éviter cet effet
indésirable en plafonnant le salaire au-delà duquel le travailleur bénéficie de la mesure.
Les apprentis en alternance seront également exonérés de cotisations sociales patronales. Selon la
présente proposition, ils bénéficieront toujours de la mesure « 0% de cotisations sociales patronales sur
les jeunes sans expérience professionnelle » lors de leur entrée sur le marché du travail après leur
formation (nous corrigeons ainsi une anomalie des aides actuelles à leur égard).
Le travail étudiant n’a pas d’impact sur l’accès à cette mesure.
d. Modal i tés
La mesure prend la forme d’un complément de réduction de cotisations sociales patronales afin d’arriver à
un taux effectif de 0% de cotisations sociales patronales pour les jeunes exerçant leur première
expérience professionnelle. Le dispositif ne s’applique pas pour les salaires égaux ou supérieurs à
3.000 EUR bruts par mois en équivalents temps-plein (ETP).
La durée de l’exonération de cotisations sociales patronales est d’autant plus longue que le salaire est
faible. Chaque tranche comporte une certaine durée d’exonération totale, ainsi qu’une remontée
progressive des taux effectifs chaque trimestre (« phasing out ») de façon à ne pas engendrer d’effets de
seuils significatifs. La mesure couvre les périodes suivantes :
6 + 6 mois pour les salaires compris entre 2.000 et 3.000 euros bruts par mois ;
12 + 12 mois pour les salaires compris entre 1.800 et 2.000 EUR bruts par mois ;
24 + 12 mois pour les salaires compris entre 1.600 et 1.800 EUR bruts par mois ;
36 + 12 mois pour les salaires < 1.600 EUR bruts par trimestre.
Où le premier chiffre concerne la durée d’exonération complète, et le second concerne la durée de
« phasing out ». L’aide est par ailleurs portable en cas de changement d’employeur, pour la durée
restante.
Les ‘peu’ et ‘très peu qualifiés’ représentent 16,2% des 15-25 ans. Or, 24% des jeunes de moins de 25 ans
touchent un salaire inférieur à 1.733 EUR bruts par mois selon les données ONSS, et plus de 40% touchent
Aides à l’emploi dans le secteur marchand en Région Wallonne
Working Paper 20
un salaire inférieur à 2.000 EUR bruts par mois. Ces jeunes bénéficieront dès lors des larges périodes
couvertes par la mesure (respectivement 24 et 36 mois).
En partant de l’hypothèse selon laquelle le Gouvernement fédéral applique le Scénario A de la réduction
structurelle présentée au point 2.3, p. 13, le coût budgétaire pour la Région wallonne de la mesure « 0% de
cotisations sur les jeunes sans expérience » est de 113,8 millions d’euros, pour une estimation de 27.606
jeunes éligibles chaque année en régime de croisière.16
3.2. Allocation d’activation renforcée pour les jeunes demandeurs d’emploi depuis 18
mois
La DPR prévoit qu’un contrat de travail de 12 mois doit être offert aux jeunes qui trouvent des difficultés à
s’insérer sur le marché de marché malgré leur détermination.
Outre les 0% de cotisations sociales patronales, nous proposons d’octroyer une subvention forte à
l’employeur pour l’embauche de jeunes inscrits comme demandeurs d’emploi 18 mois après la sortie des
études et n’ayant toujours pas trouvé d’emploi malgré leurs efforts et leur détermination. Cette mesure
tend à insérer les jeunes sur le marché de l’emploi avant qu’ils ne tombent dans le chômage de longue
durée, en leur garantissant un emploi au plus tard 18 mois après leur entrée sur le marché du travail. Ces
subventions s’adressent au secteur marchand, mais aussi aux communes et asbl.
Notre proposition limite cette aide aux jeunes de moins de 30 ans. Celle-ci doit être octroyée par le biais
d’une activation d’allocations, octroyée directement à l’employeur, pour un montant de 750 euros par
mois pour un temps-plein (hors exonération des cotisations sociales ONSS), et 500 euros par mois
pour un travail à mi-temps. Ce contrat serait accordé à tout jeune inscrit comme demandeur d’emploi 18
mois après la sortie des études qui ferait preuve de sa détermination à s’insérer sur le marché du travail,
mais qui n’aurait malgré tout pas trouvé d’emploi. L’évaluation de sa détermination sera réalisée par le
FOREM, compte tenu de ses nouvelles compétences en la matière.
Ce contrat de travail doit être lié à un accompagnement pendant la phase de travail ainsi qu’à la fin de
cette période. Il doit être lié à l’acquisition de compétences supplémentaires, attestées par une
certification. Ce contrat doit être ouvert à tous les demandeurs d’emploi qui remplissent les conditions
définies ci-dessus, quel que soit leur statut. Cette aide doit pouvoir être reportée sur un autre employeur
pour la période d’octroi résiduelle.
Tableau 11 Estimation du coût budgétaire du contrat de travail
Estimation du coût de la mesure 23,8 millions EUR/an
(A) Nombre de jeunes bénéficiaires par an 5.000 jeunes/an17
(B) Allocation pour travailleurs à temps-plein 750 EUR/mois/jeune
(C) Allocation pour travailleurs à mi-temps 500 EUR/mois/jeune
(D) Proportion de travailleurs à temps-plein (hyp.) 50%
(E) Proportion de travailleurs à mi-temps (hyp.) 50%
(G) Base annuelle 12 mois/an
(H = A*(B*D+C*E)*G) Coût budgétaire annuel 37,5 millions EUR/an
16 Voir Annexe A pour une explication de l’estimation du coût budgétaire. 17 Voir Annexe B pour une explication de l’estimation du nombre de jeunes éligibles.
Aides à l’emploi dans le secteur marchand en Région Wallonne
Working Paper 21
A noter qu’avec l’acquisition de compétences complémentaires, la présente proposition diffère tant des
ACTIVA actuels que de la mesure PTP. L’ONEM18 estime en effet que les PTP n’entraînent pas une hausse
significative de la probabilité de sortie du chômage pour les bénéficiaires. Et le retour à l’emploi, lorsqu’il
a lieu, amène davantage les publics bénéficiaires vers d’autres formes d’emploi subsidié que vers l’emploi
normal. Pour pallier cette réserve, le contrat jeune devrait être complété par des objectifs de formation et
d’acquisition de compétences supplémentaires établies dans un plan de formation.
Par ailleurs, nous proposons que cette mesure puisse bénéficier d’une portabilité. Dans le cas où le
travailleur change d’employeur avant les 12 mois, le bénéfice de l’aide pourra être maintenu auprès du
nouvel employeur pour le solde de la période d’octroi restante. C’est ce que certains appellent le principe
du « sac à dos ».
3.3. Réduction structurelle de cotisations sociales patronales liées à l’âge
a. Principes
En Belgique, le salaire évolue souvent avec l’ancienneté19, alors que la productivité à tendance à diminuer
à partir d’un certain âge. Pour tenir compte de cet effet ciseaux, la réduction structurelle accordée doit
augmenter en fonction de l’âge. De plus, dans un contexte d’allongement de la vie et compte tenu de la
nécessité d’augmenter le taux d’emploi des travailleurs âgés, il est essentiel de créer un cadre propice au
maintien à l’emploi des seniors afin de garantir la soutenabilité à long terme de la sécurité sociale.
Dans la même logique que les propositions précédentes, l’accent de la mesure proposée est placé sur les
bas salaires. L’emploi sur ce segment a en effet davantage besoin d’être soutenu que celui des travailleurs
âgés plus qualifiés. Les réductions de cotisations y sont dès lors majoritairement consacrées. Un taux
effectif de 0% de cotisations sociales patronales est en outre atteint pour les très bas salaires. Les salaires
moyens bénéficient de réductions substantielles, tandis que les travailleurs fortement rémunérés
bénéficient de réductions moins importantes afin de limiter l’effet d’aubaine. Notons enfin que les
réductions « travailleurs âgés » en vigueur actuellement laissent apparaître un important effet de seuil au
salaire brut mensuel de 4.467,02 EUR. Les réductions sous ce niveau peuvent atteindre 1.500 EUR par
trimestre, tandis que plus aucune réduction n’est possible passé ce seuil. Notre proposition de réforme
apporte une dégressivité de la réduction en fonction du niveau de salaire. L’effet de seuil est ainsi corrigé.
b. Modal i tés
La réduction s’applique à partir de l’âge de 50 ans. Elle diminue à mesure que le salaire augmente (en
référence au salaire moyen par catégorie d’âge, afin de tenir compte du fait que les salaires augmentent
progressivement avec l’ancienneté). Les réductions de cotisations augmentent de ce fait avec l’âge.
18 ONEM, « Activation et formation des chômeurs : éléments d’évaluation d’un certain nombre de mesures de l’ONEM », Pp 26-27. [En ligne :
http://www.onem.be/sites/default/files/assets/publications/Etudes/2013/Activation_Formation_Chomeurs/FR.pdf ] 19 A noter que ce n’est pas toujours le cas, en particulier pour beaucoup d’ouvriers pour qui il n’y a pas (ou peu) d’augmentation liée à l’ancienneté.
Aides à l’emploi dans le secteur marchand en Région Wallonne
Working Paper 22
Tableau 12 Réductions de cotisations sociales trimestrielles en fonction de l’âge et du salaire brut
Salaire brut € 1084 € 1.192 € 1.409 € 1.625 € 1.842 € 2.059 € 2.275 € 2.546 € 2.980 € 3.792 € 4.876 € 7.209
A partir de 50 ans 0% 0% € 213 € 185 € 163 € 146 € 132 € 118 € 101 € 79 € 62 € 42
A partir de 55 ans 0% 0% 0% 0% € 1.023 € 916 € 828 € 740 € 633 € 497 € 387 € 261
A partir de 60 ans 0% 0% 0% 0% 0% 0% € 1.827 € 1.632 € 1.395 € 1.096 € 852 € 577
c. Coût budgétai re
Le coût est estimé à 187 millions d’euros en se basant sur les données ONSS reprenant les effectifs par
âge et par niveaux de salaires en équivalents temps-plein.
Aides à l’emploi dans le secteur marchand en Région Wallonne
Working Paper 23
3.4. Moyens de financement
3.4.1. Moyens de financement en régime de croisière
Le Tableau 13 présente les montants des mesures actuelles qui seraient réaffectées au financement de la
réforme proposée dans la section 3. L’estimation du montant total de ces dispositifs pour le budget
régional wallon en 2015 atteint 338,6 millions d’euros.
Tableau 13 Origines et montants disponibles en régime de croisière pour financer la réforme des aides à l’emploi en Région wallonne.
En millions d’euros, estimation budget wallon 2015.
Dispositif Montant en réduction de
cotisations sociales patronales ONSS
Montant en activation des allocations de chômage
(i.e. : soutien financier de
l’ONEM)
Montant total régional wallon
Jeunes travailleurs (ou chômeurs)
33,6 0,3 33,920
Travailleurs (ou chômeurs) âgés
77,8 9,9 87,721
Chercheurs d’emploi (ou chômeurs) de longue durée hors PTP
101,6 65,0 166,622
Programmes de transition professionnelle (PTP)
1,9 15,5 17,423
APE marchand et SESAM / / 33,024
Total des moyens financiers alloués aux nouvelles mesures
214,9 90,7 (+33,0) 338,6
Source : CESW, 2014
Les montants du Tableau 13, p. 23 représentent les budgets en régime de croisière. En pratique, ils ne
seront pas immédiatement disponibles dans leur totalité (cf. : point 3.4.2, ci-dessous.)
3.4.2. Transition et progressivité des budgets disponibles
Les dispositifs hérités du fédéral s’appuient sur des réductions de cotisations sociales et des activations
d’allocations de chômage et des personnes qui émargent au CPAS. Pour réorienter, réduire, renforcer ou
supprimer ces mesures, il convient d’en connaître le coût budgétaire de manière dynamique et
pluriannuelle.
Prenons comme exemples les mesures Activa ou «travailleurs âgés » : si l’on décide de les supprimer pour
consacrer leurs moyens à d’autres mesures, les marges budgétaires dégagées ne se libèrent que
20 10% sont actuellement alloués au secteur privé non marchand (estimation CESW). 21 Ibidem. 22 20% sont actuellement alloués au secteur privé non marchand (estimation CESW). 23 Secteur non marchand intégralement. 24 Ce budget était déjà régional avant la Sixième réforme.
Aides à l’emploi dans le secteur marchand en Région Wallonne
Working Paper 24
progressivement (sans toucher aux bénéficiaires actuels). La suppression du dispositif empêche de
nouveaux bénéficiaires potentiels d’y accéder, mais les pouvoirs publics demeurent engagés à honorer le
paiement des aides aux publics qui bénéficiaient déjà des mesures citées au moment de la réforme. La
disponibilité des budgets est donc dépendante de la vitesse à laquelle les bénéficiaires sortent des anciens
dispositifs.
Il nous semble donc indispensable que la réforme qui sera in fine mise en place s’appuie sur les données
chiffrées et simulations provenant en particulier de l’ONSS ou de l’ONEm. Nous avons nous-mêmes réalisé
une estimation de cette période de transition, présentée ci-dessous.
Le Graphique 4 présente la réduction progressive des moyens budgétaires alloués aux anciennes mesures
sous l’hypothèse que leur suppression n’entraîne pas d’effets rétroactifs : ceux qui étaient éligibles le sont
conformément à ce qui était prévus dans l’ancien système. Il n’y a en revanche pas de nouveaux
bénéficiaires.
Graphique 4 Réduction progressive des budgets alloués aux anciennes mesures
Le Tableau 14 reprend les données du graphique précédent. Ces chiffres tiennent compte du montant total
propre à chaque mesure, qu’ils proviennent de réductions de cotisations ONSS ou d’activation d’allocation.
Tableau 14 Disponibilité des moyens redéployés au cours du temps
2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024
Chômeurs de longue durée 166,6 133,4 85,0 46,2 17,0 5,3 0,0 0,0 0,0 0,0
Jeunes 34,0 24,3 13,7 5,2 0,8 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Travailleurs âgés 87,7 81,4 71,3 61,2 53,2 41,9 27,9 13,9 3,2 0,0
PTP 17,4 10,5 1,5 0,2 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
APE et Sesam 33,0 13,6 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Total des moyens
redéployés (éch. de droite) 340,7 263,2 171,6 112,8 70,9 47,2 27,9 13,9 3,2 0,0
0
50
100
150
200
250
300
350
400
0
25
50
75
100
125
150
175
200
2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024
Mill
ion
s d
'eu
ros
Mill
ion
s d
'eu
ros
Chômeurs de longue durée JeunesTravailleurs âgés PTPAPE et Sesam Total des moyens redéployés (éch. de droite)
Aides à l’emploi dans le secteur marchand en Région Wallonne
Working Paper 25
Le Erreur ! Source du renvoi introuvable. présente les moyens redéployés des anciennes mesures et les
budgets nécessaires pour l’entrée en vigueur de nouveaux dispositifs.
Les budgets nécessaires à la mise en œuvre de la réduction structurelle liée à l’âge que nous proposons
n’augmenteront que progressivement, dans la mesure où les bénéficiaires de l’ancienne réduction
structurelles « travailleurs âgés » continueront à bénéficier de l’ancienne mesure, et ne bénéficieront donc
pas de la nouvelle. En procédant de la sorte, les budgets restent à l’équilibre.
Aides à l’emploi dans le secteur marchand en Région Wallonne
Working Paper 26
4. Impact budgétaire : tableau synthétique
Coût budgétaire des propositions régionales
0% de cotisations ONSS jeunes travailleurs 113,8 millions d’euros
Contrat jeune après 18 mois en stage d’insertion 37,5 millions d’euros
Réduction structurelle liée à l’âge 187,0 millions d’euros
TOTAL 338,3 millions d’euros
Moyens de financement redéployés
Jeunes travailleurs (ou chômeurs) 33,9 millions d’euros
Travailleurs (ou chômeurs) âgés 87,7 millions d’euros
Chercheurs d’emploi (ou chômeurs) de longue durée
hors PTP 166,6 millions d’euros
Programmes de transition professionnelle (PTP) 17,4 millions d’euros
APE marchand et SESAM 33,0 millions d’euros
TOTAL 338,6 millions d’euros
Coût budgétaire de la proposition fédérale
Renforcement de la
réduction bas salaires
Scénario A 484,2 millions d’euros Montant issu du pacte de
compétitivité
Scénario B 1.783,3 millions d’euros Dans le cadre du Tax
Shift
Aides à l’emploi dans le secteur marchand en Région Wallonne
Working Paper 27
5. ANNEXES
A. Estimation budgétaire du dispositif d’exonération de cotisations sociales
patronales pour les jeunes sans expérience professionnelle
Répartition des salaires (en équivalents temps-plein - ETP) pour les 18-29 ans (données ONSS, premier
trimestre 2013). La conversion du salaire journalier25 vers le salaire mensuel est réalisée au moyen d’un
facteur égal à 21,6726;
Prise en compte d’une cohorte wallonne de 46.571 jeunes par an. Les éléments suivants sont ensuite pris
en compte :
o Taux de participation de 85% ;
o Emploi public (non touché par la mesure) concerne 20% des travailleurs ;
o Navetteurs sortants nets concernent 12,8% des wallons :
Emploi intérieur Wallonie : 996.102 (2010) ;
Navetteurs entrant et sortant de Wallonie : 127.76927 (2010).
Public éligible de 27.606 personnes par an en régime de croisière.
Répartition des salaires (ETP) pour ces 27.606 jeunes similairement à la répartition observée pour les
jeunes de 18-29 ans selon les données ONSS du premier trimestre 2013.
Calcul des cotisations sociales trimestrielles par niveau de salaire, à raison de 34% de cotisations sociales
diminuées de la réduction structurelle (462,5 EUR + complément bas ou haut salaire éventuel), y compris
la mesure proposée de renforcement de la réduction structurelle (Scénario A).
Coût budgétaire trimestriel = SOMME (cotisations effectives de chaque catégorie de salaire * effectifs par
catégorie).
Multiplication de ce montant par un facteur égal à 0,75 considérant que les jeunes sans expérience
travaillent souvent à temps partiel, ce qui réduit proportionnellement le coût budgétaire de la mesure.
25 Concept de rémunération de l’ONSS. 26 Facteur utilisé par Dejemeppe et Van der Linden (2013), p. 123. 27 Navetteurs extrarégionaux (hors frontaliers).
Aides à l’emploi dans le secteur marchand en Région Wallonne
Working Paper 28
B. Estimation budgétaire de l’allocation renforcée pour les jeunes inscrits comme
demandeurs d’emplois 18 mois après la sortie des études
Nombre de jeunes qui s’inscrivent en stage d’insertion chaque année :
janv-14 1.528
févr-14 1.149
mars-14 746
avr-14 663
mai-14 607
juin-14 1.451
juil-14 7.191
août-14 4.239
sept-14 9.275
oct-14 2.895
nov-14 1.235
déc-14 929
SOMME 2014 31.908
Source : Le Forem, « Situation du marché de l'emploi wallon », Statistiques mensuelle, décembre 2014, p. 10.
Une notion très restrictive de jeunes n’ayant pas trouvé d’emploi « malgré leur détermination » pourrait
se limiter au nombre de jeunes qui n’ont pas trouvé d’emploi 18 mois après la sortie des études, malgré
deux évaluations positives de l’ONEM. Le public éligible de la mesure a vocation à être élargi par rapport à
cette notion restrictive. Néanmoins, l’estimation de jeunes n’ayant pas trouvé d’emploi malgré deux
évaluations positives donne un premier ordre de grandeur du nombre de jeunes bénéficiaires chaque
année.
a. Notion restr ic t ive du publ ic él ig ible
Jeunes toujours sans emploi après 18 mois d’inscription comme demandeur d’emploi, ayant réussi deux
entretiens d’évaluation du comportement de recherche active d’emploi.
Aides à l’emploi dans le secteur marchand en Région Wallonne
Working Paper 29
Tableau 15 Estimation du nombre de jeunes éligibles (notion restrictive) au contrat de travail après 18 mois de chômage, démontrant deux entretiens contrôlés positivement par l’ONEM
2012
(A) Chômeurs avertis 49.911
(B) Chômeurs au deuxième entretien 8.338
(C) % contrôlés positivement au deuxième entretien 47,5%
(D) Nombre de chômeurs au troisième entretien 2.313
(E) % contrôlés positivement au troisième entretien 43,6%
(F = B*C + D*E) Nombre de personnes ayant réussi deux entretiens 4.969
(G = F/A) Proportion de jeunes avertis toujours au chômage après le deuxième ou troisième
entretien, lequel est évalué positivement 9,96%
(H) Nombre d'inscriptions annuelles en stage d'insertion 31.908
(I = G*H) Public éligible (notion restrictive) au contrat de travail après 18 mois 3.177
Source : IRES, UCL (données) ; Calculs CEPESS.
Ces données précèdent la réforme des allocations d’insertion. Les statistiques de la nouvelle réforme ne
sont pas encore publiées. Les premières séries d’entretiens (premiers, deuxièmes et troisièmes entretiens
individuels) des jeunes en stage d’insertion se sont déroulées entre février et octobre 2014.
b. Notion élargie du publ ic él igible
Partir du nombre de jeunes ayant été évalués deux fois positivement par l’ONEM peut fournir un
indicateur du nombre de jeunes éligibles chaque année. Néanmoins, cette notion est trop restrictive et la
mesure doit être assouplie et sera alors ouverte à d’autres jeunes. Pour cette raison, nous préférons
parler d’un nombre de jeunes wallons bénéficiaires autour de 5.000 jeunes par an, sur base de la
méthodologie qui devra être mise en place à cet effet par le FOREM.
Nombre de jeunes éligibles : 5.000 jeunes par an.
Aides à l’emploi dans le secteur marchand en Région Wallonne
Working Paper 30
C. Présentation des mesures existantes
Tableau 16 Budgets transférés
Maintenu ?
(millions €)
Dépense wall.
estimée
ETP Wallonie
Non Non Non Non Oui Non Oui Oui Oui
Réductions de cot. ONSS public cible Travailleurs âgés Jeunes travailleurs Chercheurs d’emploi de longue durée Restructuration Groupes à risque (jeunes peu scolarisés) PTP SINE Tuteurs Idem ONSS-APL Article 60 Jeunes travailleurs Chercheur d’emploi longue durée Restructuration Secteurs spécifiques ONSS Secteurs spécifiques ONSS-APL
230,2 77,8 33,6
101,6 1,9
1,9 9,8 0,1
35,4
4,8 0,9
128.754 53.606 31.763 29.091
490
466 2.254
50
Nd
1.279
Oui Plans emplois (ACS, APE pour la Wallonie) - cotisations ONSS - cotisations ONSS-APL - droits de tirage
550,8 188,3 177,4 185,1
18.252 22.347
Non Oui Non Oui Oui Non Non Oui
Activation des allocations de chômage Jeunes chômeurs Activa pour les personnes handicapées Chômeurs âgés SINE Formation professionnelle individuelle Chômeur longue durée hors PTP Programmes de transition professionnelle Complément garde d’enfants
114,0 0,3 0,4 9,9
21,4 0
65,0 15,5
0,9
106
3.687 3.500
18.328
2.844 593
Source : CESW, 2014
Aides à l’emploi dans le secteur marchand en Région Wallonne
Working Paper 31
Maintenu ? (millions €)
Dépenses wall.
estimées
Oui Activation CPAS (art 60 §7 et 61) 73,1
Oui Contrôle de la disponibilité des chômeurs (agents) 17,5
Oui ALE (employés et frais de fonctionnement) 13,4
Oui Congé-éducation payé 15,5
Oui Allocation de stage et de formation 18,0
Non Premiers emplois 8,0
Oui Bonus stage et démarrage 4,1
Oui Outplacement 1,3
Oui Interruption de carrière hors fédéral et enseignement 29,0
Oui Interruption de carrière enseignement hors crédit temps 14,1
Oui Bonus jeunes non marchand (ONSS) 1,9
Oui Titres-services (part sécurité sociale) 469,2
Oui Fonds d’expérience professionnelle 1,7
Oui 1° paquet économie sociale 7,6
Total 1.615,6
Total hors droits de tirage et Interruption de carrière enseignement
1.416,4
Source : CESW, 2014
Aides à l’emploi dans le secteur marchand en Région Wallonne
Working Paper 32
Tableau 17 Politiques de l’emploi au sens large et 6° réforme de l’Etat (optique dépenses à politique inchangée, en millions d’euro. (Source : CESW)
Maintenu ? Avant 6° réforme Après 6° réforme
Dépenses
Fédérales Wallonie
Secteur
Destinataire Wallonie
Personnes concernées en
Wallonie
Oui 1. Services du marché du travail (Forem)
Frais liés au contrôle de la disponibilité et
au fonctionnement des ALE
78
78
160,3 Public 191,2
+30,9
ALE : quota LSF de 7.466
bénéficiaires en moyenne
annuelle, situation 7.384
(67% femmes, 60% > 50
ans, 36% CESI max)
Oui 2. Formation (dont Forem et IFAPME)
Fonctionnement
Incitants
Congé éducation payé, bonus stage et
démarrage, fonds de l’expérience
Allocation de stage et de formation
177,3
121,5
55,8
318,2
296,9
21,3
Public
Privé
Privé
Personnes
357,5
296,9
21,3
+21.3
+18,0
CEP 11.837 personnes
5.960 bonus stage
(employeur), 4.891
démarrage (formé)
2.170 trav. fonds de l’exp.
Oui 3. Rotation dans l’emploi et partage du
travail
Interruption de carrière fonction publique
(période transitoire non limitée)
147,3
147,3
0
Public
29
+29
Fonctionnaires régionaux
et pouvoirs locaux
Aides à l’emploi dans le secteur marchand en Région Wallonne
Working Paper 33
Maintenu ? Avant 6° réforme Après 6° réforme
Dépenses Fédérales
Wallonie Secteur Destinataire
Wallonie Personnes concernées en Wallonie
Non (voir détails Tableau 15)
Non (voir détails Tableau 15)
Oui
Oui
4. Incitants à l’emploi
Activation des allocations de chômage-publics cibles
Réductions de cotisations sociales ONSS-publics cibles
Activation CPAS (Art 60 et 61)-dt allocations dt réductions de cot. sociales ONSS APL
Réductions de cotisations sociales secteurs spécifiques (accueillantes et artistes)-ONSS
ONSS-APL
Entreprises d’insertion
1.435,1
285,0
810,4
205,4 99,3
29,7
5,3
11,7
11,7
Privé marchand (80%), non marchand (20%)
Jeunes et âgés (90-10), chômeurs (80-20)
Public (pouvoirs locaux) (90%)-privé (10%)
Économie sociale
470,1
+114,0
+230,2
+73,1 +35,4
+4,8
+0,9
11,7
29.058 ETP dont 18.323 chômeurs de longue durée
128.754 ETP dont 53.606 âgés, 31.763 jeunes et 29.091 chômeurs de longue durée
4.364 art. 60 et 629 autres activations
1.279 ETP
4.659 travailleurs peu qualifiés
Source : CESW, 2014
Aides à l’emploi dans le secteur marchand en Région Wallonne
Working Paper 34
Maintenu ?
Avant 6° réforme Après 6° réforme
Dépenses Fédérales
Wallonie Secteur Destinataire
Wallonie Personnes concernées en Wallonie
Oui Oui Oui Oui Non Oui
6. Création directe d’emplois Plans emplois (APE, ACS) dt cot. sociales ACS/APE (ONSS et ONSS-APL) - Droits de tirage Premiers emplois (CPE-public et n.m.-bonus j.) APE marchand et SESAM Titres-services (dépenses ONEM) p.m. réduction d’impôt
2.624,5 1.149,9 664,1 (485,8) 30,6 1.731,2 (347,0)
710,9 666,9 9,0 35,0
Public et privé non marchand Public et privé non marchand Privé marchand Privé marchand (65%), non m. et écon. soc. (21%), public (14%)
1.555,7 1.032,6 +365,7 18,9 (+9,9) 35,0 +469,2 (66,9)
18.252 ETP non marchand 22.347 ETP pouvoirs locaux 39.388 personnes sur 1 an femmes (98%), peu qualifiées (56%)
Oui 7. Autres (Economie sociale, outplacement, …)
27,4 16,9 30,3 +13,4
Total (en millions €) 4.784 1.218 2.634,4
Source : CESW, 2014