Revue de presse de communicants

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Date Parution : 24 janvier 2010 Fichier : 745707588.pdf Copyright : Alsace (L') Diffusion : 97244 Territoires Les défenseurs du bistrot du coin au secours des commerces de proximité Un colloque vient de se tenir au Sénat sur l'avenir des bars dans les villes et les campagnes. Il s'agit d'organiser la survie de ces commerces qui sont souvent les derniers lieux conviviaux de petites communes. «?Quel avenir pour le café-tabac du village et le bistrot du coin???» La question aurait pu paraître incongrue, voire provocatrice il y a encore quelques années. Pourtant, c'est le titre d'un colloque organisé au Sénat par Nicolas About, sénateur des Yvelines, avec le soutien de l'association des maires de France et des ministres de l'Aménagement du territoire et du Commerce et de l'Artisanat. C'est dire que le thème, malgré son titre qui peut porter à sourire, préoccupe bien des gens. Jacques Marceau, président de l'agence Aromates, co-organisatrice de cette réunion, rappelle qu'à«?l'époque de la société de l'information, il serait tentant de croire que l'avenir du lien social est sur internet et ses réseaux sociaux et qu'il est anachronique de se poser la question de la survie de ces établissements où l'on boit un verre, joue aux cartes, tente sa chance ou lit son journal en prenant un café?». Il y avait en France, en 2001, 42?000 cafés-tabacs et débits de boisson. Depuis 2008, bon nombre d'entre eux ont mis la clé sous la porte. La loi sur l'interdiction de fumer dans les lieux publics a poussé bien des patrons à tirer leur rideau. L'âge des propriétaires est aussi une explication à prendre en compte. Une répartition inégale Comme pour d'autres commerces ou services, les départements français ne sont pas égaux face à la disparition des zincs. Ainsi le Nord compte encore 2800 débits de boissons alors que le Gers n'a plus qu'une centaine de bars, selon des chiffres de l'Insee publiés l'an passé. Si l'on calcule le ratio bar-population, il y a un établissement pour 310 personnes en Corse et un pour 100?000 dans l'Essonne. Le Bas-Rhin fait aussi partie des départements sous-équipés en bars-tabacs. Cette érosion des établissements qui ont tant compté dans le paysage français n'est pas récente. Elle a même commencé avant la Deuxième Guerre mondiale. L'exode rural d'après-guerre et la modernisation des comportements ont également pesé sur ce type de commerce. Ils n'étaient pas seuls à disparaître, d'où la mobilisation des pouvoirs publics et des élus qui y voient des espaces de revitalisation. Le président de la République en personne a défendu ces commerces. Le 24 novembre dernier, Nicolas Sarkozy déclarait? «?On est bien content dans nos villes qu'il y ait le petit restaurant du coin, le buraliste ou le petit café du coin. Si on ne les a plus, il n'y a plus de lien social, dans nos campagnes comme dans nos villes?». Le gouvernement se préoccupe d'aménagement de l'Hexagone avec le lancement de l'opération«?Une nouvelle ambition pour les territoires?». Michel Mercier, ministre de l'Espace rural et de l'aménagement du territoire a lancé en octobre 2009 des assises pour lutter contre la désertification des campagnes. Les résultats devraient en être connus dans les prochains jours. L'accès aux services de l'État comme la création de pôles de compétitivité ou le maintien de commerces de proximité voisinaient dans cette vaste consultation. Tour cela n'est pas bien nouveau. Depuis des années les 1/2

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 Date Parution : 24 janvier 2010 Fichier : 745707588.pdf Copyright : Alsace (L') Diffusion : 97244

Territoires Les défenseurs du bistrot du coin au secours des commerces de proximité

 

Un colloque vient de se tenir au Sénat sur l'avenir des bars dans les villes et les campagnes. Il s'agit d'organiser la survie de ces commerces qui sont souvent les derniers lieux conviviaux de

petites communes.

«?Quel avenir pour le café-tabac du village et le bistrot du coin???» La question aurait pu paraître incongrue, voire provocatrice il y a encore quelques années. Pourtant, c'est le titre d'un colloque organisé au Sénat par Nicolas About, sénateur des Yvelines, avec le soutien de l'association des maires de France et des ministres de l'Aménagement du territoire et du Commerce et de l'Artisanat. C'est dire que le thème, malgré son titre qui peut porter à sourire, préoccupe bien des gens. Jacques Marceau, président de l'agence Aromates, co-organisatrice de cette réunion, rappelle qu'à«?l'époque de la société de l'information, il serait tentant de croire que l'avenir du lien social est sur internet et ses réseaux sociaux et qu'il est anachronique de se poser la question de la survie de ces établissements où l'on boit un verre, joue aux cartes, tente sa chance ou lit son journal en prenant un café?». Il y avait en France, en 2001, 42?000 cafés-tabacs et débits de boisson. Depuis 2008, bon

nombre d'entre eux ont mis la clé sous la porte. La loi sur l'interdiction de fumer dans les lieux publics a poussé bien des patrons à tirer leur rideau. L'âge des propriétaires est aussi une explication à prendre en compte. Une répartition inégale Comme pour d'autres commerces ou services, les départements français ne sont pas égaux face à la disparition des zincs. Ainsi le Nord compte encore 2800 débits de boissons alors que le Gers n'a plus qu'une centaine de bars, selon des chiffres de l'Insee publiés l'an passé. Si l'on calcule le ratio bar-population, il y a un établissement pour 310 personnes en Corse et un pour 100?000 dans l'Essonne. Le Bas-Rhin fait aussi partie des départements sous-équipés en bars-tabacs. Cette érosion des établissements qui ont tant compté dans le paysage français n'est pas récente. Elle a même commencé avant la Deuxième Guerre mondiale. L'exode rural d'après-guerre et la modernisation des comportements ont également pesé sur ce type de commerce. Ils n'étaient pas seuls à disparaître, d'où la mobilisation des

pouvoirs publics et des élus qui y voient des espaces de revitalisation. Le président de la République en personne a défendu ces commerces. Le 24 novembre dernier, Nicolas Sarkozy déclarait? «?On est bien content dans nos villes qu'il y ait le petit restaurant du coin, le buraliste ou le petit café du coin. Si on ne les a plus, il n'y a plus de lien social, dans nos campagnes comme dans nos villes?». Le gouvernement se préoccupe d'aménagement de l'Hexagone avec le lancement de l'opération«?Une nouvelle ambition pour les territoires?». Michel Mercier, ministre de l'Espace rural et de l'aménagement du territoire a lancé en octobre 2009 des assises pour lutter contre la désertification des campagnes. Les résultats devraient en être connus dans les prochains jours. L'accès aux services de l'État comme la création de pôles de compétitivité ou le maintien de commerces de proximité voisinaient dans cette vaste consultation. Tour cela n'est pas bien nouveau. Depuis des années les

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mairies tentent de sauver leur dernier bar. L'État a déjà voté des textes pour inciter à l'installation. Rien n'y fait. Pierrick Bourgault, journaliste et historien des bars rappelle que les professionnels de la restauration comme l'Union des métiers de l'industrie de l'hôtellerie, se battent pour maintenir le nombre de licences IV en diminution constante. L'avenir du bistrot, espèce en voie de disparition, préoccupe beaucoup de monde, cela suffira-t-il à le sauver??

 

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 Date Parution : 16 janvier 2010 Fichier : 1783366715.pdf Copyright : Journal de Saône et Loire Diffusion : 60565

Mais où sont passés les bistrots d'antan?  

Dans la grande mémoire collectives bleu-blancrouge, le bistrot occupe une place à part.

Occupait, serait-il plus juste d'écrire...

ENQUETE Quel statut pour le bistrot de demain? Voici que le Sénat se penche sur ce sujet éminemment hexagonal : quel avenir pour le café-tabac du village et le bistrot du coin? Il est bien temps en effet de se poser la question : les chiffres officiels communiqués par les Chambres de Commerce (voir encadré cidessous) nous indique qu'en dix ans, les bistrots en tous genres ont vu leur nombre chuter de 15... tandis que les "vieux de la vieille" affirment que le nombre des bistrots en France est passé de 500 000 il y a cinquante ou soixante ans, à... 50 000 aujourd'hui. Soit une dégringolade de 90 %. La cause? Ou les causes? Les professionnels en reconnaissent trois. Deux fortes et en apparence irréversibles. Et une plus modérée et éventuellement corrigible. Les deux premières causes sont la lutte contre l'abus d'alcool et celle contre le tabagisme passif. Moins d'alcool, moins de tabac, moins de sous Ces deux campagnes partent évidemment d'un très bon sentiment, mais aboutissent, c'est clair aussi, à une baisse inéluctable des chiffres

d'affaires des bistrots. Or les bistrots étant des entreprises privées, toute chute de leur chiffre d'affaires aboutit à une chute de leur rentabilité, donc à des comptabilités de moins en moins bénéficiaires, jusqu'à être, dans certains cas déficitaires. D'où de plus en plus de fermetures. Au cours des neuf dernières années, un bistrot sur sept a fermé en Saône-et-Loire. Soit 53 sur 350. Il en reste maintenant moins de 300, 297 exactement. Combien dans dix ans? Vraisemblablement encore moins. EN CHIFFRES BISTROTS : MOINS 15% EN NEUF ANS Les chiffres donnés par le Chambre de Commerce et d'Industrie de Saône-et-Loire, se sont pas ambigus : entre fin décembre 2000 et fin décembre 2009, le nombre des débits de boissons est passé, sur l'ensemble du département, de 350 à 297. Un bistrot sur sept a donc fermé depuis fin 2000. Dans le même temps, le nombre des hôtels a chuté de 25% (de 406 à 304), la restauration traditionnelle a perdu 7% de ses établissements (927 fin 2000, 867 fin 2009) Un gagnant : la restauration rapide qui passe de 118 à 285. A ces deux facteurs dus aux évolutions des

mentalités et de la société, il y a aussi la crise. Quand les salaires étaient payés en liquide... Longtemps, les tarifs pratiqués dans les bistrots étaient à la portée de toutes les bourses, y compris pour des tournées générales. Le petit noir et le blanc limé, c'était relativement bon marché les soirs de paie... D'autant plus que naguère, les salariés étaient souvent payés à la semaine et... en billets de banque (en en pièces de monnaie pour faire l'appoint). Combien de fois les pièces de monnaie ne sontelles pas arrivées jusqu'à la maison, seulement jusqu'au premier bistrot? Autre temps, autres moeurs. Comme disait l'autre jour un homme d'esprit dans un bar chalonnais, évoquant les années 60 : «Quand on était payé en liquide, il est toujours, c'était plus simple pour avoir... du liquide». Quand on a un peu plus d'argent aussi. La prospérité des bars reviendra plus sûrement avec la prospérité qu'avec une loi, fût-elle sénatoriale. limogesm@gmail. com 5000 CAFÉS FERMES EN 2009 Citant des chiffres de l'Insee, l'association nationale Service en tête estime que 5. 000 cafés, hôtels ou

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 Date Parution : 16 janvier 2010 Fichier : 1783366715.pdf Copyright : Journal de Saône et Loire Diffusion : 60565

restaurants ont fermé en 2009. Pour les seuls cafés, ce sont au moins deux établissements qui ferment chaque jour, selon l'association. Certains cafés ont aussi organisé des événements comme le café à 1 euro quelques jours en septembre au moment de la rentrée et du paiement du dernier tiers provisionnel des impôts, ou «femmes en fête» (une fleur offerte aux clientes au moment de la journée de la femme). L'EXPERT « REMETTRE MON FOND? PROBLÉMATIQUE» Michel, la soixantaine, tient avec sa mère, Marguerite (91 ans), le Bar de La Perle, rue du Port-Villiers à Chalon. La famille est «dans la limonade» depuis lemilieu de la Deuxième Guerre Mondiale. «En cinquante ans, dit-il, le nombre des bistrots en France est passé de 500.000 (15 par commune en moyenne) à 50.000. Aujourd'hui, des milliers de communes en France n'ont plus de bistrot, alors que les plus petites en avaient deux ou trois dans les années 50». «Ici, à cet emplacement à Chalon, j'avais, dès les premiers rayons de soleil, deux rangées de tables dehors, sur le trottoir. Aujourd'hui j'en mets une et ça suffit bien. «Rien que dans mon secteur, la rue du Port-Villiers (NDLR : 150 mètres de long), il y avait deux bureaux de tabacs et quatre bistrots en 1970. Aujourd'hui il reste un bureau de tabac et deux bistrots seulement. Et combien dans cinq ans? «On parle des règlements sur l'alcool et sur le tabac. Et c'est vrai que ces nouvelles législations ont vidé bien des bistrots. Mais il y a aussi un autre phénomène qui est apparu : ce sont les jeux vidéos sur ordinateur. «Je m'explique. Dans le temps, on jouait

beaucoup au bistrot. «On jouait aux cartes bien sûr. J'en ai vu chez moi des parties de belote, d'écarté, de rami. . . Cela a duré jusque pendant les années 80. «Et puis il y avait chez moi, à la même époque, une salle de jeux pour les jeunes, avec des baby-foot, un billard, deux flippers. Tout ça a disparu, chassé par les jeux vidéo, avec lesquels on joue. . . chez soi ! «Alors aujourd'hui, quand j'essaie de penser à ma succession, je me dis qu'il ne nous sera pas facile, à nous cafetiers, de trouver des repreneurs. Il n'y aura pas de repreneurs, parce qu'il n'y aura plus de bistrots».

 

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