REVUE CULTURELLE DES COMMUNAUTÉS JUIVES DU … · Le premier livre des Maccabées* relate une...

20
JOYEUX HANOUKA 5776 [email protected] REVUE CULTURELLE DES COMMUNAUTÉS JUIVES DU VAL DE MARNE N° 24 - KISLEV 5776 – DÉCEMBRE 2015

Transcript of REVUE CULTURELLE DES COMMUNAUTÉS JUIVES DU … · Le premier livre des Maccabées* relate une...

JOYEUX HANOUKA 5776

[email protected]

REVUE CULTURELLE DES COMMUNAUTÉS JUIVES DU VAL DE MARNE

N° 24 - KISLEV 5776 – DÉCEMBRE 2015

La Fondation CASIP-COJASOR,le point de rencontre entre ceux qui n’ont

pas assez et ceux qui veulent aider

Solidarité avec les plus pauvresDonnez en confiance à la plus ancienne et la plus importante

fondation sociale de la communauté juivePAYEZ MOINS D’IMPOTS OU PLUS DU TOUT EN VERSANT VOTRE DON

• Par internet : www.casip.fr site sécurisé (Caisse d’épargne)• Vous recevez votre reçu cerfa par e-mail en retour en quelques minutes

• Toutes cartes de crédit (débit différé pour ceux que cela concerne)

• Par chèque adressé 8, rue de Pali-Kao 75020 Paris (reçu par poste ; par e-mail sur demande)• En apportant votre chèque ou votre carte de crédit,

durant nos heures de bureau de 9h à 18h (vendredi 14h)

Vos dons sont déductibles des impôts (ISF et revenus) jusqu’à 75% de leur montant.Pour profiter pleinement des réductions d’impôts en 2016, envoyez votre don avant le 31 décembre 2015

Tél. 01 44 62 13 10 • www.casip.fr

n° 24 Kislev 5776 – Décembre 2015 • page 3

Eden 94 est une publication bimestrielle éditée par l’Association culturelle Eden 94.

Directrice de la publication : Joëlle BOKOBZARédacteurs : Paul BENKIMOUN, Caroline BENSOUSSAN, Chmouel BOKOBZA, Annie-Rose COHEN, Gérard GARCON, Bernard-Henri LEVY, Sacha MARCIANO, Ilanit SAGAND-NAHUM, Rebecca SAMAMA, Sandrine SZWARC, Gabriel VADNAI.Directeur de la publicité et de la communication : Armand BOKOBZA.Conseillère particulière : Ninon LANQUAR.Conseillères auprès de la rédaction : Noémie MARCIANO et Claire DRIGUES.Imprimerie et conception : Griffe IndustriesLa page de couverture a été réalisée par Jacques AfRIAt, Artiste-Peintre.

Les économistes les plus prestigieux vous diront que pour se développer, une entreprise doit investir dans

la publicité et la communication.

Pour vos publicités au journal Eden 94 au service des communautés juives du Val de Marne,

merci de contacter Armand au06 18 31 17 27

ou par mail : [email protected]

Pour vos petites annonces au journal Eden 94, offres ou demandes (emploi, location ou vente d’appartement, mobilier, voiture etc.),

naissances, bar ou bat mitzva, mariage ou chidouhim, n’hésitez pas à nous contacter.

Imprimeur depuis 20 ansà votre service

conçoit et réalise vosfaire-parts sur mesure,catalogues, affiches,

flyers…138 rue d'Aboukir

75002 ParisTél. 01 42 33 66 68

[email protected] Charly Dahan

SommaireDe l'obscurité jaillit la lumière p. 4

Le miracle de Hanouka p. 5

L'intifada des couteaux p. 6

L'immobilier en Israël p. 8

Alyah, le livre d’Eliette Abecassis p. 12

Tsdédaka par Gabriel Vadnai p. 14

Le juste équilibre p. 15

Les intellectuels juifs p. 16

Hommages p. 17 et 18

De la nécessité de la révolte !Le premier livre des Maccabées* relate une révolte contre les opposants à la tradition. On peut se demander légitimement, qui ils étaient et quelles étaient leurs aspirations.Mattathias est un dirigeant politico-religieux juif du IIe siècle, avant l’ère courante. Il est le fondateur de la dynastie des Hasmonéens. Le texte des Maccabées oppose constamment ceux qui font preuve de zèle pour la Loi, la torah, et les Hellénistes qui ne sont pas hostiles à la Loi, mais en proposent une interprétation moderne. Le roi d’alors, Antiochos IV en déduisit une mesure politique radicale et désastreuse, mais logique  : si les Juifs se disputent au sujet de la Loi, supprimons la Loi  ! D’ailleurs, il est habituel qu’un peuple révolté perde le privilège de s’administrer selon ses propres lois. La mise en perspective du passé permet d’appréhender les conditions de la modernité, pour les Juifs traversant leur histoire, que ce soit en Israël ou en diaspora. L’affirmation d’une tradition forte, non diluée d’aspirations empruntées aux courants symbolisant une évolution, entraine la révolte nécessaire, comme celle que livrent alors les Maccabées, à l’encontre des souverains séleucides, ou celle menée contre leur propre camp, à propos du choix de la prêtrise. Appartenir à une nation implique nécessairement fidélité sans réserve, mais ne contraint pas aux mimétismes des pratiques séculaires, du lieu de nos pérégrinations successives. La façon dont nous nous envisageons « juifs » provoque des répercussions sur l’attitude que les autres, non-juifs ont envers nous. À l’automne -168, Antiochos IV promulgue un édit pour abolir la Torah. C’est ce que l’on nomme abusivement l’édit de persécution, qui aboutit de fait à l’interdiction du judaïsme. Les Juifs sont sommés d’abandonner les pratiques essentielles de leur religion : le sacrifice juif est interdit, les fêtes et la circoncision sont mises hors-la-loi, avec peine de mort pour ceux qui continuent à observer le Chabbat.[

Cette perception qu’ont les autres de la pratique juive, contraire à l’idée de division, doit permettre de développer et faire connaitre notre identité, comme témoignage de nos valeurs. Quelle lecture proposer à un non-juif (s’approchant du judaïsme), sans qu’au préalable nous n’ayons convenu la règle de nos aspirations profondes ? Hillel l’ancien résumant cette tradition l’exprime en substance à un homme lui posant la question sur les fondamentaux de la loi juive : « aime ton prochain comme toi-même » et « ne fais pas à autrui ce que tu n’aimerais pas qu’il te fasse » fut sa réponse.Là où Antiochos IV commettait une magistrale erreur politique, c’est qu’il n’avait pas compris qu’abolir la torah ne revenait pas seulement à priver les Juifs de leurs lois civiles, mais conduisait à l’abolition du judaïsme. Nombre de Juifs pieux préférèrent le martyre, d’où les récits édifiants de Maccabées, alors que d’autres fuirent dans le désert. A l’égal des judéens se sentant menacés, le peuple juif se place toujours dans l’alternative de la faisabilité de la transmission de la Torah. Et en cas de danger, non seulement sur sa propre existence mais sur son engagement pris au mont Sinaï, il a pour obligation de se soucier de l’avenir de ses enfants. Ce message était celui de Mattathias à ses fils et celui que l’on délivre de génération en génération. A La lueur des bougies que nous allumons chaque année durant huit jours** au cœur de la période hivernale, nous faisons savoir aux nations que ces petites flammes, non seulement embellissent le peuple juif, mais éclairent le monde.

Joëlle BOKOBZA* Le livre I couvre une période s’étendant du déclenchement de la révolte des Maccabées, à l’accession au pouvoir de Jean Hyrcan. Ce récit constitue une épopée dynastique à la gloire des Hasmonéens. Il s’agit d’une traduction grecque d’un livre en hébreu. Le livre II se veut un abrégé d’une chronique de Jason de Cyrène. Il s’étend de la grande prêtrise d’Onias III à la victoire de Judas Macchabée contre Nicanor. Il donne une large part au miraculeux et aux considérations théologiques.** Date hébraïque qui correspond cette année au soir du dimanche 6 décembre 2015.

Éditou,HST

La Fondation CASIP-COJASOR,le point de rencontre entre ceux qui n’ont

pas assez et ceux qui veulent aider

Solidarité avec les plus pauvresDonnez en confiance à la plus ancienne et la plus importante

fondation sociale de la communauté juivePAYEZ MOINS D’IMPOTS OU PLUS DU TOUT EN VERSANT VOTRE DON

• Par internet : www.casip.fr site sécurisé (Caisse d’épargne)• Vous recevez votre reçu cerfa par e-mail en retour en quelques minutes

• Toutes cartes de crédit (débit différé pour ceux que cela concerne)

• Par chèque adressé 8, rue de Pali-Kao 75020 Paris (reçu par poste ; par e-mail sur demande)• En apportant votre chèque ou votre carte de crédit,

durant nos heures de bureau de 9h à 18h (vendredi 14h)

Vos dons sont déductibles des impôts (ISF et revenus) jusqu’à 75% de leur montant.Pour profiter pleinement des réductions d’impôts en 2016, envoyez votre don avant le 31 décembre 2015

Tél. 01 44 62 13 10 • www.casip.fr

page 4 • n° 24 Kislev 5776 – Décembre 2015

À la mémoirede Chalom Charles ATTIAS (zal)

Le peuple juif vit depuis quelques mois des moments difficiles. L’heure de la peur, de l’inquiétude, fait surface. Enfin, est-ce aussi inhabituel ?Malgré les persécutions et les mises à l’écart,

ce peuple continue à grandir, à se renforcer dans ses convictions.La question qui ne cesse de se faire entendre par de nombreux ennemis retentit de toute part, mais comment ce peuple existe-t-il toujours  ? D’où ce peuple tire-t-il sa force, pour faire face à l’oppression qu’il subit ?Cela peut s’expliquer précisément par sa foi inébranlable, pure et simple, en son puissant Créateur. Plus le peuple juif est oppressé, plus il renforce sa confiance et se rapproche de ses racines.C’est le message que nous tirons de ce mois de Kislev, au cours duquel nous célébrons la fête de Hanouka, qui marque la victoire des Maccabim sur le peuple grec.La lumière qui éclairait le temple venait précisément d’une petite fiole d’huile. Retrouvée au sein de débris du temple, sous l’autel des offrandes, celle-ci était encore scellée, alors que toutes les autres avaient été souillées. Cependant, elle gardait toute son intégrité. Son état apte à éclairer le temple permit aux Juifs de retrouver une source de lumière. Elle fut une source de lumière dans l’obscurité pesante.On voit à travers cette fiole, comme une source d’espoir, une source de renouveau, qui alimente la confiance des Juifs en D.ieu, alors occultée par l’Hellénisme.Le miracle ne s’arrête pas là. Bien des siècles plus tard, l’Admour Hazaken, connu sous le nom de Rabbi Chnéor

Zalman, vainquit ses opposants.L’Admour Hazaken fut libéré de prison le 19 Kislev 1798, lavé de toutes les accusations dont il avait fait l’objet, des prisons tsaristes.Son prénom « Chnéor » - deux lumières - inspire l’éclat, le rayonnement. Durant toute sa vie, comme le témoignent ses écrits, il ne se préoccupa que de la vérité. Sa détermination à la recherche du Divin, le lien fondamental qui unit le Juif à « Celui qui le fait être », fut la pièce maitresse de toute son œuvre.Cette libération ne représente pas seulement un fait physique, mais il faut bien y voir une libération plus intérieure qui nous touche au plus profond de nous-mêmes.C’est ainsi que les secrets de la torah deviennent plus parlant. La dimension profonde, je dirais, même cachée, celle qui n’était réservée qu’à une élite intellectuelle, se trouve être diffusée, à la portée de tous.C’est ainsi que le tanya (son œuvre maîtresse) place l’Homme dans l’unité absolue avec son Créateur.De simples corps humains que nous soyons, le tanya montre, qu’au-delà de la matière qui nous constitue, l’homme juif possède une composante spirituelle, divine. C’est cette âme divine qui le lie à D.ieu, lui permet de l’aimer et de le craindre.Le Juif devient alors «  Sujet du Divin  »  ; sujet disposé à élucider le paradoxe même de la création, où tout son être tire son existence, d’une force créative providentielle et suprême.

DE L’OBSCURITÉ JAILLIT LA LUMIÈREPar Chmouel BOKOBZA

Toute l’équipe du journal EDEN 94 vous souhaite un joyeux hanouka 5776.Notre revue n’étant pas subventionnée, elle a pu être éditée grâce au précieux concours

de nos amis annonceurs publicitaires que nous remercions de tout cœur.Vous pouvez soutenir l’association EDEN 94 et vous abonner pour la modique somme de 50 € par an,

en téléphonant et en communiquant vos coordonnées à Armand au 06 18 31 17 27.Avec tous nos remerciements aux rédactrices et rédacteurs du journal,

à notre dévouée conseillère et correctrice Ninon LANquAR, à notre talentueux maquettiste Frédéric et à notre cher ami Jacques AFRIAT qui a réalisé la première page de couverture.

n° 24 Kislev 5776 – Décembre 2015 • page 5

LE MIRACLE DE HANOUKA

On raconte qu’à Hanouka, il y eut un miracle (ness) dans le

temple de Jérusalem (Beth Hamikdach), qui avait été souillé par Antiochus et les Grecs. Les Maccabis avaient trouvé une

seule fiole d’huile avec le tampon du Cohen Gadol, dans le Beth Hamikdach, qui devait servir à allumer le chandelier (la ménorah) pendant un seul jour.

Le miracle fut que cette fiole dura huit jours.On se pose la question : « D’où venait cette fiole ?»Dans le chapitre de la lecture de la torah, Paracha de Toldoth, Yaacov achète le droit d’ainesse à son frère Essaü et se fait bénir par son père Isaac. Essaü est fou de rage et de colère quand il entend que son frère a reçu à sa place la bénédiction de son père. Rivka, la mère de Yaacov et d’Essaü, proposa à son fils Yaacov d’aller chez son frère Lavan, le temps qu’Essav se calme. Yaacov part pour Haran. C’est dans la Paracha Vayetsé que l’on apprend que Yaacov s’arrêta à Louz pour passer la nuit. Il prit une pierre, la mit sous sa tête et se coucha. Il rêva d’une échelle dressée sur la terre, son sommet atteignant le ciel, des anges (malahims) montèrent et

descendirent sur cette échelle. Il vit au sommet D.ieu qui lui disait que cette terre serait destinée à sa postérité. Quand il se réveilla, il affirma que D.ieu était présent en cet endroit et que ce lieu serait plus tard la maison de l’Éternel. On dit qu’il prit la pierre avec laquelle il avait dormi, l’érigea en monument et répandit de l’huile à son faîte (comme les rois d’Israël).  Il appela cet endroit Bethel (Louz).D’où provenait cette huile  ? Car on dit qu’il partit seulement avec un bâton.En fait, Rivka sa mère avait versé de l’huile dans le bâton (en sa cavité), car elle savait que son frère Lavan allait lui prendre ses biens. Elle lui mit de l’huile afin qu’il puisse s’éclairer la nuit pour étudier la torah parce que durant la journée, il surveillait les moutons et réalisait des travaux de berger. Alors, quel rapport avec Hanouka ? La fiole d’huile miraculeuse était sous une pierre dans le sous-sol du Beth Hamikdach, à l’endroit où Yaacov l’avait laissée. On voit plus loin dans cette Paracha que Yaacov allait combattre un ange et qu’il devait s’appeler Israël. Il revient à l’endroit où il avait dormi, car là-bas, Yaacov avait oublié une fiole trouvée sur place. Le tampon du Cohen Gadol provenait de Yaacov, Rachi expliquant que c’était un Cohen.

Par Sacha MARCIANO, 11 ans

NE

PAS

JET

ER S

UR

LA

VOIE

PU

BLI

QU

E -

CR

ÉATI

ON

CO

RN

ÉLIU

S C

OM

MU

NIC

ATO

N 0

1 46

22

03 1

3N

E P

AS J

ETER

SU

R L

A VO

IE P

UB

LIQ

UE

- C

RÉA

TIO

N C

OR

NÉL

IUS

CO

MM

UN

ICAT

ON

01

46 2

2 03

13

www.erafrance.com

■ 4 000 agences dans le monde■ 1 200 agences en europe■ 400 agences en France

Vous êtes vendeur, acquéreur, bailleur vous souhaitez un renseignement,

notre équipe se tient à votre disposition pour vousconseiller et vous aider dans tous vos projets immobiliers.

Contactez-nous !

DE VOTRE NOUVELLE AGENCEOUVERTURE

AATIO

ATIO

ATIO

NC

ON

CO

N C

OR

NÉL

RN

ÉLR

NÉL

IUS

IUS

IUS

CO

MM

CO

MM

CO

MM

UN

ICU

NIC

UN

IC

gencgencence

E NO

■ 4 000 ag■ 1 200 a■ 400 age

DE VOTRE

... et maintenant à

ERA AGENCE SILVERA4 rue Crozatier - 75012 PARIS01 58 70 21 [email protected]

www.immobilier-paris-12-diderot-era.fr

PARIS 12ème

OUVERTURE

À la mémoirede Muguette Taïta SALA (zal)

page 6 • n° 24 Kislev 5776 – Décembre 2015

Il est inacceptable de renvoyer dos à dos les kamikazes et leurs victimes, et de laisser croire que cette nouvelle flambée de violence est spontanée.Inaudible, de plus en plus inaudible, la formule

« loups solitaires » au sujet de ces poignées, peut-être demain de ces dizaines et, après-demain, de ces centaines, d’assassins de juifs « likés » par des milliers d’« amis », suivis par des dizaines de milliers de « twittos » et connectés à une constellation de sites (l’« Al-Aqsa Media Center », la page « La troisième intifada de Jérusalem »…) qui, pour partie au moins, orchestrent le ballet sanglant. Inaudible, de plus en plus inaudible, le refrain sur la « jeunesse palestinienne échappant à tout contrôle » quand on a vu la série de prêches, opportunément mis en ligne par le Memri, où des prédicateurs de Gaza, poignard à la main, face à la caméra, appellent à descendre dans la rue pour supplicier le maximum de juifs, faire couler le maximum de sang ; ou quand on se souvient de Mahmoud Abbas lui-même, il y a quelques semaines, au début de la séquence tragique, trouvant d’abord « héroïque » l’assassinat des époux Henkin en présence de leurs enfants, puis s’indignant de voir des juifs « souiller » de leurs « pieds sales » l’esplanade des Mosquées et, dans la même déclaration, décrétant « pure », à l’inverse, « chaque goutte de sang » de « chaque chahid » tombé pour Jérusalem. Insupportable et surtout, irrecevable, le couplet connexe sur la « désespérance politique et sociale » expliquant, ou excusant, ces actes criminels quand tout ce que l’on sait des nouveaux terroristes, de leurs mobiles et, souvent, de la fierté des proches transmuant, après leur mort, le crime en martyre et l’infamie en sacrifice est beaucoup plus proche, hélas, du portrait-robot du djihadiste parti se sacrifier, hier au Cachemire, aujourd’hui en Syrie ou en Irak. Pas sûr, du coup, que soit toujours approprié le mot d’« intifada » pour désigner ce qui ressemble davantage à un énième épisode de ce djihad mondial dont Israël est une des scènes, mais une des scènes seulement.La cause palestinienne n’a rien à gagner à cette montée aux extrêmesPas sûr que les doctes analyses sur l’occupation, la colonisation, l’intransigeance netanyahesque expliquent encore grand-chose d’une vague de violences qui compte au nombre de ses cibles prioritaires les juifs à papillotes ; donc les juifs les plus visiblement et ostensiblement juifs ; donc ceux que leurs assassins doivent tenir, j’imagine, pour l’image même du juif et qui, soit dit en passant, se tiennent parfois eux-mêmes à grande distance de l’État d’Israël, quand ce n’est pas en sécession ouverte avec lui.Pas sûr, d’ailleurs, que la question même de l’État, celle des deux États et, donc, du partage négocié de la terre qui est, pour les modérés des deux bords, la seule question qui

vaille, ait quoi que ce soit à voir avec cet embrasement où le politique cède la place au fanatisme, voire au complotisme, et où on décide de poignarder un passant, n’importe quel passant, à l’aveugle, du fait d’une vague rumeur rapportant que l’on aurait ourdi le plan secret d’interdire à tout jamais l’accès au troisième lieu saint de l’islam. Pas sûr, en d’autres termes, que la cause palestinienne gagne quelque chose à cette montée aux extrêmes – et sûr, absolument sûr, qu’elle a tout à y perdre ; que ce sont les esprits raisonnables qui, en son sein, achèveront d’être laminés par ce déferlement ; et que ce sont les derniers partisans du compromis qui, avec ce qui reste du camp de la paix en Israël, paieront au prix fort les imprécations irresponsables des imams de Rafah et Khan Younès.Irrecevable encore, la formule « cycle de violences », ou « spirale des représailles », qui, en renvoyant dos à dos les kamikazes et leurs victimes, entretient la confusion et vaut incitation à recommencer.Insupportable, pour la même raison, la rhétorique de l’« appel à la retenue », ou de l’invitation à ne pas « enflammer la rue », qui renverse, elle aussi, l’ordre des causes et fait comme si le militaire ou le civil en situation de légitime défense avaient les mêmes torts que celui qui a pris le parti de mourir après avoir semé la plus grande terreur autour de lui.Étranges indignations embarrasséesÉtranges, oui, ces indignations embarrassées et dont on ne peut s’empêcher de penser qu’elles seraient probablement plus fermes si c’était dans les rues de Washington, de Paris ou de Londres que l’on se mettait à occire le premier venu ou à lancer des voitures béliers sur les arrêts de bus.Plus qu’étrange, troublante, la différence de ton entre ces réactions et l’émotion mondiale, la solidarité internationale sans faille ni nuance, suscitées, le 22 mai 2013, par la mort d’un militaire, en pleine rue, à Londres, assassiné à l’arme blanche et selon un scénario pas très différent de celui qui a cours, aujourd’hui, à Jérusalem et tel-Aviv.Insupportable encore que la plupart des grands médias ne portent pas aux familles israéliennes endeuillées le dixième de l’intérêt qu’ils portent aux familles des Palestiniens.Et insupportable enfin, la petite mythologie en train de se constituer autour de cette histoire de poignards : l’arme du pauvre, seulement ? Celle dont on se sert parce qu’elle est là, sous la main, et qu’il n’en est point d’autre ? Quand je vois ces lames, je pense à la lame de la mise à mort de Daniel Pearl ; je pense à celle des décapitations d’Hervé Gourdel, James foley ou David Haines – je pense que les vidéos de Daesh ont, décidément, fait école et que l’on se trouve là au seuil d’une barbarie qu’il faut inconditionnellement dénoncer si l’on ne veut pas qu’elle exporte partout, je dis bien partout, ses procédures.

L’INTIFADA DES COUTEAUXPar Bernard-Henri LÉVY

L’ORT ACHOISIL’AGEFOS-PME

Taxe d’apprentissage

2016

Votre soutien est essentiel pour la réussite de nos élèves

page 8 • n° 24 Kislev 5776 – Décembre 2015

ACQUISITION D’UN BIEN IMMOBILIER EN ISRAËL

Les démarches légales à accomplir avant la signature définitivetout d’abord l’acheteur par l’intermédiaire de son avocat devra s’assurer que le vendeur fournisse

un extrait de propriété délivré en principe par le Tabo  (équivalent du cadastre en france) ou tout document prouvant que le vendeur est bien propriétaire du bien concerné, comme un extrait de propriété auprès de l’administration des domaines si tel est le cas.En effet, tout bien immobilier doit être enregistré en Israël soit auprès du fichier immobilier du cadastre soit auprès de l’administration des domaines soit encore dans les bureaux des sociétés de logement selon le type d’appartement. La délivrance de ces documents permettra à l’avocat de procéder aux vérifications nécessaires dans l’intérêt de son client acheteur.L’acheteur devra en effet obtenir des informations capitales sur le bien comme savoir si le bien est grevé d’une hypothèque, s’il est vendu libre ou occupé, s’il existe un règlement de copropriété (vérifier quelles sont les parties communes et les parties privatives de l’appartement  : toit, jardin, cave, terrasse…).Il devra aussi vérifier l’identité des contractants par exemple s’il s’agit de personnes physiques : savoir si la vente a lieu directement par son propriétaire ou par ses ayants droits dans le cadre d’une succession, connaître leur nationalité… et s’il s’agit de personnes morales comme un constructeur : s’assurer de leur solvabilité et de leur inscription régulière au registre des sociétés par exemple.Le prix du bien immobilier et les frais inhérents à l’acquisitionLe prix d’achat du bien immobilier est négocié directement entre l’acheteur et le vendeur en cas d’achat auprès d’un promoteur immobilier ou bien il est négocié par l’intermédiaire d’un agent immobilier dans les autres cas.Il faut savoir qu’en général un achat sur plan auprès d’un promoteur permet une diminution du prix de l’ordre d’environ 20 % par rapport au prix du marché israélien à condition que la construction du programme n’ait pas encore démarré.L’avocat de l’acheteur devra également négocier certains éléments déterminants comme par exemple les sommes qui seront conservées sur un compte séquestre jusqu’à ce que le vendeur ait acquitté les impôts et taxes le concernant, ou bien l’échelonnement

des paiements ou encore des pénalités de retard en cas de violation du contrat…Outre le prix du bien en principal à savoir le prix de vente annoncé, il ne faut pas omettre l’ensemble des frais accessoires qui viennent augmenter le coût total de votre future acquisition, à savoir :– Les frais d’agence si un agent immobilier a été l’intermédiaire dans la vente : ils sont de l’ordre de 2 % H.t. du montant de la vente, leur commission étant

exigible au jour de la signature du contrat ;– Les honoraires de votre avocat  : ils sont de l’ordre de 1  % à 2  % H.t. selon l’avocat et selon la difficulté de l’opération ;– Les honoraires de l’avocat du promoteur en cas d’achat direct à un promoteur  : ils sont à la charge de l’acheteur et représentent soit un forfait de 5000 Shekels soit 0,5 % H.t. du montant de l’acquisition, étant précisé que le plus faible montant des deux sera

appliqué selon la nouvelle loi du 10 janvier 2015 qui est venue réformer le montant des honoraires de l’avocat du promoteur.De façon facultative pourront s’ajouter à cela :– Les frais bancaires en cas de crédit immobilier  : ils varient entre 0,25 % et 0, 6 % du montant total de l’emprunt ;– Les frais du conseiller en prêt hypothécaire  : il vous proposera les meilleurs taux d’emprunt disponibles sur le marché et sa commission varie de 1 à 1,5 % H.t. du montant emprunté ;– Les frais d’expert en évaluation immobilière : il vérifiera l’aspect technique du bien mais aussi si les plans d’urbanisme ont été respectés, les permis de construire déposés… Le montant de ses frais correspond à un forfait qui oscille entre 500 Shekels et 1500 Shekels selon le bien.Enfin, de façon générale, il ne faudra pas oublier les frais supplémentaires lors de votre emménagement  : les frais d’acquisition et d’installation de l’air conditionné qui ne sont généralement pas compris dans le tarif des appartements neufs mais aussi les frais d’installation des compteurs de gaz, eau et électricité.Dans un prochain article, nous traiterons du mode de financement du bien immobilier notamment du recours à un prêt immobilier et des différentes taxes à payer lors de l’acquisition d’un bien immobilier.

*Avocat au Barreau de Paris et au Barreau d’Israël Directrice de la communication de l’AFJAH,

Association francophone des Juristes et Avocats Hébraïsants.

Par Maître Ilanit SAGAND-NAHuM*

A L’ORT NOUS SOMMES FIERS DE LA RÉUSSITE DE NOS ÉLÈVES

Nos interlocuteurs ORT sont à votre disposition dans toute la France

7 écoles

en France

Vos interlocuteurs régionaux :// Paris : 01 44 17 30 83 // Lyon : 04 72 78 09 05 //

// Marseille : 04 91 29 61 31 // Toulouse : 01 41 69 96 24 //

Lyon

Marseille

Montreuil

Paris

Strasbourg

Toulouse

Villiers-le-Bel

96%de réussite aux bacs 83%

de réussitepost bac

Ecoles supérieures, BTS, Licences, Masters

Des formations en apprentissage ou

à temps plein

Besoin d’aide pour remplir vos formulaires ?

Mon métier de médecin généraliste me conduit naturellement à m’intéresser aux autres.Ce choix de profession n’est pas aléatoire, l’empathie est une des priorités de ma vie

d’adulte. J’ai aussi, dès mon adolescence, fait le choix de m’impliquer au travers des mouvements de jeunesse, des organisations étudiantes, puis de l’AUJf, afin de contribuer à l’amélioration de la vie des plus défavorisés.Être confronté à la réalité sociale dans la communauté juive de france a été un véritable choc. Je ne savais pas que beaucoup d’enfants juifs étaient placés par décision judiciaire dans des foyers d’accueil, qu’autant de personnes âgées étaient démunies et très isolées. J’ignorais à quel point, faute de moyens, les personnes handicapées avaient d’énormes difficultés à bien vivre leur judaïsme. La réalité, quand on ne la voit pas n’existe pas…Je voudrais faire prendre conscience, au plus grand nombre, de toute cette misère et qu’ensemble, nous trouvions des solutions pour l’améliorer. C’est le challenge que je me suis fixé, en acceptant la présidence de la campagne de la tsédaka.

GÉRARD GARCON : « ÊTRE CONFRONTÉ À LA RÉALITÉ SOCIALE »

Président de l’Appel National pour la Tsédaka

DONNEZ SUR WWW.TSEDAKA.FSJU.ORGou FSJU-TSÉDAKA 39, rue Broca 75005 Paris

L’Appel national pour la tsédaka permet de venir en aide chaque année à près de 15 000 personnes en difficulté.

SON SOUTIEN, C’EST VOUS.

DONNEZ

page 12 • n° 24 Kislev 5776 – Décembre 2015

En ces temps difficiles, le dernier livre d’Eliette Abecassis sonne sinistrement juste.

Plus qu’un roman, une réflexion sur la situation des juifs parisiens. Quel avenir y a t il en France  ? Comment choisir entre ce pays qu’on aime tant, mais qui ne nous garantit plus la même sécurité qu’avant, et Israël qui nous accueille à bras ouverts ?

Dans Alyah, Eliette Abecassis se met dans la peau d’Esther Vidal, jeune quadra divorcée et mère de deux enfants. A elle seule, elle représente toutes les réflexions et pensées qui nous travaillent, nous juifs français, d’origines sépharades et ashkénazes, amoureux de notre belle capitale. Après les horreurs survenues en janvier dernier et les attentats lourdement meurtriers du 13 novembre 2015, le peuple français craint plus que jamais pour sa sécurité. Les juifs, particulièrement visés sont de plus en plus nombreux à quitter le pays pour faire leur Alyah. Un choix parfois difficile qui nécessite réflexions. Grâce à son livre, Eliette Abecassis pose beaucoup de questions et relate ces situations que nous avons tous connues un jour. Esther Vidal incarne les juifs parisiens d’aujourd’hui, qui cogitent sans cesse sur la situation en france, qui sont en colère, qui ont envie de crier, de sortir hurler dans la rue, mais qui craignent en même temps pour leur sécurité, qui souffrent d’un profond sentiment d’injustice d’être une fois de plus la cible de violences, d’insultes et d’amalgames insupportables et qui finissent par devenir complètement paranoïaques.Lors d’un diner chez un ami d’ami, Esther Vidal se retrouve face à un homme qui avoue sans la moindre gêne, adhérer aux idées du front National. «  J’ai diné avec Jean-Marie Le Pen et je peux vous dire que c’est un homme charmant ». Est-ce une provocation, un simple avis divergent, faut-il répondre, s’énerver, s’enfuir…? Quand Eliette Abecassis parle de judaïsme, elle le relie toujours à la culture française. De la beauté de Paris, du talent des écrivains et poètes français, de l’Histoire très riche de ce pays auquel nous sommes, malgré nous, attachés mais qui nous pousse chaque jour un peu plus en dehors de ses frontières. Elle parle aussi d’amour et de cette barrière, même infime, qu’il y aura toujours entre une juive et un non juif qui tombent amoureux.Et bien-sûr de maternité, des doutes et des peurs que l’on a pour ses enfants, pour leur éducation, pour leur

avenir dans un pays où la haine des juifs ne fait que croître.A travers le regard d’Esther Vidal, l’écrivain dénonce la désinformation des médias français. Ces journalistes qui rabâchent sans cesse les mêmes discours, sans se rendre compte que leurs informations sont erronées, mal interprétées, voire totalement fausses et réveillent chaque jour un peu plus l’antisémitisme en france. Elle dénonce cet antisionisme devenu de l’antisémitisme violent. Elle dénonce ces non-juifs qui se sentent totalement en dehors de ces «  histoires de religions qui ne servent à rien, de toute façon on va tous mourir un jour alors qu’on soit juif, chrétien ou musulman… ». Alors faut-il partir  ? faut-il faire son Alyah  ? Peut-être. Voilà cet écrivain répond en nous livrant une réflexion poignante, qui fait mal au cœur, car elle nous montre une réalité que l’on tente de ne pas voir ou de relativiser. Sans tomber dans le pessimisme, Eliette Abecassis nous rappelle tout au long de son livre, ce que les écrivains et penseurs ont écrit à propos du judaïsme. « Je suis juif parce qu’en tout temps où crie une désespérance, le juif espère », écrivait Edmond fleg.

ALYAH : LE LIVRE PERTURBANT D’ELIETTE ABECASSISPar Caroline BENSOUSSAN

VIVEMENT LE SOLEIL, LA DÉTENTE

ET LA MER…

Particulier loue à Eilat à la semaine dans la résidence

hôtelière Club Hôtel Eilat**** au bord de la mer, piscine,

tennis, salle de musculation, sports, jacuzzi, sauna

pouvant accueillir 5 couchages, cuisine équipée,

TV, animations en soirée, restaurant gastronomique

cacher.

Merci de téléphoner au 06 18 31 17 27 sauf shabbat.

A N N O N C E S C O M M U N A U T A I R E S

Édité par le Beth Habad Francophone OR MENAHEM580497618 עמותה יעקב ובניו

Rav Yaacov MAZOUZ - 0544.941.848 Réalisé par : Chmouel BOKOBZA - 0547.00.61.89 - 06 27 28 66 78 - [email protected]

Consultez notre site internet : dvarmalkhout.org Nous vous remercions de respecter le travail qui a été fait et de n'utiliser une copie qu'à une fin personnelle, non collective et non commerciale.

En prévision : Votre Dvar Malkhout en Anglais La liste de tous les membres est envoyée au Rabbi chaque Roch 'Hodech pour une demande de Bérakha.

DIRECT AUTO

MÉCANIQUE CARROSSERIE PEINTURE LAVAGE INTÉRIEUR (vapeur)

43 Chemin des vignes - 93000 Bobigny à 5mn de la Pte de Pantin

Tél :01 57 42 57 42 / 01 48 44 00 88

Prochainement ouverture : montage pneus

diagnostique électronique

GESTION SYNDIC

LOCATION TRANSACTION

27 Avenue Ledru-Rollin 75012 Paris - Tél : 01.43.40.39.58

Le cabinet immobilier au service de la communauté

pour tout mandat de vente ou de gestion, nous vous offrons un an d'abonnement au

DVAR MALKHOUT en français

ADVISORING IMMOBILIERADVISORING IMMOBILIERADVISORING IMMOBILIERADVISORING IMMOBILIER

LACLEDETOUSVOSPROJETSLACLEDETOUSVOSPROJETSLACLEDETOUSVOSPROJETSLACLEDETOUSVOSPROJETS

page 14 • n° 24 Kislev 5776 – Décembre 2015

Certains ne voient dans la tsedaka qu’un geste personnel de charité à l’égard d’un

pauvre de passage. Il est vrai qu’il nous est enjoint de ne pas refuser une aide à celui qui tend la main, bien que, précisent nos textes, cette aide doit être minime dans la mesure où l’on ne peut pas toujours vérifier le bien-fondé de la sollicitation. Mais l’étude de nos textes est

à l’opposé de cette forme de charité. Maïmonide rappelle qu’il y a toujours eu dans les communautés juives des institutions chargées de la tsedaka. Pourquoi des organismes intermédiaires ? La façon la plus appropriée de faire un don, dit-il, implique que  : «  le donateur ne connaisse pas le bénéficiaire et celui-ci ne connaisse pas le donateur ». Cela afin de préserver la dignité du demandeur d’une part et, d’autre part, d’insérer le donateur dans une relation de justice (tsedek) avec le pauvre, et non pas de compassion ou de pitié.En outre, donner une piècette, est-ce utile ? N’est-ce pas simplement se donner bonne conscience ?Un verset d’Isaïe (59-17) dit  :  «  D.ieu s’est revêtu de la tsedaka comme d’une cotte de maille ». La tsedaka est comme une cuirasse. Elle protège les plus pauvres et les donateurs. Mais de même qu’une seule maille n’a ni force, ni pouvoir de protection, la tsedaka d’un seul est insuffisante. C’est l’ensemble des mailles qui forme un vêtement résistant et protecteurLe ‘Hafetz Hayim (1838-1933) disait qu’en participant à une œuvre commune, en donnant à une institution, le donateur rend son don efficace. Ce n’est que grâce à l’ensemble des dons que l’action peut être menée. Aussi, le mérite de cette action revient dans sa totalité à chacun des donateurs.La fondation CASIP-COJASOR, héritière des caisses de tsedaka, est l’illustration même de cette action

commune et efficace. Elle répond aux exigences de la ‘halakha (la loi juive) de nourrir, de loger, de vêtir et de soigner les plus pauvres. Elle sert d’intermédiaire entre les nécessiteux et les donateurs, préservant la dignité des premiers et garantissant aux seconds une gestion rigoureuse, une action sociale conforme aux besoins.Ce que le donateur ne peut faire seul, la fondation CASIP-COJASOR le réalise au profit de plus de 20 000 personnes en difficulté de notre communauté. Peut-on aider une famille avec un don de 200 € ou même de 500 € ? Non, mais grâce au budget de 3,5 millions d’euros, produit de la générosité des donateurs, le CASIP-COJASOR met en place des milliers de repas, des locations de logements, des inscriptions à une « mutuelle santé » de groupe, des activités pour les jeunes, pour les handicapés, pour les seniors. Ce sont 15 établissements d’accueil pour les personnes âgées, pour les personnes en situation de handicap, pour les enfants qui ont été créés.Nous devons prendre conscience que nous pouvons agir, efficacement, en unissant nos efforts et nos moyens dans une institution solide et reconnue comme la fondation CASIP-COJASOR.* Gabriel VADNAI, délégué général aux dons et aux legs de la fondation CASIP-COJASOR8 rue de Pali Kao 75020 Paristél. 01 44 62 13 13 – www.casip.fr

TSÉDAKA : AUMôNE PERSONNELLE OU ACTION CONCERTÉE ?Par Gabriel VADNAI*

Annie-Rose COHENConseillère conjugale et familialeThérapeute de coupleThérapeute de famille

Sur rendez-vous :du lundi au jeudide 9h à 19h

Tél. 06 09 50 02 88Mail : [email protected]

URGE

NTExpertise comptable CONTRAT D’APPRENTISSAGE

Le Lycée ORT Daniel Mayer (Montreuil) recherche pour un cabinet d’expertise comptable parisien un(une) collaborateur(trice), en contrat d’apprentissage (DSCG).

Vous êtes titulaire du DCG, du DECF ou d’un Master ou diplôme conférant le grade de Master, contactez Madame Partouche au 01 49 88 46 51.

n° 24 Kislev 5776 – Décembre 2015 • page 15

Vous rappelez-vous vos premiers essais à vélo ? Et votre difficulté à tenir l’équilibre pour éviter de tomber ? Il ne suffisait pas de s’assoir et de pédaler, encore fallait-il comprendre un tant soit peu, le

mécanisme de la bicyclette. Pour avancer sans tomber, il faut tour à tour, exercer une pression sur le pied gauche et sur le pied droit, ainsi pour le poids du corps que nous devons porter alternativement, sur la gauche et sur la droite et ainsi de suite, jusqu’à trouver notre équilibre. A un moment donné, on finit par oublier l’enchaînement des gestes et par rouler naturellement et machinalement. théoriquement, c’est l’équilibre entre ces forces opposées qui nous maintient sur la selle. Ne pas prendre de virage trop rapidement et ne pas appuyer trop fort sur un pied, ou sur une partie du corps, au risque de perdre l’équilibre. Je voudrais vous inviter à saisir l’analogie entre l’apprentissage du vélo et l’apprentissage de la vie ou comment maintenir notre propre équilibre tout au long de notre existence. Nous cherchons, durant toute notre vie, à trouver et à garder le bon équilibre, le juste équilibre pour nous, celui qui nous fait croire que nous sommes au bon endroit, au bon moment avec la bonne personne et que nous nous dirigeons dans la bonne direction.Parce que trouver le juste équilibre à vélo et dans notre existence, ça s’apprend et cela demande une attention particulière, une grande vigilance, même si aujourd’hui nous ne décomposons plus chaque mouvement à chaque promenade, jusqu’à identifier notre centre de gravité  : le point central de la plénitude. L’être humain, de sa naissance à sa mort, tend (du mot tension) en permanence vers cinq forces, que nous allons appeler ses cinq dimensions. La dimension physique, la dimension spirituelle, la dimension affective, intellectuelle et sociale.Nous sommes tous constitués d’un corps, avec tout le cortège de ses besoins physiques  : nourriture, sommeil, hygiène etc. Le nourrisson, puis l’enfant et l’adulte développent et investissent, avec plus ou moins d’énergie et de vitalité, ces cinq dimensions. Le bébé, d’abord et essentiellement, manifeste ses besoins corporels, physiologiques (d’où sa grande dépendance). très rapidement, il exprime ses besoins d’amour et d’attention : nourritures toutes aussi vitales, à une différence près que le bébé ne fait que recevoir. L’adulte est dans un circuit permanent de prendre et de donner, uniquement quand il se trouve en position d’équilibre, c’est-à-dire à un point entre deux forces qui le tiraillent, parfois, dans deux directions opposées, mais au centre desquelles il va pouvoir se maintenir sur sa selle. En équilibre, mais pas à l’arrêt ! Le mouvement doit rester continu et la tension permanente.L’être humain est à regarder dans sa globalité et dans sa singularité, car le centre d’équilibre est spécifique à chacun, à un moment donné. Il est juste et bon pour moi dans ma situation. Investir et nourrir sa dimension spirituelle lui permet aussi de trouver l’équilibre entre sa dimension physique et sa relation au divin. L’âme fait vivre le corps et la torah précise qu’elle est une partie de D… lui-même. Si elle pouvait s’exprimer avec des mots, elle signifierait sa préférence pour une vie uniquement céleste. Elle aussi exerce une tension et une forte attirance, pouvant nous faire oublier le but de notre vie ici-bas : faire de ce monde

une demeure pour D… Le judaïsme ne prône pas une vie d’ascète, mais «  un esprit sain dans un corps sain  ». C’est dire l’importance que nous devons accorder à une vie équilibrée. L’esprit sain, c’est la dimension intellectuelle, de l’exploration à la découverte du monde, en passant par l’apprentissage de nouveaux concepts et de nouveaux savoirs. L’être humain nourrit son esprit et alimente son cerveau. Nous avons besoin d’apprendre, de connaître, de comprendre, nous-mêmes, la vie et le monde. Ainsi, chaque jour, notre cerveau se développe, donne un sens à la vie et le diffuse dans tout le corps, comme une pluie vivifiante.Continuons le chemin de la vie tout en regardant le paysage, toujours curieux de notre environnement et des personnes qui nous entourent. Profitons de la balade, tout en nourrissant notre dimension sociale et relationnelle, sans laquelle l’équilibre resterait bancal. Nous tous, cherchons à vivre des relations humaines, riches et harmonieuses et ce à quoi nous consacrons beaucoup de temps et d’énergie. Nous avons conscience de l’importance de la relation à l’Autre, dans notre équilibre existentiel. Et peu importe la cadence avec laquelle nous voyageons, pourvu que ce déplacement soit agréable, pour tous ! A chacun d’investir et d’exploiter ses cinq dimensions, avec force et constance. C’est d’ailleurs souvent au tournant d’une étape de la vie, ou au carrefour des chemins que se posera la question du sens et de la cohérence de l’existence. Quand on sent que quelque chose manque, ou qu’on penche trop fort dans un domaine au détriment d’un autre, alors tout notre être bascule, porté par un investissement trop important, dans une de ces dimensions. Ce tiraillement et ce questionnement nous prouvent que nous avons délaissé un des aspects de notre personnalité, d’où la perte d’équilibre  ! C’est précisément là que nous avons perdu les pédales.Comment faire alors pour rétablir le juste équilibre?Nous devons passer en revue les chemins et les traverses empruntés. Nous avons dû manquer un virage. Il est temps de prendre le moment de se poser, de méditer, de savoir où nous en sommes de notre vie. Qu’avons-nous fait ? Est-ce que nous savons où se trouve notre juste équilibre  ? Notre centre de gravité ? Et pour cela, il faudra parfois accepter de revenir, un tant soit peu, en arrière et corriger sa trajectoire.Donnons un exemple  : je décide de procéder à un rééquilibrage, ce qui peut m’amener à revoir certaines de mes attitudes, vis-à-vis de mon conjoint ou d’un membre de ma famille. Je choisis de m’investir dans des activités ludiques et gratifiantes, ou de m’impliquer dans une action, en relation avec mes valeurs et mes principes. Ou encore de ménager un espace/temps, pour m’élever spirituellement et améliorer ma relation au divin. L’essentiel est de garder le cap et de ne pas perdre de vue la direction.Alors, restons bien en phase avec toutes ces dimensions et soignons le cœur même de notre être avec bonheur. C’est peut-être cela la « bonne heure » !Bonne route à tous…

* Conseillère conjugale et familiale

LE JUSTE ÉQUILIBREPar Annie-Rose COHEN*

page 16 • n° 24 Kislev 5776 – Décembre 2015

L’ouvrage «  Les intellectuels juifs de 1945 à nos jours  » écrit par

l’historienne Sandrine Szwarc définit pour la première fois le concept et ouvre des perspectives inédites. (1)Après la Shoah, de nombreux penseurs

juifs développèrent dans l’Hexagone une expérience intellectuelle inédite qui fut connue sous le nom d’École de pensée juive de Paris. Le Colloque des intellectuels juifs de langue française en fut le prolongement. De 1957 à 2007, quarante-et-une rencontres de haut niveau furent organisées, reposant sur l’étude des textes de la tradition juive et leurs questionnements. En initiant un mouvement de réconciliation identitaire et en se rapprochant des valeurs religieuses, morales et culturelles du judaïsme, le Colloque des intellectuels juifs de langue française les inséra dans une pensée universelle et permit d’inscrire le judaïsme dans le grand débat des cultures occidentales. S’intéresser à cette étape historique, encore étonnamment largement méconnue, permet de définir le rôle des intellectuels juifs. Leurs noms résonnent encore aujourd’hui avec admiration  : Edmond fleg, André Neher, Vladimir Jankélévitch, Emmanuel Levinas, Léon Ashkenazi, Raymond Aron, Albert Memmi, Eliane Amado-Levi Valensi, Jean Wahl, Jean Halperin, sans oublier de mentionner Bernard-Henri Levy, Alain finkielkraut, et tant d’autres, participèrent à ces rencontres.

L’immigration en Israël de penseurs juifs siégeant au Comité préparatoire après la guerre des Six-Jours en 1967 ainsi que la crise du modèle intellectuel tel qu’il s’était mis en place après la Seconde Guerre mondiale entamèrent le déclin du Colloque des intellectuels juifs à la fin des années soixante-dix. Avec la fin des enjeux idéologiques, la notion d’intellectuel français s’était amoindrie face à des débats secondaires qui n’avaient plus rien en commun avec les grands projets de société qui se heurtaient auparavant. Ainsi, la figure de l’intellectuel, auparavant admirée, s’en est trouvée affectée et affaiblie. Avec la tenue du dernier Colloque des intellectuels juifs de langue française en 2007, s’éteignait une expérience qui

avait permis la naissance d’un nouveau type d’intellectuel, le penseur juif.

(1) Sandrine Szwarc, Les intellectuels juifs de 1945 à nos jours, Le Bord de l’Eau éditions, collection «Clair & net» dirigée par Antoine Spire, 260 pages, 20 euros.

Biographie de l’auteurDocteur en histoire moderne et contemporaine, diplômée de la section des Sciences religieuses de l’Ecole pratique des Hautes études (EPHE) en Sorbonne, Sandrine Szwarc enseigne à l’Institut universitaire d’études juives Elie Wiesel. Le renouveau de la culture et de la pensée juives au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, et notamment les penseurs du Colloque des intellectuels juifs de langue

française sont au cœur de ses recherches sur lesquelles elle a publié des articles, donné des conférences, et proposé des émissions à la radio. Journaliste, chef de rubrique et membre du comité de rédaction, elle dirige depuis plusieurs années les pages culturelles de l’hebdomadaire Actualité Juive.

VIE ET ÉCLIPSE DES INTELLECTUELS JUIFS EN FRANCEPar Sandrine SZWARC

n° 24 Kislev 5776 – Décembre 2015 • page 17

C'est toujours avec une grande tristesse et émotion que nous parlerons de notre

cher père, Monsieur NAKACHE Simon Moshé, disparu depuis bientôt 2 ans.Ses parents, Monsieur Khalfa et Madame Baya NAKACHE étaient un couple extraordinairement courageux bon généreux, toujours dans le souci de tenir

leurs familles dans la plus grande perfection.Né en 1931 à Constantine, dès son plus jeune âge, il se sent responsable, et décide de s'occuper humblement de sa famille. A 15 ans il travaille dans la menuiserie, puis, dans la confection à la caserne militaire de Constantine. Quelques années plus tard, étant donné les évènements d'Algérie qui commencent à sévir sur Constantine, il prend une sage décision pour protéger sa famille, et part seul en 1953 à Paris. Il trouve rapidement un emploi, puis un appartement, le meuble, et y fait venir sa famille d'Algérie pour s'y installer. En 1955, il se marie avec une femme d'une gentillesse extrême, Eliane ELBEZ.Moshé a gardé l'empreinte constantinoise dans tous les domaines, avec toutes ses traditions, il a su nous les transmettre, sans oublier, la musique constantinoise qu'il aimait tant dans laquelle nous avons grandi et qui a bercé toute notre enfance.Sans oublier les grandes fêtes, où il tenait à nous réunir, sa femme ses enfants, petits-enfants, arrières petits-enfants, ses frères, sa soeur, ses neveux et nièces,

ses belles-sœurs, notre tante Lise qui nous a quitté il y a quelques mois , avec qui nous passions entre autre les fêtes de pessah où nous attendions avec impatience la lecture de la Haggadah qu'il nous traduisait en arabe sous des mélodies typiquement constantinoises lues dans sa fameuse Haggadah (éditée en tunisie) qui a parcouru plusieurs générations, c'était merveilleux.Depuis les années 70, il fréquentait et était administrateur de la synagogue «  fONDAtION fLEISHMAN  » rue des écouffes où il se donnait et s'investissait avec un grand cœur et où il était apprécié de tous les fidèles.Durant 35 ans il s'investit également, au sein de la Hebra Kadicha depuis 1975 où en parallèle, il exerçait son travail de confectionneur. tout au long de ces années, il était apprécié par les Rabbanims, et les familles chez qui il se rendait. Ces familles endeuillées ne faisaient que des éloges à son égard : c'était un homme bon, généreux, serviable, doté d'une gentillesse remarquable, ayant un visage serein, confiant, et qui apaisait les familles, avec une prestance majestueuse. Il aimait aider les gens qui étaient dans le besoin, avec une grande discrétion.Il nous a quitté durant la semaine de Hannoucca, le 4 décembre 2013, la joie de cette fête, et la tristesse due à son absence nous envahit. Il nous manque atrocement.Il reste pour nous un exemple parfait par sa droiture, son honnêteté, son bon cœur au combien sensible. Que l'ensemble des actions qu'il a menées toute sa vie soit un exemple pour les générations futures. Que sa nechama repose au Gan Eden, que son zehout et la citation de son nom, soient pour nous tous, des brahot, et protections D'HAKADOCH BAROUH HOU.Amen.

HOMMAGE À SIMON NAKACHE (ZAL)

Si je n’avais pas senti ton soleil éclatantimmiscer ses rayons de force en mes paupières,pour que chaque matin me ramène à la vie,…je n’aurais pas comprisSi je n’avais pas été sensible à ta musiqueni souhaité qu’elle rythmeles battements de mon cœur, …je n’aurais pas comprisSi je n’avais pas goûté aux sonoritésrêches de tes mots,ni voulu enfiler ces mots-perles précieusessur le bijou antique et si jeune à la fois,de ta langue éternelle qui fait vibrer mon âme…je n’aurais pas comprisSi je n’avais pas vu les belles «ayallot»,Bondir sur les flancs des collines dorées de Massada,Si je n’avais pas un temps, cessé de respirerdevant les «irréelles» palmeraies du Néguev,…je n’aurais pas comprisPourtant j’étais rompue à ces émotions fortes,depuis que… bouleversée, les pieds joints, debout, dirigée vers l’Espoir,

tant de larmes d’amourembrouillaient mon regard,mais mon cœur et mes lèvresconnaissaient le chemin.et si je n’avais pas perçu toutes les couleurs,dont D… a peint son peuple sur une unique toile,chaque couleur à sa voix, chacune en son octavese confondent pourtant en un merveilleux chant.…je n’aurais pas comprissans avoir éprouvé cette ardente douleurquand le coeur brisé,je m éloignais de toi.Mais j’ai vécu cela, et puis tant d’autres choses Et ce dont je suis sûre c’est que tu brilles en moi plus vivant que moi-même,et qu’après presque une vie passée à me chercher,c’est toi que j’ai trouvé,ma vie peut commencer…Merci à Monsieur Edmond Fleg qui a écrit en 1928 le texte titré : « je suis juif » qui m’a inspirée dans l’esprit et l’écriture de ce poème.

LETTRE INTIME À MON PAYSPar Rebecca SAMAMA

page 18 • n° 24 Kislev 5776 – Décembre 2015

Quand Mickaël Bissor entrait dans un service au journal Le Monde, nous avions deux raisons de nous réjouir. La première, parce qu’on était assurés que la panne

informatique pour laquelle il était appelé serait vite résolue. La seconde, parce que son sourire irradiait tout le service. Mickaël Bissor, l’un des piliers de l’équipe informatique du Monde, est brutalement décédé d’une crise cardiaque dans la matinée du dimanche 8  novembre, alors qu’il participait à une course à pied entre Nice et Cannes.Marié et père de trois enfants, Mickaël Bissor, âgé de 35 ans, s’était rendu avec enthousiasme à cette épreuve de course en compagnie de seize autres membres du groupe des joggeurs du journal, avec lesquels cet habitué de la salle de sports s’entraînait régulièrement. Il lui arrivait aussi de courir seul, le long des bords de Marne, ou de rejoindre son bureau à pied, depuis son domicile de Saint-Maur-des-fossés (Val-de-Marne), une ville qu’il appréciait beaucoup, jusqu’à la rédaction du Monde, dans le 13e arrondissement. Raisonnable, Mickaël avait décidé de s’inscrire à l’épreuve du semi-marathon (21,1 km) plutôt qu’au marathon (42 km).L’annonce, après la course, de son décès a plongé dans l’incrédulité puis la stupeur ses collègues et amis présents sur la Côte d’Azur, avant de frapper l’ensemble du quotidien. Mickaël y était unanimement apprécié pour sa disponibilité, sa générosité et ses compétences. Des compétences qu’il avait encore déployées vendredi 6  novembre, lors d’une grave panne informatique qui avait menacé la parution du journal. Méthodique, plein de sang-froid et d’initiatives, « Micka » avait trouvé des solutions ingénieuses, comme celle d’utiliser la 4G de son propre téléphone portable pour transférer les premières pages du journal à l’imprimerie. Et toujours avec le sourire.titulaire d’un BtS froid et climatisation, Mickaël Bissor a commencé sa carrière comme technicien de maintenance à l’imprimerie du quotidien Les Echos, de 2001 à 2003. Il a ensuite rejoint l’équipe de maintenance du Monde Imprimerie, au sein de laquelle il est resté dix ans. En janvier 2013, il s’est brillamment reconverti, au sein du groupe, comme technicien informatique et micro-réseaux. Il aimait ce nouveau poste, dans lequel il s’est épanoui mois après mois. Cherchant constamment la perfection, il était l’exemple réjouissant d’une reconversion réussie d’un membre de l’imprimerie au sein des équipes du quotidien.« Un roc »Mickaël était né en 1980 à Créteil, fils d’un père d’origine tunisienne et d’une mère d’origine marocaine. Il était l’aîné d’une fratrie de trois, précédant sa sœur Eva et son frère André. Juif pratiquant, il était très impliqué dans sa communauté. toujours disponible, il ne rechignait

jamais à rendre service ou à assurer discrètement la sécurité à la sortie de l’école juive que fréquentent ses enfants. Pour ses proches, il était « un roc ».Le 9  janvier 2015, deux jours après la tuerie de Charlie Hebdo, Mickaël s’était rendu dans les locaux de Libération, qui avait accueilli la rédaction de l’hebdomadaire. Plusieurs membres du service informatique du Monde leur avaient prêté main-forte. Avec son compère toufic, ils avaient installé quatre ordinateurs avant de déjeuner dans un petit restaurant. Au cours du repas, ses collègues se souviennent d’avoir vu le visage de Mickaël se fermer brutalement en apprenant qu’une prise d’otages était en cours à l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes, où sa femme devait se rendre. Heureusement, elle en était déjà repartie au moment de l’attaque. A Nice, où il était arrivé samedi matin avec ses collègues, « Micka » était détendu et serein, comme toujours. Sur la ligne de départ, située au bout de la promenade des Anglais, il plaisantait en faisant des selfies avec le groupe. La température était douce et le soleil se levait sur la mer quand il est passé devant l’Hôtel Negresco. Mickaël savourait chaque instant.Avant de transmettre le relais à sa coéquipière et alors qu’il effectuait une course tranquille, Mickaël Bissor s’est soudainement effondré, « foudroyé », comme l’a décrit un chef de service du Centre hospitalier universitaire de Nice qui courait à son côté. Ce médecin a pratiqué un massage cardiaque dans les secondes qui ont suivi sa chute, avant l’arrivée rapide de l’équipe médicale de la course et des sapeurs-pompiers. Mais, malgré leurs efforts conjugués, Mickaël n’a pu être ranimé. Il était à 500 mètres de la ligne d’arrivée.Lundi, une cérémonie, à laquelle ont participé de nombreux salariés du Monde, s’est tenue en son hommage à la chambre funéraire de thiais (Val-de-Marne), avant son dernier voyage pour être enterré, le lendemain, au cimetière d’Ashdod, en ISRAEL.Le Monde s’associe à la douleur de la famille de Mickaël Bissor, de ses enfants et de son épouse, Caroline, modèle de courage et de dignité. L’ensemble des personnels du Monde reste à ses côtés et n’oubliera pas Mickaël. L’une des salles informatiques du futur siège du Groupe Le Monde portera son nom.

HOMMAGE A MICKAEL BISSOR (ZAL)Par Paul BENKIMOUN, Luc CEDELLE et Pierre LEPIDI

© Ill

ustra

tion D

avid

Kesse

l - Re

prod

uctio

n int

erdite

MICHAEL DAHANMohel Diplômé

[email protected]

06 60 20 33 61

Maitre Avishag COHENFrancophone d’origine mais israélienne de naissance, elle maîtrise parfaitement le français, l’hébreu et l’anglais.Elle s’est spécialisée dans les domaines suivants :

• Droit Immobilier et de la Construction• Droit des successions -  Héritages et Testaments• Droit des contrats

Diplômée d’une maitrise de l’école Chaaré Mishpat (Israël).Inscrite au Barreau d’Israël, L’avocate Avishag Cohen sera présente et active lors de toutes les procédures d’acquisition jusqu’à la signature du contrat et la remise des clés, en passant par les négociations, la mise en forme d’un contrat détaillé défendant les droits de

son client aux meilleures conditions.L’avocate Avishag Cohen sera en mesure de vous aider et de vous accompagner dans le droit de la famille, vous indiquera les meilleures démarches à suivre et présentera votre dossier de la meilleure façon possible pour faire valoir votre intérêt.

Cabinet d’Avocats Avishag Cohen Immobilier & Droit de la famille

tél : 050-4442444 mail : [email protected]

Avishag Cohen Avocate Affiliée au barreau en Israël

אבישג כהן ד“עו

COHEN CEDRIC06 58 38 72 29

SerrurerieOuverture de porte à partir de 50 € pour porte simple et porte blindée.

Changement de serrures toutes marques

VitrerieChangement de vitre simple

ou double vitrage tarif assurance

PlomberieRecherche de fuites avec toutes réparations. Forfait camion dégorgement et pompage prix

attractif

ÉlectricitéRecherche de pannes avec remise aux normes tableaux électriques

DÉPANNAGES D'URGENCE 24h/24 7j7

DEVIS GRATUIT

REMISE DE 15 % AUX LECTEURS D'EDEN 94

Caprice CoiffureHommes - Dames - Juniors

Centre commercial Kennedy15 place Gabriel Fauré

94000 Créteil

TÉL. 01 43 39 23 03

Entretien des perruquesSoins offerts

Carte de fidélité

Ouvert de 9h à 18h30et le dimanche de 9h à 13h

Tarif spécial enfanTs

Personnel qualifié à votre disposition

Toutes distances.Aéroports, gares…

DONNEZ SUR WWW.TSEDAKA.FSJU.ORGou FSJU-TSÉDAKA 39, rue Broca 75005 Paris

L’Appel national pour la tsédaka permet de venir en aide chaque année à près de 15 000 personnes en difficulté.

SON AVENIR, C’EST VOUS.

DONNEZ