Le sacrifice de Marcus...

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Le sacrifice de Marcus Curtius Tite-Live relate dans son Histoire romaine (chapitre VII, livre 6) la devotio d'un jeune Romain, Marcus Curtius, en 362 av. J.-C. Stèle trouvée sur le Forum Romain, à proximité du Lacus Curtius Plan du Forum Romain à la fin de l'époque républicaine Vestiges du Lacus Curtius

Transcript of Le sacrifice de Marcus...

  • Le sacrifice de Marcus Curtius

    Tite-Live relate dans son Histoire romaine(chapitre VII, livre 6) la devotio d'un jeuneRomain, Marcus Curtius, en 362 av. J.-C.

    Stèle trouvée sur le Forum Romain, à proximité du Lacus Curtius

    Plan du Forum Romain à la fin de l'époque républicaine

    Vestiges du Lacus Curtius

  • Seu motu terrae seu qua vi alia, forum medium ferme specu vasto conlapsum in immensam altitudinemdicitur; neque eamvoraginem coniectu terrae, cum pro se quisque gereret, expleri potuisse, priusquamdeum monitu quaericoeptum quo plurimumpopulus Romanus posset; id enim illi loco dicandumvates canebant, si rem publicam Romanamperpetuam esse vellent.

    Un tremblement de terre, ou quelqu’autre cause

    physique, ouvrit à Rome dans le milieu de la place publique, un abyme d’une

    terrible profondeur. Ce gouffre ne pouvait être

    comblé, quelque quantité de terre que les citoyens y apportassent à l’envi. Les

    Oracles des Dieux consultés, répondirent que le seul moyen de le remplir, était d’y jeter ce

    qui contribuait le plus à la puissance des Romains ; et que ce dévouement

    assurerait à la République l’immortalité.

    On dit qu’un tremblement de terre, ou quelque autre

    cause inconnue, fit écrouler le sol au milieu du

    forum et y ouvrit un vaste gouffre : si bien que les monceaux de terre que chacun y apporta, selon

    ses forces, ne purent combler cet abîme. Sur un avis des dieux, on se mit à

    chercher ce qui faisait la principale force du peuple

    romain ; car c’était là, au dires des devins, ce qu’il

    fallait sacrifier en ce lieu, si l’on voulait que la

    république romaine fût éternelle.

  • Tum Marcum Curtium, iuvenembello egregium, castigasseferunt dubitantes an ullummagis Romanum bonum quamarma virtusque esset, et silentiofacto templa deorumimmortalium, quae foroimminent, Capitoliumqueintuentem et manus nunc in caelum, nunc in patentes terraehiatus ad deos manesporrigentem, se devovisse; equodeinde quam poterat maxime exornato insidentem, armatumse in specum immisisse; donaque ac fruges super eum a multitudine virorum acmulierum congestas lacumqueCurtium […] ab hoc appellatum.

    Tite-Live, Histoire romaine, VII, 6

    Alors Marcus Curtius, jeune homme qui s’était signalé par ses exploits militaires,

    reprocha à ses concitoyens le peu d’entendement qu’ils montraient en ne

    sachant pas que le bien le plus grand et le plus précieux des Romains, étaient la valeur et les armes. Après que tout le

    monde eut fait silence, Curtius jetant les yeux sur les Temples des Dieux qu’on voit de la place publique et sur le Capitole, et

    tendant les mains tantôt vers le ciel, tantôt vers les gouffres entr’ouverts de la terre, comme pour évoquer les mânes, il

    se dévoua pour sa patrie. Etant donc monté sur un cheval le plus richement

    enharnaché qu’il pût, il se précipita tout armé dans l’abyme : une multitude infinie d’hommes et de femmes présents à son dévouement, jetèrent par-dessus lui une

    quantité considérable de dons et de fruits ; et ce gouffre, qui fut ainsi comblé, fut appelé depuis le Lac Curtius, du nom de

    ce rare citoyen. Traduction de Vanière, 1781

    Alors M. Curtius, jeune homme qui s’était fort distingué dans la guerre,

    s’indigna, dit-on, de voir qu’on hésitait, comme si le plus grand bien

    de Rome n’était pas la valeur et les armes. Ayant obtenu le silence, il se

    tourne vers les temples des dieux immortels qui dominaient le forum,

    et, les yeux levés vers le Capitole, les mains tour à tour tendues vers le ciel

    ou sur les profondeurs de la terre béante, il se dévoue aux dieux mânes

    ; puis, montant sur un cheval le plus richement équipé qu’il pût, il s’élança

    tout armé dans le gouffre, où une foule d’hommes et de femmes

    répandirent sur lui un amas de fruits et d’offrandes expiatoires ; et c’est de

    lui […] que le lac Curtius aurait tiré son nom.

    Traduction de Nisard, 1844

  • Andrea da Negroponte, Le Dévouement de Marcus Curtius

    Anonyme, Marcus Curtius se sacrifie pour le bien de l'état

  • Benjamin Robert Haydon, Marcus Curtius sautant dans l'abîme

    Jean-Léon Gérôme, Le Saut de Marcus Curtius

  • Eustache le Sueur, Marcus Curtius sautant dans le vide

    Giovanni Paolo Pannini, Marcus Curtius se jetant dans le gouffre

  • Giovanni Paolo Pannini, Marcus Curtius se jetant dans le gouffre

    Hendrick Goltzius, Marcus Curtius

  • Bertholet Flemal, Marcus Curtius

    Hermann Posthumus, Le Dévouement de Marcus Curtius

  • Ludwig Refinger, Marcus Curtius se jetant dans le gouffre

    Simon de Vos, L'Exploit de Marcus Curtius

  • Lambert van Noort, L'Auto-sacrifice de Marcus Curtius

    Pierre-Joseph Célestin François, La Mort de Marcus Curtius

  • Paolo Véronèse, Le Sacrifice de Marcus Curtius

    Luigi Garzi, Le Sacrifice de Marcus Curtius

  • John Martin, Marcus Curtius

  • Louis XIV sous les traits de Marcus Curtius, par Le Bernin, modifiée par François Girardon