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Page 1/9 Retour à la liste Nom (s) de la maison : Le Gouillas Cadastre de 1827 : Parcelle n°512-513 Cadastre de 2010: Parcelle n°95 Thème développé: Lous paôurés (Les pauvres) Contributeurs : Thérèse Alès - Suzanne Blanc – Marcel Eyraud – Laurent Issartel Indice du document : 0 Date de rédaction/Correction : 22 août 2011 Propriétaires 1864 : Jean-Pierre Gaigne Actuel : André Eyraud Cette maison couverte à lauzes ne figure pas sur le cadastre de 1827. Elle fut construite entre 1860 et 1864 par Jean-Pierre Gaigne sur les parcelles 512 et 513 jouxtant La Claude, rachetées à Pierre Rochette par son père Jean-Baptiste. Comme toutes les fermes traditionnelles, elle comportait sur la partie nord correspondant au premier étage de la maison, à l’est une grange, à l’est une bergerie (1) . Sur la partie sud, dans le prolongement de la fenière, une cuisine et une chambre s’ouvraient sur le soleil par deux ouvertures. Au-dessous, une grande cuisine éclairée par une fenêtre donnait sur le terrain appelé le Gouillas, mot désignant un endroit un peu marécageux où se déversaient des eaux de diverses origines et où aboutissait le ruisseau qui longeait la maison à l’ouest (2) . La porte qui y accédait comportait un couloir ainsi qu’un escalier montant à l’étage. À l’est, un portail donnait sur l’écurie. Cette partie avait été ajoutée en 1885 Elle était surmontée d’une pièce faisant office de chambre et à laquelle on accédait par un escalier extérieur. Contrairement à beaucoup de fermes, l’entrée de l’écurie n’abritait pas de bachas mais l’écurie elle-même était dotée d’un puits alimentant la maison pour tout ce qui n’était pas eau potable. Jean-Pierre et son épouse Madeleine Sanial eurent une nombreuse descendance et la maison passa assez vite à l’un de ses fils, Baptiste Gagne (entre temps, dans les registres d’état civil, Gaigne s’est transformé en Gagne), marié à Rose Martin, tandis que l’un de ses frères Louis-Pierre, dit Pierre, héritait de Jaladou (Parcelle 404). La génération suivante vit disparaître le nom de Gagne qui depuis des temps immémoriaux avait été le plus représenté avec celui des Eyraud. La plupart des enfants de Pierre et de Rose moururent à la naissance ou en bas âge, Jean-Baptiste disparut à 40 ans sans descendance et la famille fut également frappée par la Grand’Guerre avec la disparition de Pierre-Baptiste en 1917. Ne restaient que deux filles, Félicité et Marie Rosalie. 1 – À cette époque, plusieurs familles élevaient des moutons. Cette activité a disparu de village 2 – Il s’agit du ruisseau coulant dans la draille et actuellement enterré à partir de la route départementale.

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Actuel : André Eyraud

Cette maison couverte à lauzes ne figure pas sur le cadastre de 1827. Elle fut construite entre 1860 et 1864 par Jean-Pierre Gaigne sur les parcelles 512 et 513 jouxtant La Claude, rachetées à Pierre Rochette par son père Jean-Baptiste. Comme toutes les fermes traditionnelles, elle comportait sur la partie nord correspondant au premier étage de la maison, à l’est une grange, à l’est une bergerie(1). Sur la partie sud, dans le prolongement de la fenière, une cuisine et une chambre s’ouvraient sur le soleil par deux ouvertures. Au-dessous, une grande cuisine éclairée par une fenêtre donnait sur le terrain appelé le Gouillas, mot désignant un endroit un peu marécageux où se déversaient des eaux de diverses origines et où aboutissait le ruisseau qui longeait la maison à l’ouest(2). La porte qui y accédait comportait un couloir ainsi qu’un escalier montant à l’étage. À l’est, un portail donnait sur l’écurie. Cette partie avait été ajoutée en 1885 Elle était surmontée d’une pièce faisant office de chambre et à laquelle on accédait par un escalier extérieur. Contrairement à beaucoup de fermes, l’entrée de l’écurie n’abritait pas de bachas mais l’écurie elle-même était dotée d’un puits alimentant la maison pour tout ce qui n’était pas eau potable. Jean-Pierre et son épouse Madeleine Sanial eurent une nombreuse descendance et la maison passa assez vite à l’un de ses fils, Baptiste Gagne (entre temps, dans les registres d’état civil, Gaigne s’est transformé en Gagne), marié à Rose Martin, tandis que l’un de ses frères Louis-Pierre, dit Pierre, héritait de Jaladou (Parcelle 404). La génération suivante vit disparaître le nom de Gagne qui depuis des temps immémoriaux avait été le plus représenté avec celui des Eyraud. La plupart des enfants de Pierre et de Rose moururent à la naissance ou en bas âge, Jean-Baptiste disparut à 40 ans sans descendance et la famille fut également frappée par la Grand’Guerre avec la disparition de Pierre-Baptiste en 1917. Ne restaient que deux filles, Félicité et Marie Rosalie. 1 – À cette époque, plusieurs familles élevaient des moutons. Cette activité a disparu de village 2 – Il s’agit du ruisseau coulant dans la draille et actuellement enterré à partir de la route départementale.

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Pierre Baptiste Gagne, mort pour la France en 1917

Suzanne Blanc-Issartel devant le Gouillas

On aperçoit, à gauche l’écurie, à droite la maison d’habitation.

C’est Félicité Gagne, dite Félicie, mariée en 1873 avec Baptiste Chanal dit Catou qui hérita de la maison qui passa ainsi à la famille Chanal. Les époux n’y vivaient pas : ils occupaient la ferme de Rousset-d’en-Haut (Parcelle 327) Fidèle à la tradition des Gagne, Félicité engendra une grande famille (mais portant le patronyme de Chanal et exclusivement féminine !) et en 1951, la maison revient à l’une de ses filles, Léontine qui se marie à Pierre Michaud. Elle prend assez vite le nom de Gouillas (On l’écrit aussi Gouilas ou Gouyas). Ce nom englobait également cette partie basse du village et d’ailleurs ses voisines des parcelles 505 et 506 (La Claude) des frères Boissy sont également appelés parfois le Gouillas. Léontine n’a jamais habité au Gouillas, préférant Rousset-d’en-Haut, la maison de ses parents. C’est sa sœur Marie Victoria, dite Victoria, mariée à Jacques Issartel en 1929 qui l’occupait avec son grand-père Baptiste « Gagne » depuis 1949.

Il est intéressant de noter qu’à l’époque des grandes familles, les grands parents recueillaient et élevaient chez eux le premier de leurs petits-

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Devant la porte de la cuisine, Victoria, Jacques Issartel

et leurs enfants Pierre et Roger À gauche, le grand-père Baptiste Gagne

Devant la fenêtre de la cuisine, Victoria et Jacques Issartel Les enfants sont Yvonne Issartel et Colette Charre

enfants. C’est pourquoi Victoria, qui avait toujours vécu au Gouillas y était très attachée, bien qu’elle regrettât d’avoir été séparée dans son enfance de ses frères et sœurs élevés, eux, avec ses parents à Rousset-d’en-Haut.

À la mort de son père, elle espérait bien récupérer la maison mais le tirage au sort lui fut défavorable et c’est Léontine qui en prit possession. Jacques avait envisagé un temps d’acheter la ruine de Simondou sur la route du moulin, mais Victoria avait refusé de quitter le village. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, il avait alors acquis à Pierre Ribbes du Grangeou, La Cour (Parcelle 517), située de l’autre côté de la rue. Il avait entrepris de l’agrandir vers l’est, dans le jardin

attenant, entre 1962 et 1963. Mais Victoria était si attachée au Gouillas qu’elle continua à y vivre pendant un an alors que son mari résidait, lui, à La Cour. Suzanne raconte que lorsqu’elle décida de présenter Baptiste, son futur époux à ses parents, elle lui dit « Je te préviens, mon père vit en haut et ma mère en bas ». C’est la mort de Baptiste Chanal et le tirage au sort malheureux qui la forcèrent à quitter « sa » maison et à rejoindre son époux. Car Léontine, qui ne nourrissait pas les mêmes attaches que la Victoria avec le Gouillas décida de le mettre en vente en 1969. André Eyraud, dit « Dédé », époux d’Odette Masson, quitta alors La Blache (Parcelle 399) pour prendre possession de la bâtisse. Mais celle-ci était en si mauvais état qu’elle fut entièrement démolie. Pour avoir une idée de sa valeur, on peut se rapporter au partage testamentaire effectué en 1884 par Pierre Gagne au profit de ses deux fils Baptiste et Paul Louis : Jaladou (Parcelle 404) et son jardin étaient alors évalués à 4.052 francs, alors que le Gouillas ne l’était qu’à 1.600 francs (Notons qu’avec les terres, le patrimoine du père était cependant estimé à 17.301 francs et que la même année, le Grand Moulin était adjugé 10.900 francs). Le Gouillas, reconstruit par les frères Casimir et Régis Cortial maçons à Saint-Front, devint alors une maison moderne, l’une des plus belles du village. Elle fut le siège d’un commerce important. Sur la partie nord, Odette tenait un magasin de souvenirs, alors qu’au sud « Dédé » faisait commerce de matériaux de construction, aidé de Régis Bonnefoy, dit « Le pépé », son homme de confiance.

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La Marie-bonbon

« Lous paôurés » « Chez Jeanne, la Jeanne, Son auberge est ouverte aux gens sans feu ni lieu. On pourrait l’appeler l’auberge du Bon Dieu S’il n’en existait déjà une… »

La Jeanne - Georges BRASSENS

« Dans la nombreuse famille gardoise de mon grand-père maternel, le repas était, avec la veillée et la messe du dimanche, le moment privilégié où grands et petits se retrouvaient pour quelques instants de convivialité. Le cérémonial était immuable : chacun debout devant sa chaise attendait en silence que le maître des lieux récite le bénédicité (Bénissez, Seigneur, ce repas, ceux qui l'ont préparé et donnez du pain à ceux qui n'en ont pas.) que clôturait l’ainsi-soit-il collectif. Puis l’on s’asseyait et l’on nouait sa vaste serviette à carreaux autour du cou. Mon grand-père, saisissait alors l’énorme miche de pain à la croûte dorée qui fleurait bon le levain, la retournait, ouvrait son couteau à manche de corne et de sa pointe dessinait sur son dos une croix, avant d’en découper de larges tranches qu’il distribuait d’abord à son épouse, puis à chacun des ses douze enfants, dans l’ordre de naissance. Au bout de l’immense table, il y avait toujours une assiette vide et ses couverts et l’on gardait, au fond de la soupière ou de la marmite en faïence craquelée “la part du pauvre”, part qui repartait le plus souvent à la cuisine le repas terminé, les pauvres sonnant rarement à la porte. »

Jean-Paul Rique

Aux Estables, on désignait par « Lous paôurés » des chemineaux qui passaient de ferme en ferme et de village en village. On les voyait arriver à la belle saison : ils avaient leurs habitudes et leurs maisons privilégiées. La « maison du Bon Dieu » par excellence était celle de Jacques et de Victoria Issartel dite « Chez Jacques et Victoria de Gagne ». On leur offrait le gîte dans le foin de la grange – en les priant toutefois d’abandonner allumettes ou briquet – et on leur servait la soupe qu’ils dégustaient en bout de table. En échange, ils rendaient quelques menus services dont la refente du bois était le plus fréquent. Puis ils reprenaient leur chemin, en quête d’un nouvel asile. Ils disparaissaient avec les mauvais jours. Quelques noms sont restés dans les mémoires tel Firmin Valéry qui venait de la région d’Yssingeaux, ou encore un certain Papelier. Il y avait aussi « Lou paôuré de Mayres » qui venait sûrement de Mayres en Ardèche. Certains ont acquis leurs lettres de noblesse, connaissant une notoriété locale. C’est le cas de « la Marie bonbon » de Tence qui, pour amadouer les enfants souvent effrayés par ces pauvres diables en haillons, leur distribuait des bonbons qu’elle puisait de ses mains noueuses au fond des vastes poches de l’ample nippe qui lui servait de jupe.

L’aspect repoussant de ces mendiants ambulants était utilisé à l’encontre des garnements que leurs parents avaient du mal à maintenir dans le droit chemin et qui s’entendaient dire : «Sé siàs pas satge, te dounarei au paôuré » (Si tu n’es pas sage, je te donnerai aux pauvres). Ces pauvres là rivalisaient de dénuement avec les indigents locaux également pris en charge par quelque parent qui, sans être riche, pouvait partager son peu de bien en les hébergeant. En 1911, date à laquelle la population du village a atteint son apogée, le bourg comptait, « intra muros », 412 habitants. Parmi ceux-ci, 77% étaient à vocation agricole, beaucoup d’hommes étaient déclarés comme laboureurs, 16% étaient employés comme servantes, valets ou jardiniers. Le reste,

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soit 7%, était classé dans la catégorie des pauvres et mendiants (lire « plus démunis que les autres ») sans activité précise, constituée souvent de veufs inactifs. Car si les conditions de vie ont commencé à s’améliorer au village avec l’installation de l’eau courante et de l’électricité, à partir des années 30, beaucoup vivaient dans de misérables chaumières insalubres tout à fait semblables à celles que l’on y trouvait au Moyen-âge. Parmi les témoignages qui nous sont restés, citons celui de l’abbé Jean-Louis Giraud Soulavie qui, en 1779, sous le titre « Misère sous un toit de chaume du Mézenc », écrivait : « … un toit formé de paille, très élevé et très aigu pour que la neige n’écrase pas la maison, couronnait tout cet édifice : il avait hors d’œuvre trente pas de long sur seize de large. Deux appartements formaient cette habitation, l’un était destiné pour la famille, l’autre pour les bestiaux, on me dit même que leur voisinage était très utile aux propriétaires en donnant à la maison une sorte de chaleur entretenue d’ailleurs par les amas de fumier. Ces deux habitations étaient séparées par une grille de bois pour profiter de la chaleur des vaches et des bêtes à laine. » Plus tard, en 1883, les choses ne s’étaient guère améliorées, malgré la Révolution, et John Edward Barker dans son livre « À travers l’Auvergne, le Velay » écrit : « Les Estables, assortiment de demeures pour les cochons et pour les hommes, rassemblés n’importe comment sans ordre… ». Enfin, on se reportera à la fiche de Rousset-d’en-bas (Parcelle 401) pour relire ce que relatait George Sand de sa visite aux Estables en 1859 et qui confirme cette omniprésente pauvreté, mais aussi cette générosité de celui qui a peu mais sait partager « Une vieille voisine infirme est à la porte. On lui fait la soupe par charité… ». Cette aide aux plus démunis ne se limitait pas à la nourriture et au gite provisoire. On prévoyait également la « part du pauvre » lors de la transmission de son patrimoine, si petit soit-il. Le 11 février 1835, le frère de Jean-Baptiste Gaigne dans son testament enregistré par le notaire royal de Saint-Front, fait son neveu (Jean) Pierre Gaigne son héritier universel et ajoute : « … plus je donne et lègue aux pauvres les plus nécessiteux du chef-lieu des Estables et non à ceux de la commune, les excluant expressément, la somme de quatre cents francs, à eux payable un an après mon décès. » (On peut se poser la question de savoir ce que signifiait cette exclusion).

Extrait du testament du 11 février 1835

Il y a toujours des pauvres, mais qu’est devenue la charité ?

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Le Trimardeur (poème chanté)

Il arrivait comme un mystère Le trimardeur du mois de juillet Sur son dos toutes ses affaires Dans un vieux sac de toile usée Il disait «bonjour la compagnie » En levant son bâton bien haut Car c’était sa manière à lui De ne jamais quitter son chapeau On l’appelait la chouffogno Nous lui demandions d’où il venait Il nous montrait le bout du chemin Nous lui demandions où il allait Il nous faisait dans le ciel un point C’était un genre d’homme sans âge Que nous trouvions déjà bien vieux Mais pas de rides sur son visage Seules celles que plissent les yeux On l’appelait la chouffogno Il s’asseyait à notre table Mère lui servait à manger Il remerciait d’être aimable Avec le pauvre qui passait. Puis il dormait un peu dans le foin Pour lui le plus douillet des lits Mais d’au revoir il n’y avait point Car au matin il était parti On l’appelait la chouffogno Le Trimardeur du mois de juillet Qui portait toute la misère Ou peut-être la liberté C’était pour nous comme un mystère A l’heure qu’il est le pauvre diable Se chauffe sûrement quelque part dans les cieux Et le Bon Dieu de sa main secourable A bien dû lui offrir l’objet de ses vœux Ena bello chouffogno

Marie-Rose du MEZENC (Marie-Rose Falcon)

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Vue actuelle de la maison, façade sud

Vue actuelle de la maison, façade nord