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Résumé exécutif de l’EIES et du PGES du Programme Kandadji RESUME EXECUTIF DE L’EIES ET DU PGES DU PROGRAMME KANDADJI 1. INTRODUCTION ......................................................................................... 1 2. OBJECTIFS DU P-KRESMIN ...................................................................... 2 3. PRESENTATION DU PROGRAMME « KANDADJI »................................... 2 4. ZONE D’ETUDE .......................................................................................... 4 5. PRESENTATION DE L’EI ES ET DE SES ADDENDUM................................ 9 5.1 Descriptions du milieu 10 5.1.1 Cadre politique et règlementaire 10 5.1.2 Climat 10 5.1.3 Géologie et géomorphologie 11 5.1.4 Hydrologie du fleuve Niger 11 5.1.5 Sédimentologie 11 5.1.6 Eaux souterraines 12 5.1.7 Qualité de l’eau de surface 12 5.1.8 Pédologie 12 5.1.9 Flore 13 5.1.10 Plantes aquatiques envahissantes 13 5.1.11 Faune 13 5.1.12 Démographie 14 5.1.13 Organisation sociale 14 5.1.14 Qualité de vie et pauvreté 14 5.1.15 Santé 15 5.1.16 Éducation et alphabétisation 15 5.1.17 Agriculture 15 5.1.18 Élevage 16 5.1.19 Pêche 16 5.1.20 Ressources culturelles 17 5.1.21 Projets de développement 17 5.2 Analyse des alternatives 17 5.2.1 Barrages sur les affluents du Niger 18 5.2.2 Option sans barrage 18 5.2.3 Barrages sur le fleuve Niger 19 Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized

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Résumé exécutif de l’EIES et du PGES du Programme Kandadji

RESUME EXECUTIF DE L’EIES ET DU PGES

DU PROGRAMME KANDADJI

1. INTRODUCTION ......................................................................................... 1

2. OBJECTIFS DU P-KRESMIN ...................................................................... 2

3. PRESENTATION DU PROGRAMME « KANDADJI »................................... 2

4. ZONE D’ETUDE .......................................................................................... 4

5. PRESENTATION DE L’EIES ET DE SES ADDENDUM................................ 9

5.1 Descriptions du milieu 10

5.1.1 Cadre politique et règlementaire 10

5.1.2 Climat 10

5.1.3 Géologie et géomorphologie 11

5.1.4 Hydrologie du fleuve Niger 11

5.1.5 Sédimentologie 11

5.1.6 Eaux souterraines 12

5.1.7 Qualité de l’eau de surface 12

5.1.8 Pédologie 12

5.1.9 Flore 13

5.1.10 Plantes aquatiques envahissantes 13

5.1.11 Faune 13

5.1.12 Démographie 14

5.1.13 Organisation sociale 14

5.1.14 Qualité de vie et pauvreté 14

5.1.15 Santé 15

5.1.16 Éducation et alphabétisation 15

5.1.17 Agriculture 15

5.1.18 Élevage 16

5.1.19 Pêche 16

5.1.20 Ressources culturelles 17

5.1.21 Projets de développement 17

5.2 Analyse des alternatives 17

5.2.1 Barrages sur les affluents du Niger 18

5.2.2 Option sans barrage 18

5.2.3 Barrages sur le fleuve Niger 19

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5.3 Consultations publiques 19

5.4 analyse des impacts et mesures d’atténuation 19

5.4.1 Impacts du Projet en phase de préparation 19

5.4.2 Impacts du Projet en phase de construction 20

5.4.3 Impacts du Projet en phase d’exploitation 21

5.5 Analyse des impacts cumulatifs 23

6. PRESENTATION DU PGES ...................................................................... 25

6.1 Objectifs du PGES 25

6.2 Rôles respectifs des intervenants du PGES 25

6.2.1 Le Maître d’ouvrage 25

6.2.2 L’Ingénieur Conseil 26

6.2.3 Bureau d’Evaluation Environnementale et des Etudes d’Impact (BEEEI) 26

6.2.4 L’Entrepreneur 27

6.2.5 Les administrations nigériennes 27

6.2.6 L’Autorité du Bassin du Niger 28

6.2.7 La Banque Mondiale 28

6.2.8 La Banque Africaine de Développement 28

6.2.9 Implication des populations concernées 28

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1. INTRODUCTION

La république du Niger, pays d’Afrique de l’Ouest, est presque entièrement située dans la zone

Sahélo-saharienne, caractérisée par de très faibles précipitations annuelles et de longues périodes

de sécheresse. Le Niger est traversé dans sa partie occidentale par le fleuve Niger qui est sa plus

importante ressource en eau de surface. Les apports moyens du fleuve ont fortement diminué

dans les années 70 à 90 avec des débits très faibles durant la saison d’étiage.

Afin d’atténuer les conséquences de la réduction des débits du fleuve, le Programme « Kandadji »

de Régénération des Ecosystèmes et de Mise en valeur de la vallée du Niger (P-KRESMIN) a

officiellement été adopté par le gouvernement nigérien en août 2002 et placé sous la responsabilité

du Haut Commissariat à l’Aménagement de la Vallée du Niger (HCAVN). La pièce maîtresse du

Programme est la création d’un barrage sur le fleuve Niger à Kandadji avec production

d’hydroélectricité. La capacité du réservoir du barrage est dimensionnée pour permettre d’assurer

un débit d’étiage suffisant en aval. Cette régularisation des débits assurera la pérennité des

apports en eau pour l’irrigation, le bétail, les usages domestiques et la régénération des

écosystèmes fluviaux. Le programme comporte une composante « Développement de l’irrigation »

qui prévoit l’aménagement de 45 000 hectares de périmètres irrigués dont 6000 ha prévus au profit

des populations affectées par le projet.

En 2006, le Programme a fait l’objet d’une Etude d’Impact Environnemental et Social (EIES) et

d’un premier Plan de Gestion Environnementale et Sociale (PGES) conformément aux exigences

de la Banque Africaine de Développement, principal financeur du projet.

A l’heure actuelle, dans le cadre du Projet de Développement des Ressources en Eau et de

Gestion Durable des Ecosystèmes dans le Bassin du Niger (PDREGDE/BN), la Banque Mondiale

a décidé de financer des activités complémentaires visant à améliorer la préparation et la mise en

œuvre du Programme « Kandadji » dont la mise à jour du PGES et la réalisation de compléments

à l’EIES. Ces compléments sont présentés sous forme d’Addendum, ils précisent certains thèmes

qui n’avaient pas été abordés dans l’EIES.

Ce résumé exécutif présente synthétiquement le Projet, la description du milieu, les impacts

importants du Projet, les mesures d’atténuation et de compensation et les intervenants pour leur

mise en œuvre.

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2. OBJECTIFS DU P-KRESMIN

L’objectif global du P-KRESMIN est de contribuer à réduire la pauvreté grâce à la régénération des

écosystèmes, l’amélioration de la sécurité alimentaire et la couverture des besoins en énergie. Les

objectifs spécifiques s’articulent autour des axes principaux suivants :

la régénération et la préservation des écosystèmes fluviaux sur le parcours nigérien du fleuve

grâce au maintien d’un débit d’étiage de 120 m3/s à Niamey ;

l’irrigation de 45 000 ha de terre cultivable d’ici 2034 pour l’amélioration de la sécurité

alimentaire et des conditions de vie des populations bénéficiaires ;

l’alimentation en eau potable des populations et des autres usagers, et l’augmentation des

revenus des populations bénéficiaires à travers la sécurisation et la gestion durable des

systèmes agro-sylvo-pastoraux ;

l’accroissement de la sécurité énergétique du Niger avec la construction d’une centrale

hydroélectrique d’une capacité de 130 MW et d’une ligne de transport de 132 kV sur une

distance de près de 200 km.

3. PRESENTATION DU PROGRAMME « KANDADJI »

Le Programme « Kandadji » comprend les composantes suivantes :

Barrage et ouvrages annexes dont les caractéristiques sont :

Un barrage constitué d’une digue en terre d’une longueur de 8 780 m,

Une superficie de la retenue de 282 km2.

Une longueur du remous de la retenue de 60 km.

Une profondeur moyenne de la retenue de 5,67 m.

Une écluse à poisson située dans le pilier intermédiaire.

Un monte-charge permettant le franchissement du barrage par les pirogues,

Une prise d’eau agricole dans la retenue installée pour l’alimentation des périmètres

agricoles irrigués les plus proches du barrage.

Une cité ouvrière (cité de l’Entrepreneur) et une cité du Maître d’Ouvrage.

Centrale hydroélectrique et lignes de transport :

Centrale d’une puissance de 130 MW avec un productible annuel de l'ordre de 629 GWh.

La ligne de transport sera dimensionnée pour une tension de 132 kV, elle desservira les

villes de Tillabéri et Niamey à travers un parcours de près de 200 km

Plans environnementaux et sociaux comprenant :

un Plan de Gestion Environnementale et Sociale (PGES) du projet de construction du

barrage,

des Plans d’Action de Réinstallation (PAR) pour les populations involontairement

déplacées,

le Plan de Développement Local (PDL), comprenant l’aménagement hydro-agricole de

6000 ha au profit des populations déplacées,

plusieurs études complémentaires.

Développement de l’irrigation :

L’aménagement de 45 000 ha de surface irriguée prévu à l’horizon 2034.

Gestion du Programme :

Le HCAVN assurera la supervision et le suivi régulier des activités du Programme. Il est

renforcé par l’Unité d’Exécution du Programme (UEP) installée sur le terrain à Kandadji.

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CALENDRIER DE REALISATION DU PROJET

La préparation des sites d’accueil pour les populations déplacées représente l’année zéro et se

terminera vers la fin de l’année 7. La première vague de réinstallation débutera à l’année 2 et se

terminera à l’année 3. La deuxième vague de réinstallation se déroulera durant les années 6 et 7.

La période de construction du barrage débute dès l’an 2 et se poursuivra jusqu’à l’an 12.

La phase d’exploitation débute avec le remplissage de la retenue à l’an 8.

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4. ZONE D’ETUDE

Le site du projet de barrage se trouve à Kandadji dans la région de Tillabéri. Le futur barrage se

trouve à 187 km en amont de Niamey et à 61 km de la frontière avec le Mali. La ville la plus proche

est Tillabéri située à 65 km en aval. La route Nationale N°1 qui longe la rive gauche du Niger relie

ces villes au site-projet.

La zone d’étude correspond au cadre spatial utilisé pour la description du milieu ainsi que l’analyse

des impacts. Elle englobe tous les éléments des milieux biophysique et humain potentiellement

affectés par le P-KRESMIN.

La zone d’étude générale comprend les cantons adjacents au fleuve Niger, depuis la frontière avec

le Mali au nord (plus quelques hameaux au Mali en bordure de la frontière) jusqu’à celle du Nigeria

au sud. Cependant, pour les besoins de l’évaluation des impacts du projet, une zone d’étude

détaillée a été définie. Celle-ci a été circonscrite en identifiant les territoires qui risquent d’être le

plus affectés par le P-KRESMIN. Ainsi, la zone d’étude détaillée comprend :

l’aire du futur réservoir créé par la retenue,

une zone adjacente au réservoir de largeur variable incluant au nord quelques hameaux

maliens frontaliers au Niger,

une bande en aval de la retenue d’environ 10 km de part et d’autre du fleuve Niger et d’une

longueur approximative de 30 km pour caractériser les zones potentielles de réinstallation et les

impacts associés en cas de rupture du barrage,

une seconde bande plus en aval de 2 km de part et d’autre du fleuve jusqu’à Tillabéri.

La zone d’étude détaillée couvre une superficie approximative de 4 500 km2. Les deux cartes aux

pages suivantes illustrent les zones d’étude détaillée et générale.

Vue de l’axe du futur barrage et vue du futur réservoir du barrage

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Insérer carte zone d’étude générale

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Insérer carte zone d’étude détaillée

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5. PRESENTATION DE L’EIES ET DE SES ADDENDUM

L’EIES est composée de deux phases. La phase I comprend :

des études sectorielles qui ont permis de décrire en détail l’environnement de la zone d’étude,

elles ont été incorporées dans les descriptions du milieu :

Étude des ressources en eaux souterraines ;

Étude sur la faune et la jacinthe d’eau ;

Étude sur la végétation ;

Étude sur la pêche ;

Étude sur la situation sanitaire ;

Étude des ressources culturelles, historiques et archéologiques ;

Étude sur le pastoralisme et la situation zoosanitaire ;

Étude sur l’agriculture.

des descriptions du milieu,

l’analyse des impacts et mesures d’atténuation

des Addendum à l’EIES (mise à jour 2012) traitant des sujets suivants :

Contexte règlementaire

Qualité de l’eau

Hydrologie

Végétation

Faune

Chantier, cités de l’Entrepreneur

Pêches et navigation

Patrimoine culturel et archéologique

Ensablement

Envahissement des plantes aquatiques proliférantes

Santé

Sécurité du barrage

La phase II comprend le Plan de réinstallation et Plan de développement local et un rapport de

synthèse générale.

Seuls les éléments de la phase I sont présentés dans ce résumé exécutif.

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5.1 DESCRIPTIONS DU MILIEU

Ce chapitre présente les principales caractéristiques du milieu en insistant sur les particularités des

zones d’étude générale et détaillée. Plusieurs informations utilisées pour la description du milieu

proviennent des études sectorielles, d’études complémentaires et des Addendum à l’EIES.

Forêt rivulaire et steppe arbustive à proximité du futur barrage

Petit hameau et navigation dans le f leuve à proximité du futur barrage

5.1.1 Cadre politique et règlementaire

Le cadre politique et règlementaire dans lequel s’inscrit le P-KRESMIN comprend :

Les politiques applicables de la Banque Mondiale,

les politiques applicables de la Banque Africaine de Développement,

la politique environnementale du Niger et les programmes sectoriels en découlant,

les politiques sociales du Niger,

les conventions internationales applicables auxquelles a adhéré le Niger.

de nombreux textes règlementaires environnementaux et sociaux.

5.1.2 Climat

L’écologie du bassin du fleuve Niger est conditionnée par les facteurs climatiques, notamment la

pluviométrie et la température. Le climat du Niger est un climat tropical semi-aride, avec une

saison sèche et une saison pluvieuse marquées.

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5.1.3 Géologie et géomorphologie

Le paysage de la partie nord de la zone d’étude détaillée présente une nette structuration en larges

bandes orientées est/ouest. Le paysage de la portion sud de la zone d’étude détaillée est

caractérisé par de grandes dunes longitudinales orientées est - sud-ouest/ouest - nord-ouest.

Certaines forment des crêtes de plus de 25 m de hauteur qui s’étirent sur 20 ou 30 km de

longueur. Les dépressions interdunaires peuvent contenir une teneur plus é levée en argile et être

propices pour l’agriculture.

Vers Kandadji, le profil est atypique avec la présence de roches ignées à la surface ou juste en

dessous de celle-ci, exerçant une forte influence sur le relief, y compris un rétrécissement de la

zone inondable. Ceci est particulièrement manifeste sur la rive droite où la colline Ourouba domine

le paysage. Cependant, sur la rive gauche, il y a une plus large plaine parsemée essentiellement

de dunes éoliennes qui dépassent rarement 2 m. Il existe également des dépressions interdunaires

ayant des teneurs argileuses plus importantes. Sur le site du futur barrage, la plaine est large de

10-15 km et les pentes sont faibles et constantes (3 %). Des collines isolées font également partie

du relief.

5.1.4 Hydrologie du fleuve Niger

Compte tenu du fait que le régime hydrologique au Niger est caractérisé par des apports très

variables dans le temps, le problème d’approvisionnement en eau se situe surtout en saison

sèche. La durée de l’étiage d’une année dépend de la crue de l’année précédente. La crue a lieu

de septembre à janvier, avec en général un pic en décembre (débit moyen mensuel en décembre

de l’ordre de 1600 m3/s à Kandadji) . En année sèche, les étiages sont longs et sévères (avril à

juillet), et peuvent être réduits à quelques mètres cubes par seconde. Les variations interannuelles

peuvent être très fortes ; les années 70-90 correspondent à une période de sécheresse

particulièrement forte.

Le site du barrage de Kandadji se trouve dans le Niger Moyen. Le Niger Moyen est la partie

comprise entre l’exutoire du Delta Intérieur se situant entre Kémacina et San (au sud) et

Tombouctou (au nord) et la frontière nigéro–nigériane sous un climat désertique à sahélien.

Sur ce tronçon, le fleuve Niger reçoit au Niger sept affluents dits de la rive droite : le Gorouol, le

Dargol, la Sirba, le Goroubi, le Diamangou, la Tapoa et la Mékro.

5.1.5 Sédimentologie

En 2005-2006, une campagne sédimentométrique réalisée par Tecsult en collaboration avec

l’Université de Niamey a permis d’estimer les apports solides annuels en suspension dans le fleuve

Niger à 3 720 000 tonnes par an. Ces apports, une fois dans le réservoir, vont progressivement

entraîner son ensablement à cause du ralentissement de la vitesse d’écoulement de l’eau à

l’entrée de celui-ci. D’après cette campagne, si aucune mesure n’est mise en place, le volume

effectif de la retenue sera réduit de 14,3 à 17,9 % au cours des 100 années d’opération (Tecsult,

2006).

L’ensablement du fleuve Niger est causé par plusieurs facteurs : la topographie, le régime des

vents, le fleuve lui-même : les plages, îles et bancs de sable du fleuve sont une source de sable.

De plus, le faible taux de recouvrement de la végétation, les activités humaines telles que

l’élevage, le déboisement pour les besoins en bois énergie, et l’agriculture sont des facteurs qui

viennent accentuer l’érosion et donc l’ensablement.

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5.1.6 Eaux souterraines

Les eaux souterraines constituent la principale ressource hydrique du pays ; elles sont la principale

source d’approvisionnement en eau en milieu rural ainsi que pour plusieurs centres urbains. Les

ressources renouvelables en eaux souterraines sont estimées à 2,5 milliards de mètres cubes par

an.

Le déplacement des populations affectées par le Programme Kandadji nécessitera la réalisation

d’ouvrages de captage pour assurer la couverture de leurs besoins en eau potable, et cette

ressource ne peut être trouvée que dans les aquifères d’eaux souterraines.

Selon les données de captage disponible, ces aquifères de socle du Liptako devraient être en

mesure de satisfaire les besoins en eau potable des populations qui seront déplacées. La

profondeur requise des forages sera d’environ 50 à 60 m et le niveau statique moyen est de l’ordre

de 10 m de profond.

L’état initial de la qualité de l’eau souterraine dans la zone d’étude détaillée est présenté dans le

tableau qui suit. Les données sont des moyennes des puits des cantons de la zone d’étude

détaillée. Les paramètres analysés sont la Conductivité électrique, le Calcium (Ca), Magnésium

(Mg), Manganèse (Mn), Potassium (K), Chlore (Cl), Sulfate (SO4), Bicarbonate (HCO2).

Valeur moyenne (mg/l)

Cond.

(µs/cm)

Ca Mg Mn K Cl SO4 HCO2

799 64 27 57 4 39 51 252

Source : Etude des ressources en eaux souterraines, Tecsult International, 2006

Ces valeurs nous indiquent que le taux de minéralisation moyen est de l’ordre de 800 µs/cm. Les

eaux des cantons plus au nord et les forages moins profonds sont sous cette moyenne alors que

les eaux plus au sud et les forages plus profonds sont au-dessus de cette moyenne. Ces eaux de

la zone détaillée sont de type bicarbonate allant de calcique à sodique.

5.1.7 Qualité de l’eau de surface

Une campagne d’analyse de la qualité physico-chimique de l’eau du fleuve à Niamey a été réalisée

à Tondibia, en aval de Niamey et de ses sources de pollution connues. Les résultats de ces

analyses peuvent être considérés représentatifs de la situation à Kandadji. Les paramètres

analysés ont été les suivants : température, pH, oxygène dissous, conductivité électrique, nitrate,

nitrite, ammonium, phosphore total et phosphate. Pour les valeurs moyennes, tous les paramètres

indiquent une qualité de l’eau bonne à très bonne. Le grand pouvoir de dilution du fleuve est un

facteur contribuant à cette qualité de l’eau.

D’autres analyses ont révélé que les matières en suspension dans le fleuve Niger présentent des

valeurs plus élevées en juin et en août en raison du lessivage des sols et des berges par la pluie.

Les valeurs de conductivité montrent que le Niger est un cours d’eau intermédiaire de peu à

moyennement productif. Les valeurs de température mesurées à différentes périodes de l’année

correspondent bien à ce que l’on retrouve dans les eaux continentales africaines et se situent à

l’intérieur des limites bien tolérées par la faune aquatique.

5.1.8 Pédologie

Les sols de la zone d’étude sont de façon prédominante rouge marron et constitués de sables

éoliens. Ils sont généralement peu profonds (100 à 150 mm), faiblement constitués et disposent de

faibles taux de fertilité inhérente et de capacité de rétention de l’humidité.

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5.1.9 Flore

Dans la zone d’étude détaillée, l’inventaire de terrain et les travaux d’interprétation des images

satellites ont permis la reconnaissance de 14 types de formations végétales et sept domaines. Les

domaines sont constitués par les occupations agricoles et forestières, les prairies et les steppes

herbeuses, les dénudés, les surfaces en eau et le territoire urbain. La flore arbustive et

arborescente se limite à quelque 25 espèces. Les conditions de drainage, de substrat (notamment

la texture), et de méso-climat contrôlent les grands ensembles. Les bourgoutières, source

fourragère pour le bétail et la faune sauvage, sont essentiellement situées en amont du futur

barrage de Kandadji, elles couvrent approximativement 3000 ha. Les bourgoutières en aval du

futur barrage sont dégradées et de faibles superficies.

Le bourgou, graminée semi-aquatique, est une source alimentaire importante pour le bétail et la faune aquatique.

5.1.10 Plantes aquatiques envahissantes

Dans la zone d’étude détaillée, la jacinthe d’eau est la plante la plus envahissante. Elle est suivie

par Cyperus articulata dont les infestations sont fortement localisées sur les rives droites du fleuve

Niger et Typha australis qui prolifère essentiellement dans les chéneaux de drainage des eaux des

périmètres irrigués existants.

Invasion de la jacinthe d’eau sur les berges du fleuve

5.1.11 Faune

Les espèces menacées ou vulnérables de la zone d’étude détaillée comprennent, entre autres, la

grue couronnée, la loutre à joues blanches du Cap, le lamantin d’Afrique, l’hippopotame commun,

la gazelle dorcas, la gazelle dama, le lycaon et la hyène rayée.

Lamantin

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Le lamantin est en constante régression du fait de la perte de son habitat, du braconnage et de

son importance socio-économique, écologique et culturelle.

Au Niger, l’habitat permanent du lamantin est constitué par le lit mineur du fleuve. Certaines

zones de confluence avec les affluents droits du fleuve son également utilisées (Gorouol,

Dargol, Sirba). La majorité des habitats sont situés en amont du futur barrage. Les sites de

prédilection du lamantin sont Koutougou, Yassane, Baramé, Firgoune, Ayorou Goungou,

Garidjé et Belliam et Karamabou (aval du barrage).

Hippopotame

En 2008, trois populations d’hippopotames ont été identifiées et sont situées à proximité des

villes de Boubon, Tillaberi et Ayorou.

Crocodile du Nil

Dans la région de Tillabéri, les plus grands effectifs sont observés dans des biotopes bien

protégés tels que le fleuve Niger et certains de ses affluents. Les localités d’Ayorou, Tillabéry,

Gothèye, Boubon, Karma et Say sont considérées comme de grandes réserves de crocodiles.

Les loutres

Le fleuve Niger constitue la limite nord de la distribution des deux espèces de loutres devant

être présentes en Afrique de l’Ouest, soit la loutre à cou tacheté et la loutre à joues blanches du

Cap. Elles sont signalées dans la zone d’étude détaillée bien que la communauté locale

reconnaît une rareté d’observation de nos jours.

Avifaune

La Zone d’importance pour la Conservation des Oiseaux (ZICO) d’Ayorou peut supporter en

tout temps plus de 20 000 oiseaux aquatiques composés d’une ou de plusieurs espèces.

5.1.12 Démographie

La population du Niger a plus que doublé en moins d’un quart de siècle. L’essentiel de la

population (75 %) nigérienne est concentré le long du fleuve Niger et de ses affluents.

En 2001, la proportion de jeunes de moins de 15 ans était de l’ordre de 48 % dans les cantons de

Dessa et de Gorouol et de 45 % dans le canton d’Ayorou. L’importante proportion de jeunes se

reflète sur la taille moyenne des ménages dans la zone d’étude qui s’élève, dans la région de

Tillabéri, à 8,21 personnes/ménage, une moyenne supérieure à celle des autres régions.

5.1.13 Organisation sociale

L’organisation sociale du Niger est grandement influencée par la culture et les traditions propres à

chaque ethnie. Dans la zone d’étude détaillée, la faible densité de population permet aux habitants

de se regrouper par ethnie et de vivre à proximité de leur principale source de revenus, qu’il

s’agisse du fleuve pour les pêcheurs, des terres agricoles pour les agriculteurs ou des pâturages

pour les éleveurs. La population y est en majorité de type sédentaire, bien qu’on observe des

concentrations de populations nomades dans les cantons d’Anzourou, d’Ayorou et de Gorouo l.

5.1.14 Qualité de vie et pauvreté

Les conditions de vie dans la plus grande partie de la zone d’étude sont caractérisées par

l’inaptitude à satisfaire les besoins essentiels. Les besoins vitaux minimums en termes de nutrition

et d’abri ne sont pas garantis, en plus d'un manque en infrastructures (eau potable,

assainissement, modulations sanitaires et éducatives).

Environ 4 600 000 personnes sont présentes dans la zone d’étude générale et pourront bénéficier,

à divers degrés, du maintien du débit d’étiage et du développement économique stimulé par le P-

KRESMIN.

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5.1.15 Santé

Les principales maladies présentes dans la zone d’étude détaillée sont les maladies hydriques, les

pneumopathies (toux/rhume, pneumonie), la rougeole, les conjonctivites, les toux chroniques et les

écoulements urétraux.

Les maladies hydriques présentes dans la zone d’étude détaillée sont les suivantes : paludisme,

maladies diarrhéiques, dysenterie, dermatose et bilharziose urinaire.

A partir du Nord du village de Namarigoungou (village situé à 55 km au sud d’Ayorou), la

bilharziose intestinale est éradiquée.

Le paludisme est une maladie persistante dans la région. La persistance de cette maladie est

expliquée par des facteurs reliés à l’environnement (mares d’eau stagnante le long du fleuve), des

facteurs comportementaux et des facteurs reliés aux services de santé.

Les pathologies comme le SIDA et la tuberculose représentent une faible proportion des maladies

non hydriques transmissibles. Dans le cas du SIDA, il s’agit fort probablement d’une sous-

notification des cas.

En ce qui concerne les maladies non transmissibles dans la région de Tillabéri, elles sont

dominées par les anémies et la malnutrition.

5.1.16 Éducation et alphabétisation

Dans la zone d’étude détaillée, le taux brut de scolarisation du cycle de base I est en progression

comme le montre le tableau suivant.

Région Département

Taux brut de scolarisation 2003-

2004 (%)

Taux brut de scolarisation 2008-

2009 (%)

Garçons Filles Garçons Filles

Tillabéri Tillabéri 61,0 55,6 75,5 66,4

Téra 39,7 32,7 61,6 56,8

Niger 59,6 40,4 77,0 58,6

Les femmes sont moins instruites que les hommes ; au niveau de l’alphabétisation, la situation est

identique et est même accentuée au niveau rural.

5.1.17 Agriculture

Malgré l’abondance relative des eaux de surface et la présence de plusieurs vallées humides et

fertiles, l’agriculture ne couvre les besoins alimentaires des populations que durant les années

sans attaque parasitaire et lorsque la pluviométrie est bien répartie dans l’espace et dans le temps.

Les rendements des cultures pluviales ont connu une baisse depuis les dernières années en

raison notamment de la réduction des jachères et de l’extension des terres de culture par le

défrichage de terres marginales.

L’agriculture de décrue présente dans la zone d’étude détaillée se résume principalement à la

production du niébé, de la patate douce et du manioc. Dans la vallée du Niger, les principales

spéculations cultivées en irrigué sont la tomate, la carotte, le chou, l’oignon, la patate douce, les

arbres fruitiers et le riz. Le rendement des cultures irriguées est faible et se caractérise par un

usage fréquent de fertilisants, notamment pour la riziculture.

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Riziculture le long d’un bras du f leuve à proximité du futur barrage

5.1.18 Élevage

Dans la zone d’étude, l’élevage est pratiqué par la majorité des ménages. Deux systèmes

d’élevage dominants existent : il s’agit du système extensif à dominance pastorale et du système

extensif à dominance agropastorale.

Le secteur de l’élevage est confronté à plusieurs difficultés dans la zone d’étude : l’abreuvement,

l’alimentation et les carences zoosanitaires et des contraintes liées à la santé animale.

L’alimentation des animaux dans la zone d’étude est presque exclusivement assurée par les

pâturages naturels composés pour l’essentiel des parcours des zones dunaires et des

bourgoutières dans la vallée du fleuve Niger.

Malgré la situation relativement bonne des bourgoutières dans la zone d’étude détaillée, les

charges animales dépassent les capacités de charge des parcours naturels dans plusieurs zones.

Conséquemment, les éleveurs observent de plus en plus de mouvements de transhumance hors

de leur terroir d’attache.

Elevage caprins à proximité du futur barrage

5.1.19 Pêche

Dans la zone d’étude, comme dans l’ensemble du pays, la pêche est une ac tivité pratiquée de

manière artisanale, même par les ménages qui en tirent la majorité de leurs revenus.

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D’une façon générale, durant l’étiage, le poisson est concentré dans un espace restreint et se

capture assez facilement, à moins que les eaux soient trop basses, ce qui oblige le poisson à

déserter complètement les grands secteurs fluviaux. À l’inverse, durant la période des hautes

eaux, le poisson est plus dispersé et la pêche est plus aléatoire.

5.1.20 Ressources culturelles

Le patrimoine cultuel se compose essentiellement de mosquées et de cimetières.

Le patrimoine archéologique et historique de la zone d’étude détaillée est riche. Il y a des sites

préhistoriques, des sites de métallurgie ancienne et récente et des sites d’époque historique. Ces

sites sont nombreux : sites de Gabou, de Beïbatane, de Firgoune, de Koutougou, de Yassane, de

Koygorou, de Tchiré, de Illaden, etc.

Tête de statuette et perles

5.1.21 Projets de développement

Plusieurs programmes de développement sont présentement en cours ou prévus dans la zone

d’étude détaillée. Les orientations de développement touchent les domaines de la pauvreté, le

développement local, la santé, l’éducation et l’alphabétisation, l’agriculture, les forêts, l’élevage, les

infrastructures et les équipements.

5.2 ANALYSE DES ALTERNATIVES

L’analyse des options doit répondre à deux critères. En plus de satisfaire un débit d’étiage et un

approvisionnement en eau pour les multiples usages et usagers, le projet doit pouvoir fournir de

l’électricité. Seul un barrage peut satisfaire à ces besoins en un seul projet.

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Sans un barrage, satisfaire un approvisionnement en eau régulier et générer de l’électricité

nécessiterait de combiner deux programmes : un vaste programme d’adduction d’eau souterraine

et un vaste programme de génération d’électricité, de préférence renouvelable. Cependant,

générer de l’électricité par une source renouvelable comme l’énergie éolienne ou solaire en plus

d’exploiter une source d’eau souterraine pour les besoins en eau n’est pas économiquement et

techniquement faisable au Niger. L’intermittence et la puissance des vents ne permettent pas

d’assurer une production éolienne fiable au Niger et les coûts d’investissement liés à l’exploitation

de l’énergie solaire sont trop élevés. De plus, dans de bonnes conditions d’implantation, un point

d’eau souterrain peut garantir l’alimentation en eau d’un village mais les gammes de débits sont

trop faibles pour l’exploitation de l’eau à grande échelle pour une ville ou pour l’irrigation

d’aménagements hydroagricoles.

L’analyse des alternatives considère donc trois options :

Les barrages sur les affluents du Niger ;

Les options de barrages sur le fleuve Niger ;

L’option sans barrage.

5.2.1 Barrages sur les affluents du Niger

Il existe à l’heure actuelle des barrages sur les affluents du fleuve Niger. Les principaux barrages

sont localisés sur le Dargol (Téra, Bandgio, Doumba, Doundiel, Firokoira), la rivière Tapoa, un

affluent du Gorouol (Téguey) et un affluent du Goroubi (Magou, Torodi). Le stockage d’eau dans

ces affluents pourrait être accru mais les pertes par évaporation réduiraient considérablement les

volumes d’eau stockés et ne seraient pas suffisant pour les besoins en eau de Niamey à l’horizon

2025. De plus, le potentiel hydroélectrique de ces affluents est limité voire nul. Le Projet de barrage

de Dyodyonga sur la rivière Mékrou constitue une autre alternative étudiée depuis les années. Ce

site, à cause de sa localisation à l’extrême Sud du Niger ne pourrait être que bénéfique à la

production hydroélectrique et non pour l’irrigation à grande échelle.

5.2.2 Option sans barrage

L’écosystème fluvial continue à se dégrader suite aux déficits d'étiage, à la désertification accrue

dans le bassin du Niger et à l'érosion hydrique et éolienne. Les conséquences de cette situation

sont les suivantes :

Les prélèvements pour l’irrigation sont de plus en plus difficiles et couteux.

L’approvisionnement en eau de Niamey est menacé.

Les eaux souvent stagnantes en période d’étiage à Niamey sont des vecteurs de maladies

hydriques. La dilution des eaux usées urbaines est insuffisante aggravant la situation.

La période d’étiage marquée favorise la surpêche et les stocks diminuent rapidement.

La navigation fluviale à Niamey est compromise en période d’étiage sévère.

Les niveaux d’eau trop bas sont en partie responsables de la prolifération de la jacinthe d’eau.

Sans la construction d’un ouvrage de régulation des débits aval, cette situation continuera de

s’aggraver.

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5.2.3 Barrages sur le fleuve Niger

Gambou

Le site de Gambou est situé à 125 km au Sud de Niamey. Le barrage possèderait un réservoir de

430 millions de m3 et produirait entre 236 et 291 GWh/an. Malgré la production d’électricité, ce

projet ne permet pas de répondre aux besoins de d’irrigation à l’échelle du pays car il est situé trop

en aval par rapport aux besoins des populations ; il ne permet pas non plus de garantir un débit

minimum à Niamey puisqu’il est en aval de la capitale.

Kandadji

Le barrage de Kandadji par sa position à l’extrême amont du fleuve sur le territoire nigérien permet

d’assurer un débit d’étiage qui sera mis à profit à l’ensemble des usagers (humains et animaux) et

des écosystèmes rivulaires. Ce maintien du débit d’étiage permettra de garantir un débit sanitaire à

Niamey et de développer l’irrigation sur une grande partie du fleuve. En plus de ce maintien du

débit d’étiage, le projet de Kandadji produira une certaine quantité d’électricité, soit une énergie

garantie de 404 GWh/an et une énergie moyenne de 629 GWh/an.

Le P-KRESMIN est la seule option satisfaisant l’ensemble des objectifs assignés par le

gouvernement nigérien et ses stratégies de développement qui sont de soutenir l’étiage, d’atténuer

la dégradation de l’environnement, d’assurer la pérennité de l’irrigation et de l’alimentation en eau

et de produire de l’énergie électrique.

5.3 CONSULTATIONS PUBLIQUES

Dans le cadre de l’EIES et du PGES de 2006, des consultations publiques ont eu lieu sous forme

d’atelier de lancement de l’EIES détaillée, de rencontres avec des chefs de village, de

consultations publiques dans les villages de la zone d’étude détaillée, du stage au Mali des chefs

de canton et de l’atelier de validation du rapport provisoire de la phase I de l’EIES .

Les résultats des consultations ont été pris en considération lors de l’identification et de l’évaluat ion

des impacts environnementaux et sociaux liés au P-KRESMIN, ainsi que pour définir les mesures

d’atténuation les plus appropriées.

Dans le cadre de la mise à jour du PGES, de nouvelles consultations seront réalisées par le

HCAVN.

5.4 ANALYSE DES IMPACTS ET MESURES D’ATTENUATION

Cette section ne présente pas les impacts d’importance mineure, seuls les impacts d’importance

moyenne à majeure sont mentionnés.

5.4.1 Impacts du Projet en phase de préparation

MILIEU BIOPHYSIQUE

Le seul impact d’importance concerne la destruction d’habitats pour la faune et les autres espèces

suite à la construction des infrastructures d’accueil, le déplacement et la réinstallation des

populations.

Afin d’atténuer cet impact, des inventaires devront préalablement avoir lieu sur les sites potentiels

d’accueil pour s’assurer qu’ils ne détruiront pas d’habitats fragiles pour la faune.

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MILIEU HUMAIN

Les impacts négatifs de la préparation du site sont associés à l’expropriation des terres, au

déplacement et à la réinstallation des populations. Ces activités entraîneront un déplacement

involontaire d’environ 38 000 personnes qui, pour la plupart, quitteront un milieu de vie insulaire où

s’étaient établis leurs ancêtres, pour se retrouver sur les rives du futur réservoir ou en aval du

barrage sur des terres où ils ne disposeront pas de droits ancestraux.

Les mesures d’atténuation et de compensation proposées pour minimiser les impacts négatifs de

l’expropriation, du déplacement et de la réinstallation sont détaillées dans des rapports séparés.

5.4.2 Impacts du Projet en phase de construction

MILIEU BIOPHYSIQUE

Les impacts négatifs sur le milieu biophysique sont liés au déboisement et à la mise en eau du

réservoir. La perte de végétation qui résultera de ces deux activités entraînera la disparition d’une

source importante de bois de feu, d’arbres fruitiers, de produits forestiers non ligneux, de

bourgoutières (qui est une source alimentaire pour la faune aquatique, un site de ponte pour les

poissons et une source fourragère pour le bétail). La mise en eau du réservoir entraînera

également la modification d’habitat pour la faune et d’une Zone d’Importance pour la Conservation

des Oiseaux (ZICO). Par contre, cette mise en eau du réservoir pourrait améliorer les conditions

d’habitats des espèces inféodées aux zones humides ou aquatiques à conditions que certaines

mesures soient mises en place : l’EIES préconise donc la création d’une Aire Protégée et

l’aménagement de dix îles pour créer des habitats pour les mammifères aquatiques (hippopotames

et lamantins) et pour l’avifaune.

Un cadre de gestion a été défini afin d’impliquer la population locale dans la distribution et la

gestion du bois coupé. De nombreux programmes de plantations d’arbres et de bourgou sont

également prévus en mesure compensatoire. De plus, la mise en œuvre de ces programmes

permettra de reconstituer des sources de bois énergie et de bois d’œuvre tout en favorisant la

protection des sols contre l’érosion éolienne et hydrique.

MILIEU HUMAIN

La création du réservoir entraînera la perte de superficies de sols productifs dans la zone inondée.

La création de 6000 ha de périmètres irrigués avant la mise en eau va permettre de compenser les

pertes.

La mise en eau du réservoir entraînera la disparition de ressources fourragères plus

particulièrement du bourgou. Les ajustements auxquels seront confrontés les agriculteurs et les

éleveurs risquent d’exacerber les tensions qui existent déjà en relation à l’utilisation de la terre.

La création de bourgoutières en amont et en aval du réservoir va compenser les pertes. La

création d’un Comité de conciliation/concertation permettra aux agriculteurs et éleveurs de régler

leurs différends.

La présence du chantier et de travailleurs migrants augmentera la promiscuité et l’incidence du

SIDA et autres maladies vénériennes.

Des programmes de suivi de ces maladies, des examens médicaux et des formations seront mis

en place autant pour les populations locales que pour les travailleurs. Des préservatifs seront

distribués gratuitement.

Les activités dérivées de la présence du chantier (déboisement, commerce, artisanat, etc.) vont

connaître un essor et représentent un impact positif.

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Le projet va entrainer une perte de biens culturels et archéologiques à cause des activités de

terrassement et d’excavation. Cette perte sera atténuée par la mise en place d’un important

programme de fouilles d’urgence qui exposera les découvertes dans le musée de Kandadji. Un

plan de gestion des ressources culturelles physiques a été élaboré afin de respecter la Politique de

Sauvegarde de la Banque Mondiale OP 4.11.

5.4.3 Impacts du Projet en phase d’exploitation

MILIEU BIOPHYSIQUE

Durant la phase d’exploitation, les principaux impacts négatifs sont :

La fragmentation de l’habitat du lamantin, les risques de fragmentation de l’habitat du poisson,

l’ensablement du réservoir, les risques d’eutrophisation et l’envahissement de la jacinthe d’eau

dans le réservoir, la modification des propriétés physiques et chimiques des sols de la zone de

marnage et de la qualité de l’eau et les risques de bioaccumulation de métaux lourds dans la

chair des poissons.

L’apparition d’une couche anoxique (mortelle pour les poissons) due à la stratification de la

colonne d’eau a peu de chance de se produire puisque le réservoir sera peu profond et son eau

aura un taux de renouvellement élevé, limitant l’apparition d’une stratification.

Afin de compenser la fragmentation de l’habitat du lamantin (et tout autre impact sur le milieu

naturel), une Aire Protégée sera créée et des îles seront aménagées en amont du barrage, ces

sites seront revégétalisés en bourgou afin de créer des zones d’alimentation pour le lamantin et

l’hippopotame. Ces interventions seront réalisées directement après la mise en eau du réservoir.

Pour les poissons, il est préconisé de suivre l’efficacité de l’écluse à poissons depuis une station

d’observation.

D’une manière générale, plusieurs suivis post-Projet de taxons d’animaux seront réalisés

(amphibiens, oiseaux, mammifères aquatiques, poissons) de même que des suivis de la

régénération naturelle des sites et de l’évolution des groupements végétaux après la mise en eau.

Afin d’atténuer l’ensablement du réservoir, deux programmes de stabilisation des sols , de

protection des berges et de lutte contre l’ensablement sont préconisés. Un suivi bathymétrique est

également préconisé afin de suivre l’évolution du réservoir.

Afin de limiter les risques de lâchers anoxiques en aval du barrage, les eaux profondes et

potentiellement anoxiques (vidange de fond) seront toujours restituées en aval en les mélangeant

aux eaux superficielles turbinées et mieux oxygénées. Un suivi des propriétés physiques de l’eau

du réservoir est préconisé. Un fond d’indemnisation sera disponible pour compenser les pêcheurs

en cas de mortalités de poissons causées par des lâchers anoxiques.

Afin d’atténuer les risques d’eutrophisation, l’assainissement de la ville de Ayorou devra être

réalisé et des programmes préventifs seront mis en place. Un suivi des propriétés chimiques de

l’eau est préconisé.

Afin de lutter contre l’envahissement de la jacinthe d’eau, un plan de lutte a été mis en place. Il

impliquera les populations locales et valorisera les résidus de coupe.

Un programme de suivi des risques de bioaccumulation en métaux lourds dans la chair des

poissons est préconisé.

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MILIEU HUMAIN

Le principal impact négatif majeur est lié à la présence du réservoir qui augmentera l’incidence du

paludisme, déjà très présent dans la zone d’étude et d’autres maladies d’origine hydrique, dont

notamment les bilharzioses urinaire et intestinale.

Les diverses mesures de prévention, d’éducation et de suivi des maladies à risque proposées

atténueront les effets néfastes du programme sur la santé des populations, mais les risques de

contraction des diverses maladies liées à l’eau ne pourront pas être entièrement éliminés.

Un certain nombre de conflits sont aussi à entrevoir étant donné les profondes modifications dans

les modes de culture, d’élevage et de pêche qui entraîneront un changement dans les règles

d’utilisation et les droits relatifs à l’eau et à la terre. La création de nombreux comités citoyens est

proposée pour éviter l’apparition de tels conflits ou les gérer adéquatement s’ils se produisent.

De nombreux impacts positifs sont anticipés en phase d’exploitation et ce autant sur le plan social

qu’économique : amélioration du niveau et de la qualité de vie des personnes déplacées,

amélioration de l’état nutritionnel des populations affectées par le programme, développement de

nouvelles compétences, réduction de l’exode saisonnier et du désœuvrement des jeunes hommes,

diminution de la charge de travail des femmes. Au plan économique, les bénéfices escomptés

incluent l’augmentation de la productivité agricole et pastorale grâce à l’approvisionnement régulier

en eau, ainsi que la production d’électricité.

HYDROLOGIE

Les impacts hydrologiques du P-KRESMIN sont les suivants :

La transformation du régime hydrologique d’un type lotique à lentique en amont du barrage.

Le P-KRESMIN (Kandadji avec les 45 000 ha de périmètres irrigués et 152 000 ha

supplémentaires a l’Office du Niger [au Mali]) réduira de 12,8 % le productible électrique à

Kainji et de 15,7 % à Jebba.

Le P-KRESMIN réduira le non respect du débit d’étiage à Malanville (80 m3/s) à 2,25 % des

jours sur une année (impact positif).

Le P-KRESMIN entraînera une grande variabilité du marnage suivant les types d’années

humides ou sèches. Ce marnage sera d’autant accentué que le développement de l’irrigation

sur l’ensemble du bassin du Niger sera développé. Il entraînera des risques de pollution liés

aux développements de l’agriculture dans une zone de marnage plus variable.

Afin d’atténuer les impacts hydrologiques, il est donc fondamental que la règle de gestion pour

Kandadji qui repose le soutien d’étiage en aval soit respectée. Il faudra aussi renforcer la

communication sur les variations de débits attendues et sur les variations de marnage et gérer

l’accès et l’occupation de l’espace dans la zone de marnage, y interdire les activités polluantes et

réglementer les apports en engrais et en produits phytosanitaires.

Le plan de mise en eau du réservoir, initial ou à chaque remplissage annuel, respectera les règles

générales de gestion de la retenue décrite ci-dessus : garantie d’un débit de sortie de 120 m3/s,

stockage de l’eau que dans la limite de 20% du débit supérieur à 400 m3/s, pas de modification

brusque du débit lâcher. Il sera accompagné d’une communication auprès des populations

riveraines sur le calendrier prévisionnel de montée des eaux et sur la localisation des zones devant

être ennoyées.

La règle de gestion pour Kandadji permettra d’éviter toute variation brutale des débits sortants du

réservoir, d’autant que le régime de débit entrant dans le réservoir n’est déjà pas de nature à avoir

des modifications rapides. Les variations les plus brutales seront principalement liées à l’ouverture

des vannes (déversoir, vidange de fond ou turbinage) : leur manipulation devra donc respecter une

ouverture progressive adaptée au débit total d’écoulement en aval du barrage.

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RISQUE DE RUPTURE DU BARRAGE

Une rupture du barrage pourrait entraîner des cas de mortalités. De plus, le barrage peut

engendrer un risque de noyade dans la retenue et dans le fleuve en aval lors de lâchers

extraordinaires par la vanne de vidange.

Afin de prévenir les risques de rupture du barrage, un outil informatique d’estimation du risque

hydroclimatique pour la gestion du barrage sera développé.

Des systèmes d’alerte seront mis en place impliquant des voyants lumineux et sonore, une

patrouille mobile et des communications radios.

Afin de gérer une situation d’urgence et pour la gestion hydrique courante, deux stations

limnimétriques seront installées : une en aval et une en amont du barrage. Pour servir de système

d’alerte, l’analyse du niveau amont et aval de la retenue sera immédiate et continue. Un Plan de

gestion de situation d’urgence a été élaboré par l’Ingénieur Conseil.

IMPACT CLIMATIQUE

Les réservoirs en région tropicale émettent des gaz à effet de serre (GES). Par contre, dans le cas

du barrage de Kandadji, deux éléments atténueront cette émission :

Avant la mise en eau du barrage, le déboisement réalisé par les populations locales permettra

de récupérer la matière ligneuse à des fins domestiques (bois énergie). Ce déboisement de la

retenue permettra de limiter les phénomènes de décomposition de la matière organique dans

des conditions sans oxygène (conditions anaérobiques sous l’eau qui libère des GES plus

puissant que la décomposition en conditions aérobiques) ainsi l’effet des GES émis par ce bois

énergie sera moindre que celui des GES émis par le bois décomposé sous l’eau.

Le faible couvert végétal présent, dû aux conditions arides de la région, vient davantage

atténuer l’émission de GES.

La production électrique du barrage de Kandadji reviendrait à éviter qu’un projet thermique de

même capacité ne relâche annuellement dans l’atmosphère approximativement 380 000 tonnes de

CO2-équivalent. Si l'on étend le calcul à la durée d'exploitation de l’ouvrage (soit une centaine

d'années), on constate que le barrage de Kandadji émettra près de 3 fois moins de GES qu'une

centrale thermique de productible équivalent.

En ce qui concerne l’impact des changements climatiques sur le barrage, la moyenne des

prédictions des modèles donne les tendances suivantes :

Une baisse de l’apport en débit à Kandadji de 5 % lié au changement climatique, correspondrait

en moyenne annuelle à une diminution du débit de 37 m3/s.

Une augmentation des besoins pour l’irrigation liée à un réchauffement climatique de 2°C,

correspondrait pour 45 000 ha de périmètres irrigués à une réduction du débit moyen annuel de

2,3 m3/s et l’augmentation de l’évaporation de la retenue à une diminution de 0,8 m

3/s.

L’impact global d’un tel changement climatique serait donc une diminution du débit à l’aval du

programme Kandadji de l’ordre de 40 m3/s en moyenne (37+2,3+0,8 m

3/s).

5.5 ANALYSE DES IMPACTS CUMULATIFS

Plusieurs impacts du Projet de Kandadji vont se cumuler avec ceux des barrages en amont ou en

aval. Les composantes suivantes risquent de cumuler les impacts de ces barrages :

L’hydrologie et l’électricité. Les impacts transfrontaliers hydrologiques et de production

hydroélectrique ont été simulés en prenant en compte les projets de barrages de Kandadji,

Taoussa et Fomi et un niveau maximal de développement de l’irrigation.

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L’impact positif majeur est que le barrage de Kandadji va permettre de considérablement

réduire le non respect de l’objectif d’étiage à Niamey (120 m3/s) et Malanville (80m

3/s). Le

P-KRESMIN couplé aux projets de Taoussa et de Fomi réduira ce non respect à 4 % des

jours à Malanville. En situation de référence (sans le P-KRESMIN) ces débits n’étaient pas

respectés pour 37 années sur 45 à Malanville.

L’impact résiduel négatif concerne principalement la baisse de production d’électricité pour

les ouvrages en aval (Jebba et Kainji). Cet impact est mineur si on ne prend que l’impac t

du barrage de Kandadji (11,3 % de diminution pour Kainji et 14,6 % pour Jebba) et dans ce

cas il est compensé par la production d’électricité du barrage de Kandadji (au global gain

de 0,3%). Il devient plus important si on envisage un développement maximal de l’irrigation

sur l’artère Niger avec la construction supplémentaire des barrages de Taoussa et Fomi. Le

P-KRESMIN couplé aux projets de Taoussa et de Fomi et au développement maximal du

potentiel d’irrigation sur l’artère Niger (440 000 ha de périmètres irrigués) réduirait de

33,2 % le productible électrique à Kainji et de 32,2 % le productible électrique de Jebba ;

au global sur le bassin le productible serait réduit de 15%.

L’impact cumulé de l’aménagement maximal de l’artère Niger (en dehors du Nigeria)

conduit à une réduction de 4,8 % du débit moyen s’écoulant à l’entrée du Delta Maritime.

Cette réduction est concentrée d’août à novembre en période de crue, alors que les débits

à Lokoja sont supérieurs à 6000 m3/s. On peut donc considérer que son impact est

négligeable sur la navigation. Cette réduction n’est pas de mesure à modifier

substantiellement les hauteurs d’eau ou les concentrations salines dans le Delta ; son

impact est donc négligeable sur la biodiversité (mangrove, ichtyologie, crevettes…). L’effet

du soutien d’étiage (augmentation du débit d’avril à juillet) aura un effet plutôt positif,

quoiqu’aussi négligeable la plupart des années étant donné la part faible de ce soutien par

rapport au débit naturellement élevé dans le Delta Maritime. L’enjeu sédimentaire qui est

important dans le Delta Maritime n’est aussi quasiment pas affecté étant donné que les

pointes de crue ne sont pas modifiées et que les barrages intermédiaires de Kainji et Jebba

bloquent déjà une importante partie du transport sédimentaire.

Les zones humides. Même si les barrages détruisent des zones humides, ils offrent un soutien

aux nappes phréatiques par infiltration et permettent la régénération de zones végétales en

bordure du fleuve généralement de superficies supérieures aux pertes.

La navigation. Par le maintien d’un débit d’étiage, les barrages existants améliorent les

conditions de navigabilité.

L’agriculture. L’aménagement des futurs barrages de Taoussa et de Kandadji créera un

potentiel d’irrigation de plus de 114 000 ha qu’il est prévu de mettre en valeur sur trente ans.

Malgré les pertes dues à la mise en eau, l’impact cumulatif net des deux barrages apparaît

positif à l’échelle du bassin si les aménagements hydroagricoles sont effectivement réalisés.

L’élevage. En raison de la perte de bourgoutières, les projets de Taoussa et de Kandadji ont

des impacts cumulatifs négatifs. Comme mesures d’atténuation, il sera nécessaire d’aménager

des périmètres fourragers constitués de bourgou à partir de boutures ou de semis.

La pêche. L’impact cumulatif de la production de poissons dans les réservoirs de Taoussa et de

Kandadji sera positif. Par contre, à l’aval de la retenue de Taoussa, l’écrêtement des crues va

entraîner une diminution des surfaces inondées et le barrage va créer un obstacle aux

migrations longitudinales, ce qui se traduira par une baisse de production. Étant donné que la

présence du barrage de Kandadji renforcera le débit d’étiage au Nigeria, les conditions

d’habitats pour la faune aquatique en amont du réservoir de Kainji devraient être favorisées.

Gaz à effet de serre. Le barrage de Kandadji reviendrait à éviter qu'un projet thermique de

même capacité ne relâche annuellement dans l'atmosphère 380 000 tonnes de CO2-équivalent.

Les données sur la superficie de végétation qui sera inondée par le réservoir de Taoussa

n’étant pas disponibles, il est difficile d’évaluer sa contribution en gaz à effet de serre.

Cependant, si on suppose que les émissions seront équivalentes ou moins importantes qu’un

concurrent thermique, l’impact cumulatif des deux projets projetés serait positif sur les

émissions de gaz à effet de serre. De plus, l’amélioration du taux d’accès à l’électricité pour les

communautés environnantes des deux barrages favorisera, entre autres, la réduction de la

pauvreté.

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6. PRESENTATION DU PGES

6.1 OBJECTIFS DU PGES

Le PGES a comme objectif de mettre en place des actions concrètes afin d’atténuer les impacts

négatifs ou de bonifier les impacts positifs. Il décrit également les mesures de surveillance et de

suivi à mettre en place ainsi que les coûts des interventions et leurs acteurs de mise en œuvre.

6.2 ROLES RESPECTIFS DES INTERVENANTS DU PGES

Les intervenants présentés dans cette section ont un rôle à jouer dans la mise en œuvre des

mesures d’atténuation et de compensation préconisées.

6.2.1 Le Maître d’ouvrage

Le Maître d’Ouvrage est le Haut Commissariat à l’Aménagement de la Vallée du Niger (HCAVN)

pour le compte du Gouvernement de la République du Niger. Il assume pleinement le rôle de client

dans sa relation contractuelle avec les consultants et les entreprises. Le HCAVN est basé à

Niamey.

Dans le cadre du PGES, le HCAVN est responsable de plusieurs volets :

il assure la liaison entre les entreprises intervenantes dans le projet et l’ensemble des

structures et services publics concernés par l’étude,

la mise en œuvre financière et administrative et suivi interne du PGES, des études

complémentaires et des programmes qui seront mis en place ou qui ont déjà été mis en place

afin d’atténuer ou de compenser les impacts,

la rédaction de termes de référence pour les programmes ou plans suggérés dans le PGES,

l’élaboration de conventions afin de désigner les organismes publics pour la mise en œuvre des

programmes ou plans.

Le HCAVN sera complété par l’Unité d’Exécution du Programme (UEP), qui est la structure

opérationnelle sur le terrain. Elle est chargée de la surveillance de la conduite opérationnelle des

travaux, elle sera basée à Kandadji dès le début des travaux.

Dans le cadre du PGES, l’UEP est responsable de plusieurs volets :

suivi, contrôle et supervision terrain des plans (incluant les PGES) et programmes et audit

interne du PGES pour le compte du HCAVN,

suivi et gestion des non conformités émises par l’Ingénieur Conseil et le BEEEI.

communication avec les populations concernées à travers des comités,

responsable de la coordination de l’ensemble des intervenants pendant l’exécution du

programme,

être l’interlocuteur local du HCAVN pour toutes les questions liées à l’exécution du Projet,

coordonner les activités de l’ensemble des intervenants sur le site du Projet,

analyser et valider les différents rapports techniques et financiers produits par les différents

consultants,

assurer la bonne gestion des comptes du Projet, à travers la mise en place de procédures

adéquates,

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suivre l’exécution du Projet, conformément aux différents plannings et prendre les mesures

correctives qui s’avèreraient nécessaires en cas de dérives par rapport aux prévisions.

6.2.2 L’Ingénieur Conseil

Durant le processus de construction du barrage et à la fin de la période des travaux, l’Ingénieur

Conseil assistera l’Entrepreneur (et ses sous traitants) afin qu’il respecte les mesures

environnementales et sociales. Il devra aussi vérifier la conformité des plans environnementaux et

des méthodes de travail par rapport au Cahier des Clauses Techniques Environnementales et

Sociales (CTES). Il relèvera les non conformités et rédigera des rapports de suivi. L’Ingénieur

Conseil est également chargé :

du suivi trimestriel de l’auscultation des ouvrages en terre et en béton pendant le déroulement

des travaux et la mise en eau (mesures de pressions, de déplacements et de débits de fuites),

de la rédaction de rapports d’interprétation des mesures et de la communication au Maître

d’Ouvrage en cas d’anomalies,

de la mesure des niveaux des plans d’eau amont et aval du barrage à l’aide de deux échelles

limnimétriques qui serviront au système d’alerte,

de l’inspection du barrage et ses ouvrages,

du suivi de l'état d'avancement des travaux,

de l’élaboration d’un manuel définissant de manière détaillée les consignes de mise en eau et

d'auscultation à respecter par l’exploitant du barrage une fois l’intervention de l’Ingénieur

Conseil terminée.

6.2.3 Bureau d’Evaluation Environnementale et des Etudes d’Impact

(BEEEI)

Voici les principales tâches du BEEEI dans le cadre du PGES :

analyser et valider les différents rapports techniques et financiers produits par les différents

consultants,

vérification des audiences publiques,

veiller à l’application des mesures d’atténuation proposées dans le cadre du P-KRESMIN ;

suivre la mise en œuvre du PGES dans le cadre du P-KRESMIN ;

faire réaliser au besoin, des audits environnementaux et sociaux et en valider les rapports ;

faire réaliser un bilan environnemental à la fin du programme ;

fournir l’expertise nécessaire pour le suivi et le contrôle de la mise en œuvre du PGES ;

effectuer des missions régulières de contrôle et de suivi des impacts (audits) ;

rédiger des rapports de non-conformités et les transmettre à l’UEP ;

en cas d’infraction environnementale, fera intervenir la police environnementale de la

DGEEF pour constat d’infraction.

être le point focal des experts techniques, des différents ministères impliqués ;

élaborer les programmes d’activités annuels et les budgets correspondants à discuter avec le

HCAVN/UEP ;

élaborer et soumettre au HCAVN/UEP, des rapports de missions et des rapports annuels

d’activités.

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6.2.4 L’Entrepreneur

L’Entrepreneur des travaux de construction du barrage est la compagnie Zarubezhvodstroy OJSC.

A travers son « Plan de Gestion Environnementale et Sociale de Chantier », l’Entrepreneur

s’assurera que ses activités soient réalisées dans le plus grand respect de l’environnement et

selon les bonnes pratiques de l’industrie. Il sera soumis à divers contrôles et surveillances

environnementales et sociales de la part de l’Ingénieur Conseil et du BEEEI.

6.2.5 Les administrations nigériennes

La Direction Générale de l’Environnement, des eaux et Forêts (DGEFF) sera responsable de

plusieurs aspects liés à la faune sauvage et l’aménagement de l’Aire Protégée, de la pêche et

du développement des activités halieutiques, de la lutte contre les adventices aquatiques

proliférantes, des programmes de revégétalisation et de lutte contre l’ensablement, de la

gestion du potentiel ligneux débardé, du renforcement des capacités des Structures Locales de

Gestion (SLG), de la production des plants et du développement de l’agroforesterie.

La Direction Générale de l’Hydraulique (DGH) sera responsable de la supervision des

programmes de suivi de la qualité de l’eau, de la supervision de l’installation de structures

d’assainissement de l’eau dans la nouvelle Ville d’Ayorou, de la gestion des réseaux

hydrométriques et du contrôle du respect des règles de gestion de l’eau du barrage : mesures

des débits d’entrée dans le barrage et des débits de sortie : aval immédiat du barrage et

Niamey. Le suivi à la frontière nigériane sera suivi en lien avec l’administration béninoise

(station de Malanville).

Le Ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre les Endémies (MSP/LCE) sera

responsable de la mise en œuvre de nombreuses mesures de prévention et de traitement

contre les maladies.

Le Ministère de la Fonction Publique, du Travail et de l’Emploi (MFP/TE) sera responsable de

l’inspection des conditions de travail des personnes embauchées dans le chantier de

construction.

L’Agence Nigérienne pour la Promotion de l’Emploi (ANPE) sera responsable de la publication

des avis de recrutement dans les villages avoisinants le site du Projet.

L’Institut de Recherche en Sciences Humaines (IRSH) est responsable des fouilles et de la

gestion des découvertes archéologiques.

Ministère de la Culture (MC) devra gérer le musée de Kandadji en partenariat avec le HCAVN

et l’IRSH.

Les Ministères du Développement Agricole (MDA) et des ressources animales (MRA) devront

chacun désigner un représentant local afin de défendre les droits et intérêts des agriculteurs et

éleveurs dans les différents comités citoyens mis en place.

Le Ministère de l’Urbanisme, de l’Habitat et du Cadastre (MUH/C) devra s’assurer que les

villages hôtes et la nouvelle Ville d’Ayorou soient adéquatement assainis pour éviter tout risque

d’épidémies.

Le Ministère des Mines et de l’Energie (MME) devra gérer les activités de production, de

transport et de distribution de l’énergie électrique de la centrale hydroélectrique et en assurera

le suivi. Il délivrera les autorisations d’exploitation des carrières.

Le Ministère de l’Éducation de base et de l’Alphabétisation (MEB/A) et le Ministère de

l’Enseignement Secondaire, Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESSRS) seront

responsables de la gestion des nouveaux centres scolaires de Ayorou et de Gabou et de la

formation technique préalable aux activités de construction préconisés dans le cadre du PGES.

La Société de Patrimoine des Eaux du Niger (SPEN) sera responsable de la mise en place du

réseau d’adduction d’eau potable pour la nouvelle ville de Ayorou.

L’Université Abdou Moumouni (UAM) devra siéger au sein du comité scientifique de l’Aire

Protégée et pourra analyser la qualité de l’eau dans le cadre des suivis.

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Le Centre National de Surveillance Ecologique et Environnementale (CNESS) pourra réaliser

des suivis de la faune et de la végétation après la mise en eau du barrage.

6.2.6 L’Autorité du Bassin du Niger

L’ABN a une mission de contrôle de l’adéquation de l’aménagement du Programme de

Kandadji (barrage, retenue, périmètres d’irrigation associés) et de sa gestion aux principes

édictés dans la Charte de l’Eau du Bassin du Niger. Concrètement son rôle concernera

principalement :

Le contrôle du respect des débits minimum objectifs affichés dans le PADD Niger en aval du

barrage : 80 m3/s à la frontière Niger-Nigéria (station de Malanville) ;

Le contrôle du respect des règles de gestion du barrage et des volumes globaux prélevés et

des éventuels impacts sur la qualité des eaux ;

Le rôle d’animation de la concertation internationale pour toutes les problématiques pouvant

être soulevées par la gestion du barrage de Kandadji.

De façon générale, l’ABN devra faciliter la diffusion des informations techniques aux différents

états de l’ABN pour tout ce qui peut concerner les éventuels impacts du barrage de Kandadji à

une échelle transfrontalière (débits du fleuve, qualité des eaux, suivi environnemental

biologique).

Par ailleurs l’ABN apportera toute son expertise acquise dans le cadre du Programme de Lutte

Contre l’Ensablement dans le Bassin du Niger (PLCE/BN) afin que le HCAVN puisse la

valoriser dans la mise en œuvre des mesures contre l’érosion autour du réservoir.

6.2.7 La Banque Mondiale

La Banque Mondiale est un des bailleurs de fonds du PGES , de la mise à jour de l’EIES et des

études complémentaires à travers le Programme de Développement des Ressources en Eau et de

Gestion durable des Ecosystèmes dans le Bassin du Niger (PDREGDE/BN) porté par l’ABN.

En tant que financeur du projet, la Banque joue un rôle de validation du respect des Politiques de

Sauvegarde. L’ABN a mis en place le Panel d’experts indépendant avec le support technique et

financier de la Banque Mondiale, ce Panel est composé de deux sous groupes :

un panel consultatif de spécialistes indépendants de l’environnement, de la réinstallation

involontaire, des aspects socio-économiques, des aspects de santé publique (maladie

hydrique) et des aspects agricoles,

un panel d'experts d’ingénierie et de sécurité de barrage,

6.2.8 La Banque Africaine de Développement

La Banque Africaine de Développement finance également le Projet. Elle possède également des

politiques environnementales et sociales que le Projet se doit de respecter.

6.2.9 Implication des populations concernées

L’implication des populations est omniprésente dans le cadre du PGES. Il sera du ressort de l’UEP

de comprendre le milieu social dans lequel le Projet va être inséré, l’UEP sera proactive dans

l’identification et l’invitation des parties prenantes à participer au Projet. Le Spécialiste en approche

participative de l’UEP facilitera et encouragera la participation des citoyens dans le Projet. De

nombreux comités ou organisations nécessiteront la participation active des citoyens.