Rene Rebuffat - Histoire de Lidentification Des Sites Urbauns Antiques Du Maroc

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René Rebuffat Histoire de l’identification des sites urbains antiques du Maroc René Rebuffat Une historiographie de la toponymie marocaine devrait embrasser les noms d’un bon nombre de points géographiques – et le cap Spartel à lui seul mériterait un article –, d’hydronymes, puis après les toponymes ur- bains, d’ethnonymes, particulièrement importants dans un pays où les gentes ont joué un grand rôle dans l’histoire antique. Nous nous bornerons ici aux sites urbains, assez largement définis, puisqu’il est nécessaire d’y inclure les agglomérations accolées à un camp militaire, alors qu’on en ignore bien souvent l’importance, a fortiori le sta- tut. Cette liste peut inclure quelques toponymes apparemment non ur- bains mentionnés par l’Itinéraire Antonin et le Géographe de Ravenne, quand leur identification joue un rôle dans celle des toponymes urbains. Après avoir retracé l’histoire de l’identification des sites qui ont reçu un nom assuré ou très probable (1), nous consacrerons une note à quel- ques sites archéologiquement connus, mais encore anonymes (2), puis nous rappellerons les principaux noms des sites connus par les textes (3) et qui attendent encore de pouvoir être fixés à un gisement archéologi- que, ou seulement de bénéficier de coordonnées utilisables. 1 Les sites nommés L’œuvre de Charles Tissot, parue en 1877, marque un tel progrès sur celle de ses prédécesseurs que la période antérieure est une sorte de protohis- toire de la topographie marocaine. Mais bien sûr, on considérera avec autant d’attention que d’indul- gence ces premiers travaux, parmi lesquels on trouve aussi bien des compte rendus d’explorations de terrain ou d’enquêtes conduites au mieux des circonstances, que des essais de reconstitution livresques ou cartographiques. Parmi les explorations, notons le voyage de Windus en 1725, qui co- pie les deux inscriptions de l’arc de Volubilis; parmi les enquêtes, celles L’Africa romana , Djerba , Roma , pp.

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René Rebuffat

Histoire de l’identificationdes sites urbains antiques du Maroc

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Une historiographie de la toponymie marocaine devrait embrasser lesnoms d’un bon nombre de points géographiques – et le cap Spartel à luiseul mériterait un article –, d’hydronymes, puis après les toponymes ur-bains, d’ethnonymes, particulièrement importants dans un pays où lesgentes ont joué un grand rôle dans l’histoire antique.

Nous nous bornerons ici aux sites urbains, assez largement définis,puisqu’il est nécessaire d’y inclure les agglomérations accolées à un campmilitaire, alors qu’on en ignore bien souvent l’importance, a fortiori le sta-tut. Cette liste peut inclure quelques toponymes apparemment non ur-bains mentionnés par l’Itinéraire Antonin et le Géographe de Ravenne,quand leur identification joue un rôle dans celle des toponymes urbains.

Après avoir retracé l’histoire de l’identification des sites qui ont reçuun nom assuré ou très probable (1), nous consacrerons une note à quel-ques sites archéologiquement connus, mais encore anonymes (2), puisnous rappellerons les principaux noms des sites connus par les textes (3)et qui attendent encore de pouvoir être fixés à un gisement archéologi-que, ou seulement de bénéficier de coordonnées utilisables.

Les sites nommés

L’œuvre de Charles Tissot, parue en 1877, marque un tel progrès sur cellede ses prédécesseurs que la période antérieure est une sorte de protohis-toire de la topographie marocaine.

Mais bien sûr, on considérera avec autant d’attention que d’indul-gence ces premiers travaux, parmi lesquels on trouve aussi bien descompte rendus d’explorations de terrain ou d’enquêtes conduites aumieux des circonstances, que des essais de reconstitution livresques oucartographiques.

Parmi les explorations, notons le voyage de Windus en 1725, qui co-pie les deux inscriptions de l’arc de Volubilis; parmi les enquêtes, celles

L’Africa romana ����, Djerba ����, Roma ����, pp. �������

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de Drummond Hay, qui connaît deux inscriptions toponymique men-tionnant Volubilis�; parmi les travaux d’érudits, ceux de Conrad Malte

Fig. 1: 1862. V����� �� S���� M�����, La côte occidentale d’Afrique (d’après Lenord de l’Afrique... 1863, dépliant).

1. IAMl 437: «C’est sur le bord de ce terre-plein [de la basilique]... que j’ai retrouvéet estampé l’inscription suivante qui avait échappé à Windus et au baron d’Augustin,mais que M. Drummond Hay, consul général d’Angleterre [à Tanger] avait déjà copiée

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Brun et de Vivien de Saint Martin, ou le commentaire très érudit de Char-les Müller de la Géographie de Ptolémée; et pour les cartographes, le co-lonel Pierre Lapie, dont la longue carrière court de l’Empire à la Restau-ration. Tel ou tel de ces derniers a pu «tomber juste», par exemple Lapieen mettant Vopiscianae à Souk el Arba, ou Mannert, mettant Volubilisdans les ruines de Ksar Faraoun, mais sans construire rien d’assuré, fautesoit de démonstration, soit d’une solide base cartographique.

Donnons comme exemple de positionnement déduit uniquement dutémoignage des textes connus ce qu’on pensait de la situation de la colo-nie de Banasa: on savait par Pline qu’elle était au bord du Sebou; par l’Iti-néraire Antonin, qu’elle était sur une route qui suivait la côte atlantique:et on plaçait par conséquent Banasa et au bord du Sebou, et au bord de lamer, comme on le voit sur la carte de Lapie en 1812�.

Sur quoi Tissot pouvait-il faire fond en commençant son travail? Es-sentiellement sur les villes antiques qui n’avaient jamais changé de nom,Tingi-Tanger�, ou Septem-Septon/Septa-Sebta-Ceuta�. Mais certainespositions n’étaient qu’approximatives. Sala hésitait entre Rabat, Salé et leChellah, quoique «Sella» de Léon l’Africain� fût un bon guide. Volubilisne pouvait être loin de Oualila, mais hésitait entre Ksar Faraoun, MoulayIdriss, voire Tocolosida. Pour Zilil, l’oued Acila d’El Bekri était un bonguide�, mais la ville d’Acila fournissait une homonymie trop tentante. Ru-saddir� était plus facile à placer et l’était depuis 1812 au moins�: il est vrai

en 1842» (T�����, p. 153); «Une copie très imparfaite de cette inscription avait été envoyéeen 1835 à M. Hay, par un taleb de Moula Idris, Mohammed ben Mohammed es-Sahli»,ibid., n. 1.

2. D� F����� �’U��, Recueil, 1844, p. 2: «Banasa, Petite ou vieille Mahmore». Ils’agit du site de Moulay Bou Selham. R�� R����, p. 40 attribue à cet ouvrage, cité Lapie,Recueil des Itinéraires anciens, l’identification exacte de Banasa avec Sidi Ali Bou Dje-noun. T�� ����, Banasa, p. ���, n. 5, a cité Lapie d’après Roget, et IAMl, p. 69, Lapie,sans indiquer que cette notice erronée venait de Thouvenot ou de Roget.

3. «...les bons historiens disent que Tangia fut bâtie par les Romains...»: ��� �’A����

���, éd. Epaulard, p. 263.4. Mais Tissot identifie Ceuta à «Ad Abilem», p. 31.5. «Sella est une petite ville bâtie par les Romains près du fleuve Bu Ragrag à 2 milles

environ de l’océan et à 1 mille de Rabat...», éd. Epaulard, p. 166.6. E� B����, éd. D� S���, p. 176: «Du Safded [le Loukkos] l’on navigue vers le

Haud (ou bassin) d’Asîla»; «Asîla est située à l’ouest de Tanger. En partant de la premiè-re de ces deux villes on rencontre d’abord la rivière du même nom». Mais «Asîla est uneville de construction moderne» (pp. 217, 219).

7. «Rs ‘dr» en punique; Rusadeiron pour P���. ��,1,3; Rhysaddir pour P��., nat., �,18; Rusaddi/Rusadder pour l’Itinéraire Antonin, 11, 3-4. Le «Cap puissant» est traduit parStrabon IÁêñá ÌåãÜëç (����,3,16). L’orthographe courante Rusaddir, peu justifiée, est ce-pendant largement adoptée (Dict. Civ. Phén. Pun., s.v.).

8. Atlas, L����, 1812, cartes 8, 16 et 17.

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Fig. 2: 1877. T�����, Les voies romaines de la Maurétanie Tingitane (d’après Géo-graphie comparée, 1878, pl. �).

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Fig. 3: 1877. Le nord-ouest du Maroc (d’après Géographie comparée, 1878, pl. ���).

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que le Ras ed-Dir� fournissait aussi un bel indice. Enfin, Heinrich Barthavait depuis 1849 reconnu l’emplacement de Lixus��.

En résumé, Tissot pouvait connaître précisément Tanger, Rusaddiret Lixus; approximativement Ceuta, Sala, Volubilis et Zilil.

L’Itinéraire Antonin, seul document à fournir à la fois des itinéraireset des distances chiffrées��, lui a servi de guide. Pour l’itinéraire maritimede Tanger à Portus Divinos, il en était réduit à raisonner comme sesprédécesseurs, et plus tard, Maurice Besnier ou Louis Chatelain se bor-neront pour cette côte à recopier ses identifications��.

En revanche, pour les deux itinéraires terrestres, il avait la possibilitéde se déplacer et de suivre intégralement l’itinéraire de l’ouest, et une par-tie de l’itinéraire de l’est tel qu’il l’imaginait.

Nous ne revenons pas sur le détail de son enquête: les quelques pa-ges qu’il lui consacre méritent toujours d’être lues. Notons que fautede carte, il mesurait les longues distances à l’allure de son cheval, et leterrain au pas, méthode beaucoup plus fiable qu’on ne l’imaginerait.Quant au résultat, largement positif, un tableau peut en rendre compte.

Tingi : connu (élimination de Tanja el Balya��)Ad Mercurios : erroné (Dchar Jdid)Zili : erroné (Azila)Tabernis : exactLix : connuFrigidis : exactBanasa : exact epigraphiquement vérifié��

Thamusida : exactSala : exactMercurios : inconnu (après l’oued Ikkem?)

Ad novas : erroné (Sidi el Yemeni, halte caravanière)

9. Indication cartographique relevée par T�����, p. 15.10. Wanderungen, 1, pp. 21-6.11. Le dernier volet ouest de la Table de Peutinger a disparu et la recherche topo-

graphique au Maroc est tributaire de cette lacune, qui s’étend en Maurétanie Césariennejusqu’à Rusguniae. L’itinéraire côtier de la Table peut être restitué grâce au R�������� �,4: Cesarea, Tippassa, Ubori, Ycosium, Rugunie, puis (début de la Table) Rusibricari Ma-tidis (Rav. Rusuvicaris), Cissi municipio (Rav. Cisi municipium), etc.

12. R. Thouvenot s’y est cependant intéressé en 1944: La côte méditerranéenne.13. C’est une erreur de Gräberg de Hemsö.14. Grâce à une inscription découverte le 14 novembre 1871 (= IAMl 95): col. [aur]eli-

ae banasa[e... Dessin dans T�����, pl. ��, fig. 1. Tissot a pu avoir connaissance de cette ins-cription avant son voyage grâce à une copie parvenue à Larache: P��� P��, Notas dehistoriografia, pp. 249-50.

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Oppido Novo : exact (Qsar el Kebir)Tremulis : erroné (Basra, ville idrissite)Vopiscianis : erroné (Djebel Kort, ruines berbères)Gilda : erroné (El-Haliyn, voisin des «Mesgilda»)Aquis Dacicis : erroné (Aïn el Kibrit, source sulfureuse)Volubilis : exactTocolosida : exact

Donc 9 sites désormais parfaitement positionnés, une question sansréponse, celle de Mercurios du sud, et en fait deux erreurs. L’une est en-gendrée par l’assimilation de Zili�� et d’Acila��, qui a entraîné une faussehypothèse pour Ad Mercurios. L’autre vient paradoxalement d’une tropbonne connaissance du terrain. Selon Tissot, entre Volubilis et le Louk-kos, l’itinéraire ne pouvait que fuir le terrain bas et humide, «les pluiesd’hiver transformant le bassin du Sbou en une vase fondrière»��, pour setenir autant que possible sur le sol ferme des piémonts. Mais, même s’ilconnaît les sites de visu (sauf peut-être El Haliyn), même s’il se rendcompte qu’entre les abords nord de Volubilis et El Qsar el Kebir «on netrouve plus un seul bloc de saxum quadratum», il ne semble pas avoir puétudier assez longtemps le tracé oriental pour avoir pu se persuader queson hypothèse de recherche était inféconde.

Après Tissot, de nouvelles enquêtes ont commencé grâce à Henri de laMartinière, largement connues grâce aux rapports lus à l’Académie des Ins-criptions ou au Comité des Travaux Historiques, et dont les résultats ont étérelayés par l’œuvre de René Cagnat��. Les sites qu’il signale comme anti-ques ne le sont pas toujours, et il fait également état d’informations invé-rifiées. Il en ressort une carte qui répartit les sites sur trois itinéraires:– l’occidental étant celui de Tissot– le médian assez proche de notre conception contemporaine (Volubi-lis - Rera (= Rirha) - Djoumaa el Haouffa - Basra - Oppidum Novum/elQsar el Kebir��). On soulignera que «Rera» et «Djoumaa el Haouffa»font à juste titre leur entrée dans le répertoire des sites.

15. Jusqu’aux découvertes épigraphiques récentes, on a hésité sur la forme du nomde Zilil.

16. L’oued el Halou, qui coule immédiatement au nord d’Asîla, s’appelle oued Asîlapour El Bekri (p. 221).

17. T�����, pp. 157-64. L’itinéraire évité – Sidi Kassem, Oued Mda, Oued Ma el Ber-da, Qsar el Kebir – est celui de la voie romaine!

18. L’armée romaine d’Afrique, 1892 et 1913, les deux éditions donnant la même cartedu Maroc antique.

19. L’inscription de l’ala Hamiorum a été signalée à Qsar en 1904: E. M�����-B����� , G. S�����, «Archives marocaines», ��, 1904, pp. 14-6 = AE 1906, 119 = IAMl 81.Complétée par Rebuffat en 1988 dans El Qsar el Kebir.

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– l’oriental faisant un long circuit par Fès et remontant vers Tabernaepar des localisations purement théoriques pour «Prisciana, Gilda, Vopi-scianae, Babba».

D’autre part, Cagnat, utilisant La Martinière, «militarise» les sites,quelquefois à tort, quelquefois à bon droit, en se préoccupant de la pro-tection des régions désormais romaines par des lignes de défenses cohé-rentes. La «citadelle du Djebel el Harouchi» est en réalité la forteresse al-moravide de la Kasbah Nesrani, Tunaktayan��; le «poste fortifié» deMeknès est une probable illusion; Volubilis, «colonie militaire», auraitsuccédé à un «camp primitif»; la villa agricole de Bab Tisra doit à sa for-me rectangulaire de devenir un fortin; Lixus «offre tous les caractèresd’une ville forte»; sur le site de Dchar Jdid «on ne trouve plus trace ducamp où la garnison s’abritait»; est retenu aussi le «poste militaire» queTissot voyait à Aïn Dalia, entre Djar Jdid et Tanger, sur la rive droite del’oued Mharhar��. Enfin, c’est à l’ouest de Tabernae que sont placés un«fortin» («s’il faut en croire les renseignements indigènes») et la «coloniemilitaire» de Babba, sur «la montagne sainte de Moula-Abd-es-Salam».

En revanche, «Aïn Chkéour» entre à juste titre, grâce à une inscrip-tion découverte par la Martinière peu avant octobre 1889��, dans le réper-toire des sites militaires, même si le «praetorium» passe alors pour le nomdu fort��; Sala est à juste titre «un point militaire très important» même sil’archéologie du site échappe totalement; Frigidae «présente un caractèremilitaire indubitable», mais Tissot le savait déjà; le camp de Tabernae estbien identifié, même affublé du nom de castrum��, contre sens communaux antiquaires du temps; enfin, le camp d’El Benian est pris en compte,dans la description de Tissot��, assez précise pour qu’on la suiveaujourd’hui sur la photographie aérienne��.

Ainsi, au milieu des illusions et des erreurs, la carte des camps militai-res authentiques comporte déjà Tabernae, Frigidae, Thamusida, AïnSchkor, El Benian; et celle des enceintes urbaines, mais sans distinctions

20. P. B�������, Essai, pp. 89-92.21. T�����, p. 132 et carte ��� de Tissot, à 10 km au sud de Tanger; M. P�����, Atlas

archéologique de Tanger, «BAM», , 1964, p. 278, n. 82: «Important site...aux abords, cé-ramique d’Arezzo, sigillée claire D, une lampe Firmalampen».

22. Voir ci-dessous ��, sites sans nom.23. Erreur obstinément soutenue pendant bien longtemps!24. Le singulier castrum n’a pas de sens militaire: castrum... civitas est; nam castra nu-

mero plurali dicimus, S��., Aen �, 775 T����-H� �� pp. 109-10 = I����, Orig. �,2,13.25. T�����, pp. 171-2.26. T��������, Marruecos Antiguo, p. 107 (simple mention) et fig. 1; P�����, cit., p.

280 n. 90 et pl. �.

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chronologiques, Lixus, Dchar Jdid, Tabernae, Banasa, Thamusida, Volu-bilis, toutes connues grâce à Tissot, la Martinière et Cagnat en postulantde plus une à Sala.

Cependant, Paul Vidal de la Blache en 1903 propose pour la premièrefois de placer les Iles Purpuraires du roi Juba II à Mogador��, ce qui n’a

Fig. 4: 1892 et 1913. C�����, Carte de la Maurétanie Tingitane (d’après L’arméeromaine d’Afrique, h.t. p. 656 et 667).

27. Mélanges Perrot, Paris 1903, pp. 325-9.

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plus guère été contesté depuis, et a eu une influence décisive sur la con-ception moderne de la topographie marocaine. D’autre part, en 1904, en-tre les deux éditions de l’Armée romaine d’Afrique de 1892 et de 1913,Maurice Besnier dresse à nouveau un tableau complet de la topographiemarocaine: après un répertoire des textes à valeur topographique, il suitla côte méditerranéenne de la frontière de la Césarienne jusqu’à Tanger età la grotte d’Hercule, puis la côte atlantique du cap Cotès jusqu’au Daras

Fig. 5: 1893. V�� K�����, Carte de la Maurétanie Tingitane (d’après l’Atlas An-tiquus de Justus Perthes, pl. 18).

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et aux îles Cerné et Junonia. Passant à l’intérieur des terres, il s’intéressed’abord aux «Montagnes et productions»��, puis aux populations indi-gènes, enfin aux villes; il reprend pour l’Itinéraire Antonin toutes lesidentifications de Tissot; puis il passe à Ptolémée, à la Notitia Dignitatumet au Ravennate. Cette revue ne comporte aucun progrès sensible parrapport au travail de Tissot, et on n’en note pas d’autre avant l’établisse-ment du protectorat.

A partir de 1912, les progrès de la topographie générale (avec l’inter-vention des Brigades topographiques), et l’établissement de cartes déjàutiles (malgré les défauts des cartes de reconnaissance, et de la couvertureau 200.000e)��, la possibilité de visiter dans un premier temps une zonequi recouvrait assez bien la région où on recherchait les vestiges antiques,étaient des facteurs de progrès indéniables. En revanche, la possibilité defaire des fouilles sur les sites les plus tentants allait absorber l’essentiel desénergies, à Volubilis en tout premier lieu, où «les premiers coups de pio-che» sont donnés avec solennité le 25 mai 1915��.

En effet, Louis Chatelain avait été nommé responsable des recherchesarchéologiques à Volubilis dès 1915, et a tout naturellement concentré son ac-tivité sur un site qui a d’ailleurs été jusqu’en 1928 le siège du Service des An-tiquités du Maroc, dont sous des titres divers il a été responsable jusqu’àson départ du Maroc en 1941. Mais, aussitôt que ses fonctions le lui ontpermis, il n’a négligé ni l’étude des découvertes extérieures au site (et enparticulier d’épigraphie), ni le souci d’avoir une exacte connaissance del’étendue de l’occupation antique. En revanche, manquant cruellementde facilités de déplacement, surtout au début de son mandat��, il a certespu voyager, visiter, contrôler��, mais sans réellement explorer ex nihilodes zones données. D’autre part, il ne pouvait travailler dans la zone duProtectorat espagnol, qu’il a pu cependant également visiter.

28. On n’oublie pas que M. Besnier est l’auteur d’une excellente analyse, La géographieéconomique du Maroc dans l’antiquité, «Archives marocaines», ���, 1906, pp. 271-95.

29. Voir dans ce même colloque V. B��������-R���, Les brigades topographiquesau Maroc (plaine du Gharb et région de Volubilis).

30. «En présence de M. l’ambassadeur de France de Saint-Aulaire, alors délégué à laRésidence Générale. Quelques jours auparavant, le général Lyautey, le général Henrys etM. Tranchant de Lunel étaient venus examiner en détail l’emplacement des ruines»: C��

�����, Les origines des fouilles, p. 8, note 2.31. Il rappelle que Volubilis n’a été desservi par une route qu’en 1922, et que jusque

là, il y avait «une pauvre piste que la Ford elle-même, certains jours d’hiver, parcourait àla remorque de mulets». Notons que pour son électricité, la Conservation de Volubilis autilisé des groupes électrogènes jusqu’en 1998.

32. 26 déc. 1922: «Une longue série de reconnaissances archéologiques m’a retenulongtemps loin du centre de mon Service» (Document des Archives Nationales, C����,F/17/17138). Voir aussi B��������-R���, R������ , Louis Chatelain, à paraître.

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Chatelain a signalé les ruines de Moulay Yakoub du Hamma (sans lesdécrire). Il tentait de placer Babba à El Qsar el Kebir, doutait de l’équiva-lence Tremuli-Basra; connaissait Arbaoua et le site de Souk el Arba (sansidentifier un camp romain), mais laissait Vopiscianis sur le Jebel Kourt. Ilconnaissait les deux sites voisines de Rirha et de la ferme Priou, mais sansles identifier, introduisant en tout cas dans le dossier les briques «factagild(ae)». Les ruines de Sidi Saïd, près de Sidi Kacem, auquel le con-trôleur civil Leblanc a consacré en 1935-36, une fouille, suivi d’un rapportbref, mais clair, lui paraissaient être Aquis Dacicis��. Il donnait une noticesur Aïn Schkour (cf. Annexe II) et signalait de même les ruines du SoukDjemma el Ahouafat et les vestiges de la ferme Biarnay sur l’Ouerrha��. Ila eu le souci de fouiller d’autres sites que Volubilis, et on trouve trace deson travail en particulier à Rirha�� et à Tocolosida��.

A la suite de son activité��, un nombre considérable de sites archéolo-giques découverts depuis l’exploration de Tissot étaient désormais prisen compte. Il y avait matière en particulier à rectifier largement l’itinérai-re oriental de Tissot, ce qui aurait donné Qsar el Kebir, Arbaoua, Souk elArba, Ferme Priou ou Rirha (ou peut-être Ferme Biarnay, Sidi Saïd), AïnSchkour, Volubilis, Tocolosida. On est un peu étonné que Chatelain, ilest vrai soucieux de ne pas «dérouter»�� l’itinéraire tracé par Tissot, n’aitpas su relier par un itinéraire ces sites dont il voyait l’importance, mais ilest trop facile d’être critique a posteriori. En fait, les tableaux qu’il dresseen 1937�� et en 1939�� de ses connaissances topographiques montrent qu’ils’en tient pour l’essentiel aux propositions de Tissot. Il en ressort aussi qu’un

33. Il les a fait classer sous ce nom: «Bulletin Officiel de l’Empire Chérifien», 1937, n.1277, p. 501.

34. Maroc des Romains, p. 117. P. 120, Chatelain déclare n’avoir pas fait de «recher-ches en profondeur» à Aïn Chkour (mais il a fouillé à Bou Mendara un «rectangle», «postemal construit ou remanié»); il a fait des «sondages» (des fouilles limitées?) à la FermePriou.

35. Maroc des Romains, pp. 127-9. On voit encore sur le site les vestiges de vigoureu-ses tranchées.

36. Ibid., pp. 129-34. On n’oubliera pas d’inscrire à son crédit le classement des siteset l’organisation d’un gardiennage.

37. «M. Châtelain [sic] peut ne pas être indéfiniment au Maroc et il y a toutes chan-ces pour qu’on n’ait pas l’aubaine d’avoir ensuite un homme aussi compétent et aussipassionnément voué à son œuvre. Il faut donc se hâter d’en profiter pendant qu’on l’a»:L������, Note du 30 janvier 1920, citée par P. L������, Lyautey l’Africain, ��, Paris 1957,p. 74.

38. Maroc des Romains, p. 115.39. Les centres romains du Maroc.40. Le Maroc avant l’Islam.

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très grand nombre de toponymes restaient sans identification sur le ter-rain, mais cette liste reste importante aussi aujourd’hui (notre titre III).

En revanche, il a eu le mérite de susciter la publication d’un recueilde textes antiques sur le Maroc, certes insuffisant, mais providence d’ungrand nombre de chercheurs, celui de R. Roget (1924), et d’un index detopographie de Raymonde Roget (1938), qui a eu la même utilité, travaild’ailleurs méritoire pour son temps, mais qui montre aussi que la topo-nymie historique n’avait pas réellement progressé.

Pendant la même période, on note pourtant en 1921 la découverte dusite qu’une inscription, découverte par Don César Luis de Montalban en1933, et publiée pour la première fois en 1938 par Raymond Thouvenot, adéfinitivement identifié avec Tamuda��, alors que jusque là, on pensaitque c’était la ville de Tetuan qui en occupait l’emplacement��.

Raymond Thouvenot, successeur de Chatelain, est sans aucun doutele créateur de l’archéologie urbaine antique du Maroc. C’est à lui qu’ondoit de disposer de la publication de l’essentiel des monuments décou-verts, de plusieurs catalogues de matériel, des premiers essais de chrono-logie relative des monuments et des sites. Ses travaux portent la marquede son temps, qu’il précédait quelquefois, mais son sens critique lui per-met de n’être pas impressionné par des esprits plus péremptoires. Sontravail «urbain» cependant ne le conduisait pas vers les explorations ter-ritoriales, également gênées par un manque de moyens évidents, et par lalongue parenthèse de la seconde guerre mondiale. Sa carte du Maroc de1941, dressée au début de ses fonctions, ne marque qu’un léger progrèssur les conceptions de Chatelain. Cependant, on lui doit d’avoir proposél’identification des Aquae Dacicae avec le site thermal de Sidi MoulayYakoub��. Il a également su reconnaître un camp�� dans la ruine fouillée

41. G���� M�����, Descubrimientos, 1922. T������, «REL», ��, 1938, pp. 266-8(«L’inscription... a été copiée par nous au Musée de Tétouan en janvier 1934. Elle avaitété trouvée l’année précédente par M. de Montalban... sur l’emplacement de l’ancienneTamuda, dans le fond du vallon») = AE 1939,167; IAMl 55.

42. T ���, pp. 21-2 (qui a correctement identifié le fleuve Tamuda), suivi par M���

���, Ptolémée, p. 582, en 1901 et par R�� R���, Index, pp. 18-9 en 1938 (ignorant la décou-verte de 1933). Le premier tome des Excavaciones en Tamuda consacré au site est le ,1941, suivi par les -�, jusqu’en 1946 [1948].

43. «BCTH», 1946-49, p. 47, communication parvenue le 11 février 1946: «Si [Silda dePtolémée] est la même chose que le Gilda de l’Itinéraire, Aquae Dacicae sera à Moulay Yakoub;mais les deux voies romaines, celle de l’intérieur et celle du littoral, seront bien rapprochées».Thouvenot conserve encore la possibilité d’une route passant par la ferme Biarnay.

44. Dans le «BCTH» de 1954, p.55, il n’emploie pas le mot camp, mais compare cette«enceinte rectangulaire» au camp de Lambèse et à la «petite enceinte» de Thamusida; etd’ailleurs, dans le «BCTH», 1955-56, pp. 81-2, il emploie le mot castellum et le décrit com-me tel. On se rappellera que les camps militaires permanents ont longtemps été présen-

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Fig. 7: 1938. Rde R����, Carte archéologique du Maroc (d’après PSAM 4, 1938,h.t. final).

tés, par l’enseignement français de l’archéologie, comme une sorte de variante accidentel-le des camps de marche, qui, grâce à Polybe ou Hygin, suscitaient une bibliographieabondante, et le mot «camp» pour les désigner a eu quelque peine à s’imposer. On voitles archéologues recourir comme Tissot et beaucoup d’autres à castrum (sans se douterque ce singulier désigne toujours un établissement civil par opposition à castra) ou à «pos-te», comme Chatelain qui se référait aux coutumes de l’armée française au Maroc, tandisque «castellum», qui a un sens militaire attesté, est acceptable (on trouve d’ailleurs ce motdans l’inscription sévérienne de Tamuda pour désigner le camp). On voit apparaître aussile concept bâtard de «ville militaire». L’influence des camps de marche a également faitnégliger longtemps principia au profit de «prétoire» (qu’on trouve jusque dans... le �ertome des fouilles de Thamusida), et fait en revanche méconnaître le sens précis de praeto-rium dans l’inscription d’Aïn Schkour. Regrettons ici de ne pouvoir pousser plus loin cet-te recherche sur le vocabulaire.

Histoire de l’identification des sites urbains antiques du Maroc 879

Page 16: Rene Rebuffat - Histoire de Lidentification Des Sites Urbauns Antiques Du Maroc

par le contrôleur civil Baritou, puis par Armand Luquet, à Souk el Arbadu Gharb.

Après la guerre, la curiosité des érudits s’oriente toujours vers le Ma-roc. L’Université de Durham organise en 1952 au Maroc une visite des si-tes archéologiques connus et publie en 1956 un Archaeological Report en-core très utile aujourd’hui. En 1953 est repéré le site de Suiar. Le ColonelBaradez commence ses recherches sur photographies aériennes, et aprèsavoir identifié un camp, découvre en 1955 à Sidi Moussa bou Fri une in-scription dédiée «genio ulpio» qui, après une controverse inutile��, per-met de penser aujourd’hui qu’il s’agit bien d’un toponyme. J. E. H. Spaulidentifie en 1958 à Dchar Jdid la colonie de Zilil, mais le mémoire qui ledémontre n’a pu être édité qu’en 1998��.

Le successeur de Thouvenot, M. Euzennat, a eu le mérite de prendreacte des découvertes de sites effectuées depuis le temps de Tissot, en re-poussant vers l’ouest l’itinéraire oriental de Tissot, qui était resté jusqu’àChatelain une vulgate respectée. La station thermale de Sidi Moulay Ya-koub enregistrée comme Aquae Dacicae, Gilda pouvait se retrouver dansla région qu’indiquait les tuiles «facta gild(ae)». D’autre part, l’identité deZilil et de Dchar Jdid était de nouveau�� proposée. Après cet essai de1962, restaient toujours à identifier l’Ad Mercurios du nord, voisin de Zi-lil, et Mercurios du sud, au-delà de Sala; et à placer, entre Oppidum No-vum et Gilda, Tremuli et Vopiscianae.

L’auteur de ces lignes ne va certes pas proposer ici ses solutions auxproblèmes de la toponymie historique marocaine. Que peut-il revendi-quer? D’avoir affirmé plus nettement qu’on ne le faisait que Thamusidase trouve bien à Sidi Ali ben Ahmed; d’avoir remis en cause la descriptionde Pline��, et d’avoir expliqué que le texte du Géographe de Ravenneavait une incontestable valeur topographique, une fois qu’on reconsti-tuait les deux itinéraires qu’il décrit maladroitement (Annexe III).

A partir de 1982, le travail sur le terrain de deux missions maroco-françaises, celle de Dchar-Jdid et celle du «Bassin du Sebou», a fourni denouveaux éléments topographiques.

En 1985, quatre inscriptions découvertes à Dchar-Jdid remployées

45. R�������, Implantation militaire, p. 39; Compléments, p. 814.46. Bien qu’il ait informé de sa thèse le colonel Baradez. Le mémoire est désormais

publié dans le tome ��, 1998 du «BAM», pp. 339-42: Une colonie d’Auguste en Tingita-ne.

47. Le colonel Baradez n’ayant apparemment pas informé l’auteur de la découvertede Spaul.

48. Qui ne cesse pas de susciter des commentaires: E������, Remarques sur la des-cription de la Maurétanie Tingitane, 1989, pp. 95-109.

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dans la tour d’une porte de l’enceinte donnaient le nom de la colonie deZilil, en fixant la forme du toponyme��. En 1990, la même mission, iden-tifiant dans le secteur de la colonie le tracé des voies romaines protégéespar deux tours de guet, découvrait le podium d’un temple, évidemment leTemple de Mercure signalé par l’Ad Mercurios de l’Itinéraire Antonin��.

En 1987, la mission du Sebou de son côté pouvait étudier les vestigesromains que la restauration de la Grande Mosquée de Qsar el Kebir avaitrévélé à l’extérieur et à l’intérieur du monument. L’importance des trou-

Fig. 8: Reconstitution de la carte de Ptolémée (d’après R. R�������, «AntAfr»,�, 1967).

49. L�����, Ab eo ��� in ora Oceani..., pp. 433-44 et Ad Mercuri templum, p. 509,note 6.

50. L�����, Ad Mercuri templum, cit.

Histoire de l’identification des sites urbains antiques du Maroc 881

Page 18: Rene Rebuffat - Histoire de Lidentification Des Sites Urbauns Antiques Du Maroc

vailles consolidait l’hypothèse ancienne de Tissot��. La même mission re-pérait au nord de Qsar le point de passage de la voie romaine sur l’ouedMekhazen. Enfin, la rédécouverte�� des éléments d’enceinte monumen-tale déjà mentionnés jadis�� et l’analyse du matériel céramique permettaitdéfinitivement de placer Gilda à Rirha, et non à la «Ferme Priou»��. Gil-da en effet est mentionnée par Alexandre Polyhistor vers -80/-60��, et ony attendait donc de la céramique antérieure au milieu du siècle, qui s’ytrouve effectivement, et qui est totalement absente sur le site dit de la«Ferme Priou» qu’on trouve un peu plus au sud, également dans unméandre de l’oued Beht��.

L’ensemble des données acquises permettait de réutiliser les distan-ces de l’Itinéraire Antonin, et de fixer Ad Novas au camp romain deSuiar, et Vopiscianae�� au camp romain de Souk el Arba. L’itinéraireoriental Tocolosida, Volubilis, Aquae Dacicae (Sidi Moulay Yakoub),Gilda (Rirha), Vopiscianae (Souk el Arba), Tremuli (encore controversésur l’itinéraire Souk el Arba-Qsar el Kebir��), Oppidum Novum (Qsar elKebir), Ad Novas (Suiyar), Ad Mercurios (carrefour de la courte bretelleconduisant au Temple), Tanger, était donc désormais tracé.

Tout dernièrement, une fouille de sauvetage a montré que les ruinesconnues depuis longtemps sur la rive droite du Bou Regreg, sur la petite

51. A������, R������, El Qsar el Kebir.52. Ils ont longtemps échappé aux chercheurs, une clôture de poulailler opaque

ayant empiété sur les ruines et inclus ces vestiges. R������, Gilda 1, p. 240.53. C����� , «BCTH», 1921, p. ����: «...Un mur d’enceinte qui est aujourd’hui à

peu près détruit, mais qui bordait l’agglomération à l’est et la protégeait contre la plaine.Ce mur était en blocage de moellons de grandeur moyenne. De la porte d’entrée il subsi-ste l’un des montants». Dans Le Maroc des Romains, p. 127, Chatelain précise «un desmontants de la porte d’entrée, ainsi que la pierre qui supportait l’un des gonds».

54. R������, Gilda 2, pp. 315-20.55. Cette importance historique est soulignée par le nom même du toponyme, où on

retrouve le radical libyque GLD du mot Agelid, qui désigne (Enc. Berb., s.v.) un dynasteen langue libyco-berbère. Le terme GLD est épigraphiquement attesté environ soixante-dix ans auparavant, en 138 av. J.C. par la bilingue de Dougga: J. B. C���, Recueil desinscriptions libyques, Paris 1940, n. 1.

56. Il y a d’autres arguments en faveur de Rirha: la partie la plus ancienne du site estun tell proéminent, qui rappelle les stratifications de Thamusida et de Banasa. Le site estvisible de très loin.

57. Qu’on a proposé de placer à Sidi Larbi Bou Djemaa ou à Souk Djemaa el Haoua-fat: E��� �, PECS, s.v. Sidi Larbi Boujema. Vopiscianis (It. Ant.) semble préférable àViposcianis (It. Ant. ms. L), le Ravennate (p. 42,53) donnant Bobiscianis.

58. Le tremble se dit «çaf çaf». M�����-B�������, Le Gharb, p. 319, signale destrembles à Basra qu’il prend pour Tremuli. On a signalé à Chatelain (Maroc des Romains,p. 113) des trembles près de Mechra el Bacha.

882 René Rebuffat

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colline artificielle et abondante en matériel antique de la “cote 20”, aulieu dit Khedis, appartenaient à un petit camp militaire��. L’hypothèse del’identification du site avec Mercurios méridionale a pour elle de solidesarguments��. On voit maintenant que le travail accompli a abouti à iden-tifier les toponymes des routes terrestres de l’Itinéraire Antonin, identifi-cation qui a réduit le nombre des sites archéologiquement connus, maisnon identifiés. En dehors de ces voies, seul le site de Sidi Moussa bouFri/Ulpium a désormais un nom. Il nous faut maintenant présenter undouble tableau, celui des sites archéologiquement connus, et non identi-fiés; et celui des sites, beaucoup plus nombreux, connus par les textes, etqui cherchent un site où se fixer.

Les sites sans nom

El Benian. Entre Tanger et Tamuda, ce camp qui n’a pas été occupé avantle IIIe siècle doit correspondre à un des noms de la Notitia Dignitatum(OC. XXIV)encore privés de site: Dugas, Bariensis, Pacatiana, auxquels ilfaut joindre par précaution Friglas si ce n’est pas Frigidae��.

«Cotta». C’est le nom traditionnel de l’usine de salaison de la côteatlantique située à 5 km au sud du cap Spartel. Mais rien ne prouve que«Cotta» soit son véritable nom.a) Le toponyme est en relation avec le cap Spartel, le cap Cotes de Pto-lémée (IV,1,2); le cap Koteis de Strabon (XVII,3,2). Kotès est un nom (li-byque?) de la vigne, équivalent en tout cas d’Ampelusia, autre nom duSpartel (Mela I,25; Plin., nat., V,2).b) On le rencontre à l’est du cap Spartel: oppida fuere Lissa et Cottae ul-tra columnas Herculis, nunc est Tingi (Plin. V,2); Exilissa de Ptolémée(IV,1,3) est également entre Tanger et le mont des Sept Frères.c) On le rencontre au sud du cap Spartel: on peut en rapprocher la Gut-tè du Périple d’Hannon, version de Heidelberg, qui est une des cinq fon-dations à placer entre le cap Soloeis (le Spartel) et le fleuve Lixos.d) Il est en relation avec le Loukkos: locumMauretaniae qui Cottae voce-

59. A. A������, communication au Colloque de l’Université de Mohammedia, 15-17avril 1998 sur “Les espaces frontaliers dans l’histoire du Maroc”.

60. Bien que ces ruines ne soient pas à ��� de Sala comme l’indique l’ItinéraireAntonin. On peut penser soit à une erreur (��� pour ��), soit noter que ce n’était pas lafonction prioritaire de l’Itinéraire Antonin d’indiquer le plus court chemin d’un point àun autre (R. R��� ��, Tibulas, in “Da Olbia ad Olbia”, Atti del Convegno internazionaledi Studi, Olbia, 12-14 maggio 1994, Sassari 1996, pp. 317-28).

61. Sont en revanche identifiés Tamuco/Tamuda, Aulucos/Lixus, Sala, Taberna.

Histoire de l’identification des sites urbains antiques du Maroc 883

Page 20: Rene Rebuffat - Histoire de Lidentification Des Sites Urbauns Antiques Du Maroc

Fig. 9: L’Itinéraire Antonin (schéma théorique).

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Fig. 10: Camps et tours de guet.

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tur, non procul Lixo flumine (Plin., nat., XXXII, 15). Si Kotès est un nom dela vigne, on remarque qu’à l’embouchure du Lixos, le nom de la ville deLarache, El Araïch, signifie «les treilles».e) L’emplacement du golfe (êüëðïò) de Kôtès du Pseudo-Scylax n’estpas assuré: ou bien à l’est du cap Spartel, si le «cap d’Hermès» est le Spar-tel; ou bien là où sont les vastes lagunes de la côte au nord d’Azila (voir lacarte III de Tissot, très parlante) si le cap d’Hermès est une quelconquesaillie de la côte au sud du Spartel.

On conclut que Cotès ou Cotta devait être le nom d’une région assezvaste, riveraine de la Méditerranée depuis le Spartel jusque vers le milieudu détroit, et de l’Atlantique depuis le Spartel jusqu’au Loukkos.

Arbaoua ou AR 27-Fouarat. Il s’agit de deux sites importants. Arbaouaest au col qui commande l’itinéraire nord-sud; il comporte un gisementprobablement enfoui sous la mosquée et son cimetière, puis au bord de larivière les tuiles et les bassins d’une tuilerie, dont un atelier impérial��, etil est entouré d’une nébuleuse de sites attestés. AR 27-Fouarat se présentecomme une plate forme isolée, mais qui a la forme et les dimensions ap-proximatives d’un petit camp romain (80 x 100 m), mais dans ce cas malsitué, dominé par des hauteurs, et trop proche d’un oued capricieux��.

C’est sur l’itinéraire nord-sud qui dessert les deux sites que se pose laquestion de l’identification de Tremuli et de Vopiscianis, mentionnés parl’Itinéraire Antonin entre Oppidum Novum et Gilda. Oppidum Novum nepeut être placé qu’à El Qsar el Kebir à la suite des dernières découvertes épi-graphiques et de l’identification précise d’Ad Mercurios��. Gilda est défini-tivement arrimée au site de Rirha du Beht par les dernières découvertescéramiques��. L’Itinéraire indique qu’il faut (tableau) 12 milles pour at-teindre Tremulis, puis 18 pour arriver à Vopiscianis, puis 23 jusqu’à Gil-da. A 23 MP de Gilda au nord de Gilda, qui font environ 34,5 km, on nepeut tenir compte ni du site de Souk Jema el Haoufat, qui n’est qu’à 20

km, ni de Sidi Larbi Boujema à 25 km, et la seule identification possiblepour Vopiscianae est Souk el Arba, qui comporte un camp et une ville.

62. R�������, Compléments, pp. 498-501 et pl. ����,2.63. L’agglomération sub castrale qu’on a cru voir autour du rectangle n’existe pas.

Quelques affleurements rocheux et talus ont donné l’illusion d’une enceinte urbainepour un site examiné sur photographie aérienne.

64. La détermination précise de la voie romaine et l’identification d’Ad Mercurios(L���, Ad Mercuri templum, cit.) consolident l’identification d’Ad Novas avec Souiyar.De Souiyar à el Qsar el Kebir, le passage antique de l’oued Mekhasen a été identifié par laMission du Sebou avec le site de la bataille des Trois Rois (A����� , R�������, El Qsar elKebir, cit., p. 405 et fig. 20). La distance de Souiyar à Qsar est donc de 49 km environ,pour les ����� mp, 48 km environ, de l’Itinéraire Antonin.

65. R�������, Gilda 2.

886 René Rebuffat

Page 23: Rene Rebuffat - Histoire de Lidentification Des Sites Urbauns Antiques Du Maroc

A ���mp de Souk el Arba, soit 28,5 kilomètres environ, nous rencon-trons Arbaoua, qui fournit une identification satisfaisante. La difficultévient du fait qu’entre Arbaoua et Oppidum Novum, l’Itinéraire indique��� mp, alors qu’il n’y a que 10 ou 11 km. Mais une erreur commune del’Itinéraire est la confusion de � et de �. ��� mp, 10,5 m correspondraientà la distance réelle.

L’identification du site du �� 27 Fouarat avec Tremuli a pour elle laprésence d’un camp, ou tout au moins d’un établissement important. Ilest à environ 19 kilomètres d’Oppidum Novum, ce qui correspondraitaux ��� �� de l’Itinéraire. Mais il n’est plus qu’à 16 kilomètres de Vopi-scianis-Souk el Arba, ce qui ne convient pas aux ������ �� de l’Itinérairequi font environ 28,5 km. Et ce chiffre de ������ est difficile à corriger en ��

ou en ���. On peut donc penser qu’Arbaoua reste le meilleur candidat àl’identification avec Tremuli.

Tableau 1.1: Itinéraire Antonin.

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Page 24: Rene Rebuffat - Histoire de Lidentification Des Sites Urbauns Antiques Du Maroc

Souk el Djemaa el Haouafat. Sur le tracé de la voie ferrée, à quelque dis-tance du site, la découverte d’une jambe de cheval en bronze, vestige destatue équestre (s’il n’a pas été déplacé)�� et la répartition du matériel encoupe dans la berge du fleuve et en surface tendent à faire penser que lesite pourrait s’étendre sous les alluvions du Sebou.

La Martinière (carte du Maroc dans Cagnat) a signalé ce site et Cha-telain le connaissait��; il est repris par Luquet��; Boube�� et Euzennat��

soulignent son importance. C’est le site SN3 de la Mission du Bassin duSebou��.

L’identification avec Babba a été proposée, mais le site se place entreVopiscianae et Gilda, alors que le Ravennate place Babba entre AquisDacicis et Tocolosion/Bolubili. Le site est d’autre part trop près de Rirha(20 km) pour être identifiée avec Vopiscianae, qui est à XXIII mp de Gilda.

Sidi Saïd. Près de Sidi Kacem, on voit un camp romain rectangulaire(où a été en garnison la cohors IIII Gallorum)�� et des vestiges divers sur larive gauche du Rdom, mais l’essentiel a largement disparu sous les épais-ses alluvions de la rive droite. Les ramassages de surface indiquent que legisement pourrait avoir une douzaine d’hectares. Le rôle tactique destours de guet qui dominent le site (QC 72 et 73 de la Mission du Sebou), lesituation du toponyme dans la liste du Ravennate, posent la candidaturede Iulia Campestris Babba��.

Aïn Schkour. A 5 kilomètres au nord de Volubilis, c’est un camp ro-main, avec une bourgade accolée. La distance à Volubilis est celle de To-colosida, mais le camp et la ville du Bled Takourart, conviennent mieux àla description de l’Itinéraire Antonin, qui place Tocolosida au sud de Vo-lubilis. On peut au surplus rapprocher le radical *TCL de Tocolo-sida de*TKR de Takourart.

Le site est connu de Tissot (p. 158). La Martinière, par une lettre du

66. C. B����-P�����, Les bronzes antiques du Maroc, �, La statuaire, p. 280, n. 355 etpl. 277,1. Au Musée de Rabat.

67. Maroc des Romains, p. 123.68. Atlas du Rharb, p. 369, n. 12.69. A propos de Babba, p. 137.70. Le limes de Tingitane, 1989, p. 58, note 69.71. Nouvelles découvertes, pp. 283-4, avec bibl. complète.72. R������, Compléments, cit., p. 452-4; photo aérienne dans E�����, Le limes

de Tingitane, cit., pp. 198-9 et fig. 123: le camp est le rectangle dépourvu de végétation, etnon un des deux carrés voisins. On ne peut en mesurer les dimensions, mais il avait aumoins 100 m de long.

73. A notre avis, c’est bien Babba, à cause de la position indiquée par le Ravennate,mais nous nous devons ici de laisser la question ouverte.

888 René Rebuffat

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20-10-1889 le décrit ainsi: «Les ruines y occupent un espace assez grand;l’emplacement paraît plus considérable que celui d’un castrum. C’étaitune localité riche et élégante, dans les ruines de laquelle j’ai découvertplusieurs beaux fûts de colonnes».

Il annonce à l’Académie des Inscriptions�� la découverte d’une in-scription qu’Héron de Villefosse publie dans le «BCTH» de 1891 (p. 137),et qui figure au CIL VIII 21820 en 1904 (= IAMl 821). Une fouille partielleréalisée depuis��, et diverses découvertes épigraphiques ont enrichi notreconnaissance du site, mais sans apporter d’éléments à son identification.

Azemmour. Nous souhaitons attirer une fois de plus�� l’attention surce site, qui a livré des monnaies romaines enfouies à une grande profon-deur sous les alluvions de l’Oum er Rebia. Il est difficile de penser qu’au-cun relais important n’ait existé entre Sala et Mogador, et on a bien sûrenvie de le chercher là.

Proviennent d’Azemmour une monnaie d’Hadrien trouvée lors de laconstruction du pont d’Azemmour en 1920 ou 1921 «à une assez grandeprofondeur sur la rive droite»; des monnaies romaines signalées en 1919,trouvaille donc indépendante de la précédente; des fragments de cérami-que, dans la banlieue d’Azemmour, du côté de Mazagan, dont un un-guentarium mal daté, mais antique��.

Un site antique se trouve peut-être enfoui, et d’éventuels travaux pu-blics atteignant une profondeur suffisante pourraient un jour le rencon-trer.

Mogador. Cet établissement, fréquenté au VIIe et VIe siècles, puis del’époque maurétanienne au IVe siècle, et peut-être au Ve, n’a pas été aban-donné dans l’intervalle. Que les deux îles et les îlots de Mogador soientles «Iles Purpuraires» de Juba II�� n’empêche pas que l’établissement aitpu avoir un autre nom��.

74. «CRAI», 1890 p. 24.75. E�������, Le limes de Tingitane, cit., pp. 255-74. Mais voir désormais A propos

des quadriburgia; J. N���, Les espaces frontaliers dans l’histoire du Maroc, Faculté deslettres de Mohammedia, Colloque n° 6, 1999, pp. 27-65.

76. R. R�������, Vestiges antiques sur la côte occidentale, «AntAfr», 8, 1974, pp.33-5.

77. Nous résumons le dossier que nous avons publié en 1974 dans Vestiges antiquessur la côte occidentale, en éliminant les informations invérifiables. Voir aussi le dossier deMazagan, p. 36.

78. Identification de P. Vidal de la Blache en 1903.79. Discussion notamment dans H. T ��� , Purpurariae Insulae, RE ��, 1959,

coll. 2020-8. La reprendre brièvement est plutôt difficile.

Histoire de l’identification des sites urbains antiques du Maroc 889

Page 26: Rene Rebuffat - Histoire de Lidentification Des Sites Urbauns Antiques Du Maroc

Les noms sans site

Ils sont très nombreux, si nombreux qu’il est illusoire de les classer géo-graphiquement ou par ordre alphabétique, mais qu’il vaut mieux les lais-ser dans leur contexte, ce que nous faisons dans ce tableau. On peut direque si tel ou tel mérite un commentaire, aucun en revanche ne peut êtreattribué à un site vérifié sur le terrain, même s’il existe quelquefois unehypothèse satisfaisante. Mais il est juste de noter que la plupart se trou-vent en dehors de la zone civique de la Tingitane, et qu’en dehors de cettezone civique, nous n’avons pas, sauf exception, le secours des fossiles di-recteurs habituels pour identifier et dater les sites.

Nos brèves mention ne constituent ni une bibliographie, ni une dis-cussion. Le seul intérêt de notre liste est de rappeler qu’il existe encoreune réserve toponymique considérable. Nous laissons entre parenthèsesquelques repères géographiques ou quelques toponymes déjà identifiés.

Hécatée(d’après Etienne de Byzance, Meineke 442, 448, 318)

ÌÝëéóóá, ðüëéò Ëéâýùí, FÅêáôásïò EÁóßu. Voir ÌÝëéôôá d’Hannon.Ìåôáãþíéïí, ðüëéò Ëéâýçò, FÅêáôásïò EÁóßu, Promontoire pour Méla I,33. Cf. Desanges, Pline V, p. 188.Èñßãêç, ðüëéò ðåñß.ôNò óôÞëáò. FÅêáôásïò EÁóßu. Ville au voisinage desColonnes. Voir ci-dessous, sous Strabon.

Périple d’Hannon

ÈõìéáôÞñéïí Egalement dans le Pseudo-Scylax; signifie en grec«brûle parfum»��.

Êáñéê’í ôås÷ïò Connu d’Ephore��.Ãýôôç A été rapproché de Koteis (Strabon), Cotta (voir

page 883), et du phénicien *Gitt «pressoir à vin»(Dict. Civ. Phen. Pun., s.v. Spartel).

IÁêñá Sans doute une traduction grecque d’un toponymephénicien *Rus.

80. On ne croit plus que «hmn» désigne un autel à parfum: Dict. Civ. phén. pun., s.v.Hamman et Baal Hammon. Thymiaterion n’est donc pas une ville baptisée en sémitique«Hamman» ou «Hammon».

81. Sur la réputation de navigateurs des Cariens, qui les a fait associer aux Phéni-ciens, Dict. Civ. phén. pun., s.v. Cariens.

890 René Rebuffat

Page 27: Rene Rebuffat - Histoire de Lidentification Des Sites Urbauns Antiques Du Maroc

ÌÝëéôôá Melissa d’Hécatée; a été rapproché de Lissa de Pline.IÁñáìâõò Arampè dans un Portulan du XVIe siècle. Cf. hébreu

«har ‘anabîm», «mont des vignes» (Rebuffat, Portu-lan).

Pseudo-Scylax(94-95 F 111-112 M)

IÁêñïò «une ville importante et un port - la ville se nommeAkros ainsi que le golfe qui la borde»��: très vraisem-blablement Rusaddir, IÁêñá ÌåãÜëç de StrabonXVII, 3,16

une ville sur unfleuve

sur la côte du détroit, non identifiée

Ðïíôé�í dans les lagunes au sud du Ras Achakar (carte III deTissot)

ville des Libyenset port

sur la rive gauche du Loukkos, correspond à la posi-tion de Larache, où on n’a pas relevé de vestiges an-tiques

Èõìéáôçñßá située une première fois au sud du Crabis (ou Cra-this) qui est le Sebou, puis à l’est du cap Soloeis (leSpartel), comme pour le Périple d’Hannon. Le pre-mier Thymiateria correspond à la position de Tha-musida, le second à celle de Tanger. Le texte doit ci-ter bout à bout deux périples différents��.

Ephore(d’après Etienne de Byzance, Meineke 359)

Êáñéê’í ôås÷ïò, ðüëéò Ëéâýçò dí PñéóôåñZ ô§í FÇñáêëåßùí óôçë§í, ©òIÅöïñïò ðÝìðôw: «à gauche des colonnes d’Hercule». Voir le Péripled’Hannon

Alexandre Polyhistor(d’après Etienne de Byzance)

Rappelons qu’il nommait Ãßëäá... Ëßîá... Îéëßá... (Meineke, pp. 208, 418,481)

82. D�������, Méditerranées pp. 108 et 410.83. On peut penser que Thamusida a été remplacé par Thymiateria, ce qui explique-

rait que le texte reparte ensuite de Thymiateria.

Histoire de l’identification des sites urbains antiques du Maroc 891

Page 28: Rene Rebuffat - Histoire de Lidentification Des Sites Urbauns Antiques Du Maroc

Strabon XVII, 3, 2

«Ôßããá selon les Barbares» ou Ôñßãêá; Ville opposée à Lixus (Desanges,Méditerranées, p. 113) ou cacographie mélangeantLinx (Lixus) et Trinx (Tanger)?

Pomponius Méla III, 107

gildavo dubrita-nia

- Gilda, Volubilis, Prisciana (Vossius 1658); éd. an-ciennes. Adopté par Tissot, p. 165, Besnier, R. Roget,Rde Roget- Volubilis, Banasa: imposé par C. Frick, Leipzig 1880

(rééd. augmentée 1968), largement suivi (Silberman1998), mais des réticences (Parroni 1984, p. 441)- Vobri, Tam(ud)a: Müller, Ptolémée, p. 550

- Taenia: Thouvenot, Valentia Banasa, p. XI, note 1��.gna colonia et fluvius Gna et unde initium... ms Vaticanus

4929, publié tel quel par de nombreux éditeurs(Frick 1880)colonia et fluvius Zilia, et unde:..correction de Vos-sius en 1658, adoptée par plusieurs éditeurs, ancienset récents (Silberman en 1988)colonia, et fluvius Zilia, et unde ...A. Gronovius 1722

(mais non maintenu en 1748)

Pline

Lissa (V, 2) ville disparue; a été rapproché de EÅîßëéóóá de Ptolé-mée

Cottae (V, 2) ville disparue; voir ci-dessus II, sous «Cotta»Cotta (XXXII, 15) à l’embouchure du Loukkos. Voir le précédent.Iulia campestrisBabba (V,5)

colonia babbensis, IAMl 250; ÂÜâá, Ptolémée (IV,1,7);voir aussi sous Marcien d’Héraclée. Nombreusespropositions d’identification jusqu’en 1967 (Rebuf-fat, Babba, pp. 33-6) et depuis (Boube, Babba: Sk el-Jemaa el Ahouafat; Euzennat, Remarques: el Qsar elKebir); Rebuffat (Sidi Saïd près de Sidi Kacem); SI-

RAJ, Image de la Tingitane, pp. 534-44 (s’intéresser à

84. «Nous préférerions Taenia, si celle-ci n’était pas sur la côte». Il s’agit de Taenialonga, placée entre Tamuda et Rusaddir par Ptolémée et par l’Itinéraire Antonin (cf. T���

��� p. 18 et pl. �).

892 René Rebuffat

Page 29: Rene Rebuffat - Histoire de Lidentification Des Sites Urbauns Antiques Du Maroc

Asada); A. Arnaud Portelli��. Se regroupent en deuxtendances, septentrionale si on rejette le texte du Ra-vennate, méridionale si on l’accepte.

Mulelacha (V, 9) «oppidum in promunturio»; situé à Moulay Bou Sel-ham depuis Tissot pp. 221-3/85-8. Cf. Desanges, PlineV, pp. 111-2��.

portum Rutubis(V, 9)

FÑïõóéârò ëéìÞí de Ptolémée. Tit ou Mazagan? De-sanges, p.112

portum Rhyssa-dir (V, 9)

Sous le cap Rhir? Desanges, p. 113. Pour les lampespuniques du cap Rhir, Rebuffat, Vestiges antiques,pp. 39-40 confirmant Thouvenot «BCTH» 1954, p. 57.

Ptolémée

Côte atlantique IV, �, �FÑïõóéârò ëéìÞí cf. portus Rutubis de Pline (V, 9)ÌõóïêÜñáò ëéìÞíÔáìïõóßãáÓïýñéãá

Côte méditerranéenne IV, �, �EÅîßëéóóá ðüëéò Rapproché de Lissa de Pline (V, 2)EÉáãÜè(Èáìïýäá ðïô.dêâïëáß

L’oued Martil, qui passe au pied de Tamuda et deTétouan)

EÁêñÜèÔáéíßá ëüããá(FÑïõóÜäåéñïí Rusadir)

Mésogée IV, �, �IÏóðéíïí,IÏðéíïí

Compte tenu de la position indiquée, très probable-ment Oppidum Novum

Óïýâïõñ Probablement le nom du fleuve pris pour un nom deville

ÃïíôéÜíá A été rapproché de Gentiano du RavennateÂÜâá Voir ci-dessus Pline

85. Sur les monnaies de Babba, voir récemment M. A������, Bilan des recherches ré-centes sur le monnayage «romain» de Maurétanie, dans Mélanges L. Villaronga, 1991, pp.239-46.

86. Une longue prospection de la Mission du Sebou à Moulay bou Selham n’a révéléaucun site antique.

Histoire de l’identification des sites urbains antiques du Maroc 893

Page 30: Rene Rebuffat - Histoire de Lidentification Des Sites Urbauns Antiques Du Maroc

ÐéóêéÜíá Vopiscianae?Ïšïâñéî Méla: vodubri-tania? Mais volubili-tania plus vrai-

semblable?EÅñðßò Cf. ìÝñïò EÅñðåäéôáí§í Ptolémée IV, 1, 5 et aussi en

IV, 2, 5

ÔñéóéäßòÌïëï÷Üè Le nom du fleuve pris pour une ville?ÂÝíôá Rapproché de Gent (Rav.), et de Bunta de Ximenès,

par Besnier, Recueil, n. 1.ÃáëáöÜÈéêÜèÄïñÜèÂüêêáíïí½ìåñïóêïðåsïí

Rapproché de Turris Boconis du Ravennate

Ï¡áëá

Nous ne mentionnons pas les noms qui garnissent la carte de Libye Inté-rieure, souvent résultats de duplications à partir de la Maurétanie.

Itinéraire Antonin

Itinéraire maritimeTenia LongaCobuclaParietina Pareatina, Rav. III, 11; Parietina V, 4

(Rusadder colonia)(Flumen Malva dirimit Mauretanias duas, incipit Caesariensis)

Géographe de Ravenne��

Côte méditerranéennePareatina III, 11; Parietina V, 4. Voir Itinéraire Antonin

Itinéraire occidentalGentiano (III, 11) A été rapproché de ÃïíôéÜíá (Ptolémée)Boballica /Bova-lica (III, 11 + V, 4)

Pouvait s’appeler aussi Voballica (le Rav. dit aussiBobiscianis, Bolubili��). Sur la côte, mais on ne sait à

87. Nous le citons après l’Itinéraire Antonin, car la source utilisée, proche de la Ta-ble de Peutinger (perdue pour le Maroc), complète l’Itinéraire Antonin. Voir Annexe ���.

88. On prendra garde que la forme Bobabili, qui est quelquefois utilisée par les com-mentateurs modernes, ne se trouve dans aucun manuscrit, mais uniquement dans les édi-

894 René Rebuffat

Page 31: Rene Rebuffat - Histoire de Lidentification Des Sites Urbauns Antiques Du Maroc

quelle distance de Sala��. Il existe des monnaies au-tonomes BB<L d’un site non identifié��. Dessinsdans MAZARD 515-6. Voir Jenkins SNG 668; L. Müller66��

Itinéraire oriental (III, 11)Gigantes Il peut s’agir des alignements mégalithiques de Mzora.Baba Iulia Campestris Babba de Pline. Est citée ici entre

Aquis Daticis et Tocolosion.

Autres sitesBoniuricis (III, 11

sq.)Peut être rapproché du nom de la tribu des Baniures,ou Baniubes

Gudda Peut être rapproché de GildaBatiArgenti Nom transféré�� ou souvenir réel de mines d’ar-

gent?��

tions anciennes de Placide Porcheron en 1688, de Jacobus Gronovius en 1696 et d’Abra-ham Gronovius en 1722 (éd. P�����-P������ du Ravennate, Berlin 1860, p. 163 et note).

89. Le R������� , 4 donne une distance de Bovalica (plutôt que de Caesarea) àUbus (à l’est d’Hippone) de 1015 milles, inutilisable.

90. Après que Bulla Regia ait été éliminée, on a pensé à Babba (mais dont les mon-naies sont maintenant connues), ou à Volubilis (l’argument le plus sérieux étant qu’on neconnaisse pas de monnaies de Volubilis). Boballica convient bien pour BB<L avec le sufficeconnu -icos/ica. Les monnaies BB<L ont été trouvées à Volubilis, 3; Banasa, 1; Thamusida2; Maroc sans précision 1 (M����, Note sur la contribution, p. 101); et Sala 3 (B�� �,Lixus, p. 257). Cette répartition convient à un site à chercher au sud du Sebou. On peut sur lacôte penser à un site voisin de Sala, ou à Azemmour, ou à Mogador (voir ci-dessus sous ).

91. A��������������, Les monnaires. La formule B’B’l qui pourrait sur des mon-naies vouloir dire «par ordre des magistrats» (M������, Nuovi dati, p. 100, d’où la biblio-graphie) devrait-elle être rapprochée de ce sigle?

92. Pour A������ (Météor. , 13, 21), le fleuve Chremetes, qui est bien vraisemblable-ment le Sebou, est issu des Montagnes d’Argent. Mais si la source d’Aristote est Pro-mathos de Samos, une confusion est possible avec les montagnes de la source du Nil (D��

������, Activité des Méditerranéens, pp. 67-8).93. G����, Exploitations minières, avec un relevé de vestiges sans date, et une docu-

mentation sur les ressources signalées au moyen-âge. G���� (Connaissances géographiquesdes Grecs sur les côtes africaines de l’Océan, in Mémorial Henri Basset, Paris 1928, p. 306) aégalement rassemblé les références sur les mines d’argent du Sous. Sur la colline de laGrotte d’argent, Qouddiyat Kahl en Noqra, des Oulad Aïssa (à l’est du confluent du Se-bou et de l’Ouerrha), M�����-B������, Le Gharb, p. 323. Depuis, voir B. R���� �����,Les vieilles exploitations minières et les anciens centres métallurgiques du Maroc, essai decarte historique, «Revue de géographie du Maroc», 17, 1970, pp. 71-108 et 18, pp. 59-102.

Histoire de l’identification des sites urbains antiques du Maroc 895

Page 32: Rene Rebuffat - Histoire de Lidentification Des Sites Urbauns Antiques Du Maroc

Barsuuli, Sidi-lium, Egelin,

Il y a une Maurétanie «Egel» (Rav. I, 3)

Lampica, Fonsasper, Nabia,(Maura, GetuliSelitha, Getulisofi, Getuli dare)

Ces noms sont des ethniques. Plin., nat., V, 10 gentesSelatitos...Gaetulos Daras

Turris Buconis On connaît d’autres «Turris...»(Paurisi, Perora(III, 11) ��

Ces noms sont des ethniques. PLIN., nat., V, 10

Aethiopias Perorsos, quorum a tergo Pharusios (égale-ment Ptol. IV, 6, 5: ô’ (hèíïò) ô§í Ðåñüñóùí); V, 16

Aethiopum gentem, quos Perorsos vocant; Mela III,103 et Plin., nat., V, 46 Pharusii; öáñïýóéïé, peuple li-byen, selon Denys et Artémidore: Etienne de Byzan-ce, Meineke, p. 659.

Nous ne tenons pas compte de Turbice et de Septem venam (11, 9), pro-ches de Tingit, qui est Castellum Tingitanum de Césarienne.

Marcien d’Héraclée(d’après Etienne de Byzance, Meineke, p. 154)

ÂÜâáé, ðüëéò Ëéâýçò; Ìáñêéáí’ò dí ðåñßðëv ášôyò; ¿ ðïëßôçò Âáâásïò.Marcien, dans son livre II, annonce un périple de la «Libye», puis un pé-riple de la «Mauritanie Tingitane» ou «des deux Mauritanies»�� (sic),puis un périple de la «Libye intérieure»��. Cette mention pourrait doncbien concerner la ÂÜâá que Ptolémée place sur la côte de la Libye inté-rieure (IV, 6, 2), et non la colonie de Tingitane. C’était d’ailleurs l’opinionde Müller (Ptol., ad locum, p. 732). Il reste que cette Baba méridionalepourrait bien tirer son nom de la colonie.

On connaît de nombreuses mines médiévales. R����������, Tamdult, cité minière et ca-ravanière présaharienne (���-���� s.), «Hespéris-Tamuda», �, 1970, pp. 103-39 et 2 pl. (ci-tant au passage diverses autres mines); E M������� E A����, La mine d’argentd’Imidar et la quesion de Todgha (�����-�� siècle): vers une hypothèse, «Hespéris-Tamuda»,���, 1994, pp. 11-33.

94. Nous donnons toute la liste pour être complet, mais plusieurs noms sont ou dé-forment des ethniques.

95. D’où n’a subsisté qu’une mention de Ôßããéò, ðüëéò Ìáõñïõóßáò (M��� �, p.623).

96. E. M��, Supplément aux dernières éditions des Petits Géographes, Périple deMarcien d’Héraclée, Epitome d’Artémidore [...], Paris 1839, pp. 60 et 159.

896 René Rebuffat

Page 33: Rene Rebuffat - Histoire de Lidentification Des Sites Urbauns Antiques Du Maroc

Notitia Dignitatum

DugasBariensis/Bar-rensis (castraba-riensis)

A été rapproché de Babba, de Banasa

Pacatiana (paca-tianensis)

A été rapproché du nom de C. Iulius Pacatianus, pro-curateur prolégat (CIL XII 1856) entre 198 et 211

Frigias/Friglas(friglensis)

L’identification avec Frigidae se heurte au fait que cesite ne fournit aucun tesson postérieur au IIIe siècle.

Monnayage

shemesh monnaies royales antérieures à Juba II: A/ makomshemesh, tête royale, R/ shemesh; variante avec Boc-chus à l’avers; monnaies autonomes A/ tête d’Océan,R/ maqom shemesh��. MQM ŠMŠ signifie «lieu dusoleil»��. Ne désigne pas forcément une ville, ni untemple. Si ces monnaies dépendent d’un site précis,il n’est pas identifié aujourd’hui. Quelques observa-tions seulement.

– Shemes a été un des noms de Lixus, attesté par les sources arabes (Tash-mis), aujourd’hui souvent prononcé Tchemmish��.– Avec un vocalisme différent, est également attestée pour Lixus la formeTushumush par les chroniqueurs arabes anciens���. Ce vocalisme est éga-lement attesté par les premières cartes occidentales sous la forme Tusi-musi��� (quelquefois écrit sur deux lignes, ce qui a conduit certaines car-tes à en faire deux toponymes, Tusi et Musi)���.– On a remarqué que le mot šmš figure sur des monnaies de Malaga���.On pourrait en conclure que ce nom commun a pu s’adapter à des sitesdifférents.

97. J. A������������, Le monnayage de Lixus, «Lixus», 1992, pp. 249-54. I�., Lesmonnaies de l’Afrique du Nord, sous presse.

98. J. F� ����, Le mot Mâqôm en phénicien-punique, «CahByrsa», ��, 1960-61, p. 33.99. T�����, p. 69: Tchemmich.100. S����, Tingitane, pp.507-9. A partir d’Ibn Hawkal (avant 988).101. R������, Portulans: sur les cartes de la tradition génoise, attestée depuis 1287.102. Ibid. On trouve «Soumaso» dans le portulan grec D������ ��, antérieur à 1559.103. M�������, Nuovi dati, p. 101, d’après M. C���, Algunas cuestiones sobre las

monedas de Malacca: Los Fenicios en la Peninsula Iberica, ��, Sabadell 1986, pp. 139-55.

Histoire de l’identification des sites urbains antiques du Maroc 897

Page 34: Rene Rebuffat - Histoire de Lidentification Des Sites Urbauns Antiques Du Maroc

– La répartition des trouvailles de monnaies de Shemesh indique qu’ellessont diffusées surtout au sud du Sebou, et non dans le nord ou la régiondu Loukos���. Deux villes anciennes conviendraient comme centre dediffusion, Gilda (mentionnée par Méla, un temps capitale princière, com-me l’indique son nom, apparenté à GLD, aguelid) et Volubilis.– On a fait l’hypothèse que les monnaies émanaient d’un sanctuaire, outout au moins d’une ville où se trouvait un sanctuaire important. Volubi-lis qui possédait un grand temple de tradition phénicienne��� est dans cecas candidate.– Mais on a également supposé que mqm sms pourrait signifier «marché(de l’) occident» ���. Ce qui conviendrait aussi bien à une ville de l’inté-rieur qu’à un port.

Ouvrages cités

Le présent colloque étant consacré à l’historiographie de la recherche, nousn’abrégeons pas les prénoms des auteurs quand nous les connaissons. Nous don-nons plus de titres pour les périodes reculées, même si certaines contributionsapportent peu au sujet���, mais à cause de leur intérêt propre. Enfin, pour unebibliographie du Maroc antique, nous renvoyons à celle qui a été dressée dans cemême ouvrage par V. Brouquier-Reddé et E. Lenoir���.

AE «L’année épigraphique»Afr. Rom. L’Africa romana. Atti del [I à XIII] convegno di stu-

dio...(la date donnée de la réunion des Convegni estsuivie d’un an, puis de deux à partir du tome X, 1992,par la parution effective)

«AntAfr» «Antiquités Africaines»«BAM» «Bulletin d’Archéologie Marocaine»«BCTH» «Bulletin du Comité des Travaux Historiques» (et

implicitement Commission de l’Afrique du nord,quand la publication est distincte)

104. A������������, Le monnayage, cit., p. 251.105. M. B����, Un temple punique à Volubilis, «BCTH», 24, 1997, pp. 25-51.106. M�� ����, Nuovi dati, cit., p. 98, d’où la bibliographie.107. La disparition de la Bibliothèque Nationale à Paris aurait provoqué, pour cer-

taines vérifications, une perte de temps sans commune mesure avec leur objet.108. Sont également consacrées à l’histoire de la recherche au Maroc les deux contri-

butions de ce même colloque de V. B������-R����, Les brigades topographiques auMaroc (Plaine du Gharb et région de Volubilis) et de E. L�����, Les pionniers de la recher-che dans le Maroc Central.

898 René Rebuffat

Page 35: Rene Rebuffat - Histoire de Lidentification Des Sites Urbauns Antiques Du Maroc

«BAC» (Ancienne abréviation courante du précédent: «Bul-letin Archéologique du Comité»)

«CRAI» «Comptes rendus de l’Académie des Inscriptions etBelles-Lettres»

«Hespéris» «Hespéris, Archives berbères et bulletin de l’Institutdes Hautes Etudes Marocaines, 1921-59»

«Hespéris-T» «Hespéris-Tamuda», 1960...«PSAM» Publications du Service des Antiquités du Maroc«REL» «Revue des Etudes Latines»Enc. Berb. Encyclopédie Berbère, I, 1984 - XX, Gauda-Girrei, 1998

IAMl Recueil des Inscriptions Antiques du Maroc. Inscrip-tions latines, par Y. de Kisch, J. Gascou et autres, Pa-ris 1982

IAMp Recueil...Inscriptions puniques et néopuniques, par J.Février, Paris 1966

«PECS» The Princeton Encyclopedia of Classical Sites, Prince-ton 1976

Dict. phén. pun. Dictionnaire de la civilisation phénicienne et punique,Brepols 1992

Quelques atlas du XIXe siècle

M����-B��� C���� (M���� B����, dit.), Précis de la Géographie Universelleou Description de toutes les parties du monde sur un plan nouveau d’après lesgrandes divisions naturelles du globe, Collection de cartes géographiques di-rigées par M. Malte Brun, dressées par MM. L������� et P��� ��, Paris 1810.

Atlas complet du Précis de géographie universelle de M.Malte-Brun dressé...parM.Lapie, capitaine ingénieur géographe, Paris 1812.

Orbis terrarum antiquus, (atlas de) Christian Gottlieb R��������, Nürnberg1822-31.

Atlas classique et universel de géographie ancienne et moderne, dressé par M. La-pie, géographe, Directeur du Cabinet topographique du roi; 2

e éd., Paris 1816 3e

et 4e éd. 1817 et 1824; Nouvel atlas classique...par Lapie et Poirson, 1838.

Atlas universel de géographie ancienne et moderne, précédé d’un abrégé de géo-graphie physique et historique, parM. Lapie...etM. Lapie fils, Paris 1829; 2

e éd.1842.

Atlas classique et universel de géographie ancienne et moderne, dressé par M. La-pie, colonel au corps royal des ingénieurs géographes militaires, revu pour les

109. Pierre Lapie (1779-1850). Sa carrière dans Nouvelle biographie générale, 1859, s.v.;son fils: Alexandre Emile. Il est difficile de faire un tableau des nombreuses rééditions deses atlas, qu’aucune bibliothèque ne semble posséder au complet

110. Sur R������� (1758-1837), Allgemeine Deutsche Bibliographie, s.v.

Histoire de l’identification des sites urbains antiques du Maroc 899

Page 36: Rene Rebuffat - Histoire de Lidentification Des Sites Urbauns Antiques Du Maroc

deux dernières éditions et augmenté d’une carte de l’Algérie par M. Darmet, 5e

éd., Paris 1840.Historisch-Geographischer Hand-Atlas zur Geschichte Asiens, Africa’s, America’s

und Australiens, von Dr. Karl von Spruner, 2e éd., Gotha 1855

��� [Exemple del’œuvre de cartographie antique de Spruner, considérable depuis son AtlasAntiquus de 1850].

Notice sur la carte de l’Afrique sous la domination des Romains, dressée au dépôt dela guerre d’après les travaux de M. Fr(édéric) Lacroix, par M. Nau de Cham-plouis, Paris 1864.

Justus Perthes’ Atlas Antiquus. Taschen Atlas der Alten Welt von Dr. Alb. vanKampen, Justus Perthes, Gotha, 1893 [nombreuses éditions ultérieures, enallemand et en français].

Nous ne citons que des Atlas historiques. D’autre part, il ne s’agit que d’un échantillon-nage. Voir aussi ci-dessous Malte Brun, Fortia D’Urban, Lapie.

Bibliographie

Du XVIIIe siècle à Tissot, 1877

W����� J���, A Journey to Mequinez, the Residence of the Present Emperor ofFez and Morocco, on the Occasion of Commodore Stewart’s Embassy thitherfrom the Redemption of the British Captives in the Year 1721, London 1725.

S���� J., Reise nachMequinez, Hannover 1725 [concerne seulement l’arc de Vo-lubilis].

B��� H��, Several voyages to Barbary, containing an historical and geograph-ical account of the country...to which are added the maps of Barbary and theSea-Coasts...a view of the ancient ruins near Mequinez..., London 1730; 2

e éd.1736.

M����-B�� C���� (M����� B���, dit), Précis de la Géographie Universelleou Description..., 1

ère éd. 1810-29; 2e? 1812-29; nlle éd. 1832-33 [devenu Géo-

graphie universelle à partir de 1850, puis Géographie universelle «entièrementrefondue» (par ex. en 1855-57), puis «revue» (jusqu’en 1879)].

G ��� D� H���� J., Specchio geografico e statistico dell’impero di Marocco delcavaliere conte Jacopo Graberg di Hemsö, Genova 1834.

L���� P���, Orbis romanus ad illustranda itineraria Antonini Burdigalense tabu-lam Peutingerianam periplos itineraria maritima delineatus a P. Lapie, Paris1834.

A������� F. F���� ���, Erinnerungen aus Marokko, Wien 1838.A������� F. F���� ���, Marokko nach eigener Anschauung geschildert, Bu-

dapest 1845 [concernent seulement l’arc de Volubilis].

111. Les productions cartographiques de l’éditeur Justus Perthes à Gotha mérite-raient certainement une étude particulière.

900 René Rebuffat

Page 37: Rene Rebuffat - Histoire de Lidentification Des Sites Urbauns Antiques Du Maroc

A������� F. F������ ��, Marokko in seinen geograph., hist., religiösen, polit.und gesellschaftl. Zuständen, Pest 1839.

[Ferdinand, selon le Catalogue de la Bibl. Nat.; Vincenz, selon AllgemeineDeutsche Bibliographie: non vidi].

M������ K���� , Géographie ancienne des Etats barbaresques, trad. de Marcuset Duesberg, add. et notes de Marcus, Paris 1842.

F����� ’U���� (Le marquis de), Recueil des itinéraires anciens comprenant l’Iti-néraire d’Antonin, la table de Peutinger et un choix de Périples grecs (ouvrageposthume, avec diverses révisions, dont celle de E. Miller), avec dix cartesdressées par M. le colonel Lapie, Paris 1844.

R���� E������ J���, Description géographique de l’Empire de Maroc..., Paris1846.

R���� E������ J���, Exploration scientifique de l’Algérie pendant les années1840, 1841, 1842, Sciences historiques et géographiques ���.

R���� E������ J���, Liste des ouvrages, cartes, plans, vues et dessins relatifs àl’Empire du Maroc, Paris 1846.

B��� H������, Wanderungen durch das punische und kyrenische Küstenland,oder Mâg’reb, Afrikîa und Barka, Berlin 1849.

V���� � S����-M����� L����, Le nord de l’Afrique dans l’antiquité grecque etromaine, Etude historique et géographique, Paris 1863.

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de la Mauretania Tingitana, «RA» 1872, pp. 360-7.M�� W�����, Achtzehn Monate in Spanien, 2 voll., ��, Frühlingstage in Anda-

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Histoire de l’identification des sites urbains antiques du Maroc 901

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ère éd. Paris 1943; 2e Paris 1948.

Dans la 2e édition, on trouve:

un texte original pp. 13-163; pp. 13-45; Esquisse d’une histoire ancienne duMa-roc; pp. 47-163; Le Maroc punique. Des reprises; pp. 167-89 [avec additions]:Volubilis regia Iubae, «Hespéris», 17, 1935, pp. 1-24; pp. 191-9 [sans change-

902 René Rebuffat

Page 39: Rene Rebuffat - Histoire de Lidentification Des Sites Urbauns Antiques Du Maroc

ments]: Sur la mort de Ptolémée, roi de Maurétanie, dans, Mélanges Ernout,1940, pp. 39-50; pp. 200-30 [avec additions]: G���� et J.C., La base de M. Sul-picius Felix et le décret des décurions de Sala, «MEFR», 1931, pp. 1-39; pp. 231-301 [avec additions: La fin du Maroc romain, «MEFR», 1940, pp. 349-448;deux notes additionnelles pp. 189-90 et 301-4, de la 2

e éd., et des errata et ad-denda pp. 305-11.

C�������� L��, Le Maroc des Romains. Etude sur les centres antiques de laMaurétanie occidentale, texte et album, Paris 1944.

De 1944 à 1960

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T����� R� ���, La côte méditerranéenne du Maroc d’après le géographePtolémée, «Revue de géographie marocaine», ��, 1944, pp. 3-12.

T����� R� ���, «BCTH», 1946-49, p. 47 [identification d’Aquae Daci-cae].

C������ J�����, Du périple d’Hannon aux portulans grecs du ���e siècle, in

Mélanges Picard, Paris 1949, pp. 132-41.B������ J���, Deuxmissions de recherche sur le limes de Tingitane, «CRAI» 1955,

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versity Exploration Society’s Expedition to French Morocco, 1952 [1956], pp.88-138; cartes, pp. 139-46; Appendix: the Pottery, par G. S�����, pp. 155-66.

T�������� M���� M���, Marruecos Punico, Tetuán 1960.

De 1960 à 1980

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R������ R���, Les erreurs de Pline et la position de Babba Iulia Campestris, «Ant-Afr» �, 1967, pp. 31-57.

R������ R���, Les Baniures, Un nouveau document sur la géographie anciennede la Maurétanie Tingitane, in Mélanges Roger Dion, Paris 1974, pp. 451-63.

D������� J���, Pline, Histoire Naturelle �, 1, Paris 1980.

Après 1981

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Histoire de l’identification des sites urbains antiques du Maroc 903

Page 40: Rene Rebuffat - Histoire de Lidentification Des Sites Urbauns Antiques Du Maroc

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«BCTH», 23, 1990-92, pp. 221-3.A ����� A����, R������ R��, El Qsar el Kebir et la route intérieure de

Maurétanie Tingitane entre Tremuli et Ad novas, in ��e Colloque Int. d’Ar-

chéologie et d’Histoire de l’Afrique du Nord (Strasbourg 1988), Paris 1991, pp.357-408.

R������ R., Compléments aux Inscriptions Antiques du Maroc, «AntAfr», ��,1991, pp. 439-501 (en particulier: Une inscription de Caracalla à Thamusida,pp. 491-8).

L���� M., Ad Mercuri templum. Voies et occupation antique du nord du Maroc,«MDAI-R», 100, 1993, pp. 507-20.

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M����� �� S����, Nouvelles découvertes dans le bassin du Sebou, par les mem-bres de la Mission du Sebou, L’Afrique du Nord antique et médiévale, in ��

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S���� J. E. H., Une colonie d’Auguste en Tingitane, «BAM», �����, 1998, pp. 339-42.

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904 René Rebuffat

Page 41: Rene Rebuffat - Histoire de Lidentification Des Sites Urbauns Antiques Du Maroc

Annexes

Annexe ILes sites antiques en juillet ����

H. LYAUTEY, Rapport général sur la situation du Protectorat du Maroc au31 juillet 1914, Rabat 1916, p. 205, § 3:

Outre ces premières opérations d’inspection des antiquités musulmanes, le Ser-vice des Beaux-Arts a commencé à s’occuper des antiquités romaines. C’est ainsiqu’une première inspection a été faite des ruines de Souk el Arba, de Sidi Eliman,de Sidi Jabeur, de Volubilis, de Thamisida et de Sidi Ali bou Djnenoun. Desfouilles méthodiques ne manqueront certainement pas de nous donner des docu-ments du plus haut intérêt pour l’art et l’histoire de la province de MaurétanieTingitane qui nous est encore si peu connue.

Eliman pour Sliman, Thamisida pour Thamusida, Djnenoun pour Djenoun,sont probablement de simples fautes de transcription ou d’impression.

«Sidi Sliman» a longtemps désigné les ruines dites de la «FermePriou», aujourd’hui domaine du Beth; Sidi Jabeur, celles de Rirha. De-puis Tissot, on savait que Banasa était à Sidi Ali bou Djenoun.

Annexe IIEdith Wharton à Volubilis

La romancière Edith Wharton a publié en 1920 ses souvenirs d’un voyageau Maroc� qu’elle a accompli à l’automne de 1917. Elle arrive à Volubilisde Kenitra après avoir traversé le Rharb.

Far off a fringe of vegetation showed promise of shade and water, and at last,against a pale mass of olive-trees, we saw the sight which, at whatever end of theworld one comes upon it, wakes the same sense of awe: the ruin of a Roman city.

1. E. W������, In Morocco, Edition originale, New York, Scribner’s 1920; rééd. Ho-pewell, New Jersey, 1996, pp. 44-6. Nous remercions K. H. Heller-Hewitt de nous avoirsignalé l’intérêt du passage et de nous avoir fait parvenir le livre dès sa parution auxEtats-Unis. Il doit être encore peu connu au Maroc et en France.

Page 42: Rene Rebuffat - Histoire de Lidentification Des Sites Urbauns Antiques Du Maroc

Volubilis (called by the Arabs the Castle of the Pharaohs) is the only conside-rable Roman colony so far discovered in Morocco. It stands on the extreme ledgeof a high plateau backed by the mountains of the Zerhoun. Below the plateau, theland drops down precipitately to a narrow river-valley green with orchards andgardens, and in the neck of the valley, where the hills meet again, the conical whi-te town of Moulay Idriss, the Sacred City of Morocco, rises sharply against a woo-ded background...

Volubilis seems to have had the extent and wealth of a great military outpost,such as Timgad in Algeria; but in the seventeenth century it was very nearlydestroyed by Moulay-Isma‘l, the Sultan of the Black Guard, who carried off itsmonuments piece-meal to build his new capital of Meknez, that Mequinez ofcontemporary travellers which was held to be one of the wonders of the age.

Little remains to Volubilis in the way of important monuments: only thefragments of a basilica, part of an arch of triumph erected in honour of Caracalla,and the fallen columns and architraves which strew the path of Rome across theworld. But its site is magnificent; and as the excavation of the ruins was interruptedby the war it is possible that subsequent search may bring forth other treasurescomparable to the beautiful bronze sloughi (the African hound) which is now itsprincipal possession.

It was delicious, after seven hours of travel under the African sun, to sit on theshady terrace where the Curator of Volubilis, M. Louis Châtelain, welcomes his visi-tors. The French Fine Arts have built a charming house with gardens and pergolasfor the custodian of the ruins, and have found in M. Châtelain an archaeologist so ab-sorbed in his task that, as soon as conditionspermit, every inch of soil in the circumfe-rence of the city will be made to yield up whatever secrets it hides.

«Les premiers coups de pioche» ont été donnés à Volubilis le 25 mai 1915 (C��������, Lesorigines des fouilles de Volubilis). On comprend évidemment que «colony» est à prendreau sens large de fondation romaine. L’accent circonflexe de Châtelain est une erreur del’auteur, mais Lyautey lui-même la commettait aussi (cf. ci-dessus, note 37).

Le chien de bronze a été découvert en février 1916: C��������, Le chien de Volubilis,«CRAI», 1916, pp. 259-61 («C’est un chien courant d’Afrique du genre sloughi»); “Gazet-te des beaux-arts”, juillet-septembre 1917, pp. 284-7.

Des prisonniers allemands ont été cantonnés à Volubilis de mai 1915 à août 1916, etont travaillé sur le site. L’interruption des fouilles dont semble faire état l’auteur vientdonc non pas «de la guerre», mais du départ de cette main d’oeuvre qui n’a pas été rem-placée.

Annexe IIILe texte du Ravennate

La source de ce texte n’est évidemment pas l’Itinéraire Antonin� ou untexte de cette tradition. En revanche, il dérive évidemment d’une carte:

2. M. E������, Remarques, p. 105: (le Ravennate) «pour la Tingitane, recopie l’Iti-

906 René Rebuffat

Page 43: Rene Rebuffat - Histoire de Lidentification Des Sites Urbauns Antiques Du Maroc

son auteur a d’abord transcrit le début des itinéraires (jusqu’à Banasa,Tremulas et Septem Fratres) puis leur suite. Après quoi, sa carte est nota-blement plus riche de toponymes que l’Itinéraire Antonin, mais il va ymêler des étapes d’itinéraire et des indications ethniques sans doute por-tées sur la carte en marge des itinéraires: Gudda, Bati, Argenti, Barsuuli,Sidilium, Egelin, Lampica, Fons asper, Nabia, Maura, Getuli Selitha, Ge-tulisofi, Getuli dare, Turris Buconis, Paurisi, Perora.

Cette carte se présentait probablement comme la Table de Peutinger,et elle s’inscrivait dans la branche du stemma des textes topographiquesdont la Table de Peutinger fait partie.

Pour s’en assurer, il suffit de comparer les itinéraires de la Syrte entreLepcis Magna et Macomades.

It. Antonin: Lepti Magna colonia, Seggera, Berge, Base, Thebunte, Auxi-qua, Annesel, Auxius, Stixgi, Macomadibus Sirtis

Table de Peutinger: Lepti Magna col, Sugolin, Nivirgi tab, Simnana, Tu-bactis, Casa Rimoniana, ad cisternas, Nalad, Dissio aqua amara, Chosol[Musula], ad ficum, Pretorium, Putea nig(ra), Macomades Selorum

Ravennate V, 6: Leptis Magna, Subgoli, Nivergi, Simadana, Thubactis,Rustitiana, Cisternas, Nadalus, Dision, Onusol, Musol, Ficum, Preto-rium, Putea nigra, Macumades maiores

La parenté des deux derniers textes est évidente, tandis que le premier esttout différent. On voit également que le Ravennate ne consulte pas une sour-ce directe de la Table de Peutinger que nous connaissons, mais un documentlégèrement différent (qui doit donc enrichir le stemma où on place la Table).Enfin, il est bien net qu’il regarde une carte, car la Table de Peutinger indi-que un diverticule ou un compendium par le site de Musula, tandis que leRavennate intègre simplement «Musol» (Musula) après «Onusol» (Chosol).

Le Ravennate est donc un bon témoin de ce que nous aurait apprissur le Maroc la Table de Peutinger si son dernier volet occidental avait étéconservé�. Dans le domaine de la localisation des sites, ce témoignage surla situation de Bovalica, Gentiano et Baba reste donc important.

néraire Antonin et répartit au hasard les toponymes qui ne s’y trouvent pas». On ne voitpas bien comment on peut recopier ce qui ne se trouve pas dans le texte qu’on copie.Mais de toute façon, ce n’est pas l’Itinéraire Antonin qui est copié. Il peut être utilisé,comme nous l’avons fait, pour reconstituer la cohérence du Ravennate, mais la parentédes deux textes se situe en amont du stemma où ils prennent place, et où la Table de Peu-tinger est beaucoup plus proche du Ravennate.

3. Ce n’est donc pas avoir «une trop grande confiance dans les compilations du Ra-vennate» (E�������, Enc. Berb. s.v. Babba p. 1293) que de tenir compte de ce texte.

Histoire de l’identification des sites urbains antiques du Maroc 907

Page 44: Rene Rebuffat - Histoire de Lidentification Des Sites Urbauns Antiques Du Maroc

������� �� ����� �� �������*

�, 4 ���, 11

...

Portum Sigense

Parietina

Tingi colonia Tingi colonia

Zichi Zili Gigantes

Tabernis Tabernis Oppido Novo

Lix colonia Lix colonia Tremulas Septem frat.

Frigidis Frigidis Bobiscianis

Banasa Banasa Aquis Daticis

Tamusida Tamasida

Sala Sala Baba

Gentiano Tocolosion

Explorazio Bolubili

Bovalica Boballica

Boniuricis

Gudda

Bati...

* Les traits horizontaux indiquent qu’en ���,11, il faut passer à la colonne suivantepour retrouver le texte dans son ordre primitif.

������� � ���� �� ���������� ��� ���

Portus Divinos

...

Ad Septem Fratres

Tingi colonia Tingi colonia

Ad Mercurios Ad Mercurios

Zili Ad Novas

Tabernis Oppido Novo

Lix colonia Tremulis

Frigidis Vopiscianis

Banasa Gilda

Thamusida Aquis Dacicis

Sala colonia Volubilis colonia

Mercurios Tocolosida

908 René Rebuffat

Page 45: Rene Rebuffat - Histoire de Lidentification Des Sites Urbauns Antiques Du Maroc

Annexe IVTableau des principales agglomérations

COLONIES

Tingi MR MA municipe en 38, colonie sous ClaudeZilil MA colonie depuis 33-25

Banasa ?? colonie depuis 33-25

Babba MA colonie depuis 33-25

Lixus MR MA urbs pour Méla, colonie de ClaudeRusaddir MR urbs pour Méla, oppidum pour Pline, colonia d’après

It. Ant.Volubilis urbs pour Méla, municipe romain en 44, colonia d’a-

près It. Ant.Sala MR urbs pour Méla, a un capit[olium] n[ovum] vers 120,

municipe attesté en 144, co[lo]nia d’après It. Ant.

MUNICIPES Volubilis, Sala, déjà cités

VILLES DE STATUT INCONNU

Septem S.i.; longue histoire urbaine, à partir du IIIe siècle?Gilda ville maurétanienne ancienne (Alexandre Polyhistor),

urbs pour Mela. S.i. pour l’époque provincialeBovalica MA? S.i. MA si on lui attribue les monnaies BB<L

CAMP MILITAIRE ET VILLE

Oppidum novum «oppidum» donc, sans autre indication; mais vestigesmonumentaux; probable camp disparu

Ad novas (Suiar) deux camps successifs et ville. S.i.Vopiscianae camp et ville (si c’est bien Sk el Arba), s.i.Thamusida camp; probable respublica thamusidensium en 204,

mais s.i.Tocolosida camp et ville, s.i.Tabernae vicus subcastral?Aïn Schkour vicus subcastral?S. Moussa bou Fri vicus subcastral?El Benian camp de la fin du IIIe, vicus subcastral

DIVERS

Tamuda MR ville disparue avant 40, puis camp, sans agglomérationFrigidae camp, sans agglomérationTremuli s.i.Aquae Dacicae station thermale, pas d’agglomérationMogador station commerciale?

Histoire de l’identification des sites urbains antiques du Maroc 909

Page 46: Rene Rebuffat - Histoire de Lidentification Des Sites Urbauns Antiques Du Maroc

Certaines de ces villes ont battu monnaie à l’époque maurétanienne (MR =monnaie royale; MA = monnaie autonome) ce qui confirme qu’ellesavaient vocation à une existence civique. Dans bien des cas, nous man-quons d’indications (S.i. = sans indications). Les relations d’un camp mi-litaire et d’une ville civile peuvent être très diverses.

Rusaddir, Bovalica et Mogador sont relativement isolées, mais tousles autres sites nommés constituent un ensemble sans solution de conti-nuité apparente. Si aux colonies et municipes attestés nous ajoutons lesvilles dont nous ignorons le statut, mais qui ont probablement eu un sta-tut indépendant (sans pouvoir en faire évidemment la liste exacte), nousobtenons un tissu assez dense qui nous permet d’envisager que le trapèzeTanger-Ceuta-Sala-Volubilis était occupé par les territoires civiques descités. Il nous paraît donc possible de parler de «territoire civique» ou de«zone civique» pour désigner l’ensemble de cette région.

Annexe VLes toponymes épigraphiques

Toponymes attestés in situ

BANASA

(Identifiée en 1871 par Tissot grâce à IAMl 95)

Colonia n° IAMlcolonia iulia valentia banasa 126 128

valen---bana--- 136

colonia [aur]elia banasa 95

colonia[---] 99

---col ba--- 185

---nia bana--- 98

---ntiae b--- 129

va---ba--- 144

---colo--- 176

Respublicarespubl banasit 104 devotaresp banasit 106 devota---ub ba--- 121

---b bana--- 134

---publi b[a]nasi--- 103

resp banit 132 sic---nasi--- 190 de]v[ota---sit--- 124 de---

910 René Rebuffat

Page 47: Rene Rebuffat - Histoire de Lidentification Des Sites Urbauns Antiques Du Maroc

---res---t 123 dev---l---[de]vota 116 ---vota---

Banasitaniaurelii banasitani 125

Fragments---ban--- 107 resp ]ban[asit devota]nu[mini ?---na--- 117 resp ba]na[sit devota n]um[ini ?---as--- 167

---na--- 207

---r---ana--- 212 resp bana---?---sa---? 209

---sa--- 220 mais peut-être ---sat------sa--- 221

LIXUS

(Identifiée par Barth, confirmation en 1941 par Quintero Atauri grâce à 78)lix[--- 78 lix(itano)

SALA

(Confirmation par Chatelain en 1929-1930 grâce à 307 et 311)amici salenses 304ar(es) p(ublica) salensium� 304br(es) p(ublica) salensium 305

munic(ipii) sal(ensis) 307-1salensium ordine 307-2 l. 1-2salenses l. 7

ab [ord]ine splendidissimosalensium 310

munic volubilitani et salensis 311�

TAMUDA

(Confirmation par Thouvenot en 1938 grâce à 55)---]amudam 55

TANGER

(Confirmation en 1887 par Héron de Villefosse grâce à 6)

4. Respublica salensium, thamusidensium, volubilitanorum, zilitanorum. Toute autrerestitution que ce génitif pluriel est erronée après respublica. On lira donc respublica ba-nasitanorum et non banasitana comme les IAMl (R�������, Compléments, p. 447)

5. “Salenses”, Chatelain; “salensis”, S. L�������, La mort précoce d’un décurion deSala, in «Afr. Rom.» , 1996, pp. 1123-37

Histoire de l’identification des sites urbains antiques du Maroc 911

Page 48: Rene Rebuffat - Histoire de Lidentification Des Sites Urbauns Antiques Du Maroc

populus ti [ 6 tingitanusIivir colon(iae) ti[ng]itan(ae) 7

col]onia tingitana 18

g(enere) ting(itana) 32

THAMUSIDA

(Confirmation en 1992 par Rebuffat)th [ ---? 266a (1965 Rebuffat)[resp] tham[uside]n[sium] 1992 Rebuffat�

ULPIUM

(Identifié en 1953 par Baradez grâce à 814)genio ulpio 814�

VOLUBILIS

(Identifiée en 1727 par Stuart, Windus grâce à 390-1; confirmation en 1835,1842 par Drummond Hay grâce à 437; enfin par Tissot)

âïõëïõâër inéditevolubili 363 364 volubili agentium

Municipiummunicipium volubilitanum 343 375amunic volub 369

municipii volubilitani 437 441

municip volub 438

in municipio volub 368 439 440

municipi volb 459

mun(icipi) vol(ubilitani) 429 504

---ii vol(ubilitani) 431

municipii vol 432

municipi volub 438

---munici--- 502

Respublicares—blic v--- 355

respublica volubilitanorum 387

resp vo[lubil]itanorum 390-391

resp vol 397

respublica volubilit 396 398

6. R�������, Compléments, 1992 pp. 491-8.7. Genio ulpi, Baradez; ulpio, E�������, «BCTH» 1976-78, p. 246-7.

912 René Rebuffat

Page 49: Rene Rebuffat - Histoire de Lidentification Des Sites Urbauns Antiques Du Maroc

respub volubil 399

resp volubilit 400

respub vol 401

respublica volubilit 403

resp vol 405 406 407 408 416

r p vol 409

respublica vol 411

res pub volubilitanor 419

---olubilitan--- 503

Ordoordo volub 370b 375bordo volubil 469

ordo volubilitanorum 430

ordo vol 433 456 481

ordo volubilitanus 457

ordo v--- 475

Volubilitanivolubilitani 370a 380 474

---dicati 383

[volubilitani, volubilitanos?] 415 le nom officiel des volubilitains est àrestituer sur le modèle de la table de pa-tronat 126 de Banasa

Volubilitanus, -avol(ubilitano) 375b 425 444 445 478

volub(ilitano) 427

volubilit (ano) 442

volubilitano 437 457

volu---o--- 634

volubi(litana) 461

vol(ubilitanae) 467

volub(ilitana) 505

Fragment---volub 729

ZILIL

Confirmation en 1985 par Lenoir (publication)�

1 - col(onia) iul(ia) constantia zilit(anorum)�

8. Dans le cadre des recherches de la Mission maroco-française de Dchar Jdid.9. Cette base qui n’avait pas été retournée en 1985 «a été lue en juillet 1990. Il s’agit

Histoire de l’identification des sites urbains antiques du Maroc 913

Page 50: Rene Rebuffat - Histoire de Lidentification Des Sites Urbauns Antiques Du Maroc

2 - resp(ublica) zilitanorum3 - col(onia) constantia4 - col(onia) iul(ia) constantia zilil5 - «quelques lettres en début et en fin de ligne»6 - illisible sauf quelques lettres

Toponymes attestés extra situm

BABBA

IAM 250 à Thamusida: colonia babbensis

BANASA

IAM 265 à Thamusida: ba--- ?

GILDA

Ferme Priou et Sidi Ahmedben Rahal: facta gild (sur des tuiles)

LIXUS

II 6157 à Barcelone: lixitanusVI 2197 à Rome: lixitana

SALA

IAM 57 à Larache: civitas salensis

TANGER

IAM 241 à Banasa, diplôme : tingit(ano)CIL VI 31870 : ---cl. tingi---: col(oniae)] cl(audiae)

tingi ou bien cl(audiae) tingi(tanae),Pflaum, Carrières, I, p. 430

VOLUBILIS

IAM 311 à Sala: munic volubilitaniListe militaire, à Lambèse: volub(ili) [deux soldats différents]��

Base, à Lambèse: vol(ubili ou -ubilitaenus)��

Graffiti, au Magdalensberg: volubilitanus [cité deux fois]��

d’une dédicace à Elagabal qui donne la formule col(onia) ...etc» (L�����, Ad Mercuri tem-plum, p. 509, note 6). Toutes les autres bases d’après L�����, Ab eo ���, 1985, pp. 433-44.

10. Y. L� B����, Inscriptions inédites ou corrigées concernant l’armée romaine d’Afri-que, «AntAfr», 25, 1989, p. 206-8, lignes 20 et 22.

11. G. F����, La dedica sacra a Giove Dolicheno da Lambaesis, «MEFRA», 1983, pp.757-60.

12. M. E�����, Le Marocain du Magdalensberg, «AntAfr», 14, 1979, pp. 123-8, «Ils’agit, de toute évidence, d’un esclave ou d’un affranchi... probablement d’origine maureet représentant un marchand italien».

914 René Rebuffat