Rencontres Internationales de Caux Rapport 2014

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Explorer le facteur humain dans le changement global RAPPORT 2014 RENCONTRES INTERNATIONALES DE CAUX www.caux.ch

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Explorer le facteur humain dans le changement global

RAPPORT 2014RENCONTRES INTERNATIONALES DE CAUX

www.caux.ch

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Les rencontres internationales sont organisées chaque année à Caux sur Montreux par la fondation CAUX-Ini-tiatives et Changement (CAUX-I&C) et Initiatives et Changement International (I&C). CAUX-I&C est une fondation suisse offi ciellement reconnue et membre fondateur d’I&C. Elle est propriétaire et gérante du centre de rencontres de Caux, l’ancien Caux Palace.

Ce rapport offre un aperçu des rencontres et programmes de la saison 2014. Vous trouverez des informations complémentaires, ainsi que des vidéos et des photos sur le site www.caux.ch/2014.

Editorial 3

Quelques chiffres 4

Prix de la tolérance 5

Événements 6

Pour relancer une Europe inachevée 7

Dialogue de Caux sur la terre et la sécurité 8

Confi ance et intégrité dans une économie mondialisée 10

Gouvernance équitable pour une meilleure sécurité humaine 12

Graines d’inspiration 14

CATS : Les enfants, acteurs de changement de la société 16

Des initiatives dynamiques 18

Forum international des bâtisseurs de la paix 20

Caux scholars program 22

Stagiaires et bénévoles 23

N. B.: « Caux » est souvent utilisé comme abréviation du centre et des rencontres de Caux, incluant la communauté formée par les bénévoles, stagiaires, équipes organisatrices et participants.

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SOMMAIRE

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leur vécu à Caux. Un sondage mené auprès de ces derniers a confi rmé que les activités de Caux avaient eu un impact positif sur leurs vies. Une journée particulière de l’édition 2014 des rencontres de Caux, et qui restera gravée dans ma mé-moire, est celle au cours de laquelle Russes et Ukrainiens ont fait part de leur projet de paix à la session plénière, le jour même du crash de l’avion de Malaysia Airlines. Peu de temps après, le 3 août, nous avons commémoré le centenaire des tirs qui ont marqué le début de la Pre-mière Guerre mondiale.

Sommes-nous devenus plus respon-sables de nos actions et de notre futur depuis lors, ou bien nous ca-chons-nous simplement derrière nos appareils numériques ? Une chose est sûre : les espaces comme Caux où l’on se sent en sécurité, où l’on peut se rencontrer face à face afi n de travailler ensemble pour la paix, la politique responsable, l’éco-nomie et un mode de vie durable sont plus que jamais nécessaires. Je suis fi er d’apporter ma contribution à ces efforts.

Directeur des conférencesFondation CAUX-Initiatives et

Changement

Caux : vrai et pertinent

Ces trois dernières années, j’ai été directement impliqué dans la pro-grammation des événements de CAUX-Initiatives et Changement. Si l’on me demande « Que fais-tu le reste de l’année ? », je peux assurer à quiconque souhaite l’entendre que, bien qu’il puisse sembler que les conférences se matérialisent soudainement au mois de juin, leur préparation démarre longtemps avant. J’aide à coordonner un large groupe de personnes, principale-ment bénévoles, qui s’occupent de la préparation des rencontres, du service et des programmes tout au long de l’année, permettant ainsi aux rencontres estivales d’avoir lieu. Des changements à la fois profonds et passionnants émergent des ren-contres et des programmes, nous rappelant les raisons pour lesquelles Caux se doit d’exister.

Découlant des échanges des années précédentes, des questions cru-ciales ont été abordées en 2014. Nous avons étudié la triste réalité de la corruption et des confl its qui perdurent dans des régions telles que l’Ukraine, Gaza, le Soudan du Sud, ou encore le Zimbabwe pen-dant la rencontre « Gouvernance équitable pour une meilleure sécu-rité humaine ». Le « Dialogue de Caux sur la terre et la sécurité » s’est penché sur le besoin de ré-duire les confl its pour restaurer aussi bien les terres arides que les zones humides en établissant des partenariats avec des acteurs inter-nationaux. Les quelques jours hors du commun pendant lesquels s’est déroulée la rencontre « Les enfants, acteurs de changement de la so-ciété » ont généré de nombreuses discussions sur le besoin impératif

d’impliquer les plus jeunes dans la création de notre futur à tous. De-puis 2006, les défi s économiques font l’objet de la rencontre « Confi ance et intégrité dans une économie mondialisée », permet-tant l’élaboration de modèles éco-nomiques réellement viables et fournissant des structures et des formations qui permettent de don-ner vie à ces modèles. Cette année, cela s’est fait en étroite collabora-tion avec le programme « Heart of Effective Leadership », le groupe « Entrepreneurs, Pathfi nders, Inno-vators and Changemakers », ainsi qu’avec la rencontre « Des Initia-tives Dynamiques ». Enfi n, le par-tage devenu essentiel de ce qui ins-pire et éveille la créativité des ac-teurs de changement s’est fait pendant la deuxième édition de la rencontre « Aux sources de l’inspi-ration ».

Deux nouvelles rencontres ont été lancées cette année : « Pour Relan-cer une Europe Inachevée » a per-mis de créer un groupe de réfl exion sur le repositionnement de l’Eu-rope, tandis que le « Forum inter-national des artisans de la paix » a tiré profi t du réseau de Caux pour promouvoir une coopération ac-crue entre tous ceux qui œuvrent pour la paix.

Globalement, il n’y a eu que peu de différences entre les conversations tenues autour des tables de la salle à manger et les nouvelles qui nous arrivaient via Internet. Issus de pays en guerre, de communautés ou de familles ébranlées par les événe-ments géopolitiques qui se dé-roulent dans le monde, de nom-breux bénévoles ont fait part de

à ces efforts.

Nick FosterDirecteur des conférences

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EDITORIAL

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Rencontres de Caux – été 2014

Visites 1551

Nationalités 104Nationalités 104Nationalités 104Nationalités 104Nationalités 104Nationalités 104Nationalités 104Nationalités 104

� Europe 71 % Europe 71 % Europe 71 % Europe 71 % Europe 71 % Europe 71 % Europe 71 % Europe 71 %� Asie & Moyen-Orient 11 %Asie & Moyen-Orient 11 %Asie & Moyen-Orient 11 %Asie & Moyen-Orient 11 %Asie & Moyen-Orient 11 %Asie & Moyen-Orient 11 %� Afrique 8 %Afrique 8 %Afrique 8 %Afrique 8 %Afrique 8 %Afrique 8 %� Amérique du N. et S. 8 %Amérique du N. et S. 8 %Amérique du N. et S. 8 %Amérique du N. et S. 8 %Amérique du N. et S. 8 %Amérique du N. et S. 8 %Amérique du N. et S. 8 %Amérique du N. et S. 8 %Amérique du N. et S. 8 %Amérique du N. et S. 8 %� Océanie 2 %Océanie 2 %Océanie 2 %Océanie 2 %Océanie 2 %

� Participants 1153� Bénévoles 142� Interprètes 64� Équipe 19� Stagiaires 75� Caux Scholars 29� Artists 29� Invités/visiteurs 74� Assemblée globale I&C 57Assemblée globale I&C 57Assemblée globale I&C 57Assemblée globale I&C 57

Tranches d’âgeTranches d’âgeTranches d’âge

0

50

100

150

200

250

300

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0–5 6–18 19–25 26–35 36–45 46–60 61–80 80+

28 199 239 346 215 289 210 25

� Nombre

� Femmes 861� Hommes 690

690

861

1153

142 64

19

75

2929

74

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QUELQUES CHIFFRES

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I&C reçoit le quatrième prix pour la tolérance de la fondation OusseimiI&C reconnu pour sa « contribution continue et systématique à une plus grande tolérance »

La cérémonie a commencé par le dis-cours d’ouverture de l’Ambassadeur

Anne Lugon-Moulin, cheffe de la Divi-sion de l’Afrique subsaharienne du Dépar-tement fédéral des affaires étrangères suisse, qui a félicité les rencontres de Caux et Initiatives et Changement pour leurs méthodes novatrices. Mme Ousseimi a

Anne Lugon-Moulin, Omnia Marzouk, Maria Ousseimi, et Cornelio Sommaruga avec le 4ème prix Ousseimi pour la tolérance

ensuite remis le prix et brièvement décrit les raisons pour lesquelles Initiatives et Changement a été honoré avec ce prix, reçu notamment par Nelson Mandela, déclarant qu’Initiatives et Changement a « systématiquement et continuellement contribué à une plus grande tolérance dans notre monde complexe et divisé. »

Dans son discours de remerciement, Cor-nelio Sommaruga, président honoraire d’Initiatives et Changement International, a lancé un appel à la mondialisation des responsabilités pour un monde plus tolé-rant. Pour y parvenir, a-t-il dit, nous de-vons effectuer un changement personnel vers « l’honnêteté, la transparence, l’hu-milité et la liberté ». M. Sommaruga a ajouté que la tolérance est « un acte cou-

rageux ». La tolérance est « la force qui nous permet de savoir comment écouter les autres afi n d’essayer de les comprendre, de façon qu’un dialogue basé sur le respect mutuel puisse avoir lieu ».

La Fondation Ousseimi adhère à l’idée que « le succès n’a de sens que si ses fruits sont partagés avec les autres ». Initiatives et Changement International et la Fonda-tion CAUX-Initiatives et Changement sont donc heureux de partager cette dis-tinction avec les nombreux bénévoles, par-ticipants et organisateurs des rencontres de Caux et avec le réseau d’Initiatives et Changement International, comme marque de reconnaissance pour leur contribution essentielle aux résultats col-lectifs d’Initiatives et Changement.

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PRIX DE LA TOLÉRANCE

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Commémoration de la Première Guerre mondialeLe 3 août 2014 une cérémonie de commémoration du centenaire de la déclaration de la Première Guerre mondiale a eu lieu à Caux permettant des échanges de récits et des réfl exions sur le futur de la paix.

Antoine Jaulmes, président de CAUX-Initiatives et Changement, a

ouvert la cérémonie en partageant sa propre histoire puisque la guerre a divisé les branches française et allemande de sa famille. Il a également rappelé que « la responsabilité qui est la nôtre, Français, Allemands et Européens, c’est d’abord de nous rappeler que nous avons initié deux confl its mondiaux. Soit nous l’avons fait activement, soit nous n’avons pas su l’em-pêcher. Et c’est donc [notre responsabilité] de mettre en place tout le nécessaire pour empêcher d’autres confl its et pour réparer les dégâts des anciens. »

Ainsi, bien que la Suisse ait été épargnée, il était adapté de commémorer la Première Guerre mondiale à Caux, au vu du travail

d’Initiatives et Changement pour ré-soudre les confl its en en prévenir de nou-veaux. Les personnes présentes ne se sont pas seulement souvenues des quelques neuf millions de victimes de la Première Guerre mondiale, mais aussi de tous ceux qui souffrent des confl its qui continuent de ravager le monde.

Antoine Jaulmes, président de CAUX-I&C, ouvre la cérémonie de commémoration

20ème anniversaire des Principes pour la conduite des affaires de la Caux Round Table (CRT)« Ne commencez pas par rédiger une déclaration sur ce que les autres devraient faire, mais commencez par votre propre entreprise et par les changements susceptibles de résoudre le problème. »

Frederik « Frits » Philips, cofondateur de la Table ronde de Caux

Robert MacGregor, l’un des initiateurs des Principes pour la conduite des

affaires de la CRT, a invité les participants des rencontres à une soirée de réfl exion et de partage. La Caux Round Table fut fon-Caux Round Table fut fon-Caux Round Tabledée en 1986, face à la hantise d’une guerre commerciale entre le Japon et les écono-mies occidentales. La CRT imaginait un plus grand rôle et une plus grande respon-sabilité pour les entreprises dans les as-pects sociaux et économiques de la société. En juillet 1994, des dirigeants de grandes entreprises d’Europe, du Japon et des USA lancèrent offi ciellement les Principes de conduite des affaires de la Caux Round Table, le document prédécesseur des Prin-cipes de responsabilité sociale des entre-

prises d’aujourd’hui. Ils comprenaient le concept japonais de Kiyosei – vivre et travailler ensemble pour le bien commun – et l’importance de la dignité humaine. La CRT a présenté les Principes aux Som-met mondial pour le développement social des Nations Unies en 1995. Ils sont vite devenus ce que MacGregor déclare être un des codes de bonne conduite «les plus uti-lisés» dans le monde entier, et ont été tra-duits en 12 langues.

MacGregor, âgé de 81 ans, a conclu en demandant instamment aux jeunes entre-preneurs de vivre et d’agir de la même façon qu’ils souhaiteraient voir vivre et agir les PDG des grandes entreprises.

A l’issue de la commémoration, tous se sont rendus à l’extérieur, auprès de l’arbre planté en souvenir des réfugiés hébergés à Caux pendant la Deuxième Guerre mon-diale. En silence, chacun a placé une pierre au pied de l’arbre pour marquer son engagement pour la paix.

Robert MacGregor parle de l’Histoire du Caux Round Table

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ÉVÉNEMENTS

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Engager des actions pour une Europe plus pacifi que et plus unieLe séminaire Pour Relancer Une Europe Inachevée s’est fi xé comme but de reconnecter les Européens avec l’inspiration pour « la paix et la réconciliation » exprimée dans la déclaration Schuman* du 9 mai 1950.

Motivé par les commémorations du 100ème anniversaire du déclenche-

ment de la Première Guerre mondiale et du 25ème anniversaire de la chute du mur de Berlin, le séminaire offrait une occa-sion pour réfl échir sur certains défi s aux-quels l’Europe fait face actuellement :

• changement de paradigmes en Europe orientale,

• défi s et opportunités de l’immigration,• identités ethniques et droits des minori-

tés en démocratie,• identités fondées sur la guerre ou sur la

paix – ou comment associer des identi-tés nationales dans une histoire com-mune et les valeurs européennes.

Les 27–28 juin, le séminaire a réuni des participants de vingt pays. Le séminaire débuta avec les discours et exposés de Cornelio Sommaruga, ancien président du Comité International de la Croix-Rouge (CICR) et président honoraire d’Initiatives et Changement International, Catherine Guisan, professeur de sciences politiques à l’Université du Minnesota, Aurora Martin, professeur à l’Académie

russe d’économie nationale et d’adminis-tration publique, et Antoine Jaulmes, pré-sident de la Fondation CAUX-Initiatives et Changement.

En parlant de l’Europe, le séminaire se réfère aux pays membres du Conseil de l’Europe. D’ailleurs des représentants d’Ukraine, de Moldavie et de Géorgie étaient présents lorsque leurs gouverne-ments respectifs ratifi aient l’accord d’asso-ciation avec l’Union Européenne. Kate-rina, l’une des participantes ukrainienne au séminaire révéla que « ce séminaire m’a vraiment aidé à comprendre ce que cet

accord allait signifi er pour l’Ukraine. Je souhaite partager ces nouvelles connais-sances avec mes concitoyens une fois de retour en Ukraine. »

Pendant deux jours, les participants ont eu l’occasion de discuter en plénières et groupes de travail de leurs expériences po-sitives et négatives en Europe. Les discus-sions ont porté sur diverses initiatives ou-vrant la voie pour une Europe plus inclu-sive et cohérente comme :• Un appel aux gouvernements européens

pour prendre des mesures concrètes conformément aux principes universels des Droits de l’homme et de la dignité dans le traitement des immigrés clan-destins (cet appel est disponible sur notre site web www.caux.ch).

• Des projets auprès de la jeunesse ukrai-nienne, arménienne et géorgienne pour les aider à comprendre les institutions européennes par l’organisation de visites réciproques, le jumelage de villes et vil-lages ou toute autre initiative.

• Un projet sur quatre ans qui fasse mieux connaître les histoires de réconciliation en Europe.

Pour mieux réfl échir sur les défi s de l’Eu-rope, il a été convenu d’organiser un sémi-naire sur trois jours en 2015, du 16 au 19 juillet.

* Document liminaire de référence pour la création des institutions de l’Union euro-péenne.

Catherine Guisan, Antoine Jaulmes et Cornelio Sommaruga

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POUR RELANCER UNE EUROPE INACHEVÉE

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Atteindre une nouvelle génération : « 2050 – espoirs et réalités »

Réduire les risques et répondre à la menace200 personnes ont pris part au second « Dialogue annuel sur la terre et la sécurité » qui s’est tenu du 29 juin au 4 juillet. Organisé par Initiatives of Land, Lives and Peace (ILLP) en partenariat avec la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertifi cation (CNULD) et l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), ce dialogue vise à aborder les liens entre la pauvreté, les confl its et la dégradation des terres.

La conférence de cette année a réuni des représentants du secteur privé, des

gouvernements, du milieu universitaire et de la société civile, avec environ 40 ONG dont les trois quarts presque étaient repré-sentées à Caux pour la première fois. De nouvelles parties prenantes majeures telles que l’OTAN, l’Organisation internatio-nale pour les migrations (OIM) et la Convention de Ramsar sur les terres hu-mides étaient également présentes. Mo-nique Barbut, secrétaire exécutive de la CNULD, et Julia Marton-Lefèvre, direc-trice générale de l’UICN, ont toutes deux participé à diverses parties du programme.Une importante délégation est venue du Kenya où ILLP, I&C Kenya et Excellent Development ont des projets sur le terrain intégrant à la fois le travail technique et la

construction de la confi ance, dans un par-tenariat né du Dialogue de Caux 2013.

Encourager la confi ance et les partenariats

De nombreux militants se méfi ent de l’agrobusiness, en particulier des entre-prises qui développent et commercialisent des Organismes Génétiquement Modifi és (OGM). Les deux camps étaient représen-tés au Dialogue de Caux où ils se sont lancés dans des discussions animées. L’ILLP et Caux espèrent continuer à four-nir une plateforme pour ces conversations, et estiment que la restauration des terres ne peut être réalisée à grande échelle sans les ressources et l’expertise des entreprises, appliquées selon des méthodes durables.

Luc Gnacadja, ancien directeur de la CNULD, et Jamie Shea, secrétaire général adjoint délégué pour les Défi s de Sécurité Emergents à l’OTAN

ponses et des points de vue honnêtes du public.

Les experts ont aussi demandé aux jeunes ce qu’ils faisaient pour « notre maison à tous, la terre. » Plusieurs par-ticipants ont ainsi présenté leur engage-ment dans des réseaux ou même des actions locales.

Julia Marton-Lefèvre et Monique Bar-but ont toutes deux applaudi ces initia-tives menées par les jeunes. Mar-ton-Lefèvre leur a lancé le défi d’aller plus loin : « Engagez-vous à rentrer chez vous et à vous impliquer! Votre généra-tion peut le faire! Restez en contact les uns avec les autres, les réseaux entre les frontières sont tellement importants. Engagez-vous dans la politique! »

La nuit tombée, les experts et les jeunes se sont séparés, enrichis d’un échange empreint d’intégrité et de souci réel pour l’avenir de la Terre.

pu en faire l’expérience. Ils ont eu la chance de pouvoir poser des questions et s’exprimer de manière informelle face à des autorités du milieu, à savoir Monique Barbut, Julia Marton-Lefèvre et Martin Frick, diplomate et Chair du groupe de pilotage d’ILLP. Les jeunes comme les experts ont joué le jeu de se livrer, dans une discussion qui se voulait surtout tour-née vers le futur. Les experts ont d’abord partagé leurs histoires personnelles, racon-tant comment ils ont commencé leurs carrières professionnelles et ce qui les a réellement motivés. La discussion a en-suite continué sur l’état du marché du carbone, le coût et les bénéfi ces de la res-tauration des terres pour les fermiers, l’implication des jeunes dans les initiatives locales, le rôle des femmes dans l’agricul-ture et dans une société africaine en trans-formation, et les futurs pays dirigeants dans les négociations internationales. Ce fut une opportunité pour les jeunes de poser des questions, mais également pour les cadres dirigeants de recevoir des ré-

Julia Marton-Lefèvre, UICN, et Monique Barbut,CNULD, discutent avec une stagiaire de Caux

Caux est surtout un centre de rencontre. 50 étudiants et jeunes professionnels présents lors de la conférence CDLS ont

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DIALOGUE DE CAUX SUR LA TERRE ET LA SÉCURITÉ

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Lors du Dialogue, deux réseaux – Drynet, une initiative mondiale pour le développe-ment des terres sèches, et le Panorama mondial des approches et technologies de conservation (WOCAT) – ont signé un accord de collaboration mutuelle. Dans son discours de clôture, Drynet a déclaré:

«Le Dialogue de cette année a mis au pre-mier plan les débats sur l’acquisition mas-sive des terres, les droits fonciers limités et les différentes causes de la dégradation des terres, telles que le colmatage des sols, la pollution chimique et le déplacement des populations. C’était un grand honneur pour les membres de Drynet de participer et de contribuer au Dialogue de Caux sur la terre et la sécurité. Drynet est un réseau d’organisations de la société civile de 15 pays qui travaillent avec des communautés

Ambassadeur Laura Thompson, Direc-trice générale adjointe de l’Organisa-tion internationale pour les migrations

Du millet de terres arides est servi pour illustrer les bénéfi ces de la restauration des sols

Des représentants d’agrobusiness interviennent avec des représentants d’ONG

Sortie d’un nouveau fi lm

Suite au succès de l’Imam et le Pasteuret de An African Answer, le dernier fi lm d’Alan Channer Tchad – un che-min vers l’espoir, sur les artisans de paix nigériens, le pasteur James Wuye et l’imam Muhammad Ashafa, a été présenté en première pendant le Dia-logue de Caux sur la terre et la sécu-rité. Il montre comment un réseau national de médiateurs est organisé et formé au Tchad pour construire la confi ance entre des communautés divisées et pour promouvoir une bonne gouvernance. Les deux prota-gonistes du fi lm étaient présents. Le pasteur Wuye a déclaré qu’il espérait que le fi lm serait « utilisé comme ca-talyseur pour initier le dialogue dans les pays africains francophones ». Ce fi lm est destiné à contribuer à la ré-conciliation. L’imam a poursuivi: « Nous voulons construire une passe-relle de réconciliation au sein de la famille humaine et c’est pourquoi nous sommes ici pour participer à cette conférence. » Le pasteur a conclu: « Nous espérons rentrer immédiate-ment avec les idées que nous avons rassemblées ici afi n de mettre en œuvre de manière pragmatique sur le terrain les solutions que nous rece-vons dans les ateliers auxquels nous participons. »

locales vivant sur des terres sèches. Pour cette raison, Drynet apprécie particulière-ment la collaboration d’Initiatives et Changement avec l’UICN et la CNULD pour mettre sur la scène internationale les discussions sur ces problèmes, qui con-cernent les populations locales des terres sèches et sont d’une importance vitale pour leur existence et leur sécurité.»

Augmentation de la restauration des terres

De nombreux projets de restauration des terres dans le monde entier ont porté leurs fruits, et ont non seulement permis d’aug-menter la sécurité en matière d’aliments et d’eau et le développement économique, mais également de réduire ou de prévenir les confl its armés. Le Dialogue de Caux 2014 a mis en relief quelques-uns de ces projets et s’est centré sur les conditions nécessaires pour permettre une augmenta-tion massive de la restauration des terres.

Imam Ashafa

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Inspirer et générer une raison d’être pour une prospérité durableC’est souvent en temps de crise qu’on crée l’innovation. Alors que l’économie mondiale lutte encore pour se redresser, la huitième édition de « Confi ance et intégrité dans une économie mondialisés » a réuni un extraordinaire mélange d’experts et de dirigeants de tous les milieux pour parler de nouveaux modèles économiques et de la communauté mondiale. La rencontre a prouvé une fois de plus que les nouveaux modèles sont possibles et existent même déjà.

Dans son discours, l’intervenant prin-cipal Christian Felber, économiste

réputé et initiateur du mouvement social « L’économie pour le bien commun », a défendu un modèle économique visant au bien commun et à la coopération plutôt qu’aux bénéfi ces fi nanciers et à la concur-rence. Felber vise à « réécrire les règles afi n de garantir que les acteurs économiques puissent réussir tout en respectant un code éthique ».

du vrai luxe pour apporter du bien-être à tous ceux qui sont impliqués. » Pedro Langre, directeur d’Oxford Leadership Academy Mexique, a parlé de l’impor-tance de diriger de manière responsable, éthique et avec le cœur, afi n de permettre la croissance des entreprises. Lisa et Charly Kleissner, fondateurs de la Fondation KL Felicitas, ont adopté un point de vue plus individuel : « Comment pouvons-nous, en tant qu’individus, promouvoir la justice dans l’économie ? » Ils ont encouragé l’in-vestissement d’impact social, c’est-à-dire l’engagement à investir dans des projets qui contribuent à un monde plus juste. Charly Kleissner a souligné que l’intégrité consiste à agir selon notre objectif de vie et nos valeurs.

Emma Ihre, conseillère spéciale en rela-tions d’affaires durables pour le Ministère des fi nances suédois, a abordé l’impor-tance du rôle exemplaire des entités pu-bliques, et a expliqué la façon dont le Dé-partement garantit que les entreprises de l’État deviennent durables. Elle a souligné l’importance de recruter des directeurs qui ont des valeurs éthiques et une atti-tude correspondant à ces valeurs : « Nous devons oser avoir de grandes attentes et nous concentrer sur la transparence et la coopération. »

Guya Merkle a partagé son histoire pleine d’inspiration, sur la façon dont elle est de-venue la propriétaire d’une entreprise de bijoux de luxe à 21 ans, suite au décès sou-dain de son père. Après mûre réfl exion et une visite des mines d’or en Ouganda et au Pérou, elle a créé un marché pour l’or extrait dans un cadre éthique, en étant etl’instigateur et l’acheteur principal. « C’est et l’acheteur principal. « C’est etdevenu ma raison de vivre chaque jour. Il s’agit de créer de la beauté. Il s’agit de créer

Christan Felber prône une approche du bien commun pour l’économie

Forum des chefs d’entreprises

Parallèlement à la conférence, un groupe international de vingt diri-geants de grandes entreprises et repré-sentants du monde universitaire s’est réuni à la Villa Maria pour participer à un Forum pour dirigeants de grandes entreprises de trois jours. Ins-pirés par l’éthos de Caux, ils se sont réunis pour partager leurs idées et lancer une initiative en faveur d’une économie mondiale durable, basée sur la construction de la confi ance et le leadership éthique – le sceau de l’es-prit de Caux.

La visite aux quartiers généraux de Nestlé, à Vevey

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CONFIANCE ET INTÉGRITÉ DANS UNE ÉCONOMIE MONDIALISÉE

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EPIC : Entrepreneurs, Pionniers, Innovateurs et Artisans du Changement

réfl échir et de se connecter à eux-mêmes et à la nature, profi tant du cadre magique de Caux et grimpant au sommet des Ro-chers de Naye, une illustration physique symbolique du franchissement des obsta-cles intérieurs et extérieurs. Des employés de l’ONU aux jeunes entrepreneurs so-ciaux, aux individus à la recherche d’un changement dans leur vie, les participants ont quitté le programme pleins d’énergie, plus sûrs d’eux et avec un nouveau réseau de soutien.

EPIC a été une telle réussite que l’atelier va devenir une conférence à part entière en 2015, associée à des Initiatives Dyna-miques. Leire Corra, consultante en stra-tégie chez Deloitte, a conclu: « Lorsque vous êtes pris dans la routine, cela de-vient diffi cile de changer et de prendre

une plus grande transparence et des pra-tiques durables plus généralisées, les par-ticipants ont visité le Département des valeurs partagées de Nestlé à Vevey, dans lequel sont abordées les questions d’appro-visionnement responsable, de développe-ment communautaire et des droits de l’homme. Cette visite a été rendue pos-sible par Pascal Gréverath, vice-président adjoint de Nestlé et chef de la durabilité environnementale.

Les idées exprimées au cours de la ren-contre ont été appuyées par une déclara-tion, destinée au comité d’organisation, du Conseil pontifi cal Justice et Paix du Vatican, qui a lancé un appel pour une « économie inclusive, ce qui implique une économie de marché dirigée par un entre-preneuriat pluraliste et guidée par des principes de justice sociale et de généro-sité ».

Dans le même ton, Monsignore Stefano Ottani, président de la Cour ecclésiastique de Bologne, présent à la conférence, a pro-posé de remettre l’économie à sa place. L’économie est là pour subvenir aux be-soins des gens. Il nous a rappelé que, d’un point de vue éthymologique, « profi t » si-gnifi e faire (fi t) pour (pro), c’est-à-dire « agir pour le bénéfi ce de ». Monsignore Ottani a conclu « Les individus doivent donc bénéfi cier du profi t, il doit leur ser-vir, et non l’inverse ».

L’économiste Bernard Lietaer

Bernard Lietaer, auteur, expert fi nancier et co-créateur de l’ECU (le mécanisme mo-nétaire à l’origine de l’Euro) a présenté des arguments convaincants en faveur de nou-veaux systèmes fi nanciers et de monnaies alternatives.

M. Lietaer a fait le bilan d’un système mo-nétaire défaillant ayant besoin d’être changé. « Chaque dollar que vous voyez est la dette de quelqu’un: du gouverne-ment, des entreprises, ou privée. C’est ce que nous considérons maintenant comme normal, mais c’est loin de l’être. » Selon lui, cette approche rend l’argent instable, amplifi e les cycles économiques et concentre la richesse à travers les intérêts. Sa solution pour un système durable à long terme est un nouveau type de mon-naie, appelée Terra qui se base sur les com-modités les plus importants du marché. Le Terra est ainsi moins volatil, pleinement garanti et émis d’après inventaire.

Le profi t doit subvenir aux besoins des gens

La réunion « Promouvoir le changement pour un monde durable » a permis d’abor-der les développements dans les responsa-bilités sociales et environnementales du secteur privé.

Dans le cadre d’une étude de cas sur l’im-pact positif de la pression de la société sur les entreprises à but lucratif pour obtenir

Débat sur la confi ance et l’integrité dans le secteur privé, avec Guya Merkle et Pedro Lange

« Les EPICs sont des personnes qui ne prennent pas les choses pour acquises et agissent pour obtenir un changement. »

Les jeunes professionnels et entrepre-neurs pleins d’attentes et mettant au défi le statu quo ont trouvé leurs âmes sœurs dans le nouvel atelier de cette an-née: EPIC. Marcello Palazzi, fondateur de la Fondation Progressio aux Pays-Bas, est l’un des créateurs de l’atelier : « Le mot leadership est utilisé à tort et à travers. Nous avons réalisé qu’il y avait quatre catégories d’individus qui for-ment notre société: les Entrepreneurs, les Pionniers, les Innovateurs et les Ar-tisans du Changement ». Pendant une semaine, de jeunes individus actifs de divers milieux, sélectionnés par M. Pa-lazzi, se sont mis au défi et se sont sou-tenus les uns les autres, partageant leurs expériences et meilleures pratiques, ainsi que de nouvelles perspectives et idées. Ils ont également pris le temps de

conscience de choses plus impor-tantes. Venir ici vous donne la paix et le temps nécessaires pour vous arrêter et réfl échir. »

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Structures et qualités personnelles permettant de promouvoir une gouvernance éthique et inclusive« Il existe un énorme manque de confi ance dans le monde d’aujourd’hui. Comment allons-nous résoudre cela? », a demandé Michael Møller, chef par intérim de l’Offi ce des Nations Unies à Genève. Il a continué en répondant à sa propre question: « Je m’inspire de l’éthos sur lequel repose l’initiative de Caux: la centralité de l’individu. La seule manière de construire la confi ance est de la construire entre les individus. Les structures sont des outils, les individus sont les acteurs. »

Møller s’exprimait lors d’une séance plénière sur « La confi ance, élément

clé de la paix » au cours de la rencontre « Une gouvernance juste pour la sécurité humaine ». La rencontre, qui s’est déroulée sur cinq jours, a rassemblé 200 personnes travaillant pour une meilleure gouver-nance dans 32 pays. Plusieurs d’entre eux se trouvaient dans des situations de confl it et de tension – ils venaient d’Israël et de Palestine, de Turquie et d’Arménie, de So-malie, et venaient chercher des solutions qui pourraient unir les factions en guerre. La conférence était centrée sur les facteurs humains qui permettent aux dirigeants et aux citoyens de travailler ensemble dans une approche démocratique inclusive.

Délégation du Sahel

Vingt huit personnalités du Mali, du Ni-ger et du Tchad sont venues à Caux, fi nan-cées par le Département fédéral des af-faires étrangères (DFAE) à Berne. Cela fait quatre ans que le DFAE fait ainsi ve-nir à Caux un groupe de cette région. Cette année, on comptait parmi ces per-sonnalités des ministres ou anciens mi-nistres, des députés, sénateurs, universi-taires, juristes, journalistes, responsables d’associations et d’ONG, un imam et un pasteur. Ils sont arrivés quatre jours à l’avance pour suivre une formation sur « Le traitement du passé », donnée par le DFAE. La majorité des participants sont

ensuite restés pour la conférence sur gou-vernance équitable.

Les délégués du Sahel ont apprécié la dis-cussion sur le traitement du passé, aussi bien avec l’équipe du DFAE qu’avec des spécialistes de la médiation comme Ma-thias Stiefel, fondateur de Interpeace, au cours de la conférence. Plusieurs dans le groupe ont souffert d’injustices dans le passé. « Ma vie a été ponctuée d’arresta-tions et de séjours en prison », a dit Doc-teur N’gothe, député tchadien, « et lorsque je suis arrivé à Caux, j’étais plein de haine et de forces destructrices. En tant que vic-time du régime dictatorial de Hissen Ha-bre, j’étais déterminé de le voir jugé au tribunal. Mais mes visites ici m’ont trans-formé, et ma réaction aux injustices com-mises dans le passé a aussi changée. Peut-être qu’il existe un autre moyen d’arriver à la justice. »

Pendant la conférence, les participants ont cherché à élaborer des stratégies pour amé-liorer la gouvernance. « Sans aucune exa-gération », a dit un haut fonctionnaire, « la mauvaise gouvernance et la corruption ont été la cause de la crise au Mali. »

La lutte contre la corruption

Une série d’ateliers pour combattre la corruption a été menée par Katherine Marshall, ancienne conseillère principale à la Banque Mondiale, maintenant conseillère à la Conférence internationale de la lutte contre la corruption. Neil Buhne , directeur du Bureau pour la pré-vention des confl its et du relèvement du PNUD, a présenté des mesures effi caces pour limiter la corruption, mentionnant entre autres les succès méconnus du Bhou-tan et du Botswana.

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GOUVERNANCE ÉQUITABLE

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Après Caux

Les participants repartent de Caux avec une énergie renouvelée pour faire face à leurs diverses situations. Ainsi se constitue peu à peu des groupes qui s’identifi ent comme « le groupe de Caux ». Au Sahel, les Tchadiens ont constitué une association locale recon-nue par les autorités sous le nom de Groupe de réfl exion pour la paix et le développement au Tchad (GRPPDT). « L’esprit de Caux », formule évoquée régulièrement, représente pour les par-ticipants une espérance de rapports différents entre les hommes. Une des participantes parlait de « cette dé-marche sincère qui vient du cœur et qui détonne avec les propos offi ciels sur la réconciliation nationale ».

Confl its, corruption, abus de droit font partie des préoccupations qui habitent les discussions de nos parti-cipants. Comme l’a souligné Michel Kipoké, l’un des fondateurs du pro-gramme dans les Grands Lacs, Initia-tives & Changement ne résout pas les problèmes mais elle crée l’atmosphère qui permet de les résoudre.

Eugene Sensenig-Dabbous, professeur à l’Université Notre Dame de Louaizé au Liban, a animé un atelier sur la lutte contre la corruption dans le domaine de l’extraction des ressources naturelles, une question qui le préoccupe depuis la décou-verte de pétrole sur les côtes du Liban. Parmi les intervenants était Farai Ma-guwu, Directeur du Centre pour la gou-vernance des ressources naturelles du Zimbabwe. « Mon expérience à Caux m’a conduit à présenter mes excuses envers mon frère », a-t-il dit, « ce qui a guéri notre relation brisée et m’a ouvert les yeux sur de nouvelles possibilités dans mon travail. En tant qu’avocat défenseur des droits de l’homme, je suis exposé à beaucoup d’abus dans le monde des industries extractives. Mais je n’ai jamais pensé que je pouvais y faire quelque chose. Quand j’ai téléphoné à une société minière connue pour ses mauvaises relations avec la communauté, et que je leur ai proposé un rendez-vous, ils étaient surpris ! Nous nous sommes rencontrés et avons discuté pendant deux heures. Ils nous ont demandé de les aider à surmonter leur problème de communi-cation avec la communauté, et ils ont écouté nos conseils. »

Ukraine et Russie

Beaucoup de savoir-faire nous est égale-ment parvenu d’Ukraine au sujet de la lutte contre la corruption. Hanna Hopko est à la tête d’une initiative nationale ukrainienne, le « dossier de réanimations des réformes », qui travaille pour la mise en place de lois pour lutter contre la cor-ruption, pour la réforme du système judi-ciaire et du système fi scal des médias de masse ainsi que bien d’autres choses. De nombreuses ONG ont rejoint l’initiative,

Victor Ryabchikov, pianiste russe

et plus de 150 personnes ayant une expé-rience pertinente travaillent ensemble pour développer des projets de législation. « Nous travaillons avec un groupe de 24 membres du Parlement », dit Hopko, « Jusqu’à présent, le Parlement a adopté dix des lois que nous avons développées. Chacune d’elle a été le fruit d’une longue bataille. »

Hanna Hopko était une des 35 Ukrai-niens venus de l’Est et de l’Ouest du pays, ainsi que de la Crimée. Présents aussi, un grand nombre de Russes. Ils ont reconnu la nécessité d’un dialogue authentique, même s’il était douloureux. Les discus-sions étaient intenses, parfois passionnées, mais elles se sont conclues par la création d’une « Plateforme pour le contact, le dia-logue, et les initiatives entre l’Ukraine et la Russie ». Tout en condamnant l’agres-sion russe envers l’Ukraine, les partici-pants affi rment qu’il est vital de construire des ponts entre leurs deux pays et ils s’en-gagent à « améliorer les relations par le dialogue et des initiatives conjointes ». Certains participants ont choisi de s’abs-tenir, mais la plupart ont endossé la décla-ration. Elle circule en Russie et en Ukraine, et plusieurs militants de la so-ciété civile dans les deux pays demandent déjà d’y participer.

Rama Mani et Yolande Ambiana présentent « Guérir les blessures de guerre »

La séance plénière « la confi ance, élément clé de la paix »

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Page 14: Rencontres Internationales de Caux Rapport 2014

L’art et la réfl exion : outils de l’inspirationLa rencontre « Graines d’inspiration » est revenue à Caux pour une deuxième année. Au pro-gramme, fi guraient non seulement des activités telles que le chant, la danse, la peinture, et des ateliers créatifs, mais aussi des moments libres pour la réfl exion personnelle, la méditation et la détente, ainsi que pour développer des amitiés naissantes.

Les Arts : une tradition à Caux

Cette rencontre a permis à 70 partici-pants de vivre une expérience pro-

fondément humaine : elle a représenté une opportunité de se reconnecter à soi-même, de retrouver ses racines, et de s’ouvrir aux autres.

Au cœur de la rencontre, les groupes com-munautaires ont quotidiennement rassem-blé les participants pour discuter et pour contribuer au travail en cuisine ou dans la salle à manger. Les échanges de ces groupes découlaient des sessions plénières, qui, elles, visaient à susciter la réfl exion. La première de ces plénières a inclus un message d’une femme qui n’avait pu quit-ter la Syrie pour se rendre à Caux. À dis-

C’est pendant la rencontre « Graines d’inspiration » que le lien entre Caux et l’art devient le plus tangible. Depuis toujours, l’art, qui offre à la fois une perspective nouvelle sur le monde et une manière de se redécouvrir, fait partie intégrante de l’approche de Caux et est utilisé afi n de promouvoir la paix et la réconciliation. C’est ainsi qu’au fi l des ans, les représentations théâtrales, les projections de fi lms, les performances musicales et les expositions photogra-phiques se sont succédées à Caux ; en outre, la peinture, l’écriture et bien d’autres formes d’expression artistique y ont été encouragées. L’exploration de l’art a permis à de nombreux partici-pants de cheminer vers le changement de manière inédite. Cette année, les participants ont pu assister aux perfor-

« De l’humour et des rires … Un bel équilibre entre le sérieux et la légèreté, deux éléments vitaux. »

mances de musiciens venus de deux pays qui ont récemment secoué l’Europe, no-tamment le pianiste russe Victor Ryabchi-kov, et le violoniste ukrainien Dima Tkachenko. De plus, les différences inter-générationnelles ont été oubliées à l’occa-sion du concert rap et rock donné par Music for Cities, une initiative britan-nique utilisant la musique pour réintégrer à la société des jeunes en diffi culté.

« Graines d’inspiration » illustre fort bien la manière dont l’art sert non seulement à chacun d’explorer sa propre créativité, mais peut aussi devenir un outil concret pour la transformation, qui permet ensuite de s’ou-vrir aux autres.

Commedia Gillet, la troupe théâtrale suédoise, anime la conférence

tance, cette dernière a invité les partici-pants à pardonner, à assumer leurs respon-sabilités, et à s’engager pour la paix et la guérison. « Sans ceci, nous continuerons à être déchirés, nous continuerons à souf-frir, parce que nous tous, nous ne faisons qu’un. » Le lendemain, une session dédiée au confl it et au pardon a permis de déve-lopper davantage les thèmes soulevés par cette femme.

Dans une session plénière innovante dé-diée à l’inspiration, les participants ont été placés dans deux cercles concentriques autour de quatre conteurs. Au fur et à me-sure que ces derniers partageaient leurs histoires et parlaient de leurs vies, les per-sonnes situées dans le cercle intérieur réa-gissaient par écrit, tandis que les personnes du cercle extérieur dessinaient, peignaient, ou faisaient du modelage.

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GRAINES D’INSPIRATION

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Rencontre avec Amina

originaire de Somalie et vivant actuelle-ment au Royaume-Uni, elle collabore avec I&C depuis sept ans et œuvre à la paix et à la réconciliation en travaillant avec des écoles.

Pouvez-vous nous parler de votre participation à la rencontre « Graines d’inspiration » ?Je faisais partie de l’équipe de coordi-nation de la rencontre, et on m’a de-mandé d’animer un atelier intitulé « La paix commence à la maison », un thème qui me tient à cœur. En effet, il refl ète ma propre expérience, mon par-cours, et les diffi cultés que j’ai connues en grandissant en Somalie. Vivre la guerre et voir mes parents déménager en Europe afi n d’y chercher un refuge sont des expériences qui m’ont amenées à étudier les confl its intergénération-nels en détail et à en développer un programme de formation. Cependant, ce programme n’est pas une formation comme une autre : il représente un ou-

monde », nous devons vivre ce change-ment en nous-mêmes. C’est autour de ces différents thèmes que s’est déroulé l’atelier « La paix commence à la mai-son ». Pour moi, faire part de la ren-contre « Graines l’inspiration » a repré-senté un pas de plus vers le changement que je voulais créer. Si j’avais eu des attentes, cette rencontre les aurait non seulement satisfaites, mais aussi dépas-sées. Cette rencontre a ramené une di-mension spirituelle comme lien entre ce que nous sommes et ce que nous faisons. Ce lien a été au cœur de la ren-contre.

til personnel qui permet de travailler sur soi-même au fur et à mesure que l’on ap-prend.Nous vivons dans un monde où la sécurité n’est jamais garantie, et où la cor-ruption se fait plus manifeste de jour en jour. Où que nous regardions, nous voyons des guerres. Promouvoir la paix et la réconciliation nécessite des ressources qui dépassent largement les besoins en énergie et en temps. Ceci nécessite des personnes intègres, des personnes qui peuvent donner un vrai exemple de lea-dership. Avec ce qui se passe actuellement dans le monde, le seul sanctuaire dont nous bénéfi cions est notre foyer. Cepen-dant, vers quoi pouvez-vous vous tourner si vous n’êtes pas en sûreté ni en sécurité chez vous ? En Europe, les foyers brisés sont nombreux. La Grande-Bretagne pos-sède les pires statistiques en termes d’écla-tement familial de toute l’Europe, ce qui suscite beaucoup d’inquiétude. Si vos re-lations avec les membres de votre famille sont tendues, comment pouvez-vous trou-ver votre paix intérieure ? Puisqu’à Caux nous avons pour devise d’être « le change-ment que nous voulons voir dans le

Les ateliers ont proposé des activités va-riées, allant de « Trouver le clown qui se cache en vous » à la pleine conscience. Quant au programme du soir, il a inclus la projection du fi lm Beyond forgiving, qui relate une remarquable histoire de pardon en Afrique du Sud, une représentation de la compagnie de théâtre suédoise Comme-dia Gillet, une pièce ayant pour thème la

Music for Cities amène un groupe rock au Théâtre de Caux

Les pianistes Victor Ryabchikov, Russie et Pénélope Thwaites, Australie, accompagnent le violoniste ukrainien Dima Tkachenko

Amina

trêve de Noël pendant la Première Guerre mondiale, ainsi qu’une soirée scène ou-verte.

Depuis ses premiers jours en tant que centre de rencontres, Caux a représenté un lieu où des personnes d’horizons divers et apportant des perspectives différentes ont pu se rencontrer de cœur à cœur et re-

nouer aussi bien avec les autres qu’avec elles-mêmes. Utilisant cette tradition comme point de départ, « Graines d’ins-piration » cherche à refl éter « l’esprit de Caux » en mettant l’accent sur le dévelop-pement personnel, l’ouverture spirituelle, ainsi que sur les liens humains.

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Rencontre avec Ricardo de la délégation péruvienne

Les jeunes engagés en faveur du changementCette année a eu lieu la deuxième édition de CATS, centrée sur la participation des enfants. Il y a vingt-cinq ans, la Convention internationale sur les droits des enfants avait promis aux enfants le droit de participer. Cette promesse a mis du temps à être réalisée et l’un des rêves de CATS est que cette promesse devienne réalité. La conférence a réuni 170 jeunes et enfants sur un total de 367 participants du monde entier pour discuter de divers sujets, y compris le rôle des enfants en tant que jeunes engagés, éducateurs, militants pour la santé et acteurs dans les médias.

L’objectif était de réunir des enfants, des jeunes et des adultes tous active-

ment engagés dans des domaines concer-nant les enfants pour qu’ils puissent par-tager leurs expériences et trouver des moyens d’avancer ensemble afi n que la participation des enfants cesse d’être une promesse pour devenir une réalité. Jona-than Levy, l’un des principaux coordina-teurs de la conférence, a souligné que la longue tradition de Caux, de créer de bonnes conditions pour que tout le monde trouve sa place, en faisait un environne-ment idéal pour un tel rassemblement. Le programme a été défi ni d’après le docu-ment stratégique de CATS, élaboré par un groupe consultatif qui comprend princi-palement des enfants. Parmi les points forts de la conférence de cette année, un tribunal des enfants fi ctif dans le style de Janus Korzcak, célèbre défenseur des droits de l’enfant, et une tribune libre dans laquelle tous les participants pou-vaient exprimer leurs opinions en face d’un public.

La conférence de cette année s’est conclue par des résultats concrets, y compris une

esquisse de la Déclaration de Caux sur les droits des enfants à la participation. Cette idée, lancée par la délégation péruvienne, a été écrite par des enfants et des jeunes lors de la conférence, en coordination avec un représentant du Conseil de l’Europe, chargé de le présenter à ce même Conseil. De plus, les participants à la conférence ont soutenu et promu ensemble la pétition «Save Funky Dragon» destinée à con-vaincre le gouvernement gallois de conti-nuer à fi nancer Funky Dragon, l’Assem-blée des enfants et des jeunes du Pays de Galles et l’un des partenaires de CATS.

Le succès de CATS 2014 n’était pas seu-lement quantitatif (il n’y avait pas assez de lits pour la conférence qui attire de plus en plus de monde) mais également quali-tatif. Les participants ont pu écouter des histoires concernant la participation des enfants dans la société directement de la bouche de jeunes du Pérou, d’Inde, du Brésil, de Roumanie et de Grande-Bre-tagne. Ils ont terminé la semaine revigorés et motivés pour faire passer le mot sur les effets positifs de la participation des en-fants.

«Cette conférence a confi rmé les idées que nous avions sur l’autonomisation des jeunes. Notre travail dans l’éduca-tion des jeunes est à un niveau que d’autres à Caux cherchent toujours à atteindre – comme il est gratifi ant de voir que nous n’allons pas à contre-cou-rant mais qu’il existe de plus grandes institutions cherchant à atteindre les mêmes résultats et prêtes à travailler en partenariat avec nous pour le bien-être des jeunes! Nous pouvons faire de grandes choses avec les personnes que nous avons rencontrées ici et avec les jeunes du Pérou. Nous ne devons pas nous décourager, même si nous fai-sons face à de nombreux défi s. En tant qu’institution de petite envergure, nous ne pouvons pas organiser de grandes réunions dans un château pour les enfants mais nous pouvons créer de nombreux petits châteaux dans chacun d’eux afi n qu’ils puissent eux-mêmes enseigner à d’autres en-fants. C’est important d’envoyer ces enfants à ces conférences. Cela les aide vraiment à s’épanouir et à réaliser leurs rêves. Alex, par exemple, avait toujours voulu chanter sur scène et il a pu le faire ici. Cela n’a pas été facile de faire venir Alex à Caux mais son sourire sur cette scène valait bien tous nos efforts.»

Le rêve d’Alex se réalise

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CATS : LES ENFANTS, ACTEURS DE CHANGEMENT DE LA SOCIÉTÉ

Page 17: Rencontres Internationales de Caux Rapport 2014

Lumos : fondation de l’auteur d’Harry Potter

La participation active n’est pas un concept exclusif mais un concept ouvert à tous les membres de la société, tel que pré-conisé par la délégation envoyée par Lu-mos, une organisation caritative fondée par l’auteur J. K. Rowling, qui travaille pour confi rmer les droits des enfants qui seraient normalement placés dans des ins-

titutions et isolés de la société dans de nombreux pays.

Lumos travaille avec des ONG, les gou-vernements et les communautés afi n de garantir que chaque enfant ait le droit de participer aux décisions qui l’affectent. Au cours de la conférence CATS, les enfants qui ont été aidés par Lumos ont eu l’op-portunité de présenter et d’expliquer le processus que Lumos a mis en œuvre pour

Altin et Francesca, d’Albanie, partagent leur expérience

Nous avons tous une ombre, et la couleur de cette ombre est la même pour tout le monde

Photo : © Altin Dulja/World Vision/PhotoVoice

La délégation de Lumos en scène à CATS

PhotoVoice : photographie participative

PhotoVoice est une organisation cari-tative qui est basée à Londres mais qui travaille dans le monde entier. Le tra-vail de l’organisation est basé sur la photographie participative avec des communautés marginalisées et vulné-rables. PhotoVoice fournit des outils photographiques afi n que les commu-nautés puissent elles-mêmes s’engager à créer le changement. PhotoVoice tra-vaille en partenariat avec d’autres orga-nisations locales. La moitié de leurs projets est destinée à des enfants.

À la conférence de cette année, deux enfants albanais ont pu présenter leurs photos, ce qui leur a permis de parler de questions qui affectent leurs vies et leurs communautés avec des représen-tants locaux, des politiciens, des diplo-mates et des ministres qui étaient pré-sents lors de l’exposition de leur travail. Au cours du projet, mené en partena-riat avec World Vision, les enfants ont non seulement appris des choses sur la photographie, mais ils ont également pris davantage confi ance en eux.

Lorsqu’on lui a demandé ce qu’elle avait appris dans ce projet, à part la photogra-phie, Francesca, 11 ans, a déclaré: « Dans une des photos, j’ai dit ‹ Je n’ai peur de rien ›. Voilà ce que j’ai appris. »

Altin, 12 ans, a présenté sa photo (ci-contre) avec cette explication: « Nous avons tous une ombre et la couleur de l’ombre est la même pour tout le monde. »

les aider à être plus autonomes. Grâce au soutien offert à leurs familles et à leurs éducateurs, ces enfants ont pu être inscrits dans des écoles ordinaires et sont impli-qués dans les processus décisionnels qui affectent leurs vies.

Michaela, 25 ans, a parlé de son rôle dans l’éducation d’adultes. Ayant appris à amé-liorer les échanges entre les adultes et les enfants handicapés, Michaela pense qu’il est plus facile de trouver des solutions adaptées à tout le monde et sent qu’elle reçoit plus de confi ance de la part des adultes qui l’entourent. Bien que ses pa-rents apprennent encore à lui faire confi ance en matière d’argent et de ques-tions administratives, Michaela vit une vie indépendante et est activement impliquée dans la défense des droits des enfants. Il s’agit de quelque chose qu’elle n’aurait ja-mais pu faire sans l’intervention de Lu-mos. La participation de Lumos à CATS a clairement montré l’importance de don-ner une voix à tous les membres de la so-ciété, prouvant que la participation active peut vraiment être accessible à tous.

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CATS : LES ENFANTS, ACTEURS DE CHANGEMENT DE LA SOCIÉTÉ

Page 18: Rencontres Internationales de Caux Rapport 2014

S’engager sur un double chemin : « Des Initiatives Dynamiques » a rassemblé des acteurs de changement de cultures et d’origines diverses venus des quatre coins du monde. La rencontre s’appuyait sur un double chemin sur lequel les participants étaient invités à s’engager, chemin qui fa-vorise le développement personnel d’une

Une première dans l’histoire de Caux : session plénière aux Rochers de Naye

commande afi n de satisfaire la demande. Bien que mettre sur pied un tel projet n’ait pas été sans risques, Tessa a gagné son pari, ce qui prouve bien que les consom-mateurs recherchent des alternatives éthiques et ce, même lorsqu’il est question de technologie. Les participants, qui ve-naient de marcher trois heures durant, ont été conquis par le discours de Tessa qui mettait en avant l’importance de surmon-ter les diffi cultés pour obtenir des résultats positifs.

L’Art de la Création n’avait pas pour seul but de discuter de la création d’idées : aborder ce thème visait aussi à créer des liens entre les participants, raison pour laquelle tous ont été encouragés à marcher jusqu’aux Rochers de Naye. Les partici-

Le Dialogue et la Diversité au Service du ChangementDu 3 au 8 août 2014, la première édition de la rencontre « Des Initiatives Dynamiques » s’est tenue à Caux. Découlant de la conférence « Apprendre à vivre dans un monde multiculturel », cette nouvelle rencontre est dédiée au développement personnel, à la réfl exion, et à la concrétisation d’idéaux.

part, et le passage à l’action d’autre part. Quatre thèmes ont été explorés : l’art de l’écoute, l’art de l’alignement, l’art de la création, et l’art de l’engagement. En outre, les participants ont réellement pris leur double chemin lorsqu’ils se sont en-gagés sur le sentier qui mène aux Rochers de Naye, aux aurores.

Commencer par soi-même : « Des Initia-tives Dynamiques » a amené les parti-cipants à entreprendre un voyage de (re)découverte d’eux-mêmes, ainsi que de leurs passions. Des moments de réfl exion silencieuse permettaient aux participants de prendre du recul pour se pencher sur leurs expériences.

Un matin, les participants ont quitté l’ancien Caux-Palace à 6 heures et ont gravi les 1000 mètres de dénivelé qui séparent Caux des Rochers de Naye en trois heures. Un petit déjeuner atten-dait les marcheurs au sommet surplom-bant le centre de rencontres ; une fois rassasiés, ces derniers se sont penchés sur L’Art de la Création, le thème de la journée.

Dans un cadre spectaculaire, Tessa Wernink a expliqué comment Fair-phone, sa compagnie de smartphones éthiques, avait vu le jour. À partir d’une simple idée, et grâce à une équipe motivée, Fairphone est parvenue à pro-duire 5000 appareils l’année dernière, et a immédiatement pu renouveler sa

pants à la rencontre s’étaient engagés à entreprendre quelque chose ensemble ; la marche a donc représenté un exercice d’équipe qui leur a permis de se soutenir mutuellement lorsqu’ils connaissaient des diffi cultés dans l’ascension.

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DES INITIATIVES DYNAMIQUES

Page 19: Rencontres Internationales de Caux Rapport 2014

Rencontre avec Michael Sternberg, animateur de la rencontre et spécialiste de la transformation de confl it – Israël

Instituto de Asuntos Culturales, Espagne, présente le projet link2job développé pendant la conférence

S’engager : Les après-midis étaient consa-crés à l’action. Le programme a encouragé tous les participants à quitter Caux avec un plan précis leur permettant de mettre sur pied un projet personnel ou commun, et qui, grâce à un impact quantifi able, vise le changement social. Inspirés par le dis-cours de Martin Luther King, les partici-pants ont commencé par réaliser une af-fi che qui leur a permis de visualiser leurs rêves. Les jours suivants, ils ont choisi un thème, formé des groupes, et ont fait les premiers pas vers l’exécution de leurs pro-jets. Des animateurs professionnels venus de plusieurs pays européens ont guidé les participants à travers ce processus. C’est ainsi que plus de dix projets ont vu le jour, à l’image de la Mosquée Verte, qui a pour objectif de rendre les mosquées hollan-daises plus durables, Link2Job, une initia-tive visant à augmenter les opportunités d’emplois pour les jeunes chômeurs en Espagne et au Portugal, ou encore Art Aid,qui œuvre pour offrir du matériel artis-tique aux requérants d’asile vivant en Suède et au Danemark.

pour l’égalité, la dignité et la liberté, afi n de faire de ces valeurs une réalité. Une rencontre comme celle-ci peut nous aider à faire un pas dans cette direction.

Le côté pratique de cette rencontre m’a particulièrement inspiré. De nom-breux participants souhaitaient s’enga-ger pour rendre le monde meilleur ; ici, nous faisons un pas vers l’action. L’idée est que nous nous rencontrions tous à nouveau pour faire le point. Les parti-cipants sont encouragés à collaborer pour transformer leurs rêves en réalité, et c’est fantastique ! Si cinq des 70 per-sonnes rassemblées ici avaient des idées exceptionnelles et essayaient réelle-ment de les mettre sur pied, dans une année, nous aurions cinq initiatives qui pourraient alors toucher des centaines, voire des milliers de personnes qui bé-néfi cieraient alors du travail que nous avons accompli cette semaine.

Selon vous, quel est le principal obs-tacle lorsque l’on cherche à résoudre un confl it ?L’un des défi s principaux est d’élargir notre champ de réfl exion. Il est intéres-sant de constater à quel point nos émo-tions, loin de nous appartenir, sont infl uencées par notre milieu social. Nous avons tendance à nous raccro-cher à nos croyances. Lorsqu’un groupe

d’individus collabore, même si chacun ne fait qu’échanger des idées, il devient évident qu’il existe de nombreuses ma-nières de voir le monde, et que certaines de ces manières diffèrent de la nôtre. C’est ainsi que nous apprenons à connaître les souffrances des autres, leurs espoirs, qui les rendent plus humains à nos yeux. Nous pouvons, dès lors, construire des ponts de communication et nous défaire de la ma-nière dont nous percevons la réalité en admettant que tout ne fonctionne pas né-cessairement comme nous le croyions. De cette manière, nous pouvons accepter l’humanité qui nous lie les uns aux autres et qui nous est commune.

Pourquoi participer à cette rencontre ?Nous vivons dans une économie mondia-lisée et en tirons de nombreux bénéfi ces ; cela ne va pas sans poser de problèmes. Je pense qu’il faut un réseau mondial d’indi-vidus, de groupes, de personnes travaillant dans des organisations et qui s’engagent

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Page 20: Rencontres Internationales de Caux Rapport 2014

Connecter les approches personnelles et systémiques de consolidation de la paix Cette nouvelle rencontre répond au besoin croissant de résilience chez les artisans de paix qui font face à des confl its toujours plus complexes.

Femmes Artisans de Paix

Femmes Artisans de Paix est un pro-gramme mondial qui a permis à des milliers de femmes de découvrir leur rôle dans la construction de la paix. Certaines d’entre elles étaient pré-sentes à Caux au cours de la confé-rence, y compris un groupe en prove-nance du Burundi. Après la rencontre une Burundaise a écrit :

Nous repartons de Caux apaisés sinon guéris, portés les uns par les autres, avec des projets individuels et collectifs. Nous avons en mémoire cette femme qui a décidé de passer ses vacances dans la maison de l’assassin de sa famille au risque d’être incomprise par les siens. Et cette autre qui a été trouver l’assassin de ses parents pour payer la dette contractée par ces derniers de leur vivant. Et qui aurait pu s’imaginer que j’irai trouver l’assassin de mon frère après cinq jours pour lui accorder mon pardon? Par le pardon, nous nous libérons, nous nous désintoxiquons du venin de la haine qui nous ronge. Et nous tendons la per-che de la liberté à l’autre, le malfai-teur, qui avait honte à l’approche de ses victimes.

Le Forum vise à favoriser la coordination entre organisations et secteurs d’activités dans le domaine de la consolidation de la paix. Un salon des artisans de la paix a donc été organisé, permettant à diverses organisations venues du monde entier d’échanger et de présenter leurs projets. Accessible tout au long des quatre jours du Forum, ce salon a représenté un espace propice aux conversations et à la naissance de collaborations nouvelles.

Le Forum a également cherché à améliorer la résilience des artisans de paix (approche personnelle), afi n que le travail de ces der-niers ait un impact à plus grande échelle (approche systémique). Les ateliers de l’après-midi étaient organisés de manière à donner la parole aux artisans de la paix, leur offrant un espace où ils pouvaient partager leurs expériences et discuter des questions auxquelles ils sont confrontés dans leur travail.

Les participants ont pu choisir entre trois ateliers :1. Prendre soin de soi et être résilient :

gérer la fatigue de la compassion et le burnout

2. Aménagement d’espaces sûrs et par-tage d’histoires, les ingrédients pour renforcer la paix

3. Dimensions personnelles et structu-relles de la transformation du confl it

Enfi n, le Forum a souligné l’importance d’adopter une approche holistique de consolidation de la paix. Aussi, afi n d’en-courager le dialogue au sujet de l’adoption de mesures pour la paix dans tous les sec-teurs de la société, des représentants de différentes agences gouvernementales et du secteur privé ont-ils été invités.

Parmi les moments les plus marquants de la rencontre, les sessions de groupe ont particulièrement inspiré et motivé les par-ticipants. En effet, c’est au cours de telles sessions qu’ils ont pu partager leurs expé-riences personnelles, relatant comment ils en étaient venus à s’investir pour la paix, expliquant ce qui les poussait à poursuivre leur travail, et décrivant leur quotidien.

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FORUM INTERNATIONAL DES BÂTISSEURS DE LA PAIX

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Des instruments de paix

Le Forum a été ouvert par une représen-tation d’« Instruments of Peace », une organisation irlandaise qui voit dans l’art une manière de promouvoir la paix. Six élèves de l’école communautaire de Gorey, qui représente non seulement la plus grande école secondaire d’Irlande, mais aussi celle où un programme de

promotion de la paix à travers l’instruc-tion et l’art a été mis sur pied, ont pris part à la représentation.

Dans une brève interview, Katie, l’une de ces élèves, a parlé de sa passion pour l’écri-ture, décrivant comment elle pouvait par-fois réfl échir des heures durant avant de trouver le bon mot. Selon elle, il est pos-sible d’éviter les confl its lorsque l’on fait attention aux mots que l’on choisit: « On ne sait jamais quel sera l’impact des mots que l’on utilise. »

Jessie, 17 ans, a partagé ce qu’elle appré-ciait dans la rencontre. « J’ai parlé à l’an-cien ambassadeur d’Égypte, qui a travaillé en Irak pendant les négociations pour la paix. Il y a des personnes incroyables ici, et ces personnes ont fait tant de choses …

Je n’aurais jamais pensé avoir quoi que ce soit à apporter, mais dans un envi-ronnement comme celui-ci, l’opinion de chacun a de la valeur », a-t-elle ex-pliqué.

Grainne Mulcahy, enseignante et au-mônière de l’école de Gorey, a observé que lorsque les personnes nourrissent leurs passions, elles gagnent en énergie. Elles peuvent alors transmettre cette énergie à tous ceux qu’elles rencontrent. Intégrer les idées d’« Instruments of Peace » aux cursus scolaire a permis aux élèves de réaliser que la consolida-tion de la paix est un processus qui se fait pas à pas, et qui commence par l’individu. En outre, cela peut les ame-ner à intégrer des actions favorisant la paix dans leur vie quotidienne.

Fatigue de la compassion

Bien souvent, les personnes dédiées au ser-vice des autres ont tendance à ignorer leurs propres besoins. C’est pourquoi la procédure en cas d’urgence dans un avion a été rappelée aux participants à l’atelier sur la fatigue de la compassion et le bur-nout : « Placez votre propre masque à oxy-gène sur votre visage avant d’aider les autres. » Le Dr Barry Hart, professeur en traumatisme, en identité et en études de confl its au Centre pour la Paix et la Justice de l’Eastern Mennonite University, a re-levé que dans le domaine humanitaire, parler de ses émotions et de ses sentiments est souvent perçu comme un signe de fai-

blesse. Cependant, l’idée selon laquelle chacun doit être fort quelle que soit la si-tuation est erronée, même si cela n’est que rarement reconnu dans le monde profes-sionnel. Le Dr Hart a décrit les différentes étapes de la fatigue de la compassion qui, diffère du burnout bien qu’elle partage les mêmes symptomes, et qu’elle résulte, elle aussi, d’un environnement de travail né-faste. Après un court-métrage sur le sujet, la Dr Pumla Gobodo-Madikizela, profes-seure principale de recherche en trauma-tisme, pardon et réconciliation à l’Univer-sité de l’État-Libre en Afrique du Sud, s’est penchée sur les impacts émotionnels, phi-losophiques et psychologiques de trauma-tismes graves, prodiguant des conseils sur

la manière d’aborder ces traumatismes de manière constructive. L’art, le théâtre, ou encore la danse sont souvent utilisés afi n de relâcher les tensions, de trouver un équilibre, et de faire face aux trauma-tismes de manière détendue et libératrice.

L’atelier a pris fi n après que les participants aient parlé de leurs expériences face aux traumatismes, relatant comment ils étaient ou non parvenus à les gérer. Ainsi, en plus de briser certains tabous, cet ate-lier a permis à de nombreux participants de prendre conscience de phénomènes qu’ils ignoraient jusqu’alors.

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Page 22: Rencontres Internationales de Caux Rapport 2014

Caux scholars program (CSP)Le programme des Caux Scholars de 2014 a réuni un ensemble particu-lièrement proactif de dix-neuf étudiants venus de seize pays différents.

Programme des stagiaires de CauxDepuis de nombreuses années, les stagiaires de Caux permettent le bon fonctionnement des opérations du centre de rencontres. Cet été, 66 jeunes provenant de 27 pays différents, encadrés par une équipe d’animateurs internationale, se sont retrouvés à l’ancien Caux-Palace pour prendre part à l’aventure.

Chaque année, le programme rassemble un groupe d’internes fort diversifi é, com-prenant aussi bien des médecins accomplis que des étudiants de première année à l’université ; chacun d’entre eux souhaite se lancer de nouveaux défi s et est animé par le désir de voir un changement à la fois personnel et global. En collaboration avec les bénévoles et les participants aux ren-

Témoignages de nos sta-giaires en communication

Ce qui fait de Caux un lieu unique, ce ne sont pas simplement les confé-rences. Ce sont aussi les personnes que l’on y rencontre, les conversations ren-dues possibles par cet espace particu-lier. Cela a représenté l’expérience la plus enrichissante que j’aie vécue. Je me suis liée d’amitié avec des per-sonnes venues de plusieurs continents, ce qui m’a permis de découvrir des cultures avec lesquelles je n’avais ja-mais été en contact. À Caux, toutes les barrières disparaissent pour laisser place aux personnes. C’est pour cette raison que les gens reviennent année après année. – ANNE, Irlande

J’ai beaucoup appris sur des sujets tels que la dégradation des terres, le lea-dership, ou encore la promotion des droits de l’enfant. Mais avant tout, j’ai réalisé que même si l’appauvrissement des sols ou l’abus d’enfants n’étaient pas des questions auxquelles je suis confrontée personnellement, elles me concernent tout autant. Peu importe que mes actes n’aient qu’une faible infl uence, je me dois d’entreprendre quelque chose. Cette leçon, je l’em-porte avec moi, de même que de nom-breuses nouvelles amitiés avec les per-sonnes exceptionnelles que j’ai ren-contrées à Caux, à commencer par mes collègues du département de communication ! – ELODIE, Suisse

En plus d’être entourée d’une équipe accueillante et de vivre dans un cadre magnifi que, j’ai eu la chance de parti-ciper aux événements politiques, éco-nomiques, sociaux et culturels qui se déroulent dans le monde. Chacun d’entre nous a développé de nouvelles aptitudes, a appris des autres, et s’est penché sur des questions auxquelles nous n’aurions jamais imaginé pou-voir contribuer. Notre travail d’équipe a permis à nos rêves de devenir réa-lité ! – DELIA, Roumanie

Les participants du CSP de cette année ont tous apporté une multitude de

connaissances et de principes à Caux. À travers des jeux de rôle, des activités visant à promouvoir l’esprit d’équipe et l’organi-sation de l’une des rencontres, les Scholars de 2014 ont combiné un apprentissage plus traditionnel avec de la pratique. Le programme est construit autour de trois piliers : 40 heures de cours et sept heures de service hebdomadaires, l’acquisition de compétences, et la transformation person-nelle. En outre, aller à la découverte d’autres cultures, nouer des amitiés et trouver une inspiration personnelle et pro-fessionnelle sont au cœur du programme des Caux Scholars.

Dans le cadre du programme, les Scholars ont visité les Nations Unies à Genève, ainsi que le Bureau Quaker auprès des Na-tions Unies, où ils ont pu découvrir le

travail effectué par le Bureau dans le monde. Dr. Pumla Gobodo-Madikizela, professeure principale de recherche à l’Université de l’État-Libre en Afrique du Sud et déléguée de la Commission de la Vérité et de la Réconciliation sud-afri-caine, s’est jointe aux Scholars en tant que professeure invitée. Chaque été, les Scho-lars participent à l’une des conférences qui se tiennent à Caux. Cette année, ils ont joué le rôle de facilitateurs et d’organisa-teurs du Forum International des Artisans de Paix. En outre, et malgré leur pro-gramme chargé, ils ont participé à la réu-nion des Caux Scholars et ont interviewé 24 anciens Scholars issus de onze promo-tions précédentes.

Un nouveau programme de Caux Scholars va démarrer offi ciellement au centre I&C de Asia Plateau à Panchgani, en Inde, du 28 décembre 2014 au 16 janvier 2015.

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CAUX SCHOLARS PROGRAM

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Programme des bénévoles de CauxC’est grâce aux bénévoles que les rencontres de Caux sont rendues pos-sibles ; ces derniers ont toujours été le moteur des activités d’Initiatives et Changement. Durant l’été les bénévoles ont apporté leur soutien aux rencontres en travaillant dans divers départements ou dans les équipes de coordination des rencontres.

Cette année, 175 bénévoles se sont rendus à Caux. Alors que certains découvraient l’ancien palace pour la première fois, d’autres le retrouvaient comme chaque été depuis de nombreuses années. Ces der-niers se révèlent détenir des connaissances inestimables quant au fonctionnement du centre de rencontres, et leur travail béné-fi cie souvent de l’énergie des nouveaux bénévoles. Nombre de bénévoles ont dé-couvert Caux en tant que stagiaires, et ont décidé d’y retourner afi n d’y apporter leur contribution. La Fondation CAUX-I&C cherche actuellement à reconnaître le tra-vail des bénévoles au moyen d’un certifi -cat.

La diversité culturelle et les différences générationnelles des bénévoles repré-sentent l’une des plus grandes richesses de cette expérience. Des connaissances et une nouvelle maturité se développent au fur et à mesure que les bénévoles travaillent en-semble dans des circonstances inhabi-tuelles, aux côtés de personnes venues du monde entier. Alors qu’ils cuisinent, font les lits, testent les éclairages et le système audio pour les conférences, etc., les béné-voles construisent des « ponts au travers des différences » de manière naturelle. À

titre d’exemple, le Ramadan de cette an-née ayant eu lieu pendant les rencontres, certains participants non-musulmans ont profi té de cette occasion pour en ap-prendre davantage sur la signifi cation de cette période de jeûne d’un point de vue musulman.

Cependant, le vrai pouvoir du bénévolat à Caux réside dans les amitiés développées, dans l’émerveillement que produisent les paysages suisses, et dans l’opportunité unique de rencontrer des personnes ex-traordinaires et d’entreprendre des choses que l’on n’aurait jamais imaginé essayer auparavant.

contres, le programme des internes repré-sente une opportunité pour les jeunes de vivre toute la richesse de Caux. Un en-semble de responsabilités orientées vers le service, ainsi qu’une formation en lea-dership offrant des outils pour explorer le changement, font de ce programme un

www.caux.ch

E-mail: [email protected]

Facebook:facebook.com/CAUX.Iofc

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Twitter: @CAUXIofC

CAUX-Initiatives et Changement Centre de rencontresRue du Panorama 2CH-1824 Caux, SuisseT + 41 (0)21 962 91 11F + 41 (0)21 962 93 55

Bureau de GenèveRue de Varembé 1CH-1202 Genève, SuisseT +41 (0)22 749 16 20

Bureau de LucerneLuzernerstrasse 94CH-6010 Kriens, SuisseT +41 (0)41 310 12 61

Éditeur:CAUX-Initiatives et Changement

Responsable de la publication:Stephanie Buri

Textes et Photos:Stephanie Buri, Thaïs Ruegg, Delia Malaut, Elodie Malbois, Anne Reid, Stefanie Marxer, Frédéric Chavanne, équipes des conférences

Traduit de l’anglais:Naïke Bochatay, Marie-Louise Bautista

Mise en page et impression: Brunner AG, Druck und Medien, 6010 Kriens, Suisse, octobre 2014

Participer au programme des stagiaires et y développer de vraies amitiés ont conduit de nombreuses personnes à retourner au centre de rencontres année après année, assumant à chaque fois de nouvelles res-ponsabilités opérationnelles afi n de per-mettre à l’esprit de Caux de perdurer. En outre, la structure du programme a évolué au fi l du temps. Ainsi, pour la deuxième année de suite, le programme a été géré par une équipe de pilotage, principale-ment constituée d’anciens stagiaires, qui œuvre sans relâche afi n de rendre le pro-gramme plus attrayant et d’en garantir l’avenir.

programme unique qui invite les stagiaires à évaluer leurs propres idées du leadership et leur rôle dans ce monde. Ainsi, les jeunes réalisent rapidement qu’ils se doivent d’être le changement qu’ils sou-d’être le changement qu’ils sou-d’êtrehaitent voir dans le monde.

Bien souvent, les stagiaires quittent Caux à la fi n de l’été avec la ferme intention de transmettre les connaissances qu’ils y ont acquises. Cette année les stagiaires se sont interrogés d’eux-mêmes sur la manière dont ils pouvaient rendre le programme à la fois plus viable et plus accessible, raison pour laquelle ils ont développé des initia-tives visant à lever des fonds pour les fu-turs stagiaires.

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STAGIAIRES ET BÉNÉVOLES

Page 24: Rencontres Internationales de Caux Rapport 2014

Initiatives et Changement (I&C)

est un mouvement international re-groupant des personnes de diffé-rentes cultures et origines qui s’en-gagent à transformer la société à tra-vers le changement des motivations, des attitudes et des comportements en commençant par elles-mêmes.

Fondation CAUX-Initiatives et Changement est l’antenne natio-nale Suisse. C’est une fondation ca-ritative indépendante offi ciellement reconnue. Elle gère les activités en Suisse et le Centre de Rencontres, l’ancien Caux-Palace.

Notre Vision

Un monde juste, paisible et durable auquel chacun, répondant à l’appel de sa conscience, apporte sa propre contribution.

Notre Mission

Inspirer, équiper et connecter les personnes pour faire face aux be-soins mondiaux, en commençant par elles-mêmes.

Rencontres internationales de Caux 2015Explorer le facteur humain dans le changement global

Domaines d’actions

Construction de la confi ance :Paix et cohésion sociale par l’instau-ration de la confi ance et de la ré-conciliation.

Leadership éthique : Dévelop-per un leadership basé sur l’inté-grité, la compassion et le service désintéressé.

Développement durable : Jus-tice économique et développement durable en inspirant la transforma-tion des comportements.

APPROCHE

I&C se concentre sur le lien entre le changement personnel et le changement global. Son approche repose sur les points suivants :

Commencer par soi-même: Porter un regard honnête sur nos motivations et notre comporte-ment est souvent le point de dé-part pour une transformation per-sonnelle.

Écouter les autres: Grâce à sa diversité intergénérationnelle, mul-ticulturelle et interreligieuse, IofC est une organisation ouverte qui permet à des hommes et des femmes du monde entier de se ren-contrer, d’avoir des échanges hon-nêtes dans un esprit ouvert, de dé-couvrir le côté humain de chacun, et de construire des liens de confi ance basés sur le sens de la communauté entre individus prove-nant de milieux semblables, diffé-rents, ou même opposés.

Silence: IofC place la recherche de la sagesse intérieure au cœur de son approche. Alors que certains interprètent cette expérience comme un message divin, d’autres la voient comme une prise de conscience, beaucoup trouvent que la pratique régulière du silence peut donner accès à une source de vé-rité, de renouvellement, d’inspira-tion et d’autonomie.

Mettre en œuvre des actions ciblées dans des situations concrètes.

16–19 juillet 2015Pour relancer une Europe inachevée/Forum international des bâtisseurs de la paix

27 juillet – 2 août 2015Les enfants, acteurs de changement de la société

4–9 août 2015Aux sources de l’inspiration

26 june – 1 juillet 2015Confi ance et intégrité dans une économie mondialisée

3–8 juillet 2015Gouvernance équitable pour une meilleure sécurité humaine

10–14 juillet 2015Dialogue de Caux sur la terre et la sécurité

10–15 août 2015Initiatives Dynamiques/ EPIC: Entrepreneurs, Pionniers, Innovateurs et Artisans du changement