La croissance économique : une réalité ou un rêve ?Définition du concept de croissance et donc de crise économique.

Croissance : Augmentation de quantité : taille, poids, surface. La croissance contient une idée de dimension, plus que de qualité : on parle de croissance de la population ou du produit, mais non de croissance sociale, culturelle, politique. C’est pourquoi la croissance est différenciée du développement, qui a plutôt une connotation qualitative.La croissance économique se mesure à divers indices, comme l’augmentation du produit, de la capitalisation, de l’investissement, et autant que possible de l’ensemble de ces valeurs, à la fois en volume et rapportées au nombre d’habitants.

D’après Roger Brunet, Les mots de la géographie, dictionnaire critique, Reclus, 1993.

CROISSANCE

DEVELOPPEMENT

CROISSANCE DEVELOPPEMENT

QUANTITATIF QUALITATIF

Basées sur

La croissance économique de la planète est certaine. L’alimentation, l’énergie, l’éducation, la communication, les loisirs sont proposés en grand nombre. cette croissance est-elle le facteur d’amélioration pour l’ensemble de la population mondiale ? Non car la société de consommation est très inégalitaire : 20 % de la population mondiale dépensent 86 % du total, plus d’un milliard de personnes ne sont même pas en mesure de se nourrir correctement.C’est pourquoi les économistes veulent mesurer le développement non plus seulement avec le simple revenu, mais en y incluant l’espérance de vie et le niveau d’instruction. C’est l’ensemble qui doit mesurer le « développement humain ». Le lien entre prospérité économique et développement humain n’est pas automatique. Ainsi, bien que le sultanat de Bruneï possède le produit intérieur brut (PIB) par habitant le plus élevé du monde, il se classe au 35e rang selon l’indicateur de développement humain.

D’après B. Stern, Le Monde, 10 septembre 1998.

Les trois statistiques qui entrent dans le calcul de l'indicateur du développement humain comptent chacune pour un tiers de l'IDH ; elles sont produites par diverses organisations internationales. Leur cartographie permet d'analyser quelle hiérarchie de facteurs détermine, pour chaque pays, son niveau d'indicateur du

développement humain.

L'espérance de vie à la naissance Le produit intérieur brut par habitant

Le niveau d'instruction

L'espérance de vie à la naissance est le nombre d'années qu'un bébé pourrait espérer vivre à sa naissance, en moyenne, si les conditions sanitaires ne changaient pas au cours de sa vie. C'est la mesure la plus synthétique pour évaluer globalement par un seul chiffre l'état de santé d'une population ; l'indicateur est assez fortement affecté par la mortalité infantile, aspect un peu particulier de l'état de santé d'une population. Un historique de ce facteur essentiel est présenté par ailleurs. Le calcul de l'IDH utilise des estimations quinquennales établies par la Division de la population des Nations Unies, dont la version 2000 de la base de données World Population Prospects applique des corrections significatives pour prendre en compte l'impact démographique du VIH et du sida ; une interpolation linéaire permet d'en dériver le chiffre annuel nécessaire au calcul.

Le produit intérieur brut par habitant donne une mesure de la richesse produite dans chacun des pays. Exprimé en dollars US, il est converti en une unité de compte commune à tous les pays par la procédure des taux de change à parité de pouvoir d'achat (PPA). Cette correction permet de neutraliser les différences de pouvoir d'achat entre les pays, qui induisent d'importantes différences de prix et de revenus, lesquelles empêcheraient toute comparaison valide.Les données sont fournies par la Banque Mondiale à partir des enquêtes du programme de comparaison international (PCI) et des taux de change à parité de pouvoir d'achat, en prenant 1996 pour année de base.

Le niveau d'instruction des populations est mesuré en combinant deux statistiques distinctes : - le taux d'alphabétisation des adultes exprime le pourcentage de la population adulte sachant lire et écrire ; il entre dans l'indice de niveau d'instruction pour 2/3. Il exprime globalement le niveau d'instruction atteint dans le passé par la population adulte.- le taux brut de scolarisation combiné (dans le primaire, le secondaire, le supérieur) est le rapport entre le nombre d'élèves inscrits, pour chaque niveau d'enseignement, et la population totale du groupe d'âge correspondant ; il entre pour 1/3 dans le calcul de l'IDH. Il exprime le niveau d'instruction futur dans le pays.Ces données découlent d'estimations établies par l'UNESCO pour 1999 à partir de recensements, de documents administratifs et d'enquêtes menées à l'échelon national.

La comparaison de la carte de l'IDH avec celles de ses composantes permet de déceler plusieurs types de situations : des pays à faible IDH, issu de quatre composantes faibles (par exemple Ethiopie, Mali, Niger), ou bien l'inverse, IDH élevé issu de composantes toutes élevées. Par contre, certaines situations sont très contrastées : - l'Arabie Saoudite par exemple obtient un IDH élevé (> 0,75) pour un PIB et une espérance de vie élevés, contre un faible niveau d'instruction ; - Mexique et Brésil ont un IDH comparable pour des PIB voisins, une espérance de vie nettement meilleure au Mexique qu'au Brésil, et une situation croisée et contrastée des niveaux d'instruction. - Le Pakistan, l'Inde et la Chine présentent un IDH échelonné dans des classes croissantes, mais un PIB faible dans la même classe, et une bonne longévité en Chine, juste au-dessous au Pakistan et en Inde ; les différences entre les trois pays se font donc sur le niveau d'instruction, et dans une moindre mesure sur l'espérance de vie.

        

    

        

La production de la France (en milliards de francs 1993)

1945

L’effort qu’une entreprise consacre à la recherche scientifique a une importance décisive. En 1965, la part du produit national consacrée à la recherche est de 3,6 % aux Etats-Unis, contre 0,2 % en Europe.Cet effort aboutit à augmenter le nombre de découvertes scientifiques et à raccourcir de plus en plus le passage de la découverte à son exploitation industrielle : c’est là le trait caractéristique de l’économie moderne. Pour passer de l’invention scientifique à l’exploitation industrielle, il a fallu :  - 112 ans pour la photographie (1727 – 1839),-  56 ans pour le téléphone (1820 – 1876),-  35 ans pour la radio (1867 – 1902),-  15 ans pour le radar (1925 – 1940),-  12 ans pour la télévision (1922 – 1934),-  6 ans pour la bombe atomique (1939 – 1945),-  5 ans pour le transistor (1948 – 1953),-  3 ans pour le circuit intégré (1958 – 1961),

D’après J. J. Servan-Schreiber, journaliste et homme politique français, Le défi américain, 1967.

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- 112 ans pour la photographie (1727 – 1839),

              

Rétine au chlorure d'argent (reconstitution)

-  56 ans pour le téléphone (1820 – 1876),

-  35 ans pour la radio (1867 – 1902),

Station de Sainte-Assise 26 Novembre 1921 Mademoiselle BROTHIER de l'Opéra-comique, chante ...

-  35 ans pour la radio (1867 – 1902),

Station de la Tour Eiffel Février 1922

-  15 ans pour le radar (1925 – 1940),

-  12 ans pour la télévision (1922 – 1934),

Le premier numéro de Television (1927), édité par Hugo Gernsback. (Coll. The History Broker)

Un Televisor de Baird. On distingue dans le fond le coffrage circulaire du disque de Nipkow. La dimension de l'image - d'aspect vertical -  était très petite  à la réception : env. 5 cm. de hauteur sur 2 de largeur. Une loupe grossissante permettait de visionner une image d'environ 15cm sur 6,4.

-  12 ans pour la télévision (1922 – 1934),

Betty Bolton chantant.

© Don McLean 1998   Cette courte séquence est extraite d'un des disques " Marcus Game " probablement enregistré à partir d'une émission diffusée par la BBC entre 1932 et 1935 et restauré par Don McLean en 1998.    Née en 1906, Betty Bolton fut une actrice célèbre de théâtre et de cinéma de l'entre - deux-guerres. Elle joua notamment avec Charles Laughton dans le Wolves (1930) d'Albert de Courville.   Elle fut une des premières interprètes dans les émissions de la BBC. Elle a enregistrés différents disques, dont un célèbre Ten Cents a Dance.   

-  6 ans pour la bombe atomique (1939 – 1945),

-  6 ans pour la bombe atomique (1939 – 1945),

-  5 ans pour le transistor (1948 – 1953),

-  3 ans pour le circuit intégré (1958 – 1961),

                               

  

Jack Kilby

Selon J. J. Servan-Schreiber, pourquoi peut-on penser que le monde est en croissance depuis un siècle?

INVENTIONSCIENTIFIQUE

EXPLOITATIONINDUSTRIELLE

Un temps de plus en plus court

Des profils de plus en plus importants

Mais des limites …

Les grandes phases de croissance entre 1945 et 2000..

Les «Trente Glorieuses»

Un économiste français, Jean FOURASTIE, n’a pas craint de baptiser cette période de " Trente Glorieuses ", écrivant: " ne doit on pas dire glorieuses les trente années qui ont fait passer la France de la vie végétative traditionnelle aux niveaux de vie et aux genres de vie contemporains ? "

                       

        Jean FOURASTIÉ (1907-1990)

  1946 1975

Nombre de logements (maisons individuelles)

163 212

Dont nombre de maisons "neuves" (moins de 20 ans d'âge)

3 50

Cuisinières à gaz butane ou électrique 3 197

Réfrigérateurs 5 210

Machines à laver le linge 0 180

W-C. intérieurs à chasse d'eau 10 150

Chauffage central 2 100

Téléphones 5 l10

Automobiles pour le transport des personnes

5 280

Radio 50 250

T.V. 2 200Source d'après J. Fourastié "Les trente glorieuses" - Fayard 1979.

En milliers

Depuis la révolution industrielle, notre niveau de vie s'est accru de

façon telle que nos exigences peuvent se détourner de l'accumulation de biens matériels pour rechercher une meilleure qualité de vie. D'après les calculs de Jean FOURASTIE, le revenu réel par français a été multiplié par dix depuis 1789; alors que les français travaillent deux fois moins qu'il y a deux siècles.Ce formidable essor du pouvoir d'achat, nous le devons à l'augmentation de la productivité. En deux cents ans, la productivité d'une heure de travail a été multipliée par vingt ; une moitié a permis d'augmenter la quantité de biens disponibles pour chaque Français et l'autre moitié de travailler moins longtemps. Mais pour que la consommation augmente, il faut que le supplément de production soit réparti entre tous les consommateurs. La productivité est donc une condition nécessaire pour faire progresser le niveau de vie. Mais, ça n'est pas une condition suffisante.Deux autres phénomènes interviennent les mouvements de prix, d'une part, et de salaires, d'autre part, se conjuguent pour accroître le pouvoir d'achat.

Source : M. Didier Economie: Les règles du jeu

Productions

Nombre de logements (maisons individuelles)

Dont nombre de maisons "neuves" (moins de 20 ans d'âge)

Cuisinières à gaz butane ou électrique

Réfrigérateurs

Machines à laver le linge

W-C. intérieurs à chasse d'eau

Chauffage central

Téléphones

Automobiles pour le transport des personnes

Radio

T.V.

CONFORT

CONSOMMATION

COMMUNICATION

LOISIRS

accroître le pouvoir d'achat

Mouvements de prix

Mouvements de salaires

Un ralentissement de la croissance : les années de récession.

Les deux chocs pétroliers

1973 : guerre du Kippour

                                

Ph. (c) IGDAColonne de chars israéliens dans le Golan, durant la guerre du Kippour,

en 1973.

1973 : guerre du Kippour

1973 : guerre du Kippour

Le déroulement des opérations sur le

front nordDu 6 au 25 octobre

1973

Le déroulement des opérations sur le

front sudDu 6 au 25 octobre

1973

1973 : guerre du Kippour

Des prisonniers syriens envoyés vers l'arrière croisent une colonne mécanisée israélienneéquipées de half-track américains M3 datant de la Seconde Guerre mondiale.

1973 : guerre du Kippour

1973 : guerre du Kippour

1973 : guerre du Kippour OPEP

1979 : la guerre Iran - Irak

Des « basiji », jeunes volontaires mobilisés sur la ligne de front, traversent un champ inondé par l’ouverture d’un barrage délibérément effectuée par les Iraniens pour arrêter l’avancée de l’armée irakienne.

Khouzestan. Guerre Iran-Irak. Février 1981.

Crise ou récession  ?

On observe que tous les indices* se présentaient comme des « clignotants » de crise ; ils se mettaient au « rouge », c’est-à-dire se dégradaient, avant l’hiver 1973-1974, (…) avant l’affaire pétrolière, et avant l’explosion de la crise qui, en France, se déploie à partir du second trimestre 1974. C’est en 1972 et 1973, à des dates variables selon chaque indice, que les détériorations apparaissent. Et les détériorations économiques majeures sont alors : l’accélération de la hausse des prix ;  l’accélération du chômage ;  l’accélération de l’endettement des entreprises industrielles ;  le ralentissement de l’investissement ; l’arrêt en France de la hausse des taux de profit.J. Bouvier « d’où vient la crise économique mondiale ? »,

L’Histoire, N° 15, septembre 1979. 

* Productions, consommations, prix, taux d’intérêt, taux de profit, cours du franc, commerce extérieur, chômage …

 

Crise ou récession  ?

Crise ou récession  ?

Chocs pétroliers Augmentation du prix du pétrole

l’accélération de la hausse des prix 

l’accélération du chômage 

le ralentissement de l’investissement

l’accélération de l’endettement des entreprises industrielles

l’arrêt en France de la hausse des taux de profit.

CHÔMAGE - TAUX ANNUELS MOYENS(en pourcentage)

1961 - 1973

1974 - 1980

1981 - 1990

1991 1993

Royaume-Uni

2,1 3,9 9,1 8,1 10,3

France 2 4,8 9,3 9,4 11,7

Australie

2 5,3 7,7 9,6 10,9

Crise ou récession  ?

Crise : Temps de dégradation d’un système. (…) Au sens restreint : état des années 1970, ou plus largement 1965-1985 approximativement en France, correspondant à un changement essentiel de modèles et d’outillage(…).

D’après Roger Brunet, Les mots de la géographie, dictionnaire

critique, Reclus, 1993.

Crise ou récession  ?

CROISSANCE RÉELLE DU PRODUIT INTÉRIEUR BRUTTaux annuel moyen (en pourcentage)

  1961 - 1973

1974 - 1980

1981 - 1990

1991 1993

Royaume-Uni

3,2 0,9 2,7 -2 2

France 5,4 2,6 2,4 0,8 -1

Australie

5,1 2,8 3,2 -0,8 3,5

Crise ou récession  ?

Depuis 1985, les mutations de l’économie mondiale.

La reprise économique

Les six années 1985-1991 ont été marquées par un second phénomène qui les sépare cette fois nettement de la décennie précédente : les retrouvailles de la croissance. Alors que les années soixante-dix et les premières années quatre-vingt avaient vu successivement la dévaluation du dollar en 1971, le premier choc pétrolier en 1973, le second en 1979, la montée du dollar de 1980 à 1985, et s’étaient traduites par une croissance ralentie, une explosion du chômage et une forte poussée de l’inflation, la dernière période a été caractérisée au contraire par le retour de l’économie mondiale à une sorte de pseudo-équilibre : après le contre-choc pétrolier de 1986, l’inflation est maîtrisée, les taux de change stabilisées, le chômage contenu. Aussi, la croissance redémarre-t-elle. (…) Si tous les pays de l’O.C.D.E. profitent de la croissance retrouvée, il n’en est pas de même dans le tiers monde, où les différences entre les continents et entre les pays s’accentuent : à un extrême, les « dragons » asiatiques poursuivent leur développement rapide, à l’autre, les pays de l’Afrique au sud du Sahara voient stagner et souvent diminuer le revenu par tête. 5…) l’Amérique latine vit douloureusement les conséquences du surendettement. Jacques Lesourne, « L’Histoire au jour le jour », Le Monde, « dossiers et documents », mars 1992.

Vers la société de loisirs ? La société dans laquelle nous vivons est une société où les activités de loisirs se sont largement développées. Pour des raisons diverses, elles ont pris une telle ampleur qu’elles sont devenues un des caractéristiques essentielles de notre temps, dans les pays évolués tout au moins. Il suffit, lorsque les beaux jours sont venus, de se placer à la sortie d’une grande ville pour comprendre ce que je veux dire. Dans des autos de toutes marques, sur de motocyclettes cahotantes, où les couples se tiennent enlacés, les femmes cheveux au vent et l’air extasié, les citadins s’enfuient vers la campagne, les arbres, les fleurs et l’herbe, dont ils ont été sevrés pendant l’hiver ou pendant la semaine. La vision des antennes-rateaux qui, sur les toits d’un village, nous signalent la multiplicité des postes de télévision ; l’étalage multicolore d’un kiosque à journaux, le passage du Tour de France dans la poussière et les appels de la caravane publicitaire, achèvent de nous enseigner sur l’importance du fait social dont il s’agit. L’homme de la seconde moitié du vingtième siècle est un homme écartelé entre son travail et les loisirs, collectifs. Il nous présente ainsi un visage nouveau de l’homme éternel, mais c’est un visage sur lequel nous n’avons pas tellement médité. Georges Hourdain, Le Monde, 25 juillet 1959.

Une société nouvelle ?

CONFORT

CONSOMMATION

COMMUNICATION

LOISIRS

Par une espèce de télépathie* sociale, les mêmes pensées et les mêmes images sont évoquées pour des millions d’individus et se propagent (…) à la façon des ondes de radio. De sorte que les hommes sont constamment préparés à se retrouver en masse. Quand cela se produit effectivement, on observe le spectacle inquiétant et inoubliable d’une multitude d’inconnus qui, sans s’être concertés, sont parcourus par une émotion identique, répondant comme un seul homme à une musique ou à un slogan, fusionnent spontanément en un seul être collectif.

Serge Moscovici, L’âge des foules, Fayard, 1981. * Télépathie : transmission de pensée d’une personne à une autre sans communication par les voies sensorielles connues

Une société de masse

Une société où l’individu n’existe qu’en fonction des autres individus, proposant des activités communes à tous.

Un nouveau mode de vie

« Atmosphère ? Atmosphère ? Est-ce que j'ai une gueule d'atmosphère ? »

À l'hôtel du Nord, situé le long du Canal Saint-Martin à Paris, patrons et clients sont réunis à table pour fêter une communion. Entrent Pierre et Renée, deux jeunes amoureux tristes, qui viennent y louer une chambre pour se suicider. M. Edmond, lui, a fui son milieu et habite avec Mme Raymonde une chambre mitoyenne. Dans la nuit, un coup de feu retentit...

Les Etats-Unis ont donné un uniforme à la jeunesse : jeans, T-shirts et sweat-shirts, portant le nom d’universités américaines

plus ou moins imaginaires ; ils sont achetés très cher au marché noir dans les pays de l’Est. Le hamburger McDonald’s avec le

Coca ou le Pepsi deviennent des nouvelles habitudes alimentaires, y compris dans le Tiers monde où les agences américaines de

publicité transforment les goûts en diffusant les « rêves » et les « valeurs » occidentales (…). Un triple mirage fonctionne, sans

cesse cultivé pour asservir l’imaginaire des populations : mirage de la vie urbaine auprès des ruraux, mirage des consommations de l’élite sociale auprès des démunis des faubourgs, mirage du mode de vie occidentale auprès des classes dirigeantes des pays en voie

de développement. « La communication victime des marchands », Le Monde diplomatique, novembre 1988.