Recherche Agronomique Suisse, numéro 7+8, juillet/aout 2014

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RECHERCHE AGRONOMIQUE SUISSE Juillet–Août 2014 | Numéro 7–8 Agroscope | OFAG | HAFL | AGRIDEA | ETH Zürich | FiBL Production végétale Examen variétal du trèfle violet: nets progrès Page 272 Environnement Traitements des pommiers à la streptomycine et résistances aux antibiotiques dans l’environnement Page 300 Eclairage Préservation de la diversité génétique des animaux de rente en Suisse Page 306

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Page 1: Recherche Agronomique Suisse, numéro 7+8, juillet/aout 2014

RECHERCHEAGRONOMIQUESUISSE

J u i l l e t – A o û t 2 0 1 4 | N u m é r o 7 – 8

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Production végétale Examen variétal du trèfle violet: nets progrès Page 272

Environnement Traitements des pommiers à la streptomycine et résistances aux antibiotiques dans

l’environnement Page 300

Eclairage Préservation de la diversité génétique des animaux de rente en Suisse Page 306

Page 2: Recherche Agronomique Suisse, numéro 7+8, juillet/aout 2014

ImpressumRecherche Agronomique Suisse / Agrarforschung Schweiz est une publication des stations de recherche agronomique Agroscope et de leurs partenaires. Cette publication paraît en allemand et en français. Elle s’adresse aux scientifiques, spécialistes de la recherche et de l’industrie, enseignants, organisations de conseil et de vulgarisation, offices cantonaux et fédéraux, praticiens, politiciens et autres personnes intéressées.

EditeurAgroscope

Partenairesb Agroscope (Institut des sciences en production végétale IPV;

Institut des sciences en production animale IPA; Institut des sciences en denrées alimentaires IDA; Institut des sciences en durabilité agronomique IDU), www.agroscope.ch

b Office fédéral de l’agriculture OFAG, Berne, www.ofag.chb Haute école des sciences agronomiques forestières et alimentaires HAFL, Zollikofen, www.hafl.chb Centrale de vulgarisation AGRIDEA, Lausanne et Lindau, www.agridea.chb Ecole polytechnique fédérale de Zurich ETH Zürich,

Département des Sciences des Systèmes de l'Environnement, www.usys.ethz.chb Institut de recherche de l'agriculture biologique FiBL, www.fibl.org

Rédaction Direction et rédaction germanophoneAndrea Leuenberger-Minger, Recherche Agronomique Suisse / Agrarforschung Schweiz,Agroscope, Case postale 64, 1725 Posieux, Tél. +41 58 466 72 21, Fax +41 58 466 73 00

Rédaction francophoneSibylle Willi, Recherche Agronomique Suisse / Agrarforschung Schweiz,Agroscope, Case postale 1012, 1260 Nyon 1, Tél. +41 58 460 41 57

SuppléanceJudith Auer, Recherche Agronomique Suisse / Agrarforschung Schweiz,Agroscope, Case postale 1012, 1260 Nyon 1, Tél. +41 58 460 41 82

e-mail: [email protected]

Team de rédaction Président: Jean-Philippe Mayor (Responsable Corporate Communication Agroscope), Evelyne Fasnacht, Erika Meili et Sibylle Willi (Agroscope), Karin Bovigny-Ackermann (OFAG), Beat Huber-Eicher (HAFL), Esther Weiss (AGRIDEA), Brigitte Dorn (ETH Zürich), Thomas Alföldi (FiBL).

AbonnementsTarifsRevue: CHF 61.–*, TVA et frais de port compris(étranger + CHF 20.– frais de port), en ligne: CHF 61.–** Tarifs réduits voir: www.rechercheagronomiquesuisse.ch

AdresseNicole Boschung, Recherche Agronomique Suisse/Agrarforschung Schweiz, Agroscope, Case postale 64, 1725 Posieux e-mail: [email protected], Fax +41 26 407 73 00

Changement d'adressee-mail: [email protected], Fax +41 31 325 50 58

Internet www.rechercheagronomiquesuisse.chwww.agrarforschungschweiz.ch

ISSN infosISSN 1663 – 7917 (imprimé)ISSN 1663 – 7925 (en ligne)Titre: Recherche Agronomique SuisseTitre abrégé: Rech. Agron. Suisse

© Copyright Agroscope. Tous droits de reproduction et de traduction réservés. Toute reproduction ou traduction, partielle ou intégrale, doit faire l’objet d’un accord avec la rédaction.

Indexé: Web of Science, CAB Abstracts, AGRIS

Depuis plus de 200 ans, le trèfle violet (Trifolium pratense L.) joue un rôle important dans nos prairies. Depuis, l’éventail des variétés proposées s’est considérablement élargi. De 2011 à 2013, Agroscope a conduit des essais variétaux avec 30 nouvelles obtentions et 24 variétés de trèfle violet déjà recommandées et constaté de nets progrès dans la sélec-tion. (Photo: Gabriela Brändle, Agroscope).

271 Editorial

Production végétale

272 Examen variétal du trèfle violet: nets progrès

Daniel Suter, Rainer Frick, Hansueli Hirschi et

Philippe Aebi

Production végétale

280 Essais variétaux et culturaux sur le pavot d’hiver Jürg Hiltbrunner, Christine Herzog,

Carolin Luginbühl et Thomas Hebeisen

Production végétale

286 L’avenir de la sélection du blé

Peter Stamp, Dario Fossati, Fabio Mascher et

Andreas Hund

Production végétale

292 Suppression des adventices par les couverts végétaux: différents facteurs analysés Frédéric Tschuy et al.

Environnement

300 Traitements des pommiers à la streptomy-cine et résistances aux antibiotiques dans l’environnement

Fiona Walsh et al.

Eclairage

306 Préservation de la diversité génétique des animaux de rente en Suisse: progrès et défis

Maurice Tschopp, Catherine Marguerat et

François Pythoud

Eclairage

310 Râtelier pour chevaux avec dispositif temporisé d’accès au foin

Sabrina Briefer, Samuel Schär et Iris  Bachmann

314 Portrait

315 Actualités

319 Manifestations

SommaireJuillet–Août 2014 | Numéro 7–8

Page 3: Recherche Agronomique Suisse, numéro 7+8, juillet/aout 2014

Editorial

271Recherche Agronomique Suisse 5 (7–8): 271, 2014

Chère lectrice, cher lecteur,

La rédaction de Recherche Agronomique Suisse a à cœur d’entretenir un lien

étroit avec son lectorat, afin de le satisfaire au mieux et, dans la mesure du

possible, d’améliorer ses prestations.

L’enquête de satisfaction adressée aux lecteurs de la revue en 2013

montre des résultats réjouissants, avec une moyenne générale de satisfac-

tion de 84 %*! Les thèmes traités sont jugés actuels, intéressants et orientés

vers la pratique (87 %). La répartition entre articles scientifiques, éclairages

et actualités est appréciée (89 %). Les encartés, notamment les fiches varié-

tales, sont très demandés (79 %) et apportent une plus-value. Les articles

sont compréhensibles (90 %), la proportion des textes et illustrations appro-

priée (90 %). Les articles sont jugés par certains comme «trop scientifiques»

(43 %) et par d’autres, au contraire, «insuffisamment scientifiques» (27 %).

Certains souhaiteraient une revue visible au niveau international, anglo-

phone et fonctionnant avec des comités de lecture très sélectifs. Toutefois,

dès son lancement en janvier 2010, la mission première de la revue Recherche

Agronomique Suisse (publication de la Confédération) a clairement été com-

muniquée. Elle consiste à diffuser les connaissances et informations pra-

tiques découlant des résultats de la recherche dans les domaines agrono-

miques, des denrées alimentaires et de l’environnement. Les chercheurs

doivent pouvoir publier rapidement leurs résultats et les lecteurs bénéficier

des informations les plus actuelles et ce, dans les deux langues nationales

principales.

Le lectorat de la revue réunit des scientifiques, des spécialistes de la

recherche et de l’industrie, des enseignants, des organisations de conseil et

de vulgarisation, des offices cantonaux et fédéraux, des politiciens, des pra-

ticiens et toute autre personne intéressée. Satisfaire les attentes d’un lecto-

rat aussi diversifié tient davantage de la quadrature du cercle que de la

simple diffusion des résultats de la recherche. Cependant, nous nous effor-

çons constamment d’améliorer nos publications et d’informer les lecteurs

sur le devenir de la recherche agronomique suisse. Vous avez reçu, dans l’édi-

tion de mai, un encarté de 24 pages «Agroscope», disponible en français,

allemand et anglais, et aussi sur internet (www.agroscope.admin.ch), pré-

sentant le nouveau programme de recherche Agroscope 2014 – 2017 et la

nouvelle structure organisationnelle.

En outre, la rédaction a déjà entrepris un processus d’amélioration, dont

voici quatre exemples:

•• diversification des thèmes traités, grâce au nouveau partenariat avec

l’Institut de recherche de la production biologique (FIBL);

•• meilleure lisibilité et compréhension des graphiques;

•• amélioration de la qualité des résumés italiens et anglais;

•• davantage d’articles relatifs aux coûts de production.

Nous vous remercions pour votre soutien et espérons que vous apprécierez

les améliorations apportées à votre revue. Bonne lecture!

*Les statistiques se basent sur les réponses de 137 enquêtes qui nous ont été adressées.

Jean-Philippe Mayor, président Recherche Agronomique Suisse et responsable Corporate communi-cation Agroscope CCA

Recherche Agronomique Suisse: où en sommes-nous?

«Il faut rendre les choses

aussi simples que possibles,

mais pas trop.»

Albert Einstein

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272 Recherche Agronomique Suisse 5 (7–8): 272–279, 2014

choses en commun avec la variété originale, le trèfle des

prés. Les cultivars modernes poussent de manière plus

érigée, ont des feuilles plus abondantes, permettent plu-

sieurs coupes et fleurissent plusieurs fois par an. La plu-

part des variétés ne sont toutefois pas aussi résistantes

que la forme sauvage. Ces types non persistants, qui ne

résistent guère plus d’un hiver, sont communément

appelés «trèfle violet de courte durée». En Suisse, un

type de trèfle violet s’est également développé que l’on

appelle «trèfle violet longue durée». Ces variétés persis-

tantes se sont développées dans les exploitations du Pla-

teau grâce au semis répété des écotypes locaux, dont les

semences venaient à l’origine des Flandres, du Brabant

ou d’Allemagne. Il existe depuis lors des variétés étran-

gères de trèfle violet qui n’ont rien à envier à notre

trèfle violet longue durée en terme de persistance et qui

doivent être classées dans cette catégorie.

La persistance détermine la fonction

Pour notre système de production fourragère qui

exploite les avantages des mélanges de différentes

espèces de trèfles et de graminées (Finn et al. 2013;

Lüscher et al. 2008; Nyfeler et al. 2009), il est important

de faire la distinction entre trèfle violet de courte et de

longue durée. Dans les mélanges standard, le trèfle de

courte durée remplit une fonction de culture de couver-

ture (Mosimann et al. 2012). Sa levée est rapide, il

empêche l’apparition des adventices et fournit rapide-

ment la première récolte. Sous sa protection, les espèces

qui se développent plus lentement peuvent s’établir et

remplacer progressivement les espèces qui se déve-

loppent rapidement, contribuant ensuite au rendement.

L’important dans ce cas est que le trèfle violet ne domine

pas trop longtemps pour que les espèces qui se déve-

loppent lentement puissent se développer correctement.

Le trèfle violet de longue durée n’y parvient pas, c’est

pourquoi il n’est pas utilisé dans les mélanges de grami-

nées et de trèfle blanc où la substitution des espèces est

particulièrement importante.

Tout comme le trèfle violet courte durée, le trèfle

violet longue durée comprend des variétés diploïdes

ainsi que des variétés tétraploïdes. Du fait de leur teneur

Examen variétal du trèfle violet: nets progrès

Daniel Suter1, Rainer Frick2, Hansueli Hirschi1 et Philippe Aebi2

1Agroscope, Institut des sciences en durabilité agronomique IDU, 8046 Zurich, Suisse2Agroscope, Institut des sciences en production animale IPA, 1260 Nyon 1, Suisse

Renseignements: Daniel Suter, e-mail: [email protected]

P r o d u c t i o n v é g é t a l e

Figure 1 | Trèfle violet (Trifolium pratense L.). Illustration tirée du livre «Wiesen- und Alpenpflanzen» de Walter Dietl et Manuel Jor-quera, Österreichischer Agrarverlag, Leopoldsdorf, 4. Edition 2012. (Dessins: Manuel Jorquera, Zurich. Tous droits réservés. Copyright: ADCF, Zurich. Avec l’aimable autorisation de l’ADCF.)

I n t r o d u c t i o n

Important pour la production fourragère

Depuis plus de 200 ans, le trèfle violet (Trifolium pra-

tense L.; fig. 1) joue un rôle important dans nos prairies.

Au fil des années, l’éventail des variétés proposées s’est

considérablement élargi et leur aspect général a peu de

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Examen variétal du trèfle violet: nets progrès | Production végétale

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Recherche Agronomique Suisse 5 (7–8): 272–279, 2014

Lors des essais variétaux réalisés de 2011 à

2013 sur six sites différents avec 30 nouvelles

obtentions et 24 variétés de trèfle violet

(Trifolium pratense L.) déjà recommandées,

Agroscope a constaté de nets progrès dans la

sélection. Les caractéristiques évaluées étaient

le rendement, l’aspect général, la vitesse

d’installation, la résistance aux maladies

foliaires, la tolérance aux conditions hivernales

ainsi que la persistance. Parmi les variétés de

longue durée, les variétés diploïdes «TP 0425»

et «TP 0445» ont obtenu des résultats permet-

tant une recommandation, de même que les

variétés tétraploïdes «TP 0645» et «TP 0486».

Parmi les variétés de courte durée, les variétés

diploïdes «Bonus», «TP 0725», «Regent»,

«Harmonie», «AberClaret», «Garant» et

«Dimanche» ont elles aussi obtenu des résultats

suffisants pour une recommandation, de même

que les variétés tétraploïdes, «Magellan»,

«Hammon» et «Atlantis». Les nouvelles obten-

tions «TP 0425», «TP 0445», «TP 0645»,

«TP 0486» et «TP 0725» doivent encore passer

les tests de distinction, d’homogénéité et de

stabilité avant de pouvoir être recommandées.

Les variétés «Corvus», «Larus», «Suez»,

«Slavoj», «Sigord» et «Maro» ne remplissent

plus les exigences pour une recommandation et

doivent donc être radiées de la liste des

variétés recommandées de plantes fourragères.

Elles pourront encore être utilisées comme

variétés recommandées jusqu’à fin 2016.

élevée en eau, les variétés tétraploïdes conviennent

moins bien à la conservation et sont donc de préférence

utilisées pour la production de fourrage vert.

Le trèfle violet donne un fourrage riche en énergie et

en protéines (Daccord et al. 2002), s’il n’est pas exploité

trop tard. Car la digestibilité, et par conséquent la

teneur en énergie et en protéine, diminuent considéra-

blement avec la durée de croissance, comme c’est le cas

pour la luzerne ou les graminées. Des coupes fréquentes

améliorent donc la qualité du fourrage (Schubiger et

Lehmann 1994a), mais peuvent néanmoins réduire la

persistance de la plante. Une première coupe au stade

où un quart des boutons floraux a pris une couleur vio-

lette constitue un bon compromis entre persistance et

qualité du fourrage. Les coupes suivantes devraient si

possible avoir lieu après sept à huit semaines.

Tiges à partir du collet

Le trèfle violet hiverne au stade de la rosette. Celle-ci se

forme au ras du sol autour du collet, qui est en fait la

tige principale. C’est de là que les tiges prennent nais-

sance au printemps et après la fauche. Si cette partie de

la plante est abîmée, toute la plante peut mourir. C’est

pourquoi un fauchage ras n’est pas bon pour la persis-

tance de la plante. Pour la même raison, le trèfle violet

ne convient pas pour le pâturage, à l’exception de celui

dit pour la pâture. Actuellement, il n’en existe qu’une

seule variété sur le marché. Ce type de trèfle violet a

quelques propriétés du trèfle violet sauvage des pâtu-

rages jurassiens et du trèfle violet longue durée. Il est

susceptible de prospérer surtout dans les pâturages qui

contiennent peu d’azote du fait des règles d’exploita-

tion, ainsi que dans les pâturages plutôt secs.

Racines profondes

Grâce à ses racines pivotantes pouvant atteindre un

mètre de profondeur, le trèfle violet supporte relative-

ment bien les périodes de sécheresse. C’est pourquoi les

mélanges de graminées et de trèfle violet longue durée

jouent un grand rôle pour les rendements des sites par-

fois affectés par la sécheresse estivale. Par rapport à la

luzerne, le trèfle violet est un peu moins tolérant à la

sécheresse, mais il résiste nettement mieux à l’humidité.

Pour des rendements élevés, le trèfle violet a besoin de

sols profonds, plutôt lourds et frais. Une réaction de la

solution du sol avec un pH d’au moins 6 est un avantage.

Comme le trèfle violet peut puiser son azote dans l’at-

mosphère grâce à des rhizobactéries (Rhizobium legumi-

nosarum biovar. trifolii), les peuplements qui en sont

riches peuvent se passer totalement des engrais azotés

(Nyfeler et al. 2011). En revanche, le trèfle violet a besoin

de suffisamment de phosphore et de potassium.

La résistance aux maladies est décisiveLes maladies les plus dangereuses sont notamment la

sclérotiniose (Sclerotinia trifoliorum) – la menace la plus

importante en hiver à part les gelées – et l’anthracnose

(anthracnose septentrionale Kabatiella caulivora,

anthracnose du sud Colletotrichum trifolii; fig. 2; Schu-

biger et al. 2004). Ces maladies ont une grande influence

sur la persistance des variétés de trèfle. Enfin, les varié-

tés souffrent plus ou moins des attaques de l’oïdium

(Erysiphe poligoni), du mildiou (Peronospora trifolii), de

la stemphyliose (Stemphylium sarcinaeforme) et occa-

sionnellement de la maladie des taches de suie (Cama-

dothea trifolii; Michel et al. 2000). Certaines variétés de

trèfle violet peuvent afficher des teneurs élevées de for-

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Production végétale | Examen variétal du trèfle violet: nets progrès

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mononétine, un phytoestrogène (Schubiger et Lehmann

1994b). Comme on ne peut exclure des troubles de la

fertilité chez les animaux qui reçoivent des rations de

fourrage riches en trèfle violet en continu, les variétés

qui contiennent peu de formononétine sont particuliè-

rement recherchées.

M a t é r i e l e t m é t h o d e s

Test en plein champ

De 2011 à 2013 compris, Agroscope a réalisé des essais

variétaux comparatifs sur six sites différents. Ces essais

portaient sur 30 nouvelles obtentions et 24 variétés

recommandées de trèfle violet. Le but était de trouver les

variétés les mieux adaptées aux conditions de culture en

Suisse. La plupart des observations ont été effectuées sur

des semis purs dans de petites parcelles de 1,5 × 6 mètres

(fig. 3). Comme dans la production fourragère suisse, les

plantes sont semées en mélanges, les informations rela-

tives à la force de concurrence des variétés sont impor-

tantes. Dans les associations standardisées avec ray-grass

hybride et de dactyle, la force de concurrence de la

variété testée a été évaluée en relevant la part de la

variété dans le rendement du mélange. Tous les essais ont

été effectués sans fumure azotée. Le tableau 1 comprend

d’autres informations sur les variétés testées et le semis.

Les propriétés ont été évaluées sur une échelle allant

de 1 à 9, 1 étant la meilleure note et 9 la moins bonne.

L’aspect général du peuplement (densité, prolifération,

homogénéité), la vitesse d’installation, la résistance aux

maladies foliaires, la tolérance aux conditions hivernales

ainsi que la persistance (correspond à l’aspect général

de la culture au terme de la période d’essai) ont fait

l’objet d’estimations. Afin d’évaluer le rendement

annuel, le rendement en matière sèche a été converti en

notes à l’aide d’un procédé statistique (Suter et al. 2013).

La note de la force de concurrence a été calculée à partir

de la part de la variété à tester dans le rendement, selon

la formule suivante:

Note = 9 – 0,08 × part relative du rendement (%)

Pour compléter l’évaluation, les variétés ont été répar-

ties en trèfle violet longue durée et trèfle violet courte

durée en fonction de leur persistance: les variétés qui se

distinguaient significativement des variétés de trèfle vio-

let longue durée recommandées jusqu’ici ont été clas-

sées dans la catégorie trèfle violet courte durée. Ces

deux groupes ont ensuite chacun été subdivisés en un

groupe de variétés diploïdes et un groupe de variétés

tétraploïdes.

Indice d’évaluation global

Un indice permet de comparer les variétés au sein d’un

même groupe. Pour y parvenir, on a établi la moyenne

des notes des différentes propriétés. Le rendement, l’as-

pect général, la résistance à l’anthracnose et la tolérance

aux conditions hivernales comptent double par rapport

aux autres caractéristiques. Dans le cas du trèfle longue

durée, la persistance compte double elle aussi.

Une nouvelle variété est inscrite dans la «Liste des

variétés recommandées» (Frick et al. 2012) si sa valeur

d’indice global est d’au moins 0,20 points au-dessous de

la moyenne des variétés déjà recommandées (témoin).

Une variété déjà recommandée est éliminée si son indice

global est dépasse de plus de 0,20 points la moyenne des

variétés témoins (valeur plus élevée = propriétés plus

mauvaises).

Figure 2 | Anthracnose du sud (Colletotrichum trifolii) sur du trèfle violet. Cette maladie importante peut avoir une grande influence sur la persistance des variétés touchées. (Photo: Daniel Suter, Agroscope)

Figure 3 | Essai variétal avec du trèfle violet: première pousse du-rant la deuxième année d’exploitation principale. La différence de qualité du peuplement est évidente. (Photo: Daniel Suter, Agroscope)

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Examen variétal du trèfle violet: nets progrès | Production végétale

275Recherche Agronomique Suisse 5 (7–8): 272–279, 2014

l’indice de 3,18 nécessaire pour une recommandation

(valeur plus basse = meilleures propriétés). La variété

«Corvus», recommandée jusqu’à présent, doit être

radiée de la liste des variétés recommandées, car elle n’a

pas atteint l’indice nécessaire pour une recommanda-

tion. Elle pourra encore être utilisée comme «variété

recommandée» jusqu’à fin 2016. La variété «Formica»

continue à être recommandée en dépit de certaines fai-

blesses car elle présente une teneur particulièrement

basse en formononétine (tabl. 2).

Trèfle violet pour la pâture: une seule variété

Le trèfle violet pour la pâture «Pastor» (tabl. 2) occupe

toujours une position à part. Il reste à espérer que la

gamme s’élargisse à l’avenir et accueille de nouvelles

obtentions afin de pouvoir offrir davantage de possibili-

tés d’utilisation de ce type intéressant de trèfle violet.

Longue durée, tétraploïde: en net progrès

Dans le groupe du trèfle violet longue durée tétraploïde,

les progrès de sélection sont aussi très nets. La nouvelle

obtention «TP  0645» a obtenu la meilleure note pour

l’aspect général et arrive en deuxième position pour le

rendement, derrière la variété déjà recommandée «Ela-

nus» (tabl. 2). Pour les caractéristiques importantes que

sont la persistance et la résistance à l’anthracnose, elle

arrive en tête du classement, avec 1,2 points de moins

que les variétés témoins pour la persistance (valeur plus

basse = meilleures propriétés)! La variété «TP  0486» a

obtenu des résultats tout aussi bons. Ses notes de rende-

ment et d’aspect général n’étaient que de 0,1 point plus

mauvaises que celles de «TP 0645». «TP 0486» se caracté-

R é s u l t a t s e t d i s c u s s i o n

Nouvelles obtentions avec de meilleures notes

Les deux nouvelles obtentions «TP 0425» et «TP 0445»

sont arrivées en tête de classement pour plusieurs carac-

téristiques (tabl. 2). «TP 0425» s’est ainsi distinguée par

le meilleur rendement, un aspect général excellent, la

meilleure persistance et une tolérance aux conditions

hivernales qui n’a été dépassée que par la variété déjà

recommandée «Milvus». Seule la résistance aux maladies

foliaires n’a pas obtenu d’aussi bonnes notes. Au final,

«TP  0425» a obtenu un meilleur indice que le témoin

(0,50 points en dessous). «TP 0445» a obtenu des résul-

tats similaires: cette variété se classait au niveau de

«TP  0425» pour l’aspect général et venait juste après

pour la vitesse d’installation et la résistance à l’anthrac-

nose. La différence entre les deux variétés était un peu

plus marquée en ce qui concerne la persistance avec

0,3  points, mais cela a néanmoins suffi pour une deu-

xième place dans cette propriété. L’indice de «TP 0425»

est légèrement plus faible que celui de la variété déjà

recommandée «Lestris», mais tout de même meilleur

l’indice du témoin (0,4 points en dessous). Ces deux nou-

velles obtentions sont encore en train de subir les tests

de distinction, d’homogénéité et de stabilité à l’étran-

ger. Ce n’est qu’après avoir réussi cet examen que les

variétés pourront être commercialisées et recomman-

dées. A signaler aussi que désormais, des variétés issues

d’autres régions européennes comme «Van» ou «Spurt»

atteignent une très bonne persistance et peuvent donc

être classées dans la catégorie trèfle violet longue durée.

Hélas, leur rendement noté 3,57 et 3,67 n’a pas atteint

Lieu, canton Altitude (m) Date de semisNombre de répétitions Nombre de coupes pesées

pure1) mélange2) 2012 2013

Changins, VD 430 12/04/2011 1* 2 – –

Rümlang, ZH 450 20/04/2011 4 3 4 4

Oensingen, SO 460 11/04/2011 4 – 4 4

Ellighausen, TG 520 15/04/2011 4 3 4 4

Goumoëns, VD 630 13/04/2011 3 – 4 –

La Frêtaz, VD 1200 19/04/2011 3 3 – –*Notation de l’indice de précocité.1Culture pure: 200 g/100 m2 trèfle violet (variété «Formica» comme variété témoin pour la quantité de semis) 2Mélange: 50 g/100 m2 trèfle violet (variété «Formica» comme variété témoin pour la quantité de semis)

+ 60 g/100 m2 dactyle «Prato»

+ 60 g/100 m2 ray-grass hybride «Dorcas»

Tableau 1 | Trèfle violet: caractéristiques des essais variétaux terminés en 2013

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Production végétale | Examen variétal du trèfle violet: nets progrès

276 Recherche Agronomique Suisse 5 (7–8): 272–279, 2014

Tableau 2 | Trèfle violet de longue durée: résultats des mesures de rendement et des observations de 2011 à 2013

Diploïde

Variété (requérant)Indice de précocité1

Classe-ment2

Rende-ment3*

Aspect général*

Vitesse d’installation

Force de concurrence

Persis-tance*

Résistances/Tolérances:

IndiceConditions hivernales*

Anthra c-nose*

Maladies foliaires

1 Lestris (DSP, CH) 53b 1 2,5 2,7 3,4 4,8 3,0 4,4 1,2 2,9 2,97

2 Pavo (DSP, CH) 53b 1 3,5 2,6 3,3 4,8 3,3 4,4 1,2 2,7 3,13

3 Dafila (DSP, CH) 53b 1 3,1 2,7 3,3 4,9 3,2 4,5 1,3 3,3 3,16

4 Merula (DSP, CH) 61a 1 3,5 2,7 2,9 4,7 3,8 4,3 1,6 3,1 3,28

5 Milvus (DSP, CH) 53b 1 3,7 2,8 3,3 5,2 4,8 4,2 1,9 2,4 3,52

6 Corvus (DSP, CH) 61a 2/3 4,5 3,1 3,4 5,1 4,6 5,1 1,7 2,3 3,75

7 Formica4 (DSP, CH) 53b 1 4,5 3,0 3,3 4,9 5,0 4,7 2,3 2,3 3,81

Moyenne des témoins 3,6 2,8 3,3 4,9 3,9 4,5 1,6 2,7 3,38

8 TP 0425 (DSP, CH) 53b 1* 2,3 2,5 3,2 4,7 2,7 4,3 1,1 3,0 2,83

9 TP 0445 (DSP, CH) 53b 1* 2,8 2,5 3,1 4,8 3,0 4,5 1,2 2,8 2,98

10 Spurt (OSEVA UNI, CZ) 62a 3 3,5 3,0 3,7 5,1 4,5 5,2 1,3 2,4 3,57

11 Van (OSEVA UNI, CZ) 62a 3 4,3 2,9 3,6 5,4 4,4 5,4 1,1 2,6 3,67

Pour la pâture, diploïde

Variété (requérant)Indice de précocité1

Classe-ment2

Rende-ment3*

Aspect général*

Vitesse d’installation

Force de concurrence

Persis-tance*

Résistances/Tolérances:

IndiceConditions hivernales*

Anthra c-nose*

Maladies foliaires

1 Pastor (DSP, CH) 53b 1 4,8 2,9 3,3 5,5 3,9 4,5 1,2 2,3 3,50

Témoin 4,8 2,9 3,3 5,5 3,9 4,5 1,2 2,3 3,50

Longue durée, tétraploïde

Variété (requérant)Indice de précocité1

Classe-ment2

Rende-ment3*

Aspect général*

Vitesse d’installation

Force de concurrence

Persis-tance*

Résistances/Tolérances:

IndiceConditions hivernales*

Anthra c-nose*

Maladies foliaires

1 Carbo (DSP, CH) 61a 1 2,2 2,4 2,4 4,5 3,2 5,0 1,8 2,0 2,93

2 Fregata (DSP, CH) 53b 1 2,5 2,5 2,4 4,6 3,3 4,6 1,8 2,2 2,95

3 Elanus (DSP, CH) 53b 1 1,9 2,6 3,0 4,8 3,8 4,4 1,6 2,4 2,98

4 Astur (DSP, CH) 61a 1 3,6 2,6 2,6 4,7 4,1 4,6 1,8 2,1 3,29

5 Larus (DSP, CH) 61a 2/3 3,6 2,6 2,5 4,4 4,5 5,0 2,1 1,9 3,41

Moyenne des témoins 2,7 2,5 2,6 4,6 3,8 4,7 1,8 2,1 3,11

6 TP 0645 (DSP, CH) 61a 1* 2,2 2,2 2,5 4,6 2,6 4,5 1,3 1,9 2,67

7 TP 04864 (DSP, CH) 61a 1* 2,3 2,3 2,5 4,2 3,0 4,5 1,5 2,3 2,78

8 TP 0345 (DSP, CH) 53b 3 2,6 2,7 2,6 4,6 3,7 4,5 1,6 2,3 3,04

9 Blizard (OSEVA UNI, CZ) 62a 4 3,2 2,9 3,1 4,8 4,5 5,5 1,4 2,3 3,49

10 Ostro (OSEVA UNI, CZ) 62b 4 3,8 2,9 3,6 4,8 4,8 5,4 1,5 2,1 3,64

Variétés en caractères gras = anciennes variétés recommandées.

Notes: 1 = très élevé, très bon; 9 = très faible, très mauvais *Caractéristique comptant double dans le calcul de l’indice. 1 Indice de précocité: Le premier chiffre indique le mois, le second la décade et la lettre la partie de la décade (a = début, b = fin). Exemple: 53b = début épiaison du 26 au 31 mai. 2 Classement basé sur les résultats des essais:

Classe 1 : Variété recommandée en Suisse

Classe 1* : Ne peut être recommandée qu'après avoir rempli les exigences légales pour une commercialisation en Suisse (voir Ordonnance du DEFR sur les semences et plants RS 916.151.1)

Classe 2/3 : Ancienne variété recommandée déclassée en vue d'une radiation dès le 1er janvier 2017

Classe 3 : Variété ne satisfaisant pas à une recommandation. Variété moyenne, sans caractéristique particulièrement intéressante

Classe 4: Variété ne satisfaisant pas à une recommandation. Variété ne convenant pas à la culture en Suisse 3 Notes de rendement: rendement annuel, 2012: 4 lieux, 4 coupes pesées, 2013: 3 lieux, 4 coupes pesées. 4 Variété à faible teneur en formononétine.

Page 9: Recherche Agronomique Suisse, numéro 7+8, juillet/aout 2014

Examen variétal du trèfle violet: nets progrès | Production végétale

277Recherche Agronomique Suisse 5 (7–8): 272–279, 2014

Diploïde

Variété (requérant)Indice de précocité1

Classe-ment2

Rende-ment3*

Aspect général*

Vitesse d’installation

Force de concur-rence

Persis-tance

Résistances/Tolérances:IndiceConditions

hivernales*Anthra c-

nose*Maladies foliaires

1 Global (Freudenberger, DE) 62a 1 5,1 3,8 3,5 5,7 5,6 5,5 1,6 2,6 4,12

2 Diplomat (DSV, DE) 62a 1 5,3 3,8 3,6 5,5 6,1 5,6 1,8 2,4 4,20

3 Monaco (DSP, CH) 53b 1 5,3 3,8 3,4 5,4 5,8 5,4 2,2 2,9 4,22

4 Merian (Carneau, FR) 61b 1 5,9 4,2 3,2 5,7 6,7 5,8 1,5 3,2 4,46

5 Suez (Agrogen, CZ) 61b 2/3 6,4 4,3 3,6 5,7 7,1 6,1 1,8 2,9 4,71

6 Slavoj (Agrogen, CZ) 61b 2/3 6,8 4,8 4,0 6,2 7,3 6,4 1,9 2,7 4,99

Moyenne des témoins 5,8 4,1 3,6 5,7 6,4 5,8 1,8 2,8 4,45

7 Bonus (Selgen, CZ) 61b 1 5,0 3,5 3,5 5,2 5,6 5,5 1,3 2,8 3,98

8 TP 0725 (DSP, CH) 61a 1* 5,0 3,7 3,2 5,2 5,8 5,4 1,5 2,7 4,01

9 Regent (Carneau, FR) 62a 1 5,2 3,6 3,2 5,4 5,6 5,6 1,5 3,1 4,08

10 Harmonie (NPZ-Lembke, DE) 62a 1 4,6 3,8 3,5 5,2 5,4 6,1 1,5 3,1 4,11

11 AberClaret (Germinal Holdings, UK) 53b 1 5,1 3,8 3,3 5,1 6,0 5,6 2,0 2,5 4,17

12 Garant (Selgen, CZ) 61b 1 5,6 3,7 3,5 5,5 6,3 5,5 1,2 3,0 4,21

13 Dimanche (Caussade, FR) 53a 1 5,3 4,1 3,3 5,9 6,7 5,2 1,5 2,4 4,21

14 Himalia (HZ 80-06) (Životice, CZ) 61a 2 5,1 3,8 3,6 5,5 5,1 6,3 1,9 2,5 4,24

15 Kontiki (DSV, DE) 62a 3 5,5 3,9 3,7 5,5 6,0 6,0 1,7 2,7 4,35

16 Callisto (DLF Životice, CZ) 61a 3 5,8 3,9 3,4 5,5 6,6 5,8 1,9 2,4 4,39

17 Matris (Ferri, IT) 61b 3 5,4 4,5 3,4 5,4 7,5 5,8 2,3 2,4 4,55

18 Brisk (Selgen, CZ) 62a 3 6,6 4,5 3,8 5,8 7,3 5,7 1,8 2,6 4,73

19 Spadone gigante de santa marta (Padana, IT) 62a 3 7,3 4,9 2,6 5,1 7,2 5,7 1,9 2,4 4,75

20 Cyllene (DLF-Trifolium, DK) 53b 3 6,2 4,4 4,1 5,7 6,7 5,8 2,4 3,0 4,76

21 Quinequeli (Cozzi, IT) 61a 3 7,2 4,6 3,4 5,7 7,6 5,6 1,9 2,3 4,79

22 Uno (Continental, IT) 62a 4 7,4 5,0 3,6 5,8 7,9 6,4 1,6 2,2 5,03

23 Vyciai (Agrolitpa, LT) 62a 4 8,3 5,6 4,1 6,1 8,3 6,7 2,4 3,3 5,64

Tétraploïde

Variété (requérant)Indice de précocité1

Classe-ment2

Rende-ment3*

Aspect général*

Vitesse d’installation

Force de concur-rence

Persis-tance

Résistances/Tolérances:IndiceConditions

hivernales*Anthra c-

nose*Maladies foliaires

1 Tedi (Agri Obtentions, FR) 53b 1 5,5 3,4 2,8 4,8 6,2 5,5 2,4 2,1 4,10

2 Taifun (SZ-Steinach, DE) 62a 1 7,0 4,7 3,3 5,5 7,5 6,5 2,2 2,4 4,95

3 Titus (SZ-Steinach, DE) 62a 1 7,2 4,9 3,0 5,6 7,5 6,1 2,9 2,5 5,07

4 Sigord (SCPV VÚRV, SK) 62b 2/3 7,3 4,8 3,6 5,5 7,4 6,5 2,7 2,3 5,12

5 Maro (NPZ-Lembke, DE) 62a 2/3 8,0 4,9 3,7 5,4 7,5 6,3 2,9 2,3 5,26

Moyenne des témoins 7,0 4,5 3,3 5,4 7,2 6,2 2,6 2,3 4,90

6 Magellan (DLF-Trifolium, DK) 62a 1 5,5 3,9 3,1 5,3 6,4 5,9 2,8 2,2 4,44

7 Hammon (Veles) (Innoseeds, NL) 61b 1 6,1 3,9 3,4 5,2 6,6 5,9 2,4 2,5 4,55

8 Atlantis (NPZ-Lembke, DE) 62a 1 5,8 4,3 3,3 5,1 6,6 6,2 2,4 2,3 4,55

9 Quatro (Continental, IT) 62a 4 7,5 5,5 4,1 5,6 7,8 6,7 2,8 2,5 5,41

Variétés en caractères gras = anciennes variétés recommandées.

Notes: 1 = très élevé, très bon; 9 = très faible, très mauvais.* Caractéristique comptant double dans le calcul de l’indice. 1 Indice de précocité: Le premier chiffre indique le mois, le second la décade et la lettre la partie de la décade (a = début, b = fin). Exemple: 53b = début épiaison du 26 au 31 mai. 2 Classement basé sur les résultats des essais:

Classe 1 : Variété recommandée en Suisse

Classe 1* : Ne peut être recommandée qu'après avoir rempli les exigences légales pour une commercialisation en Suisse (voir Ordonnance du DEFR sur les semences et plants RS 916.151.1)

Classe 2 : Variété de remplacement. Bien que cette variété atteint l'indice nécessaire pour une recommandation, elle ne peut pas être recommandée en raison de la limitation du nombre de variétés

recommandées. En cas de retrait d'une variété recommandée, la meilleure variété de classe 2 entre automatiquement dans la «liste des variétés recommandées de plantes fourragères».

Classe 2/3 : Ancienne variété recommandée déclassée en vue d'une radiation dès le 1er janvier 2017

Classe 3: Variété ne satisfaisant pas à une recommandation. Variété moyenne, sans caractéristique particulièrement intéressante

Classe 4: Variété ne satisfaisant pas à une recommandation. Variété ne convenant pas à la culture en Suisse 3 Notes de rendement: rendement annuel, 2012: 4 lieux, 4 coupes pesées, 2013: 3 lieux, 4 coupes pesées.

Tableau 3 | Trèfle violet de courte durée: résultats des mesures de rendement et des observations de 2011 à 2013

Page 10: Recherche Agronomique Suisse, numéro 7+8, juillet/aout 2014

278

Production végétale | Examen variétal du trèfle violet: nets progrès

Recherche Agronomique Suisse 5 (7–8): 272–279, 2014

risait par une bonne tolérance aux conditions hivernales,

ce qui lui a permis de se classer en deuxième position,

avec «TP 0645». Sa persistance était un peu moins bonne

que celle de «TP 0645», mais tout de même 0,8 points

au-dessous de celle des variétés témoins. Enfin, sa faible

teneur en formononétine est également intéressante.

Les excellentes performances de ces deux nouvelles

obtentions leur ont permis d’obtenir un meilleur indice

que celui du témoin, 0,44 points en dessous pour

«TP 0645» et 0,33 points en dessous pour «TP 0486». A

signaler, les variétés «Blizard» et «Ostro» – deux nou-

velles variétés persistantes inscrites aux tests – ne pro-

viennent pas de la région typique du trèfle violet longue

durée. Hélas, aucune d’elles n’a atteint l’indice néces-

saire pour une recommandation. La variété déjà recom-

mandée «Larus» n’a atteint l’indice de 3,32 nécessaire

pour une recommandation et sera donc radiée de la

liste. Elle pourra encore être utilisée comme «variété

recommandée» jusqu’à fin 2016 (tabl. 2).

Courte durée, diploïde: plus de variétés

Sept nouvelles obtentions remplissent les conditions

agronomiques nécessaires à une recommandation. Parmi

les trèfles violets courte durée, diploïdes, la variété

«Bonus» s’est distinguée avec 3,5 points pour l’aspect

général, ce qui lui a valu le premier rang pour cette pro-

priété (tabl. 3). Elle s’est classée au deuxième rang pour

le rendement, la force de concurrence et la résistance à

l’anthracnose. Ses performances se sont traduites par un

indice inférieur de près d’un demi-point à celui du

témoin. «Bonus» est suivie par «TP 0725», qui arrive en

deuxième position et a obtenu des notes aussi bonnes

pour le rendement et pour la force de concurrence, ainsi

que de très bons résultats pour la vitesse d’installation et

la tolérance aux conditions hivernales. Hélas, cette

variété n’a pas encore réussi l’examen d’enregistrement,

c’est pourquoi une recommandation n’est pas possible

pour l’instant. La nouvelle obtention «Regent» a donné

de beaux peuplements, ce qui lui a valu le deuxième

rang pour l’aspect général. La variété «Harmonie» a

fourni un rendement très élevé. «AberClaret» s’est dis-

tingué par une force de concurrence élevée et le troi-

sième meilleur rendement. La variété «Garant» se carac-

térisait par une très bonne résistance à l’anthracnose et

est également arrivée aux premiers rangs pour l’aspect

général. La nouvelle obtention «Dimanche» était la

variété la plus tolérante aux conditions hivernales dans

ce groupe. Citons encore la variété «Himalia». Elle rem-

plit certes les exigences agronomiques nécessaires à une

recommandation, mais ne peut actuellement être utili-

sée que comme variété de remplacement en raison du

nombre limité de variétés recommandées. Les deux

variétés «Suez» et «Slavoj» recommandées jusqu’ici ne

remplissent plus les exigences nécessaires pour une

recommandation et seront donc radiées de la liste des

variétés recommandées de plantes fourragères. Elles

pourront encore être utilisées comme «variétés recom-

mandées» jusqu’à fin 2016 (tabl. 3).

Courte durée, tétraploïde: grandes améliorations

Sur quatre nouvelles obtentions, trois ont satisfait les

exigences agronomiques nécessaires à une recomman-

dation. La variété «Magellan» s’est particulièrement dis-

tinguée en obtenant la meilleure note pour le rende-

ment et la deuxième note pour l’aspect général. Son

indice est meilleur que celui du témoin (0,46 points en

dessous) et se classe derrière celui de la variété déjà

recommandée «Tedi» (tabl. 3). Cette dernière a décroché

la première place pour sept des huit propriétés et une

excellente deuxième place pour la résistance à l’anthrac-

nose. «Magellan» est suivie par «Hammon», qui s’est

classée deuxième de toutes les variétés de trèfle courte

durée tétraploïdes pour les principales propriétés, aspect

général, tolérance aux conditions hivernales et résis-

tance à l’anthracnose. La troisième nouvelle variété

recommandée, «Atlantis», s’avère également aussi résis-

tante à l’anthracnose que «Hammon»; sa force de

concurrence est au-dessus de la moyenne et son rende-

ment arrive en deuxième position dans ce groupe. Les

performances des deux variétés déjà recommandées

«Sigord» et «Maro» étaient chacune inférieures de plus

de 0,20 points à celles du témoin, ce qui a conduit à leur

radiation de la liste. Elles aussi pourront encore être uti-

lisées comme «variétés recommandées» jusqu’à fin 2016

(tabl. 3).

C o n c l u s i o n s

Les résultats indiquent de nets progrès dans la sélection.

L’amélioration de la résistance à l’anthracnose et de la

tolérance aux conditions hivernales est particulièrement

frappante. Elle y est sans doute pour beaucoup dans

l’amélioration du rendement annuel, de la force de

concurrence et de la persistance. Le fait que désormais

des variétés doivent être classées comme trèfle violet

longue durée alors qu’elles n’ont pas été sélectionnées

dans la région typique permet de le supposer. n

Page 11: Recherche Agronomique Suisse, numéro 7+8, juillet/aout 2014

279

Examen variétal du trèfle violet: nets progrès | Production végétale

Ria

ssu

nto

Sum

mar

y

Recherche Agronomique Suisse 5 (7–8): 272–279, 2014

Bibliographie b Daccord R., Arrigo Y., Jeangros B., Scehovic J., Schubiger F. X. & Lehmann J., 2002. Nährwert von Wiesenpflanzen: Energie- und Proteinwert. Agrarforschung 9 (1), 22–27.

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b Frick R., Bertossa M., Suter D. & Hirschi H., 2012. Liste 2013–2014 des variétés recommandées de plantes fourragères. Recherche Agronomique Suisse 3 (10), encart, 1–8.

b Lehmann J., Briner H. U., Schubiger F. X. & Rosenberg E., 1994. Bewirt-schaftungsintensität im Kunstfutterbau. Agrarforschung 1 (4), 163–166.

b Lüscher A., Finn J. A., Connolly J. et al., 2008. Benefits of sward diversity for Agricultural grasslands. Biodiversity 9 (1/2), 29–32.

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b Mosimann E., Frick R., Suter D. & Rosenberg E., 2012. Mélanges stan-dard pour la production fourragère. Révision 2013–2016. Recherche Agronomique Suisse 3 (10), encart, 1–12.

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b Nyfeler D., Huguenin-Elie O., Suter M., Frossard E. & Lüscher A., 2011. Grass-legume mixtures can yield more nitrogen than legume pure stands due to mutual stimulation of nitrogen uptake from symbiotic and non-sym-biotic sources. Agriculture, Ecosystems and Environment 140, 155–163.

b Schubiger F. X., Alconz E., Streckeisen Ph. & Boller B., 2004. Resistenz von Rotklee gegen den südlichen Stängelbrenner. Agrarforschung 11 (5), 168–173.

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Esame delle varietà di trifoglio violetto:

notevoli progressi

Nelle prove varietali eseguite dal 2011 al

2013 in sei siti su 30 nuove coltivazioni e

24 varietà già raccomandate di trifoglio

violetto (Trifolium pratense L.), Agroscope

ha constatato notevoli progressi nella

coltivazione. Le seguenti caratteristiche sono

state prese in considerazione: resa, qualità

del popolamento, sviluppo giovanile,

resistenza alle malattie fogliari, resistenza

allo svernamento e persistenza. I risultati

che consentono di formulare una nuova

raccomandazione sono stati ottenuti con le

varietà poliennali nel tipo diploide «TP 0425»

e «TP 0445», nel tipo tetraploide «TP 0645» e

«TP 0486», con le varietà biennali nel tipo

diploide «Bonus», «TP 0725», «Regent»,

«Harmonie», «AberClaret», «Garant» e

«Dimanche» nonché nel tipo tetraploide

«Magellan», «Hammon» e «Atlantis». Le

nuove coltivazioni «TP 0425», «TP 0445»,

«TP 0645», «TP 0486» e «TP 0725» devono

ancora essere sottoposte all’esame della

distinguibilità, omogeneità e stabilità delle

loro caratteristiche, prima di potere essere

raccomandate. Le varietà «Corvus», «Larus»,

«Suez», «Slavoj», «Sigord» e «Maro» non

soddisfano più i requisiti e vengono per-

tanto tolte dalla lista delle varietà raccoman-

date di piante foraggere, tuttavia possono

ancora essere impiegate come varietà

raccomandate fino alla fine del 2016.

Substantial progress in variety testing with red

clover

Agroscope noted significant breeding progress in

the variety tests with 30 new cultivars and 24

already recommended varieties of red clover

(Trifolium pratense L.) conducted at six locations

from 2011 to 2013. Yield, vigour, juvenile develop-

ment, resistance to leaf diseases, winter-hardiness

and persistence were all evaluated. For the

persistent varieties («Mattenklee» type), results

allowing for recommendation were obtained by

the diploids «TP 0425» and «TP 0445» as well as by

the tetraploids «TP 0645» and «TP 0486», whilst in

the short-lived varieties (common red clover),

success was achieved by the diploids «Bonus»,

«TP 0725», «Regent», «Harmonie», «AberClaret»,

«Garant» and «Dimanche», and by the tetraploids

«Magellan», «Hammon» and «Atlantis». The new

cultivars «TP 0425», «TP 0445», «TP 0645», «TP

0486» and «TP 0725» have yet to pass the test for

distinctness, uniformity and stability of traits

before they can be recommended. The varieties

«Corvus», «Larus», «Suez», «Slavoj», «Sigord» and

«Maro» no longer satisfy the requirements, and are

being deleted from the List of Recommended Varie-

ties of Forage Plants. They may, however, still be

used as recommended varieties until the end of

2016.

Key words: Trifolium pratense, red clover, variety

testing, yield, disease resistance, persistence.

Page 12: Recherche Agronomique Suisse, numéro 7+8, juillet/aout 2014

280 Recherche Agronomique Suisse 5 (7–8): 280–285, 2014

époque, elle représentait encore environ 1300  ha

(Koblet 1965). A l’issue de cette période, cette culture a

disparu relativement rapidement de nos paysages agri-

coles. Témoin de la culture nationale de cette plante,

une capsule de pavot orne encore les armoiries du vil-

lage de Mägenwil (AG).

En 2012, la production mondiale de graines de pavot

représentait une surface cultivée d’environ 70 000 ha

(FAO 2014). La surface significative consacrée à la pro-

duction d’opiacées n’est pas prise en compte dans cette

statistique. Les rendements moyens dans les pays oscil-

laient entre 2,8 et 20,4 dt/ha dans les années 2003–2012

(FAO 2014). De 2010 à 2012, la quantité de graines de

pavot importées en Suisse est restée très stable et s’éle-

vait environ à 120 t par an. Les six principaux pays pro-

ducteurs durant les quatre dernières années étaient

l’Allemagne, la Turquie, la France, la Hollande, l’Autriche

et la République tchèque (AFD 2014). Ces importations

suffisaient à couvrir plus de 90 % des besoins de la Suisse

en pavot – pour la production d’huile ou de graines pour

les pâtisseries.

Les principaux défis de la culture du pavot sont d’une

part la régulation des adventices (notamment dans

l’agriculture biologique), car les plantes ont une installa-

tion très lente, et d’autre part une densité de peuple-

ment optimale et régulière. Les très petites graines

(poids de mille grains d’env. 0,5 g) posent des exigences

très élevées en matière de technique de semis et de pré-

paration du lit de semences.Indépendamment du type de pavot, aujourd’hui la

Suisse manque d’expérience pratique et de connais-

sances sur cette culture. Or, le pavot possède un poten-

tiel intéressant, car outre la valeur de la graine d’un

point de vue nutritionnel (p. ex. teneur en acide lino-

léique et oligo-éléments), sa culture présente des avan-

tages en matière d’assolement. Botaniquement par-

lant, le pavot fait partie d’une espèce distincte des

grandes cultures pratiquées chez nous et peut donc

soulager les assolements intensifs quant à la pression

des maladies et de ravageurs. Le pavot peut aussi

mettre en valeur le paysage grâce à la couleur unique

de ses fleurs (fig. 1).

I n t r o d u c t i o n

En dépit du marché potentiel pronostiqué (Frick et

Hebeisen 2005), la culture du pavot (Papaver somnife-

rum L.) reste insignifiante en Suisse. Pourtant, l’huile,

dont le goût est apprécié, se vend à des prix corrects, et

les pâtisseries aux graines de pavot se développent de

plus en plus. Néanmoins, la surface cultivée en pavot ne

représente que quelques hectares en Suisse et n’est pas

comptée dans les statistiques jusqu’à présent.

La culture du pavot a connu son heure de gloire

pendant la Deuxième Guerre mondiale, lorsqu’elle ser-

vait à l’auto-approvisionnement en huile. A cette

Essais variétaux et culturaux sur le pavot d’hiver

Jürg Hiltbrunner, Christine Herzog, Carolin Luginbühl et Thomas Hebeisen

Agroscope, Institut des sciences en production végétale IPV, 8046 Zurich, Suisse

Renseignements: Jürg Hiltbrunner, e-mail: [email protected]

P r o d u c t i o n v é g é t a l e

Figure 1 | Couleur des fleurs de la variété Josef (premier plan) par rapport aux fleurs violettes des variétés Zeno au second plan. (Photo: Jürg Hiltbrunner, Agroscope)

Page 13: Recherche Agronomique Suisse, numéro 7+8, juillet/aout 2014

Essais variétaux et culturaux sur le pavot d’hiver | Production végétale

281

Rés

um

é

Recherche Agronomique Suisse 5 (7–8): 280–285, 2014

Le pavot (Papaver somniferum L.) est une

culture traditionnelle en Suisse. Pendant la

Deuxième Guerre mondiale, il était encore

cultivé sur près de 1300 ha pour l’auto-

approvisionnement du pays en huile comestible.

Aujourd’hui, la culture du pavot en Suisse ne

représente plus que quelques hectares. Avec la

politique agricole 2014–2017, la culture du

pavot est désormais encouragée par la contri-

bution pour les oléagineux (700 CHF/ha).

Agroscope a comparé les variétés d’hiver à

faible teneur en morphine Zeno, Zeno Morphex,

Zeno 2002 et Josef. Les effets de la densité de

semis et de différentes techniques ont été

testés sur le rendement de la variété Zeno 2002.

L’étude montre que le pavot d’hiver peut

également être cultivé en Suisse. Dans de

bonnes conditions, il peut fournir des rende-

ments intéressants d’environ 15 dt/ha. Pour la

réussite de la culture, il est essentiel que les

conditions les plus favorables soient réunies

pour une levée au champ rapide et régulière.

Selon les conditions pédoclimatiques, la

richesse en éléments nutritifs et la pression des

adventices, les techniques culturales et la

densité de semis optimales ne sont pas les

mêmes. Il est impérativement recommandé de

rouler le sol avant le semis. Le pavot sortira-t-il

de son long sommeil grâce au soutien de la

politique agricole 2014–2017? L’avenir le dira.

Au cours d’essais précédents réalisés en Suisse, seuls des

types de pavot de printemps ont été comparés (Frick et

Hebeisen 2005). Depuis la fin des années 1990, il existe

également des variétés d’hiver qui proviennent des pro-

grammes de sélection autrichiens. Sous nos latitudes, ce

type de variétés est supposé avoir un potentiel de rende-

ment plus élevé que les variétés de printemps. L’étude a

servi à clarifier la question des variétés de pavot d’hiver,

mais a également traité les questions liées à la technique

de culture, comme la densité et la technique de semis.

M a t é r i e l e t m é t h o d e

Installation des essais

La majorité des essais sur de petites parcelles a été réali-

sée sur une exploitation certifiée bio (label Bourgeon) à

Zurich-Seebach (ZH). L’essai sur les techniques culturales

a été réalisé sur un deuxième site, à Flawil (SG), exploité

selon les conditions PI. A une exception près (2007), le

semis a toujours eu lieu durant la deuxième semaine de

septembre, avec un interligne de 0,18  m. Au total,

80 kg N/ha ont été épandus en deux apports (60 kg N/ha

au début de la végétation au printemps et 20 kg N/ha

lors de la montaison). Sur le site biologique, le produit

Biorga a été utilisé et, sur le site PI, des engrais minéraux

du commerce.

Sur le site bio, une régulation mécanique de la flore

adventice a été réalisée (2 à 3 passages de sarcleuse, par-

fois combinés avec une herse-étrille), sur le site PI, à

l’aide d’herbicides. Si nécessaire, les mauvaises herbes

étaient également arrachées à la main. Pour éviter les

zones lacunaires dues aux dégâts de limaces dans les

parcelles, des granulés anti-limaces ont été épandus de

manière préventive.Les essais variétaux réalisés de 2007 à 2009 ont

permis de comparer les variétés à faible teneur en

morphine Zeno, Zeno Morphex, Zeno 2002 (sélection-

neur: G. Dobos, A; couleur des fleurs: violet, type à

capsule fermée). De 2008 à 2009, la variété à faible

teneur en morphine Josef (sélectionneur: RWA Raif-

feisen Ware Austria, A; couleur des fleurs: violet pâle,

type à capsule fermée) est venue s’ajouter aux autres

(fig. 1). Pour toutes les variétés, la quantité de semis

était de 4,45 kg/ha.

Une deuxième série d’essais a été établie en 2009

pour étudier les effets de densités de semis ou de tech-

niques de semis différentes. Il a été pratiqué de même

en 2010 et 2011, toujours avec la variété Zeno 2002. Un

semoir maraîcher Sembdner et un semoir Hege ont été

utilisés pour des semis en ligne. Ils ont été comparés à un

semoir Krummenacher (semis en planche). Deux densi-

tés de semis différentes (3,2 et 0,75 kg/ha) ont été utili-

sées avec la machine de semis en ligne, trois avec le

semoir Sembdner (3,5; 1,5 et 0,75 kg/ha) et une seule

avec le semoir Krummenacher (3,2  kg/ha). Les expé-

riences réalisées durant les essais variétaux ont conduit

à réduire la quantité maximale de semences dans ces

essais de 4,45 à environ 3,5 kg/ha. La récolte a eu lieu

entre le 10 et le 22 juillet à l’aide d’une moissonneuse

adaptée aux petites parcelles. La récolte de 2007 fait

exception puisqu’elle a été réalisée le 29 juin.

Les parcelles de 25 m² ont été disposées en blocs ran-

domisés complets à un facteur et trois répétitions.

R é s u l t a t s e t d i s c u s s i o n s

Influence de la variété

En moyenne de toutes les variétés, les rendements les

plus élevés des trois années d’essais ont été obtenus en

2007, avec environ 12 dt/ha (fig. 2). Les deux années sui-

vantes, la moyenne était d’environ 7,5 dt/ha. Les diffé-

rences entre les variétés n’étaient statistiquement signi-

Page 14: Recherche Agronomique Suisse, numéro 7+8, juillet/aout 2014

Production végétale | Essais variétaux et culturaux sur le pavot d’hiver

282

ficatives qu’en 2008, la variété Zeno Morphex ayant

obtenu le rendement le plus bas avec 4 dt/ha et la variété

Zeno 2002 le rendement le plus élevé (9 dt/ha) (fig. 2).

Les rendements les plus élevés se situaient à un niveau

satisfaisant, sachant que les rendements attendus sont

compris entre 10 et 15 dt/ha et que la moyenne des ren-

dements européens sur 10 ans est de 7,6  dt/ha (FAO

2014). Comparés aux types de printemps (Frick et Hebei-

sen 2005), les types d’hiver testés durant ces essais n’ont

pas obtenu des rendements supérieurs comme on l’espé-

rait. Les variétés Zeno et Josef ont fourni des rendements

stables au fil des ans. A noter que les rendements de

Zeno étaient légèrement supérieurs à ceux de Josef.

Du fait d’une installation lente de la culture, les inter-

ventions mécaniques pour la régulation des adventices

n’ont pu avoir lieu qu’au printemps, compte tenu des

conditions météorologiques et pédologiques. C’est

pourquoi la pression des adventices était particulière-

ment élevée au début de la période de végétation, quelle

que soit l’année. En dépit de l’arrachage manuel parfois

effectué en complément du sarclage, toutes ces mesures

avaient sans doute lieu trop tard pour pouvoir encore

avoir une influence positive sur les rendements. Il fau-

drait sans doute accélérer le développement des plantes

au début de la période de végétation en ayant recours à

des engrais de ferme ou, dans les conditions des PER, en

épandant des engrais azotés à action rapide. Les essais

ne permettent pourtant pas de confirmer l’effet de telles

mesures, car la fumure était basée exclusivement sur une

fumure organique (Biorga).

Les variétés ne se différenciaient pas énormément en

termes de précocité à maturité. L’humidité moyenne des

semences au moment de la récolte était de 7 % (2008) et

de 10 % (2009). Par manque d’expérience, la récolte 2007

a eu lieu un peu trop tôt. En principe, les plantes sont

arrivées correctement à maturité, quelle que soit l’année,

et la récolte s’est déroulée sans problèmes techniques.

On a également pu observer que dans leurs capsules, les

graines étaient bien protégées des fortes précipitations.

Sur la base des expériences réalisées dans notre étude

et dans d’autres zones de cultures, la variété Zeno 2002

peut désormais être recommandée. Les semences

peuvent être commandées directement chez le sélec-

tionneur (Dr. G. Dobos, Gentzgasse 129, 1180 Wien, A).

Teneur en huile et profil des acides gras

Les teneurs en huile des variétés de pavot d’hiver étu-

diées étaient de l’ordre de 45 %. L’acide linoléique repré-

sentait la part la plus importante de tous les acides gras,

avec environ 72 % (fig. 3). Les profils d’acides gras des

variétés de pavot d’hiver étudiées se situaient dans la

même gamme que celles des types de printemps (Frick et

Hebeisen 2005) et ne variaient pratiquement pas entre

les variétés.

Influence de la quantité et de la technique de semis

Dans deux essais sur cinq, les quantités de semences les

plus élevées (3,5 kg/ha) ont permis d’atteindre les meil-

leurs rendements avec l’un ou l’autres des semoirs selon

le site et l’année (fig. 4). Avec 14 dt/ha (Zurich-Seebach

Zeno Zeno Morphex Zeno 2002 Josef

Variétés

Rend

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grai

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(dt/h

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16

14

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8

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Figure 2 | Rendement en graines (dt/ha avec 13 % H2O) et humidité du grain à la récolte (% H2O au moment de la ré-colte) de quatre variétés de pavot d’hiver dans les conditions de l’agriculture biologique sur le site de Zurich-Seebach (2007, 2008 et 2009). Des lettres différentes au sein des années indiquent des différences significatives (test HSD Tukey, P < 0,05). Les lignes correspondent à l’erreur standard.

Recherche Agronomique Suisse 5 (7–8): 280–285, 2014

Page 15: Recherche Agronomique Suisse, numéro 7+8, juillet/aout 2014

Essais variétaux et culturaux sur le pavot d’hiver | Production végétale

283

fig. 4). La distribution des plantes sur une grande surface

(semis en planche) n’a pas permis de réguler les adven-

tices autrement qu’avec une herse-étrille en conditions

bio; la parcelle était fortement envahie par les adven-

tices car la première intervention n’a été possible qu’au

printemps. Sur le site de Flawil, un très bon rendement a

été obtenu en 2009 avec le semoir Krummenacher. Ce

résultat s’explique sans doute ainsi: en raison du sol plu-

tôt pierreux et des conditions plutôt difficiles qui en

découlent pour le semis, la quantité élevée de semences

a juste permis d’atteindre la densité de peuplement

idéale. Par contre en 2010, le même procédé a donné un

très mauvais rendement (fig. 4). On peut toutefois en

conclure que la culture du pavot peut également réussir

avec le semoir Krummenacher.

Le semoir Sembdner présente aussi des propriétés

intéressantes pour la culture du pavot. Avec une très

faible quantité de semences, 0,75 kg/ha, des rendements

satisfaisants n’ont été obtenus que dans un des trois

essais. Comme cet outil a déjà un rouleau intégré, il n’est

pas nécessaire de procéder au tassage du sol recom-

mandé avant le semis. Ce système garantit, notamment

par rapport au semoir Krummenacher, un enfouisse-

ment régulier des graines en profondeur.

Dans l’ensemble, le semis en ligne a donné, suivant le

site et l’année, un rendement en graines intéressant. Il

faut notamment citer le semis en ligne dans les condi-

tions de l’agriculture biologique avec une densité de

semences élevée. C’est avec cette combinaison que les

rendements les plus stables ont été réalisés durant les

trois années d’essai (fig. 4).

Les effets positifs potentiels d’une faible densité de

semis plus sont très importants notamment dans l’agri-

culture biologique. La concurrence intra-spécifique

moins marquée et l’investissement ciblé des éléments

nutritifs disponibles en quantité limitée (notamment au

début de la période de végétation) sur un plus petit

nombre de plantes par mètre carré se traduisent au final

par des plantes plus solides. Elles peuvent alors former

des capsules plus grandes et faire plus d’ombre, tout au

moins à un stade ultérieur, à la flore adventice. L’impor-

tant est toutefois que jusqu’à la fin de la formation des

rosettes, la concurrence des adventices puisse être jugu-

lée ou tout au moins largement limitée et qu’il n’y ait

pas de dégâts supplémentaires dus aux limaces pendant

la levée ou au froid durant l’hiver.

Lorsque les éléments nutritifs sont aisément disponibles,

les peuplements plus denses sont moins problématiques.

C’est pourquoi dans ce cas, il est recommandé de ne pas

opter pour une densité de semences trop réduite, pour

éviter les peuplements lacunaires suite à d’éventuelles

pertes en hiver.

2009, 2010 et 2011) et 17 dt/ha (Flawil 2009), de très bons

rendements ont été atteints dans de bonnes conditions.

En 2010, les rendements à Flawil (site PI) étaient relative-

ment bas, ce qui s’explique par le sol pierreux et la levée

irrégulière qui s’en est suivie. Bien que le sol ait été simi-

laire en 2009 à Flawil, les conditions météorologiques

plus favorables pendant la levée ont donné un meilleur

peuplement, avec des répercussions directes sur le ren-

dement. En 2011, à Zurich-Seebach (site bio), de faibles

densités de semis ont permis d’atteindre des rendements

d’environ 14 dt/ha, comparables aux rendements obte-

nus avec des densités de semis élevées. Avec de faibles

quantités de semis, les plantes de pavot ont développé

de plus grandes capsules, ce qui, dans le cas de densités

de peuplement régulières, a également conduit à d’ex-

cellents rendements (fig.  4). Sur le site bio en 2010 et

2011 (r = –0,76; p < 0,001) comme sur le site PI en 2010

(r = –0,58; p < 0,05), une corrélation négative et statisti-

quement significative a été constatée entre la quantité

de semis et le diamètre des capsules (fig. 4). Cette obser-

vation confirme que le développement des plantes est

influencé par la densité de semis, voire par la densité du

peuplement.

Bien qu’avec le semoir Krummenacher, la levée au

champ ait été relativement bonne et que les plantes

aient été régulièrement réparties, la quantité de

semences choisie a eu pour résultat un peuplement très

dense, avec des plantes ayant tendance à être trop

petites avec de très petites capsules (Zurich-Seebach;

Figure 3 | Profil d’acide gras des quatre variétés de pavot d’hiver comparées sur le site de Zurich-Seebach (2009). C16:0 = acide pal-mitique, C16:1 = acide palmitoléique. C17:0 = acide margarique, C18:0 = acide stéarique, C18:1 = acide oléique, C18:2 = acide lino-léique, C18:3 = acide linolénique, C20:0 = acide arachidique.

Recherche Agronomique Suisse 5 (7–8): 280–285, 2014

Zeno Morphex Josef Zeno 2002 ZenoVariétés

%

100

80

60

40

20

0

Page 16: Recherche Agronomique Suisse, numéro 7+8, juillet/aout 2014

284

Production végétale | Essais variétaux et culturaux sur le pavot d’hiver

C o n c l u s i o n s

Dans de bonnes conditions, le pavot d’hiver peut donner

des rendements intéressants d’environ 15 dt/ha. Le pavot

d’hiver ne permet pas forcément de réaliser de meilleurs

rendements que le pavot de printemps mais il peut profi-

ter de meilleurs conditions de semis en automne. Globale-

ment, on peut considérer que le pavot se caractérise par

une très grande capacité d’adaptation en ce qui concerne

les rendements, car il forme des capsules plus grandes

avec plus de graines lorsque les densités de peuplement

sont plus faibles. Par conséquent, il est possible d’utiliser

différentes techniques et quantités de semis pour cette

culture. Les effets sur la densité du peuplement et finale-

ment sur le rendement dépendent beaucoup des condi-

tions pédoclimatiques ainsi que de la disponibilité des

éléments nutritifs et de la pression des adventices des par-

celles. Il est vivement recommandé de rouler le sol avant

de procéder au semis, pour que les graines puissent être

placées à faible profondeur et le plus régulièrement pos-

sible. Lorsque le sol est sec, il est également recommandé

de tasser le sol après le semis pour favoriser le contact du

sol avec la graine. Avant de débuter la production de

graines de pavot – dans la mesure où la récolte n’est pas

directement commercialisée – il est indispensable de

prendre soin de prévoir le conditionnement de la récolte

(triage et séchage) ainsi que sa prise en charge. n

Remerciements

Nous remercions la fondation Hauser (Weggis) pour son soutien financier ainsi que la famille Götsch et le centre agricole SG à Flawil pour leur précieuse collabo-ration. Les profils d’acides gras ont été déterminés par Oleificio Sabo (Manno).

Rend

emen

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Flawil

Zurich-Seebach

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Semb 3,5 Drill 3,2 Krum 3,2 Semb 1,5 Semb 0,75 Drill 0,75

Semb 3,5 Drill 3,2 Krum 3,2 Semb 1,5 Semb 0,75 Drill 0,75

Procédé (semoir/quantité de semences (kg/ha)

Rendement 2009

a a ab ab b ab

a a ab abb

ab

Rendement 2010

Rendement 2011

Diamètre des capsules 2010

Diamètre des capsules 2011

Figure 4 | Rendement moyen en graines (dt/ha avec 13 % H2O) et diamètre des capsules (mm) de la variété de pavot d’hiver Zeno 2002 sur les sites de Flawil (en haut) et de Zurich-Seebach (en bas) pour différentes densités de semis (0,75; 1,5, 3,2 resp. 3,5 kg/ha) et différents procédés (semoir Sembdner, semis en ligne, semoir Krummenacher) en 2009, 2010 et 2011. Les lignes correspondent à l’erreur standard. Des lettres différentes au sein des années indiquent des différences significatives (test HSD Tukey, P < 0,05).

Recherche Agronomique Suisse 5 (7–8): 280–285, 2014

Page 17: Recherche Agronomique Suisse, numéro 7+8, juillet/aout 2014

285

Essais variétaux et culturaux sur le pavot d’hiver | Production végétale

Ria

ssu

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Sum

mar

y

Bibliographie b AFD, 2014. Statistique du commerce extérieur de la Suisse. Administrati-on fédérale des douanes, Berne. Accès: http://www.swiss-impex.ezv. admin.ch/ [9.4.2014].

b FAO, 2014. FAOSTAT database 2013. Food and Agriculture Organization of the United Nations, Rom. Accès: http://faostat3.fao.org [29.4.2014].

b Frick C. & Hebeisen T., 2005. Mohn als alternative Ölpflanze. Agrarfor-schung 12 (1), 4–9.

b Koblet R., 1965. Der Mohn. In: Der landwirtschaftliche Pflanzenbau unter besonderer Berücksichtigung der Schweizerischen Verhältnisse. Birkhäu-ser Verlag, Basel und Stuttgart, 218–219.

Recherche Agronomique Suisse 5 (7–8): 280–285, 2014

Variety and cultivation trials with winter-

hardy poppy

Poppy (Papaver somniferum L.) is a tradi-

tional field crop of Switzerland. During the

Second World War, it was still grown on

around 1300 ha with a view to the country

becoming self-sufficient in cooking oil.

Today, poppy is only grown in Switzerland

on a few hectares. With the entry into force

of the 2014–2017 agricultural policy, how-

ever, the cultivation of poppy is now

supported by the oilseed production

payment (CHF 700/ha). In addition to

comparing the low-morphine, winter-hardy

varieties «Zeno», «Zeno Morphex», «Zeno

2002» and «Josef», Agroscope has studied

also the effects of various sowing tech-

niques and seed quantities on yield with the

variety «Zeno 2002». The study shows that

winter poppy can also be grown in Switzer-

land, and that attractive yields of around

15 dt/ha can be achieved under good

conditions. A key factor for successful

cultivation is the creation of favourable

conditions for a regular and rapid emer-

gence. Different sowing techniques and seed

quantities are suitable for this, depending

on site and weather conditions, nutrient

availability and weed pressure. Rolling the

soil before sowing is urgently recommended.

Whether the subsidies provided under the

2014–2017 agricultural policy will wake the

poppy from its current slumber, only the

future will tell.

Key words: poppy, variety, field trial,

Switzerland, organic farming.

Prove varietali e di coltivazione con il

papavero resistente alle basse temperature

Il papavero (Papaver somniferum L.) è una

tipica coltura campicola della Svizzera. Se

durante la Seconda guerra mondiale veniva

coltivato su un'estensione di circa 1300 ha

per l'autoapprovvigionamento di olio

alimentare, oggi, invece, sono pochi gli ettari

destinati alla coltivazione del papavero in

Svizzera. Con la Politica agricola 2014–2017,

la coltura del papavero da oppio viene ora

sostenuta mediante i contributi per la

trasformazione dei semi oleosi (700 fr./ha).

Agroscope ha, da una parte, comparato fra

loro le varietà a basso contenuto di morfina

resistenti al freddo invernale Zeno, Zeno

Morphex, Zeno 2002 e Josef e, dall’altra, ha

esaminato con la varietà Zeno 2002 gli

effetti di varie tecniche di semina e quantità

delle sementi sulla resa. Lo studio dimostra

che il papavero resistente alle basse tempe-

rature può essere coltivato anche in Svizzera

e che, in presenza di condizioni propizie, si

possono ottenere rese interessanti di circa 15

q/ha. L’elemento fondamentale per garantire

la riuscita della coltivazione è la creazione di

condizioni favorevoli a un'emergenza delle

sementi rapida e regolare. A seconda delle

condizioni geografiche e atmosferiche del

sito, della disponibilità di sostanze nutritive

e della diffusione di malerbe si rivelano

adatte diverse tecniche di semina e quantità

delle sementi. Si raccomanda vivamente di

spianare il terreno prima della semina. Solo

in futuro saremo in grado di stabilire se

l'incentivo della Politica agricola 2014–2017

riuscirà a svegliare il papavero dal suo

sonno.

Page 18: Recherche Agronomique Suisse, numéro 7+8, juillet/aout 2014

286 Recherche Agronomique Suisse 5 (7–8): 286–291, 2014

y a actuellement en Europe des variétés qui, dans de

bonnes conditions, réalisent régulièrement des rende-

ments de 10 t/ha. «Dans de bonnes conditions» signifie

en particulier: suffisamment d’azote est disponible avant

et après floraison afin de délivrer une qualité boulan-

gère acceptable pour le marché européen, sans toutefois

atteindre le niveau qualitatif attendu en Suisse. Ces der-

nières décennies, lorsque la prise en charge de la produc-

tion de blé était garantie par le gouvernement, un

niveau exceptionnel de qualité boulangère et une bonne

résistance aux maladies étaient considérés comme un

choix évident pour la sélection publique des variétés

suisses (fig. 1). Avec la libéralisation du marché, ces qua-

lités doivent être combinées avec un meilleur rendement

pour rester attractives en Suisse et dans le monde (Fos-

sati et Brabant 2003).

Renouvellement des semences et sélection privée

Le pain reste une part essentielle de notre alimentation.

La culture du blé ainsi que sa sélection doivent donc

garder une place importante pour notre agriculture. Le

blé doit continuellement être amélioré car, cultivé main-

tenant sur tous les continents, il rencontre toujours de

nouveaux ravageurs et de nouvelles races de patho-

gènes. Ceci exige une sélection constante pour la résis-

tance. Les variétés qui seront nécessaires en 2030 doivent

déjà être planifiées cette année et les premiers croise-

ments effectués l’année prochaine (Stamp 2011). Ces

futures variétés doivent apporter de bons rendements,

une très bonne qualité et offrir aux agriculteurs une

grande stabilité du rendement par une grande robus-

tesse face au gel, à la chaleur, à la sécheresse et aux

humidités excessives. Ce progrès est-il suffisamment

rétribué ? Non ! Sans un renouvellement suffisant de la

semence, les sélectionneurs manquent de moyens.

Même si, dans certains pays de l’UE, il existe depuis

quelques années un système de redevance également

pour les semences de ferme, le niveau des redevances est

très bas. La semence hybride, à l’exemple du maïs,

implique un taux de renouvellement de semence très

élevé. C’est pourquoi, il y a un nombre aussi considé-

I n t r o d u c t i o n

Il y a cent ans, A. Nowacki, professeur d’agronomie de

l’EPF Zurich, écrivait qu’après trente ans de travail, le

rendement des céréales avait augmenté de 1,1 à 1,6 t/ha

dans l’empire d’Allemagne. Déjà autrefois, les bateaux à

vapeur permettant l’importation bon marché de blé

panifiable de l’Amérique du Nord, stimulaient le besoin

d’améliorer la productivité du blé. À l’exception de la

Suisse, les Européens avaient déjà commencé à croiser

leurs variétés avec les blés américains et anglais, très pro-

ductifs mais de faible qualité boulangère (Porsche et

Taylor 2001). Après la Première Guerre mondiale, en plus

du rendement pour garder un niveau minimal d’autosuf-

fisance, la qualité boulangère a repris de l’importance. Il

L’avenir de la sélection du blé

Peter Stamp1, Dario Fossati2, Fabio Mascher2 et Andreas Hund1

1ETH Zurich, Institut des sciences agronomique, 8092 Zurich, Suisse2Agroscope, Institut des sciences en production végétale IPV, 1260 Nyon, Suisse

Renseignements: Peter Stamp, e-mail: [email protected]

P r o d u c t i o n v é g é t a l e

Figure 1 | Les sélectionneurs d’Agroscope sont attentifs aux résis-tances contre les maladies.

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L’avenir de la sélection du blé | Production végétale

287

Rés

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Recherche Agronomique Suisse 5 (7–8): 286–291, 2014

En Suisse, la sélection publique possède une

longue tradition de création de variétés de

haute qualité boulangère. Il reste à en

améliorer le potentiel de rendement. Dans le

reste de l’Europe, où la sélection est presque

exclusivement privée, le rendement a été

l’objectif prioritaire pendant plus de 100 ans.

La qualité boulangère n’a été longtemps

qu’un objectif secondaire. Le progrès de

rendement des blés fourragers est d’environ

1 % par an, mais pour garantir une sécurité

alimentaire globale, il devrait être de 2,5 %.

Pour y parvenir, des investissements bien

plus importants seraient nécessaires, alors

que les royalties pour cette espèce sont

encore faibles. Dans certains pays, le taux de

renouvellement de semence n’est plus que

de 50 %. Dans cette situation, on ne peut

espérer d’importants progrès de sélection,

d’autant plus que l’indice de récolte – la part

du grain par rapport à la matière sèche

aérienne de la plante – a probablement

atteint son optimum, avec plus de 50 %, et a

perdu son rôle comme moteur du progrès.

Une autre voie propose le doublement de

l’efficacité photosynthétique. Néanmoins,

cela exige la reconstruction d’un appareil

photosynthétique issu de trois milliards

d’années, ce qui ne sera probablement pas

réalisé ces prochaines décennies. La sélection

devient plus rapide et plus précise grâce aux

outils de la biologie moléculaire. Pour le blé,

l’utilisation de ces outils n’en est qu’à ses

débuts. L’utilisation et l’intégration judi-

cieuse de tous les moyens sont nécessaires

pour que les nouvelles variétés soient

adaptées, malgré un rapide changement

climatique, aux excès d’humidité, de séche-

resse, de froid et de chaleur, ainsi que

résistantes aux ravageurs et aux maladies.

rable de sélectionneurs de maïs à travers le monde, car

les firmes de sélection peuvent planifier des investisse-

ments à long terme. Dans le blé, le taux de renouvelle-

ment de semence, par exemple en Allemagne, en France

ou en Italie, n’atteint qu’environ 50 % (Curtis et Nilson

2012). Un taux qui n’est certainement pas suffisant pour

maintenir une sélection forte pour les espèces auto-

games telles que le blé ou l’orge. En Suisse, il est cepen-

dant réjouissant d’observer que ce taux de renouvelle-

ment est supérieur à 90 % (Willy Wicki, DSP, pers. com.).

Sélection satisfaisante, avenir à assurer

Durant le dernier siècle, les rendements en grains

atteints par les agriculteurs ont progressé rapidement

(Hategekimana et al. 2012). Mais si on compare la masse

biologique aérienne d’anciennes et de nouvelles variétés

dans des conditions optimales de fumure et sans dégâts

de verse, le progrès est maigre. Par contre, l’index de

récolte, la part du grain par rapport à la masse aérienne

totale, a été augmentée, passant de 35 % à plus de 50 %

(Peltonen-Saino et al. 2008). Grâce à des tiges plus

courtes, la résistance à la verse a été améliorée. Ainsi,

des doses physiologiquement optimales de fumure azo-

tée peuvent être apportées lors des phases décisives de

la croissance. Les articles de revues de littérature

constatent cependant que le rendement du blé stagne

en Europe depuis environ vingt ans. Ceci est causé par

plusieurs facteurs. D’une part, l’augmentation de l’in-

dice de récolte, qui dépasse 50 % depuis plusieurs décen-

nies, ne peux plus être un facteur principal de l’augmen-

tation du rendement. D’autre part, les réglementations

de la production agricole, reflétant l’écologisation sou-

haitée par la société, diminuent les possibilités de contrô-

ler la croissance et l’état sanitaire des cultures par les

intrants. Enfin, le changement climatique exerce dans

nos régions un effet négatif sur le rendement du blé

(Brisson et al. 2010). L’ensemble de ces facteurs masque

le progrès génétique qui, lui, n’a pas ralentit. La sélec-

tion en Suisse donne une place importante au taux de

protéine, ce qui limite la progression du rendement. Le

rendement maximal, atteint lorsque la variété est culti-

vée de manière intensive, doit cependant être comparé

avec le rendement économiquement optimal réalisé pra-tiquement par les meilleurs agriculteurs. Dans les pays

avancés, ce rendement se situe à environ 80 % du rende-

ment maximal. Pour ce rendement pratique, le progrès

génétique est d’environ 1 % par an pour des blés de qua-

lité moyenne. Néanmoins, pour assurer une sécurité ali-

mentaire à l’horizon des années 2050, il faudrait que ce

progrès soit de 2,5 % par an (Fischer et Edmeades 2010).

Il faut développer de nouveaux moyens d’améliorer la

qualité boulangère et le rendement, qui restent les buts

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Production végétale | L’avenir de la sélection du blé

288

prioritaires de la sélection du blé. Les bases biochimiques

de la qualité boulangère sont relativement bien connues.

Le gluten y joue un rôle essentiel. Il est composé de diffé-

rents types de protéines de réserve du grain, des gliadines

ainsi que de plus grosses molécules, les glutenines. Ces

protéines riches en acides aminés soufrés sont essentielles

pour la cohésion entre les protéines du gluten. Elles

assurent la bonne tenue des pâtes lors des fermentations

et de la cuisson même si, sur le plan nutritionnel, elles

sont largement inutiles. Il est nécessaire que le sol soit

suffisamment fourni en souffre pour produire de bons

rendements avec des blés panifiables à plus de 12 % de

protéines. Le rapport entre ces types de molécules, leurs

compositions et les interactions très complexes avec les

autres composantes de la pâte sont les principaux déter-

minants de la qualité boulangère. Bien que la base géné-

tique des molécules les plus importantes soit bien connue,

elle n’est pas encore suffisamment utilisée pour faire en

routine un pronostic de la qualité boulangère des lignées

de sélection au laboratoire (Gobaa et al. 2007). Pendant une centaine d’année, les principales cibles

d’amélioration du rendement ont été une meilleure

répartition entre le grain et la paille, accompagnée

d’une augmentation du nombre de grains produits à

l’hectare. Nous ne connaissons pas encore des caracté-

ristiques aussi importantes sur le plan physiologique ou

moléculaire qui permettraient de continuer à augmen-

ter le rendement aussi rapidement. Prolonger la durée

de vie de la feuille après floraison est certainement, avec

l’index de récolte, très important pour la croissance du

grain et du rendement. La durée de vie de la feuille est

constamment menacée par les maladies, les ravageurs,

la chaleur et la sécheresse. Ceci explique l’importance

des résistances et des tolérances biotiques et abiotiques.

Si les espèces sauvages apparentées au blé ont bien des

taux de photosynthèse très élevés, leurs feuilles meurent

rapidement après la floraison. Les blés actuels peuvent

déjà avoir une longue durée de vie foliaire lorsque la

disponibilité en azote est bonne. L’exemple du maïs du

type «stay-green» où, dans les cas extrêmes, les grains

sont récoltés alors que leurs feuilles sont encore vertes,

montre l’intérêt limité d’améliorer la durée de vie des

feuilles. D’où la conclusion que, pour la sélection du blé

et pour ces prochaines décennies, il n’y a pas de sauts

importants en vue. Toutefois, il existe une lueur d’espoir.

L’amélioration du rendement dans des variétés de blé et

de maïs a pu être attribuée à un rendement photosyn-

thétique amélioré (Stamp 2011).

Phénotypage

Sélection

Biologie

Génétique/Biotechnologies

Informatique

Ingrédients/Qualité

Agronomie

Physiologie,Phénomique

Figure 2 | La sélection moderne est la mise en commun de connaissances complexes.

Recherche Agronomique Suisse 5 (7–8): 286–291, 2014

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L’avenir de la sélection du blé | Production végétale

289

peut conduire à de nouvelles variétés que si le sélection-

neur domine tous les processus (fig. 2). Depuis plus de

deux décennies, des discussions sur les potentiels d’utili-

sation des nouvelles connaissances au niveau molécu-

laire ont lieu. Ces discussions intenses sont renforcées

par les progrès rapides et continus concernant la connais-

sance des structures, des fonctions des gènes et de leurs

interactions très complexes dans la formation des pro-

priétés de la plante (Stamp et Visser 2012). Souvent, l’in-

térêt se concentre malheureusement uniquement sur le

génie génétique et son potentiel, par l’insertion de

gènes individuels, pour remédier à une faiblesse d’une

variété très bonne par ailleurs. Alors, qu’au-delà du

génie génétique, la génétique moléculaire cherche plus

largement à décoder le génome d’une plante, soit tous

les gènes d’une plante et leurs interactions. En identi-

fiant les gènes d’importance, elle a permis de développer

des marqueurs moléculaires, outils indispensables de la

sélection assistée par marqueurs (SAM). Une autre

approche est considérer plus globalement l’ensemble du

génome, pour évaluer la valeur d’une plante et la sélec-

tionner. Toutefois, dans le blé, cette «sélection géno-

mique» en est seulement à ses débuts. La dite «sélection

intelligente» («smart breeding») devrait finalement

intégrer au mieux toutes les techniques convention-

nelles et de la biologie moléculaire, pour sélectionner

plus rapidement et plus précisément (Lusser et al. 2012).

Ainsi, théoriquement, le sélectionneur pourrait, dès le

choix des parents et lors du développement des lignées,

Dans la même veine, selon des calculs encore très théo-

riques et hypothétiques de biochimistes, on pourrait

doubler la performance des plantes en modifiant fonda-

mentalement les activités enzymatiques et d’autres pro-

cessus pour adapter le blé à l’augmentation de la teneur

en CO2 de l’atmosphère (Zhu et al. 2010). C’est de la

musique d’avenir et une tâche pour les décennies à venir.

Actuellement, il faut davantage étudier comment amé-

liorer le rendement photosynthétique pendant la florai-

son afin d’augmenter encore le nombre de grains au

mètre carré. Traduire les progrès de la biologie molécu-

laire moderne en des critères de sélection directement

utilisables par les sélectionneurs reste un défi majeur.

L’amélioration génétique aujourd’hui

L’objectif pour les années à venir est d’améliorer la vita-

lité globale de la plante, y compris une amélioration de

la tolérance aux maladies et aux changements clima-

tiques. Ces objectifs de sélection ont aussi leurs limites,

car les tolérances de la plante entraînent souvent «des

coûts» supplémentaires, à travers des activités ou des

interactions avec des processus métaboliques. Ceci a été

montré par exemple avec l’introduction de gènes de

résistance supplémentaires dans la variété Arina (Ortelli

et al. 1996). D’autre part, les nouveaux outils de sélec-

tion apportés par la génétique moléculaire sont de plus

en plus aisément disponibles pour les sélectionneurs. Ils

ont longtemps été au centre de l’intérêt public, mais la

sélection moderne est une entreprise complexe; elle ne

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Figure 3 | L’ascendance du blé panifiable. (source: www.sortengarten.ethz.ch)

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Production végétale | L’avenir de la sélection du blé

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vérifier que tous les gènes souhaités de résistance aux

maladies, de qualité boulangère ou propices au rende-

ment soient bien présents. C’est prometteur, mais cepen-

dant, pour le blé, pas si facile à mettre en œuvre rapide-

ment. En comparaison, le riz a un très petit génome, alors

que le blé tendre réunit trois génomes complets de trois

espèces sauvages différentes bien qu’apparentées et pos-

sède ainsi un génome immense, cinq fois plus grand que

celui de l’être humain (fig. 3). Il n’est donc pas surprenant

qu’un premier décodage du génome du blé n’ait été réa-

lisé qu’en 2009 sur la variété modèle «Chinese Spring».

L’utilisation et la traduction de ces connaissances scienti-

fiques dans une nouvelle variété ne sont pas attendues

avant 2030 (Brenchley et al. 2011). Cependant, ces der-

nières années, la détection de gènes d’intérêts est deve-

nue vingt fois moins chère et beaucoup plus rapide. Ainsi,

des propriétés peuvent être diagnostiquées et sélection-

nées en utilisant la technologie des puces à ADN.

Les ressources génétiques dans les banques de

gènes constituent toujours un énorme potentiel de

gènes encore sous-exploités. Il existe des centaines de

milliers d’accessions d’ancêtres du blé, de variétés

locales ou d’anciens blés à travers le monde. De nom-

breux gènes de résistance aux maladies peuvent y être

trouvés, comme l’a démontré une étude de l’Université

de Zurich (Bhullar et al. 2010). Toutefois, le sélection-

neur ne sera intéressé au gène identifié dans les res-

sources génétiques que s’il peut l’introduire rapide-

ment et avec précision dans une variété moderne à

l’aide de marqueurs, par rétrocroisement ou, si appro-

prié, par génie génétique.

C o n c l u s i o n s

En Suisse, depuis plus de cent ans, le blé a été sélectionné

avec les mêmes objectifs pour combiner à un haut niveau

la qualité boulangère, la productivité et les résistances.

En Europe, il y a maintenant des variétés productives et

de bonne qualité boulangère. Avec l’intérêt renouvelé

pour la sélection du blé par de grandes entreprises, on

peut s’attendre à un progrès génétique plus rapide,

comme c’est déjà le cas dans le maïs. Grâce au choix judi-

cieux de ses objectifs à long terme, le programme

d’Agroscope, bien que de dimension modeste, a le

potentiel de relever ces défis. Les moyens engagés, com-

binés avec l’expertise scientifique et professionnelle des

sélectionneurs, ont prouvé par le passé que même la

sélection publique peut profiter des opportunités de

marché grâce à une coopération efficace avec DSP. De

plus, le «microcosme» helvétique offre des possibilités

de connecter aisément les recherches des EPF et des uni-

versités cantonales concernant la sélection dans une

situation gagnant-gagnant. En d’autres termes, par des

ajustements mineurs de leurs objectifs, les projets de

recherches et de la sélection peuvent mutuellement

s’enrichir. Ces collaborations nationales pourront ainsi

s’intégrer plus efficacement au niveau international, par

exemple à travers la «Wheat Initiative». Seuls ceux qui

peuvent donner reçoivent quelque chose en retour. n

Recherche Agronomique Suisse 5 (7–8): 286–291, 2014

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L’avenir de la sélection du blé | Production végétale

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Recherche Agronomique Suisse 5 (7–8): 286–291, 2014

The future of wheat breeding

Unlike the situation in the European Union,

where wheat breeding is almost exclusively

in the hands of the private sector, public

breeding of disease-resistant wheat with

high baking quality has a long-standing

tradition in Switzerland. Important increases

in yield potential are still possible here. After

World War I, wheat yield in other European

countries increased rapidly due to a focus on

mass production and a demand for high

baking quality. The current annual breeding

progress in mass-produced wheat remains at

1 %, and large investments would be

necessary to raise this rate to the 2.5 %

required for global food security. However,

investment does not pay back when seed

rotation is reduced to 50 % as it is the case in

some countries. Therefore, significant yield

leaps cannot be expected in the near future.

As the harvest index—the driving trait of

the Green Revolution—is close to its theo-

retical maximum above 50 % and thus no

longer drives progress, smart-breeding may

allow fast and precise breeding. Smart-

breeding combines cheap and efficient

molecular tools with new phenotyping

techniques to produce novel varieties, such

as hexaploid bread wheat. The theoretical

possibility of doubling the photosynthetic

efficiency is a silver line at the horizon, but it

demands fundamental changes to an

age-old breeding system. In the face of

climate change and ongoing globalization,

the reasonable use of new breeding tools

will help us develop new productive wheat

varieties that are tolerant to rapid changes

from hot to cold or flooding to drought and

are resistant to pests and diseases.

Key words: wheat breeding; breeding

investments; smart-breeding; baking quality.

L'avvenire del miglioramento genetico del

frumento

In Svizzera il contributo di istituzioni

pubbliche alla selezione di frumento può

vantare una lunga tradizione nella

produzione di varietà sane e di elevata

qualità panificabile ed esiste tuttora un

buon margine per migliorare il potenziale

di rendimento. Diversa è la situazione nel

resto d’Europa, dove la selezione è

prevalentemente organizzata da enti

privati. Un secolo fa la loro preoccupa-

zione primaria era la resa, ed è solo

qualche decennio più tardi che si assiste a

un riorientamento verso la qualità. Oggi

l’aumento di rendimento delle varietà più

comuni languisce intorno all’ 1 %, mentre

sarebbe necessario un aumento del 2,5 %

per nutrire la popolazione mondiale. Un

tale progresso necessiterebbe di maggiori

investimenti, che però mancano a causa

delle basse riscossioni legate alle licenze.

In certi Paesi il tasso di rinnovamento della

semenza è inferiore al 50 % e non ci si può

dunque aspettare salti impressionanti nei

rendimenti. Inoltre l’indice di resa, cioè la

percentuale di grano nella massa aerea

della pianta, si attesta intorno al 50 % e

ha probabilmente raggiunto l’optimum

biologico, perdendo il suo ruolo come

stimolo di progresso. D’altra parte, la

selezione diventa più precisa e celere

grazie all’impiego di metodi molecolari,

noti anche come «smart breeding». Per il

grano tenero si è ancora agli inizi. Si mira,

è vero, a un raddoppiamento dell’effi-

cienza fotosintetica, ciò comporta tuttavia

una ricostruzione dell’intero sistema

fotosintetico vecchio di 3 miliardi d’anni

che giungerà a completamento solo nel

prossimo secolo. Di conseguenza, l’im-

piego intelligente di tutti i mezzi a

disposizione è indispensabile per rispon-

dere al cambiamento climatico con nuove

varietà più adatte ai giochi d’alternanza

tra periodi umidi e di siccità, e ondate di

freddo e di calore. Lo stesso dicasi per

l’adattamento alla diffusione di nuovi

parassiti e malattie in un mondo sempre

più globalizzato.

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292 Recherche Agronomique Suisse 5 (7–8): 292–299, 2014

ressources, c’est-à-dire pour l’eau, les éléments nutritifs

et la lumière, et d’autre part des éventuels effets allélo-

pathiques des cultures implantées. L’allélopathie est

définie comme tout effet direct ou indirect, positif ou

négatif, d’une plante sur une autre, par le biais de com-

posés biochimiques libérés dans l’environnement (Rice

1984). La plupart du temps il s’agit d’un effet inhibiteur

d’une plante (donneur) sur le développement (germina-

tion et croissance) d’une autre plante (receveur). Les

composés allélochimiques peuvent être libérés des

plantes donneuses par volatilisation, lessivage des

feuilles, décomposition des résidus ou exsudations raci-

naires. La grande difficulté est de séparer les facteurs de

compétition pour les ressources des effets allélopa-

thiques. Plusieurs auteurs estiment que cela est pratique-

ment impossible dans des systèmes naturels (He et al.

2012; Inderjit et del Moral 1997).

I n t r o d u c t i o n

Depuis de nombreuses années, l’implantation des

cultures intermédiaires, notamment des couverts végé-

taux, augmente sur le territoire helvétique et est encou-

ragée par les autorités suisses. Les cultures intermé-

diaires sont des végétaux implantés entre deux cultures

principales et ne sont pas destinées à être récoltées

(Arvalis 2011). Elles rendent des services écosystémiques,

comme la réduction de la lixiviation, la fourniture

d’azote à la culture suivante, la réduction de l’érosion,

l’amélioration de la structure et des propriétés hydriques

du sol, la réduction de la pression parasitaire sur les

cultures et l’empêchement du développement des

adventices (Justes et al. 2012). Plusieurs facteurs inter-

viennent dans la suppression des adventices par les cou-

verts végétaux. Il y a d’une part la concurrence pour les

Suppression des adventices par les couverts végétaux: différents facteurs analysésFrédéric Tschuy, Aurélie Gfeller, Roger Azevedo, Caroline Khamissé, Lydie Henriet et Judith Wirth

Agroscope, Institut des sciences en production végétale IPV, 1260 Nyon, Suisse

Renseignements: Judith Wirth, e-mail: [email protected]

Vue d’ensemble de l’essai au champ. (Photo: Frédéric Tschuy)

P r o d u c t i o n v é g é t a l e

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Suppression des adventices par les couverts végétaux: différents facteurs analysés | Production végétale

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Les cultures intermédiaires représentent une

technique culturale de plus en plus répandue

en Suisse en raison de leurs services écosys-

témiques, dont la suppression des adventices.

Ce phénomène peut être expliqué par

l’action conjointe de facteurs de compétition

(pour l’eau, la lumière et les éléments

nutritifs) et des éventuels phénomènes

allélopathiques (interactions biochimiques

entre les plantes). Pour mieux comprendre

les phénomènes de suppression des adven-

tices par les couverts végétaux, nous avons

mis en place un essai au champ permettant

de mesurer l’effet de trois couverts sur la

croissance des adventices, notamment de

l’amarante. De plus, nous avons tenté de

comprendre le rôle des différents facteurs de

suppression par l’installation d’un nouveau

dispositif expérimental. Il s’agissait d’étudier

séparément l’effet dû à la compétition pour

la lumière par les couverts et l’effet dû aux

phénomènes allélopathiques suite à des

interactions racinaires entre les couverts et

les amarantes. Durant cette première année

d’essai, la compétition pour la lumière a pu

être fortement réduite; toutefois, pour des

raisons méthodologiques, les interactions

racinaires n’ont pas pu être totalement

supprimées au champ. Les résultats intermé-

diaires ont montré le rôle important de la

concurrence pour la lumière dans le contrôle

des adventices au champ. En revanche, le

rôle de l’allélopathie n’a pas encore pu être

observé.

Pour mettre en évidence le phénomène d’allélopathie,

la plupart des essais sont effectués en laboratoire ou en

serre en conditions contrôlées. De nombreuses études

utilisent des méthodes d’extraction à l’eau ou à l’étha-

nol des parties aériennes et/ou des racines pour des tests

de germination avec des graines de cresson ou de laitue

par exemple (Kalinova et Vrchotova 2009). En conditions

naturelles, l’étude est plus complexe car les interactions

biotiques et abiotiques du sol peuvent influencer la

présence des composés allélopathiques. De même, les

multiples formes de concurrence entre les plantes sont

susceptibles de masquer les effets allélopathiques

recherchés (Inderjit et Callaway 2003). Pour l’étude pré-

sentée ici, les trois espèces choisies (sarrasin, sorgho et

moutarde brune) sont connues pour leur forte suppres-

sion des adventices pendant leur culture au champ

(Kumar et al. 2009; Tominaga et Uezu 1995; Weston et al.

2013). Le but de cet essai au champ est de comprendre

pourquoi les cultures intermédiaires vivantes suppri-

ment les adventices et de mettre au point un système

permettant de séparer les différents facteurs de concur-

rence, notamment l’ombrage, des éventuels phéno-

mènes allélopathiques, afin de pouvoir ensuite caracté-

riser et évaluer différentes espèces ou variétés de

couverts végétaux sur ce dernier critère. Une fois un

phénomène d’allélopathie prouvé, nous chercherons à

identifier et à quantifier les composés allélochimiques

dans le sol.

M a t é r i e l e t m é t h o d e s

Matériel végétal utilisé

Les semences ont été obtenues auprès de Semences UFA.

Il s’agit des espèces et variétés suivantes: Fagopyrum

esculentum Moench (sarrasin, variété Lileija), Sorghum

bicolor Moench x Sorghum sudanense (Piper) Stapf (sor-

gho hybride, variété Haykin) et Brassica juncea (mou-

tarde sarepta, variété Vitasso). Les graines d’Amaranthus

retroflexus (amarante réfléchie) ont été fournies par

Herbiseed (Twyford, Angleterre).

Mise en place de l’essai au champ

Après un labour à 22 cm de profondeur réalisé le 5 août

2013, les trois espèces ont été semées le 6 août 2013 sur

un sol limono-argileux (29,1 % d’argile, 42 % de limon,

28,9 % de sable, MO 2,2 %, pH 8). Le précédent cultural

était de la luzerne (Medicago sativa) semée le 30 mars

2012. Les couverts végétaux ont été semés avec un

espace interligne de 12,5 cm aux densités suivantes: sar-

rasin 75 kg/ha, sorgho hybride 60 kg/ha et moutarde

sarepta 10 kg/ha. Chaque culture était semée dans un

bloc de 48 m² divisé en quatre plates-bandes de superfi-

Page 26: Recherche Agronomique Suisse, numéro 7+8, juillet/aout 2014

Production végétale | Suppression des adventices par les couverts végétaux: différents facteurs analysés

294

cie identique. Un témoin sol nu de la même surface a été

préparé similairement. Un apport de 50 kg N (nitrate

d’ammoniaque 27,5 %)/ha a été apporté le 12 août (7 JAS

(= jours après semis) sur l’ensemble de l’essai. Pour la vari-

ante expérimentale séparation des rhizosphères, des

tuyaux en pvc (profondeur 25 cm, diamètre 10 cm) ont

été enfoncés dans l’interligne des cultures ainsi que sur le

bloc sol nu (tabl. 1: variante C, D et F, N=8, Fig. 2B) le 6

août juste après le semis. Pour la variante expérimentale

absence de séparation des rhizosphères, des anneaux en

pvc (diamètre 10 cm) ont été positionnés dans l’interligne

des cultures ainsi que sur le bloc sol nu afin d’assurer la

même superficie pour les amarantes que dans les tuyaux

(tabl. 1: variante A, B et E, N=8; fig. 2A). Le même jour,

une trentaine de graines d’amarante réfléchie ont été

semées dans les tuyaux et dans les anneaux. Le 23 août

(18 JAS) les amarantes ont été éclaircies à cinq plants par

tuyau, et respectivement par anneau pour avoir une

quantité homogène de plantes par variante. Pour la vari-

ante expérimentale ombrage sur les amarantes et pour

étudier ainsi le facteur de concurrence pour la lumière,

des filets rigides en métal (1,2 sur x 0,5 mètres, mailles

12 mm) ont été placés entre les lignes des cultures (tabl. 1:

variante B et D, N=4; fig. 1) le 26 août (21 JAS).

Analyse de terre

Le 6 août, un échantillon de terre a été prélevé dans

chaque bloc pour l’analyse des éléments P, K et Mg dis-

ponibles (extraits à l’eau) et en réserve (extraits à l’acé-

tate d’ammonium + EDTA). Le 9 et le 27 septembre (35 et

53 JAS respectivement) le sol de chaque bloc a été ana-

lysé pour les éléments P, K et Mg disponibles (extraits à

l’eau saturée en CO2, selon Dirks-Scheffer). Le 3 et le

27 septembre (29 et 53 JAS respectivement) le Nmin a été

déterminé par chromatographie ionique (Agroscope

ART et ACW 2010).

Mesures du PAR

Le PAR (photosynthetically active radiation) a été mesuré

à différents moments durant l’essai (25, 31, 39, 45 et

49  JAS) avec un LI-191 Line Quantum Sensor (LI-COR

Biosciences). Les mesures ont été faites à midi lorsque le

soleil était à son zénith. Les PAR ont été déterminés aux

niveaux de la canopée et du sol des différents couverts

végétaux. La fraction du PAR interceptée (en %) a été

calculée avec la formule suivante: (1-(PAR niveau sol/PAR

niveau canopée))*100.

Détermination de la masse sèche des amarantes

Le 27 septembre (53 JAS), les amarantes présentes dans

les tuyaux et dans les anneaux ont été coupées au niveau

du sol, puis séchées pendant 24 heures à 50 °C. La masse

sèche (MS) a été déterminée.

Figure 1 | Variantes expérimentales B et D dans le couvert de sarra-sin le 28 août (23 JAS). Entre deux filets se trouvent deux tuyaux en pvc et deux anneaux avec chacun 5 plantes d’amarante. Les filets écartent le feuillage pour éviter l’ombre sur les amarantes.

Figure 2 | A) Variantes expérimentales A, B, E avec anneau et B) tuyau en pvc avec variantes C, D, F le 28 août (23 JAS) dans le sol nu. Dans chaque anneau et tuyau se trouvent cinq plantes d’amarante.

Recherche Agronomique Suisse 5 (7–8): 292–299, 2014

A) B)

Page 27: Recherche Agronomique Suisse, numéro 7+8, juillet/aout 2014

Suppression des adventices par les couverts végétaux: différents facteurs analysés | Production végétale

295

tices était réduite de 99 à 100 % par rapport à celle des

adventices sur le bloc sol nu. Ces observations corres-

pondent à nos observations antérieures au champ (résul-

tats non présentés) et à celles d’autres groupes de

recherche (Kumar et al. 2009; Weston et al. 2013). Néan-

moins, la présence d’adventices dans l’ensemble de l’es-

sai était très faible en 2013 par rapport aux années précé-

dentes. En 2012 par exemple, dans un autre essai, nous

avons mesuré en moyenne 181 g d’adventices/0,25 m²

dans le témoin sol nu, par rapport à seulement 64 g d’ad-

ventices/0,25 m² en 2013. Nous supposons que la culture

d’un an et demi de luzerne a laissé un champ bien propre.

Nous avons également constaté que la présence d’ama-

rantes réfléchies dans notre essai était très faible par rap-

port à l’essai 2012. Dans les seize cadres de comptage

présents (quatre par bloc) les espèces suivantes ont été

déterminées: panic pied-de-coq (Echinochloa crus-galli),

chénopode blanc (Chenopodium album), chénopode

polysperme (Chenopodium polyspermum), luzerne culti-

vée (Medicago sativa), euphorbe réveille-matin (Euphor-

bia helioscopia), capselle (Capsella bursa-pastoris), prêle

des champs (Equisetum arvense) et laiteron rude (Son-

chus asper). Les cadres présents sur le sol nu contenaient

en moyenne onze plantes adventices.

Fertilité des sols

Au début de l’essai (06.08.13), la quantité des éléments

nutritifs en réserve était satisfaisante (P et K) ou même

riche (Mg) (tabl. 3A). Les quantités d’éléments nutritifs

Détermination de la masse sèche des adventices

Le 7 août (2 JAS), quatre cadres de comptage (0,25 m²)

ont été placés au hasard dans chaque bloc pour suivre le

nombre et la biomasse des adventices dans les couverts

durant l’essai. Le 1er octobre (57 JAS) les adventices pré-

sentes dans ces cadres ont été déterminées, comptées et

coupées au niveau du sol. Elles ont été ensuite séchées

pendant 48 heures à 50 °C pour déterminer leur masse

sèche.

Analyses statistiques

Les données ont été analysées avec R studio 3.0. Pour

chaque espèce, un test de normalité des données

(Shapiro-Wilk-test) a été effectué. L’homogénéité des

variances a ensuite été vérifiée avec le test de Levene.

Une analyse non-paramétrique a été réalisée à l’aide du

package Rfit (Rank-based Estimation for Linear Models)

(Kloke et McKean 2012). Pour le sarrasin et le sorgho,

une correction des données par le logarithme a dû être

faite. Finalement, le test de comparaison multiple de

Bonferroni a été utilisé pour observer si les différences

entre les groupes étaient significatives (p ≤ 0,5).

R é s u l t a t s e t d i s c u s s i o n

Suppression totale des adventices

La suppression des adventices par les trois cultures inter-

médiaires était quasi totale (tabl. 2). Dans les trois blocs

semés avec les couverts végétaux, la croissance des adven-

variante expérimentale

séparation des rhizosphères

interactions racinaires

filetombrages sur les

amarantesprésence d’un couvert

végétal

A (-T, -F) non oui non oui oui

B (-T, +F) non oui oui non oui

C (+T, -F) oui non non oui oui

D (+T, +F) oui non oui non oui

E (-T) non – non non

F (+T) oui – non non

Tableau 1 | Dispositif expérimental au champ. T = tuyaux en pvc, F = filet, - = absence, + = présence

couverts végétaux MS adventices/0,25 m2 (g) réduction par rapport au témoin sol nu (%)

moutarde 0,09 ± 0,0 a -100*

sorgho 0,73 ± 0,4 a -99*

sarrasin 0,15 ± 0,0 a -100*

sol nu 64,03 ± 9,2 b

Tableau 2 | La masse sèche (MS) des adventices par 0,25 m2 a été déterminée 57 jours après semis. Les valeurs sont les moyennes de 4 répé-titions ± erreur standard. Les chiffres suivis de la même lettre ne sont pas significativement différents à p<0,05. Les pourcentages suivis par une étoile sont significativement différents de la matière sèche des adventices sur sol nu

Recherche Agronomique Suisse 5 (7–8): 292–299, 2014

Page 28: Recherche Agronomique Suisse, numéro 7+8, juillet/aout 2014

Production végétale | Suppression des adventices par les couverts végétaux: différents facteurs analysés

296

disponibles dans le sol étaient également suffisantes

(facteur de correction selon la norme de fumure: 1,0)

pour P et K pendant toute l’expérience, tandis que les

teneurs en Mg étaient médiocres (facteur de correction

selon la norme de fumure: 1,4) (tabl. 3B) (Sinaj et al.

2009). Néanmoins, sur la base de ces analyses, nous

émettons l’hypothèse que l’ensemble des couverts végé-

taux était bien approvisionné en éléments nutritifs et

qu’ils n’ont pas subi de carence. Pour les valeurs en azote,

l’apport de 50 kg N/ha début août a permis de garantir

en fin d’essai (mesure du 27.09) un taux d’azote optimal

pour le développement des plantes (tabl. 3C). Les résul-

tats montrent également que les teneurs en éléments

nutritifs sont très similaires entre les différentes variantes

expérimentales (dont le sol nu) durant toute la période

de culture.

En résumé, une concurrence pour les principaux élé-

ments nutritifs P, K, Mg et N était peu probable, car les

plantes ont été suffisamment approvisionnées tout au

long de l’expérience. Cependant, on ne peut pas exclure

qu’il y ait eu des carences pour d’autres macronutri-

ments et/ou pour des micronutriments, ou que les subs-

tances allélopathiques éventuellement présentes dans

le sol aient agi sur l’absorption des substances nutritives

par les amarantes. Il a pu être montré que l’exsudation

de la phytotoxine 8HQ (8-hydroxy-quinoline) de centau-

rée diffuse (Centaurea diffusa Lam.) facilite également

l’absorption des métaux, notamment du fer (Tharayil et

al. 2009). Pour connaitre l’éventuel effet des exsudats

racinaires des couverts végétaux sur l’absorption des

éléments nutritifs de l’amarante, il est prévu de mesurer,

dans notre prochain essai au champ, la teneur en élé-

ments nutritifs des feuilles.

Effet de l’ombrage

Les mesures de la fraction PAR interceptée par les

cultures intermédiaires réalisées entre 25 et 49 JAS

montrent qu’à partir de 39 JAS les trois couverts végé-

taux interceptent la quasi-totalité de la lumière (entre 97

et 98 %, fig. 3, Sarrasin O, Sorgho O et Moutarde O). La

canopée du sorgho (Sorgho O) a été la plus lente à se

développer. Par contre, la présence des filets (fig. 1) a

permis de réduire considérablement l’ombrage sur les

amarantes (fractions PAR interceptées entre 0 et 9 %,

fig. 3, Sarrasin F, Sorgho F et Moutarde F). Par la suppres-

sion de la concurrence pour la lumière, l’effet de l’om-

 A éléments nutritifs en réserve (mg/kg)

P K Mg

date 06.08

moutarde 42 143 337

sorgho 47 144 340

sarrasin 49 149 289

sol nu 42 141 329

 B éléments nutritifs disponibles (mg/kg)

P K Mg

date 06.08 09.09 27.09 06.08 09.09 27.09 06.08 09.09 27.09

moutarde 3,1 1,8 1,8 19,0 19,0 20,0 6,1 4,8 5,2

sorgho 3,4 2,0 2,2 19,3 16,0 17,0 7,1 5,6 5,8

sarrasin 2,5 1,8 1,7 19,8 16,0 17,0 7,4 6,0 6,2

sol nu 2,6 1,6 2,1 18,9 15,0 18,0 6,6 5,2 5,4

C Nmin (kg N/ha)

date 03.09 27.09

moutarde 22,6 16,8

sorgho 34,4 23,8

sarrasin 31,4 23,2

sol nu 56,2 23,3

Tableau 3 | A) Les éléments nutritifs en réserve dans le sol ont été déterminés à la mise en place de l’essai le 06.08. B) Les éléments nutritifs disponibles dans le sol ont été déterminés le 06.08, le 09.09 et le 27.09. C) Le Nmin a été mesuré le 03.09 et le 27.09. 50 kg N (nitrate d’ammo-niaque 27,5 %)/ha a été apporté le 12.08

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Page 29: Recherche Agronomique Suisse, numéro 7+8, juillet/aout 2014

Suppression des adventices par les couverts végétaux: différents facteurs analysés | Production végétale

297

tion des rhizosphères) n’a pas eu un effet significatif sur

la croissance des amarantes (moutarde -11 et -49 %, sor-

gho -15 et 48 %, sarrasin 18 et -10 % du rapport de la

matière sèche de l’amarante entre les modalités pré-

sence et absence de tuyau) et ne peut donc pas expliquer

une partie de l’effet total de suppression, contrairement

à l’ombrage. L’essai réalisé au champ n’a sans doute pas

permis techniquement de contrôler le facteur séparation

de la rhizosphère. En effet, la séparation des rhizos-

phères par un tuyau, qui offrait l’avantage de pouvoir

être enfoncé dans le sol après le semis sans devoir creu-

ser et modifier la structure du sol, n’a pas permis d’éviter

les contacts racinaires entre l’adventice et les différents

couverts. La longueur de la racine pivotante de l’ama-

rante aurait déjà dépassé la longueur du tuyau deux

semaines après le semis (observation faite dans un essai

ultérieur en phytotron). Les racines des couverts végé-

brage des différents couverts sur la croissance de l’ama-

rante a pu être étudiée. L’effet total de suppression de la

croissance des amarantes, plus précisément le rapport

entre les variantes expérimentales D (pas de concurrence

pour la lumière, pas d’interactions racinaires) et A (fort

ombrage, interactions racinaires), était élevé pour les

trois couverts végétaux (entre 76 et 97 %) (tabl. 4A et B).

Dans notre essai, la totalité de cette suppression s’expli-

quait par l’ombrage (tabl. 4B, effet de la lumière). Il sem-

blerait donc que l’ombrage soit le facteur principal de

l’inhibition de la croissance des amarantes.

Effet des interactions racinaires

L’essai au champ n’a pas démontré que les interactions

racinaires avaient un effet suppressif sur le développe-

ment des amarantes (tabl. 4B, incidence du tuyau). A

part pour la moutarde, la présence des tuyaux (sépara-

A Matière sèche par amarante (mg)

variante sarrasin sorgho moutarde

A (-T -F) 24 ± 9 a 232 ± 49 a 34 ± 12 a

B (-T +F) 670 ± 191 b 1429 ± 305 b 264 ± 47 b

C (+T -F) 20 ± 3 a 273 ± 64 a 39 ± 13 a

D (+T +F) 746 ± 127 b 969 ± 54 b 521 ± 54 c

B incidence totale (%) incidence de la lumière (%) incidence du tuyau (%)

couverts végétaux (D vers. A) (B vers. A) (D vers. C) (C vers. A) (D vers. B)

sarrasin -97* -96* -97* 18 -10

sorgho -76* -84* -72* -15 48

moutarde -93* -87* -93* -11 -49*

Tableau 4 | A) Matière sèche par amarante (mg) 53 JAS dans les trois couverts végétaux pour les variantes expérimentales A à D. Les valeurs sont les moyennes (± erreur standard) de 8 répétitions. T = tuyau plastique ; F = filet ; - = absence ; + = présence. B) Incidences (%) entre les variantes expérimentales. Les chiffres suivis de la même lettre ne sont pas significativement différents à p<0,05. Les pourcentages sui-vis par une étoile sont significativement différents

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

25 31 39 45 49

fract

ion

PAR

inte

rcep

tée

(%)

jours après semis (JAS)

sarrasin F

sorgho F

moutarde F

sarrasin O

sorgho O

moutarde P

Figure 3 | La fraction PAR interceptée a été déterminée à midi entre les filets et sous les différents couverts végétaux 25, 31, 39, 45 et 49 JAS. Les valeurs sont les moyennes de 4 répétitions ± erreur standard. F= filet, O = ombre.

Recherche Agronomique Suisse 5 (7–8): 292–299, 2014

Page 30: Recherche Agronomique Suisse, numéro 7+8, juillet/aout 2014

298

Production végétale | Suppression des adventices par les couverts végétaux: différents facteurs analysés

taux sont donc entrées en contact avec les racines des

amarantes. En raison de périodes sèches, les cultures ont

pu souffrir d’un stress hydrique. La concurrence pour

l’eau entre les adventices et les cultures intermédiaires

ne peut donc pas être exclue. Il est démontré que la pré-

sence d’Echinochloa crus-galli (panic pied-de-coq) induit

l’exsudation de molécules allélopathiques chez le riz

(Zhao et al. 2005). Il est possible qu’il faille également

une pression écologique des adventices pour inciter l’ex-

pression du potentiel allélopathique des cultures étu-

diées. La faible densité des adventices (surtout de l’ama-

rante) lors de l’essai pourrait expliquer l’absence de

l’effet des interactions racinaires sur la croissance de

l’amarante. On peut également imaginer qu’un couvert

dense de cultures intermédiaires qui se développe rapi-

dement fait suffisamment d’ombre pour inhiber la crois-

sance des adventices. Les couverts végétaux n’auraient

donc pas «besoin» de produire des exsudats racinaires

pour supprimer les plantes concurrentes, il faudrait donc

considérer que des phénomènes allélopathiques ne sont

pas observables sur l’ensemble de la durée de l’essai mais

plutôt à des étapes clé du développement de la plante,

en particulier dans les premiers stades de développe-

ment avant l’établissement d’un couvert dense.

Néanmoins, la suppression des adventices au champ

ne semble pas s’expliquer seulement par le taux de cou-

verture des cultures intermédiaires (Gebhard et al. 2013).

Un essai réalisé en pot et phytotron avec les mêmes

variantes expérimentales (durée 28 jours) a montré que

les interactions racinaires entre l’adventice et le couvert

végétal étaient nécessaires à la suppression de la crois-

sance de l’amarante par le sarrasin et le sorgho. L’effet

de la suppression de l’amarante a été supérieur lorsque

l’interaction entre les racines était ajoutée au seul effet

de l’ombrage. L’effet observé a été plus marqué chez le

sarrasin que chez le sorgho. Dans l’essai en phytotron, la

concurrence pour l’eau et les éléments nutritifs a été

exclue par un arrosage et un apport nutritif optimal. A

noter que la durée de l’essai en phytotron était plus

courte que celle de l’essai au champ et que la canopée

du sarrasin à 53 JAS au champ était plus dense que celle

observée en chambre de culture à 28 JAS.

C o n c l u s i o n s

•• Cet essai a été conduit pour séparer le phénomène

allélopathique du facteur de concurrence pour la

lumière au champ.

•• le système mis en place a permis de supprimer effi-

cacement l’ombrage créé par les couvert végétaux sur

les adventices et a montré la part importante de la

compétition pour la lumière entre les plantes concer-

nées.

•• La concurrence pour les nutriments a pu être contrô-

lée et n’était pas déterminant pour les résultats.

•• L’eau a pu jouer un rôle marginal dans l’essai et il

conviendrait de mieux gérer son influence.

•• La séparation des systèmes racinaires n’a pas pu être

garantie avec le système de séparation des zones

racinaires par des tuyaux en plastique de 25 cm de

hauteur.

•• Des essais au champ supplémentaires sont nécessaires

pour comprendre et prouver l’existence des phéno-

mènes allélopathiques in situ. n

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Suppression des adventices par les couverts végétaux: différents facteurs analysés | Production végétale

Ria

ssu

nto

Sum

mar

y

Weed suppression by cover crops: analyzing

different factors

Cover crops represent an increasingly widespread

agricultural technique in Switzerland as they provide

different ecosystem services. One important role of

cover crops is weed control, which can be explained

by resource competition (for water, nutrients and

light) and allelopathic effects (biochemical interac-

tions between plants). To better understand the

phenomenon of weed suppression by cover crops, we

set up a field experiment that has allowed us to

measure the effect of three cover crops on weed

growth, particularly amaranth. In addition, we tried

to understand the role of different weed growth

suppression factors by using a new experimental

approach. It allowed us to study separately the factor

of light competition by the plant cover and the

allelopathic root interactions between the cover crops

and the amaranth plants. In this first year of the trial,

light competition could be strongly reduced, but root

interactions in the field could not be prevented

completely due to methodological reasons. The

intermediate results have demonstrated clearly the

important role of light competition for weed control

in the field. The role of allelopathy in weed suppres-

sion by cover crops remains to be identified.

Key words: cover crops, weed suppression,

buckwheat, sorghum, brown mustard, resource

competition, allelopathy, root interactions.

Soppressione delle avventizie mediante

coperture vegetali: diversi fattori analizzati

Le colture intercalari rappresentano una tecnica

colturale sempre più diffusa in Svizzera grazie ai

loro servizi ecosistemici, tra i quali la soppressione

delle avventizie. Questo fenomeno può essere

spiegato dall’azione congiunta di fattori di

competizione (per acqua, luce ed elementi

nutritivi) e di eventuali fenomeni allelopatici

(interazioni biochimiche tra le piante). Per meglio

comprendere i fenomeni di soppressione delle

avventizie attraverso le coperture vegetali,

abbiamo realizzato una prova in campo che

permette di misurare l’effetto di tre coperture sulla

crescita delle avventizie, in particolare, l’amaranto.

Inoltre, abbiamo tentato di comprendere il ruolo

dei diversi fattori di soppressione attraverso

l’istallazione di un nuovo dispositivo sperimentale.

Si trattava di studiare separatamente l’effetto

dovuto alla competizione per la luce attraverso le

coperture e l’effetto dovuto ai fenomeni allelopa-

tici in seguito a interazioni radicali tra le coperture

e gli amaranti. Durante questo primo anno di

prova, la competizione per la luce ha potuto essere

fortemente ridotta; tuttavia, per ragioni metodolo-

giche, le interazioni radicali non hanno potuto

essere completamente soppresse in campo. I

risultati intermedi hanno mostrato il ruolo impor-

tante della concorrenza per la luce nel controllo

delle avventizie in campo, mentre non è ancora

stato possibile osservare il ruolo dell’allelopatia.

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Page 32: Recherche Agronomique Suisse, numéro 7+8, juillet/aout 2014

300 Recherche Agronomique Suisse 5 (7–8): 300–305, 2014

lement des stratégies permettant de contourner ou de

bloquer le mécanisme mortel de l’antibiotique: c’est ainsi

que se développent des résistances à la streptomycine.

Il peut y avoir plusieurs causes à l’apparition d’une

résistance à la streptomycine. Par exemple, des muta-

tions génétiques peuvent modifier les ribosomes de

telle manière que la streptomycine ne peut plus s’y lier

pour inhiber la synthèse des protéines. Autre possibilité,

des gènes de résistance (par exemple strA (aph3), strB

(aph6) et aadA (ant3)) situés sur des éléments mobiles

d’ADN, codent pour des enzymes inactivant la strepto-

I n t r o d u c t i o n

La streptomycine est un antibiotique isolé pour la pre-

mière fois en 1943 à partir de la bactérie Streptomyces

griseus. La découverte de son efficacité particulière

contre le pathogène de la tuberculose (Mycobacterium

tuberculosis) a valu Selman Waksman le prix Nobel de

médecine en 1952. La streptomycine tue les bactéries en

inhibant la synthèse des protéines au niveau de leurs

ribosomes. Les streptomycètes eux-mêmes, et d’autres

bactéries exposées à la streptomycine, élaborent naturel-

Traitements des pommiers à la streptomycine et résistances aux antibiotiques dans l’environnementFiona Walsh1,2, Cosima Pelludat2, Brion Duffy3, Daniel P Smith4,

Sarah M Owens4, Jürg E Frey2 et Eduard Holliger2

1National University of Ireland, Department of Biology, Maynooth, Co Kildare Ireland2Agroscope, Institut des sciences en production végétale IPV, 8820 Wädenswil, Suisse3 ZHAW Life Sciences und Facility Management, Umweltgenomik und Systembiologie,

Grüental, 8820 Wädenswil, Suisse4Argonne National Laboratory, 60439 Illinois, Etats-Unis

Renseignements: Fiona Walsh, e-mail: [email protected]

Verger à pommiers en pleine floraison.

E n v i r o n n e m e n t

Page 33: Recherche Agronomique Suisse, numéro 7+8, juillet/aout 2014

Traitements des pommiers à la streptomycine et résistances aux antibiotiques dans l’environnement | Environnement

301

Rés

um

é

Recherche Agronomique Suisse 5 (7–8): 300–305, 2014

En 2008, l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG) a

autorisé l’utilisation contrôlée de la streptomycine

pour combattre le feu bactérien. Cette autorisa-

tion a été accordée sous la condition que le

dévelopement de résistances aux antibiotiques

soit étudié dans les vergers de pommiers traités.

Agroscope à Wädenswil a conduit la première

étude quantitative sur les gènes mobiles de

résistance à la streptomycine et à la tétracycline

(strA, strB, aadA, tetB, tetM, tetW) et sur la

séquence d’insertion IS1133. Des fleurs, feuilles et

échantillons de sol ont été pris dans trois vergers

de pommiers qui ont été traités à la streptomycine

en 2010, 2011 et 2012. L‘abondance et la distribu-

tion des gènes de résistance ont été étudiées à

différents moments et en fonction du traitement.

Les gènes mobiles de résistance à la streptomycine

et à la tétracycline ont déjà pu être détectés avant

la première application de streptomycine dans

presque tous les échantillons, ce qui documente la

présence de ces gènes de résistance dans la nature.

Des augmentations significatives de l’abondance

de ces gènes de résistance n’ont été observées

que dans des cas individuels, mais n’étaient pas

constantes et n’ont pas été observées les années

suivantes. Ce projet a aussi étudié l’effet de

l’application de la streptomycine sur la commu-

nauté bactérienne du sol. Ces analyses n’ont

également pas montré de différences significa-

tives et constantes dans les échantillons du sol.

Les résultats de cette étude montrent que

l’application de la streptomycine dans les vergers

de pommiers choisis n’a pas entraîné une aug-

mentation des gènes de résistance à la streptomy-

cine et à la tétracycline, et n’a également pas eu

d’effets négatifs sur la composition de la popula-

tion bactérienne du sol.

mycine. Mobiles, de tels gènes de résistance peuvent se

transmettre entre bactéries de la même espèce, mais

aussi à des bactéries «apparentées». En médecine

humaine, ces gènes mobiles de résistance sont les princi-

paux responsables de la diffusion des résistances aux

antibiotiques; ce sont eux aussi qui font craindre un

transfert des gènes de résistance de l’agroécosystème

vers des bactéries pathogènes pour l’être humain.

Dans le cadre de travaux préliminaires aux recherches

décrites ci-après, Agroscope a démontré que les formu-

lations de streptomycine appliquées dans les vergers de

pommiers ne contenaient pas de gènes de résistance

(Rezzonico et al. 2009).Les résistances aux antibiotiques existent naturelle-

ment chez les bactéries. Cependant, on connaît mal la

proportion de bactéries naturellement résistantes aux

antibiotiques, et la mesure de l’influence humaine dans

une possible évolution de cette proportion. Il a été établi

que l’épandage de lisier provenant d’animaux d’engrais-

sement traités aux antibiotiques favorise la dissémina-

tion de résistances aux antibiotiques dans l’environne-

ment. De plus, il est apparu au cours des 35 dernières

années que l’apparition de résistances à certains antibio-

tiques était corrélée à l’utilisation de ces derniers dans

l’élevage. C’est pourquoi l’utilisation d’antibiotiques

dans l’élevage fait l’objet de réglementations et de

contrôles sévères dans l’Union européenne et en Suisse.

Le feu bactérien, une maladie causée par la bactérie

Erwinia amylovora, s’attaque à d’importantes espèces

végétales cultivées, par exemple le pommier, le poirier

et le cognassier. En cas d’attaque massive, il faut arra-

cher les arbres ou même les vergers entiers contaminés,

afin d’empêcher que la maladie ne gagne les plantes

voisines. La streptomycine est utilisée depuis 1955 déjà

aux États-Unis pour lutter contre le feu bactérien. Avec

une efficacité de 70 à 90 % contre les infections aux

fleurs, c’est actuellement la meilleure substance active

contre le feu bactérien. Pour éviter la dissémination de

bactéries résistantes aux antibiotiques dans la chaîne

alimentaire et les risques sanitaires qui en découleraient,

l’utilisation de la streptomycine en arboriculture frui-

tière n’est pas autorisée dans l’Union européenne (sauf

en Allemagne et en Autriche, où une autorisation excep-

tionnelle a été accordée pour la lutte contre le feu bac-

térien).

Après l’expansion catastrophique du feu bactérien

en 2007, l’Office fédéral de l’agriculture a pour la pre-

mière fois autorisé, l’année suivante, l’utilisation de

streptomycine pour lutter contre E. amylovora dans les

vergers en Suisse. L’utilisation était strictement limitée

dans l’espace et dans le temps: au maximum trois appli-

cations à 130 grammes de substance active par hectare

dans les vergers en fleurs. Pour évaluer les effets de ces

applications de streptomycine sur l’environnement,

Agroscope Wädenswil a procédé durant trois ans

(2010 – 2012) à une étude détaillée sur mandat de la

Commission fédérale d’experts pour la sécurité biolo-

gique (CFSB).

M a t é r i e l e t m é t h o d e s

Dispositif de l’essai

L’étude a porté sur l’analyse des populations bacté-

riennes d’échantillons de sol, de feuilles et de fleurs de

plusieurs vergers (Wädenswil, Güttingen, Lindau ZH)

Page 34: Recherche Agronomique Suisse, numéro 7+8, juillet/aout 2014

Environnement | Traitements des pommiers à la streptomycine et résistances aux antibiotiques dans l’environnement

302

traités à la streptomycine. Comme l’antibiotique tétracy-

cline est aussi autorisé aux États-Unis pour lutter contre

le feu bactérien, la présente étude a porté également sur

un éventuel effet croisé de l’application de streptomy-

cine sur la résistance à la tétracycline. Tous les échantil-

lons ont ainsi fait l’objet, en plus, d’une analyse PCR

quantitative développée pour les gènes tetB, tetM et

tetW de résistance à la tétracycline.

La streptomycine a été appliquée sur tous les vergers

trois fois par saison de floraison, à la même dose par hec-

tare et sur les mêmes arbres. Cette triple application cor-

respond au nombre maximal autorisé en Suisse par saison

de floraison (en 2008 et 2009 uniquement - le nombre

maximal d’applications dans les vergers suisses ayant été

réduit à deux pour les années suivantes). Cependant, l’es-

sai en cours s’est poursuivi avec trois applications. Ainsi,

les vergers étudiés étaient exposés à une plus grande

quantité de streptomycine que les vergers exploités com-

mercialement. Dans l’essai, un nombre égal de pommiers

a été traité à l’eau. Les procédés «streptomycine» et «eau»

ont été répétés trois fois dans chaque verger, et des échan-

tillons de fleurs/fruits, de feuilles et de sol ont été prélevés

chaque fois dans chaque répétition (fig. 1).

Les traitements à l’eau et à la streptomycine ont été

appliqués en trois répétitions sur des lignes alternées

dans chacun des vergers de l’essai. Trois échantillons

(fleurs/fruits, feuilles et sol) ont été prélevés chaque fois

dans chaque ligne (fig. 2).

Le premier prélèvement d’échantillons a été fait à la

date T1, un jour avant la première application de strep-

tomycine. Les trois prélèvements suivants ont été faits

un jour (T2) puis deux semaines (T3) après la troisième

application de streptomycine et finalement à la récolte

(T4) (fig. 2).

Figure 1 | Exemples d'échantillons de fleurs, de feuilles et de fruits à la récolte (au total, trois sites et trois répétitions pour chaque traite-ment).

Application de streptomycine ou d'eau durant la floraison des pommiers

1. 2. 3.

1 jour avant l'application T1

1 jour après la troisième application T2

2 semaines après la troisième application T3

Récolte T4

Figure 2 | Dispositif de l'essai avec les applications de streptomycine/d'eau et le calendrier des échantillon-nages destinés aux analyses.

Recherche Agronomique Suisse 5 (7–8): 300–305, 2014

Page 35: Recherche Agronomique Suisse, numéro 7+8, juillet/aout 2014

Traitements des pommiers à la streptomycine et résistances aux antibiotiques dans l’environnement | Environnement

303

Mise en évidence et quantification des gènes de résistance

L’ADN total de chacun des échantillons a été isolé pour

les procédures analytiques. Les gènes mobiles de résis-

tance à la streptomycine strA (aph3), strB (aph6) et aadA

(ant3) ainsi que la séquence d’insertion IS1133 associée à

la présence de strA (aph3) et strB (aph6), ont été révélés

au moyen d’une analyse PCR quantitative multiplexe

(analyse de plusieurs gènes au cours d’une seule réac-

tion) développée par Agroscope (Walsh et al. 2011). Le

nombre total de bactéries présentes a été déterminé en

standard interne sur la base du rRNA 16S présent dans

toutes les bactéries. Ce procédé ainsi que les techniques

utilisées prennent en considération le fait qu’une grande

partie des bactéries présentes dans l’environnement ne

peuvent pas être cultivées dans les conditions standards

de laboratoire. Les procédés choisis permettent la déter-

mination du nombre de bactéries dans chaque échantil-

lon, à mettre ensuite en relation avec le nombre de résis-

tances aux antibiotiques détectées. Les données récoltées

ont fait l’objet d’une évaluation statistique au moyen du

logiciel Xlstat 2011 et du test ANOVA (P< 0.05).

Analyse de la population bactérienne du sol

L’éventualité de modifications dans la composition des

populations bactériennes des neuf échantillons de sol

provenant de parcelles de Güttingen, Lindau et Wäden-

swil (2008, 2011) traitées à la streptomycine ou à l’eau a

été examinée. Pour ce faire, la région V4 du rRNA 16S

des bactéries de ces échantillons a été séquencée afin de

pouvoir définir et comparer les populations entre elles.

R é s u l t a t s e t d i s c u s s i o n

À l’exception de aadA, les gènes de résistance à la strep-

tomycine et à la tétracycline recherchés ont été détectés

dans quasiment tous les échantillons, déjà avant le pre-

mier traitement à la streptomycine. Le gène aadA a été

trouvé dans 15 échantillons. En 2010, une augmentation

statistiquement significative de l’abondance des gènes

strA et strB a été relevée dans les échantillons de fleurs

de tous les vergers, un jour ainsi que deux semaines

après les traitements (T2, T3) à la streptomycine. Cette

augmentation n’a pas été observée en 2011. Aucune

modification statistiquement significative de la présence

de aadA n’a pu être constatée à aucun moment ni dans

aucun des échantillons.

En comparant les échantillons (T1) des années 2010

et 2011, une différence statistiquement significative n’a

pu être constatée quant à l’abondance des gènes de

résistance. Cela suggère que trois applications de strep-

tomycine par année n’exercent aucun effet à long terme

sur l’abondance des gènes de résistance recherchés.

0

50

100

150

200

250

300

T1 T2 T3 Récolte T1 T2 T3 Récolte

Wädenswil

Eau Streptomycine

492

Abon

danc

e re

lativ

e

0

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T1 T2 T3 Récolte T1 T2 T3 Récolte

Eau Streptomycine

1912 819439

0

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300

T1 T2 T3 Récolte T1 T2 T3 Récolte

Eau Streptomycine

Lindau

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Abon

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nce

rela

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strA strB IS1133 aadA

439 1912 819

Figure 3 | Abondance relative des gènes de résistance à la strepto-mycine strA, strB, aadA et de l'élément d'insertion IS1133 (normalisé avec des produits PCR définis) des échantillons de fleurs des trois ver-gers de pommiers (Wädenswil, Lindau ZH et Güttingen). Trois applica-tions de streptomycine, respectivement d'eau (témoin), ont été faites durant la saison de floraison. Les prélèvements d'échantillons ont été faits avant la première application (T1) puis à trois moments diffé-rents après la troisième application de streptomycine (T2,T3, récolte).

0

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T1 T2 T3 Récolte T1 T2 T3 Récolte

Wädenswil

Eau Streptomycine

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1912 819439

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T1 T2 T3 Récolte T1 T2 T3 Récolte

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Lindau

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T1 T2 T3 Récolte T1 T2 T3 Récolte

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strA strB IS1133 aadA

439 1912 819

Recherche Agronomique Suisse 5 (7–8): 300–305, 2014

Page 36: Recherche Agronomique Suisse, numéro 7+8, juillet/aout 2014

Environnement | Traitements des pommiers à la streptomycine et résistances aux antibiotiques dans l’environnement

304

Concernant les gènes de résistance à la tétracycline, une

augmentation statistiquement significative de l’abon-

dance du gène tetM dans les échantillons de sol (T3) de

Güttingen a été détectée en 2011. Toutefois cette aug-

mentation n’était plus observable au moment de la

récolte ni à aucune des périodes de prélèvement de l’an-

née suivante. Une augmentation de l’abondance de

tetM a également été constatée seulement dans les

échantillons d’inflorescences (T2) de Güttingen, et une

augmentation de l’abondance de tetB et de tetW seule-

ment au temps de la récolte dans les fruits de Lindau.

Au cours des années de l’essai, on a constaté des aug-

mentations statistiquement significatives, mais ins-

tables et non répétitives, du pool des résistances recher-

chées dans les échantillons de sols, de feuilles et de

fleurs (fig. 3). Nous en déduisons que l’application de

streptomycine à trois reprises par saison dans ces vergers

de pommiers n’entraîne pas une augmentation durable

des gènes de résistance à la streptomycine ou à la tétra-

cycline (Duffy et al. 2014).

L’intérêt des chercheurs ne s’est pas concentré seule-

ment sur l’influence d’un traitement à la streptomycine

sur l’abondance des gènes de résistance, mais aussi sur la

composition des communautés bactériennes. Les don-

nées relevées (fig. 4) montrent que l’application de

streptomycine dans les vergers n’a pas entraîné une

modification significative de la composition de la com-

munauté bactérienne (Walsh et al. 2014). Si l’on consi-

dère que les bactéries de l’ordre des Actinomycetales

présentes dans le sol (auquel appartient aussi S. griseus)

sont connues comme productrices d’antibiotiques, ce

résultat n’est pas étonnant. Les bactéries du sol ont dis-

posé de millions d’années pour s’adapter aux antibio-

tiques et à leurs effets.

Les résultats de cette étude nous amènent à conclure

que l’application de streptomycine dans les vergers de

pommiers de cet essai n’a pas entraîné une augmenta-

tion durable de l’abondance des gènes de résistance à la

streptomycine et à la tétracycline recherchés, et qu’elle

n’a pas eu non plus d’incidence sur la composition de la

population bactérienne. Les conditions très strictes

imposées à l’utilisation de streptomycine limitée dans

l’espace et dans le temps s’avèrent donc adéquates

quant au risque de développement de résistances aux

antibiotiques dans l’environnement. n

Remerciements

Agroscope remercie l'Office fédéral de l'agriculture (OFAG) pour le financement de ce projet de recherche. Nous remercions aussi les chefs d'exploitation qui ont mis à notre disposition leurs vergers et procédé aux applications dans les par-celles expérimentales.

Recherche Agronomique Suisse 5 (7–8): 300–305, 2014

Figure 4 | Composition des communautés bactériennes des échantillons de sol analysés. La liste comprend les classes de bactéries pré-sentes dans les échantillons de sol analysés (2008, 2011).

Acidobacteria; Acidobacteria

Acidobacteria; Acidobacteria-6

Acidobacteria; Solibacteres

Actinobacteria; Actinobacteria

Bacteroidetes; Sphingobacteria

Firmicutes; Bacilli

Gemmatimonadetes; Gemmatimonadetes

Nitrospirae; Nitrospira

Proteobacteria; Alphaproteobacteria

Proteobacteria; Betaproteobacteria

Verrucomicrobia; Pedosphaera

Verrucomicrobia; Spartobacteria

Lind

au 2

011

Lind

au 2

011

Güt

tinge

n 20

11

Wäd

ensw

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11

Wäd

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il 20

11

Lind

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008

Wäd

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il 20

08

Güt

tinge

n 20

08

Güt

tinge

n 20

11

E S E E S E E E S E = eau

S = streptomycine

Page 37: Recherche Agronomique Suisse, numéro 7+8, juillet/aout 2014

Traitements des pommiers à la streptomycine et résistances aux antibiotiques dans l’environnement | Environnement

305

Ria

ssu

nto

Sum

mar

y

Bibliographie b Rezzonico F., Stockwell V. O. & Duffy B. 2009. Plant agricultural strepto-mycin formulations do not carry antibiotic resistance gene. Antimicrob Agents Chemother 53 (7), 3173–3177.

b Walsh F., Ingenfeld A., Zampicolli M., Hilber-Bodmer M., Frey J. E. & Duf-fy B., 2011. Real-time PCR methods for quantitative monitoring of strep-tomycin and tetracycline resistance genes in agricultural ecosystems. Journal of Microbiological Methods 86 (2), 150–155.

b Duffy B., Holliger E. & Walsh, F. 2014. Streptomycin use in apple or-chards did not increase abundance of mobile resistance genes. FEMS Microbiology Letters. 350 (2), 180–9.4.

b Walsh F., Smith D. P., Owens S. M., Duffy B. & Frey J. E., 2014. Restricted streptomycin use in apple orchards did not adversely alter the soil bacte-ria communities. Front. Microbiol. 31 (4), 383.

Recherche Agronomique Suisse 5 (7–8): 300–305, 2014

Impact of streptomycin applications on

antibiotic resistance in apple orchards

The Federal Office for Agriculture (FOAG)

authorized the use of streptomycin to fight

fire blight under controlled conditions in 2008

with the provison that the development of

antibiotic resistance in the treated plots is

monitored.

Agroscope in Wädenswil thus performed the

first study to quantitatively analyze the

influence of streptomycin use in agriculture on

the abundance of the mobile streptomycin and

tetracycline resistance genes (strA, strB, aadA,

tetB, tetM, tetW) and the insertion sequence

IS1133. Furthermore, the effect of the strepto-

mycin treatment on the bacterial community

structure was assessed. Flowers, leaves and soil

were collected from three streptomycin-treated

orchards in 2010, 2011 and 2012. The abun-

dance and distribution of the resistance genes

was analyzed at different time-points and

included as a function of the treatment. The

mobile antibiotic resistance genes were

detected prior to streptomycin treatment in

almost all samples, indicating the presence of

these genes in nature. Statistically significant

increases in the resistance gene abundance

were occasional, inconsistent and not repro-

ducible from one year to the next. Analysis of

the bacterial community in soils from orchards

with or without streptomycin treatment

revealed no statistically significant or constant

alterations.

We conclude that the application of strepto-

mycin in these orchards led neither to an

increase in streptomycin or tetracycline

resistance gene abundance nor to a negative

impact on the bacterial community.

Key words: streptomycin, antibiotics, apple

orchard, development of resistance, bacterial

community in soil.

Effetto dello steptomicina nei meleti sulle

resistenze agli antibiotici d’nell’ambiente

Nel 2008 l’Ufficio federale dell’agricoltura

(UFAG) ha autorizzato l’uso regolamentato

di streptomicina nella lotta contro il fuoco

batterico. Una delle condizioni poste era il

monitoraggio dello sviluppo della resistenza

all’antibiotico usato negli appezzamenti

trattati.

Inoltre Agroscope ha condotto i primi studi

inerenti l’analisi quantitativa dei geni

trasferibili di resistenza alla streptomicina e

alla tetraciclina (strA, strB, aadA, tetB, tetM,

tetW), così come quella della sequenza di

inserzione IS1133 in appezzamenti trattati

con streptomicina. Nel 2010, 2011 e 2012

sono stati raccolti campioni di fiori, foglie e

terreno da tre diverse parcelle trattate con

streptomicina. La presenza e la distribuzione

delle suddette sequenze è stata analizzata

per identificare gli effetti dovuti ai tratta-

menti. I geni mobili di resistenza agli antibio-

tici sono stati trovati in quasi tutti i campioni

raccolti prima dei trattamenti con la strepto-

micina, cosa che indica la naturale distribu-

zione di questi geni nelle popolazioni del

patogeno. Sporadicamente sono stati

riscontrati aumenti significativi nella fre-

quenza di questi geni, ma questi non sono

stati osservati sistematicamente tra appezza-

menti e non sono stati confermati con i

campioni raccolti l’anno seguente. Infine è

stata comparata la composizione batterica

tra suoli prelevati da appezzamenti con e

senza trattamento con streptomicina senza

trovare differenze costanti e significative.

Dai risultati ottenuti è stato possibile

concludere che l’applicazione di streptomi-

cina in meleti, seguendo le raccomandazioni

attuali, non porta all’aumento dei geni

mobili di resistenza agli antibiotici indagati

in questo studio e non ha effetti negativi

sulle popolazioni batteriche nel terreno.

Page 38: Recherche Agronomique Suisse, numéro 7+8, juillet/aout 2014

306 Recherche Agronomique Suisse 5 (7–8): 306–309, 2014

Le premier rapport sur l’état des ressources zoogéné-

tiques pour l’alimentation et l’agriculture dans le monde

a été présenté lors de cette conférence (voir encadré 1).

Il recensait 7616 races animales à travers le monde, dont

près de 20 % étaient menacées. Pire encore, 690 races

répertoriées avaient déjà disparu, dont 62 pendant les

six ans nécessaires à la préparation et à la rédaction de

ce rapport (FAO 2007)1!

Une diversité génétique élevée des animaux de rente

est pourtant essentielle (Notter 1999; LPP et al. 2010). En

effet, contrairement aux végétaux, les populations ani-

males génétiquement uniformes sont indésirables,

notamment en raison de la diminution de la fertilité et

des risques liés à la consanguinité. Une base génétique

diversifiée est généralement synonyme d’une meilleure

résistance aux maladies et il n’est pas exclu que des races

traditionnelles reviennent sur le devant de la scène suite

aux effets du changement climatique (FAO 2010). Enfin,

En 2002, l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG) trans-

mettait la première évaluation sur l’état des ressources

génétiques animales en Suisse à l’Organisation des

Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Cette démarche s’inscrivait dans le cadre de la prépara-

tion du rapport sur «l’état des ressources zoogénétiques

pour l’alimentation et l’agriculture dans le monde» –

rapport qui a mis en évidence la situation critique de

nombreuses races animales. En mars 2014, l’OFAG a sou-

mis une seconde évaluation à la FAO, présentant les

progrès réalisés. Bien que plusieurs races suisses soient

encore menacées, le bilan est globalement positif.

Le 8 septembre 2007, les représentants de 109 Etats réu-

nis à Interlaken adoptaient le Plan d’action mondial

pour les ressources zoogénétiques. Ce plan d’action et le

message politique qui l’accompagnait – la Déclaration

d’Interlaken – réaffirmaient l’importance de la diversité

des ressources zoogénétiques et énonçaient des prin-

cipes et mesures visant à la protéger et à la conserver.

Préservation de la diversité génétique des animaux de rente en Suisse: progrès et défisMaurice Tschopp, Catherine Marguerat et François Pythoud

Office fédéral de l’agriculture OFAG, 3003 Berne, Suisse

Renseignements: Catherine Marguerat, e-mail: [email protected]

La situation de la race évolénarde s'est améliorée, mais elle reste menacée. L'OFAG soutient un projet de préservation. (Photo: Fédé-ration d'élevage de la race évolénarde)

E c l a i r a g e

Encadré 1 | Chronologie

1996-1998: Création d’un groupe de travail

mandaté par l’OFAG pour inventorier les races

des animaux de rente suisses et évaluer les

mesures nécessaires à leur conservation.

2002: Elaboration et envoi à la FAO du premier

rapport sur l’état des ressources zoogéné-

tiques en Suisse

2007: Conférence d’Interlaken organisée par

l’OFAG et la FAO. Présentation du rapport sur

l’état mondial des ressources zoogénétiques et

adoption du Plan d’action mondial pour les

ressources zoogénétiques

2013–2014: Préparation du deuxième rapport

national sur l’état des ressources zoogéné-

tiques en Suisse et sur les progrès réalisés de-

puis l’adoption du Plan d’action mondial.

1Le nombre de races menacées ou disparues pourrait être plus élevé, notamment en raison du manque de données dans de nombreux pays.

Page 39: Recherche Agronomique Suisse, numéro 7+8, juillet/aout 2014

Préservation de la diversité génétique des animaux de rente en Suisse: progrès et défis | Eclairage

307Recherche Agronomique Suisse 5 (7–8): 306–309, 2014

différentes races animales possèdent des qualités nutri-

tionnelles bien spécifiques et peuvent également contri-

buer à la durabilité des systèmes alimentaires (Baumung

et al. 2012).

Plus de dix ans après le premier rapport national,

l’OFAG a complété la seconde évaluation des ressources

zoogénétiques suisses et les progrès réalisés depuis

l’adoption du Plan d’action mondial. Ces documents ont

été soumis à la FAO en mars 2014. L’organisation onu-

sienne doit maintenant rassembler les informations

transmises par plus de 100 pays et rédiger le rapport

mondial sur l’état des ressources génétiques qui devrait

être finalisé en 2016.

Un processus participatif

Pour préparer ce rapport national, l’OFAG a mené un

important processus de consultation. Quelque 26 ques-

tionnaires ont été envoyés aux principales associations

d’éleveurs, aux institutions de recherche suisses et à

d’autres acteurs actifs dans le domaine de la conserva-

tion. L’objectif de ce processus était de pouvoir obtenir

des acteurs concernés des informations sur les lacunes et

progrès accomplis.

Les conclusions de cette enquête sont résumées dans les

figures 1 et 2 et sont brièvement présentées ici. Dans

l’ensemble, les mesures développées par la Confédéra-

tion, notamment à travers l’ordonnance sur l’élevage,

semblent donner satisfaction aux principaux représen-

tants du secteur. Les organisations consultées recon-

naissent que le soutien de la Confédération aux races

locales et menacées s’est globalement amélioré lors des

dernières années. Elles indiquent également que l’accès

au marché et la demande en produits animaux se sont

renforcés. C’est notamment le cas pour les produits spé-

ciaux, portant une labélisation de type AOP, Bio ou autre.

Toutefois, certaines organisations se plaignent du carac-

tère changeant des paiements directs et de l’imprévisibi-

lité qui découle d’un modèle économique basé en pre-

mier lieu sur le soutien de l’Etat. Beaucoup sont

également préoccupés par l’ouverture des marchés, qui

affecte directement les prix en Suisse et qui menace ce

faisant la survie de certaines races traditionnelles ayant

une productivité plus faible que les races modernes. Par

contre, les associations d’éleveurs sont peu préoccupées

par des phénomènes à long terme, comme la perte de

zones d’estivage ou le changement climatique.

Figure 1 | Impact sur les ressources zoogénétiques et leur gestion au cours des dix dernières années.

Figure 2 | Impact futur sur les ressources zoogénétiques et leur gestion (prédiction pour les dix prochaines années).

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Changement dans la demande des produits de l’élevage

Changements climatiques

Aspects politiques

Datenreihe 8 Datenreihe 7 Datenreihe 6 Datenreihe 5 élevé moyen faible inexistant

Changement dans la demande des produits de l’élevage

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Aspects politiques

élevé moyen faible inexistant

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Changement dans la demande des produits de l’élevage

Changements climatiques

Aspects politiques

élevé moyen faible inexistant

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Eclairage | Préservation de la diversité génétique des animaux de rente en Suisse: progrès et défis

308

Etat des ressources zoogénétiques en Suisse

Le questionnaire, comprenant 77 questions, était com-

posé de quatre parties:

•• Tendances et éléments clés influençant la gestion des

ressources zoogénétiques ainsi que les forces, faibles-

ses, carences, défis et priorités stratégiques en vue

d’actions futures;

•• Données pour la préparation du rapport sur l’état des

ressources zoogénétiques (flux des ressources zoogé-

nétiques, évolution du secteur de l’élevage, vue

d’ensemble des ressources zoogénétiques, caractérisa-

tion, institutions et acteurs impliqués, programmes de

sélection, conservation, biotechnologies reproductives

et moléculaires)

•• Données contribuant à la préparation du rapport sur

«l’état de la biodiversité pour l’alimentation et

l’agriculture dans le monde» (intégration de la gestion

des ressources zoogénétiques, phytogénétiques,

forestières et aquatiques ainsi que fourniture de

services écosystémiques)

•• Rapport intérimaire sur la mise en œuvre du Plan

d’action mondial pour les ressources zoogénétiques.

L’élevage constitue une part importante de la produc-

tion agricole suisse. Le pays compte près de 13 millions

d’animaux de rente tels que bovins, porcs, moutons,

chèvres, chevaux, poules et lapins. 4,3 millions seule-

ment appartiennent aux espèces bovines, porcines,

ovines et caprines. Sur ces 4,3 millions d’animaux, 29 %

sont inscrits dans un livre généalogique ayant deux

Figure 3 | La chèvre Col noir du Valais est jugée menacée en raison de son haut degré de consanguini-té et de sa valeur traditionnelle typique. L'OFAG accompagne un projet de valorisation. (Photo: Fédéra-tion suisse d'élevage caprin)

2EFABIS: European Farm Animal Biodiversity Information System; DAD-IS: Domes-tic Animal Diversity Information System of the Food and Agriculture Organization of the United Nations; voir p.ex. www.efabis.ch

Recherche Agronomique Suisse 5 (7–8): 306–309, 2014

générations parentales de la même race. Cet aspect est

très important pour le travail de conservation en race

pure. Sur les env. 70 races bovines, porcines, ovines et

caprines principales, plus de la moitié (33) sont des races

traditionnelles (originaires du pays) ou adaptées aux

conditions locales (élevage démontré en Suisse depuis

1949, notamment par la présence d’un livre généalo-

gique). Cette diversité s’explique surtout par la topogra-

phie et le paysage de la Suisse, qui en font un pays par-

faitement adapté à l’élevage.

Les effectifs des différents animaux inscrits dans les livres

généalogiques en Suisse sont régulièrement publiés sur

des portails d’informations tels que EFABIS et DAD-IS2. En

2013, 23 races suisses étaient jugées menacées sur la base

de leur nombre effectif (en tenant compte du rapport

mâle/femelle par rapport au total), de leur degré de

consanguinité ou de leur valeur traditionnelle typique

dans une certaine région (fig. 3). Ce dernier point est

aussi très important en raison du danger que court une

race en cas d’épidémie, si elle est surtout élevée dans une

certaine région. Malgré l’état critique de ces races, la

situation s’est globalement améliorée au cours des der-

nières décennies comme le montre l’exemple de la race

évolénarde dont l’effectif, selon le portail national d’EFA-

BIS.ch, a augmenté de 200 % entre 1995 et 2007. L’amé-

lioration du nombre d’animaux de races menacées est le

résultat de grands efforts des éleveurs suisses et des orga-

Page 41: Recherche Agronomique Suisse, numéro 7+8, juillet/aout 2014

Préservation de la diversité génétique des animaux de rente en Suisse: progrès et défis | Eclairage

309

nétiques a permis de dresser un bilan des dix dernières

années de politique de conservation. Même si ce bilan est

jugé positif, l’engagement du gouvernement et des

diverses organisations de la société civile doit être main-

tenu pour préserver ce patrimoine important. Les futures

mesures pourront notamment inclure un renforcement

de l’offre de formation. Cependant, la priorité doit conti-

nuer à être donnée au développement de mesures créant

un cadre pour l’utilisation durable des ressources géné-

tiques suisses. Ceci passe notamment par une promotion

des produits issus de races locales (fig. 4), mais également

par une meilleure compréhension par les consommateurs

des enjeux liés aux races menacées en Suisse. n

nisations d’élevage. De plus en plus d’éleveurs sont inté-

ressés à garder des animaux de races menacées, véritable

patrimoine génétique national, malgré leur productivité

inférieure. La large participation des divers acteurs et

parties prenantes dans la formulation et la gestion des

programmes d’élevage figure également parmi les points

positifs de cette évaluation nationale. Le suivi du Plan

d’action mondial pour les ressources zoogénétiques est

également jugé satisfaisant. La Suisse atteint ainsi déjà la

plupart des objectifs définis et avancés dans les quatre

domaines prioritaires (voir encadré 2) et met en œuvre

des 23 priorités stratégiques fixées dans ce plan.

Ce rapport a également permis d’identifier certaines

lacunes, comme les mesures de conservation ex-situ. Si le

matériel génétique stocké en Suisse dans les banques de

gènes de Swissgenetics, de Suisag et du Haras à Avenches,

permettrait en théorie de pouvoir «restaurer» la plupart

des races bovines, porcines et équines menacées, ce n’est

de loin pas le cas pour les races ovines ou caprines. La

moitié à peine de ces races est présente dans des banques

de gènes. Le même genre de déséquilibre se manifeste

dans le secteur de la recherche. Une grande partie des

efforts actuellement menés concernent les races bovines,

au détriment des autres espèces.

C o n c l u s i o n s

La Suisse, de par la diversité de ses paysages et de son cli-

mat, dispose d’une importante diversité génétique tant

parmi les plantes cultivées qu’au sein des animaux de

rente. Le rapport national sur l’état des ressources zoogé-

Bibliographie b Baumung R., Hoffmann I., Burlingame B., & Dernini S., 2012. Animal genetic diversity and sustainable diets. In: Sustainable Diets and Biodi-versity: Directions and Solutions for Policy, Research and Action. Interna-tional Scientific Symposium, 82-93. FAO.

b FAO, 2007. The State of the World’s Animal Genetic Resources for Food and Agriculture, Rome.

b LPP, LIFE, IUCN–WISP & FAO, 2010. Adding value to livestock diversity – Marketing to promote local breeds and improve livelihoods. FAO Animal Production and Health Paper 168. Rome, FAO.

b Notter, D. R., 1999. The importance of genetic diversity in livestock populations of the future. Journal of Animal Science, 77 (1), 61–69.

b OFAG, 2012. Rapport agricole. b OFAG, 2005. Ressources génétiques animales de l’agriculture suisse.

Encadré 2 | Les priorités stratégiques du Plan

d’action mondial

Domaine prioritaire 1:Caractérisation, inventaire et surveillance des

tendances et des risques associés (deux priori-

tés stratégiques)

Domaine prioritaire 2: Utilisation durable et mise en valeur (quatre

priorités stratégiques)

Domaine prioritaire 3: Conservation (cinq priorités stratégiques)

Domaine prioritaire 4: Politiques, institutions et renforcement des

capacités (douze priorités stratégiques).

Figure 4 | Lors de l'achat d'un produit issu de races suisses mena-cées, les consommateurs et consommatrices contribuent à leur maintien. (Photo: ProSpecieRara)

Recherche Agronomique Suisse 5 (7–8): 306–309, 2014

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310 Recherche Agronomique Suisse 5 (7–8): 310–313, 2014

16 heures de la journée d’un cheval (Duncan 1980). Une

phase d’alimentation trop brève est considérée comme

un facteur de risque pouvant entraîner des troubles

digestifs et le développement de stéréotypies (McGreevy

et al. 1995). La fréquence de la distribution du fourrage

a aussi une grande importance. En liberté, les chevaux

ne restent pas plus de trois à quatre heures sans prise de

nourriture. Dans un cas extrême, ces temps de pause ne

dépassent pas 40 minutes (Tyler 1972). De longues pauses

ne sont pas naturelles pour les chevaux. Comme pour

d’autres animaux de rente, on utilise donc des stations

d’affouragement munis d’un dispositif électronique, qui

par ailleurs nécessitent de gros investissements. Avec des

râteliers électroniques meilleur marché, il est possible de

distribuer du fourrage en plusieurs portions tout au long

de la journée. On ne peut certes pas procéder à un affou-

ragement individualisé, mais cette formule n’engendre

pas de travail supplémentaire pour les gardiens et rac-

courcit les pauses entre les prises de nourriture.

M a t é r i e l e t m é t h o d e s

Le râtelier testé mesure L x P x H = 2,12 × 2,12 × 2,7 m

(hauteur réglable). Il dispose sur chaque côté de trois

places d’affouragement de 28,5 cm de largeur chacune,

séparées les unes des autres par trois barres verticales

(intervalle de 55 mm entre chaque barre). Le râtelier est

surmonté d’un toit et peut contenir une grosse balle

ronde de foin. Sur chaque côté, une bâche en matière

synthétique de 2 m de large, fixée sur un rail, permet ou

empêche l’accès au foin. L’ouverture et la fermeture de

la bâche sont actionnées par un moteur électrique (Rohr-

motor Becker; 230 V, 255 Watt, 1,2 A, 44 Nm) et peuvent

être programmées (système de commande STAVEB AG).

Le système de programmation permet de sélectionner

jusqu’à sept ouvertures de durée variable pendant

24 heures.

Installation d’essai et chevaux

L’essai a été conduit dans une stabulation à plusieurs

compartiments du Haras national suisse. La stabulation a

été divisée en deux parties. Dans la zone K, des valeurs

Contrairement à ce qui est prévu pour d’autres animaux

de rente et selon la législation suisse sur la protection

des animaux, aucune autorisation n’est nécessaire pour

la vente d’installations pour chevaux produites en série.

Celles-ci devraient pourtant être examinées scientifique-

ment quant à leur conformité aux besoins des animaux.

Avec l’augmentation du nombre d’équidés en Suisse,

les constructeurs d’installations d’écurie étendent leur

offre dans le secteur du cheval et demandent de plus

en plus souvent au Haras national suisse d’Agroscope,

sur une base volontaire, de contrôler leur nouveau pro-

duit. Le présent article en est un exemple. Les résultats

de l’étude ont été publiés sous la forme d’un rapport

d’essai (Briefer et al. 2013).

I n t r o d u c t i o n

Un aspect important d’une détention conforme aux

besoins des chevaux est la possibilité d’ingérer du four-

rage tout au long de la journée (Vervuert et Coenen

2002). A l’état sauvage, cette activité peut occuper

Râtelier pour chevaux avec dispositif temporisé d’accès au foinSabrina Briefer, Samuel Schär et Iris Bachmann

Agroscope, Institut des sciences en production animale IPA, 1580 Avenches, Suisse

Renseignements: Iris Bachmann, e-mail: [email protected]

Un des aspects importants de la détention des chevaux conformé-ment à leurs besoins est de leur offrir la possibilité d’être occupés longtemps et à différents moments de la journée par la consomma-tion de fourrage. (Photo: Agroscope)

E c l a i r a g e

Page 43: Recherche Agronomique Suisse, numéro 7+8, juillet/aout 2014

Râtelier pour chevaux avec dispositif temporisé d’accès au foin | Eclairage

311Recherche Agronomique Suisse 5 (7–8): 310–313, 2014

de référence ont été relevées lors de la prise de nourri-

ture dans les stalles d’affouragement existantes; dans la

zone T a eu lieu l’affouragement au moyen du râtelier à

tester. Dans chaque zone, les chevaux disposaient d’une

aire de repos de 70 m² et d’une aire de sortie en dur de

250 m². L’aire de repos était recouverte d’une litière pro-

fonde constituée de paille. Tous les jours, on y remettait

60 kg de paille de blé.

Dans la zone K se trouvaient sept stalles d’affourage-

ment pour six chevaux. Abritées par un toit, les stalles

avaient une largeur de 80 cm, une longueur de 3 m et

des parois de séparation de 2,2 m de haut, munies d’une

fente dans la partie supérieure. Le foin pour chevaux

(5 kg / jour / cheval) était déposé sur le sol. Dans la zone

T, une balle de foin de 250 kg était mise dans le râtelier

tous les quatre jours au moyen d’une machine.

Pour cet essai, quatre demi-sang suisses et deux

franches-montagnes âgés de 11 à 14 ans ont été sélec-

tionnés. Ces juments étaient toutes en bonne santé,

vivaient depuis au moins six mois dans le troupeau et

n’étaient ni montées ni attelées.

Réalisation de l’essai

Pour relever les valeurs de référence, les six juments ont

été observées pendant la première semaine (= phase de

test K) dans la zone K (stalles d’affouragement). L’obser-

vateur était présent trois fois par jour aux heures habi-

tuelles d’affouragement, à savoir 7h15, 11h15 et 15h45

dès le début de la distribution de foin et jusqu’à ce qu’il

n’y ait plus de foin. Il a été possible de relever le temps

total en minutes de prise de nourriture des six chevaux

simultanément, identifiés à la tête, de même que le

nombre d’éventuelles évictions de la place d’affourage-

ment (fig. 1).

Au cours de la deuxième semaine (= phase de test T1),

les chevaux ont été transférés dans la zone T. Le râtelier

s’ouvrait trois fois par jour: de 7h15 à 8h45, de 11h15 à

12h45 et de 15h45 à 17h15. Les chevaux avaient donc au

total 270 minutes d’accès au foin par jour. Entre 17h15 et

7h15, le râtelier était fermé, les chevaux avaient libre

accès à de la paille dans l’aire de repos. L’observateur se

tenait dans la zone T pendant toute la durée d’ouver-

ture du râtelier et relevait le temps total en minutes de

prise de nourriture de tous les chevaux, de même que le

nombre d’évictions de la place d’affouragement.

Au cours de la troisième semaine (= phase de test T2),

les chevaux sont restés dans la zone T. Le râtelier s’est

ouvert à six reprises de 7h15 à 8h00, de 8h45 à 9h30, de

10h15 à 11h00, de 12h30 à 13h15, de 14h00 à 14h45 et de

15h30 à 16h15. Comme pour la phase de test T1, l’accès

au foin était possible pendant 270 min. Pendant la nuit,

le râtelier était fermé. Les observations ont été faites de

façon analogue à la phase de test 1.

Le fonctionnement du râtelier a été contrôlé au

moyen de divers paramètres (précision du système de

commande, ouverture et fermeture correctes des

bâches) et tous les évènements ont été décrits qualitati-

vement. Les chevaux ont été examinés tous les jours

quant à d’éventuelles blessures. Leur poids a été relevé

au début et à la fin de chaque phase de test au moyen

d’un pont-bascule. Les données relevées ont été mises

en valeur avec le programme statistique SYSTAT©13.

Pour vérifier les différences entre médianes, un test

Mann-Whitney-U a été effectué. Le seuil de significa-

tion a été fixé à 5 % (p<0,05).

Figure 1 | Prise de nourriture dans la phase de test K (= affourage-ment dans les stalles). (Photo: Agroscope)

300

250

200

150

100

Tem

ps d

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[min

.]

Phase test K Phase test T1 Phase test T2

Durée journalière d’ingestion de foin

Figure 2 | Durées journalières de prise de foin pendant les trois phases de test (K = 5 kg de foin/cheval/jour répartis en trois por-tions par jour dans les stalles d’affouragement; T1 = 3 ouvertures du râtelier de 90 min chacune; T2 = 6 ouvertures du râtelier de 45 min chacune).

Page 44: Recherche Agronomique Suisse, numéro 7+8, juillet/aout 2014

Eclairage | Râtelier pour chevaux avec dispositif temporisé d’accès au foin

312

R é s u l t a t s

Temps total de prise de nourriture et intervalles

Dans la phase de test K, lors de la distribution de 5 kg de

foin/cheval/24 h répartis en trois portions par jour, l’in-

gestion de foin a duré en moyenne 151 minutes par jour.

(125 – 216 minutes). Les chevaux ont mangé tout le foin.

Lors de la phase de test T1, avec accès au râtelier trois fois

par jour pour une durée totale de 270 minutes, les chevaux

ont ingéré du foin en moyenne pendant 268 minutes

(145 – 270 minutes). Dans la phase de test T2 avec six

ouvertures par jour et une durée totale d’ouverture du

râtelier également de 270 minutes, le temps total de prise

de nourriture s’est élevé en moyenne à 250 minutes (212 –

270 minutes) (fig. 2). La différence n’était pas significative.

L’accès au foin six fois par jour a conduit à un raccour-

cissement des intervalles entre les ouvertures du râtelier

à 1 ½ heure au maximum contre trois heures dans la

variante «trois ouvertures par jour». Dans le cas d’un

affouragement dans les stalles (semaine de référence),

les durées entre les prises de nourriture s’élevaient entre

2 h 48 min et 3 h 18 min. Pendant les trois semaines d’essai,

les chevaux ont toujours eu accès à une aire de repos avec

litière. L’ingestion de paille, en plus du foin dans les stalles

d’affouragement et dans le râtelier, n’a pas été relevée.

Evictions de la place d’affouragement

Aucune éviction n’a été constatée lorsque les chevaux

ingéraient du foin dans les stalles d’affouragement (phase

de test K). Dans le cas d’une ouverture du râtelier trois fois

par jour (phase de test T1), on a enregistré une moyenne

de 47 tentatives d’éviction pas jour (36 – 73 fois), ce qui

était significativement moins que dans le cas d’un accès au

foin six fois par jour (phase de test T2) avec en moyenne 87

tentatives d’éviction par jour (72 – 99 fois) (p=0,043).

Fonctionnement du râtelier et du dispositif de commande

Pendant la durée totale de l’essai (T1, T2), des pro-

blèmes de fonctionnement du râtelier ont été relevés.

La fermeture des bâches a été bloquée à plusieurs

reprises par du foin accroché aux montants du râtelier.

Les bâches ne se fermaient plus correctement et les che-

vaux pouvaient se servir de fourrage au travers d’ouver-

tures laissées par les bâches mal baissées (fig. 3, à

gauche). A deux reprises, l’une des bâches ne s’est pas

ouverte automatiquement et a dû être relevée à la

main. Par ailleurs, une bâche a glissé (soit sous l’action

d’un cheval, soit en raison d’une hyper-rotation du sys-

tème de traction) à l’intérieur du râtelier empêchant

l’accès au foin (fig. 3, à droite).

Les durées d’ouverture ont été programmées sans

problème tout au long de l’essai, le système de com-

mande a fonctionné parfaitement et avec précision.

Aucune blessure n’a été constatée chez les chevaux. Le

râtelier ne présentait aucune partie dangereuse.

Aucune modification significative du poids des chevaux

n’a été observée pendant la période d’essai.

D i s c u s s i o n

De nos jours, en raison des systèmes de détention et

d’organisation du travail, les chevaux domestiques sont

en règle générale rationnés afin d’éviter une suralimen-

tation. Selon une étude menée par Bachmann et Stauf-

facher (2002), 48 % des chevaux reçoivent du fourrage

seulement deux fois par jour et 34 % trois fois par jour.

Or, ce type de gestion de l’affouragement ne comble pas

les besoins physiologiques et psychologiques des che-

vaux. Cette façon de faire conduit, en particulier dans la

détention en groupe, à un risque accru de blessures,

étant donné que les longues pauses entre les phases

d’affouragement entraînent de l’agitation et des inter-

actions potentiellement dangereuses entre les membres

du groupe (Streit, 2009; Gülden et al. 2011). Le râtelier

avec accès au foin régulé électroniquement testé dans

cette étude vise une distribution plus fréquente de four-

rage grossier à des chevaux détenus en groupe, avec des

intervalles plus courts entre les prises de nourriture sur

une période de 24 heures, et sans surplus de travail pour

le gardien. A cet effet, il est possible de régler automati-

quement l’accès au foin pendant plusieurs périodes de

durées variables. Après une première phase de test pour

relever des valeurs de référence dans un groupe de six

chevaux avec des conditions d’affouragement usuelles

(stalles d’affouragement), deux variantes d’accès au

râtelier à foin tout au long de la journée ont été compa-

rées dans cette étude: d’une part, trois périodes de

90 minutes et, d’autre part, six périodes de 45 minutes.

Figure 3 | Problèmes de fonctionnement du dispositif de ferme-ture/ouverture. (Photo: Agroscope)

Recherche Agronomique Suisse 5 (7–8): 310–313, 2014

Page 45: Recherche Agronomique Suisse, numéro 7+8, juillet/aout 2014

Râtelier pour chevaux avec dispositif temporisé d’accès au foin | Eclairage

313

Pendant toute la phase de test de plusieurs semaines,

des problèmes techniques lors de l’ouverture et de la

fermeture des bâches du râtelier ont été relevés. Ces

problèmes n’ont pas entraîné de situations dangereuses

pour les chevaux, mais il a fallu intervenir et fermer/

ouvrir les bâches à la main. Afin que le râtelier permette

une meilleure répartition de l’affourragement tout au

long de la journée sans la présence de gardien ni un sur-

plus de travail, il vaudrait la peine de procéder à des

améliorations techniques.

C o n c l u s i o n s

Le râtelier à balles rondes pour les chevaux avec accès au

foin régulé électroniquement de la société B et M, Haus-

und Agrotech AG, Densbüren, a conduit, comme prévu,

à une réduction des intervalles entre les phases de prise

de nourriture. La répartition des rations de fourrage

jusqu’à sept fois en 24 heures contribue fortement à une

gestion de l’affouragement conforme aux besoins des

chevaux. Toutefois, dans la détention en groupe, il faut

être attentif lors de l’utilisation d’un râtelier à foin au

rapport cheval/place d’affouragement et à l’homogé-

néité du groupe (chevaux avec les mêmes besoins ali-

mentaires). En raison des problèmes techniques observés

lors de l’ouverture et de la fermeture des bâches, il est

nécessaire de contrôler le fonctionnement du râtelier

plusieurs fois par jour, ce qui ne va pas dans le sens d’une

utilisation dans une écurie sans présence de gardiens et

donc sans surveillance. n

Comparé aux conditions naturelles de 12 à 16 heures, le

temps total de prise de nourriture de 4 ½ heures est

assez bas. Cependant, les chevaux avaient en perma-

nence de la paille à disposition dans l’aire de repos. Le

temps total de prise de nourriture au râtelier automa-

tique a augmenté, comparé à la semaine de référence

(stalles d’affouragement). En revanche, elle ne se diffé-

rencie pas significativement entre la variante «six ouver-

tures par jour» et la variante «trois ouvertures par jour».

Les intervalles ont toutefois été fortement réduits dans

le cas des six ouvertures. Cette meilleure répartition de

l’accès au foin tout au long de la journée prévient un

encombrement de l’estomac, particulièrement petit

chez le cheval, et représente donc une gestion de l’af-

fouragement plus adaptée aux besoins des chevaux.

Dans la détention de chevaux en groupe, la distribu-

tion de fourrage dans des râteliers à balles rondes

entraîne régulièrement des tentatives d’éviction de la

place d’affouragement des individus de rang inférieur

en raison de l’organisation hiérarchique des équidés. Ce

comportement est ressorti très clairement de la compa-

raison entre la phase de test K (affouragement en stalles:

pas de tentatives d’éviction) et les phases de test T1 et

T2 (affouragement au râtelier). La distribution de four-

rage grossier dans des râteliers de grande dimension

pour plusieurs chevaux ne convient qu’à des groupes

homogènes (chevaux avec les mêmes besoins alimen-

taires) et avec un bon rapport «place d’affouragement/

cheval» ou encore dans le cas d’un affouragement à

volonté. Le râtelier testé (douze places) convient à l’af-

fouragement d’un groupe composé de quatre chevaux,

le nombre d’évictions par jour de la place d’affourage-

ment ayant été nettement plus élevé avec un groupe de

six chevaux, ce qui n’est pas synonyme de «repas pris

dans un climat serein».

Bibliographie b Bachmann I. & Stauffacher M., 2002. Haltung und Nutzung von Pferden in der Schweiz: Eine repräsentative Erfassung des Status quo. Schweiz. Arch. Tierheilk. 144, 331–347.

b Briefer S., Bucher F., Schär S. & Bachmann I., 2013. Rundballenraufe für Pferde mit zeitgesteuerter Fütterungsplane. Prüfbericht, Agroscope – Schweizerisches Nationalgestüt, 6 p.

b Duncan P., 1980. Time-budgets of Camargue horses. II. Time-budgets of adult horses and weaned sub-adults. Behaviour 72 (1–2), 26–49.

b Gülden A., Gauly M. & Troxler J., 2011. Die computergesteuerte Kraftfut-terstation für Pferde in Gruppenhaltung – Der Einfluss einer Austreibhilfe auf den Fütterungsablauf. KTBL-Schrift 489, Münster-Hiltrup, 113–121.

b McGreevy P. D., Cripps P. J., French N. P., Green L. E. & Nicol C. J., 1995. Management factors associated with stereotypic and redirected behavi-our in the Thoroughbred horse. Equine Vet. J. 27, 86–91.

b Tyler S. J., 1972. The behaviour and social organization of the New Forest ponies. Animal Behaviour Monographs 5, 85–196.

b Vervuert I. & Coenen M., 2002. Aspekte der Fütterungs- und Haltungs-technik von Pferden. Pferdeheilkunde 18, 629–63.

Recherche Agronomique Suisse 5 (7–8): 310–313, 2014

Page 46: Recherche Agronomique Suisse, numéro 7+8, juillet/aout 2014

314

P o r t r a i t

Recherche Agronomique Suisse 5 (7–8): 314, 2014

«Les chevaux ne mentent pas. Ils réagissent immédiate-

ment aux stimuli et en fonction de leur personnalité

authentique. C’est une expérience et une école de vie

que je souhaite à tous de vivre.» Quand Iris Bachmann

évoque les chevaux, la passion qu’elle nourrit pour ces

quadrupèdes dotés d’une grande sensibilité est nette-

ment palpable.

Responsable de l’équipe Ethologie, détention et uti-

lisation de chevaux au Haras national suisse d’Agroscope

à Avenches depuis le début 2014, Iris Bachmann teste

avec son équipe – composée uniquement de femmes –

non seulement de nouveaux systèmes de détention (lire

l’article sur les râteliers en p. 310), mais étudie aussi le

comportement du cheval, en particulier lors de l’appren-

tissage. Le thème «Détention de chevaux et aménage-

ment du territoire» est aussi de son ressort et fait régu-

lièrement la une des journaux. Selon elle, une détention

et une utilisation modernes peuvent être à la fois

conformes au bien-être des animaux et applicables dans

la pratique «tout en étant profitables aussi bien à

l’homme qu’à l’animal».

Née en 1968 dans le canton de Zurich, Iris Bachmann

a grandi à la campagne, entourée de nombreux animaux

domestiques. Enfant déjà, elle a appris à observer les

animaux et à tirer des conclusions de leur comporte-

ment naturel. Pas étonnant qu’elle ait étudié plus tard la

biologie et – en en branche principale – la zoologie et

l’éthologie à l’Université de Zurich, ni qu’elle ait rédigé

une thèse en 2002 intitulée «Chevaux en Suisse. Préva-

lence et causes des troubles du comportement considé-

rés sous l’angle de la détention et de l’utilisation» (titre

orignal en allemand, traduction française libre).

Depuis 2003, Iris Bachmann travaille au Haras natio-

nal suisse, d’abord en qualité de collaboratrice scienti-

fique et responsable du Bureau de conseil, puis comme

responsable de la formation et, en 2012 et 2013, en tant

que responsable d’un groupe de recherche. «Au cours

des dernières années, nous avons acquis un grand

nombre de nouvelles connaissances que nous avons pu

transmettre à la pratique». Elle considère la nouvelle

orientation du haras en 2012 pour elle, personnellement,

mais aussi pour la filière suisse du cheval comme «pas-

sionnante, motivante et en général très positive». La

conscience de la filière du cheval dans les domaines de

l’éthologie et de la détention s’est considérablement

accentuée. Et Iris Bachmann d’ajouter: «Bien que beau-

coup de connaissances font encore défaut, nous avons

déjà fait bouger bien des choses. Et j’en suis fière!»

Avec sa famille – son mari et ses deux garçons Nick (12) et

Till (14) – et une ribambelle d’animaux domestiques, elle

a élu domicile à Mur, sur le Mont Vully. Mère de famille,

détentrice d’animaux et responsable d’une équipe de

recherche, elle trouve sa vie «géniale». Mais: «J’aimerais

que les journées soient deux fois plus longues». Elle

trouve un équilibre à cette vie trépidante en joggant.

«Chausser mes baskets et hop! dans la nature pour un

jogging, c’est pour moi la relaxation par excellence».

Et si elle avait un vœu à faire? «Je souhaiterais que

l’éthologie soit reconnue comme une discipline de

recherche scientifique à part entière par tous les prati-

ciens, chercheuses et chercheurs et les autorités. Car, les

efforts déployés pour le bien-être des animaux ne sont

pas simplement un effet lié à une société prospère

hypersensible, mais ont des retombées directes sur le

bien-être des humains».

Christine Caron-Wickli, Agroscope

Le comportement du cheval est son pain quotidien

Page 47: Recherche Agronomique Suisse, numéro 7+8, juillet/aout 2014

315

A c t u a l i t é s

Recherche Agronomique Suisse 5 (7–8): 315–319, 2014

N o u v e l l e s p u b l i c a t i o n s

Le bétail a repris le chemin des pâturages alpestres. Le

livre «Avenir de l’économie alpestre suisse» parait en

français et en italien juste au moment où débute la nou-

velle saison d’alpage. Il présente une vue d’ensemble

claire et approfondie des résultats du travail accompli

pendant cinq ans par quatre-vingt chercheurs et cher-

cheuses dans le cadre du programme de recherche Alp-

FUTUR. De premières mesures sont déjà mises en pra-

tique. Des postes à l’alpage sont désormais proposés

dans le cadre du service civil. La recherche a montré que

trois facteurs étaient particulièrement décisifs pour

l’avenir de l’économie alpestre: le personnel de l’alpage,

le changement structurel agricole en plaine et la poli-

tique agricole.

Le livre «Avenir de l’économie alpestre suisse. Faits, analyses et pistes de réflexion du programme de recherche AlpFUTUR» est accompagné de deux DVDs, comportant les films

d’application AlpFUTUR «D’alpagistes à alpagistes» (sous-titré en

français), ainsi que le documentaire «Une saison à l’alpage»

(sous-titré en français). L’ouvrage peut être commandé auprès du

WSL pour la somme de 30 francs (port en sus): www.alpfutur.ch/

livre. Les deux DVDs sont également vendus séparément.

Parution du livre sur AlpFUTUR: où va l’économie alpestre?

Page 48: Recherche Agronomique Suisse, numéro 7+8, juillet/aout 2014

316

Actualités

Recherche Agronomique Suisse 5 (7–8): 315–319, 2014

N o u v e l l e s p u b l i c a t i o n s

Agroscope Transfer | N° 21

Selon le relevé du budget-temps réalisé en 2011 dans

179 exploitations familiales agricoles, le temps de tra-

vail des paysannes représente en moyenne 65 heures

par semaine. Les paysannes consacrent près d’un tiers

de ce temps à l’exploitation agricole ainsi qu’aux activi-

tés administratives et proches de l’agriculture. Les acti-

vités professionnelles hors exploitation représentent

13 pourcents de leur temps de travail. Le ménage et la

famille occupent la moitié de leur temps et restent le

domaine des paysannes, bien que les partenaires

consacrent davantage de temps à la garde des enfants

qu’autrefois. Les paysannes adaptent leurs activités à

l’intérieur et à l’extérieur de l’exploitation à leur situa-

tion familiale: lorsque les enfants sont petits, elles

réduisent leurs activités dans l’exploitation et en dehors

et investissent davantage de temps dans la garde des

enfants. Depuis 1974, le temps consacré au ménage et à

l’exploitation par les paysannes a baissé, tandis que celui

consacré à l’éducation des enfants et aux activités pro-

fessionnelles hors exploitation a augmenté. Depuis lors,

on compte trois fois plus de paysannes avec une forma-

tion non-agricole qu’autrefois. Les résultats de l’en-

quête budget-temps montrent que la contribution des

paysannes aux exploitations familiales agricoles reste

très importante. Leur engagement polyvalent dans le

ménage, la famille, l’exploitation et l’administration

ainsi que leurs activités proches de l’agriculture ou hors

exploitation contribuent incontestablement au bon

fonctionnement des exploitations agricoles familiales.

Ruth Rossier et Linda Reissig, Agroscope

EconomieAgroscope Transfer | N° 21

Contribution des paysannes aux exploitationsfamiliales agricoles en Suisse

Une enquête budget-temps

Juin 2014

Autrices

Ruth Rossier et Linda Reissig

Selon le relevé du budget-temps réalisé en2011 dans 179 exploitations familiales agri-coles, le temps de travail des paysannesreprésente en moyenne 65 heures parsemaine. Les paysannes consacrent prèsd’un tiers de ce temps à l’exploitation agri-cole ainsi qu’aux activités administrativeset proches de l’agriculture. Les activitésprofessionnelles hors exploitation repré-sentent 13 pourcents de leur temps de tra-vail. Le ménage et la famille occupent lamoitié de leur temps et restent le domainedes paysannes, bien que les partenairesconsacrent davantage de temps à la garded’enfants qu’autrefois.Les paysannes adaptent leurs activités àl’intérieur et à l’extérieur de l’exploitationà leur situation familiale: lorsque lesenfants sont petits, elles réduisent leursactivités dans l’exploitation et en dehors et

investissent davantage de temps dans lagarde des enfants.Depuis 1974, le temps consacré au ménageet à l’exploitation par les paysannes abaissé tandis que celui consacré à l’éduca-tion des enfants et aux activités profession-nelles hors exploitation a augmenté.Depuis lors, on compte trois fois plus depaysannes avec une formation non-agri-cole qu’autrefois.Les résultats de l’enquête budget-tempsmontrent que la contribution des pay-sannes aux exploitations familiales agri-coles reste très importante. Leur engage-ment polyvalent dans le ménage, la famille,l’exploitation et l’administration ainsi queleurs activités proches de l’agriculture ouhors exploitation contribuent incontesta-blement au bon fonctionnement desexploitations agricoles familiales.

Gab

rielaBrän

dle,

Agrosco

pe

Fig. 1: Du fait de leur polyvalence, les paysannes apportent une contribution considérable au bon fonctionnementdes exploitations agricoles familiales: paysanne dans son magasin à la ferme.

Contribution des paysannes aux exploitationsfamiliales agricoles en Suisse

Page 49: Recherche Agronomique Suisse, numéro 7+8, juillet/aout 2014

317

Actualités

Recherche Agronomique Suisse 5 (7–8): 315–319, 2014

Agroscope Science N° 4 / 2014

(disponible uniquement en allemand)

La graisse joue un rôle important dans l’alimentation

humaine. Les graisses sont vitales pour un corps sain, lui

fournissent de l’énergie, contribuent à l’absorption de

vitamines liposolubles et constituent des éléments struc-

turels pour les parois cellulaires. Lorsque l’on cuisine

aussi, la graisse joue un rôle important en tant que

vecteur pour les arômes et le goût. Cependant, aucune

autre substance nutritive ne doit lutter autant contre les

préjugés que la graisse.

Depuis des années, les organismes officiels et les

sociétés de nutrition recommandent de réduire la teneur

en graisses de l’alimentation et de préférer les huiles et

les graisses végétales aux graisses animales. Ainsi, elles

ont influencé le comportement de nombreux consom-

mateurs-trices par rapport à la graisse animale, comme

le montrent différents sondages d’opinion réalisés en

Suisse. Le fait que ces recommandations n’étaient pas

étayées par suffisamment de faits scientifiques a été cri-

tiqué dès le début; ces dernières années, les indications

se précisent que la graisse en général et également la

graisse animale ne méritent pas la mauvaise réputation

dont elles jouissent souvent.

La présente publication réunit la littérature scienti-

fique concernant des aspects choisis du thème de la

graisse animale (teneur en matière grasse de la viande,

composition de la graisse animale, source d’arôme, his-

torique des recommandations relatives à la teneur en

graisse, impact de la graisse animale sur la santé). Etant

donné que la graisse animale est absorbée en général

lors de la consommation de viande, les possibles aspects

néfastes pour la santé liés à la consommation de viande

seront également abordés brièvement.

Alexandra Schmid, Agroscope

Agroscope Science est publié uniquement sous forme électronique.

Téléchargement en format PDF: www.agroscope.ch > Publications

Fleischfett –Ein Geschmacksträgermit Einfluss auf diemenschliche Gesundheit?Autorin:Alexandra Schmid

LebensmittelAgroscope Science | Nr. 4 / 2014

Graisse animale: un vecteur de goût qui influence la santé humaine?

Page 50: Recherche Agronomique Suisse, numéro 7+8, juillet/aout 2014

318

www.agroscope.admin.ch/medienmitteilungen

Actualités

C o m m u n i q u é s d e p r e s s e

www.agroscope.admin.ch/communiques

30.06.2014 Les mouches mineuses: passagers clandestins des plantes importées C'est bientôt la période des vacances d'été – et des sou-

venirs que l'on ramène dans ses bagages. Les objets

décoratifs ne posent généralement pas de problème à

la douane, tandis que les plantes exotiques, elles, néces-

sitent souvent des permis d'importation, ou même sont

carrément interdites. Ces mesures visent à éviter l'intro-

duction de maladies ou ravageurs des plantes (orga-

nismes de quarantaine) en Suisse, comme les mouches

mineuses. L'inspectorat phytosanitaire d'Agroscope et le

service phytosanitaire fédéral recommandent donc vive-

ment de renoncer aux plantes comme souvenir de

voyage. En pratique, ces directives phytosanitaires

restent souvent ignorées.

24.06.2014 L’agriculture biologique a elle aussi besoin de mesures ciblées pour la biodiversité Le nombre d’habitats différents joue un rôle décisif dans

la préservation de la diversité des espèces en région agri-

cole. Les exploitations biologiques qui ne prennent pas

de mesures d’encouragement ciblées comme la création

de milieux naturels supplémentaires riches en espèces

présentent une biodiversité qui n’est que légèrement

plus élevée que celle des autres exploitations. C’est ce

que montre une étude réalisée dans dix régions euro-

péennes et deux régions africaines. Les programmes de

BioSuisse et IP Suisse pour la promotion de la diversité

des milieux naturels peuvent servir d’exemples au niveau

européen.

17.06.2014 Fromagers et fromagères d’alpage: l’importance de la formation pour la qualité des produits Les fromages d’alpage sont très appréciés par les

consommateurs-trices. Etant donné que la fabrication

du fromage requiert beaucoup de travail manuel, la

transformation du lait sur l’alpage est plus exigeante

qu’en plaine. Des collaborateurs-trices d’Agroscope ont

participé à l’organisation ce printemps de plus de

20 cours pour fromagers-ères d’alpage et transmis leurs

connaissances techniques à près de 500 personnes.

10.06.2014 Rouille jaune: il faut trouver des variétés résistantes Cette année, une forte épidémie de rouille jaune se

répand sur les cultures de blé et de triticale en Europe.

En Suisse, plusieurs variétés sont concernées. La cause se

trouve dans une combinaison de conditions météorolo-

giques particulièrement favorables et l’arrivée d’une

nouvelle race très virulente du pathogène. Le labora-

toire de pathologie de la sélection du blé et du soja

d’Agroscope analyse actuellement les virulences du

pathogène et évalue la résistance des variétés de blé

suisses et étrangères. Dès que possible, les producteurs

seront informés sur les variétés qui offrent la meilleure

résistance pour chaque classe boulangère.

Recherche Agronomique Suisse 5 (7–8): 315–319, 2014

Page 51: Recherche Agronomique Suisse, numéro 7+8, juillet/aout 2014

319

Informationen: www.agroscope.admin.ch/veranstaltungen

Actualités

M a n i f e s t a t i o n s

Informations: www.agroscope.admin.ch/manifestations

L i e n s i n t e r n e t

Vidéo documentaires

www.agroscope.ch/publikationen

Les films vidéo documentaires d’Agroscope présentent

des aspects de la recherche et du développement

d’Agroscope de manière informative et divertissante,

pour des produits alimentaires savoureux, une agricul-

ture compétitive et un environnement sain.

Août 2014

09.08.2014Geschmackserlebnis Kartoffelvielfalt in MaraniProSpecieRara et Agroscope (IPV, IDU)Schaugarten Maran, Arosa/GR

14.08.2014Ostschweizer AGFF-Tagung 2014Agroscope INH, AGFF, Landw. Zentrum SG, Profi-LaitMoorhof, 9464 Rüthi SG

21. – 22.08.2014Info-Tag: Medizinal- und Aromatische PflanzenAgroscope IPV, ContheyLe Prese, GR

23.08.2014Güttingertagung 2014Agroscope + BBZ ArenenbergVersuchsbetrieb Güttingen, Güttingen TG

28.08.2014AGFF-WaldhoftagungINT, INH, AGFF, Inforama, HAFL, Profi-LaitInforama Langenthal

30. – 31.08.2014Journées portes ouvertes: Toucher la recherche Agroscope Conthey

Septembre 2014

11.09.201437. Informationstagung AgrarökonomieAgroscopeAgroscope INH, 8365 Ettenhausen

17.09.2014Journée Semis directAgroscope IPV, Changins

V o r s c h a u

Septembre 2014 / Numéro 9

Pour des raisons économique, les porcelets sont rapidement séparés de leur mère, avant que celle-ci ait pu leur enseigner à manger des aliments solides. Lors d’un essai alimentaire, des chercheurs d’Agroscope et de l’EPFZ ont cher-ché à savoir si les porcelets fraî-chement sevrés pouvaient profiter de l’exemple et de l’expérience d’autres porcelets déjà habitués à consommer des aliments solides.

D a n s l e p r o c h a i n n u m é r o

•• Des porcelets expérimentés ne favorisent pas la

croissance de porcelets fraîchement sevrés, Andreas

Gutzwiller et al., Agroscope et ETH Zürich

•• La sélection végétale suisse – une analyse spatiale,

temporelle et thématique de la situation,

Achim Walter et al., ETH Zürich

•• Résultats des essais variétaux de luzerne 2011 – 2013,

Rainer Frick, Agroscope

•• Qui achète des aliments bio en Suisse?

Franziska Götze et Ali Ferjani, Agroscope

•• Potentiel de l’agriculture dans la région du Gothard,

Andreas Hochuli et al., HAFL

•• Calculs des coûts complets des travaux en régie,

Daniel Hoop et al., Agroscope

•• World Café «Croissance dans l‘agriculture»,

Linda Reissig, Agroscope

•• Charbon de l‘orge: sensibilité variétale et alternatives

de lutte, Heinz Krebs et al., Agroscope

Recherche Agronomique Suisse 5 (7–8): 315–319, 2014

Page 52: Recherche Agronomique Suisse, numéro 7+8, juillet/aout 2014

Donnerstag,11. September 2014

37. Informationstagung AgrarökonomieAgroscope, Institut für Nachhaltigkeitswissenschaften INH, Tänikon

An der Tagung wird über die laufenden agrarwirtschaft­lichen Arbeiten des Instituts für Nachhaltigkeitswissen­schaften (vormals Forschungsanstalt Agroscope Reckenholz­Tänikon) informiert. Mehrere Beiträge sind dem Thema Kostensenken gewidmet.

Themen•Buchhaltungsergebnisse2013•VollkostenwichtigerSchweizerAckerbaukulturen•KostenundNutzenderGentechnik•WechselkursundWettbewerbsfähigkeitderLandwirtschaft•ZukunftimInternet:SwissAgriculturalOutlook•ZufriedenheitundsozialeVernetzung

Detailprogrammwww.agroscope.ch>Aktuell>Veranstaltungen

AnmeldungBis am 28. August 2014 bei [email protected]

TagungsortAgroscope, Institut für Nachhaltigkeitswissenschaften INH, Tänikon1,8365Ettenhausen,HörsaalRefenthal

KostenFr. 80.– (inkl. Dokumentation und Mittagessen)

Eidgenössisches Departement für Wirtschaft, Bildung und Forschung WBFAgroscope

Schweizerische EidgenossenschaftConfédération suisseConfederazione SvizzeraConfederaziun svizra