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cherche Agronomique Suisse, numéro 4, avril 2014
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RECHERCHEAGRONOMIQUESUISSE
A v r i l 2 0 1 4 | N u m é r o 4
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Economie Agricole Sécurité alimentaire et efficience des ressources – synergies et conflits d’objectifs Page 132
Production animale Pulpes de betteraves riches en matière sèche et qualité d’ensilage Page 146
Eclairage La filière suisse du cheval Page 154
Le nouveau rapport «Impact économique, social et envi-ronnemental du cheval en Suisse 2013» du Haras national suisse d’Agroscope fournit des chiffres intéressants sur la filière suisse du cheval. (Photo: Carole Parodi, Agroscope)
ImpressumRecherche Agronomique Suisse / Agrarforschung Schweiz est une publication des stations de recherche agronomique Agroscope et de leurs partenaires. Cette publication paraît en allemand et en français. Elle s’adresse aux scientifiques, spécialistes de la recherche et de l’industrie, enseignants, organisations de conseil et de vulgarisation, offices cantonaux et fédéraux, praticiens, politiciens et autres personnes intéressées.
EditeurAgroscope
Partenairesb Agroscope (Institut des sciences en production végétale IPV;
Institut des sciences en production animale IPA; Institut des sciences en denrées alimentaires IDA; Institut des sciences en durabilité agronomique IDU), www.agroscope.ch
b Office fédéral de l’agriculture OFAG, Berne, www.ofag.chb Haute école des sciences agronomiques forestières et alimentaires HAFL, Zollikofen, www.hafl.chb Centrale de vulgarisation AGRIDEA, Lausanne et Lindau, www.agridea.chb Ecole polytechnique fédérale de Zurich ETH Zürich,
Département des Sciences des Systèmes de l'Environnement, www.usys.ethz.ch
Rédaction Andrea Leuenberger-Minger, Recherche Agronomique Suisse /Agrarforschung Schweiz, Agroscope, Case postale 64, 1725 Posieux, Tél. +41 26 407 72 21, Fax +41 26 407 73 00, e-mail: [email protected]
Judith Auer, Recherche Agronomique Suisse / Agrarforschung Schweiz, Agroscope, Case postale 1012, 1260 Nyon 1 e-mail: [email protected]
Team de rédaction Président: Jean-Philippe Mayor (Responsable Corporate Communication Agroscope), Evelyne Fasnacht, Erika Meili et Sibylle Willi (Agroscope), Karin Bovigny-Ackermann (OFAG), Beat Huber-Eicher (HAFL), Esther Weiss (AGRIDEA), Brigitte Dorn (ETH Zürich).
AbonnementsTarifsRevue: CHF 61.–*, TVA et frais de port compris(étranger + CHF 20.– frais de port), en ligne: CHF 61.–** Tarifs réduits voir: www.rechercheagronomiquesuisse.ch
AdresseNicole Boschung, Recherche Agronomique Suisse/Agrarforschung Schweiz, Agroscope, Case postale 64, 1725 Posieux e-mail: [email protected], Fax +41 26 407 73 00
Changement d'adressee-mail: [email protected], Fax +41 31 325 50 58
Internet www.rechercheagronomiquesuisse.chwww.agrarforschungschweiz.ch
ISSN infosISSN 1663 – 7917 (imprimé)ISSN 1663 – 7925 (en ligne)Titre: Recherche Agronomique SuisseTitre abrégé: Rech. Agron. Suisse
© Copyright Agroscope. Tous droits de reproduction et de traduction réservés. Toute reproduction ou traduction, partielle ou intégrale, doit faire l’objet d’un accord avec la rédaction.
Indexé: Web of Science, CAB Abstracts, AGRIS
SommaireAvril 2014 | Numéro 4
131 Editorial
Economie agricole
132 Sécurité alimentaire et efficience des ressources – synergies et conflits d’objectifs Birgit Kopainsky et al.
Economie agricole
138 Sécurité alimentaire globale – conclusions pour la Suisse Barbara Becker, Marc Zoss et Hans-Jörg
Lehmann
Production animale
146 Pulpes de betteraves riches en matière sèche et qualité d’ensilage
Ueli Wyss et Catherine Metthez
Eclairage
154 La filière suisse du cheval Lea Schmidlin et al.
Eclairage
158 Régulation mécanique de la flore adventice du millet Rosalie Aebi, Samuel Knapp et Jürg Hiltbrunner
162 Interview
163 Actualités
167 Manifestations
Editorial
131Recherche Agronomique Suisse 5 (4): 131, 2014
Chère lectrice, cher lecteur,
De nombreux facteurs-clé ont contribué, au cours des années passées, à
populariser le cheval et à développer la filière du cheval en Suisse: stabilité
économique et environnement libéral, augmentation du temps et des
moyens octroyés aux loisirs, besoin croissant d’une grande frange de la popu-
lation en activités compensatrices d’une vie professionnelle trépidante, inté-
rêt pour la nature, les animaux et les traditions, fascination pour les équidés,
mondialisation des informations. L’espace rural comme habitat et lieu d’uti-
lisation du cheval, bon transformateur de fourrage grossier, de même que les
agriculteurs en tant que prestataires de services jouent un rôle central dans
cette évolution. Près de trois quarts des chevaux se trouvent en zone agricole
et utilisent environ 60 000 ha de surface agricole utile. Selon la région, la
détention de chevaux contribue de façon substantielle au revenu agricole et
au maintien des exploitations. Sur le modèle des rapports de la filière du
cheval des années 2007 et 2009 «Impact économique, social et environne-
mental du cheval en Suisse», un nouveau rapport a été publié qui reflète la
situation en 2013. Il a été établi par des collaborateurs-trices du Haras natio-
nal suisse d’Agroscope, appuyés par des spécialistes en économie rurale
d'Agroscope à Tänikon (Institut des sciences en durabilité agronomique IDU),
de même que par des collaborateurs-trices de l’OFAG, d’autres offices fédé-
raux et des hautes écoles. Dans ce sens, ce rapport est un bel exemple de
collaboration entre les différents instituts d’Agroscope, mais également avec
des organisations externes.
En résumé, les défis pour la filière suisse du cheval consistent d’une part
à rester compétitive tout en minimisant l’impact sur l’environnement et,
d’autre part, à favoriser le bien-être des animaux et l’environnement social
en zone rurale ainsi que les échanges entre ville et campagne. La première
partie du rapport de la filière du cheval 2013 dresse le portrait actuel de la
filière suisse du cheval, son importance et son développement au cours des
dix dernières années. La deuxième partie porte sur plusieurs domaines thé-
matiques qui illustrent les changements actuels et les nouvelles tendances.
Au cours des dernières années, les différents acteurs et actrices de la filière
du cheval ont été touchés à maints égards par les nombreuses adaptations
de la législation. Malgré tout, le cheptel d’équidés continue à croître en
Suisse de même que le nombre de propriétaires et de détenteurs-trices. L’uti-
lisation des chevaux en Suisse est aujourd’hui principalement une affaire de
femmes. En revanche, l’élevage et la détention restent en mains masculines
et paysannes. Entre exigences urbaines et sensibilités rurales, des heurts
peuvent se produire. C’est dans ce contexte que se déploient les activités des
collaborateurs-trices d’Agroscope, spécialistes du cheval: fournir à la pra-
tique des bases pour améliorer la rentabilité économique de l’élevage et de
la détention de chevaux tout en tenant compte des exigences d’une société
moderne, sensible à la protection et au bien-être des animaux. Vous trouve-
rez davantage d’informations à ce sujet en page 154 de ce numéro.
Stefan Rieder, responsable de division de recherche Agroscope – Haras national suisse
Quoi de neuf au sein de la filière suisse du cheval?
132 Recherche Agronomique Suisse 5 (4): 132–137, 2014
les défis que la FA&A suisse doit relever à l’horizon 2050,
et analysé plus spécialement l’effet de levier de mesures
individuelles prises pour assurer la production agricole et
l’efficience des ressources à long terme. Les chercheurs
ont tenté de répondre aux questions suivantes:
•• Quels sont les champs d’action permettant de piloter
la FA&A suisse de manière ciblée sous l’angle de
l’efficience des ressources et de la sécurité alimen-
taire?
•• Quels sont les impacts de production et environne-
mentaux de ces champs d’action?
•• Y a-t-il des conflits d’objectifs et des synergies?
•• Pour atteindre les objectifs formulés et répondre aux
questions susmentionnées, les chercheurs ont adapté
un modèle de simulation dynamique aux réalités
suisses et l’ont calibré en conséquence.
I n t r o d u c t i o n
Cette contribution porte sur le projet partiel «modélisa-
tion» (voir encadré «Efficience des ressources» en p. 133)
et traite des conflits d’objectifs et des synergies possibles
entre les impacts de la production et de l’environnement
de la filière agro-alimentaire suisse (FA&A). Les cher-
cheurs ont analysé comment réduire l’écart entre la
demande de denrées alimentaires et le potentiel de pro-
duction en Suisse (fig. 1). Cette analyse doit forcément
prendre en compte la dimension internationale, dès lors
que près de la moitié de tous les aliments consommés en
Suisse sont importés (OFAG 2012a). D’après Jungbluth et
al. (2011), 60 % des atteintes à l’environnement sont cau-
sées par la consommation de biens importés. Sur cette
toile de fond, le projet partiel de modélisation a identifié
Sécurité alimentaire et efficience des ressources – synergies et conflits d’objectifsBirgit Kopainsky1, Theresa Tribaldos1, Christian Flury1, Matteo Pedercini2 et Hans-Jörg Lehmann3
1Flury&Giuliani GmbH, 8006 Zurich, Suisse2Millennium Institute, Washington DC, USA 3Office fédéral de l’agriculture, direction de projet, 3003 Berne, Suisse
Renseignements: Birgit Kopainsky, e-mail: [email protected]
E c o n o m i e a g r i c o l e
Figure 1 | La production de denrées alimentaires est sous pression constante. La surface des terres agricoles recule devant l’avancée inexorable de l’urbanisation. (Photo: OFAG)
Sécurité alimentaire et efficience des ressources – synergies et conflits d’objectifs | Economie agricole
133
Rés
um
é
Recherche Agronomique Suisse 5 (4): 132–137, 2014
L’agriculture et le secteur agroalimentaire
suisses, et de manière générale notre société
tout entière, vont au-devant de grands défis.
L’écart entre production alimentaire visée et
production réalisable continue de se creuser;
en effet, la sécurité alimentaire d’une popula-
tion croissante appelle une augmentation
constante de la production, alors que dans le
même temps il est impératif de réduire la
consommation des ressources. Un modèle de
simulation dynamique adapté au contexte
suisse a permis de quantifier les conflits
d’objectifs et les synergies entre les objectifs
environnementaux et de production à
l’horizon 2050. Cet article a pour but d’identi-
fier des effets de levier afin d’assurer la
production agricole à long terme tout en
garantissant une utilisation efficiente des
ressources. Résultat central de la modélisation:
l’agriculture suisse a en principe le potentiel
de concilier objectifs de production et objectifs
environnementaux. Toutefois, la concrétisation
des effets de levier présuppose des progrès,
notamment sur les plans technique et organi-
sationnel, qui vont au-delà des possibilités
envisageables aujourd’hui.
M é t h o d e
Le modèle utilisé a testé différents champs d’action,
dans l’agriculture et en dehors. Il se fonde sur l’approche
Threshold-21 de l’Institut Millennium (Barilla 2011), à
savoir un système d’équations différentielles de premier
ordre. Il décrit le développement de la FA&A suisse sur la
durée, ainsi que les effets de conditions-cadres et d’in-
terventions sur ce développement. Comme il s’agit d’un
modèle de simulation, les objectifs ne sont optimisés au
plan mathématique ni dans le domaine de la production,
ni dans celui de l’utilisation des ressources. Les chiffres
résultant de la simulation montrent plutôt quelles sont
les possibilités d’intervention ou les champs d’action, et
comment les adapter, pour atteindre des objectifs de
production et/ou environnementaux déterminés.
Afin d’identifier les défis pour la FA&A suisse, un scéna-
rio de base a été élaboré, qui esquisse le développement
futur sans interventions dans les conditions-cadres prévi-
Efficience des ressources au service de la
sécurité alimentaire – comment gérer la
raréfaction des ressources?
L’exploitation à la fois intensive et durable des
ressources est un facteur clé de la sécurité ali-
mentaire mondiale de demain. L’évolution dé-
mographique prévisible, la raréfaction des res-
sources naturelles et le changement climatique
exigent, en Suisse également, de nouvelles ré-
flexions, approches et solutions. Anticiper les
changements, les identifier, les quantifier, les
prioriser et en déduire le besoin d’action est
impératif dans les circonstances actuelles. Les
économies agroalimentaires nationales sont
reliées entre elles par le commerce agricole in-
ternational et les effets du changement clima-
tique. Il est donc plus urgent que jamais de
considérer les développements et les mesures à
prendre dans une perspective globale.
À cet effet, l’Office fédéral de l’agriculture a
lancé un projet intitulé «Efficience des res-
sources au service de la sécurité alimentaire»
(REDES), qui fait la synthèse des développe-
ments nationaux et internationaux à l’horizon
2050 et met en exergue les champs d’action
prioritaires pour la filière agroalimentaire
suisse. Les résultats de deux projets REDES sont
présentés dans ce numéro (lire également en
p. 138).
sibles. L’écart entre les résultats du scénario de base et
les objectifs de production et environnementaux souhai-
tés indique le besoin d’action. Les conditions du scénario
de base et la faisabilité des champs d’action individuels
ont été élaborées dans le cadre d’ateliers d’experts.
R é s u l t a t s
Les calculs du scénario de base montrent que la produc-
tion agricole recule au gré de l’évolution démographique
et de l’amenuisement des surfaces agricoles, en partant
de l’hypothèse qu’en Suisse la population s’élèvera à
9 millions d’habitants et que la surface agricole utile
diminuera, passant de plus de 1 000 000 ha à 900 000 ha.
La demande globale de produits alimentaires dépend
notamment aussi des changements de comportement
des consommateurs. La part croissante de personnes
âgées dans l’ensemble de la population entraîne en prin-
cipe une moindre consommation par habitant (AFSSA
Economie agricole | Sécurité alimentaire et efficience des ressources – synergies et conflits d’objectifs
134 Recherche Agronomique Suisse 5 (4): 132–137, 2014
2009; Max Rubner-Institut 2008), mais la consommation
d’une population toujours plus nombreuse surcompense
cette diminution. Des améliorations dans le domaine des
effets environnementaux par une plus faible production
agricole sont pertinentes à l’échelle nationale, mais il
convient de les placer dans le contexte international, dès
lors que le recul de la production indigène doit être com-
pensé par des importations (fig. 2).
Effets à double tranchant de quelques champs d'action
Au vu de la problématique qui se dessine entre crois-
sance de la population et recul de la production, diffé-
rents champs d’action ont été étudiés dans le modèle;
les uns situés en dehors du secteur agricole (changement
des modèles de consommation, réduction des déchets/
pertes dans la transformation et la consommation, dis-
ponibilité de surfaces productives), les autres à l’inté-
rieur de ce secteur (normes restrictives en matière de
protection de l’environnement, réduction des émissions
d’azote, augmentation de la productivité et optimisa-
tion des systèmes de production).
Pour le champ d’action «modèles de consommation»,
on a admis, comme hypothèse réaliste, un recul de la
consommation de produits carnés d’environ 10 %. Ce
recul a des conséquences aussi bien positives que néga-
tives. Alors qu’il permet de réduire l’impact sur l’envi-
ronnement aussi bien en Suisse qu’à l’étranger, il induit
une augmentation de la demande de produits végétaux,
qui ne peut pas être couverte par la production indi-
gène, faute de surfaces adéquates suffisantes. Corol-
laire: une légère hausse des importations, qui a pour
effet à son tour une diminution du degré d’auto-appro-
visionnement.
Une réduction de 20 % des déchets/pertes dans la
transformation et la consommation pourrait contribuer
de manière déterminante à relever le degré d’auto-
approvisionnement. Mais pour maintenir les importa-
tions au niveau de 2010 dans les 40 ans à venir, il faudrait
une réduction de 30 %, ce qui est considéré comme non
réaliste (WWF 2012).D’une part, l’écologisation croissante de l’agriculture,
avec l’augmentation des surfaces de compensation éco-
logique, a des effets positifs sur la biodiversité et d’autres
indicateurs environnementaux. D’autre part, elle dimi-
nue la productivité de l’agriculture, ce qui entraîne une
fois encore une hausse du volume des importations.
degré d‘auto-approvisionnement
importations
production indigène
CO2 total CO2 indigène
émissionsd‘ammoniac
pertes d‘azote
0
0,2
0,4
0,6
0,8
1
1,2
1,4
Figure 2 | Synthèse des résultats du scénario de base (2010=1) (Kopainsky et al. 2013: 23).
Cercles rouges et verts: appréciation qualitative des changements intervenant entre 2010 et 2050. Les évaluations dans le domaine des effets environnementaux sont sans équivoque, car les objectifs visés sont soit quantitatifs soit qualitatifs. Les trois indicateurs nationaux relatifs à ces effets évoluent tous en direction des valeurs visées et sont donc représentés en vert. La cou-leur vert clair pour les émissions d’ammoniac s’explique par le fait que ces émissions diminuent dans le scénario de base, mais qu’elles sont encore loin de la valeur cible de 25 000 tonnes par année. En revanche, l’indicateur international relatif aux effets environnementaux est rouge, car l’équivalent total de CO2 de la consommation suisse de denrées alimentaires est en hausse.Dans le domaine des effets de la production, l’évaluation est moins claire, à défaut de valeurs limites probantes pour le degré de production, le volume des importations et le degré d’auto-approvisionnement. Dans la figure 2, le recul de la production indigène et du degré d’auto-approvisionnement est évalué négativement et donc marqué en rouge. L’augmentation des impor-tations qui s’ensuit est également coté négativement. Une évaluation politique contraire, à savoir une appréciation positive du recul de la production, changerait la couleur, mais n’a pas d’influence sur les résultats de la simulation.
Sécurité alimentaire et efficience des ressources – synergies et conflits d’objectifs | Economie agricole
135Recherche Agronomique Suisse 5 (4): 132–137, 2014
le juste équilibre entre mesures les plus influentes et les
plus efficientes. Certains champs d’action ont un effet
unilatéral sur la production et l’environnement (p. ex.
des normes), tandis que d’autres - comme la réduction
des émissions et la diminution des déchets/pertes –
peuvent générer des améliorations aussi bien au niveau
de la production qu’à celui de l’efficience des ressources
(fig. 3).
Aucun de ces champs d’action ne peut à lui seul
apporter des améliorations notables en termes d’im-
pacts de production et environnementaux par rapport
au scénario de base. D’où l’importance de les combiner.
Ainsi, la combinaison des trois champs d’action «dimi-
nution de 20 % des déchets et des pertes», «double
augmentation du rendement par rapport au scénario
de base (avec maintien de l’emploi d’intrants externes
au niveau de 2010)» et «amélioration de l’efficience
dans le domaine azote» promet de bien meilleurs résul-
tats que si ces mesures étaient prises séparément. Cette
combinaison permet l’augmentation de la production
indigène, le net recul des importations, la réduction
des déchets et du gaspillage et la diminution des pertes
et émissions d’azote. Elle permettrait en outre de main-
tenir le degré d’auto-approvisionnement au niveau de
2010.
La modélisation montre que le défi de garantir la
sécurité alimentaire tout en utilisant les ressources de
manière plus efficiente est très complexe et appelle
donc des solutions complexes. Elle révèle également
que des mesures doivent être prises dès aujourd’hui
pour atteindre les objectifs visés à l’horizon 2050.
La même argumentation vaut pour des normes plus
sévères en matière de protection de l’environnement,
comme la réduction de l’emploi de fertilisants minéraux.
Alors que ces normes ont un impact positif sur l’environ-
nement, elles réduisent la production, induisant l’aug-
mentation des importations. Des améliorations de l’effi-
cience dans le domaine des émissions d’azote et
d’ammoniac recèlent un plus grand potentiel que des
normes environnementales plus strictes. Avec elles, les
effets environnementaux peuvent être améliorés sans
influence négative sur les indicateurs de production.
Les chercheurs ont noté un grand potentiel au niveau
de l’augmentation de la productivité dans l’agriculture,
avec l’amélioration des systèmes de production et de
nouvelles cultures. Les ouvrages spécialisés et les experts
partent de l’idée que la mise en œuvre de ces améliora-
tions permettra d’augmenter les rendements de près de
25 % jusqu’en 2050, avec le niveau actuel d’utilisation
des ressources non renouvelables (FAO 2011). Cette aug-
mentation devrait être de 80 % pour stabiliser la pro-
duction au niveau de 2010.
Combinaison de différents champs d’action
L’agriculture suisse pourrait en principe, en 2050 égale-
ment, apporter une contribution essentielle à la sécurité
alimentaire tout en conciliant effets de production et
effets environnementaux – tel est le résultat central de
la modélisation. Pour réaliser ce potentiel, il faut des
mesures qui vont au-delà des méthodes actuelles d’ex-
ploitation et de gestion. De nouvelles méthodes doivent
adopter une approche intégrée de la thématique et viser
Modèles deconsommation
Emissions
Impacts environnement
Impactsproduction Surface
productive(moins de SCE)
Déchets & pertes
Productivité
Surface produc-tive (plus de SCE)
Synergies entre objectifs de production et environnementaux des domaines d’action par rapport au scénario de base
Conflits d’objectifs entre impacts de production et impacts environnementaux des domaines d’action par rapport au scénario de base
Normes
Figure 3 | Impacts «production» et impacts «environnement» des champs d’action étudiés (Kopainsky et al. 2013, p. 30).
Economie agricole | Sécurité alimentaire et efficience des ressources – synergies et conflits d’objectifs
136 Recherche Agronomique Suisse 5 (4): 132–137, 2014
D i s c u s s i o n
L’impératif d’une perspective globale
Les résultats du modèle de simulation dynamique
montrent qu’il est nécessaire d’aller au-delà des possibi-
lités d’amélioration actuelles ou prévisibles dans le
domaine de la production agricole et de l’utilisation par-
cimonieuse des ressources. Opter pour une approche
purement technique, par exemple réduire les émissions
en imposant des taxes ou toute autre mesure indivi-
duelle de ce type, est passer loin de la cible. Seule une
stratégie englobant la FA&A dans son intégralité per-
mettra de réaliser le potentiel susmentionné. C’est dire
que d’autres domaines – systèmes de production, déchets
et pertes, modèles de consommation, etc. – doivent être
explicitement pris en compte. En outre, il faut combiner
les effets de levier dans l’agriculture et en dehors de
celle-ci.
Ces résultats concordent avec ceux d’autres travaux
(p. ex. OFAG 2012b; Peter 2011; SGPW 2008) et les com-
plètent par la quantification des apports des différents
champs d’action à la minimisation des discordances
entre production agricole et efficience des ressources.
Par ailleurs, le modèle a révélé des synergies et des
conflits d’intérêts entre objectifs individuels (p. ex.
conflit entre efficience des ressources et production
considérées uniquement sous l’angle environnemental,
ou effet positif de la réduction des déchets et des pertes
tant sur la production que sur l’environnement).
Les systèmes de la production (du champ) à la
consommation (assiette) font toujours plus souvent
l’objet d’analyses socio-écologiques (p. ex. Hammond &
Dubé 2012). Pour la Suisse, qui importe une part subs-
tantielle de ses denrées alimentaires et des matières
premières dont elle a besoin pour la production alimen-
taire, une telle perspective globale est essentielle.
Autrement dit, réduire l’empreinte écologique à
l’échelle nationale est insuffisant et insatisfaisant s’il en
résulte des coûts environnementaux et sociaux ailleurs
dans le monde.
Coopération interdisciplinaire
Une stratégie ciblée sur la sécurité alimentaire de la
Suisse de demain passe nécessairement par un débat
politique et de société sur les valeurs et les objectifs à
atteindre dans ce domaine. Une fois la clarté faite sur ce
qui est souhaitable et ce qui ne l’est pas, maintenant et
à l’avenir, les mesures correspondantes pourront être
prises. Il est important de conserver les ressources essen-
tielles, par exemple des surfaces agricoles utiles, à leur
niveau actuel, aussi bien quantitativement que qualitati-
vement. Une stratégie ad hoc efficace n’a sans doute pas
encore été trouvée. Par ailleurs, la recherche et la mise
en œuvre de solutions complexes nécessitent une colla-
boration renforcée entre les disciplines et au sein de
celles-ci – cette collaboration est pour l’heure insuffi-
sante. Il convient d’optimiser les échanges entre disci-
plines et entre chercheurs et praticiens pour arriver aux
méthodes les plus efficaces dans différents domaines et
tester de nouvelles approches.
Relevons en outre le besoin de connaissances systé-
miques (Systemwissen) dans les domaines de l’inter-
nalisation des coûts externes, de l’augmentation de la
productivité avec moins d’effets négatifs, de l’agrobio-
diversité et de la fertilité des sols. Il manque également
des connaissances de la transformation (Transforma-
tionswissen) dans les domaines de la réduction des
déchets et des pertes ou des changements de comporte-
ment des consommateurs. En clair: les problèmes et les
solutions sont en principe connus dans ces champs d’ac-
tion, mais il manque des mécanismes probants de mise
en œuvre.
Le modèle de simulation utilisé formalise d’une cer-
taine manière les conditions-cadres du système socioé-
cologique FA&A en Suisse. Pour développer utilement le
savoir ainsi acquis, il faut une collaboration renforcée
entre recherche&développement, planification, conseil
et pratique, et à l’intérieur de ces systèmes.
C o n c l u s i o n s
Un modèle de simulation dynamique, adapté et calibré,
a permis de reproduire et de quantifier la complexité de
la FA&A suisse et de ses défis à venir. Cette perspective
intégrée est nécessaire pour faire une estimation glo-
bale des effets de production et environnementaux.
Principal constat résultant de la modélisation: la mise à
profit d’effets de levier présuppose des progrès, notam-
ment sur les plans technique et organisationnel, qui vont
au-delà des possibilités envisageables aujourd’hui. Sans
efforts ciblés et sans coordination de ces efforts, la FA&A
ne parviendra pas à concilier objectifs de production et
objectifs environnementaux. Compte tenu du temps
nécessaire pour générer de nouvelles connaissances
scientifiques, il est impératif de mettre l’ouvrage sur le
métier sans tarder. n
Sécurité alimentaire et efficience des ressources – synergies et conflits d’objectifs | Economie agricole
137Recherche Agronomique Suisse 5 (4): 132–137, 2014
Ria
ssu
nto
Sum
mar
y
Synergies and trade-offs with regard
to ensuring food security and the
efficient use of resources
In Switzerland, agriculture and the
food industry are facing major chal-
lenges, as is society in general. The gap
between desired and achievable levels
of food production is growing wider,
since ensuring sufficient food supplies
for a growing population requires a
constant increase in production while
at the same time it is necessary to
reduce the use of resources. By
applying a dynamic simulation model
to the situation in Switzerland it was
possible to quantify the trade-offs and
synergies between environmental and
production outcomes with a time
horizon of 2050. The aim of this project
was to identify the key conditions for
ensuring both long-term food provi-
sion and the efficient use of resources.
The main finding arising from the
application of the model was that
Swiss agriculture has the potential to
reconcile the aims of food provision
and environmental protection; how-
ever, implementing the key conditions
will depend inter alia upon technical
and organisational progress that goes
beyond the currently foreseeable
possibilities.
Key words: food security, resource
efficiency, dynamic simulation,
scenarios, impact analysis.
Sinergie e conflitti d'obiettivo tra la
sicurezza alimentare e l'efficienza delle
risorse
L'agricoltura e la filiera alimentare
svizzere, e con esse la società, sono
chiamate ad affrontare grandi sfide. Il
divario tra la produzione auspicata e
realizzabile di derrate alimentari
continua ad acuirsi, perché la sicurezza
alimentare per una popolazione in
crescita richiede un costante aumento
della produzione, mentre al tempo
stesso è necessario ridurre il consumo
di risorse. Con l'utilizzo di un modello
dinamico di simulazione del contesto
svizzero potrebbero essere quantificati
i conflitti d'obiettivo e le sinergie tra
gli effetti sull’ambiente e sulla produ-
zione fino al 2050. L'obiettivo del
presente contributo è quello di identifi-
care i fattori che influiscono sulla
sicurezza della produzione a lungo
termine assicurando al contempo un
utilizzo efficiente delle risorse. Il
modello si basa sul presupposto che
l'agricoltura svizzera possiede il
potenziale per armonizzare gli obiettivi
ambientali e di produzione. Tuttavia la
realizzazione presuppone, tra le altre
cose, un progresso tecnico-organizza-
tivo che va oltre le possibilità prevedi-
bili ad oggi.
Bibliographie ▪ Abele M., Blumenfeld N. & Imhof S., 2012. Univox Landwirtschaft 2012. Schlussbericht einer repräsentativen persönlichen Bevölkerungsbe fragung im Auftrag des Bundesamtes für Landwirtschaft. Zürich: gfs, 24 p.
▪ AFSSA, 2009. Étude Individuelle Nationale des Consommations Alimen-taires 2 (INCA2), 2006–2007, 225 p.
▪ Barilla, 2011. New models for sustainable agriculture. Parma: Barilla Center for Food and Nutrition, 95 p.
▪ FAO, 2011. Looking ahead in world food and agriculture. Perspectives to 2050. Rom, 539 p.
▪ Hammond R. A. & Dubé L., 2012. A systems science perspective and transdisciplinary models for food and nutrition security. Proceedings of the National Academy of Sciences 109 (31), 12356–12363.
▪ Jungbluth N., Nathani C., Stucki M. & Leuenberger M., 2011. Impact envi-ronnemental de la consommation et de la production en Suisse. Com-binaison d’une analyse entrées-sorties et d’analyses de cycles de vie (synthèse; rapport intégral en anglais seulement). Berne: OFEV, 171 p.
▪ Kopainsky B., Flury C., Pedercini M., Sorg L. & Gerber A., 2013. Resour-ceneffizienz im Dienste der Nährungssicherheit. Teilprojekt Modellierung – Schlussbericht. Zurich/Washington: Flury&Giuliani GmbH/Millennium In-stitute, 55p.
▪ Max Rubner-Institut, 2008. Nationale Verzehrsstudie II, Ergebnisbericht, Teil 1. Karlsruhe, 280 p.
▪ Office fédéral de l’agriculture OFAG, 2012a. Rapport agricole 2012. Berne, 246 p.
▪ Office fédéral de l’agriculture OFAG, 2012b. Plan directeur de la recher-che agronomique et agroalimentaire 2013–2016. Berne, 125 p.
▪ Peter S., 2011. Développement des émissions azotées jusqu’en 2020. Recherche Agronomique Suisse 2 (4), 162–169.
▪ Société suisse d’agronomie SSA 2008. Vision production végétale 2050. ▪ WWF, 2012. Lebensmittelverluste in der Schweiz – Ausmass und Hand-lungsoptionen. WWF Schweiz, 16 p.
138 Recherche Agronomique Suisse 5 (4): 138–145, 2014
E c o n o m i e a g r i c o l e
M é t h o d e
Les quatre rapports de fond analysés sont les suivants
(fig. 2; tabl. 1):
Le Rapport sur le développement dans le monde – L’agri-
culture au service du développement (2008) de la Banque
mondiale (BM) esquisse des pistes sur comment l’agricul-
ture peut être un moteur du développement. Au niveau
méthodologique, la BM s’est fondée sur l’analyse de
I n t r o d u c t i o n
Le projet partiel «Analyse de la littérature» (voir encadré
«Efficience des ressources», p. 139) porte sur des publica-
tion récentes et les classe dans trois catégories: (i) les rap-
ports de fond, qui servent de sources d’information pri-
maires, (ii) des publications scientifiques complémentaires
qui approfondissent certains sujets et (iii) des documents
politiques à caractère normatif.
Sécurité alimentaire globale – conclusions pour la SuisseBarbara Becker1, Marc Zoss1,2 et Hans-Jörg-Lehmann3
1EPFZ, 8092 Zurich2EPER, 8057 Zurich3Office fédéral de l’agriculture OFAG, 3003 Berne
Renseignements: Barbara Becker, e-mail: [email protected]
Figure 1 | Rwanda: résultat d’une intensification durable de la production de maïs dans le district de Bugesera. (Photo: OFAG)
Sécurité alimentaire globale – conclusions pour la Suisse | Economie agricole
139
Rés
um
é
Recherche Agronomique Suisse 5 (4): 138–145, 2014
Assurer la sécurité alimentaire est un défi de
taille pour la société d’aujourd’hui. Les
développements internationaux intervenus
depuis la crise des prix des denrées alimen-
taires en 2008 ont mis en évidence de
nouveaux risques. En 2012, l’OFAG a décidé
de faire l’inventaire de ces risques, de les
quantifier, d’en établir la priorité et d’en
déduire le besoin d’action. Se fondant sur
des ouvrages consacrés à cette probléma-
tique, plus spécialement des rapports de
fond sur la situation mondiale, les chercheurs
ont fait un état des lieux des systèmes
alimentaires et des ressources et établi des
pronostics correspondants (projet partiel 2).
Ils ont identifié les sept principaux détermi-
nants de l’avenir du système alimentaire
global, à savoir (i) l’évolution démogra-
phique, (ii) le changement climatique, (iii) la
concurrence dans le domaine des ressources
naturelles terre, eau et énergie, (iv) le
changement des modèles de consommation
et des préférences alimentaires (v), la hausse
et la volatilité des prix de l’alimentaire (vi),
l’intégration verticale croissante des chaines
de création de valeur dans ce domaine et (vii)
le progrès technologique. Ils en ont ensuite
déduit des champs d’action et possibilités
d’intervention pour la Suisse dans six
domaines thématiques: (i) la production
agricole, (ii) l’écologie, l’emploi durable et
efficient des ressources, (iii) les modèles
alimentaires, (iv) la politique des échanges
commerciaux et le rôle des grands groupes
agroalimentaires, (v) la recherche et l’inno-
vation, ainsi que (vi) la coopération interna-
tionale.
données nationales historiques et macro-économiques.
La BM recommande les mesures suivantes pour mettre
l’agriculture au service du développement: réformer la
politique des échanges commerciaux, des prix et des sub-
ventions; axer l’agriculture davantage encore sur le mar-
ché; renforcer la compétitivité des petits et moyens pay-
sans au moyen d’innovations institutionnelles; stimuler
l’innovation par la recherche et la science; promouvoir
des systèmes agricoles plus durables sur le plan écolo-
gique et encourager les possibilités de revenus non agri-
coles.
Le Rapport sur l’agriculture mondiale (Evaluation
internationale des connaissances, des sciences et des
technologies agricoles pour le développement / IAASTD),
publié en 2009, est le résultat d’un processus de
recherche multilatéral qui s’est étendu sur plusieurs
années. Plus de 400 scientifiques ont dressé l’état des
Efficience des ressources au service de la
sécurité alimentaire – comment gérer la
raréfaction des ressources?
L’exploitation à la fois intensive et durable des
ressources est un facteur clé de la sécurité ali-
mentaire mondiale de demain. L’évolution dé-
mographique prévisible, la raréfaction des res-
sources naturelles et le changement climatique
exigent, en Suisse également, de nouvelles ré-
flexions, approches et solutions. Anticiper les
changements, les identifier, les quantifier, les
prioriser et en déduire le besoin d’action est
impératif dans les circonstances actuelles. Les
économies agroalimentaires nationales sont
reliées entre elles par le commerce agricole in-
ternational et les effets du changement clima-
tique. Il est donc plus urgent que jamais de
considérer les développements et les mesures
à prendre dans une perspective globale.
À cet effet, l’Office fédéral de l’agriculture a
lancé un projet intitulé «Efficience des res-
sources au service de la sécurité alimentaire»
(REDES), qui fait la synthèse des développe-
ments nationaux et internationaux à l’horizon
2050 et met en exergue les champs d’action
prioritaires pour la filière agroalimentaire
suisse. Les résultats de deux projets REDES
sont présentés dans ce numéro (lire également
en p. 132).
Economie agricole | Sécurité alimentaire globale – conclusions pour la Suisse
140 Recherche Agronomique Suisse 5 (4): 138–145, 2014
connaissances sur l’agriculture globale pour répondre à
cette question essentielle: comment investir le savoir, la
recherche et la technologie agricoles afin de réduire la
faim et la pauvreté dans le monde, améliorer l’existence
rurale et promouvoir un développement équitable et
durable sur les plans écologique, économique et social?
Le Rapport sur l’agriculture mondiale arrive à la conclu-
sion que chaque décision doit être prise de manière
participative et consensuelle en impliquant systémati-
quement les petits et moyens paysans, qu’il faut davan-
tage de recherche et des recherches plus ciblées; en
outre, la sécurité alimentaire n’est pas seulement une
question de technologie mais qu’elle est aussi et surtout
une question de gouvernance.
Agrimonde est une initiative des institutions fran-
çaises CIRAD et INRA, dont les résultats ont été publiés
en 2010. Elle vise à fournir des connaissances basiques
sur les systèmes agricoles et alimentaires mondiaux et à
stimuler le débat sur cette thématique. Sur le plan
méthodologique, l’initiative se sert d’une modélisation
et de scénarios prospectifs à 2050. Les chercheurs
arrivent à la conclusion que les habitudes alimentaires,
les techniques et les modes de production agricole, ainsi
que le commerce de produits agricoles, recèlent un
potentiel pour des interventions et que ces champs d’ac-
tion devraient être étudiés de manière plus approfondie.
Foresight est un programme britannique portant sur
l’analyse prospective et des interventions possibles. Le
projet partiel The Future of Food and Farming de Fore-
sight s’est achevé en 2011. Il donne une vue d’ensemble
stratégique des problèmes auxquels le système alimen-
taire mondial doit faire face jusqu’en 2050. Foresight
identifie cinq grands défis: i) équilibrer durablement
l’offre et la demande, (ii) stabiliser les prix des denrées
alimentaires, (iii) garantir l’accès global à la nourriture
pour éradiquer la faim dans le monde, (iv) relever les
défis alimentaires compte tenu du réchauffement clima-
tique et (v) sauvegarder la biodiversité et les services des
écosystèmes.Les quatre rapports fondamentaux analysés
arrivent dans une large mesure à une appréciation
similaire de la situation alimentaire mondiale. Toute-
fois, on note des évaluations divergentes dans plu-
sieurs domaines (tabl. 2), à savoir l’engagement de la
biotechnologie, le rôle des petits et moyens paysans,
l’ampleur et l’utilité d’une extension des surfaces agri-
Figure 2 | Les rapports étudiés.
Sécurité alimentaire globale – conclusions pour la Suisse | Economie agricole
141Recherche Agronomique Suisse 5 (4): 138–145, 2014
gagneront en importance. Finalement, le progrès techno-
logique permettra d’améliorer les rendements agricoles,
mais l’augmentation de la productivité fléchira.
Une comparaison à l’échelle du globe montre que la
contribution de la production agricole suisse est margi-
nale pour la sécurité alimentaire au niveau mondial. En
revanche, notre pays a une influence déterminante sur le
système alimentaire global du fait que des groupes agro-
alimentaires et commerçants de matières premières actifs
au niveau international ont leur siège principal en Suisse
(tabl. 3).
Le foisonnement récent de la littérature consacrée à la
thématique «sécurité alimentaire et production agricole»,
et notamment la publication des quatre grands rapports
analysés, révèlent l’actualité du sujet et la nécessité de
promouvoir la recherche correspondante. L’analyse de la
littérature complémentaire montre encore que la straté-
gie à suivre pour relever ce défi doit aller au-delà de la
production agricole classique et intégrer d’autres
domaines et acteurs.
C o n c l u s i o n s p o u r l a S u i s s e
Comme les rapports traitent de la dimension globale de
la thématique, il n’est guère possible d’en tirer des
recommandations générales pour la Suisse. Les conclu-
sions à retenir pour notre pays se déclinent en six
domaines thématiques, pour lesquels sont proposés des
champs d’action et des possibilités d’intervention.
coles utiles, comme aussi sur la question de savoir dans
quelle mesure les Etats nationaux devraient piloter le
commerce de produits agricoles pour se protéger
contre la volatilité des prix.
R é s u l t a t s
L’analyse de la littérature a permis d’identifier les princi-
paux facteurs dont dépend l’avenir du système alimen-
taire mondial:
Au vu de l’évolution démographique, la population
aura sans doute atteint le cap des neuf milliards de per-
sonnes en 2050. Le changement climatique aura quant à
lui des effets en profondeur sur la production agricole.
Même si l’on admet que celle-ci ne changera que peu à
l’échelle du globe, les changements seront très impor-
tants au niveau régional. On assistera à une concurrence
de plus en plus vive pour les ressources naturelles terre,
eau et énergie. Des changements au niveau des habitudes
et préférences alimentaires généreront une demande
accrue de denrées alimentaires riches et protéinées, sur-
tout dans les pays en développement et émergents. La
suralimentation va devenir un problème grandissant de
santé publique. La volatilité des prix des denrées alimen-
taires demeurera à un niveau élevé ou augmentera encore,
représentant un obstacle majeur à l’éradication de la faim
dans le monde. Le système alimentaire se globalisera avec
l’intégration verticale croissante des chaines de création
de valeur, et quelques grands groupes agroalimentaires
BM IAASTD Agrimonde UK Foresight
Date de publication 2008 2009 2010 2011
Mandant Banque mondiale Multilatéral INRA & CIRAD UK
Base de donnéesAvant tout données histo-
riques, pas de modélisations ni pronostics
Données historiques et modéli-sations;
Modélisation complète prévue initialement abandonnée
Modélisation et analyse détaillée de scénarios
Données historiques et modé-lisations; (uniquement pour les prix des denrées alimentaires)
Perspective
Appréciation de l’agriculture comme moteur du développe-ment – accent mis sur les pays
en développement
Analyse des effets de tech-niques et savoirs agricoles pas-sés, actuels et futurs en rapport avec la réduction de la pauvreté et de la faim, l’amélioration des conditions de vie et le dévelop-
pement durable
Mise à disposition de bases pour un discours critique sur
le développement de l’agriculture à l’horizon 2050
Analyse des défis posés au système alimentaire global
jusqu’en 2050 et identification de leviers de décision pour des
mesures politiques
Tableau 1 | Vue d’ensemble des quatre rapports de fond
Economie agricole | Sécurité alimentaire globale – conclusions pour la Suisse
142 Recherche Agronomique Suisse 5 (4): 138–145, 2014
Production agricole
En Suisse, la demande de denrées alimentaires conti-
nuera d’augmenter. Les gains de productivité attendus
de la production agricole indigène ne suffiront pas à la
couvrir. Le degré d’auto-approvisionnement alimen-
taire est un enjeu politique qui ne peut être traité uni-
quement du point de vue de l’économie agricole.
1. Au vu de la dynamique du système alimentaire
mondial, un débat public s’impose sur le degré
d’auto-approvisionnement agricole visé et sa
faisabilité.
2. Les différents objectifs de la politique agricole
(approvisionnement en denrées alimentaires, préser-
vation des ressources naturelles, entretien du
paysage agricole, urbanisation décentralisée
appellent une stratégie agricole suprasectorielle, tant
au sein de l’administration qu’au niveau de la
législation.
3. Le développement de la politique agricole avec ses
dimensions technologiques, infrastructurelles et
institutionnelles ne doit pas être guidé seulement par
la multifonctionnalité de l’agriculture indigène, mais
doit tenir compte également des engagement
multilatéraux de la Suisse (coopération internatio-
nale, environnement, commerce, etc.).
L'emploi durable et efficient des ressources
Les effets écologiques du système alimentaire suisse
résultent à la fois de la production agricole indigène et
des produits agricoles et alimentaires importés. La forte
consommation de viande est responsable de la majeure
partie de l’empreinte écologique, avec des effets sur
l’environnement et la sécurité alimentaire à l’échelle
planétaire.
1. Pour améliorer l’efficience des ressources de la
production agricole indigène, il faut non seulement
promouvoir la recherche-développement correspon-
dante, mais aussi condamner ou interdire les tech-
niques de production inefficientes, que les distorsions
du marché font subsister.
2. Pour évaluer les effets écologiques de la filière
alimentaire suisse, il faut ajouter les produits agri-
coles et alimentaires importés aux produits agricoles
indigènes.
3. Pour arriver à une diminution de la consommation de
viande, pour l’heure élevée, et de l’impact correspon-
dant sur l’environnement, il faut des mesures
politiques qui visent un changement des habitudes
alimentaires, ainsi que la réduction de la culture
céréalière destinée à nourrir les animaux.
Modèles alimentaires
Le vieillissement de la société induit en principe une
baisse de la consommation par habitant, mais l’accroisse-
ment de la population surcompense largement cette
baisse. Les produits précuisinés et prêts à la consomma-
tion gagneront du terrain, alors qu’une alimentation
équilibrée est centrale pour la santé publique.
Aujourd’hui, près de la moitié du gaspillage de nourri-
ture est occasionnée par les consommateurs.
BM IAASTD Agrimonde UK Foresight
Biotechnologie (BT) Optimiste Pessimiste
Neutre, la BT = une option parmi d’autres
-> «Intensification écolo-gique»
Neutre, la BT = une option parmi d’autres
Rôle des petits et moyens paysans
Le commerce comme clé pour l’augmentation de la
productivité
Pierre angulaire de l’agricultureValeur en soi (système social,
savoir)
Extension de la sur-face agricole utile
PessimisteEffets négatifs sur l’environnement
OptimistePotentiel dans une sélection
de régions
PessimistePotentiel limité
Concurrence avec utilisation non agricole des surfaces
Commerce interna-tional et fluctuations des prix
Quelques pays peuvent se protéger contre les fluctua-
tions de prix
Conditions commerciales libéralisées réduisent les
fluctuations de prix
Tableau 2 | Points de vue des rapports
Sécurité alimentaire globale – conclusions pour la Suisse | Economie agricole
143Recherche Agronomique Suisse 5 (4): 138–145, 2014
1. Il importe de poursuivre l’harmonisation et la
libéralisation du commerce agricole. L’achèvement
du cycle de Doha serait un pas important en
direction d’une meilleure sécurité alimentaire
nationale et internationale.
2. La sécurité alimentaire nationale et internationale
doit être considérée dans la politique et les négo-
ciations commerciales. Il convient notamment de
mettre en lumière les conflits d’intérêt, p. ex. entre
objectifs sociaux au niveau national et objectifs de
sécurité alimentaire au niveau mondial.
3. Le gouvernement et l’administration sont appelés
à encadrer les activités des groupes agroalimen-
taires et commerçants de matières premières
internationaux implantés en Suisse de sorte que
ceux-ci honorent leurs engagements concernant
les normes éthiques et la sécurité alimentaire
mondiale.
4. Il faut combler les lacunes de savoir sur l’influence
du commerce de matières premières agricoles et de
denrées alimentaires sur la sécurité alimentaire
globale; les pouvoirs publics doivent préparer les
mesures correspondantes.
1. La politique agricole nationale doit intégrer le
thème des comportements alimentaires et les
aspects de la consommation qui ont des incidences
sur la santé. Une telle approche nécessite que
l’administration, l’économie privée et la société civile
coopèrent.
2. Un objectif prioritaire de la stratégie agricole doit
être de réduire substantiellement le gaspillage des
aliments au niveau de consommateur final, en ayant
dans le viseur un objectif concret (p. ex. réduction
de 50 %).
Commerce et groupes agroalimentaires mondiaux
La Suisse est tributaire de denrées alimentaires impor-
tées et le sera davantage encore à l’avenir. D’où l’impor-
tance primordiale d’un système commercial stable et
fiable pour sa sécurité alimentaire. Si l’influence de la
production agricole suisse sur la sécurité alimentaire glo-
bale est marginale, celle des grands groupes agroali-
mentaires et des commerçants de matières premières
établis en Suisse est déterminante. Le rôle du négoce des
matières premières sur la volatilité des denrées alimen-
taires demande à être clarifié.
Paramètres Au niveau mondial En Suisse Poids de la Suisse (en %)
Population (2012) 7052 millions 7,7 millions 0,110 %
Surface totale 13 459 millions ha 4,1 millions ha 0,031 %
Surface agricole (2009) 4889 millions ha 1,5 millions ha 0,031 %
Empreinte écologique – consommation 18 013 millions gha* 37,5 millions gha* 0,208 %
Biocapacité 12 009 millions gha* 9 millions gha* 0,075 %
Disponibilité alimentaire par jour (2009) 19 301 gcal 26,3 gcal 0,136 %
Production de blé (2010) 653,7 millions t 0,52 millions t 0,08 %
Production de fromage (2010) 20,2 millions t 0,2 millions t 0,977 %
Café transformé, torréfié (2010) 6,19 milliards USD 1,22 milliards USD 19,83 %
Tableau 3 | Poids de la Suisse dans le système alimentaire global
*Hectare global (gha): une surface pondérée au niveau de la productivité et qui permet de rendre compte à la fois de la biocapacité de la Terre et des besoins en biocapacité (= empreinte écologique). Un hectare global a une productivité égale à la productivité moyenne mondiale des surfaces biologiquement productives (terrestres ou en eaux) pour une année donnée. Comme les différents type d'espaces ont des productivités moyennes différentes, un hectare global de champs cultivés, par exemple, occupera une superficie réelle plus faible qu'un hectare global de prairies. Comme la bioproductivité mondiale varie légèrement d'une année sur l'autre, la valeur d'un gha varie aussi légè-rement pendant la même période.Source: FAOstat (Population, Country size, Agricultural Area, Food supply, Wheat production, Cheese production, Traded coffee); Global Footprint Network 2012: Ecological footprint, Biocapacity
144
Economie agricole | Sécurité alimentaire globale – conclusions pour la Suisse
Recherche Agronomique Suisse 5 (4): 138–145, 2014
Recherche et innovation
La science, la recherche et la technologie demeureront
les principaux facteurs d’influence pour de futurs pro-
grès au niveau de la productivité. Le développement
d’une agriculture plus durable, plus efficiente dans l’uti-
lisation des ressources et mieux adaptée au changement
climatique passe obligatoirement par la recherche. Le
potentiel pour des gains de productivité est en principe
plus élevé dans les pays en développement que dans les
pays industrialisés. De manière générale, la recherche sur
la sécurité alimentaire mondiale est sous-financée.
1. La capacité indigène de recherche et de formation
agricoles doit être développée ou du moins mainte-
nue à son niveau actuel.
2. L’excellence de la Suisse dans le domaine de l’acquisi-
tion de connaissances et de la formation doit être
davantage investie dans la recherche sur la sécurité
alimentaire globale, p. ex. par une coopération plus
étroite avec la recherche agricole internationale.
3. Les disciplines scientifiques importantes pour la
sécurité alimentaire ne sont pas seulement les
sciences agronomiques classiques, mais englobent
toutes les sciences naturelles et sociales susceptibles
de générer des innovations en lien avec le système
alimentaire. Il importe de promouvoir et d’institu-
tionnaliser cette recherche au sens large.
Coopération internationale
Le système alimentaire de demain sera toujours davan-
tage mondialisé. L’objectif de nourrir une population de
neuf milliards en 2050 est impossible à réaliser avec une
politique agricole axée exclusivement sur les réalités
nationales. En outre, celle-ci devra à l’avenir impliquer
tous les acteurs, et non seulement ceux de l’agriculture
traditionnelle orientée vers la production.
1. La stratégie politique suisse en matière de sécurité
alimentaire doit être explicitement intégrée dans le
contexte du système alimentaire mondial.
2. La Suisse doit s’engager davantage dans le cadre
d’organisations multilatérales si elle veut contribuer à
améliorer sa sécurité alimentaire et celle du monde.
3. Le pilotage et le développement du système alimen-
taire suisse ne peut pas se faire uniquement par la
politique agricole; il doit intégrer d’autres domaines
politiques, comme le commerce, l’environnement et
la santé. Ceci présuppose une coopération entre
secteurs.
4. La sécurité alimentaire est traditionnellement un axe
prioritaire de la coopération suisse au développement
et doit le rester. n
145
Sécurité alimentaire globale – conclusions pour la Suisse | Economie agricole
Ria
ssu
nto
Sum
mar
y
Recherche Agronomique Suisse 5 (4): 138–145, 2014
Sicurezza alimentare globale, conclusioni
per la Svizzera
La società si trova di fronte a grandi sfide
concernenti la sicurezza alimentare
globale. Gli sviluppi sul piano internazio-
nale, a partire dalla crisi dei prezzi delle
derrate alimentari del 2008, hanno
mostrato chiaramente nuovi rischi. Nel
2012 l'UFAG ha deciso di identificare tali
rischi, di quantificarli e di fissare delle
priorità facendo confluire il tutto nella
definizione delle azioni necessarie.
Esaminando la letteratura (progetto
parziale 2), a fronte delle principali
pubblicazioni provenienti da tutto il
mondo, è stata redatta un’analisi sulla
situazione dell’alimentazione e delle
risorse e sulle relative previsioni. Sulla
scorta dell'analisi della letteratura sono
stati identificati sette fattori d'influenza
principali per il futuro del sistema alimen-
tare globale: (i) la crescita demografica,
(ii) il cambiamento climatico, (iii) la
concorrenza per le risorse naturali - suolo,
acqua ed energia, (iv) la costante muta-
zione dei modelli alimentari e delle
preferenze dei consumatori, (v) l'aumento
e la volatilità dei prezzi delle derrate
alimentari, (vi) la crescente integrazione
verticale della catena di valore delle
derrate alimentari e (vii) il progresso
tecnologico. Per la Svizzera si traggono
conclusioni in sei ambiti tematici, con
relativi campi e possibilità d'intervento:
(i) produzione agricola, (ii) ecologia,
sostenibilità ed efficienza delle risorse,
(iii) modello alimentare, (iv) politica
commerciale e ruolo di gruppi industriali
agricoli globali, (v) ricerca e innovazione e
(vi) cooperazione internazionale.
Bibliographie ▪ Banque mondiale, 2008. Rapport sur le développement dans le monde 2008 – L’agriculture au service du développement. Washington DC.
▪ FAO, 2011. Looking ahead in world food and agriculture: Perspectives to 2050. Rome, Italie.
▪ IAASTD, 2009. Agriculture at a Crossroads: Global Report. McIntyre B. D., Herren H. R., Wakhungu J., & Watson R. T., éd.. Washington D.C.: Island Press.
▪ Office fédéral de l’agriculture, 2010a. Agriculture et filière alimentaire 2025: Document de discussion élaboré par l’Office fédéral de l’agriculture en vue d’une orientation stratégique pour la politique agricole.
▪ Paillard S., Treyer S. & Dorin B., coord., 2010. Agrimonde. Scénarios et défis pour nourrir le monde en 2050. CIRAD/INRA.
▪ The Government Office for Science, 2011. Foresight. The Future of Food and Farming: Challenges and choices for global sustainability – Final Project Report. London. 209 p.
Global food security – the consequences
for Switzerland
Society is facing major challenges in
ensuring global food security. Global
trends since the food-price crisis in 2008
have revealed significant new risks. In
2012, the Swiss Federal Office for Agricul-
ture decided to identify, quantify and
prioritise these risks and to derive poten-
tial areas of intervention. A literature
review based on the analysis of key
publications (Subproject 2) provides a
global perspective on the global food
security situation and future projections.
The literature study identified seven
drivers influencing the future of the global
food security system: (i) population
growth; (ii) climate change; (iii) environ-
mental degradation and competition for
land, water and energy resources; (iv)
changing dietary patterns and consumer
preferences; (v) rise in, and volatility of
food prices; (vi) increasing vertical integra-
tion of value chains in food production
and markets; (vii) technological progress.
The report identifies six intervention areas
for which conclusions and options for
action are suggested: (i) agricultural
production; (ii) environmental sustainabil-
ity and resource efficiency; (iii) dietary
patterns; (iv) trade policies and the role of
multinational food companies; (v) research
and innovation; and (vi) international
cooperation.
Key words: food security, resource
efficiency, scenarios, world food system.
146 Recherche Agronomique Suisse 5 (4): 146–153, 2014
selon Weber (2006), une teneur en MS des pulpes de
betteraves de près de 30 % n’entraîne ni une altération
de la qualité fermentaire, ni une augmentation du
nombre de levures, ni même une diminution de la stabi-
lité aérobie. Pour réduire les quantités à transporter, les
sucreries désirent à l’avenir presser encore davantage
les pulpes de betteraves. Elles visent des teneurs en MS
de plus de 30 %.
L’influence de teneurs en MS plus élevées sur la qua-
lité et la stabilité aérobie des ensilages a été étudiée
avec différents procédés d’ensilage (silo-couloir, silo-
boudin et grosses balles).
I n t r o d u c t i o n
Il y a quelques années, la teneur en matière sèche (MS)
des pulpes de betteraves s’élevait à peine à 20 %. Elle a
été augmentée en 2009 et, aujourd’hui, les pulpes de
betteraves sont produites avec une teneur en MS de
25 %. Un pressage plus intensif réduit la teneur en sucres
des pulpes de betteraves, avec pour conséquence une
fermentation lactique moins intensive et une baisse plus
faible du pH. Comme l’a démontré Wyss lors de ses
essais (2003), la stabilité aérobie des ensilages n’est pas
influencée par une teneur en MS plus élevée. De même,
Pulpes de betteraves riches en matière sèche et qualité d’ensilageUeli Wyss1 et Catherine Metthez2
1Agroscope, Institut des sciences en production animale IPA, 1725 Posieux, Suisse2Sucreries d‘Aarberg et de Frauenfeld SA, 3270 Aarberg, Suisse
Renseignements: Ueli Wyss, e-mail: [email protected]
P r o d u c t i o n a n i m a l e
Figure 1 | Dans le silo-couloir, les pulpes ont pu être facilement compactées. (Photo: Ueli Wyss, Agroscope)
Pulpes de betteraves riches en matière sèche et qualité d’ensilage | Production animale
147
Rés
um
é
Recherche Agronomique Suisse 5 (4): 146–153, 2014
Actuellement, les pulpes de betteraves sont
livrées avec une teneur en matière sèche
(MS) de 25 %. A l’avenir, les sucreries désirent
augmenter le taux de matière sèche des
pulpes de betteraves afin de réduire les
quantités à transporter.
Dans les essais présentés ici, l’influence de
teneurs en MS plus élevées sur la qualité et
la stabilité aérobie des ensilages produits
avec différents procédés d’ensilages a été
étudiée. Des pulpes de betteraves avec des
teneurs en MS de 25 et 34 % ont été ensilées
en grosses balles, en silo-boudin et en
silo-couloir. Pendant le désilage, plusieurs
échantillons ont été récoltés.
Les teneurs en nutriments des pulpes de
betteraves standard et des pulpes avec la
teneur en MS plus élevée étaient quasiment
identiques, tant dans le matériel initial que
dans les ensilages. De petites différences ont
été observées dans le matériel initial entre
les deux sucreries.
Les pulpes pressées plus fortement présen-
taient une densité en MS plus élevée et une
meilleure stabilité aérobie, comparées aux
pulpes standard. Tous les ensilages présen-
taient une bonne qualité fermentaire de
même qu’une bonne qualité microbiologique.
M a t é r i e l e t m é t h o d e s
Procédés d’ensilage
93 t de pulpes de betteraves avec une teneur en MS de
35 % ont été ensilées dans un silo-couloir. L’épaisseur de
la couche de pulpes s’élevait entre 40 et 65 cm, sous
celle-ci se trouvaient du maïs et de l’herbe.
49 t de pulpes de betteraves avec une teneur en MS de
34 % ont été ensilées dans la partie postérieure d’un silo
boudin (diamètre: 195 cm) et 48 t avec une teneur en MS
de 24 % ont été ensilées dans la partie antérieure du silo.
Huit grosses balles avec deux teneurs en MS diffé-
rentes ont été produites par la sucrerie de Frauenfeld
(fig. 2). Les balles standard présentaient une teneur en
MS de 25 % et un poids moyen de 1200 kg; les balles
contenant les pulpes pressées plus fortement avaient
quant à elles une teneur en MS de 31 % et un poids
moyen de 1180 kg.
Relevés
Afin de déterminer les teneurs en MS et en nutriments,
des échantillons ont été prélevés à la mise en conserve et
à différentes dates lors du désilage. Dans le silo-couloir
et le silo-boudin, six échantillons ont été prélevés avec
une sonde lors de chaque prélèvement afin de détermi-
ner la densité (fig. 3). Pour chaque type de silo, les
échantillons 1 à 3 prélevés dans la partie supérieure ont
été mélangés pour constituer un unique échantillon à
Figure 2 | Des grosses balles avec deux teneurs en matière sèche différentes ont été produites par la sucrerie de Frauenfeld. (Photo: Ueli Wyss, Agroscope)
Production animale | Pulpes de betteraves riches en matière sèche et qualité d’ensilage
148 Recherche Agronomique Suisse 5 (4): 146–153, 2014
analyser. Il en a été de même pour les échantillons 4 à
6 prélevés dans la partie inférieure. Dans le cas des
grosses balles, trois échantillons par balle ont été préle-
vés au moyen de la sonde; les échantillons ont ensuite
été mélangés pour n’en faire qu’un. La température
dans le silo-couloir et le silo-boudin a été mesurée avec
une sonde de température à 30 et à 70 cm à l’arrière du
front d’attaque.
La qualité microbiologique des ensilages (levures,
moisissures et bactéries aérobies mésophiles) a été
déterminée de même que les paramètres de fermenta-
tion (pH, teneur en ammoniac, acides fermentaires,
teneur en éthanol) et la stabilité aérobie. Pour détermi-
ner cette dernière, des échantillons d’ensilages ont été
stockés à température ambiante en conditions aérobies.
La stabilité aérobie a été déterminée à l’aide de relevés
de température, mesurée et enregistrée toutes les 30
minutes. Les ensilages ont été considérés comme stables
aussi longtemps que leur température ne dépassait pas
la température ambiante de plus de 3 °C.
R é s u l t a t s e t d i s c u s s i o n
Matériel initial
Dans les balles, les différences entre les deux taux de MS
étaient plus faibles que dans le silo-boudin (tabl. 1). Les
pulpes ensilées en balles provenaient de la sucrerie de
Frauenfeld et celles ensilées dans le silo boudin et le silo-
couloir de la sucrerie d’Aarberg.
Les disparités constatées au niveau des teneurs en
cendres brutes du matériel initial ensilé en balles et du
matériel ensilé dans les deux types de silo témoignent
de quelques différences entre les matières premières
utilisées.
Les pulpes des balles fabriquées à Frauenfeld, pres-
sées plus fortement, présentaient des teneurs en sucres
plus basses (hydrates de carbone hydrosoluble et
solubles dans l‘éthanol); ces résultats coïncident avec
ceux des essais de Wyss (2003). Par contre, les teneurs en
sucres des deux taux de MS, relevées dans les pulpes pro-
venant d’Aarberg, étaient pratiquement identiques. Les
Figure 3 | Dans le silo-boudin, six échantillons ont été prélevés avec une sonde lors de chaque prélèvement afin de déterminer la densité et la qualité d’ensilage. (Photo: Ueli Wyss, Agroscope)
Pulpes de betteraves riches en matière sèche et qualité d’ensilage | Production animale
149Recherche Agronomique Suisse 5 (4): 146–153, 2014
Des différences ont cependant été constatées en fonc-
tion de l’endroit où les échantillons ont été prélevés
dans le silo-boudin ou le silo-couloir. Dans le cas des
pulpes standard, la densité a varié dans le silo-boudin
entre 163 et 194 kg MS par m3, alors que pour les pulpes
de betteraves pressées plus fortement, elle variait dans
le silo-boudin entre 203 et 263 kg MS par m3 et dans le
silo-couloir entre 173 et 283 kg MS par m3. Ces valeurs
correspondent à celles relevées dans les essais de Weber
(2006) réalisés avec des silos-boudin, dans lesquels la
densité de stockage dépendait de la teneur en MS et de
la position de l’échantillon.
Mesures de la température
Dans le silo-boudin et le silo-couloir, les premiers échan-
tillons ont été prélevés après respectivement 40 et 66
jours d’ensilage. Malgré des températures inférieures à
0° C, les pulpes dans le silo-boudin affichaient une tem-
pérature située entre 11 et 20° C et dans le silo-couloir
entre 2 et 15° C. La couche de pulpes dans le silo-couloir
hydrates de carbone hydrosolubles étaient semblables
ou plus élevés que les hydrates de carbones solubles
dans l’éthanol. Selon Hollaus et al. (1983), 15 g de sucre
par kg de matière fraîche ou 60 à 70 g par kg de matière
sèche sont nécessaires pour assurer une bonne fermen-
tation lactique et donc une baisse suffisante du pH. Dans
la présente étude, ces valeurs ont été nettement dépas-
sées dans la plupart des cas. Il est à préciser que de la
mélasse a été mélangée aux pulpes de betteraves.
Densité
Si l’on se réfère à la matière fraîche, les pulpes de bette-
raves avec les teneurs en MS les plus élevées présentaient
une densité plus faible. En revanche, si l’on se réfère à la
matière sèche, les échantillons de pulpes avec les teneurs
en MS les plus élevées présentaient alors une densité
plus élevée (tabl. 2). A noter que les pulpes de betteraves
plus sèches présentaient en balles une densité plus éle-
vée de 11 % et dans le silo-boudin de 26 % par rapport
aux pulpes standard.
Procédés d’ensilage
balles silo-boudin silo-couloir
Taux en matière sèche
standard élevé standard élevé élevé
Echantillon N 2 2 2 2 2
Matière sèche % 25,1 31,2 23,9 34,2 35,4
Cendres g/kg MS 93 85 71 70 66
Matière azotée g/kg MS 79 79 89 92 93
Cellulose brute g/kg MS 180 190 176 177 184
ADF g/kg MS 210 223 219 215 210
NDF g/kg MS 358 373 391 361 367
Matière grasse g/kg MS 11 13 11 12 11
WSC g/kg MS 125 77 121 128 115
ESC g/kg MS 102 59 107 106 115
NEL MJ/kg MS 7,1 7,1 7,2 7,2 7,2
PAIE g/kg MS 102 103 108 109 110
PAIN g/kg MS 55 56 63 65 65
MS: matière sèche; ADF: lignocellulose; NDF: parois; WSC: hydrates de carbones solubles dans l’eau; ESC: hydrates de carbones solubles dans l’éthanol; NEL: énergie nette pour la
production laitière; PAIE: protéines absorbables dans l'intestin, synthétisées à partir de l'énergie disponible; PAIN: protéines absorbables dans l'intestin, synthétisées à partir de la
matière azotée dégradée.
Tableau 1 | Composition chimique des pulpes de betteraves fraîches
Procédés d’ensilage balles silo-boudin silo-couloir
Taux en matière sèche standard élevé standard élevé élevé
Matière fraîche kg/m3 849 837 744 674 659
Matière sèche kg/m3 231 256 181 228 227
Tableau 2 | Densité de la matière fraîche et de la matière sèche des ensilages de pulpes de betteraves
Production animale | Pulpes de betteraves riches en matière sèche et qualité d’ensilage
150 Recherche Agronomique Suisse 5 (4): 146–153, 2014
étant sensiblement plus mince que dans le silo-boudin,
les pulpes se sont refroidies plus rapidement en surface.
Une durée de stockage plus longue permet aux pulpes
de poursuivre leur refroidissement. Au printemps, les
températures dans les pulpes sont remontées en raison
des températures extérieures en hausse, ce qui a entraîné
des températures plus élevées en surface qu’à l’intérieur
du silo.
Quantités de prélèvement
Le fourrage du silo-boudin a été prélevé avec une dési-
leuse. Dans ce silo, le prélèvement moyen s’élevait à
16 cm par jour.
Dans le silo-couloir, des blocs d’ensilages ont été
découpés chaque semaine; ces blocs ont ensuite été
déposés dans une fourragère pour être distribués aux
animaux. Le prélèvement moyen s’élevait à 15 cm par jour.
Teneurs et paramètres de fermentation
Le processus de fermentation dans l’ensilage a trans-
formé d’abord les sucres (hydrates de carbone hydroso-
lubles et solubles dans l’éthanol; tabl. 3). Dans les pulpes
standard, une teneur résiduelle en sucres de 20 % a été
relevée, ce qui correspond aux données de Weber (2006)
pour des ensilages présentant des teneurs en MS com-
prises entre 19 et 32 % MS. Dans les ensilages avec la
teneur en MS élevée, la teneur en sucres résiduels était
plus importante et s’élevait à 40 %, ce qui signifie qu’une
moins grande quantité de sucres a été transformée.
Les teneurs des autres nutriments étaient légère-
ment plus élevées dans les ensilages que dans le matériel
initial, ce qui est dû à la transformation des sucres. La
teneur en NEL était en moyenne inférieure de 0,1 MJ/kg
MS par rapport à celle relevée dans le matériel initial.
Comme déjà constaté dans des essais antérieurs réa-
lisés par Wyss (2003), la formation d’acide lactique s’est
aussi révélée moins forte dans les pulpes de betteraves
ayant les teneurs en MS élevées que dans les pulpes à
teneurs en MS moins élevées. En conséquence, ces ensi-
lages ont affiché des valeurs pH légèrement supérieures
(tabl. 4). La concentration en acide acétique était assez
basse dans tous les ensilages sans exception. Quant à
l’acide butyrique, seules des traces ont été relevées. La
proportion d’azote ammoniacal par rapport à l’azote
Procédés d’ensilage balles silo-boudin silo-couloir
Taux en matière sèche standard élevé standard élevé élevé
Echantillon N 4 4 4 6 4
Matière sèche % 27,4 30,7 25,0 34,4 35,3
Cendres g/kg MS 99 94 74 78 81
Matière azotée g/kg MS 82 81 91 93 93
Cellulose brute g/kg MS 185 188 180 181 182
ADF g/kg MS 222 224 222 217 214
NDF g/kg MS 389 392 417 411 393
Matière grasse g/kg MS 15 15 12 13 12
WSC g/kg MS 25 36 28 51 31
ESC g/kg MS 22 34 16 42 26
NEL MJ/kg MS 6,9 7,0 7,1 7,1 7,1
PAIE g/kg MS 97 97 102 102 102
PAIN g/kg MS 54 54 60 62 62
MS: matière sèche; ADF: lignocellulose; NDF: parois; WSC: hydrates de carbones solubles dans l’eau; ESC: hydrates de carbones solubles dans l’éthanol; NEL: énergie nette pour la
production laitière; PAIE: protéines absorbables dans l'intestin, synthétisées à partir de l'énergie disponible; PAIN: protéines absorbables dans l'intestin, synthétisées à partir de la
matière azotée dégradée.
Tableau 3 | Composition chimique des ensilages de pulpes de betteraves
Pulpes de betteraves riches en matière sèche et qualité d’ensilage | Production animale
151Recherche Agronomique Suisse 5 (4): 146–153, 2014
Stabilité aérobie
Une comparaison directe de la stabilité aérobie n’est
possible que dans le cas des grosses balles, toutes les
balles ayant été ouvertes en même temps. A ce propos,
on a constaté que les ensilages avec les teneurs en MS
élevées étaient plus stables que les pulpes de betterave
standard (tabl. 4).
De même, les pulpes de betteraves ensilées dans le
silo-boudin et dans le silo-couloir avec la teneur en MS
élevée étaient plus stables que celles avec la teneur en
MS plus basse. En examinant les différentes dates de
prélèvement, on s’aperçoit que la stabilité varie quelque
peu. Entre les échantillons prélevés dans les couches
supérieures et ceux prélevés dans les couches inférieures,
il n’y a pratiquement aucune différence. Ces résultats
total était faible. Tous les ensilages ont atteint le
nombre maximal de points DLG (Deutsche Land-
wirtschafts-Gesellschaft), présentant ainsi tous une
excellente qualité fermentaire.
Qualité microbiologique
Tous les ensilages dénotaient une très bonne qualité
microbiologique. Selon l’évaluation VDLUFA (2012), les
analyses de l’ensemble des groupes de germes pris en
considération ont donné des résultats très satisfaisants
(tabl. 4). La densité élevée, les quantités prélevées quoti-
diennement et le fait que les pulpes de betteraves aient
été affouragées en hiver et au printemps alors que les
températures extérieures étaient basses ont très certai-
nement contribué à ce résultat.
Procédés d’ensilage balles silo-boudin silo-couloir
Taux en matière sèche
standard élevé standard élevé élevé
Echantillon N 4 4 4 6 4
Matière sèche % 27,4 30,7 25,0 34,4 35,3
pH 3,9 4,1 3,8 4,0 4,1
Acide lactique g/kg MS 60 38 80 59 45
Acide acétique g/kg MS 9 5 15 13 15
Acide propionique g/kg MS 0 0 0 0 0
Acide butyrique g/kg MS 1 1 0 0 0
Ethanol g/kg MS 4 2 4 2 8
N-NH3/N tot. % 3,4 3,2 3,6 3,1 2,6
Points DLG 100 100 100 100 100
Bactéries1 log UFC/g 2,7 2,7 3,4 2,7 2,8
Bactéries2 log UFC/g 4,8 4,5 4,3 2,8 4,0
Bactéries3 log UFCg 2,7 2,7 3,2 3,2 3,2
Moisissures4 log UFC/g 2,2 2,2 1,1 1,5 2,3
Moisissures5 log UFCg 2,4 2,2 1,1 2,1 2,3
Moisissures6 log UFC/g 2,2 2,2 1.1 1,5 2,3
Levures7 log UFC/g 4,4 4,5 2,9 1,9 4,8
Stabilité aérobie jours 4,4 6,9 4,8 6,5 7,8
MS: matière sèche; N-NH3/N tot.: proportion d'azote ammoniacal par rapport à l'azote total
UFC: unité formant colonie1Bactéries aérobies mésophiles, typiques au produit, qualité normale < 5,6 log UFC/g2Bactéries aérobies mésophiles, indicatrices de l’altération, qualité normale < 5,3 log UFC/g3Bactéries aérobies mésophiles streptomycètes, qualité normale < 4,5 log UFC/g4Moisissures, typiques au produit, qualité normale < 3,7 log UFC/g5Moisissures, indicatrices de l’altération, qualité normale < 3,7 log UFC/g6Moisissures, mucorales, qualité normale < 3,7 log UFC/g7Levures, qualité normale < 6,0 log UFC/g
Tableau 4 | Paramètres fermentaires, qualité microbiologique et stabilité aérobie des ensilages
152
Production animale | Pulpes de betteraves riches en matière sèche et qualité d’ensilage
Recherche Agronomique Suisse 5 (4): 146–153, 2014
confirment les essais de Wyss (2003) et ceux de Weber
(2006), selon lesquels une teneur en MS plus élevée
n’altère pas la stabilité aérobie des ensilages.
Stratégie des sucreries
En raison des résultats positifs du présent essai, les sucre-
ries d’Aarberg et de Frauenfeld envisagent pour la pro-
duction 2014 d’augmenter la teneur en MS à 28 % dans
un premier temps. Le passage à 30 % de MS se fera dans
une seconde étape. D’une part, cette stratégie donne du
temps aux sucreries pour mettre en place ce qui a été
planifié; d’autre part, les clients ont ainsi la possibilité
d’acquérir de l’expérience. Une seconde augmentation
de la MS et l’ampleur de celle-ci dépend donc en premier
lieu des remarques des clients et de la faisabilité tech-
nique au niveau des sucreries.
Un compactage plus élevé des pulpes est primordial
pour les sucreries d’Arberg et de Frauenfeld, car les
coûts de transport ont beaucoup augmenté ces der-
nières années. Cette mesure évitera une augmentation
du prix par kg/MS, en particulier dans le cas des pulpes
de betteraves livrées franco gare. Ces économies se
répercuteront sur le coût des produits, étant donné que
par kg acheté il y aura moins d’eau et davantage de
matière sèche.
C o n c l u s i o n s
•• Les teneurs en nutriments des pulpes de betteraves
standard et des pulpes avec une teneur en MS plus
élevée étaient quasiment identiques tant dans le
matériel initial que dans les ensilages.
•• Les pulpes de betteraves provenant des grosses balles
fabriquées à Frauenfeld présentaient une teneur en
cendres légèrement supérieure et donc une teneur en
NEL légèrement inférieure tant dans le matériel initial
que dans les ensilages, par rapport à celles fabriquées
par la sucrerie d’Aarberg.
•• Dans le silo-couloir, les pulpes ont pu être bien et
facilement compactées. Pour la confection du silo-
boudin, les pulpes les plus sèches n’ont occasionné
aucun problème de mécanisation.
•• Si l’on se réfère à la matière sèche, les pulpes de
betteraves avec les teneurs en MS élevées présen-
taient dans les balles une densité plus élevée de 11 %
et dans le silo-boudin de 26 % par rapport aux pulpes
standard.
•• Tous les ensilages présentaient un pH bas. Celui-ci était
légèrement plus élevé dans les pulpes plus fortement
pressées. Il est normal que le pH baisse moins en
présence d’une teneur en MS plus élevée.
•• Après le prélèvement et le stockage à température
ambiante (20 °C), les pulpes de betteraves se sont
échauffées lentement. La stabilité aérobie était
légèrement meilleure dans les pulpes avec la teneur
en MS plus élevée que dans les pulpes standard.
•• La qualité microbiologique (bactéries, moisissures et
levures) des ensilages était bonne: les échantillons
présentaient une faible contamination par des
microorganismes. n
153
Pulpes de betteraves riches en matière sèche et qualité d’ensilage | Production animale
Ria
ssu
nto
Sum
mar
y
Recherche Agronomique Suisse 5 (4): 146–153, 2014
Bibliographie ▪ Hollaus F., Braunsteiner W. & Kubadinow N., 1983. Beiträge zur Aufklä-rung mikrobiologischer und chemischer Zusammenhänge bei der Press-schnitzelsilierung. 1. Mitteilung: Untersuchungen über Mikroorganismen in Pressschnitzeln. Zuckerindustrie 108 (11), 1049–1058.
▪ VDLUFA, 2012. Keimgehalte an Bakterien, Hefen, Schimmel- und Schwär-zepilzen. Methodenbuch III, Die chemische Untersuchung von Futtermit-teln, 8. Ergänzungslieferung 2012.
▪ Weber U., 2006. Untersuchungen zur Silierung von Zuckerrübenpress-schnitzeln in Folienschläuchen. Dissertation der landwirtschaftlich- gärtnerischen Fakultät der Humboldt-Universität Berlin, 153 p.
▪ Wyss U., 2003. Pulpes de betterave et qualité de l'ensilage. Revue suisse d'Agriculture 35 (3), 121–125.
Influsso del tenore di SS della polpa
pressata sulla qualità e sulla stabilità
aerobica degli insilati
Al momento la polpa pressata è
distribuita con tenori di SS di circa il
25 per cento. In futuro gli zuccherifici
intendono pressare maggiormente la
polpa per ridurre i volumi di trasporto.
Nelle presenti rilevazioni è stato analiz-
zato quale influsso hanno maggiori
tenori di SS dei diversi sistemi d'insila-
mento sulla qualità e sulla stabilità
aerobica degli insilati. La polpa
pressata è stata insilata con il 25 e il
34 per cento di SS in balle, silo con
pompa e silo a fondo piatto e durante
il rilevamento sono stati prelevati
regolarmente dei campioni.Le sostanze nutritive grezze della
polpa standard e di quella pressata
con un elevato tenore di SS erano
praticamente identiche nel materiale
di base e negli insilati. Vi erano lievi
differenze nel materiale di entrambi
gli zuccherifici.
La polpa maggiormente pressata
presentava una densità di SS maggiore
e una migliore stabilità aerobica
rispetto alla polpa standard. Tutti gli
insilati sono caratterizzati da una
buona qualità fermentativa e da una
buona qualità microbiologica.
Sugar beet pulp with higher DM-
contents shows a good silage quality
Currently, pressed sugar-beet pulp is
delivered with a DM content of around
25 %. In future, sugar refineries hope
to press the pulp even harder, with a
view to reducing transported quanti-
ties. In the present study, we investi-
gated the influence of higher DM
content on silage quality and aerobic
stability in various silage methods. To
this end, pressed pulp with 25 % and
34 % DM was ensiled in large bales, in
a large plastic bag, and in a bunker
silo. Several samples were taken
during feed-out. The crude nutrients of
the standard pulp and of the pressed
pulp with the higher DM content were
practically identical in both the basic
raw material and in the silages. Small
differences were observed in the raw
material of the two sugar refineries.
The pulp that was pressed harder
exhibited higher DM density and
better aerobic stability than the
standard pulp. All silages were
characterised by both good fermenta-
tion quality and good microbiological
quality.
Key words: sugar beet pulp, silage,
DM-content, fermentation quality,
aerobic stability.
154 Recherche Agronomique Suisse 5 (4): 154–157, 2014
Près de deux tiers (64 %) des équidés sont détenus dans
des exploitations de Suisse romande et dans les régions
alémaniques de l’Espace Mittelland. Ces régions ont
donc une grande importance en tant que centres de
la filière suisse du cheval. La Suisse compte en moyenne
9,8 équidés par km2 de surface agricole utile (SAU), soit
12,8 équidés par 1000 habitants.
Près des trois quarts de tous les équidés en Suisse
sont détenus dans des exploitations agricoles. La déten-
tion de chevaux a donc une grande importance dans les
zones rurales. Depuis 2011, les exploitations qui
détiennent des équidés, mais qui n’ont pas suffisam-
ment de SAU, ne sont plus considérées comme des
exploitations agricoles (Bencheikh 2013). Le nombre
d’équidés détenus dans des exploitations agricoles a
toutefois augmenté de 21 %, passant de 64 445 à 78 171
entre 2002 et 2012. De manière globale, une exploita-
tion agricole sur cinq détenant des animaux a des équi-
dés. Environ la moitié des équidés détenus dans des
exploitations agricoles le sont en région de plaine et
dans des exploitations de moins de 20 ha. Ces dix der-
nières années, l’augmentation de l’effectif a toutefois
eu lieu principalement dans les grandes exploitations de
20 ha ou plus. En 2012, la somme totale des paiements
directs versés pour les chevaux et pour les surfaces utili-
sées par les chevaux a été estimée à CHF 65 – 70 millions.
Le besoin en surface d‘un équidé moyen (0,58 UGB) pour
la production de fourrage grossier, de fourrage concen-
tré et de paille de même que pour les aires de sortie
s’élève à 0,5 ha en zone de plaine. Le besoin de surface
par animal augmente continuellement selon la zone
agricole en fonction du potentiel de rendement des sur-
faces fourragères. Les importations de fourrage n’ont
pas été prises en compte dans le calcul, faute de données
sur les quantités à calculer pour les équidés.
Composition de l’effectif des équidésEn 2012, plus de 150 races différentes ont été enregis-
trées dans la Banque de données sur le trafic des ani-
maux (BDTA). La majeure partie des équidés suisses
Le nouveau rapport «Impact économique, social et envi-
ronnemental du cheval en Suisse 2013» du Haras natio-
nal suisse d’Agroscope fournit des chiffres intéressants
sur la filière suisse du cheval. Bien qu’elle ait été
confrontée ces dernières années à diverses adaptations
de la législation, le nombre de chevaux, poneys et ânes
continue d’augmenter dans notre pays.
Evolution de l’effectif des équidés
Fin 2012, l’Office fédéral de la statistique OFS dénom-
brait au total 103 010 équidés en Suisse (chevaux, poneys
et petits chevaux, ânes, mulets et bardots). L’effectif
d’équidés a augmenté de 4 % par année en moyenne.
Par rapport à l’effectif total, la part des autres équidés
(poneys et petits chevaux, ânes, mulets et bardots) a
enregistré une croissance plus importante (fig. 2).
La filière suisse du cheval
Lea Schmidlin1, Iris Bachmann1, Sandra Flierl1, Anja Schwarz2, Andreas Roesch2,
Stefan Rieder1 et Ruedi von Niederhäusern1
1Agroscope, Institut des sciences en production animale IPA, 1580 Avenches, Suisse2Agroscope, Institut des sciences en durabilité agronomique IDU, 8356 Tänikon, Suisse
Renseignements: Ruedi von Niederhäusern, e-mail: [email protected]
E c l a i r a g e
Figure 1 | Jusqu’en 2011, il n’existait pas en Suisse d’obligation d’enregistrement pour les équidés, aussi n’était-il pas possible d’étudier la structure du cheptel d’équidés suisse. Depuis 2011, tous les équidés doivent être enregistrés dans la BDTA. (Photo: Agroscope – Haras national suisse)
La filière suisse du cheval | Eclairage
155Recherche Agronomique Suisse 5 (4): 154–157, 2014
sont des demi-sang (40 %). Parmi les demi-sang, on
relève au total 15 000 équidés d’origine suisse (36 %).
Au nombre d’environ 22 000, soit un cinquième des
équidés, les franches-montagnes constituent égale-
ment une part importante de la population d’équidés
suisses. Chez les poneys (23 %), la race Shetland notam-
ment, est fortement représentée (environ 6800 ani-
maux, soit 28 % des poneys).
En Suisse, 81 % des équidés sont âgés de plus de trois
ans, ce qui représente un jeune cheval pour quatre che-
vaux adultes. Avec un effectif global enregistré de
103 010 équidés (OFS 2012), on dénombre ainsi un effec-
tif total de 83 438 équidés âgés d’au moins quatre ans.
La moyenne d’âge de la population d’équidés enregis-
trés est de 10,6 ans. Un équidé suisse sur trois environ est
âgé 15 ans et plus. D’après les données actuellement
disponibles sur la BDTA, la durée de vie moyenne est de
15,5 ans. Partant d’une utilisation régulière des équidés
à partir de l’âge de 3 ans, la durée totale d’utilisation de
ces animaux est de 12,5 ans.
Les détenteurs d’équidés doivent déclarer le statut
de leurs animaux dans la BDTA: animal de rente ou ani-
mal de compagnie. Pour les animaux de compagnie, la
tenue d’un journal des traitements n’est pas exigée,
mais ces animaux ne doivent en aucune façon être intro-
duits dans la chaîne alimentaire. La part des équidés
déclarés comme animaux de compagnie est passée de
33 % en 2011 à 38 % en 2012. Cette augmentation peut
s’expliquer par le fait que, lors de la première année de
l’obligation d’enregistrer, ce sont d’abord les équidés
gardés dans des exploitations agricoles qui ont été enre-
gistrés, alors que les équidés déclarés comme animaux
de compagnie l’ont été pour la plupart vers la fin du
délai transitoire (BDTA 2012).
Détention d’équidés17 454 exploitations détenant des équidés ont été recen-
sées au total dans toute la Suisse lors du relevé des struc-
tures agricoles effectué par l’OFS en 2012, dont 65 %
d'exploitations agricoles. En moyenne suisse, 5,9 équidés
sont détenus par exploitation. Fin 2012, seulement 12 532
exploitations détenant des équidés avaient été enregis-
trées dans la BDTA. Si l’on compare ce chiffre avec les
17 454 exploitations détenant des équidés recensées en
tout par l’OFS, on constate que près de 5000 exploita-
tions n’avaient pas encore été enregistrées. Parmi les
exploitations enregistrées dans la BDTA, 44 % détiennent
uniquement leurs propres équidés, 56 % détiennent aussi
des animaux en pension ou pour l’élevage.
Marché du cheval
Au cours des dix dernières années, le nombre d’équidés
importés a augmenté de 43 %. Si les exportations ont
également progressé pendant cette période, elles sont
en recul depuis 2009. L’exportation d’équidés est rendue
difficile notamment par le taux élevé de la taxe sur la
valeur ajoutée d’environ 20 % et d'autres droits de
douane. Les chevaux, poneys et ânes importés en Suisse
viennent principalement d’Allemagne (48 %) et de
France (23 %).
Utilisation des équidés
En Suisse, la majeure partie des équidés est utilisées
pour les loisirs, le sport et l’élevage. Il en va de même
dans le contexte européen, avec toutefois des diffé-
rences au niveau de l’utilisation selon le pays. Ainsi en
France, il semble que depuis quelque temps, les équidés
sont à nouveau de plus en plus utilisés pour divers tra-
vaux agricoles et communaux. Cette tendance a égale-
ment un impact en Suisse. L’utilisation des équidés dans
divers secteurs thérapeutiques est en augmentation
constante.
L’élevage de chevaux a été fortement touché au
cours des dernières années par diverses adaptations de
la loi. La libéralisation du marché et l’augmentation des
importations qui y est liée, les coûts en augmentation et
les nouveautés de l’Ordonnance sur la protection des
animaux ont entraîné une baisse du nombre des organi-
sations d’élevage reconnues de même qu’une réduction
0
20000
40000
60000
80000
100000
120000
total chevaux autreséquidés
2002
2012
Figure 2 | Evolution du nombre total d’équidés en Suisse entre 2002 et 2012. (Source: OFS 2012, relevés des structures agricoles)
Eclairage | La filière suisse du cheval
156 Recherche Agronomique Suisse 5 (4): 154–157, 2014
du nombre de naissances. Le nombre des poulains nés
en Suisse et enregistrés par les fédérations d’élevage au
cours des dix dernières années a diminué de 18 %. Pen-
dant cette même période, le nombre de chevaux suisses
inscrits à la Fédération suisse du cheval de sport a aussi
diminué, passant de 38 % à 29 %, de sorte qu’à peine un
tiers des nouvelles inscriptions provenait d’élevages
suisses. La race équine suisse la plus importante au
niveau de l’élevage reste toujours le Franches-Mon-
tagnes, avec près de 60 % des naissances.
En 2012, les contributions à l’élevage chevalin se sont
montées à 2 027 700 francs, ce qui correspond à 5,9 % de
l’ensemble du budget consacré à l’élevage d’animaux.
Les contributions pour la préservation de la race
franches-montagnes existent depuis le 1er janvier 2001.
En 2012, 900 000 francs au total ont été versés pour
2250 juments de cette race.
La proportion de femmes dans le sport équestre est
élevée (80 %). 64 % des personnes qui pratiquent un
sport équestre en Suisse le font librement, c’est-à-dire
sans être membre d’une société ou d’un groupe consti-
tué (Lamprecht et al. 2009). Si l'on considère les spor-
tives et les sportifs de la FSSE, on s'aperçoit que de plus
en plus de personnes jeunes s’intéressent aux sports
équestres. Cette évolution a continué ces dix dernières
années: la part de licences attribuées à des personnes
âgées de moins de 26 ans était en continuelle augmen-
tation durant cette période.
L’importance socio-économique du cheval
De nombreux emplois sont créés pour et par les centres
équestres, l’enseignement, le tourisme équestre, l’éle-
vage, les hippodromes, le commerce de chevaux, les pro-
fessionnels de la filière du cheval, l’hippothérapie, la
sellerie, les maréchaux-ferrants, les magasins d’équita-
tion, les aliments pour chevaux, les vétérinaires, les bou-
cheries chevalines, etc. Dans l’agriculture, le cheval crée
des emplois principalement dans le secteur des pensions
pour chevaux. En 2012, environ 12 900 emplois à plein
temps ont été dénombrés en relation directe ou indi-
recte avec la filière du cheval, ce qui représente un
emploi pour environ huit chevaux. Le chiffre d’affaires
global est estimé à 1,91 milliards de francs suisses.
Ces dernières années, la pension pour chevaux a
gagné en importance pour les exploitations agricoles.
Toutefois, comme aucun calcul des coûts complets
n’avait été effectué jusqu’ici pour la garde des chevaux
en pension en Suisse, il n’était guère possible d’en éva-
luer la rentabilité jusqu’à ce jour. Agroscope (avant
la station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon
ART) et le Haras national HNS d‘Avenches ont analysé le
secteur d’exploitation «Pension pour chevaux» en se
basant sur les exemples de six exploitations avec déten-
tion en groupe et six exploitations avec détention indivi-
duelle. De manière générale, l’étude a montré que la
détention en groupe était plus rentable que la déten-
tion individuelle. Ce sont surtout les deux postes de
0
500
1000
1500
2000
2500
3000
3500
4000
4500
5000
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
importations
exportations
Figure 3 | Evolution des importations et des exportations d’équidés entre 2002 et 2012. (Source: administration fédérale des douanes AFD, 2012)
La filière suisse du cheval | Eclairage
157Recherche Agronomique Suisse 5 (4): 154–157, 2014
culier, une certaine stabilité règne au niveau du revenu
régulier grâce aux paiements des pensions effectués
normalement chaque mois. Les problèmes de liquidités
sont ici moins vraisemblables que dans une exploitation
ayant uniquement des grandes cultures, par exemple.
De plus, dans les exploitations avec des pensions, le
revenu est en général réparti sur de très nombreux
clients ou propriétaires de chevaux, ce qui garantit une
sécurité supplémentaire.
De manière globale, les exploitations se situaient
pour la plupart dans la plage tendanciellement durable.
Ce sont principalement les exploitations qui avaient
abandonné la production laitière au profit de la garde
de chevaux en pension qui ont indiqué avoir obtenu une
plus-value. Cette plus-value était en premier lieu consti-
tuée par un horaire de travail plus souple. Dans le sec-
teur de production «Garde de chevaux», le temps passé
à s’occuper des clients était en revanche plus élevé que
dans les autres secteurs de l’exploitation.
PerspectivesIntroduit en Suisse en 2011, l’enregistrement obligatoire
des équidés permettra de suivre de plus près le dévelop-
pement de la filière équine dans notre pays. Il livrera des
indications précieuses aux différents acteurs de la filière
du cheval et des secteurs connexes et révèlera des ten-
dances. Les objectifs en partie antagonistes de certaines
lois imposent des restrictions à la branche équine et la
placent devant des défis qu’elle doit impérativement rele-
ver et maîtriser. La branche suisse du cheval devra de son
côté développer des stratégies et trouver des solutions,
en tenant compte des conditions sociales, culturelles, éco-
nomiques et écologiques actuelles, pour que cet animal et
les activités qui y sont liées conservent leur place. n
coûts principaux «Travail» et «Bâtiments et installations»
qui ont une influence déterminante sur le résultat
obtenu dans ce secteur d’exploitation1.
Au cours des dernières décennies, le rôle du cheval a
fortement changé sous nos latitudes. Autrefois animal
de travail utilisé en agriculture et dans l’armée, il est
aujourd’hui détenu et utilisé en premier lieu comme
partenaire dans le sport et les loisirs. Ce changement a
imposé une modification des conditions de détention
des chevaux, ce qui s’est traduit par diverses adaptations
de la législation à ce sujet.
La question de la durabilité de la filière du cheval a aussi
gagné en importance dans les conditions actuelles.
Jusqu’à présent, 27 exploitations détenant des chevaux
en zone agricole ont été analysées avec la méthode RISE
dans le cadre de deux travaux de bachelor à la Haute
école des sciences agronomiques, forestières et alimen-
taires HAFL. La méthode RISE est un instrument déve-
loppé par la HAFL pour étudier la durabilité des exploi-
tations agricoles. Elle suit une approche holistique qui,
outre les aspects écologiques et économiques, tient
également compte des aspects sociaux dans l’agricul-
ture, contrairement à bien d’autres instruments de vul-
garisation.
Les exploitations examinées détenant des chevaux
étaient en général fortement basées sur les herbages,
d’où une consommation de diesel comparativement
faible, un faible risque de dégradation des sols par l’éro-
sion, le tassement ou la raréfaction de l’humus. Dans les
exploitations détenant des chevaux en pension en parti-
Bibliographie: ▪ Bencheikh M., 2013. Communication personnelle, Mamoun Bencheikh, Office fédéral de la statistique, Neuchâtel [30 octobre 2013].
▪ OFS, 2012. Relevé des structures agricoles, Office fédéral de la statistique. ▪ AFD, 2012. Importations et exportations des chevaux, Administration fédérale des douanes.
▪ Lamprecht M., Fischer A. & Stamm H., 2009. Factsheets types de sport, Observatoire sport et activité physique Suisse. Accès:http://www.baspo.admin.ch/internet/baspo/de/home/dokumentation.parsys.0001121.downloadList.14431.DownloadFile.tmp/dfactsheetssportar-ten2008screen.pdf [22 octobre 2013]
▪ BDTA 2012. Rubrique Equidés, Banque de données sur le trafic des animaux, gérée par Identitas AG, Berne
▪ Rapport complet «Impact économique, social et environnemental du cheval en Suisse – Bilan 2013». Accès: http://www.agroscope.admin.ch/ haras/00343/index.html?lang=fr
1cf. rapport ART 771, http://www.agroscope.admin.ch/haras/06556/index.html?lang=fr
Figure 4 | Les pensions de chevaux offrent à de nombreux agricul-teurs une possibilité de diversification rentable pour leur exploita-tion. (Photo: Agroscope – Haras national suisse)
158 Recherche Agronomique Suisse 5 (4): 158–161, 2014
2014). En raison de la prise de conscience croissante de
l’importance d’une alimentation saine et du change-
ment des conditions environnementales, le rôle joué par
cette culture pourrait s’accroître à l’avenir. De 2001 à
2011, on importait entre 2700 et 5400 t de millet en
Suisse par an, ce qui représente une surface cultivée de
1000 à 2200 ha pour un rendement moyen à la surface
de 25 dt/ha (rendement attendu dans les conditions de
l’agriculture biologique en Suisse). Etant donné le bas
prix des importations, la culture en Suisse se limite pour
le moment presque exclusivement à l’agriculture biolo-
gique. En 2013, vingt producteurs biologiques ont semé
du millet sur une surface de 26 ha en Suisse.
Comme dans les autres grandes cultures, le succès de
la régulation des adventices est capital pour la réussite
de la production de millet. Actuellement, aucun herbi-
cide n’est homologué dans les cultures de millet en
Suisse. En outre, la pratique a exprimé le besoin d’infor-
mations supplémentaires sur la régulation mécanique
des adventices. Après avoir décrit l’effet de l’azote sur le
rendement et les éléments nutritifs dans un précédent
article (Knapp et al. 2014), nous présentons ici les résul-
tats d’essais effectués pendant plusieurs années pour
étudier l’impact de différents procédés sur la flore
adventice et les rendements en grains.
M a t é r i e l e t m é t h o d e s
Les essais ont été effectués dans des exploitations certi-
fiées et titulaires du label du Bourgeon à Dietikon (2010),
Sulzbach (2011), Seebach (2010 et 2012) et Schlieren
(2012). La densité de semis était de 500 grains aptes à
germer/m² avec des interlignes de 18 cm. La taille des
parcelles était de 21 m2 et la fumure a été réalisée selon
les pratiques de l’exploitation (Biorga Quick 12 % ou
engrais de ferme, 60 kg N/ha au total). Les essais ont été
organisés sous forme de plan expérimental en blocs ran-
domisés complet à deux facteurs avec quatre répétitions.
Premier facteur: deux variétés russes Quartett et Krup-
noskoroje, multipliées en Suisse par la coopérative Sativa
(Rheinau) depuis 2006 et recommandées pour la produc-
tion sous contrat avec la coopérative Biofarm (Klein-
Les recommandations fiables sur la régulation méca-
nique de la flore adventice dans les cultures de millet
sont rares. Plusieurs années d’essais ont démontré que
la sarcleuse permet non seulement de réduire la flore
adventice avec succès, mais conduit également à une
amélioration des rendements lorsqu’on intervient à
deux reprises.
Le millet – une alternative intéressante
Le millet était déjà cultivé à la fin du néolithique en
Suisse et dans d’autres pays d’Europe centrale (Miedaner
et Longin 2012). La culture du millet a été évincée
notamment suite à l’extension des cultures de pommes
de terre et à la suppression de la bouillie dans l’alimen-
tation quotidienne, mais surtout en raison de l’impor-
tante charge de travail liée à la régulation des adven-
tices (Miedaner et Longin 2012). Aujourd’hui, le millet
redevient une alternative intéressante pour les assole-
ments dans les grandes cultures biologiques (Knapp et al.
Régulation mécanique de la flore adventice du milletRosalie Aebi, Samuel Knapp et Jürg Hiltbrunner
Agroscope, Institut des sciences en production végétale IPV, 8046 Zurich, Suisse
Renseignements: Jürg Hiltbrunner, e-mail: [email protected]
Le millet est une alternative intéressante pour les assolements dans l’agriculture biologique, mais au stade précoce, il se montre sensible à l’utilisation de la herse-étrille. (Photo: Jürg Hiltbrunner, Agroscope)
E c l a i r a g e
Régulation mécanique de la flore adventice du millet | Eclairage
159Recherche Agronomique Suisse 5 (4): 158–161, 2014
dietwil). Deuxième facteur: quatre procédés différents
de régulation des adventices comparés à un procédé
témoin sans mesure de régulation (tabl. 1). Les interven-
tions ont eu lieu à deux stades de développement: la
première aux stades foliaires 3 à 4 et la deuxième aux
stades foliaires 6 à 8. Etant donné leur effet insuffisant,
les procédés avec rotovator n’ont été testés qu’en 2010
et 2011. En 2012, on a testé à la place un dispositif avec
passage unique de la herse-étrille et passage unique de
la sarcleuse au stade précoce. Le degré de couverture du
sol par les adventices a été estimé en pourcentage avant
et après chaque intervention. Le rendement en grains
était ensuite enregistré à la récolte.
Effet sur les adventices et le rendement du millet
Comme l’analyse de variance ne montre aucune interdé-
pendance entre les deux variétés et le procédé, on en
déduit que les deux variétés réagissent de la même
manière aux procédés. C’est pourquoi toutes les don-
nées sont présentées comme des moyennes des deux
variétés. Le degré de couverture du sol par les espèces
adventices était très différent suivant les années. Il était
très élevé surtout sur le site de Sulzbach et de Schlieren
(tabl. 2). Les rendements ont également beaucoup varié
entre les essais: le site de Seebach a obtenu un très bon
rendement avec 31,2 dt/ha, tandis que le site de Schlie-
ren a réalisé un rendement insatisfaisant avec 10,2 dt/ha.
Les conditions météorologiques et topographiques diffi-
ciles du site de Schlieren se manifestent également dans
le fort coefficient de variation.
Une intervention précoce avec la sarcleuse (S) a
davantage réduit la pression des adventices que le pas-
sage du rotovator (R) et de la herse-étrille (H) (fig. 1 A).
Une deuxième intervention en utilisant la sarcleuse a
permis de réduire encore davantage le degré de couver-
ture du sol par rapport aux procédés qui ne compre-
naient pas de deuxième passage. L’effet était plus
important si le premier passage avait été effectué à la
herse-étrille. En moyenne de tous les essais, les procédés
HS et SS ont permis de réduire le plus efficacement le
degré de couverture du sol par les adventices (fig. 1 A et
B). Bien que la pression des adventices ait été très diffé-
rente d’un site à l’autre (tabl. 1), les effets des différents
procédés sur le degré de couverture du sol par les adven-
tices étaient statistiquement significatifs après le deu-
xième passage, et ce dans tous les essais (p < 0,001). Ces
différences en termes de degré de couverture du sol ne
se sont pas répercutées avec la même ampleur sur le ren-
dement en grains. Une amélioration significative du ren-
dement n’a été constatée que pour le procédé incluant
deux passages de la sarcleuse (fig. 2). On peut donc en
conclure que le hersage, bien qu’il puisse avoir un effet
Procédé1re intervention
(stades foliaires 3 à 4)2e intervention
(stades foliaires 6 à 8)Nombre d’essais
Témoin (T) – – 5
Rotovator (R), – Rotovator – 3
Herse-étrille, rotovator (HR) Herse-étrille Rotovator 3
Herse-étrille, sarcleuse (HS) Herse-étrille Sarcleuse 5
Sarcleuse, sarcleuse (SS) Sarcleuse Sarcleuse 5
Herse-étrille (H), – Herse-étrille – 2
Sarcleuse (S), – Sarcleuse – 2
Tableau 1 | Vue d’ensemble des procédés de régulation mécanique étudiés contre la flore adventice du millet
Site AnnéeRendement moyen en grains CV
Degré moyen de couverture du sol par les espèces
adventices
(dt/ha) (%) (%)
Seebach 2010 n.r.* – 10,0
Dietikon 2010 21,0 8,9 9,1
Sulzbach 2011 22,3 14,5 28,0
Seebach 2012 31,2 10,7 13,0
Schlieren 2012 10,6 46,5 22,4
Tableau 2 | Rendement moyen en grains (dt/ha avec 14 % H2O) et degré moyen de couverture du sol par les espèces adventices après la deuxième intervention en moyenne de tous les procédés dans les essais réalisés de 2010 à 2012. CV = coefficient de variation
*non relevé
Eclairage | Régulation mécanique de la flore adventice du millet
160 Recherche Agronomique Suisse 5 (4): 158–161, 2014
réducteur sur les adventices au stade précoce, influence
négativement le millet puisqu’il n’apporte aucune aug-
mentation des rendements (Zillger et Buchmann 2012).
Les essais réalisés en 2012 permettent d’évaluer l’effet
de la sarcleuse au deuxième passage, après une pre-
mière intervention avec sarcleuse ou avec herse-étrille.
On constate que la première intervention n’a pas eu
d’impact sur le rendement (fig. 3). L’emploi de la sar-
cleuse au deuxième passage n’avait un effet sur le ren-
dement que si les cultures avaient déjà été sarclées au
premier passage. Le passage de la sarcleuse après un
premier passage de la herse-étrille n’a en revanche
apporté aucune amélioration du rendement, mais a eu
un effet positif sur la flore adventice (fig. 1). Cette
méthode permet toutefois de réduire la production de
graines et leur enfouissement dans le sol et peut donc
valoir la peine à long terme.
Sur trois des quatre sites, on a constaté qu’un degré de
couverture élevé du sol par les adventices avait un effet
négatif sur les rendements (fig. 4). Pourtant, comme
pour la herse-étrille, l’emploi de la sarcleuse peut aussi
causer des dommages aux plantes. Surtout si le sol est
travaillé trop près des plantes au stade précoce et que les
racines sont alors touchées.
Contrairement au maïs, le millet est une plante qui,
au départ, se développe lentement et a une courte
période végétative. Il est alors important de bien gérer
le peuplement pour un bon développement des jeunes
plantes et une bonne compétitivité. Dans les essais, le
semis a été pratiqué en respectant un interligne normal.
La sarcleuse utilisée était adaptée au système cultural
choisi. En effet, un interligne plus important, tel qu’il est
pratiqué habituellement pour le sarclage, aurait risqué
d’accroître la concurrence de la flore adventice du fait
Figure 1 | Degré de couverture du sol (%) par les espèces adventices, pondéré pour les deux variétés Krupnos-koroje et Quartett avant (Av) et après (Ap) la première (1) et la deuxième (2) intervention. (A) Moyennes des trois essais réalisés en 2010 et 2011, (B) moyennes des deux essais réalisés en 2012.
Figure 2 | Rendement moyen en grains (dt/ha avec 14 % H2O) des deux variétés de millet Krupnoskoroje et Quartett avec les différents procédés de régulation des adventices. (A) Moyennes des essais réalisés en 2010 et 2011, (B) moyennes des essais réalisés en 2012. Les procédés qui ont la même lettre ne se différencient pas de manière statistiquement significative (test LSD, α = 0,05).
010
2030
40
Temps d'intervention
Couv
ertu
re d
u so
l des
adv
entic
es (%
)
Av1 Ap1 Av2 Ap2
TRHRHSSS
010
2030
40
Temps d'interventionAv1 Ap1 Av2 Ap2
THSHSSS
(A) (B)
T: Témoin
R: Rotovator
HR: Herse-étrille, rotovator
HS: Herse-étrille, sarcleuse
SS: Sarcleuse, sarcleuse
H: Herse-étrille
S: Sarcleuse
Rend
emen
t (dt
/ha)
05
1015
2025
30
T R HR HS SS
b b b ab
a
05
1015
2025
30
T H S HS SS
bab b b
a
(A) (B)
T: Témoin
R: Rotovator
HR: Herse-étrille, rotovator
HS: Herse-étrille, sarcleuse
SS: Sarcleuse, sarcleuse
H: Herse-étrille
S: Sarcleuse
Régulation mécanique de la flore adventice du millet | Eclairage
161Recherche Agronomique Suisse 5 (4): 158–161, 2014
de l’apport de lumière plus important. C’est pourquoi,
comme les sarcleuses utilisées dans la pratique sont sou-
vent prévues pour un interligne plus grand, il faudrait
également étudier la culture du millet avec des inter-
lignes plus espacés.
Une intervention vaut-elle la peine?
Considérant que les coûts pour un deuxième sarclage
sont de 307.– CHF/ha, pour un prix à la production de
170.– CHF/dt de millet brut, il faudrait réaliser un rende-
ment supplémentaire de 1,8 dt/ha pour que ce procédé
soit économiquement rentable. Ce résultat a été atteint
par les récoltes des quatre essais. Indépendamment de
ce résultat, il faut également tenir compte des deux
effets suivants: la réduction du pourcentage de graines
d’adventices dans la récolte et la prévention d’un apport
disproportionné de graines supplémentaires dans les
réserves du sol. Pour le millet, dans le contexte de la
régulation des adventices, autant du point de vue éco-
nomique que du point de vue de la production végétale,
on peut donc recommander la règle suivante: autant
que nécessaire (réduction de la pression des adventices
et augmentation des réserves de graines dans le sol) et
aussi peu que possible (coûts et dommages éventuelle-
ment causés au millet).
C o n c l u s i o n s
Etant donné la faible compétitivité durant le développe-
ment des jeunes plantes, le succès de la régulation des
adventices joue un rôle capital dans les cultures de millet.
L’emploi de la sarcleuse aux stades foliaires 3 à 4 et aux
stades foliaires 6 à 8 permet de réduire avec succès la
pression des adventices tout en exerçant un effet positif
sur le rendement en grains. En principe, il s’agit toute-
fois de fournir au millet des conditions de croissance
favorables au départ pour qu’il puisse se développer le
plus rapidement possible. n
Bibliographie ▪ Knapp S., Aebi R. & Hiltbrunner J., 2014. Comment le millet réagit-il à l’azote? Recherche Agronomique Suisse 5 (3), 80–87.
▪ Miedaner T. & Longin F., 2012. Unterschätzte Getreidearten. Einkorn, Em-mer, Dinkel & Co., Agrimedia, Erling Verlag GmbH & Co. KG, Clenze. 136 p.
▪ Zillger C. & Buchmann I., 2012. Rispenhirse – alte Kulturpflanze neu ent-deckt. Kompetenzzentrum Ökologischer Landbau Rheinland-Pfalz. 7 p. Accès: http://www.oekolandbau.rlp.de/Internet/global/themen.nsf/ALL/B54AEF7A31BBDCB9C1257BD3003BF909/$FILE/Artikel_Hirse_2012.pdf [24.1.2014].
Remerciements
Nous remercions la fondation Hauser (Weggis) et BioSuisse pour leur soutien financier, les familles Spahn, Weidmann, Huber et Götsch pour leur coopération ainsi qu’Alexander Zorn pour le calcul des coûts de machines.
T (21,4)
H (22,9)
S (22,4)
1re Intervention
F 2,38 = 1,26 n.s.
HS (21,9)
SS (24,7)
H (22,9)
S (22,4)
2e Intervention
F 1,23 = 0,95 n.s.
F 1,23 = 10,42**
Figure 3 | Effet de la herse-étrille (H) et de la sarcleuse (S) en cas d’intervention précoce et effet de la sarcleuse au deuxième pas-sage sur le rendement en grains (dt/ha avec 14 % H2O) du millet par rapport au procédé témoin (moyenne des deux essais en 2012). Test en champs avec degrés de liberté indiqués, **: p < 0,01, n.s.: non significatif).
0 10 20 30 40 50 60
010
2030
4050
Degré de couverture du sol par les adventices (%)
Rend
emen
t (dt
/ha)
2010 Dietikon (R² = 0,26, **) 2011 Sulzbach (R² = 0,46, ***) 2012 Seebach (R² = 0,34, ***) 2012 Schlieren (R² < 0,01, n.s.)
Figure 4 | Corrélation du degré de couverture du sol (%) par les adventices après la deuxième intervention et rendement en grains (dt/ha avec 14 % H2O) dans les essais réalisés de 2010 à 2012. Test F,
***: p<0,001, **: p<0,01, n.s.: non significatif.
162
I n t e r v i e w
Recherche Agronomique Suisse 5 (4): 162, 2014
Depuis le 1er mars de cette année, le Centre de recherche
apicole (CRA) d’Agroscope a un nouveau chef: Jean-
Daniel Charrière, qui reprend la fonction de Peter Gall-
mann, parti à la retraite fin février. Ingénieur agronome
formé à l’EPFZ, chercheur au CRA depuis plus de 20 ans
et apiculteur passionné, Jean-Daniel Charrière, origi-
naire de Bienne, n’est pas un nouveau venu dans la mai-
son. Nous lui avons demandé quels sont les défis aux-
quels sera confrontée la recherche apicole suisse au
cours des prochaines années et ses objectifs dans sa nou-
velle fonction. Dans le cadre de la nouvelle structure
d’Agroscope, le CRA fait désormais partie de l’Institut
des sciences en production animale IPA.
Quels sont les défis de la recherche apicole suisse?
L’apiculture suisse est à la même enseigne que la plupart
des apicultures européennes et d’Amérique du Nord. Le
problème de la mortalité des abeilles est préoccupant,
raison pour laquelle le CRA collabore étroitement avec
les autres instituts de recherche apicole en Europe et
dans le monde. Cette thématique est si complexe que
ne pas collaborer est hors de question. La collaboration
est primordiale pour élucider et trouver une solution
durable à ce problème. Au niveau suisse, nous conti-
nuons à surveiller la loque européenne. On se souvient
que depuis l’année 2000, cette maladie, qui était peu
fréquente, a connu une explosion de cas. Depuis trois
ans, le nombre de cas diminue, mais reste à un niveau
élevé et il faut faire preuve de vigilance.
Quels sont vos objectifs en tant que nouveau respon-
sable du CRA?
Mon objectif consiste à faire des choix stratégiques clairs,
à sélectionner deux ou trois thèmes de recherche et à se
concentrer sur ceux-ci afin de ne pas se disperser; il est
évident qu’avec les capacités à disposition, nous ne pou-
vons pas traiter tous les sujets. C’est donc en premier lieu
la lutte contre le varroa, principal responsable de la mor-
talité des colonies, qui va nous occuper ces prochaines
années, avec la mise au point de solutions de lutte
durables, par exemple les champignons entomopatho-
gènes. Ces champignons s’attaquent aux organismes
nuisibles et se développent à partir de leur substance,
sans porter atteinte à l’hôte, en l’occurrence l’abeille. La
recherche sur les produits apicoles reste un domaine
important du CRA, car il s’agit de garantir la qualité des
produits pour pouvoir les écouler et maintenir la motiva-
tion principale des apicultrices et apiculteurs de ce pays:
la production d’un miel de qualité. Sans cette motiva-
tion, peu d’apiculteurs, et sans apiculteurs, pas d’abeilles,
sans abeilles, pas de pollinisation à large échelle!
Et la formation des apiculteurs et apicultrices?
Les tâches relatives à la formation des apiculteurs sont
désormais du ressort du service sanitaire apicole (SSA).
Mis en place l’an dernier, sa création résulte de la motion
Gadient «Promouvoir l’apiculture en Suisse», déposée en
2004. Bien sûr, nous gardons un pied dans ce domaine,
car il est important d’avoir un feedback de la pratique
afin d’évaluer si nous allons dans le bon sens, mais nous
nous concentrerons sur des formations plus spécifiques,
en relation avec la diffusion de nos résultats de recherche
et l’application de nouvelles méthodes de lutte. En
revanche, nous laissons la formation de base des apicul-
trices et apiculteurs au SSA.
Evelyne Fasnacht, Agroscope
Un Biennois «pur miel» à la tête du Centre de recherche apicole d’Agroscope
Jean-Daniel Charrière, le nouveau responsable du Centre de recherche apicole, répond aux questions de Recherche Agrono-mique Suisse.
163
A c t u a l i t é s
Recherche Agronomique Suisse 5 (4): 163–167, 2014
N o u v e l l e s p u b l i c a t i o n s
Rapport ART 766
TASC V3.0 (Tyres/Tracks And Soil Compaction) est une
application Excel d’Agroscope, réactualisée et adaptée
aux besoins de la pratique pour faciliter l’équipement
des véhicules agricoles et sylvicoles à des fins de protec-
tion du sol et dans une certaine mesure aussi d’écono-
mie de carburant. Cette application comprend cinq
modules. Le premier porte sur le compactage sévère. Les
contraintes excessives, induites par les trains de roule-
ment, sont indiquées à la profondeur critique corres-
pondante. Le deuxième module, nouveau, calcule les
courbes de traction-patinage et indique à partir de quel
taux de patinage le sol est cisaillé. La force de traction et
le carburant nécessaires peuvent être déterminés pour
différents outils attelés, compte tenu du sol et du trac-
teur. Le troisième module calcule la distribution des sur-
faces foulées avec ou sans passage multiple. Un autre
module donne accès aux données techniques de plus de
1270 pneumatiques agricoles et forestiers, jantes com-
prises. Le cinquième module permet, à partir des normes
internationales des pneumatiques et des jantes, de cal-
culer pour chaque pneumatique agricole ou forestier la
charge maximale autorisée suivant la pression de gon-
flage et la vitesse. Les simulations ont été développées à
partir de mesures sur terrain agricole. Depuis une
décade, TASC vise en Europe à sensibiliser le monde
agricole en l’enjoignant toujours plus à protéger le sol.
Cette version a la prétention d’y contribuer davantage
encore.
Etienne Diserens et Andrea Battiato, Agroscope
Rapport ART 766
TASC V3.0 – vulnérabilité du sol et consommationde carburant
Application informatique pour évaluer les charges subies par le sol en surface et en profondeur
dans l’agriculture et la sylviculture, ainsi que pour estimer la consommation d’énergie et de carburant
en grandes cultures.
Auteurs
Etienne Diserens et AndreaBattiato,ARTRenseignements: Etienne Diserens,e-mail: [email protected]
Impressum
Edition:Station de recherche AgroscopeReckenholz-Tänikon ART,Tänikon, CH-8356 Ettenhausen,Traduction: ART
Les Rapports ART paraissentenviron 20 fois par an.Abonnement annuel: Fr. 60.–.Commandes d‘abonnementset de numéros particuliers:ART,Bibliothèque, 8356 EttenhausenT +41 (0)52 368 31 31F +41 (0)52 365 11 [email protected]: www.agroscope.ch
ISSN 1661-7576
Septembre 2013
TASC V3.0 (Tyres/Tracks And Soil Compac-tion) est une application Excel d’Agroscope,réactualisée et adaptée aux besoins de lapratique pour faciliter l’équipement desvéhicules agricoles et sylvicoles à des finsde protection du sol et dans une certainemesure aussi d’économie de carburant.Cette application comprend cinq modules.Le premier porte sur le compactage sévère.Les contraintes excessives, induites par lestrains de roulement sont indiquées à la pro-fondeur critique correspondante. Le deu-xième module, nouveau, calcule les courbesde traction-patinage et indique à partir dequel taux de patinage le sol est cisaillé. Laforce de traction et le carburant nécessairespeuvent être déterminés pour différentsoutils attelés, compte tenu du sol et du trac-
teur. Le troisièmemodule calcule la distribu-tion des surfaces foulées avec ou sans pas-sage multiple. Un autre module donne accèsaux données techniques de plus de 1270pneumatiques agricoles et forestiers, jantescomprises. Le cinquième module permet, àpartir des normes internationales des pneu-matiques et des jantes, de calculer pourchaque pneumatique agricole ou forestierla charge maximale autorisée suivant lapression de gonflage et la vitesse. Les simu-lations ont été développées à partir demesures sur terrain agricole. Depuis unedécade, TASC vise en Europe à sensibiliser lemonde agricole en l’enjoignant toujoursplus à protéger le sol. Cette version a la pré-tention d’y contribuer davantage encore.
Fig. 1: TASC V3.0 calcule les contraintes et les courbes de traction-patinage avec mention duseuil de cisaillement. Ces informations permettent d’évaluer la vulnérabilité du sol.
TASC V3.0 – vulnérabilité du sol et consomma-tion de carburant
164 Recherche Agronomique Suisse 5 (4): 163–167, 2014
Actualités
N o u v e l l e s p u b l i c a t i o n s
Rapport ART 769
Les pâturages d’estivage marquent de leur empreinte
une grande partie du paysage alpin. Cependant, de plus
en plus de surfaces herbagères sont reconquises par la
forêt. Sans contre-mesures, ce paysage rural et la pré-
cieuse biodiversité qu’il abrite sont appelés à dispa-
raître. Des pâturages richement structurés, présentant
une mosaïque d’herbages et d’arbustes, constituent le
milieu naturel de plantes et d’animaux aux exigences
diverses, ce qui influence positivement la biodiversité.
Une gestion et un entretien adaptés des pâturages sont
néanmoins nécessaires, de sorte que les arbustes ne
prennent pas le dessus et ne rendent pas les surfaces
inutilisables. Le présent rapport détaille les résultats du
programme de recherche AlpFUTUR (www.alpfutur.ch)
sur l’influence de l’embroussaillement par les arbustes
nains sur la biodiversité des plantes, des papillons de
jour et des orthoptères. Il résume en outre les mesures
d’exploitation contre l’embroussaillement décrites dans
la littérature. Il en ressort dix recommandations, pré-
sentées en conclusion de ce rapport. Une intensité de
pâture suffisante et également répartie favorise une
meilleure utilisation des ressources herbagères et per-
met d’agir contre la progression de l’embroussaille-
ment.
Bärbel Koch, Gabriela Hofer et Thomas Walter, Agroscope
Peter J. Edwards, EPF de Zurich
Wolf U. Blanckenhorn, Université de Zurich
Biodiversité dans les alpages embroussaillésRapport ART 769
Biodiversité dans les alpages embroussaillés
Recommandations pour l’exploitation des alpages riches en espèces connaissant des problèmes
d’embroussaillement
Autrices et auteurs
Bärbel Koch, Gabriela Hofer,ThomasWalter,AgroscopePeter J. Edwards, EPF de ZurichWolf U. Blanckenhorn,Université de ZurichRenseignements: ThomasWalter, e-mail: [email protected]
Impressum
Edition:Station de recherche AgroscopeReckenholz-Tänikon ART,Tänikon, CH-8356 Ettenhausen,Traduction:ART
Les Rapports ART paraissentenviron 20 fois par an.Abonnement annuel: Fr. 60.–.Commandes d‘abonnementset de numéros particuliers:ART,Bibliothèque, 8356 EttenhausenT +41 (0)52 368 31 31F +41 (0)52 365 11 [email protected]: www.agroscope.ch
ISSN 1661-7576
Octobre 2013
Les pâturages d’estivage marquent deleur empreinte une grande partie du pay-sage alpin. Cependant, de plus en plus desurfaces herbagères sont reconquises parla forêt. Sans contre-mesures, ce paysagerural et la précieuse biodiversité qu’ilabrite sont appelés à disparaître.Des pâturages richement structurés, pré-sentant une mosaïque d’herbages et d’ar-bustes, constituent le milieu naturel deplantes et d’animaux aux exigences di-verses, ce qui influence positivement labiodiversité. Une gestion et un entretienadaptés des pâturages sont néanmoinsnécessaires, de sorte que les arbustes neprennent pas le dessus et ne rendent pasles surfaces inutilisables.
Le présent rapport détaille les résultatsdu programme de recherche AlpFUTUR(www.alpfutur.ch) sur l’influence de l’em-broussaillement par les arbustes nains surla biodiversité des plantes, des papillonsde jour et des orthoptères. Il résume enoutre les mesures d’exploitation contrel’embroussaillement décrites dans la litté-rature. Il en ressort dix recommandations,présentées en conclusion de ce rapport.Une intensité de pâture suffisante et éga-lement répartie favorise une meilleureutilisation des ressources herbagères etpermet d’agir contre la progression del’embroussaillement.
Fig. 1: Une mosaïque d’herbages et d’arbustes a des effets positifs sur la biodiversité:alpage de Pian Doss, San Bernardino, Grisons. (Photos: Bärbel Koch, ART)
165
Informationen: www.agroscope.admin.ch/veranstaltungen
Recherche Agronomique Suisse 5 (4): 163–167, 2014
Actualités
Rapport ART 771
Ces dernières années, la
garde de chevaux en
pension a pris de l’impor-
tance pour les exploita-
tions agricoles en Suisse.
Afin d’analyser la renta-
bilité de cette activité, la
branche de production
a été analysée sur la base des coûts complets pour six
exploitations avec détention en groupes et six exploita-
tions avec détention individuelle. Trois types d’exploita-
tion courants ont été comparés (détention en groupes,
détention individuelle avec petit effectif et détention
individuelle avec gros effectif). La détention en groupes
s’est avérée plus rentable que la détention individuelle:
tandis que la détention individuelle atteignait en
moyenne un salaire horaire effectif de 33 francs (avec
petit effectif) et de 29 francs (avec gros effectif), les
exploitations pratiquant la détention en groupes réa-
lisaient 52 francs de l’heure. Il faut cependant ajouter
que quatre des douze exploitations étudiées au total
n’atteignaient pas le salaire horaire défini en termes
de coût d’opportunité de la main d’oeuvre (28 francs).
En termes de revenu également, les exploitations avec
détention en groupes réussissaient nettement mieux
avec 8952 francs par unité gros bétail (UGB) que les
exploitations avec détention individuelle (7165 francs
avec petit effectif et 5581 francs avec gros effectif). Le
succès financier de la détention en groupes s’explique
par des coûts plus bas. Les coûts de la main-d’oeuvre
sont d’une importance capitale. Ils résultent en premier
lieu du temps de travail nécessaire: les exploitations avec
détention en groupes consacrent en moyenne la moitié
moins de temps aux chevaux (15 minutes par cheval et
par jour) que les exploitations avec garde individuelle
(32 minutes par cheval et par jour). Dans la détention en
groupes, les bâtiments et les installations génèrent éga-
lement des coûts moins élevés. Enfin, ce type d’exploi-
tation bénéficie des contributions pour les systèmes de
stabulation particulièrement respectueux des animaux.
Anja Schwarz et Christian Gazzarin, Agroscope
Ruedi von Niederhäusern, Agroscope –
Haras national suisse HNS, Avenches
Rapport ART 771
La garde de chevaux en pension est-elle rentable?
Une analyse de trois types d’exploitation sur la base d’une étude de cas
Autrices et auteurs
Anja Schwarz et ChristianGazzarin,ARTRuedi von Niederhäusern,Agroscope – Haras national suisseHNS,AvenchesRenseignements: Christian Gazzarin,e-mail: [email protected] +41 (0)52 368 31 84
Impressum
Edition:Station de recherche AgroscopeReckenholz-Tänikon ART,Tänikon, CH-8356 Ettenhausen,Traduction:ART
Les Rapports ART paraissentenviron 20 fois par an.Abonnement annuel: Fr. 60.–.Commandes d‘abonnementset de numéros particuliers:ART,Bibliothèque, 8356 EttenhausenT +41 (0)52 368 31 31F +41 (0)52 365 11 [email protected]: www.agroscope.ch
ISSN 1661-7576
Novembre 2013
Fig. 1: La garde de chevaux en pension est-elle rentable? Une question de gestion descoûts. (Photos: Anja Schwarz, ART)
Ces dernières années, la garde de chevauxen pension a pris de l’importance pour lesexploitations agricoles en Suisse. Afind’analyser la rentabilité de cette activité, labranche de production a été analysée sur labase des coûts complets pour six exploita-tions avec détention en groupes et sixexploitations avec détention individuelle.On a comparé trois types d’exploitationcourants (détention en groupes, détentionindividuelle avec petit effectif et détentionindividuelle avec gros effectif). La détentionen groupes s’est avérée plus rentable que ladétention individuelle: tandis que la déten-tion individuelle atteignait en moyenne unsalaire horaire effectif de 33 francs (avecpetit effectif) et de 29 francs (avec groseffectif), les exploitations pratiquant ladétention en groupes réalisaient 52 francsde l’heure. Il faut cependant ajouter quequatre des douze exploitations étudiées autotal, n’atteignaient pas le salaire horairedéfini en termes de coût d’opportunité de la
main d’œuvre (28 francs). En termes derevenu également, les exploitations avecdétention en groupes réussissaient nette-ment mieux avec 8952 francs par unité grosbétail (UGB) que les exploitations avecdétention individuelle (7165 francs avecpetit effectif et 5581 francs avec gros effec-tif). Le succès financier de la détention engroupes s’explique par des coûts plus bas.Les coûts de la main-d’œuvre sont d’uneimportance capitale. Ils résultent en premierlieu du temps de travail nécessaire: lesexploitations avec détention en groupesconsacrent en moyenne la moitié moins detemps aux chevaux (15minutes par cheval etpar jour) que les exploitations avec gardeindividuelle (32 minutes par cheval et parjour). Dans la détention en groupes, les bâti-ments et les installations génèrent égale-ment des coûts moins élevés. Enfin, ce typed’exploitation bénéficie des contributionspour les systèmes de stabulation particuliè-rement respectueux des animaux.
La garde de chevaux en pension est-elle rentable?
Rapport ART 770
L’hébergement à la ferme
peut être une source de
revenus supplémentaire
pour les exploitations
agricoles. Les charges de
main-d’oeuvre font par-
tie des principaux postes
de coûts dans ce domaine. C’est pourquoi il est utile de
calculer le temps de travail nécessaire au préalable, de
comparer avec les capacités de travail disponibles et de
trouver ainsi la forme optimale pour accueillir des hôtes
(pension avec petit-déjeuner ou demi-pension, orienta-
tion sur des groupes-cibles définis, dépendance par rap-
port aux saisons, etc.). Cette méthode permet d’éviter les
mauvaises surprises au niveau des coûts et du temps de
travail effectif après que les investissements aient été
consentis. Les chiffres de temps de travail actuellement
disponibles sont basés sur des estimations et sont souvent
insuffisants pour calculer des données fiables. Les résul-
tats présentés ici ont pour but de remédier à ces lacunes.
Le programme informatique «Budget de travail ART»
d'Agroscope permettra désormais de calculer non seule-
ment le temps de travail des activités agricoles, mais aussi
celui de l’hébergement d’hôtes à la ferme. Il permettra à
l’aide de paramètres d’influence spécifiques à l’exploita-
tion comme les distances parcourues, les fréquences, les
superficies, les nombres d’unités etc., d’effectuer des
calculs rapides et révélateurs. Cette méthode aidera
notamment à identifier les pointes de travail, qui pour-
ront être assumées sans stress et dans les délais en optimi-
sant l’emploi de la main-d’oeuvre. Les relevés serviront
aussi à dégager des potentiels d’optimisation liés au
déroulement du travail à l’intention de la pratique.
Karlheinz Rauter, Andrea Wagner, Katja Heitkämper et
Matthias Schick, Agroscope
Elisabeth Quendler, BOKU Vienne
Rapport ART 770
Temps de travail nécessaire pour l’hébergementd’hôtes à la ferme
Bases de calcul pour l’organisation du travail dans l’agrotourisme désormais
dans le «Budget de travail ART»
Autrices et auteurs
Karlheinz Rauter,AndreaWagner,Katja Heitkämper, MatthiasSchick,AgroscopeElisabeth Quendler, BOKU Vienne
Renseignements: Katja Heitkäm-per, e-mail: [email protected]
Impressum
Edition:Station de recherche AgroscopeReckenholz-Tänikon ART,Tänikon, CH-8356 Ettenhausen,Traduction:ART
Les Rapports ART paraissentenviron 20 fois par an.Abonnement annuel: Fr. 60.–.Commandes d‘abonnementset de numéros particuliers:ART,Bibliothèque, 8356 EttenhausenT +41 (0)52 368 31 31F +41 (0)52 365 11 [email protected]: www.agroscope.ch
ISSN 1661-7576
Octobre 2013
L’hébergement à la ferme peut être unesource de revenus supplémentaire pour lesexploitations agricoles. Les charges demain-d’œuvre font partie des principauxpostes de coûts dans ce domaine. C’estpourquoi il est utile de calculer le temps detravail nécessaire au préalable, de compa-rer avec les capacités de travail disponibleset de trouver ainsi la forme optimale pouraccueillir des hôtes (pension avec petit-déjeuner ou demi-pension, orientation surdes groupes-cibles définis, dépendance parrapport aux saisons, etc.). Cette méthodepermet d’éviter les mauvaises surprises auniveau des coûts et du temps de travaileffectif après que les investissements aientété consentis.Les chiffres de temps de travail actuelle-ment disponibles sont basés sur des esti-mations et sont souvent insuffisants pourcalculer des données fiables. Les résultats
présentés ici ont pour but de remédier à ceslacunes.Le programme informatique «Budget detravail ART» de la Station de rechercheAgroscope Reckenholz-Tänikon ART per-mettra désormais de calculer non seule-ment le temps de travail des activités agri-coles, mais aussi celui de l’hébergementd’hôtes à la ferme. Il permettra à l’aide deparamètres d’influence spécifiques à l’ex-ploitation comme les distances parcourues,les fréquences, les superficies, les nombresd’unités etc. d’effectuer des calculs rapideset révélateurs.Cette méthode aidera notamment à identi-fier les pointes de travail, qui pourront êtreassumées sans stress et dans les délais enoptimisant l’emploi de la main-d’œuvre.Les relevés serviront aussi à dégager despotentiels d’optimisation liés au déroule-ment du travail à l’intention de la pratique.
Activités liées à l'hébergement d'hôtes à la ferme. (Photos: Karlheinz Rauter, ART)
Temps de travail nécessaire pour l’hébergement d’hôtes à la ferme
166
www.agroscope.admin.ch/medienmitteilungen
Actualités
Recherche Agronomique Suisse 5 (4): 163–167, 2014
C o m m u n i q u é s d e p r e s s e
www.agroscope.admin.ch/communiques
24.03.2014 Les cendres de bois: une nouvelle source d’élé-ments fertilisants pour l’agriculture suisse La demande croissante en énergie se double aujourd’hui
de l’utilisation accrue de ressources renouvelables telle
que la biomasse. La combustion du bois génère des
cendres, qui sont actuellement mises à la décharge
parce que leurs teneurs en éléments traces métalliques
dépassent les seuils autorisés en Suisse pour l’épandage
d’engrais de recyclage sur des terres agricoles. Cette
élimination constitue une perte importante d’éléments
fertilisants naturels alors même que les quantités de
cendres ne cessent de croître, en conséquence de l’inté-
rêt pour les énergies vertes.
19.03.2014 Génie génétique vert: identifier les opportunités et les risques grâce au «protected site» En Suisse, de nouveaux essais de terrain ont lieu avec des
plantes génétiquement modifiées (PGM). Dans ce but,
Agroscope a mis en place, sur mandat de la Confédéra-
tion, une parcelle d’essai clôturée et surveillée sur le site
de Zurich Reckenholz, un site dit protégé («protected
site»). La parcelle est à disposition des chercheurs en
Suisse qui souhaitent effectuer des recherches fonda-
mentales ou appliquées. L’Université de Zurich a débuté
un essai de terrain avec des lignées de blé génétique-
ment modifiées.
06.03.2014 Agrometeo: maintenant disponible au champ La plateforme Agrometeo rassemble des outils d’aide à la
décision et des informations visant à mieux gérer la lutte
phytosanitaire en agriculture. Cette année, Agroscope
met à disposition une version du site www.agrometeo.ch
pour smartphones. Les utilisateurs peuvent ainsi accéder
facilement et rapidement à un choix ciblé d’informations
et d’outils: la modélisation des risques pour les maladies
et les ravageurs de la vigne, les données météorolo-
giques de l’ensemble du réseau Agrometeo et le module
de dosage des produits phytosanitaires en fonction de
la surface foliaire. Le module de dosage pour la vigne
contient en outre dès maintenant l’ensemble des infor-
mations nécessaires pour réaliser un traitement optimal.
28.02.2014Les grandes cultures biologiques réussissent également sur le long terme Toujours plus d’exploitations agricoles étudient la pos-
sibilité de passer de la production conventionnelle à la
production biologique. Se pose alors la question des
rendements et des prestations écologiques. Agroscope
a analysé dans 34 exploitations les effets à long terme
d’une conversion à l’agriculture biologique. En appli-
quant les bonnes mesures, les teneurs en éléments nutri-
tifs du sol restent élevées longtemps après la conversion
et la biodiversité tend même à augmenter. Après une
hausse au moment de la conversion, la pression des
adventices ne s’est pas aggravée et les rendements des
parcelles n’ont pas continué à fléchir sur le long terme
avec des pratiques biologiques.
167
Informationen: www.agroscope.admin.ch/veranstaltungen
Actualités
Recherche Agronomique Suisse 5 (4): 163–167, 2014
M a n i f e s t a t i o n s
Informations: www.agroscope.admin.ch/manifestations
L i e n s i n t e r n e t
Réseau de recherche équine en Suisse
www.reseaurechercheequine.ch
Le réseau de recherche équine suisse est un groupement
d'institutions et de personnes issues de la recherche, de
l'industrie et de l'élevage ainsi que de la détention et de
l'utilisation des chevaux. La réunion annuelle du réseau
est une plateforme importante pour l'échange de
connaissances entre la recherche et la filière équine.
Avril 2014
10.04.2014Réunion annuelle du Réseau de recherche équine en SuisseHaras nationalAvenches
Mai 2014
06.05.2014Brauchen Nutztiere Antibiotika?FachtagungETH Zurich, Vetsuisse Zurich et Berne, AgroscopeETH Zentrum, Zurich
06. – 07.05.2014Landtechnik im AlpenraumAgroscope et BLT WieselburgFeldkirch, Autriche
21.05.2014AgriMontana – Zukünftige Perspektiven der BerglandwirtschaftAgriMontana / AgroscopeLandquart
21.05.2014Fachtagung Düngerkontrolle MARSEP-/ VBBo-RingversucheAgroscopeOFAG, Berne
25.5.2014Breitenhof-Tagung 2014, Treffpunkt der Steinobst-brancheAgroscopeSteinobstzentrum Breitenhof, Wintersingen
Juillet 2014
06. – 10.07.2014AgEng 2014 ZurichInternational Conference of Agricultural EngineeringAgroscope, ETH ZürichZurich
V o r s c h a u
Mai 2014 / Numéro 5
Lors de l'application de produits phytosanitaires par pulvérisation, les eaux et autres surfaces non cibles sont affectées par la dérive de la bouillie. Des chercheurs d’Agroscope analysent les mesures de réduction de la dérive des pro-duits phytosanitaires. (Photo: Gabriela Brändle, Agroscope)
D a n s l e p r o c h a i n n u m é r o
•• Application de produits phytosanitaires: mesures de
réduction du risque lié à la dérive, Simon Schweizer,
Heinrich Höhn, Daniel Ruf, Pierre-Henri Dubuis et
Andreas Naef, Agroscope
•• Application de PPS: mesures pour réduire le ruisselle-
ment vers les eaux de surface, Irene Hanke, Thomas
Poiger, Annette P. Aldrich et Marianne E. Balmer,
Agroscope
•• Ravageurs et maladies dans l'agroécosystème brassica-
cées potagères-colza, Ute Vogler, Romana Schmon,
Melanie Jänsch et Werner E. Heller, Agroscope
•• Le souffleur comme alternative au râteau: impact
sur la végétation après quatre ans, Nina Richner et al.,
Agroscope et Pro Natura Unterwalden
•• Les fourrages à la lumière du proche infrarouge,
Silvia Ampuero Kragten et Ueli Wyss, Agroscope
•• Analyse d’impact du supplément pour le lait trans-
formé en fromage avec le modèle CAPRI , Giulia
Listorti et Axel Tonini, OFAG
•• Liste recommandée des variétés de colza d’automne
pour la récolte 2015
•• Agroscope, édition spéciale 2014
Renseignements : / Infos:Tel. 026 676 63 75
Neunte Jahrestagung NetzwerkPferdeforschung Schweiz
10. April 20149 - 17 Uhr, Théâtre du Château, Avenches
- Öffentliche Tagung mit Vorträgen und Ausstellung- Von der Wissenschaft in die Praxis- Themen wie z.B. Prävention und Krankheiten, Zucht und Ge-
netik, Wohlbefinden und Haltung, Die Pferdebranche in Zahlen- Tagungsgebühren (inkl. Verpflegung):
Normaltarif CHF 120.- (€ 100.-)Equigarde®- Reduktion CHF 100.- (€ 85.-)Studierende, Doktorierende CHF 40.- (€ 35.-)
- Anmeldung* obligatorisch
*Anmeldungen : www.netzwerkpferdeforschung.ch
9ème réunion annuelle du Réseaude recherche équine en Suisse
10 avril 20149 h - 17 h, Théâtre du Château, Avenches
- Journée ouverte à tout public avec exposés et posters- De la science à la pratique- Thèmes comme p. ex. Prévention et maladies, Elevage et
génétique, Bien-être et détention, La branche équine en chiffres- Prix (y. c. les repas):
Tarif normal CHF 120.- (€ 100.-)Participant-e-s Equigarde® CHF 100.- (€ 85.-)Etudiant-e-s et doctorant-e-s CHF 40.- (€ 35.-)
- Inscription* obligatoire
* Inscriptions : www.reseaurechercheequine.ch
harasnational.ch
Dienstag, 6. Mai 2014
Brauchen Nutztiere Antibiotika?Umgang mit Antibiotika in der Schweiz heute
Themen:
• Antibiotikaresistenzen• Antibiotikaeinsatz in der Nutztierproduktion• Alternativen zu Fütterungsantibiotika• Highlights aus der Forschung
Ort:
Zürich, ETH Zentrum, Hauptgebäude, Rämistrasse 101Auditorium Maximum (HG F 30)
Anmeldung:
Bis spätestens Donnerstag, 24. April 2014, an folgende Adresse:
ETH ZürichInstitut für AgrarwissenschaftenSekretariat / LFW B 58.18092 ZürichSchweiz
E-Mail: [email protected]
UniversitätZürichUZH