Recension des écrits pour la suppléance rénale

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1 1 1 1 1 1 1 Recension des écrits pour la suppléance rénale Anne Smith Courtière de connaissances Secteur gestion des connaissances Mai 2010

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Recension des écrits pour la suppléance rénale

Anne Smith Courtière de connaissances Secteur gestion des connaissances Mai 2010

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Document réalisé par :

Anne Smith, Courtière de connaissances

Citation suggérée : Smith, Anne. Recension des écrits pour la suppléance rénale. Longueuil : Agence de la santé et des services sociaux de la Montérégie, novembre 2012, 34 p.

Ce document a été produit à titre d’information générale. Les opinions qui y sont exprimées n’engagent que son auteur, et non l’Agence de la santé et des services sociaux de la Montérégie.

Ce document peut être reproduit ou téléchargé pour une utilisation personnelle ou publique à des fins non commerciales, à condition d'en mentionner la source.

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Table des matières

Origine de la demande de recension des écrits .......................................................................... 4

Orientations ministérielles (MSSS, 2008) ................................................................................... 4

Sommaire exécutif .................................................................................................................... 5

Légende des écrits selon la typologie des études recensées ........................................................ 8

1. Programme de prédialyse ................................................................................................ 9

1.1 Enseignement optimal des usagers et délai de préparation en prédialyse ..................................... 9

1.2 Dépistage ciblé, précoce ou systématique ..................................................................................... 10

2. Évaluation de la performance des méthodes de substitution rénale ................................ 11

2.1 Comparaison entre DP et HP – indicateurs sanitaires .................................................................... 11

2.3 Comparaison entre DP et HP en présence de comorbidités – indicateurs sanitaires .................... 14

2.4 Évaluation de la dialyse péritonéale – indicateurs sanitaires ......................................................... 15

2.5 Évaluation de la dialyse péritonéale – préférences médicales et analyses organisationnelles ..... 17

2.6 Évaluation de l’hémodialyse et des diverses modalités de gestion – indicateurs sanitaires ......... 18

3. Approche multidisciplinaire............................................................................................ 20

Références bibliographiques ................................................................................................... 22

ANNEXE - Traduction « Clinical journal of American Society of nephrology » ............................ 25

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Origine de la demande de recension des écrits

Lors de la rencontre RCA Services spécialisées court terme de mars 2010, les membres ont recommandé les objets de recension suivants : les meilleures pratiques et tendances innovatrices actuelles en matière de suppléance rénale, et ce, dans une perspective macroscopique. Par la suite, le groupe pourra cibler des aspects spécifiques selon leurs besoins.

Les documents de courtage produits par le secteur gestion des connaissances de l’Agence datés de septembre et octobre 2008 ont contribué à la poursuite de la présente recension. Le format choisi pour la recherche documentaire ci-jointe découle d’un modèle référentiel rédigé à partir d’une typologie par types de publications, voir page 11, du présent document. Cette classification est utilisée par les courtiers de connaissances à l’Agence.

Orientations ministérielles (MSSS, 2008)

Les orientations du ministère de la Santé et des Services sociaux réitèrent la responsabilité populationnelle de chaque région du Québec à s’assurer de l’accessibilité des services sécuritaires de qualité en dialyse. Dans ce document d’orientation, certaines expériences prometteuses sont indiquées tels : la délocalisation des services externes, le développement d’unités satellites et d’hémodialyse à domicile et la mise en place d’un dossier patient partagé.

Les orientations ministérielles recommandent particulièrement la prise en considération des aspects suivants :

La hiérarchisation des services en suppléance rénale établie clairement sur un continuum allant du traitement aux soins de fin de vie;

L’harmonisation dans les pratiques en néphrologie;

L’organisation du transport efficace des usagers qui en ont besoin.

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Sommaire exécutif

Le nombre d’individus atteints de maladies rénales chroniques terminales ne cesse de croître au Canada. Les taux de mortalité et de morbidité demeurent très élevés chez les personnes dialysées et même en dépit des avancés dans les traitements. Les difficultés liées à l’organisation des services de soins pour les usagers atteints de maladie chronique rénale terminale engendrent tout un défi.

Il devient crucial d’actualiser les pratiques en fonction des meilleurs soins et résultats pour la clientèle, malgré un faible soutien disponible en matière d’études qui obtiennent un niveau de preuve scientifique élevé dans le choix des modalités de dialyse. Le soutien aux équipes de soins devient essentiel dans le domaine des maladies chroniques terminales complexes et en changement voire bouleversement. Les stratégies innovantes qui optimisent les résultats chez les usagers tout en capitalisant sur les forces relatives et les modalités existantes doivent être sans cesse recherchées.

Les « meilleures pratiques européennes en maladie rénale » (Zoccali et al., 2008) identifient que les efforts doivent converger vers l’amélioration continue des mécanismes de communication qui visent la qualité des soins. À cet égard, plusieurs études et revues systématiques font mention du manque de préparation des usagers à l’égard de leur choix de traitement avant qu’ils ne débutent la dialyse. Les perceptions et attitudes des médecins et usagers face aux traitements en dialyse exercent une influence significative dans la prise de décision.

Dans les meilleures pratiques préventives, la coordination entre l’éducation à l’usager, le dépistage précoce et la prévention des complications devrait être instaurée rapidement en première ligne afin de mieux établir le suivi thérapeutique et réduire les coûts de santé (Amedia, 2006). L’initiation non planifiée des thérapies de remplacement rénales est associée à un moins bon pronostic chez les usagers ainsi référés tardivement. L’insuffisance rénale chronique est généralement silencieuse jusqu’à l’apparition de symptômes liés à son stade chronique et avancé. Le dépistage des principaux facteurs de risque de la maladie rénale chronique sont principalement : le diabète, l’hypertension, les maladies cardiovasculaires et les histoires familiales de maladies rénales sévères.

Selon plusieurs écrits scientifiques, une préoccupation demeure : les délais de référence vers un néphrologue demeurent trop courts. Pour plusieurs néphrologues canadiens et québécois, le délai optimal est de 10 mois afin de préparer les usagers plus efficacement à un traitement de dialyse. Actuellement, le délai se situe entre 1 et 4 mois avant l’initiation des modalités de dialyse; ce qui est nettement trop court (Mendelssohn, Toffelmire, & Levin, 2006).

L’évolution de l’état de santé des personnes atteintes d’insuffisance rénale n’est pas uniquement orientée vers le stade chronique de la maladie, mais on observe aussi très souvent des complications cardiovasculaires (augmentant les taux de morbidité et de mortalité). Ainsi, les personnes atteintes d’insuffisance rénale vont davantage décéder de problèmes cardiovasculaires dont la cardiomyopathie, que de leur maladie rénale (Brosnahan & Fraer, 2010). Concernant les consensus cliniques comparant la dialyse péritonéale (DP) à l’hémodialyse (HD), il est difficile, voire impossible de trouver des consensus entièrement issus de la recherche.

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Considérant le manque de preuve en ce sens, la « Société européenne des meilleures pratiques et guides pratiques en maladie rénale » a décidé de se renommer les « Meilleures pratiques européennes en maladie rénale » (Zoccali, et al., 2008). Pour cette société, les décideurs politiques en santé, les autorités, les gestionnaires de soins et diverses organisations, indépendamment des guides pratiques existants, doivent composer avec cette réalité pour laquelle il n’existe pas de consensus au regard des guides pratiques. Les guides servent à donc orienter les pratiques. Bien qu’un fort consensus d’experts privilégie la mise en route de la suppléance rénale par la DP, et ce, jusqu’à l’apparition de complications, l’HD demeure le traitement le plus fréquemment initié en première modalité de suppléance de la fonction rénale. Le manque de lignes directrices clairement définies dans de nombreux pays pourrait expliquer cet état de fait selon plusieurs auteurs scientifiques.

Le développement de la dialyse péritonéale est en plein essor, mais demeure toutefois en volume qui se situe très en deçà du volume préconisé par plusieurs experts et dans les études crédibles. Bien que la DP constitue une économie de 47 % par rapport à l’HD (Nesrallah & Mendelssohn, 2006), la pratique actuelle aux É.-U. et au Canada nous démontre que la DP diminue actuellement. Le développement de la technologie avancée en clinique d’hémodialyse dans les grandes organisations semble privilégier cette forme de traitement. On note ainsi chez la moyenne des usagers que la durée d’utilisation du traitement terminal par la DP est significativement inférieure à celle de l’HD.

Les principaux critères d’efficacité retrouvés dans la littérature pour comparer les techniques de dialyse sont : le taux de survie, la morbidité rapportée en termes de complications ou d’hospitalisations et les coûts. Au stade ultime d’insuffisance rénale terminale, le choix de la technique ou modalité dépend largement de la condition médicale et personnelle de l’usager, des préférences de l’usager (consentement libre et éclairé souhaité) et aussi du contexte des ressources disponibles. S’il existe un fort consensus privilégiant la dialyse péritonéale étant donné son coût et son efficacité, il faut savoir que sur de plus longues périodes, cette thérapeutique peut induire des complications. Les principales complications chez les personnes sous DP sont les suivantes :

Les infections péritonéales qui nécessitent fréquemment le retrait du cathéter et donc la cessation du traitement;

La diminution de la fonction résiduelle rénale à un niveau inférieur aux usagers sous hémodialyse;

La présence de dommages chroniques au péritoine suite à l’utilisation de solutions bio-incompatibles qui peuvent causer des infiltrations;

Les taux de mortalité chez les usagers en DP sont inférieurs durant les 2 premières années et comparables par la suite lorsque comparés avec l’hémodialyse. Dans plusieurs études, on souligne toutefois que ces taux sont directement liés aux comorbidités et complications fréquentes chez les personnes en phase terminale d’insuffisance rénale chronique. Le coût moyen total d’une année de traitement en HD par patient dépasse de plus de 30 000 $ celui de la DP. Cette différence est attribuable essentiellement aux frais d’hospitalisation et de transport. Selon l’AÉTMIS, 47 % des usagers bénéficieraient d’être orientés vers la DP tout en surveillant étroitement la qualité de vie, le coût-efficacité et l’accessibilité des ressources disponibles (AÉTMIS, 1998).

En résumé, la tendance forte en matière d’efficience en suppléance rénale relève des éléments suivants : une gestion efficace en matière de suppléance rénale pour bien mesurer les résultats cliniques chez les usagers tout en favorisant le choix des traitements à moindres coûts. Le respect des normes de guides pratiques reconnus, les meilleures pratiques centrées sur l’approche au client incluant l’autogestion apparaissent donc des éléments prometteurs permettant d’assurer une saine gestion de la

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maladie. Les habiletés des gestionnaires en suppléance rénale doivent s’orienter vers une recherche constante d’efficience des programmes en place et soutenir les pratiques prouvées les plus efficaces (Sands, 2006).

En matière d’interdisciplinarité, la tendance, selon plusieurs études et recommandations d’experts, valorise fortement cette pratique. Ces pratiques en équipe multidisciplinaire, jugées exemplaires en maladies rénales chroniques, répondent plus efficacement à la réalité complexe vécue par la clientèle (Mendelssohn, et al., 2006). De nouveaux modèles en organisation de soins sont à développer. Les équipes de soins doivent davantage être proactives afin de minimiser les complications fréquentes chez les usagers. Le leadership dans l’organisation des soins en phase terminale de la maladie rénale est essentiel pour assurer des services de qualité. Les néphrologues travaillant en pratique solo sont invités à conjuguer leurs expertises au sein d’équipes multidisciplinaires.

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Légende des écrits selon la typologie des études recensées

Classes Types de publication au regard des devis généraux de recherche

Intention de la publication

1 Revue systématique d’études

randomisées contrôlées. Recenser systématiquement des études qui comparent

l’effet d’une intervention pour des groupes similaires répartis de manière randomisée.

2 Résultat d’une étude randomisée

contrôlée. Comparer l’effet d’une intervention pour des groupes

similaires répartis de manière randomisée.

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Revue d’études d’observation1

(ou études descriptives). Recenser des études qui décrivent les effets d’une

intervention.

Résultats d’une étude quasi expérimentale.

Comparer l’effet d’une intervention pour des groupes similaires, mais sans randomisation.

Résultats d’une étude d’observation (ou étude descriptive).

Décrire les effets d’une intervention.

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Guide de pratique nationalement reconnu.

Déterminer des principes ou procédures pour assister les cliniciens dans la prise de décision.

Lignes directrices gouvernementales.

Déterminer des orientations générales pour l’organisation des services publiées par un organisme gouvernemental.

Autres lignes directrices. Déterminer des orientations générales pour l’organisation des services publiées par des organismes non gouvernementaux (associations, ordres, ...).

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Livres de référence (textbook). Rapporter l’avis d’expert(s) dans une monographie.

Présentations, résumés de conférence.

Rapporter l’avis d’expert(s).

1 Les études d’observation sont privilégiées aux études descriptives au sens de York (2009).

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1. Programme de prédialyse 1 2

1.1 Enseignement optimal des usagers et délai de préparation en prédialyse

Cet essai clinique randomisé auprès de 355 individus canadiens a permis de mesurer l’impact d’interventions psychoéducatives en prédialyse par rapport aux services conventionnels. Les paramètres significativement améliorés par les interventions psychoéducatives sont :

Le taux de survie augmenté de 8 mois.

Aucun impact sur le délai de référence en néphrologie n’a été noté.

L’étude reconnait la contribution de l’approche psychoéducatrice dans les services en prédialyse.

(Devins,

Mendelssohn, Barré, Taub, & Binik, 2005)

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La période prédialyse a un impact significatif sur l’évolution de la maladie et sur la qualité de vie des usagers. L’accès à un enseignement individualisé face à la préparation à la dialyse est essentiel pour assurer le suivi optimal des clientèles. Actuellement, le nombre de personnes mal préparées est trop élevé et fort préoccupant.

Recommandation de l’étude : définir une trajectoire de soins dans un processus optimal afin de permettre la meilleure préparation dont l’accès vasculaire permanent rapide aux nécessiteux.

(Owen et al., 2006).

Type

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Selon plusieurs néphrologues canadiens et québécois, le délai optimal visé est de 10 mois afin de mieux préparer les usagers au traitement en dialyse. Actuellement, on note dans cette étude descriptive, que la référence en néphrologie se situe en moyenne de 1 à 4 mois avant le traitement de la phase terminale; ce qui semble nettement insuffisant pour assurer une préparation optimale.

(Mendelssohn,

et al., 2006)

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Dans cette étude de cohorte auprès de 109 individus, on recommande un délai optimal d’une année en prédialyse afin de permettre aux individus d’être mieux préparés et de faciliter leur adaptation lors de l’initiation d’un traitement en dialyse.

(Buck et al., 2007)

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Étude descriptive auprès de 62 usagers nouveaux cas de phase rénale 4-5 dans 8 centres spécialisés en Australie. Un usager sur 3 ne perçoit pas avoir reçu l’information complète pour choisir librement la modalité de dialyse avant qu’elle soit initiée. La majorité (61 %) a débuté une HD, la majorité sans préparation.

(Morton,

Moustakas, Howard, webster, & Snelling, 2009)

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Le choix des usagers face au traitement en dialyse dépend largement des composantes suivantes :

Délai de référence vers un néphrologue;

L’éducation reçue en prédialyse;

Le confort du médecin.

Shabah, I. 2006

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Ces experts citent que 68 % ayant choisi la DP avait eu le choix avec l’HP; mais seulement 25 % des usagers sous HD avait eu à choisir avec la DP.

On évalue que si ces usagers avaient reçu l’information complète, 50 % aurait choisi la DP.

La référence précoce à un néphrologue permet :

D’offrir un enseignement plus complet sur la maladie rénale chronique, étant donné que les personnes sont généralement peu informées sur les bénéfices liés à la DP;

D’assurer un meilleur contrôle sur l’anémie et la tension artérielle;

De préserver l’accès vasculaire.

Ces experts notent un manque de préparation des usagers à l’initiation de la dialyse et d’informations sur les complications potentielles suite à l’insertion d’un cathéter pour l’hémodialyse. La transition du statut d’insuffisance chronique au stade de maladie rénale est critique. L’accès à la fistule artérioveineuse au stade 4 est nécessaire pour supporter plus efficacement les aspects suivants :

Une meilleure adaptation de l’usager au traitement d’hémodialyse;

La réduction du taux d’hospitalisation;

La réduction des coûts.

(Amedia & Perazella, 2006)

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1.2 Dépistage ciblé, précoce ou systématique

La SCN approuve le dépistage des maladies rénales chroniques chez les personnes à haut risque, mais n’endosse pas le dépistage systématique.

Les usagers avec un DFGe entre 30 et 60 ml/min/1.73 m présentent peu de risque de développer une insuffisance rénale chronique. La SCN recommande que la plupart des usagers atteints d’une maladie rénale chronique non évolutive soit pris en charge par un médecin généraliste et non par un néphrologue.

Cette association recommande que les médecins ou autres professionnels de la santé qui réfèrent des individus à un néphrologue assurent la prise en charge. Les néphrologues doivent davantage soutenir les compétences et connaissances des médecins qui traitent les personnes atteintes de maladies rénales chroniques (MRC). La prise en charge rigoureuse des usagers atteints de MRC pour les aspects suivants :

Le contrôle de l’hypertension; L’interruption du système rénine-angiotensine; Le contrôle du glucose; Les traitements des facteurs de risque de maladies cardio-

vasculaires; L’arrêt tabagique.

(Société canadienne de néphrologie, 2006)

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Selon les lignes directrices de pratique clinique et plusieurs experts canadiens, le dépistage précoce est fortement recommandé et un organigramme est proposé pour les suivis. La néphropathie chronique est présente chez 50 % des personnes diabétiques. L’atteinte rénale est souvent asymptomatique jusqu’à ce qu’elle soit grave. Selon ces lignes directrices, la plupart des personnes diabétiques n’ont pas besoin d’être orientées vers un néphrologue sauf si dysfonctionnement rénal grave.

(McFarlane & Culleton, 2008)

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Pour ces experts, les interventions rapides d’un néphrologue ainsi que la gestion des complications sont des éléments-clés pour améliorer significativement la gestion de cas des usagers atteints d’insuffisance rénale chronique. Les soins de première ligne doivent coordonner efficacement les services éducatifs, préventifs et gestion de la maladie et ses complications.

Dans les meilleures pratiques, la coordination entre l’éducation à l’usager, le dépistage précoce et la gestion thérapeutique dont la prévention des complications devrait être instaurée dès la première ligne afin de mieux établir le suivi thérapeutique et réduire les coûts de santé.

(Amedia & Perazella, 2006)

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2. Évaluation de la performance des méthodes de substitution rénale

2.1 Comparaison entre DP et HP – indicateurs sanitaires

Méta-analyse comparative où aucune différence significative notée entre la DP ambulatoire et l’HD à l’hôpital ou à domicile pendant 2 ans sur les éléments suivants:

Survie;

Taux d’hémoglobine et d’hématocrite;

Indices biochimiques de la fonction rénale (dont calcium, alcalins, phosphate…);

Tension artérielle;

Taux d’hospitalisation;

Préférence de l’usager;

Qualité de vie;

Complication de techniques de soins.

(Vale et al., 2009)

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Cette étude longitudinale rétrospective compare pendant 12 mois chez 467 patients les coûts liés à la DP (18 % des patients) versus l’HD (88% des patients) en fin de stage d’insuffisance rénale.

Résultats : les patients avec dialyse péritonéale sont moins souvent hospitalisés dans les 12 mois suivants, engendrant des coûts médicaux inférieurs de 43 510$.

(Berger, Edelsberg, Inglese, Bhattacharyya, & Oster, 2009)

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Étude descriptive ayant comparé après 15 mois de dialyse le taux de survie entre les usagers sous DP et HD. Les auteurs concluent que la survie chez les personnes sous DP décroît avec l’âge, et ce, en présence du diabète.

(Liem, Wong, Hunink, Th de Charro, & Winkelmayer)

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Étude de cohorte chez 1 041 patients suivis en dialyse sur plus de 7 ans.

Le taux de décès chez les usagés sous DP sont similaires à ceux qui sont traités sous hémodialyse la première année.

Cependant, les taux de mortalité augmentent chez les personnes sous DP comparativement aux usagers hémodialysés après un an.

Hypothèse : les usagers sous DP avec problèmes cardiovasculaires pourraient expliquer cette différence, non confirmé dans cette étude.

(Jaar et al., 2005)

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Étude descriptive comparative chez 398 940 usagers sous DP (11,6 %; dont 45 % atteints de diabète mellitus, 55 % âgés de plus de 65 ans et 55 % avec comorbidité et ceux sous HD.

Les taux de mortalité entre les usagers sous DP et sous HD varient substantiellement en fonction de l’âge et la présence de comorbidités.

Conclusion : La condition clinique (présence de diabète, âge, et comorbidités) peut avoir un impact significatif sur le taux de mortalité.

Ces variables doivent être contrôlées et des études randomisées suggérées pour augmenter le niveau de preuve.

(Vonesh, Snyder, Foley, & Collins, 2004)

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Les auteurs de cette revue critique affirment que les 2 modalités de dialyse sont complémentaires et non concurrentielles. La survie chez les usagers diabétiques est meilleure lorsqu’ils sont sous HD.

(Greneche et al., 2005)

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Les taux d’hémoglobine s’avèrent supérieurs chez les usagers sous DP.

Hypothèses formulées par ces experts expliquant un meilleur taux d’hémoglobine en DP :

Meilleure élimination des toxines urémiques qui inhibent la synthèse de l’érythropoïétine;

Dommage mécanique occasionné sur les globules rouges lors de l’HD.

Shabah, I. 2006

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Le coût moyen total d’une année de traitement en HD par patient dépasse de plus de 30 000 $ celui de la DP. Cette différence est attribuable essentiellement aux frais d’hospitalisation et de transport.

Selon l’AÉTMIS, 47 % des usagers bénéficieraient d’être orientés vers la DP tout en surveillant étroitement la qualité de vie, le coût-efficacité et l’accessibilité des ressources disponibles.

(AÉTMIS, 1998)

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2.2 Comparaison entre DP et HP en situation habituelle – indicateurs de qualité de vie et de satisfaction

Étude descriptive comparative entre 413 usagers sous DP et 455 sous HD, 1 an après le traitement. Aucune différence significative sur les éléments suivants :

La qualité de vie;

L’adaptation psychosociale face à la maladie;

Le bien-être physique.

L’étude conclut que le choix du patient pour le traitement est associé étroitement à ses perceptions de la maladie et à l’information reçue en prédialyse; l’information transmise semble souvent insuffisante en période prédialyse.

(Kutner, Zhang, Barnhart, & Collins, 2005)

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Étude descriptive évaluant l’éligibilité médicale et psychosociale des usagers en phase 3 et 4 d’insuffisance rénale aux diverses modalités de traitement en dialyse. Résultats :

98 % est médicalement éligible à l’HD;

87 % est médicalement éligible à la DP;

54 % 98 % est médicalement éligible à la transplantation rénale;

85 % est, au niveau psychosocial éligible à la HD;

83 % est, au niveau psychosocial, éligible à la DP;

71 % est, au niveau psychosocial, éligible à la transplantation.

Conclusion : Un nombre très important est éligible à la DP. Cette modalité offre une meilleure qualité de vie. L’étude recommande de faire la promotion de la DP auprès des usagers dont celle à domicile afin de mieux éclairer leur choix de dialyse et bénéficier des avantages de la DP et réduire les coûts des traitements. L’implication d’équipes multidisciplinaires au Canada représente un facteur favorable à initier davantage la DP.

(Mendelssoh et al., 2008)

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Étude rétrospective comparative sur la qualité de vie composée de 698 usagers sous HD et 230 sous DP. De façon générale, les indicateurs de la qualité de vie analysés sont peu différents entre les 2 groupes , sauf que l’appréciation de la vie sexuelle est meilleure chez le HD et les niveaux d’atteinte de satisfaction reliés aux voyages, la diète et l’accessibilité sont meilleures chez les DP. Les usagers sous DP éprouvent plus de problèmes au niveau du sommeil et de leur image corporelle.

Conclusion : Étant donné les études parfois contradictoires sur ce sujet, les avantages et inconvénients des 2 modalités devraient être explorés avec les usagers afin de mieux éclairer leur choix de traitement.

(Wu et al., 2004)

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Un questionnaire autoadministré a permis d’évaluer la satisfaction des soins reçus selon les 2 modalités de dialyse auprès de 455 usagers (335 usagers sous HD et 50 sous DP),

(Wasserfallen et al., 2006)

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En général, le taux de satisfaction est supérieur chez les usagers sous DP; ces derniers se sentent davantage impliqués dans leurs soins. Les résultats les plus faibles en termes de satisfaction sont les suivants :

L’information reçue sur les complications;

L’information reçue sur les effets secondaires des traitements;

L’appréciation du néphrologue est tributaire de sa présence lors des séances de dialyse.

Conclusion : Favoriser la présence d’équipe multidisciplinaire afin de bien soutenir les usagers dans les diverses dimensions de leur vie.

Étude descriptive comparative à partir d’un questionnaire de satisfaction chez 656 usagers sous DP contre sous HD après une moyenne de 7 semaines de traitement.

Conclusion : Les usagers sous DP ont estimé significativement avoir reçu de meilleurs soins que l’autre groupe. Les auteurs suggèrent fortement que les cliniciens offrent aux usagers les informations nécessaires afin de favoriser le choix libre et éclairé.

(Rubin et al., 2004)

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Cette étude descriptive a mesuré la perception de la qualité de vie ainsi que la satisfaction des thérapies chez 62 usagers sous DP et 84 sous HD.

De façon générale, les usagers sous DP estiment une meilleure perception de leur qualité de vie et ressentent moins d’impact du traitement sur leur vie comparativement aux personnes sous HD. Il semble que plus les individus participent activement et possèdent un bon niveau de connaissance sur la maladie, meilleure est perçue leur qualité de vie.

(Juergensen et al., 2006)

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Les néphrologues devraient se préoccuper de la qualité de vie perçue par leurs patients (l’usager étant l’expert pour évaluer ses perceptions de la qualité de vie). L’évaluation systémique devrait faire partie du plan de soins. Il est reconnu que les dimensions psychosociales et de santé mentale, la gestion de stress, les habitudes de vie peuvent avoir un impact significatif sur la maladie rénale chronique.

Ces experts suggèrent des stratégies à promouvoir pour favoriser l’intérêt des individus à améliorer leur qualité de vie dont : la qualité du sommeil, le niveau d’énergie perçu, les symptômes de dépression… pour ainsi les amener à explorer des mécanismes de «coping » efficaces.

Ces paramètres devraient être réévalués aux 4 mois ou au besoin.

(F. Finkelstein, Wuert, & Finkelstein, 2009)

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2.3 Comparaison entre DP et HP en présence de comorbidités – indicateurs sanitaires

Étude de cohorte où les usagers sous DP ayant un indice de masse corporelle (IMC) ≥ 30 ont un taux de mortalité plus élevé que ceux ayant le même IMC sous HD.

(Stack, Murthy, & Molony, 2004)

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L’étude souligne que généralement les taux de mortalité sont comparables entre DP et HD. Toutefois, un IMC élevé et le diabète sont des facteurs de risque de mortalité plus élevés chez les individus sous DP comparativement à ceux sous HD.

Selon ces experts, il n’existe pas de preuve scientifique élevée dans les études scientifiques comparant les bénéfices de l’hémodialyse comparativement à la dialyse péritonéale chez les personnes atteintes de maladies cardiaques.

Théoriquement, plusieurs avantages privilégient la dialyse péritonéale particulièrement les 2 premières années, mais par la suite pour assurer la stabilité hémodynamique dont un meilleur contrôle de la tension artérielle (associée étroitement à l’Insuffisance cardiaque) et une diminution des complications au péritoine, l’HD est privilégiée. En conclusion, d’autres études sont souhaitées pour évaluer la meilleure thérapeutique pour les usagers atteints d’insuffisance cardiaque.

(Segall & Covic, 2007)

4

Les maladies cardiovasculaires sont fréquentes en stade terminal de la maladie rénale. Ce débat d’experts conclut que des efforts de réduction de la mortalité cardiovasculaire devraient être encouragés dès le début de la maladie rénale.

Le choix de la modalité de la dialyse DP ou la HD repose davantage sur l’optimisation des techniques utilisées. Par exemple, l’optimisation de la balance liquidienne en DP est un paramètre fondamental à évaluer étroitement, puisque ce dernier peut augmenter la prévalence de la congestion cardiaque et l’HTA chez les usagers sous PD comparativement à la HD.

(Van Biesen, Verbeke, & Vanholder, 2006)

4

Ces experts européens indiquent que le choix de la modalité de dialyse doit être clairement expliqué au patient par le biais d’une information structurée. Il n’y aurait pas de préférence avec évidence forte entre le DP et l’HD. La qualité de vie est à discuter avec les usagers.

L’article recommande fortement le DP aux personnes âgées, car ces derniers sont exposés davantage aux troubles d’arythmie et d’hypotension sous HD et éprouvent plus de difficulté pour le transport.

Le DP requiert un minimum d’habiletés physiques et capacité cognitive. Le choix spécifique du type de DP devrait répondre aux préférences des usagers après explications des modalités de chaque traitement.

(Covic et al., 2010, 17 mai)

4

2.4 Évaluation de la dialyse péritonéale – indicateurs sanitaires

Méta-analyse comparative où aucune différence significative entre la dialyse péritonéale ambulatoire et la dialyse péritonéale automatique selon les paramètres évalués suivants :

Péritonite; Infection au site;

(Rabindranath et al., 2007)

1

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Début d’hémodialyse; Taux d’hospitalisation; Taux de créatinine; Fonction rénale résiduelle; Qualité de vie; Mortalité; Tension artérielle.

Cette revue systématique conclut qu’en Amérique du Nord, les coûts de la DP sont beaucoup moindres que l’hémodialyse, et ce, particulièrement lorsque le programme de DP est bien structuré. Dans la majorité des régions du monde, les coûts inhérents au traitement de la dialyse par ordre croissant sont la :

1. DP à domicile;

2. DP dans un centre de soins.

(Just et al., 2008)

1

Les traitements d’hémodialyse péritonéale chez les personnes âgées de plus de 75 ans sont sources de controverse. Certaines études rapportent que les usagers âgés diabétiques sous DP enregistrent des taux de mortalité plus élevés. On note qu’au Canada seulement 11,6 % des usagers âgés de plus de 75 ans sont traités par dialyse péritonéale.

L’Association américaine de néphrologie recommande d’évaluer la validité du traitement DP pour les usagers atteints de troubles cognitifs et autres syndromes gériatriques dans la prise de décision, et ce, dans une approche systémique (compréhensive geriatric néphrology care).

Ces experts recommandent que le choix de la thérapeutique en dialyse soit non agressif et priorise le confort optimal chez les personnes en fin de vie ou en contexte de vulnérabilité dont dépression ou pertes cognitives importantes.

(Jassal & Watson, 2009)

4

Dans les pays développés, la DP est souvent perçue comme une contre-indication chez les personnes âgées. Cette étude rétrospective auprès de 1 613 usagers français âgés de plus de 75 ans a permis de vérifier l’impact de la DP sur les résultats. L’assistance pour cette modalité doit être prise en compte de même que le temps de préparation pour les supporter plus efficacement.

Conclusion : La PD doit être davantage initiée auprès des personnes âgées puisque ce traitement peut permettre d’augmenter leur qualité de vie.

(Castrale et al., 2010)

3

Cette étude descriptive auprès de 4 128 usagers, soit en DP automatisée et DP ambulatoire continue a comparé les taux de survie et de mortalité.

Il n’existe aucune différence significative entre le taux de survie et de mortalité entre les 2 groupes. Toutefois, ceux sous DP automatisée étaient plus jeunes, avait un IMC largement inférieur et non affecté par le diabète ou les maladies cardiovasculaires. Les usagers étaient originaires de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande.

(Badve et al., 2008)

3

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Étude rétrospective auprès de 25 usagers transférés de l'hémodialyse vers la dialyse péritonéale. Les avantages perçus s’adressent à une population sans pathologie cardiovasculaire ou comorbidité associée.

(Lobbedez et al., 2005)

3

Dans les dernières années, ces experts attribuent des résultats supérieurs accordés à la DP aux raisons suivantes :

Meilleure préservation de la fonction rénale résiduelle; Individualisation dans le choix du traitement; Meilleur contrôle de la tension artérielle et volume des fluides; Utilisation de la DP en continu avec les agents colloïdes osmotiques

plus performants (Icodextrin).

(Shahab, Khanna, & Nolph, 2006)

4

2.5 Évaluation de la dialyse péritonéale – préférences médicales et analyses organisationnelles

Questionnaire autoadministré sur les attitudes et perceptions auprès de 290 néphrologues canadiens. La majorité des néphrologues participants sont en faveur d’une plus grande utilisation de la DP que le taux de prévalence actuel.

Conclusion : Les néphrologues ont tendance à privilégier le mode de traitement selon leurs expertises développées. L’étude recommande la référence précoce au spécialiste et une meilleure information aux usagers pour leur permettre de faire un choix éclairé face au traitement éventuel.

(Charest & Mendelssohn, 2001)

3

Colloque européen en 2007 où présence de 6 595 délégués professionnels spécialisés en néphrologie (57 % médecins et 28 % infirmières) considèrent la dialyse péritonéale la meilleure thérapie pour initier la dialyse et la dialyse autonome à domicile, celle à privilégier comme thérapie à long terme.

(Lebedo & Ronco, 2008)

4

Selon cet expert, la diminution de la dialyse péritonéale chronique dans plusieurs pays (de 14 % en 1995 à 8 % en 2002 aux É.-U.) semble reliée aux difficultés dans la structure organisationnelle des services de néphrologie. Cet expert américain suggère les éléments suivants afin de favoriser les conditions de succès des programmes de dialyse péritonéale :

Programme éducatif complet aux usagers;

Diffusion et soutien aux médecins sur les principes et normes de bonnes pratiques;

Support aux ressources nécessaires pour répondre aux besoins de services en dialyses péritonéales;

Système facilitant la gestion des usagers sous DP en continu;

Actualisation des normes de bonnes pratiques sur une base continue incluant un registre de suivi des complications.

(FO. Finkelstein, 2006)

4

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Les attitudes négatives de plusieurs néphrologues américains et canadiens sur le DP à long terme limitent son utilisation. Des modèles de soins organisationnels et algorithmes de traitement demeurent des outils pouvant favoriser la bonne prise de décision.

En Ontario, 6 cliniques régionales en néphrologie ont implanté les meilleures pratiques afin d’augmenter les services de DP. Le ministère de la Santé et des Soins de longue durée en Ontario a ainsi surpassé l’objectif de 30 % de DP.

Les 6 stratégies gagnantes mises en place pour la réalisation de ce projet sont :

1. Accès au document d’implantation de cette pratique;

2. Revue de littérature complétée sur les meilleures pratiques en DP;

3. Développement d’un outil mobile de référence pour l’implantation du cathéter ;

4. Identification des éléments-clés pour la réalisation du projet;

5. Identification des opportunités d’augmenter la DP dans la pratique;

6. Liste d’indicateurs d’évaluation.

Les listes d’attente sont le prochain défi à relever. L’implantation du cathéter pour la DP représente souvent une barrière importante pour augmenter la prévalence de la DP en Ontario.

(Harrison, 2008)

4

2.6 Évaluation de l’hémodialyse et des diverses modalités de gestion – indicateurs sanitaires

Cet essai clinique randomisé a mesuré auprès de 52 usagers de 10 unités d’hémodialyse issus de 2 universités canadiennes, l’impact après 6 mois de traitement d’hémodialyse nocturne 6 jours par semaine comparativement à l’hémodialyse conventionnelle 3 fois par semaine.

Conclusion : L’hémodialyse nocturne a permis :

D’améliorer la masse ventriculaire gauche (résonnance magnétique avant/après);

D’améliorer la pression artérielle et le métabolisme minéral (réduction de la médication antihypertensive);

Un meilleur rapport coût/efficacité;

N’a pas amélioré significativement la qualité de vie du patient et n’a eu aucun effet sur la gestion de l’anémie.

La masse ventriculaire gauche augmentée de volume est un prédicateur de problèmes cardiovasculaires : facteur de risque de mortalité chez les insuffisants rénaux en phase terminale.

(Culleton et al., 2007)

2

Cet essai contrôlé randomisé a comparé la qualité de vie et les effets sur la maladie rénale auprès de 52 usagers canadiens traités soit par hémodialyse nocturne ou par hémodialyse conventionnelle. Après 6 mois de traitement, il n’y a pas de différence statistiquement significative sur la qualité de vie et la maladie entre les 2 modes de traitement.

(Manns et al., 2009)

2

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Dans le contexte de la rareté des ressources professionnelles (néphrologue et infirmières) en dialyse et du taux d’occupation en HD oscillant autour 100 % le jour, cette étude descriptive a permis de documenter l’alourdissement des problèmes de santé chroniques présenté par plusieurs usagers en HD conventionnelle. Des questionnaires autoadministrés ont été remplis par 412 usagers et 156 intervenants en dialyse.

Conclusion : On recommande la nécessité de resserrer les critères de sélection. L’étude recommande un maillage mieux établi avec la prédialyse. La communication est aussi à renforcer entre intervenants et usagers/famille.

(Saint-Arnaud et al., 2003)

3

Cette vaste étude américaine composée d’une revue systématique, d’entrevues individuelles auprès de 155 professionnels spécialisés en néphrologie et reconnus pour leurs meilleures pratiques en dialyse ainsi qu’un focus group composé de 250 infirmières, membres de American Nephrology Nurse’s Association, ont été sélectionnés pour identifier les éléments favorables et défavorables aux pratiques répondant à des normes de qualité en centre de dialyse.

Les 8 principaux domaines explorés sont :

1. Les pratiques médicales;

2. L’environnement de travail du personnel;

3. Les caractéristiques et installations du centre;

4. Le maintien de la santé au centre;

5. Les pratiques des techniciens;

6. Les pratiques des infirmières;

7. Les pratiques générales en matière de soins liés à la dialyse;

8. Les pratiques générales en matière de soins liés à la dialyse;

En résumé :

Un large consensus obtenu sur :

La compétence des techniciens au regard de la protection des accès vasculaires de l'usager;

La formation des infirmières dans la prestation des enseignements sur l'équilibre hydrique, les accès vasculaires et la nutrition;

L'utilisation d'audits aléatoires permettant de mesurer la qualité des soins.

(Desai et al., 2008)

4

Aucun consensus sur:

La communication et le travail d'équipe;

L'importance de rendre accessibles des programmes de prévention sanitaire au sein du même établissement;

Les ratios optimaux de personnel soignant;

La fréquence des visites médicales en cours de dialyse;

La fréquence optimale des prestations prodiguées par les divers membres de l'équipe multidisciplinaire.

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Une augmentation des HD à domicile pourrait permettre de meilleurs résultats pour l’usager et une et plus grande qualité de vie que l’HD classique.

(Scott, 2007) 4

Cette agence note que l’hémodialyse plus fréquente à domicile permettrait de meilleurs résultats pour le patient et une plus grande qualité de vie que l’hémodialyse classique. L’Agence indique les résultats d’une enquête où 43 % des personnes ayant la possibilité d’effectuer leur hémodialyse à domicile ont refusé à cause des raisons suivantes :

Un manque de connaissances sur les techniques;

La croyance erronée qu’une supervision étroite est requise;

La peur de l’échec, de l’isolement social et d’une moins bonne efficacité de ce traitement comparativement au traditionnel.

Le manque de données actuelles permet difficilement de comparer les coûts/efficacité et résultats cliniques.

(Agence canadienne des médicaments et des technologies de la santé, 2007)

4

3. Approche multidisciplinaire

Cette étude quasi expérimentale démontre qu’un programme de suivi par une équipe multidisciplinaire (néphrologue, infirmière spécialisée en néphrologie et diététiste) en période prédialyse; 6 mois avant l’initiation à la dialyse, est associé significativement à :

Une diminution des coûts médicaux; Une diminution des consultations (moins d’hospitalisation); Une meilleure préparation à la dialyse.

Aucune différence significative dans les paramètres biochimiques.

(Shu-Yi et al., 2010)

3

Un questionnaire autoadministré auprès de 113 néphrologues canadiens et québécois a permis de mesurer leurs attitudes face aux équipes multidisciplinaires dans les cliniques d’insuffisance rénale.

Résultats : 96 % ont répondu avoir accès à des équipes multidisciplinaires et 90,9 % ont répondu les utiliser soit toujours ou habituellement. L’étude note les réticences ou préoccupations des néphrologues face aux équipes multi dont :

(Mendelssohn, et al., 2006)

3

Les coûts importants associés à ces infrastructures, dont les salaires des professionnels (infirmières intervenants sociaux, diététistes pharmaciens et personnel clérical);

Le manque d’espace dans les locaux;

Ils suggèrent plus d’études afin de mieux définir l’organisation de services efficients, plus économiques ainsi que des études avec niveau de preuve pour mieux documenter l’organisation des services.

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Cette étude descriptive réalisée en Italie et au Canada a permis de comparer des indicateurs de survie et paramètres biochimiques entre les usagers suivis par une équipe multidisciplinaire et par une clinique conventionnelle en néphrologie. La durée d’exposition aux interventions était de 1,5 h par visite par une équipe multi comparativement à 0,5 h chez le néphrologue. Il semble y avoir une association de meilleure survie chez ceux suivis par une équipe multi.

Hypothèse : Une meilleure évaluation systémique et connaissance du patient par une équipe multi aurait un impact sur l’évolution de la maladie. L’équipe multi au Canada était composée des professionnels suivants :

Une infirmière éducatrice;

Un médecin;

Un travailleur social;

Une nutritionniste;

Un pharmacien.

(Curtis et al., 2005)

3

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ANNEXE

Traduction « Clinical journal of American Society of nephrology

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Traduction de la figure 2 de l’article de :

Desai, A. A., Bolus, R., Nissenson, A., Bolus, S., Solomon, M. D., Khawar, O., et al. (2008). Identifying Best practices in dialysis care: results of cognitive interviewers and a national

survey of dialysis providers.American Society of Nephrology, 3, p. 1068-69.

Tableau de l’inventaire des meilleures pratiques recensées en centre de dialyse. Les meilleures pratiques recensées dans cette vaste étude découlent de :

Revue systématique;

Entrevues individuelles auprès de 155 professionnels spécialisés en néphrologie, reconnus pour leurs meilleures pratiques;

Focus group en ligne auprès de 250 infirmières membres de « American Nephrology Nurse’s Association ».

Les 8 principaux domaines explorés sont :

1. Les pratiques médicales;

2. L’environnement de travail du personnel;

3. Les caractéristiques et installations du centre;

4. Le maintien de la santé au centre;

5. Les pratiques des techniciens;

6. Les pratiques des infirmières;

7. Les pratiques générales en matière de soins liés à la dialyse ;

8. Les pratiques diverses.

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1. Pratiques des médecins

1.1 Interactions entre les médecins et le personnel :

Informer le personnel lors de toute nouvelle ordonnance;

Expliquer régulièrement au personnel les raisons des nouvelles ordonnances;

Répondre en moins 30 minutes durant les heures d’ouverture aux messages téléphoniques aux centres de dialyse;

Informer le plus tôt possible le personnel lorsqu’un problème est dépisté ou diagnostiqué chez un patient;

Informer le personnel quand un patient hospitalisé obtient son congé afin de replanifier les traitements;

Informer le personnel quand un patient d’un centre de dialyse est hospitalisé.

1.2 Interactions entre les médecins et les patients :

S’asseoir quand on rencontre un patient au centre de dialyse;

Fermer les rideaux ou les stores, le cas échéant, quand on rencontre un patient au centre de dialyse;

Rencontrer les patients au moins une fois par semaine au centre de dialyse.

1.3 Pratiques des médecins en lien avec les traitements :

Examiner les pieds de tous les patients diabétiques durant les visites aux centres de dialyse, et noter les résultats;

Procéder à l’examen cardiovasculaire de tous les patients durant les visites aux centres de dialyse, et noter les résultats;

Mettre à jour les prescriptions des patients en temps opportun;

Mettre à jour les objectifs et plans de soins des patients;

Fournir un résumé du retour à la maison du patient avant sa première séance de dialyse posthospitalisation;

Assister et contribuer régulièrement à des conférences sur les soins médicaux;

1.4 Pratiques des médecins en lien avec la documentation :

Toujours signer les plans de soins en temps opportun;

Fournir en temps opportun une fiche où sont inscrits les antécédents médicaux, histoire de cas et les résultats aux examens cliniques pour tous les nouveaux patients admis au centre de dialyse;

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Fournir des mises à jour en temps opportun des antécédents médicaux et des résultats aux examens cliniques pour tous les patients qui sont déjà admis au centre de dialyse;

Présenter les plans de soins dans le dossier des patients.

2. Environnement de travail du personnel

2.1 Pratiques en lien avec le moral du personnel :

Promouvoir le travail d’équipe entre les membres du personnel;

Promouvoir le respect mutuel du travail des membres du personnel;

Valoriser le bon travail des membres du personnel;

Promouvoir la confiance entre les membres du personnel;

Promouvoir l’équité entre les membres du personnel;

S’assurer que tous les membres du personnel sentent qu’ils font partie intégrante de l’équipe;

Décourager et rectifier les accusations entre les membres du personnel;

Encourager les membres du personnel à admettre leurs erreurs au lieu de les cacher et d’avoir honte.

3. Caractéristiques et installations du centre

3.1 Aménagement du centre :

S’assurer que les postes de travail des infirmières font face – et non de dos – aux patients;

Aménager les pèse-personnes pour faciliter au personnel la surveillance des patients;

S’assurer que les patients sous dialyse sont dans le champ de vision du poste de soins infirmiers;

S’assurer que les conteneurs à instruments tranchants sont à portée de main de la chaise du patient et s’assurer que les conteneurs ne soient pas remplis à plus de la moitié de leur capacité;

S’assurer que des rideaux ou des panneaux sont disponibles sur demande;

Fournir une salle de repos confortable aux membres du personnel;

Installer le poste informatique d’enregistrement de données à proximité de la chaise du patient;

Aménager une salle privée où l’on peut rencontrer les patients quand la dialyse n’a pas lieu.

3.2 Apparence du centre :

Maximiser la quantité de lumière naturelle qui pénètre dans la salle de traitement (par exemple, poser plus de fenêtres);

Accrocher des peintures, des photos et d’autres décorations sur les murs de la salle de traitement et à l’accueil;

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Fournir des plantes et d’autre verdure dans la salle de traitement;

Garder les planchers, les tables et les autres meubles propres; jeter les déchets;

Poser des affiches un peu partout dans le centre pour rappeler aux membres du personnel de se laver les mains;

Fournir des distributeurs de désinfectant automatique sans contact facilement accessible dans la salle de traitement principale;

Afficher les avis sur les droits des patients là où les patients peuvent facilement les voir;

Poser un « babillard des étoiles » ou d’autres outils de reconnaissance des usagers facilement visibles.

3.3 Installation et services du centre pour les patients :

Fournir de nombreuses brochures d’information de qualité pour les patients;

Fournir une télévision à chaque patient;

Offrir des vidéos éducatives de qualité aux patients durant la dialyse;

Offrir des visites officielles du centre à tous les nouveaux patients – avant la dialyse si possible;

Offrir aux patients des programmes d’exercice durant la dialyse.

4. Promotion du maintien de la santé des clientèles

4.1 Pratiques en lien avec le maintien de la santé :

Offrir aux patients des programmes en cessation du tabagisme;

Offrir aux patients des programmes de lutte contre l’obésité;

Offrir aux patients des programmes de gestion du diabète;

Offrir des services en immunisation;

Offrir des services de dépistage du cancer en fonction de l’âge et facteurs de risque;

Dépister les symptômes liés à la dépression dans les soins de routine;

Surveiller les taux de lipides chez tous les patients;

Surveiller les taux d’hémoglobine A1C chez les patients diabétiques;

Encourager les infirmières à effectuer des examens des pieds de routine chez les patients diabétiques;

Encourager les infirmières à effectuer des examens de routine pour déceler des symptômes angineux (par exemple des douleurs à la poitrine) chez tous les patients;

Discuter des pratiques cliniques liées au maintien de la santé dans le cadre des discussions de cas multidisciplinaires.

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5. Pratiques des techniciens

5.1 Pratiques en lien avec les canules :

Utiliser un tourniquet à chaque utilisation de canule;

Évaluer le bruit et les sensations avant chaque utilisation de canule;

Porter un masque à chaque utilisation de canule;

Appliquer une solution d’iode avec une technique circulaire ou en bande (sans frottement) avant chaque utilisation de canule;

Attendre au moins une minute pour que la solution d’iode sèche avant d’utiliser une canule;

Se laver les mains immédiatement avant chaque utilisation de canule;

Mettre une nouvelle paire de gants avant de toucher au site de la canule;

Après l’application de la solution d’iode à la fistule, ne plus toucher le site où sera installée la canule avant l’insertion des aiguilles;

Si par inadvertance le site où sera installée la canule est contaminé par toucher : il faut répéter la procédure aseptique;

Porter une robe d’hôpital à chaque tentative d’utiliser un cathéter comme canule;

Nettoyer les ports du cathéter avec une solution d’iode avant d’utiliser un cathéter comme canule;

Développer une politique qui permet aux patients d’utiliser eux-mêmes la canule s’ils le désirent.

5.2 Pratiques et politiques diverses des techniciens :

Former des équipes d’infirmières pour que celles moins expérimentées travaillent avec les plus expérimentées;

Adapter les interventions avec chaque usager selon le contexte culturel et linguistique;

Tenir un « journal de bord » pour permettre la transmission de renseignements-clés entre les quarts de travail des infirmières;

S’assurer qu’une infirmière supplémentaire est disponible durant les périodes de pointe (par exemple quand on branche ou débranche les patients).

6. Pratiques des infirmières

6.1 Pratiques liées à la compétence et à l’efficacité des infirmières :

Nettoyer les chaises avec de l’eau de Javel après chaque utilisation par un patient;

Mettre un drap propre sur chaque chaise avant chaque utilisation par un patient;

Avoir recours aux services de nouveaux techniciens pour la dialyse, d’abord au jour le jour pour tester leurs compétences, puis à temps plein si jugé compétents;

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Avoir recours à un processus d’évaluation de la performance de façon aléatoire auprès des techniciens;

Encourager les infirmières pour la dialyse à pratiquer leurs techniques avec la canule sur un « bras de mannequin »;

Recommander la présence des techniciens lors de discussions de cas multidisciplinaires pour leurs patients.

6.2 Pratiques organisationnelles des infirmières :

Exiger que les infirmières passent un examen écrit des compétences avant leur engagement;

Évaluer les compétences des nouvelles infirmières au quotidien pendant la période de probation;

Avoir recours à un processus d’évaluation de la performance de façon aléatoire des infirmières;

Offrir aux infirmières une formation pour accroître leurs compétences en leadership;

Exiger que les infirmières valident auprès des techniciens la justesse de la prescription avant de commencer la dialyse;

Recommander la présence des infirmières à toutes les discussions de cas multidisciplinaires pour leurs patients;

Encourager les infirmières du département ou l’infirmière en chef à accompagner les médecins dans leurs visites aux patients;

Préparer et administrer toutes les injections avant la fin de la dialyse – préférablement dans l’heure qui suit le début de la dialyse.

7. Pratiques générales en matière de soins liés à la dialyse

7.1 Pratiques en lien avec les réunions d’équipe multidisciplinaire

Organiser des discussions de cas en équipe multidisciplinaire au moins une fois par mois pour tous les patients stables traités par dialyse;

Organiser des discussions de cas en équipe multidisciplinaire dans la semaine qui suit la sortie de l’hôpital d’un patient qui revient au centre de dialyse;

Aux réunions d’équipe, intégrer les éléments suivants :

― L’immunisation des patients stables;

― Le dépistage du cancer en fonction de l’âge des patients stables traités par dialyse;

― Le dépistage de la dépression chez les patients stables traités par dialyse;

― Les soins cardiaques (par exemple les symptômes angineux, les symptômes d’insuffisance cardiaque ou la nécessité d’un échocardiogramme);

― L’évaluation psychosociale officielle chez les patients stables traités par dialyse;

― Les buts, valeurs et préoccupations des patients traités par dialyse;

― Le bilan comparatif des médicaments chez tous les patients traités par dialyse;

― Les besoins en transport et des autres obstacles à la conformité chez tous les patients traités par dialyse.

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7.2 Pratiques en lien avec l’amélioration de l’efficacité de la dialyse :

Après les heures normales d’ouverture, offrir des traitements aux patients qui ont besoin de séances plus longues ou d’ultrafiltration imprévue;

Utiliser des machines de dialyse qui offrent des « mesures de dégagement en ligne »; Utiliser des machines de dialyse qui permettent de surveiller continuellement le volume sanguin

(par exemple à l’aide d’un graphique);

Prôner une politique qui mentionne explicitement le taux maximal d’ultrafiltration; Offrir la dialyse la nuit.

7.3 L’amélioration des pratiques du personnel en dialyse

Nommer un responsable dédié à l’anémie;

Nommer un responsable dédié à l’accès vasculaire; Nommer un médecin assistant ou une infirmière praticienne à temps plein; Développer un thème éducatif chaque mois;

Offrir aux membres du personnel la possibilité d’assister à des conférences et à des réunions, ainsi que participer à des programmes éducatifs hors-site;

Assurer le financement d’activités éducatives aux membres du personnel pour assister à des conférences, programmes et à des réunions;

Encourager tous les membres du personnel à participer au développement des politiques clinico-administratives du centre;

Élaborer un mécanisme de consultation auprès des membres du personnel pour planifier des thèmes éducatifs intéressants;

Offrir des salaires concurrentiels.

7.4 Pratiques en lien avec les horaires de dialyse :

Aménager un horaire selon lequel les patients commencent leur dialyse selon des horaires flexibles (au lieu des quarts traditionnels);

Mettre en œuvre des stratégies permettant de pallier rapidement et efficacement au manque de personnel;

Évaluer avec les patients les raisons lors d’absences en dialyse.

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8. Pratiques diverses

8.1 Pratiques en lien avec la sécurité des patients:

Mettre en œuvre une politique qui interdit aux patients de manger pendant leur dialyse; Mettre en œuvre une politique qui interdit le débranchement des patients de la machine de

dialyse jusqu’à ce qu’un membre du personnel vérifie que tous les médicaments injectables prescrits ont été administrés convenablement;

Avoir un seuil de tolérance bas pour « mettre à la porte » les patients qui sont systématiquement perturbateurs, agressifs ou menaçants envers d’autres patients et les membres du personnel;

Organiser des services commémoratifs annuels en l’honneur des patients décédés au cours de l’année;

Mettre en œuvre un système pour surveiller le progrès des patients hospitalisés, afin que les membres du personnel de dialyse soient à jour de façon optimale quand les patients reviennent au centre.

8.2 Pratiques diverses en lien avec les médicaments et les laboratoires

Normaliser le jour où les laboratoires de routine sont commandés; Mettre en œuvre une politique d’évaluation du besoin d’augmenter la dose d’érythropoïétine

des patients qui reviennent tout juste de l’hôpital; Permettre aux médecins d’écrire des protocoles de soins (ordonnance collective); Surveiller les taux d’hématocrite au moins deux fois par mois chez les patients stables.

8.3 Pratiques en lien avec le système d’information :

Voici les caractéristiques d’un système d’information selon les meilleures pratiques :

Rendre disponible un soutien technique rapide et efficace; Rendre accessible toute information pertinente à chaque patient; Capacité à fournir des données statistiques afin d’évaluer divers groupes de patients;

Maximiser les connaissances du personnel à l’utilisation des systèmes informatiques.

8.4 Pratiques des diététiciennes :

Voici les caractéristiques des meilleures pratiques des diététiciennes :

Connaître les ressources disponibles pour les patients; Avoir des compétences en enseignement et en communication; Effectuer des évaluations psychosociales; Être disponible aux besoins de l’usager; Adapter ses conseils diététiques à chaque patient;

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Savoir comment aborder les aspects culturels en matière d’alimentation; Éviter de porter un jugement trop sévère quand un patient n’est pas compliant aux

recommandations; Ne pas avoir une charge de cas supérieure à 50 patients.

8.5 Pratiques en lien avec le travail social :

Voici les caractéristiques d’un travailleur social selon les meilleures pratiques :

Connaître les ressources disponibles;

Compétences en communication; Effectuer des évaluations psychosociales; Être disponible aux besoins de l’usager; Faciliter l’organisation du transport des patients;

Défendre les droits et besoins des patients; Ne pas avoir plus de cas supérieurs à 100 patients.

8.6 Pratiques des gestionnaires :

Voici les caractéristiques d’un gestionnaire de dialyse (directeur médical ou infirmière en chef) selon les meilleures pratiques :

Avoir un leadership fort;

S’impliquer dans les opérations quotidiennes; Être équitable dans la résolution de conflits entre les membres du personnel; Faire respecter les politiques des membres du personnel; Résoudre les problèmes de façon proactive; Être à l’écoute des préoccupations et des besoins des membres du personnel; Être facilement accessible aux membres du personnel;

Privilégier les besoins des patients avant les besoins financiers.

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