Rebondir journal JDE 2014

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Journées d’été des écologistes Bordeaux Août 2014 LE JOURNAL EUROPE ÉCOLOGIE LES VERTS @rebondirEELV http://rebondir.eelv.fr REBONDIR C’EST QUOI REBONDIR ? COMMENT ÇA MARCHE ? par le Collectif de rédaction D ans le quotidien de chacun et ce dès le plus jeune âge, jamais l’éco- logie n’a semblée être aussi présente. Nous vivons un moment paradoxal d’omniprésence et d’impuissance, que le désastre du dérèglement climatique illustre chaque jour plus cruellement. L’heure est au réalisme, dit-on, mais le réalisme à « la Hollande » est celui d’une gestion aveugle. La désillusion gagne les cœurs quand la société perd confiance en ses institutions. Ils et elles sont pourtant nombreux-ses à œuvrer avec honnêteté pour la République. Mais tout se passe comme si le capitaine voulait que son navire échoue et toute la gauche avec. Assurément, le pouvoir éprouve la légiti- mité de celles et ceux qui l’exercent. Les réponses d’hier apparaissent obsolètes et celles de demain irréalistes, alors on soigne le panache de sa défaite parce que c’est plus facile à réussir. Serons-nous de celles et ceux qui se résignent ? Depuis 40 ans d’existence du parti, nous étions dans une nécessité de faire avancer nos idées, incarnant une vi- sion généreuse à rebours de la faillite annoncée, doutant aussi beaucoup de nous-mêmes. Seulement, tant que nous sommes minoritaires, l’écologie reste une option. Changeons d’optique et revisitons nos pratiques, assumons l’ob- jectif de conduire une majorité politique pour la transition. Nous n’y parviendrons pas si nous res- tons clivés. Redonner un sens au ras- semblement, telle est la démarche de REBONDIR. L’EPREUVE DE LA MAJORITE De crises financières en crises environ- nementales, notre société emprunte son avenir à des taux d’usurier, et dans l’ob- jectif de desserrer cet étau, notre échec est patent. Dans la majorité autant que dans notre parti, l’action d’EELV est empreinte de suspicion quand elle n’est pas taxée d’impuissance. Petites phrases assassines, positions aberrantes, démis- sions retentissantes, le collectif se délite. Refuser de participer à un gouvernement qui s’affiche de « gauche » peut appa- raître comme un échec. Pourtant, dans la plupart des villes où nous sommes partis en autonomes lors des dernières élections, aux municipales puis aux eu- ropéennes, cette décision s’est avérée plutôt salutaire. Quoi qu’on pense de la séquence précé- dente : fuir les responsabilités au nom des idéaux ou vendre notre silence pour des postes à saisir, le renoncement est notre principal adversaire, attendu que notre ambition accorde la radicali- té de l’engagement au pragmatisme des fonctions. Plus personne n’est dupe des simples jeux de postures et le discrédit qui touche l’en- semble de la classe politique ne profite qu’à un extrême. Ce n’est qu’en sortant d’une logique minoritaire que nous sor- tirons de cette impasse, d’où l’urgence de chambouler notre méthode. DEMOCRATIE DU PARTI Ayant adhéré pour faire de la politique autrement, nous ne nous reconnais- sons pas dans la seule organisation d’élec- tions, une confusion règne dans nos rangs entre deux logiques qui s’opposent : la société civile et les institutions. Cen- sée récompenser l’engagement, la course aux investitures suscite alors bien des rancœurs. Les militants ne se retrouvent pas dans certaines prises de position des élus. Une saine délibération doit enca- drer l’arbitrage qui doit être fait entre les aspirations des uns et les contraintes ins- titutionnelles des autres et c’est l’essence même d’EELV que de garantir ce débat. Sous couvert d’expression, la tentation est forte d’entamer la décision com- mune. Les médias sont friands de ce genre de fautes, qui récompensent la petite phrase assassine, la prise de posi- tion aberrante, et mettent en évidence les carences de notre esprit collectif. Aussi, nous sortons d’une période où des gens ont été exclus et reviennent im-

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Le journal Rebondir, édition JDE 2014

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Journées d’été des écologistesBordeaux Août 2014

LE JOURNAL

EUROPE ÉCOLOGIE LES VERTS

@rebondirEELVhttp://rebondir.eelv.fr

REBONDIR

C’EST QUOI REBONDIR ? COMMENT ÇA MARCHE ?par le Collectif de rédaction

Dans le quotidien de chacun et ce dès le plus jeune âge, jamais l’éco-

logie n’a semblée être aussi présente. Nous vivons un moment paradoxal d’omniprésence et d’impuissance, que le désastre du dérèglement climatique illustre chaque jour plus cruellement.

L’heure est au réalisme, dit-on, mais le réalisme à « la Hollande » est celui d’une gestion aveugle. La désillusion gagne les cœurs quand la société perd confiance en ses institutions. Ils et elles sont pourtant nombreux-ses à œuvrer avec honnêteté pour la République. Mais tout se passe comme si le capitaine voulait que son navire échoue et toute la gauche avec.

Assurément, le pouvoir éprouve la légiti-mité de celles et ceux qui l’exercent. Les réponses d’hier apparaissent obsolètes et celles de demain irréalistes, alors on soigne le panache de sa défaite parce que c’est plus facile à réussir. Serons-nous de celles et ceux qui se résignent ?

Depuis 40 ans d’existence du parti, nous étions dans une nécessité de faire avancer nos idées, incarnant une vi-sion généreuse à rebours de la faillite annoncée, doutant aussi beaucoup de nous-mêmes. Seulement, tant que nous sommes minoritaires, l’écologie reste une option. Changeons d’optique et revisitons nos pratiques, assumons l’ob-jectif de conduire une majorité politique

pour la transition.

Nous n’y parviendrons pas si nous res-tons clivés. Redonner un sens au ras-semblement, telle est la démarche de REBONDIR.

L’EPREUVE DE LA MAJORITEDe crises financières en crises environ-nementales, notre société emprunte son avenir à des taux d’usurier, et dans l’ob-jectif de desserrer cet étau, notre échec est patent. Dans la majorité autant que dans notre parti, l’action d’EELV est empreinte de suspicion quand elle n’est pas taxée d’impuissance. Petites phrases assassines, positions aberrantes, démis-sions retentissantes, le collectif se délite.

Refuser de participer à un gouvernement qui s’affiche de « gauche » peut appa-raître comme un échec. Pourtant, dans la plupart des villes où nous sommes partis en autonomes lors des dernières élections, aux municipales puis aux eu-ropéennes, cette décision s’est avérée plutôt salutaire.

Quoi qu’on pense de la séquence précé-dente : fuir les responsabilités au nom des idéaux ou vendre notre silence pour des postes à saisir, le renoncement est notre principal adversaire, attendu que notre ambition accorde la radicali-té de l’engagement au pragmatisme des fonctions.

Plus personne n’est dupe des simples jeux de postures et le discrédit qui touche l’en-semble de la classe politique ne profite qu’à un extrême. Ce n’est qu’en sortant d’une logique minoritaire que nous sor-tirons de cette impasse, d’où l’urgence de chambouler notre méthode.

DEMOCRATIE DU PARTIAyant adhéré pour faire de la politique autrement, nous ne nous reconnais-sons pas dans la seule organisation d’élec-tions, une confusion règne dans nos rangs entre deux logiques qui s’opposent : la société civile et les institutions. Cen-sée récompenser l’engagement, la course aux investitures suscite alors bien des rancœurs. Les militants ne se retrouvent pas dans certaines prises de position des élus. Une saine délibération doit enca-drer l’arbitrage qui doit être fait entre les aspirations des uns et les contraintes ins-titutionnelles des autres et c’est l’essence même d’EELV que de garantir ce débat.

Sous couvert d’expression, la tentation est forte d’entamer la décision com-mune. Les médias sont friands de ce genre de fautes, qui récompensent la petite phrase assassine, la prise de posi-tion aberrante, et mettent en évidence les carences de notre esprit collectif. Aussi, nous sortons d’une période où des gens ont été exclus et reviennent im-

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médiatement par la Coopérative, ou se présentent sur des listes adverses en tant qu’adhérent-es de cette dernière. Au final, même la démocratie du parti de-vient accessoire.

LA COOPÉRATIVE ET AU-DELÀLes statuts de notre parti se distinguent des autres en mettant en avant le droit à l’expérimentation. La mise en place de l’agora et de la coopérative en sont les symboles, ouverture et volonté de « faire de la politique autrement ». L’accouche-ment n’en reste pas moins difficile et les ressentiments de nombreux militants sans doute à la hauteur des espoirs sou-levés à la création d’EELV.

Une initiative comme REBONDIR, par sa volonté de mettre en place un dialogue convivial au-delà des motions avec l’ensemble des composantes de notre mouvement, doit permettre de redonner un nouveau souffle au réseau des coopérateurs en s’appuyant sur le travail déjà accompli par celles et ceux qui y sont impliqué-es en redéfinissant ensemble le rôle des uns et des autres.

Dans cette perspective, une organisation par projet prend tout son sens, permet-tant de faire remonter les initiatives des différentes associations mais aussi de donner une réalité concrète aux diffé-rentes motions votées au sein d’EELV. La mise en place d’un espace d’élabora-tion incluant les composantes de notre parti (réseaux d’élu-es, coopérateurs, Jeunes Ecologistes, groupes locaux, Ecologeeks, commissions thématiques, etc.) doit permettre de garder le lien entre le parti et le monde associatif mais aussi d’amener la société civile à prendre conscience de l’importance d’avoir des élus pour porter son action.

MUTATIONSSeule une vision sur le long terme per-met de faire des choix politiques, de nous appuyer sur le débat interne plu-tôt que de composer avec, au coup par coup.

De grandes causes ont structuré notre mouvement : lutte contre le nu-cléaire, contre la déforestation, contre les

OGM, contre le réchauffement clima-tique... toute une culture de contre-pou-voir qui ne raconte hélas pas comment on l’exerce. Dans cette frustration gé-nérale, la notabilisation des écologistes au pouvoir produit l’effet d’une trahi-son, qui nous enferme dans une dualité intenable entre technocratie et protesta-tion.

Le militantisme traditionnel est à bout de souffle. Or loin de nous être un obstacle, la mutation de l’engagement est souvent parente de notre pratique : habitat groupé, économie solidaire, col-lectifs non institutionnalisés, lanceurs d’alerte, innovation numérique, les éco-logistes n’ont jamais considérés les mili-tant-es comme une armée de réserve. Ils sont ancrés dans l’avenir, à défaut toute-fois de bien l’être sur l’ensemble du ter-ritoire. Car les espaces ruraux, pourtant largement présents dans notre projet (aménagement du territoire, logement, protection des terres agricoles), ne trouvent pas leur traduction en effectifs militants. Seule une stratégie à la fois globale et territorialisée permettra d’en-rayer cette déconnexion et d’établir ainsi un propos véritablement majoritaire.

Aujourd’hui, l’écologie parle de sobriété quand la société réclame du développe-ment, dans une opposition factice qui nous discrédite aux yeux de tout le monde. Nous passerons de la contesta-tion à l’alternative lorsque nous aurons surmonté cette apparente contradiction avec l’autorité qu’on prête à celles et ceux qui ont des solutions.

DIFFUSER NOS MESSAGESL’actuelle séquence gouvernementale a montré que notre programme n’est pas soluble dans celui de nos partenaires. Décrivons de manière argumentée le chemin de la transition écologique, car prendre position n’est désormais plus reçu comme une solution ni même comme un projet. Et c’est là tout le pa-radoxe du politique puisque c’est en dis-courant que nous existons. Or la com-binaison entre la complexité de notre action et le simplisme de sa traduction dans l’opinion nous place au cœur d’une querelle de mots qui nous a éloignés des enjeux d’éducation populaire et de dé-

veloppement durable.

Pour contrer l’identité bêtement protes-tataire que d’aucuns tentent de nous as-signer, il devient crucial d’anticiper sensiblement l’agenda politique, de ma-nière à imposer les sujets qui nous valo-risent et nos réalisations concrètes. Nous pouvons nous appuyer sur nos expé-riences antérieures : impertinence et ac-tivisme sont à notre avantage s’ils sont ordonnés par une stratégie pérenne.

Nous devons gagner en lisibilité. Inter-disons nous de porter dans les médias (Twitter y compris) des propos décon-nectés de notre mouvance. Expliquer ne suffit pas : il nous faut marteler les thématiques de notre choix de la ma-nière qui les conforte. Car à réagir tout le temps sur tout on en devient incons-istant.

En effet, la communication n’est pas une discipline qui s’affranchit du sa-voir-faire au motif que notre idéal est bien vert. En aucun cas les bonnes in-tentions viennent supplanter la compé-tence. Véritable outil de propagation, et parce qu’elle matérialise en partie notre projet de société, la communication res-ponsable devient un axe politique fort.

REBONDIRComme toutes ces problématiques nou-velles appellent une organisation nou-velle, REBONDIR est une initiative transversale et représentative des diffé-rentes sensibilités qui constituent EELV, qui se fonde sur la nécessité de redonner de l’efficacité à notre action. Nous nous battons contre la résignation avec une dynamique de cohésion pour retrouver l’élan par lequel nous avons accompli nos plus belles avancées.

Plus que tout, REBONDIR vise à as-seoir la bienveillance et la cohérence au cœur de nos fondamentaux : pour nous rejoindre, la seule condition est de vou-loir travailler ensemble.

Concrétiser cet appel est possible à condition de soumettre nos pratiques d’agir collectif au principe de responsa-bilité. Ainsi parviendrons-nous à restau-rer la confiance, à démontrer enfin notre capacité à mettre en œuvre la transition.

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3Le journal pour rebondir - EELV

Les nouvelles technologies nous offrent de multiples possibilités

qui ont bouleversé le militantisme et notre manière de communiquer et même parfois de réfléchir en interne. Nous l’avouons: les textes rebondir sont co-élaborés de manière participa-tive sur écolopad, nous avons des listes de discussions mail, un blog, facebook et twitter. Mais nous avons également conscience que rien ne remplace le temps partagé ensemble, les VRAIES discussions et les temps de réflexion collectifs et conviviaux.

C’est pour cela que nous vous propo-sons plusieurs rendez-vous au cours de ces journées d’été. C’est également pour cela que nous avons organisé au début du mois de juillet un week-end « Re-bondir! » dans un gîte près de Notre Dame des Landes.

Nous étions une trentaine. Représen-tant toutes les sensibilités d’Europe Ecologie Les Verts, toutes les généra-tions, tous les degrés d’implication dans le parti. Et nous étions même paritaires!

Les échanges ont été passionnants... et passionnés.

QUE VEUT-ON POUR L’ÉCOLOGIE ?Au cours de plusieurs temps de travail, nous avons commencé par réfléchir à ce que nous voulons, espérons, am-bitionnons pour l’écologie. À l’heure où le gouvernement Hollande ajoute chaque jour une pelleté de terre sup-plémentaire sur le cercueil des espoirs de 2012, où le front de gauche n’a ja-mais été aussi divisé, où le centre a du mal à exister et où l’UMP est en pleine explosion de bombe à sous-munition, bien partie pour continuer à retentir pour encore des mois voire des années, notre espace potentiel est historique…. À condition que nous sachions l’occu-

per intelligemment! Nous ne pouvons pas nous permettre de traverser la pé-riode comme si nous souhaitions jouer un match amical, mais bel et bien nous organiser pour devenir vraiment cette alternative, en (re)devenant ce parti qui donne envie, et constituer avec d’autres un socle auquel ceux qui s’y retrouvent pourraient venir s’arrimer pendant la tempête.

QUE VEUT-ON POUR EELV ?Nous avons ensuite travaillé sur la ma-nière dont EELV doit s’organiser pour se donner les moyens d’atteindre cet objectif, notamment en remettant la stratégie au cœur de ses réflexions, ce que nous avons pour l’instant été inca-pables de faire, focalisant nos conseils fédéraux sur un rapport de force de court terme pour déterminer si « ce que le parti pensait du prochain gros texte du gouvernement » serait plus ou moins raide. En l’absence de cette réflexion, de cette ligne, nous serons condamnés à la frustration, enferrés dans ce cercle vi-cieux : annonce du gouvernement, vote du CF avec une motion bien sentie qui s’exprime par rapport à ce texte, vote des parlementaires forcément en déca-lage par rapport à ce texte, engueulades sur la liste du CF, radicalisation des uns et des autres, démotivation et démobili-sation des plus impliqués d’entre nous, nouvelle annonce du gouvernent, et ainsi de suite à un rythme de plus en plus intensif et dans un contexte natio-nal de plus en plus déprimant.

Il est également important que notre parti travaille sur sa communication, prenne conscience du caractère parfois anxiogène de son message, prenne le temps de réfléchir à la manière dont il met en musique ses idées. Coopérative, lien avec la société civile, implantation de nos candidats sur nos territoires, traduction concrète de la « politique

autrement », question de la meilleure manière d’aborder l’élection présiden-tielle : autant de sujets sur lesquels nous avons pu longuement échanger.

ET « REBONDIR! » DANS TOUT ÇA ?Enfin, pour compléter notre réflexion, nous avons travaillé sur le rôle que nous voulons que l’initiative « Rebon-dir » tienne pour faciliter cette « mise en ordre de bataille » d’EELV. Issus de la quasi-totalité des courants du mou-vement, nous pouvons par exemple constituer un pôle de stabilité au sein du parti, qui dénoue en amont (ou en aval) des conseils fédéraux les tensions inutiles, en rétablissant un dialogue qui a parfois du mal à se tenir. Impliqués à différents échelons du parti, nous pou-vons y insuffler notre état d’esprit, ex-périmenter des pratiques, partager nos retours d’expérience, mettre en œuvre nos idées.

Dans tous les cas, nous avons conscience que jamais en 10 ans une initiative du genre, trans-courants mais post-congrès, n’a émergé. Nous ne pré-tendons donc pas savoir exactement où tout cela nous conduira, mais souhai-tons mener, avec vous, l’expérience.

Nous sommes en tout cas rentré-e-s de ce week-end revigoré-e-s et des projets plein la tête! Nous avons beaucoup travaillé mais surtout, avons passé un excellent moment. Et avons profité de l’occasion pour passer un après-midi militant à Notre-Dame des Landes, pour soutenir le combat des copains locaux.

Re-matérialiser nos échanges, ça marche et ça motive! Un second week-end sera donc organisé avant la fin 2015. Rejoi-gnez « Rebondir! » pour être tenu-e-s informé-e-s!

C’ÉTAIT LE PREMIER WEEK-END REBONDIR! ET ÇA SE PASSAIT PRÈS DE NOTRE-DAME DES LANDES... ! par Marine Tondelier

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Journées d’été des écologistes Bordeaux Août 2014

4 Le journal pour rebondir - EELV

A l’heure de la publication du 5ème rapport du GIEC – où l’élévation

des températures à la fin du siècle est estimée à 4°C, avec des conséquences catastrophiques et souvent irréversibles – la lutte contre le réchauffement cli-matique atteint un seuil critique. Plus l’attente sera longue, plus les risques seront grands et plus la lutte contre le réchauffement sera coûteuse.

Du 30 Novembre au 11 Décembre 2015 se déroulera à Paris la 21ème Confé-rence des Parties de la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Ce rendez-vous planétaire sera décisif dans la négociation du futur accord international post- protocole de Kyoto.Le principal objectif de la conférence sera la participation universelle à un accord contraignant, applicable à tous et visant à contenir le réchauffement climatique à 2°C tout en prenant en compte le principe de différenciation.Il s’agit, dès maintenant, pour la com-munauté internationale de discerner,

derrière les façades de la société de consommation en déclin, les contours d’une société écologiste naissante. De substituer les contraintes d’un monde dépassé par les opportunités d’une so-ciété nouvelle déjà bien présente.

REBONDIR PAR L’EXIGENCE DE RÉUSSITE

La COP 21 sera un moment majeur pour l’écologie et paradoxalement une période difficile pour exister en tant que parti politique dans la tempête média-tique de l’événement. L’exigence de réussite qui anime la dy-namique « Rebondir » impose de tra-vailler avec l’ensemble des écologistes afin d’éviter les échecs passés liés aux accords vides, à la bataille de chiffres, à l’absence d’harmonie entre chefs d’État européens, à l’indifférence voire l’hosti-lité de certains chefs d’État.Rebondir, dans le cadre de la conférence climat, ce n’est pas seulement tirer les leçons des échecs passés, c’est réfléchir ensemble, se saisir de l’événement, pour

s’adresser aux citoyens. C’est décrypter les discours des chefs d’État, partager les connaissances des conséquences quotidiennes du réchauffement clima-tique pour agir concrètement et exiger la transition écologique de la société.

REBONDIR POUR LA MOBILI-SATION AVANT ET PENDANT LA CONFÉRENCE DE PARIS

Pour que la conférence de Paris ne soit pas l’échec de trop, les écologistes de-vront renouer avec la campagne de cause, lancer une mobilisation excep-tionnelle sur le terrain et sur Internet.

Cette mobilisation devra rassembler les écologistes par la promotion et le sou-tien aux initiatives concrètes. Donner la parole aux élu-e-s et aux acteurs qui ont engagés des actions exemplaires. Inviter les adhérent-e-s à s’approprier l’identité visuelle d’EELV, à élaborer leurs propres outils, à créer leurs propres affiches, à organiser de nombreux événements sur l’ensemble du territoire.

COP 21, C’EST MAINTENANT ! par Romain Bothet

Il y a 40 ans, René Dumont se pré-sentait en tant que premier candidat

écologiste à l’élection présidentielle et les premiers mensuels (Combat Nature ou le Sauvage) voyaient le jour. C’est dire si l’écologie politique est récente et déjà ancienne, à la fois…

Soudés dans un souci de préservation de la nature et de justice, ces pionniers à qui nous rendons hommage à Bordeaux peuvent être fiers de leur héritage, mais également troublés par l’expression, par-fois chaotique de la démocratie partici-pative d’EELV, enfin implantée dans la vie politique française.

La liberté d’expression et de penser de tout un chacun doit faire naître d’abord une multiplicité d’idées et de propo-sitions : nous avons parfois tendance à l’oublier.

En créant « Rebondir », les 254 signa-taires actuels forment un vœu : celui de fédérer au-delà des courants afin de retrouver un nouvel élan. Alors que la COP21 s’annonce comme un moment crucial pour notre avenir commun, nous avons tout à gagner à prouver que l’éco-logie politique est une nécessité impé-rieuse dans un mode de civilisation qui touche à sa fin.

MILITER HEUREUX c’est militer avec l’assurance que son parti prend en compte l’avis de sa base et les enjeux d’un monde en modification brutale ; quitte à refuser de participer à un gouvernement qui n’a que trop de fois, renoncé !

MILITER HEUREUX c’est être forts dans l’action et clairs dans la commu-nication.

MILITER HEUREUX c’est donner

les armes aux militants et aux élus pour convaincre la société qu’EELV n’est pas un mouvement utopiste ou désordon-né, mais un mouvement aux multiples compétences, ancré dans le réel et avec la vision d’un avenir meilleur.

ENFIN, MILITER HEUREUX c’est conforter la place des plus jeunes et profiter de leur motivation et énergie, afin d’assurer la relève indispensable à un mouvement politique, souvent exem-plaire par son ouverture.

MILITER N’EST PAS UNE FIN EN SOI MAIS UN MOYEN DE FAIRE AVANCER NOTRE SOCIÉTÉ.Donnons nous cette chance de dépasser les crises internes pour faire un état des lieux et nous retrouver dans une nouvelle unité : ce serait FOR-MI-DA-BLE !

MILITER HEUREUX par Olivier Kalousdian

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Journées d’été des écologistes Bordeaux Août 2014

5Le journal pour rebondir - EELV

La création d’EELV a soulevé un espoir important qui n’a, hélas, pas été suivi des effets attendus. Dépasser la

simple forme traditionnelle du parti politique en créant, à ses côtés, une coopérative, semblait novateur et susceptible de répondre en partie à la crise de représentation des partis. La réalité est aujourd’hui toute autre. La volonté d’un courant de mettre la main sur la coopérative, sans chercher à la développer, sans faire fructifier l’esprit originel, sans volonté d’amplifier le processus, de l’élargir, se traduit par un nombre réduit de coopérateurs/trices.

Dans le même temps la Fondation de l’écologie politique voyait le jour. Il s’agissait de doter l’écologie politique de l’outil de réflexion permettant de reprendre la marche en avant des années 80/90 lorsque les Verts étaient un labora-toire permanent de réflexion et de propositions novatrices. Il faut malheureusement reconnaitre que la fondation est loin de remplir ce rôle et qu’elle semble tourner à vide, sans aucun lien avec le parti.

Enfin que dire de l’absence quasi-totale de formation des adhérentEs et cadres du parti. Depuis des années, lors de chaque congrès, l’accent est mis sur ce manque criant qui pèse lourd dans le désarroi et parfois le désamour des adhérentEs et se traduit par de nombreux départs, faute de comprendre les prises de positions reposant sur des fonda-mentaux jamais ou presque expliqués.

FACE À CE TRIPLE ÉCHEC, DES RÉPONSES CONCRÈTES DOIVENT ÊTRE APPORTÉES.

Il est temps de reposer les actes d’une nouvelle coopérative, plus ouverte, s’adressant aux individuels et à des collectifs,

associations, ONG, syndicats, etc. qui accepteraient de se regrouper dans une structure de type confédérale, dans la-quelle chacun garderait une part d’autonomie tout en met-tant en commun des moyens pour de grandes opérations de sensibilisation, de mobilisation, d’actions. Les coopéra-teurs/trices actuelLEs constitueraient ainsi l’une des parties prenantes de cette nouvelle grande coopérative. La création d’une telle structure ne peut être qu’un aboutissement après avoir lancé en commun avec les partenaires potentiels des états généraux de l’écologie.

Pour la fondation, le Conseil fédéral doit établir un dia-gnostic sérieux et proposer des pistes de travail débouchant sur des publications de référence. Ainsi la question de la transition économique, un des points faibles d’EELV doit être débattue avec les syndicats de salariéEs, les associations de consommateurs/trices, les collectivités locales, les écono-mistes, etc. La fondation constitue un vecteur adapté pour mener à bien ce travail de co-élaboration et de confron-tation. Cela constituerait un apport important pour la création de la coopérative nouvelle.

La formation ne saurait se limiter aux seulEs éluEs scomme c’est actuellement le cas. Le refus du CEDIS d’élargir son offre aux non—éluEs pouvait s’entendre dans une phase de montée en charge. Aujourd’hui il est indispensable de se poser la question d’un outil plus large associant la question des éluEs et de l’animation de leurs réseaux (FEVE), du centre de formation qui leur est dédié (CEDIS), et du parti. Un plan de formation doit être proposé indépendamment des échéances électorales afin que le maximum d’adhérentEs voire de sympathisantEs, puissent se former et participer à plein aux débats et prises de décisions.

GRANDIR, RÉFLÉCHIR, SE FORMER, POUR REBONDIR !par Yves Contassot

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6 Le journal pour rebondir - EELV

Les écologistes ont compris : pour que leurs idées essaiment, ils-elles

doivent les expliquer ! Journaux, tracts, réunions publiques, presse, puis ces derniers temps, les réseaux sociaux. La concurrence est rude et la communica-tion s’oriente vers un « plus haut, plus vite, plus fort », dérive évidemment populiste. Les campagnes pour détruire l’image sympathique des écologistes fonctionnent : même pas « béni-oui-oui » nous devons supporter désormais une réputation d’arrivistes.

NOUS AVONS SU INVESTIR LES NOUVEAUX MÉDIAS : réseaux so-ciaux, blogs, Internet en général quand sur le terrain, nous avons parfois déserté le contact direct (associations, réunions publiques…). Il nous faut retrouver le local : les « vrais » gens, en dehors des élections, campagnes thématiques, etc.

Notre accès aux médias doit aussi être

plus équilibré, non plus monopolisées par une poignée de VIP, mieux travail-lées : savoir pousser d’autres talents, experts sur leur sujet. Un travail plus et mieux concerté avec nos creusets de compétences : les Commissions.

NOUS CONNAISSONS NOS VIEUX RÉFLEXES DE SAVANTS, notre discours est ponctué de mots bien compliqués. Nous employons des expressions parfois inaccessibles. Nous demandons de nous soutenir, de participer à des débats, de nous rejoindre, de voter pour nous, mais sommes-nous certain/es de bien nous faire comprendre ? Plongé/es dans nos «spécialités », dans notre vision col-lective, dans notre soif d’innovations, nous oublions sans doute que celles et ceux à qui nous nous adressons ne sont pas au fait de notre vocabulaire. Rebondir ? Certes, mais il faut être compris ! Si nous désirons vraiment être un parti majoritaire, ou au centre

d’une majorité pour intervenir sur les politiques publiques commençons par éviter les acronymes et expressions que tous et toutes ne maîtrisent pas.

Au jeu du verbiage, nous nous sommes fait avoir par le terme « Ecotaxe » qui renvoie une image négative d’écolo-gie punitive. Mieux contrôler notre syntaxe pour communiquer au plus simple, au plus clair sans tomber dans le piège de l’ « élément de langage » qui entraîne une parole multiple mais répétitive donc à moindre impact.

NOUS SOMMES ÉGALEMENT DEVENUS DES GENS SÉRIEUX : retrouvons notre insolence, nos déca-lages de communication voire d’auto-dérision.

Enfin, il est une parole que nous nous devons de respecter, celle de la majori-té, celle du Conseil fédéral. Nos indi-vidualismes ne doivent pas anesthésier le collectif.

UNE COMMUNICATION MODERNISÉE, COMPRÉHENSIBLE ET MAITRISÉE par Jean Sébastien Herpin & Sylvain de Smet

Après la séquence gouvernementale et les résultats mitigés des deux

scrutins de 2014, une équipe s’est soudée autour d’une idée : Rebondir pour ne pas rester dans les regrets et in-tégrer les messages de nos concitoyens, notamment celles et ceux qui n’ont pas jugé nécessaire de voter.

« L’OBJECTIF EST D’ÊTRE PLUS CLAIR ENTRE NOUS ET D’ARRÊTER DE NOUS OCCUPER DES PETITES

QUERELLES INTERNES » Marine Tondelier.

À l’initiative de Marine Tondelier et David Cormand et autour de per-sonnes issues de différentes tendances, de nombreux militants et militantes, tous courants confondus ont rejoint

Rebondir, confirmant qu’EELV est un parti en constant mouvement et qui n’a jamais baissé les bras, en 30 ans d’existence. Parce que nos messages et notre ligne politique sont porteurs du bien commun et parce que l’écologie politique est une nécessité impérieuse, il est indispensable de recréer une dynamique d’ensemble qui s’affiche fièrement, en réponse au marasme électoraliste ambiant.

Les premiers rendez vous – dont celui de Notre Dame des Landes le week-end du 5 juillet dernier – ont tenus leurs promesses et au-delà de l’am-biance rafraîchissante, à double sens, l’équipe présente à pu échanger et inté-grer nombre de remarques et proposi-tions sur l’avenir de notre engagement.

L’alternance, le mot est lancé, c’est

regrouper et recouper les idées de toutes et tous et donner la possibilité à tous nos sympathisants d’apporter leur pierre à l’édifice.

A l’heure où la gauche se disloque dans la mondialisation et les renoncements et où l’écologie confirme son entrée dans les foyers (depuis que le marke-ting s’en est emparé), toutes idéologies confondues, ou presque, rejoindre Rebondir c’est dépasser les clivages internes et démontrer une volonté de remettre l’écologie au centre de nos préoccupations et de notre mouve-ment. Comme en musique, les notes seules ne donnent rien à entendre ; mais, rebondissant les unes contre les autres, elles provoquent la joie de mélodies mémorables.

DONNER ENVIE DE TRAVAILLER ENSEMBLE, DE REJOINDRE LA DYNAMIQUE, L’AMBIANCE. par Olivier Kalousdian

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Journées d’été des écologistes Bordeaux Août 2014

7Le journal pour rebondir - EELV

Cartographier les mouvements et or-ganisations politiques procède trop

souvent d’une forme de géométrie appli-quée. Ici, il est question d’équidistance (entre le PS et le FdG par exemple), là, d’isobarycentre (chose vue). Le plus sou-vent, on recherche au pied à coulisse qui est le plus à gauche, qui est ou non com-patible avec le centre.

Ces représentations rationalisent ad nau-seam les alliances possibles avec les uns, prohibées avec les autres comme autant d’horizons indépassables de notre vision du monde.

« RAISONNER EXCLUSIVEMENT EN TERMES DE DROITE ET DE GAUCHE, C’EST UN PARADIGME DE FAINÉANTS », disait, en subs-tance, naguère, Daniel Cohn-Bendit.

En effet la réalité à l’échelle de la civilisa-tion est, possiblement, ailleurs.

Elle est dans la prise en compte, au-delà de l’idéologie et du dogme, d’une me-nace imminente et tangible : la conjonc-tion, d’une part, des bouleversements cli-

matiques, et d’autre part de l’épuisement programmé des ressources de la planète. Ces deux événements, dont l’origine an-thropique n’est plus contestée par qui-conque de tant soit peu sérieux, obligent à reformuler la proposition politique et à ne plus raisonner exclusivement en termes doctrinaires mais en solutions à l’échelle planétaire et, pour commencer, à l’échelle de l’Europe et des rapports Nord-Sud.

La profonde mutation à laquelle le cours des évènements nous oblige, c’est un renversement de perspective. Penser en d’autres termes l’organisation et les poli-tiques publiques nécessaires simplement à la survie des espèces.

En termes économiques, il faut repenser en profondeur l’ensemble du cycle de production des biens et services à travers ces nouveaux impératifs : c’est le principe de l’économie circulaire plutôt que de l’économie de l’éphémère et du jetable, de l’économie de l’usage plutôt que de la propriété. C’est partager, échanger, ré-

utiliser plutôt que simplement consom-mer et gaspiller.

En termes de politiques publiques, il faut intégrer le coût écologique (les ex-ternalités telles que santé publique, pré-servation des milieux, prélèvement des ressources, utilisation des terres) dans l’équation fiscale. Il faut également pré-venir, informer, former, convaincre, en-trainer, faire adhérer et, donc, associer tout le monde, sans discrimination ni exclusion, à ce nouveau modèle de socié-té. Et redistribuer, bien sûr, pour dissua-der les comportements de prédation et d’accumulation.

Dans tous les cas, il faut questionner notre rapport à notre environnement, notre rapport à l’autre, à celles et ceux qui viendront après nous.

Ce projet, c’est le nôtre, c’est l’écologie.

Ni libéral, ni social-démocrate, ni collec-tiviste, ni capitaliste, il est démocratie, il est sobriété, il est justice, il est solidarité.

Il est, de toute évidence, l’unique véri-table alternative.

L’ÉCOLOGIE : L’ÉVIDENCE D’UNE ALTERNATIVEpar Thierry Brochot

Comme une majorité de Français-es, nous avons souhaité le changement après

le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Nous y avons travaillé en amont pour proposer nos projets en apportant notre contribution en termes d’idées avec le projet Vivre Mieux et l’accord entre EELV et le Parti Socialiste. Comme une majorité de Français-es, nous avons soutenu et appelé à voter pour François Hollande au second tour de l’élection prési-dentielle de 2012.

Nous avons considéré, avec plus ou moins d’enthousiasme, que la participation des éco-logistes au Gouvernement de JM Ayrault se-rait une opportunité pour notre pays d’accé-lérer et d’orienter le changement promis vers plus d’écologie, de solidarité, de justice fiscale et une démocratie renouvelée. Nous avons œuvré, au sein de la majorité, pour améliorer la politique du logement, accroitre la solidari-té internationale, rendre le système financier plus transparent, ouvrir la voie à l’égalité des droits pour tous les couples…

Mais comme beaucoup de Français-es, nous avons aussi vécu les renoncements successifs sur le plan économique et social, tels que le CICE et le pacte de responsabilité et en commençant par la non-renégociation du TSCG, tant promise durant la campagne. Surtout, nous avons assisté à l’abandon des enjeux écologistes, malgré le discours du Président de la République du 14 sep-tembre 2012 lors de la Conférence environ-nementale.

Nous avons défendu la nécessité d’un chan-gement de cap, non seulement pour que le vote de la majorité des électeurs/trices de 2012 ne soit pas trahi, mais surtout parce que nous étions et restons convaincu-es que la politique actuellement menée par le Gouvernement ne sera pas en mesure d’ap-porter des solutions durables aux crises que traverse notre pays. Après le choc des mu-nicipales et le profond rejet des politiques menées que ce scrutin a révélé, nous avons déploré le choix du maintien du cap précé-

dent par François Hollande.

Dès lors, nous avons considéré que la parti-cipation gouvernementale n’était plus pos-sible pour les écologistes car elle aurait été en contradiction avec nos principes et nos valeurs et n’aurait permis de produire aucun changement dans la société. Nous avons agi au sein la majorité lorsque nous en avions la capacité. Nous assumons notre contribu-tion et notre bilan. Nous souhaitions à pré-sent construire une alternative pour notre pays, mais avons refusé de participer à une simple alternance.

LA POLITIQUE, C’EST AGIR. QUAND LES CONDITIONS NE SONT PLUS RÉUNIES POUR L’ACTION, IL FAUT PARTIR ET RECONSTRUIRE AUTREMENT.

Le choc du 25 mai 2014 est plus qu’une réplique du 21 avril 2002. Car, entre ces deux dates, l’extrême droite n’a cessé de construire son implantation et de fidéliser

REBONDIR POUR REAGIR texte collectif original de Mai 2014

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8 Le journal pour rebondir - EELV

son électorat. Même si les scores du FN lors des présidentielles de 2007 et des euro-péennes de 2009 ont pu constituer un répit, le Front National ne cesse de creuser son lit sur les affaires successives, la surenchère sé-curitaire, les relents anti-immigration et les promesses non tenues par la gauche comme par la droite.

La ligne politique des deux premières années du Président Hollande pourrait se résumer dans cette formule thatcherienne : « Il n’y a pas d’alternative. ». Pas d’alternative face au poids de la finance, pas d’alternative fiscale, pas d’alternative écologiste, pas d’alternative aux problèmes sociaux et sociétaux, pas d’al-ternative à la croissance aveugle, pas d’alter-native au réchauffement climatique, pas d’alternative au nucléaire, pas d’alternative européenne. Bref, il n’y aurait qu’une seule façon de gérer un pays : faire siennes les « lois de l’économie » qui ne sont votées par personne et les considérer supérieures aux lois de la République, voulues par le peuple lorsqu’il choisit ses représentant-es aux élec-tions présidentielles et législatives. Nous sommes donc bien loin de « la guerre à la finance » lancée depuis le Bourget pendant la campagne présidentielle…

Depuis trop longtemps, la différence entre la Droite et la Gauche traditionnelle ré-side dans la manière d’utiliser les marges de manœuvre budgétaires octroyées par les quelques points de croissance de l’écono-mie. Avec la fin de la croissance, on constate que les différences entre les deux principales forces politiques disparaissent aux yeux des Français-es.

Nous ne confondons pas la droite et la gauche. Et distinguons clairement les or-ganisations politiques et les militant-es de gauche avec qui nous menons des luttes contre le racisme, contre toutes les discri-minations, pour un plus juste partage des richesses. Les critiques fortes à l’encontre des partis politiques de gauche ne sauraient pour autant se traduire par des alliances avec des partis de droite dont les militant-es ne contestent d’ailleurs en rien les thèses libérales et conservatrices. Aujourd’hui, il faut offrir une alternative qui repose sur un nouvel imaginaire politique émancipateur et innovant. Les écologistes, par leurs scores aux municipales puis aux européennes, re-présentent une force qui compte pour por-ter un espoir et constituer le creuset de cette alternative. Cette alternative doit porter en son cœur le refus du productivisme et du mythe de la croissance, l’espoir d’une nou-

velle prospérité soutenable et partagée et d’une société plus juste.

Nous souhaitons qu’Europe Ecologie Les Verts se mette en mouvement pour assumer sans complexe son projet alternatif.

POUR CE FAIRE, DEUX ÉCUEILS SONT À ÉVITER:

Le premier serait de rejouer la par-tition de « la Gauche plurielle », avec des accords au sommet entre partis. La ré-ponse aux crises profondes ne peut pas se réduire dans les formules anciennes des « programmes communs ». EELV a joué ce jeu lors de la préparation des législatives. Le problème n’avait alors pas seulement été la réalisation de ce projet commun, mais son abandon progressif une fois arrivés au pou-voir…

La confiance est rompue avec les partis tra-ditionnels. Le préalable est de reconstruire cette confiance et de construire de nouvelles coalitions d’idées et de projets.

Le deuxième écueil serait un repli identitaire dans l’entre-soi dont les écologistes ont parfois le secret… Ce n’est pas le moment de se lancer dans de grandes introspections. Partout en France et en Eu-rope, des combats pour permettre à chacun de vivre mieux sont menés et des initiatives concrètes en faveur de l’écologie se déve-loppent. C’est en lien avec l’ensemble de ces actions que nous construirons le monde de demain. En effet si nous croyons encore dans la force du politique pour changer notre monde, nous savons également que seule l’action conjointe avec la société civile et l’ensemble des militants du quotidien nous permettra de faire émerger une société écologiste.

Nous partageons les mêmes positions sur les grandes lignes que nous souhaitons mettre en œuvre pour sortir notre pays et l’Europe de ses crises et ainsi les éloigner de leurs démons. Nous devons donc travailler à des convergences d’un nouveau genre qui mettent sur un pied d’égalité les organisa-tions et les citoyen-nes dans l’élaboration et la réalisation des projets. La coopérative écologiste était une bonne intuition. Nous devons remettre l’ouvrage sur le métier en tirant les leçons de ce qui a échoué.

Nous proposons donc de rechercher des convergences, avec toutes celles et ceux qui veulent encore croire qu’un changement est possible, quelle que soit leur apparte-nance partisane et leur engagement mili-

tant, et sans chercher à revendiquer a priori la conduite d’une alternative, autour de quelques axes forts et identifiables :

La révolution démocratique : Il faut apporter une réponse institutionnelle à l’abstention et au vote d’extrême droite qui signent l’acte de décès de la Ve Répu-blique. Au-delà de la réforme territoriale, nous devons obtenir une refondation des institutions qui passe par une véritable dé-centralisation, un meilleur partage des pou-voirs et des responsabilités, une plus grande représentativité des Français-es et des outils pour la participation des citoyen-nes aux décisions qui les concernent. L’abandon de la monarchie républicaine au profit d’un régime parlementaire est une exigence ma-jeure. Le droit de vote pour toutes et tous, Français-es ou non, reste également, malgré la démission avouée du gouvernement, une priorité. L’exigence de la proportionnelle doit rester un objectif majeur.

D’une société de « l’avoir » à une so-ciété de « l’être » : L’écologie doit être portée comme un nouveau paradigme pour la rénovation de notre économie et de la so-lidarité. La croyance en la croissance aveugle comme solution aux crises est une impasse. Non seulement le modèle de croissance du XXe siècle n’est pas la solution, mais il est le problème. Le compromis fordiste a vécu. Il ne peut plus être la formule qui permet de créer du « gagnant-gagnant », pour peu qu’il ne l’ait jamais été… Depuis 30 ans, sur notre continent, la mondialisation, conçue sur un modèle libéral et une financiarisation extrême de l’économie, a fait beaucoup de « perdant-es ». Le sentiment de relégation, d’abandon, est profond et s’accroît. Il faut un pacte écologiste qui garantisse un par-tage équitable des ressources.

Une seule planète : Toutes ces mu-tations ne peuvent se faire sur le dos de la biosphère. La capacité de la Terre à se régé-nérer est largement entamée. Peu de généra-tions nous séparent du point de non-retour, où les impacts de l’activité humaine seront irréversibles sur la Nature.

Pour rassembler et convaincre au-delà de celles et ceux qui sont né-es écologistes ou le sont déjà devenu-es, nous devons être ras-semblé-es. C’est un préalable indispensable.

C’est à ce rassemblement que nous invitons également. Il est temps.

Mai 2014

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9Le journal pour rebondir - EELV

LA VIEILLE GAUCHE PEUT MOURIR ? VIVE L’ÉCOLOGIE !par Sandrine Rousseau & Michel Bock

« La gauche peut mourir » dit M.Valls aux députés socialistes. Mais est-ce bien la gauche qui est en train de mou-rir ? La défaveur dont souffre François Hollande, les échecs électoraux du PS et les mauvais résultats d’une politique de redressement viennent accréditer l’oraison funèbre. Pourtant ce n’est pas tout à fait la gauche qui agonise, du moins pas ses valeurs. Sa représentation partisane à la limite. Oui, le PS se meurt sans doute de trop de réalisme, trop peu d’ambition, d’imagination. Oui, le PS se meurt parce qu’il voit petit. Mais les valeurs de la gauche sont, elles au contraire, bien présentes dans la société. Sans doute même en progression, mues par un profond désir d’équité, une aspiration forte au partage et un besoin de nouveaux horizons. Certains prétendent que les notions de gauche et de droite seraient dépassées ? Elles n’au-raient eu de sens que dans le monde d’avant, de production et de croissance, que l’important ne serait plus là ? M.Valls adopte le pragmatisme pour ligne conductrice et considère comme dépassés les débats idéologiques. N’est-il pourtant pas urgent que la gauche renoue avec ses valeurs et les revendique ?

L’égalité d’abord, la défense du plus faible, le rôle de guide de la société pour les comportements individuels, l’idée qu’un homme, une femme, est libre dès lors qu’il/elle possède un socle de droits, une garantie d’accès à ce qui fait société : école, soins, culture, etc. La gauche intègre la dureté des rap-ports sociaux et se positionne du côté des plus faibles pour as-surer la protection mais aussi l’émancipation. Les salariés ont des droits, les chômeurs bénéficient de la solidarité, les retrai-tés, les malades d’un droit au non-travail. Profondément, la gauche cultive l’égalité comme fil conducteur et croit, au-delà, en la capacité des individus à s’émanciper, ne pas subir leur condition sociale mais à la dépasser. Peut-on imaginer que cette attente n’existe plus aujourd’hui, que la mission poli-tique ne soit pas de rétablir et garantir une forme d’égalité pour redonner l’espoir ?

La gauche a un ancrage populaire. Le peuple, au sens noble, aspire à plus d’égalité. Historiquement il s’est pris en main pour l’obtenir. C’est lui qui fonde les premières or-ganisations de salariés, prémices des syndicats, c’est lui, dans les quartiers populaires qui met en place la solidarité, entre voisins, amis, famille, amicales qui permettent de passer les coups dur. Qui peut imaginer aujourd’hui que ces solidarités aient disparu? Au contraire ! Combien d’initiatives citoyennes, populaires maillent les quartiers, les villes, les territoires sous forme d’associations, de collectifs, d’AMAP, d’habitats parta-gés, de tontines, de pedibus… ?

La gauche porte en elle un espoir, celui d’une autre société plus vivable, solidaire, moins individualiste. Un idéal de Paix et de communion des peuples, la fameuse Inter-nationale Socialiste. Ces idéaux qui dépassent les frontières et permettent de par le monde de faire progresser les sociétés. Tels étaient les idéaux de gauche, et même si la politique ac-tuelle s’en éloigne, ils restent vivaces.

Ce qui change et perturbe la « vieille gauche » c’est que ses principes ont été fondés par et pour la croissance. Le gâ-teau s’élargissait et les parts de chacun devenaient de plus en plus grosses. Aujourd’hui hui le gâteau ne grandit plus. Ce qui perturbe la « vieille gauche » c’est que sa protection por-tait sur les conditions de vie, de travail. Or aujourd’hui les principales menaces sont environnementales, pour protéger les personnes il faut prendre soin de la planète et du climat. La « vieille gauche » se trouve fort dépourvue face à ces chan-gements. Elle ne sait pas les envisager, ne comprend pas –au fond- l’ampleur de ces sujets. Ell ne sait pas en parler et reste sur l’idée que « hors du travail point de salut ».

Pour toutes ces raisons, Oui la « vieille gauche » peut disparaître, elle doit même le faire urgemment et lais-ser place, enfin, à une politique porteuse d’espoirs, de solidarités et de protection : l’écologie.

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10 Le journal pour rebondir - EELV

L’heure est aux commémorations. La vieille gauche exhume ainsi la

figure de Jaurès. Des appels et des tri-bunes ont surgis un peu partout pour célébrer cette icone du mouvement ouvrier.

Parmi nous certains se sont joints à cet élan nostalgique. Cela ne doit pas nous empêcher d’affirmer notre sin-gularité. L’écologie n’est pas seulement une force politique, c’est un courant culturel dont l’influence est bien plus grande que beaucoup croient.

De Gortz à Castoriadis, l’écologie s’est affirmée au cours des quarante dernières années comme une nouveau champ de réflexion et de proposition à gauche. Ainsi parle-t-on souvent d’un nouveau paradigme.

En 1992 Guattari résumait parfaite-ment cette position inédite dans un texte resté célèbre. «Les écologistes sont portés par une part croissante de l’opi-nion parce qu’ils sont ressentis comme étant les seuls à problématiser de façon novatrice les questions essentielles de notre époque.» Telle est la clef des suc-cès remportés en 2014 à l’occasion des élections municipales.

A Grenoble et ailleurs, la capacité à «promouvoir une autre façon de faire de la politique, mieux en prise sur les réa-lités quotidiennes et en connexion avec les enjeux planétaires auxquels toute situation locale se trouve confrontée» a garanti les victoires écologistes.

L’écologie n’est pas une mémoire, c’est une pensée en acte qui conçoit des stratégies efficientes pour changer le monde. Bien loin de céder aux pas-sions tristes, nous préférons regarder devant pour proposer des solutions efficientes aux défis du temps présent.

L’ÉCOLOGIE N’EST PAS UNE MÉMOIRE, C’EST UNE PENSÉE EN ACTE ! par Guillaume Blavette Déjouer la morosité et le doute,

vaincre le désarroi et la déception issue de la situation de la gauche et des deux années écoulées, rassembler et regarder vers l’avenir ! Voilà ce que Rebondir veut dire !

AU SEIN D’EELV, nous souhai-tons construire un lieu de confiance et de débat politique, une initiative trans-courants pour échanger entre mi-litants, élus, coopérateurs, adhérents… qui portons, au fond, la même espé-rance politique celle de l’écologie qui s’affirme et trace sa propre route pour construire une alternative crédible.

Jusqu’à un passé récent, les écologistes étaient face à l’opinion publique dans la nécessité de convaincre. Aujourd’hui, ils sont dans la nécessité d’agir, de porter et construire des poli-tiques publiques, efficaces et crédibles. Le plus difficile n’est pas de définir ce que l’on veut - le monde idéal de l’éco-logie - mais de déterminer comment on y accède, comment tracer collecti-vement le chemin de cette transition et le faire partager.

Nous définissons souvent l’ambiance actuelle comme la fin d’une séquence initiée avec la création d’EELV por-teuse d’un énorme espoir qui a permis de construire simultanément une réponse politique et jeter des ponts solides avec nos partenaires, surtout le PS, à travers des accords.

Des avancées historiques ont été réalisées, EELV est une réussite, avec notamment de nombreux élus locaux, des groupes parlementaires, en trouvant une reconnaissance auprès du public et des mé-dias et en gagnant définitive-ment la bataille de l’opinion sur l’urgence écologique.

Mais… Force est de constater que la victoire de la gauche en 2012 est amère et n’aboutit pas aux engagements pris, qu’EELV progresse peu. Pire, sur la base d’un accord bafoué, le gouverne-ment actuel s’enfonce de plus en plus vers une action diamétralement oppo-sée à ses engagements. Une politique dans laquelle EELV ne peut plus se reconnaître.

Cette dynamique rompue crée une grande instabilité/fragilité qui se répercute en interne et instille le doute. Comment en profiter pour s’interroger et repartir sur d’autres bases, chercher à constituer une alternative plutôt qu’un contre-pouvoir, transformer la sé-quence en opportunité dès la rentrée ? Il nous revient de proposer des priori-tés, celles de l’écologie politique dans le contexte actuel, impulser notre propre rythme et mettre le parti en mouve-ment, sans s’éparpiller. Choisir deux ou trois enjeux et être visible dessus, mais aussi co-construire avec nos partenaires et renforcer le « un pied dans les insti-tutions, un pied dans la société civile » propre à EELV.

DANS LE CONTEXTE ACTUEL, l’opportunité est grande malgré tout. EELV est l’un des partis les plus cohérents, reposant sur un patrimoine commun fort, beaucoup plus cohérent que PS, UMP, voire FN. Nos idées ont progressé à tous les niveaux dans l’opinion publique même si la défiance qui touche les partis politiques s’accen-tue pour EELV comme pour les autres.

Avant de chercher des accords, nous souhaitons agréger nous-mêmes les forces positives autour de l’écologie politique, affirmer et consolider son autonomie conceptuelle et militante pour en faire le recours dans les années qui viennent.

UNE OPPORTUNITÉ POUR SE DÉPASSERpar Claire Monod

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Journées d’été des écologistes Bordeaux Août 2014

11Le journal pour rebondir - EELV

La rentrée politique sera difficile, tant nous semblons parfois im-

puissants dans la période politique complexe que nous traversons. L’échec de la gauche au pouvoir et la mon-tée en puissance de l’extrême-droite renforcent la lassitude et le décourage-ment de beaucoup d’acteurs citoyens à gauche, avec qui nous avions l’ha-bitude (sous la droite) de débattre, construire et rêver de jours meilleurs.

Pourtant, dans ce contexte perturbant voire déprimant, la place des éco-logistes n’est pas aux côtés de celles et ceux qui baissent les bras pour s’éloigner du politique ou rejoindre des extrêmes, malgré la tentation que peuvent présenter les discours ou programmes simplistes et/ou popu-listes. Elle n’est pas non plus aux côtés de ceux qui « gèrent » ou tentent de gérer la situation sans s’attaquer aux racines du mal et qui, sourds aux revendications progressistes et aveugles devant les profondes évolutions de nos sociétés, pensent plus à leurs postes qu’aux réformes courageuses que nous devrions entreprendre pour avancer vers un mieux vivre ensemble.

Non, dans ce contexte, la place des écologistes est dans le travail et l’ac-tion, au milieu de celles et ceux qui vivent, souffrent, travaillent, inventent et espèrent, afin de nous donner les moyens de peser demain dans la socié-té – et pas que dans les institutions.

Voilà pourquoi l’heure n’est pas aux médiocres arrangements court-ter-mistes, mais à la reconquête et donc à la construction patiente et minutieuse d’un rapport de force qui nous sera demain plus favorable. Pour y parve-nir, plusieurs options s’offrent à nous mais celle du renforcement de nos liens avec la société civile organisée et les acteurs citoyens n’en est pas une. Elle est incontournable et prometteuse, si nous espérons mettre un jour les pro-positions écologistes au cœur du débat politique.

POUR Y PARVENIR, la tenue des Chantiers de l’écologie – aussi appelés Assises de la transfor-mation écologique et sociale – est un rendez-vous important pour EELV.

Lancés cet après-midi, vendredi 22 août (16h30-18h Forum Elisée Reclus)

CHANTIERS DE L’ÉCOLOGIE : À NOUS DE JOUER ! par Wandrille Jumeaux

à Bordeaux par notre Secrétaire natio-nale, les Chantiers se déclineront en des dizaines de rencontres citoyennes locales (organisées par nos groupes locaux et instances départementales et régionales) afin de préparer l’avenir en retissant le lien de confiance avec la société civile et les citoyen-ne-s. Ces rencontres déboucheront sur des dia-gnostics et des possibles convergences thématiques à partir desquels nous pourrons construire un rapport de force plus favorable à la diffusion des idées écologistes et à la transformation des pratiques politiques.

Voilà pourquoi nous appelons l’en-semble des adhérent-e-s, militant-e-s et responsables de commissions, groupes locaux et bureaux départementaux et régionaux à s’impliquer fortement dans la préparation et l’organisation de ces rencontres locales au court des prochains mois (d’octobre à mars). La mobilisation et l’élargissement de nos réseaux locaux et nationaux devra aussi nous permettre de préparer indirectement les prochaines échéances électorales, tout en nous redonnant – espérons le – l’espoir, le plaisir et la puissance d’agir.

PHO

TOS

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Journées d’été des écologistes Bordeaux Août 2014

12 Le journal pour rebondir - EELV

COMITÉ DE RÉDACTIONGuillaume Blavette , Romain Bothet , Sylvain de Smet, Sylvain Girault, Jean Sébastien Herpin , Juliette HostenWandrille Jumeaux , Olivier Kalousdian , Michele Le TallecClaire Monod, Marine Tondelier

AVEC LA PARTICIPATION DERoderic Aarse, Martine AlcortaLaurent Audoin, Michel Bock Thierry Brochot, Yves Contassot , David Cormand, Regis Godec, Florence Pelissier Combescure, Sandrine Rousseau

CRÉATION GRAPHIQUEMagali Brueder-Monod

MAQUETTEMelisa Guerrien ( [email protected] )

LES RENDEZ-VOUS POUR REBONDIR AUX JOURNÉES D’ÉTÉ

DÉBAT : LE JEUDI 21 AOÛT DE 18 À 20 HEURES EN AMPHI GORZ pour un retour sur notre courte aventure « Rebondir », une présenta-tion de la démarche et des échanges sur la suite à imaginer ensemble ;

PIC-NIC : LE SAMEDI 23 AOÛT DE 13 HEURES À 14 HEURES 30 DEVANT LE CINÉMA GERMAINE TILLON (BÂTIMENT BLEU) pour un retour convivial sur les journées d’été : échanges sur nos impressions suite aux plénières, retour des différents ateliers intéressant nos sujets de réflexions pour ceux qui n’auront pu y aller, etc.

POINT FIXE ET TRAMPOLINE : Retrouvez nous tout au long des journées d’été devant le cinéma Germaine Tillon (bâtiment bleu), pour rebondir sur notre trampoline spécialement affrété pour l’occasion ou simplement se rencontrer entre signataires ou venir découvrir la démarche.

SIGNATAIRES REBONDIR (13/08/2014)Robert Aarsse, Rodéric Aarsse, Victor Abecassis, Fatma Adda, Bruno Aebischer, Jean-Claude Alberigo, Martine Alcorta, Patrick Anne, Fatima Aoutia, Laurent Audouin, Suzanne Auger, Jean Augereau, Danièle Auroi, Frédéric Badina, Jean-François Baillon, Barbier Pascal, Catherine Bassani-Pillot, Jean-Cécile Baugier, Marius Basty, Fabrice Bazin, François Beaumert, Pierre Beaumert, David Belliard, Gilles Bénard, Esther Benbassa, Bruno Bernard, Laurent Bernier, Aurélien Berthou, Fatima Bezli, Chris Blache, Guillaume Blavette, Michel Bock, Bertrand Bocquet, Stéphanie Bocquet, Maryvonne Boileau, Romain Bothet, Vincent Boudghene, Jean-Louis Bource, Claude Bourgade, Sandra Bourguet, Zina Bourguet, Jacques Boutault, Alexis Braud, Jean-Michel Braud, Daniel Breuiller, Simon Briens, Thierry

Brochot, Brigitte Brozio, Jean-Louis Calmette, Sophie Camard, Catherine Candelier, Pascal Canfin, Xavier Cantat, Claire Carré, Myriam Cau, Didier Chapellon, Cyrielle Chatelain, Nadia Chérane, Marie-Claude Colin Cordier, Alain Coulombel, Michèle Comps, Yves Contassot, Stéphane Coppey, Yves Coquard, Didier Coupeau, Guillaume Cousin, Alain Cordier, David Cormand, Christelle de Crémiers, Jérémie Crépel, Guillaume Cros, Bernard Crozel, Jerôme Cucarollo, Thomas Cutuil, Sylvie David-Rousseau, Sylvain De Smet, Emmanuel Decarpentry, Christine Delabye , Adrien Delassus, Jean-Luc Deleau, Bruno Delport, Kamel Dembri, Thierry Denys, Marie-Agnés Deprez, François Desriaux, Magali Deval, Marpie-Pierre Digard, Marco Di Giusto, Idris Djiuadi, Thierry Dolleans, Gilles Donnard, Françoise Dorval, Fanny Dubot, Maurice Duchêsne, Cécile Duflot, Jean Paul Dugoujon, Jean-Luc Dumesnil,

Guillaume Durand, Pascal Durand, Yves Durieux, Guillaume Durin, Fabienne Elbaz, Léon Estroumsa, Daniele Falchier, Hicham Fassi-Fihri, Jac Fol, Bastien François, Daniel Freygefond, Aurélien Froissart, Catherine Garré, Marion Gerlaud, Jean-Luc Girault, Sylvain Girault, Régis Godec, Jérôme Gleizes, Jean-Claude Gouze, Jean-Philippe Grand, Jacqueline Guénin, Sylvain Guérin, Gêrome Gulli, Grégory Gutierez, Simone Gres, Anne Grosperrin, Claire Grover, Antoinette Guhl, Alain Fabre-Poujol, Marie-Claude Fournier, Daniel Freygefond , Taoufik Halem, Catherine Herbertz, Julien Hermilly, Nicolas Hervé, Catherine Hervieux, Jean-Sébastien Herpin, Juliette Hosten, Laurence Hugues, Pierre-Jocelyn Huyghe, Pierre Januel, Dominique Jourdain, Nicolas Jouve, Wandrille Jumeaux, Mad Joubert, Pierre-Yves Jourdain, Olivier Kalousdian, Nabila Keramane, Olivier Lafond, Annie Lahmer, Frédéric

Lamblin, Patrice Lanco, Martine Landry, Jean-Pierre Lancry, Gérard Lansade, Romain Laveau, Sandra Lechartre, Daniel Leflem, Linda Leflem, Stéphane Levy, Serge Le Boullec, Michèle Le Tallec, Jean Lissar, Loic Lorenzini, Rudy Lorphelin, Ludovic Lotode, François Lotteau, Jean-Philippe Magnen, David Marais, Mickael Marie, Lionel Martin, Jean-Paul Maurel, Antoine Maurice, Philippe Meirieu, Pierre Meriaux, Patrick Mesle, Maxime Messier, Christian Métairie, Gil Mettai, Agnès Michel, Pierre Minnaert, Christine Moebs, Léopold Monjoie, Claire Monod, Hervé Morel, Michel Guilhamélou-Sempé Narioo, Catherine Naviaux, Dany Neveu, Sophie Nicklaus, Chantal Nocquet, Dominique Normand, Patrick Odiard, Francis Olocco, Maryse Oudjaoudi, Jamel Oufqir, Arthur Pacalet, Artee Panray, Mehmet Pekkip, Florence Pelissier-Combescure, Yannick Perrier, Alain Persat, Simon Persico, Yann Persillon, Jean-Yves Petit,

Henrique Pinto, Damien Poirel, Enzo Poultreniez, Jean-Claude Pradels, Christian Raynaud, Charles Rémy, Catherine Renaux, Stéphane Renaux, Catherine Ribes, Christophe Ribet, Pierre Robine, Robert Rochaud, Didier-Claude Rod, Daniel Rondepierre, Denis Rouillard, Sandrine Rousseau, Gaël Roustan, Michèle Rubirola, Corinne Rufet, Philippe Sabatier, Mounir Satouri, Eva Sas, Stéphane Saubusse, Josette Sauvage, Ghislaine Sénée, Pierre Serne, François Simon, Stéphane Sitbon-Gomez, François Soulabaille, Hervé Suaudeau, Martine Subil, Olivier Szulzynger, Aurélien Vitrac, Jean-Marc Tagliaferri, Antoine Tifine, Marie-Claire Thomas, Marine Tondelier, Anastasia Touati, Jeannie Tremblay, Dominique Trichet-Allaire, Sarah Trichet-Allaire, Alain Tubiana, Claire Vaillant, François Veillerette, Pascal Vesvres, Julien Viguier, Véronique Vinier, Catherine Walthert Selosse, Julien Zloch.

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