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  • 8/4/2019 RBH n2

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    Il ny a pas de drogues douces, il ny a que des drogues interdites, N. Sarkozy - Foto Carla Bruni: Peter17 | Montage: marker | Idee: FARId | cc by sa .0

    2 - SEPTEMBRE/OCTOBRE 2011

    Et voil le n de [RBH] quiparat. On peut sen rotter lesyeux. tant dabord des indivi-dus engags, pas vraiment pro-essionnels, quelqueois nousavions un peu dout de pouvoirrelever ce df. Nous avons aussit encourags par les diversesractions assez avorables. Ungrand Merci lensemble despersonnes qui nont pas calpendant cette priode de lthar-gie estivale, permettant de bou-cler ce [RBH] N.

    Ce numro permettra demieux apprhender les prochai-nes lections en France, launedes remous mdiatiques causspar le rapport Vaillant. Bien sr, ily a un rmissement. La politiquedes drogues devient enfn un en-

    jeu conomique, pas seulementpour les rentres fscales envisa-ges si le cadre lgal changeait,mais aussi du ait des nombreuxcots quengendre la prohibitionpour lensemble de la socit. Iltait temps quon sen rendecompte. Pour le moment, onvoit malheureusement le vieuxstatu quo dominer largement.Y-aura-t-il du cannabis dans lacampagne prochainement ? En

    dpit de Stphane Gatignon etde Daniel Vaillant, et malgr laplace que le dbat aura pris dansla presse (Voir larticle de Raph,Page ), il semble quaucunedes candidatures dclares nelenvisage srieusement. Cestparce que cette question, com-me nombre dautres, risquentort dtre escamotes dans ledbat prsidentiel quune cam-pagne Altermondiste Liberterreest apparue. Avec sept propo-sitions pour une vraie gauche.Une campagne suivre sur lesite arid01.org. Il aut chan-ger les lois et sortir de la nuit dela prohibition. Mais en attendanton peut toujours, comme y en-gageait Voltaire, cultiver son

    jardinVive lautoproduction!

    Noublions pas quon enermeaujourdhui encore des militantsde la paix des drogues, commeMarc Emery aux Etats Unis, etBernard Rappaz, en Suisse, quia recommenc une grve de laaim depuis le 1 aot. Amnistiepour les prisonniers politiquesde la guerre anti-drogues !

    Pour en savoir plus, rejoignez-nous sur le site RBH.com

    Comme une graine

    qu'onarrose

    Par FARId

    Pour la neuvime fois,Yannick Noah est la per-sonnalit prfre des

    Franais. Sportif de haut ni-veau affirmant son got pourles vertus du cannabis, chan-teur atirant les foules aussi bien pour les grandes causesque pour les micro-projets hu-manitaires, il est la figure antibling-bling, sans frontires, quireflte les sentiments profondsde tous ceux pour qui la liberta conserv un sens sous le r-gime de Sarko-Le-Penible.

    Zindine Zidane et MimiMathy compltent le podium.Quatrime de ce palmars, Si-

    mone Veil est reconnue pourlinstauration de lIVG en 1974,mais aussi pour avoir, vingtans plus tard, engag la poli-tique de rduction des risquesen matire de drogues.

    Lmergence de ces person-nalits, assez diverses pour lemoins, est plutt jubilatoire fi-nalement. Bien sr ce type desondages ne fait pas lunani-mit, aussi bien dans la formeque pour le fond.

    Mais pour les dfenseurs ducannabis, il laisse un peu des-poir quant aux autres sondagesvilipendant la substance. Parcequaprs tout, Yannick Noah,a t un de ceux qui nont pashsit faire un outing re-

    L'arche deNoah !

    Lire la suite, page 6

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    La Gazette du Chanvre

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    FAUX

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  • 8/4/2019 RBH n2

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    2 Septembre/Octobre 2011 ACTUALIT

    Par Laurent Appel (ASUD)

    Harry Anslinger, linven-teur de la prohibitiondu cannabis, faisait

    dj le coup entre le chan-vre US et la diabolique mari- juana mexicaine. Adolescent,mon pre me disait le kif faitjuste tourner la tte mais le has-chich est une drogue dure. Etaujourdhui des dirigeants etdes fonctionnaires de haut-rang nous expliquent que lejoint de papa tait une droguedouce (on se demande bienpourquoi ils lont dit illgal)compare au trs dur nouveaucannabis OGM.

    La Caliornie des seventiesLa Skunk est une varit

    mondialement clbre pour sapuissance, elle est la base dela majorit des croisements dis-ponibles chez les grainetiers.Elle a t dveloppe en Cali-fornie au dbut des annes 70par le groupe de breeders Sa-cred Seeds en hybridant deuxlandraces (varits pures)sativa lgendaires lAcapulcoGold (Mexique) et la SantaMarta Gold (Colombie) avecune landrace indica Afghane.Les frres Haze, crateurs desmythiques A5, C5 et HPH, ontaussi commenc leurs travauxdans les seventies avec deslandraces sud-amricaines etasiatiques. La trs complexeNorthern Lights (12 croise-

    ments) repousse par la r-pression du soleil californien

    aux lampes de Seatle apparat

    fin 70/dbut 80.

    Les dbuts de latransgnse

    Paul Berg a ouvert la voieexprimentale de la transg-nse en 1973 et il faut atendre1980 pour le premier brevetsur une forme de vie gn-tiquement modifie, dlivrau microbiologiste indienAnanda Chakrabarty pourune bactrie transgniquecapable de dgrader les hy-drocarbures. On peut doncaffirmer que les plus fameuxhybrides de cannabis ne sontpas des OGM mais le rsultatdune slection impitoyable etde croisements comme en fontles agriculteurs depuis la nuitdes temps. Neville Schnma-ker, le gnial crateur de mesvarits favorites, est aussitrs rput pour ses slectionsde chevaux de courses.

    Statistique s of ciellesUne note de lOFDT sur

    une tude de 2005 rfutelaugmentation exponentielledu taux de THC sur le marchfranais. Les 96 chantillonsde rsine collects variaient de1,1 26,1 %. Il se concentraitessentiellement entre 5 et 15 %(85 % des chantillons). La m-diane tait de 10,6 %. Le tauxde THC des 145 chantillonsdherbe variait de 0,3 23,8 %,63 % des chantillons avaient

    un taux de THC compris entre0,3 et 10 %. La mdiane tait de7,9 %. Daprs le rapport 2010

    de lOEDT, lintervalle moyen

    du taux de THC de la rsinesaisie en Europe est de 3 16% avec un intervalle mdianentre 6 et 10 %, pour lherbelintervalle moyen est de 1 10% avec un intervalle mdianentre 5 et 8 %. Trs loin des 30 45 % annoncs par la policequi pratique ici linverse deson habituel comptage desmanifestants.

    Comparer avec duTchernobyl

    En prenant pour rfren-ce historique du 20me siclelherbe africaine/mexicainecompresse pleine de bran-ches et de graines 2-3% etla rsine coupe la paraffineou la graisse (les tristementclbres Tchernobyl et BorderAfghan) 4-5 %, il est possi- ble de constater une haussemoyenne du taux de THC de50 200 %. Mais il existaitaussi du Libanais rouge ; duTurc gris, du Temple Ball n-palais, du 00 marocain pourles rsines puissantes, de laganja fil rouge antillaise, duZamal mangue-carote ru-nionnais, du Pakalolo tahi-tien, de la Calif dArdche oude la F1 de la Drme pour lesherbes explosives. Et, commeaujourdhui, ces produits dequalit ne constituaient pasplus du quart du march.

    Des experts plus crdibles

    En 2004, lOEDT affi

    rmaitdj dans son rapport annuel :Les dclarations mises dans les

    mdias populaires selon lesquel-

    les la puissance du cannabis a tmultiplie par 10, voire plus aucours des dernires dcennies nesont pas tayes par les donneslimites provenant des tats-Unis ou dEurope. () Le canna-bis haute puissance a toujourst disponible dans une certainemesure, et les inquitudes ce s u-jet ne datent pas daujourdhui

    Daprs Cannabis, tatdes lieux en Suisse ISPA(MILDT suisse) 2004 : Alheure actuelle, on ne connataucun effet long terme sur lasant dune teneur leve de THCdans le cannabis. () Laugmen-tation de la teneur en THC des prparations cannabiques nac-crot pas ncessairement les ris-ques dateintes la sant. Les fumeurs rguliers, pour autantquils sachent en doser leffet eni-vrant et prennent moins de ma-rijuana pour obtenir leffet dsir,rduisent les ateintes ventuellesdes voies respiratoires. () Uneconcentration plus leve de THCpeut gnrer, chez les consomma-teurs inexpriments, des rac-tions aversives telles que nauseset tats anxieux, et donc les dis-suader de recommencer.

    Rglementer pourrduire le risque

    Le risque majeur est doncle surdosage involontaire quiprovoque une angoisse puis-sante avec vomissements, deshallucinations lgres (prin-

    cipalement auditives) et unercupration pnible aprs unsommeil de plomb. Chez les

    sujets prdisposs gntique-ment (entre 0.3 et 0.5 % de lapopulation), cete overdosepeut rvler une schizophr-nie ou une psychose. Le liencausal nest pas tablit dans lapopulation sans antcdentsou prdispositions.

    Compar lalcool, pourles consommateurs les moinsavertis un joint illgal estune pinte dans laquelle onverse une boisson glace sansconnatre son titrage alcoo-lique et que lon boit rapide-ment. Pas de souci pour labire, avec de labsinthe 70cest le coma thylique. Pourlalcool comme pour le can-nabis, le consommateur rai-sonnable adapte la dose autitrage du produit et leffetdsir, cest bien plus facileavec un alcool lgal certifi ettiquet, une rglementationde la distribution du cannabis

    rduirait considrablement cerisque. Personne ne demandelinterdiction du cognac.

    Mythes prohibitionnistes

    Le nouveau cannabisOGM surpuissant

    Trs actis dans les mdias et les rapports of ciels, lesreprsentants des syndicats de police, Etienne Apaire,prsident de la MILDT et le commissaire Franois Thierryde lOCRTIS af rment sans vergogne que le cannabis du21me sicle est gntiquement modi pour obtenirdes taux de THC aramineux soi-disant bien plus nocipour la sant (jusqu 45% pour Bruno Beschizza dusyndicat des policiers Synergie). Jusqu 30 fois plusfort que dans les annes 70, il aurait envahi le march.Cest une intox surtout destine aire ipper des pa-rents initis au cannabis quant la consommation deleurs enants.

    Pas de panique... - Image: 011 marker

    Par Raph

    Pour le militant antiprohi- bitionniste, la lecture dela presse est une vritable

    addiction. Il y trouve sa dosequasi quotidienne dinforma-tions relatives au cannabis, et

    aux drogues en gnral. Mais lexcitation de la dcouvertesuccde bien souvent la dcep-tion : le traitement mdiatiquede ses thmes de prdilectionest trop rarement la hauteurde ses atentes. Lui qui survolelhistoire et les enjeux gopo-litiques de la prohibition ducannabis, voit ce dernier tropsouvent relgu dans la rubri-que des faits divers...

    Comme pour dmentirce constat, plusieurs vne-ments notables dans lactua-lit rcente ont propuls aupremier plan le dbat sur lalgalisation du cannabis, enfinconsidr dans ses dimensions juridiques et politiques. Le1er juin, la Commission mon-diale sur la politique des dro-gues (Global Commission onDrug Policy, GCDP), compo-se dminentes personnalits(dont danciens chefs dEtat),lance New York un appelpour un changement radicalde la politique internationale

    des drogues, leur dpnalisa-tion et la lgalisation du can-nabis; sans relation apparente,le 15 juin, le rapport du groupeparlementaire Socialiste, radi-cal, citoyen (SRC), prsid parlancien ministre de lintrieurD. Vaillant (PS), prconise la

    lgalisation contrle du canna-bis. Entre-temps, StphaneGatignon (Europe Ecologie-lesVerts), maire de Sevran (Seine-Saint-Denis), partisan lui aussidun march rgul du canna-bis, rclame une force dinter-vention type casques bleuspour faire cesser les violencesentre trafiquants dans sa com-mune.

    De mmoire de militant,on na jamais connu une telleconjonction dastres favorables la cause de la lgalisationdans lunivers mdiatique. LaUne de Libration du 3 juinest intitule Drogues : lgali-ser ? sur une photo dun sa-chet de cannabis. Dans les pa-ges Evnement, le rapportde la GCDP fait lobjet dunditorial, dun dcryptage, dedeux articles sur les exemplestrangers (Portugal et Colom-bie) et dune interview de Ga-tignon. Le Monde du 4 juinconsacre deux articles au rap-port de la GCDP, dans la rubri-

    que International et Europe,annoncs en Une.

    Dans les deux titres depresse, les articles de fond

    dressent un constat implaca- ble de lchec de la prohibi-tion. Libration accorde plusdimportance au sujet que LeMonde, mais son ditoriallaisse perplexe : F. Sergent, ac-quis au constat et aux conclu-sions du rapport, semble ef-fray des implications dunelgalisation, largie au crack et lhrone (hors sujet).

    Le rapport Vaillant est laUne du Monde du 16/6, etlarticle associ se poursuit enpage Plante, accompagndun entretien avec D. Vaillant.Si Le Monde vite toujours dedonner son opinion sur le su-jet (pas dditorial), il organisele dbat : Dpnalisation ducannabis, un dbat biais, parle ministre C. Guant ; Lin-terdiction engendre la socitde la peur, par Gatignon ; Laprohibition des drogues dou-ces, facteur dinscurit, parle sociologue M. Kokoreff. Ledbat stend au supplmentEconomie du 28/6 : ThibaultGajdos, conomiste au CNRS

    (Le joint de la discorde) etP.-C. Haucur, de lEHESS(Drogue : sortir des postu-res) invalident les arguments

    contre la lgalisation.Enfin, cete squence m-

    diatique sachve (ou se rac-tive) le 3 aot avec le rapportde lconomiste Pierre Kopp,spcialiste du cot des dro-gues, cit en Une du Monde(Lgalisation : ce que le fiscgagnerait).

    De ce premier et rapidesurvol de lactualit, le mili-tant peut tirer quelques ensei-gnements. Tout dabord, quela presse est bien le lieu du d -bat car elle permet une exposi-tion raisonne des arguments,laissant chacun le soin de sefaire sa propre opinion. Mais,constamment ou presque, onconfond les termes de dp-nalisation, dcriminalisa-tion, lgalisation. Ainsi, desnotions mal matrises, ou maldfinies, crent un point devue rducteur et une certaineincomprhension du sujet.

    Or mal nommer les choses,cest ajouter au malheur du mon-de (Camus).( suivre...)

    La presse avec un

    il de SiriusScience et Vie

    Passe quasi inaperue, laUne de Science et Vie de juilletconsacrait une tude compara-tive assez loufoque cannabisvs tabac.

    Bien entendu, avec le pr-sident de France sans Drogues

    en guise dexpert de terrain etle professeur Constentin pr-sent comme lexpert scien-tifique (Cf. la tribune de TomVerdier page 6), le verdict nerisquait pas dtonner quicon-que au fait des positions de cesdeux agents de propagandegouvernementale.

    Le cannabis serait doncbien plus dangereux que le ta-bac. Aux oublietes le rapportRoques faisant autorit en ma-tire de comparaison srieuseentre psychotropes.

    Dauphin LibrEt puis dans la PQR, le

    Dauphin Libr a consacr aucur de lt une pleine pageau dbat suscit par la sortiede rapport Vaillant, publiantun long entretien avec JrmieCharpentier, membre de Can-nabis Sans Frontires, pourtayer le propos en faveur dela lgalisation du point de vuedes usagers.

    Zlium

    Un journal assez rcent,Zlium , a clairement fait lechoix dune ligne ditorialeantiprohibitionniste. Zlium,dont le ton et lhumour sontapprciables, publie un feuille-ton de lhistoire de la prohibi-tion fort bien dcrite, quil ensoit remerci. A suivre... enkiosque.

    Pour retrouver le numro spcial d-

    pnalisation de Politis (la Une + dos-

    sier de 6 pages avec article sur le Por-

    tugal) paru le 0 juin dernier... diuser

    sans modration : http://mapinc.org/

    temp/1159-Politis-Une.pd ; http://ma-

    pinc.org/temp/1159-Politis-DossierX-

    depenal-P18-.pd

    exPRESSoCannaclaques et CannabisesLa presse en parle

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    distributionAgence Sowjet GmbHRykestr. 110405 Berlin / Allemagnenumro didentifcation

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    ondateur

    Emanuel Kotziandirecteur de la publicationEmanuel Kotzian - Agence Sowjet

    rdacteur en cheFarid Ghehiouche

    comit de rdactionOdile Bourriquet, Andr Frst, LTF,Sebastien Naar, Raph, Michel Sitbon,Bruno Valkeneers, mark marker.Avec la coopration deAnandaS, Laurent Appel, AntoineBoulang, Fabrice R., JrmieCharpentier, Justin U., Lolthus, Manu,Nicolas, Syrinx, Tom Verdier, Yannis.

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  • 8/4/2019 RBH n2

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    4 2 Septembre/Octobre 2011POLITIQUE

    Antoine Boulang, CIRC / NPA

    Depuis des annes, dif-frents gouvernementsentendent mener une

    guerre totale la drogue.Mais que ce soit en termes de

    consommation ou de sant pu-blique, elle a fait la preuve desa totale inefficacit.

    En France, seuls le NPAet Europe cologie-Les Verts(EE-LV) se prononcent pour lalgalisation.

    Le 18 juin, comme cha-que anne, lappel du Centredinformation et de recher-che cannabique (Circ), desrassemblements sorganisenten France, dnonant la poli-tique de rpression, deman-dant labrogation des lois antidrogues datant de 1970 et lalgalisation du cannabis. Lacritique de la politique inter-nationale de criminalisationet de guerre la drogue est

    galement venue ces derniers jours de lintrieur mme dusystme capitaliste. La Glo- bal Commission on Drug Po-licy, qui ne regroupe pas desadeptes de Bob Marley ou dusweat capuche, mais des per-sonnalits comme les anciensprsidents brsilien Cardoso,colombien Gaviria, mexicainZedillo, lancien secrtaire g-nral de lONU, Kofi Annan,vient de reconnatre lchec de la politique internationaleactuelle. Elle dclare ainsi que50 ans aprs la signature dela Convention de lONU surles drogues et 40 ans aprs quele prsident Nixon eut lanc laguerre anti drogue du gouver-nement nord-amricain, il esturgent de rformer les politi-ques nationales et mondialesde contrle des drogues etconstate que les initiatives dedcriminalisation naboutis-sent pas une augmentationsignificative de la consomma-tion de drogues, recomman-dant mme de metre fin la

    criminalisation, la marginali-sation et la stigmatisation despersonnes consommant desdrogues mais qui ne causentpas de dommage aux autres.

    Bien videmment, le mi-nistre de lIntrieur Guant,

    dans sa surenchre raciste etscuritaire permanente, sestempress dy rpondre : jysuis absolument oppos. Ladrogue, cest quelque chosequi est dangereux sur le plande la sant et den profiterpour stigmatiser une fois deplus les jeunes de banlieue : Par rapport la dlinquanceet au phnomne de bandes, ila t observ partout o le can-nabis a t dpnalis que lesbandes semparaient du traficdautres substances . Il auraitt mieux inspir de lire le rap-port de cete commission quireprend le constat fait par tou-tes les analyses srieuses : lapolitique de prohibition nestefficace ni en termes de sant

    (cest mme le contraire), ni entermes de contrle du trafic. En2008, on estime que 42 % desjeunes de 17 ans en France ontfum du cannabis (taux le pluslev en Europe) alors que leslois franaises sont les plus r-pressives. Au Portugal, depuis2001, la consommation de tou-tes les drogues a t dpnali-se sans que lusage augmenteet les Hollandais consommentmoins de drogues que lesFranais.

    Une guerre sociale...La guerre la drogue est

    avant tout une guerre socialeet sert des objectifs politiques.Aujourdhui, on stigmatise letrafic Sevran (Seine-Saint-Denis) car cela permet de viserles jeunes, les immigrs, lespauvres. Les problmes sont bien rels dans les banlieuesmais la drogue nen est pas lacause. La situation actuelle estla consquence du chmagede masse, de la misre cono-mique. Plusieurs milliers de

    jeunes sont incarcrs chaqueanne pour consommation ettrafic de cannabis, principale-ment issus de milieux popu-laires, alors que tout le mondesait que la drogue circule par-tout. Jean-Luc Delarue qui aavou consommer 10 000 eurosde cocane par mois dans le 6earrondissement de Paris, napas fait un seul jour de prison.Il est vident que la police et lajustice mnent sur la questiondes drogues une politique anti-jeunes, au facis, afin de main-tenir un contrle scuritaire etconomique en banlieue .

    ...e t inef caceCete politique ne peut me-

    ner qu une impasse, commele montre la situation au Mexi-que. Depuis 2006, le gouverne-ment a dclar la guerre tota-le aux cartels de la drogue enenvoyant 50 000 militaires, ( ceque demande de manire to-talement absurde S.Gatignon,le maire EELV de Sevran ...)en plus de la police. Rsultat :

    30 000 morts et un trafic qui najamais t aussi lev. Tout cecise faisant aux portes des USAqui mnent paralllement unepolitique anti-immigrs trsrpressive sur cete frontire.Les premires victimes de cetesituation sont les centaines defemmes pauvres assassines Ciudad Juarez. Cela na pasempch le trafic de cocane deprogresser. LONU constatemme quau niveau plantairela consommation dopiacs aaugment de 35, 5 % entre 1998et 2008 (la guerre en Afghanis-tan ny est pas pour rien), cellede cocane de 27 % et celle decannabis de 8, 5 %. Il y a doncurgence cesser au niveau in-ternational la politique rpres-sive actuelle.

    La lgalisation est la seulemesure srieuse en termes desant publique. Il faut appren-dre vivre avec les drogues,les grer au mieux. Noublionspas que les deux drogues lesplus dangereuses en Francesont lgales : le tabac (60 000

    morts par an) et lalcool (35 000morts par an). Le seul moyenpour faire rellement de laprvention et de laide ladiminution des risques (uti-lisation de seringues strilespour prvenir les infectionspar exemple) passe par la d-pnalisation des drogues. Neplus faire du consommateurun dlinquant est le pralable toute politique de sant quivise rellement aider les gensdans lusage de drogues quipeut devenir ingrable pourcertains.

    Pour linstant, les rpon-ses de la gauche sont faibles.Act-up, Aides, etc ..essaientde faire entendre leur voix etleurs proccupations face ladgradation de la situation. Apart le NPA et EE-LV, aucunparti ne prend clairement po-sition en faveur de la dpnali-sation de la consommation desdrogues et de la lgalisationdu cannabis, qui sont pourtantdes mesures simples et facile-ment applicables, mme dans

    le cadre du systme actuel. LePS partage fondamentalementle discours de lUMP sur laquestion. Hollande et Royal sesont opposs la lgalisationdu cannabis : On ne peut pasrelcher la rpression sur letrafic , estimant que le trafic sereporterait alors sur dautresdrogues . Seul Vaillant, ancienministre de lIntrieur socialis-te, a pris position pour, pluttpar simple pragmatisme poli-cier. Il y a pourtant ncessit eturgence sopposer la droitequi prtend rtablir lordremoral. La loi de 1970 permetau gouvernement de mainte-nir une sorte dtat dexceptiondans les banlieues. La lute an-tidrogue sert de prtexte denombreuses drives scuritai-res : au niveau lgal, le trafic dedrogue est soumis aux mmesmesures que le terrorisme. Re-fusons cela. Avant, pendant etaprs 2012, une seule solution :lgalisation !

    in : Tout est nous N109 Juin 011

    Par Farid Ghehiouche

    Le 2 juin 2011, la Com-mission Mondiale sur lapolitique des Drogues

    compose de 19 personnalitsrendait publics un rapport etune ptition avec plus dundemi-million de signatures,adresss lensemble des chefsdtat du monde, au secrtairegnral des Nations Unies BanKi Moon, ainsi quaux mdiasinternationaux.

    Le rapport constataitquaprs plusieurs dcenniesdapplication dune politiqueonusienne en chec, il tait ur-gent de rformer les politiquesnationales, mondialement. Ilprconisait une dpnalisationde lusage de drogues et unelgalisation du cannabis.

    Ces propositions basessur la faillite de la prohibitionmarqueront ce mois de Juin,comme jamais auparavant

    navait t autant cits les motsdpnalisation, lgalisation,rgulation pour sortir du sys-tme de contrle internationalinstaur par la convention uni-

    que sur les stupfiants adopteen 1961. Dans tous les pays,mme en France de manire as-sez indite, le dbat sest ouvertavec plus ou moins de vigueur.Et il risque de continuer dansla perspective des lections g-nrales en 2012 qui se produi-ront en Mars en Russie, en Maien France et en Novembre auxEtats Unis (trois pays mem- bres du Conseil de scurit).Egalement parce que dici lafin de lanne la CommissionEuropenne doit renouveler lastratgie et le plan daction delUnion europenne. Et peut-tre cete fois les conclusionsdu rapport Reuter-Trautmannsous limpulsion du Forum dela Socit Civile seront vrita-blement prises en compte.

    En France aussi, le plandaction de la MILDT doitsachever cete anne. Il estdifficile de prsager la futureposition de ce pr carr de la

    prvention obsolte et de larpression vertueuse commeseul moyen daction. Un revi-rement parat assez peu pro-bable, mais sait-on jamais, il ya toujours moyen, par le biaisdune habile dialectique, de nepas senfoncer dans les idesrcessives et denfin souvriraux ralits du monde sansdchoir.

    Il faut esprer que les mul-tiples rapports, tudes, tmoi-gnages, crits, de tous horizons,fassent prendre consciencede linanit dune politiquehypocrite. Un plant de canna- bis nest pas plus dangereuxquun cep de vigne, une fleurde Purple haze, chre JimmyHendrix, est peut-tre moinsnocive quun verre de gnle...

    Cest cete inadquation unesocit volutive qui a forte-ment contribu provoquer lasituation actuelle. Einstein di-sait la folie, cest se comporter

    de la mme manire, et sat-tendre un rsultat diffrent.Vouloir se raccrocher aux prin-cipes ne correspondant pas une poque ressemble aussiaux combats perdus davance.Il devient urgent de ne plussobstiner.

    Dans le cadre des lectionseuropennes en 1999, JeanPierre Galland avec le soutiendes Verts, puis en 2009 avec laliste Cannabis Sans Frontires(alternative cologique) pr-sentant 12 propositions poursortir de lhypocrisie avaientalert les politiques et tent derveiller les militants. Il seraittemps que les multiples usa-gers sortent du bois et sorga-nisent enfin, pour faire admet-tre leurs revendications.

    Pour 2012, parmi les 7 pro-positions de la campagne Al-termondiste Liberterre consul-tables sur le site farid2012.org,celle-ci devrait interpeller les

    550 000 usagers quotidiens ducannabis et les 12 millions defranais qui auraient enfreintla loi : Pourquoi et commentsortir de lhypocrisie de la prohi-bition des drogues ? La guerre la drogue est coteuse et inef-ficace, cest une guerre contre les pauvres, la nature humaine etla biodiversit. Il devient urgentdinstaurer une forme de rgula-tion de la production, de la dis-tribution et de la consommationsur des bases pragmatiques ettolrantes du cannabis et dautrespsychotropes.

    Plus dinos sur :

    globalcommissionondrugs.org/Report

    cannabissansrontieres.org/1-proposi-

    tions-pour-sortir-de-l,05.html

    Le dbat est ouvert,pas seulement en France

    Drogues:une seule solution, lgalisation !

    Accoyer oublielessentiel

    Pouss dans ses re-tranchements par un jour-naliste teigneux qui luicherchait des poux dansla tte, Bernard Accoyer agmi de faon dchirante,vous savez combien cotele traitement dun cancerou dun malade mental?.

    Raction paradoxale, pourqui pourrait metre lusagethrapeutique en dbat, cequi amoindrirait les cotspour la Scurit sociale.Sans oublier lallgementdes souffrances de milliersde personnes ateintes demaladies pniblement in-validantes, un dsespoirface auquel il est muet.Mais a-t-il conscience queles dernires recherchesscientifiques soulignent lesproprits anti-cancer decertains cannabinodes?

    PS : Lire le communiqu N46

    du 1er avril : Sarko trouve le

    joint pour colmater Fukushima

    http://cannabissansrontieres.

    org/communiques,00.html

  • 8/4/2019 RBH n2

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    5POLITIQUE2 Septembre/Octobre 2011

    Par FARid

    Il y a lextrme droitepure et dure qui agite des

    chiffons rouges tel le rtablisse-ment de la peine de mort pourles trafiquants de drogues etlenfermement des consom-mateurs. Pour qui naurait pas bien compris, prcisons quecete proposition frontiste met-trait la France au mme niveauque la Chine ou lIran... Pas srque cela permete de redorer leblason franais.

    Sur ce bord politiquemais dun avis oppos, on

    trouve des reprsentants dunedroite librale et/ou populairequi oscille entre nofascismeet valeurs sociales-dmocratestels Alain Madelin qui souhai-te la distribution rglemente delensemble des drogues ou Jean-Christophe Lagarde : Pnali-ser la consommation de drogues,cela cre le trafic et cela nemp-che personne de se droguer. Onstonnera que les positionspolitiques sur la prohibition deces deux francs-tireurs soientaussi tranches, peut-tre par-ce quils ne sont pas les mieuxservis par ltat sarkozyste.

    Il existe aussi une droiteen apparence plus r-

    publicaine et sociale, qui serevendiquera toujours duGnral de Gaulle et qui pro-chainement, dans cete comp-

    tition du leadership droite,fera choisir llecteur entredeux challengers potentiels deSarkozy. Cela devrait tre Do-minique de Villepin qui penseque la contravention est un mes-sage suffisant, mais cest un mes-sage ncessaire ou Jean-LouisBorloo : Est-ce que je lgalise lecannabis ? La rponse est non,mais ntait-il pas, ce jour-l,sur le plateau de Canal+, souslinfluence de sa marionnetedes Guignols ?

    Au centre du milieu,Franois Bayrou a os

    constater que : Notre manire de

    luter contre la drogue a chou .

    Il lui en aura fallu du tempspour laffirmer. On aimeraitque Jean Luc Bennahmias (an-cien secrtaire national desVerts) prcise davantage.

    Quid du gouvernementSarkozy ?

    Alors que le dbat enflam-me la plante entire, deuxministres dont lun, MauriceLeroy prcise toutefois quilsexprime titre personnel,lautre, Claude Guant por-te-voix de lElyse, ont faillicauser une dissenssion gou-vernementale. Claude Guantaffirmant de manire aussiinepte que possible : Jy suisabsolument oppos. La dro-gue, cest dangereux sur le plande la sant et le ministre de laVille, Maurice Leroy, de se d-clarer pour une dpnalisationsous contrle, ce qui quivalait soutenir le rapport Vaillant.

    Il revenait au Premier mi-nistre Franois Fillon de re-donner clairement le discoursofficiel Lgaliser le cannabis,cest lgitimer, justifier et doncencourager son usage. Point- barre sur le sujet selon lui.On fera remarquer au patrondEtienne Apaire, que prohi-ber le cannabis, cest banaliser,justifier et donc encourager lacriminalit.

    Dans la droite ligne de leurmentor, les fidles de Sarkozyont jous leur partition pour

    faire bloc, avec Xavier Ber-trand assnant un la socit franaise ne veut pas de la dp-nalisation du cannabis , dont lepas est embot par Luc Cha-tel estimant que le cannabis,comme toutes les autres formes dedrogue, entrane une addiction.Rejoints par Valrie Pcressesen sortant comme elle peut: Moi je suis totalement prohi-bitionniste. Laissons les interditso ils sont ! ainsi que Bruno LeMaire : Ce serait une trs mau-vaise nouvelle pour la socit.Claude Guant ayant, commeil est convenable, le mot dela fin Ce nest pas parce que la

    lute contre les stup-

    fiants est difficile quil faut labandonner.Qui prtendait quelerreur est humainemais sobstiner estdiabolique ?

    Ce tir groupfut renforc par lacontribution Dpna-lisation du cannabis,un dbat biais, pu- blie par Le Monde,mais programmepar Claude Guanten rponse lancienministre de lInt-rieur socialiste Daniel Vaillantqui prsentait, le mme jour lAssemble nationale, un rap-port proposant la lgalisationdu cannabis en France.

    Bien entendu, la Gauchereflte les mmes contra-

    dictions internes. Et on peutmesurer combien parfois lafrontire est minime entre cer-tains partis que tout devraitopposer.

    Pour le Parti Socialiste,Manuel Valls qui dclare

    : lide de lgaliser le trafic decannabis va lencontre de mesvaleurs , en est lillustration.Idem, Arnaud Montebourgestime quon a besoin dun cer-tain nombre de limites dans lescomportements , ou MadameRoyal, qui aurait pu pourtantessayer de se dmarquer lg-

    rement sur la question commeFranois Hollande renvoyant,lui, une rflexion europen-ne sur la prohibition. Une ma-nire de boter en touche sanstrop de risques.

    Plus gauche,les cologistes histori-

    quement les plus antiprohibi-tionnistes revendiquent avecCcile Duflot une politique pragmatique, cest une politiquede lgalisation et la candidateEva Joly, surrenchrit unedpnalisation avec des taxes etune conomie contrle serait unavantage.

    Enn, lextrme gauche,le NPA prsent lors de

    lAppel du 18 joint La Villeteest clairement en faveur de lalgalisation du cannabis, maiscela ira-t-il jusquau soutiendune proposition dun luPS?

    Le Front de Gauchese positionne pour la l-

    galisation, par pragmatisme etraison, plutt que par engoue-ment pour la chose. L o lepositionnement tonne plus,cest Lute Ouvrire o le vira-ge Arlete vient dtre franchipar Nathalie Arthaud, qui sesignale par cete dclaration :La rpression, cest clair et net,a ne marche pas.

    Reste que lancien ministrede lIntrieur, Daniel Vaillant,assure quavec son rapport il

    tente douvrir les yeux un cer-tain nombre de gens qui refusentde le faire parce que nous som-mes dans une situation dchec,cest cela la vrit.

    Devinette (rpondre sur le profl

    Facebook de RBH) : Qui a dit ? Si je

    suis lu, je erai de lElyse un hpital

    pour le cannabis thrapeutique

    Texte original du collecti Cannabis

    Sans Frontires, publi par le site

    producsounds.jimdo.com

    Plus dinormation :

    cannabissansrontieres.org

    cannabis01.rtdme.ree.rcannaarmer.blogspot.com

    Faut-il lgaliser

    le cannabis ?Panorama des prises de positions dun bord lautrede lchiquier politique ranais.

    Conclusionsprovisoires

    Extrait page 8* : Lalute contre le trafic de stu-pfiants, dans laquelle lesDirections Dpartementa-les de la Scurit Publique(DDSP) nont pas t for-tement impliques jusquen2010, illustre les travers

    du pilotage statistique desservices. Leurs interven-tions ont surtout t orien-tes vers linterpellationdes consommateurs sansamlioration significativedes rsultats en matire derevente ou de trafics. Ellesont jou un rle de variabledajustement pour amliorerle taux moyen dlucidation.Ainsi, entre 2002 et 2009, laconstatation des infractions par les services des DDSPa connu une progression de76% pour lusage simple,30% pour lusage avec re-vente et seulement 8 % pourle trafic. Le nombre de place-ments en garde vue pources motifs sest accru de 91%, 42 % et 3 % respective-ment.

    Si mme la cour des comp-tes constate que la rpressiondes usagers du cannabis sertde variable dajustement pourjustifier les objectifs policiersdu Sarkozystan, et quau fi-nal les trafiquants sen sortentmieux... On comprend da-vantage les nombreux effetsdltres dune politique deprohibition au niveau de laprvention et de la sant pu-blique. Ce rapport dun orga-ne officiel valide lavis de TerraNova qui, dans son tude, va-luait 3000 euros chaque gar-de vue pour usage-dtentionde stupfiants. Qui a dit quilfallait faire des conomies ?CQFD.

    *www.ccomptes.r/r/CC/documents/

    Syntheses/Synthese_rapport_public_

    thematique_securite_publique.pd

    La Cour des comptes dnonce la politiquedu chire ciblant les usagers de cannabis

    Synthse du rapport public thmatique*

    Par exemple en suivant cefil de commentaires (partiel etpartial) rpondant la publica-tion du texte sign par ClaudeGuant Dpnalisation ducannabis, un dbat biais ,dit par le journal Le Mondedat du 16 juin 2011, et la veillesur le site Lemonde.fr 13h51,en raction la sortie du rap-port Vaillant.

    A couter certains depuisquelques semaines, la guerrecontre la drogue serait un chec,et face ce flau, il ne resteraitplus quune solution, la dpnali-sation, en commenant par le can-nabis... . Claude Guant, minis-tre de lintrieur, de loutre-mer,des collectivits territoriales etde limmigration.

    Par exemple, C Sativa luirpond Accuser de naf son

    adversaire est toujours un sub-terfuge dialectique. Mentir en estun autre. Raisonnez mieux M leMinistre.

    Ingnieusement Ben faitla dmonstration : Il reprochedes postulats errons mais nesen prive pas. 1) Accs + facile =+ de consommateurs => France +gros consommateurs dEurope etla consommation aux Pays-Basna pas explos (1 exemple parmidautres). 2) Laccs aujourdhui y est dj trs facile (mais pastoujours sans risques / flics ourackets), sinon il ny aurait pasautant de consommateurs. 3) Ilocculte galement tout le voletmdical galement reconnu par lacommunaut scientifique. 4) Onparle de lgalisation contrle.

    Puis on assiste un d-montage de texte par le valeu-

    reux chevalier du net RaphalC. qui hurle aux oreilles duministre : Halte aux syllogismesmortifres des prohibitionnistes!

    1) La lute antidrogue chouesansfin car lchec lui est consubs-tantiel : aucun vice ne peut trecombatu par une interdictionbrutale. 2) Le cannabis est nocif? Raison de plus pour dpnaliserlusage & rglementer sa distribu-tion (Guant prfre que les dealerssen chargent!). 3) Hausse de lusa- ge car accs+facile ? Au marchnoir, quiconque peut en acheternimporte o (mme en prison).4) Confusion INTERDIT & IN-TERDICTION htp://petitlien. fr/fetichisme 5) Baisse de lusage grce cete politique ? Causa-lit non dmontre. 6 ) Confusiondlibre (?) entre dpnalisation& lgalisation. 7) Adaptationdes trafiquants : ils nont pas at-

    tendu Guant, et applaudissentsa dfense obstine du statu quo.8) Reculs trangers : nuancerpour les Pays Bas. Curieux oublidu Portugal (dcriminalisationde toutes drogues depuis2001).Guant sillusionne : en 40 ans depersvrance , les saisies ne d-passent pas 20% (1% de la valeurfinancire). La posture guerrirea chou. Prohibition = fausse so-lution. Pays choisis avec raccour-cis dmagogiques... 9) Le dernierchiffre mtonne mais bon ... 10)Le passage sur lvolution du tra-fic est mourir de rire aussi ...Une belle letre, un beau discoursmais qui reste dmagogique etloign de la ralit. Et quelquepeu dsobligeant envers ceux quine le cautionnent pas. Atentionaux choix des mots Monsieur leministre, on pourrait galementatendre plus dempathie de

    votre part. (...) Le panurgismedu politiquement correct , cestla doxa encore majoritaire (demoins en moins) que la prohibi-tion fonctionne, en dpit des faits.La posture outrancire du nopu-ritanisme est commode : elle exigeune ccit volontaire, pour ne riensavoir des consquences rellesque ses exigences utopiques oc-casionnent. La rpression est unchec total. Mais si la croyance enson efficacit apaise vos penchantstotalitaires, alors...

    Dailleurs, il a un fan quifera la conclusion de ce repor-tage : Daccord avec RaphalC. Lalcool et la cigarete sont desdrogues qui font plus de dgtsque le cannabis et dont on a quandmme russi +/- canaliser laconsommation. Le trafic de ciga-

    retes nest pas aussi nuisible quecelui des drogues (Ndlr : illicites)parce que le contexte de linterditen est absent. Si lapproche gou-vernementale tait si globale queC. Guant le dit, elle intgreraitla lute au blanchiment via les pa-radis fiscaux et les officines typeClearstream. Lapproche de C.Guant est aussi idologique. .

    En direct des lignes internet.

    Source:

    www.lemonde.r le 011/06/15

    depenalisation-du-cannabis-

    un-debat-biaise

    Que pense le peuple , fnalement ?Laissonsle sexprimer...

    Image:

    2011

    marker

    La prohibition est-elle djderrire nous ? Que cesoit le Parlement en Ja-

    maque, au Royaume Uni, auMaroc ou au Mexique, en Is-ral comme en Suisse et dans

    de nombreux autres pays, leslignes bougent. La sacro-sain-te prohibition finit par poserproblme, et on cherche len-terrer discrtement. Pourtanten France, il reste des milliersdusagers et dusagers-parta-geurs incarcrs, des centainesde milliers darrestations et degardes vue lies au cannabis,des suicides en prison, des viesbrises par cete situation, sansque a bouge...

    Comment le dbat poli-tique va-t-il voluer dici leslections prsidentielles et l-gislatives de 2012 ?

    La pression populaire etmdiatique sera-t-elle assezforte pour imposer le sujet ?

    Il se dit que des candida-tures indpendantes et pro-l-

    galisation se prpareraient endehors des partis traditionnels,tel que lavait fait le collectifCannabis Sans Frontires auxeuropennes de 2009, le peu-ple en aurait-il assez de la po-litique rpressive au point dechambouler le paysage lecto-ral franais, comme on pourraitlesprer voir la multiplicitdes articles et commentairesfavorables la lgalisation surle web ? Il faudrait pour celaun mouvement citoyen quimobilist prioritairement pourlinscription sur les listes lec-torales avant le 31 dcembre2012... Alors rveillons-nous !

    Image:

    2011

    marke

    r

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    6 POLITIQUE 2 Septembre/Octobre 2011

    Par Ananda S.

    Tous les anti-prohibition-nistes atendaient le fa-meux rapport Vaillant.

    Sa parution a surtout

    provoqu une trs bonnecampagne de communicationgouvernementale, destine lensevelir sous de lourds gra-vats.

    Pourtant ce rapport par-lementaire Pour mieux luttercontre le cannabis : sortir de

    lhypocrisie na rien dun br-lot rvolutionnaire.

    Avec un bon sens trsmesur, il se contente de re-marquer que cest aprs lapromulgation de la loi de1970 que sest dveloppe laconsommation. Que daprsles tudes de lOFDT, chezles jeunes de 17 ans, plus lemilieu dorigine est favoris,plus la consommation tend augmenter1. Que les artisans,commerants, chefs dentre-prises et ouvriers sont les ca-tgories les plus clientes, lescadres tant dans la moyennepour le cannabis. Mais les ch-meurs ont une consommationplus leve que les actifs2

    Il pose galement lesconditions et les limites de la

    rpression actuelle qui au nomdun confort de linterdit d-rive dans la simple politiquedu chiffre qui a entran 580108 gardes vue en 2009, sanscompter les infractions rou-

    tires3. Ce qui sert commod-ment lobjectif scuritaire dugouvernement sans sataquer la dlinquance organise4.Et parle du cot du cannabispour la sant publique, tou-tes campagnes de prventionconfondues, 0,06% du PIB en2007. Alors que lalcool cote la socit 2,37 % du PIB, et letabac 3,05 %5

    Enfin il voque lembar-ras de la justice face lina-daptation de la loi, lhtrog-nit des rponses apportespar les tribunaux selon lesterritoires et les profils socio-conomiques des consomma-teurs voire mme des simplesrevendeurs. Mais aussi, enouverture il parle du thra-peutique avec une certainevhmence, proposant de l-gifrer promptement grce une loi part entire. Afinde ne pas tomber dans le re-fus de soin, ou une forme denon assistance personne ensouffrance, pour ne pas direen danger

    Lgalisation contrleLa rponse de lquipe

    parlementaire est de prco-niser la mise en place rapidedune politique plus raliste et

    donc plus efficace.Le rapport reprend la pro-

    position manant de FrancisCaballero dune lgalisationcontrle du cannabis.

    Partant du principe quilne faut pas confondre cons-quences et causes, il proposedans un premier temps lamise en place dintervenantsprofessionnels adapts auxcontextes, dans un but de pr-vention pragmatique. Et sur-tout lencadrement par ltatde la production et de limpor-tation des produits proposs la vente, avec filire horticolelabellise. La distribution seferait dans des dbits, simplesou autorisant la consomma-tion, dont bien videmmentles mineurs seraient exclus.

    Cete proposition assezradicale dans lambiance ac-tuelle ayant comme objectifprincipal de sataquer fron-talement au problme qui pa-rat rester assez annexe danslapplication des lois scuri-taires, la lute effective contre

    les mafias qui alimentent letrafic. Les gros importateursspanouissent sans trop dedifficult semble t-il avec ceteprohibition gage de sauve-garde de la sant publique,comme on dit au gouverne-ment. En dehors de la contra-rit pour leurs intermdiairesde devoir remplacer plus oumoins rgulirement leurs pe-tits revendeurs.

    Dailleurs, en auraient-ilspressenti le danger ? En toutcas, dans certains coins deFrance il devient maintenantparfois plus simple de se pro-curer de lhro, quune petitette de Beuh. Les prises, horscannabis, si elles existent res-tent assez discrtes.

    En route vers ??Mais tait ce bien son ob-

    jectif que de tout vouloir trai-ter ? Il affiche visiblement plus

    une simple volont dalerterofficiellement, par le biais deparlementaires reprsentantsles citoyens, sur le blocagetotalement dsastreux de la si-tuation actuelle, en confirmantlocalement, les conclusions dudernier rapport de la GlobalCommission on Drug Policy.

    On est enclin repenserau chemin raboteux et escar-p de la caverne dont parlait

    Platon. La raction du prsi-dent du groupe socialiste lAssemble si la gauche vientau pouvoir, on pourra crer unecommission de consensus pourdgager des solutions porte enelle les ferments de limmobi-lisme. De mme quil faudraitgalement analyser pour lesrsoudre les divers probl-mes sociaux collatraux quisont issus de cete prohibition.Ils commencent pouvoirmerger franchement mais

    les solutions ne peuvent venirque dune ferme volont densortir. A force de sembourberdans les marcages vertueuxet dconnects de la ralitrelle, il risque de devenir deplus en plus complexe densortir normalement. Cest cecontre quoi sinsurge ce rap-port parlementaire.

    1 O.F.D.T. ESCAPAD 005

    0.F.D.T. Cannabis donnesessentielles. 007 / Baromtre sant

    005. INPES - Exploitation OFDT Fondation Jean Jaurs. J.J.

    Urvoas Note 76 - janvier 0114 Alliance police nationale

    n 7 Mars 0115 O.F.D.T Christian Ben Lakhdar 007

    Lire galement

    www.lemonde.r/societe/

    article/011/06/15/daniel-vaillant-

    pour-mieux-lutter-contre-le-trafc-

    de-cannabis-il-aut-legaliser-sous-

    controle_1560_4.html

    A propos du

    rapport Vaillant

    Synthse des objectis et buts du rapport

    Lgalisation pour les adultes

    Mise en place duneflire nationale de production

    (5000 Hectares)

    Rprimer les conduites risques

    (Modle de lalcool)

    Reconnaitre lusagethrapeutique

    Importation contrle Interdiction de la conduitesous lemprise du cannabisUsage des cannabinodeset de la orme vgtale.

    Vente sous licence dansde simples dbits, oudans des Coee Shopsdit Cannabistrotsquips dun umoir.

    Mise en place de dpistagedans les mtiers risques.

    Prescription pour les casde SIDA, Cancer, Parkinson,Sclrose en plaques,Maladie de Crohn, etc.

    Tribune de Tom Verdier

    D

    ans une allocution de2007, le professeur Cos-

    tentin, Neuropsycho-pharmacologue cout de nosparlementaires avec une fer-veur suspecte ds quil sagitde drogues et dont il faudramexpliquer patiemment ladiffrence avec un charlatan,lanait les hostilits par cesphrases : Fini le petit joint de1968 qui faisait planer. Les mani-pulations gntiques et les modesde culture ont multipli par 10 laconcentration en THC

    Vous noterez que le pro-fesseur Costentin ninventemme pas ses plus mauvaisesrpliques. Mais je vous parle-rai une autre fois de ce fleuronde la mdecine hexagonaleet du mal quil fait ce pays,concentrons-nous pour lheure

    sur son trs mauvais argumentintroductif. Parce quon len-tend souvent, quon le lit etrelit, quil est emblmatique dela mauvaise foi des discoursanti-cannabis et caractristi-que du mpris de lintelligencequi ravage notre belle nation.Que lit-on dans les viscres dece classique de la propagandeprohibitionniste ?

    Dabord, cest un aveu :le joint, en 1968, ce ntait pasdangereux. Or, que disaient lesCostentin et Valls de lpoque ?Que ctait un flau pouvanta-ble et que, pour la sauvegardede notre pays et de sa belle jeu-nesse, il fallait interdire ceteherbe diabolique. Mais voil-t-y pas que ces petits sales quifumaient joint sur joint au d-but des annes 70 ne sont pasdevenus en masse accros oufous, nont pas t une gnra-tion sinistre de criminels tom- bs dans lhrone incapablesde faire le moindre effort, bref,quen dpit dune consom-mation continuellement en

    hausse de cannabis, la socitfranaise ne sest pas croulequarante ans plus tard alorsque ctait cens tre affaire de

    mois si on ne faisait rien.Ce constat suffirait por-ter un coup fatal la prohi- bition et prouverait mmelinnocuit du cannabis si lediscours officiel navait re-cours une astuce. Celle dedire bon, daccord, on vous a bullshit plein tube en 70 surles dangers du cannabis et ona mis des gens en taule pourles protger alors quen fait ilsne risquaient rien. Le joint delpoque, a allait. Mea culpa.Mais atention ! Le joint demaintenant, ce nest plus celuiquon a constat inoffensif en-tre temps. Celui daujourdhui,il est VRAIMENT aussi nocifquon croyait de bonne foi ce-lui de lpoque lpoque. Ok ?

    Donc mme si vous, parentsdaujourdhui, vous tiez cesfumeurs hier, nallez surtoutpas croire que vos enfants sontaussi hors de danger que vousltiez ! Ce nest plus la mmechose ! Plus le mme joint ! Ila seulement la mme odeur !Alors dpchez-vous dallerleur coller la mme pressionquon vous a colle, parce quecete fois cest du srieux !!!MAINTENANT !!!!

    Ma question est simple : onse fout de qui ? Dans les filmsde propagande des annes 20,on accusait le joint de transfor-mer un type parfaitement saindesprit en violeur compulsifparricide suicid avant davoirtir la troisime late. Entretemps la propagande a recyclces dangers en effets secondai-res de lhrone et du LSD. Achaque gnration, on expliquegentiment quon sest trompcelle davant, mais quun autredanger, alors inconnu, est ap-paru. Ou un nouveau produit,qui prsente vraiment ces dan-

    gers. En tout cas, il faut luterplus fort.

    Plus encore que les argu-ments anti-cannabis, cest ceterhtorique qui empche lemoindre dbat constructif. Onarrive chaque dcennie avecplus de donnes scientifiques,de statistiques, qui prouventque les peurs de la dcenniedavant sur la foi desquelleson sacharnait la prohibition,taient fausses. Et alors, pourtoute rponse, on nous dit queles dangers ne sont plus lesmmes, que le produit, sonusage, le contexte gopoliti-que, le cours de la beterave,ont chang entre temps et

    quon ne parle plus du mmeproblme. Quil faudrait avoirdu recul sur ces nouvelles don-nes pour dcider.

    Du recul ?Sans mme parler des mil-

    liers dannes depuis lesquel-les le cannabis est consommpar ltre humain, il existeun rapport remontant 1894,demand par lAngleterre in-quite de la consommation dechanvre dans lInde colonise.Dans ses 7000 pages, le IndianHemp Report disait dj toutce quil y avait savoir sur lecannabis. Par exemple quilest infiniment moins dange-reux que lalcool et quil a danscertain cas des effets non pasneutres mais bnfiques. Laconclusion de ce rapport : laprohibition du chanvre seraitune oppression, elle serait enoutre totalement inapplicable,et ceux qui la prconisent setrompent sur les effets du can-nabis ou les exagrent. Le pro-fesseur Costentin se trompe

    sur les effets du cannabis etles exagre. Avec 107 ans deretard. Mais le problme nestpas tellement l. Le problme,cest quun scientifique qui seprostitue dmontrer des sor-netes criminelles pour tayerla politique en vigueur estseul entendu. Son rapport de2002 prouvant que le canna- bis rendait accro comme lh-rone tait une imposture malbcle qui aurait valu 2/20 parprotection un lve en pre-mire anne de fac. Ce torchonni fait ni faire a totalementclips un rapport de 420 pa-ges de lINSERM produit par25 scientifiques sappuyant

    sur 1200 articles de documen-tation. Pourquoi ? Parce quele rapport de lINSERM taithonnte et que sa conclusiontait la mme que celle du rap-port anglais de 1894. Et ce nestpas ce quon voulait entendre lAssemble.

    Depuis plus de cent ans,ladoption et le maintien de laprohibition ne viennent pasdu manque de donnes fiablesmais du manque denvie dentenir compte. Et si le dbatsemble aujourdhui sinstallerce nest pas que linformationa fondamentalement chang :cest quelle se diffuse enfin. Ilme semble quon ne peut pasfaire mieux que de propagercete information. Le procdqui transforme une informa-tion exhaustive en bonnes d-cisions sappelle la dmocratie.On est en plein dedans.

    Et il y a une autre bonnenouvelle : linformation, il esten notre pouvoir tous de lapartager. Et cest exactement cequon est en train de faire.

    Rveillons-nous ! vendiquant le petit joint, d-clarations orales et souventnon commentes, mais suffi-santes pour que tout le mondelentende. Ce qui ne la pas em-pch deffectuer un septennat

    la tte de ce classement.On samuserait fairedautres observations. AvecZizou, qui lui ne se permet-trait pas dintervenir sur cesquestions sauf peut-tre souslangle du dopage... Maisnembrassait-il pas le crne d-licatement chatoyant dun Fa-bien Barthez contrl positif auTHC, comme Bernard Lama,consacr meilleur gardien debut de la plante en 1996 ?

    Et on peut se rappeler quenpleine campagne lectorale,deux troublions du PAF, KarlZro et Laurent Baffie racon-taient un dner fumeux dansles appartements de la PlaceBeauvau, o la table avait vuun joint faire le tour. Imaginez-

    vous de la super skunk parfu-mant la demeure du premierflic de France ? Alors que surles estrades de ses meetings, ilproclamait : il ny pas de dro-gues douces, il ny a que des dro-gues interdites.

    Nanmoins dans le PAF etles milieux tendances, les anec-dotes abondent. Par contre, uncrivain de la jet-set, FrdricBeigbeder, a fait une bonneprface, mesure, au livredu journaliste de Libration,Michel Henry, qui expliquepourquoi la lgalisation est in-vitable.

    En 2004, Vienne, MichelBouchet, ancien chef de laMILAD, expliquait dans lescouloirs de la CommissionDrogues et Narcotiques, quelaugmentation de la consom-mation du cannabis en Francetait due aunarco marketingdont se rendaient coupablesplusieurs animateurs de tl-vision, stigmatisant en particu-lier Thierry Ardisson. Comme

    il lavait fait auparavant desEditions du Lzard.

    Mais, lorsque par maladres-ses on chope un dealer des beaux quartiers, ou lorsquuncomportement drive un peutrop, il faut bien tenter de met-tre de lordre, et faire un exem-ple. Le pauvre Delarue en estla preuve. Mme sil devientdifficile de suivre les traces desa caravane rdemptrice, grce laquelle on a pu lui viter lesort commun.

    En fait, cete liste de person-nalits prfres reprsenteune sorte dhommage popu-laire, en total inadquationavec les objectifs rpressifs-tout-va que martle le gou-vernement actuel. Hommageau mtissage, limmigration,au handicap et aux valeursfondamentales. Mais aussi,principalement peut-tre, auxqualits de cur, au courage, la gentillesse, la simplicit, la dignit. Notions semblantavoir un peu disparu des m-dias, dans lesquelles ces lusne sont pas vraiment surexpo-ss actuellement.

    On peut lire l une sorte demessage, gliss comme dansune bouteille jete la mer, quisuggrerait une rponse auxlois scuritaires, aux prohibi-tions forcenes, aux rtrcisse-ments sociaux de toutes sortesqui nous touffent. Finalement,les pipoleries peuvent tresignifiantes.

    Suite de la page 1 Larche de Noah!

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    8 SANT - JARDINAGE 2 Septembre/Octobre 2011

    Quelque part, dans un appar-tement dun immeuble quel-conque dune ville allemande,depuis plusieurs annes, sansque personne ne puisse le re-marquer, un grand criminelpotentiel se terre. Non, pourabriquer des bombes oumartyriser des enants, maisseulement parce que cettepersonne atteinte du HIV-Sidacultive des plantes de canna-bis. *

    Andras 48 ans, sroposi-tif, nous atend dans lembra-sure de sa porte dentre pournous accueillir chaleureuse-ment.

    [RBH]23: Bonjour Andras

    Andras : Salut[RBH]23: Depuis quand es-tusropositif ?

    Andras : Je pense depuis1990, mais on me la confirmquen 1992 quand le virus sestdclar.[RBH]23: Quelle est la

    nature de ton traitementthrapeutique?

    Andras : Tous les matins, je prends des antiviraux encomprim, et sur les conseilsde mon mdecin, du cannabis.[RBH]23: Comment agit lecannabis ?

    Andras : Tout dabord, jedois dire que a maide at-nuer mes problmes desto-mac causs notamment par la

    lourdeur des mdicaments et retrouver de lapptit. Vousnavez pas ide de limpactpositif que cete plante peutavoir, surtout lorsque vous vi-vez avec la douleur et les pei-nes que vous ne pouvez passupporter.[RBH]23 : Que se passera-t-il si tu nas plus de

    fleurs de cannabis pour taconsommation ?

    Andras : Heureusement, je ne vais pas mourir sur lechamp, mais cest un lentprocessus de dgradations.Dabord mon estomac se re- belle la prise du traitementet je perds mon apptit. Celanest pas trs grave sur un oudeux jours, voire une semaine,mais mon poids sen ressent.Parfois, je ne fais quavoir desnauses avec lenvie de vomirtoute la journe. Je ne supporteplus ces pilules, a joue directe-ment sur mon tat psychique.Petit petit, les dsagrmentssenchanent et cest vraimentpas beau voir.

    Cest pour a que je mesuis lanc dans la productionde mon remde, afin de limiterles consquences des pnu-ries.[RBH]23 : Est-ce que tuas tent dobtenir une

    autorisation spciale dlivre

    par le BFArm (lagencefdrale allemande du

    mdicament et des servicessanitaires) ?

    Andras (rires) : Il y aquelques annes, jai t arrten possession de substancesillicites et cela ma valu unecondamnation, mme si je pou-vais dmontrer quil sagissaitdune auto mdication. Je nesais pas dans quel sens la si-tuation voluera, mais partirdu moment o la loi garantira

    mon intgrit, alors je ferai cet-te demande. Mais pour le mo-ment, je ne veux pas veillerles soupons. Le pire, cest quejai des contacts rguliers avecde nombreux patients qui sontsuivis par mon docteur, et tousemploient du cannabis desfins thrapeutiques commemoi. Mais pour ceux recevantleur traitement domicile etdans limpossibilit de sortir,

    ils ne peuvent avoir recoursou cultiver du cannabis parcequil y a les agents des servicesmdicaux prsents au domi-cile, qui ne souhaitent pas treassocies de telles activits,illicites.

    Mais si je fais leffort dof-frir quelques sommits fleu-ries, je risque dtre considrcomme un revendeur par letribunal et le juge. Mais si je nefais rien, je me sens coupablede non-assistance personneen danger. Tant que la situa-tion restera bloque de la sorte,je ne me vois pas vivre confor-mment la loi. Jen suis bienconscient et je dois faire avec.[RBH]23 : Quelles sont lesvarits que tu cultives ?

    Andras : Je fais au plussimple, sans me compliquerla vie. Jai de la New YorkDiesel sur un mtre carr etdemi. Un terreau biologique,et des engrais bios aussi, cesttout. Mon seul luxe est davoirinstall un systme pour ex-traire et filtrer lair, pour mas-surer que personne dans levoisinage ne se plaindra delodeur. Je fais deux rcoltespar an pour couvrir mon auto-mdication. Cela me fait en-viron 600 grammes par an, cequi me permet davoir environun deux grammes pour maconsommation quotidienne.[RBH]23 : ...Cest sans doute

    la raison pour laquelle tupeux avoir de gros problmessi tu te fais arrter ?

    Andras : Oui, comme celamest dj arriv il y a quel-ques annes. Heureusementque je suis tomb sur un jugecomprhensif, qui dans sa cl-mence ne ma condamn nepayer quune amende forfai-taire.

    [RBH]23 : Comment se passe

    tes journes ?

    Andras : Le matin, justeaprs les premires pilulesde mon traitement, je fumeune petite pipe pour mon es-tomac. Aprs a, je mallongeune heure, avec un estomacplein de molcules chimiques.Aprs a, je peux enfin djeu-ner et la journe peut commen-cer. Tant que je dispose de mestraitements, le lgal et lillicite,ma vie quotidienne nest pas sidiffrente dune autre person-ne. Jai un tas de choses faire,et depuis deux ans, je suis enmesure davoir un travail temps-partiel.[RBH]23 : Merci Andraspour cet entretien, soit

    prudent et tout le meilleur

    pour la suite.Andras : Merci, et fais at-tention toi aussi.

    * Cet entretien ait partie dune srie

    de portraits dAndras publis au

    cours des cinq dernires annes par

    nos homologues du Han Journal

    et que nous publierons dans les

    prochains numros de [RBH]23.

    Cannabis et HIVSida

    Bien sr, je ne vais pasmourir sur le champ...Entretien avec une personne concerne

    Aurora IndicaOrigine : Aghan etNorthern Lights.Disponibilit : Nirvana.comFloraison : 60-65 joursRcolte : moyennePrescrit pour : Nause, douleursarticulaires, arthrite et insomnie.

    Big KahunaOrigine : Big Bud - Skunk#1 - Aghani-HawaiianDisponibilit : SomaseedsFloraison : 56-6 joursRcolte : aiblePrescrit pour : herniediscale, arthrite.

    BlueberryOrigine : Juicy Fruit(highlet)

    Thai x Aghani male x ChocolateThai x Highlet Oaxacan GoldDisponibilit : DJ ShortFloraison : 45-55 joursRcolte : MoyennePrescrit pour : douleurschroniques, spasmes musculaires,nauses, antimtique(vomissements) et perte dapptit.

    ChillaOrigine : Kush x NepaliDisponibilit : BlueHempFloraison : 40-45 joursRcolte : ?

    Prescrit pour : Douleurs.

    Cinderella 99Origine : ShivaSkunk x [sensiJack Herer x Jack Herer]Disponibilit : Brothers GrimmFloraison : 60 joursRcolte : BonnePrescrit pour : pilepsie,sclrose en plaques et autresproblmes neurologiques.

    F-1Origine : Juicy Fruit(highlet)

    Thai x Aghani male x ChocolateThai x Highlet Oaxacan GoldDisponibilit : DJ ShortFloraison : 49-6 joursRcolte : Moyenne bonnePrescrit pour : pilepsie,sclrose en plaques et autres

    problmes neurologiques.

    HazeOrigine : Thai x Columbianx Mexican x VietnameseDisponibilit : The Flying DutchmanFloraison : 1-16 weeksRcolte : petite moyenne.Prescrit pour : Maladie de Crohn,pilepsie, sclrose en plaques etautres problmes neurologiques.

    HOGOrigine : Kush x AghaniDisponibilit : T.H. SeedsFloraison : 56-6 joursRcolte : BonnePrescrit pour : douleurs,spasmes musculaires, nauses,antimtique et perte dapptit.

    Jack HererOrigine : Skunk #1 x NorthernLights #5 x HazeDisponibilit : Sensi SeedsFloraison : 50-70 joursRcolte : Moyenne bonnePrescrit pour ( phenos sativa) :pilepsie, sclrose en plaques etautres problmes neurologiques

    Prescrit pour ( phenos indica) :douleurs chroniques, nauses,antimtique (vomissements)et perte dapptit.

    Kali MistOrigine : Haze x Skunk hybrid /Cambodian sativa x Silver HazeDisponibilit : Serious SeedsFloraison : 70-90 joursRcolte : Moyenne bonnePrescrit pour : Maladie de Crohn,pilepsie, sclrose en plaques etautres problmes neurologiques.

    Legends Ultimate Indica

    Origine : Ortega x Sweet Tooth #Disponibilit : Legends Seed Co.Floraison : 49-6 joursRcolte : Trs bonnePrescrit pour : douleurschroniques, spasmes musculaires,nauses, antimtique(vomissements) et perte dapptit.

    MazarOrigine : Aghani x Skunk #1Disponibilit : Dutch PassionFloraison : 56-6 joursRcolte : BonnePrescrit pour : nauses,antimtique (vomissements)et perte dapptit.

    Medicine ManOrigine : Aghan x Brazilian

    sativa / South IndiaDisponibilit : Mr NiceFloraison : 56-60joursRcolte : BonnePrescrit pour : Douleurs.

    Northern Lights #5Origine : Aghani x Skunk #1 x HazeDisponibilit : VarisFloraison : 45-55 joursRcolte : Trs bonnePrescrit pour : douleurschroniques, spasmes musculaires,nauses, antimtique(vomissements) et perte dapptit.

    RomulanOrigine : Caliornia X [WhiteRhino X White Rhino]Disponibilit : Federation Seed CoFloraison : 55-60 jours

    Rcolte : MoyennePrescrit pour : douleurschroniques, nauses, antimtique(vomissements) et perte dapptit.

    Sour DieselOrigine : [(SensiNL XMassSuperSkunk) XDawg/Chem] X DNLDisponibilit : Reservoir SeedsFloraison : 75 joursRcolte : BonnePrescrit pour : douleurschroniques, nauses, antimtique(vomissements) et perte dapptit.

    White RhinoOrigine : White widow x AghaniDisponibilit : Nirvana.comFloraison : 56-6 joursRcolte : BonnePrescrit pour : douleurschroniques, nauses, antimtique(vomissements) et perte dapptit.

    Dcouvrez-en dautres dans leprochain numro de [RBH]23

    Source : Cannaweed.com

    P

    ar ce tmoignage, je vouspropose de rendre comp-

    te de mon audition effec-tue en juin 2010 lAssemblenationale par le groupe parle-mentaire Cannabis prsidpar Daniel Vaillant, ancienministre de lIntrieur. Il futquestion de ma maladie et demon utilisation thrapeutiquedu cannabis.

    La maladie de Crohn mat diagnostique en 2005, cetemaladie auto-immune voluepar crises et jai t confrontplusieurs fois celles-ci, nces-sitant parfois une hospitalisa-tion en urgence.

    La maladie devient deplus en plus handicapante. Lestraitements proposs

    ne permetent pas la guri-son mais assurent un entretienou rgulent de fortes crises.

    Jai constat que le canna- bis, consomm sous quelqueforme que ce soit, apporte unsoulagement bienvenu surtouten priode de crise.

    Il est dmontr que lecannabis agit sur les sympt-mes de la maladie de Crohn,

    je peux seulement apportermon tmoignage sur lapai-

    sement que cete substanceamne, leffet positif immdiatsur les symptmes; Moins dediarrhes, sensations moinsdsagrables dans le ventre,plus dapptit, sont quelqueseffets que je ressens grce aucannabis. A 31 ans, je nai pastoujours connu le cannabis entant que consommateur, et jesais depuis plus longtempsque son usage, son transport,sa session, sa culture, sa pr-sentation sous un jour favora-ble (liste non exhaustive) sontinterdits et donc punis. Main-tenant que je suis malade, cetedrogue est un de mes mdica-ments et je crains de me heur-ter cet appareil idologiquequest la prohibition.

    Ny a-t-il que la clandesti-nit et le march noir commeseul avenir ? Je ne le souhaitepas.

    Je remercie les membresdu groupe parlementaire quiont pris le temps dtre cu-rieux et lcoute de mon t-

    moignage, qui fait cho denombreux autres.

    Je suis er davoir particip cette discussion.

    Le dbat fut bref etconstructif, jen retiens la n-cessit de rformer certaineslois et approches prohibition-nistes concernant le cannabis,prioritairement vis vis despersonnes qui utilisent le can-nabis comme mdicament.

    Pour conclure, voici deuxobjectifs possibles, pour met-tre en perspective mon tmoi-gnage :

    Crer un espace lgal pourla consommation thrapeu-tique de la plante, serait unpremier pas vers une recon-naissance officielle du canna-bis, dans la perspective dune lgalisation contrle . Pour,dune part, dcriminaliser et

    tolrer sa consommation rai-sonnable. Dautre part, queltat puisse encadrer le mar-ch du cannabis, comme il lefait avec lalcool ou le tabac.

    Et enfin, objectif sous-jacent, faire fonctionner la pr-vention autour du produit, etrevaloriser les interdits sur les-quels tout le monde saccordedj. Par exemple, la vente endessous dun certain ge et laconsommation au volant.

    Tmoignage de Justin U., atteint de la

    Maladie de Crohn et qui se prsentait

    sur la liste du collecti Cannabis SansFrontires (alternative cologique) lors

    des lections europennes en 2009.

    Tmoin oubli du rapport Vaillant

    VaritsthrapeutiquesDcouvrons la varit des cannabis

    thrapeutiques avec leurs bienaits

    valus par des personnes atteintes de

    maladies graves. Circulant sur internet,

    voici une liste non exhaustive desvarits et de leurs eets thrapeutiques

    reconnus par la mdecine.

    Image: 011 Peter Marks

  • 8/4/2019 RBH n2

    9/10

    9CULTURE2 Septembre/Octobre 2011

    PUB La Gazette du Chan-

    vre est votre disposition pourprsenter tout vnement, te,congrs, concernant le chanvre,

    mais aussi pour publier vos ar-ticles, photos, annoncescom-merciales, reportages,...etc.Nhsitez pas nous les com-muniquer :[email protected]

    SeptembreMi-septembre

    Forum de la Socit Civile,Bruxelles.

    20 septembre10h 17h : Journe dtudeLa performance tout prix ?Quelle politique en matirede dopage ? au Palais desCongrs de Lige (Belgique),organise par la Liaison An-tiprohibitionniste.Inscription: laliaison.org

    23-25 septembre Journes de Cannabis SansFrontires Paris ; Pour

    sinscrire et participer :cannabissansrontieres.org

    Vendredi 23 septembre[RBH] La Gazete duChanvre fte son existence.L.M.O.H - Party 1 partirde 21h. Plus dinformationsur le site RBH23.comConfrence-dbat-signatu-re, de 14h 21 h, salle des

    ftes de la Mairie du 18mearrondissement de Paris, en-tre gratuite sur rservationwww.asud.org Ces auteursqui dnoncent la prohibitiondes drogues en prsencede Annick Lepetit, St-phane Gatignon, Jean-Pierre Couteron, MichelHenry, Patrick Pharo,Jean-Pierre Galland. Mod-ration : Arnaud Aubron.

    24 septembre 14h-17hNe fumez plus Vaporisez!3 heures autour de la pr-vention des risques sani-taires lis la combustion,

    prsentation matriels, d-monstration, dcouverte delaromathrapie, dfense delherboristerie... Plus din-formation:www.ladylongsolo.com

    30 septembre partir de 19h30 : Conf-rence-dbat la ralit du can-nabis Chalon-sur-Sane -

    Maison des syndicats. Poursinscrire et participer :cannabissansrontieres.org

    Octobre5-7 octobre

    1res Rencontres europen-nes sur la rduction des Ris-ques Marseille, inscriptionpralable obligatoire ; Plusdinformation :www.eurohrn.eu

    26 octobreForum sur la Rgulation duCannabis San Sebastian,Espagne.

    28-30 octobreSalon-Expo Cultiva, Vien-ne (Autriche).

    Novembre5-7 novembre

    Confrence Drug reform Los Angels (USA).

    Fin novembreCannabis Cup, Amsterdam.

    agenda

    agenda

    Il y a ceux dAmsterdam etde Berlin mais il nexistepas en France de muses

    aussi spcialiss concernant lecannabis sativa L.

    Par contre la province

    franaise aime se souvenirde son ancienne vie locale etdans la mouvance des Arts etTraditions Populaires, deuxendroits, dans la Sarthe, prsde Mamers et en Sane et Loi-re, Bligny-sur-Ouche, sontexposes des collections per-metant dentrevoir limpor-tance du rle du chanvre dansla vie paysanne. Au XIXmesicle la France cultivait pres-que 200.000 ha de chanvre...En fait, comme pour le museitalien, dans la rgion de Bolo-gne, ces petits lots de tmoi-gnages passistes sont princi-palement centrs sur lusagetextile. Dans la Sarthe, il y aaussi une sorte de circuit per-metant dadmirer une srie defours soigneusement restau-rs, destins lopration deschage ncessaire lobten-tion de la fibre travaillable, lafilasse. La chnevote, rsiduinexploitable, servait de pailleou de copeaux pour le feu.Cete premire prparation,y compris la fabrication du filoccupait les familles paysan-nes alentours. Une sorte dequenouille fuseau permetaitde travailler la filasse tout enallant en champs les vachesou les chvres.

    A Bligny, ce sont princi-palement les outils qui sontexposs. Une guide explique

    consciencieusement leur usage: de la culture la transforma-tion en tissu, travaill ensuitepour donner, draps, chemises, bures de religieux, habits detexture plus fine, selon la qua-

    lit du fil, etc... Toutes les uti-lisations taient possibles avecce textile inusable ou presque,dont lutilisation quotidienneadoucissait simplement la sor-te de rugosit premire.

    Diffrents types de corda-ges taient galement produits Bligny, dont le chanvre at jusquau dbut du XXmesicle lactivit principale. Le bourg a compt jusqu 80tisserands, ce qui en faisait unrel centre de confection tex-tile rgionale. Des botes detiges sches, certaines avecfloraisons, sappuient contreles murs alternant avec de d-licieuses guirlandes en feuillesde chanvre artificielles, Madein China. Mais la fleur et sonusage possible nest absolu-ment pas voque. Les ques-tions perverses sont ignores,ne se rapportant pas au sujet,comme disait Eva Joly dansune runion ddie aux sallesde consommation encadre.

    En revanche, des feuilletsaffichs parlent de recetesdiverses partir de la graine,chennevis, qui ne servait pasquaux petits oiseaux. Cuitegrossirement, la bouillie ob-tenue tentait les poissons dela rivire, enrichie de lgumesdivers elle nourrissait les hom-mes, mais la cuisson devait

    alors tre plus surveille pourne pas trop durcir la graine.

    Diffrentes sauces lhuilede chanvre sont aussi expli-ques. On retrouve toutes cesprparations sur lexcellent

    site rueduchanvre.comAvec en prime une petite

    merveille excessivement ten-tatrice, la salade dpinardsaux fraises. Il sagit de m-langer vigoureusement de lamayonnaise, du yaourt et du jus dorange, que lon versesur des pinards et des frai-ses dlicatement mls, et ilne reste plus qu agrmenterdune poigne de graines dechanvre. Ce petit muse de Bli-gny est complt par une par-celle de culture, trs officielle,puisque spanouissant quasi-ment devant la gendarmerie.La gardienne/guide nen ditpas grand chose, et se contentedaffirmer que les plants ma-turit sont expdis ailleurs.

    Les murs pais des ves-tiges du chteau fodal quilabrite procurent une agrablefracheur pendant les chaleursestivales.

    Quelques liens :hanmuseum.de

    hashmuseum.com

    douix.com/m/bligny

    Pour plus de renseignements, vous

    pouvez vous procurer le livre Le

    chanvre autreois en Bresse plante

    providence en vente la Boutique

    de la Maison de Pays en B resse.

    maisondepaysenbresse.

    com/chanvre.php

    Lucie dans le cielTom Verdier

    Dans sa magistrale com-pilation sous forme de romaninitiatique, Tom Verdier ras-semble en 700 pages tout ceque lon doit savoir sur lessubstances psychdliques,

    de la pharmacope des IndiensdAmazonie, aux exprimenta-tions dHuxley ou Leary, en pas-sant par les recherches et applica-tions de la CIA. On y apprendbeaucoup sur ces substrats necrant ni dpendance ni dan- gereux problmes de sant, quireviennent sur le devant desusages. La conclusion, quelon peut rvler sans dflorerlhistoire, est que seule une l-galisation, distribution rgle-mente et encadre, permet-trait de luter contre les mafiasqui dirigent les systmes dap-provisionnement.

    Quand on referme ce fara-mineux ouvrage, se pose justeune petite question : wherediamonds are gone ?

    Lucie dans lecielAlbin Michel5

    Philosophie pratiquede la droguePatrick Pharo

    La philosophie pratiqueenglobe la morale et le politi-que, ce qui concerne lindividuet le collectif. Avec une appro-che de sociologue phnomno-

    logiste, Patrick Pharo, parle icide lexprience des plaisirs lis lusage des psychotropes,plaisirs devenus problmes cause dune pratique com-pulsive. Il sappuie sur les re-cherches des neurosciences, etrelie lassutude, phnomnecomplexe, un drglementdes circuits de rcompense, une sorte daccident de lalibert. La consommationinitiale relevant dun choixindividuel de profiter, expri-menter, ce qui est assez banalet gnralement contrl. Aveccete enqute, Patrick Pharodonne accs une multitudede tmoignages individuelsformant un rcit collectif com-ment, dont le plan veut valoiroutil analytique dun parcoursde la dpendance. Puisque ysont abords tous les probl-mes quon se pose habituelle-ment propos des drogues etdes addictions. La voix anony-me des dpendants (il sagitici principalement dhrone)

    parle simplement dun gotordinaire du plaisir, de rcom-penses de toutes natures, et dupige dun produit ou dunepratique qui procure immdia-tement rconfort ou bien-tre.Elle exprime aussi une pers-pective existentielle incom-patible avec le dogmatisme et

    larrangement idologique deceux qui dfendent une cause.Est aussi abord le sens despolitiques publiques qui visent obtenir une sortie supposeou espre de la dpendance.Ce qui pose le problme de laresponsabilit collective dansune approche individuelle, enrejoignant ainsi les lutes desassociations de rduction desrisques.Philosophie pratique

    de la drogue

    Edition du Cer - 7

    Drogues, pourquoi lalgalisation est invitableMichel Henry

    Ne pas oublier ce plai-doyer remarquablement do-cument, dont la sortie a tquelque peu occulte par lin-terpellation protestataire deStphane Gatignon.Drogues, pourquoi la

    lgalisation est invitable

    Denol - 16

    CHEZ le libraire...Petite escaletouristique en Bourgogne

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    En vido hommage la MarcheMondiale du Cannabis 011 suryoutube.com/watch?v=a9LQ_TMWOwY

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    du Chanvre aussi.

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