Beccaria_utilitarisme_et La Rationalité Pénale Moderne_Pires
Rationalité du management et information comptable et … · 2016-10-29 · 1ère Journée...
Transcript of Rationalité du management et information comptable et … · 2016-10-29 · 1ère Journée...
1ère Journée d’Etude Africaine en Comptabilité et Contrôle, Colloque de Dakar, 15 décembre 2016
J. TCHAPNGA – D. KAMDEM / email : [email protected] /[email protected] Page 1
Rationalité du management et information
comptable et financière dans les entreprises en
Afrique : une étude empirique du cas camerounais.
Jonas TCHAPNGA David KAMDEM
Doctorant en sciences de gestion Maître de conférences
FSEG, Université de Dschang, Université de Douala
Courriel : [email protected] Courriel : [email protected]
Résumé
L’objectif de cet article est d’évaluer le niveau
d’influence de la rationalité du management (RM)
sur la production, et, l’utilisation de l’information
comptable et financière (ICF) dans les entreprises
camerounaises.
L’enquête par questionnaire menée auprès d’un
échantillon de 214 TPE-PME opérant dans la
région de Douala a permis de mettre en exergue
deux faits saillants.
Premièrement, l’exploitation des principes, des
concepts, et des procédures de gestion, dans la
majorité des entreprises de l’échantillon (dans
52,8% de cas) est négligée. Ainsi, même si les
entreprises de l’échantillon ont tendance à utiliser
l’ICF qu’elles produisent, cette ICF semble être de
qualité médiocre ; par conséquent, défavorable à
l’amélioration de leur performance.
Deuxièmement, l’analyse des relations entre d’une
part, les composantes de la RM, et d’autre part les
indicateurs de la production, et, de l’utilisation de
l’ICF, a permis d’avancer que la RM influence
significativement la production et l’utilisation de
l’ICF dans les entreprises camerounaises.
Mots Clés : Rationalité du mangement (RM) -
Information comptable et financière (ICF) –
système de gestion (SG) – Qualité de l’ICF.
Abstract
The objective of this article is to estimate the level
of influence of the rationality of management on
the production and the use of the accounting and
financial information in the Cameroonians
companies.
The investgation by questionnaire led with a sample
of 214 TPE-SME operating in the region of Douala
allowed to highlight two protruding facts.
In the first place, the exploitation of the principles,
the concepts, and the procedures of management, in
the majority of the companies of sample (in 52,8%
of cases) is negleted. So, even if the companies of
the sample tend to use the AFI wich the produce,
this AFI seems to be mediocre quality ;
consequently, unfavorable to the improvement of
their performance.
Secondly, the analysis of the relation enters on one
hand, the components of the RM, and on the other
hand the indicators of the production, and, the use
of the AFI, allowed to move forward that the RM is
significantly connected to the production and to the
use of the AFI in the cameroonian companies.
Keywords: Rationality of management (RM)
Accounting and Financial Information (AFI) -
Management System (MS) - Quality of AFI.
1ère Journée d’Etude Africaine en Comptabilité et Contrôle, Colloque de Dakar, 15 décembre 2016
J. TCHAPNGA – D. KAMDEM / email : [email protected] /[email protected] Page 2
Introduction
De nombreux travaux1 montrent que la performance des entreprises en Afrique reste toujours
faible, malgré l’évolution technologique de la rationalité du management (RM). Plusieurs
approches2 de solution sont proposées. D’autres travaux semblent démontrer que la qualité de
l’information de gestion (IG), notamment l’information comptable et financière (ICF)
produite, et surtout, utilisée dans la gestion des TPE-PME en général et celles d’Afrique en
particulier est à l’origine de cette faible performance. La littérature (Mintzbert, 1990 ;
Fallery, 1983a), indique qu’un nombre important d’entreprises de taille petite ou moyenne ne
disposeraient que d’outils de gestion embryonnaires. Toutefois, pour nuancer cette perception,
Chapellier (1997) affirme que dans ces entreprises, le profil des dirigeants influence leur
type 3 de pratique comptable. Certains encore, pensent que les dirigeants des PME se
contentent plus de leur jugement personnel, intuition et expérience pour prendre les décisions
de gestion (Mintzbert, 1976 ; Simon, 1987 ; Nadeau et al. 1987). Dupuy (1987) quant à lui,
voit le fait que ces promoteurs et dirigeants, négligent les autres informations de gestion, pour
ne considérer que quelques données comptables qu’ils jugent essentielles. En contexte
africain, Hernandez (1994) estime que dans les entreprises africaines4, l’information verbale
prend le pas sur l’information formelle lors des décisions de gestion. Or, pour atteindre
efficacement ses objectifs (croissance, pérennité, rentabilité optimale, etc.), toute entreprise, si
petite soit-elle, doit fonder sa gestion sur un système d’information de gestion fiable, dont
l’ICF semble être le pivot.
Certes, pour prendre de bonnes décisions et améliorer la performance de l’entreprise, tout
entrepreneur aimerait avoir une bonne lisibilité de ses affaires. Ceci suppose la mise en place
d’un système efficace de collecte, de traitement et d’interprétation des informations de gestion
(IG), au rang desquelles figure en bonne place l’ICF. Cependant, au Cameroun, selon les
résultats du recensement général des entreprises (RGE-2009) réalisé par l’institut national de
la statistique (INS), seulement 13% d’entreprises tiennent une comptabilité financière
formelle. Pourtant, « plus la gestion de l’entreprise est transparente via la mise en place
d’une comptabilité moderne, plus la performance de l’entreprise est élevée » (Essama, Fomba
Kamga et Zamo-Akono, 2012). Il s’avère donc, que d’une part, l’ICF dans les entreprises
camerounaises est négligemment produite ; et d’autre part, cette ICF est rarement utilisée, ou
mal utilisée dans les décisions de gestion. Ce phénomène, compte tenu des travaux évoqués
plus haut, s’expliquerait par le fait que l’appropriation et l’application des principes de la
1 Notamment :
Institut de l’entreprise (Centre Nord-Sud), Bilan et perspectives de l’industrie africaine, Paris, la documentation Française, 1985, chap. 3-5 ;
ONUDI : Le développement industriel dans le monde ; 1992, 1994, 1996 ;
rapport thématique (2009) de l’institut national de la statistique (INS) sur l’état de l’industrie camerounaise (Partie II)
2 Nous pouvons citer les travaux de : Baidari (2005) ; Feudjo (2004) ; Bigou-Lare (2001) ; Ndzogoue (1993) ;
Hernandez (1994) ; Etounga manguelé (1990).
3 Trois types : les dirigeants de type « conservateurs anciens » ont plus souvent des pratiques comptables faibles
ou très faibles ; les « managers ambitieux » ont des pratiques comptables fortes ou très fortes ; les « débutants
incertains » ont quant à eux, des pratiques comptables hétérogènes.
4 Dans cette étude, nous allons surtout faire allusion à la TPE et à la PME qui constituent l’essentiel du tissu
économique d’entreprises africaines (près de 99% au Cameroun, selon le recensement général des entreprises
2009 de l’institut national de la statistique).
1ère Journée d’Etude Africaine en Comptabilité et Contrôle, Colloque de Dakar, 15 décembre 2016
J. TCHAPNGA – D. KAMDEM / email : [email protected] /[email protected] Page 3
rationalité du management semblent fondamentalement reléguées au second plan par les
promoteurs/dirigeants de ces structures. Ainsi, la question centrale de cette étude est la
suivante : La rationalité du Management influence t-elle la production, et, l’utilisation de
l’ICF dans le système de gestion des entreprises camerounaises ?
Selon Coriat et Weinstein (1995), la rationalité et la recherche de l’efficience à travers la
qualité de l’information de gestion, restent le fondement de la compréhension des
comportements et des organisations. Dans l’entreprise, lorsque les ressources sont mises en
œuvre pour atteindre les objectifs, le principe de la rationalité du management ou rationalité
de la gestion devrait être appliqué. Tabatoni et Jarniou (1975) fondent ce principe sur la base
d’un ensemble de processus consistant en activités de finalisation 5 , d’organisation 6 ,
d’animation7 et de contrôle visant à atteindre les résultats préétablis en utilisant au mieux les
ressources humaines et matérielles de l’entreprise.
L’objectif de cette étude est d’apprécier le niveau d’influence de la rationalité du management
sur la production, et, l’utilisation de l’information comptable et financière dans la gestion des
entreprises camerounaises.
Notre recherche présente, en contexte africain, plusieurs contributions. Premièrement, elle
contribue à la littérature sur la faible performance des entreprises, en mettant en exergue, la
qualité médiocre de la production et de l’utilisation de l’ICF, comme l’une des principales
causes. Deuxièmement, ce papier contribue aux recherches sur le comportement des
promoteurs et dirigeants, par rapport au phénomène de la production, et surtout, de
l’utilisation de l’ICF (phénomène nécessairement lié aux théories de la gestion des données et
de l’économie informelle que nous ne pourrons pas analyser dans le cadre de cette étude).
Troisièmement, le contexte occidental est déjà largement étudié en matière de relation
« rationalité du management et information de gestion », notre étude présente une
diversification des contextes étudiés, surtout lorsqu’on sait que la question est relativement
peu étudiée en Afrique, malgré la mise en place du système OHADA, favorable à la RM.
Dans la suite, nous allons explorer quelques travaux qui présentent et expliquent l’influence
de la rationalité du management sur l’information de gestion dans l’entreprise ; suivra une
démarche méthodologique de la phase empirique ; puis dans un troisième temps, la
présentation des résultats d’investigation de terrain.
1 Rationalité du management et Information comptable et
financière : une revue de la littérature
Cette partie comporte trois sections : explorer les composantes de la rationalité du
management ; indiquer un éclairage sur le concept, les caractéristiques et le rôle de
l’information comptable et financière dans la gestion de l’entreprise ; proposer une analyse
logique de la relation entre la rationalité du management et l’information comptable et
financière dans le système de gestion de l’entreprise.
5 Fixer les objectifs et élaborer des programmes d’action tant à court qu’à long terme
6 Instituer les organes, élaborer les procédures opératoires, définir les rôles, mettre en place des structures
administratives et hiérarchiques, etc
7 Gérer le système des ressources humaines dans l’entreprise, c'est-à-dire le système de rôle, de responsabilités
et de statut
1ère Journée d’Etude Africaine en Comptabilité et Contrôle, Colloque de Dakar, 15 décembre 2016
J. TCHAPNGA – D. KAMDEM / email : [email protected] /[email protected] Page 4
1.1 Les déterminants de la rationalité du management
La rationalité dans le domaine de la gestion est essentielle, quel que soit le niveau de l’activité
ou de l’action du manager. Tout manager devrait constamment se poser la question de savoir
s’il y a compatibilité et cohérence entre les objectifs poursuivis, les moyens mobilisés et les
résultats successivement atteints dans tous les actes de gestion. Il faut donc ce retour
permanent à la rationalité pour que la gestion ne s’ouvre pas aux incohérences et à toutes
sortes d’aberrations qui peuvent entraîner progressivement l’entreprise à la faillite. En
considérant que le clivage entre la notion de management et la notion de gestion sort du cadre
de ce travail, comment donc appréhender la notion de rationalité du management ou encore
rationalité de la gestion ?
Le principe de la RM devrait être universel8 selon Scott et Mitchell (1967), et, permettrait à
toute organisation, petite ou grande, dès ses débuts d’affaires, de produire et d’utiliser pour sa
gestion stratégique et opérationnelle des informations de gestion mieux élaborées. Les dites
informations peuvent agir efficacement sur les décisions managériales. Dans la réalité, le
principe rationnel repose plus sur le caractère et l’honnêteté du manager que sur ses
compétences. La rationalité de la gestion est donc le résultat d’un ensemble de comportements
qui fait un recours systématique à la science de l’organisation et à la science du management.
Plusieurs approches sont possibles lorsqu’on étudie la rationalité de la gestion, selon le
domaine d’application9. En effet Minnerath (1982) pense que lorsqu’il s’agit d’étudier de
manière approfondie la rationalité de la gestion, le modèle de Tabatoni et Jarniou peut
servir de point de départ. A la suite de Tabatoni et Jarniou (1975), de Minnerath (1982), de
Simon (1991), de Ndzogoue (1993) et de Debruyne (2013), nous allons dans notre analyse,
choisir de considérer que la rationalité de la gestion se manifeste en Afrique comme dans
d’autres lieux à travers le système de finalisation, le système d’organisation et le système
d’animation de l’entreprise10.
1.1.1 Rationalité de la gestion par le système de finalisation et de décision
Du point de vue holistique, on peut remarquer que les activités et les structures de l’entreprise
permettent de réaliser certains objectifs. Nous pensons que la rationalité du système de
finalisation est le résultat des processus à partir desquels les managers rendent plus
opérationnelles les missions de l’entreprise et élaborent des programmes d’action tant à court
qu’à long terme.
Bertrand et al. (2012) pensent que malgré l’absence d’une définition partagée, le concept de
« business model » (modèle économique) est largement considéré dans la littérature
académique comme un outil permettant de décrire et de comprendre la manière donc une
organisation crée de la valeur en mettant en œuvre de façon dynamique et interactive un
ensemble d’activités, de processus, de réseaux, de ressources et de compétences clés. Une
représentation possible du concept de « business model » s’articule autour de quatre
composantes 11 : la proposition de valeur 12 , l’architecture de valeur 13 , les ressources et
8 Parce que l’objectif du modèle est d’augmenter progressivement la productivité d’une part ; et c’est la règle
suivie quelque soit la taille ou la forme de l’entreprise, le système politique et économique en usage d’autre part.
9 Pour d’autres informations intéressantes, voir : Bonitzer (1989) ; Simon (1991), notamment le chapitre 5 ;
Ndzogoue (1993) ; Debruyne (2013).
10 Cette approche de Pierre Tabatoni et Pierre Jarniou, est développée dans leur ouvrage de 1975
11 Cette représentation est issue notamment des travaux de Lecoq et al. (2006), Demil et Lecoq (2010), Warnier
et al. (2010) , Osterwalder (2004), Osterwalder et al. (2005), Morris et al. (2005).
1ère Journée d’Etude Africaine en Comptabilité et Contrôle, Colloque de Dakar, 15 décembre 2016
J. TCHAPNGA – D. KAMDEM / email : [email protected] /[email protected] Page 5
compétences14, l’équation économique15 . Les trois premières composantes, en interaction
permanente déterminent la manière dont l’organisation crée de la valeur, et la dernière
détermine la manière dont l’organisation s’approprie une partie.
Philippe Bui16 présentant les travaux de l’autorité des normes comptables sur le « business
model » insiste sur le rôle que la comptabilité doit remplir et comment elle doit remplir ses
fonctions. Il privilégie la référence au « business model » à la référence au marché (Obert,
2013). Cependant, selon Senicourt (2012), le dirigeant de TPE-PME n’est guère enclin à
investir beaucoup de temps dans l’analyse et l’interprétation de ses comptes. Plusieurs
explications peuvent en être avancées : manque de disponibilité, formation insuffisante,
défiance vis-à-vis de l’expression chiffrée de son quotidien opérationnel, contournement de la
fiscalité, souhait d’opacité par rapport à son environnement immédiat ou extérieur, coût des
conseils associés à la phase interprétative de la production des comptes… Dans le contexte
africain, la plupart des dirigeants d’entreprises semblent accorder très peu d’intérêt à
l’utilisation de ces outils pour obtenir une information de gestion de bonne qualité, capable
d’influencer les décisions opérationnelles. En réalité, la dialectique fin/ moyen devrait être
permanente dans tous les processus de finalisation. Cet aspect de la rationalité du
management peut être évalué par un ensemble d’instruments caractéristiques, notamment :
l’existence des objectifs, le degré de diffusion des objectifs, le degré de quantification des
objectifs, le degré d’importance des thèmes d’analyse, la fréquence d’utilisation d’analyse.
Cette composante de la rationalité suscite la mise en place d’un système d’organisation.
1.1.2 Rationalité de la gestion par le système d’organisation
Dans la logique des systèmes, toutes les activités doivent pouvoir être analysées en termes de
flux orientés vers la réalisation d’un but formel. Nous estimons que le manager devrait
concevoir et réaliser des schémas de flux d’opérations, d’informations et de décisions. Pour
mener à bien cette activité de conceptualisation, le manager doit être guidé par une rationalité
spécifique, celle du système d’organisation. Thompson (1967) a montré que le
fonctionnement efficient de l’entreprise suppose la construction rationnelle des flux en termes
de but, d’espace et de temps. Mintzberg (1984) dans une approche structuro-fonctionnelle
montre que l’organisation est un système construit selon la logique des systèmes ouverts.
Colasse (2013) pense que les représentants du courant socio-organisationnel17 voient dans la
comptabilité (outil d’évaluation) un phénomène social et organisationnel dynamique.
Dans cette étude, la rationalité du système d’organisation est considérée comme le résultat des
processus par lesquels les managers instituent les organes, élaborent les procédures
opératoires, définissent les rôles, mettent en place des structures administratives et
12 Ayant comme paramètres : la description de l’offre (fonctionnalité ou attribut du produit ou service) ; les
clients cibles (segment de marché visés) ; l’accès à l’offre (mode de distribution, gestion de la relation client).
13 Dont les paramètres sont : organisation interne-chaine de valeur (activités et processus clés) ; organisation
externe-réseau de valeur (partenaires et partenariats clés).
14 Avec comme paramètres : les ressources (actifs tangibles et intangibles à la disposition de l’organisation) ; les
compétences organisationnelles (modalités d’articulation et de mise en œuvre des ressources et des savoir-faire
individuels et collectifs).
15 Ayant comme paramètres : la structure des revenus (formation et composante des revenus) ; la dynamique des
revenus (flux des encaissements) ; la structure des coûts (formation et composition des coûts) ; la dynamique des
coûts (flux des décaissements).
16 Il est le directeur de la recherche de l’autorité des normes comptable.
17 L’un des trois courants existants en comptabilité.
1ère Journée d’Etude Africaine en Comptabilité et Contrôle, Colloque de Dakar, 15 décembre 2016
J. TCHAPNGA – D. KAMDEM / email : [email protected] /[email protected] Page 6
hiérarchiques, etc. Sur le plan opératoire, cette rationalité se manifeste à travers un ensemble
d’instruments utilisés par les managers. Ces instruments doivent pouvoir faire l’objet d’une
observation empirique. Pour citer quelques uns nous pouvons faire allusion à l’existence des
organigrammes mis à jour, aux tâches de services clairement définies, au degré de
standardisation des services, à la fréquence d’utilisation des rapports d’activité, au degré
d’utilisation de l’audit interne et contrôle de gestion, au degré d’utilisation du manuel de
procédures, etc. Dans les entreprises africaines justement tous ces concepts sont rarement mis
en place (Warnier, 1993), et très souvent, dans celles qui réussissent à se les approprier, leur
mise en œuvre rigoureuse dans les activités opérationnelles ne nous semble pas toujours
adéquate du fait d’un système d’animation non conséquent.
1.1.3 Rationalité de la gestion par le système d’animation
Lorsque les personnes se mettent individuellement ou ensemble au travail dans une entreprise,
quelles que soient les définitions des tâches et les relations établies, très souvent l’on
enregistre un certain nombre de comportements plus ou moins conciliables. Ainsi, Tabatoni
et Jarniou pensent que : « La mission du système d’animation consiste en définitive à gérer
un processus d’intégration des efficacités individuelles, par une action sur la compétence (par
la formation) et la motivation des individus pour améliorer l’efficacité organisationnelle » 18
Plusieurs auteurs ont montré la nécessité qu’il y avait pour les managers de traiter sur une
base essentiellement rationnelle 19 , les problèmes d’animation ou de participation dans
l’entreprise.
Dans le prolongement des travaux d’Elton Mayo et de Kurt Lewis, Likert (1974) montre
qu’on peut, par une approche rationnelle, améliorer les rapports entre les chefs et les
subordonnés. La perception selon laquelle, la rationalité du management dans les TPE surtout,
devrait se limiter à la rationalité personnelle du dirigeant, nous semble assez limitée. A notre
sens, cette façon de gérer une entreprise, aussi petite soit-elle, devrait évoluer (surtout en
contexte africain), pour céder place à la perception managériale classique et quasi universelle
de la rationalité (Scott et Mitchell, 1967), dès les petites affaires. Lorsqu’une unité a déjà
cinq employés et plus, avec un chiffre d’affaires important et un certain nombre d’opérations
(et c’est le cas pour les entreprises de notre échantillon), la rationalité personnelle du dirigeant
ne nous semble plus du tout conseillée. L’entreprise gagnerait, à développer et combiner,
toutes les sources de compétences, de réflexions sur des thèmes, d’analyse des concepts et
principes, et d’innovations du personnel, dans un système de partage d’information de gestion
convivial et bien maîtrisé par le promoteur/dirigeant. Cette approche, nous semble efficiente
pour favoriser une augmentation progressive de la productivité en termes de biens réels et de
services ; mais aussi pour accroître l’intérêt des stakesholders (parties prenantes).
Enfin, comme résultat des processus de finalisation, d’organisation et d’animation, la
rationalité de la gestion se traduit par la présence dans l’entreprise d’un ensemble de concepts
et d’outils auxquels les managers se réfèrent dans leurs actes quotidiens de gestion. Le tableau
en annexe1 présente l’essentiel des indicateurs généralement utilisés dans les organisations.
Comme exemple d’élément contribuant à l’amélioration de la rationalité du management en
vue de la qualité de l’information de gestion, nous pouvons rappeler l’instauration aux Etats-
18 Voir P. Tobatoni et P. Jarniou, « Op. Cit. », pp. 132..
19 Les principaux auteurs sont : Christ Argyris (1974) ; Rensis Likert (1974) ; Douglas McGregor (1971) ;
March et Simon (1974) ; Zalesnick (1969) ;
1ère Journée d’Etude Africaine en Comptabilité et Contrôle, Colloque de Dakar, 15 décembre 2016
J. TCHAPNGA – D. KAMDEM / email : [email protected] /[email protected] Page 7
Unis, par la loi Sarbanes-Oxley de 200220, du PCAOB21 (Public Company Accounting
Oversight Board). Cette structure a comme objectif final de veiller scrupuleusement sur la
qualité de l’ICF 22 publiée des entreprises auditées par les cabinets de son ressort de
compétence23. Mais que représente l’information comptable et financière pour le management
de l’entreprise ?
1.2 Une information comptable et financière pour gérer l’entreprise
Cette section va nous orienter par rapport à la perception de l’ICF par les managers, les
caractéristiques requises pour une ICF de bonne qualité, mais aussi son rôle dans le
mangement de l’entreprise.
1.2.1 Percevoir la notion d’ICF
L’expression « information comptable et financière », assez utilisée, semble souvent floue
dans la mesure où d’autres notions comme états comptables et financiers, données comptables
expriment généralement la même perception.
CHAPELLIER (1997) parle de données comptables de gestion pour désigner l’information
comptable et financière. D’autres encore MICHAILESCO (1997 et 2009) CAPRON (1990)
utilisant la notion d’information diffusée contenue dans les états comptables devant respecter
une éthique que traduit l’impératif de qualité, pensent qu’il s’agirait plutôt du message
véhiculé par ces données comptables. Quant à GORDON (1996) l’information comptable et
financière représente les données transformées sous une forme significative pour la personne
qui la reçoit; elle a une valeur réelle (ou perçue) pour ses décisions et ses actions. Ainsi, la
valeur de l’information comptable et financière est liée aux décisions qu’elle permet de
prendre. Nous pouvons donc estimer que, c’est au niveau de l’effectivité que nous serons en
mesure d’appréhender la notion de qualité d’information de gestion, en ce sens qu’elle a
nécessairement un lien avec la prise de décision. Et pour apprécier la qualité de l’information
comptable, selon Walliser (2012), la pertinence (relevance)24 permet de juger de l’utilité de
l’information pour la prise de décision, tandis que la fiabilité (reliability)25 permet de juger de
l’objectivité et du caractère vérifiable de l’évaluation.
Par ailleurs, bien qu’étroitement liées, nous pensons qu’une distinction peut être faite entre
d’une part l’information comptable et d’autre part l’information financière. L’association
américaine de comptabilité définit l’information comptable comme étant une donnée chiffrée
relative à un phénomène passé, présent ou futur d’une entité, ceci à partir des observations
20 http://pcaobus.org/About/History/Documents/PDFs/Sarbanes_Oxley_Act_of_2002.pdf
21 http://pcaobus.org/Inspection/Pages/default.aspx
22 A notre sens, l’ICF peut être suffisament représentative de l’IG dans la mesure où elle joue un rôle central du
fait qu’elle, contribue très souvent à la production des autres IG, et, elle intervient generallement dans leur
évaluation..
23 Pour plus de détail voir RFC n° 458 l’article de Jean-Jules Djoum (octobre 2012)
24 « L’information possède la qualité de la pertinence lorsqu’elle influence les décisions économiques des
utilisateurs en les aidant à évaluer des événements passés, présents ou futurs ou en confirmant ou corrigeant leurs
évaluations passées » (IASC, 1989 §26).
25 « Pour être utile, l’information doit également être fiable. L’information possède la qualité de fiabilité quand
elle est exempte d’erreur et de biais significatifs et que les utilisateurs peuvent lui faire confiance pour présenter
une image fidèle de ce qu’elle est censée présenter ou ce qu’on pourrait s’attendre raisonnablement à la voir
présenter » (IASC, 1989 § 31).
1ère Journée d’Etude Africaine en Comptabilité et Contrôle, Colloque de Dakar, 15 décembre 2016
J. TCHAPNGA – D. KAMDEM / email : [email protected] /[email protected] Page 8
selon des règles établies (Bruns, Jr., et McKinnon, 1993). L’information comptable est donc
quantitative et générée suivant des règles ou normes précises. Toute information qui ne
remplit pas ces conditions n’est pas comptable. Une telle définition de l’information
comptable tend souvent au point de vue financier, à la limiter uniquement à des flux de
trésorerie. Or cette tendance limitative rend l’information comptable peu utile à la
détermination de la valeur de l’entreprise26. L’information comptable doit être comprise aussi
en termes de flux fondés sur la comptabilité d’engagement dans le but de pouvoir déterminer
la valeur économique de la firme (Bierman Jr., 1992).
Mais, nous pouvons remarquer que les documents contenant les informations comptables
sont la base indispensable à l’analyse financière. Les systèmes comptables sont tous organisés
autour de la distinction de deux documents principaux : le compte de résultat et le bilan
auxquels le système comptable OHADA ajoute le tableau financier des ressources et
d’emplois et les annexes. La production de l’information financière nécessite de prendre en
considération trois contraintes : les liens entre la comptabilité et les notions financières, les
facteurs de contingence de l’analyse financière et la rationalité du processus de production.
Ainsi, nous pouvons déduire qu’une information comptable est nécessairement une
information financière ou sa substance, ceci pour trois raisons ci-après. Elle est généralement
quantitative. Elle est presque toujours la substance essentielle de l’information financière. Elle
peut dans plusieurs circonstances être utilisée de façon brute comme information financière.
Pour exemples nous pouvons citer : un chiffre d’affaire sectoriel, une masse salariale, un porte
feuille clients, etc. Ainsi, par ICF nous faisons allusion à toutes les données comptables et
financières favorables à la prise de décision dans l’entreprise (données relatives : à la
comptabilité des opérations courantes, aux travaux de fin d’exercice ; à la comptabilité des
sociétés ; à l’analyse des coûts ; à l’analyse financière ; à la gestion prévisionnelle et au
contrôle ; à la gestion fiscale ; etc.). En d’autres termes, c’est tout contenu informatif des
nombres comptables traités par des préparateurs des chiffres (Ngantchou, 2010).
1.2.2 Apprécier la qualité de l’ICF
Selon Lecomte (1993), la qualité de l’ICF dépend étroitement de la qualité du processus de
production. Pour être incontournable dans l’utilisation par les décideurs (Michaîlesco, 2009),
l’ICF devrait requérir les normes de qualité suivantes: la pertinence 27 , la fiabilité 28 ,
l’intelligibilité29, la comparabilité30.
26 Pour plus de detail voir l’article de Bigou-Laré., 2001, Op. Cit.
27 La pertinence est la capacité d’une information à influencer les décisions des utilisateurs, en leur permettant
soit d’évaluer les évènements passés, présents et futurs, soit de confirmer ou de corriger leurs évaluations
passées. .
28 La fiabilité repose sur l’absence de biais ou d’erreur notable dans l’information communiquée et la
représentation de la réalité. Cette représentation fidèle dépend de la validité et de l’absence d’erreur dans la
description, de la recherche de la substance, de la vérifiabilité, de l’objectivité, de la prudence, de l’exhaustivité.
.
29 L’intelligibilité est la compréhension de l’information pour les utilisateurs, censés posséder une connaissance
raisonnable de l’activité économique, de la comptabilité, et, avoir la volonté d’étudier l’information avec la
diligence appropriée.
30 La comparabilité de l’information s’apprécie à la fois dans le temps et dans l’espace. Dans le temps, la
comparabilité de l’information permet d’identifier les tendances de la position et des performances financières de
l’entreprise. Dans l’espace, la comparabilité des états financiers de différentes entreprises permet d’évaluer leurs
positions financières relatives et leur évolution ainsi que leurs performances.
1ère Journée d’Etude Africaine en Comptabilité et Contrôle, Colloque de Dakar, 15 décembre 2016
J. TCHAPNGA – D. KAMDEM / email : [email protected] /[email protected] Page 9
Selon Walliser (2012), par rapport aux caractéristiques qualitatives de l’information, la
question restant encore en suspens concernait les différentes qualités de l’information
comptable et en particulier les notions de « fiabilité/fidélité » et de « pertinence ». Le cadre
conceptuel de l’IASB (IASC 1989), précisait un certain nombre de conditions à respecter
pour que l’information soit à la fois pertinente et fiable, ce qui laissait supposer que ces
qualités primaient sur les autres. Cette opposition étant source récurrente de débat, l’IASB a
finalement tranché dans son nouveau projet en accordant la primauté à la notion de pertinence
(Hoarrau, Teller et Walliser, 2011). Dans le même temps, et en dépit de l’opposition de la
majorité des répondants à l’exposé-sondage, l’IASB à remplacé la notion de fiabilité
(reliability) par celle de fidélité31 (faithful representation). Obert (2014) s’interrogeant sur la
pertinence de l’information financière dans le business model, va plutôt faire allusion aux
caractéristiques qualitatives essentielles (pertinence, représentation fidèle) et aux
caractéristiques qualitatives auxiliaires (comparabilité, vérifiabilité, rapidité,
compréhensibilité). Ces deux qualités principales doivent agir de concert. Autrement
dit, « une description fidèle d’un phénomène non pertinent n’a pas d’utilité décisionnelle et
une description non fidèle d’un phénomène pertinent n’aboutit pas non plus à une information
utile pour la prise de décision » (IASB 2008, QC 14).
1.2.3 Identifier les rôles de l’ICF dans le système de gestion
La comptabilité est la principale source de l’ICF. D’une façon très simple, nous préférons à ce
niveau présenter la comptabilité comme le fait de «rendre compte de la gestion». Ce principe
a existé depuis la création du monde32 et, est toujours présent même en filigrane dans tous les
aspects ou domaines de la vie33. Selon Colasse (2010), la comptabilité joue de multiples rôles
dans les organisations et dans la société34. Ce qui permet selon Sébastien Rocher (2012)
d’identifier quatre rôles majeurs de la comptabilité à savoir : un instrument de mémoire35, un
outil de gestion, une preuve et un moyen de communication36. Ainsi, l’information comptable
(qui est la substance essentielle de l’ICF) est l’un des outils par excellence du « rendre
31 « L’information financière est fidèle si elle dépeint la substance d’un phénomène économique de façon
complète, neutre et exempt d’erreur significatives », (IASB 2008, S4).
32 Le premier livre de la Bible (Genèse) nous relate l’histoire d’Adam et Eve qui sont tenus de rendre compte à
leur créateur dés leur premier acte de gestion dans le jardin d’Eden.
33 vie individuelle, en couple, en famille, en association, dans son poste de travail, en organisation, en entreprise,
dans la société en général.
34 La comptabilité est l’instrument qui permet de compter et, par extension, de calculer, supputer, voire même
prévoir, mais elle est aussi l’instrument grâce auquel on surveille, on rend compte, on informe, on communique,
on explique, on analyse, on légitime, on se justifie, on rationalise son action, on prouve et, quelquefois on
manipule et on conte…à l’extérieur et à l’intérieur des organisations.
35 Vlaemminck (1979, P. 43) rappelle que : « sous leur forme primitive, les documents comptables ont été
destinés à parer aux défaillances de la mémoire lorsque, par l’ampleur de leurs opérations de crédit, les
commerçants se sont vus dans l’obligation de consigner par écrit certains de leur transactions. C’est la
comptabilité du type « mémorial » ».. De plus il note que Luca Pacioli employait aussi ce terme pour désigner un
livre dans lequel le commerçant note toutes les transactions, petites ou grandes, telles qu’elles se présentent, jour
par jour, heure par heure.
36 La comptabilité est surtout un langage qui permet à des individus de communiquer et de rendre compte.
Labardin (2010, P. 54) souligne , « au XVIIIème siècle : le teneur de livre assure la fonction comptable que l’on
assimilerait aujourd’hui à celle de comptable salarié. Il n’en va pas de même pour le comptable que le
dictionnaire de l’académie française définit dés 1694 comme l’état de celui « qui est sujet à rendre des
comptes ». Autrement dit, le comptable n’exerce pas une fonction, mais est défini par un état, un statut, une
responsabilité ». Ainsi, rendre des comptes est un moyen de construction de la confiance entre des individus dans
un environnement marqué par une asymétrie de l’information.
1ère Journée d’Etude Africaine en Comptabilité et Contrôle, Colloque de Dakar, 15 décembre 2016
J. TCHAPNGA – D. KAMDEM / email : [email protected] /[email protected] Page 10
compte » dans la mesure où elle évite l’opacité, l’incompréhension, la suspicion, les conflits,
l’inefficacité et l’inefficience ; elle permet la lisibilité, la transparence, la clarté, la
compréhension, l’efficacité et l’efficience ; elle permet aussi de contrôler en permanence
l’équilibre fondamental entre les besoins de financement et les sources de financement, les
emplois et les ressources, les biens et les dettes ou encore actifs et le passif.
Illustration du rôle de l’ICF dans le système37 de gestion
Chaque décision de gestion devrait être motivée par un ou plusieurs arguments convaincants.
L’ICF est l’un des principaux arguments d’appui à la plupart de décisions prises à tous les
niveaux hiérarchiques et dans les différents domaines de gestion. Elle est omniprésente dans
la quasi-totalité du système de gestion. Pour s’inspirer de la métaphore de l’organisation vue
comme un organisme vivant (Morgan, 1989), nous pouvons par analogie comparer le rôle de
l’ICF dans l’entreprise au rôle du sang dans l’organisme humain.
L’entreprise comme l’organisme humain, comprend des sous ensembles (grands domaines de
gestion) complémentaires tels que définis et décrits plus haut. De même que le sang est
indispensable dans le fonctionnement normal de chaque sous-ensemble de l’organisme
humain (la tête, le corps, les membres), l’information comptable et financière (ICF) est
incontournable dans le fonctionnement de chaque domaine du système de gestion de
l’entreprise.
Influence de l’utilisation de l’ICF dans la gestion de l’entreprise
Il s’agit ici, essentiellement de l’influence de l’utilisation de l’ICF dans les différents
domaines de gestion, mais aussi de la relation ICF et d’autres cadres spécifiques de gestion.
Notons aussi que, des neuf grands domaines retenus à partir de l’analyse de Cohen (2001) ci-
dessus, quatre produisent essentiellement l’ICF. Ce sont : la comptabilité générale ou
financière, la comptabilité de gestion, la gestion financière, la gestion fiscale.
Toutes les précautions prises au stade de la conception des documents et des codes, ainsi
qu’au stade de l’exploitation de l’ICF produite doivent être consolidées par une
documentation adéquate. La gestion de l’ICF a pour objet de veiller à ce que les objectifs des
différents domaines de l’organisation soient bien atteints comme illustre le diagramme ci-
dessous.
37 La structuration de COHEN (2001) nous semble résumer en réalité les domaines essentiels du système de
gestion de l’entreprise. Nous considérons dans cette étude que le système de gestion de l’entreprise peut
essentiellement être constitué de neuf grands domaines: la gestion comptable (GC), la gestion prévisionnelle et le
contrôle (GPC), la gestion financière (GF), la gestion juridique et fiscale (GJF), la gestion des ressources
humaines (GRH), la gestion opérationnelle et logistique (GOL), la gestion marketing et commerciale (GMC), le
management stratégique (MS), les généralités.
1ère Journée d’Etude Africaine en Comptabilité et Contrôle, Colloque de Dakar, 15 décembre 2016
J. TCHAPNGA – D. KAMDEM / email : [email protected] /[email protected] Page 11
Figure 1 : L’ICF au cœur de l’information de gestion de l’entreprise
Source d’inspiration : Cnam, (2005/2006), Informatique : les logiciels de la comptabilité, série 03, 2052-
F3, page 50.
La position d’une ICF de bonne qualité dans le diagramme ci-dessus affirme la place centrale qu’elle
occupe dans le système de gestion de l’entreprise. Ceci rend sa production et notamment son
utilisation nécessaire pour les besoins d’amélioration de la gestion. Cette recherche de la qualité
compte tenu des compétences, du temps et du coût, peut davantage s’améliorer par l’adoption et
l’implémentation d’un environnement logiciel approprié.
Compte tenu des multiples sollicitations de l’ICF dans les décisions de gestion, nous pouvons
identifier quatre indicateurs essentiels permettant d’évaluer le niveau de production et le
niveau d’utilisation de l’ICF dans l’entreprise : l’existence effective d’un processus de
production, le respect des délais de production, la qualité de l’information produite, la
fréquence d’utilisation de l’information produite. D’une part les deux premiers indicateurs
donnent une évaluation du niveau de production de l’ICF, et d’autre part, les deux derniers
indicateurs donnent une évaluation du niveau d’utilisation de l’ICF dans l’entreprise.
1.3 Analyse logique de la relation rationalité du management (RM) et information
comptable et financière (ICF)
Pour mettre en exergue la liaison RM et ICF nous proposons un modèle logique à partir des
concepts développés ci-dessus. Ainsi, sur la base des analyses précédentes, nous pouvons
formuler l’hypothèse de base H1 comme suit : Le degré d’appropriation et d’application des
principes de rationalité du management influencent significativement la production et l’utilisation
d’une information comptable et financière dans les entreprises camerounaises. Cette hypothèse peut
être subdivisée en trois sous hypothèses H11 ; H12 ; H13 correspondant au modèle ci- après :
H11 : La mise en place du système de finalisation influence significativement la production
et l’utilisation de l’information comptable et financière dans les entreprises camerounaises.
H12 : La mise en place du système d’organisation influence significativement la production
et l’utilisation de l’information comptable et financière dans les entreprises camerounaises.
I.C.F.
Liasses fiscales
Pilotage, Tableau de
bord
Comptabilité clients
et fournisseurs
Plaquette société
Trésorerie
Immobilisations
Consolidation
Reporting Comptabilité
analytique
Comptabilité
budgétaire
Facturation et
gestion
commerciale
Recouvrement des
créances
Paie et gestion du
personnel
1ère Journée d’Etude Africaine en Comptabilité et Contrôle, Colloque de Dakar, 15 décembre 2016
J. TCHAPNGA – D. KAMDEM / email : [email protected] /[email protected] Page 12
H13 : La mise en place du système d’animation influence significativement la production et
l’utilisation de l’information comptable et financière dans les entreprises camerounaises.
Figure 1 : Modèle de recherche
Variables explicatives Variable expliquée
Source : nous-mêmes
2 Démarche méthodologie
Il est question ici de présenter les sources de données de cette étude, le procédé utilisé pour
sélectionner l’échantillon d’analyse, et les outils d’analyse des données.
2.1 Sources de données
Nous avons choisi comme cadre épistémologique, le positivisme avec une démarche
hypothético-déductive. En effet, pour évaluer l’influence de la RM sur l’ICF, une évolution
en trois étapes a été réalisée. L’étude Part d’un certain nombre de travaux théoriques et
empiriques, notamment les travaux de Minnerath (1982), de Simon (1991), de Tabatoni et
Jarniou (1975) dont l’analyse de la RM semble la mieux indiquée, et ceux de Ndzogoué
(1993) sur la rationalité du management et l’efficacité des entreprises en Afrique. Ces travaux
nous ont permis de procéder à une relecture en proposant une réorientation38 logique mais
modifiée du modèle de base. Un tableau d’opérationnalisation des concepts (en annexe 2) a
été conçu sur la base des indicateurs de la RM (éléments de l’annexe 1), et, des indicateurs de
la production et de l’utilisation de l’ICF dans les entreprises. Enfin, un questionnaire a été
élaboré et administré à un échantillon de TPE et PME camerounaises. Les deux répondants
38 Dans notre modèle, la RM agit sur l’ICF qui devrait ensuite influencer la perfomance; alors que le modèle de
Ndzogoue, préconise un lien direct entre la RM et la performance .
Ratio
nalité
du
man
agem
en
t (RM
)
Système de
finalisation
Système
d’organisation
Système
d’animation
Diffusion des objectifs,
quantification des objectifs
sociaux, analyse des résultats,
existence cadre de réflexion
stratégique, utilisation des
techniques de prévisions à long
terme, analyse de la stratégie
adoptée.
Existence d’un organigramme,
taches clairement définies,
standardisation service comptable,
fréquence utilisation outils de
travail, fréquence utilisation audit
interne et contrôle de gestion,
utilisation manuels de procédures.
Info
rmatio
n co
mp
table
et fin
anciè
re
(IG re
latives à la
: GJF ; G
C ; G
F ; GP
C ) Travail en équipe, employabilité
du personnel, système de communication, le plan de
carrière, bilan social, expression
des salariés.
H11
H12.
H13.
1ère Journée d’Etude Africaine en Comptabilité et Contrôle, Colloque de Dakar, 15 décembre 2016
J. TCHAPNGA – D. KAMDEM / email : [email protected] /[email protected] Page 13
sollicités étaient, soit le promoteur/dirigeant, soit le responsable administratif et financier ou
le directeur administratif et financier qui à notre sens sont les mieux placés dans ces types
d’entreprises. Il était question de donner une appréciation fiable sur la production de l’ICF,
ou sur l’usage effectif de l’ICF disponible, dans les prises de décision.
2.2 Echantillonnage
En effet, le site web de l’Institut National de la Statistique, assez actualisé, a permis d’obtenir
les répertoires des entreprises au Cameroun. Après exploration et analyse de ces différents
répertoires en fonction des besoins de cette étude, c’est le répertoire des entreprises
regroupées par secteur d’activité qui a été retenu. Au total 42 branches d’activité reparties
dans trois secteurs pour un total de 92 608 entreprises.
Ayant opté pour un échantillonnage aléatoire compte tenu des objectifs de l’étude, il a été
exclu de cette liste les branches dont les contours ne sont pas bien appréhendés et celles qui ne
sont pas très adaptées au contexte de l’étude. Ce qui a permis d’éliminer 6 branches39 sur les
42. Les 36 branches restantes ont été mises dans une urne et il a été procédé au tirage aléatoire
du tiers, soit 12 branches qui devraient constituer notre base d’échantillonnage. Pour chacune
des 12 branches, les questionnaires ont été administrés en moyenne dans 50 entreprises
choisies selon la méthode des itinéraires. Ceci a permis de réduire la base d’échantillonnage à
600 entreprises qui ont été sélectionnées pour recevoir les questionnaires d’enquête. 317
questionnaires ont été retournés et après dépouillement, 214 sont retenus.
2.3 Outils d’analyse des données
L’analyse des données a été réalisée à l’aide du logiciel SPSS40. L’introduction des données
collectées dans ce logiciel nous a permis d’obtenir l’ensemble des fréquences pour une
analyse des tendances et caractéristiques des variable explicatives d’une part et expliquées
d’autre part. Enfin des tests d’indépendance du khi-deux ont favorisé les différents
croisements permettant de vérifier la validité de l’hypothèse de recherche.
3 Présentation des résultats
La présentation des résultats, va comporter deux phases : l’analyse des données
d’investigation (statistiques descriptives) et l’essai de validation de l’hypothèse d’étude.
3.1 Statistiques descriptives
La distribution des entreprises selon l’âge, le secteur d’activité et la taille a permis de
constater que l’échantillon est constitué de : 91 entreprises de plus de 10 ans d’âge (42,5% du
total) ; 188 entreprises indépendantes (87,9% du total) ; 68 entreprises du secteur commercial
(31,8%), 125 entreprises du secteur des services (58,4%), et 21 du secteur industriel (9,8%) ;
20 entreprises de plus de 100 employés (9,3%), 73 de moins de 10 employés (34,1%) ; 33
entreprises avec plus d’un milliard de chiffre d’affaires (15,4%), 79 entreprises de moins de
30 millions de chiffre d’affaires (36,9%). Il convient de préciser qu’il avait été exclu
d’administrer le questionnaire dans les multinationales ou leurs filiales ; et, chaque entreprise
39 Il s’agit des branches suivantes: Sylviculture et exploitation forestière; extraction d’hydrocarbure et de produit
énergétiques; autres activités extractives; Raffinerie de pétrole cokéfaction; administration publique et sécurité
sociale; éducation.
40 Statistical Package for Social Science
1ère Journée d’Etude Africaine en Comptabilité et Contrôle, Colloque de Dakar, 15 décembre 2016
J. TCHAPNGA – D. KAMDEM / email : [email protected] /[email protected] Page 14
de l’échantillon, devrait avoir un minimum de cinq employés régulièrement immatriculés à la
caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS).
3.1.1 Données relatives à la rationalité du management
Ce concept (variable indépendante) a été analysé selon les trois aspects suivants : le système
de finalisation, le système d’organisation et le système d’animation. Les tableaux qui suivent
présentent des extraits de données empiriques recueillies selon ces trois composantes.
Tableau 2 : analyse des données concernant le système de finalisation
Données du système de finalisation
Pas du tout ou peu Assez Bien Total
Eff41 % Eff % Eff % Eff %
Degré de diffusion des objectifs aux agents
d'exécution 128 59,8 29 13,6 57 26,6 214 100
Etat de quantification des objectifs sociaux 131 61,2 42 19,6 41 19,2 214 100
Existence cadre réflexion stratégique 85 39,7 129 60,3 00 00 214 100
Degré d’importance des thèmes de l'analyse
des résultats 81 37,9 18 8,4 115 53,7 214 100
Fréquence d'utilisation d'analyse de
technique de prévision à long terme 86 40,2 63 29,4 65 30,4 214 100
Fréquence d'utilisation d'analyse de la
stratégie adoptée 79 36,9 56 26,2 79 36,9 214 100
Source : nos investigations
Le tableau ci-dessus présente une synthèse des données collectées, concernant le système de
finalisation. Il comprend six lignes d’indicateurs. A chaque ligne d’indicateurs correspond un
nombre (en valeur absolue et en valeur relative) de réponses ou citations pour chaque
modalité exprimée par les répondants de l’échantillon.
Ainsi, l’analyse des statistiques descriptives de notre échantillon fait ressortir quelques points
marquants. On constate que dans 59,8 % de cas, les objectifs ne sont pas du tout ou peu
diffusés au niveau des agents d’exécution, pourtant ce sont ces agents qui devraient mettre en
application ces objectifs. Dans 19,2% de cas seulement les objectifs sociaux sont bien
quantifiés, alors que ces objectifs constituent des éléments motivateurs pour les employés au
travail. L’importance accordée à l’analyse des résultats (dans 53,7% de cas) parait
relativement significatif, ce qui dénote de l’intérêt que les dirigeants portent à l’observation
des résultats. Cependant, la fréquence d’utilisation des techniques de prévision à long terme
(dans 40,2%) et de l’utilisation de l’analyse des stratégies adoptées (dans 36,9% des cas) sont
41 Eff. : Signifie effectif .
1ère Journée d’Etude Africaine en Comptabilité et Contrôle, Colloque de Dakar, 15 décembre 2016
J. TCHAPNGA – D. KAMDEM / email : [email protected] /[email protected] Page 15
relativement faibles. Ces données d’investigation dénotent d’une certaine façon, un style de
navigation à vue dans la majorité des entreprises camerounaises.
Tableau 3 : analyse des données concernant le système d’organisation
Données du système d’organisation Pas du tout ou peu Assez Bien Total
Eff % Eff % Eff % Eff %
Existence d’un organigramme dans
l’entreprise 180,0 84,1 00,0 00,00 34,0 15,1 214,0 100,0
Degré de standardisation des services
comptable
42,0 19,6 45,0 21,0 127,0 59,3 214,0 100,0
Fréquence d'utilisation des outils de travail
rapport d'activité 180,0 84,1 34,0 15,9 0,0 0,0 214,0 100,0
Degré d'utilisation des principes et concepts
audit interne et contrôle de gestion 97,0 45,3 38,0 17,8 79,0 36,9 214,0 100,0
Degré d'utilisation des principes et concepts
manuel de procédures 113,0 52,8 38,0 17,8 63,0 29,4 214,0 100,0
Source : nos investigations
Dans 84,1% de cas, les entreprises de l’échantillon négligent ou relèguent au second plan
l’élaboration d’un organigramme. Les services comptables sont pourtant standardisés dans
59,3% de cas ; probablement à cause de la pression fiscale. L’utilisation des outils de travail
tels que les rapports d’activité est fortement négligée (dans 84,1% de cas). Les principes,
concepts et manuel de procédures dans 52,8% de cas sont peu ou pas du tout utilisés.
Cependant un regain d’accent semble être mis sur les systèmes de contrôle (audit interne et
contrôle de gestion dans 54,7%). Ceci peut bien s’expliquer par ce sentiment propre de
sécurisation du patrimoine qui habite chaque promoteur et dirigeant, malgré le fait que les
conditions rationnelles de sécurisation ne soient pas nécessairement satisfaisantes dans ces
unités.
Tableau 4 : Analyse des données concernant le système d’animation
Données du système d’animation
Pas du tout ou peu Assez Bien Total
Eff % Eff % Eff % Eff %
Degré de satisfaction de l'entreprise, du
travail en équipe 30,0 14,0 60,0 28,0 124,0 57,9 214,0 100,0
Degré de satisfaction de l'entreprise par
rapport à l'employabilité du personnel 56,0 26,2 64,0 29,9 94,0 43,9 214,0 100,0
Degré d'importance accordé au système de 67,0 31,3 73,0 34,1 74,0 34,6 214,0 100,0
1ère Journée d’Etude Africaine en Comptabilité et Contrôle, Colloque de Dakar, 15 décembre 2016
J. TCHAPNGA – D. KAMDEM / email : [email protected] /[email protected] Page 16
communication
Fréquence d'utilisation du plan de carrière 162,0 75,7 26,0 12,1 26,0 12,1 214,0 100,0
Fréquence d'utilisation du bilan social 162,0 75,7 35,0 16,4 17,0 7,9 214,0 100,0
Fréquence d'utilisation de l’expression des
salariés 135,0 63,1 35,0 16,4 44,0 20,6 214,0 100,0
Source : nos investigations
L’analyse des statistiques descriptives de notre échantillon permet de faire plusieurs
observations. Au niveau du degré de satisfaction de l’entreprise, on note respectivement que
dans 57,9 % et 43,9% de cas, les entreprises de l’échantillon sont satisfaites du travail en
équipe et de l’employabilité de son personnel. Le degré d’importance accordé aux concepts et
phénomènes du système de communication semble satisfaisant dans 68,7% de cas.
L’utilisation des principes liés au plan de carrière, bilan social et expression des salariés est
peu ou pas du tout satisfaisante respectivement dans 75,7% ; et 63,1%. Ce qui peut bien
expliquer les frustrations et les revendications tacites que l’on observe très souvent dans les
entreprises africaines.
3.1.2 Données relatives aux informations comptables et financières (ICF)
L’étude du concept d’ICF (qui représente la variable expliquée dans la présente étude) a été
analysée selon quatre groupes distincts d’indicateurs : les indicateurs relatifs à la production
de l’ICF, les indicateurs relatifs au degré de respect de délai de production de l’ICF, les
indicateurs relatifs à la qualité de l’ICF, les indicateurs relatifs à la fréquence d’utilisation de
l’ICF. Les deux premiers groupes permettent d’évaluer le degré de production de l’ICF, et les
deux derniers groupes permettent d’évaluer degré d’utilisation de l’ICF dans les entreprises de
l’échantillon. Les tableaux qui suivent présentent des extraits de données empiriques
recueillies selon ces quatre composantes.
Tableau 5 : analyse des données relatives à la production et au respect des délais de production de l’ICF
Données d'investigation
Pas du tout ou
peu Assez Bien Total
Eff % Eff % Eff % Eff %
Production de l'ICF42
relatives à la GJF 97,0 45,3 117,0 54,7 214,0 100,0
relatives à la GC 170,0 79,4 44,0 20,6 214,0 100,0
relatives à la GF 110,0 51,4 104,0 48,6 214,0 100,0
relatives à la GPC 100,0 46,7 114,0 53,3 214,0 100,0
42 L’ICF regroupe les informations de gestion relatives à la : gestion juridique et fiscale (GJF) ; gestion
comptable (GC) ; gestion financière (GF) ; gestion prévisionnelle et contrôle (GPC).
1ère Journée d’Etude Africaine en Comptabilité et Contrôle, Colloque de Dakar, 15 décembre 2016
J. TCHAPNGA – D. KAMDEM / email : [email protected] /[email protected] Page 17
Degré de respect de délai de production de l'ICF
relatives à la GJF 155,0 72,4 59,0 27,6 0,0 0,0 214,0 100,0
relatives à la GC 45,0 21,0 70,0 32,7 99,0 46,3 214,0 100,0
relatives à la GF 93,0 43,5 32,0 15,0 89,0 41,6 214,0 100,0
relatives à la GPC 106,0 49,5 45,0 21,0 63,0 29,4 214,0 100,0
Source : nos investigations
A la lecture du tableau ci-dessus, en moyenne, la production de l’ICF dans les entreprises de
l’échantillon est assez satisfaisante dans 44,3% de cas (les ICF relatives à la GJF dans 54,7%
des cas ; les ICF relatives à la GC dans 20,6% de cas ; les ICF relatives à la GF dans 48,6% de
cas ; les ICF relatives à la GPC dans 53,3% de cas). On note que les informations relatives à
la gestion comptable et à la gestion financière ne sont presque pas du tout produites dans
79,4% et 51,4% de cas respectivement.
La production des ICF relatives à la GC est bien respectée dans 46,3% de cas, assez respectée
dans 32,7% de cas et pas du tout ou peu respectée dans 21% de cas. Ce qui appelle à quelques
interrogations compte tenu des réponses obtenues plus haut par rapport à la production de
l’information comptable. Pourquoi ces entreprises respectent-elles plus les délais de
production qu’elles ne produisent ? N’ya t-il pas un problème de qualité de l’information
produite ? La contrainte fiscale n’influence t-elle pas ce comportement ? Le tableau suivant
peut nous apporter quelques éléments de réponse.
Tableau 6 : analyse des données relatives à la qualité et à la fréquence d’utilisation de l’ICF
Données empiriques d'investigation
Pas du tout ou peu Assez Bien Cumul
Eff % Eff % Eff % Eff %
Qualité de l'ICF
relatives à la GJF 111,0 51,9 44,0 20,6 59,0 27,6 214,0 100,0
relatives à la GC 46,0 21,5 70,0 32,7 98,0 45,8 214,0 100,0
relatives à la GF 97,0 45,3 35,0 16,4 82,0 38,3 214,0 100,0
relatives à la GPC 114,0 53,3 41,0 19,2 59,0 27,6 214,0 100,0
Fréquence d'utilisation de l'ICF
relatives à la GJF 117,0 54,7 45,0 21,0 52,0 24,3 214,0 100,0
relatives à la GC 37,0 17,3 64,0 29,9 113,0 52,8 214,0 100,0
relatives à la GF 89,0 41,6 28,0 13,1 97,0 45,3 214,0 100,0
relatives à la GPC 100,0 46,7 46,0 21,5 68,0 31,8 214,0 100,0
Source : nos investigations
1ère Journée d’Etude Africaine en Comptabilité et Contrôle, Colloque de Dakar, 15 décembre 2016
J. TCHAPNGA – D. KAMDEM / email : [email protected] /[email protected] Page 18
Les informations relatives à la gestion juridique et fiscale semblent de bonne qualité dans
27,6% de cas, d’assez bonne qualité dans 20,6% de cas et pas du tout de bonne qualité dans
51,9% de cas. Ce qui semble expliquer le fait que le respect des délais de production de
l’information comptable n’est pas toujours lié à sa qualité, mais probablement à la contrainte
fiscale.
Les chiffres du tableau montrent qu’en moyenne, dans 40,1% des cas (54,7% pour la GJF,
17,3% pour la GC ; 41,6% pour la GF ; 46,7 pour la GPC) les ICF ne sont pas du tout ou sont
peu utilisées dans les entreprises de l’échantillon. Même si les informations relatives à la GC
et à la GF sont utilisées dans 52,8% et 45,3% respectivement, la qualité de l’ICF et la
fréquence d’utilisation de l’ICF en général dans 43% et 40,1% de cas respectivement sont peu
ou pas du tout rassurantes.
Sur la base des données statistiques relatives aux deux aspects (la production de l’ICF d’une
part, et, utilisation d’autre part), nous pouvons appréhender deux phénomènes importants.
Premièrement, les résultats montrent qu’une proportion non négligeable (44,3% de cas) d’ICF
est relativement produite dans les entreprises de l’échantillon, mais leurs délais de production
(dans 46,6% de cas) et leur qualité (dans 43% de cas) semblent négliger. Seulement, malgré
leur qualité médiocre, ces ICF sont quelques fois utilisées dans le fonctionnement de ces
structures (dans 38,55% de cas). Ce qui indique un risque important de la faible performance.
En effet, lorsque l’ICF n’est pas de bonne qualité, son utilisation pour les besoins du fisc par
exemple, influence tôt ou tard, négativement la performance par le biais des redressements ou
des pénalités conséquentes. Lorsqu’elles sont utilisées pour les décisions de gestion (relations
avec les partenaires, financement des activités, etc.), malgré leur qualité médiocre, les
objectifs de l’entreprise sont fondamentalement inopportuns.
Deuxièmement, malgré l’importance de la tendance à utiliser les ICF de qualité médiocre,
nous pouvons, compte tenu de nos entretiens avec ces dirigeants, estimer qu’en contexte
africain, les contingences 43 locales, liées au profil du dirigeant, ne favorisent par leur
perception de la nécessité d’une discipline de qualité par rapport à l’ICF à utiliser dans
l’entreprise. Or, l’appropriation et l’application des principes de la RM peuvent
significativement améliorer cette discipline.
3.2 Essai de validation de l’influence de la rationalité du management (RM) sur la
production et l’utilisation de l’ICF dans la gestion de l’entreprise camerounaise.
Sur la base du modèle de recherche élaboré plus haut, il a été vérifié le lien entre les trois
composantes 44 de la RM, et, la production et l’utilisation de l’ICF dans la gestion des
entreprises de l’échantillon. Ainsi, les tableaux ci-après vont résumer pour chaque
composante l’ensemble des 30 tests élémentaires d’essai de validation des sous hypothèses
H11 ; H12 ; H13. Nous optons de considérer que, lorsque le nombre d’hypothèses test
vérifiées est supérieur ou égal à 50%, la sous hypothèse est validée.
43 Il s’agit pour ces promoteurs/dirigeants de tenir compte : de leur style d’éducation (avec la question de
l’éthique, de la discipline, de la précision) ; de leurs valeurs culturelles (avec la question de l’oralité, des
éléments socio-traditionnels, du clan) ; de leur environnement social (avec la question de la fraude, de la
corruption, de la transparence, etc.).
44 Il s’agit : du système de finalisation (sous hypothèse H11), du système d’organisation (sous hypothèse H12),
du système d’animation (sous hypothèse H13).
1ère Journée d’Etude Africaine en Comptabilité et Contrôle, Colloque de Dakar, 15 décembre 2016
J. TCHAPNGA – D. KAMDEM / email : [email protected] /[email protected] Page 19
3 .2.1 Récapitulation des tests de validation du système de finalisation (sous hypothèse H11)
La sous hypothèse H11 est énoncée comme suit : le système de finalisation influence
significativement la production et l’utilisation de l’information comptable et financière dans
le système de gestion des entreprises camerounaises.
Tableau 7 : synthèse de validation de H11 (SF45 X ICF46)
VI47 VD48 Nbre hyp tests. Nbre hyp.vérifiées Appréciations
SF pigrgc 6 1 NV (non vérifiée)
SF drdpirgf 6 4 V (vérifiée)
SF qigrgp 6 5 V
SF fuigrgc 6 5 V
SF fuigrgp 6 6 V
Total 30 21 Taux de validation 70%
Conclusion : le SF influence significativement l’ICF
Source : nos investigations
Le tableau récapitulatif ci-dessus montre qu’à l’issu du croisement de 30 éléments constitutifs
du système de finalisation et de 30 éléments constitutifs du phénomène de production et
d’utilisation de l’ICF (dans le système de gestion de l’entreprise), 21 tests d’hypothèses
élémentaires sont vérifiés, soit un taux de validation de 70%. Ce qui permet d’affirmer que la
sous hypothèse H11 selon laquelle le système de finalisation influence significativement la
production et l’utilisation de l’information comptable et financière dans le système de gestion
des entreprises camerounaises est validée.
3.2.2 Récapitulation des tests de validation du système d’organisation (sous hypothèse H12)
La sous hypothèse H12 est énoncée comme suit : le système d’organisation influence
significativement la production et l’utilisation de l’information comptable et financière dans
le système de gestion des entreprises camerounaises.
45 SF= système de finalisation (Diffusion des objectifs aux agents d’execution, quantification des objectifs
sociaux, analyse des résultats, existence cadre de réflexion stratégique, utilisation des techniques de prévisions
à long terme, analyse de la stratégie adoptée).
46 ICF= pigrgc (production information de gestion relative à la gestion comptable) ; drdpirgf (dégré de respect de
délai de production de l’information relative à la gestion financière) ; qigrgp (qualité de l’information de
gestion relative à la gestion prévisionnelle) ; fuigrgc (fréquence d’utilisation information de gestion relative à
la gestion comptable) ; fuigrgp (fréquence d’utilisation information de gestion relative à la gestion
prévisionnelle).
47 VI Signifie : variable indépendante.
48 VD Signifie : variable dépendante.
1ère Journée d’Etude Africaine en Comptabilité et Contrôle, Colloque de Dakar, 15 décembre 2016
J. TCHAPNGA – D. KAMDEM / email : [email protected] /[email protected] Page 20
Tableau 8 : synthèse de validation de H12 (SO49 X ICF)
VI VD nbre hyp. tests nbre hyp. Vérif Appréciations
SO pigrgc 6 0 NV
SO drdpirgf 6 4 V
SO qigrgp 6 5 V
SO fuigrgc 6 4 V
SO fuigrgp 6 5 V
Total 30 18 Taux de validation 60%
Conclusion : le SO influence significativement l’ ICF
Source : nos investigations
Le tableau récapitulatif ci-dessus montre qu’à l’issu du croisement de 30 éléments constitutifs
du système d’organisation et de 30 éléments constitutifs du phénomène de production et
d’utilisation de l’ICF dans le système de gestion de l’entreprise, 18 tests d’hypothèses
élémentaires sont vérifiés, soit un taux de validité de 60%. Ceci permet d’affirmer que la sous
hypothèse H12 selon laquelle le système d’organisation influence significativement la
production et l’utilisation de l’information comptable et financière dans le système de gestion
de l’entreprise camerounaise est validée.
3.2.3 Récapitulation des tests de validation du système d’animation (sous hypothèse H13)
La sous hypothèse H13 est énoncée comme suit : le système d’animation influence
significativement la production et l’utilisation de l’information comptable et financière dans
le système de gestion des entreprises camerounaises.
49 SO= système d’organisation (Existence d’un organigramme, taches clairement définies, standardisation
service comptable, fréquence utilisation outils de travail, fréquence utilisation audit interne et contrôle de
gestion, utilisation manuels de procédures ).
1ère Journée d’Etude Africaine en Comptabilité et Contrôle, Colloque de Dakar, 15 décembre 2016
J. TCHAPNGA – D. KAMDEM / email : [email protected] /[email protected] Page 21
Tableau 9 : synthèse de validation de H13 (SA50 X ICF)
VI VD
nbre
hyp.
tests
nbre hyp.
Vérifiées Appréciations
SA pigrgc 6 1 NV (non vérifiée)
SA drdpirgf 6 4 V (vérifiée)
SA qigrgp 6 4 V
SA fuigrgc 6 5 V
SA fuigrgp 6 6 V
Total 30 20 Taux de validation 67%
Conclusion : le SA influence significativement l’ ICF
Source : nos investigations
Le tableau récapitulatif ci-dessus montre qu’à l’issu du croisement de 30 éléments constitutifs
du système d’animation et de 30 éléments constitutifs du phénomène de production et
d’utilisation de l’ICF dans le système de gestion de l’entreprise, 20 tests d’hypothèses
élémentaires sont vérifiés, soit un taux de validation de 67%. Ceci permet d’affirmer que la
sous hypothèse H13 selon laquelle le système d’animation influence significativement la
production et l’utilisation de l’information comptable et financière dans le système de gestion
des entreprises camerounaises est validée.
Conclusion
Sur la base des investigations menées sur un échantillon d’entreprises camerounaises, les
résultats de cette étude présentent plusieurs indicateurs d’appréciation. Les techniques de
prévision à long terme et les stratégies adoptées sont moins bien utilisées respectivement dans
69,6% et 63,1% de cas. Ce qui dénote un style de navigation à vue dans la majorité des
entreprises africaines en générale et camerounaises en particulier. Les principes51, concepts52
et procédures53 dans 52,8% de cas sont peu ou pas du tout utilisés. Cependant un regain
d’accent semble être mis sur les systèmes de contrôle (audit interne et contrôle de gestion
dans 54,7% de cas) ; ce qui peut bien s’expliquer, par ce sentiment propre de sécurisation du
patrimoine, qui habite chaque promoteur et dirigeant, malgré le fait que les conditions
rationnelles de sécurisation ne soient pas nécessairement satisfaisantes dans ces unités. Dans
50 SA= système d’animation (Travail en équipe, employabilité du personnel, système de communication, le plan
de carrière, bilan social, expression des salariés ).
51 Il s’agit de l’ensemble des règles théoriques de base, établies pour la gestion normale d’une organisation.
52 C’est l’ensemble des éléments constitutifs , bien définis, qui se rapportent à un thème considéré comme un
outils de gestion.
53 Ensemble de procédés (méthodes) utilisés dans l’exécution des éléments du concept.
1ère Journée d’Etude Africaine en Comptabilité et Contrôle, Colloque de Dakar, 15 décembre 2016
J. TCHAPNGA – D. KAMDEM / email : [email protected] /[email protected] Page 22
40,1% des cas, les ICF ne sont pas du tout ou sont peu utilisées dans les entreprises de
l’échantillon. Même si les informations relatives à la gestion comptable (GC) et à la gestion
financière (GF) sont utilisées dans 52,8% et 45,3% respectivement, la qualité de l’ICF et sa
fréquence d’utilisation en général dans 43% et 40,1% de cas respectivement sont peu ou pas
du tout rassurantes. Ainsi, la plupart des décisions de gestion des TPE-PME africaines sont
souvent prises sur la base d’ICF de qualité médiocre, ou alors, l’information verbale prend le
pas sur l’information formelle (Hernandez, 1994).
Cependant, malgré les résultats peu probants en ce qui concerne l’effet des principes de la
rationalité du management, en vue de la production et l’utilisation de l’ICF dans les
entreprises camerounaises, un croisement statistique des deux variables (RM et ICF) présente
un lien significatif. En d’autre terme, le système de finalisation (validé à 70%), mieux que le
système d’animation (validé à 67%), et le système d’organisation (validé à 60%), influencent
significativement la production et l’utilisation de l’ICF dans les entreprises camerounaises. En
effet, si les promoteurs et dirigeants des entreprises africaines, accordaient un peu plus
d’intérêt et de discipline dans l’appropriation et l’application des principes de la RM, en
faveur de la production d’une part, et de l’utilisation d’une ICF de bonne qualité d’autre part,
le problème de la faible performance des entreprises africaines pourrait progressivement
évoluer vers une meilleure solution.
Ces résultats sont conformes à ceux de Chapellier (1997), et ceux de Baîdari (2005) pour
certains aspects. En effet, comme dans l’étude de Chapellier, le profil du dirigeant semble
jouer un rôle important dans la production et dans l’utilisation de l’ICF des entreprises de
l’échantillon. Cependant, en Afrique, un élément important (les contingences locales,
évoquées plus haut) mérite une attention particulière des chercheurs. Quant aux travaux de
Baïdari, les résultats de cette étude les corroborent dans la mesure où les ICF sont
relativement produites et même utilisées dans les entreprises de l’échantillon. Néanmoins,
l’étude de Baïdari met l’accent sur les grandes entreprises et les multinationales qui
produisent et utilisent les ICF beaucoup mieux que les entreprises purement africaines. Notre
étude par contre fait l’option d’étudier spécifiquement les entreprises africaines. Cette étude
met ainsi un accent particulier sur la qualité de l’ICF produite et utilisée. Même si les
entreprises de l’échantillon ont tendance à utiliser l’ICF qu’elles produisent, cette ICF semble
de qualité médiocre, et pourrait se révéler peu utile lors des prises de décision en vue de
l’amélioration de la performance des entreprises africaines.
Bibliographie
Argyris, C. (1974) Participation et Organisation, Paris, Dunod, pp. 190.
Baidari, B. (2005), « Les entreprises sénégalaises utilisent-elles les données comptables qu’elles
produisent?», Revue Africaine de gestion, n° 2 Mai.
Bertrand, F., Disle, C., Gonthier-Besacier, N., Perier, S. Protin P. (2012). « Business model et
information financière », revue française de comptabilité, n° 454, pp.35-38
Bigou-Lare, N. (2001), « Le SYSCOA et la pertinence de l’information comptable : une analyse de
la pratique dans les entreprises togolaises », Actes du 22ème congrès de l’association française de
comptabilité, Metz.
Bierman, Jr.H. (1992), « In Defense of Accounting Information », Financial Analyst Journal, mai-
juin, pp. 81-83.
Bonitzer,J. (1989) “où se trouve la rationalité de l’heuristique scientifique?, in revue international de
systémique », vol. 3, n° 1, pp. 3 – 20.
1ère Journée d’Etude Africaine en Comptabilité et Contrôle, Colloque de Dakar, 15 décembre 2016
J. TCHAPNGA – D. KAMDEM / email : [email protected] /[email protected] Page 23
Burns, Jr. W. J., Mckinnon S.M. (1993), « Information and Managers : A Field Study », Journal
of Management Accounting Research, 5, automne, pp. 84-108.
Capron, M. (1990), «La comptabilité : il faut croire pour avoir confiance?», Gérer et Comprendre,
Décembre, pp. 75-83.
Chapellier, P. (1997). « Profil de dirigeants et données comptables de gestion en PME », Revue
internationale PME, vol. 10(1).
Cohen, E. (2001), Dictionnaire de gestion, La Découverte, Paris, 415p.
Colasse B. (2010), Introduction à la comptabilité, 11ème édition, Economica.
Coriat, B., Weinstein, O. (1995). Les nouvelles théories de l’entreprise, librairie générale française, 218p.
Debruyne, M. (2013), « Proposition pour un modèle multidimensionnel d’évaluation des PME,
application aux entreprises agricoles », revue française de comptabilité, n° 462 (février), pp. 44-48.
Dupuy, Y. (1987). « Vers de nouveaux systèmes d’information pour le chef de petites entreprises ?
(Quelques difficultés de dépassement de l’information comptable) », Papier de recherche CREGO, IAE,
Université de Montpellier II.
Demil B., Lecoq X. (2010), « Business model: Toward a dynamic consistency view of strategy. »,
Long Range Planning 43 (2-3) : 227-246.
Essama, P., Fomba Kamga, B., Zamo-Akono, C. (2012). « Gouvernance et performance des institutions
de micro-finance au Cameroun », Revue Camerounaise de Management, n° 23 (Janvier-Juin), pp.63-74.
Etounga-Manguelle, D., (1990). « L’Afrique a-t-elle besoin d’un programme d’ajustement culturel ? »,
Paris, Edition Nouvelles du sud, PP. 31-50.
Fallery, B., (1983a) . «Un système d’information pour les PME », Revue Française de Gestion, novembre-
décembre, pp. 70-76.
Feudjo J.R. (2004), Contribution à la connaissance des facteurs explicatifs de la rentabilité des
entreprises : une étude dans le secteur manufacturier au Cameroun, Thèse de doctorat /
Gordon, B. D. (1996). Système d’information pour le management, Economica, Paris.
Hernandez, E-M. (1994). « La gestion financière de l’entreprise informelle africaine: spécificités», Revue
Française de comptabilité, n° 258, 07-08, pp.76-79.
Hoarau, C., Teller, R., Walliser, E. (2011). Globalisation financière et revision des cadres comptables
conceptuels : A-t’on tiré les leçons de la crise du capitalisme ? in Ch Haorau, J-L Malo, C. Simon (Dir.),
Comptabilité contrôle et société, éditions Foucher : 87-99.
Institut national de la statistique (2010). La démographie des entreprises en 2010: principaux résultats
Labardin P. (2010), L’émergence de la fonction comptable, Presse Universitaire de Rennes.
Lecomte, J. (1993), «Qualité-Evaluation de la comptabilité», Revue Française de Comptabilité, n°
248, Septembre, pp. 50-60.
Lecoq X., Demil B., Warnier V. (2006), «le business model, un outil d’analyse strategique »,
l’Expansion Managment Review , 123 : 96 - 109.
Likert, R. (1974). Le gouvernement participatif de l’entreprise, Paris, Gauthier, - Villars, 264 p.
March, J.G. et Simon, H.A. (1974) Les Organisations, Paris, Dunod, 246p.
McGregor, D. (1971) La dimension Humaine de l’Entreprise, Paris, Gauthier – Villars, 206p.
Michaïlesco, C. (2009), ‘’Qualité de l’information comptable’’ in Encyclopédie de comptabilité,
Contrôle de gestion et audit (2009), pp 1023 - 1033
1ère Journée d’Etude Africaine en Comptabilité et Contrôle, Colloque de Dakar, 15 décembre 2016
J. TCHAPNGA – D. KAMDEM / email : [email protected] /[email protected] Page 24
Minnerath, R. (1982). Les organisations malades de la science: la rationalité du management, Paris,
Beauchesne, 286p
Mintzberg, H. (1976). « Planing on the left and managing on the rigth », Harward Business Review, juillet-
août, p. 49-58.
Mintzberg, H. (1984). Structure et dynamique des organisations, Paris, Les Editions d’Organisation, 1984,
432p.
Mintzberg, H. (1990). Le manager au quotidien : les dix rôles du cadre, les éditions d’organisation (4ème
impression), Paris.
Morgan G. (1989), « La nature intervient ». Image de l’organisation, Québec, les presses de l’université de
Laval ; Paris les Editions Eska, pp. 33-78. (p.76.).
Morris M., Schindehutte M., Allen J. (2005), « The entrepreneur’s business model : Toward a
unified perspective . », Journal of Business, Research 58 (6) : 726-735.
Ndzogoue, B. A. (1993). Le problème de la performance des entreprises en Afrique : rationalité du
management et efficacité des entreprises, Thèse de doctorat en sciences de gestion, Paris 1, Panthéon
Sorbonne, Paris, décembre, 475p.
Ngantchou A. (2010), Contenu informatif des nombres comptables, profil moral des préparateurs des
chiffres et essai d’explication de la discrimination des PME sur le marché du financement bancaire, Thèse
de doctorat soutenu en vue de l’obtention du Doctorat d’état en sciences de gestion. Pp.110.
Obert, R. (2014), « Le rôle du business model dans les états financiers », revue française de
comptabilité, n° 473 (février) : 12-16
Obert, R. (2013). « Volatilité et long terme : les 3ème états généraux de la recherche comptable de l’ANC »,
revue française de comptabilité, n° 462 : 16-19.
Rocher, S. (2012), « Quand les Schtroumpfs s’inventent comptables », revue française de comptabilité, n°
457 (septembre) : 42-45
Scott, G-W. et Mitchell, R.T. (1967). Organization Theory, New York, Irwing Press, pp. 10 – 97.
Senicourt, P. (2012). « Du « bilan fiscal » au « bilan économique » : vers plus de relief dans les comptes
annuels », revue française de comptabilité, n° 457 : 27-31.
Simon, H.A. (1991) Sciences des systèmes, science de l’artificiel, Paris, Dunod,
Simon, H.A. (1987). « Making management decision : the rôle of institution and emotion », Academy of
Management Executive, vol 1, n° 1, février, P. 57-64.
Nadeau, R., Martel, JM., Bouyssou, D., ( 1987), « L’utilisation des méthodes quantitatives pour l’aide à la
décision dans les PME : rêves ou réalité ? », Gestion février, p. 23-30.
Tabatoni, P. et Jarniou, P. (1975). Les systèmes de gestion: Politiques et structures, Paris, P.U.F.
Thompson, J.D. (1967). Organization in action, New York, Mc.Graw – Hill,
Vlaemminck J-H. (1979), Histoire et doctrine de la comptabilité, Editions Pragnos, Vesoul.
Walliser, E. (2012). « Être ou ne pas être juste : (2ème partie) vers de nouvelles perspectives ? », Revue
Française de Comptabilité, n° 454 : 32-34.
Warnier J.P. (1993), L’Esprit d’Entreprise au Cameroun, Edition Karthala, 75013 Paris, 307 P.
Warnier V., Demil B., Lecoq X. (2010), Le business model, un support à la créativité de
l’entrepreneur, Cahier de recherché, www.businessmodelcommunity.com
Zalesnick, A. (1969) Worker Satisfaction and Development : Acase study of work and social behavior in a
factory group, Boston, Harvard University Press, 328 p.
1ère Journée d’Etude Africaine en Comptabilité et Contrôle, Colloque de Dakar, 15 décembre 2016
J. TCHAPNGA – D. KAMDEM / email : [email protected] /[email protected] Page 25
Annexe 1
Tableau 1 : Les indicateurs de la rationalité du management
système de finalisation système d'organisation système d'animation
Degré de diffusion des objectifs
Degré de standardisation des
services Degré de satisfaction de l'entreprise
Aux hauts cadres Service approvisionnement du travail en équipe
aux cadres service stock de la capacité de travailler en autonomie
aux agents de maîtrise service production de la capacité de travailler sous pression
aux agents d'exécution service commercial par rapport aux relations avec les collègues
service personnel
par rapport à la capacité d'influencer les
collègues
Etat de quantification des objectifs service comptable par rapport à l'employabilité du personnel
service financier
de production service juridique et fiscal
Degré d'importance concepts et
phénomènes
de vente et services service contrôle
d'investissement confort quotidien au travail
sociaux
Fréquence d'utilisation des outils de
travail l'image de l'entreprise
système de production
Degré d'importance thèmes
d'analyse lettre circulaire au personnel système de rémunération
journal d'entreprise assistance santé
de la politique d'entreprise plaquette aux nouveaux employés autres avantages financiers
des menaces et opportunités réunion élargie système de communication
des forces et faiblesses compte rendus des délégués l'assistance mutuelle
du potentiel humain rapport d'activité la gestion des conflits
de l'analyse des résultats utilisation de film rôle des délégués du personnel
de l'analyse des stratégies du concurrent bilan social rôle des syndicats
de l'analyse de développements produits
nouveaux boite à idées autres avantages sociaux
de l'analyse des possibilités d'exploitation enquêtes d'opinion réunions spéciales à la DG
procès verbaux de réunion
réunions périodiques au niveau de chaque
fonction
Fréquence d'utilisation d'analyse questions écrites à la direction générale
réunions périodiques au niveau de chaque
service
questions écrites au personnel
de technique de prévision à long terme affiches Fréquence d'utilisation des outils et
principes
des potentiels d'entreprise
du cycle du produit Degré d'utilisation des principes et
concepts bilan de compétence
des forces et faiblesses plan de carrière
de la stratégie adoptée unité de commandement cercle de qualité
du couple produit marché fiche de travail brainstorming
de la formulation et quantification des
objectifs analyse de la valeur système de promotion
des techniques budgétaires diagramme de Gantt gratification (13ème mois)
de la concurrence audit interne et contrôle de gestion bilan social
des facteurs clés de succès manuel de procédures plan de formation
direction participative par objectif politique de rémunération
délégation de pouvoir expression des salariés
standardisation des procédures
contrôle de la qualité
Sources : nos investigations
1ère Journée d’Etude Africaine en Comptabilité et Contrôle, Colloque de Dakar, 15 décembre 2016
J. TCHAPNGA – D. KAMDEM / email : [email protected] /[email protected] Page 26
ANNEXE 2 : analyse des liaisons entre concepts
TABLEAU D'OPERATIONNALISATION DES VARIABLES
TY
PE
S
DE
VA
RIA
BL
ES
Co
ncep
ts
Co
mp
osan
tes
INDICATEURS
VA
RIA
BL
ES
E
XP
LIC
AT
IVE
S
Rationa
lité d
u m
ana
gem
ent
systè
me
de f
inalis
atio
n
Degré de diffusion des objectifs aux agents d’exécution
Etat de quantification des objectifs sociaux
Existence d’un cadre de réflexion stratégique
Degré d’importance du thème analyse des résultats
Fréquence d’utilisation des techniques de prévision à long terme
Fréquence d’utilisation de la stratégie adoptée
systè
me
d'o
rganis
atio
n
Existence d'un organigramme
Taches de services clairement définies
Degré de standardisation service comptabilité
Fréquence utilisation rapport d’activité
Degré utilisation de l’audit interne et contrôle gestion
Degré utilisation du manuel de procédure
Systè
me
d'a
nim
atio
n Degré de satisfaction du travail en équipe
Degré satisfaction par rapport à l’employabilité du personnel
Degré d’importance accordé au système de communication
Fréquence d’utilisation du plan de carrière
Fréquence d’utilisation du bilan social
Fréquence d’utilisation expression des salariés
VA
RIA
BL
E E
XP
LIQ
UE
E
Outils
de d
écis
ion
Info
rma
tio
n C
om
pta
ble
et F
inanciè
re
Production information gestion relative à la GJF
Production information gestion relative à la GC
Production information gestion relative à la GF
Production information gestion relative à la GP C
Degré de respect délais production information relative à la GJF
Degré de respect délais production information relative à la GC
Degré de respect délais production information relative à la GF
Degré de respect délais production information relative à la GPC
Qualité information gestion relative à la GJF
Qualité information gestion relative à la GC
Qualité information gestion relative à la GF
Qualité information gestion relatives à la GPC
Fréquence d'utilisation de l’information relative à la GJF
Fréquence d'utilisation de l’information relative à la GC
Fréquence d'utilisation de l’information relative à la GF
Fréquence d'utilisation de l’information relative à la GPC
Sources : nos investigations