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par Carol Kauppi, PhD Équipe responsable du projet : Conseil de planification sociale de Sudbury Janet Gasparini, directrice générale Martha Andrews, assistante à la recherche École de service social, Université Laurentienne Jean-Marc Bélanger, PhD Cheryle Partridge, MSW Préparé pour la Ville du Grand Sudbury par le Conseil de planification sociale de Sudbury Octobre 2002 Social Planning Council Conseil de planification sociale OF SUDBURY DE SUDBURY Rapport sur le sans-abrisme à Sudbury Comparaison des résultats de juillet 2000 à juillet 2002

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par

Carol Kauppi, PhD

Équipe responsable du projet :

Conseil de planification sociale de SudburyJanet Gasparini, directrice générale

Martha Andrews, assistante à la recherche

École de service social, Université LaurentienneJean-Marc Bélanger, PhDCheryle Partridge, MSW

Préparé pour la

Ville du Grand Sudbury

par le

Conseil de planification sociale

de Sudbury

Octobre 2002

Social Planning Council

Conseil de planification sociale

OF SUDBURY DE SUDBURY

Rapport sur le sans-abrisme à Sudbury

Comparaison des résultats dejuillet 2000 à juillet 2002

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par

Carol Kauppi, PhD

Équipe responsable du projet :

Conseil de planification sociale de SudburyJanet Gasparini, directrice générale

Martha Andrews, assistante à la recherche

École de service social, Université LaurentienneJean-Marc Bélanger, PhDCheryle Partridge, MSW

Octobre 2002

Cette étude a été financée par la Ville du Grand Sudbury en partenariat avec l’Initiative de partenariats

en action comm unautaire de Développement des ressources humaines Canada.

On peut se procurer des exemplaires

supplémentaires du rapport au

Conseil de planification sociale de Sudbury :

30 chemin Sainte-Anne, bureau 105

Sudbury ON

P3C 5E1

Tél. : (705) 675-3894

Téléc. : (705) 675-3253

[email protected]

Directrice de la recherche

Conseil de planification sociale de Sudbury

Carol Kauppi, PhD

Professeure agrégée

École de service social

Université Laurentienne

935 chemin du lac Ramsey

Sudbury ON

P3E 2C6

Tél. : (705) 675-1151, poste 5058

Téléc. (705) 671-3832

[email protected]

Rapport sur le sans-abrisme à Sudbury :Volet 5

Comparaison des résultats dejuillet 2000 à juillet 2002

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REMERCIEMENTS

Le succès de ce projet est dû aux contributions de nombreuses personnes. En effet, des sans-abri, desfournisseurs de services, des membres du corps professoral et de la population étudiante de l’École deservice social de l’Université de Sudbury, des membres de la collectivité, du personnel de la Ville duGrand Sudbury ainsi que du Conseil de planification sociale de la région de Sudbury nous ont apporté del’aide. Il convient surtout de souligner la contribution essentielle des sans-abri de Sudbury sans quil’étude actuelle n’aurait pas pu se dérouler. Les études futures reposeront aussi sur leur participation etleur bonne volonté pour partager des renseignements personnels.

L’engagement des fournisseurs de services et du personnel des organismes envers les projets visant lessans-abri constitue aussi un élément vital du projet. Le dénombrement complet de la population des sans-abri aurait été impossible sans leur aide. En outre, les organismes suivants sont intervenus pour recruterdes participants aux entrevues avec des sans-abri : la Société Elizabeth Fry, le Foyer Notre-Dame House,l’Association des jeunes de la rue, le Centre de traitement des toxicomanies de l’Armée du Salut, leCentre d’action pour les jeunes de Sudbury, la Maison Genevra du YMCA, et la nouvelle Clinique ducoin/Corner Clinic. Comme pour les études précédentes, nous remercions spécialement les cadres, lepersonnel et les bénévoles de l’Association des jeunes de la rue, du Centre d’action pour les jeunes deSudbury, et de la Police régionale de Sudbury qui ont facilité le projet en permettant à nos chercheursd’accompagner des travailleurs et des agents lors de leurs interventions ou pendant leur quart de nuit. Lesmembres du Groupe de travail sur les refuges d’urgence et l'itinérance ont aussi joué un rôle clé dans ledéroulement de ces études en examinant les résultats et en élaborant des plans pour trouver une solutionaux problèmes décelés.

Nous remercions spécialement la professeure Sheila Hardy, du Département des services sociaux pour lesAutochtones de l’École de service social de l’Université Laurentienne, le professeur Derek Wilkinson duDépartement de sociologie, Gail Elliot du conseil d'administration du Conseil de planification sociale deSudbury, et Denise Toner, de l’Association des jeunes de la rue, qui ont effectué un examen éthique. Deplus, l’étude n’aurait pas pu avoir lieu sans la collaboration du personnel du Conseil de planificationsociale qui a participé à une vaste gamme d’activités, notamment, la liaison avec des organismescommunautaires, la collecte et le traitement de données, et l’éditique. Nous louons également la diligenceet la motivation dont les membres de l’équipe de recherche ont fait preuve dans l’accomplissement desactivités de recherche. Finalement, nous remercions les membres du conseil d’administration du Conseilde planification sociale pour leurs commentaires, ainsi que Michèle Lejars qui a traduit en français lesrapports des volets 3, 4 et 5.

En particulier, nous avons apprécié les commentaires et l’aide des personnes suivantes au cours desdiverses étapes du volet 5 :

! Janet Gasparini, directrice générale, Conseil de planification sociale de Sudbury ! Martha Andrews, assistante à la recherche, Conseil de planification sociale de Sudbury ! Christine Hardy, adjointe de recherche, Conseil de planification sociale de Sudbury! Renée Allaire, adjointe de recherche, Conseil de planification sociale de Sudbury! Josée Lafleur, étudiante et membre de l’équipe de recherche, Collège Cambrian! Corrine Aguonia, membre de l'équipe de recherche! Travailleurs sociaux, l’Association des jeunes de la rue! Marlene Gorman et des travailleurs sociaux, Centre d’action pour les jeunes de Sudbury ! Harold Duff et Mary Murdoch, Ville du Grand Sudbury

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TABLE DES MATIÈRES

RÉSUMÉ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . iINTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1

La présente étude (volet 5) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1Aperçu du présent rapport (volet 5). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2

MÉTHODOLOGIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3Définition de « sans-abri ». . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3Démarche suivie pour l’étude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3Dénombrement des sans-abri par les organismes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

Dénombrement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4Enquête de quartier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

Stratégie d'échantillonnage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6Procédé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

Observations sur le terrain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

RÉSULTATS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9Étape 1 : Dénombrement des sans-abri . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .9

Dénombrement sans double compte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9Personnes à risque élevé par rapport à absolument sans abri . . . . . . . . . . . . . . . . 12Raisons du sans-abrisme absolu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15Le sexe et le sans-abrisme absolu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17Caractéristiques des personnes n’ayant absolument aucun logement . . . . . . . . . .18

Âge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18Sexe et âge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .19Appartenance ethnique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .21Situation de famille . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22

Soutien social, aide sociale et raisons de l’absence de logement . . . . . . . . . . . . . 23Prestations d'aide sociale et sources de revenus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

Sources des revenus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25Raisons du sans-abrisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .26Raisons du sans-abrisme par sexe, âge et appartenance ethnique . . . . . . . . . . . . .28

Étape II : Enquête de quartier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33Le sans-abrisme constitue-t-il un problème? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33Raisons perçues du sans-abrisme et facteurs liés à cette situation . . . . . . . . . . . . 34

Raisons perçues . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .34Comparaison des réponses des résidents et des sans-abri . . . . . . . . . . . . . . . .34Facteurs liés au sans-abrisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36

Comparaison des attitudes envers le sans-abrisme : à Sudbury et au Canada . . . 36Différences d'opinions sur le sans-abrisme par catégories de revenus . . . . . . . . . 39Expériences personnelles du sans-abrisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39Raisons du sans-abrisme : en général et à Sudbury . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42

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En général . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42À Sudbury . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42Solutions au sans-abrisme perçues par les résidents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .44

Étape III : Observations sur le terrain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46Maladie mentale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47Toxicomanie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47Le sans-abrisme parmi les gens ordinaires et relation d’aide entre les sans-abri . 48Accès aux services de soutien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .49Problèmes de santé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49Ennuis et facteurs de stress quotidiens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50Trouver un endroit pour dormir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50Adolescents sans-abri . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51Prostitution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52

CONCLUSIONS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .53

RECOMMANDATIONS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56

BIBLIOGRAPHIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Refuges et organismes qui recensent les sans-abri, juillet 2000, juillet 2002 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

Tableau 2 : Nombre de cas faisant et ne faisant pas double emploi et autres cas relevés au cours des volets 1 à 5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .11

Tableau 3 : Nombre de sans-abri desservis par des refuges et organismes ayant participé aux volets 1 à 5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

Tableau 4 : Caractéristiques des personnes absolument sans-abri, entre janvier 2001 et juillet 2002 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

Tableau 5 : Sources de revenus des personnes absolument sans-abri . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15Tableau 6 : Raisons du sans-abrisme absolu, juillet 2001 et juillet 2002 . . . . . . . . . . . . . . . . 17Tableau 7 : Population des sans-abri par groupe d’âge,V1 à V5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18Tableau 8 : Pourcentage des sans-abri, par sexe et âge, V1 à V5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20Tableau 9: Sexe et situation de famille, V1 à V5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23Tableau 10 : Comparaison des sources de revenus des personnes

n’ayant aucun logement et de celles risquant beaucoup de devenir des sans-abri, de juillet 2001 à juillet 2002 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

Tableau 11 : Principales raisons du sans-abrisme, V1 à V5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27Tableau 12 : Comparaison des explications du sans-abrisme données

par les résidents et les sans-abri au cours des volets 1 à 5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35Tableau 13 : Pourcentage des résidents attribuant le sans-abrisme à

Sudbury à des facteurs donnés, V1 à V5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

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Tableau 14 : Attitudes envers le sans-abrisme : Sudbury, V5 et échantillon de la SCHL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38

Tableau 15 : Raisons pour lesquelles des membres des réseaux personnels des résidents étaient sans-abri : en général et à Sudbury, V3 à V5 . . . . . . . . . . . .43

Tableau 16 : Points de vue des résidents sur les stratégies de règlement du sans-abrisme, V1 à V5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Nombre de sans-abri, V2 à V5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12Figure 2 : Population des sans-abri, par sexe, V1 à V5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .19Figure 3 : Âge moyen, par sexe, V1 à V5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20Figure 4 : Population des sans-abri, par appartenance ethnique, V1 à V5 . . . . . . . . . . . . . . 22Figure 5 : Pourcentage de personnes absolument sans-abri,

par type d’aide sociale reçue, V5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24Figure 6 : Distribution des réponses des personnes ayant fait

l’expérience personnelle du sans-abrisme, V1-V5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40Figure 7 : Qui était sans-abri?,V2 à V5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40Figure 8 : Pourcentage de personnes ayant été touchées par le

sans-abrisme à Sudbury, V1 - V5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . 41

LISTE DES ENCADRÉS

Encadré 1: Principales raisons du sans-abrisme par sexe et par âge (adultes), V2 à V5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29

Encadré 1a : Principales raisons du sans-abrisme par sexe et par âge (adolescents), V2 à V5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

Encadré 2 : Principales raisons du sans-abrisme par ethnie (Anglophones et Francophones), V2 à V5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31

Encadré 2a : Principales raisons du sans-abrisme par ethnie (Autochtones), V2 à V5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32

Encadré 3 : Thèmes ressortant des observations sur le terrain, V1 à V5 . . . . . . . . . . . . . . . . . 46

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Le sans-abrisme à Sudbury Volet 5 — Juillet 2002

i

RÉSUMÉ

IntroductionLe problème grandissant du sans-abrisme dans les grandes villes du Canada a été mis en évidencerécemment lors de la fermeture d'édifices occupés par des squatters à Vancouver et à Toronto et del'expulsion subséquente de sans-abri. Ces événements ont été rapportés dans la presse nationale (voirMaclean's, 2002). Cependant, dans de petites villes, comme Sudbury, il existe un nombre importantde sans-abri qui passent largement inaperçus sur la scène nationale. Nos études sur le sans-abrismeà Sudbury ont révélé la taille de la population locale des sans-logis, et le gouvernement fédéral aalloué des fonds provenant de l'Initiative nationale pour les sans-abri afin d'améliorer le système deservices à ces personnes dans cette ville et d'accroître la capacité de recherche. La Ville du GrandSudbury et le Groupe de travail sur les refuges d'urgence et l'itinérance ont collaboré avec le Conseilde planification sociale de Sudbury et des membres du corps professoral de l'École de service socialde l'Université Laurentienne pour veiller à ce que les conclusions soient diffusées dans Sudbury, etque les recommandations découlant des études y soient également mises en œuvre. La présente étudeest la cinquième d'une série de sept qui se terminera d'ici juillet 2003.

Définition du sans-abrismeTout comme dans les études antérieures sur le sans-abrisme à Sudbury, nous avons adopté unedéfinition large en incluant non seulement les personnes qui étaient absolument sans-abri au momentde l'étude, mais aussi celles qui risquaient fort de le devenir (c.-à-d., celle adoptée par le groupe detravail du maire sur l’intervention auprès des sans-abri de Toronto. Selon la définition utilisée dansl'étude menée à Toronto, qui se fondait sur des travaux de Daly (1996), les sans-abri étaient despersonnes qui n'avaient absolument pas d'abri, périodiquement ou temporairement, ainsi que cellesqui risquaient fort de se retrouver à la rue dans un proche avenir. Cependant, depuis le volet 2 del'étude mené en janvier 2001, nous avons aussi relevé et dénombré les personnes qui n'avaientabsolument pas de logement.

Méthodologie de rechercheAfin de pouvoir faire une comparaison avec nos études précédentes (c.-à-d., celles de juillet 2000,janvier 2001, juillet 2001 et janvier 2002), nous avons utilisé dans le volet 5 la même combinaisonde méthodes. Des données quantitatives et qualitatives ont été recueillies pendant trois étapes menéessimultanément au cours de la semaine du 24 au 30 juillet 2002. L'enquête auprès des fournisseursde services menée lors du premier volet sera terminée à l'automne 2002. Cependant, chaque étudea une composante unique : le troisième volet incluait des entrevues en face à face avec des sans-abriet le quatrième comportait quatre groupes de discussions avec des sans-abri. Voici les trois étapesvolet 5 :• le dénombrement des sans-abri utilisant les refuges, les organismes de services sociaux et

d’autres services de soutien de la région de Sudbury, y compris des personnes absolument sansabri.

• une enquête en personne dans des ménages de Sudbury, dans des quartiers choisis au hasard.• une recherche qualitative sur le terrain dans des sites du centre-ville occupés par des sans-abri.

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Le sans-abrisme à Sudbury Volet 5 — Juillet 2002

ii

Principales conclusionsÉtape I : Dénombrement des sans-abriSans-abrisme absolu• Le nombre de cas de sans-abri n'ayant pas été comptés deux fois observé en 2002 était supérieur

à celui établi dans les études précédentes (n = 459 dans le volet 5, juillet 2002, et n = 485 dansle volet 4, janvier 2002) par rapport à une moyenne de 382 dans les volets 1 à 3. Cependant, dansl'ensemble, les quatre organismes qui ont recensé les deux tiers de la population des sans-abriet ont participé aux cinq études ont dénombré environ le même nombre de personnes en juillet2000 et en juillet 2002. Par contraste, les résultats de janvier 2001 et de janvier 2002 ont indiquéqu'il y avait plus d'écart dans le nombre de personnes servies par ces organismes à ces deuxépoques.

• La comparaison des résultats précédents à ceux du volet 5 indique que les peuples autochtonesconstituent en général environ entre le quart et le tiers des sans-abri absolus.

• Dans V5, les femmes ont représenté une bonne moitié des personnes absolument sans logement(comme dans V2).

• Dans V2, V4 et V5, le quart ou plus des sans-abri étaient des enfants ou des adolescents. Dansla présente étude, nous avons recensé six enfants d'âge préscolaire, deux enfants d'âge scolaire,quatorze adolescents de moins de 18 ans, et vingt-quatre jeunes gens de 18 ou 19 ans.

• Dans V5, près de la moitié des sans-abri absolus ont déclaré n'avoir aucun revenu. Pour environle cinquième des sans-abri absolus, Ontario au travail constituait la principale source de revenus.

• Les principales raisons du sans-abrisme absolu, vu dans son ensemble, résidaient dans lesproblèmes structurels comme le chômage et le manque d'accès à l'aide sociale. Dans les cinqétudes menées jusqu'à présent, les sans-abri ont cité les problèmes liés aux programmes desécurité du revenu, notamment Ontario au travail (OT), comme causes directes de leur situation.

• De loin, le problème le plus commun que pose Ontario au travail est l'admissibilité auxprestations. Pendant la période de sept jours consacrée à l'étude en juillet 2002, 34 personnes ontattribué leur condition à l'incapacité d'obtenir des prestations d'OT (c.-à-d., d'avoir été jugéesinadmissibles). De plus, 11 personnes ont dit qu'on leur avait supprimé leurs prestations.

• Les hommes ont surtout cité la pauvreté et l'incapacité de payer le loyer (32 % d'hommes et 14 %de femmes). Pour leur part, 90 % des personnes qui étaient à la rue à cause de la violenceconjugale étaient des femmes (80 % dans V4).

• Dans V5, plus du quart (26 %) des hommes n'ayant absolument aucun toit, par rapport à moinsdu dixième (8 %) de leurs homologues féminines, ont lié leur situation à l'itinérance.

Sans-abrisme relatifC La population totale des sans-abri (personnes à risque élevé et absolument sans abri) établie

dans V5 (n = 485) incluait 63 nourrissons et enfants de moins de 13 ans, 69 adolescents de 13à 19 ans, et 5 adultes de 60 ans ou plus.

C Dans V5, nous avons dénoté un changement radical de la proportion d'hommes et de femmesparmi la population des sans-abri par rapport aux études antérieures. Dans V5, les femmesétaient plus nombreuses que les hommes.

C Les résultats en matière de culture et de langue ont été constants dans les cinq études menéesjusqu'à présent. Comme dans les volets précédents, avec une proportion de 27 % de lapopulation des sans-abri, les Autochtones étaient largement surreprésentés dans V5. Ils avaient

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constitué environ le quart de cette population dans les autres études.C Quoique l'importance relative des raisons du sans-abrisme ait légèrement varié de V1 à V5, les

principales sont demeurées les mêmes : chômage, problèmes d'aide sociale, problèmes delogement et problème familiaux. Dans V5, un nombre substantiellement plus important depersonnes ont déclaré avoir des problèmes de travail ou de chômage.

C Il y a eu a peu près autant de personnes en juillet 2002 qu'en janvier 2002 (122 par rapport à118) qui ont déclaré que les paiements de l'aide sociale posaient des problèmes. Dans V5,21 personnes ont indiqué qu'elles avaient été expulsées de leur logement, soit presque le doubledu nombre d'expulsions recensées dans V3 et V4 (V4 = 12, V3 = 11).

Étape II : Enquête de quartierC Dans V5, juillet 2002, l'échantillon comptait 278 personnes (par rapport à 236 dans V1, 195

dans V2, 377 dans V3 et 184 dans V4).C Près du tiers de ces personnes étaient des femmes (63 %); dans l'ensemble, l'âge des participants

allait de 16 à 88 ans, la moyenne étant de 43 (dans V2 et V3, elle était respectivement de 44 et43).

C Comme dans les enquêtes de quartier précédentes, en raison du suréchantillonnage intentionnelde quartiers à faible revenu, près des deux-tiers des répondants (64 %) ont dit avoir un revenuinférieur à la moyenne (par rapport à 55 % dans V4, 64 % dans V3 et 67 % dans V2).

C La plupart des résidents qui ont participé à V5 et à V4 étaient d'avis que le sans-abrismeconstituait un problème (V5 = 80 %, V4 = 84 %).

C Comme dans les études précédentes, la toxicomanie, la pauvreté et le chômage ont fait partiedes facteurs liés au sans-abrisme qui suscitaient le plus de préoccupations.

C Les résultats de V5 ont été comparés à ceux de l'étude nationale de la SCHL-Environics sur lesattitudes envers l'itinérance. À l'instar des autres Canadiens, la plupart des répondants dans V4et V5 pensaient que le problème grandit au Canada, que plus de jeunes gens, de femmes etd'enfants sont à la rue, que les organismes comme les banques alimentaires et les refuges ne sontpas des solutions suffisantes pour y faire face, et que le problème comporte un coût social et nonpas seulement individuel.

C Une différence clé entre notre étude et celle de la SCHL-Environics est qu'une plus grandeproportion des échantillons sudburois ont trouvé que les « gouvernements devraient dépenserplus pour prévenir le sans-abrisme » : dans V5, 71 % de l'échantillon a fortement appuyé ceténoncé, par rapport à seulement 28 % dans l'échantillon de la SCHL-Environics. Beaucoup deSudburois, y compris les groupes à revenu moyen et élevé, sont en faveur des dépensesgouvernementales pour prévenir le sans-abrisme.

C Les résultats de V5 sur les expériences personnelles étaient semblables à ceux relevés dans V4.En effet, juste un peu plus du quart des résidents ont indiqué qu'eux-mêmes, un membre de leurfamille ou un ami avait été sans-abri. Dans V5, environ le tiers des résidents ont dit avoir étéà la rue à un moment donné.

C Dans chaque volet, la principale raison donnée pour avoir été sans-abri avait principalement traità des relations familiales malsaines. Ensuite, venaient la toxicomanie, la pénurie de logementsabordables, l'échec personnel ou le choix du mode de vie.

C Les trois principales raisons pour lesquelles des connaissances à Sudbury n'avaient pas de toitétaient la pénurie de logements abordables, la maladie mentale ou physique, ou le chômage.

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C Dans V5, les points de vue des résidents sur la façon de régler le sans-abrisme à Sudburycorrespondaient aux stratégies déjà énoncées. Par comparaison avec V4, dans V5, plus derésidents ont souligné la nécessité que le gouvernement finance des services et améliore l'aideau revenu.

Étape III : Observations sur le terrainL’Association des jeunes de la rue, la Youth Action Centre Intravenous Drug Unit (IDU), et leservice de police régional de Sudbury ont tous contribué à la recherche en fournissant desrenseignements, et en permettant aux membres de l’équipe de recherche d’accompagner destravailleurs de première ligne ou des agents pendant leurs patrouilles de jour ou de nuit pendant lasemaine consacrée au cinquième volet. Les mêmes dix thèmes ont été relevés dans V5 que dans V4: la maladie mentale, la toxicomanie, le retour régulier à la rue, la relation d’entraide parmi les sans-abri, l’accès aux services de soutien, les questions de santé, les ennuis et les facteurs quotidiens destress, un endroit où passer la nuit, les adolescents sans-abri et la prostitution.

RecommandationsLes recommandations présentées dans le rapport du volet 4 sont reprises ci-après et suivies denouvelles.

Services adaptésRecommandations contenues dans le rapport du V41) Fournir du soutien financier à des fournisseurs locaux de service pour avoir l’assurance qu’ils

emploient les meilleures pratiques de travail auprès des sans-abri. Organiser des ateliers deformation à l’échelle locale afin de fournir des possibilités d’éducation continue auxfournisseurs locaux de services et faire ainsi en sorte que les sans-abri chroniques reçoiventune aide significative.

2) Améliorer les programmes d’intervention visant les jeunes sans-abri afin de leur offrir desservices précoces et de réduire le temps qu’ils passent dans les rues. De tels programmespeuvent prévenir les jeunes d’adopter la culture de la rue.

3) Établir pour les Autochtones sans-abri de Sudbury des refuges et des services connexesrespectueux de la culture.

4) Examiner l’accès des sans-abri à l’alimentation et aux banques alimentaires, et modifier lespolitiques et pratiques qui empêchent les sans-abri de recevoir de la nourriture

5) Examiner les problèmes systémiques que rencontrent les femmes qui refont leur vie afin derécupérer la garde de leurs enfants, et veiller à ce qu’elles reçoivent effectivement du soutiende la Société d’aide à l’enfance et des programmes de sécurité du revenu (p. ex., Ontario autravail). Tenir des séances conjointes de planification afin d’élaborer des stratégies qui aidentles femmes et leur famille à réussir la transition entre le sans-abrisme et le logement stableet la vie dans la communauté.

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6) Améliorer les services d’intervention afin de repérer et de servir les personnes absolumentsans-abri qui n’utilisent pas les refuges. Une stratégie efficace peut consister à fournir dusoutien financier pour employer des « aidants naturels » (c.-à-d., d'anciens sans-abri) pouraccomplir des activités d'intervention auprès de sans-abri absolus qui sont isolés et n'ont pasde liens avec les fournisseurs de services.

7) Offrir du soutien financier afin de permettre aux fournisseurs de services actuels d'embaucherdu personnel supplémentaire sensibles à la culture (p. ex. pour servir les peuples autochtoneset les Francophones)

Nouvelles recommandations8) Entreprendre un examen de la documentation sur les pratiques exemplaires en matière

d'intervention auprès des sans-abri et distribuer aux fournisseurs locaux de services undocument les décrivant.

9) Régler les problèmes systémiques que rencontrent les sans-abri en facilitant la coordinationdes services offerts à ces personnes ou à celles qui risquent de se retrouver à la rue. Encollaboration avec des organismes communautaires, il faudrait recenser et modifier lespolitiques et pratiques des organismes locaux et de la Ville du Grand Subury qui bloquentles démarches des individus et des familles. Élaborer des politiques et pratiques qui appuientles individus et les familles, préviennent la perte du logement et facilitent la réintégration dessans-abri dans la communauté.

LogementRecommandations contenues dans le rapport du V410) Collaborer avec le Centre de santé mentale du Nord-est et la division de Sudbury de

l’Association canadienne pour la santé mentale pour répondre aux besoins particuliers enmatière de logement et de soutien au logement de sans-abri chroniques qui souffrent demaladies mentales. De plus, il faut éduquer le public au sujet des questions de santé mentaleet du sans-abrisme afin de réduire les préjugés négatifs intenses qui perdurent dans notrecollectivité.

11) Créer des logements de transition afin d’aider les sans-abri à se réinsérer dans la collectivité.Travailler avec des partenaires communautaires pour établir des logements de transition aucentre-ville.

Nouvelles recommandations12) Entreprendre une étude sur le logement afin de déterminer la disponibilité d'hébergement

abordable et examiner des stratégies que la Ville du Grand Sudbury pourrait mettre en œuvrepour appuyer l'établissement d'hébergement approprié pour les personnes absolument sans-abri et celles vivant dans des logements qui ne répondent pas aux normes minimales.

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INTRODUCTION

Le problème grandissant du sans-abrisme dans les grandes villes du Canada a été mis en évidencerécemment lors de la fermeture d'édifices occupés par des squatters à Vancouver et à Toronto etl'expulsion subséquente de sans-abri. Ces événements ont été rapportés dans la presse nationale (voirMaclean's, 2002). Cependant, dans de petites villes, comme Sudbury, il existe un nombre importantde sans-abri qui passent largement inaperçus sur la scène nationale.

L'Initiative nationale pour les sans-abri (INS) du gouvernement du Canada a consacré la plupart desfonds spéciaux de l'Initiative de partenariats en action communautaire (IPAC) au problème du sans-abrisme dans les grandes villes. La série d'études sur les sans-abri de Sudbury a fait état de la taillede cette population à l'échelle locale et le gouvernement fédéral a alloué des fonds de l'INS pouraméliorer le système de services aux sans-abri de la ville.

La Ville du Grand Sudbury et le Groupe de travail sur les refuges d'urgence et l'itinérance ontcollaboré avec le Conseil de planification sociale de Sudbury et des membres du corps professoralde l'École de service social de l'Université Laurentienne pour veiller à ce que les conclusions soientdiffusées dans Sudbury et que les recommandations découlant des études y soient également misesen œuvre

La présente étude est la cinquième d'une série de sept menée à Sudbury, qui se terminera d'icijuillet 2003. Ces études suivront l'évolution du sans-abrisme au cours d'une période de trois ansallant de juillet 2000 à juillet 2003. En utilisant la même méthodologie lors de chaque volet oupériode de collecte des données, nous pouvons examiner les tendances fondamentales duphénomène, et en fin de compte, nous pourrons décrire les différences entre l’hiver et l’été, maisaussi constater les changements dans l'envergure et la nature du phénomène au cours de trois années.À la fin de la période visée par l'étude, un ensemble de données et de rapports fournira un tableaucomplet de la nature du sans-abrisme à Sudbury ainsi que des indices sur l'efficacité des stratégiesd'intervention actuellement en œuvre pour régler le problème.

La présente étude

Juillet 2002 (volet 5)Cette étude a repris les trois principales étapes des volets précédents, c’est-à-dire, le dénombrementdes sans-abri, l’enquête de quartier et la recherche qualitative sur le terrain. Les données ont permisde comparer les résultats avec ceux des études précédentes et d'examiner la constance des tendancesclés relevées au cours des deux autres études menées pendant l'été (V1 et V3). Des fournisseurs deservices ont fourni des renseignements sur les sans-abri qui ont utilisé leurs services pendant unesemaine à la fin juillet 2002. Le questionnaire utilisé pour effectuer le dénombrement sans doublecompte a été conçu pour recueillir les mêmes renseignements que dans les volets 1 à 4 mais a étéperfectionné pour améliorer le processus de consignation. Il faisait la distinction entre les personnesabsolument sans abri et celles qui étaient en danger de le devenir, et comportait des questions sur lescaractéristiques générales, la réception de soutien au revenu et les principales raisons du sans-abrisme.

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Aperçu du présent rapport (volet 5)

Ce rapport contient :C le nombre de personnes qui étaient absolument sans abri et de celles qui risquaient de le devenir;C la répartition des caractéristiques générales : enfants, adolescents, femmes, hommes, groupes

culturels (p.ex. personnes d’origine anglo-européenne, Autochtones et Francophones);C les raisons du sans-abrisme;C les expériences personnelles des résidents locaux en matière de sans-abrisme;C les opinions des résidents locaux concernant le sans-abrisme et les solutions perçues.C des observations effectuées aux endroits du centre-ville où se trouvent des sans-abri en été ainsi

que des comparaisons avec des études antérieures;C les comparaisons avec les conclusions des quatre premiers volets.

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MÉTHODOLOGIE

Définition de « sans-abri »

En consultant la documentation sur les sans-abri dans le cadre d’une étude menée pour le comptede la Division des affaires publiques et sociales de la Direction de la recherche parlementaire,Casavant (1999) a remarqué que les diverses définitions de « sans-abri » utilisées dans les étudespouvaient s’inscrire dans un continuum, la définition la plus extrême et la plus restrictive incluantles personnes qui n’ont pas de toit :

« À une extrémité de ce continuum, un « sans-abri » se définit uniquement par rapport àl’absence d’abri au sens technique... Mais, même si un vaste secteur de la communauté aadopté cette définition et utilise ce terme exclusivement pour décrire des personnes quivivent dans la rue ou dans des refuges, et même si tous les chercheurs et les travailleurs depremière ligne conviennent que ces personnes se caractérisent certainement comme des sans-abri, beaucoup pensent que cette définition est trop restrictive » (p. 2) [traduction libre].

À l’instar des volets précédents sur le sans-abrisme à Sudbury, celui-ci se fonde sur une définitionglobale qui inclut non seulement les personnes n’ayant absolument aucun toit au moment de l’étude,mais aussi celles qui avaient un logement précaire et risquaient de devenir sans-abri. Cette approcheressemble à celle adoptée par le groupe de travail du maire sur l’intervention auprès des sans-abride Toronto. La définition utilisée dans l’étude torontoise se fondait sur une étude de Daly (1996) etsur l’opinion que les sans-abri sont des personnes qui se trouvent absolument, périodiquement outemporairement, à la rue, ainsi que « celles qui risquent fort de se trouver à la rue dans un avenirimmédiat » (p. 24). La définition élargie du sans-abri permet d’élaborer des stratégies qui dépassentl’intervention d’urgence et de s’attaquer aux causes profondes du sans-abrisme afin de le prévenir.

Casavant (1999) a fait observer que de nombreux chercheurs et fournisseurs de services pensent qu’ilest exagéré de baser la définition du sans-abrisme sur l’absence absolue de logement. Cependant,afin de mieux comprendre les facettes du problème à Sudbury, les études liées aux volets 2 et 3 ontaussi identifié et dénombré les personnes qui n’avaient absolument aucun toit.

Démarche suivie pour l’étude

Les chercheurs travaillant dans ce domaine ont souligné les difficultés que présentait l’étude de cettepopulation. Par conséquent, nous avons conçu une étude qui combinait plusieurs méthodes et apermis de recueillir des données quantitatives et qualitatives. À l’instar des quatre premiers volets,le cinquième s’est déroulé en trois étapes menées simultanément pendant la semaine du 24 au30 juillet 2002. La première étape a consisté à dénombrer les sans-abri utilisant les refuges, lesorganismes de services sociaux et d’autres services de soutien du Grand Sudbury, ainsi qu’à recenserleurs caractéristiques et les raisons pour lesquelles ils étaient à la rue. Au cours de la deuxième étapenous avons effectué une enquête en personne dans des quartiers de Sudbury choisis au hasard. Cetteenquête a été l’occasion de sonder l’opinion publique sur le sans-abrisme et de relever les « sans-abricachés » ou les personnes à risque qui trouvent un refuge temporaire chez des amis ou des membresde la famille. Lors de la troisième étape, nous avons mené une recherche qualitative sur le terrain

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dans des sites du centre-ville fréquentés par des sans-abri. Afin d’effectuer des observations dans ceslieux, les chercheurs ont accompagné des intervenants communautaires qui servent cette population,et des agents des services policiers de Sudbury qui patrouillaient dans ces endroits.

Dénombrement ou recensement des sans-abri par les organismes

Nous avons travaillé avec des fournisseurs de services locaux afin d'obtenir des instantanés de lapopulation des sans-abri pendant une semaine lors de chacun des volets 1 à 5. Étant donné lesdifficultés inhérentes à l'étude des sans-abri, il faut bien admettre que tout dénombrement ne peutque sous-estimer leur population totale. Néanmoins, en s'assurant la participation de la majorité desfournisseurs de services de la région de Sudbury, il est possible d'avoir une estimation plus précise.Nous avons utilisé la liste des fournisseurs ayant participé aux quatre études précédentes, et l’avonsallongée afin d’avoir l’assurance que les organismes clés servant cette population soient mis àcontribution. Tous ces organismes ont reçu une lettre expliquant les objectifs de l’étude etl’importance de leur participation, ainsi que la copie du tableau utilisé pour effectuer ledénombrement. Une date de réunion a par la suite été établie par téléphone avec chaque fournisseurafin de passer en revue les renseignements recueillis et de déterminer le mode de collecte desdonnées de chaque organisme. L’instrument de collecte des données se composait d’un formulairedestiné à recevoir des renseignements sur chaque sans-abri (voir les explications dans la sectionsuivante).

Le dénombrement

Il demeure difficile de définir le sans-abrisme, de dénombrer les sans-abri ou d’estimer la taille deleur population, et de déterminer la méthode appropriée pour l’étudier. Avant le premier volet, ilavait été décidé d’utiliser des techniques fondées sur le service. Cette méthode a été décrite parIachan et Dennis en 1993 (cités dans Peressini, McDonald et Hulchanski, 1996). Ces auteurs ontrelevés 14 études sur les sans-abri employant une méthode fondée sur le service et les ont classéesen trois groupes.

C La première série d’études s’est basée sur des sous-échantillons de sites d’organismes deservices (p. ex., refuges, soupes populaires, programmes de jour) parce qu’il est possible de lessonder à peu de frais et de couvrir la majeure partie de la population.

C La deuxième série a recouru à des échantillons aléatoires de refuges et de rues afin de réduirele risque de fausser les données à cause de la sous-couverture et des limitations des organismesde services.

C La série finale, constituant un compromis d’approches, se concentre sur des échantillonsd’organismes de services mais inclut également des échantillons choisis à dessein ou deséchantillons partiels de rues à densité élevée.

Peressini, McDonald et Hulchanski (1996) ont indiqué que la plupart des études sur les sans-abrimenées depuis la fin des années 1980, ont tendance à utiliser une variante de la méthodologie fondéesur le service. Nous avons utilisé cette méthodologie dans la présente étude parce qu’elle permet desaisir presque toute la population. En outre, en recueillant des renseignements détaillés sur chaque

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pensionnaire des refuges et chaque client des services connexes pendant sept jours consécutifs, nousavons pu relever le nombre d’usagers fidèles et de cas uniques. Par contraste, d’autres chercheurs,comme ceux qui étudient le sans-abrisme à Edmonton, ont choisi de dénombrer les sans-abri enrecueillant des données au cours d’une seule journée. Quoique cette option réduise le temps etl’effort requis pour rassembler les données, elle peut produire des chiffres plus approximatifs carcertaines personnes ne se trouvent pas nécessairement dans les rues ou dans l’organisme le jour dudénombrement. L’échelonnement de la collecte sur une semaine peut donner un « instantané » plusprécis de la population des sans-abri.

De plus, en faisant effectuer le dénombrement par des fournisseurs qui sont aussi des experts dansle domaine, nous réduisons le risque de violer la confidentialité et de nous ingérer dans les servicesofferts par les fournisseurs. Au cours des volets 2 à 5, cependant, il a été nécessaire de demander aupersonnel de recherche de recueillir les données dans un organisme car celui-ci était à court depersonnel pour ce faire.

La méthode fondée sur le service utilisée dans cette étude visait à obtenir un dénombrement sansdouble compte des sans-abri de Sudbury. Nous avons choisi la semaine du 24 au 30 juillet. Lespériodes de collecte des données pour tous les volets ont été planifiées de sorte que l’opérationtombe à la fin du mois, époque à laquelle le sans-abrisme augmente (Peressini et al., 1996). Ledénombrement a été pris en charge par 19 organismes lors du volet 1, par 16 organismes lors duvolet 2, par 22 organismes lors du volet 3, par 24 organismes lors du volet 4 et par 25 organismeslors du volet 5. Un tableau de collecte des données (légèrement révisé et allongé par rapport auxétudes des volets 1 et 2) a permis d’obtenir des informations sur chacun des sans-abri utilisant leservice. Dans chaque étude, certains organismes se sont désistés pour diverses raisons. De plus,certaines personnes ont refusé de fournir des renseignements à leur sujet. Les expériences desmembres de l’équipe de chercheurs qui ont recueilli des données dans l’un des organismes au coursdu volet 2 illustrent le problème :

Nous avons commencé à nous mêler à eux et à leur demander s’ils désiraientparticiper à notre sondage, certains ont refusé et nous n’avons pas insisté...

À quelques reprises, la nuit, nous avons rencontré des personnes assez hostiles quinous ont dit d’aller au diable... Certaines nous ont lancé des jurons en pleine figure;ils nous ont dit de foutre le camp, que nous étions une bande de paumés et nous ontappelés par d’autres noms. Ils voulaient savoir combien [d’argent] on recevait, etcombien nos patrons gagnaient pour faire cela, et demandaient en criant ce que nousallions faire pour eux, et quand on leur expliquait, leur colère redoublait.

Par conséquent, il est probable que le dénombrement constitue une estimation prudente del’envergure du sans-abrisme à Sudbury. Par surcroît, comme indiqué ci-dessus, certains organismesn’ont pas participé à l’étude. Il est cependant possible que beaucoup de personnes utilisent souventles services des organismes qui n’ont pas prêté leur concours (p. ex., les soupes populairescatholiques) et des organismes participants (p. ex., la Mission de la rue Elgin).

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1L’enquête excluait la banlieue du Grand Sudbury (c.-à-d. les villes limitrophes de l’ancienne

municipalité régionale de Sudbury) parce que la population de personnes absolument sans-abri

demeure vraisemblablement dans les zones à densité plus élevée de la ville étant donné que la

plupart des services y sont situés. Même s’il peut fort bien y avoir des « sans-abri cachés » en

banlieue, la population des sans-abri se concentre surtout dans l’ancienne ville de Sudbury.

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Le questionnaire avait été conçu pour effectuer un dénombrement valide et sans double compte sanscraindre de violer la vie privée des sans-abri utilisant les services. C’était une adaptation duAutomated National Client-Specific Homeless Services Recording System (ANCHoR). Ce systèmed’information visant à appuyer la coordination des services aux sans-abri est conçu pour recueillirdes renseignements socio-démographiques fondamentaux sur les clients des services, notamment,les initiales de leurs prénom, deuxième prénom et nom de famille, la date de naissance, le numérod’assistance sociale, le sexe, l’appartenance ethnique ou la race, la situation de famille, l’orientationlinguistique, les dates d’arrivée et de sortie ou de début et de fin ou de cessation d’utilisation desservices (Peressini, McDonald et Hulchanski, 1996).

Nous avons aussi rassemblé des renseignements sur la situation au titre de l’assistance sociale, et surles raisons du sans-abrisme. Outre le dénombrement des sans-abri effectué par les fournisseurs deservices, une enquête a aussi été menée dans certains quartiers pour repérer les « sans-abri cachés »(voir la section suivante). De plus, les études des volets 2 à 5 ont fait la distinction entre lespersonnes présentant un risque élevé de se retrouver à la rue et celles n'ayant absolument aucun abri.

Enquête de quartier

Stratégie d’échantillonnage

Les cartes publiées dans l’édition annuelle du Northern Life Telephone Directory ont été utiliséespour créer un échantillon aléatoire de quartiers de Sudbury. Ces cartes sont numérotées de six à seizeet les régions qu’elles couvrent sont classées par ordre alphabétique et découpées en sectionsnumérotées. Les onze cartes montrent 35 sections de la ville de Sudbury1. Au total, plus de la moitiéde ces sections ont été sélectionnées pour constituer l’échantillon utilisé pour l’enquête de quartier.Ce chiffre inclut cinq secteurs que nous avions décidé d’inclure d’emblée dans l’étude parce qu’ilscomprennent des logements pour personnes à faible revenu. Les quartiers à faible revenu ont été sur-représentés dans l’échantillon à cause du risque accru de sans-abrisme.

Les autres parties de la ville ont été choisies selon la méthode de l’échantillonnage en grappes, quiconsiste à choisir un échantillon aléatoire de sections puis un échantillon systématique de résidencesdans chaque section (des résidences individuelles dans ce cas-ci). Environ la moitié des secteurs dela ville (18 sur 35) ont été inclus dans les études des volets 1 à 3, et plus de la moitié dans les étudesdes volets 4 et 5 (n = 21) afin d’avoir un échantillon représentatif des quartiers de la ville. Dix-septauxiliaires de recherche ont été formés pour recueillir des données et l’enquête de quartier s’estdéroulée du 24 jau 30 juillet. Les chercheurs ont été regroupés par équipes de deux personnes lorsde l’établissement des échantillons. Les équipes ont sillonné une rue sur trois où elles ont frappé à

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une porte sur cinq. Chaque équipe est restée environ trois heures dans chaque section.Malheureusement, lors des quatrième et cinquième volets, il leur a été impossible de pénétrer dansdes édifices-clés abritant des personnes à faible revenu, ce qui a peut-être influencé les résultatsconcernant les sans-abri cachés (parce que seulement deux ont été relevés dans l’enquête de quartierdu quatrième volet et quatre dans le cinquième).

Procédé

Un membre de l’équipe a expliqué l’objet de l’enquête et les considérations éthiques (p. ex.,participation volontaire, désistement, confidentialité, anonymat, etc.). Lorsque la résidente ou lerésident acceptait de participer à l’enquête, il ou elle recevait une lettre expliquant l’étude et lesprincipes éthiques, et fournissant les coordonnées des personnes auxquelles s’adresser pour obtenirdes renseignements. Une ou un membre de l’équipe effectuait une brève entrevue structurée (adaptéedu premier volet et légèrement élargie) tandis que l’autre consignait l’adresse et recueillait desrenseignements démographiques sur la personne interrogée. Une des questions posées visait àdéterminer si une personne concordant avec la définition de sans-abri vivait dans ce ménage. Lemême questionnaire a été utilisé à l'étape I et à celle-ci afin de recueillir des renseignements sur lessans-abri cachés du même type que ceux recueillis par les fournisseurs de services lors dudénombrement des sans-abri. Le taux de réponse aux questionnaires de l’enquête de quartier a ététrès semblable à celui des autres enquêtes effectuées jusqu’à ce jour : 62 % dans le volet 1, 63 %dans le volet 2, 67 % dans le volet 3, et 61 % dans le volet 4. Cependant, dans le volet 5, le taux deréponse a été un peu inférieur (55 %). Dans toutes les études, on a remarqué également que desfemmes (plutôt que des hommes) ouvraient la porte et acceptaient de participer à l'enquête. Environles deux tiers des répondants étaient des femmes lors des volets 1 à 5 : 64 %, 67 %, 65 %, 63 %,63 % respectivement.

Observations sur le terrain

Les observations sur le terrain ont été effectuées en partenariat avec l’ Association des jeunes de larue et la Youth Action Centre Intravenous Drug Unit (UDI) du Centre d’action pour les jeunes. Lepremier de ces programmes comprend une équipe de travailleurs sociaux qui interviennent cinq foispar semaine auprès des populations à risque de la communauté. Le deuxième comporte uneprogramme d’intervention fonctionnant deux ou trois fois par semaine, selon le personnel disponible.Les membres de notre équipe de recherche ont été autorisés à accompagner les travailleurs sociauxet à effectuer ainsi des observations sur le terrain.

Les chercheurs ont respecté les règlements de chacun de ces programmes pendant qu’ils se trouvaientdans les rues, tant pour des raisons de sécurité que pour ne pas détruire les rapports existants entreles travailleurs sociaux et les populations à risque. Les chercheurs ont reçu la consigne d’observerles endroits occupés par les sans-abri et de prendre des notes sur les personnes, les événements, lesactivités et les milieux rencontrés. De brèves notes ont été prises sur le terrain et des notes détailléesont été rédigées tout de suite après chaque sortie.

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Des observations sur le terrain ont aussi été menées en partenariat avec les services régionaux depolice de Sudbury. Après une vérification des antécédents, la police a permis à une chercheuse ouun chercheur d’accompagner des agents pendant leur patrouille une nuit de la semaine de l’étude.Quoique cette activité ne permettait pas d’avoir des contacts directs avec la population des sans-abri,elle a servi à recueillir des renseignements sur les connaissances et l’expérience de la policeconcernant la population des sans-abri. Nous avons pu parler aux agents qui travaillent avec les gensde la rue. Les deux agents qui faisaient la patrouille ont formulé des opinions concernant le sans-abrisme à Sudbury et fourni des renseignements pertinents sur les endroits où les sans-abri setenaient et dormaient.

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Le sans-abrisme à Sudbury Volet 5 — Juillet 2002

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RÉSULTATS

Étape 1 : Dénombrement des sans-abri

Le dénombrement des sans-abri effectué par les refuges et les fournisseurs de services a donné untotal de 580 utilisateurs de services pendant la semaine où s’est déroulée le volet 5, soit celle du 24au 30 juillet (par rapport à 567 dans V4). Comme dans les études précédentes, certains utilisateursont été comptés plus d’une fois. Les fournisseurs de services ont utilisé diverses approches pourenregistrer des renseignements sur des personnes qui avaient recouru plus d’une fois à leurs servicespendant cette semaine. Certains ont repris les renseignements de base à chaque fois alors qued’autres ne l’ont fait qu’une seule fois étant donné que le but du dénombrement était d’éviter ledouble compte.

La liste des fournisseurs de services figure dans le tableau 1. Il importe de souligner que ce tableaun’indique pas le nombre total de personnes servies par ces organismes pendant la semaine du 24 au30 juillet 2002 car, comme indiqué ci-dessus, certaines s’y sont présentées plus d’une fois mais n’ontété enregistrées qu’une fois. Le même nombre d'organismes (n = 24) a participé aux volets 4 et 5.

Dans les trois premières études (volets 1 à 3), quatre organismes, c’est-à-dire, la Mission de la rueElgin, les Services familiaux de l’Armée du Salut, la Maison Genevra du YMCA, et le refuge del’Armée du Salut ont recensé les trois quarts de la population des sans-abri. Dans les volets 4 et 5,ces quatre organismes ont recensé les deux tiers de cette population. Un nouveau centre de santéimplanté au centre-ville, la Clinique du coin/Corner Clinic, en a en plus recensé 7 % (n = 40) dansle volet 4 et 5 % dans le volet 5 (n = 23 ).

Dans les enquêtes de quartier des études précédentes, nous avons recensé de 2 à 10 personnessupplémentaires qui étaient absolument sans abri et demeuraient temporairement chez desrépondants au questionnaire (soit dans 1 à 4 % des 278 foyers participants). Dans le volet 5, quatre« sans-abri cachés » ont été relevés au cours de l'enquête de quartier (soit dans 1,4 % des foyers).

Dénombrement sans double compte

Nous avons obtenu un dénombrement sans double compte en examinant les initiales des prénom,deuxième prénom et nom de famille ainsi que la date de naissance et le sexe; les personnes ayant desrenseignements identiques ont été traitées comme une seule personne et les analyses subséquentesn’ont pas inclus les renseignements faisant double emploi. Certaines personnes ont omis de préciserleurs initiales, leur date de naissance, leur sexe ou leur situation de famille. Étant donné que nousne pouvions pas déterminer si les personnes pour lesquelles il manquait des données étaientincluses dans le dénombrement effectué par d’autres organismes, elles ont été exclues del’analyse. Les renseignements de base nous ont permis d’identifier 485 sans-abri qui ont utilisé lesservices d’un ou de plusieurs organismes pendant la semaine du 24 au 30 juillet 2002, par rapportà 459 en janvier 2002, 399 en juillet 2001 et 341 en janvier 2001.

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Tableau 1 : Refuges et organismes qui recensent les sans-abri : V1 à V5a

Juillet

2000

Janvier

2001

Juillet

2001

Janvier

2002

Juillet

2002

Nom de l’organisme N % N % N % N % N %

Mission de la rue Elgin 103 22 50 15 105 21 48 9 87 18

Services à la famille de l’Armée du Salut 86 19 130 40 125 26 179 32 145 30

Refuge de l’Armée du Salut 79 17 27 8 112 23 132 23 35 7

Maison Genevra du YWCA 51 11 37 11 29 6 23 4 51 11

Services d’emploi et des carrières du

YMCA

20 4 16 5 3 1 8 1 3 1

Ontario au travail 18 4 1 0 7 1 2 1 0 0

Foyer Notre-Dame House 15 3 7 2 2 1 4 1 8 2

Pinegate M en’s 14 3 -- -- 17 4 -- -- 3 1

Association canadienne de la santé

mentale

11 2 8 2 6 1 12 2 9 2

Greater Sudbury Housing Corp. -- -- -- -- 13 3 3 1 -- --

Centre d’action pour les jeunes de Sudbury 10 2 9 3 8 2 11 2 16 3

Services de la police régionale de Sudbury 10 2 -- -- 1 0 1 0 2 0

Rockhaven 9 2 -- -- 16 3 3 1 -- --

Société Elizabeth Fry 8 2 5 2 10 2 12 2 10 2

Division de Sudbury de la Croix-Rouge

canadienne/Registre du logement

7 2 3 1 -- -- 13 2 29 6

Programme d’intervention d’urgence 4 1 -- -- -- -- 4 1 2 0

N’Swakamok Native Friendship Centre 4 1 2 1 4 1 13 2 0 0

Inner City Home of Sudbury 3 1 2 1 1 0 3 1 1 0

Pinegate W omen’s 2 0 -- -- 7 1 3 1 5 1

Maison communautaire Inner Sight -- -- -- -- 7 1 19 3 15 3

Projet Participation 1 0.2 -- -- -- -- -- -- -- --

Overcomers -- -- 4 1 3 1 6 1 -- --

Service Familial de Sudbury - Family

Service

-- -- 14 4 -- -- 14 3 16 3

Société John Howard -- -- 6 2 6 1 -- -- 3 1

Centre Lakeside -- -- -- -- 1 0 -- -- 2 0

Clinique de santé du VON -- -- -- -- 1 0 -- -- 3 1

Clinique du coin -- -- -- -- -- -- 40 7 23 5

Centre de santé mentale du nord-est -- -- -- -- -- -- 5 1 5 1

Sudbury Mental Health Survivors -- -- -- -- -- -- 9 2 6 1

Enquête dans les rues/autre 10 3 20 6 7 1 -- -- 4 1

a Cette liste inclut les cas faisant double emploi. La somme des pourcentages n'est peut-être pas égale à 100

en raison de l'arrondissement des nombres.

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Il convient de souligner que les variations du nombre de sans-abri recensés peuvent être dues enparties à la différence du nombre d'organismes qui ont participé à chacune des cinq volets.Cependant, certains de ces organismes n'ont pas enregistré de sans-abri pendant la semaine consacréeà l'étude. Par exemple, Ontario au travail et le N'Swakamok Native Friendship Centre ont toujoursparticipé à l'étude mais n'ont pas enregistré de sans-abri en juillet 2002.

Le tableau 2 donne la répartition de tous les sans-abri dénombrés lors des volets 1 à 5, classés selonqu’il s’agit de cas faisant double emploi et de cas vérifiés ne faisant pas double emploi. De plus, cetableau indique le nombre de personnes que nous n’avons pas catégorisées à cause d’un manqued’informations démographiques. Le nombre de cas de sans-abri ne faisant pas double emploi observéen 2002 (janvier et juillet) a été plus élevé que dans les études précédentes.

Tableau 2 : Nombre de cas faisant et ne faisant pas double emploi et autres cas relevés aucours des volets 1 à 5

Juillet2000

Janvier2001

Juillet2001

Janvier2002

Juillet2002

RowTotals

N N N N

Cas faisant double emploi 36 89 78 97 91 391

Cas vérifiés ne faisant pasdouble emploi

407 341 399 459 485 2091

Inconnus 19 34 14 11 4 82

TOTAL 462 464 491 567 580 2564

Étant donné que le nombre d'organismes ayant participé à l'étude a quelque peu varié au cours destrois volets, le tableau 3 donne le nombre total de sans-abri ayant utilisé les quatre organismes clésqui ont recensé les deux tiers des sans-abri et ont participé aux cinq études. Les résultats indiquentque ces organismes ont recensé à peu près le même nombre de personnes en juillet 2000 etjuillet 2002. Par contre, les résultats de janvier 2001 et de janvier 2002 montrent que le nombre declients de ces organismes a largement varié.

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Tableau 3 : Nombre de sans-abri desservis par des refuges et organismes ayant participéaux volets 1 à 5a

Juillet2000

Janvier2001

Juillet2001

Janvier2002

Juillet2002

Nom de l’organisme Nombre Nombre Nombre Nombre Nombre

Mission de la rue Elgin 103 50 105 48 87

Services à la famille de l’Armée duSalut

86 130 125 179 145

Refuge de l’Armée du Salut 79 27 112 132 35

Maison Genevra du YWCA 51 37 29 23 51

Totaux 319 244 371 382 318

a Cette liste inclut les cas faisant double emploi.

Personnes à risque élevé par rapport à absolument sans abri

Le nombre de personnes absolument sans abri relevé dans chaque volet a quelque peu varié. Lespersonnes qui n'avaient absolument aucun logement constituaient entre le quart et le tiers de lapopulation totale des sans-abri. Cependant, dans V5, ce sous-groupe représentait presque la moitié(45,9 %) des personnes recensées par les organismes participants (voir la figure 1).

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Sans-abrisme absolu

Quatre-vingt-douze pour cent (22 sur 24) des organismes participant aux études en janvier etjuillet 2002 ont déterminé qu'un ou plusieurs de leurs clients n'avaient absolument aucun toit, parrapport à 82 % dans V3. Le tableau 4 compare les caractéristiques de la population des personnesqui n'avaient absolument aucun toit dans les volets 2 à 5. L'étude du V3 montre que plus d'hommes,des Anglophones adultes n'avaient absolument aucun logement pendant l'été 2001 par rapport àl'hiver (V2).

Dans V4, la proportion d'Anglophones était semblable à celle relevée un an plus tôt. Cependant, laproportion de Francophones avait baissé et celle des Autochtones avait augmenté. La comparaisondes résultats précédents avec ceux de T5 montrent que les peuples autochtones constituentgénéralement environ entre le quart et le tiers de la population des sans-abri absolus (26 % dans T5).L'équilibre entre les sexes a fluctué quelque peu dans les diverses études, les femmes représentantentre le tiers et la moitié des sans-abri absolus. Dans T5, les femmes ont constitué une bonne moitiéde cette population (comme dans T2).

La distribution des âges des ans-abri dans V5 s'approchait de celle constatée dans V4. Dans lesquatre dernières études, environ les deux tiers des sans-abri absolus étaient des adultes de 20 à59 ans; dans les volets 2, 4 et 5, le quart ou plus étaient des enfants ou des adolescents. L'étude dejuillet 2002 a recensé 6 enfants d'âge préscolaire, 12 enfants d'âge scolaire, 14 adolescents de moinsde 18 ans et 24 jeunes gens de 18 ou 19 ans.

Dans V3 et V4, des proportions semblables de sans-abri absolus étaient mariés ou dans une unionde fait (8 % dans V3 et 8 % dans V4), célibataires (72 % dans V3 et 77 % dans V4) oudivorcés/séparés (19 % dans T3 et 15 % dans T4). Cependant, plus du double de sans-abri absolusétaient mariés ou dans une union de fait en juillet 2002 (17 %) par rapport à V3 et V4. La proportionde divorcés ou séparés était à peu près la même dans V5 et V4 (14 %).

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Tableau 4 : Caractéristiques des personnes absolument sans-abrientre janvier 2001 et juillet 2002

Janvier 2001(V2)

Pourcentage

Juillet 2001(V3)

Pourcentage

Janvier 2002(V4)

Pourcentage

Juillet 2002(V5)

Pourcentage

Sexe

Féminin 50 32 36 50

Masculin 50 68 64 50

Langue/ethnicité

Anglophone 54 63 51 55

Francophone 20 15 11 14

Premières nations 19 22 36 26

Autres 7 1 2 5

Âge

0 - 12 9 3 5 9

13 - 19 27 11 19 20

20 - 59 64 82 72 70

60+ -- 4 2 2

Le tableau 5 montre les sources de revenus des personnes n'ayant absolument aucun toit. Dans nosétudes précédentes, environ la moitié de ces personnes (52 % dans V3 et 50 % dans V4) ont indiquén'avoir aucune source de revenus. Dans V5, près de la moitié ont dit être dans cette situation. DansV5, environ le cinquième des sans-abri absolus recevaient des prestations d'Ontario au travail, laprincipale source de revenus, par rapport au quart dans V4. Après Ontario au Travail vient la rented'invalidité (c.-à-d., POSPH). Comme dans les études précédentes, seulement quelques personnesavaient un revenu d'emploi (n = 9 dans V5 par rapport à 6 dans V3 et V4) ou recevaient del'assurance-emploi (n = 9 dans V5, 7 dans V3 et 4 dans V4). Très peu de personnes absolument sans-abri avaient d'autres sources de revenus (n = 5) : soutien des parents, pension alimentaire, économiesou allocations familiales.

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Tableau 5 : Sources de revenus des personnes absolument sans-abri, V3à V5

Juillet 2001

Janvier 2002 Juillet2002

Sources de revenus Pourcentage Pourcentage Pourcentage

Aucun revenu 51.9 50.4 41.6

Ontario au travail 20.2 23.6 21.9

POSPH 11.6 13 16.9

AE 5.4 3.3 5.1

Emploi 4.7 4.9 5.1

SV 2.3 -- --

RPC 0.8 2.4 7.3

Autres (héritage, renteprivée, assurance privée,pension alimentaire ouéconomies)

3.1 2.4 2.8

Raisons du sans-abrisme absolu

Dans chaque étude, des renseignements supplémentaires ont été recueillis afin de mieux comprendreles raisons de l’absence absolue de logement. Les principales raisons sont rapportées dans letableau 6. Des problèmes structurels comme le chômage, la pauvreté et la pénurie de logements àprix abordable sont de toute évidence les principaux facteurs contribuant au sans-abrisme absolu àSudbury. Même si le nombre de personnes citant chaque raison a varié légèrement dans les diversvolets, les sans-abri ont principalement attribué leur sort au chômage dans les volets 3, 4 et 5.

Selon les sans-abri interrogés dans les cinq études menées jusqu'à présent, les causes directes de leursituation sont les problèmes avec les programmes de sécurité du revenu, notamment Ontario autravail (OT). Ontario au travail présente divers types de problèmes, comme des prestationsinsuffisantes, des chèques tardifs, l'inadmissibilité, ou la cessation des prestations. Environ le quart(23 %) des sans-abri absolus ont cité ces problèmes. De loin, le plus commun lié à Ontario au travailest l'inadmissibilité aux prestations. Pendant les sept jours qu'a duré l'étude en juillet 2002,34 personnes ont attribué leur sort à l'incapacité d'obtenir des prestations d'OT (c.-à-d., qu'elles

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Le sans-abrisme à Sudbury Volet 5 — Juillet 2002

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avaient été jugées inadmissibles). De plus, 11 personnes ont dit que leurs prestations leur avaient étésupprimées.

L'expulsion ou l'incapacité de payer le loyer a aussi été le lot de douzaines de personnes danschacune de nos études. Dans V5, 49 personnes avaient été expulsées ou n'avaient pas assez d'argentpour payer le loyer.

Beaucoup de sans-abri ont indiqué que des problèmes comme la toxicomanie étaient aussi en cause.Ce problème a été cité par moins de personnes en janvier 2002 qu'en juillet 2001. L'étude du V3 avérifié que Sudbury comptait une population importante d'itinérants, le quart des sans-abri absoluss'étant déclarés tels, un chiffre semblable à celui établi dans V4. Le quart des sans-abri de V3 et lecinquième de ceux de V4 ont relaté des difficultés avec OT. Le plus grand nombre de personnes quiont eu des problèmes avec OT ont déclaré qu'ils n'étaient pas admissibles à des prestations ou queleurs prestations leur avaient été supprimées. Les chèques tardifs et l'insuffisance des paiements d'OTfaisaient aussi partie des problèmes rencontrés.

Les problèmes familiaux, la violence conjugale, la maladie physique ou mentale demeurent descauses persistantes du sans-abrisme à Sudbury et ont été citées par près du cinquième ou du sixièmedes personnes absolument sans toit lors des volets 3 et 4. En janvier 2002, la maladie mentale a étédéclarée comme une cause du sans-abrisme absolu par un plus grand nombre de personnes (n = 19)que dans les volets précédents.

Dans le quatrième volet, moins du quart des personnes absolument sans-abri ont été aiguillées versd’autres fournisseurs de service afin de trouver une solution à leurs problèmes. La majorité desaiguillages, tant dans le troisième que dans le quatrième volet, ont touché le logement, latoxicomanie ou l’aide au revenu ou financière.

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Tableau 6 : Raisons du sans-abrisme absoluV3 à V5

Juillet 2001 Janvier 2002 Juillet 2002

Raisons Casa Réponsesa Casa Réponsesa Casa Réponsesa

N % N % N %

Chômage et recherche d’emploi 60 18.2 43 17.4 62 16.8

Toxicomanie 40 12.2 21 8.5 31 8.0

Itinérance 35 10.6 28 11.3 35 9.5

Problèmes avec OT 33 9.9 25 10.1 48 13.1

Incapacité de payer le loyer ou

l’hypothèque/salaire peu élevé/pas

d’argent30 9.4 40 16.2 39 10.7

Problèmes familiaux 26 7.9 27 10.9 45 12.2

Violence conjugale 23 7.0 17 6.9 26 7.1

Maladie/malad ie mentale 23 7.0 24 9.7 32 8.7

Sortie de prison 11 3.3 7 2.8 7 1.9

Expulsion 11 3.3 9 3.6 10 2.7

Divorce ou séparation 8 2.4 1 0.4 9 2.4

Autres 27 8.8 5 2.2 24 6.5

a Fondé sur des réponses multiples.

Le sexe et le sans-abrisme absolu

Dans V5, des proportions substantielle d'hommes (32 %) et de femmes (27 %) sans-abri ont attribuéle chômage à leur condition. Cependant, comme nous l'avons aussi remarqué dans V4, il y avait desdifférences importantes entre les sexes dans les raisons données. Les hommes ont cité plus souventla pauvreté et l'incapacité de payer le loyer (32 % d'hommes et 14 % de femmes). Par contraste, lesfemmes ont constitué plus de 90 pour cent des personnes (par rapport à 80 % dans V4) que laviolence conjugale avait conduites à la rue.

D'autres différences entre les sexes étaient aussi évidentes dans V5; plus du quart (26 %) deshommes absolument sans abri, par rapport à moins du dixième des femmes (8 %) ont lié leursituation à l'itinérance. Deux fois plus d'hommes (30 % par rapport à 15 % de femmes) ont cité desproblèmes avec OT.

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Le sans-abrisme à Sudbury Volet 5 — Juillet 2002

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Caractéristiques des personnes n’ayant absolument aucun logement

Âge

La population totale des ans-abri (à risque élevé et absolument sans abri) relevée dans le volet 5(n = 485) incluait 63 nourrissons et enfants de moins de 13 ans; 69 adolescents de 13 à 19 ans, et5 personnes de plus de 60 ans. La répartition des âges des sans-abri figure dans le tableau 7 (voiraussi la répartition totale des âges dans les tableaux A-1 et A-2 à l'annexe A). Le nombre d'enfantsa fluctué quelque peu au cours des cinq volets, s'échelonnant entre 32 et 63. Cependant, la proportiond'enfants de moins de 13 ans est demeurée à peu près inchangée (de 12 à 14 %). Il y a eu plus d'écartsdans la proportion d'adolescents et de jeunes adultes (de 20 à 29). Le nombre de personnes âgées estresté relativement faible dans les cinq volets. Des données relativement complètes sur l'âge des sans-abri ont été recueillies dans les volets 4 et 5 car ce renseignement existait pour 98 % des personnesétudiées dans V4 et pour 91 % dans V5.

Tableau 7 : Population des sans-abri par groupe d’âgea

V1 à V5

Juillet 2000 Janvier 2001 Juillet 2001 Janvier 2002 Juillet 2002

Groupes d’âge N % N % N % N % N %

0 - 5 30 7.4 21 6.5 12 4.3 23 5.1 25 5.7

6 - 12 23 5.6 22 6.8 20 7.1 37 8.2 38 8.6

13 - 19 61 15.0 57 17.6 37 13.2 46 10.2 69 15.6

20 - 29 79 19.4 68 21.0 82 29.3 107 23.8 82 18.6

30 - 39 87 21.4 61 18.8 56 20.0 85 18.9 87 19.7

40 - 49 82 20.1 58 17.9 47 16.8 87 19.4 87 19.7

50 - 59 27 6.7 33 10.5 19 6.8 51 11.4 49 11.0

60 - 69 13 3.2 3 0.9 3 1.1 10 2.2 5 1.1

70+ 5 1.2 1 0.3 4 1.4 3 0.7 -- --

a En raison de l’absence de certaines données, le nombre de personnes indiqué est inférieur à la populationtotale des sans-abri.

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Le sans-abrisme à Sudbury Volet 5 — Juillet 2002

2 p < 0,0001

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Sexe et âge

La figure 2 compare le sexe des sans-abri recensés au cours des volets 1 à 5. Dans V4, nous avonsremarqué que le nombre de femmes a semblé être en légère hausse pendant l’hiver (c.-à-d. V2 et V4par rapport à V1 et V3), mais la différence n’est pas significative sur le plan statistique. Laproportion de femmes (environ 40 %) est demeurée à peu près inchangée dans les 4 premiers volets.Ces résultats sont semblables à ceux rapportés pour Toronto, où les femmes représentent 37 % desclients du système d’hébergement d’urgence (SCHL, 1999). Cependant, dans V5, la proportion achangé radicalement et les femmes ont été plus nombreuses que les hommes.

Le tableau 8 montre les proportions d’hommes et de femmes dans les divers groupes d’âges. Les plusgrandes variations dans ces proportions se manifestent chez les adolescents et les personnes âgées.Dans V5, la plupart des personnes âgées sans logis étaient des hommes, comme dans tous les voletsprécédents. Cependant, dans toutes les autres catégories, la proportion de femmes et d'hommes étaitpresque égale en juillet 2002. Les plus grands écarts dans cette proportion ont été dus aux femmesde 35 à 59 ans dont la proportion est passée d'un peu plus du tiers à près de la moitié.

Dans les 3 premiers volets, l’écart entre les sexes s’est élargi, les hommes étant plus nombreux parmiles sans-abri adultes. Un examen de la moyenne d’âge des hommes et des femmes sans-abri indiquequ’il existe une différence constante et significative2 dans l’âge moyen des sans-abri dans les volets1 à 4 (voir la figure 3). L’âge moyen des femmes a été constamment plus bas que celui des hommesmais cet écart s’est rétréci dans le quatrième volet. Dans V5, la différence d'âge entre les femmes(29,5) et les hommes (30,9) n'était pas significative sur le plan statistique.

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Tableau 8 : Pourcentage des sans-abri, par sexe et âge, V1 àV5

Juillet 2000

Janvier 2001 Juillet 2001

Janvier 2002 Juillet2002

H F H F H F H F H F

0-5 57 43 52 48 42 58 48 52 48 52

6-12 39 61 50 50 40 60 54 46 50 50

13-19 54 46 39 61 40 60 65 39 52 48

20-35 61 39 60 40 64 36 52 48 45 55

36-59 70 30 70 30 77 23 64 36 52 48

60+ 94 6 75 25 57 43 46 54 80 20

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Le sans-abrisme à Sudbury Volet 5 — Juillet 2002

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Appartenance ethnique

Au chapitre de la culture et de la langue, les résultats ont été constants dans les cinq études menéesjusqu'à présent. Comme dans tous les volets précédents, la majorité des sans-abri recensés dans V5étaient d'origine européenne (73 % dans V1, 76 % dans V2, 74 % dans V4 et 70 % dans V5) et laplupart (plus des trois quarts) étaient Anglophones. La proportion de Francophones sans-abri a variéconsidérablement dans les diverses périodes de collecte de données (voir la figure 4).

Il est important de souligner que certaines personnes se déclarent à la fois Anglophones etFrancophones et que, dans chaque étude, des Autochtones ont dit que leur langue était le français(6 en janvier 2002 et 7 en juillet 2002). Par conséquent, au total, 16 % des sans-abri recensés dansV5 ont indiqué qu'ils parlaient français (par rapport à 12 % dans V4). Les Francophonesreprésentaient entre 11 % et 24 % de la population des sans-abri dans les cinq volets (V5 = 14 %).

Des différences remarquables existent entre les organismes en ce qui a trait à leur clientèlelinguistique ou culturelle. Au nombre des organismes clés fréquentés par les Francophones enjuillet 2002 figuraient la Mission de la rue Elgin, où 37 % des clients se disaient Francophones, etla Clinique du coin/Corner Clinic où 48 % étaient Francophones.

Comme dans les volets précédents, avec une proportion de 27 %, les Autochtones ont étégrandement sur-représentés dans la population des sans-abri étudiée dans le volet 5. Ils ont constituéenviron le quart de cette population dans tous les volets (voir la figure 4).

À l'instar également des volets précédents, le cinquième a recensé un très petit nombre de membresdes minorités visibles (3 % de la population des sans-abri). Ces résultats reflètent la petite proportionde ces personnes dans la population sudburoise. Selon Statistique Canada (1996), les données durecensement de 1996 indiquaient que les minorités visibles représentaient 1,8 % de la populationtotale, et que les peuples autochtones comptaient pour 1,3 % de la population de la régionmétropolitaine de recensement (RMR) de Sudbury, alors que les Francophones en constituaient26,3 %.

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Le sans-abrisme à Sudbury Volet 5 — Juillet 2002

22

Situation de famille

Le volet 5 confirme les résultats précédents qui indiquent que la majorité des hommes et des femmeset des hommes sans-abri sont célibataires ou sans attache (voir le tableau 9). Même si une proportionlégèrement plus élevée d'hommes se trouvent dans cette situation, la différence entre les hommes etles femmes était considérablement plus réduite dans V5 que dans n'importe quel autre volet. Quoiquela proportion de célibataires ait varié quelque peu au cours de chaque période de collecte desdonnées, le plus grand nombre de célibataires a jusqu’à présent été observé en janvier 2001.

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Le sans-abrisme à Sudbury Volet 5 — Juillet 2002

23

Tableau 9: Sexe et situation de famille, V1 à V5

Juillet2000

Janvier2001

Juillet2001

Janvier2002

Juillet2002

Situation de famille F%

H%

F%

H%

F%

H%

F%

H%

F%

H%

Marié/Union de fait 22.8 10.8 17.3 6.8 20.2 14.4 21.9 14.2 23.0 19.9

Célibataire/sansattache

50.0 66.5 77.4 84.8 65.9 73.1 54.4 73.4 59.7 62.8

Divorcé(e)/ veuf/veuve 27.2 22.7 5.3 8.4 13.9 12.5 23.8 12.4 17.3 17.3

Soutien social, aide sociale et raisons de l’absence de logement

Prestations d’aide sociale et sources de revenus

Le pourcentage total de personnes absolument sans-abri qui ne recevaient aucune prestationgouvernementale lors du quatrième volet était de 50 %; lors du cinquième, elle était de 42 % (voirla figure 5). Les prestations d'Ontario au travail constituaient la principale source de soutien financiergouvernemental (22 % des personnes absolument sans-abri bénéficiaient de ces prestations). Parcontraste, comme la figure 5a le montre, une proportion plus élevée de personnes à risque élevé dese retrouver à la rue (par rapport à celles qui y étaient déjà) recevaient un type quelconque deprestations et un revenu dans V4 et V5 (voir aussi le tableau 10). Comme indiqué dans V4, les jeunesétaient les moins susceptibles de recevoir un soutien gouvernemental. En particulier, ceux de 18 et19 ans n'avaient très souvent aucun revenu. Dans V5, 97 % des adolescents absolument sans abrin'avaient aucune forme de revenu. Dans V3, nous avons constaté que tous les jeunes sans-abriabsolus de 18 et 19 ans ne recevaient aucune prestation. Les résultats étaient semblables dans V4,où 89 % ont dit n'avoir aucun type de prestations gouvernementales.

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Le sans-abrisme à Sudbury Volet 5 — Juillet 2002

24

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Le sans-abrisme à Sudbury Volet 5 — Juillet 2002

25

Sources des revenus

Le tableau 10 compare les sources de revenus des personnes qui vivaient dans la rue de V3 à V5 aveccelles des personnes qui risquaient de perdre leur logement. La différence clé entre les deux groupesétait que les personnes vivant dans la rue étaient les plus susceptibles de n'avoir aucun revenu alorsque celles ayant un logement précaire recevaient une forme quelconque de soutien au revenu. Endépit du fait que les proportions de sans-abri recevant du soutien du gouvernement aient fluctué, lesmodèles ont été semblables, avec environ un cinquième de sans-abri recevant des prestations d'OTet moins d'un sixième (16 %) bénéficiant d'un soutien financier de POSPH. Seulement une petiteminorité de la population à risque recevait un salaire (moins de 14 % dans les trois derniers volets).

Tableau 10 : Comparaison des sources de revenus des personnes n’ayant aucun logement etde celles risquant beaucoup de devenir des sans-abri, V3 à V5

Juillet 2001 Janvier 2002 Juillet 2002

Sources de revenus Absolumen

t sans

logement

%

À risque de

devenir des

sans-abri

%

Absolume

nt sans

logement

%

À risque de

devenir des

sans-abri

%

Absolumen

t sans

logement

%

À risque de

devenir des

sans-abri

%

Aucun revenu 51.9 35.8 50.4 22.4 41.6 23.4

Ontario autravail

20.2 26.5 23.6 40.4 21.9 34.1

POSPH 11.6 12.8 13.0 19.6 16.3 22.7

AE 5.4 4.4 3.3 2.3 5.1 6.4

SV 2.3 1.8 -- 0.8 -- --

RPC 0.8 0.9 2.4 3.1 7.3 5.4

CSPAAT -- 0.4 -- 0.3 -- --

Emploi 4.7 13.7 4.9 7.5 5.1 6.4

Autres 3.1 3.7 2.4 3.6 4.5 3.0

Total 100.0 100.0 100.0 100.0 100.0 100.0

a Note: Héritage, économies, rente privée ou assurance privée.

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Le sans-abrisme à Sudbury Volet 5 — Juillet 2002

26

Raisons du sans-abrisme

Le tableau 11 résume les principales raisons qu’ont données les sans-abri de Sudbury lors des volets1 à 5. Le nombre total (n) de réponses multiples indiquant les raisons du sans-abrisme était plusélevé dans le cinquième volet que dans les précédents. Nous avons demandé aux fournisseurs deservices de relever jusqu'à sept raisons dans les deux derniers volets par rapport à un maximum detrois dans les précédents. Cependant, dans toutes les périodes de collecte de données, les mêmes ontété citées, même si le questionnaire permettait de donner des réponses ouvertes et fermées.

Quoique l’importance relative de ces raisons ait légèrement varié, les principales n’ont pas changé: chômage, problèmes d’assistance sociale, problèmes de logement et problèmes familiaux sont lesplus courantes. Plus de personnes ont eu des problèmes d'emploi ou de chômage dans V5 que dansles volets précédents.

Le nombre de personne qui ont dit en juillet 2002 que les versements de l’aide sociale leur causaientdes problèmes était à peu près le même qu'en janvier 2002 (122 par rapport à 118). La plupart ontdit que les paiements étaient insuffisants pour joindre les deux bouts. Cependant, parmi les sans-abriinterviewés lors de la collecte des données, 21 ont déclaré que l’aide sociale leur avait été supprimée(par rapport à 11 dans V4 et à 15 dans V3) et 67 qu’elles avaient été jugées inadmissibles à desprestations (par rapport à 29 en janvier 2002 et 13 en juillet 2001).

En ce qui concerne les problèmes de logement déclarés lors du cinquième volet, le nombre depersonnes qui ont indiqué qu’elles n’avaient pas les moyens de payer le loyer était aussi élevé quedans V4. Cependant, de ce nombre, 21 ont dit qu'elles avaient été expulsées de leur logement, soitprès du double que dans V3 et V4 (V4 = 12, V3 = 11).

La fréquence à laquelle les problèmes familiaux ont été cités en juillet 2002 était substantiellementplus élevée que dans les volets précédents. Cependant, la proportion de réponses citant ce problèmeétait à peu près semblable en janvier 2002. De même, quoique le nombre de personnes déclaréessans-abri à cause d'une maladie mentale (n = 47) ou physique (n = 24) était plus élevé, la maladiephysique constituant, selon les sans-abri, un peu moins de 10 % des raisons du sans-abrisme. Laproportion de personnes citant la violence familiale a fluctué dans les quatre volets. Elle était la plusélevée dans V2 et la plus basse dans V3.

Le nombre de personnes attribuant leur situation à l’itinérance, au déplacement ou à undéménagement était également élevé dans V5, mais représentait la même proportion des réponsesque dans V4.

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Le sans-abrisme à Sudbury Volet 5 — Juillet 2002

27

Tableau 11 : Principales raisons du sans-abrisme, V1 à V5

Juillet2000

Jan. 2001 Juillet2001

Jan. 2002 Juillet2002

Raisons de l’absence de logementa n % n % n % n % n %

Problèmes de travail :• Chômage• Cherche du travail• Salaire peu élevé

89 22.7 34 11.6 83 18.0 120

20.8 225 27.2

Problèmes d’assistance sociale :• Prestations

insuffisantes/tardives• Aide sociale supprimée• Attend des prestations

d’invalidité• N’est pas admissible à

l’aide sociale• Pas d’argent

80 20.4 51 17.6 88 19.1 118

20.5 122 14.8

Problèmes de logement :• Incapable de payer le

loyer ou l’hypothèque• Expulsé(e) • Logement inadéquat

56 14.3 41 14.1 43 9.3 89 15.5 83 10.0

Violence conjugale 45 11.5 65 22.4 25 5.4 35 6.1 41 5.0

Toxicomanie 37 9.4 8 2.8 48 10.4 37 6.4 60 7.3

Problèmes familiaux • Divorce ou séparation• Problèmes familiaux

(violence, mauvaistraitements, etc.)

28 7.1 17 5.9 45 9.8 55 9.5 98 11.9

Voyage/itinérance/déplacé,transféré, ou déménage

25 6.4 47 16.2 50 10.8 50 8.7 72 8.7

Maladie physique ou mentale 11 2.8 15 5.2 37 8.0 48 8.3 71 8.6

Libération de prison 8 2.0 8 2.8 12 2.6 15 2.6 16 1.9

Autres 13 3.3 6 2.1 30 6.5 9 1.6 39 4.7

TOTAL DES RÉPONSES 392 100 290 100 461 100 576 100 827 100

a Les résultats se fondent sur des réponses multiples. Les pourcentages ne totalisent pas nécessairement 100 à cause

d’erreurs dans l’arrondissement des chiffres.

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Le sans-abrisme à Sudbury Volet 5 — Juillet 2002

28

Raisons du sans-abrisme par sexe, âge et appartenance ethnique

Les encadrés 1 et 2 énumèrent par ordre d’importance les principales raisons de l’absence delogement parmi divers sous-groupes. Les résultats du volet 5 confirment qu’il y a plus de pointscommuns que de différences entre ces raisons parmi les divers sous-groupes.

Dans V5, tous ces sous-groupes ont attribué principalement leur condition à des problèmesstructurels : aide sociale, chômage et bas salaires, et l’incapacité de payer le loyer ou l’hypothèquetout comme dans les quatre volets précédents (encadrés 1 et 2). Les problèmes d’aide sociale ontdifféré quelque peu entre les divers sous-groupes. La plupart des adolescents, surtout les garçons,ne se qualifiaient pas aux prestations d'OT. Pour leur part, les femmes ont plus souvent indiqué queles prestations d'aide sociale étaient insuffisantes pour satisfaire les besoins fondamentaux. Chezles hommes et dans tous les groupes culturels, le problème était l'inadmissibilité aux prestationsd'aide sociale. Étant donné la difficulté à accéder à des programmes de sécurité du revenu, il n'estpas surprenant qu'une aussi grande proportion de sans-abri n'ait aucune source de revenus.

Comme dans V1 à V4, dans V5, l'itinérance et le déplacement ont constitué des facteurs importantsdu sans-abrisme. Les hommes, les Anglophones et les Autochtones les ont cités le plus souvent enjuillet 2002. Les entrevues avec les sans-abri menées dans le troisième volet ont révélé que certainsétaient à la rue depuis longtemps et s'étaient déplacés à de nombreux endroits pour chercher unemploi ou des services.

La violence conjugale figure dans les principaux facteurs liés au sans-abrisme cités par les femmesdans tous les volets précédents, et a constitué la principale raison chez les femmes et lesadolescentes. La maladie, surtout la maladie mentale, a été citée plus souvent dans V5; elle avait jouéun rôle clé dans la situation des femmes et des adolescentes ainsi que des Anglophones et desFrancophones. La participation du Centre de santé mentale du Nord-Est à V5 peut justifier lafréquence accrue de la référence à la maladie mentale parmi ces groupes.

Finalement, les problèmes et conflits familiaux de même que le divorce ont constitué une autre sériede facteurs liés au sans-abrisme. Les facteurs familiaux figuraient dans les raisons clés dans tous lesgroupes sauf chez les femmes adultes.

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Encadré 1: Principales raisons du sans-abrisme par sexe et par âge (adultes), V2 à V5

Janvier 2001 Juillet 2001 Janvier 2002 Juillet 2002

Hommesadultes

Femmesadultes

Hommesadultes

Femmesadultes

Hommesadultes

Femmesadultes

Hommesadultes

Femmesadultes

Déplacé/

itinérant

Violence

conjugale

Problèmes avec

l’aide sociale

Problèmes avec

l’aide sociale

Problèmes avec

l’aide sociale

Problèmes avec

l’aide sociale

Chômage/

Cherche du

travail

Chômage/

Cherche du

travail

Chômage/

Cherche du

travail

Problèmes avec

l’aide sociale

Chômage/

Cherche du

travail

Chômage/

Cherche du

travail

Chômage/

Cherche du

travail

Chômage/

Cherche du

travail

Itinérance/

déplacement

Maladie

mentale ou

physique

Incapacité de

payer le loyer

ou l’hypothèque

Itinérance/

déplacement

Itinérance Maladie

mentale ou

physique

Incapacité de

payer le loyer

ou l’hypothèque

Violence

conjugale

Incapacité de

payer le loyer

ou l’hypothèque

Violence

conjugale

Problèmes avec

l’aide sociale

Chômage/

Cherche du

travail

Toxicomanie Violence

conjugale

Itinérance/

déplacement

Incapacité de

payer le loyer

ou l’hypothèque

Problèmes

familiaux/

divorce

Problèmes avec

l’aide sociale

Maladie

mentale ou

physique

Incapacité de

payer le loyer

ou l’hypothèque

Incapacité de

payer le loyer

ou l’hypothèque

Incapacité de

payer le loyer

ou l’hypothèque

Maladie

mentale ou

physique

Problèmes

familiaux/

divorce

Problèmes avec

l’aide sociale

Substance

abuse

Problèmes

familiaux/

divorce/séparati

on

Divorce/séparat

ion

Maladie

mentale ou

physique

Toxicomanie Toxicomanie Maladie

mentale ou

physique

Toxicomanie Incapacité de

payer le loyer

ou l’hypothèque

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Encadré 1a : Principales raisons du sans-abrisme par sexe et par âge (adolescents), V2 à V5

Janvier 2001 (V2) Juillet 2001 (V3) Janvier 2002 (V4) Juillet 2002 (V5)

Adolescents Adolescentes Adolescents Adolescentes Adolescents Adolescentes Adolescents Adolescentes

Violence

conjugale

Problèmes avec

l’aide sociale

Problèmes

familiaux

Problèmes

familiaux

Problèmes

familiaux

Chômage/

Cherche du

travail

Problèmes avec

l’aide sociale

Chômage/

Cherche du

travail

Incapacité de

payer le loyer

ou l’hypothèque

Problèmes

familiaux

Chômage/

Cherche du

travail

Problèmes avec

l’aide sociale

Chômage/

Cherche du

travail

Problèmes

familiaux

Problèmes

familiaux

Problèmes avec

l’aide sociale

Chômage/

Cherche du

travail

Violence

familiale

Itinérance Incapacité de

payer le loyer

Incapacité de

payer le loyer

Problèmes avec

l’aide sociale

Chômage/

Cherche du

travail

Problèmes

familiaux

Problèmes

familiaux

Chômage/

Cherche du

travail

Problèmes avec

l’aide sociale

Chômage/

Cherche du

travail

Itinérance/

déplacement

Itinérance/

déplacement

Incapacité de

payer le loyer

Maladie mentale

ou physique

Problèmes avec

l’aide sociale

Incapacité de

payer un loyer

Toxicomanie Divorce ou

séparation

Maladie

mentale

Incapacité de

payer le loyer

Itinérance/

déplacement

Violence

familiale

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Encadré 2 : Principales raisons du sans-abrisme par ethnie (Anglophones et Francophones), V2 à V5

Janvier 2001 (V2) Juillet 2001 (V3) Janvier 2002 (V4) Juillet 2002 (V5)

Anglophones Francophones Anglophones Francophones Anglophones Francophones Anglophones Francophones

Déplacé/

itinérant

Violence

conjugale

Chômage/

Cherche du

travail

Problèmes

familiaux/

divorce

Problèmes avec

l’aide sociale

Chômage/

Cherche du

travail

Chômage/

Cherche du

travail

Chômage/

Cherche du

travail

Violence

conjugale

Problèmes avec

l’aide sociale

Toxicomanie Chômage/

Cherche du

travail

Chômage/

Cherche du

travail

Problèmes avec

l’aide sociale

Problèmes avec

l’aide sociale

Problèmes avec

l’aide sociale

Chômage/

Cherche du

travail

Incapacité de

payer le loyer

ou l’hypothèque

Incapacité de

payer le loyer

ou l’hypothèque

Itinérant/

Déplacé

Incapacité de

payer le loyer

ou l’hypothèque

Incapacité de

payer le loyer

ou l’hypothèque

Problèmes

familiaux/

divorce

Problèmes

familiaux/

divorce

Incapacité de

payer le loyer

ou l’hypothèque

Chômage/

cherche du

travail

Itinérant Violence

conjugale

Itinérant/

déplacé

Violence

conjugale

Itinérant/

Déplacé

Maladie

mentale ou

physique

Problèmes avec

l’aide sociale

Déplacé/

itinérant

Problèmes avec

l’aide sociale

Problèmes avec

l’aide sociale

Problèmes

familiaux/

divorce

Maladie

physique ou

mentale

Maladie

mentale ou

physique

Incapacité de

payer le loyer

ou l’hypothèque

Problèmes

familiaux/divor

ce

Maladie

mentale ou

physique

Problèmes

familiaux/divor

ce

Toxicomanie Maladie

mentale ou

physique

Problèmes

familiaux/

divorce

Toxicomanie Toxicomanie

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Le sans-abrisme à Sudbury Volet 5 — Juillet 2002

32

Encadré 2a : Principales raisons du sans-abrisme par ethnie (Autochtones), V2 à V5

Janvier 2001 (V2) Juillet 2001 (V3) Janvier 2002 (V4) Juillet 2002 (V5)

Violence conjugale Chômage/Cherche du

travail

Chômage/Cherche du

travail

Chômage/Cherche du

travail

Chômage/Cherche du

travail

Incapacité de payer le

loyer ou l’hypothèque

Problèmes avec l’aide

sociale

Problèmes

familiaux/divorce

Déplacé/itinérant Toxicomanie Incapacité de payer le

loyer ou l’hypothèque

Déplacé/itinérant

Toxicomanie Problèmes avec l’aide

sociale

Violence conjugale Toxicomanie

Problèmes avec l’aide

sociale

Déplacé/itinérant Déplacé/itinérant Incapacité de payer le

loyer ou l’hypothèque

Incapacité de payer le

loyer ou l’hypothèque

Maladie mentale ou

physique

Problèmes familiaux/

divorce

Problèmes avec l’aide

sociale

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Le sans-abrisme à Sudbury Volet 5 — Juillet 2002

33

Étape II : Enquête de quartier

Dans l’enquête de quartier, la taille des échantillons a différé pendant l’été et l’hiver car lesconditions météorologiques et les heures de clarté sont plus propices aux enquêtes de porte à portependant l’été. Néanmoins, le taux de réponse a été constant dans toutes les études, se chiffrant àenviron 63 %. Dans le volet 5, le taux de participation a été légèrement inférieur (55 %); lesrépondants potentiels avaient 16 ans et plus et vivaient à Sudbury.

Pour ce cinquième volet, en juillet 2002, l’échantillon a compté 278 ménages, par rapport à 236 pourV1, 195 pour V2, 377 pour V3 et 184 pour V4. Comme nous l’avons constaté lors des trois enquêtesde quartier précédentes, près des deux tiers des répondants étaient des femmes (63 %) et cespersonnes étaient âgées de 17 à 88 ans, la moyenne étant de 43 ans (la moyenne d’âge était de 44dans V2 et de 43 dans V3). Comme dans les enquêtes précédentes, l’échantillon reflète la dominanceethnique de la population de Sudbury, avec 45 % des répondants se disant Canadiens anglophonesou d’origine britannique, irlandais, écossaise ou australienne. Dans V5, une proportion légèrementinférieure de répondants se sont dits d'origine francophone (25 % par rapport à 35 % dans V4).Vingt-trois pour cent ont dit qu'ils parlaient français. La même proportion (19 %) de personnes ontindiqué une origine européenne (surtout italienne, allemande, polonaise, ukrainienne et finlandaise)dans V4 et V5. La proportion de répondants autochtones dans V5 était le double de celle de V4 (9 %,n = 25), mais comme dans les études précédents, peu de répondants appartenaient à une minoritévisible (2 %) comme les Asiatiques ou les Africains. La composition ethnique de l’échantillon étaitpresque identique à celle des échantillons de V1 à V3.

De nouveau comme dans les études de quartier précédentes, à cause de la sur-représentationintentionnelle de quartiers pauvres, près des trois quarts des répondants (64 %) ont dit avoir unrevenu inférieur à la moyenne (par rapport à 55 % dans V4, 64 % dans V3 et 67 % dans V2). Juste15 % des répondants ont dit que le revenu de leur ménage se situait dans la moyenne pour Sudburyalors qu’il était au-dessus de la moyenne dans 21 % des cas.

Le sans-abrisme constitue-t-il un problème?

La plupart des participants aux volets 5 et 4 ont été d’avis que le sans-abrisme est un problème(V5 = 80 %, V4 = 84 %). Dans V4, en raison de la couverture médiatique de la question du sans-abrisme, rien d'étonnant qu'un peu plus des deux tiers (67 %) aient déclaré avoir entendu parler dusans-abrisme à Sudbury. Dans V5, la proportion était de seulement 51 %.

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Le sans-abrisme à Sudbury Volet 5 — Juillet 2002

34

Raisons perçues du sans-abrisme et facteurs liés à cette situation

Raisons perçues

Les réponses à la question générale : « À votre avis, pourquoi y a-t-il des sans-abri à Sudbury? » agénéré la même série de réponses que lors des études précédentes. Le tableau 12 compare lesréponses des résidents et les raisons données par les sans-abri dans les cinq volets.

Dans V5, les répondants ont cité le chômage comme la grande cause du sans-abrisme. Quoique lapénurie de logements abordables et les compressions de l'aide sociale aient aussi fait partie desprincipales raisons du problème à Sudbury, dans V5, une plus grande proportion (environ le sixième)que dans V4 (environ le dixième) a indiqué l'échec et les problèmes personnels comme causesmajeures du sans-abrisme. Le tableau 12 montre aussi que la proportion de résidents citant lescompressions de l'aide sociale ou l'absence de cette aide a baissé depuis V2 (janvier 2001).

Le troisième facteur le plus communément mentionné dans V5 est la pénurie de logementsabordables. Quand les diverses questions systémiques ou structurelles (chômage, logement,compression de l'aide sociale) sont combinées, elles comptent pour la moitié de toutes les réponses(50,1 %).

D'autres raisons citées par un nombre substantiel de personnes étaient la maladie mentale ouphysique et les problèmes familiaux. Comme nous l'avons constaté dans tous les volets antérieurs,les résidents de Sudbury sont peu conscients de la prévalence de la violence conjugale et des mauvaistraitements dans les causes du sans-abrisme.

Comparaison des réponses des résidents et des sans-abri

Les modèles des réponses des résidents et des sans-abri concernant les principales causes du sans-abrisme sont semblables; tous les groupes ont fréquemment cité le chômage, la pénurie de logementsabordables et les compressions de l'aide sociale. Les principales différences entre les perceptions desrésidents et les réponses des sans-abri découlent :C du point de vue que le sans-abrisme est le résultat de l'échec personnel ou d'un choix de mode

de vie (étant donné qu'aucun sans-abri n'a affirmé cela);C de l'absence de prise de conscience, chez les résidents, que la violence conjugale et les mauvais

traitements, puissent être responsables du sans-abrisme (comme indiqué ci-dessus);C du manque de compréhension que la libération de prison est un facteur persistant de sans-

abrisme.

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Tableau 12 : Comparaison des explications du sans-abrisme données par les résidents et les sans-abri au cours des volets 1 à 5

Résidents Sans-abri

Raisons Pourcentage des réponses a

Pourcentage des réponses a

V1 V2 V3 V4 V5 V1 V2 V3 V4 V5

Chômage/scolarisation et qualifications

insuffisantes 30.3 23.7 25.8 28.4 27.8 22.7 11.6 18.0 20.8 27.2

Pénurie de logements à prix abordable/coûts de

la vie et du loyer élevés/faible revenu ou

pauvreté21.6 8.6 14.3 14.2 12.3 14.3 14.1 9.3 15.5 10.0

Compressions de l’aide sociale ou pénurie

d’assistance sociale

1. Politiques gouvernementales et pénurie

de fonds/pas assez de services

2. Conditions d’admissibilité à l’aide

sociale

3. « Mike Harris »b

20.1 25.8 19.8 16.4 10.0 20.4 17.6 19.1 20.5 14.8

Échec personnel/mode de vie ou choix de mode

de vie

4. Personne paresseuse

5. Faillite ou mauvaise gestion financière

6. Personne qui refuse toute aide9.3 10.8 15.1 7.6 16.7 -- -- -- -- --

Relations familiales malsaines

7. Absence de soutien familial

8. Expulsion

9. Cycle familial

10. Jeune qui a quitté le domicile

parental/adolescent fugueur

11. Divorce

5.3 8.1 5.9 2.2 6.3 7.1 5.9 9.8 9.5 11.9

Besoin de soutien ou d’information/personne qui

n’a nulle part où aller/itinérante ou déplacée4.6 8.3 2.9 1.8 4.7 6.4 16.2 10.8 8.7 8.7

Problèmes de santé mentale ou physique 3.4 8.1 6.7 14.7 10.5 2.8 5.2 8.0 8.3 8.6

Toxicomanie 1.9 2.2 3.4 6.2 4.9 9.4 2.8 10.4 6.4 7.3

Communauté égoïste 1.6 0.8 1.0 -- 1.6 -- -- -- -- --

A perdu tout espo ir 1.6 0.3 2.1 1.0 -- -- -- -- -- --

Mauvais traitement, abus sexuels ou violence

conjugale-- 2.2 1.4 1.3 0.5 11.5 22.4 5.4 6.1 5.0

Libération de prison -- -- 0.3 -- -- 2.0 2.8 2.6 2.6 1.9

Autres -- 0.3 6.2 4.7 -- 2.1 6.5 1.6 4.7

TOTAL DES RÉPO NSES 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100

a Étant donné que les résultats se basent sur les multiples réponses des participants, lenombre de réponses est supérieur au nombre de participants.b Mike Harris a fait l'objet d'une mention spéciale de la part des résidents dans tous les voletssauf V5.

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Le sans-abrisme à Sudbury Volet 5 — Juillet 2002

36

Facteurs liés au sans-abrisme

Dans les cinq études de quartier, nous avons demandé aux répondants d’indiquer dans quelle mesureune série de facteurs contribuaient au sans-abrisme dans le Grand Sudbury. Le tableau 13 fait étatdu pourcentage de personnes qui les ont choisis. Dans l’ensemble, les points de vue recueillis lorsdu cinquième volet n’ont pas tellement différés de ceux recueillis lors du volet précédant. Commedans les études précédentes, l'alcoolisme, la toxicomanie, la pauvreté et le chômage ont rallié le plusde voix. Environ les deux tiers des répondants ont cité la maladie mentale, le manque de financementdes programmes sociaux et les faibles revenus.

Comme précédemment, également, les coûts excessifs des loyers et la pénurie de logementsabordables n'ont pas fait l'unanimité. La plus petite proportion de répondants Pour leur part, laviolence conjugale et le divorce ont rejeté la faute sur la violence conjugale et le divroce (c.-à-d.,55 % et 40 % respectivement). En général, les réponses des répondants ont suivi le même modèledans les cinq volets.

Comparaison des attitudes envers le sans-abrisme : à Sudbury et au Canada

Dans le quatrième et le cinquième volets, une série de questions a été ajoutée au questionnaire afinde pouvoir comparer les opinions de la population locale et celles d’un échantillon national sondépar la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) en collaboration avec Environics.Le tableau 14 donne les résultats de cette analyse.

Les résultats de V4 et de V5 sont très semblables et montrent que les Sudburois ont les mêmesattitudes que les répondants au sondage d'opinion publique de la SCHL/Environics. Comme leursconcitoyens, la plupart des répondants de notre échantillon croyaient que le sans-abrisme gagne duterrain au Canada, que plus de jeunes gens, de femmes et d'enfants deviennent sans-abri; que desorganismes comme les banques alimentaires et les refuges ne suffisent pas pour régler le problème,et que le problème est coûteux pour la société et non pas seulement pour les sans-abri eux-mêmes.

Une différence clé entre notre étude et celle de la SCHL/Environics est que de plus grandesproportions des échantillons de V4 et de V5 ont exprimé le point de vue que les gouvernementsdevraient dépenser plus pour prévenir le sans-abrisme : dans V5, 71 % étaient tout à fait d'accordavec cet énoncé par rapport à seulement 28 % dans le sondage de la SCHL/Environics. L'examendu degré d'appui de cet énoncé au sein de divers groupes de revenus indique que bien plus deSudburois, y compris ceux des groupes à revenu moyen et élevé, sont en faveur de dépensesgouvernementales pour prévenir le sans-abrisme (d'autres informations figurent dans la sectionsuivante).

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Le sans-abrisme à Sudbury Volet 5 — Juillet 2002

37

Tableau 13 : Pourcentage des résidents attribuant le sans-abrisme à Sudbury à des facteursdonnésa, V1 à V5

Juillet 2000

Janvier 2001

Juillet 2001

Janvier 2002

Juillet 2002

Facteurs D’acco

rd

(%)

D’acco

rd

(%)

Classe

ment b

D’acco

rd

(%)

Classe

ment b

D’acco

rd

(%)

Classe

ment b

D’acco

rd

(%)

Classe

ment

Chômage 80.9 84.6 2 71.4 3 72.9 3 80.5 1

Pauvreté accrue 78.8 83.6 3 71.6 2 72.9 4 75.9 3

Alcoolisme/toxicomanie

77.3 88.1 1 76.6 1 77.0 1 77.9 2

Pénurie de fonds pourpayer les programmessociaux

73.7 79.2 7 63.0 5 63.4 6 64.8 5

Pénurie d’assistancesociale 64.9 80.6 5 57.0 7 59.5 7 64.3 6

Maladie mentale 64.2 82.9 4 66.4 4 74.3 2 69.0 4

Bas salaires 61.7 75.9 9 57.2 6 65.9 5 62.3 7

Aide socialeinsuffisante

60.1 80.3 6 56.1 8 58.4 8 57.8 8

Pénurie de logementsabordables

56.8 78.4 8 51.1 10 55.8 9 56.4 9

Loyer excessif 56.4 72.7 10 51.1 11 53.7 11 55.3 10

Violence conjugale 54.5 60.1 11 52.5 9 54.0 10 54.8 11

Divorce/séparation 42.6 49.2 12 38.3 12 46.5 12 40.1 12

a Les questions sont énumérées selon l’importance accordée par les résidents lors duvolet 1; les pourcentages des catégories D’accord et Tout à fait d’accord ont étéadditionnésb Le classement indique l’ordre d’importance

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Le sans-abrisme à Sudbury Volet 5 — Juillet 2002

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Tableau 14 : Attitudes envers le sans-abrisme :Sudbury, V4 et V5 et échantillon de la SCHLa

SudburyV5

SudburyV4

CMHC2000

Attitudes D’accord (%)

Pasd’accord

(%)

D’accord (%)

Pasd’accord

(%)

D’accord (%)

Pasd’accord

(%)

Le nombre de sans-abri au Canadaaugmente beaucoup. 75 5 82 3 80 14

La population des sans-abri auCanada évolue et inclut plus dejeunes, de femmes et d’enfants. 79 8 83 3 89 7

Les organisations, comme lesbanques alimentaires et les centresd’hébergement temporaires sont dessolutions suffisantes (assez bonnes)pour faire face au problème du sans-abrisme.

17 71 12 76 20 79

Les sans-abri incluent des personnesqui doivent s’allier à d’autres parcequ’elles n’arrivent pas à trouver delogement.

60 22 63 17 77 21

Des gens peuvent avoir un revenumais être quand même sans abri. 66 19 70 14 69 28

Le sans-abrisme ne fait de malqu’aux sans-abri eux-mêmes. Lesans-abrisme ne coûte pas vraiment àla société. 13 79 11 82 13 86

Les gouvernements devraientdépenser plus pour prévenir le sans-abrisme.

84 6 79 10 67 30

a Enquête sur les attitudes des Canadiens envers le sans-abrisme —1996-2000.

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Le sans-abrisme à Sudbury Volet 5 — Juillet 2002

3 La question était la suivante : « Avez-vous ou un membre de votre famille ou un ami a déjà été sans-

abri? »

39

Différences d'opinions sur le sans-abrisme par catégories de revenus

Étant donné que nous avons suréchantillonné les quartiers à faible revenu, nous avons comparé lesdifférences d'opinions des répondants qui avaient déclaré avoir un revenu moyen ou au-dessus dela moyenne. Les résultats montrent que presque toutes les personnes à faible revenu sont tout à faitd'accord (V5 = 73 %, V4 = 71 %), ou d'accord (V5 = 11 %, V4 = 14 %) sur le fait que lesgouvernements devraient faire plus pour prévenir le sans-abrisme. Des groupes de Sudbury à revenumoyen ont aussi fortement appuyé l'idée d'une intervention gouvernementale (tout à fait d'accord :T5 = 67 % par rapport à V4 = 61 %; d'accord : V5 = 18 % par rapport à V4 = 20 %). Dans V5, lesgroupes au revenu le plus élevé ont aussi manifesté leur accord (tout à fait d'accord : V5 = 66 % parrapport à V4 = 35 %; d'accord : V5 = 13 % par rapport à V4 = 27 %). Les résultats indiquent queplus de personnes de l'échantillon de V5 ayant les revenus les plus élevés ont appuyé uneintervention gouvernementale accrue par rapport à celui de V4. Cependant, dans l'ensemble, lesrésultats de V5 confirment ceux de V4 et indiquent que, peu importe leur revenu, les Sudburois sontplus en faveur d'une action gouvernementale à l'endroit du sans-abrisme que l'échantillon nationalde 2000 de la SCHL.

Expériences personnelles avec le sans-abrisme : en général et à Sudbury

En généralDes questions sur les expériences personnelles en matière de sans-abrisme visaient à déterminer siles résidents, des membres de leur famille, ou des amis avaient déjà été sans-abri3 (c.-à-d. àn’importe quel endroit)et si quelqu’un qu’ils connaissaient, vivant à Sudbury, l’avait déjà été.

Les résultats sont indiqués dans les figures 6 et 7. Entre 19 et 35 % des échantillons des volets 1 à5 ont dit qu’eux ou une connaissance avaient été sans-abri. Les résultats du cinquième sontsemblables à ceux du quatrième, avec juste un peu plus du quart des résidents qui ont dit qu'eux-mêmes, un membre de leur famille ou un ami avait été sans-abri.

La figure 7 compare les réponses à la question : « Qui était sans-abri; vous un membre de la familleou un ami? » Les résultats ont varié considérablement entre les échantillons des volets 2 à 5 (cettequestion n'a pas été posée dans le premier volet). Entre 15 % et 38 % des personnes qui ont affirméavoir été touchées par le sans-abrisme ont indiqué qu’elles-mêmes avaient été sans-abri. Dans levolet 4, cette proportion était de juste un peu plus du quart; dans V5, elle a été d'environ le tiers.

Dans les trois derniers volets, environ le tiers des répondants ont indiqué qu'un membre de la familleavait été sans-abri. Plusieurs personnes dans V3 (n = 7) et V5 (n = 12) ont dit qu’elles, des membresde leur famille et des amis avaient été sans-abri à certaines époques.

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Le sans-abrisme à Sudbury Volet 5 — Juillet 2002

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Le sans-abrisme à Sudbury Volet 5 — Juillet 2002

4 La question était : « Avez-vous connu personnellement quelqu’un qui était sans-abri à Sudbury? »

41

Expériences personnelles du sans-abrisme à Sudbury

Pour faire suite à la question générale sur les expériences du sans-abrisme au sein des réseauxpersonnels des résidents, nous avons demandé aux répondants s'ils connaissaient personnellementune personne qui avait été à la rue à Sudbury. Les réponses à cette question ont été quelque peuvariées dans les cinq volets (voir la figure 8). Les résultats de V4 et V5 ont été relativementsemblables à ceux de V14. La proportion de répondants qui ont indiqué qu'ils connaissaient quelqu'unqui avait été sans abri à Sudbury suivait en général la même courbe que les réponses à la questionconcernant eux-mêmes, un membre de la famille ou un ami (c.-à-d.,en général, dans un lieu nonprécisé). Cependant, dans V4 et V5, un nombre légèrement plus élevé de personnes ont réponduaffirmativement à la deuxième question (c.-à-d., celle visant à savoir si elles connaissaient un sans-abri à Sudbury).

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Raisons du sans-abrisme : en général et à Sudbury

En général

Les principales raisons évoquées pour expliquer le sans-abrisme qu’ont connu les résidents, leurfamille ou des connaissances sont exposées dans le tableau 15. Dans chaque volet, ce sont lesrelations familiales malsaines qui constituent la principale raison. Dans le volet 5, s'y ajoutent lesmauvaises influences familiales, la dynamique familiale malsaine, le manque de membres de lafamille compréhensifs, des adolescents fugueurs et le divorce. Dans ce volet, les autres raisons citéesle plus souvent ont été la toxicomanie, l'absence de logements abordables et l'échec personnel ou lechoix de mode de vie (« incapable de se débrouiller », « ne veut pas d'aide » ou « paresseux »).Plusieurs personnes ont cité l'absence d'endroit où aller, la relocalisation ou l'itinérance, lescompressions de l'aide sociale et le chômage.

À Sudbury

Dans V5, les raisons les plus communes données pour expliquer la situation de connaissances sansabri à Sudbury (voir le tableau 15) ont différé quelque peu de celles données à la question plusgénérale (c.-à-d., ailleurs qu'à Sudbury). Les trois principales raisons données pour des connaissancesà Sudbury ont été la pénurie de logements abordables, la maladie physique ou mentale et le chômage.

La toxicomanie, les problèmes familiaux, le manque de soutien familial, l'expulsion ou la fugue(pour les adolescents) ont été cités par 10 % des répondants. La principale différence entre V4 et V5est qu'une plus grande proportion de l'échantillon a fait référence à la pénurie de logementsabordables.

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Le sans-abrisme à Sudbury Volet 5 — Juillet 2002

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Tableau 15 : Raisons pour lesquelles des membres des réseaux personnels des résidentsétaient sans abri : en général et à Sudbury, V3 à V5

En général Sudbury

V3 V4 V5 V4 V5

Raisons N % N % N % N % N %

Rapports familiaux malsains (manque desoutien familial, expulsé, cycle familial,jeune qui a quitté la maison/adolescentfugueur, divorce)

38 35 13 27 26 26 18 25 12 11

Toxicomanie 14 13 6 13 14 14 11 16 15 13

Mauvais traitements, abus sexuels ouviolence conjugale

12 11 3 6 3 3 6 9 3 3

Suppression de l’aide sociale ou manqued’assistance sociale 9 8 1 2 8 8 2 3 7 6

Chômage/scolarisation et qualificationsinsuffisantes 8 8 4 8 8 8 10 14 15 14

Maladie mentale/problèmes de santé 8 8 6 13 6 6 9 13 17 15

Pénurie de logements abordables/coûts desubsistance et loyer élevés/faible revenuou pauvreté

7 7 5 10 12 12 8 11 22 20

Besoin de soutien oud’information/personne n’ayant nulle partoù aller/itinérant ou déplacé

4 4 8 17 9 9 1 1 7 6

Libération de prison 2 2 -- -- -- -- -- -- 1 1

A perdu l’espoir/aucune confiance 1 1 -- -- 1 1 -- -- -- --

Échec personnel/mode de vie ou choix dumode de vie

1 1 2 4 10 10 6 9 9 8

Autres 3 3 -- -- 6 6 -- -- 3 3

TOTAL DES RÉPONSES 107 100 42 100 100 100 71 100 111 100

a Étant donné que les résultats se fondent sur les multiples réponses des participants, le nombre deréponses est supérieur au nombre de personnes qui ont répondu à cette question. Le total n'est peut-être pas égal à 100 en raison de l'arrondissement des chiffres.

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Le sans-abrisme à Sudbury Volet 5 — Juillet 2002

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Solutions au sans-abrisme perçues par les résidents

Dans les cinq volets, nous avons posé des questions à réponses ouvertes afin de savoir quellessolutions les répondants proposaient. Le tableau 16 énonce les solutions avancées lors du V5 et lescompare à celles des quatre enquêtes de quartier précédentes (volets 1, 2, 3 et 4). Les résultatsconcordent dans une large mesure à ceux des volets précédents, en ce que les résidents ont fait étatde stratégies de changement semblables. Par rapport au volet 4, dans V5, plus de répondants ontsouligné la nécessité d'un financement gouvernemental des services et l'amélioration de l'aide aurevenu. De fait, conne le tableau 16 le montre, la première solution proposée par les résidents dansles 5 volets est d’attribuer plus de fonds gouvernementaux à l’aide sociale, aux services etprogrammes sociaux visant à aider les sans-abri.

Dans le volet 4, la deuxième priorité était que le gouvernement se lance dans la création d'emplois,l'éducation et l'aide à l'emploi. La troisième solution, suggérée par un cinquième des répondants étaitd'établir plus de refuges et de services d'intervention. Une proportion substantielle des répondantspensaient également qu'il faudrait faire plus pour offrir un logement abordable. Certaines personnesont spécialement dit qu'il faudrait trouver des solutions à long terme.

Quelques répondants ont fait le commentaire qu'il faut intensifier la sensibilisation du public au sans-abrisme, effectuer plus d'études locales, et que la communauté devrait faire plus pour offrir des donset de l'aide aux sans-abri. Dans les volets 1 à 3, certaines personnes ont déclaré qu'il fallait trouverune solution politique afin de résoudre le problème, mais aucun répondant n'a fait ce mêmecommentaire dans V4 ou V5.

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Le sans-abrisme à Sudbury Volet 5 — Juillet 2002

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Tableau 16 : Points de vue des résidents sur les stratégies de règlement du sans-abrisme,V1 à V5

V1 V2 V3 V4 V5

Stratégies % desréponses

% desréponses

% desréponses

% desréponses

% desréponses

Plus de fonds gouvernementaux pour l’aidesociale, les services sociaux et les services desanté mentale

44.8 35.5 37.0 22.2 27.5

Accroître la sensibilisation du public sur laquestion

14.1 1.7 7.3 16.2 7.3

Créer plus d’emplois, de meilleurs emplois etde l’aide à l’emploi

12.4 10.7 17.0 14.4 23.9

Logement à prix abordable 11.4 13.2 13.5 17.4 13.0

Créer plus de refuges 9.4 20.5 14.8 21.0 18.5

La communauté devrait faire des dons 4.0 0.9 2.4 7.2 2.0

Changer le gouvernement provincial 3.0 3.4 2.4 -- --

Effectuer plus de recherches sur le sans-abrisme local

1.0 7.3 2.6 -- 3.2

Réduire les dépensesgouvernementales/instaurer des règlementsplus stricts en matière d’aide sociale

-- -- 3.0 1.8 0.4

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Étape III : Observations sur le terrain

L’étude comportait une composante qualitative menée sur le terrain qui consistait à effectuer desobservations à des endroits fréquentés par les sans-abri de Sudbury pendant le cinquième volet, soitla semaine du 24 au 30 juillet 2002. Le but était de comprendre les circonstances qui avaient menéces personnes à la rue et d’effectuer une comparaison avec les données des collectes précédentes.Les membres de l’équipe de recherche ont accompagné des travailleurs fournissant des services auxsans-abri ainsi que des agents des services régionaux de la police de Sudbury au cours de leurspatrouilles nocturnes. Des entrevues ont aussi eu lieu avec des sources clés d’information de cesservices et d’autres organismes servant la population des sans-abri.

Les principaux thèmes relevés lors des observations sur le terrain effectuées au cours des volets 1à5 étaient à peu près semblables, comme le montre l’encadré 3 (sauf pour les différences évidentesliées à la température en janvier).

Encadré 3 : Thèmes ressortant des observations sur le terrain, V1 à V5

Thèmes V1Juille

t 2000

V2Jan.2001

V3Juille

t2001

V4Jan.2002

V5Juille

t2002

Maladie mentale T T T T T

Toxicomanie T T T T T

Des « personnes normales » sont sans abri T T T T T

Relations d’aide parmi les sans-abri T T T T T

Accès aux services de soutien T T T T T

Questions de santé T T T T T

Ennuis et facteurs de stress quotidiens (p. ex.porter des sacs)

T -- T T T

Trouver un endroit pour dormir T -- T T T

Trouver un endroit pour se tenir au chaud -- T -- T --

Adolescents sans-abri T T T T T

Prostitution -- -- T T T

Note: Tindique que la question/le thème a été observé directement et consigné dans lesnotes prises sur le terrain.

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Santé mentale

Les travailleurs sociaux finissent par connaître les personnes qui vivent dans la rue et sont en mesurede fournir des renseignements et d'interpréter le comportement de ces personnes. Grâce à leurscontacts réguliers avec les sans-abri, ils sont au courant des problèmes récurrents et savent quandils ne prennent pas leurs médicaments pendant une période donnée.

Les notes suivantes ont été prises sur le terrain pendant la semaine consacrée au cinquième volet lorsd'entretiens avec des travailleurs sociaux :

Après le pont, nous sommes allés dans la ruelle derrière la caserne des pompiers. La travailleusesociale tenait sa lampe de poche à la main et scrutait les coins mais n'a rien trouvé. Nous noussommes retrouvées au parc Memorial pour la deuxième fois cette nuit là... Un homme a fait lescent pas à quelques reprises en nous regardant et n'a pas dit un mot. Il a remarqué une afficheconcernant les journées de sensibilisation au sans-abrisme, l'a montrée du doigt et a dit que c'étaitlui. L'homme photographié sur l'affiche? Non, il voulait dire qu'il était sans-abri. La travailleusesociale lui a demandé s'il avait besoin d'aide, s'il voulait aller à l'Armée du Salut. Il a refusé endisant que « cet endroit est rempli de serpents et de rats »; il faisait référence aux personnes quidemeuraient là. Nous sommes restées avec lui et lui avons parlé pendant environ une demi-heuremais c'est lui qui a parlé presque tout le temps. Il nous a dit qu'il était millionnaire, que les gensl'appelaient le « weed man » et qu'il avait vu la police tirer sur des innocents dans la rue. J'ai étésoulagée quand la travailleuse sociale lui a dit que nous devions continuer notre route. Je mesentais vulnérable dans cette situation. Ce fut la seule fois de la nuit où j'ai eu cette impression.

Au cours des trois nuits passées à accompagner des travailleurs sociaux, le comportement de sans-abri lors de plusieurs incidents a montré qu'ils avaient des troubles mentaux.

Toxicomanie

Des indices de toxicomanie se trouvent aux endroits où se tiennent les sans-abri. De nombreusesbouteilles vides et des seringues y ont été observées pendant la dernière semaine de juillet 2002 :

Lorsque nous sommes allés à l'arrière de l'ancien bâtiment du YMCA, j'ai été frappé de voir lenombre de bouteilles de vin. Il y en avait une cinquantaine éparpillées partout, ainsi que cinq ousix bouteilles de vodka. J'ai été étonné de la quantité de bouteilles qui se trouvait en face de moi.En plus des nombreuses bouteilles de vin, il y avait aussi des vêtements pendus aux branches desarbres : deux t-shirts blancs, une casquette de base-ball et deux paires de chaussettes qui avaientété blanches. Le travailleur social a dit que quelqu'un dormait peut-être là car il y avait aussi ungrand morceau de carton. Il m'a expliqué que beaucoup de sans-abri dorment sur du carton etl'utilisent comme isolant. C'est extrêmement important en hiver quand le sol est gelé.

Outre les bouteilles de vin et les seringues, quand on emprunte les voies utilisées par les sans-abri,on rencontre aussi des personnes qui montrent des signes d'ébriété :

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Nous avons vu un homme assis seul sur un banc du sentier transcanadien et l'avons approché. Ilétait habillé en noir de la tête aux pieds. Chemise noire, veste en cuir noir, jean noir et une bellepaire de bottes noires. Il portait aussi un chapeau de cow-boy noir avec une plume d'aigle. Latravailleuse sociale lui a demandé s'il avait besoin d'aide. Il a répondu mais ses paroles étaient trèsembrouillées et je n'ai pas pu comprendre ce qu'il a dit. Je ne crois pas que Michelle l'ait comprisnon plus. Je pouvais sentir l'alcool quand il essayait de parler et avait l'air très éméché. Pendantqu'un autre travailleur social essayait de lui parler, l'autre m'a dit qu'elle n'avait jamais vu cethomme avant et qu'il devait être nouveau dans la ville. La travailleuse sociale a continué d'essayerd'avoir une conversation avec lui mais ses propos étaient terriblement confus. Elle lui a demandés'il avait faim et lui a offert de l'accompagner à la Mission ou au centre de désintoxication. Il arefusé. À ce point, il semblait très frustré parce que nous ne pouvions pas comprendre ce qu'ilessayait de dire. La travailleuse sociale lui a offert de l'eau et un biscuit qu'elle avait acheté chezTim Horton 10 minutes avant. Il a accepté avec plaisir, a souri et nous sommes parties.

Même si la toxicomanie peut conduire certaines personnes à la rue, la majorité des toxicomanes nedeviennent jamais sans-abri. Il faut admettre que la toxicomanie peut parfois être la conséquence dela vie dans la rue.

Le sans abrisme chez les gens ordinaires et relations d'aide parmi les sans-abri

Les visites régulières à la soupe populaire révèlent que des personnes aux caractéristiques etcirconstances diverses comptent sur ces repas pour joindre les deux bouts. Des groupes de discussionorganisés pendant le quatrième volet ont montré que les revenus des femmes prestataires d'Ontarioau travail laissaient peu d'argent pour acheter de la nourriture après avoir payé le loyer. Ellesréservaient à leurs enfants les aliments qu'elles pouvaient acheter et prenaient leurs repas à la soupepopulaire. Les notes prises sur le terrain par un membre de l'équipe de recherche du volet 5 illustrentcomment les sans-abri et les personnes à risque de le devenir forment une communauté :

Quand nous sommes entrés à la Mission, j'ai été étonné de constater le nombre de personnes qu'ily avait là. J'ai entendu le bruit des assiettes, les pleurs d'un bébé et les rires de personnes assisesà des tables et qui parlaient. Nous nous sommes assis à une table où trois hommes âgés prenaientleur dessert. On leur servait du gâteau au chocolat ou à la vanille. Je pouvais sentir les beignetssur la table en face de moi. La travailleuse sociale a commencé à jouer aux dames avec l'hommequi était en face d'elle. Il s'appelait « Harry »; il portait une veste bleu clair et n'avait pas beaucoupde cheveux. Il semblait très heureux de voir la travailleuse sociale ce soir-là. En face de moi, del'autre côté de la table, il y avait un homme qui portait un chapeau vert. Il est resté assis là tout letemps et n'a pas dit un mot; manger son gâteau semblait lui suffire. Au bout de la table, il y avait« George », je l'avais déjà rencontré lors de ma dernière visite à la Mission. Il est en fauteuilroulant et bavarde beaucoup; il a les cheveux bruns et un sourire qui pourrait éclairer une salle.

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Accès aux services de soutien

Les services de première ligne pour les sans-abri portent sur les premières nécessités comme lesrepas aux soupes populaires, des services de santé (la Clinique du coin) et des lits dans un refuge,pour n'en nommer que quelques-uns. Nos groupes de discussion avec des fournisseurs de servicesont aussi apporté des renseignements sur les conditions de vie des personnes handicapées. Lescritères restrictifs d'admissibilité et les revenus peu élevés aggravent les difficultés que rencontrentles personnes ayant une maladie mentale ou physique. Les services de soutien fondamental peuventprévenir le sans-abrisme en comblant des lacunes et en permettant aux personnes de couvrir les coûtsde leur logement. Les services d'intervention fournissent également des services vitaux de préventioncomme l'échange de seringues et la distribution gratuite de condoms, ainsi que des aiguillages et unlien avec d'autres services communautaires :

Un jeune homme, il avait probablement 21 ans, nous a demandé si nous connaissions quelquechose en droit. Je lui ai répondu que non. Alors, il a demandé à la travailleuse sociale commentil pourrait faire supprimer son heure de rentrée obligatoire. Il a dit qu'il avait été laissé en libertéavec une caution de deux mille dollars. La travailleuse sociale lui a conseillé de s'adresser à l'aidejuridique pour faire défendre sa cause... Quand nous sommes revenues au bureau de l'organisme,il était 22 h 45. La travailleuse sociale m'a dit qu'elle avait fait 35 appels cette nuit-là. La nuit étaitassez tranquille, mais pour une nouvelle venue, il y a eu beaucoup à voir.

Lorsque nous sommes arrivées à la Clinique du coin, il était 20 h 55. Il y avait deux clients : unhomme que nous avions rencontré plus tôt à la Mission et une femme. Elle était assise dans lecoin le plus éloigné à la table où se trouvait le panier de condoms. Elle avait pris des chaussuresdans le seau et les avait glissés furtivement dans son sac. Après avoir mis une poignée decondoms dans son sac, elle s'est levée rapidement et est partie.

Des travailleurs sociaux ont souligné l'importante que les services communautaires travaillent enéquipe. « Nous devrions nous allier » pour faire en sorte que les gens obtiennent les services et lesoutien nécessaires pour prévenir le sans-abrisme. « Il ne devrait pas y avoir de raison pour qu'unsans-abri ou toute personne sous l'influence de drogues ou de l'alcool soit détenu. Il devrait toujoursavoir un endroit où aller et obtenir le service dont il a besoin ». Quelqu'un a dit qu'il « devrait aussiexister un endroit ouvert 24 heures par jour » afin d'assurer l'accès continu.

Problèmes de santé

Des données d'observation révèlent certains des problèmes de santé des sans-abri. En juillet 2002,l'éventail allait des blessures à des maladies chroniques graves.

Nous avons rencontré le pasteur « Jack ». Il était accompagné d'un homme qui avait l'air dans unétat d'ébriété avancé car il titubait et parlait très fort. Il avait de longs cheveux noirs et le bras enécharpe. Il portait un jean déchiré au genoux et un t-shirt noir. J'ai remarqué qu'il avait trois doigtsdans le plâtre. Le pasteur Jack nous a expliqué que cet homme était rentré dans un mur et qu'ilssortaient tout juste de l'hôpital.

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Le diabète est un maladie commune dans les rues et le problème est exacerbé car il est difficile deconserver un régime alimentaire sain :

Dans la rue, les hydrates de carbone, comme le pain blanc et les pâtes, constituent la majorité durégime alimentaire. Même dans les banques alimentaires et les soupes populaires, il y a toujoursdes sacs de pain blanc à remettre aux gens. Pourtant, le pain blanc et les beignets, disponibles engrande quantité, sont les pires aliments pour un diabétique.

Ennuis et facteurs de stress quotidiens

Pour les sans-abri, il peut être difficile de satisfaire les besoins fondamentaux. Ils doivent sedébrouiller pour trouver de la nourriture, un refuge et un endroit pour se reposer, et il peut aussi êtredifficile de prendre soin de l'hygiène personnelle :

Nous marchions dans une allée dans le parc et du coin de l'oeil, j'ai aperçu une grande silhouetteà la fontaine. J'ai regardé et j'ai vu un gros homme se laver la figure. Il était très gros, je dirais qu'ilpesait plus de 300 livres et était très grand. Il n'avait certainement pas plus de 30 ans et semblaitne pas s'être rasé depuis longtemps. Une serviette de toilette et un chandail brun étaient enroulésdans le fond de son sac d'école.

En été, les sans-abri échappent peu à la chaleur. Des notes prises sur le terrain rapportaient que lechercheur avait le choix de ne pas aller aux endroits où la chaleur était intense, mais les sans-abrin'avait guère de choix : « Nous ne sommes pas entrés dans la Mission, le travailleur social a indiquéque ce serait insupportable à cause de la chaleur ».

Les endroits où les sans-abri peuvent se tenir sans être dérangés sont autour des bacs à ordures. Parconséquent, s'accommoder de l'odeur des poubelles peut faire partie de la vie dans la rue :

Comme nous approchions de Tim Horton's, je ne sentais rien d'autre que les ordures. L'odeur étaitépouvantable et je me suis demandé comment quelqu'un pouvait rester dans les environs.

Trouver un endroit pour dormir

La nuit est une période dangereuse pour les sans-abri qui ne peuvent pas ou ne veulent pas utiliserles refuges. Certains s'installent dans les bacs à poubelles. Un travailleur social a rencontré desemployés d'une entreprise de ramassage des ordures qui lui ont dit que des sans-abri utilisaient lesbacs comme une source de nourriture et un endroit relativement chaud et sûr pour dormir. Ce faitest bien connu dans l'industrie et les chauffeurs travaillant pour diverses entreprises ont raconté desanecdotes à ce sujet. Ils ont en effet rencontré des sans-abri au moment de vider les bacs ou deramasser les poubelles.

Ces rencontres peuvent avoir lieu dans diverses circonstances, selon l'endroit et l'heure. Des

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chauffeurs ont surpris des personnes qui fouillaient dans des bacs situés près des restaurants ducentre-ville ou d'entrepôts d'aliments. Lorsque les chauffeurs se sont rendu compte que des personnesfouillaient régulièrement le contenu de certains bacs, ils ont pris l'habitude de frapper sur la paroipour avertir les occupants éventuels que les ordures allaient être ramassées. Ils ont aussi remarquéque les sans-abri connaissent le calendrier de ramassage et utilisent les bacs qui ne doivent pas êtrevidés.

On sait que des sans-abri dorment parfois dans les bacs à ordures. Les chauffeurs ont relaté desincidents où un sans-abri avait été transféré par inadvertance du bac au camion puis à la décharge.Cette situation peut être dangereuse car les camions sont dotés de mécanismes pour compresser lesordures, mécanismes qui sont activés après chaque ramassage. Des blessures graves ou la mortpeuvent se produire si la personne est endormie pendant le processus d'élimination des ordures. Étantdonné que certaines équipes commencent très tôt le matin quand il fait encore noir et que leur horaireest chargé, les chauffeurs ne peuvent pas vérifier les bacs.

Le grand bruit que font les camions quand ils vident les bacs réveillent en sursaut les sans-abri quiy dorment. Ils crient alors au chauffeur d'attendre qu'ils en sortent. Un chauffeur a raconté qu'un sans-abri avait sauté du bac puis lui a demandé d'attendre afin qu'il puisse retourner chercher sa chaussure.Dans un autre cas, un chauffeur ramassait les ordures d'un côté d'une rue du centre-ville lorsqu'unesans-abri qui portait toujours des sacs est venue se plaindre qu'il les lui avait pris. Elle était en trainde déménager d'un côté de la rue à l'autre et le chauffeur a lancé plusieurs de ses sacs parinadvertance dans le camion. Elle est allée les récupérer dans le camion.

Au cours du volet 5, nous avons aussi constaté que des gens dormaient sous un pont ou dans unkiosque à billets :

La travailleuse sociale nous a dit qu'il fallait aussi aller vérifier le petit kiosque blanc à billets del'autre côté de la rue parce qu'elle avait entendu dire que quelqu'un dormait peut-être là. Lorsquenous nous sommes approchées du kiosque, j'ai vu deux condoms utilisés juste à l'extérieur. J'airegardé par la fenêtre et j'ai vu une couverture rose en laine polaire et un sac de couchage écossaisbleu et blanc. Il y avait un oreiller à la tête du sac de couchage. Les couvertures étaient dérangéeset au-dessus, il y avait un lapin en peluche rose. J'ai remarqué un tampon sur une petite étagèreen avant et j'ai supposé qu'une fille ou une femme occupait le kiosque. Nous sommes allées del'autre côté où il y avait une grande ouverture. Il y avait quelques canettes de bière et troisbouteilles de vin.

Les adolescents sans abri

La nuit, il est commun de rencontrer des jeunes qui vivent dans la rue. Des notes prises sur le terrainrelatent l'observation de jeunes mères et d'adolescentes enceintes sans abri :

J'ai jeté un coup d'oeil dans le terrain de stationnement et j'ai remarqué une jeune femme,probablement dans la vingtaine, sinon plus jeune, avec son nouveau-né. Le bébé passait dans les

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bras des personnes qui étaient là; je suppose pour que tout le monde ait l'occasion de le porter. Latravailleuse sociale m'a dit qu'il y avait toujours de jeunes enfants là et qu'il n'est pas rare de voirdes nouveaux-nés. Elle a dit qu'il y avait beaucoup de filles enceintes dans la rue. Elle enconnaissait une qui allait fréquemment au Foyer et qui a découvert récemment qu'elle étaitenceinte... La travailleuse a dit que la jeune fille mendiait pour avoir de l'argent. Parfois, lesbonnes journées, elle peut ramasser une centaine de dollars. Parfois, elle obtient juste assez pourmanger.

La prostitution

Deux des cinq chercheurs sur le terrain du volet 5 ont pris des notes sur la prostitution. Beaucoupde ces femmes et de ces hommes ont des problèmes de toxicomanie :

Nous nous dirigions vers le Farmer's Market et sommes passés devant une femme très mince,même maigre. Elle semblait être à la fin de la vingtaine, avait de longs cheveux brun, mesuraitenviron 5 pieds 7 pouces mais ne devait pas peser plus de 90 livres. Elle était habillée proprementet portait une longue robe d'été blanche et noire. On m'a dit que c'était une des prostituéeslocales... Elle avait l'air désespérée lorsqu'elle nous dépassa rapidement. Quand nous avonsrencontré l'autre travailleur social vers 22 h 35, il nous a dit qu'il lui avait déjà donné des aiguillespropres. Nous avons regardé la femme se balancer d'un pied sur l'autre au coin. On m'a dit qu'elleétait très malade et passait par de terribles crises de sevrage, ce qui expliquait son comportementbizarre. À l'approche d'une voiture, elle leva le pouce pour se faire conduire; ce geste n'était pasdu tout caractéristique de son comportement... Elle a même couru derrière une des voitures quipassaient, mais le chauffeur ne s'est pas arrêté. Les travailleurs sociaux m'ont dit qu'elle travaillaitpour seulement 15 $ parce que cette somme lui suffisait pour acheter une dose. Nous l'avonsobservée s'énerver pendant une dizaine de minutes jusqu'à ce que quelqu'un s'arrête pour la fairemonter.

Un autre chercheur sur le terrain a consigné l'observation suivante :

J'ai demandé à la travailleuse sociale si elle avait vu beaucoup de prostituées à Sudbury; elle a ditqu'elle en connaissait au moins une quinzaine qui travaillent dans la rue régulièrement. Leurs âgesvont de treize ou quatorze ans à quarante ou cinquante ans. Elle a dit qu'elles arrivaienthabituellement vers neuf ou dix heures, ou quand il commençait à faire nuit, mais celles qui neconnaissent pas grand chose du métier arrivaient plus tôt, vers sept heures. C'était habituellementles plus jeunes.

Les risques de la prostitution sont bien connus et les personnes qui exercent cette activité à Sudburys'exposent aux mauvais traitements de clients violents, comme en témoignent des notes prises surle terrain : « Il y a deux autres clients qui ramassent des prostituées et les battent. On m'a dit qu'onvoit souvent des femmes avec des ecchymoses et des yeux au beurre noir ».

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CONCLUSIONS

Dans chacun des cinq volets, les procédés de collecte de données et la coopération avec lesorganismes communautaires se sont améliorés. Par rapport aux précédents, dans le volet 5, lesprocédés de collecte se sont améliorés dans les organismes communautaires et certains nouveauxpartenariats communautaires se sont formés. Le nombre total sensiblement plus élevé relevé dansle volet 5 par rapport au volet 4 est probablement le fait de l'amélioration du processus de collectedes données plutôt que d'une hausse réelle du nombre de sans-abri. Il faut admettre que les cinqétudes effectuées jusqu'à présent ont probablement produit des estimations modérées de lapopulation des sans-abri étant donné que certaines personnes n'utilisent pas les services de premièreligne. De plus, il a été difficile de localiser et d'estimer la taille de la population des sans-abri cachés.Néanmoins, les résultats de l'étude actuelle confirment ceux des précédents en documentant destendances semblables aux plans du sexe, de l'âge, des origines culturelles, de la situation de familledes clients, de la présence d'enfants, des sources de revenus et des principales raisons du sans-abrisme.

La recherche sur le sans-abrisme à Sudbury a donné lieu à un changement important du système localde service. Les rapports produits après chaque collecte de données ont été présentés à lacommunauté, à la Ville du Grand Sudbury et au Groupe de travail sur les refuges d'urgence etl'itinérance. Bon nombre des recommandations contenues dans les rapports des volets 1 à 4 ont étémises en œuvre. Voici le sommaire des recommandations clés (en italique) et des améliorationsapportées aux services d'urgence de première ligne à Sudbury :

� Examiner et améliorer les arrangements d'accueil et les services de soutien pour les sans-abri.

C Augmentation du nombre de lits grâce à l'établissement de la Maison de transitionElizabeth Fry et des Inner Sight Educational Homes.

C Soutien accru aux sans-abri offert par la Mission de la rue Elgin, Overcomers, la Cliniquedu coin/Corner Clinic et la Société John Howard.

C Lancement d'un projet pilote pour les mères adolescentes au Foyer Notre Dame House.

� Mettre en œuvre des mesures afin d'assurer la création de nouveaux logements à loyerabordable et de préserver les logements locatifs appropriés à coût modique.

C Représentation de la section des services de logement au Groupe de travail sur les refugesd'urgence et l'itinérance.

� Formuler des stratégies pour répondre aux besoins des sans-abri souffrant d'une maladiementale.

C Établissement, par l'Association canadienne de la santé mentale, d'un plan stratégique quiconsiste à créer 95 unités de logement et à assurer les services d'aide au logement.

� Fournir plus de services de soutien et d'aide financière aux sans-abri et aux personnes àfaible revenu afin de les aider à faire la transition vers un logement stable et à réduire les

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risques qu'elles se retrouvent de nouveau à la rue.C Établissement de la Mission pour mettre fin au sans-abrisme (programme de jour) et de la

Clinique du coin (services de santé).

� Consulter des organismes des Premières nations et francophones afin de mettre sur pied desstratégies pour répondre aux besoins des sans-abri de ces groupes culturels.

C Participation de groupes des Premières nations et francophones à des activités deconsultation et aux services de première ligne.

� Examiner les arrangements d'accueil pour les femmes qui ne sont pas victimes de violenceconjugale, et créer des lits pour les femmes qui n'ont pas besoin ou ne veulent pas de sécuritérenforcée.

C Établissement du projet du Anishnaabeg Shelter Council.C Établissement de la Maison de transition Elizabeth Fry.C Hausse de l'âge limite des jeunes femmes pensionnaires du Foyer Notre Dame House.C Lancement du projet d'immobilisation de la Maison Genevra.

� Exhorter les gouvernements fédéral et provincial à instaurer des changements de politiquesqui apporteront une solution aux causes sous-jacentes du problème.

C Participation de membres du groupe de travail à l'atelier communautaire à Ottawa enfévrier 2002.

C Participation d'un membre du comité à la table ronde nationale sur les sans-abri

� Créer des partenariats entre les secteurs public et privé afin d'utiliser des logements locatifslocaux vacants comme logements supplémentaires d'urgence et à loyer modique.

C Des partenariats avec la Credit Union ont permis de mettre des unités à la disposition depersonnes à faible revenu.

� Allouer du soutien financier de sorte que les fournisseurs locaux de services emploient desmodèles exemplaires de travail auprès des sans-abri. En vue d'apporter un soutien efficaceaux sans-abri, organiser des ateliers de formation au palier local afin d'offrir despossibilités d'éducation continue aux fournisseurs locaux de services.

C En juin 2002, le personnel d'Ontario au travail (OT) de la Ville du Grand Sudbury a suivi uneformation pour appliquer le modèle du NCBI, Welcoming Diversity. Cet atelier visait à fairemieux comprendre les occasions et les difficultés de bien connaître les problèmes rencontréspar les clients d'OT. Les participants ont appris comment mieux s'entraider et aider les clientsd'OT, et comment instaurer un climat accueillant et favorable pour le personnel et les clientsde cet organisme. Le but général de la séance de formation était de préparer le terrain pourd'autres séances du même type à offrir aux employés d'OT concernant des problèmes clés dessans-abri et des stratégies pour travailler avec cette population.

Conformément à son engagement de trouver une solution au sans-abrisme à Sudbury, la Ville duGrand Sudbury a organisé deux séances d'orientation politique en juillet et août 2002. Le but était

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5 Il s'agissait de points soulevés par plusieurs organismes.

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de contribuer à la formulation d'une recommandation politique au conseil municipal concernantl'amélioration du soutien financier des services aux sans-abri. Plusieurs organismes ont présenté desmémoires qui ont été examinés lors de la rédaction de rapport. Les principales recommandations5

contenues dans ces documents traitent de stratégies à long terme concernant le sans-abrisme, la miseen œuvre de modèles exemplaires de travail avec des sans-abri, l'élaboration de stratégies d'emploiet de création d'emplois pour les sans-abri, l'instauration de programmes et services respectueux dela culture pour les Francophones et les Autochtones, l'établissement de logements temporaires etpermanents.

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RECOMMENDATIONS

Les recommandations découlant du volet 5 soulignent et renforcent celles présentées dans lesrapports des volets 1 à 4 qui portent sur la nécessité d'offrir en permanence aux personnes et famillessans-abri des services adaptées et de l'aide au logement.

Les recommandations présentées dans le rapport du volet 4 sont reprises ci-après et suivies denouvelles.

Services adaptésRecommandations contenues dans le rapport du V41) Fournir du soutien financier à des fournisseurs locaux de service pour avoir l’assurance qu’ils

emploient les meilleures pratiques de travail auprès des sans-abri. Organiser des ateliers deformation à l’échelle locale afin de fournir des possibilités d’éducation continue aux fournisseurslocaux de services et faire ainsi en sorte que les sans-abri chroniques reçoivent une aidesignificative.

2) Améliorer les programmes d’intervention visant les jeunes sans-abri afin de leur offrir desservices précoces et de réduire le temps qu’ils passent dans les rues. De tels programmes peuventprévenir les jeunes d’adopter la culture de la rue.

3) Établir pour les Autochtones sans-abri de Sudbury des refuges et des services connexesrespectueux de la culture.

4) Examiner l’accès des sans-abri à l’alimentation et aux banques alimentaires, et modifier lespolitiques et pratiques qui empêchent les sans-abri de recevoir de la nourriture

5) Examiner les problèmes systémiques que rencontrent les femmes qui refont leur vie afin derécupérer la garde de leurs enfants, et veiller à ce qu’elles reçoivent effectivement du soutien dela Société d’aide à l’enfance et des programmes de sécurité du revenu (p. ex., Ontario au travail).Tenir des séances conjointes de planification afin d’élaborer des stratégies qui aident les femmeset leur famille à réussir la transition entre le sans-abrisme et le logement stable et la vie dans lacommunauté.

6) Améliorer les services d’intervention afin de repérer et de servir les personnes absolument sans-abri qui n’utilisent pas les refuges. Une stratégie efficace peut consister à fournir du soutienfinancier pour employer des « aidants naturels » (c.-à-d., d'anciens sans-abri) pour accomplir desactivités d'intervention auprès de sans-abri absolus qui sont isolés et n'ont pas de liens avec lesfournisseurs de services.

7) Offrir du soutien financier afin de permettre aux fournisseurs de services actuels d'embaucher dupersonnel supplémentaire sensibles à la culture (p. ex. pour servir les peuples autochtones et lesFrancophones)

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Nouvelles recommandations8) Entreprendre un examen de la documentation sur les pratiques exemplaires en matière

d'intervention auprès des sans-abri et distribuer aux fournisseurs locaux de services un documentles décrivant.

9) Régler les problèmes systémiques que rencontrent les sans-abri en facilitant la coordination desservices offerts à ces personnes ou à celles qui risquent de se retrouver à la rue. En collaborationavec des organismes communautaires, il faudrait recenser et modifier les politiques et pratiquesdes organismes locaux et de la Ville du Grand Subury qui bloquent les démarches des individuset des familles. Élaborer des politiques et pratiques qui appuient les individus et les familles,préviennent la perte du logement et facilitent la réintégration des sans-abri dans la communauté.

LogementRecommandations contenues dans le rapport du V410) Collaborer avec le Centre de santé mentale du Nord-est et la division de Sudbury de

l’Association canadienne pour la santé mentale pour répondre aux besoins particuliers enmatière de logement et de soutien au logement de sans-abri chroniques qui souffrent demaladies mentales. De plus, il faut éduquer le public au sujet des questions de santé mentaleet du sans-abrisme afin de réduire les préjugés négatifs intenses qui perdurent dans notrecollectivité.

11) Créer des logements de transition afin d’aider les sans-abri à se réinsérer dans la collectivité.Travailler avec des partenaires communautaires pour établir des logements de transition aucentre-ville.

Nouvelles recommandations12) Entreprendre une étude sur le logement afin de déterminer la disponibilité d'hébergement

abordable et examiner des stratégies que la Ville du Grand Sudbury pourrait mettre en œuvrepour appuyer l'établissement d'hébergement approprié pour les personnes absolument sans-abri et celles vivant dans des logements qui ne répondent pas aux normes minimales.

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