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7 e CONSEIL CONSULTATIF DES PROGRAMMES DE FRANCE TÉLÉVISIONS RAPPORT DES DÉBATS 2015 2016

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7e Conseil Consultatif des Programmes de franCe télévisions

RappoRt des débats

20152016

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table des matièRes

Préface : le mot de la PrésidenteSynthèse des débats

Les membres Le calendrier des travaux

Nouveaux usages de l’informationUne couverture plus large, plus fine

Une offre différente, complémentaireLes quatre fonctions

En synthèse

France 2 et France 3, l’offre des chaînes généralistes dans le nouveau contexte d’information

Les trois JT, -19/20, 20h de France 2 et le Grand Soir 3-, dans le nouveau contexte d’information

Le 20h de France 2 Le 19/20 et son édition nationale Le 19/20 et ses éditions régionales La qualité du signal régional chez certains opérateurs Le 19/20 en perspective Le Grand Soir 3 Prise d’antenne du 13 novembre et jours qui ont suivi En synthèse

Interactivité, interventions du public dans les émissions politiques et les débats de société

Périmètre des travaux du Conseil Tweets, sms, interventions du public distant Participation du public présent Participation par le témoignage Immersion et jeunesse Les sondages d’opinion Incarnation, représentation, l’angle des sujets Les craintes La perspective du collaboratif En synthèse

Les applications de France Télévisions et contenus de l’offre numérique et délinéarisée

Perceptions de l’ensemble S’intéresser aux téléspectateurs laissés de côté par le numérique Contexte numérique et publicité Classement des applis Francetvpluzz Francetvsport Francetveducation Culturebox Francetvzoom En synthèse

Fiction française, télévision de rattrapage et VADRenouveau de la fiction française

Télévision de rattrapage et VAD En synthèse

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pReFaCe

Le mot de la Présidente

Pendant plusieurs mois, le Conseil Consultatif des Programmes s’est réuni, a réfléchi et a nourri une réflexion très intéressante que vous trouverez dans ce rapport. J’ai eu la chance de pouvoir assister à une partie du lancement de ses travaux, ainsi qu’à une part de leurs conclusions. J’y ai vu l’engagement et l’intérêt des citoyens qui se sont plongés dans notre réalité pour que la télévision publique joue pleinement son rôle. C’est le sens et la particularité de notre entreprise, télévision de tous les citoyens, nous essayons chaque jour de répondre au mieux aux missions qui sont les nôtres. La participation de tous et toutes est de ce point de vue un enjeu majeur.

La télévision est sortie d’une époque où elle n’avait qu’une relation distante et descendante à l’égard de ses téléspectateurs. La télévision d’aujourd’hui et celle des années à venir se construit sur un échange et une relation entre nos usagers et le service que nous leur rendons. Cette télévision participative, collaborative, fondée sur un échange équitable constitue une part notable des évolutions que va

vivre notre secteur. C’est d’autant plus important pour le service public qui ne cesse de se questionner sur sa responsabilité sociale et sur son impact sur la réalité. C’est pourquoi, la mission du Conseil Consultatif me semble si importante. Il ressort de ce rapport des enseignements majeurs auxquels nous allons tâcher d’apporter des réponses satisfaisantes.

Le premier enseignement du rapport, c’est notre obligation à donner à voir la différence. Il ne sert à rien que le service public fasse preuve de redondance avec l’offre abondante de nos concurrents. Cela concerne notamment, la nouvelle offre d’information publique. Cette nouvelle offre ne viendra pas concurrencer le travail accompli chaque jour par les éditions sur France 2 et sur France 3. L’attente est au contraire encore plus forte pour que ses éditions s’affirment et se distinguent face à la multiplication des informations sur le web et sur les différents canaux. Forts de cette expérience, l’attente exprimée est que nous fassions la preuve qu’une information continue de qualité est possible. Notre offre éditoriale devra faire primer la compréhension sur l’émotion, le décryptage et l’analyse sur un flot continu d’information sans explications. Au-delà de cet engagement éditorial, la nature même du service que nous allons fournir doit se distinguer. Prioritairement numérique et orientée vers les écrans mobiles, cette offre d’information devra être plus riche qu’une simple chaîne de télévision. Enfin, cette originalité numérique devra s’accompagner d’une plus grande place faite à l’échange, à l’interactivité avec les citoyens.

Le second enseignement concerne justement notre développement sur le numérique. Le Conseil nous invite à mieux penser les outils que nous permettent le numérique, notamment dans l’interactivité avec les citoyens. Il nous faut passer d’une interactivité réactive à une forme plus collaborative de la participation. Cela exige un engagement de notre part à mieux valoriser les contributions de qualité et à favoriser la régulation des échanges sur le numérique. Par ailleurs, une attente forte s’exprime en faveur d’une simplification de nos outils numériques. Nos applications sont nombreuses et leur accès parfois complexe. Il nous faut favoriser des points d’entrées uniques, en communiquant mieux sur ces outils et en expliquant leurs usages.

Enfin, le Conseil exprime une attente partagée par tous nos publics à l’égard de la fiction française. Le renouveau du genre est salué par tous, qui attendent que cet effort éditorial soit accentué et favorisé. Mais aussi que l’on puisse accéder plus facilement à ses programmes, notamment avec la télévision de rattrapage. Une plus grande souplesse de visionnage est fortement attendue. C’est un chantier auquel France Télévisions va continuer de s’atteler, bien que nous ne soyons pas les seuls maitres de la réglementation.

Comme vous le verrez dans ce rapport, c’est donc un travail particulièrement riche qu’a accompli le Conseil. Je tiens à en remercier tous ses membres, ainsi que toutes celles et ceux qui ont accompagné ce travail au sein de France Télévisions. Ces recommandations seront un appui précieux pour l’entreprise. Dès l’année prochaine, nous profiterons à nouveau de ces échanges, qui sont une richesse pour France Télévisions.

Je vous remercie,

Delphine Ernotte Cunci

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synthèse des débats

n Nouveaux usages de l’information et nou-velle offre de France TélévisionsLa nouvelle offre d’information devrait être différente et complémentaire des chaînes d’information continue existantes :

• L’analyse devrait primer sur l’émotion.• Proposerait le décryptage de l’actualité.• Serait dotée d’une programmation qui ne se

réduirait pas à l’alternance des JT et débats.• Sa projection sur le Net constituerait un enrichis-

sement du flux.• L’interactivité s’orienterait vers le collaboratif.

n Les JT des chaînes généralistes en perspec-tiveLe JT de France 2 et France 3 conservent un rôle alternatif. Ils doivent proposer une autre approche de l’actualité que le Web et les chaînes dédiées :

• Des informations vérifiées, validées.• Fournir des explications, des clés pourcomprendre.• Une vision plus large et plus ouverte du monde.• Face à l’événement et aussitôt que possible,

du recul et de l’analyse.• Le 19/20 doit se renouveler afin de réussir le rendez-

vous des nouvelles régions et se réinterroger sur la couverture médiatique de certaines régions.

n La participation et l’interactivité dans la pers-pective du collaboratifLes débats du Conseil ont mis en avant :

• La nécessité de médiation et de régulation que suppose le développement de l’interactivité.

• L’importance de la qualité de l’expression et des contenus des contributions.

• Le passage d’une interactivité réactive à une forme plus collaborative de la participation.

n Ergonomie des applications et de l’offre numérique de France Télévisions

• L’ensemble des applications étant vaste, il conviendrait de le simplifier en le dotant d’un accès unique.

• La simplicité d’usage et une ergonomie commune aux différentes applications.

• Il conviendrait de communiquer sur ces applications, y compris dans une perspective pédagogique.

n Fictions françaises, rattrapage et VADLe Conseil a constaté l’existence d’un véritable re-nouveau de la fiction française, qui devrait bénéficier désormais d’une plus grande souplesse de visionnage.

• Extension du temps de rattrapage après le passage à l’antenne.

• Possibilité de visionnage en avant-première et par rafales, dans le cadre de l’offre VAD.

• Envisager l’intégration des séries dans une offre par abonnement, la SVAD.

• Le cadre réglementaire doit permettre à FTV de mieux maîtriser les droits de diffusion des séries qu’elle a coproduites.

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les membRes dU 7e Conseil ConsUltatiF des pRoGRammes

ANAIS Comptable, 25 ans, Provence-Alpes-Côte d’Azur

CATHERINE Graphiste illustratrice, 54 ans, Lorraine

CORENTIN Étudiant en Langues Étrangères Appliquées, 24 ans, Midi-Pyrénées

DENIS Directeur Institut Médico-Social, 58 ans, Pays de la Loire

DIDIER Ingénieur territorial, 58 ans Franche-Comté

DIONNA Ingénieur logiciel, 26 ans, Île-de-France

En tant que téléspectatrice assidue j’aimerais beaucoup donner mon avis sur les programmes diffusés et représenter au mieux le public. Je suis aussi très active sur les réseaux sociaux, c’est intéressant de voir la réaction des gens sur les programmes. Je trouve cela très productif de donner la parole au public, je me sens concernée par ce Conseil et ce serait une très bonne expérience !

Téléspectatrice parfois zappeuse et peu assidue, je suis sensible à son aspect de lucarne ouverte sur le monde, moins lorsqu’elle cherche seulement à me divertir ou à capter de mon temps de cerveau disponible. La télévision est pour moi aussi une source de divertissement, par exemple lorsqu’elle m’emmène voir des spectacles trop éloignés pour moi. Elle est aussi source documentaire, sur la géographie du monde et d’ici, sur l’histoire ou la géopolitique, sur le monde et sur moi-même.

Je suis un grand fan de la télévision en général. J’aime la regarder, mais aussi me renseigner à son sujet. Une télévision publique de qualité semble pour moi primordiale pour le bien-être d’une société mais aussi comme garant d’une démocratie qui fonctionne.

Pour une télévision ouverte, multiculturelle et connectée. La télévision fait partie intégrante de notre vie, comme une présence indispensable dans un rythme quotidien de plus en plus soutenu, elle répond à la fois à un besoin de divertissement, pour rompre avec la vie professionnelle, et un besoin d’ouverture, de connaissance et de découverte. Le téléspectateur que je suis, se sent aussi acteur, ou téléspectateur actif, ayant un regard critique sur les programmes, se sentant en capacité d’analyse de ce qu’il voit, pouvant repérer les valeurs transmises, mais aussi les dérapages, un respect ou non d’une éthique.

Je suis un grand consommateur de télévision plutôt en soirée et adepte du mode replay. Depuis des années, en plus de la lecture et de sorties culturelles, je trouve dans ce média le moyen de m’ouvrir sur le monde qui m’entoure. Regarder la télévision me permet de me maintenir en éveil.

La télévision vit une révolution très intéressante depuis quelques années. Internet et les appareils électroniques ont changé notre rapport au monde. Les chaînes de télévision sont obligées de se réinventer et c’est fascinant à observer. Internet est une source inégalable. Mais rien ne remplacera la télévision, la haute définition, le plaisir de regarder des programmes en famille ou la joie de découvrir de nouvelles émissions en zappant.

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ELISABETH Assistante de Direction, 65 ans, Poitou-Charentes

EMMANUELLE Chargée d’études, 37 ans, Île-de-France

LAURENT Réceptionniste hôtelier, 43 ans, Rhône Alpes

MICHEL Auteur et artiste peintre, 61 ans, Île-de-France

MURIEL Manager en restauration, 50-59 ans, Auvergne

JEAN-CHRISTOPHE Agent immobilier, 49 ans, Languedoc-Roussillon

JEAN-NOEL Directeur d’école primaire retraité, 62 ans, Basse-Normandie

KAROLINE Étudiante en droit, 19 ans, Île-de-France

Après avoir vécu sur plusieurs continents, je suis à même de pouvoir apporter des comparaisons sur la télévision à travers le monde. Si je pose ma candidature au Conseil, c’est que je pourrais modestement évoquer lors de ces consultations, l’expérience que j’ai vécue au travers des différentes cultures de la télévision.

J’ai grandi avec la télévision, que je regarde encore quotidiennement. Curieuse par nature, de formation Sciences Politiques, j’ai un élan naturel de curiosité qui se tourne en particulier vers la télévision et son fonctionnement.

Pour faire évoluer les grilles des programmes quoi de plus bénéfique à France Télévisions que l’avis de ses téléspectateurs qui ont une vision extérieure, et qui viennent de différents horizons, (ethnique, âge, profession…). Car comme pour beaucoup d’entreprises, rien ne vaut « l’œil du client », qui est parfois le seul à voir ce qui va ou ne va pas.

Mes expériences passées de l’informatique à la création d’entreprise, mes activités artistiques, (peinture, écriture, photographie), et ma curiosité multicolore, (sciences, littérature, cinéma, musique), pourraient bien servir vos objectifs, avec une vision réaliste de ce que pourraient attendre les futurs téléspectateurs de notre ancestrale télévision, et la manière de la « consommer » demain.

Je regarde les émissions de divertissement qui sont également pour moi une source de culture. La télévision est pour moi aussi un moyen de voyager soit par les documentaires soit par les reportages. J’aimerais aussi connaître les coulisses de la télévision, comment sont préparées les émissions, choisis les sujets des reportages et aussi comment se naît un nouveau programme, quel qu’il soit, de sa création jusqu’à sa mise à l’antenne.

Enfant de la télévision des années 70, j’ai grandi avec ce média, me suis diverti, informé, cultivé au même titre qu’avec la presse ou les livres. J’y suis pour cela attaché, et particulièrement aux chaînes du service public qui aujourd’hui, nourrissent en grande partie l’éducation télévisuelle de mes enfants.

J’ai été formé par le théâtre de la jeunesse de Claude Santelli qui m’a fait découvrir les grands textes, j’ai aimé l’histoire grâce à la « Caméra explore le temps », j’ai découvert l’actualité avec « 5 colonnes à la une », Pivot m’a initié à la littérature et Polac m’a insufflé son esprit critique.

Je regarde tous les jours la télévision, plusieurs chaînes et types de programmes différents. Je suis de très près l’actualité. Enfin, je pense qu’il y a plusieurs programmes à revoir et enrichir.

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NATHALIE Professeur de lettres histoire, 34 ans, Île-de-France

OLIVIER Référent Planification des projets, 38 ans, Île-de-France

SONIA Coordinatrice comptes Clients, 44 ans, Centre

XAVIER Notaire assistant, 52 ans, Île-de-France

PASCALE Responsable d’une association, 61 ans, Rhône-Alpes

PASCALE Gestionnaire pédagogique, 53 ans, Île-de-France

RAPHAEL Étudiant en Droit, 26 ans, Île-de-France

Les valeurs de connaissances, de découverte, de métissage, transmises par vos émissions, la prise en compte des débats et des sujets de société, suscitent fortement mon intérêt. Cette expérience de dialogue, et donc de découverte de la télévision, serait aussi intéressante pour comprendre le fonctionnement de votre programmation et vos choix.

A l’heure d’Internet et des chaînes à sensation, le public, jeune ou plus ancien, a tendance à s’écarter de la télévision pour accéder à une information de masse sans réellement distinguer le vrai du faux. La télévision, et plus particulièrement le service public, doit savoir séduire le public et l’amener à lui faire prendre conscience qu’il existe des choses dont il ignore l’existence.

La représentation du service public est importante, les Français doivent apprécier France Télévisions. Je crois que ce Conseil est important et doit apporter une variété d’opinions. La télévision et le service public doivent permettre aux Français de se divertir, c’est ce que j’aimerais apporter : dynamisme, optimisme.

En tant qu’ancien addict de la télévision, je me soigne... Je pense avoir à peu près tout vu. J’aime bien la télévision, mais je sais aussi y trouver ce qui m’intéresse vraiment. J’ai une attitude objective, critique, sans concession, mais sans hostilité. J’aimerais pouvoir participer à l’évolution de la télévision publique, qui me semble être un des éléments essentiels du Paysage Audiovisuel Français.

Je m’intéresse beaucoup aux programmes télévisuels et à leur évolution, depuis que les chaînes gratuites se sont multipliées avec l’arrivée de la TNT. La télévision publique doit proposer des programmes pour tous les âges et offrir une large palette d’émissions, afin de répondre à la demande la plus large.

La télévision publique est un bien commun précieux qui cimente notre nation, un outil qui aide chacun à vivre au quotidien et à prendre les décisions qui jalonnent sa vie démocratique. Payeuse de la redevance, je suis désireuse de comprendre comment l’argent public y est investi, s’il l’est efficacement, si une meilleure redistribution ne pourrait pas permettre de créer encore plus de programmes innovants, en phase avec les nouvelles technologies.

J’ai toujours été passionné par l’univers des médias, par celui de la télévision que je regarde depuis que je suis tout petit. J’aime la télévision dans ce qu’elle a de plus fascinant, cette aptitude à s’adresser au plus grand nombre en même temps, à communiquer des idées et des informations, mais surtout de faire découvrir le monde qui nous entoure et de donner des clefs de compréhension. La télévision reste un média de masse important et qui, ce faisant, endosse une certaine responsabilité. C’est pourquoi, je suis également très attaché à la notion de télévision publique, à cette idée d’informer et divertir tous les téléspectateurs.

Crédit photos : Gilles Gustine

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le CalendRieR des tRaVaUX

Le Conseil Consultatif des Programmes s’est réuni à quatre reprises entre septembre 2015 et mars 2016, au siège du Groupe France Télévisions.

En dehors des réunions, des échanges réguliers entre les membres et les intervenants ont eu lieu tout au long de la session. Les membres ont spontanément donné leur avis et ont réagi à des visionnages qui leur ont été recommandés en fonction des thèmes abordés.

19 SEPTEMBRE 2015u À l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine, accueil, prise de contact et présentation des enjeux du Conseil. Delphine Ernotte Cunci, présidente directrice générale de France Télévisions a prononcé un discours de bienvenue à tous les membres, en présence de Nilou Soyeux, directrice de la communication de France Télévisions,

Intervenants : Armelle Henri, Franck Vautier et Victor Gheroldi (direction de la communication externe de France Télévisions), Florent Dumont (directeur des études et du marketing antenne de France Télévisions), Walter Detomasi (ethnologue – EA études qualitatives), Philippe Bailly et Augustin Dairaine (NPA Conseil).

Débats animés par Walter Detomasi et Philippe Bailly

u Prise de décisions concernant le programme des travaux.

u Visite des studios, régies et locaux techniques en présence de Marie-Laure Augry (Médiatrice des Rédactions de France 3).

27 NOVEMBRE 2015u Présentation du thème « Quels nouveaux usages pour l’offre d’information ? » : Philippe Bailly.

Intervention de : Germain Dagognet (directeur délégué à l’information) Marie-Laure Augry (média-trice des rédactions de France 3 ) et Nicolas Jacobs (médiateur de la rédaction de France 2).

Débats animés par Walter Detomasi et Philippe Bailly et conclusions données par Walter Detomasi.

u Déjeuner animé par Sophie Jovillard (France 5), Samira Ibrahim (France Ô), Nicolas Jacobs et Marie-Laure Augry.

u Présentation du thème « La place de la télévision

de rattrapage et de la SVOD dans la fiction française » : Philippe Bailly.

Intervention de Fanny Rondeau (conseillère de programmes ).

Débats animés par Walter Detomasi et Philippe Bailly et conclusions données par Walter Detomasi.

29 JANVIER 2016u Présentation du thème « Quelle ergonomie pour les applis et les services numériques de France Télévisions ? » : Philippe Bailly.

Interventions de : Antonio Grigolini (directeur programmes et social TV) et de Vincent Nalpas (directeur TV à la demande).

Débats animés par Walter Detomasi et Philippe Bailly et conclusions données par Walter Detomasi.

u Déjeuner animé par Stéphane Bern (France 2), Myriam Bounafaa (France 3), Claire Barsacq (France 4).

u Présentation du thème « Interactivité, intervention du public dans les émissions politiques et les débats de société » : Philippe Bailly.

Intervention de : Gilles Bornstein (rédacteur en chef).

Débats animés par Walter Detomasi et Philippe Bailly et conclusions données par Walter Detomasi.

25 MARS 2016u Finalisation / corrections / validation et signature du Rapport final par les Conseillers.

Introduction de Delphine Ernotte Cunci, présidente directrice générale de France Télévisions et Nilou Soyeux, directrice de la communication de France Télévisions.

Intervenants : Florent Dumont, Walter Detomasi, Philippe Bailly et Augustin Dairaine, Armelle Henri, Franck Vautier et Victor Gheroldi

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noUVeaUX UsaGes de l’inFoRmation

Les Conseillers ont placé leurs réflexions dans le cadre de l’état actuel de l’offre d’information, et dans la perspective de la future chaîne d’informa-tion continue de France Télévisions.Ils ont effectué cinq constats majeurs :

u  ABONDANCEL’abondance de l’offre. La multiplication des sources d’information a conduit à une évolution quantitative considérable.

u  REDONDANCE DES CONTENUSLes contenus sont abondants, certes, mais aussi très redondants. L’information est galvaudée, banalisée, par la répétition presque à l’identique.

u  PROXIMITÉ DES FORMATSLes formats aussi sont devenus redondants, notam-ment à la télévision, car les chaînes d’information en continu répondent à la même logique, alternant JT et débats d’experts presque sans interruption.

u  EFFETS D’APPELConcurrence qui passe très souvent par l’émotion. L’appel émotif tenant lieu parfois de contenu.

u  DISPERSIONL’information est devenue disponible, accessible, im-médiate. Comme dotée d’un don d’ubiquité, elle solli-cite l’attention de chacun. Les alertes qui signalent les informations en temps réel par le biais du smartphone a pour effet de réduire les dernières nouvelles à un simple appel de sonnerie, et de les mettre à la portée de tous. Le scoop ne transite plus par les médias qui exigent une connexion volontaire.Le contact avec l’actualité et les événements est main-tenu par le biais du smartphone, des réseaux sociaux.

L’offre d’information est aujourd’hui abondante, redondante et dispersée, du fait du compagnonnage du smartphone notamment. On entend par compagnonnage le fait que l’appareil se trouve en permanence à portée de main de son utilisateur.

Je suis tout à fait d’accord avec vous, mais je pense que cette quête de l’immédiateté est quasi nulle, parce que de toute façon, avec les réseaux sociaux, l’information est là tout le temps. Donc, ce n’est pas la peine de chercher du scoop, on est passé par Twitter, Facebook, et tous les autres réseaux sociaux. La quête du scoop, c’est une quête termi-née.

C’est vrai que les chaînes d’information en continu, c’est du rabâchage, et à force, on en a plus que marre. On nous répète la même chose quinze fois de suite.

Qu’un crash d’avion ait eu lieu à tel endroit avec tant de victimes est une information brute, et les agences, (ou les rédactions), sont capables de la fournir en l’état ; d’ailleurs ce type d’actualité arrive instantanément sur les smartphones des abonnés à tel ou tel fil d’infos.

UNE COUVERTURE PLUS LARGE, PLUS FINE Bien qu’il soit difficile de parler de «demandes» ou d’attentes des téléspectateurs, car les évolutions constatées sont produites par l’offre, les Conseillers ont estimé que l’offre d’information pourrait être plus riche et proposer à chacun des contenus plus fins, mieux en accord avec ses centres d’intérêt.

• L’information régionale, qui pourrait être plus riche et davantage disponible, et le traitement des diffé-rentes régions devrait être plus équilibré.

• Ouverture à l’Europe, peu couverte par les médias traditionnels, dont la télévision.

• Une plus grande ouverture sur l’international, dont le traitement semble insuffisant à beaucoup de Conseillers.

• Des dossiers thématiques.

L’accroissement de l’offre d’information en volume, devrait maintenant se traduire par un gain qualitatif. Celui-ci passerait avant tout par un traitement de l’in-formation plus approfondi, plus diversifié, car moins focalisé sur les seuls centres d’intérêt du plus grand nombre. L’offre serait ainsi mieux ciblée.

Ces attentes, ou ces anticipations de l’évolution de l’offre d’information, intègrent les réseaux sociaux et le fil de l’actualité affiché par le smartphone. Le dispo-sitif d’information entrante, le smartphone, appelant ou incitant à la connexion volontaire au gré de l’actualité.

Une offre plus ouverte sur le plan des contenus, plus interactive, sollicitant davantage l’intelligence collective, proposant une meilleure projection sur le net.

Sinon, il faudrait que cette chaîne soit un moyen d’abor-der des thématiques qui ne sont pas assez ou peu abordées jusqu’à présent par les rédactions à France Télévisions. Je parlais tout à l’heure de l’Europe et des régions, autres que les lieux où l’on part en vacances avec des données cartes postales, mais vraiment que l’on parle de l’Europe, de chacun

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des pays… Mais il n’y a pas de traitement analytique de ce qu’est l’Europe et de quelle façon cela interfère sur nos vies.

Peut-être une demande pour les journaux du week-end par exemple, de sujets que les téléspectateurs aimeraient traiter, des compléments avec des liens sur le site Internet ou des applis qui permettent d’aller plus loin sur le sujet. Une possibilité de répondre aux questions des téléspectateurs. Le recours à des spécialistes pour éclairer les sujets.

Facilité et continuité d’accès dans une pluralité de domaines, (autres que les classiques : société, international, politique…). Une sorte de francetvinfo à la demande en chaîne de télévision. Mais je pense qu’on y arrive avec des télévisions de plus en plus connectées.

Quelque chose qui pourrait par contre être intéressant d’incruster dans les images lors des émissions, ce sont des flash code dirigeant les téléspectateurs vers plus d’informa-tion sur un sujet. Lorsque le temps d’antenne n’est pas assez long, ou que les journalistes ont décidé de ne pas parler da-vantage d’un point, il suffirait aux téléspectateurs intéressés de flasher le code pour en savoir plus. Le lien redirigerait vraisemblablement vers l’appli francetvinfo. De cette ma-nière, l’émission pourrait continuer sur Internet et les applis de francetvinfo.

Permettre d’accéder sur le web (ou via une box), à des contenus ‘enrichis’ à chaque fois que c’est possible, tout en assurant éventuellement un ‘retour’ à la suite du programme, (afin de conserver ses téléspectateurs). Permettre de taguer des sujets pour les retrouver à un moment plus propice.

En conséquence, le principe évoqué pour le 20h, (à savoir la possibilité d’obtenir sur demande une information enrichie et développée, et puis de revenir au cours du journal), peut être envisagé si, techniquement l’interface est ultra rapide et hyper efficace… Et, bien sûr, l’offre satisfaisante côté contenu…

Donc, si France Télévisions se lance dans une telle offre, il faut résoudre des questions de coefficient espace-temps en plus des questions techniques pour assurer la fluidité entre flux tv et accès au Net.

UNE OFFRE DIFFERENTE, COMPLEMENTAIRE L’offre actuelle d’informations satisfait aux exigences d’immédiateté et de disponibilité. Elle se caractérise également par la redondance, la ressemblance des propositions et point plus significatif, l’insuffisance de la prise de distance, de l’investigation et du décryptage.

Les offres actuelles n’intègrent l’interactivité que sous des formes plutôt rudimentaires : questions, commentaires, réactions, voire des sondages.

Une offre d’information différente devrait jouer sur ces deux registres :

• Un usage plus riche de l’interactivité et de l’intel-ligence collective, intégré dans l’amont, poursui-vant les débats et la réflexion en aval aussi.

• Une orientation plus marquée vers le décryptage, l’analyse de l’actualité et son exploitation.

Le projet éditorial reprendrait les principales fonctions des offres d’information continue, à savoir le temps réel, la synthèse de l’actualité et le décryptage. L’élément différenciant relevant de ce dernier, mais aussi d’une plus grande et meilleure articulation avec les médias numériques et les réseaux sociaux.

La projection sur le web de la nouvelle chaîne pourrait intégrer un fil d’actualité et des collections de sujets.

La «maquette» conceptuelle de cette nouvelle chaîne élaborée par les Conseillers associe JT et magazines d’information, fondés sur l’investigation et l’expertise.

Ce concept est conforme avec les missions de service public de France Télévisions : enrichir et compléter plutôt que d’ajouter de la redondance.

Un positionnement structuré par la volonté de décrypter, d’analyser l’information plutôt que de la délivrer en continu au rythme des dépêches. Cette nouvelle offre devrait accorder une part plus importante au journalisme d’investigation.

Moi, ce que j’aime bien dans l’idée, c’est l’approfondis-sement, la pédagogie. De moins être dans la course à l’info pour l’info, et donner l’information -puisqu’il faut la donner-, mais en même temps savoir la replacer dans son cadre, dans son contexte. Et puis, permettre à chacun de se faire son opinion, ce qui est la mission quand même du service public. Même s’il n’y a pas d’infinité d’opinions possibles, au moins d’avoir l’impression d’exercer son intelligence et d’exercer son propre esprit critique, pour ne plus, en permanence, s’abreuver de choses qu’à la limite, on oublie. Il y a une es-pèce de transe hypnotique comme ça, qui nous fait régur-giter des choses sans vraiment qu’on cherche à y réfléchir. C’est ça vraiment l’aspect que je trouve intéressant : c’est donner l’info, mais prendre du recul quand même, et être capable de la commenter, de la contextualiser, pour en faire un produit qui ne soit pas seulement de la consommation mais plus de culture.

Des sujets de fond, non strictement liés à une actualité immédiate, mais ‘dans l’air du temps’.

Compréhension, explication (références, historique, géopolitique, etc.), sur des temps assez courts.

En fait, un événement se passe, on doit trouver rapide-ment les clés pour comprendre et ne pas se laisser dépasser pas le flux médiatique.

L’actu s’analyse. Les idées doivent se confronter.

Je pense que ce manque de décryptage favorise l’abs-tention aux élections, l’idée de ‘tous pourris’.

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Ce qui reste insatisfaisant aujourd’hui, c’est de sortir du court terme et d’expliquer les choses.

Une nouvelle offre d’information devrait venir enrichir et compléter l’offre existante, proposer une réelle différence qui la démarque des chaînes d’information continue.

Cette nouvelle offre devrait à la fois offrir l’information immédiate, les sujets dignes d’être abordés par tous pour être au diapason de ses contemporains, et tout cela de manière interactive et transversale.

Pour qu’il y ait un intérêt à ce qu’une telle chaîne existe, il faudrait qu’elle soit différente. Si c’est que pour répéter ce que l’on voit, elle n’aura aucun intérêt et pas de raison d’être. Si je me mets à regarder une telle chaîne, c’est vraiment que je vois ou que je vais y voir ce que je ne vois pas ailleurs. Et ce discours-là, que ce soit avant ou après le 13 novembre.

Créer un JT bref et régulier, (sur des bases plus ‘se-reines’ que les JT hystériques des chaînes d’info existantes), consultable depuis son commencement à n’importe quel mo-ment sur une box ou, encore plus facilement, sur le Net.

L’information autrement. Pour tout ce qui est de l’actualité instantanée, la télévision a déjà perdu la bataille avec Internet et les réseaux sociaux. Lorsque je regarde la télé pour m’informer, c’est parce que je souhaite en savoir plus sur un sujet, sans passer des heures sur Google à lire des dizaines de sites pas toujours fiables. Le journalisme d’investigation est donc, selon moi, encore trop rare à la télévision.

Le Net, (avec peut-être des outils additionnels) peut apporter une interactivité et une transversalité optimales, et pas uniquement en proposant un journal de 10 ou 15 minutes remis à jour quasiment en continu (et sur les box, la possibilité de relancer le journal depuis le début à n’importe quel moment).

Qu’elle ne soit pas en boucle, qu’elle ait une program-mation.

Des journalistes plus souvent sur le terrain plutôt que sur un plateau comme sur BFM. Un contenu plus interactif, où le public a vraiment le choix.

Créer des rendez-vous thématiques selon les jours et les heures.

LES QUATRE FONCTIONS Les Conseillers ont de fait imaginé une nouvelle offre qui s’appuierait sur le décryptage et l’interactivité, cette dernière pouvant être plus collaborative que réactive.

La synthèse de l’actualité, le JT plus ou moins long, scande l’antenne, constitue son rendez-vous permanent.

Le temps réel qui permet de suivre le fil des dépêches. L’analyse et le décryptage, cette prise de distance pourrait constituer un élément différenciant majeur, accompagné d’une nouvelle articulation au web et aux réseaux sociaux.

Le maintien du contact à travers le smartphone semble constituer une projection nécessaire de la nouvelle offre d’information. Elle aurait pour vocation d’enrichir l’offre existante et ne se limiterait pas à reproduire le modèle standard des chaînes d’information continue.

EN SyNTHèSEu   La nouvelle offre d’information de France

Télévisions devrait de l’avis des Conseillers, être différente et complémentaire des chaînes dédiées de la TNT.

u   Son positionnement devrait reposer sur cinq principes :

• L’orientation vers le décryptage et l’investigation.

• L’analyse primerait sur l’émotion.

• Elle pourrait s’appuyer sur une programmation qui ne se réduirait pas à l’alternance de JT et débats.

• Elle pourrait proposer une meilleure projection sur le Net, où l’on pourrait trouver des dossiers et des sujets plus approfondis.

• Cette nouvelle offre donnerait à l’interactivité une dimension collaborative, ce dernier fait étant développé plus avant.

Temps réel Synthèse de l’actualité

Interactivité, projection sur le web

Analyse, décryptage

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FRanCe 2 et FRanCe 3l’oFFRe des Chaines GeneRalistes dans le noUVeaU ConteXte d’inFoRmation

La profusion actuelle de l’offre d’information n’a pas rendu obsolètes les journaux télévisés des chaînes généralistes, notamment France 2 et France 3.

Les rendez-vous traditionnels sur lesquels se sont penchés les Conseillers, le 19/20, le JT de 20h de France 2, le Grand Soir 3, ainsi que leurs réflexions sur la couverture des événements du 13 novembre, montrent un glissement des attentes concernant les chaînes généralistes.

• Le partage et le rassemblement des téléspecta-teurs.

• La prise de distance et l’analyse.

• Un ton différent des chaînes d’information en continu.

• Un service nécessaire à tous ceux qui restent atta-chés à une offre d’information suffisante et vérifiée.

LES TROIS JT, 19/20, 20H DE FRANCE 2 ET GRAND SOIR 3, DANS LE NOUVEAU CONTEXTE D’INFORMATION Bien que les usages soient appelés à évoluer, les JT des chaînes généralistes conservent une place singu-lière. Ils ponctuent la journée de leurs téléspectateurs, car ils reviennent sur les faits d’actualité qui méritent d’être retenus.

n Les JT, notamment ceux de 20h, produisent la synthèse de l’actualité, mais ne proposent pas des informations nouvelles. Par définition, ils possèdent un certain recul par rapport aux événements : l’information y est donc vérifiée, validée, hiérarchisée.

Mon journal, quand j’ai la possibilité de le regarder. J’apprécie le traitement de la politique étrangère, économique, de l’information en général, que je trouve plutôt bien hiérarchisée.

Nous n’avons pas parlé du sérieux et de la vérification de cette information, mais le JT est une sorte de garant de ce qui peut être diffusé par ailleurs, qui trouve sa confirmation et/ou son importance dans cette ‘messe’ quotidienne.

n Le Grand Soir 3, d’une certaine manière, clôture ou parachève la journée d’information.

Quant aux différences qu’il doit afficher par rapport aux chaînes d’information -qui se déchaînent encore à propos de la catastrophe de Puisseguin-, surtout faire diffé-remment, ne pas sombrer dans le sensationnalisme, ne pas céder à l’émotion, analyser, décrypter.

Un journal diffusé à 23h doit apporter une information plus réfléchie, moins à chaud, faite d’analyse et de mise en perspective par rapport au journal de 20h, qui est le reflet d’une actualité immédiate.

Je pense que le Grand Soir 3 (titre trop long décidé-ment), donne un peu l’idée de ce que pourrait apporter France Télévisions dans une télévision en continu sur Internet. Des sujets plus fouillés, plus longs, de la diversité, de l’économie.

n Le 19-20 tient toujours sa légitimité de l’exclusivité de ses contenus, qui suscitent des attentes spécifiques concernant les actualités régionales et locales.

La proximité avec les évènements et les téléspecta-teurs. Il est agréable de voir des informations télé ciblées sur notre région plutôt que sur Paris. Dans le même sens, il est très plaisant d’entendre un accent différent à la télévision. C’est quelque chose qui manque cruellement à la télévision nationale.

L’information délivrée par la télévision de flux oc-cupe une place importante, car elle prolonge des habitudes bien ancrées chez beaucoup. Il faut cependant noter que cette sorte de prévalence s’amenuise chez les plus jeunes.

Les journaux de 20h, quels qu’ils soient, ne subissent pas seulement la concurrence des nouvelles chaînes d’in-formation en continu de la TNT, mais également celle des nouveaux programmes disponibles à cette heure-là. L’image de la grand messe de 20h sur les deux chaînes, que sont France 2 et TF1, a très mal vieilli. Si les plus de 40 ans conti-nuent à la regarder quotidiennement, ce n’est pas le cas des plus jeunes. Je me tourne, pour ma part, vers des émissions du type «Le Petit Journal» qui propose une analyse de l’in-formation différente, certes subjective, mais assumée. Au fil des années, ils ont ainsi réussi à proposer un journal jeune et dynamique, à l’image de ce qui peut se trouver sur les chaînes anglo-saxonnes. Je pense que les plus jeunes ne se retrouvent pas suffisamment dans les JT du 20h, tels qu’ils sont proposés aujourd’hui.

Crédit : FTV 2013

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LE 20H DE FRANCE 2

Le 20h de France 2 se différencie clairement de son concurrent le plus direct, parce qu’il est plus choral en partie du fait de sa durée, qu’il s’oriente vers une for-mule magazine et qu’il poursuit une visée à la fois in-formative et pédagogique : valider les faits d’actualité et les expliquer.

Le positionnement du 20h de France 2 le diffé-rencie de son concurrent direct, mais aussi des chaînes d’information continue. Cette différencia-tion se caractérise par quatre traits éditoriaux :

• L’importance des rubriques, qui possèdent une véri-table identité propre.

• L’approfondissement des sujets, mais aussi la mise en perspective des faits, ou des sujets, qui font l’actualité. Ceci est important, le JT de 20h de France 2 a pris acte de la nouvelle configuration de l’offre d’information. Son projet éditorial répond clairement au constat que l’information est déjà connue des téléspectateurs. Il lui revient donc de la valider et de l’approfondir, voire de l’expliquer.

• Le souci pédagogique est caractéristique du positionnement du 20h de France 2. Il répond à une volonté réelle de permettre à chacun d’accéder à la compréhension de phénomènes complexes.

• La venue sur le plateau de journalistes spécialisés rajoute une dimension collective et une ouverture vers d’autres compétences que celles du présentateur.

Le 20h de France 2 s’est doté d’un positionnement distinctif conforme à la mission de service public, ni alarmiste, ni sensationnaliste, il vise à donner, à comprendre.

n Les rubriques structurent le journal.

Je trouve les sujets un peu plus fouillés, plus développés que son concurrent. Les intervenants spécialistes éclair-cissent et approfondissent les dossiers, et dynamisent un peu le journal. L’œil du 20h est souvent intéressant dans le sujet et le traitement mini mag.

On peut également voir une évolution constante dans la proposition de nouvelles formes de sujets (L’œil du 20h, le choix du 20h, sur le fil...). Cela prouve une perpétuelle volonté de s’améliorer et de se moderniser. »

Le décor, l’équipe, les rubriques comme ‘l’œil du 20h’ qui traite chaque soir un sujet original comme le 12/10, (les conférences payantes par des people), et les interventions de deux journalistes en plateau, (mini exposé et interview avec des chiffres et images à l’appui). J’ai trouvé cela très interactif et pédagogique. »

Un traitement clairement plus analytique de l’informa-tion, notamment au travers de ‘l’œil du 20h’, et donc plus de profondeur.

Les explications, les sujets de fond sont davantage développés avec ‘le grand format’ ou ‘l’œil du 20h’.

Des temps de respiration réguliers en plateau, apportés par une analyse soit d’un expert, soit d’un journaliste spécialisé qui présente des graphiques et des schémas.

n Approfondissement des sujets.

Je trouve le traitement de l’international, de l’économie, de la politique, plus intéressant et approfondi. C’est un JT intelligent.

Une présence très dense et argumentée sur tous les dossiers brûlants.

J’apprécie les temps de respiration en plateau, servis par l’analyse des journalistes spécialisés.

L’international est manifestement traité autrement avec plus d’approfondissement et d’objectivité, c’est un journal plus ouvert sur le monde, sur les enjeux mondiaux, sans pour cela délaisser les problématiques sociétales et de vie quotidienne des Français. Un journal très équilibré dans son contenu et ses analyses.

Le choix éditorial, la qualité journalistique des interve-nants accompagnant le présentateur, le souci de l’analyse, du décryptage, de l’approfondissement, de la prise de recul et la mise en perspective (Grand format, le choix du 20h, l’œil du 20h, question conso…)…

n Souci pédagogique.

Un journal d’information approfondi, un choix éditorial privilégiant l’analyse, une mise en scène vivante introduisant des séquences où les journalistes sont debout en plateau, rendant une bonne dynamique. La large place faite au visuel en fond de plateau contribue à la lisibilité et à l’attrait de l’in-fo. Le souci pédagogique est prégnant. Une large place est donnée aux reportages. Le dialogue en plateau est vivant, parfois un peu trop répété, ou manquant de naturel à cause du prompteur !.

n Une proposition chorale.

Moins austère que le plateau de TF1. Plus de gens interviennent en plateau. Cela rompt la monotonie, donne une image plus dynamique, plus en phase avec les nouvelles technologies. J’aime moins le générique, mais c’est personnel.

Crédit : France 2

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Je pense que David Pujadas donne une image de sérieux, de compétence et de professionnalisme. De plus, il est très bien entouré, par une équipe tip top, que ce soient les intervenants en plateau ou les reporters.

Les observations critiques du 20h de France 2 concernent l’équilibre entre l’information d’actuali-té et les sujets de société, et l’indispensable évolu-tion de son positionnement.

ÚL’exposition du 20h reste maximale. Beaucoup de Conseillers ont déclaré le regarder très souvent, ce qui entraîne une usure plus rapide et suppose une at-tente de changement.

Une image de grande rigueur professionnelle, d’éthique, de pédagogie, mais attention à une durée de vie trop grande sur ce créneau. Il y a déjà une lassitude.

ÚCertains Conseillers ont exprimé des critiques concernant l’infographie dont bénéficie le 20h de France 2. Son souci pédagogique entraîne des at-tentes plus fortes dans ce domaine.

Je développe un peu : les (belles) infographies accom-pagnent de manière synchrone les propos du journaliste en les complétant sur TF1, alors que sur France2, on a l’impres-sion que ce sont les infographies qui lancent les commen-taires de leurs présentateurs.

Je reviens sur les infographies par exemple : très agréables et efficaces chez TF1, et un peu pataudes, sou-vent redondantes sur France 2 (il me revient à l’esprit une ‘infographie’ dans le JT du 14/10 sur le revenu universel en Finlande, où le journaliste se sert d’un bloc-notes et d’un stylo bille pour illustrer son propos !).

ÚCette attente s’applique également aux journalistes spécialisés, car leur rôle est important au sein du 20h de France 2. Leurs performances devraient être encore plus proches du rôle de l’expert.

A noter, pendant que j’y suis, le manque de naturel des intervenants sur le plateau. Tout le monde n’a pas fait l’Actor’s Studio… A contrebalancer par l’intervention des journalistes in situ quand on les voit à l’image, et où cela donne une dyna-mique et une proximité utile et ‘impliquante’.

ÚLes Conseillers ont estimé qu’il fallait maintenir un équilibre entre l’information d’actualité et les sujets plus proches de ceux des magazines, légers ou déca-lés de l’actualité, car s’il glissait trop vers une formule de ce type, le 20h risquerait de perdre sa valeur de JT.

La diversité des sujets et de leur importance relative, y est évidemment pour beaucoup. Pas simple de passion-ner les mêmes foules avec un dossier sur les produits do-sés en portions individuelles, ou sur le marché des éoliennes

après Air France, les réfugiés syriens ou les événements de Jérusalem…

Je trouve que l’actualité n’est plus traitée de façon aussi complète qu’avant, ce qui m’oblige à aller sur les chaînes d’information en continu si je veux avoir une présen-tation de l’actualité plus exhaustive. Autrement, je peux aller sur le site francetvinfo pour approfondir les sujets, comme cela m’est proposé à plusieurs reprises pendant le journal, mais je n’ai pas ce réflexe.

Parfois une dispersion entre les sujets d’actualité et les sujets magazine.

ÚLe souci pédagogique suscite des remarques du même ordre, il ne faut pas aller trop loin dans l’expli-cation des choses évidentes. La volonté d’expliquer, très valorisante, ne doit pas aller jusqu’à concevoir le téléspectateur comme un élève.

D’autant que les redondances du commentaire et des visuels sont généralement plus simplistes sur France 2, don-nant de plus l’impression de prendre les téléspectateurs pour des élèves.

Un côté didactique, parfois trop prononcé.

LE 19/20 ET SON EDITION NATIONALE

L’information régionale et locale produit l’image et la légitimité du 19/20. Cette dimension fonde son concept et son positionnement.

Cela ne veut évidemment pas dire que l’édition nationale du 19/20 n’ait pas d’attrait, car elle constitue une alternative plus rapide et plus synthétique aux journaux de 20h.

ÚL’édition nationale du 19/20 ne constitue pas une proposition subalterne, car elle rencontre des pratiques concrètes des téléspectateurs.

Une information décalée au niveau de l’horaire, ce qui me permet de voir un journal lorsque je suis disponible à cet horaire et pas plus tard.

Crédit : FTV

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n Les images du patrimoine, de la culture et des événements de proximité.

Évidemment, les points forts sont d’évoquer l’actualité purement locale, l’activité des notables et des ‘vrais gens’ de terrain, la culture autochtone, et ce qui arrive à des per-sonnes dont il y a une chance que vous les connaissiez per-sonnellement.

Ces faits constituent le socle de la légitimité du 19/20. Même les Conseillers qui ne le regardent pas habituellement tendent à partager ces points de vue.

Les perceptions plus critiques du 19/20 portent sur la temporalité, le périmètre des territoires et la réalisation télévisuelle.

n Une offre décalée dans le temps de la journée. Le 19/20 est diffusé en soirée, alors que la matinée constitue le moment privilégié du contact avec l’information de proximité.

Personnellement, je ne conçois pas de débuter une journée sans parcourir la presse locale, avant 9h du matin. Dans une petite ville de province, cela permet d’être en per-manence au cœur des évènements locaux.

Les Conseillers qui s’y intéressent, signalent que le matin constitue le moment le plus approprié au contact avec cette maille plus proche de l’actualité.

n Une fonction vitrine.Le développement numérique de la Presse Quotidienne Régionale, éditions en ligne et notifications sur le smartphone, semblent très souvent remplir de manière satisfaisante la fonction d’information de proximité.

Il reste au 19/20 la fonction de vitrine de l’actualité, car les éditions régionales en diffusent les images.

Je consulte chaque jour mon quotidien régional ‘La Provence’, que ce soit l’édition papier ou les articles publiés sur le site. Cela m’apporte une information de proximité en temps réel. La rapidité d’information, la diversité du contenu.

Sur un territoire déterminé de proximité, le quotidien local est indétrônable (sur papier ou sur internet).

La proximité, le traitement conjoint de la grande info et de la petite info (de peu d’importance).

Je pense qu’il a sa place, et permet sans doute aux nombreux fans de ‘Plus belle la vie’ de ne pas rater leur série…

ÚDe surcroît, l’édition nationale possède un attrait télévisuel propre, qui découle de la posture de la présentatrice, son dynamisme et la tonicité qui en résulte.

Le journal est bien fait, fluide, tonique (un soupçon agressif pour moi, disons hypertonique pour ne fâcher personne).

La présentation debout, le décor avec de grands écrans, ‘La question’ du Grand Soir 3 pour l’interactivité avec le public. J’ai bien aimé l’intervention du journaliste pour approfondir le sujet avec des statistiques, et les faits divers annoncés entre deux sujets

LE 19/20 ET SES EDITIONS REGIONALESLes facteurs de l’image et du positionnement du 19/20, voire de France 3, suscitent cependant des perceptions plutôt contrastées.

Ces perceptions se caractérisent par l’attachement et l’évidence de la proposition de JT locaux et régionaux :

n Un rendez-vous fixe avec l’information régionale et locale.

Les évènements et dossiers importants de ma région

Un rendez-vous fixe et un accès rapide aux informa-tions essentielles.

Complémentaire et indispensable

n Des informations et surtout des images des personnes que l’on peut personnellement connaître et des lieux familiers.

Le 19/20 me paraît complémentaire, car nous avons les images, l’opinion du public, des interviews d’acteurs spécialisés dans le sujet traité. Je trouve que nous avons des points de vue différents.

Peut-être parfois quelques sujets filmés en région qui m’intéressent et qui viennent en complément d’information, que j’ai pu consulter par ailleurs

La proximité des sujets et des intervenants ou des invités, la météo de mon département. J’apprécie beaucoup qu’il existe une édition alpine du journal de la région Rhône-Alpes -très vaste-, et qui va le devenir encore plus avec l’Auvergne.

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n Une question de périmètre.D’après certains Conseillers, le périmètre informatif de la PQR est plus ajusté, mieux en conformité avec l’échelon local.

De surcroît, la couverture par France 3 des départements et des agglomérations varie selon les régions, elle semble parfois inégale.

Je dirais complémentaire, parce que les sujets traités par la partie régionale du 19/20, concerne la grande région, soit un périmètre un peu plus grand que celui de la presse locale.

n La forme télévisuelle.Beaucoup de Conseillers ont estimé que la forme des éditions régionales avait vieilli, qu’elle semblait s’adresser à un public plutôt âgé.

Ceci suppose bien évidemment, une attente de renouvellement.

La mise en forme est triste à mourir. On sent bien que le public visé est plutôt âgé. Pour preuve, les pages de publicité présentées dans cette tranche horaire qui s’adressent à un public ‘mûr’…

MISE A DISPOSITIONS DES LOCALES CHEZ CERTAINS OPERATEURS Bien que ce sujet ne faisait pas partie des sujets que le Conseil avait à traiter cette année, un Conseiller a tenu à signaler que, dans certaines conditions, les journaux régionaux n’étaient pas diffusés en HD. De même les éditions locales ne sont pas systématiquement reprises par certains opérateurs, ce qui en prive le public auquel elles sont destinées.

Concernant France 3, je souhaitais faire la remarque suivante : mon téléviseur est branché sur ma box SFR. Avec cet opérateur, seule la chaîne 300, (France 3 avec édition des régions) est en HD. En région France 3 n’est pas en HD. Je n’ai donc jamais vu mon journal régional dans des conditions satisfaisantes.

LE 19/20 EN PERSPECTIVE Quelles que soient les critiques formulées, les Conseillers ont exprimé le souhait que le 19/20 se place dans une perspective de renouvellement :

n Ce renouvellement peut intervenir à la faveur du compagnonnage du smartphone, des applications d’information régionale et de l’Internet.

L’information régionale pourrait dès lors s’affranchir de la temporalité télévisuelle, devenir plus proche des publics en région.

Lisant que très rarement la PQR, je ne peux donc pas comparer, mais maintenant que l’appli est installée et en étant très satisfaite, je vais continuer à l’utiliser à mon rythme, et en fonction de mes intérêts. Il est vrai et je pense que c’est pour tout le monde pareil, que l’on s’intéresse plus aux in-fos concernant notre région. Cependant, serait-il possible d’avoir dans ce cadre, plus d’infos sur les spectacles qui au-ront lieu dans nos régions, et j’aimerais aussi trouver un peu plus d’infos sur l’emploi (documentaires et offres), cela sera un plus.

n La refonte des régions constitue le grand rendez-vous du 19/20, des rédactions et des éditions régionales.Les Conseillers, du moins ceux qui vivent dans les territoires concernés, ont estimé que cette évolution du territoire, la création de Grandes Régions, constituait une opportunité de renouvellement pour la télévision publique.

Je pense qu’avec la création des nouvelles grandes régions, seule France 3 et son 19/20 avec son antériorité et son savoir-faire, avec tous les moyens techniques possibles et les moyens modernes de diffusion de l’info, doit être et peut être au cœur de ces nouvelles entités régionales. Dans un contexte un peu difficile de création de ces régions, il y a un vrai rôle à jouer.

Je ne sais pas aujourd’hui comment vont évoluer les ré-dactions régionales en France, mais, en exemple depuis des années, dans ma région de Franche-Comté, les ponts sont bien réels avec la Bourgogne : éditions communes (l’été), reportages croisés, etc.

n L’interactivité, la sollicitation des interven-tions du public, constitue un horizon d’ancrage de l’information au niveau des territoires.Ceci, évidemment, pour peu que cette expression apporte du contenu.

J’attends une information plus en détails sur ma région, un compte-rendu de ce qui se passe dans ma ville aujourd’hui, connaître l’opinion des citoyens sur certains sujets.

LE GRAND SOIR 3 Le journal de fin de soirée de France 3 suscite des perceptions et des attentes profondément déterminées par sa plage horaire, car il vient clore l’actualité de la journée. L’un des Conseillers l’a désigné comme le dernier journal avant la nuit, ce qui définit bien son positionnement.

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La position du Grand Soir 3 dans la grille suscite des remarques et des attentes :

• « Dernier » journal de la soirée. Il peut produire une information plus distancée, mieux vérifiée, approfondie.

• Le sommaire du Grand Soir 3 récapitule l’actualité du jour, il fait ou devrait faire un bilan de la journée qui s’achève.

• Les rubriques du Grand Soir 3 correspondent à la hauteur de vue attendue d’un journal diffusé en fin de soirée, notamment la place accordée à l’Europe et à l’international.

Certains Conseillers ont estimé que le Grand Soir 3 pourrait être plus convivial, témoigner d’une plus grande connivence avec les téléspectateurs, mais ils ont souligné que le Grand Soir 3 proposait un autre regard sur l’actualité.

n « Dernier » journal.

Si on se cale sur le Grand Soir, c’est qu’on en attend plus que des brèves (sinon on serait allé sur une chaîne d’informations en continu, ou scanné ce qui se passe sur le Net…).

Ce journal télévisé est sans doute le dernier que l’on va regarder dans la journée. On s’attend quand même à finir la journée en ‘beauté’, ‘calmement’, ‘sereinement’, malgré les informations qui ne sont pas forcément drôles.

De plus, le fait d’avoir un horaire tardif permet à la rédac-tion du journal de pouvoir insérer une nouvelle information qui n’a pas été encore donnée lors des précédentes éditions, car elle est survenue après. Cela peut lui donner la ‘primeur’ sur l’information par rapport à d’autres grandes chaînes qui ne la communiqueront que le lendemain.

Aspects en adéquation avec l’heure de diffusion : le débat éco, l’eurozapping, les actualités régionales. Ce sont des rubriques qui ne sont pas dans l’actualité de l’instant.

Ce que j’attends d’un journal à 23h : du recul, des ana-lyses qui ne soient pas celles qui nous sont assénées tout au long des journaux de la journée. Et aussi une cohérence entre les différentes rédactions, et non pas une concurrence surtout entre journaux de France Télévisions.

n Récapitulatif de la journée.

En effet, je pense que le but avant tout d’un tel journal télévisé, est d’apporter un condensé de l’information journa-lière à des personnes qui n’ont pas forcément l’occasion de suivre les journaux télévisés ‘en direct’ comme les éditions du 20 h par exemple, car souvent ils sont de retour du travail, au travail, en réunion

Quand on veut regarder les informations à cette heure, je suppose qu’on veut un résumé clair des informations les plus importantes du jour.

n L’Europe, l’international, les régions.

Les points forts sont le recours aux invités, le débat économique, le grand format, le zapping européen et la revue de presse.

Très exactement ce que j’ai pu visionner : un scan large de l’actualité avec des dossiers défendus par les invités sans stress, mais avec sérieux et intelligence. Et un panorama de ce qui se passe en Europe et dans le monde (je ne dis pas tout cela pour faire plaisir…).

Il y a une bonne hiérarchie de l’information, plus de sujets à l’étranger que France 2.

Les Conseillers se sont aussi exprimés sur les rubriques du Grand Soir 3.

• Le « Duel éco » a suscité des remarques très positives, car ce principe du débat contradictoire éclaircit des sujets d’économie importants, mais aussi complexes et ardus.

• Le principe du débat contradictoire au sein du journal, pourrait même s’appliquer à d’autres domaines.

• L’« Eurozapping » vient combler un manque d’Europe.

• « Les titres de la presse du lendemain » constituent en soi un genre des JT tardifs. Ils ont à ce titre leur place au sein du Grand Soir 3.

• « Le sondage » du Grand Soir 3 suscite également un accueil positif, car il crée de l’intérêt pour le journal. Certains Conseillers ont en revanche souhaité des questions davantage liées à l’actualité du jour.

• « Le best of » des régions suscite des interrogations, les Conseillers souhaitent connaître les raisons des choix effectués par la rédaction.

Le Grand Soir 3 pourrait offrir plus de convivialité, il constitue cependant un bon exemple de JT, différent de l’information continue, disponible à la même heure sur les chaînes dédiées.

n Duel éco.

Très bonne idée, les autres JT traitant rarement de l’économie ‘des économistes’. Il est intéressant d’exposer des opinions opposées. »

Personnellement, je suis partagé sur l’idée du pugilat en direct… Des visions divergentes devraient s’enrichir et non se limiter à s’affronter… Je préfèrerais ‘Le duo éco’… »

Le duel éco est bien rythmé, sans gras. De l’éco à une heure d’assez grande écoute, c’est bien venu. Les écono-mistes sont bien choisis. »

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n Eurozapping.

Enfin un peu de souffle qui vient du large, ou de l’est, ou en tout cas d’ailleurs. Pour moi, c’est fondamental de prendre un peu la température des opinions publiques d’autres pays voisins ou non. C’est toujours salutaire de voir que d’autres ne pensent pas comme nous, n’ont pas les mêmes centres d’intérêt, ou que certains sujets ont un retentissement uni-versel.

C’est très intéressant et je regrette que peu de journaux télévisés français le fassent. Quand je regarde les journaux suisses ou belges sur TV5 Monde, il y a beaucoup de sujets européens traités.

Je trouve cette rubrique intéressante, et j’aimerais qu’elle soit plus longue pour voir comment les autres pays européens parlent de la crise des migrants, du climat ou en-tendre parler de la politique européenne de manière diffé-rente.

Autant j’ai été ‘ravi’ de découvrir ‘L’Eurozapping’, qui nous fait découvrir en quelques minutes et en quelques images les faits importants d’actualité des autres pays de l’Union Européenne, autant j’ai été déçu par ‘Le Soir 3 des Régions’.

n Revue de presse du lendemain.

Elle est très intéressante et sans doute justifiée par l’heure tardive du journal qui permet d’avoir les titres.

n La question du jour du Grand Soir 3.

Le fait de faire participer le téléspectateur par un sondage lui demandant son avis est très intéressant, (bien que l’idée soit déjà prise par d’autres chaînes de télévi-sion), mais justement, pour se différencier, il faudrait que les sondages ne s’arrêtent pas forcément sur des questions d’ordre économique, mais plutôt sur l’un des grands faits marquants de la journée (politique, société, fait divers). »

La question du jour n’apporte pas grand-chose, c’est un peu un gadget.

n Les régions.

Le Soir 3 des régions , c’est un peu le best of des ré-gions. Il ne s’impose pas forcément, sauf pour les nostal-giques de France 3…

Oui, c’est le seul JT avec une telle rubrique. Même si d’autres JT traitent de l’information régionale, il n’y a pas une rubrique qui y est spécialement consacrée.

Pour moi, France 3 est quand même relative à la ‘Chaîne des Régions’. Or là, dans ce Grand Soir 3, la place des régions est plus que minime. Je serais curieux de savoir comment le choix des sujets a été défini (pourquoi tel ou tel document ? ; Pourquoi telle ou telle région plutôt qu’une autre ?).

L’intérêt des sujets est forcément variable, mais on trouve toujours quelque chose de surprenant, de nouveau ou d’émouvant.

PRISE D’ANTENNE DU 13 NOVEMBRE ET JOURS QUI ONT SUIVI La prise d’antenne en continu à la suite des attentats du 13 novembre 2015 a constitué un choix légitime en regard de la gravité des événements.

Il n’en demeure pas moins que le temps réel, comme pour tous les événements de ce type, s’est avéré en quelque sorte -c’est une interprétation du rédacteur de ces lignes- lancinant, hypnotique, car l’émotion était immense et l’information faible.

Je trouve que cela tourne un peu en boucle sans trop d’informations bien nouvelles. J’ai un peu de mal avec le côté ‘voyeuriste’ de couverture de ce genre d’évènements, même si la situation est grave et inquiétante.

À nouveau du fond, et que France Télévisions se démarque sur ce point, qui compte généralement parmi ses premières valeurs. Elle m’a semblé être dans l’imitation d’une chaîne d’information en continu, mais sans les moyens et la culture.

C’est ce que j’appelais tout à l’heure la pornographie de l’information. La chose qui est absolument prenante d’un côté -puisque nous sommes des animaux pensants- et d’autre part, sans perspective, car on ne peut pas faire grand-chose sinon s’abrutir devant tel ou tel écran. Moi, je rejoins pratiquement l’ensemble des choses qui ont été proposées. »

Moi j’ai regardé comme tout le monde, que ce soit sur Charlie Hebdo… On peut passer des heures à regarder les mêmes informations, c’est comme une transe hypnotique. On attend quelque chose, mais à la fin on est un peu épuisé, on est abruti, et on n’a pas vraiment progressé dans la compréhension, dans le fait de savoir, comment on en est arrivé là.

n Les Conseillers ont effectué deux remarques, lesquelles ne sont pas des critiques, mais plu-tôt des vœux :

• Ils ont estimé qu’il fallait prendre du recul et de la hauteur de vue aussitôt que possible.

• Ils ont également estimé que certaines images pouvaient être évitées, notamment des témoignages de personnes au visage couvert.

S’il s’agit d’un outil permettant de protéger des témoins, il faut l’expliciter sur le champ, afin de ne laisser aucun doute planer sur le fait.

Par exemple, quand on voit un djihadiste cagoulé… Je trouve qu’il y a des choses qui ne méritent pas d’être filmées…

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Je pense aussi qu’il y a eu pas mal d’images très choquantes, des morts. Les circonstances le sont déjà, et je ne sais pas si le public doit voir cela… En parler ne suffirait-il pas ? Ce n’est pas pour se voiler la face, mais c’est atroce, on sait que ces évènements le sont, mais qu’est-ce que ça apporte de voir les morts ?

n L’attente d’analyse, d’explications et de dé-cryptage est centrale, y compris face à des événements d’une telle envergure et gravité.

Prudence sur les annonces, commentaires d’experts, explications approfondies du contexte général en se basant sur des reportages déjà réalisés par exemple. Ce qui a d’ailleurs été plutôt bien fait par France 2.

Dès Télématin, les journalistes ont eu du mal à gérer l’émotion suscitée par l’évènement : difficultés de relais avec les reporters sur le terrain, pas d’infos à apporter, difficultés techniques, de même avec Élise Lucet et son équipe prenant le relais. J’ai eu le sentiment qu’ils meublaient l’antenne. Il aurait fallu en parallèle aux infos qui n’arrivaient pas, une table ronde avec des spécialistes reconnus traitant à la fois sur le fond politique, philosophique, et sociologique, voire un éclairage de psychiatre.

C’est-à-dire privilégier l’analyse, le décryptage, puisqu’on attend cela de notre chaîne publique.

Il aurait fallu sans doute nous expliquer ce qu’est le Coran, ce qu’il contient et d’où vient ce détournement de cette secte de terroristes, qui ils sont.

Il aurait été bien d’avoir des reportages sur les musulmans français qui vivent leur religion comme tout le monde, sans cet extrémisme, de montrer qui ils sont, de connaître leur point de vue sur ces évènements afin d’éviter les amalgames.

Des reportages pour expliquer comment et pourquoi ça arrive, des témoignages pour éviter les amalgames.

Aller un peu au-delà de l’information brute. Donner les clés qui permettent de comprendre, sans pour autant faire de la télévision d’opinion. L’opinion de tel ou tel, sur tel ou tel sujet ne m’intéresse pas. Ce qui m’intéresse, c’est d’avoir les clés, le contexte, la mise en perspective, historique, géographique, politique, économique, scientifique... qui me permette de me faire ma propre opinion.

EN SyNTHèSEu   L’offre d’informations des chaînes généralistes

et historiques, en l’occurrence France 2 et France 3, occupe toujours, de l’avis des Conseillers, une place télévisuelle référentielle, à la fois alternative et complémentaire de l’offre d’information en continu.

u   Elle est alternative, car certains Conseillers préfèrent ne pas maintenir un contact constant avec l’actualité et le fil des événements.

u   Elle est complémentaire, parce qu’elle doit proposer une autre approche de l’actualité.

• La vérification, des informations validées.

• L’explication, les clés pour comprendre.

• L’ouverture sur l’actualité moins immédiate, une vue plus large sur le monde.

• Face à l’évènement, qui submerge l’information en continu, il faut offrir autant et aussitôt que possible du recul et de l’analyse.

• Dans le cas particulier du 19/20, il s’agira de réussir le rendez-vous avec les régions issues de la réforme territoriale.

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inteRaCtiVite, inteRVentions dU pUbliC dans les emissions politiQUes et les debats de soCiete

PERIMETRE DES TRAVAUX DU CONSEIL L’ensemble des réflexions que nous restituons ici, ont été établies sur la base du visionnage de sept maga-zines diffusés par les chaînes de France Télévisions.

u  FRANCE 2Des Paroles et des Actes, Cash Investigation

u  FRANCE 4L’autre JT

u  FRANCE 5C dans l’Air, Allô Docteurs

u  FRANCE ÔFlash Talk, Bondy Blog Café

Les magazines visionnés constituent un ensemble si-gnificatif des différentes écritures télévisuelles et des différentes manières d’intégrer les points de vue et les expressions des téléspectateurs.

Les Conseillers ont abordé le sujet de la participa-tion du public distant et présent dans une perspective d’ouverture. Ils ont élargi cette notion, la participation, jusqu’à la représentation du public par des animateurs qui leur semblent proches, notamment parce qu’ils posent des questions qu’ils se posent eux-mêmes, comme c’est le cas dans C dans l’Air. Les émissions qui relèvent du journalisme d’investigation peuvent également produire cet effet de participation, notam-ment Cash Investigation.

La participation et l’interaction concernent les dis-positifs suivants :

• Les réactions, les interventions, les questions du public distant, tweets ou SMS, qui sont exposées et/ou traitées à l’antenne.

• La participation active du public présent, sponta-nément ou constitué en panel.

• Le témoignage.

• Des journalistes éloignés, par la jeunesse et le style, des personnalités des médias. Ils sont de ce fait plus proches du public.

• Les sondages d’opinion.

• L’incarnation et la représentation, l’angle.

La participation du public, de tous ceux qui ne sont pas des professionnels ou des habitués des médias, suscite des visions contrastées chez les Conseillers.

La participation du public apporte de la spontanéité, un surcroît de véracité et de l’implication. Elle pose des questions sur sa pertinence, son apport et finalement la qualité de l’expression.

• Elle doit aussi être valorisante et contribuer au contenu. La participation du public apporte un autre point de vue.

L’appel à la participation du public constitue une tendance de fond des dispositifs télévisuels qui caractérisent les émissions où l’on converse et où l’on débat sur quelque sujet que ce soit, politique ou santé par exemple.

Les Conseillers conviennent qu’il s’agit d’une démarche qui ira en s’amplifiant, ils souhaitent cependant que les interventions du public soient qualifiées sur les plans de la forme et des contenus.

TWEETS, SMS, INTERVENTIONS DU PUBLIC DISTANT Les modalités d’intervention du public attirent chez certains un regard sceptique, il n’en demeure pas moins que leur défilement à l’écran s’est largement répandu et banalisé.

• Le dispositif est accepté, il paraît inéluctable.

• Ils sont valorisés lorsqu’ils apportent au contenu de l’émission.

• Ils sont d’autant appréciés qu’ils sont pris en compte à l’antenne : reprise, réponse aux ques-tions, mis en valeur.

Crédit : Charlotte Schousboe / FTV

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Il est intéressant de noter que les Conseillers s’inter-rogent sur le caractère public des tweets, qui permet des expressions triviales, graveleuses ou insultantes.

Bien évidemment, la reprise des SMS et des courriels, ou dans un espace modéré comme francetvinfo, suscite moins d’interrogations. Ceci dit, il semble que pour le moment, Twitter s’impose comme le canal le plus usité, le plus immédiat.

Les interventions du public distant suscitent des inquiétudes concernant non seulement la qualité intrinsèque, mais aussi sur les risques de noyautage. Des groupes d’opinion, les militants d’un parti politique par exemple, sont en mesure de produire un très grand nombre de tweets, afin de faire croire que leurs opinions sont partagées du plus grand nombre.

Dans tous les cas, cette forme de participation néces-site un effort important de médiation.

Les interventions du public distant dynamisent l’écran, elles sont valorisées lorsqu’elles apportent au contenu de l’émission.

L’interaction SMS et questions des téléspectateurs sont très à propos, et cela anime le débat, le bandeau qui défile en bas met du mouvement et c’est attrayant. De plus, le défilé des questions et d’avis qui passent dans ce bandeau, montre les différents points de vue du public et je trouve que cela apporte un plus.

L’idée d’avoir recours à une discussion numérique destinée à enrichir celle du plateau est acceptée, car elle élargit le public à même de participer. Dans le cas de Flash Talk, l’appel à la discussion numé-rique paraît insuffisant à certains Conseillers, du moins au regard de la promesse de l’émission.

Le concept est effectivement lié à celui du Flash Mob et innovant de ce point de vue, la construction vivante, la discussion numérique nourrit celle de l’antenne et est complémentaire.

L’émission se base beaucoup sur l’utilisation des réseaux sociaux, mais je n’ai pourtant pas senti une grande utilisation de ces derniers au cours de l’émission. Quelques tweets s’affichent durant les débats, mais pas suffisamment pour une émission sensée être un catalyseur des avis des internautes.

Dans le cas des tweets, liés au hashtag et accessibles à tous, indépendamment des choix éditoriaux de l’émission « Des paroles et des Actes », une Conseillère a montré le risque de détournement et d’association à l’émission de contenus condamnables ou peu intéressants.

Non, mais c’est juste que du coup les tweets, ils restent affiliés à cause du hashtag. Du coup, c’est quand même un fardeau en plus qu’ils portent. Donc si des tweets ne sont pas supprimés, les tweets restent accolés à l’émission. Et qu’on

peut les trouver ! On voit d’un autre côté cette émission avec ces tweets qui sont affiliés, et on se dit: «mais eux ils ne font rien, ils sont en train d’entâcher leur honneur.

PARTICIPATION DU PUBLIC PRESENT La participation du public suscite une réception positive, car elle propose un autre regard, d’autres questions issues le plus généralement de l’expérience sociale ou professionnelle des personnes qui s’expriment.

Le public présent ne commente pas les propos des personnalités ou des intervenants attitrés, comme le font souvent les tweets, mais introduit une autre manière de voir les choses. Il assume une fonction de représentation des Français, du public en général, des questions qu’il se pose comme des problèmes qu’il rencontre.

n Les Conseillers ont examiné deux cas de figures : « Flash Talk » et « Des Paroles et Des Actes ».Ú Le panel « Des Paroles et Des Actes » constitue l’exemple le plus achevé, le panel représente des types particuliers, les personnes qui le constituent sont sélectionnées en fonction de la place qu’elles occupent dans la société.

Ce panel obéit à une certaine logique de représentati-vité, qui pourrait être élargie par le biais d’un sondage qui apporterait, tout comme le panel, au contenu de l’émission. Il apporterait les questions les plus large-ment posées par le public, par exemple.

Ú Les interventions du public présent lors de l’en-registrement de Flash Talk semblent plus sponta-nées, car il s’agit de prises de parole décidées dans le vif du débat.

Elles n’ont pas de vocation à représenter le public, mais constituent une tribune directe, permettant ques-tions et interpellations.

Leur attrait réside dans l’absence, du moins appa-rente, de sélection. Chaque téléspectateur peut ainsi se projeter au sein du débat, car il semblerait qu’il suf-fise d’être présent pour accéder à la prise de parole.

Dans ce cas, les Conseillers se sont interrogés sur la qualité des contributions des personnes issues du public.

Dans les deux cas considérés, panel ou prise de parole spontanée, les personnes issues du public ou qui le représentent se retrouvent confrontées à des professionnels ou du moins des intervenants habitués des médias.

Cette rencontre inégale suscite chez les Conseillers deux considérations : la première portant sur la capa-cité des participants à maintenir un dialogue de bonne

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tenue, courtois ; la seconde porte sur la nécessité de proposer une image valorisante des participants.

Ceci concerne la formulation des interventions, et dans le cas particulier de Flash Talk, la mise en place d’un dispositif matériel, un pupitre ou quoi que ce soit d’autre, qui assure une bonne prise de vue, et donne de la tenue aux intervenants.

n Le panel « Des Paroles et des Actes ».

Essentiellement, cela met des professionnels de la com-munication face à des amateurs. Et cela donne un peu de ‘fraîcheur’ dans un monde où les ‘éléments de langage’ ont souvent remplacé les tempéraments humains.

Je trouve très intéressantes les questions de ‘Français’, (que j’appellerais les questionneurs), posées à un interve-nant. On fait parler des personnes lambda, comme nous, sur un sujet actuel et très important qui touche et a touché la France entière.

La mise en place d’un panel citoyen pour poser des questions aux politiques est une bonne chose. Les ‘gens normaux’ sont plus aptes à poser des questions que les téléspectateurs se posent effectivement. Cependant, les questions manquent de spontanéité, et l’on se rend compte que les questions ont été travaillées avant l’émission, (ce qui est compréhensible pour que tout se passe bien lors du direct).

Très bien. Cela donne la sensation d’être représentés… Formidable ! Nous votons pour des élus qui nous représentent, (et ne font que ce que leurs états-majors dictent), nous votons pour des structures institutionnelles, (qui font tout ce qu’elles peuvent pour rester en place), nous écoutons les sondages, (qui finissent par nous influencer), pourquoi ne pas faire semblant d’être représentés par un panel bien briefé ? Au moins lui parle sans peur de perdre son statut.

Le panel citoyen, c’est un peu la cerise sur le gâteau, même si les intervenants de la société civile doivent se contenter de poser leur question et basta. C’est un peu la bonne conscience de l’émission, mais parfois des personnalités émergent. Le panel est à peu près représentatif du public de France Télévisions.

n Le public de « Flash Talk ».

Le public à un vrai rôle dans cette émission. C’est à lui de poser les questions et lancer les débats. Je trouve ça très bien de donner la parole à chaque personne qui a une question ou une remarque pertinente. Comme dit précédemment, le fait de ne faire que raconter une anecdote plutôt que de poser une question est également très intéressant, puisque cela permet de réellement donner la parole aux citoyens.

On revient ici un peu aux bases du débat où tout le monde a la capacité d’intervenir assez rapidement et librement puisque les spectateurs sont plutôt proches des intervenants et des présentateurs. Le débat semble donc plus libre. Preuve en est de l’agression d’Eugénie Bastié lors de l’émission sur le féminisme. Ce genre de choses ne peut se dérouler que lorsque les plateaux sont libres comme ici. Surtout, cet évènement est très intéressant pour l’émission. Il prouve que des tensions existent toujours autour du féminisme et qu’il est important de donner la parole aux citoyens sur ce sujet.

Les spectateurs en plateau semblent à l’écoute, ceux qui posent des questions ont une vraie liberté de parole, les invités ont le temps de s’exprimer, la parole est donnée au public avec intérêt.

Les questions du public sont parfois un peu déconnec-tées.

Souvent les interventions du public sont anti langue de bois et je trouve cela très sain, même si parfois, cela semble un peu fabriqué par les circonstances.

Crédit : Christophe Russeil /FTV

Crédit : Aurelien Faidy/AutoFocus-prod

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PARTICIPATION PAR LE TEMOIGNAGE

Il s’agit de la forme peut-être la plus classique de la participation. Elle ne suscite pas d’autres questions que celle du périmètre de compétence de la personne invitée à témoigner.

• Sa compétence est celle de son vécu, de son ex-périence. Tant que le propos reste dans ce cadre, le témoignage apporte de la vie et une émotion légitime.

« Allô Docteurs » constitue un bon exemple de cette modalité de participation, car les témoignages sur des sujets aussi pesants que l’expérience de la maladie, s’y déploient dans la dignité et aussi peu que possible dans le pathos.

• Le témoignage apporte un récit à la première personne parfaitement légitime et valorisé.

« Allô Docteurs » constitue un exemple particuliè-rement réussi du témoignage. Celui-ci appelle des réponses et des explications qui peuvent s’avérer utiles, pour prévenir ou mieux vivre une maladie.

Les témoins exposent les problèmes de santé qu’ils éprouvent, ils obtiennent des réponses qui rendent service aux téléspectateurs qui sont, ou pourraient se trouver, confrontés au même problème.

L’intervention d’un patient qui explique son problème de santé, rend le débat accessible à tous les téléspectateurs qui peuvent de ce fait mieux s’identifier et comprendre. Et bien sûr, l’explication d’un professionnel de la santé, sans utiliser des termes médicaux trop compliqués, rassure et peut permettre de dédramatiser la maladie ou le problème, et aussi pour certains cas, une intervention précoce.

Les questions directes et les réponses effectuées par des spécialistes avec des témoignages ou des exemples parlants.

Je pense que c’est le meilleur format possible pour une émission médicale, donner la parole aux téléspectateurs permet de répondre spécifiquement à leurs attentes et à leurs craintes.

Je trouve cette émission essentielle après ‘ le Magazine de la santé’, elle permet aux téléspectateurs de poser des questions, de parler de leurs problèmes de santé. Cette formule fonctionne bien, les questions sont pertinentes.

Je présume qu’on ne peut pas facilement trouver des témoins réunissant toutes les ‘qualités’ pour communiquer sur le sujet qui les touche. J’ai été, malgré ses maladresses, (et peut-être grâce à elles), ému par le témoignage de la dame qui parlait de son Alzheimer.

Le regroupement des questions autour d’un sujet est très efficace et semble assez exhaustif, et, en tout cas, une très bonne vulgarisation.

L’interactivité avec les téléspectateurs est une très bonne idée, cela répond vraiment aux attentes et personna-lise les réponses.

Partant des propos tenus par les Conseillers, il est possible d’envisager l’application de ce principe à différents aspects de la vie quotidienne.

IMMERSION ET JEUNESSE Les Conseillers ont visionné deux émissions qui ne sollicitent pas l’intervention du public à proprement parler, mais le représentent par la figure des journa-listes et leur style.

Dans le cas de « Bondy Blog Café », les bloggeurs apparaissent comme s’ils étaient une sorte de public qualifié. Ceci est particulièrement vrai pour la séquence des questions à l’invité.

Les bloggeurs sont des jeunes de la cité, ils jouent pour ainsi dire leur propre rôle et portent témoignage de leur condition.

Crédit : Nathalie Guyon / FTV

Crédit : Delphine Ghosarossian/ Studio Submarine

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Dans le cas de « L’Autre JT », la jeunesse des journalistes et le style peu académique jeune et très engagé, rappellent un peu le cas de « Bondy Blog Café ». Toutefois, le public présent est réduit à la figuration, au mutisme.

Les Conseillers se sont demandé s’il ne conviendrait pas de lui donner un rôle plus valorisant.

Par ailleurs, nombre de Conseillers ont estimé que l’engagement à gauche de l’émission était trop marqué.

Un regard teinté de gauche, (habituel en France dans les médias), qui dénonce le grand capital. Par exemple, à travers les ‘parachutes dorés’, thème mille fois rebattu. Les journalistes promeuvent l’idée qu’il faut une loi pour limiter les parachutes dorés... Il faudrait surtout une loi pour donner plus de pouvoir aux actionnaires qui, eux, seraient ravis de limiter ces fameux parachutes dorés ! Il me semble qu’il faut donc élargir le panel des personnes invitées pour que toutes les opinions puissent s’exprimer !

« Flash Talk » et le « Bondy Blog Café » se déroulent dans des lieux naturels, ils produisent un effet de vérité évoquant la participation : un vrai café en banlieue, des lieux publics et de passage.Les bloggeurs paraissent des stagiaires ou portent témoignage de leur condition de jeunes de ban-lieue. Ils se montrent parfois trop agressifs ou posent des questions caricaturales.

Les bloggeurs coupent souvent la parole aux invités.

Mais le débat est engagé, fort, parfois intense.

Une émission ouverte, libre, engagée aussi bien du côté de l’invité que des bloggeurs.

Une sorte de club de la presse, nouveau, renouvelé et citoyen.

Elle donne une meilleure image de la banlieue, une nouvelle génération de journalistes et de citoyens impliqués, une réflexion portée par des jeunes. Elle permet de donner une image plus concrète de la politique qui s’intéresse aux gens.

Un stage de bloggeurs, (émission sur Jacques Attali).

Malgré les quelques critiques, c’est une confrontation intéressante. Elle y gagnerait à être moins confrontation et plus curiosité…

Leur place est au cœur du dispositif d’échanges, le contenu de leur discours est toutefois assez général, n’échappant pas aux clichés. Néanmoins, il s’agit bien d’une observation assez juste des jeunes issus de banlieues, de leurs questionnements, leurs préoccupations et leurs attentes

« L’Autre JT » se place dans une perspective jeune et « collaborative », car il donne l’impression d’une émission pour des jeunes faite par des jeunes.

Des nouvelles têtes et des questionnements plus terre à terre, plus basiques, plus proches des préoccupations sur le terrain.

Cela donne un coup de jeune : les invités comme les animateurs sont mal rasés, portent une casquette, font partie de la diversité et la représentent, contrairement au plateau d’Yves Calvi.

‘Magazine collaboratif’ me semble plus approprié, d’au-tant qu’il n’y a pas que des journalistes qui le fabriquent...

L’utilisation de décors naturels produit un effet d’immersion

Cette idée est très créative, ludique, graphique, apporte une vraie dimension artistique au montage. Elle illustre d’emblée le style de l’émission, celle d’un plateau qui se monte au cœur de la vie, un rendez-vous en bas de chez vous en place publique.

Le décor : un bar populaire, (le café Murat). Elle est authentique et en prise directe avec la vie, la mise en scène plutôt simple, donc reflétant le naturel

LES SONDAGES D’OPINION Les votes et les sondages d’opinion sont des modali-tés de la participation.

• Dans le cadre du vote des téléspectateurs, ils invitent à une démarche active, même si leurs résultats ne sont pas représentatifs. Ils constituent une animation de l’antenne et une source d’implication.

• Les sondages d’opinion, tels qu’ils sont mis en œuvre dans « Des paroles et des Actes », produisent des ré-sultats qui semblent aux Conseillers plus crédibles, plus fiables. Ils sont des indicateurs des évolutions des opinions et de l’évaluation des intervenants.

Les « sondages », en somme des enquêtes à large échelle, pourraient constituer une opportunité d’accroître la participation en volume.

Crédit : Nathalie Guyon/ FTV

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LES CRAINTES La participation des publics suscite deux craintes clairement exprimées :

• Les débordements, le manque d’apport et de contenus, voire la trivialité des propos.

• Le détournement et le noyautage, qui pourrait résulter de l’investissement du média par une masse importante des militants agissant de concert.

L’interactivité, oui. Mais l’interactivité avec des gens aux questions non pertinentes, c’est une colossale perte de temps. Mais la transversalité sans une réelle implication du public serait un gâchis de moyens.

Je ne crois pas beaucoup à l’interaction en direct sur Twitter et Facebook en ce qui concerne des émissions d’actualité, car elles seront polluées par des usagers anonymes enragés et bornés. Ceux qui y prennent la parole spontanément sont souvent enragés, racistes, xénophobes et antisémites et prennent en otage ces médias pour y déverser leur haine. Un moyen plus intelligent est d’utiliser ces nouveaux médias en amont pour alimenter l’émission ou à la fin pour alimenter l’émission à venir. Les réseaux sociaux peuvent également être utilisés pour faire du ‘fact-checking’ en direct, de la désintox, mais c’est à manier avec précaution et beaucoup de professionnalisme.

Les tweets n’apportent en général que des conversa-tions de café du commerce, c’est sans intérêt.

L’idée est excellente bien sûr, primoridale même. Une des difficultés que doit voir le modérateur, (il y en a probablement un…), est de filtrer ce qui est une vraie question de téléspectateur et une question d’un partisan faisant partie d’une organisation, d’un lobby, etc, et pouvant vouloir se servir de l’émission pour orienter ‘non objectivement’ le débat …

LA PERSPECTIVE DU COLLABORATIF La participation du public, présent ou distant, suscite quelques réserves concernant la qualité de l’expres-sion de citoyens ou leur capacité à apporter quelque chose sur le plan du contenu.

Les Conseillers ont cependant placé la participation dans une perspective collaborative, qui permettrait aux téléspectateurs de contribuer davantage sur le plan du contenu et de l’évaluation des émissions.

Les interventions du public pourraient être davan-tage que des réactions, sa participation interve-nant en amont et en aval des émissions.

Qu’un sondeur se fasse l’interface de la société pour savoir quelles sont les questions que se posent les Français.

Justement, c’est un peu compliqué, mais est-ce qu’on ne peut pas demander au sondeur, si on veut sonder en di-rect, d’interroger de façon ouverte un certain panel, pour connaître les questions, je ne sais pas face à Valls ou à Sar-kozy… On a invité Sarkozy, qu’est-ce que vous voulez poser comme question ? Avec suffisamment de rigueur, on peut avoir un retour réel.

Le résumé final entre tweets et réactions donne une touche particulière, ça permet de montrer que ce n’est pas pour rien que l’on demande aux gens de donner leur avis, et que l’on tient compte de ces avis et/ou questions.

INCARNATION, REPRESENTATION, L’ANGLE DES SUJETS L’animateur de « C dans l’air » possède une image de proximité avec le public. Il suscite de l’identification et semble représenter le téléspectateur. Il pose les questions que les téléspectateurs se posent.

Il ne s’agit pas de participation à proprement parler, mais il produit un effet de participation, car les téléspectateurs se sentent inclus dans l’émission par son intermédiaire.

Son rôle est celui de représenter le téléspectateur moyen qui s’intéresse au sujet du jour.

Dans le cas de « Cash Investigation », l’effet de par-ticipation est plus diffus, mais les téléspectateurs se projettent dans le déploiement des investigations, dans la manière de traiter les sujets d’enquête.

Il convient également de souligner que certains Conseillers ont estimé que l’angle des interviews était parfois inquisiteur.

Un sujet pertinent selon moi, très bien choisi, car il concerne le plus grand nombre d’entre nous, consommateurs effrénés et cibles du marketing protéiforme. Donc, un sujet en totale adéquation avec le segment sur lequel souhaite se placer Cash investigation : un choix qui va en plein ces sujets sociétaux !

Crédit : Delphine Ghosarossian / FTV / SIPA

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Dernier point : l’interactivité. Dans le même sens que ce qui précède, les heureux possesseurs de box, (ou autres applications restant à développer), pourraient accéder à une sorte de grille de notation sur la qualité de traitement d’un sujet, aussi bien qu’une ouverture pour des commentaires ou des questions additionnelles, pour alimenter éventuelle-ment les éditions suivantes.

EN SyNTHèSEu La participation des publics présent et distant,

suscite chez certains Conseillers des interro-gations sur l’intérêt des points de vue ou des opinions exprimées par des profanes, des per-sonnes n’ayant pas la qualité d’experts.

u  L’interactivité semble néanmoins portée par la progression des réseaux sociaux.

u  Les Conseillers ont exprimé des attentes claires sur ce point :

• La nécessité de médiation.

• La qualité sur le plan de l’expression et du contenu.

• Le passage d’une interactivité réactive, à une interactivité plus collaborative, notamment en amont des émissions : choix des sujets, apport sur des questions de fond.

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les appliCations de FRanCe teleVisions, eRGonomie et ContenUs de l’oFFRe nUméRiQUe et delineaRisée

PERCEPTIONS DE L’ENSEMBLE L’ensemble des applications proposées par France Télévisions est riche, mais aussi complexe. L’un des Conseillers le décrit comme un mille-feuille au sein duquel il est difficile de se repérer, car France Télévi-sions communique peu à leur propos.

n Les premières observations en découlant :• Il conviendrait de communiquer sur les applica-

tions, de les faire connaître et de les valoriser.

• Il serait souhaitable de les doter d’une architec-ture commune, voire d’un portail ou d’une appli des applis, qui permettrait aux téléspectateurs de les adopter ou du moins de visualiser l’ensemble. Les applis pourraient ainsi bénéficier de leur concentration en un seul point d’accès.

• Des ergonomies plus concordantes, autorisant une navigation, une recherche intuitive et des propositions personnalisées suivant le profil qu’il aurait renseigné, en adéquation avec la taille des écrans du smartphone, nécessitant des parcours simplifiés.

• Ces attentes varient en fonction du dispositif que l’on envisage d’utiliser pour accéder aux contenus numériques. Nous avons ici retenu le smartphone, mais beaucoup de Conseillers restent attachés à l’écran de télévision ou celui de leur ordinateur, le smartphone concerne la grande masse de ceux qui sont jeunes et/ou mobiles.

L’effort de France Télévisions pour accompagner le développement du numérique est important et valorisé par les Conseillers.

Ils ont estimé souhaitable que cet effort soit mieux connu du public.

S’INTERESSER AUX TELESPECTATEURS LAISSES DE COTE PAR LE NUMERIQUE Téléspectateurs et citoyens ne sont pas égaux face au numérique. Nombre d’entre eux en sont exclus pour des raisons générationnelles ou culturelles.

Les Conseillers ont estimé que France Télévisions devait favoriser l’acquisition de compétences numé-riques par ceux qui ne les possèdent pas.

Bien évidemment, chacun convient qu’il ne revient pas à France Télévisions de combler seul le fossé numé-rique et les écarts générationnels, mais la télévision

publique pourrait y contribuer par des moyens qu’il revient aux professionnels de déterminer :

• Didacticiels ou tutoriels.

• Invitations explicites à l’antenne.

A titre d’exemple, l’invitation à l’abonnement chez fran-cetvinfo peut être comprise comme l’incitation à se doter d’un service payant. Il s’agit d’un cas particulier, mais révélateur des différences de familiarisation avec les médias numériques.

CONTEXTE NUMERIQUE ET PUBLICITE Les Conseillers sont bien conscients que les usages au sein des médias numériques ne sont pas encore stabilisés. Beaucoup de contenus sont disponibles hors télévision et hors des applications dites « propriétaires » de France Télévisions, sur Youtube par exemple.

L’évolution en cours suppose que toute réflexion dans ce domaine soit tenue pour provisoire.

• Certains Conseillers ont estimé qu’il était bien dans le rôle de France Télévisions d’anticiper les évolutions en cours et d’être présente dans l’univers numérique, y compris de manière innovante.

• Ils se sont interrogés sur les modalités du financement du numérique par la publicité, notamment dans le cadre du visionnage de courte durée et sur smartphone.

Les Conseillers ont bien évidemment souligné la discordance qu’il y avait entre la suppression de la publicité à l’antenne et son maintien hors de celle-ci.

Le principe de réalité les a conduits à accepter la publicité, à la condition qu’elle ne dégrade pas l’expérience.

L’un des Conseillers a suggéré que France Télévisions engage une réflexion sur la possibilité de recourir aux micro-paiements.

Les téléspectateurs auraient ainsi le choix.

CLASSEMENT DES APPLIS Suivant les réflexions des Conseillers, il est possible de classer les applis en trois catégories :

• Les prolongements de la télévision, replay, sport et info, nationale et régionale.

• Éducative et culturelle, via culturebox et francetve-ducation.

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• Natives des nouveaux médias, francetvzoom.

Chacune des applications citées a été testée et analy-sée par les Conseillers qui y avaient accès. L’applica-tion francetvinfo n’a pas été analysée en abîme, sinon dans le cadre plus global de l’offre d’information.

FRANCETVPLUZZ

Le service de replay de France Télévisions bénéfi-cie d’une réception et d’une image très favorables de la part des Conseillers. Ils ont tenu à noter qu’il y avait un écart entre le site francetvpluzz et ses occurrences chez les opérateurs. Ce constat les a conduit à souhaiter une certaine forme d’harmo-nisation.

• L’application est riche, et intègre toutes les chaînes du Groupe. Ceci est important, mais s’avère aussi surprenant, car nombre de téléspectateurs ne connaissent pas les 1ères, les chaînes de l’Outre-Mer.

Très utile de choisir par chaîne, et très bien de proposer les chaînes d’Outre-Mer. Mais pourquoi personne ne connaît les chaînes 1 ?

• Elle suscite des attentes d’allongement de la période de disponibilité au-delà des sept jours actuels. Ce point a fait cependant l’objet d’un débat intense, car l’allongement de la période entraîne des droits supplémentaires.

Le point d’équilibre pourrait être trouvé sur le choix des programmes pouvant bénéficier d’une exposi-tion prolongée.

La durée de replay limitée à 7 jours est vraiment trop courte pour des personnes actives, alors qu’ils sont une cible principale de l’appli,- n’ayant pas le temps de regarder les émissions ou films aux horaires normaux de diffusion. Pour preuve, je me suis faite avoir sur les émissions à visionner pour le CCP comme le Bondy Blog ou Flash Talk.

De façon générale, il faudrait étendre la diffusion en re-play à un mois.

Je vais encore revenir sur la publicité… Premièrement, avoir directement de la publicité comme accueil avant même que francetvpluzz ne dise bonjour me gêne ‘philosophique-ment’, surtout pour un groupe de service public. Une offre payante pour éviter la publicité, me semblerait une bonne option…

Les programmes moins liés à l’actualité, dont la fré-quence n’est pas hebdomadaire, ou encore les mieux

notés par les téléspectateurs, pourraient faire l’objet d’une exposition prolongée.

• Concernant l’application proprement dite, France Télévisions jouit d’une image de pionnier, de novateur.

L’application francetvpluzz de France Télévisions est la meilleure dans son genre. France Télévisions a été l’un des premiers à proposer une telle application, qui regroupe toutes ses chaînes dans une même application.

N’ayant pas forcément ‘sous la main’ un ordinateur, il est très avantageux de pouvoir suivre ses émissions en direct ou de les revoir en replay n’importe quand et surtout n’importe où.

n Les onglets chaîne.Les Conseillers ont estimé que le classement par chaîne en onglets, ensuite par genre, était une bonne manière d’accéder aux programmes et d’opérer un classement.

À la vue de la multitude de chaînes du groupe France Télévisions, il est important d’avoir accès au contenu de chaque chaîne. C’est pourquoi les onglets de chaînes sont indispensables, ils permettent déjà d’avoir la possibilité de trier les émissions par chaîne. Si de tels onglets n’existaient pas, ce serait un gros ‘bazar’ pour retrouver les émissions.

n La fonction recherche.La fonction recherche s’avère utile, mais moins effi-cace qu’attendue par les Conseillers.

Vu le nombre de programmes proposés en replay, la recherche par l’arborescence me paraît un peu lourde, cela devrait être plus rapide par l’option ‘recherche’, pour autant qu’on sache ce qu’on recherche…

Pour l’onglet ‘de A à Z’, il serait bien d’avoir une sorte de bandeau avec les lettres de l’alphabet, afin de pouvoir se rendre directement aux sélections des programmes correspondants à la première lettre de l’émission. Ce qui serait un gain de temps pour la recherche.

L’écran d’accueil est bien conçu, car il est clair et simple. On comprend tout de suite le fonctionnement de cette application. Il est facile d’utilisation pour des recherches simples, mais paraît compliqué pour des recherches plus approfondies.

En ce qui concerne la fonction de ‘recherche’, je ne suis pas du tout satisfait. Il faut par exemple bien rentrer le nom précis du programme, sinon il ne sera pas trouvé.

Crédit : FTV

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de temps pour en voir l’intégralité. Ainsi, on peut tronçonner ce visionnage en plusieurs parties.

n L’horizon collaboratif.Ceci mérite d’être souligné, certains Conseillers ont exprimé l’idée que France Télévisions pourrait s’appuyer sur les retours d’expérience des téléspec-tateurs.

En ce qui concerne l’application, j’ai noté à plusieurs reprises des erreurs de diffusion. Souvent ce n’est pas le bon programme ou la bonne émission, ce qui est regrettable, car du coup nous passons à côté de notre programme. On devrait avoir la possibilité de pouvoir laisser des messages pour informer France Télévisions des erreurs, afin d’avoir les bons programmes.

Ce qui manque à cette application est le fait de pouvoir communiquer sur les émissions, d’avoir les avis des télés-pectateurs, de pouvoir interagir en cours d’émission, (nous n’avons pas forcément de compte Facebook ou Twitter), de pouvoir donner son opinion.

FRANCETVSPORT

Les contenus sportifs n’intéressent spontanément qu’une partie des Conseillers. Cette remarque constitue une réserve nécessaire, car l’application est d’autant mieux analysée que l’on est soi-même intéressé par les contenus sportifs.

Oui, le site et l’application sont à un très bon niveau glo-balement. Un effort sur l’animation pourrait peut-être être fait pour les rendre un peu moins classiques mais, encore une fois, cela dépend de la clientèle visée.

L’appli est dans l’ensemble dynamique, claire et bien conçue. On trouve un bon résumé de l’information sportive principale tout au long de la journée, et l’utilisation se fait de façon intuitive.

Les attentes d’optimisation portent sur deux plans : l’accès aux vidéos, qui pourrait être plus rapide, et la fonction de paramétrage qui pourrait être en-richie.

La fonction de paramétrage des préférences est inté-ressante et permet de sélectionner en fonction de ses choix. Cependant, le choix de sports reste classique et non exhaus-tif en effet, il manque quelques sports à choisir, comme le ski par exemple. De plus, il me semblerait intéressant de pouvoir paramétrer un niveau de compétition une fois qu’on a choisi

n Le guide et l’alerte.La présentation des programmes et l’alerte, qui pré-vient du début de diffusion, constituent des fonctions attendues par tous ceux qui sont attachés au flux té-lévisuel.

La fonction ‘guide tv’ est très intéressante, elle nous permet de voir le contenu de tous les programmes de France Télévisions sur la journée, mais également sur toute une semaine.

Tout comme les programme tv papier, il est bien de découvrir le contenu des programmes, ceci pouvant nous aider dans notre choix de sélection.

Le plus, c’est que l’on peut se créer des alertes pour ne pas oublier de suivre les programmes que l’on ne veut pas rater. On peut créer plusieurs alertes sur plusieurs jours, et ceci est vraiment un plus pour l’application.

n Les favoris.Les favoris permettent de créer une sorte de chaîne personnelle. Celle-ci renforce ou renforcerait davan-tage le lien à France Télévisions.

La fonction ‘Favoris’ nous permet de créer une sorte de playlist des émissions que l’on ne veut pas rater en replay, (un peu comme un panier sur les sites de ventes sur Internet). Par contre, il serait bien de pouvoir mettre en favoris l’intitulé des programmes que nous avons l’habitude de regarder, afin de ne pas les rater.

n Pause et reprise de visionnage.Les Conseillers ont estimé que la possibilité de revenir sur le programme visionné au point où on l’avait laissé, constituait une fonction conforme à la télévision délinéarisée.

Pour les fonctionnalités de visionnage, j’ai essayé de commencer un visionnage, de le stopper et de le reprendre plus tard, mais je suis repartie au début, avec la publicité en prime ! Le «plus tard» veut juste dire que je peux aller faire pipi pendant la diffusion en mettant sur pause ?!

La plupart du temps, c’est lorsque l’on visionne des pro-grammes que nous sommes dérangés. J’adore le fait de pou-voir arrêter ma lecture et de pouvoir la reprendre plus tard. Par contre, il serait bien de pouvoir créer un compte ‘France Télévisions’ qui nous permettrait de pouvoir reprendre notre visionnage sur n’importe quel autre appareil.

Pour les utilisateurs, c’est indéniablement un avantage de pouvoir interrompre le visionnage pour le reprendre plus tard. En effet, -et bien que ce ne soit pas mon cas-, on peut profiter d’un laps de temps relativement court, (transport ou autre), pour entamer un visionnage et pas avoir suffisamment

Crédit : FTV

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le sport : par exemple pouvoir sélectionner pour le foot, si on veut des informations sur le championnat de France ou sur les coupes d’Europe ou les championnats étrangers.

Application intéressante pour suivre toute l’actuali-té sportive. Possibilité de suivre plusieurs sports. Moins aguicheur qu’une application comme celle de l’Equipe qui ne propose quasiment rien en gratuit. Les catégories sont simples à repérer, mais à l’inverse de francetvpluzz, j’ai trou-vé que l’accès aux vidéos elles-mêmes était un peu plus compliqué. Il faut cliquer plusieurs fois avant que des vidéos nous soient proposées. Reste toujours l’éternel problème de la publicité.

Etant donné qu’il n’y a que deux émissions sportives proposées, je ne pense pas qu’il soit pertinent de faire un menu dans lequel il faut sélectionner soit l’une soit l’autre des émissions. Cela retarde l’accès aux contenus, aux vidéos, et la séparation ne paraît pas justifiée. Il faudrait enlever un échelon pour pouvoir accéder directement aux vidéos.

FRANCE TV EDUCATION

L’appli francetveducation, comme l’ensemble des ma-nifestations de cette proposition, suscite trois ordres de considérations.

Les outils éducatifs sont attrayants et de qualité. Il s’agit bien souvent de contenus ludo-éducatifs accessibles aux enfants.

Les vidéos sont attrayantes, le format court est adapté aux enfants, le commentaire est simple et précis, l’animation avec les petits personnages, un excellent vecteur pédagogique.

L’utilisation est simple : il suffit de cliquer sur la photo

Il est facile pour un enfant, un adolescent de trouver des informations, rechercher les domaines qui l’intéressent, en développer d’autres. Le décryptage de l’actualité proposée, un enrichissement peu proposé en classe.

La série dessin animé ‘dis moi Dimitri’ est un exemple de support particulièrement adapté aux élèves de maternelle.

Les petits films pour les enfants, (j’en ai visionné quelques-uns avec mes petits-enfants), sont bien réalisés, intéressants, courts et très compréhensifs. Toujours ce manque de couleur pour attirer un peu plus les enfants, par contre ils gardent bien leur attention jusqu’au bout, il serait peut-être bien de prévoir des jeux style quizz ou autres, avec interactivité, ce qui les motiverait encore un peu plus.

La promesse rencontre un accueil plus que favo-rable. L’idée d’avoir des ressources éducatives adaptées à l’ensemble de la vie scolaire est bien

évidemment adaptée aux attentes de tous ceux qui souhaitent accompagner leurs enfants.

L’idée est évidemment enthousiasmante. Accéder à des contenus éducatifs adaptés à chaque niveau d’enseignement du primaire au secondaire. Formidable ! Le site est de prime abord agréable, et a priori parfaitement organisé, ‘nomenclaturé’.

Organisation par niveaux et par matières. Facilité d’utilisation. Apparente profusion de sujets.

L’idée de base reste extraordinaire et à France Télévisions de se doter de moyens -et, peut-être un modèle économique-, pour faire du site un archétype

Cette promesse n’est cependant pas réalisée, car le site est loin d’être exhaustif.

Un certain nombre de liens sont sans effet, (et nombre de vidéos ne se lancent pas).

Un certain nombre de choix donnent des résultats hé-téroclites, et souvent sans rapport direct avec le sujet.

Les Conseillers ont eu tendance à considérer que francetveducation devait se recentrer sur ses contenus effectifs.

Le chantier est gigantesque, et je me permets de préco-niser beaucoup de travail avant de mériter le titre ‘Education France Télévisions’, qui tendrait à faire croire à une forme d’exhaustivité ou bien limiter son ambition à ‘Contenu Educa-tif Disponible de France Télévisions’…

L’architecture, la promesse et les contenus de francetveducation devraient être mieux en correspondance.

CULTUREBOX

L’offre Culturebox est évidemment très riche et cette richesse détermine les premières réflexions de chacun.

Culturebox rend la culture accessible à tous, quels que soient les moyens dont ils disposent et leurs lieux de résidence.

Je suis grand consommateur de culture en général, et je trouve que pour la forme, (et non le contenu), le groupe France Télévisions est souvent à la traîne. En revanche, pour Culturebox, je vous trouve au top.

Je trouve le contenu tellement riche que je n’ai pas pu être en manque de quelque chose.

Crédit : FTV

Crédit : FTV

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Il s’agit d’une offre qui reste ciblée. Elle mériterait d’être davantage connue des téléspectateurs.

Mon information culturelle actuelle est une addition de Télérama + les Inrock et Internet.

Je trouve que Culturebox est un outil parfaitement complémentaire des autres médias cités.

Pour tous les amoureux de culture, ceux qui en ont besoin comme d’une respiration, une porte ouverte sur le monde, un espace de créativité, d’inventivité, un moment de liberté : c’est un formidable outil, des petites boîtes à culture sur tous les thèmes dans une grande boîte.

Dans le cas de Culturebox, le site prime sur l’ap-plication. Il est probable que les Conseillers qui se sont reconnus dans la cible de Culturebox, soient davantage attachés au confort de visionnage.

Il m’est difficile de parler de l’appli culturebox, elle n’est pas compatible avec mon smartphone. Donc, pour moi le seul point faible est la non lisibilité sur les supports androïd, ce qui est dommage.

Par contre, le site est très intéressant, il propose vrai-ment toutes sortes de sujets dans beaucoup de domaines, bien traités, ce qui ne peut que contenter les internautes.

J’ai d’abord regardé l’appli sur ma tablette, puis sur le site, car je ne trouvais pas de notion de régions sur l’appli. J’ai vu que les deux produits étaient très différents, et j’avoue préférer le site, plus clair et plus facile à parcourir.

L’appli propose beaucoup de sujets, mais j’ai eu des temps de chargement assez longs entre chaque catégorie. De plus, la lisibilité est difficile, car chaque catégorie propose de nombreux documents, (sans les classer !).

L’application en revanche, joue un rôle important, lorsqu’il s’agit d’être au contact de l’actualité de la culture. Elle joue un rôle de soutien du site, d’invitation à la connexion, qui pourrait s’avérer déterminant.

Génial, mais beaucoup (trop) de choses et manque de lisibilité sur l’appli, malgré les différents menus. Par contre, si on veut aller sur l’actualité de la culture, c’est super. Si on recherche un truc précis, c’est top aussi.

Pour l’instant, je reçois quotidiennement la lettre de Culturebox qui m’informe de son actualité. Sur cette base, je scanne les sujets qui m’intéressent et, le cas échéant, je vais visionner les programmes via ma box sur un écran de télévision… (Pour rappel, mon Smartphone est sur Androïd…).

FRANCETVZOOM

Cette application a reçu un accueil très favorable, car elle présente toutes les caractéristiques d’une pro-position « native » des médias numériques, clairement destinée au smartphone, et qui, de surcroît, prolonge la télévision dans ce nouveau contexte.

Il s’agit d’une véritable innovation à mettre au crédit de France Télévisions.

Nous avons ici une application qui sort vraiment de l’ordinaire et que je n’ai pas retrouvé chez les concurrents de France Télévisions. Quelle bonne idée que de pouvoir proposer des extraits, ou en intégralité, des sélections de programmes déjà diffusés au public.

Pour ma part, et pour conclure sur cette fiche de vision-nage, je pense que cette application de France Télévisions est un bon moyen de divertissement qui sait joindre l’utile à l’agréable, et qui est à mon avis pleine d’avenir.

Sa cible est très large, elle s’adresse à tous ceux qui regardent la télévision et possèdent un smart-phone.

Je pense que cette application concerne un panel important de la population. En effet, tout le monde peut y trouver son bonheur, (que l’on soit jeune ou âgé), grâce à la multitude de choix de programmes de la part du groupe France Télévisions.

C’est vraiment une appli pour téléspectateur nomade, ou pour rattraper les moments forts d’émissions que l’on ne peut regarder en direct et en totalité.

Il est vrai que le format est bien adapté, nous avons des petits ‘contenus’ dans de petits ‘terminaux’ que nous pouvons emmener partout.

Francetvzoom correspond aux usages liés aux temps morts, le temps interstitiel de l’attente ou du transport.

On peut aussi penser aux gens qui voyagent en métro ou en train, à ceux qui veulent un résumé de ce qui s’est passé, etc. Et bien sûr, les jeunes qui adorent zapper.

Souvent l’attente est longue, (salle d’attente, quai de gare, terminaux d’aéroport…), et bien souvent, nous ne sa-vons pas trop quoi faire pendant ce temps-là, ses moments ‘perdus’. Avec une telle application, ces moments parfois longs et difficiles deviennent désormais plus faciles, plus agréables à vivre. On a ainsi une sorte de compagnie dans ses moments de solitude.

Crédit : FTV

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J’adore cette appli et j’attends avec impatience mon prochain voyage en train pour l’utiliser en allant à la prochaine réunion France Télévisions... J’ai vu aussi que je pouvais importer des vidéos pour les voir hors Wifi. C’est super !

Finalement, Francetvzoom associe des fonction-nalités adaptées, choix des durées, chaîne sur mesure, à une grande facilité d’utilisation.

Le point fort est la simplicité du menu. C’est très facile d’usage.

J’aime bien le concept de cette ‘chaîne sur mesure’ : d’abord le choix des catégories de programmes qui nous intéressent, ensuite un choix d’émissions susceptibles de pouvoir nous intéresser. Comme cela, nous ne sommes pas envahis par des programmes que l’on n’aime pas ou qui ne nous intéressent pas.

La fonctionnalité de pouvoir paramétrer la durée des extraits que l’on pourrait visionner est très importante. En fonction du temps que l’on a pour se divertir, des extraits nous sont proposés, ce qui est un avantage, car il est désagréable de couper un visionnage, car le temps de notre attente est terminé.

EN SyNTHèSEu   Les applications de France Télévisions, mais

aussi les sites dédiés au sport, à l’information, la culture et la télévision, francetvpluzz et francetvzoom, mériteraient d’être mieux connus du public, y compris l’offre de VAD.

• Communiquer sur les applis.

• Engager une démarche pédagogique, quelles qu’en soient les modalités, afin de familiariser le public à ces nouvelles fonctionnalités et aux nouveaux dispositifs.

• L’ensemble des applications étant vaste, il s’agirait de tendre vers un point d’entrée unique.

• L’ergonomie aussi devrait être simple et commune aux applications, afin de réduire le temps de prise en main à chaque fois nécessaire.

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FiCtions FRanÇaisesteleVision de RattRapaGe et Vad

RENOUVEAU DE LA FICTION FRANÇAISE Cette réflexion sur la fiction française a été réalisée sur la base du visionnage de quatre séries de France Télévisions : « Dix pour cent », « Chefs », « Disparue », et « Un village français ».

Les réflexions sur le rattrapage et la VAD se sont appuyées sur ce qui est apparu comme un véritable renouveau de la fiction française, dans lequel France Télévisions joue un rôle significatif.

C’est une fiction très intéressante, parce qu’elle se situe dans un milieu jamais décrit en télévision.

Nous avons là une fiction dont France Télévisions doit se servir pour continuer à nous proposer des programmes de qualité, pour se différencier de proposer, comme d’autres chaînes de télévision, des séries américaines trop sou-vent bâclées. Avec cette série, nous avons la preuve qu’en France, on peut réaliser de très bonnes fictions.

J’ai une image assez moderne et originale des séries de France Télévisions, je pense notamment à ‘Plus Belle La Vie’, ‘Candice Renoir’, ‘Dix pour cent’. Pour moi, le Groupe innove beaucoup en matière de fictions françaises.

Effervescente, intelligente, subtile, passionnante… Il y aurait sans doute beaucoup d’autres qualificatifs dithyrambiques pour glorifier le début de cette série. Pourquoi ? Essentiellement parce qu’elle met en scène des personnages plus authentiques, et donc moins caricaturaux qu’à l’accoutumée.

n Le renouveau repose sur cinq grands critères, qui en constituent pour l’heure les signes les plus visibles.

• Renouveau des écritures, des scénarii et des dialogues.

• Interpénétration avec le monde du cinéma, des comédiens et des réalisateurs.

• Exploration d’univers professionnels parfois méconnus, « Chefs » et « Dix pour cent ».

• Images patrimoniales et de reconnaissance des paysages urbains caractéristiques et familiers.

• Événementialisation des lancements.

Le renouveau de la fiction française permet à certains titres de soutenir avantageusement la comparaison avec des fictions étrangères.

n Renouveau des écritures, des scénarii, des dialogues.

Le procédé narratif permet d’être au plus près de ce que vivent les parents, et au plus près de l’enquête. Les acteurs sont vraiment exceptionnels, même si Alix Poisson en fait un peu trop par moments à mon avis, mais c’est sans doute voulu, et son interprétation reste géniale. Et Pierre-François Martin-Laval, François-Xavier Demaison et Laurent Bateau sont des acteurs exceptionnels, qui apportent beaucoup à l’histoire.

On voit bien que c’est, encore une fois, une écriture dense, ciselée, avec des personnages crédibles et com-plexes, et une multiplication d’intrigues imbriquées les unes dans les autres, qui servent l’histoire, avant même sa mise en œuvre audiovisuelle.

Les dialogues sonnent juste, et collent bien aux per-sonnages. Il n’y a pas vraiment de répliques saillantes, à part peut-être les interventions de Françoise Fabian et de Line Renaud. C’est l’ensemble qui fait qu’on ne décroche pas. À aucun moment, les dialogues tombent à plat ou tournent en rond.

Crédit : Christophe Brachet / FTV

Crédit : DR

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n Des paysages reconnaissables, patrimo-niaux.

Le décor choisi, Paris, met en valeur la série, et joue presque le rôle d’un acteur. On est plongé dans ce magni-fique quartier de Louvre-Rivoli, qui abrite l’âme historique parisienne de la comédie avec la Comédie Française.

n Des événements.

Dix pour Cent, la série ‘évènement’ de la rentrée de France Télévisions, (comme elle était annoncée par beau-coup de médias), est bien une fiction d’un genre nouveau et assez inattendu pour le téléspectateur français.

Dans un premier temps, j’ai adoré les spots de lancement de la série, en particulier ceux avec Cécile de France et Audrey Fleurot. Ils m’ont vraiment donné envie de la regarder.

Les Conseillers conviennent du fait que l’offre VAD de France Télévisions est attrayante, et les prix plutôt abordables, par comparaison à l’achat des DVD par exemple.

J’ai visité à plusieurs reprise le site VAD, je ne le trouve guère différent des autres sites de VOD : tout est bien classé par genre, (on se croirait comme sur le playstore d’Androïd pour ne citer que celui-là), et je n’ai eu aucune difficulté grâce à la barre de recherche, à retrouver la série ‘Chefs’ ou n’importe quelle autre.

Il est vrai que la VAD prolonge considérablement l’accessibilité des programmes de télévision, cela permet en effet de bénéficier de films, de fictions en intégralité pendant une période de longue durée, on se retrouve comme devant une sorte de «’grand distributeur’, (on choisit ce que l’on désire, on paie et on reçoit le produit).

Les prix pratiqués sont raisonnables, et il faut qu’ils restent moins chers que l’achat d’un DVD, sinon ce genre de sites n’aurait plus aucun intérêt. Car justement, grâce à la VAD, on n’est pas obligés d’attendre la sortie en DVD, justement, pour pouvoir (re)-regarder telle ou telle fiction par exemple.

Le catalogue de vidéos est assez riche, et ce dans les différentes catégories de programmes. Il y a une certaine fraîcheur des films proposés en VAD, ce qui est certainement l’atout majeur du site, marquant ainsi une évolution importante. Par ailleurs, le choix entre la location et l’achat est une formule intéressante. Les prix proposés ne m’apparaissent pas exorbitants. Cela permet de s’adresser à des spectateurs ayant des niveaux de revenus différents, et donc un seuil dans la consommation de biens culturels différents.

Il faut continuer à enrichir le catalogue des programmes disponibles dans les différentes catégories. L’idéal serait également de pouvoir diminuer le prix de certains achats,

n Interpénétration avec le monde du cinéma.

Sa qualité et son savoir-faire qui progressent d’année en année. Les acteurs de cinéma ne s’y trompent pas et n’hésitent plus à participer à des fictions télévisées.

Le casting d’acteurs connus, dont Cécile de France, qui se mêlent à des acteurs moins connus, mais dont les personnages, très forts, prennent le pas sur l’intérêt d’abord porté aux acteurs connus.

La réalisation signée Cédric Klapisch.

De plus, la ‘patte’ de Cédric Klapisch à la réalisation et la connaissance de ce milieu par Dominique Besné-hart, apportent un vrai savoir-faire à cette série ‘haut de gamme’.

n Découverte d’univers professionnels autre-fois inexplorés.

Le thème des agents constitue par ailleurs une mise en abîme de la création artistique, si bien que le téléspectateur qui regarde une fiction se retrouve en même temps projeté au cœur de l’élaboration de la fiction : un procédé que je trouve très intéressant.

Cette série traite bien la vie d’un secteur professionnel très particulier, et bien trop souvent méconnu : le monde de la restauration.

Il est vrai que ce domaine professionnel est très difficile pour les personnes qui y travaillent, et cette fiction nous le montre bien.

Pour beaucoup de monde, aller au restaurant, c’est mettre les ‘pieds sous la table’, se’ faire servir’, manger, rigoler, discuter, se détendre, sans trop savoir que derrière, en coulisse, une multitude de personnes se sont pliées en quatre pour leur faire donner du ‘plaisir’.

Cette fiction nous montre bien, justement, toutes les contraintes qu’ont les employés de ce secteur profession-nel : un travail très dur, très éprouvant. Il faut être rapide, tout en étant le plus performant et le plus précis possible, ne pas avoir ou laisser passer au second plan sa vie familiale, car les heures ne sont pas comptées, (on sait quand on prend le travail, mais jamais quand on va le quitter), obéir à des règles bien définies, (celles liées à la profession, et surtout celles dictées par un ‘chef’).

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même si celui-ci est d’ores et déjà correct comparé au prix des DVD proposés en magasin. Il pourrait également y avoir une certaine évolution dans la durée de la location.

Certains Conseillers ont estimé qu’il conviendrait, dans le cadre de la VAD, d’offrir un plus par rapport au passage à l’antenne, qui constituerait une justifi-cation supplémentaire de l’acte de paiement.

J’attends de pouvoir revoir un programme au rythme de mon choix, différent de la diffusion, (souvent deux épisodes par semaine pour une série). Je pense qu’il serait bien de proposer des bonus comme un bêtisier, un making-off, des interviews.

Apporter un plus : du contenu qui n’est pas diffusé à l’antenne

Certains Conseillers ont exprimé l’intérêt qu’ils trouveraient à une offre plus globale, qui serait de l’ordre de l’abonnement. La SVAD permettrait d’ac-céder à un catalogue.

Pour les raisons évoquées précédemment, je crois qu’une offre d’abonnement, (comme Netflix, CanalPlay, etc.), ouvrirait à une plus large clientèle, quitte à les ‘bundliser’ additionnellement avec ces opérateurs, ou à l’intégrer à des offres des opérateurs triple play par exemple.

TELEVISION DE RATTRAPAGE ET VAD Le renouveau de la fiction française suscite une nou-velle appétence, y compris de la part de certains Conseillers qui se déclaraient a priori plus attirés, sinon exclusivement, par les séries américaines.

Cette évolution suscite de nouvelles attentes en matière de visionnage en situation délinéarisée.

• Certaines séries peuvent, parce qu’elles ont déjà un public, ou parce qu’elles constituent des événements, être regardées en avant-première.

• Les séries qui suscitent une certaine impatience de la part des téléspectateurs pourraient être regardées de la même manière sans attendre la fin de la diffusion à l’antenne.

Les visionnages en avant-première et par rafales constituent des modalités de visionnage acceptées, qu’il convient de satisfaire sous peine d’encourager des pratiques illégales.

En revanche, la possibilité de regarder par rafales les épisodes d’une même série présente deux avantages : cela répond parfaitement au phénomène de ‘binge watching’ qui est caractéristique de la consommation des séries par la nouvelle génération d’une part ; d’autre part, cela permet, en outre, de ramener les internautes vers une consommation légale car le ‘binge watching’ s’opère essentiellement sur des sites de piratage ou de streaming illégaux.

Il convient également de signaler que l’offre VAD de France Télévisions n’est pas suffisamment connue. Les Conseillers ont estimé qu’il convenait de la pro-mouvoir davantage, notamment par le biais du club France Télévisions.

Je pense que pour son offre de VAD, France Télévisions devrait fournir beaucoup plus d’efforts afin de faire connaître son site, (personnellement, je ne savais même pas que France Télévisions avait un site de VAD). Il faudrait que le site soit un peu plus mis en valeur, un peu plus annoncé, (dans des émissions à l’antenne, sur le site de France Télévisions).

Celle-ci précéderait la diffusion à l’antenne.

Ce serait une bonne idée, mais cela nécessiterait une bonne communication.

Je ne connaissais pas le site francetvpluzzVad, et j’ai été agréablement surprise, car il contient beaucoup de choses, en particulier beaucoup de documentaires, à des prix souvent raisonnables. Pourquoi ne pas communiquer sur ce site ?

Dans tous les cas, les Conseillers ont estimé que le visionnage des séries en délinéarisé et par rafales constituait une modalité de consommation qu’il fallait satisfaire.

Dans mon expérience personnelle, la possibilité de vi-sionner en avant-première sur la plateforme s’est avérée être une stratégie payante car, pris dans l’intrigue de la série, j’ai loué les deux derniers épisodes de la série pour connaître le fin mot de l’histoire ! C’est le principe même de la série que de créer une attente, et donc une certaine frustration à la fin de chaque épisode.

Pour la fiction ‘Disparue’, et pour les personnes qui n’ont pas eu l’occasion de la découvrir en ‘direct’’ à la télévision ou en ‘différé’ sur le replay, la VAD est une bonne alternative.

Souvent de par notre profession, nos loisirs, il est diffi-cile de pouvoir regarder certains programmes lors de leur diffusion ou même en replay. La VAD peut être la solution de ne pas passer à côté d’une série, d’un film.

Crédit : FTV

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De plus, beaucoup de personnes aiment regarder les séries à ‘épisodes’ dans la foulée. Jusqu’à présent, il fallait attendre la sortie en DVD, mais grâce à la VAD cela est pos-sible sans avoir à attendre trop longtemps après la première diffusion.

Les plus impatients pourraient avoir la possibilité de suivre l’intégralité de leurs ‘séries’ à la suite du visionnage du premier épisode grâce à la VAD.

EN SyNTHèSEu   Les Conseillers ont estimé que le renouveau de

la fiction française devait s’accompagner des possibilités de visionnage comparables à celles dont bénéficient les séries étrangères.

• Les visionnages en avant-première et par rafales devraient être possibles.

• Le temps de rattrapage après le passage à l’antenne devrait être étendu.

• Mise à disposition des séries françaises dans l’offre de VAD de France Télévisions. Certains Conseillers ont souhaité que la durée de location soit quelque peu étendue.

• Réfléchir à l’intégration des séries dans une offre par abonnement, la SVAD, car certains téléspectateurs sont plus enclins à se doter d’un abonnement plutôt que de payer à la pièce.

• Ce renouveau devrait s’accompagner d’une dé-marche de communication visant à événementia-liser les sorties.

u   Le Conseil a longuement débattu de la place du cinéma à la télévision publique sans parvenir à un consensus. Les Conseillers ont exprimé le souhait que cette question soit reprise par le prochain CCP.

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n Présidente-directrice générale de France Télévisions et directrice de la publication : Delphine Ernotte Cunci

n Directrice de la Communication de France Télévisions : Nilou Soyeux

n Directeur des Études et du Marketing Antenne : Florent Dumont

n Directeur délégué à la communication relationnelle : Franck Vautier

n Responsable communication relationnelle - coordination du Conseil consultatif des programmes : Armelle Henri

• Assistée de : Victor Gheroldi chargé de communication relationnelle

n Accompagnement du projet : Walter Detomasi (EA Etudes qualitatives), Philippe Bailly et Augustin Dairaine (NPA Conseil)

n Rédaction du rapport : Walter Detomasi

n Conception graphique : Séverine Poulain (graphiste indépendante)

édité Par la direCtion de la CommuniCation de

franCe télévisions avril 2016