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1 CONFEDERATION PAYSANNE RESEAU DES ORGANISATIONS DU FASO (C.P.F.) PAYSANNES ET DES PRODUCTEURS AGRICOLES 01 BP 2978 Ouagadougou 01 DE L’AFRIQUE DE L’OUEST TEL/FAX : (226) 25 30 18 44 Secrétariat Exécutif E-mail : [email protected] 09 BP 884 Ouagadougou 09 [email protected] Tél. : (226) 25 36 08 25 E-mail : [email protected] [email protected] OUAGADOUGOU, 15 au 17 Décembre 2016 RAPPORT FINAL ATELIER REGIONAL DE PARTAGE D’EXPERIENCES ET DE REFLEXION SUR « LES POLES DE CROISSANCE »

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CONFEDERATION PAYSANNE RESEAU DES ORGANISATIONS DU FASO (C.P.F.) PAYSANNES ET DES PRODUCTEURS AGRICOLES 01 BP 2978 Ouagadougou 01 DE L’AFRIQUE DE L’OUEST TEL/FAX : (226) 25 30 18 44 Secrétariat Exécutif E-mail : [email protected] 09 BP 884 Ouagadougou 09 [email protected] Tél. : (226) 25 36 08 25

E-mail : [email protected] [email protected]

OUAGADOUGOU, 15 au 17 Décembre 2016

RAPPORT FINAL

ATELIER REGIONAL DE PARTAGE D’EXPERIENCES ET DE REFLEXION SUR « LES

POLES DE CROISSANCE »

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Table de matières Liste de sigles et abréviations ..................................................................................................... 3 Introduction ................................................................................................................................ 4 1- LA CEREMONIE D’OUVERTURE ................................................................................. 4 2- LES COMMUNICATIONS ET DISCUSSIONS EN PLENIERE .................................. 5

2.1. L’historique du développement des politiques agricoles au Burkina .......................... 6 2.2. Le modèle de pôles de développement de la Casamance, au Sénégal ........................ 8 2.3. L’expérience de Niono sur l’Office du Niger au Mali ................................................ 8 2.4. L’étude sur les pôles de croissance économique en cours au Burkina Faso ............... 9 2.5. L’étude sur les pôles de croissance en Afrique Centrale et de l’Ouest ..................... 10 2.6. Les conclusions de l’atelier régional de sécurisation foncière .................................. 11 2.7. La Nouvelle Alliance pour la Securité Alimentaire et la Nutrition ........................... 11 2.8. Les réflexions et dynamique du ROPPA ................................................................... 12

3-LES TRAVAUX DE GROUPES ET DES RESTITUTIONS EN PLENIERE ............. 13 3.1. Messages pour les gouvernements africains : ............................................................... 13 3.2. Message pour les PTF bilatéraux et multilatéraux : ...................................................... 13 3.3. Messages pour le Comité Nationale des Pôles de Croissance du Burkina et pour l’administration de Bagré pôle : ........................................................................................... 13 3.4. Messages aux entreprises privés et aux multinationales : ............................................. 14 3.5. Message pour l’UA, l’UEMOA et la CEDEAO : ......................................................... 14

4-LA CONFERENCE DE PRESSE......................................................................................13 5-LA CEREMONIE DE CLOTURE....................................................................................13 5-ANNEXES ........................................................................................................................... 17

5.1. Les Termes de référence : ............................................................................................ 17 5.2. La Liste des participants : ............................................................................................. 30 5.3. Le Communiqué final : ................................................................................................. 32 5.4. Les Photos : ........................................................................ Erreur ! Signet non défini.8

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Liste de sigles et abréviations

AFDI Agriculteurs Français et Développement International BAD Banque africaine de développement

BM Banque Mondiale CEDEAO Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest CNPPC Comité National de Pilotage des Pôles de Croissance CPF Confédération Paysanne du Faso CSA Collectif Stratégies Alimentaires CVD Conseiller Villageois pour le Développement ECOWAP Politique agricole régionale de l'Afrique de l'Ouest EF Exploitation Familiale FAO Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture

MCC Millenium Challenge Corporation MEF Ministère de l'Economie et des Finances MOB Maîtrise d’Ouvrage de Bagré NASAN Nouvelle Alliance pour la Sécurité Alimentaire et la Nutrition OP Organisations Paysannes PAP Personnes Affectées par les Projets PCA Pôle de Croissance Agricole PCD-TASAN

Programme Communautaire Décennal -Transformation de l'Agriculture pour la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle

PDDAA Programme détaillé pour le développement de l'Agriculture en Afrique

PI-AO Politiques d’irrigation en Afrique de l’Ouest

PNIASAN Programmes Nationaux d'Investissement Agricole pour la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle

PRIASAN Programme Régional d'Investissement Agricole pour la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle

PTF Partenaires Techniques et Financiers

ROPPA Réseau des Organisations Paysannes et des Producteurs Agricoles de l'Afrique de l'Ouest

TEC Tarif Extérieur Commun TRIAS ONG Belge de développement UA Union Africaine UEMOA Union Economique et Monétaire Ouest Africaine

USAID United States Agency for International Development

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Introduction Du15 au 17 décembre 2016, s’est tenu à Ouagadougou dans la salle de réunion de Pacific hôtel, l’atelier régional de partage d’expériences et de réflexion sur les pôles de croissance. Organisée par la CPF et le ROPPA, avec l’appui technique et financier de AgriCord, de l’AFDI, de TRIAS, de Oxfam, de Christian AIDS et de SOS Faim, l’atelier régional est placé sous le parrainage du Ministre de l’Agriculture et des Aménagements Hydrauliques et le co-parrainage du Représentant de l’USAID au Burkina Faso. L’atelier a regroupé une soixantaine de participant(e)s venus du Bénin, de la Belgique, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de la France, de la Guinée, de l’Italie, du Mali, du Niger, du Sénégal et du Togo, ainsi que les représentants des plateformes paysannes, des réseaux d’organisations paysannes, des organisations de la société civile, du gouvernement du Burkina Faso, des collectivités locales, des OP basées dans les agropoles et enfin des partenaires techniques et financiers. L’objectif de cet atelier vise à présenter les résultats des études sur les pôles de croissance au Burkina Faso, de croiser les analyses des OP d’Afrique de l’Ouest sur les politiques agricoles qui se développent dans la sous-région ouest africaine et d’adopter une position commune et convergente face à ce modèle de développement vis-à-vis de l’agriculture familiale. Les travaux se sont déroulés chronologiquement selon les étapes suivantes :

ü La cérémonie d’ouverture ü Les communications et discussions en plénière ü Les travaux en groupes suivis des restitutions en plénière ü La cérémonie de clôture ü La conférence de presse

1- LA CEREMONIE D’OUVERTURE

La cérémonie d’ouverture a été présidée par Monsieur RAMDE Tinga Conseiller Technique représentant Monsieur le Ministre de l’Agriculture et des Aménagements Hydrauliques. Il avait à ses côtés le Représentant de l’USAID, ainsi que le Représentant du ROPPA et le Président de la CPF.

Quatre interventions ont ponctué la cérémonie : ü Dans son mot introductif, le président de la CPF a rappelé que les pôles de croissance

constituent une nouvelle approche de développement dans une vision holistique, avec pour objectif d’impacter durablement le développement agricole dans nos pays. Le président Bassiaka DAO a soutenu que les organisations paysannes portent un intérêt particulier aux résultats de cette nouvelle approche dans la mesure où les politiques publiques mises en œuvre depuis les indépendances, n'ont pas permis une exploitation optimale de l'ensemble des potentialités de développement agricoles des pays de la sous-région. Aussi, cet atelier devrait adopter une position commune et convergente face à cette nouvelle approche de développement vis-à-vis de l’agriculture familiale.

ü Ensuite, le représentant du président du ROPPA, Monsieur GNASSINGBE Assimarou

a confirmé que l’agriculture est une question importante et stratégique pour l’Afrique de l’Ouest, car c’est le seul secteur qui offre véritablement une perspective au

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chômage des jeunes. Dès lors, les pôles de croissance apparaissent comme une solution pour certains Etats pour faire face aux différents défis que rencontre l’agriculture. Il nourrit l’espoir que les résultats de cet atelier seront directement valorisés par la CEDEAO qui entame actuellement la 2ème génération des PNIA et du PRIA. Aussi, le ROPPA va documenter les différentes expériences afin de pouvoir faire des propositions pertinentes pour que chaque agriculteur familial puisse vivre dignement de son métier.

ü Le Représentant de l’USAID, chef de file des partenaires au développement du secteur

rural au Burkina Faso a rassuré les participants(es) de la disponibilité de son institution à accompagner toujours les acteurs du monde agricole. Il s’est dit convaincu que les pôles de Croissance peuvent être un outil de développement de l’Agriculture dans la région Ouest-Africaine.

ü Enfin, le discours officiel d’ouverture a été prononcé par Monsieur Tinga RAMDE. Au nom du gouvernement burkinabè, il a souhaité la bienvenue à tous les participants (tes) à l’atelier et salué l’initiative conjointe de la CPF et du ROPPA. Les pôles de croissance peuvent juguler la paupérisation et soutenir fortement la croissance économique et socio professionnelle des populations, à travers la diversification des activités économiques, la création d’emplois et l’accroissement de la productivité de l’économie. Le Conseiller Technique a affirmé que les liens étroits en amont et en aval qui existent à l'intérieur du secteur rural ainsi qu'avec les autres secteurs de l'économie produisent en outre un effet de stimulation de la croissance et de la génération de revenus. Tout en déclarant ouvert l’atelier régional de partage d’expériences et de réflexion sur les pôles de croissance, le Conseiller Technique a affirmé être convaincu et persuadé de la qualité des conclusions qui découleront des travaux.

2- LES COMMUNICATIONS ET DISCUSSIONS EN PLENIERE Un tour de table a permis d’établir les attentes des participant(e)s, synthétisées comme suit : i) Comprendre les principes de la mise en œuvre des pôles de croissance ; ii) Quelle place est réservée à l’exploitation familiale au sein des pôles de croissance ; iii) Faire le bilan de la complémentarité entre l’exploitation familiale et les pôles de croissance ; iv) Dégager des orientations pour une intégration intelligente entre les 2 types de productions. v) L’exploitation familiale, les pôles de croissance, et l’accès à la ressource terre. Plusieurs communications et expériences ont été présentées au cours des sessions en plénière. Elles ont permis d’informer et d’harmoniser la compréhension des participant(e)s, clarifier la problématique des pôles de croissance et enfin proposer des pistes de solutions. Les organisations telles la CPF, Oxfam France, le ROPPA, ainsi que des personnes ressources ont respectivement communiqué sur les huit (8) thèmes suivants :

-­‐ l’historique du développement des politiques agricoles au Burkina de l’ère coloniale à nos jours ;

-­‐ le modèle de pôles de développement de la Casamance, au Sénégal ; -­‐ l’expérience de Niono sur l’Office du Niger au Mali ; -­‐ l’étude sur les pôles de croissance économique en cours au Burkina Faso prenant en

compte le dispositif de déguerpissement et de relocalisation des petits producteurs issus des exploitations familiales;

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-­‐ l’étude pays sur les pôles de croissance en Afrique Centrale et de l’Ouest ; -­‐ les conclusions de l’atelier régional de sécurisation foncière des exploitations

familiales dans les grands périmètres en Afrique de l’Ouest ; -­‐ la Nouvelle Alliance pour la Sécurité Alimentaire et la Nutrition: quel modèle de

développement? -­‐ Les réflexions et dynamique du ROPPA.

2.1. L’historique du développement des politiques agricoles au Burkina Cette présentation intitulée « grand témoin » a été faite par Bassiaka DAO en lieu et place de Mamadou SISSOKO, empêché.

Monsieur DAO a commencé par excuser le président d’honneur du ROPPA (Monsieur SISSOKO). Selon, lui pour comprendre le développement de l’agriculture Burkinabé et des concepts qui sont apparus tout dernièrement, il important de clarifier le concept d’agriculture familiale. Il la définit comme le type d’agriculture qui a permis l’approvisionnement et le développement des villes depuis les indépendances ; c’est l’agriculture qui a nourri toutes les populations de 1960 à nos jours. L’orateur estime que le potentiel Sénégalais est fondé sur la culture arachidière ; ceux du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire respectivement sur le coton au et le cacao. Toutes ces spéculations étaient basées essentiellement sur les exploitations familiales agricoles. En somme, selon lui, l’agriculture familiale a joué son rôle. Cependant, il pense que c’est au moment où cette agriculture prenait son envol, qu’on est rentré dans le cycle de modernisation et, d’économie de marché et des PAS qui ont remis en cause le peu de soutiens étatiques dont elle bénéficiait jadis. Les PAS estimaient que l’Etat devrait se recentrer sur ses missions régaliennes et laisser les acteurs du monde rural se prendre en charge. Le paradoxe est que ces acteurs étaient considérés comme des privés qui devraient se prendre en charge. Mais, malheureusement, au fil du temps, ils sont considérés comme des mendiants qui sont là avec une politique de la main tendue, sans aucune responsabilité. Dans le nouveau concept, on parle de privé, sans tenir compte de l’agriculture familiale qui a permis le développement du capital et offrir des revenus aux producteurs, la gestion des charges familiales (santé, scolarité, etc.). On estime que ce type de production n’est plus d’actualité et qu’il faut trouver d’autres modes de production dont les agropoles. C’est ce qu’on dénonce.

La deuxième problématique est la contradiction apparente entre les grands discours faits au niveau international sur l’employabilité des jeunes et les mesures d’accompagnements mobilisés. En effet, les nouvelles orientations sont d’attirer les jeunes dans l’agriculture sans un lien avec les jeunes ruraux, dont particulière ceux du continent africain. Ces derniers représentent 70% de la population africaine et 70% d’entre eux évoluent dans l’agriculture familiale. Qu’est-ce qu’on fait pour ces jeunes ? Ce sont eux qui fournissent les matières premières et les cultures d’exportation. Le concept de pôle de croissance n’est pas nouveau. La vallée de Kou est un exemple illustratif. C’est une plaine d’environ 1200ha exploitée en culture irriguée, depuis 1970, période de grande sécheresse. A cette époque, les soutiens étatiques avaient permis plusieurs cycles agricoles dans l’année. On avait de la croissance, et on était parvenu à bout de l’insécurité alimentaire et de la pauvreté. Cependant, avec le désengagement des Etats, la production rizicole à la vallée de Kou a connu une régression considérable, car le calendrier cultural n’est pas respecté. Au moment où les uns récoltent, certaines cultures sont en épiaison.

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Quand on parle de pôle de croissance, on dit qu’il faut combiner production, transformation et distribution. En 1970, sur la vallée de Kou, on avait des coopératives assez performantes, qui arrivaient à produire, à transformer et à distribuer. Mais, du coup, on a balayé d’un revers de main tout ça, et on dit d’aller vers les agropoles. Au niveau des agropoles au Burkina Faso, avec tout le travail, quelle est la place de l’agriculture familiale qui emploie 86% de la population active ? Il estime que c’est bien d’avoir des nouveaux concepts, mais toutefois, on doit prendre en compte les liens : qu’est-ce qu’on fait pour renforcer ce qui existent déjà ? Et qu’est-ce qu’on fait pour progresser ? En ce qui concerne la première interrogation, il pense que les exploitations familiales sont livrées à elles-mêmes. En effet, l’Etat qui devrait ouvrir les marchés pour les exploitations familiales, les a fermés. Aucune agriculture ne peut se développer sans marché et le premier marché est détenu par l’Etat. En exemple depuis 2008, avec les petits soutiens étatiques, la production rizicole est passée de 60 000 tonnes à plus de 400 000 tonnes. Ce qui couvre à peu près 47% des besoins de notre population, les 53% autres sont importés. Mais, malheureusement, ces 47% n’ont pas de marché. Voilà des difficultés qui se posent. Comment peut-on résoudre ce problème d’écoulement et en même temps on dit qu’il faut créer des pôles de croissance avec une production plus accrue ? Ce qui pose un problème de politique. Si on n’agit pas sur cette question d’écoulement, les agropoles n’auront pas les effets escomptés. On ne peut pas produire du riz au Burkina et que ce riz reste invendu alors que le riz importé continue à rentrer, à pénétrer les marchés et à être distribué partout. Voilà, ce qui s’est passé de 1960 à nos jours.

Il termine par une anecdote : "Il était une fois, un jeune roi qui appela toute sa population pour dire : « je voudrais que vous exterminez tous les anciens du village, tous et toutes ; et nous allons construire une nation jeune ». Tout le monde est parti, chacun a tué, son père, sa mère et ses grands-parents. Il n’y a qu’un seul (aujourd’hui, le ROPPA) qui dit qu’il va sauvegarder les liens en cachant les siens dans un grenier et est parti à la rencontre. Le jeune roi a demandé, vous avez exécuté ? Ils ont dit oui. Maintenant, l’armée de mon père est là et je veux vous demander : la scelle du cheval de mon père et de mon grand-père était tressée avec du sable fin, je voudrais que vous confectionnez la même scelle pour mon cheval sinon, vous allez tous mourir. C’était le désarroi, chacun est rentré sans soutien, seul celui qui avait caché son grand-père, alla le trouver et lui dit voilà ce que le jeune roi nous a demandé. La réponse a été facile : « demandez-lui de montrer le reste de la scelle de son grand-père et vous allez vous inspirer de ce modèle pour construire ce qu’il veut ». Voilà ce que le ROPPA est entrain de défendre aujourd’hui tandis que tout le monde dit de balayer d’un revers de main l’exploitation familiale et permettre la survenue des agropoles. Mais, demain, si ces agropoles montrent aussi leurs limites, que doit-on faire? Puisqu’à terme, les agropôles finiront par anéantir l’agriculture familiale, si rien n’est fait ? Et c’est pour cela que le ROPPA, depuis très longtemps tire la sonnette d’alarme avec ses membres dans les régions. Si ces agropoles arrivaient à montrer leurs limites comme dans les autres politiques, qu’allons-nous faire ? Il n’y aura plus d’emplois, nous serons dans l’insécurité alimentaire, nous aurons perdu notre savoir-faire et notre savoir-être.

Son souhait est qu’au cours de cette rencontre, les participant(e)s réfléchissent et trouvent des solutions pour la survie de l’agriculture familiale. Les pays dits développés, qui déversent leurs excédents de production, 80% de leurs exploitations sont considérés comme des exploitations familiales. La seule chose qu’il faut est qu’il faut arriver à mettre au sein de ces exploitations des outils de gestion de la performance de l’exploitation familiale pour

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avancer. Or sur ces outils, je pense que le ROPPA a pris une longueur d’avance à travers l’observatoire sur les exploitations.

2.2. Le modèle de pôles de développement de la Casamance, au Sénégal

Dans sa présentation, le Représentant du CNCR Abdou Hadji Badji s’est focalisé sur le pôle de croissance de la Casamance. Le président de la République a décidé de faire ce pôle de croissance un pôle pilote. Il a accompagné ce pôle d’un projet de développement de la Casamance. C’est un cadre de collaboration entre ce projet de croissance et le cadre de concertation des régions de Ziguinchor et de Golga. L’orateur a rappelé le projet et sa mise en place. Il a situé le Comité de pilotage du projet en relevant l’absence de toute organisation paysanne. Le projet a démarré depuis 2014 avec un coût global de 23 milliards de FCFA et est logé à la présidence de la république. C’est une opération structurante de l’Etat en collaboration avec la Banque Mondiale qui vise à développer le potentiel économique de la Casamance qui devrait contribuer à une paix durable dans la région. En rappel, cette région a connu des troubles depuis 30 ans. Le projet entre également dans le cadre de la décentralisation, et regroupe les trois régions de l’ex Casamance. Les priorités sont la concentration des investissements sur les projets à rendement économique élevé. Le président sénégalais s’est également engagé à atteindre l’autosuffisance en riz d’ici à 2019. Aussi, les moyens les plus importants sont mobilisés pour le développement de la riziculture. Au niveau de la Casamance, la riziculture pluviale est plus importante que celle irriguée. L’orateur a aussi indiqué les composantes de l’agropole qui sont au nombre de trois :

ü Le soutient aux activités visant à rétablir les liens manquants dans le riz, l'horticulture et les huîtres des chaînes de valeur ;

ü Le désenclavement des communautés rurales les plus isolées afin qu’elles accèdent aux marchés locaux et aux zones de production agricole ;

ü Le renforcement des capacités en matière de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR).

Dans la mise en œuvre, il y a une prise en compte des OP, qui sont du reste au centre du processus, qui s’est matérialisée par un contrat. Aussi, le développement des chaînes de valeur, est aujourd’hui visible sur le terrain. 2.3. L’expérience de Niono sur l’Office du Niger au Mali

Au niveau du Mali, on ne peut pas dire que le pays s’est engagé de façon formelle dans les pôles de croissance. Il y a eu une étude sur l’identification des différents bassins, effectuée par le Centre d’Analyse et de Prospective, basé à la primature. Cette étude s’est focalisée sur l’état des lieux des différents bassins susceptibles de constituer des pôles de croissance. Un certain nombre de pôles ont été identifiés : il s’agit des pôles agroindustriels, miniers, artisanaux et touristiques. L’Etat a adopté les conclusions de l’étude par rapport aux pôles de croissance, et demander des études de faisabilité pour un certain nombre de pôles agroindustriels. Suite à cette décision, les organisations paysannes se sont saisies de la question pour lever les équivoques sur l’approche agropole, notamment en ce qui concerne la sécurité foncière. En somme, l’analyse de la perception des populations révèle une inquiétude de leur part, quant à l’avenir de l’agriculture familiale dans la construction des pôles de croissance.

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Selon le communicateur, il y a des pôles de croissance naturels au Mali, comme l’Office du Niger, ils restent à être formalisés. 2.4. L’étude sur les pôles de croissance économique en cours au Burkina

Faso Cet exposé a été présenté par le Secrétaire exécutif de la Confédération Paysanne du Faso (CPF) Monsieur Yacouba KANAZOE et a porté sur le thème : « Etude sur les pôles de croissance économique en cours au Burkina Faso prenant en compte le dispositif de déguerpissement et de relocalisation des petits producteurs issus des exploitations familiales ». Pour aborder ce thème, le présentateur a d’abord situé le contexte de l’étude avant de décliner ses objectifs. Ainsi, l’étude se situe dans un contexte de fort niveau d’insécurité alimentaire qui touche près de 50 % des ménages (MEF, 2014) et où la problématique de réduction de la pauvreté est d’actualité. Face à cela, des politiques agricoles et économiques ont été mises en place par les autorités du pays avec l’appui de ses Partenaires Techniques et Financiers à travers les agropoles. Cependant, plusieurs critiques ont été portés quant aux mécanismes de leur mise en œuvre notamment en ce qui concerne les mécanismes de déguerpissement et d’indemnisation de la population en général et des petits exploitants agricoles en particulier. Ainsi, l’étude avait pour objectif de faire l’état des lieux du dispositif de déguerpissement et de relocalisation des petits producteurs, engendré par le développement des pôles de croissance au Burkina Faso. Une méthodologie par sondage auprès des populations touchées et des autres parties prenantes a été utilisée afin de recueillir leur perception sur la problématique. Il ressort de l’analyse qu’au niveau du processus, les différents pôles ont adopté une approche participative avec l’implication à plusieurs niveaux de plusieurs acteurs dont (i) le Comité national de pilotage des pôles de croissance (CNPPC), (ii) les Agences d’exécution: Maitrise d’ouvrage, Maison de l’entreprise, Opérateurs privés, (iii) les PTF: Banque Mondiale (BM), Millenium Challenge Corporation (MCC) au Sourou ; (iv) les Collectivités locales ; (v) la Société civile ; (vi) les Entreprises locales ; (vii) les CVD et les conseillers ; (viii) les leaders communautaires ; (ix) les PAP et les associations locales. En ce qui concerne les PAP, on y distingue les : PAP déplacées et PAP non déplacées. Toutefois, les déplacements ont été involontaires. Si les agropoles ont eu quelques points positifs notamment à travers d’une part l’octroi des titres fonciers à certains PAP au Sourou et à Bagré sécurisant ainsi l’investissement agricole, et d’autre part, le bornage des parcelles d’habitation, la dotation des infrastructures socio-économiques (souvent améliorées par rapport à l’existant), etc. Cependant, des insuffisances à tous les niveaux dans la mise en œuvre de ces agropoles sont à signaler : (i) absence d’infrastructures socioéconomique de base (Samandéni), (ii) degré d’information moyen des PAP ; (iii) inexistence d’un référentiel d’indemnisation au Burkina Faso entrainant des modes d’indemnisation inadéquats au gré des PAP ; (iii) modes d’attribution des parcelles aménagés et pratiques des baux emphytéotiques pas assez convenables pour les PAP etc. Des recommandations en vue d’une mise en œuvre réussie des agropoles ont été formulées : (i) une attribution efficiente des terres, (ii) le respect des engagements par les différentes parties prenantes ; (iii) une évaluation rigoureuse et une transparence totale dans la gestion du plan ; (iv) une diversification de la production pour accroitre le revenu agricole (v) le renforcement des capacités des réseaux sociaux ; (vi) une amélioration des modes d’indemnisation (prise en compte des droits coutumiers et des produits forestiers dans l’indemnisation des PAP, institution des allocations de «troubles » aux populations, ...). Cet exposé a suscité des débats autour des questions posées par certains participant(e)s. Ces préoccupations ont trait à des questions méthodologiques de l’étude (taille de l’échantillon,

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prise en compte d’un groupe témoin) d’une part et d’autre part, aux questions foncières et de sécurité alimentaire des PAP. Des réponses ont été fournies aux participant(e)s. Les consultants ont d’abord rappelé le contexte de l’étude. Ils ont rappelé les notions de pôle de croissance. Effectivement, au jour d’aujourd’hui, il existe un seul pôle de croissance (Bagré pôle), les autres étant en projet. Toutefois, dans les deux autres grands projets d’aménagement (Sourou et Samandéni), il y a eu à l’image de Bagré, de et réinstallation des populations. Ils ont par ailleurs rappelé la méthodologie qui a constitué pour l’essentiel l’étude de la perception des populations. La méthode de stratification par catégorie d’activité et choix aléatoire à l’intérieur de chaque strate a permis de constituer l’échantillon de l’étude. Ils ont également rappelé le mode de dédommagement des PAP. La taille de l’échantillon respecte la théorie statistique et est fonction du temps et de l’enveloppe financière qui ont été mis à la disposition des consultants. Pour le reste de questions, les consultants ont invité la CPF a partagé le rapport aux participant(e)s qui contient l’essentiel des réponses. Dans le même sens, le SP de la CPF s’est excusé de la non distribution du rapport. Lui, comme les autres commanditaires (SE ROPPA) ont recadré l’objectif de l’étude qui consistait à partir d’un dialogue paysan structuré autour des questions des pôles de croissance d’analyser les mécanismes de déguerpissement et réinstallation des PAP. C’est aussi une manière d’anticiper (de veille) tout en sachant que les différents projets ne sont pas au même niveau de mis en œuvre de pôle de croissance. Toutefois, cette lecture paysanne sera renforcée par d’autres outils. 2.5. L’étude sur les pôles de croissance en Afrique Centrale et de l’Ouest Cette présentation a été faite par Clara JAMART, de Oxfam France à travers le thème « Présentation de l’étude pays sur les pôles de croissance en Afrique Centrale et de l’Ouest». La communicatrice a commencé par rappeler les faits de l’étude et positionner théoriquement la démarche méthodologique des pôles de croissance. Selon elle, les pôles de croissance ou Couloir de croissance mis à jour en 2008 par Int-réseau avec YARA comme tête de liste, s’inscrivent dans la théorie de ruissèlement. Sur cette base, il devrait y avoir attraction des investisseurs dans une région, avec pour corollaire assurer la sécurité alimentaire, stimuler la production agricole et contribuer à une croissance économique inclusive dans le cadre des agropoles. Le développement des pôles de croissance de pôles est un des piliers du PDDAA, de GrowAfrica et de la NASAN. Au Burkina Faso, selon la Nouvelle Alliance pour la Sécurité Alimentaire (NASA), le Pole de Bagré est le projet far du pays. Toutefois, en Afrique de l’Ouest en général, et au Burkina Faso en particulier, les projets sont moins avancés, mais on constate les mêmes dangers et les mêmes dérives que dans les pays bien avancés en la matière (Mozambique, Tanzanie). Les cinq griefs majeurs sont : (i) processus très opaque ; (ii) création d’un système agricole à 2 vitesses (64% des superficies sont occupées par des agrobisuness bénéficiant d’un accès facilité à la terre et aux intrants mais aussi d’exemption massive en matière fiscale; a contrario, l’agriculture familiale doit répondre à un cahier de charge); (iii) source de conflits entre paysans déplacés et populations autochtones d’une part et entre agriculteurs et éleveurs d’autre part ; (iv) l’impact sur l’environnement (transition polyculture/élevage vers une grande monoculture avec utilisation massive des produits chimiques) ; (v) impacts sur la sécurité alimentaire (57% des ménages sur les pôles de croissance connaissent de problèmes de sécurité alimentaire). A l’issu de cette présentation, des questions d’ordre méthodologiques (notion de pôle de croissance), d’éclaircissement ainsi que des apports ont été soulevés par les participants. En termes de questions, on a : N’y a-t-il pas des aspects positifs au niveau des pôles de croissance ? Y a-t-il des expériences de pôle de croissance dans les pays développés ? A qui

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profite la croissance ? Est-ce que au niveau du ROPPA, il y’a des dispositifs qui sont prises pour éviter les dérives constatées en Afrique de l’Est ? En termes de contribution, on peut noter : (i) la proposition de mettre en place des outils pour accompagner l’exploitation familiale, (ii) la non-participation des acteurs de l’agriculture familiale au Conseil d’Administration de Bagré Pôle contrairement à ce qui prévalait au moment de la MOB. La communicatrice a donné des éléments de réponse à différentes questions avec des illustrations de la mauvaise contractualisation et de la fourniture inadéquate des intrants aux petits exploitants agricoles en Côte d’Ivoire, qui ont débouché sur l’hypothèque de leurs terres. Elle aussi relève qu’actuellement il n’y a pas d’effets de ruissèlement attendu de la politique des pôles de croissance. Par ailleurs, la NASAN a été mal comprise et a entrainé beaucoup de déceptions. 2.6. Les conclusions de l’atelier régional de sécurisation foncière La série des présentations s’est poursuivie avec la communication de Monsieur André TIORO sur "les conclusions de l’atelier régional de sécurisation foncière des exploitations familiales dans les grands périmètres en Afrique de l’ouest". D’entrée de jeu, l’auteur a situé le contexte de la sécurisation foncière dans les politiques d’irrigation en Afrique de l’Ouest (PI-AO) en termes de pression sur les ressources, d’accroissement démographique, de regain d’intérêt pour l’irrigation notamment dans les pays sahéliens (2IS) et de la situation différenciée de réforme politique et lois foncière dans les différents pays de l’espace CEDEAO/UEMOA. Il s’est ensuite focalisé sur les enjeux et défis de la sécurisation foncière sur les périmètres irrigués. A ce niveau, il relève que le défi crucial du secteur agricole est de continuer à assurer plus efficacement sa fonction économique en accroissant la productivité de tous les facteurs, en fournissant les matières premières à l’artisanat et à l’industrie agroalimentaire, tout en assurant la sécurisation foncière notamment sur les PI-AO. Il a par ailleurs, signalé la place prépondérante de l’agriculture notamment irriguée dans la réalisation de la sécurité alimentaire des ménages, compte tenu de l’importance de l’autoconsommation dans les stratégies des ménages agricoles et du rôle joué par les marchés de proximité des produits vivriers, pour nourrir les populations urbaines. Les autres défis sont la compétition entre les différents acteurs notamment les exploitations familiales et les « agrobusiness » et l’intensification de la production en tenant compte de tous les besoins qui demeurent importants. Il a terminé par la présentation des perspectives de sécurisation foncière notamment sur les PI-AO. 2.7. La Nouvelle Alliance pour la Sécurité Alimentaire et la Nutrition L’avant dernière communication de la journée a porté sur « La Nouvelle Alliance pour la Sécurité Alimentaire et la Nutrition: quel modèle de développement?". Elle a été effectuée par Paola DE MEO de Terra Nuova. Elle a indiqué que Barak OBAMA a annoncé à CAMP DAVID en 2012 des nouveaux engagements commerciaux pour l’Afrique dans un scenario de lutte contre la faim et la pauvreté. L’objectif de la NASAN est de faire sortir 50 millions de personnes de la pauvreté dans les 10 années à venir. La NASAN a trois composantes : (i) les dirigeants africains s'engagent à adopter des réformes pro-marché; (ii) les pays du G8 maintiennent leurs engagements de L'Aquila et l'alignement de l'aide pour les pays africains et (iii) 45 entreprises du secteur privé s’engagent à fournir plus de 3 milliards $ en investissements qui aideront les petits exploitants agricoles à augmenter la production et améliorer les revenus. Elle a présenté quelques faits stylisés tels que : (i) la crise alimentaire 2007est le fruit des tendances de long termes liées à la marginalisation croissante des

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agricultures vivrières au profit des monocultures d'exportation ainsi qu’à la dépendance accrue des pays pauvres vis-à-vis des marchés internationaux; (ii) l’alimentation et la terre sont les nouveaux objets d’attraction pour les investissements et la spéculation ; (iii) l’impact du régime alimentaire agro-industriel sur les changements climatiques, les questions de santé liées à l'alimentation, les gaspillages alimentaires. Ce contexte a reposé à nouveau la question de la « Souveraineté et l’indépendance alimentaire », la nécessité de rebâtir des modèles de croissance propres. Ceci a amené à considérer le secteur privé comme acteur et moteur du développement, un paradigme non prouvé, mais qui monte en puissance. Toutefois, il y a une certaine ambiguïté sur le concept de privé dans le langage des PTF. Ainsi, le secteur privé comprend les entreprises quelles que soient la taille, la propriété et la structure. La FAO considère le secteur privé comme englobant un large éventail d'entités qui vont des organisations paysannes, des coopératives et des PME aux plus grandes sociétés internationales. Cela inclut également les institutions financières privées, les associations industrielles et commerciales, qui représentent des consortiums et des intérêts du secteur privé. Par ailleurs, l’auteur spécifie que la valeur ajoutée de la Nouvelle Alliance, c’est de pouvoir demander aux Etats, des changements dans les politiques nationales en faveur des entreprises de l’agro-industrie. Elle estime que la Nouvelle Alliance va exacerber les structures de marché oligopolistiques des fournisseurs d’intrants à travers une entière chaîne d’approvisionnement (à partir des semences, intrants chimiques, production, transformation, transport et commercialisation dans les supermarchés). Elle est aussi revenue sur la définition restrictive de la nutrition et la notion de sécurité alimentaire. Elle a terminé sur les notions de gouvernance à travers la démocratie, la souveraineté et la résistance. Selon elle, il y a des millions de petits agriculteurs qui produisent la plupart de la nourriture du monde, mais sont maintenant coincés sur moins de 25 pour cent des terres agricoles du monde. 2.8. Les réflexions et dynamique du ROPPA La dernière communication sur « les réflexions et dynamiques du ROPPA » a été faite par Monsieur Ousseini OUEDRAOGO. La présentation a porté sur quatre points : (i) l’évolution du contexte et des réformes du développement agricole; (ii) les enjeux des PCA, (iii) le questionnement – initiatives – dynamiques du ROPPA et (iv) l’accès au marché des EF: recommandations du CSA. Après l’histoire, le communicateur a justifié la légitimité de l’action du ROPPA par des textes sur la défense et la promotion des EF d’une part, et d’autre part par les engagements des PF et du ROPPA dans la formulation et mise en œuvre des PA. Les principes et approche d’intervention: (i) la réalisation d’objectifs adoptés dans le cadre des politiques agricoles - promouvoir l’intégration régionale et le développement du marché régional, et (ii) défendre et promouvoir les EF dans les processus des PCA. Un certain nombre de plaidoyers a été réalisé auprès des institutions internationales et PTF (BAD, PCD – TASAN, Bagré pôle…). En guise de perspective, il est prévue : (i) des enquêtes sur une lecture paysanne dans cinq pays au moins (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Sénégal et Togo): processus d’exploration, de concertation paysanne. Pour le cas du Burkina, il s’agit d’approfondir le travail de la CPF, notamment les résultats/conclusions de cet atelier; (ii) la tenue d’un atelier régional avec pour objectif de définir une vision et des propositions des OP et un plan/stratégie de dialogue multi-acteurs ; (iii) d’engager une réflexion sur le lien entre les petits exploitants et les marchés, en s'appuyant sur les travaux antérieurs du CSA « Investir dans la petite agriculture pour la sécurité alimentaire ». Il conclut sur une question fondamentale : quels marchés et comment ? Ces trois dernières présentations n’ont pas connues de questions.

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3-LES TRAVAUX DE GROUPES ET DES RESTITUTIONS EN PLENIERE Cette session a été centrée sur des réflexions stratégiques en groupes, en vue de recueillir les expériences, les bonnes pratiques et les propositions des participant(e)s sur les principales questions identifiées lors des communications. Les participant(e)s se sont scindés en deux (2) groupes, pour approfondir les échanges sur les différents thèmes et formuler les recommandations suivantes :

3.1. Messages pour les gouvernements africains : -­‐ l’orientation des investissements en priorité vers les exploitations familiales, qui

répondent aux besoins des agriculteurs et aux défis de la souveraineté alimentaire. ; -­‐ la promotion des produits locaux et le développement des marchés agricoles locaux et

régionaux ; -­‐ le respect des droits fondamentaux des populations, notamment le droit à

l’alimentation et à l’accès au foncier ; -­‐ la promotion des investissements des Petites et moyennes entreprises agricoles

nationales ; -­‐ la participation efficace des OP au sein des comités d’orientation stratégique sur les

pôles de croissance ; -­‐ l’accès équitable et durable aux facteurs de production (intrants, semences,

équipements et terres) ; -­‐ la mise en œuvre d’un système de financement adapté aux exploitations familiales ; -­‐ le renforcement des capacités des exploitations familiales et de leurs organisations

dans toutes leurs diversités, pour faire face à leurs responsabilités.

3.2. Message pour les PTF bilatéraux et multilatéraux : -­‐ L’orientation des financements vers les exploitations familiales au détriment de

l’agrobusiness (par exemple NASAN) ; -­‐ Le respect des engagements et normes internationaux comme fondement de tout

investissement agricole ;

3.3. Messages pour le Comité Nationale des Pôles de Croissance du Burkina et pour l’administration de Bagré pôle :

-­‐ la participation efficace des OP au sein des comités d’orientation stratégique sur les pôles de croissance pour une meilleure transparence et une minimisation des conflits fonciers ;

-­‐ l’octroi des compensations justes, équitables et approuvés par toutes les parties prenantes ;

-­‐ la promotion de l’investissement des Petites et moyennes entreprises agricoles burkinabè, notamment dans les pratiques agro écologiques ;

-­‐ la suppression des exonérations fiscales pour les investisseurs privés ;

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3.4. Messages aux entreprises privés et aux multinationales : -­‐ le respect des droits des populations locales, dans les politiques d’ouverture des

marchés africains ; -­‐ l’orientation des investissements privés vers la production, la transformation et la

commercialisation locale, en complément des investissements publics ; -­‐ le respect des principes et normes internationaux comme fondement de tout

investissement privé agricole.

3.5. Message pour l’UA, l’UEMOA et la CEDEAO : -­‐ la prise en compte des besoins des agriculteurs familiaux dans les politiques régionales

de développement agricole ; -­‐ le renforcement de l’exploitation familiale via la promotion des marchés locaux, la

diversification de la production et de l’alimentation, la pratique agro écologique et le respect des droits des paysans ;

-­‐ la relecture du TEC pour mieux protéger les productions paysannes ; -­‐ le strict respect des systèmes agricoles et alimentaires endogènes dans les accords de

partenariat économique ; -­‐ la prise en compte des besoins des exploitations familiales et du droit à l’alimentation

dans la mise en œuvre du PRISAN.

Une feuille de route a été adoptée par les participant(e)s pour la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des recommandations de l’atelier. Le résumé de la feuille de route se présente comme suit :

1. Diffuser le communiqué final et la déclaration partout où besoin est (PF, faîtières membres des PF, ministères de l’Agriculture, institutions, parlements, PTF, presse, etc.);

2. Retravailler le communiqué final avec des illustrations et en faire une note politique, le traduire en différentes langues et le reproduire en plusieurs exemplaires;

3. Élaborer une fiche synoptique pour le plaidoyer auprès des institutions (continentale et régionale) et des Etats;

4. Constituer des alliances tant en Afrique de l’Ouest, Afrique Centrale, etc. avec des outils sur des thématiques précises (terre, eau, déguerpissement / relocalisation, modèles de production, etc.)

5. Lecture paysanne des PCA dans certains pays et tenir un atelier régional pour définir une vision et des propositions des OP et un plan/stratégie de dialogue multi-acteurs.

4. La Conférence de presse

Elle a été animée par quatre personnalités (Dao Bassiaka, président de la CPF, Mamadou Goita de IRPAD, GNASSINGBE Sandou Assimarou Président de la Coordination togolaise des OP et Ouédraogo Ousséini, Secrétaire Exécutif du ROPPA) à l’issu de la clôture de l’atelier et a concerné les organes de la presse nationale et internationale (L’Economiste,

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L’Observateur Paalga, BF1, Le Pays, Sidwaya, Horizon FM, RFI, Burkina Info, la TNB, Africâble TV, AFRIMAG). Après avoir pris connaissance du contenu du Communiqué final de l’atelier, les journalistes ont eu droit à une introduction de la part du président de la CPF, qui a présenté brièvement les pôles de croissance, tout en soulignant le fait que les exploitations familiales ne sont pas prises en compte dans le schéma de ces pôles, car elles ne sont pas considérées par l’Etat comme des privés. Quatre questions ont été posées par les journalistes: i) Pourquoi avoir peur des pôles de croissance ? ii) Qu’est-ce que les participant(e)s de l’atelier attendent concrètement des gouvernements? iii) Pour le cas du Burkina Faso, quelles sont les propositions concrètes pour améliorer les choses à Bagré ?iv) Pour quelles raisons, les exploitations familiales ne bénéficient-elles pas de la même attention que les pôles de croissance de la part des autorités?

Le président de la CPF expliquera que la complémentarité prônée par les gouvernements entre les pôles de croissance et les exploitations familiales n’est pas une réalité et pire, actuellement, ces deux systèmes sont mêmes des concurrents. Ainsi, dans le cas des pôles de croissance, les producteurs perdent leur terre qui, est pourtant leur premier outil de travail. Les ressources publiques sont alors utilisées pour appuyer l’agrobussiness, au détriment des exploitations familiales, qui sont le fondement de la sécurité alimentaire et contribuent à l’emploi des jeunes. C’est ce biais qui explique que le Burkina ne soit pas autosuffisant sur le plan alimentaire, mais est parfois le 1er producteur africain en coton. Les Etats africains doivent cesser de naviguer à vue avec des investisseurs étrangers et appliquer rigoureusement les politiques agricoles sous régionales, notamment l’ECOWAP qui prend en compte les besoins réels des exploitations familiales. GNASSINGBE Sandou Assimarou Président de la Coordination togolaise des OP a affirmé que les paysans sont disposés à accueillir des aménagements agricoles comme les périmètres irrigués à maitrise totale d’eau, mais pas des agropoles dont l’essentiel de la production est destinée à l’exportation. L’inquiétude des producteurs autour des agropoles est fondée et les exploitations familiales réclament des politiques agricoles tournées vers la souveraineté alimentaire. A la suite, le Secrétaire Exécutif du ROPPA dans son intervention a dit qu’il y’a des dynamiques au sein de la région et malgré les défis, les résultats sont concrets. Le discours selon lequel les agropoles vont créer la croissance, lutter contre la pauvreté et contribuer fortement à la sécurité alimentaire n’est pas vérifié et l’exemple du Brésil est illustratif. Le pays est un grand exportateur de produits agricoles (il est entre autre le 1er exportateur mondial de soja), mais la pauvreté est endémique pour certaines catégories de la population, qui ne peuvent vivre sans les aides sociales. Dans la région Ouest-africaine, 20% des produits alimentaires consommés est importé et cela coûte 50 milliards de francs CFA et cette situation risque de s’empirer, si des mesures fortes ne sont pas prises par les gouvernements. Au nom de quelle logique nos dirigeants ne peuvent pas prendre des mesures au profit des exploitations familiales qui emploient 85% de la population, mais peuvent voter des lois pour quelques dizaines d’investisseurs étrangers, comme le cas des exonérations à Bagré? Le directeur de IRPAD, Mamadou GOITA a construit son argumentaire autour du postulat du modèle des agropoles, selon lequel on ne peut plus faire du développement agricole sans faire appel aux investisseurs étrangers qui privilégient les produits exportés. Ce modèle combine de façon intensive les trois principaux facteurs de production agricole que sont, l’eau, l’engrais et

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les semences (parfois OGM ou hybrides). Aussi, l’alliance forte entre l’Etat et les populations agricoles s’est aujourd’hui effritée au profit d’une alliance entre l’Etat et les investisseurs étrangers. En 2010, le gouvernement burkinabè a consacré 20% de ses ressources pour investir uniquement à Bagré. Pour terminer, monsieur Gaétan invite les Etats de la sous-région à changer le modèle des agropoles, en associant intimement les producteurs locaux.

5. La cérémonie de clôture Présidée par Monsieur RAMDE Tinga Conseiller Technique représentant Monsieur le Ministre de l’Agriculture et des Aménagements Hydrauliques, la cérémonie de clôture a été marquée par la lecture du Communiqué final, suivi de trois discours.

ü Dans le Communiqué final, le Secrétaire Permanent de la CPF est revenu sur les grandes étapes du déroulement de l’atelier que sont la cérémonie d’ouverture, les communications et discussions en plénière, les travaux en groupes suivis des restitutions en plénière, avant de s’attarder sur les principales recommandations de la rencontre. Ces dernières sont formulées à l’endroit des gouvernements ouest africains, du gouvernement Burkinabé en tant que pionnier de la sous-région dans le développement des pôles de croissance, de la CEDEAO et de l’UEMOA, des Partenaires techniques et financiers et enfin les dernières recommandations s’adressent aux entreprises engagées dans les processus de pôles de croissance agricole.

ü Dans son adresse, le Président de la CPF remerciera vivement les participant(e)s pour

le déplacement de Ouagadougou, avant d’affirmer qu’aucune nation ne peut bâtir durablement sa sécurité alimentaire sur l’importation des produits agricoles. Les producteurs oust-africains ne sont pas contre les agropoles, mais la réalité est que ce secteur n’est pas pourvoyeur d’emplois et ne contribue nullement à l’épanouissement de l’exploitation familiale. Aussi, l’exploitation familiale demeure une solution durable pour la sécurité alimentaire et une alternative pour l’emploi des jeunes.

ü Le représentant du président du ROPPA, Monsieur GNASSINGBE, dira que

l’agriculture est une question importante et stratégique pour les pays africains. Pour lui cet atelier constitue le début d’un processus et le ROPPA se donnera les moyens pour poursuivre la réflexion autour des pôles de croissance pour alimenter le dialogue au sein de l’UEMOA et la CEDEAO. Aussi, les recommandations pertinentes de l’atelier seront transmises au Conseil d’Administration du ROPPA, pour mise en œuvre effective.

ü Dans son discours de clôture, le représentant du Ministre a au nom du gouvernement

Burkinabé, adressé ses vifs remerciements et sa profonde gratitude aux participant(e)s de l’atelier pour leur participation active, aux efforts de développement du secteur agricole des pays de la sous-région. Il a rappelé l’importance capitale de toute initiative qui concourt à soutenir efficacement la croissance et la productivité agricole à tous les niveaux d’interventions. Monsieur Tinga RAMDE affirme qu’il connait et partage toutes les préoccupations soulevées, par l’atelier. Aussi, il réitère la ferme volonté du gouvernement burkinabè à parachever les processus engagés visant à faire des pôles de croissance des modèles qui développent les agricultures familiales et augmentent durablement les revenus des exploitants familiaux.

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Avant de déclarer clos l’atelier régional de partage d’expériences et de réflexion sur les pôles de croissance, le Conseiller Technique de Monsieur le Ministre de l’Agriculture et des Aménagements Hydrauliques a rassuré les participant(e)s que les conclusions pertinentes de l’atelier, seront reversées dans les instances appropriées tant au niveau national que régional, pour suite à donner et dans les meilleurs délais possibles.

ANNEXES Annexe 1 : TDR de l’atelier

Annexe 2 : Liste des participant(e) s Annexe 3 : Communiqué final de l’atelier

Annexe 4 : Déclaration des OSC Annexe 5 : Photos

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Annexe 1 : TDR de l’atelier

       CONFEDERATION  PAYSANNE       RESEAU  DES  ORGANISATIONS    DU  FASO  (C.P.F.)   PAYSANNES  ET  DES  PRODUCTEURS  AGRICOLES  01  BP  2978  Ouagadougou  01   DE  L’AFRIQUE  DE  L’OUEST  TEL/FAX  :  (226)  25  30  18  44       Secrétariat  Exécutif  E-­‐mail  :  [email protected]   09  BP  884  Ouagadougou  09  info@cpf-­‐bf.org   Tél.  :  (226)  25  36  08  25  

E-­‐mail  :  secretariat@roppa-­‐afrique.org                   [email protected]    

   

 15  au  17  Décembre  2016  à  OUAGADOUGOU,  Pacific  Hôtel  

 

 

 

 

Novembre  2016  

 

   

TERMES DE REFERENCES DE L’ATELIER REGIONAL DE PARTAGE

D’EXPERIENCES ET DE REFLEXION SUR « LES POLES DE CROISSANCE »

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SOMMAIRE    

SOMMAIRE  -­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐  19  

I.   CONTEXTE  ET  JUSTIFICATION  -­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐  20  

II.   OBJECTIFS  ET  RESULTATS  ATTENDUS  DE  L’ATELIER  -­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐  23  1.1   OBJECTIF  GLOBAL   -­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐  23  1.2   OBJECTIFS  SPECIFIQUES  -­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐  23  1.3   RESULTATS  ATTENDUS  -­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐  23  

III.   METHODOLOGIE  DE  TRAVAIL  -­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐  24  

IV.   LIEUX  ET  DATES  -­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐  24  

V.   LES  PARTICIPANTS  A  L’ATELIER  -­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐  24  

VI.   BUDGET  ESTIMATIF  -­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐  ERREUR  !  SIGNET  NON  DEFINI.  

VII.   PROGRAMME  INDICATIF  DE  L’ATELIER  -­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐  27    

   

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I. CONTEXTE  ET  JUSTIFICATION  

Dans   le  monde,  près  d’un  milliard  de  personnes  sont  aux  prises  avec   la  faim  et   l’insécurité  alimentaire.  L’Afrique  subsaharienne  est   la  région  où  la  proportion  de  populations  affectée  par  l’insécurité  alimentaire  est  la  plus  élevée,  30  %  d’entre  eux  souffrent  substantiellement  de  la  faim.  Selon  la  FAO,  la  région  dénombrait  223  millions  de  personnes  sous  alimentées  en  2013.  Dans  cette  partie  du  monde,  le  secteur  agricole  se  positionne  comme  le  catalyseur  de  l’économie   et   joue   un   rôle   d’importance   capitale   pour   la   sécurité   alimentaire   de   ses  populations.      L’agriculture  à   caractère   familial   absorbe  une  bonne  proportion  de   la  population  active  et  constitue   le   levier   de   l’économie   de   la   majorité   de   ces   pays.   Les   exploitations   familiales  produisent  près  de  80%  de  la  nourriture  consommée  dans  le  continent  et  fournissent  90%  de  tous   les   investissements   en   agriculture   (FAO   2012).   Toutefois,   ce   secteur   est   fragilisé   par  plusieurs  contraintes  défavorables  à  son  expansion.  Les  effets  inhibiteurs  sont  imputables  à  une   série  de   facteurs  dont   :   l’inefficience  des  politiques  publiques  agricoles  ;l’inadaptation  des  investissements  en  agriculture,  l’insuffisance  des  infrastructures  et  des  services  sociaux  en   milieu   rural,   les   aléas   climatiques,   les   problèmes   d’accès   à   la   terre   et   aux   autres  ressources   naturelles  ;l’inefficacité   de   la   gestion   de   la   fertilité   du   sol  ;la   persistance   d’un  système  d’exploitation  traditionnelle  non  amélioré  faute  d’accès  aux  financements  adaptés  et   la   quasi   absence  de   financement   de   la   recherche/vulgarisation  participative   et   adaptée  aux   besoins   des   exploitations   familiales   à   travers   les   budgets   nationaux  ;le   faible   niveau  d’équipements   technique  ;la  non  maîtrise  de   l’eau  ;   les   risques  de  marché  et  des  prix  non  rémunérateurs,   etc.   Cette   situation   d’incertitude   se   traduit   par   des   crises   alimentaires   et  nutritionnelles   récurrentes   ayant   des   conséquences   importantes   sur   l’économie   et   la   paix  sociale  des  pays  concernés  et  sur  le  bien-­‐être  de  ses  habitants.    Au   regard   de   ces   défis   et   dans   la   vision   de   construire   une   agriculture   pourvoyeuse   de  croissance  économique  et  alimentaire  durable,   les  Etats  africains  notamment  subsahariens  ont  entrepris  la  restructuration  de  leur  secteur  agricole  et  se  sont  inscrits  sur  des  initiatives  sous  régionales,  régionales  et  internationales.  L’alignement  aux  ODD,  l’adoption  de  reformes  et   politiques   de   développement   sectoriel,   (PDDAA   2015-­‐2025,   ECOWAP,   PAU,   PRIA,  PNIA/PNSR,  etc.)  sont  autant  de  manifestations  d’intérêts  pour  doter  le  secteur  agricole  de  moyens  conséquents  à  son  envol.    Dans  cette  quête  de  booster   le  secteur  agricole,   les  chefs  d’Etat  Africains,  déjà  en  2003  au  sommet  de  Maputo,  décidèrent  d’allouer  au  moins  10%  du  budget  national  à  l’agriculture  en  vue  d’impulser  une  croissance  basée  sur  ce  secteur.  Pourtant,  dix  ans  après,  le  bilan  conduit  par   le  ROPPA  a  noté  que   seulement  4  des  15  pays  de   la  CEDEAO  avait  atteint   cet  objectif  (ROPPA  2013).    Réunis   de   nouveau   en   juin   2014   à   Malabo   (Guinée   Equatoriale),   les   Chefs   d’Etat   et   de  Gouvernement   de   l'Union   africaine   ont   adopté   lors   de   leur   session   ordinaire   deux   (2)  

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déclarations   qui   se   rapportent   au   renouvellement   du   PDDAA   et   au   programme   de  transformation  agricole  et  de  sécurité  alimentaire  de  l'Afrique  au  cours  de  la  décennie  2015-­‐2025.  La  Déclaration  de  Malabo  sur  le  PDDAA  est    un  engagement  à  accélérer  la  croissance  et   la   transformation   de   l’agriculture   en   Afrique   pour   une   prospérité   partagée   et   de  meilleures  conditions  de  vie.  Le  sommet  a  doté  le  continent  d’un  nouveau  cycle  du  PDDAA  à  l’horizon   2025.   Mais   la   voie   indiquée   pour   rejoindre   les   objectifs   déclarés   cible   le  renforcement   de   l’agrobusiness   et   des   partenariats   publics-­‐privés   plutôt   que   celui   des  exploitations   familiales   et   leurs   associations   qui,   pourtant,   constituent   l’axe   important   de  l’économie  et  de  la  sécurité  alimentaire  des  pays  en  question.      Une   telle   vision   de   la   bonne   stratégie   à   suivre   était   déjà   visible   dans   les   programmes  régionaux   et   nationaux   d’investissements   agricoles   qui   ont   été   élaborés   et  mis   en  œuvre  dans  les  Etats  membres  de  la  CEDEAO  en  vue  d’opérationnaliser  leurs  engagements,dont  la  plupart  est  arrivée  à  échéance  en  2015.  Malheureusement,  ces  programmes  soutenant   les  politiques   agricoles   régionales,   continentales   et   internationales   ont   mis   en   avant   des  modèles   économiques   privilégiant   les   pôles   de   compétitivité   et   de   croissance   agricole   au  détriment  de  l’agriculture  familiale  pourtant  ciblées  dans  les  politiques  régionales  agricoles  (ECOWAP,   etc.),   suivant   la   ligne   de   la   "Nouvelle   Vision   pour   l’Agriculture   "élaborée   par   le  World   Economic   Forumen   2009  (http://www3.weforum.org/docs/WEF_CO_NVA_Overview_FR.pdf).  La  mise  en  place  de  ces  pôles  se  traduit  par  une  conjonction  d’aménagements  (hydrauliques,  énergétiques   …)   visant   à   intensifier   la   production   agricole   et   des   mesures   incitatives   en  faveurs  de  grands  investisseurs  dans  la  production  agricole.  La  recherche  (IPES-­‐Food  (2016),  A   paradigm   shift   fromindustrial   agriculture   to   diversified   agroecological   systems.  http://www.ipes-­‐food.org/reports)  et  l’expérience  ont  démontré  les  limites  de  ce  modèle  et  son   impact   négatif   sur   le   climat,   sur   l’environnement,   sur   l’autonomie   des   agriculteurs  familiaux   et   sur   l’agriculture   familiale   pourtant   base   de   la   sécurité   alimentaire   et  nutritionnelle   et   créatrice   d’emplois   notamment   pour   les   jeunes   ruraux   et   les   femmes  rurales.   Des   recommandations   politiques   adoptées   par   le   Comité   de   Sécurité   Alimentaire  Mondiale   (CSA)  en  octobre  2016  demandent  aux  gouvernements  plutôt  de  promouvoir   les  réseaux  de  marchés  territoriaux  qui  cheminent  80%  de  la  nourriture  consommée  en  Afrique    sub-­‐saharienne   et   qui   portent   davantage   de   bénéfices   aux   exploitants   familiaux   et   aux  économies   nationales   (CSA   2016  http://www.fao.org/3/a-­‐mr177e.pdf;   CSM   2016:  http://www.csm4cfs.org/wp-­‐content/uploads/2016/10/CONNECTING-­‐SMALLHOLDERS-­‐TO-­‐MARKET.compressed.pdf.).      Cette   tendance   des   politiques   régionales   et   nationales   est   aujourd’hui   particulièrement  soutenue  par  des   initiatives   internationales   telles  que   la  Nouvelle  Alliance  pour   la  Sécurité  Alimentaire  et  Nutritionnelle  (NASAN)dont  7  des  10  pays  pilotes  se  trouvent  en  Afrique  de  l’Ouest  (Burkina,  Benin,  Mali,  Sénégal,  Niger,  Ghana,  Nigeria).L’objectif  déclaré  de  l’initiative  est   d’améliorer   la   sécurité   alimentaire   et   la   nutrition   en   aidant   quelques   50   millions   de  personnes   en   Afrique   subsaharienne   à   sortir   de   la   pauvreté   d’ici   2022,   dont   1   600   000  personnes  au  Burkina  Faso.  Pour  accompagner  cette  initiative,  la  NASAN  met  fortement  au  

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cœur  de  l’action,  l’apport  de  capitaux  privés  pour  développer  le  secteur  agricole  africain.  Elle  prévoit   dès   sa   création   trois   (03)   milliards   de   dollars   d’investissement   provenant   des  multinationales   et   des   entreprises   privées.   Elle   fait   également   recours   à   l’ODA   des   pays  donateurs   impliqués   ainsi   qu’aux   financements   des   institutions   financières   telles   que   la  Banque  Mondiale  et  la  Banque  Africaine  de  Développement  (BAD)  pour  couvrir  des  couts  –  comme  ceux  d’infrastructure  -­‐  que  les  multinationales  ne  sont  pas  disposer  à  financer.  Enfin,  elle   demande   aux   gouvernements   des   pays   "bénéficiaires"   de   créer   un   "environnement  positif"  pour  les  investissements  du  secteur  privé  (surtout  pour  les  multinationales)  à  travers  des   changements   des   politiques   nationales   dans   les   domaines   clés   comme   le   foncier,   les  semences,   l’importation   des   intrants,   la   fortification   des   aliments,   etc.     Dans   sa   stratégie  opérationnelle,  des  zones  pilotes  ont  été  identifiées  comme  zone  d’investissement,  à  priori  les  «  pôles  de  croissance  »  dans  le  cas  du  Burkina  Faso.    L’idée   de   libéraliser   le   secteur   agricole   en   accordant   une   place   prééminente   aux  investisseurs  privés  a  entrainé  de  vives  critiques  et   réactions  de   la  part  du  monde  agricole  notamment   des   organisations   paysannes   et   suscité   des   réflexions.   En   effet,   en   faisant  l’apologie  de  l’apport  de  nouveaux  capitaux  privés  en  agriculture  dans  le  développement  de  l’agriculture  des  pays,  nombreux  sont  ceux  qui  pensent  que  la  NASAN  desserre   les   intérêts  de   l’agriculture   familiale   pourtant   fer   de   lance   de   la   sécurité   alimentaire,   au   profit   d’une  agriculture  agrobusiness  qui  prônent  un  modèle  de  production  industrielle  en  monoculture  et  des  chaines  de  valeur  qui  ‘exportent’  la  plupart  des  valeurs  ajoutés.      Une  série  de  questionnements  légitimes  s’est  donc  installée:    

- Quel  est   le  sort  réservé  aux  petits  producteurs  familiaux  dans  la  mise  en  œuvre  des  pôles  de  croissance  ?    

- Quels  sont  réellement  les  impacts  et  les  enjeux  de  telle  initiative  sur  les  exploitations  familiales,  l’accès  à  la  terre  sécurisée  des  agriculteurs  sur  les  sites  d’intervention  ?  

- Quels  impacts  sur  la  sécurité  alimentaire  et  le  droit  à  l’alimentation  des  populations.  Etc.  

 Ces   points   de   réflexions   sont   portés   par   bon   nombre   d’organisations   paysannes   et   de   la  société  civile  africaine  (ROPPA,  CPF,  etc.)  et  européenne/internationale  (OXFAM,  AFDI,  SOS  Faim,   Terra   Nuova,   etc.)   qui   s’interroge   sur   l’impact   des   pôles   de   croissance   sur   leurs  membres   et   ceux   de   leurs   partenaires.   Le   désir   donc   d’approfondir   la   problématique   et  d’appréhender   la   portée   de   l’initiative   NASAN   dans   les   politiques   de   développement   du  secteur  rural  dans  leur  pays  s’impose.    A  cet  effet,  plusieurs  études  sur  la  question  ont  été  réalisées  dont  l’étude  commanditée  par  la   CPF   sur   l’incidence   des   pôles   de   croissance,   en   tant   que   pool   d’attraction   de   mise   en  œuvre   de   la   NASAN   au   Burkina   Faso,   sur   les   populations   déguerpies   et   relocalisées.   La  diversité   des   études   conduites   par   les   OP   et   OSC   implique,   dans   un   esprit   fédérateur,  l’organisation   progressive   d’un   cadre   d’information   et   de   réflexion   qui   servira   de   tribune  

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pour   définir   une   vision   commune,   donner   des   orientations   et   prévoir   des   actions  synergiques  au  niveau  régional.  

II. OBJECTIFS  ET  RESULTATS  ATTENDUS  DE  L’ATELIER  

 1.1 Objectif  global  

L’objectif   global   est   de   présenter   les   résultats   des   études   sur   les   pôles   de   croissance   au  Burkina  Faso,  de  croiser  les  analyses  des  OP  d’Afrique  de  l’Ouest  sur  les  politiques  agricoles  qui  se  développent    dans  la  sous-­‐région  ouest  africaine  et  d’adopter  une  position  commune  et  convergente  face  à  ce  modèle  de  développement  vis-­‐à-­‐vis  de  l’agriculture  familiale.      1.2 Objectifs  spécifiques  

ü Renforcer  les  connaissances  des  participants  sur  les  modèles  de  développement  axés  sur   les   pôles   de   croissance   et   leurs   impacts   sur   l’exploitation   familiale   et   les   petits  producteurs;  

ü Définir  une  vision  commune  sur  le  lien  entre  pôle  de  croissance  et  développement  de  l’agriculture  familiale  ;  

ü Adopter  une  position  sur  le  modèle  de  développement  en  Afrique  de  l’Ouest  en  lien  avec   les   soutiens   apportés   par   les   bailleurs   à   la   construction   des   pôles   de  croissance/compétitivité,  en  particulier  à  travers  la  NASAN  ;  

ü Décliner  des  lignes  d’orientation  pour  un  plaidoyer  harmonisé    1/  au  niveau  sous  régional,  sur  les  orientations  des  politiques  régionales  agricoles  de  la  CEDEAO,  de  l’UEMOA,  etc.  à  l’horizon  2025  ;  2/   au   niveau   international,   sur   l’orientation   actuelle   de   l’aide   publique   au  développement  en  matière  de  soutien  au  «  secteur  privé  »  dans  des  initiatives  telles  que  la  NASAN.  

 1.3 Résultats  attendus  

ü Les   participants   sont   mieux   outillés   et   informés   de   la   logique   et   les   impacts   du  modèle   de   développement   proposé   dans   les   initiatives   telles   que   le  NASAN  et   des  intérêts  desservis.  

ü Les  participants  sont  mieux  outillés  et  informés  des  effets  de  la  mise  en  œuvre  de  la  NASAN  dans  les  pôles  de  croissance;  

ü Les  expériences  sur  la  mise  en  œuvre  de  pôle  de  croissance  au  niveau  régional(et  si  possible  continental)  sont  partagées  et  connues  ;  

ü les  visions  des  OP  sur  l’orientation  nécessaire  des  pôles  de  croissance  sont  perçues  et  uniformisées  à  l’échelle  régionale  ;    

ü les  visions  des  OP  et  de  leurs  partenaires  sur  l’initiative  NASAN  et  les  autres  initiatives  qui  suivent  la  même  logique  sont  perçues  et  uniformisées  à  l’échelle  régionale  ;    

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ü Les   lignes   directrices   ou   thématiques   pour   des   actions   conjointes   de   plaidoyer   au  niveau  régional  sont  déclinées.  

III. METHODOLOGIE  DE  TRAVAIL  

La  méthodologie   de   travail  mettra   en   relief   les   techniques   de   participation   dynamique   et  active.   Elle   se   focalisera   sur   des   présentations   de   résultats   d’études   en   plénière   et   des  partages   d’expériences   des   pays   de   l’Afrique   de   l’Ouest   en   matière   de   pôles   de  développement.   Des   travaux   de   groupe   seront   proposés   pour   traiter   des   questions  spécifiques  et  pour   la  définition  d’une  position  commune  des  OP  vis-­‐à-­‐vis  des  modèles  de  développement  actuel  à  travers  la  NASAN.  Des  personnes  ressources  de  notoriété  régionale  voire  internationale  seront  identifiées  pour  la   facilitation   et   la   capitalisation   des   échanges   et   la   documentation   des   réflexions   sur   les  modèles  de  développement  promu  actuellement  à  travers  la  NASAN.  Les   plateformes   paysannes   invitées   à   l’atelier   prépareront   des   notes   de   capitalisation   des  expériences  de  pôles  de  croissance  ou  de  compétitivité  dans  leur  pays  respectif  en  vue  de  les  partager  avec  l’ensemble  des  participants  à  l’atelier.  Les  principales  études  réalisées  dans  le  domaine  feront  l’objet  de  présentation  succincte  pour  susciter  /  alimenter  les  débats.  Un  rapport  synthétique  de  l’atelier  sera  élaboré.  En  outre,  un  document  récapitulant  tous  les  actes  de  l’atelier  sera  produit  et  imprimé  en  500  exemplaires  pour  les  participants  plus  tard  après   l’atelier.   Ce   dit   document   sera   également   diffusé   sur   les   sites   des   organisations   et  institutions   participantes   et   diffusé   auprès   des   institutions   continentales   (UA/PDDAA)  régionales  (CEDEAO)  et  sous  régionales  (UEMOA,  CILSS,  etc.).  D’autres  ONG  ou   institutions   internationales  ou  agence  de  coopération  au  développement  comme  l’AFD,  GrowAfrica  et  Global  Water  Initiative  seront  conviées  à  l’atelier  régional.  Elles  présenteront  succinctement  les  conclusions  de  leurs  travaux  sur  le  sujet.  Un   comité   d’organisation   sera   mis   en   place   pour   préparer   techniquement   et   sur   le   plan  organisationnel   l’atelier.   Il   sera   composé   de   représentants   des   parties   prenantes   et  travaillera   essentiellement   via   Internet.   Des   rencontres   en   présentiel   seront   également  organisées  par  les  membres  présents  au  Burkina  Faso.  

IV. LIEUX  ET  DATES  

L’atelier   se   tiendra   à  Ouagadougou   au   Burkina   Faso   du   15   au   17décembre   2016   à   Pacific  Hôtel,   sis   avenue   de   l’UEMOA   dans   la   ZACA   (Zone   d’Activités   Commerciales   et  Administratives).  

V. LES  PARTICIPANTS  A  L’ATELIER  

Les   participants   invités   à   cet   atelier   de   partage   d’expériences   seront   les   plateformes  d’organisations   paysannes   du   Burkina   et   certaines   plateformes   paysannes   membres   du  ROPPA,  les  réseaux  d’organisations  paysannes  (ROPPA,  APESS,  RBM),  les  organisations  de  la  

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société  civile  (ONG),  les  représentants  du  gouvernement  du  Burkina  Faso,  les  représentants  des   collectivités   locales,   les   représentants   des   producteurs   basés   dans   les   agropoles,   les  partenaires   techniques  et   financiers  engagés  aux   côtés  des  exploitations   familiales  et   /  ou  dans  la  promotion  des  agropoles.  

Liste  des  participants  à  l’atelier  

N°   Structure   Pays   Nombre  de  participants  

1   CPF   Burkina  Faso   4  

2  Union  des  producteurs  de  riz  de  Bagré   Burkina  Faso   1  

3  Un  représentant  des  producteurs  de  l’agropole  de  Samendeni   Burkina  Faso   1  

4  Un  représentant  des  producteurs  de  l’agropole  du  Sourou   Burkina  Faso   1  

5   PFPN   Niger   1  6   CNOP-­‐M   Mali   1  7   CTOP   Togo   1  8   CNOP-­‐G   Guinée   1  9   CNCR   Sénégal   1  10   ANOPACI   Côte  d’Ivoire   1  11   PNOPPA-­‐B   Bénin   1  

12  ROPPA  (dont  au  moins  un  administrateur)  

Burkina  et  autres  pays     3  

13   Afdi-­‐Burkina   Burkina  Faso   1  14   AFDI  AO   Burkina  Faso   1  15   Afdi  nationale   France   1  16   Inter-­‐réseaux   Burkina  Faso   1  

17  Bureau  National  des  Chambres  d’agriculture   Burkina  Faso   1  

18  Chambre  régionale  d’agriculture  du  centre-­‐est   Burkina  Faso   1  

19   SPONG     Burkina  Faso   2  

20  FIAB  /  Collège  des  Acteurs  du  Secteur  Privé  Rural  (CASPR)   Burkina  Faso   1  

21   OXFAM  (France  et  Burkina)   Burkina  &  France   2  22   Christian  Aid   Burkina  Faso   1  23   SOS-­‐FAIM  (Belgique  et  Burkina)   Burkina  et  Belgique   2  24   TRIAS   Burkina  Faso   1  25   Terra  Nuova   Italie   1  26   ACF   Burkina/France   1  27   COPAGEN   Burkina  Faso   1  28   INADES-­‐FORMATION   Burkina  Faso   1  

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N°   Structure   Pays   Nombre  de  participants  

29   Réseau  MARP   Burkina  Faso   1  30   TENFOREST   Burkina  Faso   1  31   APESS   Burkina  Faso   1  32   RBM   Burkina  Faso   1  

    Gouvernement  du  Burkina  Faso          33   Premier  Ministère   Burkina  Faso   1  34   MAAH   Burkina  Faso   1  35   SP/CPSA   Burkina  Faso   1  

36  Direction  du  Projet  Pôle  de  Croissance  de  Bagré   Burkina  Faso   1  

37   MRAH   Burkina  Faso   1  

38  MEF  (Direction  des  Pôles  de  Croissance)   Burkina  Faso   1  

39  Collectivités  territoriales  (AMBF,  ARBF)   Burkina  Faso   3  

40  

Partenaires  techniques  et  financiers  (France,  BM,  USAID  en  tant  que  chef  de  file  des  PTF  du  secteur  rural)  

Burkina  Faso   3  

41   GWI/UICN   Burkina  Faso   1  42   GrowAfrica   ???   1  43   AFD   Burkina  Faso   1  44   Institutions  Africaines  (PDDAA)   Burkina  Faso   1  45   Institutions  régionales  (CEDEAO)   Burkina  Faso   1  

46  Institutions  sous-­‐régionales  (UEMOA,  CILSS)   Burkina  Faso   2  

47   Porteurs  de  plaidoyer       2  48   Personnes  ressources   Burkina  Faso  et  Mali   2  

    Total         63    

 

   

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VI. PROGRAMME  INDICATIF  DE  L’ATELIER  

 15  décembre  2016  –  Quelle  place  pour  l’agriculture  familiale  dans  les  pôles  de  croissance  ?    Journée  de  réflexion  et  d’information      9h  :  Introductions  :      Cérémoniales  d’ouverture    Introduction  du  maître  de  cérémonie  

- Mot  de  bienvenu  du  président  de  la  CPF  - Discours  introductif  du  président  du  ROPPA  - Mot  du  représentant  des  partenaires  - Discours  d’ouverture  du  MAAH  - Interviews  avec  la  presse    

 Introduction  de  l’atelier  par  le  grand  témoin  (leader  paysan)  Intervention  du  facilitateur  principal  pour  rappeler  les  objectifs  et  résultats  attendus    9H30  –  Présentation  de  l’étude  de  la  CPF  sur  les  Pôles  de  croissance  au  Burkina-­‐Faso    Principales  conclusions  et  recommandations  politiques  (CPF/Personne  ressource)–  30  Min    Discussion  avec  la  salle  -­‐  30  min      10h30  –  Présentation  de  l’étude  multi  pays  sur  les  pôles  de  croissance  Oxfam  France,  ACF  France  et  CCFD-­‐Terre  Solidaire  Principales  conclusions  et  recommandations  politiques  (Clara  Jamart)  –  15  Min    Discussion  avec  la  salle  -­‐  30  min    

 11h15  –  Pause      11h30  -­‐   Présentation   du   ROPPA   des   conclusions   de   son   atelier   de   juin   2016   sur   les  périmètres   irrigués  et   le  respect  des  droits   fonciers  coutumiers  et  de  celui  de  septembre  2016  sur  la  stratégie  régionale  de  sécurisation  foncière  des  exploitations  familiales  Principales  conclusions  et  recommandations  politiques  (André  Tioro)–  15  Min    Discussion  avec  la  salle  -­‐  30  min      12h15  –  Brève  présentation  de  la  NASAN,  de  l’approche  "partenariats  public-­‐privé"  et  des  "plateformes  multi-­‐acteurs"  par  Terra  Nuova  Principales  orientations  et  recommandations  politiques  (Paolo  De  Meo)  –  15  Min    Discussion  avec  la  salle  -­‐  15  min        

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12h45  –  Brève  communication  du  ROPPA  sur  les  décisions  prises  par  le  Comité  de  Sécurité  Alimentaire   Mondiale   (CSA)  :   responsabilités   des   gouvernements   africains   et   cohérence  avec  la  logique  des  pôles  de  croissance  Principales  conclusions  et  recommandations  politiques  (Nadjirou  Sall)–  15  Min    Discussion  avec  la  salle  -­‐  15  min      13h15  -­‐  Pause  déjeuner      14h30   –   Pôle   de   croissance   et   développement   de   l’agriculture   familiale  :   la   vision   du  ministère  de  l’agriculture  et  des  aménagements  hydrauliques  du  Burkina  Faso  Principales  conclusions  et  recommandations  politiques  (SP/CPSA)–  15  Min    Discussion  avec  la  salle  -­‐  15  min    15h   –   Les   pôles   de   croissance   et   la  modernisation   de   l’agriculture   africaine,   la   vision   de  GrowAfrica  Principales  conclusions  et  recommandations  politiques  (GrowAfrica)–  15  Min    Discussion  avec  la  salle  -­‐  15  min    15h30   –   Position   d’un   bailleur  :   l’Agence   française   de   développement   et   son  positionnement   face   au   développement   des   pôles   de   croissance  ;   une   dynamique   à  soutenir  ?      Principales  conclusions  et  recommandations  politiques  (Direction  de  l’AFD  à  Ouaga)  –  15  Min    Discussion  avec  la  salle  -­‐  15  min    16h  –  Synthèse  du  facilitateur  principal  et  discussion  de  la  synthèse  avec  les  participants    17h  -­‐  Conclusion  de  la  journée    A   partir   de   17h30  :   travail   de   la   commission   de   rédaction   (ROPPA,   CPF,   Personnes  ressources)  chargée  de  proposer  le  draft  de  déclaration  des  OP  :  Un  premier  draft  sera  distribué  aux  représentants  d’OP  et  OSC  nationales  en  début  du  2ème  jour.          16   décembre   2016   –   Le   développement   des   pôles   de   croissance,   une  tendance  qui  doit  faire  réagir  la  société  civile  ?    Journée  de  réflexion  réservée  au  OP  et  aux  OSC  :  une  trentaine  de  participants    9h  -­‐  Introduction  /  Débriefing  de  la  1ère  journée  facilitateur  principal  Réactions  /  commentaires  des  participants  sur  le  débriefing  de  la  1ère  journée      9h30  –  Présentation  des  travaux  de  groupe  et  constitution  des  groupes  facilitateurs  

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10h  –  Pause-­‐déjeuner    10H30–Travaux  en  ateliers  :  deux  «  groupes  OP  »  et  un  «  groupe  ONG  »  qui  répondent  à  3  ou  4  grandes  questions  :    

-­‐ Quelles  sont   les  principales  problématiques  que  fait  émerger   le  concept  de  pôle  de  croissance  pour  les  agriculteurs  familiaux  ?    

-­‐ Quels  types  d’actions  peuvent  faire  débloquer   les  problèmes  posés  par   les  pôles  de  croissance  ?  Quels  leviers  permettront  de  mener  ces  actions  ?  (financiers,  politiques,  syndicaux,  etc.)    

-­‐ Quels  sont  les  5  messages  clés  à  diffuser  sur  les  pôles  de  croissance  ?        13h  –  Déjeuner      14h30  –  Restitution  des  Ateliers    10  min  par  atelier  /  groupe  Synthèse  en  plénière  et  discussion  de  pistes  d’actions  nationales,  sous-­‐régionales,  régionales  et   internationales   à  mener  par   les  OP  et   leurs  partenaires   (pour   l’établissement  d’un  plan  d’actions).    16h  –  Présentation  et  discussion  du  draft  de  déclaration  finale  Lecture  du  projet  de  déclaration  –  discussion  pour  amélioration  –  adoption  (rapporteur  de  la  commission  de  rédaction)  –  15  Min    Discussion  avec  la  salle  -­‐  15  min    16h30  –  Conclusions  de  la  journée  :  

-­‐ Synthèse  de  la  journée  par  le  facilitateur  principal  -­‐ Organisation  pour   la  3ème   journée  en   l’occurrence   l’animation  de   la  conférence  de  

presse  :  facilitateur  principal  et  participants    

 

17  décembre  2016  –  Présentation  des  conclusions  de  l’atelier    

9h   -­‐   Session   en   plénière  en   présence   de   tous   les   participants   du   1er   jour   (pouvoirs  publics     burkinabè,   PDDAA,   CEDEAO,   UEMOA,   CILSS,   Coopérations   au   développement,  ONG,   partenaires   techniques   et   financiers,   producteurs   et   leurs   organisations   faîtières,  etc.)  

-­‐ Synthèse  des  deux  jours  des  travaux  (30  min)  –  facilitateurs  -­‐ Présentation  du  plan  d’action  /   feuille  de   route  adoptée   (15  min)  –  président  de   la  

CPF  -­‐ Lecture  de  la  déclaration  finale  (10  min)  –  représentant  du  ROPPA  

 

10h30  –  Clôture  de  l’atelier  

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-­‐ Intervention  du  président  du  ROPPA  -­‐ Mot  du  représentant  de   l’USAID,  chef  de  file  des  partenaires  au  développement  du  

secteur  rural  au  Burkina  Faso  -­‐ Discours  de  clôture  du  MAAH  

 

11h30  –  Conférence  de  presse  

Conférence   de   presse   en   présence   des  médias   nationaux   (RTB,   BF1,   Burkina   Info,  Horizon  FM,   Radio   de   la  Municipalité,   radio   du   parlement,   etc.)   et   étrangers   (RFI,   BBC,   Africa   24,  Africable,  etc.)  pour  la  diffusion  des  conclusions  de  l’atelier  (déclaration  des  OP-­‐OSC).    

Au  présidium  de  la  conférence  de  presse  :  

-­‐ Président  de  la  CPF  -­‐ Président  du  ROPPA  -­‐ Président  d’honneur  du  ROPPA  -­‐ Secrétaire  Exécutif  du  ROPPA  -­‐ Facilitateur  principal  

 

12H  –  Fin  et  départ  des  participants  

 

 

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ANNEXE 3 : communiqué final CONFEDERATION PAYSANNE RESEAU DES ORGANISATIONS DU FASO (C.P.F.) PAYSANNES ET DES PRODUCTEURS BURKINA FASO AGRICOLES 01 BP 2978 Ouagadougou 01 DE L’AFRIQUE DE L’OUEST TEL/FAX : (226) 25 30 18 44 Secrétariat Exécutif E-mail : [email protected] 09 BP 884 Ouagadougou 09 [email protected] Tél. : (226) 25 36 08 25

E-mail : [email protected] [email protected]

OUAGADOUGOU, 15 au 17 Décembre 2016

COMMUNIQUE FINAL

ATELIER REGIONAL DE PARTAGE D’EXPERIENCES ET DE REFLEXION SUR « LES

POLES DE CROISSANCE »

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Du 15 au 17 décembre 2016, s’est tenu à Ouagadougou dans la salle de réunion de Pacific hôtel, l’atelier régional de partage d’expériences et de réflexion sur les pôles de croissance. Organisé par la CPF et le ROPPA, avec l’appui technique et financier de AgriCord, de AFDI, de TRIAS, de Oxfam, de Christian AIDS et de SOS Faim, l’atelier régional est placé sous le Parrainage du Ministre de l’Agriculture et des Aménagements Hydrauliques et le co-parrainage de l’USAID. L’atelier a regroupé une soixantaine de participants (tes) venus (es), de la Belgique, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de la France, de la Guinée, de l’Italie, du Mali, du Niger, du Sénégal et du Togo. Les représentants des plateformes paysannes, des réseaux d’organisations paysannes, des organisations de la société civile nationale et internationale, du gouvernement du Burkina Faso, des collectivités locales, des OP basées dans les zones d’intervention des agropoles, ainsi que des partenaires techniques et financiers ont pris part à l’atelier. L’objectif de cet atelier vise à présenter les résultats des études sur les pôles de croissance au Burkina Faso, de croiser les analyses des OP d’Afrique de l’Ouest sur les politiques agricoles qui se développent dans la sous-région ouest africaine et d’adopter une position commune et convergente face à ce modèle de développement vis-à-vis de l’agriculture familiale. Les travaux se sont déroulés selon les étapes suivantes :

ü la cérémonie d’ouverture ; ü les communications et discussions en plénière ; ü les travaux en groupes suivis des restitutions en plénière ; ü la cérémonie de clôture.

1- LA CEREMONIE D’OUVERTURE La cérémonie d’ouverture a été présidée par Monsieur RAMDE Tinga, Conseiller Technique, représentant Monsieur le Ministre de l’Agriculture et des Aménagements Hydrauliques. Il avait à ses côtés le Représentant de l’USAID, ainsi que le Représentant du ROPPA et le Président de la CPF. Quatre interventions ont ponctué la cérémonie :

ü Dans son mot introductif, le président de la CPF a rappelé que les pôles de croissance

constituent une nouvelle approche de développement dans une vision holistique, avec pour objectif d’impacter durablement le développement agricole dans nos pays. Le président DAO Bassiaka a soutenu que les organisations paysannes portent un intérêt particulier aux résultats de cette nouvelle approche dans la mesure où les politiques publiques mises en œuvre depuis les indépendances n'ont pas permis une exploitation optimale de l'ensemble des potentialités de développement des pays de la sous-région. Aussi, cet atelier devrait adopter une position commune et convergente face à cette nouvelle approche de développement vis-à-vis de l’agriculture familiale.

ü Ensuite, le représentant du président du ROPPA, Monsieur GNASSINGBE Assimarou

a confirmé que l’agriculture est une question importante et stratégique pour l’Afrique de l’Ouest, car c’est le seul secteur qui offre véritablement une perspective au

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chômage des jeunes. Dès lors, les pôles de croissance apparaissent comme une solution pour certains Etats pour faire face aux différents défis que rencontre l’agriculture. Il nourrit l’espoir que les résultats de cet atelier seront directement valorisés par la CEDEAO qui entame actuellement la 2ème génération des PNIASAN et du PRIASAN. Aussi, le ROPPA va documenter les différentes expériences afin de pouvoir faire des propositions pertinentes pour que chaque agriculteur familial puisse vivre dignement de son métier.

ü Le Représentant de l’USAID, chef de file des partenaires au développement du secteur

rural au Burkina Faso a rassuré les participants(es) de la disponibilité de son institution à accompagner toujours les acteurs du monde agricole. Il s’est dit convaincu que les pôles de Croissance peuvent être un outil de développement de l’Agriculture dans la région Ouest-Africaine.

ü Enfin le discours officiel d’ouverture a été prononcé par Monsieur Tinga RAMDE. Au nom du gouvernement burkinabè, il a souhaité la bienvenue à tous les participants (tes) à l’atelier et salué l’initiative conjointe de la CPF et du ROPPA. Les pôles de croissance peuvent juguler la paupérisation et soutenir fortement la croissance économique et socio professionnelle des populations, à travers la diversification des activités économiques, la création d’emplois et l’accroissement de la productivité de l’économie. Le Conseiller Technique a affirmé que les liens étroits en amont et en aval qui existent à l'intérieur du secteur rural ainsi qu'avec les autres secteurs de l'économie produisent en outre un effet de stimulation de la croissance et de la génération de revenus. Tout en déclarant ouvert l’atelier régional de partage d’expériences et de réflexion sur les pôles de croissance, le Conseiller Technique a affirmé être convaincu et persuadé de la qualité des conclusions qui découleront des travaux.

2- LES COMMUNICATIONS ET DISCUSSIONS EN PLENIERE Plusieurs communications et expériences ont été présentées au cours des sessions en plénière. Elles ont permis d’informer et d’harmoniser la compréhension des participants (tes), clarifier la problématique des pôles de croissance et enfin proposer des pistes de solutions. Les organisations telles la CPF, Oxfam France, le ROPPA, ainsi que des personnes ressources ont respectivement communiqué sur les thèmes suivants :

-­‐ l’historique du développement des politiques agricoles au Burkina de l’ère coloniale à nos jours : témoignage d’un grand témoin, leader paysan ;

-­‐ le modèle de pôles de développement de la Casamance, au Sénégal ; -­‐ l’expérience de Niono sur l’Office du Niger au Mali ; -­‐ l’étude sur les pôles de croissance économique en cours au Burkina Faso prenant en

compte le dispositif de déguerpissement et de relocalisation des petits producteurs issus des exploitations familiales;

-­‐ l’étude pays sur les pôles de croissance en Afrique Centrale et de l’Ouest ; -­‐ les conclusions de l’atelier régional de sécurisation foncière des exploitations

familiales dans les grands périmètres en Afrique de l’ouest ; -­‐ la Nouvelle Alliance pour la Sécurité Alimentaire et la Nutrition: quel modèle de

développement? -­‐ réflexions et dynamique du ROPPA.

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Ces communications ont permis d’approfondir les préoccupations relatives aux questions des pôles de croissance, en lien avec la sécurité foncière, la sécurité alimentaire et la prise en compte des exploitations familiales. Les échanges et les partages d’expériences ont permis aux participants (tes) de tirer les leçons apprises et de s’enrichir mutuellement. 3-LES TRAVAUX EN GROUPES SUIVIS DES RESTITUTIONS EN PLENIERE Cette session a été centrée sur des réflexions stratégiques en groupes, en vue de recueillir les expériences, les bonnes pratiques et les propositions des participants (tes) sur les principales questions identifiées lors des communications. Les participants (tes) se sont scindés (ées) en deux (2) groupes, pour approfondir les échanges sur les différents thèmes et formuler les recommandations suivantes : Par conséquent, nous exhortons :

-­‐ Les gouvernements ouest africains à : o respecter les engagements de Malabo ; o accroitre les investissements publics en faveur du développement agricole, en

ciblant en priorité les agricultures familiales, les pratiques agro-écologiques et le développement de périmètres irrigués destinés aux exploitations familiales;

o renoncer au développement des pôles de croissance agricoles qui favorisent les entreprises de l’agrobusiness au détriment des agricultures familiales, en particulier grâce à des exemptions fiscales, tarifaires et douanières.

-­‐ En particulier, le gouvernement du Burkina Faso, en tant que pionnier de la sous-région, doit :

o s’assurer du respect des droits fondamentaux des populations affectées par le projet Bagrépôle et les autres pôles de croissance ;

o mettre en place une meilleure gouvernance des pôles de croissance, favorisant une participation effective et efficace des organisations paysannes à tous les niveaux ;

o mettre un terme aux exemptions fiscales, tarifaires et douanières accordées aux entreprises investissant sur les pôles de croissance, en vue de générer des revenus pour l’Etat et les conditions nécessaires à la redistribution des richesses créées.

-­‐ La CEDEAO et l’UEMOA à : o ouvrir le dialogue avec les organisations paysannes et les organisations de la

société civile pour revoir les axes du PRIA-SAN et le PCD-TASAN en lien avec la promotion des pôles de croissance agricole ;

o exécuter les axes prioritaires du PRIA-SAN et du PCD-TASAN conformément aux engagements pris avec les organisations paysannes et autres acteurs de la société civile ;

o exécuter la réforme du Tarif Extérieur Commun (TEC) afin de l’adapter aux réalités socio-économiques de la région de manière générale, et du secteur agricole en particulier ;

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o associer les organisations paysannes et de la société civile aux différentes études de capitalisation qu’elles envisagent de mener sur les pôles de croissance agricole dans la région.

-­‐ Les partenaires techniques et financiers à :

o s’aligner avec les priorités nationales et régionales définies de manière participative et inclusive, et axées sur le renforcement des agricultures familiales ;

o cesser de financer les pôles de croissance favorisant d’autres types d’acteurs au détriment des exploitations familiales ;

o respecter les engagements internationaux relatifs aux droits fonciers, aux responsabilités des multinationales et aux droits humains.

-­‐ Les entreprises engagées dans les processus de pôles de croissance agricole à : o ne pas nuire aux droits des populations locales sous couvert de lutter contre la

faim et la pauvreté ; o respecter les engagements internationaux concernant les responsabilités des

entreprises et les droits humains fondamentaux.

Pour atteindre les résultats escomptés, nous, organisations paysannes et organisations de la société civile, nous engageons à :

-­‐ nous concerter régulièrement, partager les informations et les expériences relatives aux pôles de croissance agricole;

-­‐ poursuivre nos recherches et nos études d’impacts sur les pôles de croissance agricole, et partager les résultats avec l’ensemble des acteurs concernés dans l’optique d’un changement des politiques et des pratiques ;

-­‐ mener un plaidoyer pour des investissements publics favorables aux agricultures familiales et aux pratiques agro-écologiques ;

-­‐ dénoncer les investissements privés qui nuisent aux droits des populations affectées par les projets pôles de croissance agricole.

Une feuille de route a été adoptée par les participants (tes) pour la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des recommandations de l’atelier. 4. La cérémonie de clôture La cérémonie de clôture a été présidée par Monsieur Tinga RAMDE, Conseiller Technique du Ministre de l’Agriculture et des Aménagements Hydrauliques. La cérémonie a été ponctuée par trois interventions à savoir celle du président de la CPF, celle du représentant du président du conseil d’administration du ROPPA et le discours de clôture du représentant du Ministre de l’agriculture et des aménagements hydrauliques. Elles ont été précédées de la lecture du communiqué final de l’atelier et de la déclaration des OP-OSC à l’issue des trois jours de réflexions et de partage des expériences en matière de pôles de croissance en Afrique de l’Ouest.

Fait à Ouagadougou, le 17 décembre 2016 L’atelier

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Annexe 4 : Déclaration des OPA et des OSC Nous, réseaux d’organisations paysannes et de la société civile, nous sommes rassemblées du 15 au 17 décembre à Ouagadougou pour l’atelier régional de partage d’expériences et de réflexion sur les pôles de croissance agricole. Nous constatons que depuis plusieurs dizaines d’années, de nombreuses initiatives, mesures et réformes ont été adoptées par les institutions publiques en vue de soutenir le développement de l’agriculture africaine. Les engagements des Chefs d’Etats à Malabo en 2015 indiquent une forte ambition en faveur d’une dynamique de développement de l’agriculture en Afrique basée sur les objectifs prioritaires des pays et des différentes régions du continent. Au niveau Ouest-Africain, le processus actuel de formulation des Programmes Nationaux d’Investissement Agricole (PNIA) et du Programme Régional d’Investissement Agricole pour la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (PRIA-SAN) dans le cadre de la mise en œuvre de l’ECOWAP, et le processus du Programme Communautaire de Développement pour la Transformation Agricole et la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle de l’UEMOA (PCD-TASAN) s’avèrent être des espaces multi-acteurs pour conforter cette dynamique. Malgré ces engagements et ces déclarations, nous déplorons l’intérêt croissant des décideurs politiques d’Afrique de l’Ouest pour le concept des pôles de croissance agricole. Il est basé sur un présupposé qui voudrait que tout investissement entraine nécessairement la croissance et que la croissance entraine automatiquement la diminution de la pauvreté. En réalité, le choix des gouvernements conduit à promouvoir une agriculture à deux vitesses qui favorise les investissements des entreprises nationales et multinationales au détriment de ceux des exploitations familiales. Pourtant, d’après la FAO, ce sont ces exploitations familiales qui réalisent au moins 80% des investissements agricoles de la sous-région et fournissent 70% des denrées alimentaires disponibles sur les marchés domestiques. A travers les études et changes réalisées par la société civile et les organisations paysannes nous observons, certes quelques évolutions positives, mais d’ores et déjà un certain nombre d’impacts avérés et de risques potentiels liés aux pôles de croissance agricole: • L’accaparement de terres, qui induit une absence de transparence des transactions

financières et une insécurité foncière pour les exploitations familiales. • L’aggravation de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, liée notamment à la

déconnexion des productions réalisées sur les pôles de croissance avec les marchés territoriaux et les systèmes alimentaires locaux.

• La naissance de conflits entre agriculteurs, entre les populations locales et les investisseurs, et l’aggravation des tensions entre éleveurs et cultivateurs.

• Des effets environnementaux négatifs dus à l’utilisation des intrants chimiques et à la pratique de la monoculture intensive.

Nous affirmons la nécessité et l’urgence de réviser les orientations actuelles des politiques défendant les pôles de croissance. L’agriculture familiale doit devenir le véritable moteur de la souveraineté et sécurité alimentaire et nutritionnelle des pays et de la région. Par conséquent, nous exhortons :

-­‐ Les gouvernements ouest africains à : o respecter les engagements de Malabo ; o accroitre les investissements publics en faveur du développement agricole, en

ciblant en priorité les agricultures familiales, les pratiques agro-écologiques et le développement de périmètres irrigués destinés aux exploitations familiales;

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o renoncer au développement des pôles de croissance agricole qui favorisent l’agrobusiness au détriment de l’agriculture familiale, en particulier grâce à des exemptions fiscales, tarifaires et douanières.

-­‐ En particulier, le gouvernement du Burkina Faso, en tant que pionnier de la sous-région, doit :

o s’assurer du respect des droits fondamentaux des populations affectées par le projet Bagrépôle et les autres pôles de croissance ;

o mettre en place une meilleure gouvernance des pôles de croissance, favorisant une participation effective et efficace des organisations paysannes à tous les niveaux ;

o mettre un terme aux exemptions fiscales, tarifaires et douanières accordées aux entreprises investissant sur les pôles de croissance, en vue de générer des revenus pour l’Etat et les conditions nécessaires à la redistribution des richesses créées.

-­‐ La CEDEAO et l’UEMOA à : o ouvrir le dialogue avec les organisations paysannes et les organisations de la

société civile pour revoir les axes du PRIA-SAN et le PCD-TASAN en lien avec la promotion des pôles de croissance agricole ;

o exécuter les axes prioritaires du PRIA-SAN et du PCD-TASAN conformément aux engagements pris avec les organisations paysannes et autres acteurs de la société civile ;

o exécuter la réforme du Tarif Extérieur Commun (TEC) afin de l’adapter aux réalités socio-économiques de la région de manière générale, et du secteur agricole en particulier ;

o associer les organisations paysannes et de la société civile aux différentes études de capitalisation qu’elles envisagent de mener sur les pôles de croissance agricole dans la région.

-­‐ Les partenaires techniques et financiers à :

o s’aligner avec les priorités nationales et régionales définies de manière participative et inclusive, et axées sur le renforcement des agricultures familiales ;

o cesser de financer les pôles de croissance favorisant d’autres types d’acteurs au détriment des exploitations familiales ;

o respecter les engagements internationaux relatifs aux droits fonciers, aux responsabilités des multinationales et aux droits humains.

-­‐ Les entreprises engagées dans les processus de pôles de croissance agricole à : o ne pas nuire aux droits des populations locales sous couvert de lutter contre la

faim et la pauvreté ; o respecter les engagements internationaux concernant les responsabilités des

entreprises et les droits humains fondamentaux.

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Pour atteindre les résultats escomptés, nous, organisations paysannes et organisations de la société civile, nous engageons à :

-­‐ nous concerter régulièrement, partager les informations et les expériences relatives aux pôles de croissance agricole;

-­‐ poursuivre nos recherches et nos études d’impacts sur les pôles de croissance agricole, et partager les résultats avec l’ensemble des acteurs concernés dans l’optique de construire un dialogue structuré pour un changement des politiques et des pratiques ;

-­‐ mener un plaidoyer pour des investissements publics favorables aux agricultures familiales et aux pratiques agro-écologiques ;

-­‐ dénoncer les investissements privés qui nuisent aux droits des populations affectées par les projets pôles de croissance agricole.

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Organisations de producteurs signataires:

1. ROPPA 2. CPF 3. CTOP 4. CNOP-G 5. CNOP-M 6. ANOPACI 7. CNCR 8. PFPN 9. FEPAB 10. FENAFERB 11. CRUS 12. APESS 13. RBM 14. UGPRB 15. Inter-Réseaux 16. FIAB 17. FENOP 18. CRA-CE

Organismes et ONGs accompagnateurs techniques et financiers :

1. AFDI 2. TRIAS 3. OXFAM 4. SOS FAIM 5. SPONG 6. TERRA NUOVA 7. Christian Aid 8. Réseau MARP 9. TENFOREST 10. ACF 11. INADES-Formation 12. IRPAD 13. IFREAT 14. COPAGEN

Page 40: Rapport atelier régional CPF VF Diffusioncpf-bf.org/IMG/pdf/rapport_atelier_regional_cpf_vf_diffusion-2.pdf · L’atelier a regroupé une soixantaine de participant(e)s venus du

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ANNEXE 5 : Photos

Vue partielle des participant(e)s Clôture présidée par le Conseiller technique du

Ministre de l’agriculture et des aménagements hydrauliques (bonnet blanc)

Présidium animant la conférence de presse, de gauche à droite : Ousseini Oudéraogo (SE-ROPPA), Bassiaka DAO (Président CPF), Assimarou S. GNASSINGBE (Président CTOP représentant le président du ROPPA) et Mamadou GOITA (Directeur d’IRPAD, personne ressource)

En 1ère ligne, les journalistes lors de la conférence de presse