RAPPORT ANNUEL 2012 - Association Parcours d'exil

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RAPPORT ANNUEL 2012 Rapport d’activité – Rapport financier

Transcript of RAPPORT ANNUEL 2012 - Association Parcours d'exil

RAPPORT ANNUEL 2012

Rapport d’activité – Rapport financier

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Partenaires

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Sommaire

Rapport moral du président Rapport d’activité 2012 Introduction

Présentation de Parcours d’Exil Regards sur l’année 2012

Soigner Patients

Soins et activités thérapeutiques

Groupe Insertion Actions internationales

Former

Formations professionnelles

Supervisions dans les CADA

Recherche-action CADA sur la reconnaissance précoce des victimes de torture Projet Protect

Informer

Alerter le grand public

Etre un interlocuteur reconnu auprès des institutions et entreprises

Informer les medias et leaders d’opinion

Perspectives 2013

Rapport financier 2012

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RAPPORT MORAL DU PRESIDENT 2012 fut une année difficile pour le centre de soins, la diminution de certaines subventions, la disparition d'autres sont venues un peu assombrir la joie que nous avons eu de fêter, un peu en retard les 10 ans de l'association. Cette soirée symbolique s'il en est, a rassemblé plus de 200 personnes qui soutiennent notre action. Elle fut l’occasion du rassemblement de tous ceux qui furent à l'origine ou qui ont participé à ce projet. Initialement issu de la volonté de deux personnes, ce projet que plus d’un croyaient fou ou sans espoir, est maintenant devenu cette association reconnue internationalement. L’intervention de René de Obaldia de l'Académie Française venait rappeler la place de l'humain dans le travail du centre de soins. Madame Brousse déléguée générale de La Voix De l'Enfant a souligné que l'enfant, les mineurs isolés, les enfants soldats ont toujours été une préoccupation centrale pour le travail de Parcours d'Exil. Le témoignage de Monsieur Gandega, un ancien patient, nous a rappelé l'importance de l'accueil et du soin pour les victimes de torture. Le très émouvant témoignage de Monsieur Reza Jafari a montré, à ceux qui auraient encore pu en douter que le parcours des Mineurs Isolés Etrangers n'est pas simple, tant s'en faut. Qu’il y va souvent de leur vie. Le Docteur Duterte a brossé un tableau contrasté et sans concession des 10 premières années du centre de soins. Le point d'orgue de cette soirée amicale, chaleureuse mais lourde en émotions, fut sans aucun doute la présentation par deux patients, fortement impliqués dans l'atelier d'art thérapie d'Yves Llobregat, d'un spectacle conçu autour de l'exil d'Arthur Rimbaud, un français exilé en Afrique. Tout un symbole. Cette soirée fut un concentré de tout ce que l'équipe du Centre de soins veut développer, avec le soutien du Conseil d'Administration. Tout ce pourquoi il nous faut lutter jour après jour, euro après euro pour maintenir à flot ce beau bateau. Comme l'a fort justement fait remarquer Monsieur Reza Jafari dans son intervention, reprenant une citation de Bernard Moitessier, " tout ce que les hommes ont fait de beau et de bien ils l’ont construit avec leur rêves" et d'ajouter que pour lui le Centre de Soins Parcours d'Exil avait été un « réalisateur de rêve ». Peut-on rêver d'une plus belle conclusion pour cette année 2012 et pour l’année 2013 que ce rêve puisse continuer dans des conditions aussi confortables que le permet une conjoncture bien difficile. Je tiens à remercier toute l'équipe du centre de soins, salariés et bénévoles, d'avoir consacré autant d'efforts pour que ce qui était un rêve un peu fou à son démarrage puisse devenir réalité depuis des années et pour des années encore. Eiichi Chijiiwa

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Rapport d’activité 2012

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Les chants des hommes Sont plus beaux qu’eux-mêmes Plus lourds d’espoir Plus tristes Plus durables Plus que les hommes J’ai aimé leurs chants Il m’est arrivé d’être infidèle A ma bien-aimée Jamais aux chants que j’ai chantés pour elle Jamais non plus les chants ne m’ont trompé Quel que soit leur langage J’ai toujours compris tous les chants Rien en ce monde De tout ce que j’ai pu boire et manger De tous les pays où j’ai voyagé De tout ce que j’ai pu voir et entendre De tout ce que j’ai pu toucher et comprendre Rien, rien Ne m’a rendu aussi heureux Que les chants Les chants des hommes

Nazim Hikmet

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INTRODUCTION

● Présentation de Parcours d’exil ● Regard sur l’année 2012

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Présentation de Parcours d’exil

Le Centre de soins Parcours d’exil Parcours d’exil a pour vocation de soigner toute personne victime d’atteintes aux droits humains. Les activités thérapeutiques s’inscrivent dans le cadre d’un engagement citoyen contre la torture et en faveur des Droits de l’Homme. Août 2001 ● Création de «Parcours de Jeunes» par Hélène de Rengervé (Diplômée d’une Ecole de Commerce et de Gestion) et Pierre Duterte (Docteur en Médecine) pour la prise en charge des Mineurs Isolés Etrangers (MIE). Les deux fondateurs possèdent déjà une large expérience de l’humanitaire.

2003 ● Ouverture d’un Centre de soins dans des locaux dédiés à Paris.

2004 ● Obtention de l’agrément DRASS «Centre de Santé» avec une file active de 300 patients.

2005 ● Changement de nom en «Parcours d’Exil».

2007 ● Ouverture du Centre de Soins ESSOR à Lyon en partenariat avec «Forum Réfugiés», financée par la Commission européenne «Initiative Européenne pour la Démocratie et les Droits de l’Homme» (IEDDH), ● Parcours d’Exil organise la première rencontre nationale des Centres de Soins français. ● File active de 900 patients.

2008 ● Mme Francesca Solleville, petite-fille du fondateur de la Ligue Italienne des Droits de l’Homme et chanteuse engagée depuis 50 ans, devient la Marraine de Parcours d’Exil, ● A l’issue de la conférence «Victimes de torture : quelle(s) reconnaissance(s) en Europe?», adoption de recommandations finales à destination des 27 pays européens et des institutions européennes.

2009 ● Parcours d’Exil permet à la recherche-action en matière de reconnaissance précoce des victimes de torture de prendre une ampleur nationale. ● La visibilité et la reconnaissance de l’action de Parcours d’Exil vont grandissantes, mais faute de budget suffisant, l’Association ne peut malheureusement accueillir tous les demandeurs. File active de 950 patients.

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2010 ● Parcours d’Exil initie le projet PROTECT, qui permet d’étendre la recherche-action en matière de reconnaissance précoce des victimes de torture au niveau européen. ● L’association déménage. Le Centre de soin et le personnel d’encadrement s’installent au 12, rue de la Fontaine au Roi, 75011 Paris et entame une restructuration importante.

2011 ●Le projet PROTECT se poursuit avec en point d’orgue l’organisation d’une conférence à Bruxelles à destination des partenaires et des institutions européennes. ●La réduction importante des moyens financiers impose la réduction de la file active à 620 patients.

2012 ●Le projet PROTECT-ABLE prend la suite et développe le projet PROTECT en rassemblant 11 partenaires dans 10 pays de l’Union Européenne.

Les valeurs de l’Association «Tout homme persécuté en raison de son action en faveur de la liberté a droit d’asile sur les territoires de la République» Préambule de la Constitution de 1946

Ethique ● Parce que les patients sont particulièrement vulnérables, chacune des interventions se doit d’être pensée de façon éthique.

Compétence ● Tout professionnel est formé, de façon continue, pour assurer la mission qui est la sienne.

Respect ● Toute personne est respectée, quels que soient son origine, sa condition, ses croyances et son état de santé.

Disponibilité ● Toute personne demandant une prise en soin est accueillie dans les meilleurs délais possibles.

Confidentialité ● Toute information communiquée dans le cadre de la prise en soin est couverte par le secret médical ou professionnel.

Transparence ● L’Association établit chaque année des documents comptables annuels certifiés par un commissaire aux comptes.

Gouvernance ● Les instances collectives jouent pleinement leur rôle d’orientation et de contrôle des dirigeants.

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Conseil d’administration et équipe terrain

Une équipe solidaire de salariés et de bénévoles tendant tous vers le même objectif : la réhabilitation des victimes de tortures. Membres du Conseil d’Administration au 31 décembre 2012

Président honoraire : Monsieur René Knockaert

Fonction Nom Elu(e) le Profession

Président Eiichi CHIJIIWA

07/06/2010 Violon Solo

Vice Présidente Danielle MERIAN

17/01/2005 Avocate honoraire

Vice Présidente Lorraine DE BOUCHONY 12/06/2012 Chef d’entreprise

Trésorier Vincent LEROUX LEFEBVRE

22/01/2004 Responsable des Achats de services

Secrétaire Générale Isbel GIRAULT

10/02/2009 Kinésithérapeute retraitée

Administrateur Françoise ROBELET

12/06/2012 Enseignante

Administrateur Michel RAIMBAUD

07/06/2010 Ancien Ambassadeur de France (retraité)

Administrateur Rahim ABDUL

15/06/2011 Employé

Administrateur Bertrand CHAMOUTON

15/06/2011 Consultant

Administrateur Clément BERARDI 15/06/2011 Consultant

Administrateur Noémie RAMPA 15/06/2011 Consultant

Administrateur Patricia SALES-LOISEAU 12/06/2012 Responsable RH

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Bénévoles 2011 ● Nicole Blanchoud : Français Langue Etrangère et Qi Gong ● Jean-Claude Boussarie : Informatique ● Alain Jean Le Page : Atelier Bureautique, Insertion et Information sur le Droit ● Jean-Claude Rossignol : Français Langue Etrangère ● Ghislaine Weiss : Conversation Française ● Isbel Girault : Kinésithérapeute ●Téa Diels : Psychothérapeute ●Françoise Robelet : Français Langue Etrangère ●Sylvie Touzet : Français Langue Etrangère

Salariés 2011 7 personnes ont été salariées en 2012. ● Pierre Duterte : Médecin Directeur ● Jérôme Boillat : Directeur du Développement ● Raphaël Moreno : Médecin généraliste ● Amparo Laserna Richart : Chargée d’accueil ● Yves Llobregat : Art thérapeute ● Karin Teepe : Psychologue ● Anne-Marie Riou : Secrétaire comptable

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Regard sur l’année 2012

Poursuite de la hausse du nombre de demandeurs d’asile en France Pour la cinquième année consécutive, la demande d’asile a augmenté en France en 2012. 61 468 demandes d’asile ont été enregistrées au cours de l’année (réexamens et mineurs accompagnants compris), marquant ainsi une hausse de 7.2 % de la demande globale par rapport à l’année précédente. La part des premières demandes a légèrement reculé à 67%, contre 70% les années précédentes. Cette année a été marquée par une forte augmentation du nombre de mineurs accompagnants et le nombre des demandes de réexamens a connu une hausse de 20%. En termes de demandes d’asile effectuées en Europe, la France passe au second rang derrière l’Allemagne qui a connu une hausse de 41% de sa demande.

Rappel du contexte politique en France Le changement de politique annoncé en 2012 n’a produit que peu d’effet en matière d’immigration et d’asile. Toutefois, une réforme importante du dispositif d’accueil des demandeurs d’asile est annoncée pour 2013, ce qui incite les associations concernées à être vigilantes pour les évolutions à venir. En 2012, nous avons néanmoins constaté le maintien d’un chiffre de reconduites à la frontière équivalent à celui des années précédentes, la poursuite des prises de parole stigmatisant certaines catégories de population et plus particulièrement les Roms, et la continuation des contrôles au faciès qui font que nos patients, même lorsqu’ils sont en possession d’une demande d’asile en règle, hésitent souvent à sortir de leurs lieux d’hébergement. Ils vivent dans une insécurité et un sentiment d’exclusion permanents qui renforcent encore leurs angoisses et, pour les plus vulnérables d’entre eux, leur sentiment de persécution. C’est une donnée essentielle à prendre en compte dans leur accompagnement thérapeutique.

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SOIGNER

● Patients ● Soins et activités thérapeutiques ● Groupe insertion ●Actions internationales

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Patients

"Chacun de nous a son passé renfermé en lui comme les pages d'un vieux livre qu'il connaît par cœur, mais dont ses amis pourront seulement lire le titre."

Virginia Woolf

644 victimes ont été prises en soins en 2012, ce qui représente une légère hausse par rapport à l’année précédente (620 patients). Le centre a accueilli 258 nouveaux patients durant l’année. 188 mineurs ont été reçus, parmi lesquels 144 mineurs isolés étrangers (MIE). L’activité de l’année 2012 a été semblable à celle de l’année précédente. La capacité d’accueil du centre est de fait fortement limitée au regard de la demande importante de soins. La durée d’attente pour un premier rendez-vous fluctue désormais entre 8 et 10 mois. Le fait de refuser des patients et de ne pas être en mesure de proposer des soins à des personnes en situation de souffrance majeure est bien entendu particulièrement difficile à vivre pour l’équipe du centre de soins. Cette année encore, la prise en soins des mineurs étrangers isolés a connu un traitement particulier, leur accueil étant considéré comme systématiquement prioritaire du fait de la situation de vulnérabilité particulière de ces enfants. Un premier rendez-vous est généralement proposé en une semaine.

Typologie des patients

Moyenne d’âge Conformément à la politique de l’association, les demandes de consultations de mineurs restent prioritaires. Car s’il est difficile pour des adultes d’attendre un rendez-vous, la notion de temps est différente pour les enfants et un rendez-vous leur est donné aussi vite que possible. Rappelons que la prise en charge de ces mineurs, si durement marqués par la vie, est à l’origine de la création de Parcours d’Exil, qui à ses débuts en 2001 s’appelait «Parcours de Jeunes». 188 mineurs ont ainsi été pris en soins en 2012 contre 168 en 2011. Ils représentent 29% du total des patients.

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Répartition du nombre de patients par tranche d’âge

L’augmentation importante du nombre de mineurs a eu pour effet de faire baisser la moyenne d’âge des patients, 48% d’entre eux ayant moins de 25 ans.

Genre La proportion de femmes et d’hommes reçus en 2012 a évolué significativement pour la première fois depuis 5 ans : les femmes représentent 31.5% des patients accueillis au centre (contre 37% auparavant), et sont donc minoritaires. Les hommes, quant à eux, sont plus nombreux avec 68.5% du total des patients.

Cette répartition fait écho à la proportion de femmes parmi les demandeurs d’asile qui s’élève à 34.1% en 2011.

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50

100

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250

0-15 16-25 26-35 36-45 46-60 60+

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70%

2007 2008 2009 2010 2011 2012

Hommes

Femmes

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Origine géographique des patients Les victimes suivies en 2012 étaient originaires de 52 pays selon la répartition suivante :

Les patients originaires du continent africains sont toujours prédominants avec une part de 76% de la patientèle. Le nombre des patients originaires d’Asie est en légère augmentation, passant de 11% à 15% en une année. La Guinée Conakry et la République Démocratique du Congo (RDC) représentaient à elles seules 46% des patients reçus en 2012. Ces chiffres reflètent les situations de tension et de violence qui persistent dans ces pays ou dans certaines régions particulièrement sensibles.

Statut administratif en France Lors de leur prise en soins par le centre de santé, 82% des patients étaient demandeurs d’asile ou réfugiés, 11% étaient des MIE n’ayant pas encore déposé de demande d’asile, 5% étaient des déboutés et 1% d’entre eux avait bénéficié d’une régularisation pour un autre motif.

De fait, les patients sont orientés vers le centre de soins au cours de leur procédure de demande d’asile et la nature des soins fournis explique les forts pourcentages de demandeurs d’asile et de réfugiés.. Les données relatives au statut administratif des patients peuvent ne pas refléter parfaitement la réalité car l’association ne réclame aucun titre de séjour ou justificatif dans le cadre de sa prise en soins.

76%

15%

1%

7%

1%

Continent d'origine

Afrique

Asie

Amérique latine et Caraïbes

Europe de l'est

Europe de l'ouest

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Lieux de résidence des patients Cette année encore, les patients résidant en région parisienne sont majoritaires (79% vivent en Ile de France, dont 32% habitent à Paris). On observe une baisse du nombre de patients vivant en province du fait de l’interruption du partenariat de soins à Beauvais.

Lieux de résidence des patients

32%

47%

15%

7%

Paris

Ile de France

Province

N/C

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Soins et activités thérapeutiques Les victimes sont accueillies et suivies gratuitement (en l’absence de prise en charge de la Sécurité Sociale ou de l’ASE par exemple) au sein du centre de soins de Parcours d’Exil. L’équipe du centre engage avec chaque patient un cheminement thérapeutique spécifique permettant de restaurer sa propre estime, de retrouver confiance en soi et en autrui. Au-delà de ce « mieux-être » psychologique et physique, la finalité de la démarche est aussi de favoriser l’intégration du patient dans la société. Les thérapeutes sont des professionnels expérimentés dans la prise en soins du traumatisme. La durée de l’accompagnement est donc fonction du parcours de chaque patient dont le comportement évolue au fil des consultations. Les victimes de tortures souffrent de profondes séquelles tant psychologiques que physiques. La prise en soins de chaque patient nécessite l’intervention de plusieurs types de praticiens : médecins, psychologues, psychothérapeutes, art-thérapeutes et kinésithérapeutes. Les familles bénéficient d'une prise en soins spécifique notamment aves la mise en œuvre de thérapies familiales et les mineurs isolés peuvent bénéficier de thérapies de réseau. La plupart des patients suivis par les intervenants de Parcours d’Exil font part d’une amélioration notable de leur symptomatologie dans un délai parfois très court, affirmant une diminution, voire une fin des cauchemars, des angoisses et des flashs ainsi qu’un mieux-être leur permettant d’aborder plus sereinement les événements traumatiques vécus et de lever les séquelles au fur et à mesure. En moyenne, chaque patient a été reçu 5,8 fois dans l’année. Aucun rythme de thérapie n’est imposé au patient autre que celui qu’il souhaite en fonction de sa capacité propre à poursuivre sa thérapie selon les contraintes tant psychologiques qu’administratives qu’il rencontre. Le manque de moyens et donc de disponibilité dans les agendas impose parfois de repousser des rendez-vous à une échéance plus lointaine que celle que le patient ou le thérapeute ne le souhaiteraient.

Type de soin 2012 2011

Consultation médico-psychothérapeutiques

2920 3 255

Psychothérapie individuelle 419 399

Art thérapie 51 séances individuelles 40 ateliers collectifs

14 séances individuelles 46 ateliers collectifs

Kinésithérapie 126 144

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Les échanges avec d’anciens patients sont particulièrement révélateurs des effets du soutien. Même plusieurs années plus tard, certains manifestent leur bonheur de retrouver les thérapeutes dont ils disent souvent que « sans eux, ils n’auraient peut-être pas survécu… » Si imposer le maintien d’un lien (postérieur à la thérapie) avec les patients est impossible d’un point de vue éthique et thérapeutique, les équipes de Parcours d’Exil réfléchissent à une approche permettant de suivre l’évolution des patients au-delà de la thérapie afin de permettre une évaluation de l’impact de l’intervention sur leur intégration future mais aussi afin de maintenir ce lien important tant pour l’association, inestimable rappel de la nécessité et de l’utilité du travail effectué, que pour eux, afin d’éviter un nouveau sentiment d’abandon.

Consultations médicales Une consultation au centre de soins ne se résume pas à un simple examen physique ou à une consultation psychologique. Elle allie le plus souvent les deux, détermine en cas de besoin une orientation vers d’autres intervenants, aux activités complémentaires, dans le cadre du centre de soins. Il est bien sûr indispensable de prendre des notes lors de ces consultations afin de pouvoir, au mieux, répondre à l’éventuelle demande du patient de lui fournir un certificat. Celui-ci peut en effet constituer une pièce médico-légale importante pour le dossier de demande d’asile. Ces notes sont couvertes par le secret médical ou professionnel. Il est important de bien le préciser à chaque patient et il est indispensable que la confidentialité de ces entretiens soit respectée. 2920 consultations médicales ont été dispensées en 2012, marquant une légère diminution par rapport à l’année précédente.

Consultations de psychothérapie Le travail de psychothérapie est proposé seul ou en complément à des traitements médicamenteux, prescrits en consultations médicales, et aux activités de groupe. 419 séances individuelles de psychothérapie ont été dispensées en 2012, chiffre stable par rapport l’année précédente. Les consultations de psychothérapie se sont déroulées au centre de soins de Paris, ainsi qu’à Troyes dans le cadre de la convention de soins avec des Centres d’accueil pour demandeurs d’asile

Soins de kinésithérapie La Secrétaire Générale et ancienne kinésithérapeute à la retraite de l’association, Isbel GIRAULT, a cette année encore accepté de continuer à dispenser bénévolement des consultations une demi-journée par semaine. Cette initiative a permis au centre de soins de poursuivre son accompagnement pluridisciplinaire pour les cas les plus difficiles.

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Ainsi, 126 consultations de kinésithérapie ont été dispensées bénévolement en 2012.

Soins décentralisés Dans le cadre des soins décentralisés, le long partenariat avec l’Assage de Troyes s’est poursuivi en 2012 de façon bimensuelle, toujours dans d’aussi bonnes conditions et, des réunions avec les équipes ont été programmées. Ces interventions ont été assurées par Mme TEEPE, psychologue, et le Docteur DUTERTE. Il est important de noter la qualité du travail qu’il est possible de faire dans cette structure car il est possible d’y travailler « au long cours » avec la plus grande partie des familles que nous recevons.

Séances individuelles d’art-thérapie Dans le cadre de cette thérapie par l’art, il est indispensable d’éviter toute mise en échec pouvant entraîner des angoisses, une dévalorisation de soi-même ou, des troubles qui pourraient annihiler le bénéfice de l’atelier. Il s’agit d’une vraie écoute, dans un lieu clos, où tout ce qui peut se dire ou se vivre reste confidentiel et respecté. L’utilisation d’une aire transitionnelle (la scène) permet de mettre une distance entre la personne et le personnage. Le rire, l’humour et la dédramatisation permettent de détourner l’agressivité. La relaxation est utilisée comme préparation au jeu théâtral. Cette année, 51 séances individuelles d’art-thérapie ont été organisées au sein de Parcours d’Exil.

Actions collectives d’art-thérapie Mineurs Isolés Etrangers Parcours d’Exil et toute l’équipe de soins ont inscrit durant toute l’année 2012 la question des Mineurs Isolés Etrangers, comme étant une priorité. Pour cela, l’association, a poursuivi son partenariat avec la Maison du Jeune Réfugié de France Terre d’Asile et renforcé les interventions en art-thérapie par la mise en place d’ateliers, en prenant en compte la fragilité et la complexité de ce public. YVES LLOBREGAT, art-thérapeute au centre de soins, a évalué et intégré les divers degrés de prise en soins et aussi les moyens qui étaient mis à disposition. Les ateliers se déroulent dans les locaux de Parcours d’Exil, intégrant une huitaine de participants sur 4 sessions, puis un nouveau groupe est constitué. Chaque session est préparée par l’art-thérapeute et l’équipe de France Terre d’Asile afin d’identifier les problématiques ou la personnalité de chaque futur participant. Au total, 72 Mineurs Isolés ont été pris en charge via ces ateliers.

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Célébration des 10 ans de Parcours d’exil Dans la perspective de la célébration des 10 ans de Parcours d’Exil, il a été proposé à 2 patients une création théâtrale autour de l’exil d’Arthur Rimbaud sur des textes d’Isabelle Rimbaud et du poète. Cette représentation a été donnée à la Maison de l’Amérique Latine avec la participation exceptionnelle du violoniste de l’orchestre de Paris et aussi Président du centre de soins Eiichi CHIJIIWA le 3 février 2012 sous le parrainage de Mr Rene DE OBALDIA de l’Académie Française.

Groupe de parole « victimes d’excision et de mariage forcé » Après une interruption d’un an faute de financements, il a été décidé de remettre en place le groupe de parole pour les victimes d’excision et de mariage forcé, en particulier grâce au soutien de la Fondation RAJA. Le groupe de parole s’est réuni à huit reprises en 2012, rassemblant 10 participantes et a été co-animé par le Docteur DUTERTE et Patricia SALES, administratrice de Parcours d’exil. Non seulement ce groupe a permis à ces femmes victimes de mutilations sexuelles ou de mariages forcés d’échanger sur leur vécu traumatique ou sur les différences dites culturelles, mais il est important de noter qu’une majorité des femmes qui ont participé à ce groupe ont décidé de se faire réparer chirurgicalement de ces mutilations. Il faut remercier en particulier le Dr FOLDES qui reçoit régulièrement ces patientes et leur offre le meilleur accueil possible dans le cadre de cette intervention chirurgicale.

Réunions thérapeutiques Les réunions thérapeutiques sont des lieux d’échanges entre les différents intervenants du centre de soins sur des études de cas et l’analyse des différentes pratiques. C’est aussi l’occasion d’une réflexion commune sur des thèmes éthiques ou de fonctionnement. Ces réunions sont toujours un moment riche d’échange et se terminent par un moment convivial qui permet également aux intervenants qui ne se croisent pas durant leur temps de travail au centre de soins, de se retrouver et d’échanger.

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Groupe Insertion

En complément des thérapies individuelles, est proposé à certains patients suffisamment reconstruits, de rejoindre le Groupe INSERTION afin de faciliter leur intégration dans la société française. La plupart des patients arrivent au centre de soins durant leur procédure d’asile. Le statut de demandeur d’asile leur interdisant de travailler, ils sont de fait contraints à l’inactivité et se voient interdits de se projeter dans un avenir professionnel. Pourtant, une fois qu’ils obtiennent leur statut de réfugié politique, on exige d’eux une insertion professionnelle extrêmement rapide (beaucoup de structures d’accueil n’accordant qu’un délai de trois mois pour trouver un logement autonome). Les personnes sont alors contraintes d’accepter des emplois sous-qualifiés et mal payés, ajoutant au traumatisme subi dans le pays d’origine une déchéance sociale dans le pays d’accueil. Le Groupe INSERTION est un outil thérapeutique de premier ordre quant à ses résultats au niveau de la resocialisation et de la restitution de l’estime de Soi. Il permet aux patients qui le composent d’apprendre à se soigner « sans s’en rendre compte », de réapprendre la vie en groupe, le respect d’un cadre, d’horaires fixes et la prise en compte des opinions d’autrui. Fort d’une expérience de 11 ans en la matière, Parcours d’Exil est plus que jamais convaincu de l’efficacité de cette démarche.

Rappel des objectifs Initié en 2004, l’objectif de Groupe INSERTION est de créer un espace propice à l’échange et à la mise en commun de nouveaux acquis. Il aide à éviter la mise en échec et permet l’entrée des patients dans un processus d’apprentissage classique, une fois la thérapie avancée et les séquelles psychiques levées. Se crée ainsi au sein du groupe un équilibre entre la diversité des connaissances apportées par les enseignements et les obstacles et défis auxquels les patients doivent faire face au quotidien.

Intervenants Le projet est limité par l’impossibilité financière de salarier la majorité des intervenants. Merci donc aux bénévoles qui ont, encore cette année, fait preuve d’une grande générosité en consacrant une large partie de leur temps libre au Groupe INSERTION de Parcours d’Exil.

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Sans eux, il serait impossible de mener à bien ces missions de l’association : NICOLE BLANCHOUD : Français Langue Etrangère et Qi Gong JEAN-CLAUDE BOUSSARIE : Informatique et Insertion professionnelle FRANCOISE ROBELET : Français Langue Etrangère GHISLAINE WEISS : Conversation française JEAN-CLAUDE ROSSIGNOL : Français Langue Etrangère ALAIN-JEAN LE PAGE : Insertion professionnelle et Droit du travail

Cette année, le groupe insertion a été financé essentiellement par des fonds privés. Nous pouvons à ce titre remercier la Fondation de France, la Fondation Société Générale et la Fondation Kronenbourg pour leur soutien.

Cours et activités dispensés en 2012 Au total, 209 séances ont été dispensées en 2011, réparties comme suit : 182 cours, 5 ateliers collectifs relatifs à l’insertion professionnelle, 22 ateliers individuels. Les cours seuls représentent un volume de 445 heures.

Français et conversation française L’ensemble de ces matières représente un total de 344 heures de cours, soit une très forte augmentation par rapport à 2011. L’objectif de ces cours est de donner des notions indispensables à la vie courante en France. Même diplômés dans leur pays d’origine, les immigrants doivent se réapproprier une nouvelle culture et être capables de maîtriser tous les outils habituels en français. La qualité de l’attention et de la participation des élèves, ainsi que l’implication des bénévoles ont été remarquables en 2012, permettant d’effectuer un travail important à chaque séance. Le désir d’apprendre le français a été fort pour chaque patient, même si l’assiduité aux cours a été parfois entravée par toutes sortes de difficultés liées tant au passé qu’au présent. En effet, les personnes non encore régularisées ont souvent peur de sortir de leurs lieux d’hébergement et prennent des risques pour venir aux cours ; ce qui démontre, s’il est encore besoin, l’importance de ces activité dans le processus de reconstruction. L’enseignement du français en ces circonstances instables, et à des personnes de niveaux très différents, a induit un jonglage constant entre diverses activités : conversation, lecture, écriture, grammaire, tant en individuel que par groupe de deux ou encore tous ensemble.

Informatique et logiciels bureautiques 155 heures de cours ont été dispensées en 2012, soit une très forte augmentation par rapport à 2011 (92h).

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Moyen de communication incontournable, ce cours a fait l’objet d’une forte demande car il s’avère indispensable dans la recherche d’un emploi (maîtrise du traitement de texte pour rédiger un CV par exemple).

Les ateliers Insertion professionnelle Depuis la fin de l’année 2010, le Groupe Insertion a proposé aux patients deux approches nouvelles de l’insertion professionnelle :

Un suivi individualisé

Des ateliers collectifs

Les séances de suivi individualisé Plusieurs axes ont été proposés et animés par M. LEPAGE, bénévole compétent dans le champ de l’insertion professionnelle. Le « Passeport Formation » permet de faire le point sur les compétences des participants. Il s’agit de séances individuelles d’évaluations de compétences, des aptitudes, des formations et du parcours professionnel afin de faire une synthèse sur les acquis, les compétences transférables et évoquer les envies d’orientation. Les 18 participants ont bénéficié de ces évaluations de compétence. Les ateliers de recherche d’emploi et de formation permettent, dans le cadre d’un suivi personnalisé, de préparer aux entretiens d’embauche, recherches de stage, et d’aider à la rédaction de cv ou de lettres de candidature, contact d’organismes de formation, utilisation de moteurs de recherche d’emploi sur internet, conseils pour rechercher un emploi ou une formation, etc.. Même si les difficultés rencontrées par les personnes du groupe sont nombreuses (difficultés administratives, professionnelles, personnelles), ces séances individuelles ont apporté aux participants un accompagnement solide dans leurs démarches d’insertion professionnelle.

Les ateliers collectifs Les séances collectives étant ouvertes, les patients du centre de soins qui sont intéressés par les thématiques abordées peuvent rejoindre les participants du groupe insertion professionnelle. 5 ateliers ont été réalisés sur l’année. A chaque atelier, un professionnel a exposé le métier qu’il exerce et a répondu aux questions des participants.

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Le soutien direct de Parcours d’Exil Dans le cadre de projets professionnels définis en liens avec l’équipe de Parcours d’Exil, l’association participe au financement des formations des patients. Les participants du groupe ayant un projet construit de formation ou d’insertion professionnelle ont pu ainsi rencontrer Jérôme BOILLAT, Directeur du Développement, afin d’étudier ensemble la faisabilité de leur projet en terme de démarches administratives et de financement. A l’issue de ces rendez vous, des financements totaux ou partiels ont pu être accordés aux participants. En 2012, cinq patients ont bénéficié de ces financements.

Les sorties culturelles Les sorties culturelles, moments d’échanges et de partage autour d’œuvres d’art et de projets artistiques restent particulièrement importants dans l’accompagnement que propose Parcours d’Exil. Nos différents partenariats s’inscrivent maintenant dans le temps et facilitent des projets nouveaux. La poursuite du partenariat avec l’Orchestre de Paris a permis l’organisation de plusieurs sorties. Nous remercions Christine LE ROY d’avoir cette année encore prolongé ce partenariat, ainsi que toute l’équipe, qui nous a toujours remarquablement accueillis. Le partenariat avec l’espace culturel Louis Vuitton s’est également prolongé. Ces sorties sont systématiquement anticipées et préparées par Yves LLOBREGAT. Il nous est agréable de remercier la directrice de l’espace Marie-Ange MOULONGUET, pour son accueil chaleureux, et toute son équipe pour leur travail et leur gentillesse.

Une sortie a pu être organisée à l’Opéra Bastille en partenariat avec l’AROP (Association pour le Rayonnement de l’Opéra de Paris). Cette initiative a permis à une vingtaine de mineurs étrangers isolés de découvrir ce lieu prestigieux.

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FORMER

● Formations Professionnelles ● Supervision d’équipes ● Projets PROTECT et PROTECT-ABLE

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Formations et supervisions d’équipes

«Former les professionnels à la reconnaissance des symptômes relevant du traumatisme et à l’accompagnement des victimes» Cette année encore, les demandes de formation ont été très importantes. Afin d’enrichir l’analyse et la réflexion sur des sujets liés à la trans-culturalité, Parcours d’exil a poursuivi sa collaboration avec Monsieur Rafael GUILLEN-BARNETT, ethno-méthodologue, qui a co-animé plusieurs modules de formation. Ces rencontres avec les équipes d’un ou de plusieurs CADA ont toujours été des moments particulièrement intéressants. La qualité des échanges vient démultiplier l’efficacité de ce qui n’est pas qu’une formation théorique, mais devient un lieu où chacun peut faire part de ses expériences et de ses difficultés et où, souvent tout les intervenants participent à trouver une solution, en complément du regard extérieur apporté par le ou les intervenants de Parcours d’Exil. Ces interventions ont mobilisé beaucoup de temps et ont nécessité de nombreux déplacements en Ile-de-France comme en province, 18 jours de formation ayant été réalisés sur l’année. Les modules de formation sont soit proposés en « inter », au sein du centre de soins et ouvertes à des publics venant de structures diverses ; soit en « intra » au sein des structures pour former tous les salariés d’une même équipe.

Formations en intra Les formations en intra permettent à la structure participante de bénéficier d’un excellent rapport qualité/prix puisqu’elles concernent l’intégralité de son équipe (intervenants sociaux, animateurs, éducateurs...) en offrant un même niveau de formation et de compréhension à tous, rendant l’approche plus efficace qu’une formation individuelle. Ces formations se déroulent généralement dans les locaux de l’institution ayant requis la prestation. Parcours d’Exil a été particulièrement sollicité en 2012 puisque l’association est intervenue dans 8 structures différentes à Lille, Bobigny, Chalons en Champagne, aux Sables d’Olonnes, Clamecy, Orléans, Paris et au Havre. 230 professionnels ont bénéficié des formations de Parcours d’exil cette année.

Le Dr Duterte s'est ainsi rendu avec Rafael GUILLEN-BARNETT, ethno-méthodologue, pour un cycle de formation au Havre, à Chalons en Champagne et à Clamecy. Karin TEEPE puis le Docteur DUTERTE se sont partagés un cycle de formation en direction des intervenants d'une association des Sables d'Olonnes. Le Docteur DUTERTE a assuré comme tous les ans des formations aux éducateurs intervenant à la Fondation d'Auteuil, mais aussi aux veilleurs de nuit de cette institution. Les veilleurs de nuit travaillant dans le Nord pour la SPRENE ont aussi bénéficié de deux jours de formation spécifique.

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Comme tous les ans le Docteur Duterte s'est rendu pour une journée de formation auprès de élèves éducateurs de l' ERTS des Olivets. «Superviser les équipes de professionnels pour les aider à mieux vivre et penser leur travail» Les séances de supervision offrent un espace de parole aux équipes travaillant au contact de demandeurs d’asile ou de réfugiés ayant été victimes de torture, sur la base de situations vécues ou de dossiers présentés par les équipes. Elles sont l’occasion pour les intervenants de Parcours d’Exil, d’apporter un regard extérieur sur les questionnements ou les difficultés que traversent les équipes. L’objectif des séances est de lever les problèmes rencontrés et d’améliorer la qualité et les conditions de travail des équipes travaillant auprès de victimes de torture. 68 demi-journées de supervision ont été réalisées en 2012, contre 40 en 2011. Dans le cadre des supervisons et analyses de la pratique les rencontres engagées sur Compiègne, Lille, Dreux, Livry Gargan, Vernon et Le Havre se sont poursuivies, permettant des échanges toujours intéressants. Cette année a également vu la mise en place de supervisions à Bobigny, Rouen et Marcq en Baroeul. Les conventions avec les structures de Boissy St Léger, Porcheville et du Havre se sont terminées cette année. Pour certaines de ces structures, l'interruption n'est a priori que provisoire.

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Projets PROTECT et PROTECT-ABLE PROTECT Le projet PROTECT (Processus de reconnaissance et d’orientation des victimes de torture dans les pays européens pour faciliter le soin et le traitement), a pour objectif, à travers des recherches, des échanges de pratiques et un travail en commun, de concevoir un processus de reconnaissance précoce et d’orientation pour les demandeurs d’asile vulnérables ayant été confrontés à des expériences traumatisantes (tortures, violences psychologique, physique ou sexuelle, etc..). Son but est de créer un outil commun d’évaluation pouvant être utilisé dans tous les Etats-membres de l’UE, quelle que soit la législation nationale afin de satisfaire aux exigences des directives européennes sur l’asile.

Rappel des objectifs

Depuis 2003, plusieurs directives européennes ont mis en place au niveau communautaire des conditions minimales d’accueil des demandeurs d’asile qui s’imposent à tous les Etats membres. En particulier, la directive du 27 janvier 2003 prévoit que les personnes vulnérables (mineurs, mineurs isolés, handicapés, personnes âgées, femmes enceintes) et les victimes de torture, de viol ou d’autres formes de violences graves, psychiques ou physiques doivent bénéficier de conditions d’accueil et de traitement adaptées. En 2007, Parcours d’Exil a lancé un projet de « recherche-action » en région parisienne visant à créer un outil aidant les travailleurs sociaux et les différents professionnels en lien avec cette population à identifier les personnes ayant connu ce type de traumatisme et nécessitant une prise en charge adaptée. Ce projet a abouti à la réalisation d’un questionnaire utilisé par les professionnels qui permet d’évaluer les besoins d’accompagnement thérapeutique des migrants. En 2009, la recherche action a acquis une dimension nationale, des structures d’accueil des plus de 20 départements y prenant part. Le projet PROTECT permet à Parcours d’Exil de porter cette réflexion au niveau européen. Il consiste donc à échanger et améliorer, avec les organisations partenaires, sur les pratiques et les différents outils permettant une reconnaissance précoce des victimes de torture dans le but d’améliorer leur suivi thérapeutique. Cette action vise également à sensibiliser les Etats Membres sur leurs obligations envers cette population, obligations qui sont trop souvent oubliées.

Les partenaires

Parcours d’Exil est porteur de ce projet auprès de la Commission Européenne, en collaboration avec six organisations partenaires: ACET (Bulgarie), BZFO (Allemagne), la Fondation Cordelia (Hongrie), France Terre d’Asile (France), IRCT (Danemark), Pharos (Hollande). Toutes ces organisations sont impliquées dans la réhabilitation et la prise en charge des demandeurs d’asile victimes de tortures et partagent la même volonté de créer, tester, mettre en place et partager des outils et des processus d’identification des victimes de torture. Ce projet s’appuie donc sur l’expérience locale de chaque centre.

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Le suivi du projet

L’année 2012 a vu se terminer le projet PROTECT au mois de février. Les partenaires se sont retrouvés une dernière fois à Utrecht aux Pays Bas pour dresser un bilan de l’action et envisager les suites à y donner. Constatant que l’outil et le processus définis dans le projet nécessitaient d’être plus largement diffusés et défendus auprès des autorités nationales et européennes, il a été décidé de soumettre une nouvelle demande de financement à la Commission Européenne. Cette demande a été acceptée et a permis le lancement du projet PROTECT-ABLE.

Le projet PROTECT-ABLE

Le projet PROTECT-ABLE s’appuie donc sur deux objectifs principaux : la promotion des outils développés dans le cadre du premier projet PROTECT et le développement des capacités d’identification des demandeurs d’asile vulnérables par les intervenants qui travaillent auprès d’eux.

Le financement de la Commission Européenne vise donc à former 500 intervenants dans 9 Etats Membres de l’UE à l’utilisation de l’outil PROTECT.

Il permet également de sensibiliser d’avantage les gouvernements locaux et les institutions Européennes sur l’utilité de la mise en œuvre d’un processus d’identification, alors que la réforme des directives du « paquet Asile » s’oriente vers la mise en place d’obligations renforcées en ce domaine pour les Etats Membres.

Les partenaires

Afin de diffuser le projet dans un plus grand nombre d’Etats Membres, le projet a intégrér de nouveaux partenaires.

En plus des partenaires « historiques » qui ont participé à PROTECT, à savoir ACET (Bulgarie), BZFO (Allemagne), la Fondation Cordelia (Hongrie), France Terre d’Asile (France), IRCT (Danemark) et Pharos (Hollande), le projet s’appuie également sur les compétences des associations Freedom From Torture (Royaume Uni), IHIF (Pologne), CIR (Italie), Swedish Red Cross (Suède), ACCEM (Espagne) sur le réseau Odysséus (Belgique).

Ce partenariat particulièrement riche permet de connaitre un ensemble de situations locales très diverses et contribue à la qualité des échanges entre professionnels.

Le suivi du projet

Le projet a été officiellement lancé au mois d’octobre lors d’une première réunion des partenaires à Rome qui a permis de rappeler les objectifs de chaque structure, les modalités de travail et d’échange et les principales échéances du projet.

Le projet se poursuivra tout au long de l’année 2013 et prendra fin au cours du premier semestre 2014.

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"Dans mon pays, les tendres preuves du printemps et les oiseaux mal habillés sont préférés aux buts lointains. La vérité attend l'aurore à côté d'une bougie. Le verre de fenêtre est négligé. Qu'importe à l'attentif. Dans mon pays, on ne questionne pas un homme ému. Il n'y a pas d'ombre maligne sur la barque chavirée. Bonjour à peine, est inconnu dans mon pays. On n'emprunte que ce qui peut se rendre augmenté. Il y a des feuilles, beaucoup de feuilles sur les arbres de mon pays. Les branches sont libres de n'avoir pas de fruits. On ne croit pas à la bonne foi du vainqueur. Dans mon pays, on remercie." René Char

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INFORMER

• Alerter le grand public • Etre un interlocuteur reconnu auprès des institutions et entreprises • Informer les médias et leaders d’opinion

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Alerter le grand public Les difficultés économiques que traverse l’association nous ayant contraint de supprimer le poste de chargé de communication en 2010, les actions relatives à la communication restent très réduites et centrées sur des éléments essentiels. Le travail sur la notoriété et la visibilité de l’association demeure pourtant un chantier fondamental pour sensibiliser les publics à son action. Il s’agit plus que jamais de fidéliser et de développer les contacts de l’association.

Les 10 ans de Parcours d’exil Le vendredi 3 février, le Conseil d'Administration et l'équipe du Centre de Soins de Parcours d’exil ont eu le plaisir d’organiser une soirée pour célébrer les 10 ans de l’association. La Maison de l’Amérique Latine avait mis une magnifique salle à notre disposition, salle qui nous a permis d’accueillir plus de 200 invités pour un cocktail, ponctué des interventions de René DE OBALDIA de l'Académie Française, du Docteur DUTERTE Médecin Directeur du Centre de Soins, de Reza JAFARI, porte parole des mineurs isolés reçus au centre, de Monsieur GANDEGA, ancien patient venu témoigner du travail fait et de Martine BROUSSE Déléguée Générale de La Voix De l'Enfant . Bertrand CHAMOUTON, administrateur de Parcours d’exil a animé cette soirée qui s’est achevée par une représentation d’une création théâtrale d'Yves LLOBREGAT, responsable de l’atelier d’Art thérapie, autour du thème de l’exil d’Arthur Rimbaud. Deux patients avaient tenu à vaincre leurs appréhensions pour monter sur scène et leur jeu remarquable était soutenu par Eiichi CHIJIIWA, président de l’association et violon solo de l’orchestre de Paris. Nous remercions toutes les personnes qui ont participé au succès de cette soirée, et particulièrement Yves LLOBREGAT pour son investissement dans ce projet.

Communication online – site internet Tout comme l’année, précédente, le choix a été fait de privilégier la présentation institutionnelle de l’association au détriment des informations sur son actualité. N’étant plus en mesure d’assurer des mises à jour quotidiennes du site, celui-ci n’a que très peu évolué au cours de l’année. Le site reste néanmoins un outil de communication important qui permet de trouver les informations essentielles sur le travail de l’association Il a reçu 23 133 visites en 2012, soit une moyenne de 1927 visites par mois.

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Newsletter Les problèmes de trésorerie auxquels a dû faire face l’association nous ont contraint de suspendre la publication de la Newsletter en 2012, afin d’économiser sur les frais de mise en page et d’impression. Cette interruption n’est que provisoire et l’équipe espère pouvoir rapidement remettre en route cette publication trimestrielle.

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Etre un interlocuteur reconnu auprès des institutions et entreprises

Partenariat national ● Parcours d’Exil entretient avec l’association fédérative La Voix de l’Enfant une relation partenariale forte. En sa qualité de Secrétaire Général, le Docteur Duterte a participé très activement aux travaux des différentes commissions de l’association, ainsi qu’aux organes exécutifs.

Partenariats internationaux Parcours d’Exil fait partie de deux réseaux rassemblant les Centres de Soins pour victimes de torture dans le monde. ● L’IRCT (International Rehabilitation Centres for Victims of Torture) ● Le réseau Européen des centres de réhabilitation pour les victimes de torture.

Mécénat de compétences ● WelcomEurope L’entreprise WelcomEurope, spécialisée dans le conseil, la formation et l’accompagnement des porteurs de projets européens a poursuivi ses actions de mécénat en faveur de Parcours d’Exil, en particulier dans l’aide à la mise en œuvre du projet PROTECT. Merci à Lorraine DE BOUCHONY pour son soutien sans faille à notre action.

Espace Culturel Louis Vuitton Cette année encore, l’Espace Culturel Louis Vuitton a accueilli Parcours d’Exil, dans le cadre des actions d’Art Thérapie menées en partenariat avec France Terre d’Asile et a ouvert dans un cadre privilégié son espace d’exposition.

L’orchestre de Paris L’année 2012 a vu la poursuite et le développement du partenariat avec l’orchestre de Paris. Outre les places de représentation offertes pour des patients du centre, l’équipe de l’orchestre a organisé dans les locaux de la salle Pleyel un atelier de découverte du violon pour des mineurs isolés étrangers. Nous remercions chaleureusement l’orchestre de Paris pour son soutien.

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Informer les médias et leaders d’opinion Parcours d’exil tente régulièrement d’alerter les médias et leaders d’opinion sur la situation des victimes de tortures et des mineurs étrangers isolés. Tout au long de l’année, l’équipe reçoit des étudiants, des chercheurs, des journalistes et des représentants d’associations afin de partager son expérience.

Médias ● Dans le cadre des activités du centre de soins, l’équipe a participé très activement à la préparation et au tournage de la partie consacrée au Dr DUTERTE et au travail du centre de soins pour l’émission « Envoyé Spécial la suite : Condamné à mort, 18 ans après», diffusée le 18 octobre 2012.

Interventions ● Le Docteur DUTERTE est intervenu sur la prise en soins spécifique des MIE dans le cadre de journées d'ethnopsychiatrie à Montaterre. ● Le Docteur DUTERTE s'est rendu à Copenhague pour participer à une réunion de l'IFEG, structure qui regroupe sous l'égide de l'IRCT, des experts spécialisés dans l'expertise de victimes de mauvais traitements et de torture. ● C'est dans ce même cadre que Le Docteur DUTERTE est allé témoigner de son expérience d'expertises dans les Andes péruviennes à Washington dans le cadre d'un colloque organisé par l'IRCT à l'American College of Law. ● Comme tous les ans le Docteur DUTERTE est intervenu lors d'une matinée, dans le cadre d'un séminaire à l'EHESS. ● Le Docteur DUTERTE est intervenu dans le cadre de l'association Solipam sur le thème Parentalité filiation, colloque centré sur la prise en soin de femmes enceintes demandeuses d'asile et sur comment accueillir l'enfant. Cette intervention a eu lieu au sein de l'Amphithéâtre Charcot du Groupe hospitalier La Pi é Salpetrière.

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Lobbying ● Coordination des efforts de lobbying auprès des instances européennes Cette coordination est possible grâce à l’appartenance de Parcours d’Exil à l’IRCT. Elle s’est effectuée en direct ou en coopération avec Hélène de Rengervé, responsable du bureau bruxellois de l’IRCT. Elle a permis de rappeler l’importance des financements européens pour la survie des Centres de Soins car très peu d’Etats Membres assument réellement la responsabilité, qui est légalement la leur, de financer les soins aux victimes de torture. La mise en parallèle des questions de terrain et des questions européennes a permis en effet d’expliquer aux interlocuteurs les enjeux du désengagement affiché de la Commission envers les centres situés dans l’UE. ● Le centre de soins a été nominé parmi les trois finalistes du Prix du Généraliste, journal qui distingue tous les ans des actions humanitaires et dont le Docteur Duterte avait déjà été lauréat.

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PERSPECTIVES 2013

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Perspectives 2013 L’année 2013 se présente comme une année charnière dans le travail de restructuration de Parcours d’exil. L’association devra faire face une nouvelle fois à des réductions de subvention importantes et développer des modes de financement, voire de fonctionnement, alternatifs.

Rapprochement de Parcours d’exil avec une structure de dimension nationale ●Pour faire face aux difficultés récurrentes de financement et dans une perspective de développement, l’association poursuit son projet de se rapprocher d’un groupement associatif important dans une démarche visant à préserver son identité et son projet associatif. Réduction des frais ● Parcours d’exil devra poursuivre son travail de réduction des frais afin d’atteindre sa stabilité financière. De nouvelles économies devront à nouveau être recherchées.

Election d’un nouveau conseil d’administration et d’un nouveau bureau ● L’élection sera réalisée en fonction des fins de mandats et des nouvelles candidatures.

Poursuite des projets en cours ● Parcours d’exil poursuivra, dans la mesure de possible, les projets en cours. Outre les activités classiques de soins, le projet insertion, les ateliers d’art thérapie et le groupe de parole pour les femmes excisées ou victimes de mariage forcé seront reconduits en 2013. ● L’année 2013 verra la poursuite du projet PROTECT-ABLE construit autour d’un partenariat de 11 associations européennes.

Projets Internationaux ●Parcours d’exil souhaite développer des projets de coopération avec des centres de soins au Rwanda, au Tchad et en RDC. La recherche de financements se poursuivra en 2013.

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RAPPORT FINANCIER 2012

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Rapport financier 2012 Mesdames, Messieurs,

Dans le cadre de la clôture du bilan de l’association Parcours d’Exil au 31 décembre 2012, les

comptes ont été arrêtés en prenant en considération l’ensemble des charges et produits de l’année,

et non uniquement les mouvements de trésorerie correspondants (comptabilité d’engagements).

De ce fait, les comptes de l’Association ont été arrêtés en conformité avec les règles comptables des

associations et les règles générales d’établissement et de présentation des comptes annuels.

La méthode de base retenue pour l’évaluation des éléments inscrits en comptabilité est la méthode

des coûts historiques.

Les comptes sont réalisés par un cabinet d’expertise comptable (Cabinet CERA) et certifiés par un

Commissaire aux Comptes (Monsieur Benjamin De Courcel).

A ce jour, nous n’avons pas connaissance d’un événement, autre que ceux déjà pris en compte,

survenu depuis la date de clôture de l’exercice et qui nécessiterait un traitement comptable dans les

Etats Financiers ou une mention dans l’annexe et/ou dans le rapport de gestion.

Activité de l’Association Situation et évolution de l’activité de l’Association au cours de l’exercice :

Durant l’exercice clos le 31/12/2012, l’activité financière de Parcours d’Exil a été impactée de la

manière suivante :

• Le projet PROTECT, co-financé par la Commission Européenne qui a débuté au mois de juillet

2010 pour une durée de 20 mois s’est terminé au mois de février 2012. Le bilan final de

l’action a été validé par le Commission Européenne.

• Le projet PROTECT-ABLE également co-financé par la Commission Européenne a poursuivi

cette action à partir du mois de septembre 2012. Ce projet implique désormais 11

partenaires dans 9 Etats Membres de l’Union Européenne.

Evolutions et perspectives d’avenir Les objectifs pour l’exercice ouvert au 1er janvier 2013 sont les suivants :

• Développer les liens avec des associations ou groupements d’association afin de stabiliser et de

renforcer les activités de l’association.

• Développer l’orientation choisie dans la prise en charge, le traitement et l’accompagnement des

victimes de torture.

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• Accroître la part de la prise en charge des MIE par le personnel médical pour une implication

plus longue en termes de soins aux victimes.

• Développer la formation, les supervisions et les diverses prestations de soins afin d’assurer une

plus grande variété des revenus.

• Chercher de nouvelles sources de financement pour anticiper la perte de financement liée à la

fin du projet PROTECT-ABLE prévue en 2014.

Examen des comptes de l’exercice 2012 Un rappel des comptes de l’exercice précédent est fourni à titre comparatif.

Analyse du résultat de l’Association Les revenus de l’association

Les revenus de l’exercice 2012 s’élèvent à 500 k€ contre 589 k€ en 2011, soit une baisse de 15.12%. Ils sont répartis de la façon suivante :

Subventions 68%

Dons / Adhésions

2%

Prestation de Formation

9% Tiers Payant

CPAM 8%

Prestations de soins

8%

Location de salle 1%

Prestations MIE 4%

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Les subventions Comme pour les années précédentes, la principale source de financement de l’Association provient

des subventions qui représentent 68% des produits d’exploitation.

Elles représentent 334 k€ pour 2012, contre 433 k€ en 2011, soit diminution de 22.65%. Cette

importante diminution est due à la période d’interruption entre les projets PROTECT et PROTECT-

ABLE, le premier ayant pris fin en février et le second ayant débuté en septembre.

Toutefois, cette diminution doit être relativisée le fonds perçus dans le cadre de ces projets sont en

grande partie reversés aux différents partenaires du projet. L’impact sur le fonctionnement de

Parcours d’exil a donc été relativement limité.

Par ailleurs, on constate que le montant des subventions en provenance de diverses fondations reste

important ce qui est le résultat du travail de diversification des sources de financements entamé il y a

trois ans.

Le montant de la subvention accordée par le Fond Volontaire des Nations Unies est en forte

diminution, ce qui reflète les difficultés que rencontrent actuellement cette organisation.

Enfin, pour la première fois on constate la participation des collectivités locales dans le financement

de nos actions avec l’attribution de subvention par la Ville de Paris et par le Conseil Régional Ile de

France.

Répartition des subventions

2011 2012

Subvention Commission européenne (PROTECT) 191 473 103 111

Subvention Commission européenne (PROTECT-ABLE)

82 743

Subvention FER France 25 000 50 000

Subvention Essor (solde) 88 269

Subvention ONU 40 477 24 150

Emplois aidés (emploi tremplin et CAE) 160

Subvention Ministère de l’Immigration 10 000 10 000

Subvention Fondation Société Générale 15 000

Subvention La Voix de l’Enfant 10 000

Subvention Fondation de France 37 000 10 000

Fondation AVIVA 10 000

Fondation SFR 5 000

Fondation CARITAS 15 000 12 000

Fondation RAJA

7 500

Fondation Kronenbourg

5 000

IRCT 150

Ville de Paris

15 000

Conseil Régional Ile de France

5 000

TOTAL 432 529 339 504

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Les différents fonds européens représentent 69.4% des subventions, alors que les fonds publics

(collectivités locales et ministère) ne représentent que 8.8% des celles-ci. Parcours d’exil reste donc

très dépendant des subventions européennes.

Les prestations de service

Les revenus liés à l’activité sont en augmentation et représentent 30.6% des produits (+4%). Ils sont

principalement générés par les prestations privées facturées par l’Association (formation, prestations

de soins, supervisions), par les remboursements CPAM et marginalement par des dons, cotisations

et autres produits

En conclusion, nous restons toujours sous une forte dépendance des subventions (68%) et

particulièrement de celles versées par la Commission européenne. La recherche d’une plus grande

indépendance financière reste donc une priorité.

Evolution détaillée des ressources de l’association depuis 2007

2009 2010 2011 2012

Prestation de Formation 29 422 31 095 29 495 46 491

Prestations de soins 52 352 66 457 58 035 61 045

Tiers Payant CPAM 48 476 51 216 48 180 40 948

Subventions 441 920 385 340 432 529 339 504

Dons / cotisations 12 529 9 481 6 875 7 324

Autres produits 7 004 6 885 6 705 5 816

Total des produits d'exploitation 591 703 550 474 581 819

495 923

Les charges de l’association

Les charges de l’exercice s’élèvent à 495 k€ en 2012 contre 589 k€ en 2011, soit une baisse de

15.94%.

Cette diminution s’explique par la réduction des dépenses liées au projet PROTECT, puis PROTECT-

ABLE due à la période d’interruption entre les deux projets. La part de la subvention européenne

reversée aux partenaires des deux projets est ainsi passée de 151K€ en 2011 à 89K€ en 2012.

Les principaux postes de charges l’association (salaire, loyer) sont en légère hausse par rapport à

l’année 2011, alors que les services extérieurs sont marqués par une baisse importante. La baisse

annoncée des subventions a en effet contraint l’association à mettre entre parenthèse les actions

habituelles de communication. La newsletter a été suspendue et le bilan d’activité a été réalisé

gracieusement par un mécénat de compétences de l’entreprise SAGE et imprimé gratuitement mais

à un nombre d’exemplaires limité.

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Répartition des charges d’exploitation en 2012

Cette année encore, les salaires et cotisations sociales représentent le premier poste de dépenses

avec un montant global de 272€ pour la période contre 262 k€.

Cette légère augmentation est due à la mise en conformité des salaires au regard de la convention

collective.

Le contentieux opposant Parcours d’exil à un ancien salarié est toujours en attente d’un jugement en

appel, c’est pourquoi la provision de 15 000€ est conservée.

Pour la quatrième année consécutive, le résultat d’exploitation s’est finalement soldé par un

excédent. Le résultat net est 5 258 €, ce qui montre avant tout la gestion prudente et rigoureuse des

fonds de l’association.

Analyse du bilan de l’association

Le bilan de l’association a connu, comme indiqué, certaines variations significatives :

- Les fonds propres de l’association restent cette année encore positifs à hauteur de 11 644€ après

affectation du bilan 2012.

Néanmoins, l’équilibre financier de l’association reste très fragile et dépendant toujours fortement

des subventions et les contractions des charges de fonctionnement ont touché à leurs niveaux

maximum. Dans cette optique et sans parler de croissance il parait nécessaire de renforcer notre

présence sur les subventions privées.

Ce bilan permet de mesurer le travail quotidien réalisé par l’équipe de Parcours d’Exil pour répondre

aux nouvelles contraintes liées à cette période de crise financière.

Dotations aux amortissements

1%

Charges sociales

16%

Salaires et traitements

39%

Impôts, taxes et versements

assimilés 3%

Achats et charges externes

41%

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L’ensemble de ces efforts avec la part croissante des revenus privés, la restructuration que nous

avons dû mettre en place, et la dépendance face aux subventions, nous montre que ce travail ne

serait rien sans l’implication, des membres, du personnel, de la direction, et du conseil

d’administration.

L’année 2013, comme l’année 2012 doit nous permettre de poursuivre notre orientation entamée et

d’envisager de nouvelles solutions afin d’assurer l’avenir du centre de soins et des activités de

l’association et de récompenser l’implication forte et volontaire du personnel et de la direction.

Merci à tous,

Fait à Paris, le 3 juin 2013

Vincent Leroux Lefebvre