RAPPORT ANNUEL 2013 - Association Parcours d'exil

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RAPPORT ANNUEL 2013 Rapport d’activité – Rapport financier

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RAPPORT ANNUEL 2013

Rapport d’activité – Rapport financier

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Avec le soutien de :

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Sommaire

Rapport moral du président Rapport d’activité 2013 Introduction

Présentation de Parcours d’Exil Regards sur l’année 2013

Soigner Patients

Soins et activités thérapeutiques

Groupe Insertion Actions internationales Projets internationaux Projet PROTECT-ABLE Missions en Afghanistan Peer Project

Former

Formations professionnelles

Supervisions dans les CADA

Recherche-action CADA sur la reconnaissance précoce des victimes de torture Projet Protect

Informer

Alerter le grand public

Etre un interlocuteur reconnu auprès des institutions et entreprises

Informer les medias et leaders d’opinion

Perspectives 2014

Rapport financier 2013

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RAPPORT MORAL DU PRESIDENT Une fois n’est pas coutume, l’année 2013 n’était en son commencement pas trop stressante au niveau budgétaire et financier. L’horizon était, en particulier grâce aux fonds européens, un peu éclairci et permettait à une équipe toujours aussi motivée et engagée dans le travail du Centre de soins Parcours d'Exil de travailler plus sereinement. Malheureusement ce climat un peu plus serein c’est vite assombri, notamment avec l’échec des négociations avec la Croix Rouge, et il a été nécessaire que le membres du Conseil d'Administration et de toute l’équipe se mobilisent autour du Dr Duterte et de Jérôme Boillat pour trouver des solutions permettant de ne pas nous retrouver début 2014 dans une situation compliquée voir scabreuse au niveau trésorerie. La mise en commun de toutes bonnes volontés à permis de trouver des solutions qui assurent la poursuite des indispensables activités du centre de soins. Les fonds propres générés par les actions de formation et de supervision ont augmentées ce qui est particulièrement intéressant. Qu’il me soit ici permis de remercier l’équipe de salariés mais aussi l’équipe des bénévoles sans laquelle nombres d’activités ne seraient pas possible. J’ai été, en tant que musicien non seulement très heureux de voir le partenariat avec l’orchestre de Paris auquel j’appartiens, se développer mais aussi de voir apparaitre une nouvelle activité sous la forme de cours de musique hebdomadaires. Voir et entendre l’entrain de ces jeunes qui découvrent une autre musique, d’autres sonorités et des instruments avec lesquels ils ne sont pas familiers m’a beaucoup touché. Il m’est particulièrement agréable, en tant que Président, de voir qu’après 13 années d’existence, Parcours d’exil reste une association toujours aussi enthousiaste, active pleine de projets. Il est particulièrement intéressant de voir que « l’esprit » associatif de notre organisation a pu venir aider l’association Enfants d’Afghanistan et d’ailleurs à se créer et à monter des projets en partenariat avec Parcours d’Exil mais aussi, que le groupe de parole des femmes excisées et des femmes victimes de mariages forcés ait pu aboutir à la création d’une association présidée par un membre de notre Conseil d'Administration, Maitre Danielle Mérian. La création de cette association est une preuve supplémentaire, si besoin était que le travail thérapeutique peut se poursuivre au-delà des séances et aboutir à des résultats concrets où les patientes prennent leur destin en main. Tout cela ne peut que nous amener à poursuivre avec détermination notre action même si ce parcours est semé d’embuches. C’est un plaisir pour moi de présider le Conseil d'Administration de cette association et ainsi de participer à ma façon à l’avancée des actions mise en place. Merci à tous une fois encore. Eiichi Chijiiwa

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Rapport d’activité 2013

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Le plus beau des océans

Est celui que l’on n’a pas encore traversé.

Le plus beau des enfants

N’a pas encore grandi.

Les plus beaux de nos jours

Sont ceux que nous n’avons pas encore vécus.

Et les plus beaux des poèmes que je veux te dire

Sont ceux que je ne t’ai pas encore dits.

Que c’est beau de penser à toi :

A travers les rumeurs de mort et de victoire

En prison

Alors que j’ai passé la quarantaine…

Que c’est beau de penser à toi :

Ta main oublié sur un tissu bleu

Et dans tes cheveux

La fière douceur de ma terre bien-aimé d’Istanbul…

C’est comme un second être en moi

Que le bonheur de t’aimer…

Le parfum de la feuille de géranium au bout de tes doigts,

Une quiétude ensoleillée

Et l’invite de la chair :

Striée d’écarlate

L’obscurité

Chaude

Dense…

Nazim HIKMET

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INTRODUCTION

● Présentation de Parcours d’exil ● Regard sur l’année 2013

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Présentation de Parcours d’exil

Le Centre de soins Parcours d’exil Parcours d’exil a pour vocation de soigner toute personne victime d’atteintes aux droits humains. Les activités thérapeutiques s’inscrivent dans le cadre d’un engagement citoyen contre la torture et en faveur des Droits de l’Homme. Août 2001 ● Création de «Parcours de Jeunes» par Hélène de Rengervé (Diplômée d’une Ecole de Commerce et de Gestion) et Pierre Duterte (Docteur en Médecine) pour la prise en charge des Mineurs Isolés Etrangers (MIE). Les deux fondateurs possèdent déjà une large expérience de l’humanitaire.

2003 ● Ouverture d’un Centre de soins dans des locaux dédiés à Paris.

2004 ● Obtention de l’agrément DRASS «Centre de Santé» avec une file active de 300 patients.

2005 ● Changement de nom en «Parcours d’Exil».

2007 ● Ouverture du Centre de Soins ESSOR à Lyon en partenariat avec «Forum Réfugiés», financée par la Commission européenne «Initiative Européenne pour la Démocratie et les Droits de l’Homme», ● Parcours d’Exil organise la première rencontre nationale des Centres de Soins français. ● File active de 900 patients.

2008 ● Mme Francesca Solleville, petite-fille du fondateur de la Ligue Italienne des Droits de l’Homme et chanteuse engagée depuis 50 ans, devient la Marraine de Parcours d’Exil, ● A l’issue de la conférence «Victimes de torture : quelle(s) reconnaissance(s) en Europe?», adoption de recommandations finales à destination des 27 pays européens et des institutions européennes.

2009 ● Parcours d’Exil permet à la recherche-action en matière de reconnaissance précoce des victimes de torture de prendre une ampleur nationale. ● File active de 950 patients.

2010 ● Parcours d’Exil initie le projet PROTECT, qui permet d’étendre la recherche-action en matière de reconnaissance précoce des victimes de torture au niveau européen.

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● L’association déménage. Le Centre de soin et le personnel d’encadrement s’installent au 12, rue de la Fontaine au Roi, à Paris et entame une restructuration importante pour faire face à la baisse des subventions européennes.

2011 ●Le projet PROTECT se poursuit avec en point d’orgue l’organisation d’une conférence à Bruxelles à destination des partenaires et des institutions européennes. ●La réduction importante des moyens financiers impose la réduction de la file active à 620 patients.

2012 ●Le projet PROTECT-ABLE prend la suite et développe le projet PROTECT en rassemblant 11 partenaires dans 10 pays de l’Union Européenne.

2013 ●Poursuite du projet PROTECT-ABLE qui conduit à la formation de 600 intervenants en Europe à l’utilisation de l’outil PROTECT et à l’identification des demandeurs d’asile vulnérables ●La file active se maintient à 640 patients

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Les valeurs de l’Association «Tout homme persécuté en raison de son action en faveur de la liberté a droit d’asile sur les territoires de la République» Préambule de la Constitution de 1946

Ethique ● Parce que les patients sont particulièrement vulnérables, chacune des interventions se doit d’être pensée de façon éthique et protectrice.

Compétence ● Tout professionnel est formé, de façon continue, pour assurer la mission qui est la sienne.

Respect ● Toute personne est respectée, quels que soient son origine, sa condition, ses croyances et son état de santé.

Disponibilité ● Toute personne demandant une prise en soin est accueillie dans les meilleurs délais possibles.

Confidentialité ● Toute information communiquée dans le cadre de la prise en soin est couverte par le secret médical ou professionnel.

Transparence ● L’Association établit chaque année des documents comptables annuels certifiés par un commissaire aux comptes.

Gouvernance ● Les instances collectives jouent pleinement leur rôle d’orientation et de contrôle des dirigeants.

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Conseil d’administration et équipe terrain

Une équipe solidaire de salariés et de bénévoles tendant tous vers le même objectif : la réhabilitation des victimes de tortures. Membres du Conseil d’Administration au 31 décembre 2013

Président honoraire : Monsieur René Knockaert

Fonction Nom Elu(e) le Profession

Président Eiichi CHIJIIWA

07/06/2010 Violon Solo

Vice Présidente Danielle MERIAN

17/01/2005 Avocate honoraire

Vice Présidente Lorraine DE BOUCHONY

12/06/2012 Chef d’entreprise

Trésorier Bertrand CHAMOUTON

12/06/2012 Consultant

Trésorier adjoint Rahim ABDUL 11/06/2013

Chef de projet

Secrétaire Générale adjointe

Isbel GIRAULT

11/02/2009 Kinésithérapeute retraitée

Administrateur Françoise ROBELET

12/06/2012 Enseignante

Administrateur Michel RAIMBAUD

07/06/2010 Ancien Ambassadeur de France (retraité)

Administrateur Clément BERARDI 15/06/2011 Consultant

Administrateur Noémie RAMPA 15/06/2011 Consultant

Administrateur Patricia SALES-LOISEAU

12/06/2012 Responsable RH

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L’équipe en 2013

Les bénévoles ● Nicole Tzonis : Français Langue Etrangère et Qi Gong ● Jean-Claude Boussarie : Informatique ● Alain Jean Le Page : Atelier Bureautique, Insertion et Information sur le Droit ● Jean-Claude Rossignol : Français Langue Etrangère ● Ghislaine Weiss : Conversation Française ● Isbel Girault : Kinésithérapeute ●Françoise Robelet : Français Langue Etrangère ●Michèle Pivin: Français Langue Etrangère ●Danaé Desplanques : Français Langue Etrangère ●Irène Assayag : Cours de musique, activités culturelles

Les salariés 8 personnes ont été salariées en 2013. ● Pierre Duterte : Médecin Directeur ● Jérôme Boillat : Directeur du Développement ● Raphaël Moreno : Médecin généraliste ● Amparo Laserna Richart : Chargée d’accueil ● Yves Llobregat : Art thérapeute ● Karin Teepe : Psychologue ● Anne-Marie Riou : Secrétaire comptable ● Emilie Guitard : Kinésithérapeute

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Regard sur l’année 2013

Poursuite de la hausse du nombre de demandeurs d’asile en France et en Europe1 Pour la sixième année consécutive, la demande d’asile a augmenté en France en 2013. 66 251 demandes d’asile ont été enregistrées au cours de l’année (réexamens et mineurs accompagnants compris), marquant ainsi une hausse de 7.8 % de la demande globale par rapport à l’année précédente. La part des premières demandes a progressé de11.3%, alors que les réexamens ont baissé de 6.8% au cours de l’année. Les premières demandes se sont élevées à 45 925, soit 69.3% des demandes globales. En termes de demandes d’asile effectuées en Europe, la France reste au second rang derrière l’Allemagne qui a connu une hausse de près de 70% de sa demande pour atteindre le nombre de 109 580 nouvelles demandes d’asile en 2013. La Suède arrive désormais en troisième position avec 54 259 demandeurs d’asile, chiffre en progression de 24%. En Europe, seuls la Suisse et la Belgique voient le nombre de demandes orientées à la baisse, respectivement de 25% et 26%.

Rappel du contexte politique en France Le changement de politique annoncé en 2012 n’a produit que peu d’effet en matière d’immigration et d’asile. Toutefois, une réforme importante du dispositif d’accueil des demandeurs d’asile a été initiée en 2013 et devrait être soumise au parlement au cours de l’année 2014. Cette réforme est à la fois porteuse d’espoirs, notamment au regard de la mise en place de processus spécifiques d’identification et d’accompagnement pour les demandeurs d’asile vulnérables (victimes de tortures, mineurs isolés étrangers, handicapés..), mais elle suscité également des inquiétudes pour de nombreux partenaires associatifs. L’OFPRA a pour sa part entamé une réforme interne qui a commencé à porter ses fruits en matière de réduction des délais de procédure ou encore de formation des ses agents aux questions de psycho traumatisme.

1 Source : Rapportd’activité OFPRA 2013

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SOIGNER

● Patients ● Soins et activités thérapeutiques ● Groupe insertion ●Actions internationales

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Patients

« Le faux courage attends les grandes occasions... Le courage véritable

consiste chaque jour à vaincre les petits ennemis » Paul Nizan

En 2013, 647 victimes ont été prises en soins par l’association, chiffre stable par rapport à l’année précédente (644 patients). Le nombre de patients, tout comme celui de consultations reste limité par le manque de moyens pour engager d’avantages de professionnels, alors que la demande demeure particulièrement forte. La durée d’attente pour un premier rendez-vous est stable et se situe toujours entre 8 et 10 mois. Le fait de refuser des patients et de ne pas être en mesure de proposer des soins à des personnes en situation de souffrance majeure est bien entendu particulièrement difficile à vivre pour l’équipe du centre de soins. Cette année encore, la prise en soins des mineurs étrangers isolés a connu un traitement particulier, leur accueil étant considéré comme systématiquement prioritaire du fait de la situation de vulnérabilité particulière de ces enfants. Un premier rendez-vous est généralement proposé en une semaine.

Typologie des patients

Moyenne d’âge La répartition des patients par tranche d’âge montre une patientèle très jeune. 41% des patients avait moins de 25 ans et 70% moins de 35 ans.

0%

10%

20%

30%

40%

0-15 16-25 26-35 36-45 46-60 60+

Répartition par âge

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Répartition majeurs/ mineurs 167 patients mineurs ont été pris en soins, soit 26% du total des patients Les demandes de consultations pour les mineurs restent prioritaires. S’il est difficile pour des adultes d’attendre un rendez-vous, la notion de temps est différente pour les enfants et un rendez-vous leur est donné aussi vite que possible. Rappelons que la prise en charge de ces mineurs, si durement marqués par la vie, est à l’origine de la création de Parcours d’Exil, qui à ses débuts en 2001 s’appelait «Parcours de Jeunes».

Genre Après une année 2012 hors norme qui avait vu la proportion de femmes descendre à 32 %, l’année 2013 a vu se rétablir la répartition généralement observée.

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

Majeurs Mineurs

Majeurs Mineurs

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Les femmes ont représenté 37% des patients accueillis au centre.

Cette répartition fait écho à la proportion de femmes parmi les demandeurs d’asile qui s’élève à 35.9% en 2013.

Origine géographique des patients Les victimes suivies en 2013 étaient originaires de 49 pays selon la répartition suivante :

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Hommes

Femmes

63%

37%

Hommes Femmes

Répartition par genre

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Les patients originaires du continent africains sont toujours prédominants avec une part de 77% de la patientèle. Ces chiffres reflètent les situations de tension et de violence qui persistent dans ces pays ou dans certaines régions particulièrement sensibles. La Guinée Conakry avec 32.5% de la patientèle et la République Démocratique du Congo (RDC) avec 17.9% de celle-ci représentaient à elles seules la moitié des patients reçus en 2013.

Afrique 77%

Asie 14%

Amérique latine et Caraïbes

1%

Europe de l'est 6%

Europe de l'ouest 1%

N/C 1%

Origine par continent

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La demande Guinéenne2 La demande guinéenne reste fondée principalement sur des motifs politiques (Union des Forces Démocratiques de guinée / UFDg notamment) et ethniques (principalement des Peuls déclarant être discriminés, voire persécutés, par des Malinkés), les demandeurs liant souvent ces deux thématiques. Les problématiques sociétales sont toujours très présentes (mariage forcé principalement, excision et orientation sexuelle). L’OFPRA a reçu 2041 dossiers de demandeurs Guinéens en 2013

La demande de RDC Un nombre conséquent de dossiers déposés en 2013 a encore fait référence aux élections du 28 novembre 2011 et à la répression qui a suivi les manifestations de dénonciation des fraudes lors de ce scrutin. Des cas récurrents, mais faibles en nombre, concernent toujours des adeptes du mouvement politico-religieux, Bundu dia Kongo ainsi que des membres du Mouvement de Libération du Congo. Des demandes liées à des personnalités de l’opposition politique en difficulté avec les autorités ont également été signalées au cours de cette période. Une autre problématique importante a vu le jour avec la création du M 23 et le début de ses actions armées et de ces exactions dans l’est du pays en avril-mai 2012. En moindre nombre, des demandes liées à l’orientation sexuelle, au mariage forcé ou aux violences sexuelles. L’OFPRA a reçu 4284 dossiers de demandeurs Congolais en 2013

2 idem

Divers 3% Erythrée

1%

Sahara occidental 1% Togo

1%

Bénin 1% Egypte

1%

Algérie 1%

Cameroun 1%

Kenya 1%

Sierra Léone 1%

Rwanda 2% Mali

6%

Congo Brazzaville 3%

Angola 3% Mauritanie

4%

Cote d'Ivoire 4% Nigéria

5% RDC 22%

Guinée Conakry 40%

Répartition par pays d'Afrique d'origine

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La demande malienne Avec l’intervention française à partir du 11 janvier 2013, qui a permis de repousser les groupes islamistes du nord du Mali (Ansar Dine et Al-Qaïda au Maghreb islamique – AQMI), puis les élections présidentielles maliennes (28 juillet et 11 août 2013) remportées par le Président Ibrahim Boubacar Keïta, la situation s’est améliorée dans le pays. Toutefois, des poches de résistance subsistent dans les régions de gao et Kidal. Par ailleurs, le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) ayant décidé de reprendre les armes en novembre 2013 à la suite d’affrontements entre les Touaregs et l’armée malienne, la demande malienne a continué d’augmenter. Elle est toujours essentiellement liée à cette situation d’insécurité qui perdure (civils d’origines bambara ou soninké résidant dans le Nord, Touaregs). La tendance amorcée en 2012 n’a donc fait que croître ; les demandes sont désormais majoritairement fondées sur des motifs politiques et ethniques et moins sur l’excision ou le mariage forcé. L’OFPRA a recu 1 380 dossiers maliens en 2013

La demande nigériane De plus en plus de demandes d’asile se fondent sur les problématiques comme l’orientation sexuelle et les réseaux de prostitution. Certains demandeurs invoquent les affrontements interconfessionnels entre chrétiens et musulmans dans les Etats du nord du Nigéria et dans celui du Plateau, en lien avec la secte islamiste Boko haram. L’invocation d’engagements politiques au sein des partis d’opposition ou dans la lutte pour une meilleure redistribution de la rente pétrolière dans le Delta du Niger est, elle, marginale. Quant aux dossiers se référant aux cultes secrets et aux fraternités étudiantes, ils constituent toujours une fraction constante mais minoritaire de la demande L’OFPRA a reçu 1 127 dossiers en 2013

La demande bangladaise Cette demande a connu une très forte augmentation au cours de l’année 2013, en lien notamment avec la sortie du pays de la liste des pays d’origine sûrs par décision du Conseil d’Etat en mars 2013. Sur le fond, les problématiques invoquées traditionnellement ne varient pas. Elles reflètent cependant l’évolution de la situation politique dans le pays, tout particulièrement en raison de la campagne électorale au cours du dernier trimestre

Afghanistan 32%

Bangladesh 31%

Inde 1%

Irak 1%

Iran 6%

Pakistan 16%

Palestine 1%

Sri Lanka 9%

Tibet 2%

Yemen 1%

Répartition par pays d'Asie d'origine

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2013 en vue des élections parlementaires du mois de janvier 2014, et traduisent une nette recrudescence des demandes évoquant des violences commises contre les membres de l’opposition (membres du BNP et du JSD, essentiellement) ou les personnes appartenant à des minorités confessionnelles, surtout hindoues. A ces deux motifs originels se greffent régulièrement des questions de conflits fonciers ou d’amours contrariés. L’année 2013 aura par ailleurs vu l’augmentation des demandes fondées sur l’orientation sexuelle. L’OFPRA a reçu 4 355 demandeurs bangladais en 2013.

La demande afghane Le conflit afghan et ses conséquences en termes de craintes de persécutions ou de menaces graves au titre de la protection subsidiaire restent toujours d’actualité. Au-delà de la seule situation sécuritaire, sont fréquemment invoqués des affiliations ou recrutements forcés à des factions armées opposées au gouvernement, des liens avec des ONg et des forces militaires étrangères ou bien une appartenance confessionnelle. L’OFPRA a reçu 466 dossier Afghans en 2013

La demande kosovarde La demande kosovare a poursuivi la forte progression entamée l’an dernier, augmentant encore de 69%. Les demandeurs d’origine albanaise restent très largement majoritaires, suivis de Roms qui ont pour la plupart vécu de longue date en Serbie. Les autres minorités ethniques (Asjkalis, goranis, Serbes… ) réduisent encore leur présence déjà marginale. Les motifs allégués évoluent peu, mêlant souvent des motifs conventionnels aux motifs sociétaux, prépondérants avec les conflits fonciers ou autour d’une union contrariée. 3 862 demandeurs kosovars ont déposé une demande à l’OFPRA en 2013

La demande russe La part des Tchétchènes, souvent en provenance de Pologne, et des demandeurs originaires du Nord Caucase, par exemple Koumyks daghestanais persécutés par des groupes islamistes, reste prépondérante, avec cependant de moins en moins de demandeurs ingouches. On note toujours quelques cas relatifs aux violences faites aux femmes dans le contexte tchétchène. La part des Arméniens de Russie dépourvus de tout document tend à augmenter parmi les demandeurs russes non issus de Caucase nord, stable par ailleurs L’OFPRA a reçu 3 064 demandes russes en 2013

Albanie 3% Géorgie

19%

Ouzbekistan 3%

Kossovo 24%

Russie 16%

Tchéchénie 32%

Ukraine 3%

Répartition par pays d'Europe de l'Est d'origine

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Statut administratif en France Lors de leur prise en soins par le centre de santé, 81% des patients étaient demandeurs d’asile ou réfugiés, 12% étaient des MIE n’ayant pas encore déposé de demande d’asile, 6% étaient des déboutés et 1% d’entre eux avait bénéficié d’une régularisation pour un autre motif.

De fait, les patients sont orientés vers le centre de soins au cours de leur procédure de demande d’asile et la nature des soins fournis explique les forts pourcentages de demandeurs d’asile et de réfugiés. Les données relatives au statut administratif des patients peuvent ne pas refléter parfaitement la réalité car l’association ne réclame aucun titre de séjour ou justificatif dans le cadre de sa prise en soins.

Lieux de résidence des patients Cette année encore, les patients résidant en région parisienne sont majoritaires (76% vivent en Ile de France, dont 37% habitent à Paris).

Paris 32%

Ile de France 47%

Province 15%

N/C 6%

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Soins et activités thérapeutiques Les victimes sont accueillies et suivies gratuitement (en l’absence de prise en charge de la Sécurité Sociale ou de l’ASE) et de manière inconditionnelle au sein du centre de soins de Parcours d’Exil. L’équipe du centre engage avec chaque patient un cheminement thérapeutique spécifique permettant de restaurer sa propre estime, de retrouver confiance en soi et en autrui. Au-delà de ce « mieux-être » psychologique et physique, la finalité de la démarche est aussi de favoriser l’intégration du patient dans la société. Les thérapeutes sont des professionnels expérimentés dans la prise en soins du traumatisme. La durée de l’accompagnement est donc fonction du parcours de chaque patient dont le comportement évolue au fil des consultations. Les victimes de tortures souffrent de profondes séquelles tant psychologiques que physiques. La prise en soins de chaque patient nécessite l’intervention de plusieurs types de praticiens : médecins, psychologues, psychothérapeutes, art-thérapeutes et kinésithérapeutes. Les familles bénéficient d'une prise en soins spécifique notamment aves la mise en œuvre de thérapies familiales et les mineurs isolés peuvent bénéficier de thérapies de réseau. La plupart des patients suivis par les intervenants de Parcours d’Exil font part d’une amélioration notable de leur symptomatologie dans un délai parfois très court, affirmant une diminution, voire une fin des cauchemars, des angoisses et des flashs ainsi qu’un mieux-être leur permettant d’aborder plus sereinement les événements traumatiques vécus et de lever les séquelles au fur et à mesure. Aucun rythme de thérapie n’est imposé au patient autre que celui qu’il souhaite en fonction de sa capacité propre à poursuivre sa thérapie selon les contraintes tant psychologiques qu’administratives qu’il rencontre. En moyenne, chaque patient a été reçu 5,2 fois dans l’année. Le manque de moyens et donc de disponibilité dans les agendas impose parfois de repousser des rendez-vous à une échéance plus lointaine que celle que le patient ou le thérapeute ne le souhaiteraient.

Les échanges avec d’anciens patients sont particulièrement révélateurs des effets du soutien. Même plusieurs années plus tard, certains manifestent leur bonheur de retrouver les thérapeutes dont ils disent souvent que « sans eux, ils n’auraient peut-être pas survécu… » Si imposer le maintien d’un lien (postérieur à la thérapie) avec les patients est impossible d’un point de vue éthique et thérapeutique, les équipes de Parcours d’Exil réfléchissent à une approche permettant de suivre l’évolution des patients au-delà de la thérapie afin de permettre une évaluation de l’impact de l’intervention sur leur intégration future mais aussi afin de maintenir ce lien important tant pour l’association, inestimable rappel de la nécessité et de l’utilité du travail effectué, que pour eux, afin d’éviter un nouveau sentiment d’abandon.

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Activités de soins en 2013

Type de soin 2012 2013

Consultation médico-psychothérapeutiques

2920 2 721

Psychothérapie individuelle 419 410

Art thérapie 51 séances individuelles 40 ateliers collectifs

60 séances individuelles 42 ateliers collectifs

Kinésithérapie 126 127

Consultations médicales Une consultation au centre de soins ne se résume pas à un simple examen physique ou à une consultation psychologique. Elle allie le plus souvent les deux, détermine en cas de besoin une orientation vers d’autres intervenants, aux activités complémentaires, dans le cadre du centre de soins. Il est bien sûr indispensable de prendre des notes lors de ces consultations afin de pouvoir, au mieux, répondre à l’éventuelle demande du patient de lui fournir un certificat. Celui-ci peut en effet constituer une pièce médico-légale importante pour le dossier de demande d’asile. Ces notes sont couvertes par le secret médical ou professionnel. Il est important de bien le préciser à chaque patient et il est indispensable que la confidentialité de ces entretiens soit respectée. 2721 consultations médicales ont été dispensées en 2013, marquant une légère diminution par rapport à l’année précédente.

Consultations de psychothérapie Le travail de psychothérapie est proposé seul ou en complément à des traitements médicamenteux, prescrits en consultations médicales, et aux activités de groupe. 410 séances individuelles de psychothérapie ont été dispensées en 2012, chiffre stable par rapport l’année précédente. Les consultations de psychothérapie se sont déroulées au centre de soins de Paris, ainsi qu’à Troyes dans le cadre de la convention de soins avec des Centres d’accueil pour demandeurs d’asile

Soins de kinésithérapie Cette année a été marquée par le recrutement au mois d’octobre d’Emilie Guitard, kinésithérapeute, qui intervient désormais une demi-journée par semaine.

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Elle s’inscrit dans une approche pluridisciplinaire en s’intéressant plus particulièrement aux traumatismes de l’appareil locomoteur induits par la torture. L’objectif thérapeutique est de soulager par une approche manuelle, les souffrances physiques de ces patients tout en promouvant le corps en mouvement. Isbel Girault, Secrétaire Générale et ancienne kinésithérapeute à la retraite de l’association poursuit son engagement bénévole en proposant des soins kinésithérapeutiques une demi-journée par semaine. Ainsi, 127 consultations de kinésithérapie ont été dispensées en 2013.

Soins décentralisés Nous avons eu la tristesse de voir plus de 10 ans de partenariat de soins sur Troyes, s’interrompre d’une façon brutale au mois d’août, ce qui ne nous a malheureusement pas permis de clôturer de manière satisfaisante les soins n’ayant eu que deux séances pour l’annoncer au patients et mettre un terme aux thérapies entamées. Malheureusement une seule famille a profité de la possibilité de venir poursuivre ses soins au Centre de soins Parcours d'Exil à Paris. Ce fut une triste fin pour une belle expérience initiée plus de 10 ans auparavant.

Séances individuelles d’art-thérapie Yves Llobregat poursuit la mise en oeuvre d’interventions en Art-thérapie au centre de soins pour des jeunes adultes et adultes Dans le cadre de cette thérapie par l’art, il est indispensable d’éviter toute mise en échec pouvant entraîner des angoisses, une dévalorisation de soi-même ou, des troubles qui pourraient annihiler le bénéfice de l’atelier. Il s’agit d’une vraie écoute, dans un lieu clos, où tout ce qui peut se dire ou se vivre reste confidentiel et respecté. L’utilisation d’une aire transitionnelle (la scène) permet de mettre une distance entre la personne et le personnage. Le rire, l’humour et la dédramatisation permettent de détourner l’agressivité. La relaxation est utilisée comme préparation au jeu théâtral. Cette année, 60 séances individuelles d’art-thérapie ont été organisées au sein de Parcours d’Exil.

Actions collectives d’art-thérapie Parcours d’Exil et toute l’équipe de soins ont inscrit durant toute l’année 2013 la question des Mineurs Isolés Etrangers, comme étant une priorité. Pour cela, l’association, a poursuivi son partenariat avec la Maison du Jeune Réfugié de France Terre d’Asile et renforcé les interventions en art-thérapie par la mise en place d’ateliers, en prenant en compte la fragilité et la complexité de ce public. Yves Lobregat, art-thérapeute au centre de soins, a évalué et intégré les divers degrés de prise en soins et aussi les moyens qui étaient mis à disposition.

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Les ateliers se déroulent dans les locaux de Parcours d’Exil, intégrant une huitaine de participants sur 4 sessions, puis un nouveau groupe est constitué. Chaque session est préparée par l’art-thérapeute et l’équipe de France Terre d’Asile afin d’identifier les problématiques ou la personnalité de chaque futur participant. Au total, 60 Mineurs Isolés ont été pris en charge au cours de 42 ateliers.

Groupe de parole « victimes d’excision et de mariage forcé » Depuis de nombreuses années des groupes de parole pour femmes victimes de mutilations sexuelles et victimes de mariages forcés sont menés au Centre de Santé Parcours d'Exil. S’il nous est apparu que s’il est impossible de parler en groupe de traumatismes tels que la torture, il a été démontré de façon pragmatique, que parler en groupe de souffrances communes en respectant l’unicité de chaque situation levait une idée « que personne d’autre ne souffrait comme moi » !

Autant il nous apparaît difficile d’envisager une prise en compte du traumatisme autrement que par des entretiens individuels, autant, pour ces pratiques qui sont souvent le fait de « rituels » de groupe, réalisées dans une ethnie, dans un village, touchant en général tous les membres ou presque, de la communauté, on constate que des séances dirigées par deux thérapeutes formés, permettent un échange fructueux entre ces personnes, autorisent la mise à jour de nombreux non-dits, de faire prendre conscience que, par exemple les femmes victimes d’excision ont toutes souffert, qu’elles ne sont pas seules à refuser que leurs enfants soient eux aussi mutilé(e)s. La finalité est à la fois « thérapeutique » et préventive.

Le groupe de parole s’est réuni à dix reprises en 2013, rassemblant 29 participantes. Non seulement ce groupe a permis à ces femmes victimes de mutilations sexuelles ou de mariages forcés d’échanger sur leur vécu traumatique ou sur les différences dites culturelles, mais il est important de noter qu’un nombre important de femmes qui ont participé à ce groupe ont décidé de se faire réparer chirurgicalement de ces mutilations. Il faut remercier en particulier le Dr FOLDES qui reçoit régulièrement ces patientes et leur offre le meilleur accueil possible dans le cadre de cette intervention chirurgicale. Par ailleurs, les participantes au groupe de parole ont choisi de se constituer en association afin de s’engager collectivement dans le combat contre l’excision. Avec l’appui administratif de Parcours d’exil qui a accepté de la conseiller et de l’héberger, l’association « SOS Africaines en Danger » s’est constituée officiellement au mois d’octobre 2013.

Réunions thérapeutiques Les réunions thérapeutiques sont des lieux d’échanges entre les différents intervenants du centre de soins sur des études de cas et l’analyse des différentes pratiques. C’est aussi l’occasion d’une réflexion commune sur des thèmes éthiques ou de fonctionnement. Ces réunions sont toujours un moment riche d’échange et se terminent par un moment convivial qui permet également aux intervenants qui ne se croisent pas durant leur temps de travail au centre de soins, de se retrouver et d’échanger.

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Groupe Insertion

En complément des thérapies individuelles les patients ont la possibilité de rejoindre le Groupe insertion afin de faciliter leur intégration dans la société française. La plupart des patients arrivent au centre de soins durant leur procédure d’asile. Le statut de demandeur d’asile leur interdisant de travailler, ils sont de fait contraints à l’inactivité et se voient interdits de se projeter dans un avenir professionnel. Pourtant, une fois qu’ils obtiennent leur statut de réfugié politique, on exige d’eux une insertion professionnelle extrêmement rapide (beaucoup de structures d’accueil n’accordant qu’un délai de trois mois pour trouver un logement autonome). Ces personnes sont alors contraintes d’accepter des emplois sous-qualifiés et mal payés, ajoutant au traumatisme subi dans le pays d’origine une déchéance sociale dans le pays d’accueil. Le Groupe insertion est un outil thérapeutique de premier ordre quant à ses résultats au niveau de la resocialisation et de la restitution de l’estime de Soi. Il permet aux patients qui le composent d’apprendre à se soigner « sans s’en rendre compte », de réapprendre la vie en groupe, le respect d’un cadre, d’horaires fixes et la prise en compte des opinions d’autrui.

Rappel des objectifs Initié en 2004, l’objectif de Groupe insertion est de créer un espace propice à l’échange et à la mise en commun de nouveaux acquis. Il aide à éviter la mise en échec et permet l’entrée des patients dans un processus d’apprentissage classique, une fois la thérapie avancée et les séquelles psychiques levées. Se crée ainsi au sein du groupe un équilibre entre la diversité des connaissances apportées par les enseignements et les obstacles et défis auxquels les patients doivent faire face au quotidien.

Intervenants Le projet est limité par l’impossibilité financière de salarier la majorité des intervenants. Merci donc aux bénévoles qui ont, encore cette année, fait preuve d’une grande générosité en consacrant une large partie de leur temps libre au Groupe INSERTION de Parcours d’Exil. Sans eux, il serait impossible de mener à bien ces missions de l’association : Nicole Tzonis : Français Langue Etrangère et Qi Gong Jean-Claude Boussarie: Informatique et bureautique Françoise Robelet : Français Langue Etrangère Ghislaine Weiss: Conversation française Jean-Claude Rossignol: Français Langue Etrangère Alain Jean Le Page: Insertion professionnelle et Droit du travail Michèle Pivin: Français Langue Etrangère Danaé Desplanques : Français Langue Etrangère Irène Assayag : Cours de musique, activités culturelles

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Cours et activités dispensés en 2013 Au total, 259 séances ont été dispensées en 2013, contre 209 l’année précédente, ce qui représente près de 800 heures de bénévolat

Français et conversation française L’apprentissage du Français représente un total de 321 heures de cours. L’objectif de ces cours est de donner des notions indispensables à la vie courante en France. Même diplômés dans leur pays d’origine, les immigrants doivent se réapproprier une nouvelle culture et être capables de maîtriser tous les outils habituels en français. La qualité de l’attention et de la participation des élèves, ainsi que l’implication des bénévoles ont été remarquables en 2013, permettant d’effectuer un travail important à chaque séance. Le désir d’apprendre le français a été fort pour chaque patient, même si l’assiduité aux cours a été parfois entravée par toutes sortes de difficultés liées tant au passé qu’au présent. En effet, les personnes non encore régularisées ont souvent peur de sortir de leurs lieux d’hébergement et prennent des risques pour venir aux cours ; ce qui démontre, s’il est encore besoin, l’importance de ces activité dans le processus de reconstruction. L’enseignement du français en ces circonstances instables, et à des personnes de niveaux très différents, impose aux bénévoles de s’adapter constamment aux demandes et de pouvoir proposer un large choix d’activités : conversation, lecture, écriture, grammaire, tant en individuel que par groupe de deux ou encore tous ensemble.

Informatique et logiciels bureautiques 219 heures de cours ont été dispensées en 2013, soit une très forte augmentation par rapport à 2012 (155h). Moyen de communication incontournable, ce cours a fait l’objet d’une forte demande car il s’avère indispensable dans la recherche d’un emploi : maîtrise du traitement de texte pour rédiger un CV, maîtrise des recherches sur internet, etc..

Les ateliers Insertion professionnelle Depuis la fin de l’année 2010, le Groupe Insertion propose aux patients trois types d’interventions liées à l’insertion professionnelle :

Un suivi individualisé

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Des ateliers collectifs

Une participation au financement de formations professionalisantes

Les séances de suivi individualisé Plusieurs axes ont été proposés et animés par un bénévole spécialiste des questions liées à l’insertion professionnelle. Le « Passeport Formation » permet de faire le point sur les compétences des participants. Il s’agit de séances individuelles d’évaluations de compétences, des aptitudes, des formations et du parcours professionnel afin de faire une synthèse sur les acquis, les compétences transférables et évoquer les envies d’orientation. Les 19 participants ont bénéficié de ces évaluations de compétence. Les ateliers de recherche d’emploi et de formation permettent, dans le cadre d’un suivi personnalisé, de préparer aux entretiens d’embauche, recherches de stage, et d’aider à la rédaction de cv ou de lettres de candidature, contact d’organismes de formation, utilisation de moteurs de recherche d’emploi sur internet, conseils pour rechercher un emploi ou une formation, etc.. Même si les difficultés rencontrées par les personnes du groupe sont nombreuses (difficultés administratives, professionnelles, personnelles), ces séances individuelles ont apporté aux participants un accompagnement solide dans leurs démarches d’insertion professionnelle.

Les ateliers collectifs Les séances collectives étant ouvertes, les patients du centre de soins qui sont intéressés par les thématiques abordées peuvent rejoindre les participants du groupe insertion professionnelle. 8 ateliers ont été réalisés sur l’année. A chaque atelier, un professionnel a exposé le métier qu’il exerce et a répondu aux questions des participants.

Le soutien direct de Parcours d’Exil Dans le cadre de projets professionnels définis en liens avec l’équipe de Parcours d’Exil, l’association participe au financement des formations des patients. Les participants du groupe ayant un projet construit de formation ou d’insertion professionnelle ont pu ainsi rencontrer le Directeur du Développement, afin d’étudier ensemble la faisabilité de leur projet en terme de démarches administratives et de financement. A l’issue de ces rendez vous, des financements totaux ou partiels ont pu être accordés aux participants. En 2013, cinq patients ont bénéficié de ces financements.

Les cours de musique Pour la première fois cette année, Parcours d’exil a proposé aux patients de bénéficier de cours de musique. Ces cours ont rapidement rassemblé un groupe assidu qui se réunit une fois par semaine autour de la pratique du clavier, d’écoutes commentées et de chants.

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Formidable lieu d’échange et de resocialisation, cette expérience montre une fois encore la valeur thérapeutique de ces activités qui sont de fait au cœur du projet de Parcours d’exil. Alors qu’ils ont débuté au troisième trimestre, les cours ont eu lieu à 19 reprises.

Les sorties culturelles Les sorties culturelles, moments d’échanges et de partage autour d’œuvres d’art et de projets artistiques restent particulièrement importants dans l’accompagnement que propose Parcours d’Exil. Nos différents partenariats s’inscrivent maintenant dans le temps et facilitent des projets nouveaux. La poursuite du partenariat avec l’Orchestre de Paris a permis l’organisation de plusieurs sorties, notamment la participation à trois concerts symphoniques et à un atelier de découverte du violon. Ces activités sont organisées en lien avec les ateliers d’art thérapie et les cours de musique. Nous remercions Christine LE ROY d’avoir cette année encore prolongé ce partenariat, ainsi que toute l’équipe, qui nous a toujours remarquablement accueillis. Le partenariat avec l’espace culturel Louis Vuitton s’est également prolongé. Ces sorties sont systématiquement anticipées et préparées par Yves Llobregat. Il nous est agréable de remercier la directrice de l’espace Marie-Ange Moulonguet, pour son accueil chaleureux, et toute son équipe pour leur travail et leur gentillesse.

Une sortie a pu être organisée à l’Opéra Bastille en partenariat avec l’AROP (Association pour le Rayonnement de l’Opéra de Paris). Cette initiative a permis à une vingtaine de mineurs étrangers isolés de découvrir ce lieu prestigieux.

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PROJETS INTERNATIONAUX

● Projet PROTECT-ABLE ●Missions en Afghanistan ●Peer Project

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Le projet PROTECT-ABLE

Le projet PROTECT-ABLE s’appuie sur deux objectifs principaux : la promotion des outils d’identification des demandeurs d’asile vulnérables développés dans le cadre du premier projet PROTECT et le développement des capacités d’identification des demandeurs d’asile vulnérables par les intervenants qui travaillent auprès d’eux.

Le financement de la Commission Européenne vise donc à former 500 intervenants dans 9 Etats Membres de l’UE à l’utilisation de l’outil PROTECT.

Il permet également de sensibiliser d’avantage les gouvernements locaux et les institutions Européennes sur l’utilité de la mise en œuvre d’un processus d’identification, alors que la réforme des directives du « paquet Asile » s’oriente vers la mise en place d’obligations renforcées en ce domaine pour les Etats Membres.

Les partenaires

En plus des partenaires « historiques » qui ont participé à PROTECT, à savoir ACET (Bulgarie), BZFO (Allemagne), la Fondation Cordelia (Hongrie), France Terre d’Asile (France), IRCT (Danemark) et Pharos (Hollande), le projet s’appuie également sur les compétences des associations Freedom From Torture (Royaume Uni), IHIF (Pologne), CIR (Italie), Swedish Red Cross (Suède), ACCEM (Espagne) sur le réseau Odysseus (Belgique).

Ce partenariat particulièrement riche permet de connaitre un ensemble de situations locales très diverses et contribue à la qualité des échanges entre professionnels.

Le suivi du projet

Le projet s’est poursuivi tout au long de l’année et a été rythmé par deux réunions de tous les partenaires, la première à Londres et la seconde à Madrid.

Au cours de l’année, les différentes sessions de formation organisées en Europe ont permis la formation ou l’information de plus de 650 intervenants.

En France, Parcours d’exil a, en partenariat avec France Terre d’asile, organisé 4 cycles de formation, à Paris et à Lyon. Un des cycles a été spécifiquement organisé pour des officiers de protection de l’OFPRA et a donné lieu à des échanges particulièrement intéressants. Une journée de présentation a également été organisée à la CNDA et a permis de mettre en place un partenariat avec l’AFJA (l’association Française des Juges de l’Asile).

Jérôme Boillat a poursuivi des actions de lobbying et d’information, notamment auprès d’EASO lors d’une entrevue avec Monsieur Bienfait et à rencontré Madame Sylvie Guillaume, parlementaire européenne à Bruxelles. Il a également fait une présentation du projet lors d’une conférence du réseau ENARO (European Network of Asylum Reception Organisation) à Belgrade et à représenté le projet PROTECT-ABLE auprès du Réseau Européen des Centres pour victimes de torture lors de sa réunion annuelle à Stockholm.

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Missions en Afghanistan Deux missions ont été effectuées en Afghanistan à Kaboul par les Docteur Duterte et Reza Jafari, Secrétaire Général de Parcours d’exil et Président l’association Enfants d’Afghanistan et d’Ailleurs, partenaire de ce projet. Ces missions visaient à apporter un soutien matériel et médico-tharapeutique à une école proche de Kaboul où des professeurs bénévoles enseignent la lecture, l’écriture, les mathématiques et l’anglais à des enfants, garçons et filles. Leurs conditions de travail sont des plus précaires. Le courage des enseignants et des élèves est proportionnel à la pauvreté, au dénuement et à l’instabilité dans la durée de cette école située en entresol, sans ventilateurs, sans tables, juste quelques bancs. Dans le cadre de la mission de l’Association Enfants d’Afghanistan et d'ailleurs à Kaboul, Reza Jafari est allé à la rencontre de jeunes filles et de jeunes femmes afghanes qui, handicapées, ont mis à profit une formation en couture pour monter leur association. Les vêtements qu’elles cousent et vendent leur permettent d’acheter de nouvelles machines à coudre et donc de faire travailler d’autres personnes. Commencée à quelques-unes, cette association compte maintenant plus de 100 membres et ne cesse de s’agrandir, réinvestissant les recettes des ventes dans du matériel afin de venir en aide à un nombre de plus en plus grand.

Suite à ces premières missions, il nous paraît nécessaire de poursuivre l’action engagée dans ce pays. Parcours d’exil souhaite à court terme poursuivre son soutien aux élèves et professeurs de l’école et éventuellement les aider à construire une nouvelle école dans un partenariat inscrit dans la durée. L’association envisage également de développer un projet de centre de soins pour victimes installé à Kaboul.

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Peer Project Dans le cadre du partenariat de longue date de Parcours d’exil avec l’IRCT, nous avons eu l’opportunité de participer au Peer Project à partir de la fin de l’année 2012. Ce projet visait à renforcer les capacités des équipes de centres de soins européens en formant une partie des salariés à une meilleure gestion du stress et des conflits. Karin Teepe et le docteur Rafael Moreno ont ainsi pu bénéficier, en tant que thérapeutes, à une formation à l’intervision (méthode de supervision d’une équipe par un de ses membres) à Barcelone, au sein d’un groupe d’une vingtaine de professionnels venus de contextes très variés. Karin Teepe a ensuite participé à une seconde formation à Berlin, qui a donné lieu à un retour d’expérience sur la mise en œuvre de l’Intervision. Jérôme Boillat a pour sa part bénéficié en tant que manager d’un séminaire de formation à Amsterdam sur les méthodes de gestion du stress au sein d’équipes soumises à des conditions de travail difficiles et la prévention du burn out. Le projet s’est achevé par une réunion de synthèse à Bruxelles au mois de novembre.

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"On commence à vieillir quand on finit d’apprendre."

Proverbe japonais

FORMER

● Formations Professionnelles ● Supervision d’équipes ●Formations et supervisions d’équipes

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«Former les professionnels à la reconnaissance des symptômes relevant du traumatisme et à l’accompagnement des victimes»

Cette année encore, les demandes de formation ont été très importantes. Ces rencontres avec les équipes d’un ou de plusieurs CADA ont toujours été des moments particulièrement intéressants. La qualité des échanges vient démultiplier l’efficacité de ce qui n’est pas qu’une formation théorique, mais devient un lieu où chacun peut faire part de ses expériences et de ses difficultés et où, souvent tout les intervenants participent à trouver une solution, en complément du regard extérieur apporté par le ou les intervenants de Parcours d’Exil. Ces interventions ont mobilisé beaucoup de temps et ont nécessité de nombreux déplacements en Ile-de-France comme en province, 10 jours de formation ayant été réalisés sur l’année par le docteur Duterte. Les modules de formation sont soit proposés en « inter », au sein du centre de soins et ouvertes à des publics venant de structures diverses ; soit en « intra » au sein des structures pour former tous les salariés d’une même équipe.

Formations en intra Les formations en intra permettent à la structure participante de bénéficier d’un excellent rapport qualité/prix puisqu’elles concernent l’intégralité de son équipe (intervenants sociaux, animateurs, éducateurs...) en offrant un même niveau de formation et de compréhension à tous, rendant l’approche plus efficace qu’une formation individuelle. Ces formations se déroulent généralement dans les locaux de l’institution ayant requis la prestation. Parcours d’Exil est intervenue dans 6 structures différentes à Lille, Bobigny, Dijon, à Nantes, Orléans, Paris et à Metz. Les principaux thèmes développés ont été la prise en charge de Mineurs isolés victimes de traumatismes, Interculturalité-transculturalité, Vérités et mensonges, l’Accueil, La bonne distance dans un cadre professionnel, la Continuité de soins jour-nuit. 150 professionnels ont bénéficié des formations de Parcours d’exil cette année.

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«Superviser les équipes de professionnels pour les aider à mieux vivre et penser leur travail» Cette année 2013 a vu un développement important des formations et supervisions effectuées en Ile de France et en province. Analyses des pratiques et supervisions (individuelles ou collectives) ont un but en commun : l’amélioration des compétences professionnelles, en prenant en compte l’impact des conditions de travail, de l’ambiance qui y règne, de l’organisation des diverses tâches à accomplir et enfin des prestations offerte au public concerné. La notion d'analyse des pratiques désigne un regard extérieur sur les expériences professionnelles, récentes ou en cours, présentées par les intervenants dans le cadre d'un groupe composé de personnes exerçant la même profession. Les thèmes les plus fréquemment abordés sont ce qu'on souhaiterait faire et qu'on n'arrive pas à faire, ce qu'on fait et qu'on aimerait ne pas faire. L’analyse des pratiques relève de la prise de conscience de l’interaction avec l’autre, l’accompagnement de l’usager. La supervision est d’autant plus efficace qu’un groupe constitué, en confiance se forme, car elle aborde d’avantage les intervenants et leurs relations avec l’autre, mais en s’interrogeant plus sur leurs valeurs, leurs priorités et leurs objectifs, leurs perceptions, leurs émotions, leurs processus de pensée et leurs modalités de communication. Elle permet de mesurer et de renforcer la capacité à poser les justes limites dans les relations. Elle permet de clarifier ce qui appartient à chacun dans les situations complexes. 77 demi-journées de supervision ou d’analyse de pratiques ont été réalisées en 2013, contre 40 en 2011 et 68 en 2012.

C’est dans une ambiance toujours aussi constructive et conviviale que se sont soit installées ou poursuivies à un rythme régulier, tout au long de l’année, les supervisions et analyses de pratique dans les CADA, foyers de mineurs ou plateformes d’Achères Grand Cormiers, Bobigny, Compiègne, Dreux, Lille, Livry-Gargan, Porcheville, Roissy en Brie, Sartrouville et Vernon. Ce travail est d’autant plus productif qu’il s’inscrit dans le long cours et qu’un réel travail en groupe peut s’instaurer. Dans certains lieux la mutualisation de ces séances permet en plus à différentes équipes qui parfois ne se connaissaient pas auparavant de se rencontrer, d’échanger et d’interagir en fonction de leurs pratiques. Avec FTDA ont été mises en place des rencontres régulières avec les juristes travaillant dans les Centres de Rétention Administrative.

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INFORMER

• Alerter le grand public • Etre un interlocuteur reconnu auprès des institutions et entreprises • Informer les médias et leaders d’opinion

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Alerter le grand public Les difficultés économiques que traverse l’association nous ayant contraint de supprimer le poste de chargé de communication en 2010, les actions relatives à la communication restent très réduites et centrées sur des éléments essentiels. Le travail sur la notoriété et la visibilité de l’association demeure pourtant un chantier fondamental pour sensibiliser les publics à son action. Il s’agit plus que jamais de fidéliser et de développer les contacts de l’association.

Communication online – site internet Tout comme l’année, précédente, le choix a été fait de privilégier la présentation institutionnelle de l’association au détriment des informations sur son actualité. N’étant plus en mesure d’assurer des mises à jour quotidiennes du site, celui-ci n’a que très peu évolué au cours de l’année. Le site reste néanmoins un outil de communication important qui permet de trouver les informations essentielles sur le travail de l’association Il a reçu 20 038 visites en 2013, soit une moyenne de 1670 visites par mois.

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Etre un interlocuteur reconnu auprès des institutions et entreprises

Partenariat national ● Parcours d’Exil entretient avec l’association fédérative La Voix de l’Enfant une relation partenariale forte. Le docteur Duterte Secrétaire Général de La Voix de l'Enfant s’est fortement impliqué tout au long de l’année dans les actions menées par cette fédération, c’est ainsi que Parcours d’Exil était coorganisateur de la Fraternity Cup. La Fraternity Cup, organisé par La Voix De l’Enfant avec les associations membres Parcours d'exil et Korhom, rassemble des équipes d’enfants de 10 à 12 ans venues du monde entier pour un tournoi de football exceptionnel à Paris. Au-delà de la compétition sportive, la Fraternity Cup se veut un échange riche et plein de surprises entre les jeunes filles et garçons, sur les thèmes de la mixité sociale et culturelle, de l’intégration par le sport, du refus de la discrimination et de la lutte contre les violences. L’association était représentée en la personne du Dr Duterte, Secrétaire Général de La Voix de l'Enfant à l’hommage national à Stéphane Hessel, qui s’est déroulé en présence du Président de la République, dans la Cour d’honneur des Invalides. Parcours d’exil a également co-organisé avec la Voix de l’Enfant le Colloque « L’Enfant et sa famille d’Accueil », Au Conseil économique, social et Environnemental, avec le parrainage de Madame Dominique Bertinotti, Ministre déléguée chargée de la Famille. La conférence a rassemblé plus d’une centaine de participants au cours d’une journée de débats et d’échanges.

Partenariats internationaux Parcours d’Exil fait partie de deux réseaux rassemblant les Centres de Soins pour victimes de torture dans le monde. ● L’IRCT (International Rehabilitation Centres for Victims of Torture). Le docteur Duterte a été élu au conseil d’administration de l’IRCT et poursuit ainsi sa longue collaboration avec ce réseau international de centres de soins.

Mécénat de compétences ● WelcomEurope L’entreprise WelcomEurope, spécialisée dans le conseil, la formation et l’accompagnement des porteurs de projets européens a poursuivi ses actions de mécénat en faveur de Parcours d’Exil, en particulier dans l’aide à la mise en œuvre du projet PROTECT-ABLE. Merci à Lorraine DE BOUCHONY pour son soutien sans faille à notre action.

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Espace Culturel Louis Vuitton Cette année encore, l’Espace Culturel Louis Vuitton a accueilli Parcours d’Exil, dans le cadre des actions d’Art Thérapie menées en partenariat avec France Terre d’Asile et a ouvert dans un cadre privilégié son espace d’exposition.

L’orchestre de Paris L’année 2013 a vu la poursuite et le développement du partenariat avec l’orchestre de Paris. Outre les places de représentation offertes pour des patients du centre, l’équipe de l’orchestre a organisé dans les locaux de la salle Pleyel un atelier de découverte du violon pour des mineurs isolés étrangers. Nous remercions chaleureusement l’orchestre de Paris pour son soutien.

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Informer les médias et leaders d’opinion Parcours d’exil tente régulièrement d’alerter les médias et leaders d’opinion sur la situation des victimes de tortures et des mineurs étrangers isolés. Tout au long de l’année, l’équipe reçoit des étudiants, des chercheurs, des journalistes et des représentants d’associations afin de partager son expérience.

Intervention ● Le Docteur Duterte et Reza Jafari ont présenté l’association et parlé de la prise en soins des Mineurs isolés Etrangers devant les membres et invités de l’Institut D’Etudes Systémique.

Lobbying ● Coordination des efforts de lobbying auprès des instances européennes Cette coordination est possible grâce à l’appartenance de Parcours d’Exil à l’IRCT. Elle s’est effectuée en direct ou en coopération avec Hélène de Rengervé, responsable du bureau bruxellois de l’IRCT. Elle a permis de rappeler l’importance des financements européens pour la survie des Centres de Soins car très peu d’Etats Membres assument réellement la responsabilité, qui est légalement la leur, de financer les soins aux victimes de torture. La mise en parallèle des questions de terrain et des questions européennes a permis en effet d’expliquer aux interlocuteurs les enjeux du désengagement affiché de la Commission envers les centres situés dans l’UE. ●Lobbying en France L’association a poursuivi ses actions d’information auprès des pouvoirs publics, notamment à l’occasion de deux rencontres avec la Directrice du Service Asile du ministère de l’Intérieur, un rendez-vous avec la Conseillère Immigration et Intégration du Ministre de l’Intérieur, une rencontre avec Conseillère technique chargée des relations avec la société civile du premier Ministre. M. Pascal Brice directeur de l’OFPRA nous a également fait l’honneur de venir à notre rencontre dans le Centre de soins Parcours d'Exil, ce qui a permis d’initier de nouveaux moyens de collaboration avec cette institution. 2013 fut pour nous le plaisir de rencontrer Madame l’Ambassadrice de la Principauté de Monaco.

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PERSPECTIVES 2014

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Perspectives 2014

Renforcement de la Trésorerie ● Parcours d’exil devra poursuivre la recherche de solutions et de partenariats visant à renforcer la trésorerie de l’association et de renforcer ses capacités d’action.

Election d’un nouveau conseil d’administration et d’un nouveau bureau ● Conformément aux statuts de l’association, l’élection sera réalisée en fonction des fins de mandats et des nouvelles candidatures.

Poursuite des projets en cours ● Parcours d’exil poursuivra, dans la mesure de possible, les projets en cours. Outre les activités classiques de soins, le projet insertion, les ateliers d’art thérapie et le groupe de parole pour les femmes excisées ou victimes de mariage forcé seront reconduits en 2013. ● L’année 2014 verra la fin du projet PROTECT-ABLE construit autour d’un partenariat de 11 associations européennes.

Développement de nouveaux projets Internationaux ●Parcours d’exil mettra en œuvre le troisième volet du projet PROTECT dans le cadre d’un Projet Pilote pour les Victimes de Torture financé par le Fond Européen pour les Réfugiés. ●Parcours d’exil développera son partenariat avec l’association Enfants d’Afghanistan et d’ailleurs visant à participer à l’ouverture d’un centre de soins à Kaboul.

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RAPPORT FINANCIER 2013

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Rapport financier 2013 Mesdames, Messieurs,

Dans le cadre de la clôture du bilan de l’association Parcours d’Exil au 31 décembre 2013, les

comptes ont été arrêtés en prenant en considération l’ensemble des charges et produits de l’année.

De ce fait, les comptes de l’Association ont été arrêtés en conformité avec les règles comptables des

associations et les règles générales d’établissement et de présentation des comptes annuels.

La méthode de base retenue pour l’évaluation des éléments inscrits en comptabilité est la méthode

des coûts historiques.

Les comptes sont réalisés par un cabinet d’expertise comptable (Cabinet CERA) et certifiés par un

Commissaire aux Comptes (Monsieur Benjamin De Courcel).

A ce jour, nous n’avons pas connaissance d’un événement, autre que ceux déjà pris en compte,

survenu depuis la date de clôture de l’exercice et qui nécessiterait un traitement comptable dans les

Etats Financiers ou une mention dans l’annexe et/ou dans le rapport de gestion.

Activité de l’Association Situation et évolution de l’activité de l’Association au cours de l’exercice :

Durant l’exercice clos le 31/12/2013, l’activité financière de Parcours d’Exil a été impactée de la

manière suivante :

• Le projet PROTECT-ABLE co-financé par la Commission Européenne et dont Parcours d’exil

est le leader s’est poursuivi tout au long de l’année. Ce projet implique 11 partenaires dans 9

Etats Membres de l’Union Européenne ce qui a un impact fort sur les comptes de

l’association.

Evolutions et perspectives d’avenir Les objectifs pour l’exercice ouvert au 1er janvier 2014 sont les suivants :

• Trouver des outils permettant de réaliser des apports de trésorerie afin de stabiliser et de

renforcer les activités de l’association.

• Développer l’orientation choisie dans la prise en charge, le traitement et l’accompagnement des

victimes de torture.

• Accroître la part de la prise en charge des MIE par le personnel médical pour une implication

plus longue en termes de soins aux victimes.

Page 47: RAPPORT ANNUEL 2013 - Association Parcours d'exil

47

• Développer la formation, les supervisions et les diverses prestations de soins afin d’assurer une

plus grande variété des revenus.

• Chercher de nouvelles sources de financement pour renforcer l’activité du centre et développer

Examen des comptes de l’exercice 2013 Un rappel des comptes de l’exercice précédent est fourni à titre comparatif.

Analyse du résultat de l’Association Les revenus de l’association

Les revenus de l’exercice 2013 s’élèvent à 658 k€ contre 501 k€ en 2012, soit une hausse de 31.33%. Ils sont répartis de la façon suivante :

Les subventions Comme pour les années précédentes, la principale source de financement de l’Association provient

des subventions qui représentent 73% des produits d’exploitation.

Subventions 73%

Dons / Adhésions

3% Prestation de

Formation 7%

Tiers Payant CPAM

7%

Prestations de soins

6%

Location de salle

1%

Prestations MIE 3%

Page 48: RAPPORT ANNUEL 2013 - Association Parcours d'exil

48

Elles représentent 480 k€ pour 2013, contre 339 k€ en 2012, soit une augmentation de 41.59%. Cette

importante augmentation est due au fait que le projet PROTECT-ABLE, qui rassemble 11 partenaires

s’est poursuivi tout au long de l’année.

Toutefois, cette augmentation doit être relativisée les fonds perçus dans le cadre de ce projet étant

en très grande partie reversés aux différents partenaires du projet. Ainsi, sur les 281k€ perçus au

titre de cette subvention, Parcours d’exil a reversé 210k€ à ses partenaires.

Par ailleurs, on constate que le montant des subventions en provenance de diverses fondations reste

important ce qui est le résultat du travail de diversification des sources de financements entamé il y a

trois ans.

Le montant de la subvention accordée par le Fond Volontaire des Nations Unies reste bas, ce qui

reflète les difficultés que rencontrent actuellement cette organisation.

Répartition des subventions

2012 2013

Subvention Commission européenne (PROTECT) 103 111 0

Subvention Commission européenne (PROTECT-ABLE) 82 743 281 508

Subvention FER France 50 000 80 000

Subvention ONU 24 150 23 793

Subvention Ministère de l’Immigration 10 000 10 000

Subvention Fondation Société Générale 15 000

Subvention Fondation de France 10 000 40 000

Fondation CARITAS 12 000 13 000

Fondation RAJA 7 500 7 500

Fondation Kronenbourg 5 000 5000

Ville de Paris 15 000 15 000

Conseil Régional Ile de France 5 000 4735

TOTAL 339 504 480 537

Les différents fonds européens représentent 75.2% des subventions, alors que les fonds publics

(collectivités locales et ministère) ne représentent que 6% des celles-ci. Parcours d’exil reste donc

très dépendant des subventions européennes.

Les prestations de service

Les revenus liés à l’activité s’élèvent à 161k€ et sont en augmentation de 4%. Ils représentent 35.1%

des produits. Ils sont principalement générés par les prestations privées facturées par l’Association

(formation, prestations de soins, supervisions), par les remboursements CPAM et marginalement

par des dons, cotisations et autres produits.

Page 49: RAPPORT ANNUEL 2013 - Association Parcours d'exil

49

En conclusion, nous restons toujours sous une forte dépendance des subventions (73%) et

particulièrement de celles versées par la Commission européenne. La recherche d’une plus grande

indépendance financière reste donc une priorité.

Evolution détaillée des ressources de l’association depuis 2009

2009 2010 2011 2012 2013

Prestation de Formation 29 422 31 095 29 495 46 491 47 146

Prestations de soins 52 352 66 457 58 035 61 045 62 104

Tiers Payant CPAM 48 476 51 216 48 180 40 948 45 927

Subventions 441 920 385 340 432 529 339 504 480 537

Dons / cotisations 12 529 9 481 6 875 7 324 15 408

Autres produits 7 004 6 885 6 705 5 816 7 105

Total des produits d'exploitation 591 703 550 474 581 819 503 140 658 227

Les charges de l’association

Les charges de l’exercice s’élèvent à 627 k€ contre 495 k€ en 2012, soit une augmentation de 26.6%.

Cette augmentation s’explique la progression des dépenses liées au projet PROTECT -ABLE qui a

couru sur une année pleine. La part de la subvention européenne reversée aux partenaires s’est

élevée à 210k€.

Les principaux postes de charges l’association (salaire, loyer) sont stables.

Répartition des charges d’exploitation

en 2013

Cette année encore, les salaires et

cotisations sociales représentent le

premier poste de dépenses avec un

montant global de 268k€ pour la période

contre 272 k€ en 2012.

Les achats et charges externes ont connu

une augmentation importante en raison

de l’imputation des coûts de nos

partenaires liés au projet PROTECT-ABLE.

Dotation aux

provisions pour risque

3%

Dotations aux

amortissements 0%

Cotisations sociales

12%

Salaires et traitements

31%

Impôts, taxes et

versements assimilés

1%

Achats et charges externes

53%

Page 50: RAPPORT ANNUEL 2013 - Association Parcours d'exil

50

Ce poste est passé de 204k€ en 2012 à 330 k€ en 2013, ce qui représente une augmentation de 61%.

Toutefois, cette augmentation est entièrement couverte par la subvention PROTECT-ABLE et ne pèse

donc pas sur les comptes de Parcours d’exil.

Enfin, il a été décidé de réaliser une provision pour risque de 16k€ afin de prendre en compte les

sommes dues en cas de départ en retraite des salariés. Le contentieux opposant Parcours d’exil à un

ancien salarié était au 31 décembre toujours en attente d’un jugement en appel, c’est pourquoi la

provision de 15 000€ est conservée.

Analyse du bilan de l’association

Le bilan de l’association a connu, comme indiqué, certaines variations significatives :

Pour la cinquième année consécutive, le résultat d’exploitation s’est soldé par un excédent. Le

résultat net est de 30 677 €. Ce résultat vient renforcer les fonds propres de l’association qui

s’élèvent désormais à 42 320€ après affectation du bilan. Ce chiffre reste toutefois modeste au

regard des avances de trésorerie imposées par le Fond Européen pour les Réfugiés dont le solde des

subventions de 2011, 2012 et 2013 reste à ce jour en attente.

Enfin, malgré cette année en excédent, l’équilibre financier de l’association reste fragile car

dépendant toujours fortement de subvention dont il est difficile d’évaluer la pérennité.

Ce bilan permet de mesurer le travail quotidien réalisé par l’équipe de Parcours d’Exil pour répondre

aux nouvelles contraintes liées à cette période de crise financière.

L’année 2014, doit nous permettre d’envisager de nouvelles solutions afin d’assurer l’avenir du

centre de soins et des activités de l’association et de récompenser l’implication forte et volontaire du

personnel et de la direction.

Merci à tous,

Fait à Paris, le 10 juin 2014

Bertrand Chamouton

Trésorier