Que peut-on faire par arthroscopie de hanche chez l’enfant ?

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En conclusion, les auteurs qui croient, comme au niveau du ménisque, à la possibilité de réinsertion ostéo-capsulaire et de cicatrisation de lésions siégeant sur le versant capsulaire, confir- ment la nécessité d'études anatomiques supplémentaires chez des sujets jeunes. Vascularity of the hip labrum: a cadaveric investigation B.T. KELLY, G.S. SHAPIRO, C.W. DIGIOVANNI, R.L. BULY, H.G. POTTER, J.A. HANNAFIN Que peut-on faire par arthroscopie de hanche chez l'enfant ? Les auteurs rapportent les résultats de 54 arthroscopies chez 42 enfants âgés de 5,9 à 18,9 ans (1 5 ans 2 mois en moyenne), ayant un recul minimum de 1 an. L'expérience des auteurs porte en réalité sur 164 arthroscopies réalisées entre 2001 et 2004, dont 91 chez des sujets âgés de 18 ans et moins. La technique (rappelée) est celle décrite par Byrd, en décubitus dorsal et sous traction. Une petite capsulotomie facilite la mobili- sation de la hanche. En postopératoire, les opérés utilisent des can- nes anglaises pendant 14jours, associées à de la mobilisation. La douleur de hanche a été la cause de l'arthroscopie pour 48 hanches et des phénomènes de blocage pour 6 hanches. Quinze enfants avaient déjà eu 17 interventions : 11 ostéotomies pelviennes, 5 ostéotomies fémorales et brochage in situ dans 1 cas. Il y a 30 syndromes du bourrelet, 8 maladies de Perthes, 8 dysplasies congénitales, 3 synovites, une fracture ostéochon- drale et 3 divers. Les gestes réalisés sont : 41 sections du bourrelet, 10 régulari- sations du cartilage du cotyle ou de la tête, 8 ablations de frag- ments osseux libres, 3 synovectomies et 2 débridements arti- culaires. Neuf enfants ont eu une intervention bilatérale en 2 temps. Trois cas ont été repris pour section complémentaire du bourrelet. Il a été observé 3 paralysies régressives du nerf honteux, un cas de bris de matériel et les 3 récidives de section du labrum. Les résultats, exprimés selon le score de Harris modifié, pas- sent de 53,l en préopératoire à 82,9 au recul. Ils sont exprimés aussi en fonction de la pathologie. Ces résultats avec ce bref recul sont encourageants, mais doi- vent être confirmés avec un recul supérieur. 44 références. Hip arthroscopy in children and adolescents M.S. KOCHER, Y. KIM, M.B. MILLIS, R. MANDIGA, P. SIPARSKY, L.J. MICHELI, J.R. KASSER J Pediat Orthop, 2005,25, 681-686. 3 et 4). 11 s'agissait initialement d'une série déjà publiée au recul de 2 puis de 10 ans de 51 hanches mais, au recul de 20 ans minimum, seuls les données de 34 d'entre elles étaient disponibles. En effet, 29 patients étaient décédés au recul mini- mal de 20 ans. La technique utilisée était une arthroplastie totale par une pro- thèse de Chamley en acier poli, cimentée dans la diaphyse fémo- rale, associée à un implant acétabulaire en polyéthylène placé dans le cotyle en position centrale. Le défect osseux, important notamment au niveau de la partie supérieure de I'acétabulum, était comblé par du ciment acrylique assurant une stabilité pri- maire et durable de l'implant. Au recul de 20 ans minimum (de 20 à 30 ans !), 23 prothèses sur 34 étaient encore en place et 11 avaient fait l'objet d'une révi- sion. Dans 10 cas, la révision avait été faite pour un descellement aseptique et dans un cas pour des luxations récidivantes. La révi- sion portait sur le composant acétabulaire dans 8 cas et sur le composant fémoral dans 3 cas. Les résultats fonctionnels demeu- raient bons puisque au recul final 28 des 34 hanches traitées étaient indolores et tous les patients encore en vie étaient satis- faits de l'intervention réalisée. Dans une brève discussion, les auteurs rapportent leur expé- rience du recul à long terme (plus de 20 ans) de la prothèse de Charnley et précisent que le taux de révision acétabulaire et fémo- ral est statistiquement comparable dans d'autres indications. Le tableau comparatif des études portant sur les arthroplasties totales sur hanches dysplasiques et utilisant par exemple une reconstruc- tion acétabulaire par un greffon osseux ne permet pas de conclure à la supériorité des stratégies de reconstruction par greffe osseuse par rapport à l'interposition de ciment. Pour les auteurs, le place- ment de la pièce acétabulaire dans la meilleure position possible, grâce à l'utilisation de ciment, permettrait de réduire les contrain- tes exercées sur les implants en améliorant les conditions d'appli- cation des forces, notamment d'origine musculaire sur la hanche en mouvement. Conclusion : il s'agit de la seule série avec un recul important de prothèses de type Charnley posée dans cette indication difficile d'autant que la moyenne d'âge des patients était relativement fai- ble (53 ans). Cette stratégie s'oppose radicalement à la mode du << tout biologique >> où on cherche par tous les moyens à recons- truire une cavité acétabulaire en position physiologique au moyen d'un apport osseux. Finalement les résultats sont bons et l'utilisa- tion massive du ciment, comme cela est parfois fait dans des reconstructions pour tumeurs, ne semble pas causer de problèmes majeurs. Total hip arthroplasty with cement and without acetabular bone graji for severe hip dysplasia. A concisefollow-up, ut a minimum of twenty years, of a previous report A.S. KLAPACH, J.J. CALLAGHAN, K.A. MILLER, D.D. GOETZ, P.M. SULLIVAN, D.R. PEDERSEN, R.C. JOHNSTON J Bone Joint Surg (Am), 2005,87, 280-285. PTH infectées : efficacité de l'antibiothérapie locale par les Le ciment ferait-il aussi bien que la greffe dans la recon- allogreffes struction du cotyle dysplasique par PTH ? Les auteurs argentins de Buenos Aires donnent les résultats Ce travail en provenance de Iowa city fait le point, à vingt d'une série rétrospective de 30 changements de prothèses totales ans de recul minimum, d'une série monocentrique de de hanche en deux temps. 24 patients ayant eu une arthroplastie totale de hanche pour une Les interventions ont eu lieu entre 1997 et 2000. Le premier séquelle de dysplasie avec defect important de I'acetabulum temps a été fait le plus souvent avec trochantérotomie mais appa- (Classification de Crowe en 4 stades, uniquement des stades 2, remment sans volet osseux. Il n'a pas été utilisé d'espaceur en

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En conclusion, les auteurs qui croient, comme au niveau du ménisque, à la possibilité de réinsertion ostéo-capsulaire et de cicatrisation de lésions siégeant sur le versant capsulaire, confir- ment la nécessité d'études anatomiques supplémentaires chez des sujets jeunes.

Vascularity of the hip labrum: a cadaveric investigation

B.T. KELLY, G.S. SHAPIRO, C.W. DIGIOVANNI, R.L. BULY, H.G. POTTER, J.A. HANNAFIN

Que peut-on faire par arthroscopie de hanche chez l'enfant ?

Les auteurs rapportent les résultats de 54 arthroscopies chez 42 enfants âgés de 5,9 à 18,9 ans (1 5 ans 2 mois en moyenne), ayant un recul minimum de 1 an. L'expérience des auteurs porte en réalité sur 164 arthroscopies réalisées entre 2001 et 2004, dont 91 chez des sujets âgés de 18 ans et moins.

La technique (rappelée) est celle décrite par Byrd, en décubitus dorsal et sous traction. Une petite capsulotomie facilite la mobili- sation de la hanche. En postopératoire, les opérés utilisent des can- nes anglaises pendant 14 jours, associées à de la mobilisation.

La douleur de hanche a été la cause de l'arthroscopie pour 48 hanches et des phénomènes de blocage pour 6 hanches. Quinze enfants avaient déjà eu 17 interventions : 11 ostéotomies pelviennes, 5 ostéotomies fémorales et brochage in situ dans 1 cas. Il y a 30 syndromes du bourrelet, 8 maladies de Perthes, 8 dysplasies congénitales, 3 synovites, une fracture ostéochon- drale et 3 divers.

Les gestes réalisés sont : 41 sections du bourrelet, 10 régulari- sations du cartilage du cotyle ou de la tête, 8 ablations de frag- ments osseux libres, 3 synovectomies et 2 débridements arti- culaires.

Neuf enfants ont eu une intervention bilatérale en 2 temps. Trois cas ont été repris pour section complémentaire du bourrelet.

Il a été observé 3 paralysies régressives du nerf honteux, un cas de bris de matériel et les 3 récidives de section du labrum.

Les résultats, exprimés selon le score de Harris modifié, pas- sent de 53,l en préopératoire à 82,9 au recul. Ils sont exprimés aussi en fonction de la pathologie.

Ces résultats avec ce bref recul sont encourageants, mais doi- vent être confirmés avec un recul supérieur.

44 références.

Hip arthroscopy in children and adolescents

M.S. KOCHER, Y. KIM, M.B. MILLIS, R. MANDIGA, P. SIPARSKY, L.J. MICHELI, J.R. KASSER

J Pediat Orthop, 2005,25, 681-686.

3 et 4). 11 s'agissait initialement d'une série déjà publiée au recul de 2 puis de 10 ans de 51 hanches mais, au recul de 20 ans minimum, seuls les données de 34 d'entre elles étaient disponibles. En effet, 29 patients étaient décédés au recul mini- mal de 20 ans.

La technique utilisée était une arthroplastie totale par une pro- thèse de Chamley en acier poli, cimentée dans la diaphyse fémo- rale, associée à un implant acétabulaire en polyéthylène placé dans le cotyle en position centrale. Le défect osseux, important notamment au niveau de la partie supérieure de I'acétabulum, était comblé par du ciment acrylique assurant une stabilité pri- maire et durable de l'implant.

Au recul de 20 ans minimum (de 20 à 30 ans !), 23 prothèses sur 34 étaient encore en place et 11 avaient fait l'objet d'une révi- sion. Dans 10 cas, la révision avait été faite pour un descellement aseptique et dans un cas pour des luxations récidivantes. La révi- sion portait sur le composant acétabulaire dans 8 cas et sur le composant fémoral dans 3 cas. Les résultats fonctionnels demeu- raient bons puisque au recul final 28 des 34 hanches traitées étaient indolores et tous les patients encore en vie étaient satis- faits de l'intervention réalisée.

Dans une brève discussion, les auteurs rapportent leur expé- rience du recul à long terme (plus de 20 ans) de la prothèse de Charnley et précisent que le taux de révision acétabulaire et fémo- ral est statistiquement comparable dans d'autres indications. Le tableau comparatif des études portant sur les arthroplasties totales sur hanches dysplasiques et utilisant par exemple une reconstruc- tion acétabulaire par un greffon osseux ne permet pas de conclure à la supériorité des stratégies de reconstruction par greffe osseuse par rapport à l'interposition de ciment. Pour les auteurs, le place- ment de la pièce acétabulaire dans la meilleure position possible, grâce à l'utilisation de ciment, permettrait de réduire les contrain- tes exercées sur les implants en améliorant les conditions d'appli- cation des forces, notamment d'origine musculaire sur la hanche en mouvement.

Conclusion : il s'agit de la seule série avec un recul important de prothèses de type Charnley posée dans cette indication difficile d'autant que la moyenne d'âge des patients était relativement fai- ble (53 ans). Cette stratégie s'oppose radicalement à la mode du << tout biologique >> où on cherche par tous les moyens à recons- truire une cavité acétabulaire en position physiologique au moyen d'un apport osseux. Finalement les résultats sont bons et l'utilisa- tion massive du ciment, comme cela est parfois fait dans des reconstructions pour tumeurs, ne semble pas causer de problèmes majeurs.

Total hip arthroplasty with cement and without acetabular bone graji for severe hip dysplasia. A concise follow-up, ut a minimum of twenty years, of a previous report

A.S. KLAPACH, J.J. CALLAGHAN, K.A. MILLER, D.D. GOETZ, P.M. SULLIVAN, D.R. PEDERSEN, R.C. JOHNSTON

J Bone Joint Surg (Am), 2005,87, 280-285.

PTH infectées : efficacité de l'antibiothérapie locale par les Le ciment ferait-il aussi bien que la greffe dans la recon- allogreffes struction du cotyle dysplasique par PTH ?

Les auteurs argentins de Buenos Aires donnent les résultats Ce travail en provenance de Iowa city fait le point, à vingt d'une série rétrospective de 30 changements de prothèses totales

ans de recul minimum, d'une série monocentrique de de hanche en deux temps. 24 patients ayant eu une arthroplastie totale de hanche pour une Les interventions ont eu lieu entre 1997 et 2000. Le premier séquelle de dysplasie avec defect important de I'acetabulum temps a été fait le plus souvent avec trochantérotomie mais appa- (Classification de Crowe en 4 stades, uniquement des stades 2, remment sans volet osseux. Il n'a pas été utilisé d'espaceur en