Psaume 006
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PRIÈRE DANS L’ÉPREUVE
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Présentation :Un malade prie pour sa guérison. Cet
homme voit dans sa maladie la conséquence de ses
fautes et dans le retour à la santé le signe du pardon
de ses péchés. Ce psaume reflète l’enseignement sur
la rétribution. (Dieu bénit les fidèles, il châtie les im-
pies.)
Commentaire du psaume.
2 – Seigneur, corrige-moi, reprends-moi sans fu-
reur.
Seigneur, punis-moi avec douceur.
Explication : Le psalmiste regrette : il voit ses péchés
comme la cause de son mal. Cette conviction a tra-
versé les siècles. Les contemporains de Jésus
voyaient dans la maladie une punition de Dieu. « En
passant, il vit un homme aveugle de naissance. Ses
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disciples lui demandèrent : “Rabbi, qui a péché, lui
ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle?” » Jésus
répondit : « Ni lui ni ses parents n’ont péché, mais
c’est afin que soient manifestées, en lui, les œuvres
de Dieu. » (Jean 9, 1-3)
Jésus n’admettait pas le rapport entre les péchés et la
punition de Dieu.
Commentaire : La doctrine de la rétribution attribue
injustement à Dieu un rôle de justicier. Des rapports
fréquents apparaissent entre les péchés, les maladies
et la mort. Dieu ne punit pas le pécheur, mais il lui
parle au coeur de ses souffrances. Les coupables vi-
vent l’expérience de l’Enfant prodigue qui regrette le
bon pain de la maison. Ils désirent revenir au père
bien-aimé.
Les péchés des enfants de Dieu le désolent. Les abus
d’alcool, de colère et d'impureté préparent beaucoup
de souffrance.
La luxure asservit ses adeptes, elle apporte très sou-
vent des maladies vénériennes. La gourmandise rend
malade. La colère favorise les congestions céréales.
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Toutes ces passions incontrôlées engendrent des ma-
ladies corporelles et spirituelles.
Le pécheur impénitent perd l’amitié de Dieu et il
compromet sa vie éternelle. Les péchés graves et vo-
lontaires éloignent de la vie spirituelle, ils compro-
mettent la vie familiale et ils hypothèquent de la san-
té. Dieu ne punit pas, il permet ces souffrances pour
instruire les malheureux et les ramener à lui.
« Sans colère, sans fureur. »
Réflexion : Les colères de Dieu ne ressemblent pas à
celles des humains : nos sentiments violents nous
perturbent, ils paralysent nos raisonnements et ils
nous entraînent dans des excès regrettables. Le Sei-
gneur nous éprouve par des maladies ou des acci-
dents. Il nous parle fort dans les tempêtes et les phé-
nomènes naturels. Nous interprétons ces actions
igoureux réaliste. Comme nos parents, Dieu parle
fort pour nous éduquer et pour nous stimuler vers du
Seigneur, comme des gestes de colère Dieu. Lui ne
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se trouble pas. Il nous instruit malgré nos résistances.
Il nous éduque avec amour versle meilleur.
Explication : Le psalmiste demande à Dieu de le trai-
ter avec douceur, car il craint la puissance de son
Seigneur.
3 - Pitié Seigneur, je dépéris!
Seigneur, guéris-moi, car je
tremble de tous mes os.
Sauve-moi, ma maladie s'aggrave.
Explica- tion : Notre malade
s’affaiblit à vue d’œil. Il recourt à son suzerain :
« Viens, Seigneur, j’ai besoin de toi. » Il insiste au-
près de son protecteur, car la mort arrive à sa porte.
Ses os le torturent. Il tremble comme une feuille se-
couée par le vent d’automne.
Commentaire : Les grands malades revivent les
drames de leur vie. Ils se battent contre la souffrance,
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l'angoisse, la culpabilité et l'isolement. Ils ont un be-
soin urgent de l'aide de leurs parents et de leurs amis.
Les ministres de la communion aux malades appor-
tent une aide considérable et bénéfique. Le Seigneur
demande de le servir dans les grands malades.
Question : As-tu déjà assisté une personne agoni-
sante? Connais-tu une personne très malade que tu
peux assister? As-tu vécu une grande maladie
comme le psalmiste?
4 - de toute mon âme, je tremble. Et toi, Seigneur,
que fais-tu?
J'ai très peur. Seigneur, fais quelque chose pour moi.
Explication : Notre malade suffoque. Il crie :
« Seigneur, que fais-tu? » Il n’en peut plus, la mort
arrive… le Seigneur semble absent.
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avec chacun de ses fidèles.
Commentaire : Les gouvernements gèrent le bien
commun en priorité.
Dieu tout-puissant aime et il se préoccupe de chacun
de ses enfants. Il exerce sa providence pour son
peuple, pour son Église et pour chacun de ses en-
fants.
Réflexion : Nous le croyons et nous espérons en lui.
6 - Personne dans la mort n’invoque ton nom; au
séjour des morts, qui te rend grâce?
Les morts ne rendent pas de culte à Dieu.
Explication : Notre malade n’avait pas la foi en la
vie éternelle. Yahvé doit de toute urgence lui pardon-
ner, le guérir. La mort signifie la rupture de l’amour
de Dieu pour lui, l’exclusion de la liturgie du
Temple. Les morts dans leur séjour demeurent im-
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Le mot hébreu traduit par « âme » inclut principale-
ment l’idée de vie, du vivant qui respire.
5 – Reviens, Seigneur, délivre-moi, sauve-moi en
raison de ton amour.
Libère-moi parce que tu m'aimes.
Explication : Le malade demande à Dieu de rompre
son silence et de le guérir à
cause de son amour.
il supplie le Seigneur de
quitter son indifférence ap-
parente et de s’occuper de
lui. L’amour de Dieu pour
lui ne manque pas.
Il pardonne ses péchés et il le guérit. Son Dieu de
bonté, père de miséricorde libère son enfant. Il se
souvient de son Alliance d’amour avec son Peuple et
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puissants. Ils n'aiment pas Dieu et ils ne le servent
pas.
La foi dans la vie d’outre-tombe s'est manifestée que
beaucoup plus tard, au temps de Daniel et des Mac-
cabées. Depuis ce temps, la foi dans la vie éternelle
s’approfondit.
Méditation : Je crois à la résurrection de la chair, à la
vie éternelle. À l’heure de mon agonie, j'espère prier
comme Jésus : « Père : que ta volonté soit faite! » Jé-
sus m’obtiendra du Père, le renoncement à ma vie
pour naître à la vie éternelle.
J’ai confiance en Dieu, mon Père. Il décide de
l’heure de ma mort au moment le plus favorable pour
moi et pour son Règne.
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nuit... Il exagère : ses larmes ne mouillent pas ses
draps.
Méditation : Je pense que les larmes et les rires sont
des dons de Dieu. Ils permettent de soulager la pres-
sion provoquée par les sentiments forts. Jésus lui-
même a vécu ces sentiments : il a pleuré sur Jérusa-
lem et près du tombeau de Lazare.
J’accueille mes sentiments, les rires et les larmes
comme des grâces du Seigneur. Je bénis le Seigneur
de me les avoir donnés avec la grâce de les exprimer
spontanément.
Explication : Selon deux savants, il existait autour du
Temple une pastorale des malades. Les parents trans-
portaient leurs malades jusqu’au Temple, ils réci-
taient les psaumes indiqués et ils offraient les sacri-
fices prescrits. Les prêtres du Temple les aidaient et
ils les conseillaient.
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Je ne considère pas ma vie terrestre comme défini-
tive. Je viens de Dieu et je retourne à Dieu. J'ai du
temps pour vivre le mystère de mon baptême.
Je vivrai dans la béatitude ce que je vis maintenant
dans la foi. Je bénis pour mes joies et j'offre au Sei-
gneur mes peines.
7 - Je m’épuise à force de
gémir; chaque nuit, je
pleure sur mon lit : ma
couche est trempée de mes
larmes.
Je souffre tout le temps et je pleure beaucoup.
Explication : Le psalmiste gémit, il se lamente et il
combat contre sa maladie mortelle. La perte progres-
sive de sa vue indique l’approche de sa mort. Sa
grande souffrance le fait beaucoup pleurer chaque
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Un autre savant va plus loin. Les prêtres visitaient
les malades, dans leur maison où ils les accompa-
gnaient dans leurs prières. Ils leur suggéraient les
psaumes adaptés. Ils les encourageaient dans leur dé-
marche spirituelle. Soutenu par cette pastorale, le
malade se reconnaissait pécheur et suppliait le Sei-
gneur de le guérir (voir p. 62-63.)
Commentaire : Les ministères de guérisons mis en
valeur par le mouvement charismatique s’exerçaient
déjà dans le temple.
Les prêtres et les agents de pastorale continuent cette
noble tradition. Ils aident les malades à vivre leur
maladie et même leur mort en communion avec le
Seigneur. Ils soutiennent les familles dans ces
temps d'épreuve et de grande foi.
Les réunions de foi, à l’occasion des communions
aux malades et des derniers sacrements, profitent
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spirituellement à tous les participants.
8– Mes yeux sont rongés de chagrin; j’ai vieilli
parmi tant d’adversaires.
Je perds la vue. J'ai tellement souffert.
Explication : Le malade résume son expérience de
vie. Ses larmes abondantes et fréquentes ont abîmé
ses yeux.
Ses adversaires ne lâchent pas prise. Il gémit malade,
aveugle et talonné par ses ennemis. Il désire autant la
guérison que la perte de ses bourreaux. Il supplie le
Seigneur de le délivrer de son mal et d’éliminer ces
loups rapaces.
Lien : Le psalmiste moribond, au verset 8, parait vi-
goureux et combatif au verset 9. Que s’est-il passé?
Cette transformation du psalmiste suppose l’inter-
vention d’un oracle influent. Un prêtre ou un pro-
phète du Temple, annonce au suppliant la réponse fa-
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vorable de Yahvé. Dieu lui pardonne ses péchés, il
lui redonne la santé et il annonce la défaite de ses en-
nemis.
Explication : Le psalmiste gracié chante son action
de grâce. Il voit la faveur annoncée comme déjà réa-
lisée.
Commentaire : Les oracles de salut jouent un rôle
très important dans la prière biblique. Ils intervien-
nent souvent à l’aurore auprès des suppliants qui ter-
minent leur nuit de prières,
dans le Temple.bation.
10 – Le Seigneur accueille
ma demande, le Seigneur
entend ma prière.
Je suis exaucé.
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Explication : Le suppliant a demandé au Seigneur le
pardon de ses péchés et sa guérison. Dieu l’a exaucé.
Il lui a accordé, en même temps, la défaire de ses en-
nemis.
Commentaire : Le Seigneur a exaucé la supplication
d’un grand malade
persécuté. Cet exemple
de courage dans l’es-
pérance confirme la
puissance de la prière
de supplication. Si un
pauvre crie, Dieu l’écoute.
Méditation : Dans les situations difficiles, dans les
cas impossibles et dans les grandes maladies, je prie
comme ce croyant. Je demande à mon Père du ciel
son assistance. Il s’occupe de moi comme les bons
parents veillent sur leurs enfants.
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11-Tous mes ennemis, qu’ils reculent soudain,
couverts de honte.
Mes ennemis s'enfuient humiliés.
Explication : Le psalmiste termine son chant de vic-
toire par une courte imprécation. Le malade exaucé
ne songe pas au pardon. Il souhaite seulement le châ-
timent et la perte de ses persécuteurs.
Commentaire : Certains fidèles chrétiens ne veulent
pas pardonner à leurs ennemis. Dernièrement, une
jeune fille commentait la condamnation du meurtrier
de son père : elle lui souhaitait de souffrir autant que
son père.
Méditation : Ne les condamnons pas, car nous rumi-
nons souvent une vengeance. Dans les psaumes,
Dieu pardonne, il est plein de tendresse et de miséri-
corde. Nous ressemblons au psalmiste sévère pour
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ses ennemis. Notre père nous propose Jésus comme
modèle de pardon et de miséricorde.
Conclusion : Ce beau psaume nous a introduits à la
prière de supplication. Cet enseignement, nous ins-
truit des rapports entre le péché et la maladie. Cette
prière d’un fidèle très souffrant continue toujours
dans son corps, l’Église. Nous demandons une espé-
rance invincible dans les heures d’épreuves ex-
trêmes. Nous soutenons les blessés du cœur et de
l’âme par une écoute et une aide appropriée.
Claude Taffet, le 12 avril 2012
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