PRÉVALENCE DES MALADIES CHRONIQUES...
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ROYAUME DU MAROC UNIVERSITE MOHAMMED V DE RABAT
FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE
RABAT ANNEE : 2019 THESE N° : 21
PRÉVALENCE DES MALADIES CHRONIQUES
RESPIRATOIRES OBSTRUCTIVES CHEZ LES
MARINS PÊCHEURS AU NORD DU MAROC
THÈSE Présentée et soutenue publiquement le ………………………….
PAR Monsieur Reda HAMMOUDA
Né le 06 Janvier 1993 à Tétouan
Pour L’obtention du diplôme de Docteur En Médecine Mot clés : Marins pêcheurs, Maladies respiratoires chroniques, BPCO, Asthme, Bronchite chronique, Comorbidités.
Membres du jury : Mr J.E. EL BOURKADI PRESIDENT
Professeur de pneumologie
Mme J. BENAMOR RAPPORTEUR Professeur de pneumologie
Mme K. MARC Professeur de pneumologie
Mr I. A. RHORFI Professeur de pneumologie
Mr CH. LARAQUI Professeur de médecine de travail et spécialiste en pneumologie
JUGES
بسم االله الرحمان الرحـيم
من قُلالروحۖالروحِويسأَلُونَك عنِ "
إِلَّا الْعلْمِمن أُوتيتُموما أَمرِربي
"قَليلًا
صدق االله العظيم
﴾٨٥﴿سورة الإسراء الآية
< <
Dédicaces
A ALLAH
******
A Allah
Tout puissant
Qui m’a inspiré
Qui m’a guidé dans le bon chemin
Je vous dois ce que je suis devenu
Louanges et remerciements
Pour votre clémence et miséricorde
A MES CHERS PARENTS
******
Aux deux êtres chers qui m’ont prodigué tant d’amour,
d’affection et de bonheur ; qui ont fait tant de sacrifices
pour mon éducation et mes études ; qui m’ont comblé
par leur soutien et leur générosité et qui continuent à
m’entourer
de leur ample affection.
Je vous dédie ce modeste travail en témoignage de ma vive
reconnaissance, de mon profond amour
et attachement et du grand respect que je vous dois.
Que dieu tout puissant vous garde et vous procure santé,
bonheur et longue vie.
A MON FRERE
******
En témoignage de toute l'affection et des profonds
sentiments
fraternels que je te porte et de l'attachement qui nous
unit.
Je te souhaite du bonheur et du succès dans tes études
médicales et dans toute ta vie.
Je serai comblé de te compter parmi mes collègues.
A MES TANTES ET MES ONCLES
A MES COUSINS ET COUSINES
A TOUS LES MEMBRES DE LA FAMILLE
HAMMOUDA ET BOUGHABA
******
Veuillez trouver dans ce modeste travail l’expression
de mon affection la plus sincère.
A LA MEMOIRE DE MES DEFUNTS
GRAND-PERE ET GRAND MERE
******
Tout ce que je pourrais dire ou écrire, n'exprimera jamais
assez ce
que je ressens pour vous.
Vous avez tout simplement grâce à Dieu guidé les deux
familles
HAMMOUDA et BOUGHABA au chemin du succès
professionnel, social et spirituel.
J’aurais tant aimé que vous soyez présents. Que Dieu ait vos
âmes dans sa sainte miséricorde.
A MES TRES CHERS AMIS
******
Vous trouverez ici l’expression de mes sentiments
les plus sincères.
A tous ceux qui me sont très chers
et que j’ai omis de citer
Remerciements
A NOTRE MAITRE ET PRESIDENT DU JURY
MONSIEUR LE PROFESSEUR JAMAL EDDINE EL
BOURKADI
PROFESSEUR DE PNEUMOLOGIE A L’HOPITAL
MOULAY YOUSSEF RABAT
******
Nous sommes très honorés de vous avoir comme président du jury de
notre thèse.
Nous tenons à vous exprimer toute notre gratitude pour la grande
qualité de l’enseignement que vous nous avez prodigué.
Veuillez trouver en ce travail cher Maître, le témoignage de notre haute
considération et notre respect.
Veuillez trouver dans ce modeste travail l’expression de notre
profonde et sincère reconnaissance
A NOTRE MAITRE ET RAPPORTEUR DE THESE
MADAME LE PROFESSEUR JOUDA BENAMOR
PROFESSEUR DE PNEUMOLOGIE A L’HOPITAL
MOULAY YOUSSEF RABAT
******
Vous nous avez fait l’honneur de bien vouloir superviser ce travail et nous tenons à vous exprimer nos plus vifs
remerciements, tout en espérant être à la hauteur de vos attentes.
Veuillez trouver ici, chère maître, le témoignage de notre haute considération, de notre sincère reconnaissance et de notre profond
respect.
A
NOTRE MAITRE ET JUGE DE THESE
MADAME LE PROFESSEUR KARIMA MARC
PROFESSEUR DE PNEUMOLOGIE A L’HOPITAL
MOULAY YOUSSEF RABAT
******
C’est pour nous un immense plaisir de vous voir siéger parmi le jury de notre thèse. Nous avons toujours été impressionnés
par vos qualités humaines et professionnelles. Veuillez agréer, chère maître, nos dévouements
et notre éternelle reconnaissance.
A
NOTRE MAITRE ET JUGE DE THESE
MONSIEUR LE PROFESSEUR ISMAIL ABDERRAHMANI
RHORFI
PROFESSEUR DE PNEUMOLOGIE A L’HOPITAL MILITAIRE D’INSTRUCTION MOHAMED V DE RABAT
******
C’est pour nous un grand honneur que vous acceptiez de siéger parmi notre honorable jury.
Votre modestie, votre sérieux et votre compétence professionnelle seront pour nous un exemple dans l’exercice de notre profession. Permettez-nous de vous présenter dans ce travail, le témoignage
de notre grand respect.
A MES COAUTEURS
A notre maitre monsieur le Professeur Chakib El Houssine Laraqui
Hossini
Professeur des universités de médecine du travail des universités
françaises. Professeur associé à l’Institut universitaire de médecine du
travail de Reims. Spécialiste en pneumologie
Nous vous remercions pour nous avoir confié ce sujet de thèse
A Monsieur le Professeur Frédéric Deschamps
Professeur des universités de médecine du travail des universités
françaises. Directeur de l’Institut universitaire de médecine du travail
de Reims
A Monsieur le Docteur Tarik Ghailan
Médecin inspecteur du travail à Tanger et Président de la Société
Marocaine de Médecine Maritime.
A Monsieur le Docteur Omar Laraqui Hossini
Spécialiste en médecine du travail et docteur en psychologie
A Madame Nadia Manar
Ingénieure hygiène-santé-environnement
Veuillez trouver dans cette thèse l’expression de notre haute
considération, de notre sincère reconnaissance et de notre profond respect.
SOMMAIRE
INTRODUCTION .................................................................................................................... 1
METHODES ............................................................................................................................. 4
1 - Cadre et type de l’étude ..................................................................................................... 5
2 – Population source ............................................................................................................. 5
3 -Outils de collecte de données et technique : ...................................................................... 5
3 – 1 -Questionnaire ............................................................................................................ 5
3 –2 - Spirométrie ............................................................................................................... 7
4 – Déroulement de l’enquête ................................................................................................. 8
5– Analyse statistique ............................................................................................................. 9
RESULTATS .......................................................................................................................... 10
1 - Caractéristiques sociodémographiques et professionnels selon le statut tabagique ........ 11
2 –Etat de santé selon le statut tabagique ............................................................................. 13
3 - Prévalence des anomalies fonctionnelles respiratoires selon le degré de sévérité et le
statut tabagique ..................................................................................................................... 15
4 - Caractéristiques cliniques des sujets ayant une BPCO selon le statut tabagique rapportés
à la population totale ............................................................................................................. 16
5- Caractéristiques cliniques des sujets ayant une BPCO selon le statut tabagique ............. 18
6 - Caractéristiques cliniquesdes sujets ayant une BPCO selon le degré de sévérité ........... 20
DISCUSSION ......................................................................................................................... 22
1 –Comparaison de nos resultats avec les donnees de la litterature ..................................... 24
2 – la sante et la securite au travail chez les marins pecheurs .............................................. 29
2 – 1 - Le Bureau de la santé des gens de mer .................................................................. 29
2 – 2 - Les antennes sanitaires des gens de mer ................................................................ 30
2 – 3 - Prévention et prise en charge des maladies respiratoires chroniques obstructives 31
2 – 4 - Difficultés et précautions pour mener à bien la stratégie de prévention des
maladies respiratoires chroniques chez les marins pêcheurs ............................................ 33
3 - Notre étude a comporte trois grandes limites .................................................................. 35
CONCLUSION ....................................................................................................................... 38
RESUMES ............................................................................................................................... 40
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ................................................................................. 44
ANNEXE QUESTIONNAIRE ................................................................................................ 52
LISTE DES ABREVIATIONS
BPCO :Bronchopneumopathie chronique obstructive
CECA :Communauté européenne du charbon et de l’acier
OMS :Organisation mondiale de la santé
BMRC :Modified Medical Research Council
ATS :American thoracic society
GOLD :Global Initiative for Chronic Obstructive Lung disease
IMC :Indice de masse corporelle
CVF :Capacité vitale forcée
VEMS :Volume expiratoire maximale seconde
DVO :Déficit ventilatoire obstructif
N(%) : Prévalence en pourcentage
FA :Fumeurs actuels
AF :Anciens fumeurs
NF :Non fumeurs
P :P value
BOLD :Burden of Obstructive Lung Disease
OMI :Organisation Maritime Internationale
STCW :Standards of Training, Certification and Watchkeeping for seafarers
OIT :Organisation Internationale du Travail
MLC :Labour Maritime Convention
MNT :Maladies non transmissibles
CAT :COPD Assessment Test
mMRC:Modified Medical Research Council
1
INTRODUCTION
2
Dans les pays industrialisés, les maladies pulmonaires obstructives (asthme, bronchite
chronique et broncho-pneumopathie chronique obstructive) posent un important problème de
santé publique en raison de leur fréquence, leur gravité et de leurs incidences socio-
économiques. Leur prévalence réelle est souvent sous-estimée, car malheureusement les
premiers symptômes de la maladie sont régulièrement mal identifiés (1, 2). En France, chez
l’adulte, la prévalence de l’asthme est estimée entre 6 % et 7% (3) et celle de la broncho-
pneumopathie chronique obstructive (BPCO) entre 7,5 % et 10% (4). Les données
épidémiologiques concernant ces affections sont peu nombreuses dans les pays du Maghreb
(5-7). L’accroissement de la prévalence de ces maladies dans le monde est lié en grande
partie à l’augmentation de la pollution et de la consommation du tabac qui en sont les
principaux facteurs de risque et qui sont en constante augmentation dans les pays à bas revenu
(8-10). Plusieurs études ont mis l’accent sur l’étroite relation entre ces pathologies et les
autres facteurs de risque qui agissent de l’enfance à l’âge adulte, tels que les facteurs
génétiques, le tabagisme passif, les infections pulmonaires, l’exposition professionnelle et
domestique (11, 12). Au Maroc selon le rapport 2014 de l’Observatoire national des drogues
et addictions, le nombre de fumeurs avoisine 34,5% de la population masculine âgée de 20
ans et plus (13). Plusieurs études chez les marins pêcheurs au Maroc ont montré des
prévalences encore plus élevées à cause des contraintes professionnelles stressantes
(58,5%,52,3% et 68,5%). La dangerosité et la complexité de la pêche maritime artisanale ou
côtière s’expliquent par une activité laborieuse et difficile. Les principaux facteurs de stress
des marins pêcheurs sont les conditions de travail (horaires de travail atypiques, longues
heures de travail, densité de travail, travail dangereux, injustice et violence sur le lieu de
travail), le mode de vie (sédentarité, repas déséquilibrés, absence d’activité sportive régulière
etc.) et des difficultés socio-économiques (travail précaire, faible revenu, travail à la part,
conflit travail-famille). Les effets physiopathologiques du stress chronique contribuent à un
large éventail de comportements malsains dont la consommation importante de substances
psychoactives (tabagisme, cannabisme, etc.) (14-16). Selon l'Organisation mondiale de la
santé, en 2020, si aucune action de prévention n'est menée, le nombre de victimes du tabac
dans les pays en voie de développement pourrait atteindre 70% du nombre total des victimes à
3
l'échelle mondiale et la BPCO sera la troisième de mortalité après les pathologies
coronariennes et les maladies neuro vasculaires (17,18). En 1990, la BPCO était la sixième
cause après les pathologies coronariennes, les maladies neuro vasculaires, les pneumonies, les
diarrhées et les pathologies néo-natales (19). Compte tenu de la fréquence et la gravité de ces
affections respiratoires chroniques obstructives dans la population générale, il nous a paru
utile de faire un dépistage chez les gens de mer particulièrement exposés aux intempéries et
au danger du détroit de Gibraltar et connus pour leur consommation importante de tabac, de
cannabis et d'alcool (14-16, 20). Aussi, l’objectif de cette étude était de dépister et d’estimer
la prévalence des symptômes et des pathologies respiratoires chroniques obstructives chez les
marins pêcheurs au Maroc et de proposer une stratégie de prévention et de contrôle des
maladies non transmissibles dont la BPCO.
4
MÉTHODES
5
1 - CADRE ET TYPE DE L’ETUDE
Cette étude épidémiologique observationnelle et transversale s’est déroulée dans deux
ports du nord du Maroc (Tanger et Larache) au cours de l’année 2017.Le choix de ces ports a
été dicté par le lieu de résidence des cinq médecins enquêteurs. Quatre ont mené ce travail
dans le cadre de leur mémoire de fin d’étude pour l’obtention du diplôme de médecine du
travail et moi-même pour ma thèse de doctorat en médecine.
2 – POPULATION SOURCE
Cette enquête a intéressé un échantillon représentatif de 924 marins (effectuant la pêche
artisanale et côtière dans des petites embarcations) choisis au hasard sur la liste administrative
exhaustive de 3052 marins pêcheurs ; soit la taille de l’échantillon est de30,2%. L’ensemble
des participants était de sexe masculin, âgés de 20 ans et plus et ayant une ancienneté
supérieure à un an.
3 -OUTILS DE COLLECTE DE DONNEES ET TECHNIQUE :
Le support de l’enquête est un questionnaire individuel et une spirométrie.
3 – 1 -Questionnaire
Le questionnaire (21-25) est inspiré de ceux de la Communauté européenne du charbon
et de l'acier (CECA), de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), du British Medical
Research Council (BMRC) et de l'American Thoracic Society (ATS). Il comportait
quatre rubriques :
- caractéristiques sociodémographiques et professionnelles : âge, sexe, indice de masse
corporelle (IMC) curriculum laboris (catégorie socioprofessionnelle, ancienneté).
- habitudes toxiques : tabac, cannabis, alcool, tabac prisé et narguilé.
- l’état de santé : Les antécédents pathologiques et les pathologies chroniques existantes
- symptômes cliniques et pathologies respiratoires : toux, gêne respiratoire, dyspnée
définie selon la classification de la BMRC (26), expectoration, sifflements, asthme, rhinite,
bronchite chronique et bronchopneumopathie chronique obstructive.
6
L'asthme est défini comme une maladie inflammatoire chronique des bronches
conduisant à des modifications de la structure des voies aériennes inférieures caractérisée par
des épisodes récurrents de toux, de sifflements, d’oppression thoracique et/ou de
dyspnée(gêne respiratoire) habituellement réversibles spontanément ou après traitement. Les
symptômes suggestifs de l’asthme incluaient les sifflements thoraciques, la gêne respiratoire,
la constriction thoracique ou la toux spasmodique provoqués par des stimuli tels que l’air
froid, l’effort, les odeurs fortes, la fumée et les poussières. Ces symptômes peuvent être
associés ou isolés. Le diagnostic de l’asthme a été confirmé par le questionnaire, l’examen
clinique et la réversibilité du trouble ventilatoire obstructif éventuel(27).
Selon the Global Initiative for chronic Obstructive Lung Disease (GOLD), la BPCO est
une maladie respiratoire chronique fréquente, qui peut être prévenue et traitée, caractérisée par
la persistance de symptômes respiratoires et une gêne à l’écoulement de l’air secondaires à des
anomalies des voies aériennes et/ou des alvéoles résultant d’une exposition importante à des
particules ou des gaz nocifs. La gêne chronique à l’écoulement de l’air caractéristique de la
BPCO est due à un mélange de pathologies affectant les petites voies aériennes (par ex., une
bronchiolite obstructive) et de destruction du parenchyme (emphysème), dont la part relative
varie d’un sujet à l’autre(28).Une BPCO doit être envisagée chez tout patient présentant une
dyspnée, une toux ou une expectoration chronique et/ou des antécédents d’exposition à des
facteurs de risque de la maladie.
Un examen spirométrique est nécessaire pour faire le diagnostic dans ce contexte
clinique ;la présence d’un rapport VEMS/CVF<70% après bronchodilatation confirme la
gêne permanente à l’écoulement de l’air et donc une BPCO chez les patients présentant des
symptômes correspondants et des antécédents d’exposition significative à des stimuli nocifs.
La spirométrie constitue la mesure la plus reproductible et la plus objective de la gêne à
l’écoulement de l’air. Le diagnostic est posé devant un trouble ventilatoire obstructif fondé sur
un rapport VEMS/CVF < 70 % après administration d’un bronchodilatateur. Le VEMS est le
volume expiratoire maximal à la première seconde et la CVF est la capacité vitale forcée.
7
La bronchite chronique est définie par une toux et des expectorations chroniques
survenant au moins trois mois (consécutifs ou non) par an depuis au moins deux années
consécutives sans autre cause identifiée.
Pour l'intoxication tabagique, nous avons individualisé les fumeurs actuels, les anciens
fumeurs et les non-fumeurs. Les sujets ont été classés comme fumeurs actuels s'ils fumaient
au moment de l'enquête ou s'ils avaient arrêté moins de trois mois avant l’étude et qu'ils
avaient fumé plus de 100 cigarettes durant toute leur vie. Les anciens fumeurs sont ceux qui
avaient arrêté plus de trois mois avant l'étude et qui ont fumé plus de 100 cigarettes durant
toute leur vie. Les non-fumeurs sont ceux qui n'ont jamais fumé ou qui ont fumé moins de 100
cigarettes durant toute leur vie (29).
La consommation de tabac est quantifiée en paquet-années (nombre de paquets fumés
par jour x nombre d'années). La consommation d’alcool est quantifiée en nombre de verres
par jour. Un verre traditionnel apporte à peu près la même quantité d’alcool pur soit 10 g : un
verre de 10 cl de vin à 12° = 1 verre de 25 cl de bière à 5° = 1 verre de 3 cl de whisky à 40° =
1 verre de 7 cl d’apéritif à 18.
L’indice de masse corporelle (IMC) se calcule en divisant le poids en kilogrammes par
le carré de la taille en mètres (Kg/m²). L’Organisation mondiale de la santé a proposé la
classification suivante : maigreur (IMC < 18,5), poids normal (IMC entre 18,5 et 24,9),
surpoids (IMC entre 25 et 29,9) et obésité (IMC ≥ 30).
3 –2 - Spirométrie
Elle a été effectuée à l'aide d'un spiromètre (type Winspiro) à turbine jetable fournie
déjà calibrée utilisable à la sortie de son emballage Pro. Pour chaque personne, un examen
spirométrique comportant trois essais successifs a été réalisé. Le meilleur des trois a été retenu
en tenant compte du degré de coopération du sujet et de l'aspect de la courbe débit/volume.
Les paramètres mesurés étaient la capacité vitale forcée (CVF), le volume expiratoire
maximum en une seconde (VEMS), le rapport (VEMS/CVF), le débit expiratoire périphérique
de 25 à 75 % de la capacité vitale (DEM 25-75).
8
Le syndrome de petites voies aériennes est défini par un rapport VEMS/CVF > 70 % et
un DEM 25/75 < 80 % de la valeur théorique.
La gêne à l’écoulement de l’air ou déficit ventilatoire obstructif (DVO) est définie par
un rapport VEMS/CVF mesuré inférieur à 70%. Les stades de sévérité du DVO sont classés
en fonction de la valeur du VEMS par rapport à la valeur théorique : stade léger (VEMS> 80
%), stade modéré (50 % ≤ VEMS ≤ 80 %), stade sévère (30 % ≤ VEMS < 50 %) et stade très
sévère :(VEMS< 30 %).
En cas de DVO, un test de réversibilité est réalisé 15 minutes après inhalation de 400 µg
de Salbutamol par l’intermédiaire d’une chambre d’inhalation. Le test est considéré comme
positif à deux conditions : la valeur VEMS post test supérieure à 200 ml par rapport à la
valeur du VEMS pré test et le rapport (VEMS post test moins VEMS pré test) que divise
VEMS théorique supérieur ou égal à 12 %.
4 – DEROULEMENT DE L’ENQUETE
Préalablement à la mise en place de l’enquête, nous avons contacté le délégué du
ministère de la pêche maritime, les présidents des associations des marins pêcheurs et les
médecins du travail des antennes sanitaires des gens de mer des deux ports pour expliquer
l’objectif de l’étude et obtenir leur adhésion. Les entretiens se sont déroulés au sein des
antennes sanitaires. Le colloque singulier avec chaque pêcheur a été réalisé dans le respect de
la confidentialité après son information sur l’intérêt de notre étude. L’examen a duré environ
30 minutes pour chaque personne. Les questions ont été formulées oralement en arabe
dialectal, et expliquées en termes simples et accessibles à tous. Les pêcheurs ont répondu au
questionnaire sans difficulté et avec enthousiasme.
9
5– ANALYSE STATISTIQUE
L'analyse statistique a été réalisée à l'aide du logiciel SPSS version 11.5. Les différences
entre les groupes ont été comparées en utilisant le test t de Student pour les variables
continues (les moyennes) et le test du chi carré avec ou sans correction de Yates pour les
variables qualitatives. Le niveau de signification statistique a été établi à 5%. Nous avons
calculé les limites inférieure et supérieure des intervalles de confiance à 95%.
10
RÉSULTATS
11
1 - CARACTERISTIQUES SOCIODEMOGRAPHIQUES ET
PROFESSIONNELS SELON LE STATUT TABAGIQUE (TABLEAU 1)
Caractéristiques
Population totale
N = 924
FA
431(46,6)
AF
215 (23,3)
FA+AF
646 (69,9)
NF 278 (30,1)
Age (ans) 20-30 31-40 41-50 > 50
149 (16,1) 367 (39,7) 201 (21,8) 207 (22,4)
65 (43,6)
205 (55,9) 79 (39,3) 83 (40,1)
15 (10,1) 71 (19,3) 53 (26,4) 75 (36,2)
80 (53,7)
276 (75,2) 132 (65,7) 158 (76,3)
69 (46,3) 91 (24,8) 69 (34,3) 49 (23,7)
Ancienneté(ans) 1– 10
11– 20 > 20
195 (21,1) 372 (40,3) 357 (38,6)
78 (40)
199 (53,5) 154 (43,1)
18 (9,2)
68 (18,3) 129 (36,1)
96 (14,9)
267 (41,3) 283 (43,8)
99 (50,8)
105 (28,2) 74 (20,7)
Importance du tabagisme (paquets/année)
≤10 11-20 21-30
31-40 > 40
- - - - -
109 (25,3) 223 (51,7) 61 (14,2) 21 (4,9) 17 (3,9)
48 (22,3) 110 (51,2) 37 (17,2)
8 (3,7) 12 (5,6)
157 (24,3) 333 (51,5) 98 (15,2) 29 (4,5) 29 (4,5)
- - - - -
Autres habitudes nocives Cannabis Alcool Tabac prisé Narguilé Psychotropes
276 (29,9) 354 (38,3) 122(13,2)
67(7,3) 93(10)
161 (37,4) 251(58,2) 50(11,6) 27(6,3)
50(11,6)
98 (45,6) 48(22,3) 47(22) 17(8)
26(12,1)
259 (40,1) 299 (46,3)
97(15) 44(6,8)
76(11,8)
17 (6,1) 55 (19,8)
25(9) 23(8,3) 17(6,1)
n(%) FA : fumeurs actuels FA : fumeurs actuels NF : non-fumeurs
12
L'âge moyen était de 40,8 ± 10,9 ans ; IC 95% [40 ; 41,5] dont 44,2 % étaient âgés de
plus de 40 ans.Il était de 41,7 ±11,1 ans chez les FA+AF versus 38,5 ± 10,8 ans chez les NF
(p < 0,001). L'anciennenté professionnelle moyenne était de 16,1 ± 6,7 ans ; IC 95% [15,6 ;
16,5](16,7 ± 6,9 ans chez les FA+AF versus 14,1 ± 7,2 ans chez les NF ;p < 0,001).
La prévalence du tabagisme (FA+AF) était de 69,9 % ; IC95%[66,9% ; 72,8%], du
cannabisme de 29,9 % ; IC 95% [26,9% ; 32,8%], de la consommation d’alcool de 38,3% ; IC
95% [35,1%;41,4%],du tabac prisé de 13,2% ; IC 95%[11,1% ; 15,3%],du narguilé 7,3% ; IC
95% [5,6%; 8,9%]et de la consommation de psychotropes de 10% ; IC 95 % [8,1% ;
11,9%](médicaments antidépresseurs, tranquillisants et sédatifs). Presque les trois quart
(74,7% ; IC 95% [71,8%;77,5%] des FA+AF avaient consommé plus de 10 paquets/année. La
consommation moyenne de tabac (FA + AF) était de 16,8 ± 5,9 paquets-années ; IC
95%[16,4 ; 17,1]. L'âge moyen du début de la consommation était de 14,5 ± 2,1 ans.
La prévalence cannabisme était de 40,1% chez les FA+AF versus 6,1% chez les
NF ;p=0,001. Celle de la consommation d’alcool de 46,3% chez les FA+AF versus 19,8%
chez les NF ;p=0,001.Le tabac prisé était utilisé par 15% chez les FA+AF versus 9% chez les
NF ;p=0,018. Six virgule huit pourcent des FA+AF versus 8,3% des NF fumaient le
narguilé ;p=0,517.les psychotropes étaient consommé par 11,8% des FA+AF versus 6,1% des
NF ; p=0,012.
13
2 –ETAT DE SANTE SELON LE STATUT TABAGIQUE (TABLEAU2)
Etat de santé
Population totale
N = 924
FA
431 (46,6)
AF
215 (23,3)
FA+AF
646 (69,9)
NF
278 (30,1)
p
IMC Maigreur Normal Surpoids Obésité
58 (6,3) 471 (51)
279(30,2) 116(12,6)
37 (8,6) 220 (51)
139(32,3) 35 (8,1)
6(2,8)
77(35,8) 84(39,1) 48(22,3)
43 (6,7) 297 (46)
223(34,5) 83 (12,8)
15 (5,4)
174(62,6) 56 (20,1) 33 (11,9)
0,564 0,001 0,001 0,762
Symptômes d'irritations trachéo-bronchiques Toux Expectorations Dyspnée Sifflements thoraciques
85 (9,2) 76 (8,2) 72 (7,8) 81 (8,1)
51(11,8) 44(10,2) 38 (8,8) 43 (10)
18 (8,4) 15 (7)
19 (8,8) 19 (8,8)
69 (10,7) 59 (9,1) 57 (8,8) 62 (9,6)
16 (5,9) 17 (6,1) 15 (5,4) 19 (6,8)
0,024 0,161 0,099 0,217
Pathologies respiratoires associées Rhinite Asthme Bronchite chronique BPCO
158(17,1) 62 (6,8) 67 (7,3) 38 (4,1)
83(19,3) 29 (6,7) 38 (8,8) 24 (5,6)
41(19,1) 16 (7,4) 21 (9,8) 11 (5,1)
124(19,2) 45 (7)
59 (9,1) 35 (5,4)
34(12,2) 17 (6,1) 8 (2,9) 3 (1,1)
0,013 0,741 0,0001 0,004
Autres comorbidités rapportées Musculosquelettiques Cardiovasculaires Neuropsychiatriques Digestives Métaboliques
285(30,8)
185 (20,2) 131(14,1) 168(18,1) 109(11,7)
139(15,1)
175(40,6)
99 (22,9) 76 (17,6) 95(22,1) 73 (16,9) 69 (16,1)
69 (32,1)
54 (25,1) 26 (12,1) 54 (25,1) 24 (11,1) 44 (20,4)
244 (37,7)
153 (23,6) 102(15,7) 149 (23,1) 97 (15,1) 113(17,4)
41(14,7)
32 (11,5) 28(10,4) 19(6,8) 12(4,3)
26(9,3)
0,001 0,001 0,029 0,001 0,001 0,002
n(%) FA : fumeurs actuels FA : fumeurs actuels NF : non-fumeurs
14
L'IMC moyen était de 25,1 ± 3,7 kg/m² ; IC 95% [24,8 ; 25,3] (25,1 ± 3,4 kg/m² chez
les FA+AF versus 25,6 ± 3,9 kg/m² chez les NF ; p < 0,001). Quarante-deux virgule huit
pour cent étaient en surpoids ou obèse. Les prévalences respectives des symptômes et des
pathologies respiratoires étaient significativement plus importantes chez les FA+AF que
chez les NF. Cependant, 11,9% des bronchites chroniques ; IC 95% [11,87% ; 11,92] et
7,9% ; IC 95% [6,1% ; 9,6%] des BPCO ont été observées chez les NF.Trente virgule huit
pour cent ; IC 95 % [27,8%; 33,7%] ont rapporté une comorbidité chronique, 20,2% ;
IC95% [17,6% ; 22,7%]des troubles musculosquelettiques,14,1% ; IC 95% [11,8%; 16,3%]
des troubles cardiovasculaires (12,6% une hypertension artérielle, et 11,8% une pathologie
veineuse des membres inférieurs), 18,1% ; IC 95%[15,6% ; 20,5%] des troubles
neuropsychiatriques, (maux de tête, dyssomnies, troubles anxieux, dépression), 11,7% ; IC
95% [9,6% ; 13,7%] des troubles digestives (gastrite, brulures d’estomac, ulcère gastrique)
et 15,1% ; IC 95% [12,7% ; 17,4% ] des troubles métaboliques (6,9% diabète, 8,1%
dyslipidémie).La prévalence totale des comorbidités chroniques rapportées était de 37,7%
chez les FA+AF versus 14,7% chez les NF ;p=0,001.Toutes les comorbidités étaient plus
fréquentes chez les FA+AF que chez les NF.
15
3 - PREVALENCE DES ANOMALIES FONCTIONNELLES RESPIRATOIRES
SELON LE DEGRE DE SEVERITE ET LE STATUT TABAGIQUE (TABLEAU
3)
Anomalies spirométriques
Total 81/924 (8,8)
FA 42/431 (9,7)
AF 24/215 (11,2)
FA+AF 66/646 (10,1)
NF 15/278 (5,4)
P 0,024
Syndrome des petites voies aériennes isolé
31 (3,4)
16 (3,7)
9 (4,2)
25 (3,9)
6 (2,2)
0,260
Déficit ventilatoire Obstructif léger modéré sévère très sévère
50(5,3) 18 (1,9) 29 (3,1) 2 (0,2) 1 (0,1)
26(6)
9 (2,1) 16 (3,7)
0(0) 1 (0,2)
15(7)
4 (1,9) 9 (4,2) 2 (0,9) 0 (0)
41(6,4) 13 (2)
25 (3,9) 2 (0,3) 1 (0,2)
9(3,2) 5 (1,8) 4 (1,4)
0(0) 0(0)
0,079 0,965 0,082 0,875 0,664
n(%) FA : fumeurs actuels FA : fumeurs actuels NF : non-fumeurs
La prévalence des anomalies ventilatoires chez la population totale était de 8,8 % : 3,4%
avaient un syndrome des petites voies aériennes et 5,3% un déficit ventilatoire obstructif
(1,9% léger, 3,1 % modéré et 0,3% sévère à très sévère. Les prévalences des anomalies
spirométriques étaient significativement plus importantes chez les FA+AF que chez les NF
(10,1 % versus 5,4 % ; p = 0,024). Sur les 50 personnes présentant un déficit ventilatoire
obstructif, 38 avaient un déficit non réversible après bronchodilatation.
16
4 - CARACTERISTIQUES CLINIQUES DES SUJETS AYANT UNE BPCO
SELON LE STATUT TABAGIQUE RAPPORTES A LA POPULATION
TOTALE (TABLEAU 4)
Caractéristiques cliniques
Total 38/924 (4,1)
FA 24/431 (5,6)
AF 11/215(5,1)
FA+AF 35/646(5,4)
NF 3/278(1,1)
Age (ans) 20-30 31-40 41-50 > 50
0/149(0) 8/367 (2,2) 9/201 (4,5)
21/207(10,1)
0/65 (0) 7/205 (3,4) 5/79 (6,3)
12/83 (14,5)
0/15(0) 1/71 (1,4) 3/53 (5,7) 7/75 (9,3)
0/80(0) 8/276 (2,9) 8/132 (6,1) 19/158 (12)
0/69 (0) 0/91(0)
1/69 (1,4) 2/49 (4,1)
Importance du tabagisme (paquets/année)
≤ 10 11-20 21-30 31-40 > 40
- - - - -
1/109 (0,9) 3/223 (1,3) 6/61 (9,8)
7/21 (33,3) 7/17 (41,1)
1/48 (2,1) 2/110(1,8) 2/37(5,47)
2/8 (25) 4/12(33,3)
2/157 (1,3) 5/333 (1,5) 8/98 (8,2) 9/29 (31)
11/29(37,9)
- - - - -
Autres habitudes nocives - Cannabis - Alcool -Tabac prisé -Narguilé -Psychotropes
26/276(9,4) 21/354 (5,9) 24/122(19,7) 12/67(17,9)
8/93(8,6)
17/161(10,6) 11/251 (4,4)
14/50(28) 8/27(29,6)
4/50(8)
8/98(8,2) 10/48(20,8)
8/47(17) 4/17(23,5) 3/26(11,5)
25/259(9,7) 21/299 (7)
22/97(22,7) 12/44(27,3)
7/76(9,2)
1/17 (5,9) 0/55 (0) 2/25(8) 0/23(0)
1/17(5,9)
IMC Maigreur Normal Surpoids Obésité
11/58 (19)
16/471 (3,4) 8/279 (2,9) 3/116 (2,6)
9/37 (24,3) 11/220 (5) 4/139 (2,9)
0/35 (0)
2/6 (33,3) 6/77 (7,8) 3/84 (3,6) 2/48 (4,2)
11/43(25,6) 15/297(5,1) 7/223 (3,1) 2/83 (2,4)
0(0)
1/174(0,6) 1/56 (1,8) 1/33 (3)
Pathologies respiratoires associées - Rhinite - Asthme - Bronchites chroniques
9/158 (5,7) 7/62 (11,3)
34/67 (50,7)
3/83 (3,6) 3/29 (10,3)
21/38 (55,3)
4/41 (9,8) 2/16(12,5)
10/21(47,6)
7/124 (5,6) 5/45 (11,1) 31/59(52,5)
2/34 (5,9) 2/17(11,8) 3/8 (37,5)
17
n(%) FA : fumeurs actuels FA : fumeurs actuels NF : non-fumeurs
Chez la population totale, la prévalence de la BPCO était de 4,1 % (5,4 % chez les FA+
AF versus 1.1 % chez les NF ; p =0,004). Elle était égale à 6,7% chez ceux ayant fumé plus
de 10 paquets-années et 17,9% chez ceux ayant fumé plus de 20 paquets-années. Cette
prévalence était égale à 2,2 % chez les FA+AF âgés de moins de 40 ans contre 9,3 % chez
ceux de plus de 40 ans (p =0,0001). Chez les sujets ayant plus de 40 ans et ayant fumé plus de
10 paquets-années, elle était égale à 8,1 %. Pour les NF, elle était égale 2,5% chez les plus de
40 ans.
La prévalence de la BPCO chez les bronchitiques chroniques n’est que de 50,7%
(52,5% pour les FA+AF et 37,5% pour les NF).
Autres comorbidités rapportées Musculosquelettiques Cardiovasculaire Neuropsychiatriques Digestives Métaboliques
38/285(13,3) 34/185(18,3) 27/131(20,6) 20/168(11,9) 29/109(26,6)
21/139(15,1)
24/175(13,7) 22/99(22,2) 18/76(23,6) 13/95(13,6) 18/73(24,6) 13/69(18,8)
11/69(15,9) 10/54(18,5) 7/26(26,9) 6/54(11,1) 9/24(37,5) 7/44(15,9)
35/244(14,3) 32/153(20,9) 25/102(24,5) 19/149(12,7) 27/97(27,8)
20/113(17,6)
3/41(7,3) 2/32(6,2) 2/28(7,1) 1/19(5,2)
2/12(16,6) 1/26(3,8)
18
5- CARACTERISTIQUES CLINIQUES DES SUJETS AYANT UNE BPCO
SELON LE STATUT TABAGIQUE (TABLEAU 5)
Caractéristiques cliniques
Total 38 (100)
FA 24(63,2)
AF 11 (28,9)
FA+AF 35 (92,1)
NF 3 (7,9)
Age (ans) 20-30 31-40 41-50 > 50
0(0) 8 (21)
9 (23,7) 21(55,3)
0 (0) 7 (29,2) 5 (20,8) 12 (50)
0 (0) 1 (9,1)
3 (27,3) 7 (63,6)
0 (0) 8 (22,9) 8 (22,9)
19 (54,3)
0(0) 0 (0)
1 (33,3) 2 (66,7)
Importance du tabagisme (paquets/année) ≤ 10 11-20 21-30 31-40 > 40
1 (4,2) 3 (12,5) 6 (25)
7 (29,2) 7 (29,2)
1 (9,1) 2 (18,2) 2 (18,2) 2 (18,2) 4 (36,4)
2 (5,7) 5 (14,3) 8 (22,9) 9 (25,7)
11 (31,4)
- - - - -
Autres habitudes nocives - Cannabis - Alcool -Tabac prisé -Narguilé -Psychotropes
26(68,4) 21(55,3) 24(63) 12 (31) 8 (21)
17(70,8) 11(45,8)
14(58)8(33,3)
4(16,7)
8 (72,7) 10 (90,9) 8(72,7) 4(36,4) 3(27,3)
25 (71,4) 21 (60)
22 (62,8) 12(34,3)
7(20)
1(33,3) 0(0)
2(66,6) 0 (0)
1(33,3)
IMC Maigreur Normal Surpoids Obésité
11(28,9) 16(42,1) 8 (21,1) 3 (7,9)
9 (37,5) 11(45,8) 4 (16,7)
0 (0)
2 (18,2) 4 (36,4) 3 (27,3) 2 (18,2)
11 (31,4) 15 (42,9)
7 (20) 2 (5,7)
0 (0)
1 (33,3) 1 (33,3) 1 (33,3)
Sévérité de la BPCO Légère Modérée Sévère Très sévère
11(28,9) 24(63,2) 2 (5,3) 1 (2,6)
7 (29,2) 16(66,7)
0(0) 1 (4,2)
2 (18,2) 7 (63,6) 2 (18,2)
0(0)
7 (20)
25 (71,4) 2 (5,7) 1 (2,8)
2 (66,7) 1 (33,3)
0(0) 0(0)
Pathologies respiratoires associées - Rhinite - Asthme - Bronchites chroniques
9 (23,7) 7 (18,4) 34(89,5)
3 (12,5) 3 (12,5) 21(87,5)
4 (36,4) 2 (18,2)
10 (90,9)
7 (20) 5(14,3)
31 (88,6)
2 (66,7) 2 (66,7) 3 (100)
19
Autres comorbidités rapportées Musculosquelettiques Cardiovasculaires Neuropsychiatriques Digestives Métaboliques
8(100)
34 (89,4) 27(69,9) 20(52,3)29(76,3) 21 (55,2)
24(100) 22 (91,6) 18 (75) 13 (54,1) 18 (75) 13 (54,1)
11(100) 10(90,9) 7(63,6) 6(54,5) 9(81,8) 7(63,6)
35(100) 32 (91,4) 25(71,4) 19(54,2) 27(77,1) 20 (57,1)
3(100) 2(66,6) 2(66,6) 1(33,3) 2(66,6) 1(33,3)
n(%) FA : fumeurs actuels FA : fumeurs actuels NF : non-fumeurs
Chez les 38 marins pêcheurs présentant une BPCO, l’âge moyen était de 48,4 ± 7,9 ans
avec des extrêmes allant de 32 à 71 ans et 78,9 % étaient âgées de plus de 40 ans.
La prévalence du tabagisme (AF+FA) était de 92,1 %, 68,4 % pour le cannabisme,
55,3% pour la consommation de l'alcool, 63% pour le tabac prisé, 31% pour le narguilé et
21% pour les psychotropes. Chez les AF+AF, la consommation moyenne de tabac était de
29,5 ± 6,9 paquets-années et 94,3 % avaient fumé plus de 10 paquets/ année. L'âge moyen du
début de la consommation était de 13 ± 1,2 ans.
Les pathologies respiratoires associées étaient de 18,4 % pour l’asthme, 23,7 % pour la
rhinite et 89,5 % pour la bronchite chronique.
La totalité des personnes présentant une BPCO ont rapporté au moins une comorbidité
chronique non respiratoire. La prévalence des troubles musculosquelettiques était de
89,4%(91,4% chez les FA+AF versus 66,6% chez les NF ;p=0,718),des troubles
cardiovasculaires de 69,9% (71,4% chez les FA+AF versus 66,6% chez les NF ; p=0,6205),
des troubles neuropsychiatriques de 52,3% (54,2% chez les FA+AF versus 33,3% chez les
NF ;p=0,924),des troubles digestives de 76,3% (77,1% chez les FA+AF versus 66,6% chez
les NF ;p=0,766),destroubles métaboliques de 55,2% (57,1% chez les FA+AF versus 33,3%
chez les NF ;p=0,848).
20
6 - CARACTERISTIQUES CLINIQUESDES SUJETS AYANT UNE BPCO
SELON LE DEGRE DE SEVERITE (TABLEAU 6)
n(%) IMC= Indice de masse corporelle
Caractéristiques cliniques Total
38 (100)
Léger
11 (28,9)
Modéré
24 (63,2)
Sévère
2 (5,3)
Très sévère
1 (2,6)
Age (ans) 31-40 41-50 > 50
8 (21,1) 9 (23,7)
21 (55,3)
2 (18,2) 3 (27,3) 6 (54,5)
6 (25)
5 (20,8) 13 (54,2)
0 (0)
1 (50) 1 (50)
0 (0) 0 (0)
1 (100)
IMC Maigreur Normal Surpoids Obésité
11 (28,9) 18 (47,4) 6 (15,8) 3 (7,9)
0 (0)
6 (54,5) 4 (36,4) 1 (9,1)
2 (8,3)
19 (79,2) 1 (4,2) 2 (8,3)
1 (50) 1 (50) 0 (0) 0 (0)
0 (0)
1 (100) 0 (0) 0 (0)
Habitudes nocives Tabagisme Cannabis Alcool Tabac prisé Narguilé Psychotropes
35 (92,1) 26 (68,4) 21 (55,3) 24 (63) 12 (31) 8 (21)
8 (72,7) 6 (54,5) 5 (45,5) 7 (63,6) 4 (36,4) 1 (9,1)
24 (100) 17 (70,8) 13 (54,2) 16 (66,7) 7 (29,2) 4 (16,7)
2 (100) 2 (100) 1 (50) 1 (50) 1 (50)
2 (100)
1 (100) 1 (100) 1 (100)
0 (0) 0 (0)
1 (100)
Comorbidités rapportées Musculosquelettiques Cardiovasculaires Neuropsychiatriques Digestives Métaboliques
38 (100) 34 (89,4) 27 (69,9) 20 (52,3) 29 (76,3) 21 (55,2)
11 (100) 10 (90,9) 7 (63,6) 9 (81,2) 8 (72,7) 5 (45,4)
24 (100) 22 (91,6) 17 (70,8) 10 (41,6) 18 (75)
15 (62,5)
2 (100) 2 (100) 2 (100) 0 (0)
2 (100) 1 (50)
1 (100) 0(0)
1 (100) 1 (100) 1 (100) 0 (0)
21
Chez sujets ayant une BPCO, 77,1 % étaient âgés de plus de 40 ans. Les stades léger et
modéré représentaient 92,1 %. La totalité des personnes présentant les stades sévère et très
sévère était âgée de plus de 40 ans, avait un IMC normal ou maigreur, une poly-addiction
(tabac, cannabis et médicaments psychotropes) et une ou plusieurs comorbidités.
22
DISCUSSION
23
La dangerosité et la complexité du travail des marins pêcheurs sont connus depuis
l’antiquité (30). Selon Anacharsis (philosophe grec), il existe trois sortes d’hommes : les
vivants, les morts et ceux qui sont en mer. Cette affirmation a été reprise par Rabelais dans
Pantagruel : « entre lesquels comptez-vous ceux qui naviguent en mer ? Ceux qui sur mer
naviguent tant près sont du continuel danger de mort qu’ils vivent mourants ou meurent
vivants ». La lutte acharnée des marins pêcheurs traditionnels et de la mer se poursuit depuis
des siècles et l'environnement maritime reste particulièrement dangereux pour ceux qui y
travaillent, en particulier dans les pays en voie de développement (31). Dans ces pays, la prise
de risque par les marins pêcheurs du secteur artisanal et côtier reste une réalité
épidémiologique observationnelle associée à une morbidité et une mortalité élevée (15, 32).
La pêche maritime est très contraignante et les pêcheurs sont particulièrement atteints
par le stress, car ils sont exposés à de nombreux facteurs de risques psychosociaux
professionnels et à des contraintes organisationnelles secondaires à des conditions de travail
difficiles et aux difficultés financières liées aux inquiétudes relatives à leur gain quotidien.
Les comportements abusifs des marins pêcheurs (forte consommation de substances
psychoactives, etc.) en relation avec leurs conditions de travail et leur mode de vie sont
associés à des problèmes de santé dominés par le stress et ses conséquences : symptômes
psychosomatiques, maladies chroniques, notamment troubles mentaux, troubles gastro-
intestinaux, maladies cardiovasculaires et leurs facteurs de risque (hypertension artérielle,
obésité, diabète, syndrome métabolique), et troubles musculosquelettiques. Si le stress
prédispose à l’augmentation de la prévalence du tabagisme, facteur de risque essentiel de la
BPCO (14,16), il constitue un facteur confondant et aggravant dans l’apparition des
comorbidités chez les marins pêcheurs ayant une BPCO. Il est important de souligner que les
comorbidités associées à la BPCO peuvent être aussi liées à l’importance du stress des marins
pêcheurs.
24
1 – COMPARAISON DE NOS RESULTATS AVEC LES DONNEES DE LA
LITTERATURE
Les prévalences des habitudes toxiques sont en constante augmentation dans les pays
en voie de développement et tous les secteurs d’activité professionnelle sont concernés (13).
D’après le Baromètre santé 2010 de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la
santé en France, le secteur de la pêche est classé au premier rang des consommations de
substances toxiques : 63,1% étaient fumeurs de tabac dans le mois précédant l’enquête (33).
Les gens de mer constituent une cible particulière à cause de la pénibilité, de la dangerosité et
de la complexité de leur métier. Cette activité ardue et laborieuse connaît des rythmes de
travail irréguliers et d’innombrables contraintes qui exigent des marins pêcheurs un degré de
courage et d'engagement. Les comportements de prise de risque chez les marins pêcheurs du
secteur artisanal sont encore de nos jours une réalité épidémiologique observationnelle qui
s’accompagnent d’une morbidité et d’une mortalité importante. Ces conduites dangereuses
sont très variées et englobent des prévalences élevées de consommations de substances
psychoactives. Les conduites addictives (particulièrement le tabagisme, le cannabisme et la
consommation d’alcool) sont très fréquentes chez les marins pêcheurs des ports du nord du
Maroc qui souffrent de difficultés socio-économiques et de problèmes de santé
imparfaitement pris en charge (15, 20).
Dans notre étude, nous avons retrouvé des prévalences respectives de tabagisme, de
cannabisme et de la consommation d'alcool de 46,6 %, 29,9 % et 38,3 %. Deux autres
enquêtes(15,20), la première se rapportantaux conduites à risques et la seconde à la
consommation des substances addictives chez les marins pêcheurs marocains, ont montré des
fréquences aussi élevées de tabagisme (58,5% et 52,3%), de cannabisme (36,2% et31,7%) et
de consommation d'alcool(36,5% et 38,9%). Ces prévalences étaient significativement
supérieures à celles de la population générale masculine âgée de plus de 20 ans qui étaient
respectivement de 34,5 %, de 9 % et de 14 % (13).
Dans notre étude, la prévalence de l’asthme dans la population totale était de 6,8% (7% pour
FA+AF versus 6,1% pour les NF ; p= 0,741) et celle de la bronchite chronique de 7,3% (9,1
% pour FA + AF versus 2,9 % pour les NF ; p =0,0001).En France, chez l’adulte, la
25
prévalence de l’asthme était estimée entre 6 % et 7% (3). Dans une méta-analyse portant sur
38 études, la prévalence combinée de la bronchite chronique était de 6,4%(19).
La prévalence de la BPCO dans notre population totale était de 4,1 % (5,4 % pour les
FA+AF versus 1,1 % pour les NF ; p = 0,004). Elle a atteint 6,7 % chez ceux ayant fumé plus
de 10 paquets-années et 17,9% chez ceux ayant fumé plus de 20 paquets-années. Dans une
étude multicentrique portant sur 62 086 sujets, réalisée dans onze pays dont le Maroc, 3,5 %
ont répondu à la définition épidémiologique de la BPCO (6, 7). La prévalence de la BPCO
était entre 7,5 % et 10% en France (4) et 7,6%dans une méta-analyse portant sur 37 études
utilisant les critères diagnostics GOLD (19) est comparable à la nôtre qui est de 5,4%. La
prévalence de la BPCO augmente avec l'âge. Dans notre étude, chez les FA+AF, elle était
égale à 2,2% chez les personnes âgées de moins de 40 ans contre 9,3 % chez les plus de 40
ans. Pour les NF, elle était égale à 0 % pour les moins de 40 ans contre 2,5 % pour les plus de
40 ans. Dans la littérature, sa prévalence est approximativement de 9 à 10% chez les
personnes âgées de plus 40 ans (19). Dans l’étude BOLD, la prévalence de la BPCO doublait
par tranche de 10 ans (34). En effet, dans notre étude elle était égale à 2,9% entre 30 et 40 ans,
6,1% entre 40 et 50 ans et 12 % au-delà de 50 ans.
Dans l'étude algéroise (5), la prévalence de la BPCO était de 4,9 % et a atteint 16,1 %
chez les hommes âgés de plus de 40 ans. Le tabagisme a majoré cette prévalence qui a
avoisiné 25,7% contre 2,5 % chez les NF. Dans notre étude, la prévalence de la BPCO chez
les plus de 40 ans était de 7,4% et chez les fumeurs âgés de plus de 40 ans était de 9,3%. Ces
fréquences élevées chez les algérois peuvent s’expliquer par une prévalence de tabagisme plus
importante atteignant 62 % et par l’importance de la consommation qui était supérieure à 15
paquets-années chez 69,3% et à 30 paquets-années chez 38,5%. Dans notre étude, seuls
24,2% avaient fumé plus de 10 paquets-années et 9% plus de 30 paquets-années.
Les non-fumeurs peuvent également développer une BPCO, résultat d'une interaction
cumulative à long terme avec des gaz et des particules nocifs, combinée à divers facteurs de
l'hôte, notamment génétique, en plus de l'hyperréactivité des voies respiratoires et la mauvaise
croissance des poumons pendant l'enfance (35, 36). Dans de nombreux pays en
développement, la pollution de l'air résultant de la combustion de bois et d'autres
26
combustibles issus de la biomasse et l'exposition professionnelle, notamment les agents
chimiques et les vapeurs de poussières, sont des facteurs de risque de la BPCO (37, 38). Par
ailleurs, il existe de fortes preuves que la prévalence du tabagisme et le risque de développer
une BPCO sont inversement liés au niveau d'éducation et au statut socio-économique (29, 39).
En effet, la majorité des marins pêcheurs du nord du Maroc était analphabète ou avait le
niveau du primaire, et était d’un niveau socio-économique bas (14-16).
Chez nos marins pêcheurs ayant une BPCO, 7,9% étaient NF. Cette prévalence peut
s'expliquer par les autres habitudes nocives (cannabisme, narguilé et tabac prisé) et par les
facteurs de risque professionnel dont les plus fréquents sont les intempéries, le travail de nuit,
l’exposition aux gaz des moteurs et le confinement dans le navire (tabagisme passif).Le tabac
prisé et le narguilé sont considérés sans danger pour la santé par de nombreux marins
pêcheurs (14).Une revue de la littérature effectuée par l’American thoracic society a rapporté
que la fraction de risque attribuable aux étiologies professionnelles était d’environ 15% pour
la bronchite chronique (11% à 26 %) et 19% pour les troubles ventilatoires obstructifs (40).
Dans notre étude, 11,9% des bronchites chroniques et 18 % des troubles ventilatoires
obstructifs ont été retrouvés chez les NF. Des études récentes suggèrent un effet additif du
tabagisme et de l’exposition professionnelle pour le risque de survenue de BPCO chez les
personnes exposées au gaz, poussières, fumées et vapeur (41). Plusieurs nuisances ou secteurs
d’activités ont été associés sur le plan épidémiologique à un excès de risque de BPCO, tel que
les travailleurs du bâtiment, les mineurs de charbon, les mineurs de fer, les cimentiers, les
peintres utilisant des solvants organiques, auxquels nous pourrions ajouter les marins
pêcheurs (42). Dans notre étude, la prévalence de la BPCO chez les marins âgés de 30 ans de
plus était de 4,9% ; IC 95% [3,3% ; 6,4%] et chez les FA+AF dans la même tranche d’âge
atteignait 6,2% ; IC 95% [4,2% ; 8,1%]. Dans une revue systématique et une méta-analyse la
prévalence globale chez les hommes de la même tranche d’âge variait entre 4% et 10% (43).
L’augmentation du risque de la BPCO chez les marins pêcheurs peut s’expliquer parla
prévalence élevée du tabagisme, du cannabisme et l’exposition professionnel aux intempéries
avec un risque accru d’infections respiratoires itératives. Les différents stades de sévérité
fonctionnelle de la BPCO (de léger à très sévère), chez nos marins pêcheurs, était
27
respectivement de 36 %, 58 %, 4% et 2%. Cette distribution est comparable à celle observée
dans l'étude algéroise : 65,5 %, 29,4 %, 3,3 % et 2,2 % (5). La BPCO est sous-diagnostiquée,
insuffisamment évaluée et traitée alors qu'il s'agit d'un état respiratoire progressif chronique
potentiellement grave exigeant une prise en charge globale et un traitement au long cours.
Dans une étude multicentrique, seuls 31,8% avaient consulté un médecin pour BPCO et
20,6% avaient bénéficié d'une spirométrie l'année précédente(6, 7).
Dans notre étude, 42,5% des personnes présentant une BPCO ne rapportaient aucun
signe fonctionnel respiratoire pouvant faire évoquer le diagnostic. Ceci est dû au fait que les
symptômes fonctionnels notamment la dyspnée quand elle existe est souvent banalisée
notamment chez les fumeurs. Seuls les trois patients ayant un stade sévère et très sévère de la
maladie avaient bénéficié d'une spirométrie (7,9%) ce qui explique le fort pourcentage (92,1
%) des BPCO méconnues. Ce taux élevé de sous diagnostic varie selon les études entre 45 %
et 97 % (40). Dans notre étude, seule la moitié (50,1%) des bronchitiques chroniques avait
une BPCO associée (52,5% pour les FA+AF et 37,5% pour les NF). La BPCO peut succéder
à la bronchite chronique ou apparaître insidieusement sans bronchite chronique préexistante,
ce qui rend son diagnostic souvent difficile. En effet, la BPCO est une atteinte des petites
voies aériennes alors que la bronchite chronique est une atteinte des grosses voies aériennes.
Dans notre pays, la confirmation du diagnostic et la prise en charge de la BPCO sont
généralement tardives ; elles se font à l'occasion d'une exacerbation avec dyspnée importante
et/ou d'un épisode de surinfection dans les grands centres hospitaliers ou dans les cabinets
spécialisés dans les grandes villes.
La BPCO est un problème de santé publique et de santé au travail qui se traduit par
une morbidité, un handicap et une mortalité élevés. Une de ses caractéristiques est la place
que prennent les comorbidités en raison du vieillissement, des facteurs de risque et de facteurs
génétiques. Les patients ayant plus de 2 comorbidités représentent 26 % (44). La totalité de
nos marins pêcheurs ayant une BPCO avait au moins une comorbidité. Chez l’ensemble de
nos sujets, les prévalences des maladies cardiovasculaires et de l’hypertension artérielle
étaient respectivement de 14,1% et 12,6 %. Ces fréquences étaient inférieures à celle
rapportés dans l’enquête nationale chez la population générale (28,7%) (45). Chez nos
28
BPCO69,9% avaient signalé une pathologie cardiovasculaire. L’inflammation systémique
observée semble être le déterminant principal du développement d’une dysfonction
endothéliale pulmonaire et systémique et apparaît induire un état « pro-coagulant » (46). Au
cours des exacerbations de la BPCO, une maladie thromboembolique est retrouvée dans 3 à
29 % des cas (47,48). Il existe un lien étroit entre coronaropathie et la BPCO. Le risque
d’infarctus du myocarde augmente d’un rapport de 2,3 dans les cinq premiers jours d’une
exacerbation (49). La prévalence de l’insuffisance cardiaque est de 4 à 16 % des patients avec
une BPCO stable et de 46 % des BPCO en exacerbation (50).Vingt virgule deux pourcent de
nos marins pêcheurs avaient déclaré des troubles musculosquelettiques. Cette prévalence a
atteint 89,4% chez les BPCO. Les troubles osseux (ostéoporose) augmentent avec l’âge. La
BPCO étant une affection de la deuxième partie de la vie, cette comorbidité est présente dans
24 à 69 % des cas. Les facteurs de risque communs se combinent et s’intriquent : la
sédentarité, le tabagisme et l’inflammation systémique, les déficits en vitamine D,
l’hypogonadisme et la dénutrition. L’effet délétère de la corticothérapie orale sur le
métabolisme osseux est bien établi (51).La pêche maritime est une activité professionnelle
nécessitant beaucoup d’énergie et une surcharge de travail limitant ainsi la capacité des
marins pêcheurs à exercer une activité physique ou sportive qui pourrait servir de facteur de
protection contre l’obésité, le stress et la consommation de substances psychoactives. Dans
une autre étude chez les marins pêcheurs au Maroc, seul 15,5 % pratiquaient régulièrement du
sport ou une activité physique en dehors du travail et 44,9 % avaient un excès de poids ou
étaient obèses (16).
Dix-huit virgule un pourcent de nos marins pêcheurs souffrent de troubles
neuropsychiatriques, (maux de tête, dyssomnies, troubles anxieux, dépression) et 52,3% de
ceux ayant une BPCO.L’altération chronique de la qualité du sommeil (difficultés
d’endormissement, difficultés de maintien du sommeil ,réveils précoces et/ou cauchemars) est
retrouvée chez 36 à50 % des patients BPCO (52, 53). Elle serait plus fréquente chez les
patients BPCO sévères. Les facteurs de risque en sont le tabagisme persistant, les symptômes
respiratoires, le sexe féminin, le syndrome anxio-dépressif, l’âge croissant, l’obésité (54).Les
principales conséquences sont l’altération de la qualité de vie (55), l’aggravation du syndrome
29
anxio-dépressif et la prise d’hypnotiques (56).Dans la BPCO, l’intensité de la souffrance
respiratoire et sa permanence, vont pouvoir entraîner un épuisement psychologique (57).La
dépression affecte entre 20 et 60 % des patients BPCO selon les études, les stades de la BPCO
et les échelles (58).Quinze virgule un pourcent de nos marins pêcheurs présentaient des
troubles métaboliques (6,9% diabète, 8,1% dyslipidémie,30,2% surpoids et 12,6% obésité).
Les prévalences de ces troubles dans la population générale marocaine sont respectivement de
8,6%, 6,9%, 42,6% et 11% (45). Chez nos sujets ayant une BPCO, l’ensemble des troubles
métabolique était de 55,2%.La prévalence du diabète de type 2 varie selon les études entre
10,3 %et 18,7 % (59, 60).Des études de cohorte ont montré qu’une BPCO modérée à sévère
augmente le risque de diabète avec un risque relatif à 1,4 et 1,5 respectivement. Le
tabagisme, cause d’inflammation, peut expliquer certaines données ; les fumeurs ont deux fois
plus de risque de devenir diabétiques que les non-fumeurs (38). La prévalence du syndrome
métabolique varie selon les études de 22,5 % (61) à47,5 % tous niveaux de BPCO confondus
(62).Dans notre étude, seuls 29% des personnes présentant une BPCO avaient un indice de
masse corporelle anormalement élevé (surpoids ou obésité). Plusieurs études ont rapporté une
association inverse entre la BPCO et l’augmentation de l’indice de masse corporelle (63).
2 – LA SANTE ET LA SECURITE AU TRAVAIL CHEZ LES MARINS
PECHEURS (64)
Le secteur de la pêche n’a bénéficié d’une couverture médicale de travail organisée
que depuis la convention conjointe du 27 décembre 1996 entre le ministère de la santé et le
ministère de la pêche. Cette convention porte sur l’organisation d’une médecine des gens de
mer avec la création du Bureau de la santé des gens de mer au niveau central et des antennes
sanitaires dans les principaux ports. Nous comptons 20 antennes dirigées par 22 médecins. La
circulaire du 21 février 2005 conjointe du ministère de la pêche maritime et du ministère de la
santé est relative à la mise en place d’un programme de prévention de la santé des marins.
2 – 1 - Le Bureau de la santé des gens de mer
Il relève de la direction de l'épidémiologie et de lutte contre les maladies du ministère
de la santé. Il est placé sous l'autorité d'un médecin chef qui travaille en étroite collaboration
30
avec la direction de la formation maritime et de la promotion socioprofessionnelle du
ministère des pêches maritimes. Les missions du Bureau de la santé des gens de mer
comprennent entre autres :
- l’organisation, encadrement et supervision des activités des antennes sanitaires,
- la contribution à l'élaboration des programmes d'information et de sensibilisation sur
les risques maritimes et les programmes d'éducation sanitaires notamment sur les
maladies respiratoires chroniques,
- la réalisation des études épidémiologiques et le recueil de données statistiques
sanitaires,
- la formation des médecins et du personnel paramédical des antennes sanitaires,
- la participation à l'élaboration de la législation et de la réglementation relatives à la
médecine et à la protection de la santé des gens de mer.
2 – 2 - Les antennes sanitaires des gens de mer
Chaque antenne est placée sous l'autorité d'un médecin chef désigné par le ministère
de la Santé. Les missions des antennes sanitaires sont la médecine préventive, la médecine de
soins, l’hygiène générale et la salubrité.
* La médecine préventive comprend :
- la surveillance médicale des marins pêcheurs avec tenue d’un dossier médical pour
chaque marin pêcheur
- la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles
-l’amélioration des conditions de vie et de travail des marins pêcheurs
* La médecine de soins comporte les consultations médicales et les premiers soins
d’urgence.
* L’hygiène générale et la salubrité intéressent les ports, les bateaux, les barques et
autres dépendances des ports.
* Par ailleurs, les médecins chefs doivent contribuer à l'information, à l'éducation et à
la formation des marins pêcheurs dans les domaines de la santé et de l'hygiène au travail
(organisation d'exposés, de séminaires, diffusion de matériel audio-visuel, etc.). Dans ce sens,
31
ils doivent participer à la stratégie multisectorielle de prévention et de contrôle des maladies
non transmissibles 2016-2025 élaborée par le ministère de la santé (65).
2 – 3 Prévention et prise en charge des maladies respiratoires
chroniques obstructives
Cette stratégie concerne les maladies respiratoires chroniques et notamment la BPCO.
Cette dernière est une pathologie générale à point de départ respiratoire car elle est souvent
associée à une ou plusieurs comorbidités chroniques telles que l’obésité, le diabète,
l’hypertension artérielle, la coronaropathie, etc.
* En dehors du secteur de la santé, d’autres départements contribuent à la prévention
et au contrôle des maladies non transmissibles. Parmi ces dispositions on trouve :
- l’initiative de lutte contre les différentes formes de pauvreté et d’exclusion sociale.
-le plan Halieutis a pour objectif de faire du secteur halieutique un moteur de
croissance durable pour l'économie nationale et d’améliorer les conditions de travail et de vie
des marins pêcheurs.
-le programme IBHAR a pour but de moderniser la flotte côtière et d’améliorer les
conditions de vie, de travail et de sécurité à bord
- le respect des conventions internationales relatives au secteur maritime:
-la Convention internationale de l’Organisation Maritime Internationale(OMI) sur les
normes de formation des gens de mer (Convention on Standards of Training, Certification
and Watchkeeping for Seafarers : STCW)
-la Convention internationale n°187 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT)
sur le cadre promotionnel de la sécurité et de la santé au travail
-la Convention internationale du travail maritime de l’Organisation Internationale du
Travail (Labour maritime convention 2006 : MLC 2006)
-la Convention internationale n°188 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT)
sur le travail dans la pêche
- la Charte nationale sur l’environnement et le développement durable réaffirme que la
préservation de l'environnement doit être une préoccupation permanente de tous.
32
- la Stratégie « Sport pour tous » met en exergue le rôle du sport comme étant un droit
essentiel de tout citoyen.
* Plusieurs actions doivent être menées pour améliorer la prévention et le contrôle des
maladies non transmissibles :
-l’intégration des maladies non transmissibles dans les projets et les plans de
promotion de la santé
-l’augmentation adéquate des budgets alloués à la prévention et au contrôle des
maladies non transmissibles et de leurs facteurs de risque (taxation des produits nocives pour
la santé : tabac, alcool, etc.)
- la ratification et la mise en œuvre de la Convention cadre de lutte contre le tabac.
- l’élaboration des textes réglementaires pour interdire de fumer dans les lieux publics
et sur les lieux de travail.
- l’interdiction de la publicité pour le tabac, l’alcool et les autres substances nocives.
- l’organisation de campagnes médiatiques pour la promotion de l’activité physique et
de l’alimentation saine.
- le renforcement de l’éducation thérapeutique et le self management pour une
meilleure prise en charge des maladies non transmissibles.
- la consolidation des capacités des professionnels de la santé dans le domaine des
maladies non transmissibles.
* Des mesures spécifiques doivent être prises pour réduire l’impact des facteurs de
risque modifiables :
- la lutte contre la consommation de substances nocives:
-ratification de la Convention Cadre de l’OMS pour la lutte anti-tabac.
- révision de la loi 15-91 selon la Convention cadre de lutte contre le tabac et
élaboration des textes d’application.
-mise en garde de la population générale et des marins pêcheurs sur les dangers du
tabagisme.
-renforcement des programmes spécifiques pour les interventions dans les
établissements scolaires et universitaires et le milieu professionnel.
33
-sensibilisation contre l'interférence de l'industrie du tabac.
-redynamisation des services de prise en charge clinique de la dépendance tabagique
-encouragement et soutien à l’abandon des habitudes alcooliques
-interdiction de la publicité directe et indirecte de l’alcool ;
.renforcement des programmes de prévention et de prise en charge des troubles liés à
la consommation d’alcool.
-Lutte contre le surpoids et l’obésité par l’élaboration d’un plan national de prévention
et de lutte contre le surpoids et l’obésité.
-Amélioration de la prise en charge intégrée des MNT par la mise en place des filières
de soins spécifiques aux MNT (BCPO, diabète, HTA, obésité, etc.)
-Renforcement de la couverture médicale de base
- Amélioration des connaissances économiques, sociales et comportementales relatives
aux MNT notamment la BPCO.
2 – 4 - Difficultés et précautions pour mener à bien la stratégie de
prévention des maladies respiratoires chroniques chez les
marins pêcheurs (15, 64)
Les comportements de prise de risque chez les marins pêcheurs sont encore de nos
jours une réalité épidémiologique observationnelle qui s’accompagne d’une morbidité et
d’une mortalité importante. Ces conduites sont définies comme un engagement délibéré et
répétitif dans des situations dangereuses. Ces dernières sont très variées et englobent la
consommation de substances psychoactives, les rapports sexuels non protégés, le travail sans
prévention technique avec comme corollaire de nombreux accidents du travail souvent
mortels.
Dans quelles mesures ces nombreux risques professionnels peuvent être à l’origine de
comportements favorisant la consommation de substances psychoactives dont le tabac ? Chez
les marins pêcheurs, cette consommation collective fait partie de la sociabilité du groupe,
constitue un support à la discussion et au débat concernant leur travail et un élément de mise à
distance du danger. Le sens donné au travail « le vrai travail d’homme », à la mission et à la
34
force et la culture professionnelle (résistance aux effets de la consommation des substances
psychoactives, etc.) caractérisent le métier du marin pêcheur. Pour ce dernier, la peur de
l’accident est conjurée par une mentalité très machiste et un grand déni du risque. Les marins
pêcheurs présenteraient-ils un profil psychologique favorisant les conduites à risques telle que
la consommation de substances psychoactives ?
Des compétences complémentaires en psychologie, en sociologie et en addictologie
sont nécessaires pour mener à bien les actions de prévention des maladies respiratoires
chroniques et de lutte contre le tabagisme qui est leur facteur principal de risque. Aussi les
antennes sanitaires des gens de mer doivent regrouper un ensemble d’intervenants en
prévention des risques professionnels (médecins, infirmiers, ergonomes, sociologues et
psychologues du travail et des organisations) ayant pour mission de prévenir l’altération de la
santé des gens de mer.
Le médecin de l’antenne sanitaire, garant du bien-être en milieu professionnel, a un
rôle de pivot au sein de cette équipe pluridisciplinaire dont les compétences techniques
complémentaires permettent d’intervenir dans le cadre d’une démarche globale de prévention
des maladies et des risques professionnels. L’ensemble de ce personnel doit intervenir le plus
en amont en réduisant à leur maximum les facteurs de risques. L’objectif de cette prévention
primaire est de réduire l’incidence des phénomènes de santé (le tabagisme, la BPCO, etc). La
psychologie du travail contribuera à apporter des réponses concrètes aux interrogations des
partenaires sociaux sur les maladies chroniques notamment respiratoires (armateurs, marins
pêcheurs, membres du comité de sécurité et d’hygiène, responsables administratifs, etc.) : de
quoi s’agit-il ? Comment les aborder ? Comment les évaluer ? Quels critères utiliser ? Que
faire ?
Le médecin de l’antenne sanitaire, en sa qualité de conseiller légal de l’employeur et
des travailleurs en matière d’hygiène et de santé, doit appréhender, dans le cadre de son temps
technique les situations de travail dangereuses (prévention technique collective). La fiche
d’entreprise, établie par le médecin consigne les conditions générales de travail, les risques
professionnels existants et les effectifs qui y sont exposés. Elle doit inclure les modalités
35
permettant de faire évoluer le travail pour l'adapter à l’Homme. Les compagnes de
sensibilisation sur les maladies respiratoires chroniques et leurs facteurs de risque doivent être
menées par une équipe pluridisciplinaire comprenant notamment le psychologue du travail et
le médecin. Ils doivent assurer la prévention collective et individuelle et leurs missions
principales sont de conseiller, d’accompagner et de sensibiliser les différents partenaires sur
les maladies respiratoires chroniques. Il est fortement recommandé pour le médecin des
antennes des gens de mer d’avoir en plus de son savoir médical, des compétences en
psychologie du travail. Ceci contribuera davantage à valoriser son rôle de pivot, de
coordinateur, de médiateur et de conseiller en matière de santé au travail. Enfin lors des
visites médicales, le colloque singulier permettra au médecin d’apprécier la motivation de
chaque personne.
3 - NOTRE ETUDE A COMPORTE TROIS GRANDES LIMITES - L’enquête étant transversale, l’effet travailleur sain constitue un biais de sélection.
Les personnes très atteintes étaient probablement absentes pour causes de maladie ou avaient
arrêté de travailler.
- Les points faibles de l'auto déclaration doivent être soulignés notamment pour la
consommation des substances psychoactives avec en premier lieu l’alcool. La prévalence de
la consommation d’alcool était très probablement sous-estimée car la confession musulmane
de notre population cible prohibe sa consommation et les questions s’y rapportant demeurent
taboues.
- La médecine du travail étant exclusivement préventive, notre étude a consisté en un
dépistage des maladies respiratoires chroniques (prévention secondaire). Notre classification
de la sévérité de la BPCO a reposé exclusivement sur la cotation spirométrique GOLD (28) et
n’a pas tenu compte du nombre d’exacerbations et des symptômes cliniques (test d’évaluation
de la BPCO ; COPD Test Assessment (66).En effet, l’appréciation de l’impact de la BPCO sur
un patient doit associer l’évaluation des symptômes à la classification spirométrique et/ou au
risque d’exacerbations du patient. L’outil d’évaluation « ABCD » de la mise-à-jour GOLD
2017 a été une avancée majeure par rapport à la simple classification spirométrique du GOLD
36
car il intégrait les évolutions rapportées par les patients et soulignait l’importance de la
prévention des exacerbations dans la prise en charge de la BPCO. Pour certaines
recommandations thérapeutiques, les stades ABCD résulteront exclusivement des symptômes
des patients et de leurs antécédents d’exacerbations. La spirométrie, associée aux symptômes
des patients et aux antécédents d’exacerbations, reste indispensable au diagnostic, au
pronostic et à la prise en considération d’autres approches thérapeutiques importantes. La
nouvelle approche de l’évaluation est illustrée dans le tableau ci-dessous.
Dans le protocole d’évaluation amélioré, les patients doivent bénéficier d’une
spirométrie pour déterminer la sévérité de la gêne à l’écoulement de l’air (cotation
spirométrique). Ils doivent ensuite se soumettre à une évaluation de la dyspnée par le
questionnaire mMRC ou des symptômes par le test CAT. Enfin, les antécédents
d’exacerbations (y compris les hospitalisations antérieures) doivent être enregistrés.
Test d’évaluation de la BPCO : COPD Assessment Test (CAT)
Chacun des items ci-dessous est coté sur une échelle visuelle analogique de 0 à 5
Je ne tousse jamais=0 ;
Je tousse sans arrêt=5 �
Je ne suis pas du tout encombré=0 ;
Symptômes selon le testd’évaluation de la
Nombre BPCO (CAT)
d’exacerbations
COPD Assessment Test
CAT < 10
COPD Assessment Test
CAT ≥ 10
≥2 ou ≥1 entrainant l’hospitalisation C D
0 ou 1 n’entrainant pas l’hospitalisation A B
37
Je suis très encombré=5 �
Je ne ressens pas d’oppression thoracique=0 ;
Je ressens une importante oppression thoracique=5 �
Je ne suis pas essoufflé quand je monte une pente ou des escaliers=0 ;
Je suis très essoufflé quand je monte une pente ou des escaliers=5 �
Je ne suis pas limité dans mes activités domestiques=0 ;
Je suis très limité dans mes activités domestiques=5 �
Je ne crains pas de sortir de chez moi malgré mon état pulmonaire=0 ;
J’ai peur de sortir de chez moi à cause de mon état pulmonaire=5 �
Je dors bien=0 ;
Je ne dors pas bien à cause de mon état pulmonaire=5 �
Je me sens plein d’énergie=0 ;
Je manque totalement d’énergie=5 �
Score total
38
CONCLUSION
39
Plusieurs secteurs d’activités ont été associés sur le plan épidémiologique à un excès
de risque de pathologies respiratoires chroniques obstructives auxquels nous pourrions ajouter
les marins pêcheurs. Leurs prévalences en milieu professionnel, enjeu majeur de santé
publique et de santé au travail, peuvent être diminuées par la prévention primaire (lutte contre
le tabagisme actif et passif et les aérocontaminants professionnels) et la prévention secondaire
(dépistage précoce et prise en charge globale des patients atteints). L’impact de ces maladies
sur les activités quotidiennes du patient est un élément majeur et devrait faire
systématiquement l’objet d’une évaluation rigoureuse. Les médecins des antennes sanitaires
des gens de mer devraient prendre tout le temps nécessaire pour assurer une prise en charge
adaptée aux besoins de chaque patient. Ils seront confrontés à la question de la multi
morbidité et à la difficulté de l’approche pratique et pertinente de la gestion de ces
comorbidités. De plus en plus, l’intérêt thérapeutique d’une prise en charge globale des
comorbidités par une équipe multidisciplinaire est souligné sans perdre de vue l’essentiel : à
savoir le sevrage tabagique (67).
40
RÉSUMÉS
41
RESUME
Titre : Prévalence des maladies chroniques respiratoires obstructives chez les marins
pêcheurs au nord du Maroc.
Auteur : Reda HAMMOUDA
Mots-clés : Marins pêcheurs, Maladies respiratoires chroniques, BPCO, asthme, Bronchite
chronique, comorbidités.
L’objectif était de dépister et d’estimer la prévalence des symptômes et des pathologies
respiratoires chroniques obstructives avec leurs comorbidités chez les marins pêcheurs et de
proposer une stratégie de prévention de la BPCO.
Méthode : Cette étude épidémiologique observationnelle et transversale a intéressé 924
hommes âgés de plus de 20 ans et ayant au moins deux années d’ancienneté. Elle a comporté
un questionnaire et une spirométrie. Le questionnaire est composé de quatre rubriques :
caractéristiques sociodémographiques et professionnelles, habitudes toxiques, antécédents
médicaux et symptômes cliniques respiratoires.
Résultats : les prévalences des symptômes d’irritation trachéo-bronchique étaient de 9,2 %
pour la toux, 8,2 % pour les expectorations, 7,8 % pour la dyspnée et 8.1% pour les
sifflements thoraciques. Celle de la rhinite était de 17,1 %, de l’asthme 6,8 %, de la bronchite
chronique 7,3 % et de la bronchopneumopathie chronique obstructive de 4,1 % (5,4 % chez
les fumeurs actuels et les anciens fumeurs versus 1,1 % chez les non-fumeurs). Cette dernière
a atteint 6,8 % chez ceux ayant fumés plus de 10 paquets-années, 17,9 % chez ceux ayant
fumés plus de 20 paquets-années. Chez les sujets ayant plus de 40 ans et ayant fumé plus de
10 paquets-années, la prévalence de la BPCO était de 8,1%. 30,8% des personnes ayant une
BPCO avaient rapportées une ou plusieurs comorbidités chroniques : 20,2% des troubles
musculosquelettiques, 14,1% des troubles cardiovasculaires, 18,1% des troubles
neuropsychiatriques, 11,7% des troubles digestives et 15,1% des troubles métaboliques.
Conclusion : le tabagisme était fréquent chez les gens de mer. Les symptômes et les
pathologies respiratoires restaient sous diagnostiquées. La prévention doit être prioritaire dans
ce secteur.
42
ABSTRACT
Title: Prevalence of chronic obstructive respiratory diseases amongst fishermen in Morocco.
Autor: Reda HAMMOUDA
Keywords: Fishermen, Chronic Respiratory Diseases, COPD, Asthma, Chronic Bronchitis,
Comorbidities.
Background: The objective was to screen and evaluate the prevalence of chronic obstructive
respiratory diseases and their comorbidities among fishermen and to propose a strategy of
prevention and control of COPD.
Materials and methods: This observational and cross-sectional epidemiological study
involved 924 men over 20 years old and with at least two years of seniority. It included
a questionnaire and a spirometry. The questionnaire is composed of four sections:
sociodemographic and occupational characteristics, toxic habits, medical history and
respiratory clinical symptoms.
Results: The prevalence of symptoms of tracheobronchial irritation was 9.2% for cough,
8.2% for sputum 7.8% for dyspnea and chest wheezing 8.1%. The frequency of rhinitis was
17.1%, asthma 6.8%, chronic bronchitis 7,3% and chronic obstructive pulmonary disease
(COPD) 4.1% (5.4% for current and former smokers versus 1.1% for non-smokers). The
prevalence was reaching 6.8% among those who smoked more than 10 pack-years and 17.9%
among those who smoked more than 20 pack-years. Among subjects over 40 years old who
had smoked more than 10 pack-years, the prevalence of COPD was 8.1%. 30,8% of people
with COPD reported one or more chronic comorbidities: 20.2% musculoskeletal disorders,
14.1% cardiovascular disorders, 18.1% neuropsychiatric disorders, 11.7% digestive disorders
and 15.1% metabolic disorders.
Conclusions: Smoking was very common among fishermen. Symptoms and respiratory
diseases remain underdiagnosed. Prevention must be a priority in this sector.
43
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52
ANNEXE
QUESTIONNAIRE
53
Questionnaire N°……………….
1-Caractéristiques sociodémographiques et professionnels
* Nom.............................……...... Prénom............................
* Date de naissance (mois - année) .……….…....
* Catégorie socioprofessionnelle : □ marin pêcheur □ pilote □ co-pilote □ mécanicien
* Ancienneté professionnelle (en année) : ……..................................................…….
2-Etat de santé
* Taille.........Poids…..…..IMC…….
* Antécédents personnels : médicaux ……………..chirurgicaux …………………
* Autres pathologies chroniques rapportés :
-Cardiovasculaire : □ Hypertension artérielle □ Cardiopathie □ coronaropathie
□ pathologie veineuse □ autres
-Métaboliques : □ Diabète □ Dyslipidémie (cholestérol) □autres
-Musculosquelettiques : □ Troubles musculosquelettiques □ ostéoporose □ Autres
-Digestives : □ Ulcère □ Gastrite □ Autres
-Neuro psychiatriques : □ Maux de tête □ anxiété □ dépression □ dyssomnie □ Autres
3-Habitudes nocives
*Tabagisme
- Etes-vous fumeur ? □ Oui □ Non
- Si oui : Depuis combien de temps ? …..…et nombre de cigarettes par jour..……..
- Si non
- Avez-vous déjà fumé ? □ Oui □ Non
54
- Si oui, combien de temps avez-vous fumé ?.......... combien de cigarettes par
jour ?................et depuis combien de temps avez-vous arrêté de fumer ?.............
*Narguilé
- Etes-vous fumeur du narguilé ? □ Oui □ Non
- Si oui : Depuis combien de temps ? …et nombre de narguilés par jour …
- Si non
- Avez-vous déjà fumé du narguilé ? □ Oui □ Non
- Si oui, combien de temps avez-vous fumé ?.......... combien de narguilés par
jour ?.....................et depuis combien de temps avez-vous arrêté de fumer le narguilé
?...................
*Tabac prisé
- Etes-vous priseur ? □ Oui □ Non
- Si oui : Depuis combien de temps? …et nombre de tabatière par jour ……
- Si non
- Avez-vous déjà prisé? □ Oui □ Non
- Si oui, combien de temps avez-vous prisé ?.......... combien de tabatières par jour ?................
et depuis combien de temps avez-vous arrêté de priser ?.............
*Psychotropes
□ Tranquillisants □ Antidépresseurs □ Sédatifs □ Autres
*Cannabisme
- Etes-vous fumeur de cannabis ? □ Oui □ Non
- Si oui : Depuis combien de temps ? …et nombre de joints (calumets) par jour ……
- Si non
55
- Avez-vous déjà fumé ? □ Oui □ Non
- Si oui, combien de temps avez-vous fumé ?.......... combien de joints (calumets) par
jour ?.....................et depuis combien de temps avez-vous arrêté de fumer le
cannabis ?............
*Alcool
– Etes-vous buveur d’alcool ? □ Oui □ Non
- Si oui : Depuis combien de temps? …
Nombre de verres par jour ……………...et par semaine ……………………..
- Si non
- Avez-vous déjà consommé de l’alcool?□ Oui □ Non
Si oui, combien de temps ?...……… nombre de verres par jour …..et par semaine …… ?
et depuis combien de temps vous avez arrêté de consommer de l’alcool ?..........................
4-Symptômes respiratoires
* Toux
- Toussez-vous en dehors du travail ? □ Oui □ Non
- Toussez-vous à la reprise du travail ? □ Oui □ Non
- Toussez-vous pendant 3 mois ou plus chaque année ? □ Oui □ Non
-Toussez-vous depuis 2 années consécutives ou plus ? □ Oui □ Non
* Expectorations
- Crachez-vous en dehors du travail ? □ Oui □ Non
- Crachez-vous à la reprise du travail ? □ Oui □ Non
- Crachez-vous pendant 3 mois ou plus chaque année ? □ Oui □ Non
- Crachez-vous depuis 2 années consécutives ou plus ? □ Oui □ Non
56
* Dyspnée
Grade 0. Vous n’êtes essoufflé qu’en cas d’effort intense. �
Grade 1. Vous êtes essoufflé en marchant vite sur terrain plat ou en montant une légère pente
�
Grade 2. Vous marchez plus lentement que les gens du même âge sur terrain plat à cause
de l’essoufflement ou vous devez vous arrêter pour reprendre votre souffle quand vous
marchez à votre rythme sur terrain plat. �
Grade 3. Vous vous arrêtez pour reprendre votre souffle après avoir marché 100 mètres ou
après quelques minutes de marche sur terrain plat. �
Grade 4. Vous êtes trop essoufflé pour sortir de chez vous ou vous êtes essoufflé en
s’habillant ou en se déshabillant. �
5-Pathologies respiratoires
* Asthme
- Avez-vous ressenti des sifflements dans votre poitrine ? □ Oui □Non
- Avez-vous présenté des toux spasmodiques avec gêne respiratoire ? □Oui □ Non
- Avez-vous présentez de l’oppression thoracique ? □Oui □ Non
- Avez-vous présenté des crises d'asthme ? □ Oui □Non
• Si oui depuis combien de temps ?... jours / …. semaines /…..…mois
• Si oui, ces symptômes surviennent-ils le jour, la nuit, à la reprise du travail ou tous les
jours de la semaine du travail ?
• Ces symptômes surviennent-ils pendant quelle saison ?
Hiver Printemps Automne Eté Toute l'année
* Rhinite chronique
57
- Avez-vous présenté des éternuements en salves pendant 3 mois ou plus ?□ Oui □Non
- Avez-vous des obstructions nasales à bascule pendant 3 mois ou plus ? □ Oui □ Non
- Avez-vous présenté un écoulement nasal pendant 3 mois ou plus ? □ Oui □Non
- Avez-vous présenté un prurit nasal pendant 3 mois ou plus ? □ Oui □ Non
- Avez-vous présenté une diminution de l’odorat ?
• Si oui depuis combien de temps ? jours / semaines / mois
• Ces symptômes surviennent-ils pendant quelle saison ?
Hiver Printemps Automne Eté Toute l'année
* Bronchite chronique
Durant les 2 dernières années ;
- Toussez-vous pendant 3 mois ou plus (consécutifs ou non) chaque année ?
□ Oui □ Non
- Crachez-vous pendant 3 mois ou plus (consécutifs ou non) chaque année ?
□ Oui □ Non
6-Spirométrie : 3 mesures obligatoires
Les trois courbes débit-volume doivent être acceptables et superposables. Les critères
d’acceptabilité de la courbe sont :
-Doit être fermée en boucle.
-Doit présenter une pointe correspondant au débit expiratoire de pointe.
-Son départ à angle droit dans sa partie expiratoire (au-dessus de l’axe des absices).
-Doit être continue et ne pas présenter de zigzags dans la portion descendante de la partie
expiratoire.
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Paramètres Mesure 1 Mesure 2 Mesure 3
VEMS
CVF
VEMS/CVF
DEM50
DEMM25-75
Si trouble ventilatoire obstructif, test de réversibilité (bronchodilatation)
Paramètres Mesure 1 Mesure 2 Mesure 3
VEMS
CVF
VEMS/CVF
DEM50
DEMM25-75
Serment d'Hippocrate
Au moment d'être admis à devenir membre de la profession
médicale, je m'engage solennellement à consacrer ma vie au
service de l'humanité.
Je traiterai mes maîtres avec le respect et la reconnaissance
qui leur sont dus.
Je pratiquerai ma profession avec conscience et dignité. La
santé de mes malades sera mon premier but.
Je ne trahirai pas les secrets qui me seront confiés.
Je maintiendrai par tous les moyens en mon pouvoir
l'honneur et les nobles traditions de la profession médicale.
Les médecins seront mes frères.
Aucune considération de religion, de nationalité, de race,
aucune considération politique et sociale ne s'interposera
entre mon devoir et mon patient.
Je maintiendrai le respect de la vie humaine dès la
conception.
Même sous la menace, je n'userai pas de mes connaissances
médicales d'une façon contraire aux lois de l'humanité.
Je m'y engage librement et sur mon honneur.
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المزمنة انتشار أمراض الجهاز التنفسي دراسة
بين الصيادين في شمال المغرب
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من طرف
حمودة رضا :السيد
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