Propositions pour une tactique prophylactique des affections méningococciques

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M6decine et Maladies Infectieuses. 1977 - 7 - 12 - 518 b 524 Proposllions pour une laclique prophylaclique des otleclions mgningococciques par P. DE WALS**, S. DE MAEYER-CLEEMPOEL***, I. BORLEE** et M.F. LECHAT** En Belgique, les affections m~ningococciques s~vissent suivant un mode end$mo-sporadique avec recrudescence automnale et hivernale peu marquee. Le plus souvent ces affections se manifestent sous forme de cas isol6s ; parfois se d$clarent des cas secondaires parmi les contacts des patients. Lorsque ces cas secondaires ~ont multiples, on peut parler de mini-@id~mie. Les pouss$es de m~ningococcies sont g~n~ralement caract$ris$es par un rythme multiannuel. La derni$re a d~but~ en 1969 ; elle a atteint son apogee en 1971 et 1972 avec plus de~ 500 cas d~clar~s par an, (incidence annuell.e de 5 pour 100 000). Actuellement, le nombre de cas a t~ndance it reve'nir it son niveau~ ant$rieur avec moins de 100 cas par an. Cette dernidre recrudescence $tait principalement due au s~rogroupe B. La fr$quence de ce s~rogroupe para~t cependant aujourd'hui sur le d$clin (8). Les responsables de la sant6 'publique redoutent l'apparition, darts les prochaines ann6es, d'une nouvelle recrudescence du s6rogroupe A ou d'un autre s~rogroupe. Confront6s ~ cette 6ventualit6, il leur a paru utile de proposer une tacfique prophylactique optimale qui pourrait 6tre appli- qu6e dbs aujourd'hui. BUTS DE LA PROPHYLAXIE Dans notre pays, ]a pro'phylaxie des affections m6ningococciques a pour but d'6viter les cas secondaires. Elle r6pond 6galement ~ l'inqui6- tude exprim~e par les parents d'enfan~s et les responsables de communaut6s scolaires ou autres lorsqu'un cas se d$clare dans leur entourage. La diss6mination de Neisseria meningitis se fait par voie fluggienne directe /t l'occasion de con- tacts rapproch6s avec un porteur Le malade ne joue qu'un r61e trbs r6duit dans la diss6mination car il semble que les sympt6me~ se manifestent rapidement aprbs l'acquisition du germe. De plus, son hospitalisation et son traitement l'6cartent du circuit de transmission (1). I1 est reconnu que le taux d'incidence de la maladie clans l'entourage d'un cas est plus 61ev6 que dans la population g6n6rale (35) ; mais ces cas secondaires restent rares et ne justifient pas les paniques collectives et les mesures prophy, lactiques de masse. Les cas se d6clarant moins de 24 h aprbs l'hos- pitalisation du cas primaire doivent ~tre consi- d6r6s comrne simul~an6s (coprimary case) et 6chapperont ~ toute prophylaxie. Seuls ceux qui se d6clareraient plus de 24 h aprbs le cas primaire pourraiem 6tre pr6venus par une prophylaxie. En Belgique, des 6tudes non encore publi6es montrent que la chimioprophylaxie n'est pas toujours ap'pliqu6e et lorsqu'elle l'est, les anti- biotiques les plus souvent utilis6s sont reconnus comme peu efficaces pour 61iminer le portage. Malgr6 cela, les cas secondaires survenant plus de 24 h aprbs le cas primaire pe repr6sentent, en Belgique, que 4,3 % du total des cas d6clar6s en 1973, 1,3 % en 1974 et 2,2 % en 1975 (22). On peut en conclure qu'une prophylaxie des cas secondaires, efficace et correctement appliqu6e, ne diminuerait que de trbs peu (de 1 ~ 2 %) l'incidence des affections m6ningococciques (10,36). En situation 6pid6mique majeure, une telle prophylaxie se r$v61erait insuffisante. * Accept6 le 29 juillet 1977. ** Universit6 Catholique de Louvain, Ecolc de Sant6 Publique, Unit6 d'Epid6miologie, 30, clos Chapclle-aux-Champs, 1200 Bruxellcs. *** Institut d'Hygibne et d'Epid6miologie, 14, rue J.-Wytsrnan, 1050 Bruxelles. (Directcur : Prof. Dr A. Lafontaine), D6parte- ment Microbiologie. (Chef : ]Prof. Dr E. van Oye.) 518

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M6decine et Maladies Infectieuses. 1977 - 7 - 1 2 - 5 1 8 b 524

Proposllions pour une laclique prophylaclique

des otleclions mgningococciques par P. DE WALS**, S. DE MAEYER-CLEEMPOEL***, I. BORLEE** et M.F. LECHAT**

En Belgique, les affections m~ningococciques s~vissent suivant un mode end$mo-sporadique avec recrudescence automnale et hivernale peu marquee. Le plus souvent ces affections se manifestent sous forme de cas isol6s ; parfois se d$clarent des cas secondaires parmi les contacts des patients. Lorsque ces cas secondaires ~ont multiples, on peut parler de mini-@id~mie.

Les pouss$es de m~ningococcies sont g~n~ralement caract$ris$es par un rythme multiannuel. La derni$re a d~but~ en 1969 ; elle a atteint son apogee en 1971 et 1972 avec plus de~ 500 cas d~clar~s par an, (incidence annuell.e de 5 pour 100 000). Actuel lement , le nombre de cas a t~ndance it reve'nir it son niveau~ ant$rieur avec moins de 100 cas par an. Cette dernidre recrudescence $tait principalement due au s~rogroupe B. La fr$quence de ce s~rogroupe para~t cependant aujourd 'hui sur le d$clin (8) .

Les responsables de la sant6 'publique redoutent l ' appar i t ion , darts les prochaines ann6es, d 'une nouvelle recrudescence du s6rogroupe A ou d 'un autre s~rogroupe. Confront6s ~ cette 6ventualit6, il leur a paru uti le de proposer une tacfique prophylac t ique opt imale qui pourra i t 6tre appl i - qu6e dbs au jourd 'hu i .

BUTS DE LA PROPHYLAXIE

Dans notre pays, ]a pro 'phylaxie des affections m6ningococciques a pour but d '6vi ter les cas secondaires. Elle r6pond 6galement ~ l ' inqui6- tude exprim~e par les p a r e n t s d'enfan~s et les responsables de communaut6s scolaires ou autres lo r squ 'un cas se d$clare dans leur entourage.

La diss6mination de Neisseria meningitis se fait par voie fluggienne directe /t l 'occasion de con- tacts rapproch6s avec un p o r t e u r Le malade ne joue qu 'un r61e trbs r6duit dans la diss6mination car il semble que les sympt6me~ se manifestent r ap idement aprbs l 'acquis i t ion du germe. De plus, son hospital isat ion et son t ra i tement l '6car tent du circuit de transmission (1).

I1 est reconnu que le taux d ' inc idence de la maladie clans l ' en tourage d ' un cas est plus 61ev6 que dans la popula t ion g6n6rale (35) ; mais ces cas secondaires restent rares et ne justi f ient pas les paniques collectives et les mesures prophy, lactiques de masse.

Les cas se d6clarant moins de 24 h aprbs l 'hos- pital isat ion du cas pr imaire doivent ~tre consi-

d6r6s comrne simul~an6s ( copr imary case) et 6chapperont ~ toute prophylaxie .

Seuls ceux qui se d6clareraient plus de 24 h aprbs le cas p r imai re pour ra iem 6tre pr6venus par une prophylaxie .

En Belgique, des 6tudes non encore publi6es mont ren t que la ch imioprophylax ie n 'es t pas toujours ap'pliqu6e et lorsqu 'el le l 'est , les anti- biotiques les plus souvent utilis6s sont reconnus comme peu efficaces pour 61iminer le portage. Malgr6 cela, les cas secondaires survenant plus de 24 h aprbs le cas pr imaire p e repr6sentent , en Belgique, que 4,3 % du total des cas d6clar6s en 1973, 1,3 % en 1974 et 2,2 % en 1975 (22). On peut en conclure qu 'une prophylax ie des cas secondaires, efficace et correctement appliqu6e, ne d iminuerai t que de trbs peu (de 1 ~ 2 %) l ' incidence des affections m6ningococciques (10,36). En si tuation 6pid6mique majeure , une telle p rophylax ie se r$v61erait insuffisante.

* Accept6 le 29 juillet 1977. ** Universit6 Catholique de Louvain, Ecolc de

Sant6 Publique, Unit6 d'Epid6miologie, 30, clos Chapclle-aux-Champs, 1200 Bruxellcs.

*** Institut d 'Hygibne et d'Epid6miologie, 14, rue J.-Wytsrnan, 1050 Bruxelles. (Directcur : Prof. Dr A. Lafontaine), D6parte- ment Microbiologie. (Chef : ]Prof. Dr E. van Oye.)

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IDENTIFICATION DES GROUPES A HAUT RISQUE

I1 nons faut d6finir, parrot les contacts des malades, cenx qui pr6sentent un risque 61ev6 de contaminat ion secondaire et qui sont justifiables d 'une pr(rphylaxie :

- - L e s cas survenant chez l 'adulte restent rares et, en Belgique, on n 'a jamais enregistr6 de cas secondaires chez los contacts profession- nels d ' un aduhe.

- - L a pr6sence d 'nn malade dans un hSpi~al u 'augmente pas l ' incidence du portage de la souche responsable parmi le personnel (3) et aucune contaminat ion en milieu hospi- taller n 'a 6t6 signal6e dans la lit t6rature. Une prophylaxie n 'es t done pas indiquSe.

- - C h e z les travailleurs de laboratoire en con- tact avec los souches, le risque parait nul (31).

- - D e m~me, l 'exposit ion li6e aux transports en commun est n6gligeable (4).

- - L e s voisins e~ compagnons de jeux d 'nn malade out une pr6valence de portage bien inf6rieure h cello des contacts famil iaux et le risque de cas secondaires chez ces personnes est tr~s faible (17, 29).

- - D a n s les 6coles primaires et secondaires off un cas s'es~ d6clar6, la 'pr6valence du por- tage de la souche responsable n 'est pas sup6- r ieure h celle d 'une autre 6cole similaire (7, 29) et le risque d 'appar i i ion de cas secon- daires n 'y est pas plus impor tant que dans un groupe t6moin (15, 26). En Belgique, de 1973 h 1975, senlement 3 cas de contamination secondaire certaine on~ ~t6 signal6s dans les classes primaires et secondaires (22). Il en r~sulte que ]a tendanee actuelle est d 'aban- donner toute mesure prophylact ique dans ces mil ieux (5) (10) (27) (33) (35). Une telle att i tude n6cessi~era une adaptation des pres- criptions relatives aux infections en milieu scolaire ainsi qu 'une information des m6de-

cins g6n6ralistes, des mSdecins seolaires, des p6diatres, des responsables d'6coles et des parents.

- - Dans les 6coles gardiennes et les creches, une prophylaxie peut rester indiqu6e ct ce 'pour plusieurs raisons : ~ t o u t d 'abord la pr6valence des por~eurs

autour d 'un malade, y est plus 61ev6e que dans les autres groupes de contact non familiaux (29). Peut-6tre ce ph6nomSne est-il dfi h la plus grande promiscuit6 ?

• Ensuite, le taux d 'a t taque sp6cifique de la maladie pour les tranches d'fige inf6rieures

6 ans es~ plus 61ev6 que pour eelui des tranches su'p6rieures (23). Il en est de m~me pour los taux de lSta- lit6 (23).

- - L a prophylaxie est 6galemen~ indiqn6e dans les communaut6s closes telles que les pen- sionnats~ colonies de vacances et unit6s mili- taires car les conditions de mil ieu particu- li6res ~ cos types de communaut~s rendent la

t r ansmiss ion des germes p lus ais6e et rapide : l ' incidence des cas secondaires pout y 6tre 61ev6e (2) (39).

- - D a r t s les families des malades, la pr6valence du portage de la souche responsable est plus 61ev6e que dans les autres groupes de con- tacts ( I7) (20) (32) (37). Le ~aux d'inci- deuce de la maladie ehez le~ contacts fami- liaux vivant sons le m6me toit est de loin sup6rieur h celui des groupes t6moins (35). Le risque est d 'autant plus $1ev6 si le cas primaire est un adulte (37). Les mauvaises conditions d'hygi~ne, le surpeuplemeut des habitations sont 6galement des facteurs de risque (17) (29) (41). Une pro,phylaxie reste

d o n e indiqu6e dans la famille d 'un malade, mats elle dolt Ore limit6e h ceux qui ont des contacts intimes avec le cas on qui logent dans la m6me maison (5) (14) (27) (33).

DISCUSSION DES DIVERSES METHODES PROPHYLACTIQUES

La d6sinfecSon rhinopharyng6e, l ' isolement des contacts ou leur 61oignement, la fermeture des 6coles se sont avSr6s ineffica~es (10). L'6cou- villonnage des contacts n'offre aucun intdr6t autre qu'$pid6miologique.

SURVEILLANCE MEDICALE

D~s qu 'un malade a 0 6 hospitalis6 pour sus- picion de m6ningococcie, le m6decin trai~ant dolt exercer une surveillance m6dicale stricte vis-h-vis des contacts h haut risque. Si un syn- drome infectieux se d~clare parml ceux-ci, il dolt

suspecter une m6ningococcie dSbutantc. Ce contact dolt ~tre hospitalis~ imm6diatement et trait&

Une telle at t i tude a pour but essentiel de r6duire le taux de 16talit$ de la maladie en rac- conrcissant les d61ais d ' in tervent ion (13) (38).

S'il est difficile pour le m6deciu traitant d 'exercer une surveillance m6dieale stricte pen- danr plusieurs jours , la m6thode offre Favantage de pouvoir ~tre appliqn6e d~s le diagnostic et de ccuvrir l ' intervalle de temps n6cessaire pour que les autres mesures-prophylac. t iques, qui auraient

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6~6 prises, 'puissent exercer leur effet. L ' int6r6t d 'une telle att i tude a 6t6 soulign~ par plusieurs auteurs (5) (10).

C H i M I O P R O P H Y L A X I E

Le but de la ch imioprophylax ie est de suppri - m e r l e portage dans l ' en tourage des malades. On peut ainsi diminu~r la t ransmission dans la communaut6.

En ou~re, les non-por teurs r6ceptifs seront prot6g6s d 'une contaminat ion. I1 en r6sulte que la ch imioprophylax ie dolt 4tre appl iqu6e h tous les individus de la communaut~ ~t r isque, tels qu ' i ls ont 6t6 d6finis plus haut , sans se pr6oc- cuper du fair qu' i ls soient ou non porteurs .

Cette m6thode a prouv6 son efficacit6 aux Etats-Unis, off l 'u t i l isat ion d 'un ant ibiot ique efficace diminue significativement le n ombre de cas secondaires famil iaux (36).

Cet~e .prophylaxie a aussi des inconv6nients. Citons br i~vement : los effets secondaires et les r6actions d 'hypersensibi l i t6 , la s61ection de m6ningocoques r6sistants et le danger d ' induc t icn de r6sistance pour d'au~res germes, l ' imper fec - tion de l '6radicat ion et sa bri~vet6 (10).

La ch imioprophylax ie n 'es t efficace que si t o u s

los individus d 'une communaut6 sont trait6s. Cela n 'es t possible que dans le cas off cet~e commu- naut6 est limit6e aux contacts h risque 61ev5.

L ' au t r e condition d'efficacit6 est d 'u t i l i ser un agent ant imicrobien procurant un taux d'61imi- nat ion dn portage satisfaisant. La p6nicilline, l ' ampici l l ine , l ' 6 ry thromycine , les anciennes t6tracyclines ne remplissent pas cette condition (11) (36).

Les Sulfamides

"Les snlfamides 6liminent 95 % des porteurs de souches sensibles. Mais en 1975 en Be lg ique , la p ropor t ion de souches r6sistantes h la sulfa- diazine, isol~es chez les malades, 6tait estim6e h 1/3. Toutes les souches du s6rogroupe A 6talent r6sistantes ; pour les s6rogroupes C et W 135, la fr6quenee des souches r6sis~ante5 6tait respecti- vement de 14 % et 7 % ; e n c e qui concerne le s6rogroupe B, si la fr6quence de la sulfamide rSsistance a augment6 apr~s 1973, elle semble se stabiliser actuel lement anx environs de 25 % chez le malade. I1 en est de m6me aux Etats- Unis (25).

L 'associat ion TrimStho'prim-sulfisoxazole, qui s 'est r6v616e in vitro plus active que los s u l f a - mides seuls, a cependant d@u lorsqu 'e l le a 6t6 utilis6e pour l '$1imination du portage (16). En ' France, par contre, la r6sistance aux sulfamides- re tard a tendance h croitre (*). Le s6rogroupe A n '6 tant responsable, ac~uellement en Belgique,

que de 10 % des cas, on peut encore envisager de prescrire des sulfamides et ceux-ci restent indiqu6s si, aprSs identification, il appara i t que le germe n ' a p p a r t i e n t pas au s6rogroupe A. I1 en irait au t rement si une pr6dcminance du s6ro- groupe A venait ~ s '6tablir .

La Minocycline

La minocycl ine ~limine 80 ~t 95 % des por- teurs (9) (21), mais la fr6quence des effets secondaires est $1ev6e (12) (28). De plus, les enfants de moins de 5 ans pourra ien t sonffrir de coloration dentaire et cet anSbiot ique pr6sente 6galement une action immunosuppress ive . Pa r contre, aucune r6sistance n 'est encore apparue .

La Rifampicine La r i fampic ine 61imine 60 ii 90 % des por teurs ,

sans entrainer d 'effets secondaires. Elle est ac~uellement pr6conis6e aux Etats-Unis (36) bien que des r6sistances soient d6jh apparues . En E u r o p e , Fut i l isat ion de' ce m6dicament contre la tuberculose fai t h6siter h l ' e m p l o y e r comme moyen prophylac t ique bien que l ' on n ' a i t jamais d6montr6 que des prescriptions de courte dur6e (moins de 10 jours) puissent induire l ' appa r i t ion de B K r6sistants (30).

La Spiramycine La spi ramycine parai t efficace et b ien to16-

rSe (**). De plus des 6ludes sont en cours Marseille et h Bruxelles sur la concentrat ion minimale inhibi~rice (C.M.I . ) de la s.piramycine. Elles mont ren t qu ' aucnne souche, pour l ' ins tant , n ' a une C.M.I. sup6rieure h 1,5 m c g / m l , alors que ]a concentrat ion rh inopharyng6e de eet anti- biotique avoisine 30 m c g / m l (* et ***).

VACCINATIONS l

Deux vaccins sont au jourd 'hu i disponibles. Ils sont prSparSs h p a r S r des polysaccharides A et C purifi6s et ils peuvent 6tre combin6s. On ne dispose pas encore d e vacci n actif contre les autres s6rogroupes. !

La protect ion conf6r6e pa r les vaccins actnels es~ sp6cifique du sSrogroupe, le sujet vaccin6 res~ant sensible aux autres s6rogroupes (4) . Les m6ningococcies dues aux s6rogroupes A et C ne repr6sentent en B e l g i q u e que 28 % du total (8). Aussi serait-i l actuel lement .peu ' a p p r o p r i 6 d ' en t rep rendre une vaccination des contacts sans connaissance du s6rogroupe. Comme m6thode

* Albert J.P. et Etienne J., communication per- sonnelle.

** Van de Pitte J., communication personnelle. *** De Maeyer S. et Gitquin C., 6tude en eours.

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prophylact ique, la vaccination pr6sente de

n o m b r e u x a v a n t a g e s :

a) l'efficacit6 protectrice chez les individus fig6s de plus de 6 ans est de l 'o rdre de 90 % (4) (34) (42) ( 4 3 ) ;

b) les r6actions secondaires sont rares et b6nignes si le produi~ est bien purifi6 (40) ;

c) il n ' y a pas de contre-indication majeure son administrat ion ;

d) l ' immunit6 acquise est durable (au moius 2 ans si le poids mol6culaire du polysaccha- ride est suffisant), de plus, les portages ult6- rieurs pourra ient entretenir l ' immuni~6 (24) (43) ;

e) la protect ion vaccinale ne diminue en rien la rSsistance individuelle naturel le et asp6ci- fique ;

f) la vaccination pourra i t 6galement diminuer la transmission active du germe darts une communau~$. On a constat6 qu 'une vaccina- tion de 40 % des individus d 'une collectivit6, permet d ' enrayer une 6pid6mie ( 3 4 ) ;

g) contra i rement & la chimioprophylaxie , la vaccination sur une grande 6chelle ne pr$- sente pas d'inconv6nients.

Par contre, on note

quelques inconvanients :

a) Certains individus qui pr6sentent une carence immunitaire sont part iculi~rement sensibles la maladie et la vaccination ne leur sera que d 'un secours relatif. Notons qu 'une patt ie des cas (c secondaires )) se recrute parmi les famil- Ies ayant nne carence immuni ta i re h6r6di- taire (44) ; ,

b) il faut compter une latence de 5 & 7 jours en t r e - l ' i n j ec t i on antig6nique et l 'appari t ion de l 'effet protecteur (5) ;

c) l 'effieacit6 du vaccin chez les tr~s jeunes enfants est moins marqu6e :

• Pour le vaccin A, il n ' y a pas de s6rocon- version avant l'~ge de 3 mois (18) (40). Jusqu'& cet ~ge, les enfants semblent pro- t6g6s par les immunoglobnlines G mater- nelles (19). Chez les enfants de moins de 18 mois, on recommande, en pr6sence d 'une Spid6mie qui se maintient , d 'administrer u n e injection de rappel.

O P o u r le vaccin C, il ne semble pas y avoir d'effet protecteur avant l'~ge de 2 ans (42). De plus, on recommande de ne .pas vacciner avant 6 mois v u l e risque d ' indui re un 6tat de tol6rance immunita i re (40).

PROPOSITIONS POUR UNE TACTIQUE PROPHYLACTiQUE

Aucune mSthode prophylact ique prise isol6- ment n 'est parfaite. Aussi, est-il int6ressant de proposer une tactique optimale conjugant les trois moyens cit6s plus haut. Cette tactique n6cessite une collaboration et une information r$ciproques entre le mSdecin traitant, le m6decin hospital ier et les responsables de l 'hygi~ne publique. Elle proc~de par plusieurs 6tapes qui peuvent 8tre r6sum6es dans le sch6ma annex6 (Tableau I) .

ROLE DU MEDECIN HOSPITALIER

Confirmation du diagnostic

C'es~ au m6decin hospitalier q u ' i l revient de confirmer le diagnostic. Plusieurs pr61~vements seront effectu6s (sang et l iquide c~'phalo-rachi- dien) avant l ' instaurat ion d 'une antibioth6rapie, et envoy6s au laboratoire pour raise en 6vidence du m6ningocoque.

Au laboratoire, plnsieurs examens seron~ pra- tiqu6s : un examen direct et une culture du ]iquide cSphalo-rachidien, une h6mocuhure et si possible, une immuno61ectrophor~se r6verse.

I1 n 'est pas toujours possible, m6me dans de bonnes conditions d ' isoler Neisseria meningitidis.

Rappelons que 80 % des Purpura fulminans infectieux de l 'enfant sont dus au m6ningo- coque (6).

S6rogroupage

I] est impSrienx de demander un s6rogroupage le plus rapidement possible ca1- de ce r6sultat va dSpendre la conduiLe de la prophylaxie .

D6claration

Ra.ppelons que la loi belge exige la d~clara- tion des cas de m6ningococcie h l ' Inspecteur d'Hygi~ne. Cette d6claraHon, en plus de l 'int6- rSt 6pid6miologique qu 'el le pr6sente, va per- mettre aux autorit6s sanitaires d 'a ider et de conseiller si n6cessaire le m6decin trai tant et aussi d'6clairer le public.

ROLE DU MEDECIN T R A I T A N T

identification des contacts h risque

D~s que ]c m6deein traitant a soup~onn6 ]e diagnostic de m6ningococcie, il dolt identifier les contacts h risque chez lesquels u n e prophy- laxie est justifi6e.

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TABLEAU I

CONfIRmATION] NO% DE LA SUSPICION bE

I MEN INGOCOCCIE

OUI D~CLARATION AUX

AUTORIT~S SANI-

TAIRES

Y-A-T-IL DES CONTACTS A RISQUE ~LEV~ ? * N°N ~

SURVEILLANCE M~DI-~ ) CALE IMMEDIATE DE I

CES CONTACTS j

CHIMIOPROPHYLAXIE ] CHEZ CES CONTACTS

VACCINATION DE 1 CES CONTACTS <

DEMANDER LE 1 S~ROGROUPE

OUI__ ~AuSOUCHEEST_ELLE I S~ROGROUPE A ou C ?

~[' NON

Algorithme pour l 'administrat ion d'une prophylaxic dans lc cach'e des affections mdningococciques. Par contact h risque dlev6, nous entendons : la famille vivant sous le m~me toit et c6mportarrt d 'autres enfants,

les communaut6s closes, les cr6ches, les 6coles gardiennes et, h titre indJviduel, tout contact plus 61oign6 qui pr6sen- terait une affection d6bilitante chroniqne le rendant particuli6rement sensible.

Par contact h risque n6gligeable off une prophylaxie n'est pas indiqude nous entendons : les dcoles (primaires, secondaires, nniversit6s), les contacts professionnets, les contacts de transport en commnn, les contacts hospitaliers, le personnel de laboratoire, la famille ne vivant pas sous le m~me toit, la famille sans enfant ou donl le seul enfant est le eas primaire.

Surveillance m6dicale des contacts

L o r s q u e les i n d i v i d u s ~ h a u t r i sque son t i d e n - tifi6s, le m6dec in t r a i t a n t do i t exe r ce r it l eu r 6gard une su rve i l l ance m6d ica l e 6 t ro i te i m m 6 - d i a t e , afin de d6 tec t e r les s y m p t 6 m e s p r6coces de m6ningococc ie . R a p p e l o n s que 50 % des cas s econda i r e s a p p a r a i s s e n t dans les 5 p r e m i e r s j o u r s (5 ) . cet~e su rve i l l ance se p o u r s u i v r a j u s q u ' / l ce que les au t res mesu res p r o p h y l a c t i q u e s pu i s - sent exerce r leurs effets, soi t d u r a n t 3 "h 4 j ou r s .

Chimioprophylaxie

I1 faut auss i t6 t p r e s c r i r e aux contac t s /t h a u t r i sque un agent a n t i m i c r o b i e n act i f sur le ge rme . Si le s6rogrou 'pe est connu et q u ' i l ne s ' ag i t pas du A, les su l f amides res ten t i nd iqu6s ( su l fa - d i a z i n e : 1 g/12 h d u r a n t 2 j o u r s ) . Si le s6ro- g r o u p e est inconnu , i l vau t m i e u x cho i s i r un a n t i b i o t i q u e .

La m i n o c y c l i n e ( M i n o c i n ) ~ r a i son de 200 mg /~ la p r e m i e r e pr i se , pu i s 100 rag /12 h ou la sp i - r a m y c i n e ( R o v a m y c i n e ) ~ la dose de 30 m g / k g / j o u r . E v e n t u e l l e m e n t on p o u r r a p r e s c r i r e la r i f a m p i c i n e ( R i f a d i n e , R i m a c t a n ) a r a i s o n de

300 rag /12 h. La dur6e de l ' a n ~ i b i o t h 6 r a p i e se ra de 5 j ou r s .

Vaccination

El le ne sera p r a t i q u 6 e - u e si le s6 ro~roune est 1. / ~ t -

connu et s ' i l s ' a g i t du g r o u p e A ou C. E l l e p e n t 6ire a d m i n i s t r 6 e u n p c u p lus t a r d i v e m e n t ( ap r6s que lques j o u r s ) aux m6mes contac ts ~ h a u t r is - ques, la l a t e nc e d ' i n d u c i i o n d ' n n e i m m u n i t 6 6[ant couve r t e p a r la su rve i l l ance et la c h i m i o - p r o p h y l a x i e .

CONCLUSIONS

La t a c t i q u e d6cr i t e dans cet a r t i c l e vise 6vi ter les cas s econda i r e s . E l le est i n d i q u 6 e dans une s i t ua t i on i n t e r - 6 p i d 6 m i q u e ou lors d ' u n e r ec rudescence c o m p a r a b l e "~ cel le que nous avons 6onstat6e en B e l g i q u e en 1971 et 1972.

Des mod i f i c a t i ons ~ cet te t a c t i q u e ' p o u r r a i e n t 6tre appo r t6e s si la s i t ua t ion 6volua i t . Que l ' o n d i spose p a r e x e m p l e d ' u n vaccin ac t i f con t re le s6 rog roupe a c t u e l l e m e n t d o m i n a n t ou q u ' u n e 6 p i d 6 m i e i m p o r t a n t e se d6c lenche c o m m e ce rut le cas au Br6s i l en 1974.

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REMERCIEMENTS

Les auleurs t iennent d r emerc i e r les membres du Groupe d 'Etude des af fec t ions mdningococciques chargd des probldmes de vaccinat ion, qui les ont conseill~s darts Ia preparat ion de ce travail.

Font parlie de ce grourpe Mines Heyne et Reginster, MM. Beumer, Dachy, E y c k m a n s , Lafontaine, Lemoine , Thiers , Van de Pitte.

Ils remerc ien t ~galement le professeur Albert et le Docteur Et ienne du Centre Collaborateur O.M.S. de R~f~rence et de Recherche pour les Mdnlngo- t oques gt Marseille, qui ont bien voulu les conseil ler.

RESUME Les c o n c e p t i o n s r e l a t i v e s h la p r o p h y l a x i , e des a f f e c t i o n s m 6 n i n g o c o c c i q u e s on t b e a u c o u p 6volu6 ces d e r n i 5 r e s ann6es . Se b a s a n t su r l ' e x p 6 r i e n c e a c q u i s e en Belg ique , les a u t e u r s d i s c u t e n l les a v a n t a g e s et l e s i n c o n v 6 n i e n t s d e s d i v e r s e s m 6 t h o d e s p r o p h y l a c t i q u e s . La c h i m i o p r o p h y l a x i e , la s u r v e i l l a n c e m 6 d i c a l e p r 6 c o c e des c o n t a c t s et la v a c c i n a t i o n son t h r e t e n i r . Les a u t e u r s p r o p o s e n t une s t ra t6g ie o p t i m a l e qu i c o m b i n e ces t ro i s m o y e n s ; ils d6f iniss ,ent p a r m i les c o n t a c t s des m a l a d e s c e u x qu i p r 6 s e n l e n t un r i s q u e 61ev6 de c o n t a - m i n a t i o n s e c o n d a i r e et chez l e sque l s une p r o p h y l a x i e est i nd iqu6e .

Mots-clef : P r o p h y l a x i e - M~ning i t e c o r t i c o - s p i n a l e - Neisseria mening i t id i s - E p i d ~ m i o -

logi~e~

S U M M A R Y Our concepts about the prophy lax i s of meningococcal diseases are evolving. Considering the Belgian situation, tile authors discuss the advantages and drawbacks of the various prophy lac t i c methods. Survei l lance of close contacls, chemoprophy lax i s and vaccinat ion are of value. The authors propose an optimal s trategy based on those three methods ; they def ine high r isk grou~ps among contacts in w h i c h prophy lax i s is required,

Key-words :

ProphgIaxis - Co.,'ticospinal meningi t i s - N e i s s e r i a m ,en ing i t i d i s - 2~pide- miologg.

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