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i Langue : français Original : anglais PROJET : PROJET DE MISE EN VALEUR DES RESSOURCES EN EAU DES HAUTS PLATEAUX PHASE II (LHWP II) RÉSUMÉ DE LÉTUDE DIMPACT ENVIRONNEMENTAL ET SOCIAL POUR LE RÉSERVOIR DE POLIHALI ET LES INFRASTRUCTURES CONNEXES PAYS : LESOTHO Date : mars 2019

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Langue : français

Original : anglais

PROJET : PROJET DE MISE EN VALEUR DES

RESSOURCES EN EAU DES HAUTS PLATEAUX –

PHASE II (LHWP II)

RÉSUMÉ DE L’ÉTUDE D’IMPACT ENVIRONNEMENTAL ET

SOCIAL

POUR

LE RÉSERVOIR DE POLIHALI ET LES INFRASTRUCTURES

CONNEXES

PAYS : LESOTHO

Date : mars 2019

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Sigles et abréviations AC Chefs de zone ALC Comité de liaison de zone AoI Zone d’influence BID Documents d’informations générales BM Banque mondiale BMP Plan de gestion de la biodiversité BPST Approvisionnement électrique en gros et télécommunications CAD Centre alpin du Drakensberg CES Services côtiers et environnementaux CFRD Barrage en enrochement recouvert de béton CHAL Christian Health Association of Lesotho CHP Plan du patrimoine culturel CIA Évaluation des impacts cumulatifs CP Politique de rémunération CR En danger critique d’extinction DA Administrateur de district DOC Département de la culture DoE Département de l’environnement DoT Département du tourisme DR Direction des routes DRRM Département chargé de la gestion des parcours et des ressources DWA Département des eaux ECCD Soins et développement de la petite enfance EHS (Directives) environnementales, sanitaires et sécuritaires (de la Banque

mondiale) EIE Étude d’impact environnemental EIES Étude d’impact environnemental et social EIS Importance et sensibilité écologiques EN En voie de disparition (réfère aux espèces figurant dans la Liste rouge

mondiale des espèces menacées, de l’UICN) FGD Discussion de groupe FOB Service des opérations sur le terrain FSL Niveau le plus haut admis pour l’exploitation d’un réservoir GIRE Gestion intégrée des ressources en eau GPS Système mondial de géolocalisation ICMP Plan de gestion intégrée des bassins versants INR Institut des ressources naturelles kV kilovolt KZN KwaZulu-Natal LAA Autorité d’administration des terres LDS Enquête démographique du Lesotho LEC Société d’électricité du Lesotho LHDA Autorité de développement des hauts plateaux du Lesotho LHWC Commission de mise en valeur des ressources en eau des hauts plateaux

du Lesotho LHWP Projet de mise en valeur des ressources en eau des hauts plateaux du

Lesotho

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LHWP2 Phase II du Projet de mise en valeur des ressources en eau des hauts plateaux du Lesotho LIDAR Détection et télémétrie par la lumière LRP Plan de restauration des moyens de subsistance MAFS Ministère de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire MAR Taux de ruissellement moyen annuel masl mètres au-dessus du niveau de la mer MDTP Parc transfrontalier Maloti-Drakensberg MEMWA Ministère de l’Environnement, de la Météorologie et des Eaux MFRSC Ministère des Forêts, des Parcours et de la Conservation des sols MM & A Musée et Archives de Morija MoET Ministère de l’Éducation et de la Formation MTEC Ministère du Tourisme, de l’Environnement et de la Culture NAR Route d’accès nord NDM Norme de débit minimal ONG Organisation non gouvernementale ORASECOM Commission du bassin versant du fleuve Orange-Senqu PAR Plan d’action de réinstallation PASR Plan d’action stratégique régional PC Chefs principaux PES État écologique actuel PGE Plan de gestion environnementale PHAP Plan d’action de santé publique PNEAR Route d’accès nord-est de Polihali PRAI Réservoir de Polihali et infrastructures connexes PS Norme de performance PWAC Corridor d’accès ouest de Polihali PWAR Route d’accès ouest de Polihali RoD Compte rendu des décisions SADC Communauté de développement de l’Afrique australe SDMP Plan directeur pour le développement social SEP Plan de mobilisation des parties prenantes SFI Société financière internationale SIDA Syndrome d’immunodéficience acquise SIG Système d’information géographique TCTA Autorité du tunnel de Trans-Caledon UICN Union internationale pour la conservation de la nature VEC Composantes à valeur environnementale (et sociale) VIH Virus de l’immunodéficience humaine VIP Fosse d’aisance (latrine) améliorée et ventilée

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1. Introduction

1.1 Projet de mise en valeur des ressources en eau des hauts plateaux du

Lesotho

Le Projet de mise en valeur des ressources en eau des hauts plateaux du Lesotho (ci-après désigné le « LHWP ») est un projet à plusieurs phases visant à fournir de l’eau à l’Afrique du Sud (province du Gauteng) et à générer de l’hydroélectricité au bénéfice des habitants du Lesotho. Le LHWP a été créé par un Traité conclu en 1986 entre les gouvernements du Royaume du Lesotho et de la République d’Afrique du Sud. Le projet consiste à exploiter les eaux du fleuve Senqu (encore appelé Orange) dans les hauts plateaux du Lesotho en aménageant une série de barrages et de tunnels dans l’intérêt mutuel des deux pays.

La phase I du LHWP, qui comprenait les barrages de Katse et de Mohale, la centrale hydroélectrique de Muela et les tunnels associés, s’est achevée en 2003 et les ouvrages ont été inaugurés en 2004. La phase II du LHWP est en cours et s’articule autour de deux composantes distinctes mais corrélées que sont le transfert d’eau et la production hydroélectrique. Les études de faisabilité seront bientôt finalisées pour la composante « production hydroélectrique » de la phase II.

1.2 Composantes de la phase II du projet

La composante de la phase II relative au transfert d’eau comprend un barrage en enrochement recouvert de béton (CFRD) de 163,5 mètres (m) de hauteur ; un barrage de col associé à Polihali en aval du point de confluence des rivières Khubelu et Senqu (Orange) – qui fait l’objet du présent projet ; et un tunnel de transfert gravitaire revêtu de béton d’environ 38 kilomètres (km) de long, reliant le réservoir de Polihali à celui de Katse.

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La phase II consiste également en la construction et la mise en place d’infrastructures préalables sans lesquelles les principales composantes (le barrage et le tunnel) ne peuvent être réalisées. Il s’agit de la construction de routes d’accès, de ponts, de services publics en bloc (électricité, alimentation en eau, ouvrages de traitement des eaux usées et télécommunications), de l’ouverture de carrières et de bancs d’emprunt, de la construction de campements sur site, d’aires de dépôt, d’aires de décharge, de logements pour le personnel travaillant sur le projet et de bureaux sur le site (ces deux dernières composantes comprenant des ouvrages tant temporaires que permanents).

1.3. Études et rapports concernant l’EIES et le PGE au titre de la phase II du

projet

Conformément à la loi n° 10 de 2008 sur l’environnement au Lesotho et aux directives y afférentes, les composantes de la phase II doivent obtenir une autorisation environnementale au terme d’un processus d’EIES pour que le développement puisse se poursuivre. La solution alternative est d’obtenir l’approbation d’un plan de gestion environnementale (PGE), en accord avec le Département de l’environnement. À ce titre, l’Autorité de développement des hauts plateaux du Lesotho (la Lesotho Highlands Development Authority, ci-après désignée la « LHDA ») a regroupé la phase II du LHWP par composantes distinctes (par type d’infrastructure), qui ont fait l’objet d’une EIES ou d’un PGE (tableau 1 et figure 2).

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1.3 Résumé de l’EIES du PRAI

Le rapport présente le résumé de l’étude d’impact environnemental et social (EIES), principalement en ce qui concerne le barrage et les infrastructures connexes, tout comme les ponts et chaussées, les lignes électriques, les télécommunications et les tunnels, ainsi que les zones où se déroulent les ouvrages de construction comptant pour le Réservoir de Polihali et les infrastructures connexes (PRAI).

Le rapport de l’EIES ne tient pas compte : i) du Corridor d’accès ouest de Polihali (PWAC), lequel englobe la Route d’accès ouest de Polihali (PWAR) et le Projet d’approvisionnement électrique en gros et télécommunications (BPST), en cours d’évaluation dans le cadre d’EIES séparées ; ii) la modernisation de la Route d’accès nord-est de Polihali (PNEAR) et de la Route d’accès nord (NAR) – y compris les carrières et autres bancs d’emprunt qui leur sont associées, deux routes traitées dans des PGE séparés ; iii) le transport des matériaux de construction par l’intermédiaire des postes frontaliers et le long de la PNEAR, de la NAR et de la PWAR ; et iv) la longueur totale du tunnel de transfert entre Polihali et Katse (notamment les impacts associés au transfert d’eau d’un bassin versant à l’autre). Les composantes du projet sont présentées de manière plus détaillée dans la description du projet.

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Figure 2. Carte faisant ressortir les composantes de la phase II du LHWP

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Figure 3. Composantes du PRAI

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Tableau 1. Composantes du LHWP II

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2. Portée, approche et méthodologie

La portée des travaux à effectuer dans le cadre du projet PRAI a nécessité la préparation et la soumission d’un rapport d’EIES en adéquation avec : la législation et les directives environnementales du Lesotho ; les politiques de la LHDA ; les traités et autres accords internationaux pertinents auxquels le Lesotho et l’Afrique du Sud ont tous les deux souscrits ; et les normes internationales (telles que celles-ci sont prescrites par la Banque mondiale).

L’EIES comportait les tâches suivantes qui lui sont liées : le démarrage ; les études réalisées par des spécialistes, l’implication des parties prenantes ; et la compilation du rapport de l’EIES et des PGE.

2.2 Études réalisées par des spécialistes

Huit études réalisées par des spécialistes ont été compilées pour le tableau 2 de l’EIES. D’une manière générale, toutes ces études comprenaient :

• une revue des données et une analyse des lacunes (phase de démarrage) – la

collecte et la revue des données disponibles pour la zone du projet au cours de

la phase de démarrage, le but étant de mettre en évidence les lacunes et de

confirmer les domaines d’intérêt de l’enquête ;

• des enquêtes sur le terrain ou des enquêtes de collecte de données – la

majorité de ces enquêtes ont été réalisées en été pour recueillir des données sur

le terrain et faire des observations sur le site dans la zone d’influence (ZI) du

PRAI. On trouvera au tableau 1 un résumé de la portée des enquêtes menées

sur le terrain ;

• un assemblage des données et une cartographie des données recueillies sur

le terrain ou des observations faites – les données de terrain comprenant les

zones d’échantillonnage et les principales conclusions ont été rassemblées sur

des tableurs Excel ; les coordonnées GPS des zones où des relevés ont été

effectués et les conclusions prioritaires (concernant par exemple les espèces ou

les habitats) ont été cartographiés dans un Système d’information géographique

(SIG), et des photographies ont été rassemblées ; et

• les rapports établis par des spécialistes – autrement dit, les données de base

issues de la revue documentaire et des enquêtes menées sur le terrain ont été

rassemblées dans le rapport établi par des spécialistes. Ces données ont

également servi de référence pour : l’identification et l’évaluation des

impacts ; la définition des mesures de gestion (atténuation et surveillance) des

phases de construction et d’exploitation du PRAI ; et des recommandations

supplémentaires.

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Tableau 2 : Résumé du travail effectué sur le terrain au titre des études réalisées par des spécialistes

Étude réalisée par un spécialiste

Portée des enquêtes Période de l’enquête

Social Discussions de groupe et entretiens avec des informateurs clés, en l’occurrence les autorités de district et les membres de communautés dans 39 groupes de village identifiés comme constituant le fondement de la collaboration avec les parties prenantes.

Observations sur le terrain, coordonnées GPS et photographies de caractéristiques et de ressources spécifiques revêtant une importance sur le plan social (à l’exemple des points d’eau).

De janvier 2017 à mars 2017

Archéologie et patrimoine culturel

·Relevés pédologiques, enregistrements GPS et photographies d’éléments du patrimoine culturel (principalement des tombes et des zones végétales importantes d’un point de vue culturel).

Discussions des groupes de discussion avec les membres de communautés sur les caractéristiques du patrimoine culturel.

De janvier 2017 à mars 2017

Écosystèmes fluviaux

·Lors de la délimitation de la portée du projet, il n’a pas été tenu compte de la collecte de données de référence supplémentaires, car on partait du principe que les données recueillies en 2013 et 2014 (CES, 2014c ; INR, 2014) seraient suffisantes. Toutefois, le spécialiste des milieux aquatiques a entrepris une visite de reconnaissance de cinq jours sur le site afin de déterminer le contexte des données disponibles et des aménagements proposés.

Janvier 2017

Écologie terrestre (plantes, mammifères et herpétofaune)

·Relevés pédologiques (y compris le retournement de roches) dans des habitats représentatifs au sein de la zone d’étude pour l’usine prioritaire, les mammifères et l’herpétofaune (les reptiles et les amphibiens).

·Aucun piégeage n’a été entrepris.

·Des discussions ponctuelles ont eu lieu avec des informateurs sur l’utilisation des ressources naturelles.

·Les données obtenues sur les plantes par l’équipe chargée de la gestion des zones humides ont aussi été intégrées.

Janvier/février 2017

Terres marécageuses

·Pré-identification et cartographie des milieux humides à l’aide de l’imagerie LIDAR et de Google Earth pour guider l’effort d’enquête sur le terrain.

·Des données ont été recueillies pour faciliter la délimitation et le classement des types de zone humide à l’aide des caractéristiques hydrogéomorphologiques et de l’évaluation de l’état écologique actuel (EEP), et à l’aide de l’importance et de la sensibilité écologiques (EIE).

·Échantillonnage des tourbières pour confirmer la profondeur de la tourbe.

La classification de la tourbe était basée sur l’échelle d’humification de Von Post.

Janvier/février 2017

Oiseaux ·Des relevés binoculaires et télescopiques ciblés des falaises pour mettre en évidence la présence et la nidification d’oiseaux prioritaires nichant sur les falaises pendant deux périodes de relevé.

·Des transects pédologiques de la diversité et de l’abondance des oiseaux des prairies dans les habitats situés sous et au-dessus du niveau le plus haut admis pour l’exploitation – FSL – (janvier et février 2017 uniquement) ont été entrepris pour faciliter la comparaison entre les zones de haute altitude (subalpines) et les prairies de basse altitude.

26 septembre-5 octobre 2016

31 janvier-6 février 2017

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Parcs à pâturage ·L’échantillonnage a été effectué dans des zones de pâturage représentatives à l’aide des techniques que le Département de la gestion des ressources de parcours au Lesotho utilise généralement, en particulier les méthodes du transect en bande métrique et du point métrique (disc-mètre).

·Les données recueillies ont été analysées pour déterminer l’état du veld, les taux de chargement et les capacités de charge de chaque aire de pâturage.

·Des entretiens ont été menés avec des habitants des postes de traite du bétail (propriétaires ou éleveurs de bétail) pour déterminer les modes de pacage, la composition des espèces animales, les zones d’origine par village et le statut de propriété.

Janvier/février 2017

Sols et utilisation des terres, et capacité des terres

·Des travaux ont été réalisés sur le terrain pour vérifier les principaux paysages et utilisations des terres mis en évidence à l’aide d’images aériennes et pour reconnaître les zones où certaines anomalies ont été détectées.

·Des levés de reconnaissance ont été effectués le long des transects choisis pour recueillir des informations sur les sols en lien avec les paysages représentatifs. Des échantillons ont été envoyés au laboratoire pour analyse. Les zones considérées comme importantes sont celles qui enregistrent une forte activité de culture et celles que l’on utilise pour le pacage du bétail. Les informations ainsi récoltées ont été utilisées pour la classification des terres, du point de vue de leurs capacités.

·La majorité des enquêtes ont été réalisées à la fin du mois de janvier ou en début février, au pic de la saison des cultures, qui est également le moment où la zone concernée reçoit la majeure partie de ses précipitations. C’était un bon moment pour observer les schémas de production et les modes d’utilisation des terres et pour déterminer quels sont les principaux processus qui avaient lieu sur les terres et les sols et qui auront un impact sur la planification de l’utilisation des sols à l’avenir.

Janvier/février 2017

2.3 Processus d’évaluation de l’impact environnemental et social

Étapes initiales

Le consultant a tenu une première réunion (le 12 septembre 2016) avec le Département de l’environnement pour l’informer du projet, puis il s’est entretenu avec les responsables des départements concernés en février et mars 2017 afin de discuter du processus d’EIES. Le Département de l’environnement a approuvé les termes de référence de l’EIES.

Identification des risques et établissement des priorités

Une identification initiale des risques et des impacts a été effectuée sur la base de la visite du site, de la revue des informations et de l’analyse des lacunes. Cette identification des risques était fondée sur les principales activités prévues au titre du projet. Les études réalisées par des spécialistes se sont concentrées sur ces questions, et l’accent a été mis sur des domaines spécifiques qui n’ont pas été couverts par les études précédentes afin de comprendre l’importance des impacts par rapport à l’état actuel de l’environnement.

Certains aspects (les déchets, la qualité de l’air, la qualité de l’eau, le bruit ou les vibrations, le trafic, les risques géophysiques, les risques visuels et le tourisme, par exemple) n’ont pas été examinés par des experts, mais ont plutôt fait l’objet d’une évaluation qualitative dans la mesure où ils sont déjà couverts par des études en cours (géotechnique et touristique) ou prévues. La portée des travaux des ingénieurs-conseils nommés pour concevoir les diverses composantes du PRAI indiquait qu’il était nécessaire de commencer par la collecte de données de base sur la qualité de l’eau, la qualité de l’air et les niveaux de bruit relatifs aux différents volets des composantes du projet. Cette démarche sera poursuivie tout au long de la phase de construction par les entrepreneurs

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désignés pour réaliser les composantes. Les ingénieurs-conseils affectés au barrage principal et ouvrages connexes commanderont également une étude sur la sédimentation.

Évaluation de l’impact environnemental et social

L’EIES visait à rassembler et à intégrer les études réalisées par les spécialistes et d’autres données afin d’élaborer un rapport d’EIES complet. Les principales activités menées à cette phase sont les suivantes :

• l’évaluation des solutions de rechange ;

• l’identification et l’évaluation des impacts ;

• l’identification des options d’atténuation et d’amélioration ;

• l’évaluation de l’impact après l’application des mesures d’atténuation ;

• l’élaboration du plan de gestion et de suivi ;

• l’établissement du rapport d’EIES ;

• la soumission du rapport d’EIES au client, pour examen ;

• la communication du rapport d’EIES aux parties prenantes pour recueillir leurs commentaires ;

• la soumission du rapport d’EIES au Département de l’environnement, pour décision.

Évaluation de l’importance de l’impact

Après avoir défini l’ampleur d’un impact et la sensibilité, la vulnérabilité ou l’importance de la ressource ou des récepteurs, l’importance de l’impact a été déterminée sur la base de la matrice d’importance des impacts présentée au tableau 3.

Pour les incidences résultant d’événements non programmés (souvent des accidents tels qu’un déversement majeur d’hydrocarbures ou tout autre événement que nul ne peut raisonnablement prévoir), la méthodologie ci-dessus est appliquée, mais la probabilité est aussi prise en compte lors de la définition de l’ampleur de l’impact.

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Tableau 3. Importance de l’impact

Couverture des composantes de la phase II du projet par différents EIES et PGE

La phase II du LHWP comprend nombre de composantes qui n’ont pas toutes été évaluées lors de l’EIES, car certaines d’entre elles ont été examinées dans le cadre de PGE distincts. Ces composantes sont décrites dans le tableau 1. La portée des travaux de cette EIES était limitée à la construction et à l’exploitation de l’infrastructure préliminaire, aux barrages de Polihali et de col (et travaux connexes), au tunnel de transfert Polihali-Katse (prise d’eau, ouverture et partie est), aux ponts principaux, et aux nouveaux tracés de la route A1 et de la ligne électrique.

Une autre EIES a été élaborée pour la PWAR et le BPST. Toutefois, certaines composantes de la phase II du LHWP sont exclues de ces deux EIES et n’ont pas encore été évaluées, ou ont été couvertes par des PGE distincts. Quelques-uns de ces éléments devaient être évalués dans le cadre d’une EIES réservée aux installations prévues sur le côté ouest, qui comprenaient de nouveaux campements de construction dans le cadre de la PWAR et du BPST près de Ha Seshote, de nouveaux bâtiments au barrage de Katse, des chantiers de construction des sorties des tunnels à Matsoku et Katse Dam, et l’ouvrage de transfert d’eau entre les deux barrages. L’évaluation environnementale et l’élaboration de PGE relatifs à ces dernières composantes n’ont pas encore été commandées et devraient intervenir sous peu, après quoi sera accordée une autorisation. D’autres PGE ont été élaborés pour la construction des tunnels de dérivation et la mise à niveau de la Route d’accès nord-est de Polihali. Le fait que les différentes composantes du projet soient couvertes par plusieurs EIES et PGE a entraîné un certain nombre d’incidences.

L’examen des différentes composantes du projet par divers EIES et PGE peut être source de confusion pour les parties prenantes et les autorités décisionnelles qui devront identifier les liens entre les différents éléments du projet et ressortir les implications environnementales globales. Toutefois, la présente EIES n’avait pas pour vocation de quantifier ou d’évaluer l’impact de chacune de ces composantes du projet, qui ont été conçues et évaluées au titre d’autres contrats. L’absence d’une EIES globale couvrant toutes les composantes de la phase II peut susciter des préoccupations chez les décideurs. Toutefois, en règle générale, la plupart de ces composantes individuelles (la réfection des routes et la mise en place de campements de construction, par exemple) peuvent être évaluées et gérées comme il se doit dans le cadre de différents PGE, étant entendu que

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les impacts environnementaux et sociaux de chacune de ces composantes sont jugés relativement mineurs, surtout en ce qui concerne la réfection des routes.

3. Cadre administratif et juridique

3.1 Cadre administratif et institutionnel

Administration nationale

Le gouvernement du Lesotho est une monarchie constitutionnelle composée de deux sphères : l’administration centrale et l’administration locale. Le chef de l’État est le Roi Letsie III, dont le rôle est essentiellement cérémonial. Le Parlement compte deux chambres, à savoir : l’Assemblée nationale (chambre basse), dont les membres sont élus ; et le Sénat héréditaire et dont les membres sont nommés (chambre haute).

Les ministères concernés par le PRAI sont : le ministère du Tourisme, de l’Environnement et de la Culture (MTEC) ; le ministère des Forêts, des Parcours et de la Conservation des sols (MFRSC) ; le ministère de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire (MAFS) ; le ministère des Petites Entreprises, des Coopératives et de la Commercialisation ; le ministère de l’Environnement, de la Météorologie et des Eaux (MEMWA) ; le ministère des Mines, de la Santé et de l’Éducation.

Au sein de ces ministères, des départements ont un rôle de revue ou d’autorisation à jouer dans le cadre du projet. On peut citer : le Département de l’environnement (au MTEC) ; le Département de la culture (au MTEC) ; le Département du tourisme (au MTEC) ; le Département chargé de la gestion des pâturages et des ressources (qui relève de MFRSC) ; le Département des eaux (au MEMWA) ; la Société d’électricité du Lesotho (LEC) ; la Direction des routes (DR) ; et l’Autorité d’administration des terres.

Structures d’administration locale

Les structures des collectivités locales sont dirigées par le Secrétaire général, qui fait partie du gouvernement national. Chaque district est dirigé par un administrateur de district (DA). Le DA représente les intérêts du gouvernement central dans le district et il est responsable de la décentralisation administrative et de l’intégration des activités gouvernementales. L’administrateur de district est assisté par les chefs de départements de divers ministères gouvernementaux. La zone du projet traverse les districts de Mokhotlong et de Thaba-Tseka. Elle comprend un conseil urbain (Mokhotlong) et quatre conseils communautaires (Bokong, Seate, Mphokojoane et Menoaneng).

Gouvernance traditionnelle

Le leadership traditionnel dans le pays est assuré par la chefferie, qui est héréditaire. Ce leadership est hiérarchique et se compose du Roi, des chefs principaux (PC), des chefs de zone (AC) et des chefs de village. Chacun de ces niveaux de chef est représenté aux conseils de district (DC) et aux conseils communautaires (CC). Les chefs principaux supervisent toutes les questions de gouvernance traditionnelle dans leurs domaines

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respectifs. Pour leur part, les chefs de zone prennent instructions et conseils auprès des chefs principaux. Les chefs de zone ont tendance à administrer une zone administrative plus petite que les chefs principaux. Les chefs de village font office d’assistants des chefs de zone, assurent l’administration courante de leur village et rendent compte aux chefs de zone. Au-delà des fonctions habituelles, les chefs ont des responsabilités civiles. La zone du projet est couverte par les PC de Mokhotlong et Malingoaneng.

Structure organisationnelle du LHWP

La Commission de mise en valeur des ressources en eau des hauts plateaux du Lesotho (LHWC), la LHDA et l’Autorité du tunnel de Trans-Caledon œuvrent de concert pour exécuter les projets dans le cadre de chaque phase du LHWP. La LHWC a une fonction de suivi, de conseil et d’approbation dans le cadre de l’exécution des projets au Lesotho. La LHWC est responsable d’un organisme binational composé de trois délégués par pays qui conseille la LHDA sur la conception, l’acceptabilité technique, les procédures et documents d’appel d’offres, les prévisions de trésorerie, la répartition des coûts et les modalités financières. La LHWC est aussi chargée d’assurer la liaison avec des entités telles que l’ORASECOM, le Département des eaux du Lesotho et le ministère sud-africain de l’Eau et de l’Assainissement en ce qui concerne les faits nouveaux relatifs au LHWP.

La LHDA a été créée pour gérer la partie du projet exécutée à l’intérieur des frontières du Lesotho, à savoir la construction, l’exploitation et l’entretien de tous les barrages, tunnels, centrales électriques et infrastructures, ainsi que les activités secondaires telles que la relocalisation, la réinstallation, l’indemnisation, l’alimentation en eau des villages réinstallés, l’irrigation, la pisciculture et le tourisme.

La LHDA relève de la LHWC pour toutes les questions concernant le projet, mais l’Autorité du tunnel de Trans-Caledon est uniquement responsable devant la LHWC pour ce qui est des questions liées à l’exploitation et à l’entretien.

Autres institutions ou organisations

Commission du fleuve Orange-Senqu (ORASECOM)

L’ORASECOM a été créée par les gouvernements du Botswana, du Lesotho, de la Namibie et de l’Afrique du Sud en vertu de « l’Accord pour l’établissement de la Commission du fleuve Orange-Senqu », le 3 novembre 2000, à Windhoek en Namibie (Earle et coll., 2005). Les objectifs de l’ORASECOM sont les suivants :

• développer une vision globale du bassin ;

• examiner les usages actuels et planifier les usages futurs des ressources en eau du bassin du fleuve ; et

• déterminer les besoins en matière de surveillance du débit et de gestion

des inondations.

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L’ORASECOM comprend un Conseil appuyé par un Secrétariat et des équipes de travail chargées de la gestion des projets. Le Conseil fait office de conseiller technique sur toutes les questions liées à la mise en valeur, l’utilisation et la conservation des ressources en eau du bassin. Il comprend des délégations composées de trois représentants des agences gouvernementales respectives chargées des eaux de chacun des États membres.

Division de l’eau de la SADC

La Division de l’eau à la Direction des infrastructures et des services de la SADC assure la coordination et la gestion globales du programme de la SADC relatif à l’eau.

Le Protocole sur les systèmes de cours d’eau partagés de la SADC (2000) encourage la mise en place d’accords sur les réseaux hydrographiques partagés et la création d’institutions chargées de la gestion des cours d’eau partagés. Le même Protocole consacre les principes d’utilisation rationnelle et de mise en valeur écologiquement raisonnable des ressources en eau. Il appuie la Gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) et le Plan d’action stratégique régional pour la Gestion intégrée des ressources en eau (PASR-GIRE).

Le Protocole de la SADC conforte les principes de gestion intégrée des bassins partagés grâce à des dispositions spécifiques relatives à une utilisation équitable, à des mesures planifiées, à la prévention de préjudices importants et aux situations d’urgence.

3.2 Législation, directives et politiques

Lois et plans nationaux du Lesotho

L’EIES présente un résumé des lois et des politiques, stratégies et plans nationaux revêtant un intérêt particulier pour l’environnement écologique et social. La pertinence de ces instruments pour l’EIES du PRAI est mise en évidence pour chacun des documents présentés.

Politiques, stratégies et lignes directives de la LHDA

Le cadre régissant les obligations de la LHDA en matière de protection environnementale et de gestion sociale comprend un certain nombre de conventions et de cadres globaux en vertu desquels diverses directives et politiques ont été élaborées.

3.3 Initiatives, protocoles et conventions

Le Lesotho est signataire de plusieurs initiatives, conventions et protocoles relatifs à la planification et à la gestion future de la zone du projet. Le rapport d’EIES présente ces initiatives, protocoles et conventions comme étant pertinents pour le PRAI, exception faite des initiatives liées aux parcours et à la gestion intégrée du bassin versant. Aucune initiative (menée par des parties externes à la LHDA) en lien avec la protection de l’environnement n’est réputée avoir été mise en œuvre ou n’est prévue dans le bassin versant du PRAI.

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3.4 Normes internationales

Normes environnementales et sociales de la Banque mondiale et normes de performance de la SFI

L’EIES devait se conformer en priorité aux critères édictés dans la Loi n° 10 de 2008 sur l’environnement au Lesotho, dans les Directives 2009 sur l’évaluation d’impact environnemental (EIE) au Lesotho, et dans les autres lois nationales pertinentes, sans oublier les bonnes pratiques internationales. Les Normes de performance de la Banque mondiale et de la Société financière internationale s’appliquent tout au long du cycle de vie d’un projet et ne sont pas applicables uniquement à un certain niveau d’évaluation de l’EIES. La SFI a formulé plusieurs Directives environnementales, sanitaires et sécuritaires qui doivent être prises en compte au cours du projet par les ingénieurs concepteurs et les entrepreneurs désignés.

Bonnes pratiques internationales en matière de participation publique

Les consultations publiques, la divulgation d’informations et la mobilisation des parties prenantes sont des conditions essentielles à remplir en vue de se conformer à la Politique sur la durabilité sociale et environnementale de la SFI, et qui figurent dans les directives relatives aux normes de performance. Il convient de souligner que les normes de performance de la SFI ne sont pas des obligations contraignantes, même si elles sont réputées constituer des directives en matière de bonnes pratiques internationales sur lesquelles les porteurs de projet devraient s’aligner dans la mesure du possible. Ces directives ont été appliquées dans le cadre de l’élaboration du plan de mobilisation des parties prenantes (SEP) en vue de l’EIES.

Consultation des groupes sensibles ou vulnérables

Les normes de performance de la SFI précisent les obligations concernant la mobilisation des groupes vulnérables ou marginalisés, qui devraient inclure des mesures différenciées visant à garantir la participation effective de ces personnes. Ces critères ont été pris en compte dans le plan de mobilisation des parties prenantes.

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Principes volontaires sur la sécurité et les droits de l’homme

Les principes volontaires sur la sécurité et les droits de l’homme doivent être pris en compte lors des phases de construction et d’exploitation du projet afin de protéger les droits des personnes travaillant sur le projet ou qui sont touchées par l’opération.

4. Description du projet

4.1 Composantes du projet

Les composantes du projet sont les suivantes (figure 3) :

Barrage de Polihali. Le barrage proposé est un barrage en enrochement recouvert de béton, d’une hauteur de 163,5 mètres, doté d’un évacuateur de crues latéral construit à environ deux kilomètres en aval du point de confluence des rivières Khubelu et Senqu. Des batardeaux et deux tunnels de dérivation seront mis en place pour faciliter la construction du barrage principal (les tunnels de dérivation ne font pas partie de cette EIES).

Barrage de col. Le barrage de col (50 mètres de haut) est un barrage en enrochement recouvert de béton.

Réservoir. Le niveau de remplissage maximum du réservoir de Polihali est de 2 075 mètres au-dessus du niveau de la mer. La ligne de démarcation pour les inondations est de 2 080 mètres au-dessus du niveau de la mer et elle dépasse la cote de crue de 1 : 100 ans dans le cours supérieur du réservoir de Polihali. Le réservoir inondera une zone d’environ 5 042 hectares en amont du barrage au niveau de remplissage maximum de 2 075 mètres. Il faudrait entre 24 et 36 mois pour que le réservoir atteigne le niveau de remplissage maximum.

Carrières et bancs d’emprunt

Il est proposé que les matériaux nécessaires pour l’enrochement des berges soient obtenus des carrières situées sur les rives gauche et droite en amont du fleuve Senqu.

Il est également proposé que les matériaux appropriés pour servir d’agrégats en béton soient issus de la carrière de Tsilantso.

Principaux ponts, y compris ceux de Senqu, Khubelu et Mabunyaneng, et travaux routiers y afférents. Les ponts de Senqu, Khubelu et Mabunyaneng se trouvent tous sur la route nationale A1 qui relie Oxbow à Mokhotlong. La construction d’une passerelle pour piétons (pont de Tlhakola) est proposée au-dessus du réservoir de Tlhakola. Outre les principaux ponts, la route nationale A1 et les structures associées situées à proximité des nouveaux ponts doivent suivre un nouveau tracé. L’EIES du PRAI n’inclut pas la construction de nouvelles routes de desserte et de petits ponts.

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L’infrastructure d’approvisionnement électrique en gros et télécommunications qui devra être installée au réservoir de Polihali et qui fait partie du rapport d’EIES est la suivante :

• un nouveau poste de transformation à Masakong, non loin de la zone où des infrastructures préliminaires ont été érigées ;

• un nouveau pylône de télécommunications à Masakong ; et

• une nouvelle ligne de 33 kV allant de Tlokoeng (passant au-dessus du réservoir) jusqu’à la zone du campement permanent (pour la distribution future de l’électricité par la LEC du côté ouest du Réservoir).

La construction d’une nouvelle ligne de transport d’électricité de 132 kV, allant de Katse à Polihali, et d’une nouvelle route bitumée reliant Ha Seshote à Polihali a fait l’objet d’une EIES séparée spécifique à la Route d’accès ouest de Polihali.

Hébergement dans le cadre du projet et création du site. Les travaux de la phase II seront réalisés dans le cadre d’un certain nombre de contrats de construction, dont chacun nécessitera des installations d’hébergement pour le personnel et les travailleurs, des bureaux sur le site, des ateliers, des cours, des carrières, des entrepôts d’explosifs et d’autres zones de travail. En général, tous les logements, bureaux et bâtiments temporaires nécessaires pour un contrat de construction particulier seront construits par l’entrepreneur approprié, puis démontés à la fin de la construction.

Les installations permanentes sont les suivantes :

• les logements du personnel dans la zone du réservoir de Polihali sont construits sous la forme d’un village doté de tous les services communautaires requis. Il s’agira de logements pour le personnel de l’employeur, de l’ingénieur et du sous-traitant pendant l’exécution des travaux principaux, ainsi que pour les exploitants après la construction du barrage et du tunnel ;

• un chalet pour les visiteurs dans le village des travailleurs, qui aura une vocation touristique ; et

• les bureaux de l’employeur et de l’ingénieur sur le site du barrage, qui deviendront des bureaux des exploitants et un centre d ’accueil.

Les zones de construction temporaires comprennent les campements et les zones de travail pour la construction des sections est du PWAR, de la composante du BPST et du tunnel de transfert Polihali-Katse, et pour le barrage de Polihali, le barrage de col et les ponts.

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4.2 Acquisition de terres

Le projet entraînera l’acquisition d’environ 5 600 hectares (jusqu’à 2 080 mètres au-dessus du niveau de la mer), ce qui aura des incidences sur quatre conseils communautaires (Seate, Bokong, Malingoaneng et Mphokojoane) et un conseil urbain (Mokhotlong). L’acquisition des terres pour le projet causera le déplacement physique et économique de personnes et de ménages. Les principales composantes du projet qui entraîneront le déplacement de populations sont la zone d’implantation du site, les zones des travaux liés au barrage et au tunnel, et la zone d’inondation. L’acquisition de terres se déroulera en trois phases (sur une période de cinq ans). Ces phases sont les suivantes :

• Phase 1. L’acquisition temporaire et permanente dans la zone d’implantation du site pour les infrastructures préliminaires. Les activités toucheront les villages de Masakong et Ha Tlhakola, ainsi que les ménages de Ramonakalali, Mabunyaneng, Makalong et Tsekong. Les villages de Masakong et de Ha Tlhakola seront affectés par le déplacement physique et économique et les autres villages seront touchés par le déplacement économique.

• Phase 2. L’acquisition permanente de terres dans les zones d ’inondation autour de Tloha-re-Bue et le reste de la zone d ’implantation du projet. Tloha-re-Bue est en partie affecté par le déplacement physique et économique.

• Phase 3. Le reste de la zone d’inondation et tous les ménages des villages avoisinants qui ne seront pas physiquement déplacés, mais seront affectés par le déplacement économique. Les villages de Ha Jobere, Koung Ha Phohla, Tsekong, Litsotsong et Ha Sekants ’i, qui seront affectés à divers degrés par le déplacement physique et économique, seront couverts dans cette phase.

Les terrains qui seront touchés sont utilisés à des fins de pâturage, de collecte des ressources naturelles, de cultures et d’établissement humain, et les terres utilisées pour le pâturage – qui constitue la principale activité – sont les plus affectées.

4.3 Recrutement

La LHDA a publié un ensemble de directives sur le recrutement de personnel qui précisent à l’intention des entrepreneurs des exigences spécifiques concernant l’embauche, y compris la nécessité d’accorder la priorité au recrutement de la main-d’œuvre au Lesotho. Les travailleurs non qualifiés peuvent être recrutés dans toutes les régions du Lesotho, mais la préférence devra être accordée aux résidents de la zone du projet.

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5. Analyse des solutions de rechange

5.1 Choix du site du barrage

Au cours des études liées à la phase 1 de l’étude de faisabilité du LHWP, les barrages existants et potentiels ont été recensés et évalués. Les points d’acheminement possibles pour le transfert de l’eau vers la rivière Ash – par l’intermédiaire de la rivière Katse ou des rivières Muela, Elands et Klipspruit – ont été identifiés, et l’itinéraire du tunnel a été aménagé. Dès que les sites des barrages potentiels et les axes d’évacuation alternatifs ont été définis, ils ont été combinés dans des plans qui permettaient d’identifier 21 fleuves uniquement. Les barrages, tunnels, stations de pompage et infrastructures de chaque plan ont été conçus et ont fait l’objet d’une évaluation financière dans le cadre de l’étude. Lors de l’analyse de l’hydrologie et de systèmes hydrologiques, un taux de ruissellement naturel moyen annuel (MAR) admis de 15 %, précisé dans l’appel à propositions concerné, a été autorisé comme rejet afin de respecter la norme de débit minimal (NDM) lors de la détermination du rendement de chaque plan. Après deux ateliers d’analyse multicritères, la construction d’un barrage en enrochement recouvert de béton pour l’installation du réservoir de Polihali, englobant un tunnel de transfert vers Katse, a été identifiée comme l’option préférentielle pour la phase II.

5.2 Itinéraire du tunnel de transfert de Polihali à Katse

Le tunnel de 38,2 km allant de Polihali à Katse est envisagé pour transférer l’eau du réservoir de Polihali à celui de Katse. Trois alignements possibles du tunnel (sud, nord et décharge de Mashai) ont été identifiés et analysés pendant l’étude de faisabilité. Celle-ci n’a pas permis de déterminer l’option préférentielle, mais la LHDA a précisé que l’alignement sud constitue l’option qui sera retenue lors de l’étape de conception détaillée.

5.3 Alimentation électrique

Au départ, cinq emplacements alternatifs et deux technologies ont été identifiés pour la construction du poste de transformation. Le choix du site préféré s’est fondé sur sa localisation et sa topographie, ainsi que sur la facilité d’accès et la longueur de la ligne électrique 132 kW d’arrivée.

Il a été initialement proposé que la construction du système d’alimentation du site du barrage se fasse à l’aide de générateurs. Toutefois, une solution de rechange a été trouvée à la construction d’une nouvelle ligne de 33 kV allant de Tlokoeng jusqu’au site du barrage de Polihali. Il a été par la suite décidé que l’option de la construction de la ligne sera retenue pour la phase d’exploitation. Étant donné que le tracé utilisé pendant la construction sera en deçà du niveau de remplissage maximum, des tracés alternatifs ont été étudiés pour la ligne de la phase d’exploitation. On peut notamment citer une ligne qui passe au-dessus du réservoir, ou alors un câble souterrain. Toutefois, en se fondant sur les coûts du câble sous-marin, sur l’impact visuel et sur les risques qu’une ligne passant au-dessus du réservoir fait peser sur les oiseaux, une troisième option a été

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étudiée. Elle consiste à recouvrir la ligne électrique dans une gaine attachée à la passerelle piétonne, et cette solution a été confirmée comme étant l’option retenue.

5.4 Communications

Deux options ont été examinées pour la fourniture des services de télécommunication au barrage de Polihali, notamment un câble en fibre optique partant de Mapholaneng jusqu’au barrage de Polihali ou un câble protégé par une gaine attachée à la passerelle piétonne proposée au village de Tlhakola. Même s’il est plus long, l’itinéraire qui part de Mapholaneng reste l’option préférentielle puisqu’il permettra au fournisseur de services de développer ultérieurement des connexions locales (selon le besoin). Le câble en fibre optique acheminera la voix, les données et la vidéo grâce à un bloc de terminaux de télécommunications monté sur le site du projet et à un pylône grâce auquel les signaux seront transmis vers différentes zones.

5.5 Emplacements des campements de travailleurs

Trois emplacements alternatifs ont été passés au crible concernant la construction des campements, notamment la ville de Mokhotlong (pour les cadres supérieurs), ainsi que Ha Lebeola et la zone située à proximité du site du barrage de Polihali (pour les cadres intermédiaires et les ouvriers). Les critères utilisés pour déterminer la localisation préférée comprenaient les considérations financières et l’atténuation de l’impact que les temps de déplacement prolongés pourraient avoir sur l’achèvement de la construction du barrage. Les sites de campements éloignés, notamment Mokhotlong et Ha Lebeola, affecteraient les délais prévus pour l’achèvement des travaux. C’est pour cette raison que la zone située « à proximité du barrage de Polihali » a été retenue comme site de construction des campements.

5.6 Site d’enfouissement

La LHDA devra construire un nouveau site d’enfouissement dans le cadre de sa gestion des déchets solides qui seront produits lors des phases de construction et d’exploitation. Le processus de sélection du site a donc étudié l’impact du site pendant les phases de construction et d’exploitation. Selon le rapport intitulé Site Selection Summary — Polihali Village Landfill Site (que l’on pourrait traduire par « Résumé du choix du site d’enfouissement du village de Polihali »), juste quelques sites pouvaient être considérés comme des options de substitution à l’emplacement du site d’enfouissement, compte tenu de la topographie du site d’aménagement, ainsi que de la préservation de l’ambiance du nouveau village de Polihali. Les sites candidats ont été évalués sur la base de critères économiques, environnementaux et d’acceptation par le public, et l’option 7 (à l’ouest du PNEAR) a été retenue comme emplacement définitif.

5.7 Nouveaux tracés des ponts de Senqu et Khubelu sur la route A1

L’inondation du réservoir nécessitera la modification du tracé de la route A1 à l’endroit où le réservoir tombe en deçà du niveau de remplissage maximum. Cette situation imposera la construction de ponts majeurs sur les fleuves Khubelu et Senqu. Trois options

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de tracé ont été examinées pour chaque fleuve. Deux des options, qui portent sur les environs du Khubelu, prévoient la construction d’une deuxième structure au-dessus de la rivière Mabunyaneng. Ces options réduiraient la longueur totale du pont envisagé par rapport à la solution qui prévoit un seul pont enjambant le Khubelu. L’une de ces options a par conséquent été identifiée comme étant le tracé préféré. L’option retenue pour le pont sur la rivière Senqu présente la longueur totale la plus importante, mais propose la structure de pont la plus courte.

5.8 Routes d’accès au site de construction du barrage

Le corridor Butha-Buthe-Oxbow-Mokhotlong et les routes alternatives sur le corridor reliant Ha Seshote au barrage de Polihali ont été examinés au cours de l’étude de faisabilité de la phase II. Certains aspects essentiels (économiques, écologiques et sociaux) ont été analysés lors de l’évaluation des solutions de rechange, et la route définitivement retenue étant celle qui relie Ha Seshote à Polihali, en passant par ce qui a été défini comme étant l’option B de la Route d’accès ouest de Polihali.

6. Description de l’environnement

6.1 Environnement physique

Climat. La zone de l’étude est située dans les hauts plateaux du Lesotho, juste à l’ouest des massifs du Drakensberg. Dans les alpages (au-dessus de 2 700 mètres d’altitude), le climat est rude, la température moyenne annuelle étant de 5,7 °C, alors que la température la plus faible enregistrée s’établit à -20,4 °C. Dans la zone, le climat est tempéré et à forte saisonnalité, avec des hivers secs et des étés humides. En hiver, les températures de l’air à Mokhotlong se situent généralement entre -2 °C et 12 °C, alors qu’en été, les températures de l’air sont généralement comprises dans une fourchette allant de 12 °C à 24 °C. La neige apparaît habituellement en juillet, et de fortes gelées sont fréquentes en hiver. Le bassin versant supérieur du fleuve Senqu est situé dans une zone d’ombre pluviométrique caractérisée par un fort gradient de précipitations. La pluviométrie annuelle la plus élevée (1 044 mm) survient dans les bassins versants supérieurs des rivières Moremoholo et Bafali, et la pluviométrie annuelle la plus faible (600 mm) est enregistrée au point de confluence de Senqu et de Malibamatso. Les précipitations sont plus importantes entre octobre et mars, mais des pluies fortes hors saison surviennent également de temps à autre.

Géologie. Le tracé de la phase II est situé dans le groupe Drakensberg, dans les formations basaltiques. Ici, les limites de strate sont généralement scellées et les assemblages ouverts normalement rares. La géologie du bassin du barrage est appropriée pour les fondations du principal barrage et du barrage de col (CFRD), et pour l’obtention des matériaux devant servir à leur construction.

Topographie. Les principales caractéristiques de la zone sont les montagnes hautement ciselées, variant entre 2 400 mètres et 3 300 mètres d’altitude, avec des pentes raides, des vallées profondes allongées et des sols peu profonds. Le creux des vallées est

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généralement en forme de « V », mais il s’élargit et devient plus plat dans les bassins versants inférieurs du fleuve Senqu. Les pentes raides et les sols peu profonds favorisent le ruissellement de l’eau.

Sol. Les hauts plateaux (à une altitude supérieure à 2 500 mètres au-dessus de la mer) représentent la surface d’érosion du basalte de Stormberg et les sols sont constitués de l’association Popa-Ralebese-Fusi dérivée du basalte, avec une couche de sol peu profonde sur les pentes raides partiellement cultivées. Ces pentes sont intercalées de pentes non cultivées plus escarpées. À des altitudes plus basses, notamment moins de 2 000 mètres, l’association mentionnée ci-dessus est composée de formations de sols plus profonds et de terrasses suffisamment meubles pour encourager les communautés locales à intensifier les cultures. En raison de ce relief surélevé, des faibles températures ambiantes et de la pluviométrie élevée, la formation des sols dans les hauts plateaux du Lesotho a été influencée par un lessivage et une érosion modérés. La dénudation des espaces entraîne généralement l’érosion, celle-ci étant aggravée par le relief surélevé, le climat et le caractère érosif de certains sols. Le reboisement des zones dénudées est lent, en particulier lorsque la couche arable s’est amenuisée à cause de l’érosion et sous l’effet des microclimats qui prévalent à des altitudes élevées.

6.2 Milieu biologique

Écosystèmes des cours d’eau. La zone du projet est située dans les eaux douces des hauts plateaux du Drakensberg-Maloti.

Écorégion. Cette écorégion est composée des hauts plateaux du Lesotho et de petites parties de l’Afrique du Sud à une altitude de plus 1 850 mètres au-dessus du niveau de la mer. L’amont du bassin versant du fleuve Senqu fait partie du parc transfrontalier Maloti-Drakensberg (MDTP), qui est une aire prioritaire mondiale de conservation. L’écorégion des hauts plateaux du Drakensberg-Maloti se caractérise par des terres humides, des cours d’eau et des fleuves afromontagnards et afroalpins uniques sur le plan écologique et revêtant une importance au niveau international en raison de son apport important en eau et de l’excellente qualité de cette eau. La diversité du biote aquatique dans l’écorégion est faible à cause des conditions climatiques et hydrauliques, mais dix espèces de poissons autochtones ont été recensées dans l’écorégion. L’une de ces espèces, le vairon de Maluti (Pseudobarbus quathlambae), est très répandue dans les hauts plateaux et classée par l’UICN parmi les espèces menacées d’extinction.

Terres humides. Des habitats humides d’une superficie totale de 184,6 hectares ont été délimités dans le bassin versant local du PRAI. Ces habitats comprennent cinq types de terres humides différents, à savoir les terres de suintements, les suintements de substratum rocheux, les terres de suintements de Valleyhead, les suintements de partie inférieure de Valleyhead, et les tourbières de Valleyhead. Les terres les plus abondantes et vastes étaient constituées de suintements et de suintements sur roches, qui sont principalement concentrées dans deux vastes sections du bassin versant local, l’une le long d’un banc à pente moyenne dans le sud de la zone du projet, et l’autre au centre-nord de la zone du projet. Ces deux zones sont en dehors du niveau de remplissage maximum du réservoir proposé.

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Écorégion terrestre. La zone du projet est située dans l’écorégion des prairies, des zones boisées et des forêts d’altitude du Drakensberg, qui est une écorégion comprenant la majeure partie de la chaîne montagneuse du Drakensberg qui culmine entre 1 800 mètres et 2 500 mètres au-dessus de la mer dans le Kwazulu-Natal, le Lesotho et à l’est de l’État libre d’Orange. La limite orientale de la zone du projet est limitrophe de l’écorégion des prairies et zones boisées d’altitude du Drakensberg, qui est la partie alpine des massifs du Drakensberg se trouvant à plus de 2 500 mètres d’altitude, mais qui n’est pas représentée dans la zone du PRAI.

Végétation. La prairie basaltique des hauts plateaux du Lesotho recouvre l’ensemble de la zone du projet, alors que les landes afroalpines du Drakensberg sont présentes dans les montagnes les plus élevées à l’ouest et au sud-est de la zone du projet. On retrouve aussi les tourbières du Lesotho et les terres humides du Drakensberg. Les zones arbustives d’altitude de Senqu sont présentes dans la vallée du fleuve Senqu en aval du barrage. Si l’aloès spirale poussera probablement dans la zone du projet, aucun plant n’a été recensé dans la nature. Toutefois, l’aloès spirale a été planté sur plusieurs parcelles en dehors des concessions, à des altitudes supérieures ou inférieures au niveau de remplissage maximum.

Centres d’endémisme. La zone du projet est située dans le centre d’endémisme des plantes (DAC) de la région alpine du Drakensberg, qui couvre environ 40 000 km2 de la chaîne montagneuse du Drakensberg au Lesotho et en Afrique du Sud, et qui comprend six régions floristiques. La région alpine des monts Maloti du Lesotho et le sommet de la région du Drakensberg au KwaZulu-Natal constituent la zone du projet. Le DAC abrite la quatrième flore la plus riche de tous les centres régionaux d’endémisme en Afrique du Sud, et compte environ 2 618 espèces de plantes vasculaires.

Faune – Mammifères. Certains grands mammifères sont présents dans cette écorégion. On peut citer par exemple l’élan (Taurotragus oryx), le cobe des roseaux (Redunca arundinum), le cobe de montagnes (Redunca fulvorufula), le péléa (Pelea capreolus), le gnou noir (Connochaetes gnou) et l’ourébi (Ourebia ourebi), même si les bastions de la majorité de ces espèces se trouvent en Afrique du Sud et que ces espèces n’existent pas ou sont très rares au Lesotho. Deux mammifères sont très courants dans l’écorégion : il s’agit de la petite musaraigne (Myosorex tenuis) et de la taupe dorée de Gunning (Neamblysomus gunningi), que l’on ne retrouve pas au Lesotho, alors que le lièvre roux du Natal (Pronolagus crassicudatus) foisonne pratiquement et vit à l’est du pays.

Les hauts plateaux du Lesotho font partie de la biorégion montagnarde, qui est la région montagneuse située 1 800 mètres d’altitude au-dessus du niveau de la mer, dont la majeure partie se trouve au Lesotho. On recense 47 espèces de mammifères dans cette biorégion au KwaZulu-Natal, les plus présentes étant le péléa gris, la taupe dorée de Sclater (Chlorotalpa sclateri) et le rat Sloggett (Otomys sloggetti).

Faune – Herpétofaune. L’écorégion des prairies, des zones boisées et des forêts d’altitude du Drakensberg abrite cinq espèces de grenouilles très répandues, dont trois sont présentes dans les cours d’eau à débit rapide qui s’écoulent à des altitudes élevées au Lesotho, notamment la grenouille de la rivière Maluti (Amietia vertebralis), la grenouille

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de la rivière Phofung (Amietia hymenopus) et la grenouille des cascades du Natal (Hadromophryne natalensis). Deux espèces endémiques vivent à des altitudes plus basses au KwaZulu-Natal, mais n’ont pas été recensées au Lesotho (le caco de Poynton – Cacosternum poyntoni) et la grenouille arboricole à pattes longues (Leptopelis xenodactylus). Quatre espèces de reptiles sont fortement endémiques de cette écorégion, à savoir le serpent à points blancs laiteux des montagnes, peu connu (Montaspis gilvomaculata), le lézard des rochers de Lang (Pseudocordylus langi), le lézard de montagne de Cottrell (Tropidosaura cottrelli) et le lézard de montage d’Essex (T. essexi), sans oublier de nombreuses espèces presqu’endémiques comme le lézard des rochers du Drakensberg (Pseudocordylus melanotus subviridis), le gecko plat du Drakensberg (Afroedura nivaria) et le lézard épineux des rochers (P. spinosus). Minter et coll. (2004) donnent un aperçu des affinités zoogéographiques de la faune d’amphibiens d’Afrique du Sud, du Lesotho et du Swaziland, et place l’est du Lesotho dans l’ensemble des douces prairies du District central, un ensemble pauvre en espèces avec une proportion relativement faible d’espèces endémiques.

Même si la faune de reptiles du Lesotho est peu connue, il est clair que la diversité est faible, en particulier dans les hauts plateaux dans la partie orientale du Lesotho. Ambrose (2006) recense 45 reptiles présents au Lesotho, dont une espèce est désormais considérée comme éteinte dans le pays (le python d’Afrique australe – Python natalensis). De plus, de nombreuses espèces sont également limitées dans la région basse de la partie occidentale du pays. Bates et Haacke (2003) ont documenté 23 espèces d’amphibiens pour le Lesotho, dont plusieurs sont limitées aux basses terres de l’ouest, recensant seulement sept espèces pour le district de Mokhotlong. Branch répertorie 10 espèces potentiellement présentes dans les hauts plateaux du Lesotho, dont deux n’ont pas été recensées dans le district de Mokhotlong (à savoir la grenouille de la rivière Phofung et la grenouille des cascades du Natal) et une autre qui est peu connue dans le district (la grenouille de pluie – Frog Breviceps verrucosus).

Faune – Oiseaux. Le monde des oiseaux de la région de Polihali se caractérise par une diversité relativement faible d’espèces – avec moins de 130 espèces répertoriées sur le site ou qui devraient y être présentes –, mais de forts taux d’endémisme, car 26 espèces, soit 21 % de l’avifaune totale, sont considérées endémiques sur le plan régional ou local. La zone abrite également de grandes populations de plusieurs espèces menacées (12 espèces ou 10 % de l’avifaune totale figurent sur la liste rouge des espèces menacées au niveau régional ou mondial).

La zone d’impact immédiate du barrage abrite plusieurs oiseaux nicheurs des falaises, notamment :

• plus de 40 colonies de nidification d’ibis chauve dans le sud, comprenant plus de 180 sites de nidification actifs ou couples reproducteurs, disséminés dans la zone d’inondation. La vallée supérieure de Senqu aux environs de Mokhotlong est une zone de nidification pour ces espèces « vulnérables » sur le plan régional, avec des densités probablement plus élevées que partout ailleurs dans cette zone ;

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• au moins un nid de gypaète barbu occupé et actif dans la vallée centrale du fleuve Senqu. Il s’agit là de l’un des rares couples de ces espèces en danger critique d’extinction au niveau régional (et classées vulnérables à l’échelle mondiale) qui demeurent à des altitudes plus basses dans les hauts plateaux du Lesotho, et seul un des 100 couples de nidification estimés qui reste dans la population d’Afrique australe de race subsaharienne Gypaetus barbatus meridionalis ;

• une colonie de nidification du vautour du Cap occupée ou active sur la rivière Moremoholo, juste au-dessus du niveau de remplissage maximum. Cette colonie n’est pas importante (six nids actifs en 2016), mais constitue l’une des rares colonies présentes à des altitudes plus basses dans les hauts plateaux du Lesotho, et abritant encore un nombre raisonnable de couples reproducteurs. Le statut de cette colonie demeure inconnu ;

• au moins quatre sites de nidification (et probablement plus) de la cigogne noire classée « vulnérable » au niveau régional, disséminés dans la zone d’inondation. La cigogne noire est considérée comme dépendante des systèmes d’eau douce peu profonds et sains qui abritent du poisson de bonne qualité et de grandes populations d’amphibiens, et les zones éloignées des hauts plateaux du Lesotho sont jugées comme étant un important bastion pour cette espèce ;

• au moins un nid d’aigle de Verreaux occupé ou actif dans la vallée centrale de Senqu. Il s’agit là d’une espèce rare dans les hauts plateaux – peut-être du fait de la persécution et de l’épuisement de sa base de proies à cause de l’action des communautés rurales ; et

• au moins 20 sites de nidification (et probablement plus) du faucon lanier, dispersés dans la zone d’inondation. La population de cette espèce, classée « vulnérable » à l’échelle régionale, pourrait diminuer dans certains endroits de la partie sud de l ’Afrique australe, rendant particulièrement importantes les populations de faucons laniers dans les zones rurales et éloignées.

Pâturages. Pour des besoins de gestion, les pâturages au Lesotho sont théoriquement classés en prairies de catégories « A », « B » et « C ». À ce jour, il n’existe aucune carte décrivant cette catégorisation, et les catégories sont généralement définies en fonction des limites ou des compétences des chefs de villages, des conseils locaux et des chefs principaux, et des facteurs climatiques influençant les modèles de pâturage.

Le pâturage « A » ou d’été comprend les terres de pâturages (situées en général à des altitudes plus élevées et très éloignées du village) qui sont parcourus pendant les mois d’été (novembre à mars). Traditionnellement, ces zones sont sous le contrôle du chef principal qui délivre les permis relatifs à l’espace placée sous son autorité. Le pâturage « B » ou d’hiver n’est habituellement pas loin des villages (et est brouté pendant les mois

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d’avril à juin ou de juillet à octobre). Ces zones peuvent être sous l’autorité du chef principal ou du chef de zone. Le pâturage « C » ou de village est la zone entourant les villages et est généralement placé sous l’autorité du chef de village. La majorité des parcours naturels situés dans la zone d’influence du projet font partie des aires de pâturage « C ».

Les pâturages situés dans la zone d’influence du projet sont généralement dégradés à l’exception du haras de moutons de Phutha et, dans une certaine mesure, les parcours naturels échantillonnés dans le bassin versant du fleuve Matieeng.

6.3 Environnement socio-économique

Démographie, migration et religion. La zone d’influence du PRAI traverse les districts administratifs de Thaba-Tseka et Mokhotlong. Selon l’étude socio-économique de base, la population de la zone du projet était estimée à 46 371 âmes entre 2013 et 2014, avec une moyenne de 5,2 personnes par ménage.

La majorité des résidents sont les Basotho. La plupart des personnes sont de religion chrétienne et suivent les croyances et coutumes traditionnelles.

Les langues officielles sont le sesotho, parlé par la majorité de la population, et l’anglais (la langue des affaires). D’autres langues couramment parlées sont l’isiZulu, suivi par le phuthi, l’isiXhosa et le mandarin.

Le système de famille étendue est largement pratiqué. En effet, les membres de la famille se partagent le bétail, et se prêtent mutuellement assistance dans le cadre des activités agricoles, de la construction de maisons, des rites et de l’arbitrage des différends. Les réseaux sociaux et les mécanismes d’épargne sont répandus.

Les communautés vivant dans la zone d’influence du projet sont relativement vulnérables du fait de leur isolement, du manque de possibilités génératrices de revenus et des conditions difficiles pour assurer un approvisionnement alimentaire sûr, et d’un accès très limité aux services. Par conséquent, les niveaux d’éducation sont faibles et les maladies, notamment le VIH/sida et les maladies sexuellement transmissibles (MST), sont élevées. Cette situation a pour conséquence de mauvaises conditions socio-économiques et de faibles niveaux d’instruction.

Régime foncier. D’après l’enquête démographique de 2011 (Bureau des statistiques du Lesotho, 2013), les types de régime foncier les plus courants au Lesotho comprenaient la distribution des terres par les chefs (61 %), suivi de l’héritage ou du legs (29 %) et de l’achat auprès de personnes (7 %). Une tendance similaire prévalait dans le district de Mokhotlong où 66 % des propriétaires fonciers avaient reçu leurs terres des chefs, puis suivaient les propriétaires qui avaient hérité leurs terres (32 %). Seuls 2 % des propriétaires fonciers à Mokhotlong avaient acquis leur terrain auprès d’un tiers.

La forme de régime foncier la plus répandue dans la zone du projet est l’héritage (31 %), suivie par le régime foncier traditionnel ou coutumier (29 %) et par la détention d’un titre

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foncier (25 %). Pour les personnes résidant dans la ville de Mokhotlong, 38 % détiennent des titres fonciers, car la région est plus urbaine comparativement aux zones situées en aval et dans le bassin versant (qui sont urbanisées à 42 % et 37 %, respectivement). Le régime foncier « traditionnel » est le plus répandu dans les deux zones du bassin versant et en aval. La répartition des terres dans la zone du projet suit les mêmes principes que ceux appliqués partout ailleurs.

Utilisation des terres. La terre est une source majeure de moyens de subsistance au Lesotho, et en particulier dans la ville de Mokhotlong et dans la zone du projet, où la majorité des ménages sont engagés dans l’agriculture et l’élevage extensif. La zone du projet est située dans une terre montagneuse et est caractérisée par des montagnes élevées. La superficie totale du bassin versant du projet est d’environ 37 510 hectares. Les pâturages représentent la plus grande proportion de la zone (52 % de la superficie totale, soit 19 366 hectares), suivis par les terres cultivées (35 % du total, ce qui équivaut à 13 176 hectares). Les hautes montagnes représentent 7 % (2 687 hectares) de la zone et les établissements humains représentent 6 % (2 280 hectares).

Moyens de subsistance et activités économiques. Le district de Mokhotlong a une économie en grande partie agraire, notamment l’élevage de bétail et l’agriculture. L’élevage est pratiqué dans le district principalement à des fins commerciales. Les ovins et les caprins sont élevés essentiellement pour la laine et le mohair, dans l’unique but de vendre ces produits sur les marchés national et international (principalement en Afrique du Sud). La production agricole est essentiellement destinée à la subsistance des ménages, et les excédents sont souvent vendus ou troqués dans les communautés voisines.

Revenu et dépenses des ménages. Selon les normes nationales et internationales acceptées, près de la moitié de la population couverte par l’enquête peut être classée dans la catégorie des « pauvres ». On constate des niveaux élevés de variabilité des revenus dans les villages, ce qui souligne la nécessité de définir différentes stratégies de réinstallation, y compris au niveau des villages. Les caractéristiques saisonnières des sources de revenus auxquelles les ménages ont accès ont été mises en évidence ; ces caractéristiques affectent différemment les plus pauvres et les plus riches en ce qui concerne le stress et les possibilités, ainsi que la résilience aux chocs.

L’étude a permis de constater que l’insécurité alimentaire est un facteur de vulnérabilité majeur, en particulier pour les ménages les plus pauvres. Les résultats indiquent des niveaux élevés de dépendance des personnes les plus démunies à l’égard des aliments achetés, et donc une vulnérabilité concomitante à la hausse des prix des denrées alimentaires.

Les liens et les réseaux sociaux, comme le montrent les dons partant de différents niveaux, de l’intérieur des villages vers le district et vers l’Afrique du Sud, contribuent largement aux revenus des ménages et à la sécurité alimentaire. Les dons sous forme d’aliments et de vêtements sont courants, en particulier dans les ménages pauvres, alors que les dons en espèces sont plus courants dans les ménages plus riches.

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Les dépenses des ménages dans la zone du projet sont axées sur l’achat d’animaux, tout comme il s’agit de dépenses liées aux cultures, de celles qui sont effectuées pour l’achat de provisions, de provisions non alimentaires, ou encore les dépenses irrégulières, les frais liés l’élevage du bétail, d’autres dépenses mensuelles courantes, et les coûts non commerciaux.

Accès et utilisation des ressources naturelles. La zone du projet compte des ressources naturelles extrêmement variées, dont la propriété et l’utilisation reviennent pour la plupart à la communauté. Il s’agit, entre autres, des plantes comestibles et médicinales, des pâturages, du chaume, des roseaux de rivière, de l’herbe mosea utilisée dans la vannerie, de l’eau, des rochers, du poisson, du sable, des arbres/arbustes et des petits animaux sauvages. La collecte et l’utilisation des ressources naturelles sont gérées par les chefs et leurs conseils. Les conclusions tirées des groupes de discussion indiquent que les personnes doivent également solliciter l’intervention du chef et du conseiller pour obtenir l’autorisation d’utiliser les herbes utilisées pour les toitures, le bois de chauffe, les plantes médicinales et d’autres herbes naturelles comme le mosea et le loli. Les zones où les ressources naturelles sont collectées varient. Par exemple, les roches généralement utilisées dans la construction des murs de maison et les kraals sont disponibles dans toute la zone du projet, et les personnes de doivent pas parcourir de longues distances pour les ramasser et les utiliser. Toutefois, la majorité des ressources naturelles se trouve dans les régions de collines et de montagnes et sur les berges des rivières.

Soins de santé. La zone du projet abrite sept centres de santé, à savoir quatre établissements publics, deux centres gérés par la Christian Health Association of Lesotho (CHAL) et un établissement privé. Un seul hôpital sert d’hôpital de référence pour les centres de santé. Cet hôpital compte 100 lits et un seul médecin gère le service des urgences et le service des consultations externes.

Éducation. Dans la zone du projet, le système d’éducation suit le système national et de district. Le ministère de l’Éducation et de la Formation (MoET) est censé soutenir et superviser les écoles par l’intermédiaire de son Bureau d’inspection. Suivant la configuration de certaines écoles dans le district de Mokhotlong, il existe plus d’écoles primaires et très peu d’établissements secondaires dans la zone du projet. On trouve aussi des centres de soins et de développement de la petite enfance (ECCD) dans la zone du projet. Quelques ONG œuvrent dans le secteur de l’éducation dans les districts et apportent leur soutien sous forme de paiement de frais de scolarité, d’achats d’uniformes, de chaussures d’écoles, de produits de toilette et de serviettes hygiéniques pour les enfants. Au nombre de ces ONG, on peut citer Sentebale, Hlokomela Bana et World Vision. Sentebale et Hlokomela Bana opèrent dans la ville Mokhotlong et dans la zone du projet.

Services et infrastructures publics – Eau. Dans la zone du projet, l’eau provient principalement des robinets communaux qui sont disséminés à travers la zone. Le taux d’accès à ces robinets communaux s’élève à 72 % dans la zone du bassin versant et à 42 % en aval du fleuve. Pour la ville de Mokhotlong, l’utilisation des robinets comprend à la fois les robinets communaux et les raccordements des habitations au réseau. Les populations

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de la zone aval ont également recours aux puits comme deuxième source d’alimentation en eau (40 %). Par l’intermédiaire de la Direction des eaux, le gouvernement a installé des robinets communaux que les communautés utilisent en zone urbaine. Toutefois, les communautés se sont plaintes de l’insuffisance de robinets communaux pour satisfaire leurs besoins en eau. Dans certaines communautés, les robinets d’eau ne fonctionnaient pas, à cause de tuyaux défectueux ou de pannes au niveau des robinets ou des panneaux solaires qui alimentent la pompe à eau. Les villages dont les robinets n’étaient plus fonctionnels s’étaient retournés vers les sources d’eau non protégées, notamment les puits et les sources.

Services et infrastructures publics – Installations sanitaires. Dans la zone du projet, la plupart des répondants ont déclaré qu’ils n’avaient pas accès à des installations sanitaires. Cette tendance a été principalement observée en aval du fleuve, une zone où 80 % des ménages ne disposaient pas de toilettes, tandis que 12 % avaient accès à des latrines améliorées et ventilées (VIP), 5 % à des latrines à fosse et 3 % à d’autres formes d’installations d’assainissement. Les habitants de la zone desservie ont déclaré que 59 % d’entre eux ne disposaient pas de toilettes, et que 27 % avaient accès à des latrines VIP, 11 % à des latrines à fosse et les 3 % restants à d’autres formes d’installations sanitaires. Dans la ville de Mokhotlong, 56 % de la population dispose de latrines ventilées à fosse améliorée, qui constituent les toilettes les plus couramment utilisées dans cette zone. En revanche, 31 % des habitants n’ont pas accès à une installation d’assainissement, 9 % ont recours à des latrines à fosse usagées, et 3 % à d’autres formes d’installations d’assainissement. Un petit nombre de ménages disposait de toilettes à chasse d’eau (1 %).

6.4 Patrimoine culturel

De nombreux sites abritant des plantes médicinales et des espèces végétales et animales revêtant une importance culturelle seront très souvent touchés par les inondations. Les inondations entraîneront le déplacement des populations occupant une partie ou la totalité des huit villages (exception faite d’un village du quartier Tlokoeng) et une petite partie de la ville de Mokhotlong. À Mokhotlong, l’ancienne prison et l’un des deux premiers postes de commerce de la région seront touchés. D’autres éléments du patrimoine culturel seront directement affectés :

• un certain nombre de cimetières et de lieux de sépulture ;

• des grottes utilisées comme sites d’initiation et d’autres grottes d’importance historique pour le pays (notamment celle de Langalibalele) ;

• des bassins sacrés utilisés par les guérisseurs spirituels et d ’autres types de tradipraticiens pour les rituels ;

• des bassins profonds qui sont censés contenir des « serpents d’eau » ;

• des paysages culturels magnifiques ;

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• des sites d’importance historique pour la région (à l’image du gué que Qatsa aurait « trafiqué » pour empêcher Seeiso de le capturer) ;

• la « Teropong ea lononyana » (ville aux oiseaux) de Ntlholohetsane ; et

• de nombreux autres sites historiques et d’autres formes de patrimoine immatériel qui n’ont pas encore été documentés.

7. Mobilisation des parties prenantes

7.1 Processus de mobilisation

La figure 2 résume le processus de mobilisation des parties prenantes. Ce processus a été mené conformément aux bonnes pratiques internationales et en application des principes suivants :

• démarrer le plus tôt possible dans le cycle de vie du projet ;

• avoir cours tout au long de la durée de vie du projet ;

• être à l’abri de toute manipulation, ingérence, coercition ou intimidation extérieures ;

• permettre une participation communautaire (y compris des groupes vulnérables) significative ; et

• être mené sur la base d’informations opportunes, pertinentes, compréhensibles et accessibles, présentées dans un format adapté sur le plan culturel.

Démarrage

À la phase du démarrage, un plan préliminaire de mobilisation des parties prenantes englobant une base de données sur les acteurs (autorités nationales et de district, ONG et organisations communautaires) a été élaboré. Ce plan préliminaire a servi de cadre pour le processus de mobilisation des parties prenantes tout au long de l’EIES. Un document d’information et un avis au public ont été élaborés et approuvés par la LHDA pour diffusion et distribution pendant la phase de sensibilisation.

Sensibilisation

Au niveau des districts. Les réunions de sensibilisation avec les responsables du district, les conseils communautaires et les chefs ont eu lieu entre le 12 septembre et le 14 décembre 2016 dans le district de Mokhotlong ; puis entre le 13 février et 5 avril 2017 dans le district de Thaba-Tseka. Des représentants de l’Antenne des opérations menées sur le terrain à Tlokoeng (FOB) étaient présents aux réunions.

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Au niveau national. Des réunions distinctes ont été tenues avec les autorités nationales compétentes à Maseru. Des rencontres ont également été organisées avec les entités suivantes : l’unité de gestion des zones humides au Département des eaux ; la Direction des routes ; la Société d’électricité du Lesotho (LEC) ; la Lesotho Communications Authority ; le Conseil de développement du tourisme au Lesotho (LTDC) ; le ministère de l’Énergie ; les Départements de la culture et du tourisme ; le ministère des Mines ; le Département de l’agriculture et de la sécurité alimentaire ; l’unité d’élevage ; le ministère des Forêts, des Pâturages et de la Conservation des Sols ; le Département de la conservation des sols.

L’avis au public comprenait les éléments suivants :

• des annonces publiées dans quatre journaux nationaux. Les annonces en anglais ont été publiées dans Public Eye (édition du 16 décembre 2016) et dans Lesotho Today (édition hebdomadaire du 11 au 17 janvier 2017) et une annonce en sesotho a été publiée dans le Moeletsi oa Basotho (du 18 au 25 décembre 2016) et le Lentsoe la Basotho (du 11 au 17 janvier 2017) ; voir l’appendice B de l’annexe K (rapport de mobilisation des parties prenantes et preuve de diffusion des annonces) ; et

• la diffusion, par deux stations de radio, des annonces relatives au projet (Radio Lesotho et Harvest FM), en anglais et en sesotho, sur une période de deux semaines et aux heures de pointe, en janvier 2017.

Mobilisation des communautés

Au total, 39 réunions ont été organisées avec des communautés dans les 39 groupes. Plus de 3 100 personnes ont été mobilisées entre le 18 janvier et le 16 mars 2017. Au cours de ces réunions, plus de 600 documents d’information (en sesotho) ont été remis aux chefs ou aux conseillers pour distribution aux membres de la communauté. Toutes les questions et préoccupations soulevées lors des réunions et dans le cadre d’autres forums ont été consignées dans un registre prévu à cet effet.

Les discussions de groupe et les entretiens avec les principaux informateurs visaient principalement à obtenir des données de référence sur le patrimoine social et culturel et pour les évaluations d’impact. Mais ces cadres d’échange ont aussi permis aux parties prenantes de soulever d’autres questions et préoccupations et de proposer des mesures d’atténuation qui seront examinées ultérieurement par les spécialistes concernés. Les discussions de groupe ont eu lieu immédiatement après les rencontres tribales (pitsos en langue locale) avec des hommes, des femmes et des jeunes.

7.2 Principaux problèmes soulevés

Tous les problèmes soulevés par les parties prenantes sont consignés dans un registre récapitulatif et résumés ci-dessous.

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Autorités de district et autorités traditionnelles

Les principaux problèmes relevés par les autorités traditionnelles et de district concernent :

• les possibilités d’emploi pendant l’EIES ;

• le processus d’EIES et l’équipe affectée à cette tâche ;

• la perte potentielle de ressources naturelles ;

• l’incidence potentielle sur les débits en aval ;

• les répercussions sur les routes et les ponts actuels ; et

• l’indemnisation pour perte de ressources naturelles.

Autorités nationales

Les principaux problèmes relatifs au PRAI discutés avec les autorités nationales concernent :

• la réinstallation et l’indemnisation ;

• l’exploitation minière, qui couvre les bancs d ’emprunt et les carrières, l’exploitation de gravier et de sable, et les demandes de droits miniers dans la zone d’influence du projet ;

• la participation des parties prenantes, y compris le renforcement des capacités des personnes affectées par le projet ;

• la nécessité de protéger les ressources importantes en vue de la préservation du patrimoine culturel ; et

• le tourisme, notamment pour ce qui est des opportunités locales et régionales liées à la construction du barrage de Polihali.

Problèmes soulevés par la communauté

Un grand nombre des problèmes soulevés par les communautés locales étaient communs à l’ensemble des 39 groupes et comprenaient :

• la communication actuelle et continue avec la LHDA ;

• la répartition et la gestion des possibilités d ’emploi ;

• la réinstallation physique et économique ;

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• le versement des indemnisations prévues pour les personnes qui ont perdu des biens communaux et domestiques ;

• l’accès entravé en cas d’inondation ;

• les avantages pour la collectivité (amélioration de l ’accès routier, des emplois, des entreprises et des services publics) ;

• la perte d’aires d’importance culturelle et patrimoniale ; et

• les impacts sur le milieu naturel.

8. Évaluation de l’impact

8.1 Introduction

Après l’achèvement des études de terrain et la préparation des descriptions de base, l’incidence du projet sur les aspects environnementaux et sociaux a été relevée par l’équipe d’experts et évaluée suivant la méthode d’évaluation de l’impact. Les répercussions du projet ont été examinées et vérifiées dans le cadre d’un processus itératif afin de garantir l’application et l’interprétation correctes de la méthode retenue. Les incidences d’importance négligeable ou mineure sont présentées dans le cadre de l’examen préalable des impacts minimes ou négligeables.

8.2 Détermination des risques du projet

Afin de mettre en contexte le type et le niveau de risque identifié et évalué dans le cadre de cette EIES, une matrice d’évaluation des risques a été préparée et relève le niveau d’interaction entre les activités du projet et les aspects physiques, écologiques et socio-économiques. Le processus d’évaluation des risques s’est appuyé sur l’expérience approfondie acquise par l’équipe au cours des enquêtes sur le terrain et d’autres projets sur des barrages au Lesotho, et sur les enseignements tirés des barrages couverts par la phase I. Le niveau d’interaction entre les activités du projet et les aspects identifiés a été utilisé pour guider l’identification et la sélection des impacts.

8.3 Évaluation de l’impact

Les impacts sur le milieu naturel et les principales mesures d’atténuation proposées sont résumés dans le tableau 5 ci-après.

Remarque : les blocs verts renvoient aux impacts positifs.

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Tableau 5. Impacts biophysiques et principales mesures d’atténuation

Impacts Importance de

l’impact avant

l’atténuation

Résumé des principales mesures d’atténuation

Importance résiduelle de l’impact

PHASE DE CONSTRUCTION – INONDATION

Sols, utilisation des terrains et capacité des terres

Érosion des sols sur les

terrains escarpés

Considérable*

· Les dépôts sont disposés à l’écart des cours d’eau

et des voies d’écoulement de l’eau ;

· Des géotextiles sont utilisés pour

stabiliser les dépôts de terre ;

· Mise en œuvre du plan de contrôle de l’érosion

et de restauration du couvert végétal ;

· Réduction au minimum de la zone de perturbation ;

· Contrôle des points d’accès au site ;

· Réhabilitation progressive des sites déboisés ;

· Réduction au minimum et élimination de

l’enlèvement inutile de la végétation ;

· Mise en œuvre d’un plan de contrôle

des eaux pluviales.

Modérée

Érosion des sols

modérément profonds sur un

terrain presque plat

Considérable*

Modérée

Compactage des sols sur les

terrains escarpés et sur les

terrains quasiment plats

Modérée

· Éviter de conduire hors route ;

· Réduire au minimum l’empreinte au sol du projet et,

par conséquent, la zone de déblaiement nécessaire ;

· Utiliser autant que possible

les routes existantes.

Mineure

Impact de la pollution

chimique sur les sols des

terrains escarpés et

quasiment plats

Modérée

· Entretien de haut niveau de tous les véhicules,

usines et équipements pour prévenir les

déversements d’hydrocarbures ;

· Zones imperméables et bordées

pour la disposition des réservoirs de stockage ;

· Les eaux de surface et les eaux de lavage du site

doivent être recueillies et traitées avant le rejet ;

· Tri, recyclage et camionnage des déchets ; et

· Nettoyage immédiat des déversements accidentels.

Mineure

Écologie terrestre

Effet du déboisement du site

sur la flore : prairies, crêtes

et falaises rocheuses

Modérée

· Levés préalables à la construction ;

recherche et sauvetage dans les zones adjacentes

appropriées, y compris dans les jardins

communautaires ;

· Entreposage approprié de la couche arable

et de la végétation enlevées ; et

· Mesures de lutte

contre les espèces exotiques envahissantes

Mineure

Perte de ressources

végétales

communautaires

Modérée

· Levés préalables à la construction ;

· Mobilisation des ressources avant la construction ; et

· Recherche et sauvetage de plantes

afin de les transférer dans des jardins.

Mineure

Effet du déboisement et de

la perturbation du site sur

les mammifères, les reptiles

et les amphibiens

Modérée

· Sensibiliser le personnel à la biodiversité

(ne pas tuer les serpents et autres animaux) ; et

· Former au moins un membre du personnel

à la prise en charge des serpents et des lézards.

Mineure

Impact du dynamitage sur

les mammifères et

l’herpétofaune des prairies

Mineure

· Impossible à atténuer

Mineure

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Impact du dynamitage sur les

mammifères et

l’herpétofaune des crêtes

rocheuses et des falaises.

Mineure à modérée

(cependant, l’impact sera localisé et

temporaire)

Mineure à

modérée

Impact de l’inondation sur la

végétation : prairies, crêtes et

falaises rocheuses

Considérable

· Levés préalables aux inondations ; recherche et

sauvetage de plantes importantes qui doivent être

conservées ; et

· Prévoir et mettre en place des jardins

communautaires pour la réinsertion des espèces et des

plantes médicinales prioritaires qui doivent être

conservées. Clôturer la zone pour la protéger du

broutage.

Modérée

Impact de l’inondation sur la

végétation dans les

suintements des zones

humides

Mineure

Négligeable

Impact de l’inondation sur

d’importantes ressources

végétales – prairies, y

compris les suintements, les

crêtes et les falaises

rocheuses.

Modérée

· Identifier les populations d’espèces

importantes dans la zone d’inondation ;

· Les praticiens de la médecine traditionnelle locale

sont encouragés à récolter les ressources végétales de

ces régions ;

· La LHDA doit encourager l’établissement

de pépinières de plantes médicinales autour du

réservoir ; et

· Les communautés locales devraient avoir la possibilité

de récolter et de stocker du bois de chauffage et

d’autres ressources végétales dans toute la zone inondable.

Mineure

Impact des inondations sur

d’importantes ressources

végétales - Plants d’aloès spirale dans les villages

Considérable*

· Décompte du nombre de plants d’aloès spirale

dans les villages à inonder ;

· Les propriétés à déplacer devraient être encouragées à déplacer les plants d’aloès spirale ; et

· Les plants qui n’ont pas été déplacés doivent être

envoyés dans des jardins communautaires.

Négligeable

Impact des inondations sur les

mammifères et

l’herpétofaune – prairies,

crêtes et falaises rocheuses

Modérée

· Peu de mesures d’atténuation possibles, notamment la recherche et le sauvetage d’animaux

provenant d’îles qui se forment dans le réservoir ; et

· Envisager l’installation de pièges dans des zones

ciblées en aval des villages situés autour du réservoir

et plus susceptibles d’abriter des grenouilles, des serpents et des reptiles et sortir les prises hors de la zone inondable à

mesure que les pièges se remplissent.

Modérée

Impact des inondations sur les

mammifères et

l’herpétofaune – suintements

Mineure

Mineure

Écosystèmes f luviaux

Impact de l’avancement des

travaux, de la préparation de

l’emplacement et de la

construction sur les cours

d’eau transitoires et les

contreforts supérieurs

Négligeable

· Lutte contre la pollution ;

· Contrôle des eaux pluviales ; et

· Protection de la végétation riveraine.

Négligeable

Impact de l’avancement des

travaux, de la préparation de

l’emplacement et de la

construction sur les

contreforts inférieurs

Mineure

Négligeable

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36

Impact de la construction

d’un pont sur les

contreforts supérieurs

des collines

Mineure

Mineure

Impact de la

construction d’un pont

sur les contreforts

inférieurs des collines

Modérée

Modérée

Impact de l’afflux humain sur

les ressources fluviales dans

les cours d’eau de transition

Négligeable

· Interdiction pour les entrepreneurs de pêcher et de récolter du bois, des plantes,

des céréales et d’autres matières végétales dans les

zones riveraines ; et

· Pas de recrutement de travailleurs à proximité du site afin de limiter l’afflux.

Négligeable

Impact de l’afflux humain sur

les ressources fluviales dans

les contreforts supérieurs et

inférieurs des collines

Mineure

Négligeable

Terres humides

Impact de l’inondation des

barrages sur les zones

humides du PRAI

(suintements et nappe

phréatique)

Mineure à modérée

· Peu de terres humides perdues. Aucune atténuation

des pertes.

Possibilité de réhabiliter d’autres zones humides dans le bassin versant supérieur.

Mineure à

modérée

Pâturages

Impact du déblaiement du

site pour l’avancement des

travaux sur les pâturages

Modérée

· Atténuation à court terme :

· Limiter la zone de déblaiement du site ;

· Restreindre les voies d’accès au site

aux voies existantes, dans la mesure du possible ; et

· Remettre en état les routes d’accès temporaires

une fois la construction terminée.

· Atténuation à long terme :

· Élaborer et mettre en œuvre

un plan de gestion du pâturage ;

· Mettre en œuvre un système de production de fourrage pour compléter le pâturage ;

· Élaborer et mettre en œuvre

des stratégies alternatives d’adaptation des moyens de subsistance ; et

· Gérer l’introduction et la propagation

des espèces végétales exotiques envahissantes.

Mineure

Impact de l’inondation sur les

ressources des pâturages :

pâturage de catégorie « C »

(village) dans le réservoir

Considérable

· Élaborer et mettre en œuvre

un plan de gestion du pâturage ;

· Mettre en œuvre un système de production de fourrage pour compléter le pâturage ;

· Élaborer et mettre en œuvre

des interventions d’amélioration des pâturages

en association avec DRRM ;

· Promouvoir et soutenir

les associations de pâturage communautaires ;

· Promouvoir des stratégies alternatives

d’adaptation des moyens de subsistance ;

· Élaborer et mettre en œuvre

un plan de gestion intégrée du bassin versant (qui

intègre les mesures susmentionnées) ; et

· Gérer (prévenir) l’introduction et la propagation

des espèces exotiques envahissantes

Considérable*

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Impact de l’inondation sur les

ressources des pâturages : pâturage

de catégorie « C » (village) dans le

réservoir

Considérable

· Élaborer et mettre en œuvre

un plan de gestion du pâturage ;

· Mettre en œuvre un système de production de fourrage pour compléter le pâturage ;

· Élaborer et mettre en œuvre des interventions d’amélioration des pâturages en association avec DRRM ;

· Promouvoir et soutenir les associations de pâturage communautaires ;

· Promouvoir des stratégies alternatives d’adaptation des moyens de subsistance ;

· Élaborer et mettre en œuvre un plan de gestion intégrée du bassin versant (qui intègre les mesures susmentionnées) ; et

· Gérer (prévenir) l’introduction et la propagation

des espèces exotiques envahissantes

Considérable*

Oiseaux

Impact du déblaiement du

site pour l’avancement des

travaux sur les oiseaux

Modérée

· Limiter la zone de dégagement du site ;

Mineure

Installation d’un pylône de

télécommunications et de

lignes électriques à travers

le réservoir

Considérable

· Surveillance régulière (saisonnière) des populations d’oiseaux autour du réservoir et susceptibles d’être

touchées par le projet de barrage de Polihali afin de

déterminer pleinement les impacts réels et immédiats du

projet, de confirmer les effets à long terme,

d’évaluer l’efficacité des mesures d’atténuation et de

définir d’autres mesures d’atténuation ou

d’amélioration, si nécessaire.

· Dans l’idéal, aucune ligne électrique ne devrait être

installée à travers des couloirs migratoires aviaires

évidents comme des vallées profondes ou des zones

d’eau libre aux parois abruptes.

Alternativement, les plus grands dispositifs de marquage de ligne (à l’instar de balises pour lignes

électriques aériennes) devraient être installés sur toute

la longueur de la ligne qui traverse le barrage. La ligne

reliant Tlokoeng à Masakong pour approvisionner le

village de Polihali sera placée dans une gaine fixé au pont de Tlhakola, ce qui réduira son impact. Toutefois,

un réalignement de la ligne électrique existante le long

de l’A1 sera opéré afin de revoir les trajectoires de vol.

· Entreprendre d’autres études sur la viabilité de

l’installation de nouveaux déviateurs de vol qui

s’allument la nuit, afin de réduire le risque de

collision chez les espèces crépusculaires et nocturnes.

Modérée

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· Tout es l e s composant e s sous t ensi on do i vent ê t re ent i èr ement i so l ées e t conf i gur ées pour évi t er l ’ él ectr ocuti on mê me des p l us gr o s o i seaux l or squ ’ i l s se pe r chent sur des st r uc t ur es de r é seaux de di st r i but ion sout enant l a l i gne .

· I nst a l l er des dévi a teur s de vol d ’o i seaux sur t ous l e s câb l es de suppo r t ou l e s haubans du pyl ône de t é l écommuni ca t i on.

I mpac t du dynami t age e t

des pe r t ur bat ions l i ées à l a

const r uc t i on sur l e s o i seaux

Modér ée

· Le spéc i al i st e des o i seaux doi t i nspec t er le s

zones aut our de chaque si te où des ac t i vi té s de

dégage ment e t de dyna mi t age à for t i mpac t

do i vent êtr e menées a f i n de vé r i f i er l a p résence de si t e s de nid i f i ca t i on avo i si nant s e t ac t i fs

d ’ espèces d ’ oi seaux p r io r i ta ir e s. Si ces si t e s de

ni d i f i cat ion sont j ugés suff i sa mme nt

i mpor t ant s e t suff i sa mment vul né r ab l es aux

i mpac t s néga t i f s, l a da te de dynami t age do it ê t re r epor tée à l a f i n de l a sa i son de

r epr oduc ti on ;

· P ar ai l l eur s, le s ni d s occupés devr ai ent fai re

l ’obj e t d ’ une sur ve i l l ance a f i n de dét e r mi ner la

r éact ion compor tement a l e r éel le des e spèces, e t ces r éac t i ons do i vent or i ente r l e s exi gences

d ’ at ténua t i on supp l ément a i r es dans l e cadr e du

P l an de gest i on de la bi od i ver si t é ( BMP) ; e t

· Rédui re au mi ni mum l ’ é t endue des zones

t ouchées, l e s ni vea ux de b r ui t et le s

pe r t ur ba t i ons l i ées aux mouve me nt s.

Mineure

I mpac t de l ’ i nonda ti on sur

l e s o i seaux : e spèces des

p r air i e s e t des mi l i eux

humi de s

Modér ée

· Régl eme nt e r l ’accès e t l e pât ur age , p réveni r l a

chasse sur l e s î l e s c r éées pa r l e s i nonda t ions ;

e t

· Mener des é t udes supp l éme nt a i res pour

dé t er mi ner pl us compl è t ement l a popul a t i on de

r é fér ence d ’o i seaux aqua t i ques a f i n d ’ é tabl ir

une base pour l a sur ve i l l ance des change me nt s

pendant et ap rès l ’ i nonda t ion.

Mi neur e

Impact de l’inondation sur les

oiseaux : espèces nichant dans

les falaises

Critique

· I l pourr ai t êtr e possi b l e d ’é t ab li r des si t e s de

ni d i f i cat ion ar t i f i ci el s pour l e s o i seaux ni chant dans l e s fa l a i ses – co mme l ’ i bi s chauve e t l e

faucon l ani e r – sur l e bar rage (e t peut -ê tr e dans

l e s ca rr i èr es e t sur d ’ aut res st r uc t ur es ha ut es e t

ve r t ica l es r é sul t ant des ac t i vi té s de

déve l oppement ) ; e t

· D ’ autr es t r avaux de r el evé des oi seaux

devr a ient êtr e ent repr i s pour amél i or e r l e s

e st i ma t i ons de base des popul at i ons d ’ oi seaux

suscep t ib l es d ’ê tr e t ouchées pa r l e pr o je t de

ba rr age de P ol i ha l i .

Critique

PHASE D’EXPLOITATION

Sols, utilisation des terrains et capacité des terres

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Pression exercée sur les

sols restants par les

communautés déplacées et

le bétail : sols destinés à la

production végétale et

animale

Considérable · Plan de gestion intégrée du bassin versant qui couvrira

les composantes sociales, économiques et écologiques.

Le plan devrait intégrer clairement les composantes de l’aménagement, de la gestion, de la protection et de

l’utilisation des terres, étant entendu qu’il s’agit non

seulement d’un bien, mais aussi d’un héritage ; et

· Un processus participatif impliquant tous les groupes

d’intervenants doit être organisé. Cela devrait se traduire par une participation régulière, non seulement

des personnes dont les terres et les sols seront utilisés,

mais aussi de celles qui sont susceptibles de partager les

terres qui seront disponibles pendant l’exploitation des

différents types d’infrastructures.

Modérée

Écosystèmes f luviaux

Impact de l’inondation sur

les écosystèmes riverains

du barrage de Polihali :

cours d’eau transitoires (6 km)

Négligeable

· Aucune intervention ne peut éliminer ou réduire l’impact de l’inondation permanente des habitats

riverains ; et

· Interventions indirectes nécessaires pour compenser

partiellement les impacts, notamment l’identification

et la protection des zones du bassin versant supérieur pour compenser les impacts du barrage sur les

écosystèmes aquatiques et la biodiversité.

Négligeable

Impact de l’inondation sur

les écosystèmes riverains

du barrage de Polihali :

contreforts supérieurs

(16 km)

Modérée

Modérée

Impact de l’inondation sur les

écosystèmes riverains du

barrage de Polihali :

contreforts inférieurs (97 km)

Considérable

Considérable

Impact de la modification de

la qualité de l’eau sur

l’écosystème fluvial en aval :

contreforts inférieurs (fleuve

Senqu à Malibamatso

(62 km)

Modérée

· Surveillance de l’afflux d’eau dans le barrage sur les

nouvelles jauges proposées sur les principaux cours

d’eau d’apport pour faire savoir les débits

environnementaux requis ;

· Application des débits environnementaux conformément à un plan opérationnel de gestion des

débits qui tient compte des normes de débit minimal

pour Katse et Mohale.

· Il faudrait envisager d’augmenter l’ampleur et la

fréquence des crues de courte durée ; et

· L’impact des barrières artificielles existantes sur les

migrations des poissons dans le bassin versant du

fleuve Senqu devrait être évalué, tant en amont qu’en

aval du barrage proposé, et des mesures correctives

devraient être prises, le cas échéant (CES, 2014c). Cela pourrait inclure la construction de passes migratoires

ou la modification de la conception des barrières

existantes pour permettre la migration naturelle des

poissons (CES, 2014c).

Modérée

Impact de la modification des

débits sur l’écosystème

fluvial : contreforts

inférieurs (du fleuve Senqu à

la confluence avec

Malibamatso (62 km))

Considérable

Considérable

Impact de la prédation accrue

des poissons sur les services

écosystémiques fluviaux :

contreforts inférieurs (du

fleuve Senqu à la confluence

avec Malibamatso (62 km))

Modérée

Modérée

Impact de la prédation

accrue des poissons sur

les écosystèmes

aquatiques :

contreforts inférieurs

(du fleuve Senqu à la

confluence avec

Malibamatso)

Mineure

· Amélioration de la frayère de poissons ;

· Évaluation des obstacles à la migration des poissons.

Mineure

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Impact de l’augmentation du

potentiel halieutique :

nouveau bassin de retenue

Mineure

· Élaboration d’un plan de zonage du barrage (accroître les avantages).

Modérée

Terres humides

Répercussions du

déplacement de

l’utilisation des terres sur

les suintements et les

milieux humides en

substratum rocheux ;

suintements de partie

inférieure Valleyhead et

suintements de

Valleyhead ; et

Considérable

· Un plan ICM devrait être élaboré et mis en œuvre

pour l’ensemble du bassin versant du barrage de

Polihali. Il devrait inclure des considérations

regroupant de multiples perspectives

interdépendantes, notamment la gestion des

pâturages, la biodiversité terrestre, les zones

humides et les aspects socioculturels, ainsi que

permettre de gérer les impacts attendus du

changement climatique.

Considérable

Répercussions du

déplacement de

l’utilisation des terres

sur les tourbières de

Valleyhead

Critique

Considérable

Écologie terrestre

Pression accrue des

communautés déplacées sur

les ressources naturelles :

mosaïque d’affleurements

rocheux et de prairies

Considérable

· Renforcement du statut de protection

du haras de moutons de Phutha (le proclamer

éventuellement réserve naturelle) ;

· Création de jardins communautaires ;

· Élaborer un plan de gestion

intégrée du bassin versant.

Modérée

Pression accrue des

communautés déplacées sur

les ressources naturelles :

haras de moutons de Phutha

Critique

Négligeable

Oiseaux

Impact des activités

d’entretien et de loisirs sur

les oiseaux

Considérable

· Surveillance régulière (saisonnière) des populations

d’oiseaux afin de déterminer pleinement

les effets réels et immédiats du projet, de surveiller les effets à long terme et d’évaluer l’efficacité des mesures

d’atténuation et la possibilité de prendre des mesures

supplémentaires ;

· Identification des principales zones d’habitat aviaire

restantes qui devraient bénéficier d’une protection et

d’une gestion spéciales ;

· Réduire au minimum les zones requises pour

les activités d’entretien et de loisirs ; et

· La navigation de plaisance sur le barrage

devrait éviter les zones situées à proximité des aires

de nidification dans les falaises ou de perchoirs.

Modérée

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41

Impact de la pression accrue

des communautés déplacées

sur les ressources naturelles

et sur les oiseaux

Critique

· Une surveillance régulière (saisonnière) des

populations d’oiseaux devrait être poursuivie

afin de déterminer pleinement les impacts réels et

immédiats du projet, de surveiller les effets à long

terme et d’évaluer l’efficacité des mesures d’atténuation.

La surveillance continue permettra d’identifier les sites où les pressions croissantes exercées par les changements

de modes d’établissement et les activités humaines

peuvent être problématiques et pourraient servir de base

à l’élaboration de stratégies d’atténuation appropriées ;

· L’étendue des bassins versants éloignés, intermédiaires et supérieurs touchés par les

établissements humains et les activités humaines

déplacées et en expansion devrait être limitée au

minimum raisonnable et pratique ; et

· En collaboration avec le ministère de l’Environnement, mettre en œuvre des mesures de

sensibilisation sur les oiseaux.

Considérable

Les impacts sur l’environnement socio-économique et les principales mesures d’atténuation proposées sont résumés dans le tableau 6.

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42

Tableau 6. Impacts biophysiques et principales mesures d’atténuation

Impacts

Importance de l’impact avant l’atténuation

Résumé des principales mesures d’atténuation

Importance

résiduelle de

l’impact

PHASE DE CONSTRUCTION – INONDATION

Effets socio-économiques

Déplacement physique des

ménages

Critique

· Indemnisation et réinstallation ; et

· Projets de rétablissement des moyens d’existence

et de développement social.

Modérée-Majeure

Déplacement économique

Critique

· Indemnisation et réinstallation ; et

· Projets de rétablissement des moyens de subsistance

et de développement social.

Considérable

Risque accru d’accidents de

la route

Considérable

· Plan de gestion du trafic ;

· Campagnes de sensibilisation ; et

· Signalisation et mesures de modération de la circulation.

Modérée

Augmentation des

niveaux de bruit ambiant

Modérée

· Les ingénieurs désignés recueillent des données

sur les niveaux de bruit ambiant avant la construction

(niveau de référence). Les entrepreneurs recueilleront des

données sur le niveau de bruit ambiant pendant la

construction. Ces données seront comparées aux données de

référence afin de déterminer la variation des niveaux de

bruit résultant des activités de construction. Les mesures

d’atténuation du bruit seront ajustées, le cas échéant, afin de

réduire autant que possible l’augmentation des niveaux

sonores ; et

· Mise en œuvre d’un protocole de dynamitage

Mineure

Facteurs de nuisance accrus :

récepteurs très sensibles

Considérable

· Appliquer les directives de la LHDA en matière de recrutement et les mesures d’atténuation

Modérée

Facteurs de nuisance

accrus : récepteurs moins

sensibles

Modérée

Mesures décrites à la section 8.6.3.1. pour renforcer l’emploi

de la main-d’œuvre locale. Cela permettra de réduire le

nombre de travailleurs généralistes venant de l’extérieur de la

région et de décourager l’afflux.

Mineure

Prévalence accrue des

infections sexuellement

transmissibles et du VIH/sida

Considérable

· Collaboration avec les services de santé locaux ;

· Politique et programme de lutte contre le VIH sur

le lieu de travail ; et

· Planification, gestion et communication des risques ; et

· Code de conduite des employés.

Modérée

Augmentation des

comportements antisociaux

Considérable

· Recrutement d’une main-d’œuvre locale ;

· Code de conduite des employés ;

· Sensibilisation de la communauté et du personnel ; et

· Collaboration avec la LHDA et les départements

du gouvernement du Lesotho.

Modérée-Majeure

Création de

possibilités

d’emploi

Modérée

· Recrutement d’une main-d’œuvre locale ;

Considérable

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43

Acquisition de biens et de

services

Mineure-Modérée

· Passation des marchés à l’échelle locale ; et

· Facilitation du développement des MPME locales.

Modérée

Patrimoine culturel (y compris les sites archéologiques)

Impact du dynamitage sur

le patrimoine culturel

Négligeable à critique

· Évaluation de l’état des éléments avant et

après le dynamitage ; et

· Méthodes de dynamitage alternatives,

lorsque cela est possible, pour éviter tout dommage.

Négligea

ble à

modéré

Impact de l’inondation sur le

patrimoine culturel : sites

patrimoniaux

Considérable

· Confirmer l’emplacement des lieux de sépulture

et prendre des mesures d’évitement ;

· Convenir et procéder à la relocalisation

ou organiser des cérémonies avec les familles touchées

avant les perturbations causées par la construction ; et

· Marquer les tombes pour éviter de les endommager.

Mineure

Impact de l’inondation sur le

patrimoine culturel :

patrimoine immatériel

Modérée

· Préserver le patrimoine culturel des

villages à déplacer ; et

· Déterminer les possibilités de conservation des éléments du

patrimoine culturel et naturel en dehors du niveau de

remplissage maximum.

Mineure

PHASE D’EXPLOITATION

Effets socio-économiques

Augmentation des recettes

publiques

Considérable

N/A

Considérable

Opportunités économiques et

diversification

Mineure-Modérée

Mesures d’amélioration requises

· Pour tous les besoins en matière d’emploi

et de passation des marchés pendant la phase

d’exploitation, mettre en œuvre toutes les mesures

d’amélioration décrites aux sections 8.6.3.1 et 8.6.3.2 afin

d’améliorer l’emploi de la main-d’œuvre locale et la

passation des marchés.

· Mettre en œuvre toutes les mesures décrites à la section 8.6.3.2

Modérée

et renforcer la capacité des entrepreneurs locaux à saisir les

occasions d’affaires qui se présentent.

Mesures d’amélioration recommandées

· Conformément à la section 8.6.3.2, la LHDA

encouragera le développement des MPME en collaborant avec

des prestataires de services tels que BEDCO, y compris toutes

les parties affectées de l’ensemble de la zone du projet, dans

le cadre de l’engagement de la LHDA en faveur du

développement social au titre du plan directeur pour le

développement social (SDMP).

Augmentation du coût de la vie

Modérée

Mesures d’atténuation requises

· Mettre en œuvre toutes les mesures requises

et recommandées décrites à la section 8.6.3.3.3.

Mesures d’atténuation recommandées

· Mettre en œuvre des projets de développement social dans le

cadre du SDMP, tel que décrit dans la phase II (LR et SDF)

du LHWP, afin d’offrir des avantages socio-économiques

pour contribuer à relever certains des défis auxquels les

ménages peuvent être confrontés.

Modérée

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44

Croissance du secteur

touristique local

Mineure-Modérée

· Collaboration entre la LHDA et le LTDC

pour développer un plan de tourisme local lié aux initiatives

actuelles (Sani Top, par exemple) et potentielles (randonnée

en poney, visites du patrimoine culturel, etc.) pour la zone du

projet ; et

· Mise en œuvre du Plan directeur pour le tourisme.

Modérée

Poursuite des comportements

antisociaux et de la

propagation des IST et du

VIH/sida (chauffeurs de

camions longue distance,

demandeurs d’emploi)

Modérée

· Pendant la phase d’exploitation, peu d’interventions peuvent être menées directement par la LHDA. Cependant, la LHDA devrait contribuer en motivant et en soutenant les départements compétents du gouvernement du Lesotho afin qu’ils puissent identifier les projets et interventions potentiels qui pourraient conduire à des améliorations du comportement antisocial. Il s’agira probablement d’améliorer l’éducation et la formation, les installations et les activités récréatives, les interventions de sensibilisation à la criminalité et de gestion, les campagnes de sensibilisation à la santé (plus spécifiquement la santé et le bien-être sexuels).

Modérée

9. Impacts cumulatifs

Les impacts cumulatifs du PRAI sont décrits de manière générale dans le contexte des barrages issus de la phase I du LHWP (Katse et Mohale) et d’autres projets majeurs connus qui existent ou sont prévus dans le bassin versant de Senqu, et qui interagiront ou combineront leurs impacts à ceux du barrage de Polihali. Cette section ne constitue pas une évaluation détaillée de tous les éléments du LHWP relatifs aux différentes composantes environnementales de l’ensemble du bassin versant de Senqu/Orange, ni même du bassin de Senqu au Lesotho. Dans le premier cas, il faudrait procéder à une analyse approfondie des données hydrologiques de tous les barrages du fleuve Senqu/Orange dans le contexte des changements climatiques récents ou prévus, tandis que dans le second cas, il faudrait procéder à une analyse détaillée des données relatives au débit et des résultats de surveillance de la phase I du LHWP. En revanche, cette évaluation identifie et décrit les principaux impacts cumulatifs les plus probables, en se basant largement sur les informations disponibles et sur l’expérience tirée par l’équipe lors de la phase I du LHWP.

L’évaluation de haut niveau des impacts cumulatifs est divisée en deux sections principales. La première (section 9.2) consiste en une présentation générale du barrage de Polihali dans le contexte du bassin versant du fleuve Senqu/Orange et relève les implications du débit du barrage sur le système en aval. La deuxième section (section 9.3) s’attache à décrire les effets cumulatifs du barrage de Polihali dans le contexte des barrages de Katse et Mohale en termes de caractéristiques écologiques et sociales de l’environnement du Lesotho.

Cette évaluation cumulative de haut niveau met en lumière le large éventail d’impacts cumulatifs associés au barrage de Polihali, à la lumière d’autres projets. Les impacts

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cumulatifs des phases I et II du LHWP, combinés à d’autres captages pour la province du Western Cape (le Cap oriental) en Afrique du Sud, réduiront davantage le débit du fleuve Orange, avec des conséquences accrues pour la durabilité de l’estuaire du fleuve Orange, un site Ramsar et une zone d’importance pour la conservation des oiseaux. Ce phénomène devrait s’intensifier compte tenu des périodes de sécheresse que traversent le Lesotho et l’Afrique du Sud. Il faudra poursuivre les études et élaborer d’autres plans visant à accroître les débits du fleuve Orange pour régler ce problème, et examiner les rejets périodiques du LHWP afin d’atténuer les périodes prolongées de faible débit dans la rivière Senqu/Orange. Toutefois, il est peu probable que les options d’augmentation visant à améliorer l’apport du cours inférieur du fleuve Orange aient une incidence importante sur l’apport en eau en aval, du fait de la pression croissante que la demande en eau fait peser sur le bassin. La mise en œuvre de stratégies de demande en eau plus efficaces axées sur la réduction de la consommation sera essentielle pour équilibrer les besoins concurrents du fleuve Orange.

Au Lesotho, les impacts liés au débit du barrage de Polihali s’atténueront avec la longueur du fleuve Senqu. Si les rejets de Mohale et Katse amélioreront dans une certaine mesure la réduction du débit imputable au barrage de Polihali, l’on assistera à une réduction cumulative importante des apports des trois barrages au fleuve Senqu au Lesotho. Des changements dans les habitats des poissons et des riverains ont été enregistrés en aval des barrages de Katse et de Mohale, et l’on peut s’attendre à des effets similaires en aval du barrage de Polihali.

Les impacts cumulatifs de l’empreinte directe (estimée à 113 km2) des barrages du LHWP et des infrastructures connexes sur la biodiversité, les pâturages, les ressources naturelles et les moyens de subsistance sociaux dans les hauts plateaux sont considérables. Les impacts indirects associés à l’utilisation des terres et au déplacement du bétail des zones de barrages vers d’autres espaces étendent davantage la zone d’influence du LHWP. Les résultats de la surveillance ont confirmé une expansion importante des cultures et une dégradation des terres utilisées autour des barrages, même si l’on peut difficilement attribuer directement ces tendances au LHWP. À ce jour, l’indemnisation pour les impacts des barrages de la phase I sur l’écologie et les pâturages se limite à la protection des réserves de Bokong et de Tsehlanyane, qui s’étendent sur 7 228 hectares, mais cette indemnisation ne compense pas comme il se doit certains éléments de biodiversité prioritaires touchés par le LHWP – comme l’aloès spirale, les oiseaux nichant dans les falaises et les vairons de Maluti. Les effets cumulatifs de l’inondation des barrages et des lignes électriques sur les espèces d’oiseaux menacées à l’échelle mondiale – plus particulièrement le vautour du Cap et le gypaète barbu, l’ibis chauve et la cigogne noire – sont jugés importants, et exigeront des efforts concertés pour identifier et proclamer des zones comme étant protégées afin de mieux préserver ces espèces.

Les impacts directs et indirects sur les communautés et le patrimoine culturel sont également importants, car près de 1000 ménages auront été réinstallés lors des phases I et II du projet. Beaucoup plus de personnes seront directement touchées par la perte de champs et de pâturages, qui sont de plus en plus rares à mesure que la population s’accroît et que la fréquence et la durée des périodes de sécheresse augmentent,

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entraînant ainsi une insécurité alimentaire pour une grande partie de la population du Lesotho. En outre, les impacts indirects du développement d’infrastructures à grande échelle dans les zones rurales isolées des hauts plateaux et l’afflux de milliers de travailleurs, principalement des hommes, sur des périodes de trois ans, devraient avoir contribué à l’incidence accrue du VIH/sida dans la région.

La vente d’eau et d’électricité dans le cadre du projet LHWP a généré des revenus importants pour le pays (8,9 milliards de rands à ce jour pour la phase I), et le projet a permis d’améliorer considérablement le réseau routier dans les hauts plateaux (environ 570 km), d’étendre les infrastructures communautaires, et de soutenir plusieurs projets communaux (à l’exemple de coopératives agricoles et pastorales). Toutefois, bien que l’investissement dans l’infrastructure sociale et la prestation de services ne relève pas de la responsabilité de la LHDA, on craint que les avantages du projet au niveau national n’aient pas été suffisamment ressentis dans les districts et les communautés les plus touchés par le projet. Des efforts concertés et à long terme sont nécessaires pour collaborer avec les communautés et investir dans des projets communautaires durables, ainsi que dans des initiatives visant à soutenir la mise en œuvre d’approches holistiques de gestion intégrée du bassin versant pour améliorer et maintenir les moyens de subsistance.

10. Résumé

La phase II du LHWP devrait accroître les recettes nationales du Lesotho et la contribution de la vente d’eau et d’électricité au PIB, qui s’élève actuellement à 750 millions de rands par an, soit 6 % du PIB, et représente un apport important pour la couverture des dépenses publiques. En outre, le projet permettra d’étendre le réseau routier, de générer de l’électricité supplémentaire au bénéfice des habitants du Lesotho et de faciliter l’amélioration de nouvelles infrastructures sociales et sanitaires. Le projet contribuera aussi à l’essor des activités de développement communautaire. De plus, le projet créera entre 3 500 et 4 000 emplois dans le secteur de la construction sur une période de cinq ans, des emplois qui profiteront principalement à la main-d’œuvre basotho. À l’avenir, la présence du barrage devrait attirer un nombre croissant de touristes, en fonction des activités supplémentaires créées (bien que le potentiel touristique demeure encore limité). Dans une certaine mesure, cela accroîtra les avantages pour les résidents locaux, en particulier s’ils disposent des compétences et bénéficient de l’accompagnement nécessaire pour tirer parti des opportunités qui s’offrent à eux.

L’Afrique du Sud, quant à elle, devrait récolter de substantiels dividendes économiques à la faveur de la croissance industrielle, ainsi que des retombées plus vastes générées par le renforcement de la sécurité hydrique, ce qui favorisera le développement du commerce et de l’industrie, de même que la production d’électricité à partir des centrales électriques refroidies par eau à Mpumalanga.

Un certain nombre d’impacts socio-économiques négatifs sont résumés dans le tableau 5, surtout en ce qui concerne les déplacements physiques et économiques (perte de terres, accès aux ressources, nécessité de rétablir les moyens de subsistance, etc.). Parmi les

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impacts liés à la phase de construction, figurent un risque accru d’accidents de la circulation, des facteurs de nuisance accrus, des niveaux de bruit élevés, l’afflux de demandeurs d’emploi et des problèmes liés au comportement antisocial. Cependant, la création d’emplois et les opportunités de développement des entreprises et des prestataires ont également des retombées positives.

Les impacts biophysiques ont été résumés dans le tableau 4. Les principaux impacts négatifs sont liés à la perte des habitats de falaises pour les oiseaux qui ont coutume de nicher à ces endroits, à la pression accrue sur les ressources naturelles (pâturages, zones humides) résultant du déplacement des communautés hors de la zone inondable, et aux impacts de la diminution du débit sur les communautés et les milieux en aval.

Les mesures d’atténuation ont été identifiées et décrites dans la section sur l’évaluation des impacts (section 8) et regroupées dans un PGE relatif à la construction et dans un autre PGE axé sur l’exploitation.

La LHDA a conceptualisé et est en train d’élaborer ou de peaufiner un certain nombre de plans d’action environnementaux et sociaux conçus pour faire face aux divers impacts sur les moyens d’existence des communautés locales qui perdront une étendue considérable de leurs terres arables et de pâturages dans les vallées de basse altitude du barrage de Polihali. Il s’agit notamment de plans de rétablissement des moyens de subsistance, d’un plan directeur pour le développement social, d’un plan de gestion intégrée du bassin versant, d’un plan de gestion de la biodiversité, d’un plan d’action de santé publique et d’un plan de gestion du patrimoine culturel. Une politique d’indemnisation bien pensée a été rédigée pour la phase II du LHWP, et sera appliquée dans le cadre d’un plan d’action de réinstallation exhaustif en cours d’élaboration, selon une approche par paliers.

Les impacts résiduels majeurs du projet sont ceux qui devraient être les plus difficiles à atténuer efficacement et qui sont considérés comme étant d’importance « primordiale » après atténuation (selon le principe de précaution). Il s’agit :

• des effets de la perte de terres arables et d ’aires de pacage sur les moyens de subsistance des populations locales, eu égard au manque d’autres terres disponibles ;

• de la dégradation continue des aires de pâturages et des zones humides plus en amont du bassin versant en raison du transfert de la pression du bétail et de l’utilisation des terres du barrage vers ces zones ;

• de la perte considérable d’habitat pour les oiseaux prioritaires ; et

• des impacts sur la rivière en aval, conjugués à la modification des débits.

Pour toute question concernant le présent document, veuillez contacter les personnes suivantes :

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1. Assefaw, Mecuria, analyste financier en chef – chef de projet, Banque

africaine de développement, Région d’Afrique australe ; courriel :

[email protected]

2. Muja Annah Rutebuka, spécialiste principale du développement social,

Banque africaine de développement, Région d’Afrique australe ; courriel :

[email protected]