Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

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Projet d'une loi portant défense d'apprendre à lire aux femmes ([Reprod.]) par S **-M *** Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

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Projet d'une loi portantdéfense d'apprendre à

lire aux femmes([Reprod.]) par S **-M

***

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

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Maréchal, Sylvain (1750-1803). Projet d'une loi portant défense d'apprendre à lire aux femmes ([Reprod.]) par S **-M ***. 1801.

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THE FRENCHREVOLUTION

RESEARCHCOIXECTtO^

LES ARCHIVESDE LA

REVOLUTIONFRANÇAISE

MAXWELL

Headington Hill Hall, Oxford OXJ OBW, l'K

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PROJET

D'APPRENDRE A LIRE AUX FEMMES

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PROJET

DÉFENSE

D'APPRENDRE A LIRE AUX FEMMES;

Par S*M*

A PARIS,

Chea Massé, Editeur, rue Helvétius, n°, 580.

AN IX. 18OI.

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AUX CHEFS DE MAISON,

AUX PERES DE FAMILLE,

ET AUX MARIS.

Qui plus que vous doit sentir

la nécessité et l'urgence de la Loi

dont le Projet vous est adrcssé

et soumis à votre prudence ? Les

bons ménages deviennent rares;

et c'est vous, les premiers, qui

porte/la peine des préjugés et

des abus qui ont envahi l'édu-

cation des femmes.

Vous tiendrez donc la main

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à ceRèglement;

il vous intéresse

plus peut-êtreencore

queles

femmesqui

en sontl'objet prin-

cipal.

Lespuissances

mâles et fc-

melles duBas -Empire

de la

Littérature vonts'agiter

à la

promulgationde la

présenteLoi.

Onprononcera

malédiction sur

leLégislateur

indiscret et témé-

raire.Déjà

en butte auxprêtres,

comment n'a-t-ilpas

craint de

leur donner les femmes de let-

trespour

auxiliaires ? La coali-

tion des femmes dé lettres et-des

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prêtresest une rude chose

maisque pourra-tdîe

si les bons

esprits,si les tètes saines

oppo-

sent leurégide,

etplacent

cette

Loi sous lebouclier de la raison?

Les bonnes mères de famille,

les excellentes femmes de mé-

nage,les

épouses sensibles, les

jeunesfilles naïves et toutes

naturelles, vengéesenfin

du,

méprisantabandon où on les

reléguaitsauront

peutêtre

quelque gréau Rédacteur de

cette Loi, et rendrontjustice à

lapureté

de ses intentions.

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iv

Nous ne sommespoint dupes

(s'écrieront quelquesflatteurs

desfemmes) Vies ménagement

qu'on prendici

pourfaire en-

tendreque

les deux sexes ne

doiventpas

êtrerangés précisé-

ment sur la mêmeligne

dans

lagrande

échelle des êtres et

qu'ilfaut

placerun sexe au-des-

sous de l'autre.

Il fautrépondre:ce

n'estpoint

là du tout lapensée du

Légis-

lateur desfemmes.JDans

leplan

qu'ils'est tracé de la nature, il

n'ya

pas un. seul être inférieur

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v

à un autre. Toutes les produc-

tions sorties de ses mains sont

autant de chef,-d'oeuvres; et par-

mi une infinité de chef-d'oeuvres,

il seroit absurde d'établir ou de

supposer des préférences.

Les deux sexes sont parfaité-

nfen égaux; c'est-à-dirc, aussi

parfaits l'un que l'autre, dans ce

qui les constitue. Rien dans la

nature n'est comparable à un

bel homme, qu'une belle femme.

Ajoutons pour finir il n'y a

rien de plus lâid au monde qu'un

homme singeant la femme si

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ce n'cst une femme singeant

l'homme.

Ce Projet de Loi ne pouvait

paraître plusà

propos qu'au

moment où l'on s'occupe de l'or-

ganisa tion définitive des études.-

Vous remarquerez que dans

son rapport, si estimable, sur

l'Instruction publique Chaptal

garde le pl.us profond silence tou-

chant lcs femmes; il ne leur sup-

pose aucunement la nécessité

d'apprendre à lire, à écrire, etc.

Par logerait-il l'opinion que lèur

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*lj

espritnaturel n'a

pasbesoin

de culture?

Nota. Celles d'entre les femmes qui

prendront a, coeur ce projet de Lôi,

pourrons se permettre les réclama'

tions et sont invitées à les adresser

au Rédacteur: il s'empressera d'y faire

droit, autant que possible.

Mais il prévient qu'il ne répondra

aux injures que par son silence ac-

coutumé des injures ne sont point

des raisons.

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AUX FEMMES.

Si l'on vous interdit l'arbre delà science,

Conservez sansregret totre

douceignorance,

Gardienne des vertus, etihèred£« plaisirs;

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PROJET

LOI,

lire

aux Femmes.

MOTIFS DE LA LOI.

Ço n sidérant;

i°i \£vtl'amour honnête le chaste hymen

la tendresse maternelle lapiété filiale la

reconnaissance des bienfaits etc., sont

antérieurs à l'invention de l'alphabet et de

l'écriture, et à l'étude des langues; ont sub-

sistc, et peuvent encore subsister sans eUes.

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Considérant:

2°. Les incoûvcnicns graves quirésultent

pour les deux sexes, de ce que les femmes

tachent lire.

Considérant

5°. Qu'apprendre àlire aux femmes est

un hors-d'oeuvre nuisible à leur éducation

naturelle c'est un Itixc dont l'effet fut

presque toujours l'altération et la ruine des

moeurs.

Considérant:

Que cette fleur d'innocence qui ca-

ractérise une vierge, commence à perdre

de son velouté, de sa fraîcheur du moment

que l'art et la sciencey touchent du mo-

mentqu'un maître en

approche. La pre-

mière leçon que reçoit une jeune fille est

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(3)le

premier pas qu'on l'oblige à fairepour

s'éloigner de la nature.

Considérant:

5°. Que l'intention de la bonne etsage

nature a étéque les femmes exclusivement

occupées des soinsdomestiques, s'honore-

raient de tenir dans leurs mains non pas

un livre ou une plume, mais bien une

quenouille ou uu fuseau.

Consi dérant:

Combien une femme qui liesait pas

lire est réservée dans ses propos, pudibonde

dans ses manières parcimonieuse enpa-

roles, timide et modeste hors de chezelle,

égale etindulgente. Combien au coti-

traire, celle clui sait lire et écrire a de

penchant a la médisance à l'amourpropre,

au dédain de tous ceux et de toutes celles

quien saveut un peu moins.

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Considérant:

Combien il est dangereuxde cultiver

l'espritdes femmes, d'après

la Réflexion

morale de la Rochefoucaull quiles con-

ttaissait si bicn «L'esprit

de la plupart

des femmes sert plusà fortifier leur folie

Uque

leur raison. »

Considérant:

Que la nature elle-même, enpour-

voyantles femmes d'une prodigieuse apti-

tudeharler

semble avoir voulu leur

épargner le soin d'apprendre à lire il

écrire.

CONSIDÉRANT:

9°. Que le joli habil des femmes dédom-

magera avec usure de l'absence deleur style.

Considérant:

io°. « Que chaque sexe a son rôle. Celui

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(5)

de l'homme étant d'instruire etdeprotéger,

supposeune

organisation forte dans toutes

sesparties. Le rôle de la femme doit être

bien moins prononcé. Douceur et sensibi-

» lité en sont les deuxprincipaux caractères.

Tous ses droits, tous ses devoirs tous ses

» talens se bornent là et ce lot vaut peut-

» être bien l'autre. »

(Galerie des Femmes célèbres, in-f.)

Considéra ni:

ii°. «Que la société civile, dans la distri-

» bution de ses rôles, n'en a donné qu'un

» passif aux femmes. Leur empire a pour

» limites le seuil de la maison paternelle ou

maritale. C'est là qu'elles rôgnenl véritable-

ment. C'est là que par leurs soins journa-

» liers ellesdédommagent les hommes des

travaux et des peines qu'ils endurent hors

» de leurs foyers. Compagnes tendres et son-

)1 'mises, les femmes ne doivent prendre

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( Ci)

S.

» d'autre ascendant que celui des grâces et

» des vertus privées et ce plan de conduite,

» conforme a la nature a constamment

» rendu heureuses celles qui ont eu le bon

»esprit de ne pas porter leurs vues plus

» haut. l^a félicité du genre humain repose,

» toute, sur les moeurs domestiques.»

( Galerie des Femmes célèbres in \fi)

Considérant:

Que les hommages que le premier

sexe s'est fait une douce habitude de rendre

h l'autrc ne sont point adressés au savoir

des femmes, niais seulement à leurs grâces

et à leurs vertus.

Considérant:

i3°. Que les femmesqui

setarguent de

savoir lire et de bicn écrire ne sontpal

ccllesqui savent

aimerle mieux.

¡:esprit et le talent refroidissent le coeur.

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(7)

Considérant:

i4°-Q«c la coquetterie d'esprit est dans

les femmes un traversqui, comme l'autre

coquetteriemène au ridicule, et

quelque-

fois au scandale.

Considérant:

i5°. Que si la belle Aspane n'eut point.

été à la hauteur des lumières acquises de

Périclês \PcricUs nevoyant

en ellequ'une

femme aimablc destinée aux délassemcns

d'un homme d'état, Athènes n'aurait point

achevé deperdre

ses moeurs sous legou-

vernement tacite d'une courtisane.

CONSIDÉRANT:

i6°. Que si Louise Labè oti la belle Cor-

dure deLyon,

n'avaitpoint

eu la manie

des vers la chroniquedu teins ne se sc-

vrait pointhasardée de

signaler ainsi cette

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(8)

femme « Kllc avait une prédilection par-

» ticulière pour les poètes et les savans,

» les préférant aux grands scigneuis et leur

faisant courtoisie plutôt gratis, qu'aux

autre* pour graud nombre d'écus; aussi

leur communiquait elle rrivéncent les

pièces les plus se<5frettes qu'elle eut. »

Considérant:

Que Margueritede Navarre lIre-

mière femme de Henri IV aurait été moins

galante,si elle n'avait

passu écrire.

Une femme qui tient laplume pense être

en droit de se permettre plus de choses que

toute autre femme quine connaît

que 5ou

aiguille.

Considérant:

iS". Que si Catherine de Médicis n'avait

point su lire, iln'y

'aurait point eu en

France de journéede la St.-Bartbélemi.

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(9 )

2

'Considérant:

190. Que si la duchesse de

n'eût çté qu'une bonne ménagère sm*.

culture et sans lettres elle n'c6t point

abusé de son ascendaiit sur le grande Turenne,

au point de faire tourner la tête et les

armes de ce général contre sa patrie.

C O K S 1 D Y* R. A N T

ao». Que si Xon n'eût pqint appris à lire

aux femmes, celles de l'hôtel de Rambouillet

ne se Jicraicotpas donné le ridicule ineflV

çablc de préférer Voiture à Corneille et

Vradon àRacine. Ce, (lui prouve en même

teins que les femmes qui savent lire ne

de liWératurc, mcUJeuri

jwgejj le»

C o K s i d i r a n "t

3i°. Que' sï madame Guyon s'était con-

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( IO )

tentée d'être jolie, sans apprendreà lire,

clic n'aurait point égaréle beau génie

de

Fénélon: le coeur seul du plus sensible de

tous lesprélats,

se serait permis une tendre

foiblesse:

CONSIDÉRANT:

Les risques quecourt l'innocence

d'une jeunefillc livrce aux leçons d'un gram-

mairienpeu sage.

On ne trouve plus des Origined'humeur

à cesser d'être homme pour apprendreim-

punément ,il lire aux jeunes, filles et aux

jeunes femmes d'Alexandrie. '•.:

• v

Considérant:

aï'.Combien la seuleconjugaison

du verbe

Amo j'aime, a occasionné de chutes.

Considérant:

i\o. Combien unejeune

fille qui sait lire

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( Il )a de peine à rester à la tentation de jeter

lesyeux sur les lettres d'amour d'un séduc-

teur éloquent.

Considérant:

a5°. Combien les romans et lesouvrages

de dévotion font de ravage dans le tendre

cerveau des femmes.

C 0 N S i D|É R A N T

Combien la lecture est contagieuse

sitôt qu'une femme ouvre un livre elle se

croit en état d'en faire;

Et femme qui composeen siit

plus qu'ilne faut.

Molière.

Considérant:

Que l'érudition de madame Dacier

la fit changer de sexe; elle oublia dans ses

discussions savantes toute l'aménité du sien.

Page 26: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

( la )

Considérant:

28". Que la culture des lettres n'eut pas

le pouvoir d'adoucirl'humeur violentc le

caractère emportéet le

brusque abord de

v mademoiselle de Goxrmay, la fille d'alliance

'de Michel Montaigne.

Considérant:,

2f)o. Que si madame de n'avait

point cté poëtc,nous aurions

quelques jolis

vers de moins mais cUc n'auraitpoint

donné à ses contemporains et à laposté-

rité le contagieux exemple d'un ménage en

désordre à force d'esprit.

Co n's i i) v r a k t

3o°. Que madame de

de trois maris, et auteur de douze volumes,

n'en fut pas moins galante les Muses né

Page 27: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

lui apprirent pas à mettre plus d'harmonie

dans sa conduite.

Considérant:

5lù. Que pour l'ordinaire une femme

perdde ses

graceset même de ses moeurs,

mesure qu'elle gagneen saroir et en

talcns.

Pourpeu qu'elle

saché lire et écrire

une femme se croitémancipée,

et hors de'

la tutelle ou la nature et la société Font

s mise pourson propre intérêt.

Considérant:

5a». Que la cause supprimée l'effet tombe

de lui-même ainsi les femmes ne sachant

plus .lire, ne nous offriront plus le risible

travefs de ces diplomates femelles, qui du

fond d'il» boudoir le Publicistc à la main,

disposent des empires, font la part aux rois,

aux républiques. ••• etc.

Page 28: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

C Ô N 8 I D É R A^N T

Que la qualité de femme qui sait

lire, n'ajoute rien aux titres sublimes et

touchans. de bonne fille, bonne épouse et

bonne mère, ni auxmoyens d'en

remplir

les devoirs doux et sacrés.

Considérant:

34<>. Que la place d'une femme n'est point

sur les bancs d'une école encore moins

dans une chaire dethéologie,

dephysique

ou de droit, comme il s'est Tuplus

d'une

fois àBologne

en Italie.

Considérant:

Que le cardinal Barbarigo ne voulut

jamaispermettre à,la savante llèlcnè > Lucrèce-

Piscopîa Cornara de se faire recevoir membre

de l'université de Gadoue persuadé qu'il

étaitqu'un chapeau de fleurs ou de plumes

Page 29: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

(i5)

siedbeaucoup [mieux sur la tête d'une

femmequ'un bonnet de docteur.

Ç O NSI D & R A N T

36o- Que les femmesayant reçu une' or-

ganisation physique plus frêle et un carac-

tère moral moins décidéque les hommes;

l'étude des lettres n'est pas unpuissaut.

moyen de donner de la force et del'énergie..

De l'aveu desphilosophes eux-mêmes, lés

lettres énerventquand

elles necorrompent

point.

Féaélon a dit:

« Les femmes ont, d'ordinaire Pesprit

encoreplus

foibleque les hommes. »

Voyezson traité de V éducation

Considéïiânt;

37°. Que les femmes les mieux instruites,

Page 30: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

ocyles plus savantes n'ont jamais enrichi les'

sciences et les nrlsd'aucune découvert*.«1l n'y a jamaiseu de femmes inventrices»

dit foliaire dans ses

L'invention de la gazen'est pas mêmeduc à

itfte femme. > ''

C'ONS I D K n A N TC

58°.. Que quoiqu'on ;c« ait dit, l'esprit et

le coeur ont un, scjte comme lecorps

dans

la dépendance duquel ils spnt tous deux,

le moral et lephysique

étant unis d.'utt©

intimité si étroitequ'us ne font

qu'un.

Considérant:

3q°. Ijamort précoce de

plusieurs jeunes

nhesque leurs mères avaient condamnées

a l'étude deslangues et

à d'autres sciences

toutes aussipeu compatibles aux forces et

aux goûts naturels d'uue jeune personne.

Page 31: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

)5

Considérant:

4o°. Que presque toujours quand les

feinmes tiennent la plume, c'est un homme

qui la taille. Le mathématicien Clairaut

rendit ce service à madame Duchatetit,,

Colletet faisait les vers de sa servante

devenue sa femme.

Considérant:

Que, les femmes n'étant assujétics à

aucune charge publique, a aucune fonction

administrative, noyant pas môme droit aux

fauteuils de Y Institut, elles n'ont nul besoin

de savoir lire, écrire.

Considérant:

Que les femmes onttrop

tions dans leur ménage pour tr u er du

lems de reste et à perdre en lectures

écritures.

Page 32: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

(i8)

Considérant

«Que les douces fonctions de la vie

»privée sont assez multipliées pour occuper

» toute entière une femme de mé/itc et que

» ccllequi

embrasse la profession d'écrire

» n'est pas moins ridiculeque

ces soldats qui

pendant les loisirs de la cazerne, prennent

»V&'guiHe de la marchande de modes, ouïe

» tambour de la brodeuse. »

(Galerie Univ. des Hommes illustres, tn-4*.

Art. Voltaire. Notes.)

Considérant:

Qu'il y a scandale et discorde dans

unménage quand une femme en sait au.

tant ou plus que le mari.

Combien doit être difficile laménage

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d'une femmequi

fait des livres, unie à un

hommequi

n'en sait pasfaire.

Considérant:'

/jG Combien la première éducation des

enfans, nécessairement confiée à leur mère,

souffre quand la mère est distraite de ses

devoirs par la manie du bel esprit.

« La couvée est mal tenue, quand lapoulo

» veut chanter aussi haut que le coq » dit

un vieux proverbe.

Considérant:

Que l'art deplaire et la soicnce du

ménage ne s'apprennent pas dans les livres.

L'art d'aimer d'Ovidc n'a rienappris

aux

femmes.

Considérant:

Combien il est ridicule et révoltant

Page 34: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

(*>)

de voir une fille à marier, une femme en

ménageou une mère de famille enfiler' des

vîmes, coudre des mots, etpâlir sur

une

brochure tandisque

lamal-proprctc

le

désordre ou le manque de tout se fait sen-

tiv dans l'intérieur de la maison. »

••Considérant:

/,q°. Qu'une femme, pour nepoint savoir

lire n'en est pas moins estimable mosns

digned'être aimée moins en état de rcrm-

plir toutes ses obligations d'épouse, de mère

deparente

et d'amie.

Au contraire qu'un époux de bon sens

trouve plas de vcritables jouissances auprès

d'une femme naturelle et sans lettres.

qu'avec une autrercmlolie

deprétentions

au savoir et auxapplaudisscmcns.

Considérant:

5o°. Combien un maître de maison ja-

Page 35: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

loux de remplirles devoirs de l'hospitalité

est confus, quand il a pour épouseet com-

pagne une femmes plus occupéede livres

et de manuscrits quedes détails du ménage:

touts'y

faitmal, ou mal-à-propos; la table

est irial servie; le lit est mal dressé; et le

voyageur,en

partant, plie les épaules, et

se dit tout bas «Que les Dieux me

pré-

» servent d'une maisoia dont la' maîtresse

» sait lirc x

Considérant:

5i°. Qu'une femmepeut

sepasser

de

savoir lire poursavoir vivre pour être

polie et prévenante envers les étrangers,

pour faire les honneurs d'une table, pour

être l'ame d'uue fête, pourdonner un

sage

avis dans une assemblée de famille pour

calmer les emportemensd'un mari, pour

ramener à la sagesseun fils égaré,

ou une

fille surprise par un suborneur, etc. etc.

Page 36: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

C O N S I I) i. P. A N T

5ao. Combien les femmes deviennent né-

gligentes, paresseuses, hautaines, exigeantes,

acariâtres, peu soumises, pour peu qu'elles

sachent lire et écrire; combien est insou-

tenable celle qui vise àl'esprit

ou au savpir

cellequi parle

comme un livre.

( Voyezle Ge. Considérant.)

Considérant:

Que depuis qu'on rencontre dans

toutesles professions, des femmesqui savent

lire, la nourrice faitjeûner

son nourrisson;

la marchande négligeson

comptoir,et la

cuisinière son service; l'ouvrière commence

plus tard et finit plus tôt sa journée la

cocffcusc distraite brulc la blonde cheve-

lure de sa dame la garde-malade et l'c-

picicic-droguistc tuent leurs malades par

Page 37: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

des qui-pro-quo; et la jeune fille devenue

raisonneuse, dit que sa maman radote et

traite son papa de boa-liomnie.

Considérant:

5/j°. Que si jamais les femmes n'avaient

su lire, ni écrire. Jupenal, Molière et

Jioileau ne se seraient point armés contreelles

desverges de

la/6atyre.

Considérant:-

55o. Que si jamais les femmes n'avaient

oseporter

la main à l'arbre de la science,

Salomon ou St.-Paul n'aurait jamais trouvé

de motifs pour parlerd'elles en ces termes

Melior est iniqultas viri, quam mulier

bene/aciens.

Considérant:

5G°. Que le sage Salomon qualifie de

Femme forte, non pas la femme esprit fort,

Page 38: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

ou bel esprit« mais ceUe

qui etoploye

» avec intelligence le lin et la laine, tourne

le fuseau et donnepar année deux

»paires d'habits à ses serviteurs des deux

»^sexes.»

( Ce sont lespropres

termes de la Sainte

Bible.)

CONSIDÉRANT:

57-. Que dire son chapelet est aussi mé-

ritoire devant Dieu que de lire, soi} ofiïcc

du matin et de l'après-midi.

Considérant:

Que dans lespremiers tems la lec-

ture de la Bible, elle-même, était interdite

aux Juives; c'estpour cela qu'on ne leur

apprenait pointà lire.

La sage Noëmi et sa, fine, la touchante

Page 39: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

(

4

Ruth ne savaient point lire; Rulh dut la

main de Boot à son aimableignorance.

Considérant:

Anti«onc t n'eut pas besoind'apprendre à

lire pour devenir le chef-d'œuvre de la

piétéfiliale: a sa place, la savante Sapho

n'eût probablement pas été la compague

aussi assidue, aussiimperturbable de son

malheureuxpère.

Considérant:

Co°. Que Sapho eut

conservésa

réputa

tion si clic n'eût jamais su écrire du

moins on n'aurait jamais parlé d'elle, au

grandscandale de son sexe.

Considérant:

6i°. Que lesfemmes-beaux- esprits con-

sentiraient difficilement à suivrel'exemple

Page 40: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

de la jeuneErinne cette contemporaine

de Sapho,mais plus sage, pour ne point

facher sa mcrc, ne se permitde composer

qu'un seul poëmedont le sujet était l'éloge

de la Quenouille.

Considérant:

Ga». Que chez les sages Egyptiens sur

les bords du Nil on nevoyait pas, comme

sur les rives de la Seine', les fenuues sortir

de leurs maisons et quitterle Lerceau de

leurs enlaus pour allec apprendre à lire

à l'école d'un pédantex-moine.

Considérant:

65o, Que les Amazones (dont pourtant H

faut blâmer etrepousser

l'institution mar-

tiale, siétrangère aux moeurs natureUes des

femmes), les jimazQne$i{\ù étonnèrent les

Page 41: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

héros de leur lenis par une bravoure égale

à la leur; ne savaient pas lire.

CONSIDÉRANT.

C4°. Que les Vierges Lacêdémoniennes

dans des ballets décens, savaient enflammer

lecourage

des jeunes Spartiates, et ne

savaient' pas lire.

/Considérant

65°yQue parmi les occupations desfemmes

des éros do l'antiquité on leur recom-

mandait, avant tout, de faire de la toile.

Dans Homère elles mènent leur vanité,

non pas à savoir lire ou écrire, mais bien à

filer.

Théocrile pourdonner une haute idée

de la bellc Hélène dit qu'elle filait mieux

quetoutes ses fcmmcs.

Page 42: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

C O N SIDÉRA N T

66°. Que Pénélopc si fidèle à son mari-

voyageur, savait, entissant, jour et mut,

repousser les amans qui l'assiégeaient, et ne

savaitpas

lire.

Considérant:

67o. Qix'sfndromaque jlVpousc du vaillant

Hector, si touchante dans Homère, quand

elle fait ses adieux au héros sonépoux, ne

savaitpas lire.

Considérant:

Que la princesse Nasicaa la fille

du roi Alcinous, lavait, eVle-méme, les

habit* de sonpère, et ne savait

pas lire.

Si elle avait su tenir laplume, peut-

êtreque la

princesse royale eutdédaigné

de lever le battoir.

Considérant:

Que les Salines n'eurentpas besoin

Page 43: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

de savoir lire, pour réconcilier sur lechamp

de bataille, les deux peuples féroces aux-

quels elles appartenaient par le sang et par

l'hymencc.

Considérant:

700. Que la chaste Lucrèce, qui sepoi-

gnarda pourne

pointsurvivre au déshonneur

du lit conjugal, ne savait paslire.

Les fils de Tarquin latrouvèrent chez

clle et hicu avant dansla nuit, occupéeau

miliou de ses femmes, à travailler, de ses

mains, à des ouvragesde laine.

Considérant:

710. Qu'/Zb/acc, pourramener aux devoirs

de leur sexe les dames de Rome leur pro-

pose les Sabines, excellentes ménagères qui

ne savaient pas lire.

Considérant:

72." Que cette romain qui allaita sa

Page 44: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

(3o)

mère condamnée àpérir

de faim dans on

cachot ne savaitpas lire « c'était une

» femme dupeuple

humilisin plèbe n dit

Plinc le naturaliste.

Le sénat romain lui décerna une statue

les mêmes honneurs ne furentpoint rendus

àSulpicie faiseuse de

satyres.

Considérant

Que, quand l'Ange Gabriel descendit

du firmament pour annoncer à Maris

( l'épouse de St.Joseph ) la conception d'un

Dieu dans ses flancs virginaux Gabriel ne

surprit point la bonne vierge faisant une

lecture elle réparait les chausses de son

époux, car son ignorance avait trouvé

grace devant le St.»Esprit.

Considérant:

Que Mahomet quiaimait tant les

femmes, ne voulait point qu'elles seussent

Ire plus sage en cela que son malheureux

Page 45: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

( Si )

prédéccsscnr ( voyez l'évangile des deux

soeurs Marthe et Marie selon SI. Luc

chap. X verset 33. )

Les épouses de Mahomet, et la célèbre

FatiniCy sa fille ne savaient pas lire.

1l n'est pas même bien prouvé que Ma.

homet lui-môme sçut lire. Son ignorance

n'empêcha pas qu'il ne devint le fondateur

d'une grande religion.

Considérant:

Que la reine Zénobie moins' sa-

vante, eût été moins ambitiense et par

conséquentn'eût jamais consenti

qu)6n as-

sassinat son époux. f'

Considérant:

Que nos Gauloises toujours con.

sultées utilement parnos bons

ayeux dans

les affaires les plus délicates, les plus épi-

neuses, ne savaientpas

lire.

Page 46: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

Considérant:

Que C/iarlemagne qui le premier

en France, ouvrit des écoles, enlégislateur

profond n'y apella pointles femmes. Et cet

Empereur-roi prêcha d'exemple: il ne donna

à ses filles d'autre éducation que celle de

coudre et de filer.

Considérant

Que dans les siècles brillans de la

clievalerie époquesi honorable et si

glo-.

rieuse pour les fenimes, elles n'avaientpas

besoin d'apprendreà lire

pour inspirerles

braves: il suflisait de leur beauté et de leur

vertu.

Considérant:

Que Jeanne d'Arc scut hien déli-

vrer la France, sans savoir lire.

Considérant:

v/800. Qu'avant cette héroïne, labergère de

Nanterrequi sauva Paris en trouvant

grace

devant Attila, Geneviève ne savaitpas lire;

Page 47: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

i

quoiqu'un peintre niais l'ait représentée gar-

dant ses moutons, l'évangile à la main.

Considérant:

8i°. Que plusieursd'entre les reines de

France ne savaientpas lire; et,ce ne furent

pasles

plus intriguantes:

Madame de Maintenon qui avait despré-

tentions au savoir et à lapolitique tape'

tissa comme on sait, le génie de Louis le

Grand, et compromitle salut de l'Etat.

Considérant:

8a0. Que le cardinal de Retz un jour, se

désista, d'une criminelle attaquevaincu par

les larmes d'une villageoise vertueuse; lç

prélat n'ct1t peut être pas même eu de

combat à soutenir avec une fille lettrée.

Considérant:

Quel'amour de la science n'a pas

la vertu dc^ refréner les passions; témoin

Page 48: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

(34)

Christine reine de fit assassiner

son amant sous sesyeux

dans la galerie de

Fontainebleau.

CONSIDÉRANT:

8/jo. Combien la science mal digérés

donne de bilc.

Antoinette lionrignonl'une des femmes

(luifit le

plusde livres fut par cela même

Tune des fcnunes les plus maussades les

plus difticiïcs à vivre.

Considérant:

850, Combien les charmantes lettres de

madame de Sévigné\ et lcs poésies gracieuses

de madame Dcshoulièrcs ont fait de mau-

vaises copies.

Considérant:

8Go. Quela belle lAiure, dont les chastes

appasfirent tant d'impression

sur le coeur

de Pétrarque, et qui nous valut tant de

Page 49: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

(55;

beaux vers de ce pocte sensible ne savait

pas les lire.

« C'était, disent les historiens du teins et

» du pays, une pastourelle. naïve qui ne

» savait que garder un troupeau. »

CONSIDERANT:

Que la belle et riclie Marguerite

Sarrochiay dame(Jç Naples

auraitpu

vivre

longuement et être honorée de sescompa-

triotesquelques

talens en littérature lui

inspirèrent tant de vanitéqu'elle

mourut

jeune, flétrie par le chagrin et chargée

du mépris public.

Considérant:

Que si iniladiMontaigne l'épouse

Je

FambassadeuranglaisàConslantinople n'eût

sçu ni lire ni écrire elle n'eût point dégradé

les lettres en repoussant d'unslylc de

corps-

de-garde l'imputation vraisemblableque lui

Page 50: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

( 5G)

fit Pope d'avoir reçu les honneurs du mou-

choir dans la caserne des Janissaires.

Nous comhtcrions un recueil de lettres

curieuses de moins et une fenune est!-

mable de plus.

Considérant:

Que les Américaines du midi por-

tent seules tout lepoids

du ménage, et

accouchent sans douleur elles seraient

moins robustes, moins saincs, moins labo-

rieuses, si elles savaient lire.

11 est prouvé queles Femmes-Auteurs

sont moins fécondes que les autres.

L'exemplede

Sdinte-Brigittemère de

douze cnfans et auteur de douze volumes,

neprouve

rien l'exemple d'un c. sainte n'est

qu'une exception.

Considérant:

qo°. Combien il est choquantdans le

Page 51: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

(37)

angage ainsi qu'en morale d'être obligé do

donner aux femmes des qualifications mas*

culines, telles que Mademoiselle est auteur,

Madame est amateur, ou bien:

Les femmes Beaux Esprits, n'cnt pas un bon esprit-

Cette dissonnancc grammaticale tend à

prouver que les femmes semblentabjurer

leur sexe quand clles exercent lee pro-

fessions queces mots

désignent.

Considérant:

D'ailleurs, qu'empêcher les femmes

d'apprendreà lire, c'est un grand pas do

fait pour arrêter lamultiplication des livres,

et pour opérer une salutaire réforme dans

la littérature tombée enqueuouille.

C o n s i/i i R A N T

Ce que les auteurs de la Galerie

Page 52: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

(38)

universelle des jfommes Illustrés placent

dans la bouche de Yoltaire

ceDu moment que le sexe, né pour

» plaire eut la prétention de vouloir ius-

» truire, la morale et la littérature allèrent

» en décadence. »

( Calerie Universelle, in-/tf. )

Considérant:

q5°. Combien l'esprit naturel des femmes

yui ne demandepoint à être cultivé, baisse

de son prix pour peu quel'art en

ap-

proche.

Qui nepréfère aux airs factices du

serin aujargon étudié de la

vie ou du

perroquet, le chant libre et sansapprêt du

rossignol?

Considérant:

l)40< Qu'il n'est pas très nécessaire aux

Page 53: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

femmesd'apprendre VA^B, C pour sefonder le jugement puisque Molière se

trouvaitbien de consultersa servante la-

quelle ne savait pas lire.

Malherbe aussi prenait l'avis de sa mé-

nagère.Considérant:'

rj5<>. Que dans lescampagnes, beaucoup

de fermièresintelligentes gouvernent elles-

mêmes l'intérieur et le dehors de la ferme,

sans savoir lire.

Considérant

(Jj°. Qu'une jardinière qui ne sait pas tire

maisqui

danschaque saison fait cctore les

fleurs les plus brillantes estpréférable

ces dames occupées matin et soir de l'assor-

timent de leurspensées.

Considérant:

97°. Queles femmes insisteraient eu vain.

Page 54: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

(4o )

sur la nécessité d'apprendre à lire, puisque

et leplus grand

homme de son siècle, ne

savait ni lire, ni écrire.

( V. Mém. sur Pane. chevalerie, par

Ste-Palaye, in-4<>. )

Considérant:

Que les fcmmes douées d'un bon es-

pritseront les premières

à consentir la

présente loi quau'delles en auront pesé

lés motifs dans leur sagesse et dans, fin-

térêt qu'elles inspirent.Elles verront dans

cette mesure urgente et nécessaire nonpas

une extension du despotisme viril mais

bien plutôtuu rappel

a la raison.

CONS[ 1 d ic a a K r

99». Ce proverbe hébreu

Toute Thabilete d'une femme est clan:

Page 55: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

( 4« )

6

»saquenoiuUc;» et ce proverbe français:

« femme sage

» Reste à son niënage. »

G O N S I D K-K A N T

roo". Ce qu'on lit dans Aristote:

« La femme ne doitpenser qu'à

la conser-

» vation de cequi

sé trouve dans lïriteïieur

» de la maison.».

f/s Economiques.)

Considérant:

ioio. La solidité de ces parolesde

Fénélon

« Les filles qui ont de l'esprit. s'érigent

souvent en savantes et enprécieuses

elles

» Usent tous les livres qui peuvent nourrir

» leur vanité, et se remplissant l'esprit de

» jene sais quelles

idées chimériques elles

» se gâtentmême par

là pourle monde. »

(Educationdes Filles. 1G87.;

Page 56: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

Considérant:

Legrand

sens renfermé dans ces

parolesdu P.- Dlallebranche

« C'est aux femmes à décider des modes,

discerner le bon air et les belles ma-

» nièrcs; elles ontplus de science, d'habi-

» leté et de finesse que les hommes sur ces

» choses. Tout cequi dépend

dugoût

est

» de leur rcssort; mais. etc.

(Recherchede la vérité.)

Considérant:

io5*. Cepassage considérable de la pre-»

inièreEncyclopédie'.

« On pourrait douter si l'étude des lettres

» ne coûtepoint aux femmes un

peu d'in-

nocence. »

(Ait. Femmes, in-Ç°. )

Page 57: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

V V )

C O N S I D K R A X T

io/j0. Que Desmalhis a dit, d'après les

anciens

« La gloire d'une femme est de vivre

»ignorée »

et de resterignorante

aurait du ajouter Dcsmalhis pourdire tout

cequ'il pensait.

Considérant:

io5°. dequel poids

est cette autre cita-

tion de MichelMontaigne

« La plus utile, la plushonorable science

» d'une mère de famillc est la science du

» ménage.»

« Si les bien nées (les dames) me croyent,

» elles se contenteront de faire valoir leurs

»propres

et naturelles richesses Que

leur faut-il quevivre aimées et hono-

Page 58: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

( /il, )

» rées ? Elles n'ont et ne saventclue trop

» pour cela.*»

(Essais. 111.5.)

Considérant:

ioG°. Ce qu'a dit Balzac.

« J'aimerais mieux avoir une femme dui

» etlt de la barbe, qu'une femme qùi eut

» du savoir. »

Considérant:

1070. La valeur

ce On se défend d'une savante, mais on

» ne se défend point d'une femme on a

»quelqu'estime séche et stérile pour la ca-

»pacité de l'une; mais le coeur s'allume

» pour les agremens de l'autre.» »(

A Paris, il y a dcs femmes qui

Page 59: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

» écrivent et quifont des livres; les plu?

» sages font des enfans. »

( Idern. p. 388. )

CONSI DÉRANT:

io8\ En outre, l'autoritcde ce passage,

tiré de la Bibliothèque des femmes

1V12. )

« Par-tout lçs lois en réservant aux

» hommes laplume et Pépée

ont semble

» bornerle sexe aux soins du ménage.u

Considérant:

L'autorité plus graveencore de

J. J.Rousseau, dans une Note ( K ) de sa

lettre à Dalemberl, qu'ilserait par trop

dur de reproduireici. Il nous sera plus

doux de rapporter la citation suivante du

plus cloqucnt des philosophes

« Est-il au mondc uu spectacle aussi tou-

Page 60: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

(46)

chant, aussi respectable que celui d'une

» mtre de famille entourée de ses enfans,

»réglant les travaux de ses

domestiques

procurant à son mari une vie heureuse

» etgouvernant sagement sa niaison etc.»

Considérant:

iio°. La justesse de cepassage:

« la fluidité dusang

etl'agilité.des esprits

auimaux rendent les femmesincapables

»d'apporter une attention sérieuse tout

» ce qui est un peu abstrait; ét ledégoût

qu'elles sententpour

tout raisonnement

» suivi, prouvela délicatesse de leur ima-

»gination, qui n'a

pas la force de'soutenir

» cet effort. »

( Du BeLEsprU, 1695. Paris. )

Considérant:

m0. Que quelqu'un a dit:

« L'étude et les, livres ne servent

Page 61: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

(47)

qu'à rendre une femnttinsupportable. »

(P. Corn.)

Un écrivain plus moderne encore a dit:

'« Le défaut du siècle est d'avoir le coeur

» sec et de tout faireavec l'eaprit, défaut

»particulier aux femmes. »

Considérant:

il 20. Ce qu'Homère met dans la bouche

de Jupiter s'adressant a' Véuus:

)1 Contentez-vous des jeux, des ris et dcsappas.

Présidez aux amours.

{Iliade' y.)

Mais n'étudiezrai

I

pourrait on ajouter engénéralisant la

citation et enl'appliquaut à toutes les

femme.

« Renoncez ( dit le continuateur d'Ho-

»mère ) renoncez à un dessein dont l'exé-

» cutiou surpasse vos forces, etreprenez

Page 62: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

» dans l'intérieur de vos maisons et les

» toiles et les ouvrages propres à votre

» sexe. »

( Quintus, deSmyrne, trad.

par Tourlet Ch. 1. T. i. m-8<>.

Considérant:

Enfin la justesse et la convenance

.-de ces bons .vers:

Il n'estpasLien honnête, et pour beaucoup

de causes,

Qu'one 'femme'étudie et sacheplusieurs choses.

Former aux bonnes mœurs l'esprit de ses enfans,

Faire aller sonménage,

avoir l'ceil sur ses, gens,

Et régler sadépense avec économie,

Doit être son étude et saphilosophie.

N"S pèressur ce

point étaient geas bien sensés

Qui disaient qu'une femme en sait toujours assez.

Les leurs nelisaient point j

mais elles vivaientbien

Leursménages étaient tout leur docte entretien

Et leurs livres un dv, du fil et desaiguilles,

Dont elles travaillaient au trousseau de leursfilles j

Les femmes d'àprésent sont bien loin de ces moeurs

Elles veulent écrire, et devenir auteurs.

Hojiièje,

Page 63: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

7

TEXTE DE LA LOI.

EN CONSÉQUENC E:

LA Raison reut( dut -clic passer pour

Vandale) que lesfemmes ( filles, mariées

ou veuves) ne rnettent jamais le nez dans

un livre, jamaisla main a la

rlumc.

La Raison veut:

A l'homme, l'épée et la plume.

A la femme, l'aiguilleet le fuseau.

A l'homme, la massue 'd'Hercule.

A la femme, laquenouille d'omphale.

A l'homme, les productions du génie.

A la femme, les scntiiucns du coeur.

Page 64: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

(5o)

III.

La Raison veut que chaque sexe soit à

sa placeet

s'ytienne.

Les choses vont mal quand les deux

sexes endettentl'un sur l'autre.

La lune et lesolcil

ne luisent point ensemble.

1 V.

LA raison ne veut pas plus que lalangue

qu'unefemme soit auteur', ce

titre, sous toutesses' acceptions est 10

proprede l'homme seul.

La Raison veut que les sexes diffèrent

de tatens comme d'habits.

Il est aussi révoltant et scandaleux de

Voir un homme coudre, quede voir une

fcnjmc écrire de voir un homme tresser

Page 65: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

( 51)

descbe«ux,qtie

de voir une femme tour-

ner desphrases.

VI.

LA RAisoN maintient ce vieux Proverbe

« Les paroles sont des femelles, les écrits,

» sont des mâles cc

En ce «uNl semble faire les parts et as-

signer chacun des deux sexes le talent

qui lui convient.

N. B. Toute la sagesse des nations est dansleurs

proverbes.1

VII.

LA Raison veutque

l'ondispense les

femmes d'apprendreà lire,

à ccrire,

i • "-à itnprimcr,

àgraver,

•–> ««– à scander,

à solfier,

peindre, etc.

Page 66: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

Quand elles savent un peude tout cela,

c'est trop ordinairement aux dépens de la

science du ménage.

V I I

Im IUisok veut doncque

laplume

à

écrire et le pinceau le-crayon et le burin

Soient interdits à la main des femmes; l'ai-

guilleà coudre et le fuseau, à la main

des hommes.

1 X.

La IUison veutcjue dans les arts du

dessin, de lapeinture

et de la gravure, les

femmes ne perdent pasle tems à

porter

leursprétentions

an -delà de celles de la

sensible Dibutade.

Cette jeune beauté deSycionc traça sur

]a muraille, la lueur d'une lampe te

pourtour de l'ombre de son jeune ami

obligéde faire un

lopgvoyage.

( V. Tlfist. Nat. Pline. XXXV. la )

Page 67: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

X.

La Raison et la décenten'approuvent

po,nt du toutque

dejeunes

dessinatrices

passent desjournées

entières àcontempler

et acopier

les bellesproportions

de Y Apol-

lon du Louvre, ou du Zan/fo, ou de !«•-

cule- Farnése. etc.

Périssent tous les arts, plutôt que la pudeur!

XI.

La Raison veutque

les femmes, dans

leurs loisirs, apprennent naturellement A

chanter, sans livres et sans mattres mais

qu'elles ignorent toute leur vie combien il

ya de notes dans la

musique,de lettres

dans l'alphabet,de

syllabesdans un vers

alexandrin ou pentamètre.

]les. femmes sont nées pour être aima-

hies ct rerlueusâs et nonpour devenir

des virtuoses et des savantes.

Page 68: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

(M)

XI 1.

La Raison veutque les maris- soient les

seuls livres de leurs femmes; livres vivans,

où nuit et jour elles doiventapprendre

à lire leurs destinées.

« Il serait bienséant et honorable ( dit

» un vieuxlivre) d'ouir une femme

qui

dirait à son mari: mon ami, tu es mon

précepteur mon maître de philoso-

phie.. • etc.

( lnstitution de l'homme

p. jn-80.^

N. B. Une femme bel-esprit et auteur decicq

siigros livre», vint rendre viaite à une

mari do

trois fines et de troisgarçons:

Voici dit la mère de funoiUe (en présentant

n ses eof»ns et leur père ladame-auteur) voici

mesproductions

et mabibliothèque.

XIII.

LA Raison veut, queles femmes sachent

Page 69: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

leur langue maternelle, seulement

« Çest une vauité aux femmes (a dit

»quelqu'un ) de parler une

langue élran-

gère.»

(Lettredune demoiselle.

p. »Vt-i2. 1737.)

XIY.

LA Raison veutque

l'on fasse grâce aux

femmes de l'étude aride et sèche de lagram-

maire les femmes étant destinées à des

occupations plus agréables et rnoins stériles.

X V.

La Raison veut aussi que l'on dispense

les femmes des élémens non moius ingratsde la géographie et de l'histoire; lueur mé-

moire fragile porte mal le fardeau des dates

et d'une lourde nomenclature.

Quel inconrétiient, d'ailleurs, à ce que

les femmes fassent des anachronismes?

Page 70: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

(56)

X V I.

La RAisoN veutque les femmes

n'appren-

nent pointà lire aux astres qu'elles comp-

tent les oeufs de la basse-cour, et non les

étoiles du firmament

XVII.

La Raison veutque

l'on interdise aux

^femmes la botanique par principes qu'elles

se bornent à la connaissance desplantes

potagèreset de quelques simhes

X V l I I.

"La Raison n'npprouve pas les femme

quiassistent aux leçons de

la chÿmicles

cuisinières qui ne savent pas lire, sont cellcs

quifont la meilleure soupe.

N. B. Lelégislateur

des femmesespi-re qu'on

luipardonnera

ces menus détails. L'utile avant tout.

Rien n'est vil dans l'intérieur du domestique

pourune femme sage,»

ditun poëte

de la Chine.

(V. M<?m. Chin. T. IV. p. '«-{*)

Page 71: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

(57)

8

XIX.

1,.t Raison souffre de voir les femmes grossir

le troupeau des gens de lettres; elles ont

assez déjà des infirmités attachées à leur sexe,

sans s'exposer encore à celles de cette pro·

fession.

A A.

LA Raison veutque

le mcdecin d'une

femme de lettres lui ordonne, avant tout, de

poser la plume et de renoncer aux livres,

tout jamais.

La nièce de Descartes mourut de lapierre

causée par son obstination à l'étude.

Or lc plus beau livre ne vaçt pas une

fdVnmc saine de corpset d'ame.

XXI.

La Kaison veut que l'on dise toujours

les trois Grâces, mais que l'onne dise plus

lesifynf Muses mythologie

sexe, puisqu'elle tend à faire croire que

Page 72: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

sur douzc femmes, on en comptc neuf de

pédantes, sur trois seulement d'aimables.

« IjC goût des lettres chez les femmes,

( dit Thomas) a été regarde comme une

» sorte de pédanlismc.»

( Essai çur Ici Femmes. )

XXII.

LA Raison diclarequ'une mère de fa-

mille n'apas besoin

de savoir lire, pour

bien élever ses filles.

XXI I I.

LA Raison et la décence veulentqu'une

fillereçoive des leçons de sa mère seu-

lement.

L'éducation du sexe n'eut d'abord ( daus

le temsque Rome était

vertueuse) pour

objet, que l'économie intérieure de la mai-

Page 73: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

son et lesouvrages; que les meres appre-

naient elles-mêmes à leurs filles.

Habitudes' et moeurs privées des

Romains\ m-8*. p. et

XXIV.

La Raisonn'approuve pas ces maisons

d'éducation pour les jeunes demoiselles', oit

on leurapprend tout excepté là seule

cltose qu'ellesdoivent connaître la science

duménage.

i

La belle éducation donnée à S.-Cyr aux

jeunes filles nobles et pauvres, en faisait

des femmespédantes et bautaines.

XXV.

Iln'y

auraplus

de maîtresses d'école.*

Cettequalification

aquelque

chose de

pédantesque.

N. B. Ceci est empruntéà la <j84'-<lc» loix ;de

Pythagore.

« Ne permettez poiut une fciunio de parleren

Page 74: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

(Oo)

X X V I.

Lrs femmes lettrées, artistes, virtuoses

etc., ne ferontplus d'élèves..

XXVII.

La Raison veut que lorsqu'on s'occu-

pera d'une loi sur l'adoption, on se donne

de garde d'en accorder l'usage aux femmes

lettrées, virtuoses, etc.

X X V 1 1 1.

LA Raison veutque toute fille de bonne

maison, avant d'obtenir un mari fasse

preuve de talens utiles.

XXIX.

LA Raison veut qu'une jeune vierge

»public, d'ouvrir nfcolc, «le fonder unc serte ou

!'un culte. Une femme enpublic est

toujours de-

» placée.CI

( T. VI. dcs Voyages dePylhôgore. )

Page 75: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

(6.)

instruite par sa mère aux seules vertus pri-

vées, aux seuls détails du ménage et bien

pénétrée de l'amour de ses devoirs et du

travail, soit dispensée d'avoir une dot pour

avoir uu mars.

Y Y X.

La Raison ne conseille àpersonne

de

choisirpour épouse

etcompagne

la fille

d'une femme lcttrée.

XXXI.

La Raison veut que les épousées ne de-

vantpoint

savoir lire, etpar conséquent

nepouvant signer

leur contrat demariage,

on se contente de leur consentement ver-

bal devant le magistrat et les témoins.

Une femmes bicu née ou bicn clcvcc

doit être crue sur sa parole.

XXXII.

LA Raison veut que l'on grave sur le Cran-

Page 76: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

(6a)

lispiec.dcs salles de mariage, l'apophthegme

suivant:

Demande.

Quel est l'homme le plus heureux ?

Réponsc.

L'homme le plus heureux, c'est le mari

J'une femme sage sans livres.

X X X 1 1 I.

La Raison recommande aux époux ce

proverbe Chinois

Cultivcr la vertu est la science des

¡¡ hommes; renoncer à la science est la

» vertu des femmes, »

( Mémoires sur la Chine.

T. IV, »V4°. p. i/,8.)

XXXIV.

La IUiso.x 'veut rjucOta sur-vcillc des

noccs., le meilleur ami ou le plus proche

Page 77: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

(65)

paient d'un epouseur, lui répète par trois

fois les paroles suivantcs qu'Euripide met

dans la bouche dujeune

que le trop galant Racine s'est bien gardé

de nous transmettre:

« Heureux l'époux qui ne voit en sa

» maison qu'une femmes simplc car le

» comhle du malheur c'est une femme bel-

»esprit. Me préservent les Dieux d'une

» épouse qui sait plus qu'eue ne doit sa-

» voir »

( Act. 111. Scène a.

Phèdre et HyppoUte,}

A*. B. Phèdresepiqunil tic bel-esprit voire mime

dcpliilosopliic Phcdrc

XXXV.

LA UaIson veut que dans le cérémonial

du marinage clrcz les modernes, on imagine

quelqu'incidcnt du genre de celui-ci pra-

tique par les anciens:

Page 78: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

( <H )

En Béotie les nouvelles mariées étaient

conduites avecpompe à la maison de leur

époux, montées sur un char dont on bru-

.lait l'essieu à la'porte, afin de leur faire

entendrequ'elles n'en devaient

plus sortir.

X X X V I.

Dans Romeanciennc quand une nou-

vçlle mariéeposait le picd sur le seuil de

la maison maritale on lui demandait

Que savez-vous ?

Klle nerépondait has je sais lire, je sais

ccrire, je saispeindre etc.

EUe disait simplement, Jesaisjïler.

La Raison veutque l'on renouvelle cet

ancienusage.

Les bonsusages ne devraient

jamais passer

de mode.•

XXXVII.

LA Raison invite à .compulser le greffe

Page 79: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

9

des tribunaux civils et criminels on y

verra dans le nombre des épouses divorcées

beaucoup plus de femmes de lettres, vir-

tuoses, etc. proportion que d'autres.

Est-ce pour éviter ce scandale que les

neuf Muses gardent le célibat?

X X X V 1 I 1.

LA Raison veut qu'une femme soitams.i

réservée à montrcr en public les trésors

de son esprit, que les charmes secrets de

sa beauté.

XXXI X.

La Raison nul que, pour donner l'exem-

ple, les épouses de nos premiers Magistrats,

Sénateurs Tribuns, Juges Généraux etc.

aux thés, aux cercles aux conversations

et autres assemblées oiseuses substituent

chez elles des veillées laborieuses est utiles,

oit on les venait avec cdification, mettre

Page 80: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

(66 )

elIcs-mÊrnes 1^ main aux vétemens de leurs

augustes époux.

yindromaque et femmes de

Jeux héros nedédaignaient pas de

présider"

à tous les détails domestiques.

XL.

Les maîtresses demaisonpourront coudre

un à titre de recon-

naissance ou deïadeau ai'lîominc de lettres,

dont clljra auront entendu, pendant leurs

veillée/, unouvrage rempli de sçntimcns

vertueux et de talent.

La bonne madame Geq,(/rin) l'amie de

(Ys/lemberl enagissait ainsi eUe fais,ait

présent de liants -de -chausses de velours

aux auteursqui l'avaieiU intéressée par

leurs lectures.

X H..

L» rUfsox veut

Page 81: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

cédé par quelques hcnrcs d'un travail à

l'aiguille ou au fuseau.

X L I î.

La Raison interdit aux femmes les litres

d'église n'ont.cUcs pas le chapelet et le

rostre?

X L 1 I I.

LA Raison veut duc les femmes, abso-

lument étrangères aux misérablesdisputes

desprêtres

s'en tiennent à la religion du

c«wh, et ne confessent leurs fautesqu'aux

auteurs de leursjours

on 1\ leurs maris*

seulsjuges compctcns.

X L I V.

La Raison invite ceuxqui prennent

quelqu'intcré'tà la dignité des lettre* à

dissuader les femmes d'envahir un champ

qu'ellesn'ont point la force de cultiver,

comme il veut l'être.

Page 82: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

(68)

La pensée est chose sainte; et le feu sa-

cré du génie s'éteindrait tout-à-fait, s'il

était sous la garde même des Vestales.

C'est ce qui est arrivé au divin Jlomsre,

sous laplume de madame Dacier.

X L V.

LA Raison veutque les fcnmcs se con-

tententd'inspher

lespoètes, sans chercher

h le devenir cllcs-mcmcs.

Le chevalPegazc ne se laisse bien monter

que parun homme,

Une femme Poëte est unepetite mons-

truosité morale et littéraire; de même qu'une

femmesouverain est une monstruosité

po-

litique.

X L V I.

LA Raison défend aux versificateurs

prosateurs orateurs d'enivrer les femmes

Page 83: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

(69)

par.un encens perfide qui fait qu'elles se

croient néespour

toute autre chose que

pour aimer etpour l'être.

Lespoètes Coupables effaceront ces ma-

drigaux avec leurlangue, comme il se

pra-

tiquait jadis à Marseille et àLyon.

SuivantBayle « les femmes sont faciles

if gagner parles vers.

X L V l I.

La Raison veutque

désormais il soit fer-

mis aux courtisannes,seulement,

d'être

femmes de lettres beaux-esprits

Lesplus fameuses courtisannes de la

Grèce l'étaient les deux Âspasie Rho-

dope, Phvné, Lays> Thaïs > Lœmia; Hy*

parchie c'taitcynique de théorie et de

pra-

tique:Cléonice

composaitdes livres avec

ses amans.

(Aux premiers siècles de l'histoire mo-

Page 84: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

(là)

defïJc) « on né tenait jiéS pour de *d-

j> ritables vierges lès filles tjui faisaient dé

» grandes conversations, et qui Montraient

leur bel-esprit.»

{Pleury.)

X L V I I I.

LA Raison veutque

les femmes s'ahs-

tiennent nonpas

seulement de la science

des livres, rhais encore de la science des

cartes à jouer et de l'art de tirer les cartes

cesdeux occupations ruineuses ne sup-

posent ni espriti.i jugement.

X L I X.

La Raison permettra aux femmes l'usage

des livres, quand les auges seuls de mêle-

ront d'en composer.

«Pourqitoi, (dit une maxime chinoisè)

ne pas apprendre à lire aux femmes ?

A»i– Parce qu'il y a de mauvais livres.

Page 85: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

L.

lu Raison veut que les compagnies sa-

vantes et les corps littéraires se refusent

au plaisir Je compter des femmes au nom-

bre de leurs membres.

Les matrones de Rome ne hantaient pas

les Gymnases.

La décadence del'empire

romain date du

moment où les femmes se permirent d'assis-

ter au cirque, au* amphithéâtres, etc.

Les 'femmes grecques pe se montraient

point aux jeux olympiques.

« Les ftoxm,c3 ( dit lo boa Plutarque )

M ne doiveot jamais sorti»1 dehors. Leur

» » o.fiioeest de bieu garder la maison.

( Œuvrtt morales.)

L '•

La Raison désapprouve ces listes d'aca-

i JcinicicDS, grosses par des noms de femmes.

Page 86: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

I,e nom d'une femme ne doit être gravé

que dans le coeur de son père de son

mari, ou de ses enfaus.

L I I.

LA Raison veut qu'en attendant l'entier

accomplissement de la présente loi les

femmes s'abstiennent de livre, et même

d'assister aux séances publiques ou parti-

culières des Instituts, Académies, Cercles

ou Sociétés littéraires, Portiques ou V cil-

lées des Mu«es Musées, Lycées, Prytanées,

Athénées, etc. comme aussi de suivre

les calhcchismcs et les cours, de banter les

bibliothèques, etc. Ce' n'est pas là leur

place les femmes ne sont bien que chez

elles, ou dans une fête de famille.

« Ses spectacles ( dit Thomas, en parlant

» d'une femme estimable) sont ses cnfaiis.»

Page 87: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

(?5)

io

L il I.

LA Raisôm veut que les femmes ne soient

point admises aux tribunes du corps lé-

gislatif, ni aux séances du tribunal, ni dans

le parquet des tribunaux, ni aux fenêtres

des maisons avoisinant. les places publiques

destinées aux exécutions.

Leur présence y serait un contresens.

Une femme lie doit et ne peut parattre

avec décence et solcmnilc qu'au tribuual de

famille ou de paix.

L 1 V.

LA Ruson veut qu'une femme puisse vo-

ter dans une assemblée de famille ;.ia Rai*

son désapprouverait fort que les femmes

aillent opiner à la tribune d'une assemblée

nationale.

Le premier des dcux scies, représentait

Page 88: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

naturcl de l'autre discute etstipule pour

les deux ensemble.

1.a voix d'une femmeparmi

deslégisla-

teurs ferait nécessairementcacophonie.

Qu'elles aillent plutôt au marché

h V.

La Raisonveut que,

sans avoirégard à

la réclamation dc Condorcct(qui

nefut pas

toujours philosophedans sa conduite et

dans sesécrits),

les femmes continuent à

renoncerau

droit de cité dont elles ne

sauraientremplir

les devoirs.

Serait-il convenable et décent, parexem-

ple queles

jeunesfilles ct les femmes mon-

lassentlagarde,

fissent despatrouilles?.. etc.

On retrouve Cordorcet tout entier, quand

il dit, dansla même dissertation

« Les femmes sontsupérieures

aux

M mes dans» les vertusdomestiques;

elles

Page 89: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

(75 )

» sont meilleures, plus «sensible? moins

M sujettes aux vices qui tiennent à J'égoisinc,

la dureté du coeur mais.» »

(Journal de 1739. p. 5. m-S*. )

L V 1.

La Raison veut que les femmes tiennent

le sceptre de la politesse, sans aspirer à

celui de la politique.

Une femme serait aussi déplacée sur un

trône que dans la chaire d'un évoque.

Que de plaisanteries ne s'est-onpas per-

mises sur la papesse Jeanne ?

« Mais Catherine Il en Russie dir.i-

Quelleest la felume honnête qui voulut

ressembler à cette impératrice inunoralc ?

La rcinc Christine, clle-mcnic, disait:

» Mon sentiment est que les femmes ne

devraient jamais ivgifer ».

(M an. de su l'ic cents par cl/c. )

Page 90: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

(76)

h V 1 I.

La Raison veut que les femmes dcmeu'

rent, à l'avenir comme par le passé, étran-

gères aux ambages de la diplomatie.

« Ce n'est pas dans les lffaircs (l'état

»( dit Théophrasle ) c'est dans sa famille

»qu'une femme doit montrer son esprit

» et sa prudence.»

( Caractères. )

li V I I I.

La Raison veut que tout citoyen qui

aura choisi pour épouse et compagne une

femme lettrée ou une virtuose, soit par

le fait, regardé comme inhabile à remplir

une fonction puhliquc de quclqu'impor-

tance.

P.riclêt gouverné par une femme philo-

sophe ne gouverna point Athènes avec toute

la sagesse qu'on attendait de lui. Son ad-

Page 91: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

(77)

ministration fut brillante, mais aux dépons

de fa liberté publique; et cependant Pêriçlèa.

n'avait pas craint d'adresser aux darnes d'A*

thènes le discours suivant traduit mot-à-

mot

« Pour ce qui vous regarde, voici quel,

» cst mon avis en peu de paroles; n'aspirer

»qu'à ces vertus qui sont particulières k

votre sexe, suivez la modestie qui vous

» est naturclle; et croyez que le plus grand

n éloge que vous puissiez obtenir c'est

»qu'on ne dise rien de vous ni en bien

» ni cn mal. »

La Raison. qui dispense les/femmes

d'apprendre à lire et à écrire. pour cinpê>

chcr qu'elles n'clvulcnt la présente loi, en

dictant les produits de leur imagination à

un copiste complaisant défend à tout

homme d'écrire sous la dictée des femmes,

Page 92: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

( 78)

exceptéune lettre à leurs

pèreson h leurs

maris absousninsique

tout cequi peut

in-

téresser t'eeonomicdomestique.

L X.

La Raison veutque

tous les bons livres

(et ils ne sont

pasen si

grand nombre)

soient lusaux femmes, mais non lus

par

elles.

h X I.

La Raisoxveut i[i\c

les chefs de maison,

lespères

et les maris se fassent un devoir

deremplir

les fonctions de lecteursauprès

des femmes. Est-il un tableauplus touchant

quecelui de Grcuze représentant un

père

de famille, lequel assis à une table fait

lecture de la bible A ses enfansrangés

au-

tour de lui ?

h XII.

Chacun des chefà de maison transcrira,

pour le lire à sa femme et à ses filles, à

Page 93: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

(79)

tout le moins une fois l'an le premierli-

vre dcs Economiques par Xétiop/ion: c'est

un chef-d'œuvre de raison et de sensibilité.

L X 1 I 1.

La Raison reutqu'un

chef de maison

répondeà sa femme et à ses filles tentées

de luireprocher

lepeu

d'éducation litté-

rairequ'il leur donne, par

cepassage

d'un

livreplein

de sens impriméau commen-

cement du siècle cluivient de finir

« De tontes les sciences, celle cluicon-

» vient le mieux aux femmes et àlaquelle

n' elles se devraient principalement appli-

quer,c'est la science des mœurs. Les

» antres sciences leur sont fort inutiles.

»L'expérience

leurapprend que

si elles

» veulent s'attirer de l'amour, du respect

» et de la considération il ne faut pas

»pour

cela qu'ellessoient llieologicni.es,

Il mathématiciennes physicieuuesrhélo-

Page 94: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

(8o)

t> rkiennes, historiennes. etc. Les plus

instmites dans ces sciences, ne sont pas

» celles qui plaisent le plus.

( p. la Langue,

T. 1. in-!3, 1707)

L X I V..

tA Raison veut que le père le mari,

les frères et les cnfans dc chaque maison

ne portent d'autres vitemens que ceux flcs

et tissus de la main des filles et des soeurs,

des. épouses .et des mères.

L'empereur César Auguste portait d'or-

dinaire des habits faits par sa femme, sa

sœur et ses filles.

En ce temps-là, on ne voyait point les

femmes armées d'une plume et d'une fé>

rulc composer des romans et des traités

de théologie.

En ce temps-là on ne voyait point uu

Page 95: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

( 81 )

1

pèreet sa fille jouter l'un contre l'autre

(lui fera les plus gros livres de finance

et de littérature de morale et de religion

tandis quela mère plus sage et mal imi-

tée, fondait des hoshices.

L X Y.

En Chine, la femme d'un Lettré ne peut

pas employerdes mains étrangères pour

les habits de son époux il faut qu'elle

en tire la matière de ses vers-à-soie la

mette eu oeuvre et les fasse elle-même.

( Voyezle Ly-Ku )

La. Raison propose cet exemple ailv

épouscs et compagnes des membres dc l'Ins-

titut et des autres Sociétés littéraires.

L X V I.

In Raison veut que les femmes qui s'obs*'

Page 96: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

(8*;

tineroientà faire des livres ne soient point

admises h faire des enfans.

Jiajle ne conseille point aux beaux-es-

hrits fcmelles des'engager dans les liens

dumariage.

Selon lui c'est le sort ordinaire des

femmes savantesd'essujtr plusieurs cha-

grins domestiques.

( Dictionnaire. )

Bajlc aurait pu ajouter et d'en causer.

L X V I I.

Les hommes ont consacré une (tic h h

découverte del'alphabet

et del'imprimerie.

Lcs hommes et Ici fouîmes se réuniront

pourcélébrer une invention charmante,

plus précieuse pcut-Çtic encore, et r|ui cer-

Page 97: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

(85J

tainemcntn'est point susceptibledes mêmes

abus, l'invcntion~dcla gaze.

LXV1II.

La Raison veut qu'on réalise cette an-

cienne loi proposée par le sage Pythagoreau peuple de Crotone.

« Honore la charrue et la quenouille» consacre leur une fêle

{âSfî' loi.)

On conserva pendant plusieurs siècles

dans un temple à Rome, la quenouille ct

le fuseau de Tanaquil, chargés de la laine

que cette reine avait filée. Ellepassait pour

la plus habile fi1cuscde son teins.

Lesfilles romainesquise mariaientétaient

accompagnéespendant le cérémoniald'une

personne portant une quenouille garnie.

Eu Chine, l'impératrice célèbre lou* !cs

ans la fête du fuseau.

Page 98: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

C"«4)-:

Filer vaut ntieuxqu'ourdir

des trames

politiquesou des cabales littéraires.

L X 1 X.

La Raison veut que dans toutes les as-'

semblées et filespubliques

les filles h

talent et les femmes de lettres, (tant qu'il

y en aura) cèdent le pas aux bonnes mena*

gèreset aux mères de famille.

L X X.

La Raison veutque

le soin de brtfler

desparfums

et de tresser les guirlandes de

fleurs et les couronnes dans les fêtes pu-

bliquessoit réserve aux vicrges pures

et

sans lettres.

Lcs épouseset les mères de. famille gar-

dent la maison.

Page 99: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

(85)

L X X I.

1.a Raison veut que les bonnes actions

ctes filles sages, des épouses vertueuses et

des mères de famille soient proclamées en

leur absence dans les solemnités nMio*-

])ales.

On portera chez elles les couronnesqui

leur auroot été décernées. On leurrépé-

teral'hynne

chanté en leur honneur, et

nouinprimé;

on en confiera la tradition

Il mémoire de leurspareils

ou de leurs

en fans.

LXXII.

LA Ruso.v veutqu'aux fétes publiques

d;»ns toutes les communes, on proclame,

non les femmes auteurs de beaux livres

mais les mères de beaux crifans.

L XXIII.

La Raison veut qu'on grave sur la tombe

Page 100: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

(86)

des femmesrecommandâmes parla science

et lapratique du

ménage, cette belle et an,

tique épitaphe de la reine simalasonlhe

non pas la (illc deThcodoric roi, des

Gotlls, mais une autre Amalasonlhe, beau-

coup plus ancienne:

CASTAvixtt,

L a n a m tr.cn

DOMUMSERVAVIT.

ELLE VÉCUT CHASTE,

Travailla EN LAINF,

ET GARDA LA maison.

L X X I V.

Les auteurs dramatiques sont invites b

consacrer leurs talc n au but moral de la

présenteloi. Ils pourront cmploycr tour-a-

tour les anncsdn sentiment et clu ridicule

au triomphe de la nature et de l'antiquité,

compromises par la mauvaise éducation

donnée aux femmes.

Page 101: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

(87)

L X X V.

Les pères et les maris'sontresponsables

de la stricte observance de laprésente loi.

Ils seront, seuls, punisdes contraven-

tions de leurs filles et de leurs femme.

il X X V I.

La présente loi est commise à la garde

des pèresde famille et chefs de maison.

Cbaque père de famille et chef de maison,

se procurera un exemplaire de ladite loi

pour être placé d l'endroit lc^plus appa-

rcnt du domicile.

I. X X Y I 1.

La Raison veut crucce

projet rour

devenir loi, obtienne la pluralité des suf-

frages en conséquenceun vase a scrutin

sera ouvert pourrecevoir le oui ou le non

des chefs de maison despères

de famille,

et des hommes mariés.

Page 102: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

h X X VI IL

Aussitôt quece projet de loi aura ob-

tenu sa sanction par la pluralité dessuc-

rages,chacun des chefs de maison don-^

nera une fête à sa famille, pour y procla-

mer ladite loi, dans l'intervalle ditrepas

aux.danses^

En mcmc tems, il fera jeter au milieu

d'un feu de joie tous les livres et iuslrumens

à l'usagede l'éducation factice des femmes.

Autour du bûcher, on chantera une ronde

composéedans l'esprit des couplets suivans:

Sur l'air: Qhanlet dansez, etc.

Fanl-il tous ces livrespoudreux

Pour êtreamante.. épouse

et mère ?

La nature en sait plus long qu'eux;

Avec le coeur on sait tout faire.

Chantons, dansons, Iravaillons liico;

Aimons-nous, le reste n'est rien.

Page 103: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

(89)

1 3

Deu*jeunes épou\ bien

portant

Ont-ils Lesoin de savoir lire.

Pour «îtro auteurs d'un bel curant

Qui commencepar

leur sourire?

Chantons, etc.

Le nouveau-né, certainement,

Peut sepasser de la grammaire;

Sans savoir lire au rudiment,

11 tete et caresse aa more.

Chantons, etc.

A | ARTICLESSUPPLÉMENTAIRES.

L X X V I I.

En attendantque

l'onprenne

le môme

parti à l'égardde

beaucoup d'autres livres,

tous lesouvrages composés par

les femmes

pjou

pour elles, seront Incessamment réunis

enun seul

dépôt.

Page 104: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

C9°)

fi X X V 1 I 1.

Le nambcau de la critique fera, de la

ylupart de ces nombreux volumcs, un sa-

crifice expiatoire au bon sens.

LXX1X,

Cette mesure, peut-ctrc un peu

a pourtant cela de bon, que par elle cessera

nccessairement la distinction des femmes

lettrées et de celles qui ne le sont point.

Ce qui mettra fin à la petite guerre sourde

qui existe cntr'clles.

L X X X.

PouR donner un exemple de l'csprit dans

lequel on doit procéder la réforme des

livres on ne conservera de tous les volumes

du l'arnasse des Dames, que les lignes

suivantes « La vid sédentaire des Darnes

» Romaines iniquement occupées de Tin-

o téricur de leur maison le soin qu'on prit

Page 105: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

(9' )

» tout le tems que dura la République.de

» les clever dans l'ignorance, le profond

respect même qu'on leur portait et les

» honneurs presque divins rendus à celles

» qui avaient vécu retirées, chastes et la-

» borieuses étaient autant d'obstacles pour

o les détourner de l'amour des lettres.

» Les Dames Romaines n'ambitionnèrent

» le titre de bel esprit et de philosophes,

» que lorsqu'elles cessèrent de prétendre

» aux noms plus respectables de mères ten-

» dres et d'épouses fidèles. etc.

» Les Dames Romaines ne commencèrent

» à cultiver les lettres que dans le tenu de

» leur décadence. «

Page 106: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

P. S. Les Chinoises sont aussi pcu curieu-

ses Je Littérature et d'Histoireque les

Européennes,de morale et d'algèbre leur

domestique est leur univers; plus elles s'oc-

cupentle bien gouverner, plus elles sont

heureuses et estimées. On aimerait pres-

qu'autant leur voir prendre un sabre qu'un

pinceau (c'est-à-dire une plume ) pour

leur en ôter l'cnvie on ne leur apprend

pas à lire.

( Mémoires Chinois

in /,0. t. I p. 13.)

Encore unepetite

citation.

a L'étude des langues et des

connaissances relevées, loin de rendre

}) une fcinmc utile à sa famille ne scrvirait

»» qu'àla distraire et à l'enorgueillir jusqu'au

»point

de négliger'le soin des affaires

j> domestiquesde

méprisertoute suhor-

» dination et de maudire la condition de

Page 107: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

« son sexe.) Les objets essentiels de

» l'éducation une femme sont. la

» science de tout ce qui inspire l;i douceur

» la niodestie, la propreté du corps. etc.«

(Histoirede la vie civile

t. I,p. 17. '7C9. P. yt.Mariinelli.)

N. 7?. On remplirait plusieurs volumes

in-folio d'autorités graves prouvant lanc-

cessité et l'urgence d'une loi dans l'esprit

de celle dont nous publions ici le pra-

Page 108: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

( 94

DISTIQUE

SUR UNE FEMME-HOMME DE LETTRES.

Dédaigneuse et superbc, elle croit tout savoir;

Son mari n'est qu'un sot, tropheureux de l'avoir.

Piiil. DESPORTES.

A V I S A U X F E M M F. S.

Voulci-voui que la paix 1 dansvos coeurs se conserve»

Bellcs, que le travail vous occupe toujours

Souvent t'aiguille de Minervc

ltepousse les trait* dcs amours.

PANNARD.

Au tcms où nous vivons, deux tites exaltée,

Du scie féminin outre-passant les droits

La S* la G dcix clièvrcs Amaltndcs,

Ont singe^ les docteurs des peuplcs et des rois.

Par un savant breton IjEBRIG.

Page 109: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

EXTRAIT

DE LA BIBLIOTIIEQUE DES AMANS.

A UNE FEMME BEL ESPRIT.

SUR les bancs poudreux de l'école.

Non, je n'aimerais pas te voir

nans les volumes de Bartholc

Puiser un pénible savoir.

NE vante pas tant la scieuce

Eve sait ce qu'ellea coûte

Il est une aimableignorance

Qui sied bica mieux à la beauté.

LA beauté souvent n'est savante

Hélas qu'aux dépensde son cceur

Qu'une Agnèsest intéressante f

On préfère à tout sa candeur.

De tous Ica' pris, Pallas est mère;

Page 110: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

Pallas pourtant n'eut pas leprix:

Vénusqui

ne unitque plaire,

Le reçut des mains de Piris.

Les neuf soeurs sont encor pucelles,

Malgréleurs sublimes esprits;

Moins savantes nos immortelles

Auraientpu

trouver des mark

Horlcnsé une. longuelunette

Qui fatiguerait tes beaux yeux,

Tirait plusmal

qu'unenavette

Entre tes doigtsindustricux.

Ta bouche notre idolâtrie,

Faite pourle propos badin,

Devicodrait-cllc plus jolie,

Quand tu saurais parlerlatin ?

L'aiglealtier

portele tonnerre

Dans les cieux il a son séjour

La colombe rase la terre,

Et D'est faite que pourfamour.

SxivAi>

Page 111: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

LE DECALOGUE

ou

LES DIX COMMANDEMENT AUX FEMMES.

Pour ton Dieu amour tu auras,

Et serviras honnêtement.

1 I.

Amour enraia ne jureras

Ni par 1'llymen pareillement.

I I I.

Foi conjugale garderas

A ton épouxdévotement.

^r^\Infidèlepointnoridas,''•Defaitni volonlaîçeaieaf

Page 112: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

V.

Père et mari honorera

Afin de vivre plaisamment.

V I.

Trop exigeante ne seras

De corps, d'esprit, ni autrement.

VII.

D'autre sciencen'apprendras

Que ton ménage seulement

VIII.

Roman» et vers tu ne feras,

Ni mentiras aucunement.

I X.

Tes cnfans tu allaiteras,

Pour rtre mère absolument.

rivant ainsi, droit tu iras

En paradiidès ce moment.

Sylvain.

Page 113: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

T A Il L E

ALPHABÉTIQUE

DES NOMS CITÉS.

N^om S' d f. FEMMES.

Académicienne» de 1'tio-têt Rambouillet ( lit)

Amalasonthe.

AmaïODncs. {les)

Amcricaiucs.

Andromaque.

Antigone.

Aspasie.

Bourigoon. ( Madame )

Brigitte. (Sainte)

Catherine de MdJicis.

Calhcrinp Il de Russie.

Page 114: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

( »oo )

Chambrièrede Collctet. (la )Christine.

Clconico.

Cornara. (Piscopia)

D.

1)acier. (Madame)

I)cslioulière».( Madame )

.Dihbladc.

Duclialclcl. (Madame)

E.

Erinne.

lue.

F.

Gauloises. (Ut) t'

Geneviève. (Sainte)

GcoflVin. ( Madame )

G ournay. ( Mademoiselle de )

Guvon. (Madame)

Hélène.

)I)pparcl»ie.

J.

Jeanne d'Arc.

Je«ni>e. (la Papesse )

Juives. ( les femmes )

Page 115: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

( soi ).

{Louise)

Ijacédéhionienncs. {les)

Lamia.

I-asozc. (Madame <U )

l,aure.

I.ayi,

Longueville. ( Madame de )

Lucrccc.

M*

Maintcnon. ( Madame de )

Marguerite de Navarre.

Marie.

Marthe.

Ménagère de Malherbe ( la)

Montaigu. (

N.

Nasicaa.

Nièce de Descarlcs. ( la )

Nocoiù

P.

Pénélope.

Phriné.

Page 116: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

( I03 )R.

.Reine* de

France, {les)

Rhodope.

Romaiue». ( Us Dames )

Rutli.

S.

Saline». ( les )

Sa'plio.

Sarrochia. (Marguerite )

Servante de Molière (la)

Sévigoé. {Madame de)

Sulpicie.

T.

Tanaquil. ( la Reine )

Thaïs.

V.

Vcslalej.

Vicrgf. (la Sainte)

Villedicu.( Madame

de )

Ze'nobie.

NOMS des Hommes*

As

Alcinoùs.

Alembert.( d' )

Page 117: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

( io5)Aristote.

Attila.

Auguste. ( Cétar)

B.

Bahae.

Barbarigo. ( le Cardinal )

Bajle.

Bibliothèque des Amans. ( l'auteur da la )

Bibliothèque des Fermes. ( les auteurs delà)

Boileau.

Bo<A.

cChaptal.

Charlemagne.

• Clairaut.

Colletet.

Condorcct.

Corneille.

•D.

DcsmMbis.

Dcjporlcs. {Philippe)

Dugucsclin.

E.

Egyptiens, (lei )

Eocyclop<!dic. ( les auteur* dd /')

Page 118: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

( «o4 )F.nrîpîcle.

Rarement, {Saint)

Flnélon.

Henry.

G.Gabriel. {l'Ange)

Galerie des Femme» ce"lèbm. ( Usauteurs de ta)

Galerie des Hommes illustre*. ( Ut auteurs de la)

Creuse.

H.

Hector.

Henri IV.

Homère.

Rorace.

Hyppolite.

Institut. ( les membres de l' )

Juvénal.

L.

Langue. {l'auteur dela)

liaroclicfoucauJt.

IiCBrig.

Page 119: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

M.

Mahomet.

Malherbe.

Mallebranche

MarUoeUi. ( fincent )

Molière.

Montage. (Michel)

OEdipe.

Origpne.

OTidc.

Palayc. (Sainte)

Pannard.

Paul. (Saint)

P^riclèi.

Pline.

Plutarque.

Pope.

Pradon.

Pjlliagore.

Qulntus <lc Smyrnc.

n.

Racioe.

Page 120: Projet d'Une Loi Portant Défense d'Apprendre à Lire Aux Femmes 1801 Sylvain Maréchal

Salomon.

Sylvain.

Tlicocrite.

'ih«5oi1orlc.

Thcopliraste.

Thomas. ( l'Accdcmïcien.)

'1 ourlet.

Turc nue.

V.

Voiture.

Voltair^

ai