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Projet de Bibliothèque Scolaire à Petites Desdunes,

Artibonite, Haïti (W.I.), annexée à l’école et au centre de nutrition.

1. Présentation de la zone

Initialement deuxième section communale des Gonaïves dans le Département de l’Artibonite, Petites

Desdunes est actuellement première section communale de L’Estère.

Le nombre d’habitants s’élève à environ 10.000 habitants répartis dans neuf localités : Pingnin 1,

Pingnin 2, Grand Rac, Lacou, Bois Dehors, Bellevue, L’Estère Large, Aux Sources Nord et Machine.

Petites-Desdunes est distante de quatre kilomètres de L’Estère que l’on peut rejoindre par un chemin

en une heure de marche à pied. Petites-Desdunes est une communauté essentiellement agricole,

mais les outils de travail du paysan sont extrêmement rudimentaires (la machette et la houe) et les

récoltes sont soumises aux caprices de la nature. La sécheresse y est fréquente, six, sept ou huit

mois peuvent passer sans voir tomber une goutte de pluie dans cette zone désertique.

1.1 Situation économique

Vu la sécheresse persistante et le manque d’approvisionnement en eau, le sol est inculte. Les

habitants de Petites Desdunes louent leurs services de façon saisonnière dans les rizières du côté de

L’Estère. La population est confrontée, de manière chronique, à des périodes de faibles disponibilités

alimentaires. Cette pénurie persistante a appauvri la population qui, en dernier ressort, n’a d’autre

solution que de quitter le village en quête de nourriture ou d’un hypothétique travail dans les grandes

villes.

L’élevage des caprins est quasi inexistant ; lorsqu’il se pratique, c’est à l’échelle familiale. Les

activités économiques sont des activités de grapillage qui n’assurent que très difficilement le

minimum vital de cette population marginalisée. Dès lors, la question de l’épargne ne se pose même

pas car, ne pouvant donner de garanties, les gens n’ont aucun espoir d’accès aux services bancaires

traditionnels.

Petites Desdunes est une zone pauvre où se joue continuellement le drame de la faim, de la misère

et de la malnutrition.

1.2 Situation sociale

- Au niveau de la santé : Petites Desdunes ne dispose d’aucune infrastructure sanitaire ou

médicale. Cependant, une équipe composée d’un médecin et d’une auxiliaire sanitaire assure

un suivi des enfants scolarisés.

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- En matière d’infrastructure routière, Petites Desdunes est reliée à L’Estère, la ville la plus

proche, distante d’environ quatre kilomètres, par un chemin en terre battue. La marche à pied

reste le moyen de locomotion unique de la population.

- Dans le domaine de l’éducation, un pourcentage important d’hommes et de femmes ne savent

ni lire ni écrire, et la plupart des enfants ne sont pas scolarisés. Une école presbytérale et trois

petites écoles communautaires accueillent entre 100 et 250 enfants. L’école annexée au

Centre de Nutrition Bon Samaritain accueille, quant à elle, environ 360 élèves, de la

maternelle à la sixième primaire.

1.3 Situation climatique

Le climat de la zone est tropical sec. Les saisons y sont marquées par la sécheresse. La

désertification est totale. L’accès à l’eau potable est un réel problème à Petites Desdunes. Il n’existe

aucune source ni rivière dans la zone. Seul un canal longe la commune en bordure sud, mais les

gens s’y lavent, y font la lessive, et les animaux s’y abreuvent. En saison sèche, le canal est à sec. Le

spectre grimaçant de la famine est réel dans cette zone.

2. Justification du programme

L’analyse des réalités socio-économiques de Petites Desdunes témoigne éloquemment de la

nécessité de mettre en place des structures pouvant aider la population à se prendre en charge et à

devenir les acteurs de leur propre développement et du développement de toute la communauté

locale. Les périodes de pénurie se répercutent particulièrement sur les enfants. Les retards de

croissance sont le résultat d’une malnutrition protéo-énergétique et aussi de déficiences spécifiques

en micronutriments. Le centre de nutrition Bon Samaritain, initié en novembre 2004, offre la possibilité

aux enfants de recevoir un repas chaud équilibré par jour, d’être suivis sur le plan médical par un

médecin et une auxiliaire sanitaire. Comme la croissance, d’autres fonctions physiques sont

affectées : la résistance aux maladies, la capacité de travail, l’allaitement et la grossesse. C’est

pourquoi, le centre profite des visites pour donner aux mères des conseils dans le domaine de la

santé, de l’hygiène et de la nutrition.

Dans le cadre de l’autonomie du centre, un jardin potager a été initié afin de produire une partie des

légumes qui servent à nourrir les enfants du centre de nutrition ; le surplus est vendu au marché afin

de générer des bénéfices permettant le réinvestissement dans les semences et l’autofinancement du

centre.

Nourrir les enfants était urgent et vital. Mais une fois le centre en fonction et bien rôdé, il nous a

semblé important d’élargir notre champ d’action. C’est pourquoi, en collaboration avec la population

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locale, et afin de donner aux enfants une éducation de qualité, une école, d’abord maternelle et

ensuite primaire, a vu le jour, qui accueille aujourd’hui environ 365 enfants, filles et garçons, âgés de

2,5 à 12-13 ans.

Il est important de savoir que depuis l’ouverture du centre de nutrition en 2004, suivie de l’ensemble

des projets initiés à partir de ce centre (petit élevage de chèvres, jardin potager, école, suivi médical

des enfants, station d’eau potable pour le village), la population qui avait quitté la zone a pris

conscience que quelque chose d’important se passait dans le village. C’est ainsi que la diaspora

haïtienne à New York s’est mobilisée pour acheter des poteaux et des câbles électriques afin

d’amener l’électricité de L’Estère jusque dans le village. De même, on constate que des personnes

qui avaient déserté la zone reviennent maintenant s’y installer. Des micro-entreprises de fabrication

de briquettes de paille de riz se développent dans le village, afin de remplacer le charbon de bois.

3. Objectifs

Le projet de bibliothèque scolaire s’inscrit dans le cadre du développement de ce village rural. Il vise

à renforcer le volet éducatif et à soutenir le travail des enseignants.

4. Stratégie adoptée

Stratégie en trois temps :

1. Choix du lieu de l’implantation. Le local de la bibliothèque sera construit sur le terrain qui

jouxte l’école et le centre de nutrition, le tout formant une entité spécifique. Le terrain

appartient au Centre de Nutrition suite à une donation faite par une famille de Petites

Desdunes.

2. Une bibliothécaire sera formée et sa rémunération sera prise en charge par l’ONG qui rétribue

les enseignants de l’école.

3. Les enfants de l’école fréquenteront la bibliothèque durant les heures de cours, cette activité

sera inscrite dans le cursus scolaire.

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5. Lieux et domaines d’intervention

Le projet a pour première implantation la section communale de Petites Desdunes, première section

communale de L’Estère. Il pourra être étendu aux autres écoles du village qui pourraient en faire la

demande. Cependant, les ouvrages devront être consultés sur place.

6. Durée, contenu, description et modalités

6.1 Durée et date de démarrage du programme

Le projet commencera dès la fin de la construction du local et n’est pas limité dans le temps ; au

contraire, il est appelé à se développer, aucune bibliothèque de ce type n’existant dans la zone.

6.2 Modalités d’exécution

6.2.1 Ressources humaines

- Un/une bibliothécaire

6.2.2 Ressources matérielles

- Un local à construire

- Rayonnages, petites chaises et petites tables…

- Matériel de bureau (registres, fiches, plumes, tampons…)

- Livres de lecture et ouvrages de références

6.2.3 Budget nécessaire

Le budget total est estimé à 9.000,00 € (voir annexe pour le devis de la construction) et

comprend la construction du local (matériaux et main d’œuvre) ainsi que les frais pour la

fabrication locale du mobilier intérieur et les frais de transport pour les livres (conteneur au

départ de la Belgique). Les livres sont, quant à eux, offerts par des libraires, des associations et

des bibliothèques en Belgique ; ils seront acheminés sur place par conteneur. L’apport local est,

quant à lui, constitué par le terrain sur lequel sera construit le bâtiment, la formation de la

bibliothécaire et sa rémunération.

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7. Population-cible concernée par le projet

Le programme s’adresse en priorité aux enseignants et aux enfants de l’école annexée au centre de

nutrition, mais également aux autres entités qui en feront la demande.

8. Faisabilité

Les conditions nécessaires à la réussite du projet existent sur le terrain :

1. La demande des enseignants est réelle.

2. Il n’existe aucune structure de ce type dans la zone.

3. Il est important de soutenir l’enseignement et l’éducation.

4. Un terrain est disponible.

5. Un comité existe qui coordonne les activités sur place.

Les conditions indispensables à la réussite du projet sont :

1. La sensibilité des enseignants/enseignantes.

2. Le suivi et l’accompagnement de la structure.

9. Impact sur le développement de la zone

Les populations concernées voient leur qualité de vie s’améliorer.

Le projet, associé aux autres projets initiés dans la zone soutient l’enseignement et l’éducation et

augmente les capacités d’apprentissage des enfants en élargissant leur horizon. A terme, grâce au

cumul de ces projets, on observe non seulement une diminution de l’exode rural et du flux migratoire

vers les grandes villes mais également une inversion de ce flux migratoire en ramenant « au pays »

des personnes l’ayant quitté en vue de chercher ailleurs un avenir meilleur.

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10. Mécanisme de suivi et d’évaluation

Réunions de suivi entre le comité, les directions d’écoles et les enseignants.

On constate

- une amélioration de l’enseignement

- un grand intérêt pour la lecture

- l’inversion du flux migratoire vers les grandes villes

- une diversification des activités dans la zone.

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ANNEXES

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Février 2004 : Première visite à Petites

Desdunes : C’est dans cette maisonnette que

tout a commencé.

Vue du centre de nutrition aujourd’hui.

Décembre 2013 : séchage des briquettes de

paille de riz.

Dans le fond et à gauche : le centre de nutrition.

A droite : l’école, à l’époque de sa construction,

en 2008.

A l’avant plan : l’emplacement où sera construit

le local de la bibliothèque.

Vue du village.