PROJEROJETS DE MICROCENTRALESTS DE MICROCENTRALES …

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Les barrages sont souvent présentés à tort comme un moyen de produire une énergie propre et sans danger pour l’environnement Les raisons de dire NON ! > Dans les Pyrénées, l’hydroélectricité affecte plus de 85 % des cours d’eau. Mais si les grands bar- rages produisent l’essentiel, le développement envisagé de nouvelles microcentrales (qui ne fournissent que 0,6 à 1,2 % de la production électrique française) est une menace pour les dernières rivières vivantes des Pyrénées. Deux projets concernent le gave d’Ansabère et le Lauga à Lescun, ainsi que le Larry à Urdos. EN HAUTE VALLÉE D’ASPE EN HAUTE VALLÉE D’ASPE PROJETS DE MICROCENTRALES PROJETS DE MICROCENTRALES EN HAUTE VALLÉE D’ASPE PROJETS DE MICROCENTRALES MENACE SUR LES GAVES HYDROÉLECTRIQUES

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Les barrages sont

souvent présentés à tort

comme un moyen de

produire une énergie

propre et sans danger

pour l’environnement

Les raisons de dire NON ! >

Dans les Pyrénées, l’hydroélectricité affecte plusde 85 % des cours d’eau. Mais si les grands bar-rages produisent l’essentiel, le développementenvisagé de nouvelles microcentrales (qui nefournissent que 0,6 à 1,2 % de la productionélectrique française) est une menace pour lesdernières rivières vivantes des Pyrénées.

Deux projets concernent le gave d’Ansabère etle Lauga à Lescun, ainsi que le Larry à Urdos.

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MENACE SUR LES GAVES

HYDROÉLECTRIQUES

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5Une faune mal connue, locale(endémique ou quasi endémique),indicatrice de la qualité des eaux.

Par sa petite taille, une microcentrale sem-ble moins destructrice qu’un grand bar-rage. Pourtant, à son échelle, elle impactegravement le cours d’eau et son écosys-tème : les matériaux qui en forment le litsont bloqués et les microvidanges succes-sives sont préjudiciables à terme. Lesvariations de débit modifient les condi-tions physico-chimiques de l’eau (aci-dité/pH, température, taux d’oxygène dis-sous). Elles ont aussi un effet sur le profildu cours d’eau : accumulation de finesparticules, sédimentation et colmatage.Ces perturbations affectent les popula-tions d’invertébrés qui constituent lerégime alimentaire très spécialisé du des-man des Pyrénées. Le danger est grandaussi pour l’euprocte des Pyrénées, qui,comme le desman, est inféodé aux coursd’eau et protégé.

1Un patrimoine commun à préserver,d’une très grande richesse écolo-gique. Situés dans la zone d’adhésion

du Parc National des Pyrénées, l’Ansabère,le Lauga et le Larry font partie de plusieurssites Natura 2000, dont la Zone Spécialede Conservation : « le gave d’Aspe et leLourdios ». Or, c’est un engagement del’État d’empêcher la détérioration deshabitats naturels et des habitats desespèces présents sur les sites Natura 2000.

2Le bassin des gaves : axe migratoireprioritaire. Le gave d’Aspe est classé« à saumon » jusqu’au pont d’Urdos.

Favoriser la circulation des poissons migra-teurs est un des objectifs spécifiques aubassin Adour-Garonne. Pourtant, l’accu-mulation de barrages, le mauvais position-nement et l’entretien problématique despasses à poissons génèrent épuisement,blessures ou mort, à la montaison et à ladévalaison.

3Des réservoirs biologiques menacés,répertoriés « cours d’eau remarqua-bles ». Situés en tête de bassin, les

trois torrents menacés font partiedes réservoirs biologiques du gave d’Aspe,notamment par leur apport en truitesfario. Aucune compensation (dédomma-gement financier ou alevinage) ne pourraremplacer la diversité génétique de cespeuplements naturels.

4Des portions de rivières asséchéesjusqu’à 90 %. La loi impose dans letronçon court-circuité, entre la prise

d’eau et la centrale, un débit réservé mini-mum de 1/10e. Supposé préserver l’équili-bre écologique, il assure à peine la survie.Tout le milieu environnant est lui aussiasséché et déstructuré. La prise d’eau,même équipée de grille, et la turbine(dans la centrale) engendrent la mort denombreux alevins et poissons à la dévalai-son.

10 raisons de

Le desman des Pyrénées (Galemys pyrenaicus), enplongée.

Photo P. Cadiran

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6L’ours : sa zone de présence et satrès forte sensibilité au dérange-ment. Le Larry est au cœur de la zone

de présence de l’ours. Comment la créa-tion de pistes (pour la construction et l’en-tretien des prises d’eau) et les travaux dupassage des conduites forcées pourraient-ils être compatibles avec la présence del’ours ? Créer de nouvelles pistes provo-quera aussi une nouvelle fréquentation,donc un dérangement dans la durée.

7Une flore riche et diversifiée, parfoisrare et protégée. Quel pourrait êtrel’impact des travaux sur une flore très

locale (endémique ou quasi endémique)comme la passerine de Ruiz, le grémil deGaston ou l’aster des Pyré nées ? Quedeviendraient les mégaphorbiaies(hautes herbes des rives, « habitat d’inté-rêt communautair e ») très sensibles à l’im-pact de l’hydroélectricité ?

8Des intérêts opposés. Deux directiveseuropéennes s’affrontent ici : la néces-sité d’augmenter notre part d’énergie

renouvelable (23 % de réduction de gaz àeffet de serre d’ici 2020) et l’impératif d’ar-river à un bon état des eaux pour 2015.

Concrètement, les microcentrales nepeuvent fournir qu’une micropartd’énergie renouvelable et sont incapa-bles de répondre aux pics de lademande d’électricité (lesquels rejettentle plus de gaz carbonique). Pour un gainnégligeable, l’impact sur les réservoirs bio-logiques, en tête de bassin, est trop impor-tant, compromettant à coup sûr le bonétat des eaux.

9L’amélioration des sites de produc-tion existants. Au lieu de faire le sacri-fice de cours d’eau emblématiques

comme l’Ansabère, le Lauga et le Larry, ilfaut moderniser les barrages existants (tur-bines moins meurtrières, générateurs plusperformants…). Le démontage des bar-rages obsolètes et non rentables estaussi indispensable pour retrouver larichesse biologique des milieux.

10 La valeur du patrimoine natu-rel et de la préservation desmilieux. Aujourd’hui, les écono-

mistes progressent en donnant un prix à lanature. Elle a une valeur fonctionnelle (parexemple, la capacité d’autoépuration d’untorrent), esthétique, patrimoniale… qui nepeut se réduire à une valeur monétaire.Face aux bénéfices privés des kWh, lavaleur de la préservation de la biodiversitéest inestimable :

c’est l’intérêt général !

dire NON !

L’euprocte des Pyrénées (Euproctus asper),un amphibien dont le nom scientifique évoque lavallée d’Aspe.

Des truites fario sur une frayère.Photo P. Cadiran

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SEPANSO-BéarnMaison de la Nature

et de l’EnvironnementDomaine de Sers

Allée Comte-de-Buffon64000 Pau

www.sepansobearn.org

Vous pouvez signer la pétition des pêcheurssur

www.soseau.org/aspe/

Protégeons la biodiversité,la beauté de la montagne,

le tourisme vert etla pêche des poissons sauvages.

«« L’eau n’est pas un bien marchand comme les autresL’eau n’est pas un bien marchand comme les autres« L’eau n’est pas un bien marchand comme les autresmais un patrimoine qu’il faut protéger,

défendre et traiter comme tel. »Directive-cadre européenne sur l’eau, an 2000

Les photos de couverture représentent le Larry à Urdos, au pontde Coustey : page 1, vu vers l’amont, page 4 vu vers l’aval, avecle déversoir calibré installé pour évaluer les débits.

Photos SEPANSO

SEPANSOfédération des

Sociétés pour l’Étude,la Protection

et l’Aménagementde la Nature

dans le Sud-Ouest

Association agréée,déclarée d’utilité publique

affiliée à

IMPR

IMÉ

PAR

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