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Objectifs du Millénaire pour le développement LES�ENFANTS ET�LES Progrès accomplis dans l’édification d’un monde digne des enfants Ban Ki-Moon, Secrétaire général de l’organiSation deS nationS UnieS

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Objectifs du Millénaire pour le développement

LES�ENFANTSET�LES

Progrès accomplis dans l’édification d’un monde digne des enfants

Ban Ki-Moon, Secrétaire général de l’organiSation deS nationS UnieS

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Ce document est une adaptation du rapport du Secrétaire général « Suite à donner aux textes issus de la session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée aux enfants » (A/62/259) du 15 août 2007, examiné par l’Assemblée générale lors de sa soixante-deuxième session en septembre 2007. Il présente des données mises à jour et des informations fournies par 121 pays et territoires. Pour une liste complète des pays et territoires participants, veuillez consulter l’Annexe en page 90.

©Fonds des Nations Unies pour l’enfanceDécembre 2007

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Objectifs du Millénaire pour le développement

LLEES�ENNFAAFAF NTTSSTSTTSTET�LES

Progrès accomplis dans l’édifi cation d’un monde digne des enfants

BAN KI-MOON, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES

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CHAPITRE 1Qu’avons-nous fait pour les enfants ? . . . . . . . 1Possibilités de participation . . . . . . . . . . . . . . . . . .2Les enfants dans les zones de guerre . . . . . . . . . .3Exposés aux catastrophes naturelles . . . . . . . . . . .4Nés à l’ère de la mondialisation . . . . . . . . . . . . . . .5Grandir dans la pauvreté ou la richesse . . . . . . . . .5Objectif du Millénaire pour le développement 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .6Engagement à l’égard des enfants . . . . . . . . . . . . . 7Investir dans les enfants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .8Créer des partenariats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .10Légiférer en faveur des droits de l’enfant . . . . . . 12Diffusion d’informations sur l’exercice des droits . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13Suivi des progrès accomplis . . . . . . . . . . . . . . . . . 13Pour et par les enfants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .14Figure1-1 Aide publique au développement (APD),

1990–2010 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .9

CHAPITRE 2Promouvoir une existence plus saine . . . . . . 17Objectifs d’« Un monde digne des enfants » . . . 17

Objectif : Réduction de la mortalité infantile des moins de 5 ans . . . . . . . . . . . . . . . 17 Maladies évitables par la vaccination . . . . .19Objectif : Politiques pour les adolescents . . . .22 Bilan de la santé de l’enfant . . . . . . . . . . . . .23Objectif : Réduction du taux de mortalité maternelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .24 Bilan de la santé maternelle . . . . . . . . . . . .25 Objectifs : Réduction de la malnutrition des enfants et de l’insuffisance pondérale . . . . . . .26 Alimentation des nourrissons

et des jeunes enfants . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27 Bilan de la nutrition . . . . . . . . . . . . . . . . . . .28 Surpoids et obésité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30Objectifs : Amélioration de l’accès à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène . . . . . . . . . . . 30 Eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31 Assainissement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .32 Eau et assainissement pour tous . . . . . . . . .33 Éradication de la dracunculose . . . . . . . . . .33 Bilan de l’eau et de l’assainissement . . . . . .33

Ce que nous pouvons faire pour les enfants . . . .34Figures2-1 Taux régionaux de mortalité des moins

de cinq ans, 1990, 2006 et la cible 2015 de l’OMD . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

2-2 Ratios de mortalité maternelle et risque de décès maternel sur la vie entière, 2005 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .24

2-3 Pourcentage de naissances assistées par du personnel de santé qualifié, 2000–2006 . . . .25

2-4 Pourcentage d’enfants de moins de cinq ans qui souffrent d’insuffisance pondérale, 1990 et 2006 . . . . . . . . . . . . . . .26

2-5 Pourcentage de nourrissons allaités exclusivement au sein au cours de leurs six premiers mois de vie, 1996 et 2006 . . . . 27

2-6 Pourcentage de ménages consommant du sel iodé, 2000–2006 . . . . . . . . . . . . . . . .29

2-7 Pourcentage de la population utilisant des sources améliorées d’eau potable, 1990–2004 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

2-8 Pourcentage de la population utilisant des systèmes améliorés d’assainissement, 1990–2004 . . . . . . . . . .32

Encadrés2-1 Pneumonie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .182-2 Diarrhée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .192-3 Paludisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 2-4 Mortalité néonatale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .222-5 Micronutriments . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29

CHAPITRE 3Assurer une éducation de qualité . . . . . . . . . 37Développement du jeune enfant . . . . . . . . . . . . . 37Enseignement primaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .38Parité des sexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40Enseignement secondaire . . . . . . . . . . . . . . . . . .41Qualité de l’éducation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .42Bilan de la situation en matière d’éducation . . . .47Ressources pour l’éducation . . . . . . . . . . . . . . . . 48Les organisations non gouvernementales et l’éducation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48Ce que nous pouvons faire pour les enfants . . . 49Figures3-1 Taux net de scolarisation dans l’enseigne-

ment primaire, 1999 et 2005 . . . . . . . . . . . .393-2 Taux d’achèvement du cycle primaire,

2004 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 403-3 Disparités entre sexes dans les taux nets

de scolarisation des cycles primaire et secondaire, 1990, 2005 . . . . . . . . . . . . . . . .41

3-4 Taux net de scolarisation dans le cycle secondaire, 2000–2006 . . . . . . . . . . . . . . . .42

3-5 Nombre d’élèves par enseignant dans le primaire, 2004 . . . . . . . . . . . . . . . 44

Encadrés3-1 La gratuité de l’enseignement améliore

la scolarisation en Afrique . . . . . . . . . . . . . .453-2 Garder ouvertes les portes de l’école

en Iraq . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 463-3 L’Initiative des Nations Unies pour

l’éducation des filles (UNGEI) . . . . . . . . . . 483-4 Les donateurs mobilisent des

ressources pour l’éducation en situation d’urgence et dans les pays qui se relèvent d’une crise . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49

Table des matières Les enfanTs eT Les ObjecTifs Préface de Ban Ki-moon, Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .v

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CHAPITRE 4Protéger contre la maltraitance, l’exploitation et la violence . . . . . . . . . . . . . . . 51Enregistrement des naissances . . . . . . . . . . . . . . 51Travail des enfants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .52Conflits armés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .55Traite des enfants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57Exploitation sexuelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .58Violence à l’encontre des enfants . . . . . . . . . . . .59Enfants en conflit avec la loi . . . . . . . . . . . . . . . .61Mariage des enfants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .62Mutilation génitale féminine/excision . . . . . . . .63Enfants ne bénéficiant pas de protection parentale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64Enfants handicapés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66Ce que nous pouvons faire pour les enfants . . . .67 Bilan de la situation en matière de protection de l’enfant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68Figures4-1 Pourcentage d’enfants de moins de

cinq ans qui ne sont pas enregistrés à la naissance, 1987–2006 . . . . . . . . . . . . . . 51

4-2 Estimation du nombre d’enfants de 5 à 17 ans employés dans différentes catégories de travail, 2000 et 2004 . . . . . . .52

4-3 Pourcentage d’enfants de 5 à 14 ans qui travaillent, 1999–2006 . . . . . . . . . . . . .53

4-4 Pourcentage de femmes de 20 à 24 ans qui étaient mariées ou en union avant l’âge de 18 ans, 1987–2006 . . . . . . . . . . . . . .62

4-5 Nombre d’orphelins de 0 à 17 ans, 1990–2010 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .65

Encadré 4-1 Recommandations de l’Étude des

Nations Unies sur la violence à l’encontre des enfants . . . . . . . . . . . . . . . . .67

CHAPITRE 5Lutter contre le VIH/SIDA . . . . . . . . . . . . . . . . 71Transmission mère-enfant . . . . . . . . . . . . . . . . . 71Offrir des traitements pédiatriques . . . . . . . . . . . 73Infection chez les adolescents et les jeunes . . . . 75Enfants touchés par le VIH et le SIDA . . . . . . . . . 77Unissons-nous pour les enfants, contre le SIDA . . . .79Bilan de la situation en matière de VIH et de SIDA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80Ce que nous pouvons faire pour les enfants . . . . 81Figures5-1 Pourcentage de femmes enceintes infectées

par le VIH et recevant une prophylaxie antirétrovirale pour la PTME, 2005 . . . . . . 72

5-2 Pourcentage d’enfants de moins de 15 ans qui ont besoin d’un traitement antirétroviral et qui le reçoivent, 2006 . . .74

CHAPITRE 6Pas assez . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .83

noTEs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86

AnnExERapports des pays et territoires au titre du plan « Un monde digne des enfants » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90

du MiLLénaire pOur Le déveLOppeMenT

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L ors de la 27e session extraordinaire de l’Assemblée générale en mai 2002, les gouvernements se sont

fixés des objectifs spécifiques à atteindre dans le cadre d’un calendrier précis, en appliquant diverses stra-tégies et mesures dans quatre secteurs concernant les droits et le bien-être des enfants : promouvoir une existence meilleure et plus saine, leur assurer une éducation de qualité, les protéger contre la mal-traitance, l’exploitation et la violence, et lutter contre le VIH/SIDA . Ces engagements réaffirmaient et com-plétaient la Déclaration du Millénaire et ses objectifs, en fournissant un cadre pour le développement et le moyen de diminuer radicalement la pauvreté .

Ce rapport présente de nouvelles informations et analyses sur les progrès accomplis dans le monde pour faire baisser la mortalité infantile et maternelle et la malnutrition, assurer un enseignement primaire universel, protéger les enfants contre la maltraitance, l’exploitation et la violence, et combattre le VIH/SIDA . Il se fonde sur une remarquable série de rapports présentés par des Etats Membres de l’ONU, qui montrent que les résultats sont mitigés, mais positifs à bien des égards . On constate qu’au cours des cinq années qui se sont écoulées depuis la Session extraordinaire, beaucoup de pays ont progressé; mais les rapports nationaux indiquent claire-ment également que des actions restent nécessaires partout pour accélérer les progrès .

Ensemble, nous pouvons atteindre ces objectifs cruciaux, si nous agissons maintenant et avec une détermination renouvelée . Il nous faut investir davantage dans les services sociaux de base, renforcer les partenariats entre le privé et le public, intensifier nos stratégies et offrir aux enfants un environnement sain, sûr et protecteur .

Les éléments et analyses figurant dans ce rapport indiquent clairement la direction à suivre pour édifier un monde dans lequel tous les enfants peuvent survivre, grandir et se développer pour réaliser tout leur potentiel, à l’abri des nombreux dangers qui menacent leurs droits . J’en recommande la lecture à tous les délégués à la réunion plénière de haut niveau de l’Assemblée générale et à tous les particuliers et organisations qui se consacrent à l’édification d’un monde digne des enfants .

Ban Ki-moon Secrétaire général des Nations Unies

préface

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Qu’avons-nous fait pour les

enfants ?

CHAPITRE

1

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Les parents sont fiers des progrès de leurs enfants. Ils sont ravis de voir naître une autre fille ou un autre fils. Ils sont fiers de voir le bébé faire ses premiers pas hésitants et c’est avec un mélange de plaisir et d’appréhension qu’ils voient leur enfant partir pour l’école pour la première fois. Les anec-dotes qu’on se raconte en famille concernent souvent les enfants. Quand de vieux amis se réunissent et échangent des nouvelles de leurs familles, l’une des premières choses qu’ils font, c’est prendre des nouvelles des enfants.

Les membres de la famille mondiale manifestent un mélange similaire d’espoir et d’in-quiétude. Lorsque la communauté internationale se penche sur ses succès et ses échecs,

elle a tôt fait de poser des questions sur ses plus jeunes membres. Qu’avons-nous fait pour les enfants ? Les enfants d’aujourd’hui sont-ils en bonne santé et bien nourris ? Vont-ils à l’école ? Sont-ils protégés contre les dangers et se préparent-ils à leur vie d’adulte ?

Ces questions ont été posées et reprises au fil d’une série de rencontres internationales ces dernières années. L’un des événements qui a le plus fait date a été l’adoption, en 1989, de la Convention relative aux droits de l’enfant par l’Assemblée générale des Nations Unies. Il y est dit qu’ « il importe de préparer pleinement l’enfant à avoir une vie individuelle dans la société, et de l’élever dans l’esprit des idéaux proclamés dans la Charte des Nations Unies »

Cet événement a été suivi, en 1990, du remarquable Sommet mondial pour les enfants, lors duquel 159 chefs d’État ou de gouvernement et d’autres représentants de haut niveau ont proclamé qu’ « il n’existe de tâche plus noble que de donner à chaque enfant à naître un avenir meilleur ». Et de la même façon que les parents sont prêts à se sacrifier pour leurs enfants, les gouvernements représentés au Sommet ont promis d’agir toujours dans « l’in-térêt supérieur de l’enfant » et de veiller à ce que les enfants soient « prioritaires » pour obtenir toutes les ressources dont ils ont besoin. Pour traduire ces promesses dans les faits, ils ont élaboré un Plan d’action énonçant 27 objectifs spécifiques concernant la survie, la santé, la nutrition, l’éducation et la protection des enfants.

On a continué de placer les enfants au centre des préoccupations. Dix ans plus tard, en 2000, les dirigeants de la planète se sont rencontrés pour signer la Déclaration du Millénaire, dans laquelle ils se sont engagés « à délivrer (leurs) semblables – hommes, femmes et enfants – de la misère, phénomène abject et déshumanisant ». Peu de temps après, ils se sont égale-ment engagés à atteindre une série d’objectifs que l’on a appelés les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), qui se rapportent tous aux droits des enfants du monde.

Pour qu’aucun doute ne soit possible, ces engagements ont été réitérés en mai 2002, lorsque l’Assemblée générale a consacré sa 27e session extraordinaire exclusivement aux enfants, afin de dresser le bilan des progrès accomplis depuis le Sommet de 1990. Tout en constatant qu’un bon nombre de succès avaient été engrangés, les participants ont conclu que le but n’était pas encore atteint. Ils ont adopté une Déclaration dans laquelle ils se sont engagés à « saisir cette occasion sans précédent de changer le monde pour les enfants et avec eux ».

Le plan d’action qui en est résulté visait à créer « un monde digne des enfants » en leur assurant le meilleur départ possible dans la vie. Le plan soulignait que c’est aux familles, en tant qu’unités fondamentales de la société, qu’incombe la responsabilité principale à cet égard et qu’elles doivent, avec les autres dispensateurs de soins, bénéficier d’un soutien approprié de façon que les enfants puissent grandir et se développer dans un environne-ment sûr et stable. En adoptant ce plan, les gouvernements s’engageaient à atteindre des objectifs, à mettre en œuvre des stratégies et à prendre des mesures spécifiques assortis

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Cinq ans après la Session extraordinaire, plus de 120 pays et territoires ont établi des rapports sur ce qu’ils ont fait pour atteindre les objectifs du plan « Un monde digne des enfants ».

de délais dans quatre domaines prioritaires : promouvoir une existence plus saine; assurer une éducation de qualité; protéger contre la maltraitance, l’exploitation et la violence; et lutter contre le VIH/SIDA.

Cinq ans après la Session extraordinaire, plus de 120 pays et territoires ont établi des rapports sur ce qu’ils ont fait pour atteindre les objectifs du plan « Un monde digne des enfants ». La plupart ont rédigé ces rapports en même temps que ceux concernant les Objectifs du Millénaire pour le développement, menant de front deux activités complé-mentaires. Les rapports sur les OMD mettent l’accent sur les progrès accomplis dans le domaine de la réduction de la pauvreté et au regard des principaux indicateurs sociaux, tandis que les rapports faisant le bilan de l’application du Plan d’action « Un monde digne des enfants » traitent d’une manière plus approfondie de certaines questions communes aux deux séries de rapports, telles que l’éducation et la survie de l’enfant. Mais ils rendent également compte de la protection de l’enfant, domaine dans lequel les progrès sont moins faciles à suivre à l’aide d’indicateurs chiffrés.

Le présent document se propose de rassembler certaines des informations consignées dans ces rapports en les complétant par les données mondiales les plus récentes, en faisant le point sur ce qui a été fait et sur ce qu’il reste à faire. Il reprend donc les quatre domaines prioritaires recensés dans « Un monde digne des enfants », en les traitant un par un dans le cadre général des Objectifs du Millénaire pour le développement1.

Pour mieux apprécier les succès remportés pour les enfants au cours des deux dernières décennies, il est bon de s’arrêter brièvement sur les changements intervenus dans le monde dans lequel ils vivent. Les enfants nés en 1989, l’année de l’adoption de la Convention rela-tive aux droits de l’enfant, sont sur le point de devenir adultes. Ils ont vécu une période de mutations sociales, politiques et économiques remarquables.

Possibilités de participationCe qui a changé, par exemple, c’est que les enfants et les jeunes ont aujourd’hui beaucoup plus de possibilités de participation aux plans social et politique. En fait, les membres de la génération de 1989 ont peut-être déjà exercé leur droit de vote. Beaucoup d’entre eux ont par ailleurs été les témoins de véritables bouleversements géopolitiques. C’est ainsi, par exemple, que les années qui ont suivi l’effondrement de l’Union soviétique ont offert à des millions de personnes une liberté beaucoup plus grande d’exprimer leurs opinions, souvent en tant que citoyens de nouveaux États, et un grand nombre d’autres pays ont vu un régime autoritaire céder la place à la démocratie. La croissance de l’Organisation des Nations Unies est là pour témoigner de cette diversité croissante : en 1990, elle avait 159 membres; en 2007, elle en a 192.

La Convention relative aux droits de l’enfant a souligné l’importance de la participation de l’enfant : « Les États parties garantissent à l’enfant qui est capable de discernement le droit d’exprimer librement son opinion sur toute question l’intéressant, les opinions de l’enfant étant dûment prises en considération eu égard à son âge et à son degré de maturité ». La Session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée aux enfants a d’ailleurs bénéficié de la participation d’enfants venus du monde entier, qui ont établi la déclaration concer-nant Un monde digne de nous.

Depuis, comme il ressort des rapports de pays concernant le plan d’action « Un monde digne des enfants », les enfants ont de plus en plus souvent fait entendre leur voix dans leurs écoles, dans leurs communautés, voire au niveau de la politique nationale – et ce, de bien des façons différentes en fonction de leurs capacités et de leurs inclinations. Certains

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Les enfants sont parmi les premiers

bénéficiaires du retour de la paix, car les écoles et les dispensaires

rouvrent leurs portes et les programmes

de vaccination redémarrent.

s’expriment dans des clubs ou des associations, d’autres participent à la gestion de leur école ou d’autres institutions. Des publications, des émissions de télévision et des sites Internet dont les responsables sont des enfants se sont également fait un nom. Et les enfants ont aussi été associés, aux niveaux local et national, à la gestion des affaires publiques, se fami-liarisant avec ce qu’implique ce type de gestion et en donnant leur point de vue.

Les enfants dans les zones de guerre Environ 1,5 million d’enfants vivaient dans les 42 pays affectés par des conflits violents, de haute intensité entre 2002 et 2006. Mais il est difficile d’estimer l’impact des conflits armés sur les enfants en raison du manque de statistiques fiables et mises à jour sur la question.

Les plus vulnérables de tous sont les millions d’enfants déplacés soit dans leur propre pays, soit en tant que réfugiés à l’étranger. Dans l’ensemble du monde, on compte entre 11 et 17 millions de réfugiés, dont sans doute 41 % d’enfants et 26 % de femmes. Il y aurait entre 16 et 25 millions de personnes déplacées dans leur propre pays, avec une estimation moyenne de 24 millions de personnes déplacées dans le monde. Les enfants et adolescents déplacés sont tout particulièrement exposés à la violence, à l’exploitation sexuelle, à l’infection par le VIH, au travail forcé et à l’esclavage, et ils risquent de se faire recruter de force par des groupes armés.

Le plan d’action d’ « Un monde digne des enfants » évoquait la « nécessité de mieux proté-ger les enfants victimes de conflits armés et d’adopter des mesures efficaces pour protéger les enfants vivant sous occupation étrangère ». Certains gouvernements se sont focali-sés sur les enfants qui vivent en pleine guerre. Leurs efforts ont porté par exemple sur la création de journées de « tranquillité » pour pouvoir vacciner les enfants, leur fournir des apports en vitamine A et organiser d’autres interventions sanitaires à leur intention. Une innovation importante en matière de nutrition dans les situations d’urgence créées dans les zones de conflit consiste à faire prendre à domicile aux enfants souffrant de malnu-trition des aliments thérapeutiques prêts à l’emploi, solution plus sûre et plus accessible qu’une hospitalisation.

Les enfants sont parmi les premiers bénéficiaires du retour de la paix, car les écoles et les dispensaires rouvrent leurs portes et les programmes de vaccination redémarrent. Pendant le passage d’une situation d’urgence à la stabilisation gouvernementale, les enfants ont joué un rôle important dans le cadre des activités liées à la recherche de la vérité, de la jus-tice et de la réconciliation et en obtenant de nouveaux résultats prometteurs, comme en Afghanistan, au Libéria, en Sierra Leone et au Timor-Leste.

Au niveau international, un certain nombre de mesures ont renforcé la détermination de venir en aide aux enfants touchés par la guerre. En 2003, l’Union européenne a adopté des Directives relatives aux enfants et aux conflits armés, qui préconisent l’établissement de rapports périodiques sur les conséquences des activités de l’Union européenne sur les enfants vivant dans des situations de conflit. En juillet 2005, la résolution 1612 du Conseil de sécurité a créé un mécanisme officiel de surveillance et de communication de l’informa-tion et un Groupe de travail sur les enfants et les conflits armés. Pour célébrer le dixième anniversaire du rapport décisif que Graça Machel avait établi sur la question pour le compte de l’ONU, la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés et l’UNICEF se sont concertés pour procéder à un examen stratégique de la situation actuelle. Et les institutions des Nations Unies ont continué de chercher des solutions pra-tiques pour protéger les enfants qui vivent une situation de guerre ou sous une occupation, notamment des répercussions négatives sur leur santé, leur éducation et leur bien-être.

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4   L e s e n fa n t s e t L e s O b j e c t I f s d u M I L L é n a I r e p O u r L e d é v e LO p p e M e n t

Les mesures prises pour soutenir l’enseignement primaire universel et réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement ne profitent pas toujours aux enfants vivant dans des États fragiles touchés par des conflits. Bien que la moitié des enfants non scolarisés du monde vivent dans ces Etats-là, ils ne reçoivent que le cinquième de l’aide totale à l’éducation dans le monde. Le rapport indique que, lorsqu’une aide est fournie à ces États, l’éducation n’est prioritaire ni dans le contexte du développement, ni dans le contexte humanitaire 2.

Dans leurs rapports sur le plan « Un monde digne des enfants », un certain nombre de gouvernements ont donné des précisions sur la situation des enfants pendant les guerres et dans le cadre du processus de rétablissement de la paix. Par exemple :

l Népal – La période écoulée depuis la session extraordinaire de 2002 a coïncidé avec le conflit armé le plus récent du pays, dans lequel les enfants et les femmes ont été le plus durement touchés par la violence sous toutes ses formes. Néanmoins, la protection des enfants conserve un degré élevé de priorité, comme en témoignent la campagne dite des « Enfants comme zone de paix » et d’autres stratégies mises en œuvre par les par-tenaires du développement, les organismes s’occupant des droits de l’homme et les organisations humanitaires pour éviter que l’aide n’ait des effets négatifs.

l Sierra Leone – Plusieurs entités ont pris en charge les enfants touchés par la guerre; c’est notamment le cas de la Commission nationale pour les enfants touchés par la guerre, de la Commission vérité et réconciliation et du Ministère des affaires sociales, de l’égalité entre les sexes et de la condition des enfants. Ces institutions ont donné la parole aux enfants et écouté ce qu’ils avaient à dire. Par leur intermédiaire, les enfants qui avaient été contraints de participer à la guerre ont été soignés, rendus à leur famille et réinsérés dans leur communauté.

Exposés aux catastrophes naturellesEn sus des guerres, ces catastrophes causées par l’homme, beaucoup de pays ont dû faire face à une série de catastrophes naturelles qui ont remis en cause ce qu’ils avaient fait pour permettre aux enfants d’exercer leurs droits. Entre 2000 et 2005, on a enregistré une moyenne de 400 catastrophes naturelles par an, qui ont frappé des millions de personnes. L’Asie a été la région la plus éprouvée : plus de 80 % des victimes y ont été recensées. En 2004, le tsunami qui s’est produit dans l’océan Indien a tué 226 405 personnes et touché des millions d’autres – plus d’un million de personnes ont été touchées à Sri Lanka, et plus de 500 000 en Indonésie. En 2006, le tremblement de terre de Yogyakarta, en Indonésie, a tou-ché plus de trois millions de personnes et un tremblement de terre en a touché 2 900 000 environ au Pakistan3.

Ce sont aux enfants que les catastrophes naturelles font courir le plus grand risque. Elles menacent leur nutrition et leur santé et les séparent souvent de leur famille, les empêchant d’aller à l’école et les exposant à la violence sous toutes ses formes, et notamment la violence sexiste.

Dans leurs rapports sur le plan « Un monde digne des enfants », les gouvernements ont donné des précisions sur les mesures prises pour faire face aux catastrophes naturelles. Par exemple :

l Indonésie – Dans la province d’Aceh, la plus éprouvée par le tsunami de 2004, le gou-vernement a ouvert des centres pour enfants pour offrir une meilleure protection aux

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p r O g r è s accO M p L I s da n s L’ é d I f I c at I O n d ’ u n M O n d e d I g n e d e s e n fa n t s 5

enfants victimes et, en 2006, il a élaboré un programme de « villages amis des enfants » dans 50 villages.

l Kenya – En 2003, le gouvernement a présenté un plan global d’accélération du déve-loppement dans les districts arides où il avait dû souvent lancer des programmes humanitaires d’urgence.

Nés à l’ère de la mondialisation L’économie de beaucoup de pays d’Asie s’est rapidement développée dans le contexte de la mondialisation, tandis que celle d’autres pays, en particulier africains, accusent un retard. Entre 1980 et 2000, la région de l’Asie et du Pacifique a connu une croissance économique moyenne de 8,5 % par an, alors que cette croissance n’a été que de 2,2 % en Afrique sub-saharienne. Plus récemment, la croissance de cette dernière région est passée à 3 %, mais l’écart entre les pays continue de se creuser4. Parallèlement, les disparités se sont accen-tuées au sein même des pays : ceux qui abritent plus de 80 % de la population mondiale ont enregistré une croissance des inégalités 5.

La mondialisation a également transformé le monde des communications pour les enfants. Beaucoup d’entre eux tiennent à présent pour acquis qu’ils baignent dans un éther électroni-que de données disponibles instantanément. Dans les pays riches comme le Royaume-Uni, plus de 90 % des enfants de 12 ans ont leur propre téléphone mobile6 et ce taux est simi-laire parmi les enfants de familles riches des pays en développement. Les jeunes comptent également parmi les principaux utilisateurs d’Internet : dans un certain nombre de pays en développement, ils représentent au moins 40 % des utilisateurs7. La rapidité des flux de biens et d’informations crée par ailleurs de nouveaux espaces culturels, qui permettent aux enfants du monde entier d’échanger des idées et des expériences. Cela étant, les enfants ayant accès à cette technologie sont encore relativement peu nombreux, même si leur nom-bre s’accroît.

La circulation des personnes à travers le monde rivalise avec celle des capitaux, des biens et des idées. En 2005, on a enregistré au total 191 millions de migrants, soit 3 % de la popu-lation mondiale8. Les données concernant les enfants sont moins nombreuses, mais il semble probable que les migrations internationales concernent un enfant pour trois adul-tes, car l’enfant migre avec ou sans ses parents ou n’est pas emmené par ceux-ci9.

Grandissant dans la pauvreté ou la richesseUne croissance économique faussée plonge des millions d’enfants dans la pauvreté. Ils souffrent de multiples handicaps, dont le plus grave est que les enfants nés dans des familles pauvres ont moins de chances de survivre. Dans certains pays africains, les enfants membres des 20 % de familles les plus pauvres courent un risque de mourir avant l’âge de cinq ans 1,7 fois supérieur à celui des enfants nés dans les 20 % de familles les plus riches. Ils ont également moins de chances de bénéficier d’une nutrition suffisante au cours des premières années de leur vie, ce qui cause des dommages irréparables à un stade essentiel de leur développement physique et mental. Qui plus est, les enfants pauvres ont moins de chances d’achever leurs études primaires et d’acquérir les connaissances et les aptitudes qui les aideraient à échapper à la pauvreté – ce qui perpétue le cycle intergénérationnel de l’appauvrissement 10.

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Si les tendances actuelles se confirment, la proportion des personnes vivant dans l’extrême pauvreté se situera en 2015 au-dessous de la cible des 14 %.

Objectif du Millénaire pour le développement 1L’objectif du Millénaire pour le développement 1 concerne la « réduction de l’extrême pau-vreté et de la faim », et la première cible est de réduire de moitié, entre 1990 et 2015, la proportion de la population dont le revenu est inférieur à un dollar par jour. Au plan mon-dial, nous sommes en bonne voie pour atteindre cet objectif.

Si les tendances actuelles se confirment, la proportion des personnes vivant dans l’extrême pauvreté se situera en 2015 au-dessous de la cible des 14 %. Ce résultat est largement rede-vable aux progrès réalisés dans la région de l’Asie orientale et du Pacifique. L’Asie du Sud est elle aussi en bonne voie, de même que la région de l’Amérique latine et des Caraïbes. Mais l’Afrique subsaharienne progresse à un rythme beaucoup plus lent : en 2004, cette région n’avait ramené la proportion des personnes vivant dans l’extrême pauvreté que de 47 % à 41 % 11. L’objectif consistant à ramener cette proportion à 24 % d’ici à 2015 semble de plus en plus hors de portée. Il s’ensuit qu’à ce moment-là, près de la moitié des personnes parmi les plus pauvres du monde vivront en Afrique subsaharienne.

L’objectif de pauvreté comprend des cibles en matière de nutrition : il s’agit de réduire de moitié d’ici à 2015 la prévalence de l’insuffisance pondérale chez les enfants de moins de cinq ans (voir Chapitre 2). Au plan mondial, cet objectif ne sera probablement pas atteint.

La poursuite de la lutte contre la pauvreté nécessitera un effort soutenu d’investissement dans le développement humain, pour faire en sorte que l’éducation, la nutrition et la santé des familles soient d’une qualité qui leur permette de donner la pleine mesure de leurs capacités, et pour créer des emplois et d’autres possibilités grâce auxquels elles pourront utiliser ces capacités. D’un autre côté, toutefois, beaucoup de gouvernements ont indiqué qu’ils étaient déterminés à venir à bout de la pauvreté directement à l’aide de programmes ciblés de transferts monétaires.

Dans leurs rapports sur le plan « Un monde digne des enfants », plusieurs pays ont rendu compte de ces programmes. Par exemple :

l Bélarus – Un réseau d’institutions de services sociaux de création récente s’occupe des familles socialement à risque, en cherchant à détecter de bonne heure tout problème familial pouvant avoir des répercussions sur les enfants. Entre 2001 et 2005, 19 895 enfants rendus orphelins ont été retirés d’internats et confiés à des familles, avec l’ap-pui d’institutions de services sociaux. Un certain nombre d’internats pour orphelins ont donc fermé leurs portes.

l Brésil – Bolsa Família est considéré comme l’un des programmes de transferts moné-taires les plus élaborés et ciblés du monde. En juin 2006, il était en train de réaliser son objectif consistant à toucher 10,9 millions de familles. Ce programme établit un lien entre le transfert d’une allocation financière périodique et la fréquentation scolaire et l’accès aux soins médicaux et à l’aide sociale.

l Kenya – Lancé en décembre 2004, le programme de transferts monétaires s’étend à présent à 17 districts et bénéficie à environ 10 000 enfants en 2007. Le gouvernement s’est fixé pour 2010 l’objectif de 300 000 à un million d’enfants. Les transferts moné-taires à 750 000 enfants ne coûteraient qu’environ 2 % des dépenses publiques, soit 0,5 % du produit intérieur brut.

l Ukraine – Le financement des services sociaux par l’intermédiaire des budgets des administrations locales couvre 80 % des dépenses de santé, 70 % des dépenses d’édu-cation et près de la moitié des dépenses de protection sociale. Plus d’un million de

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familles bénéficiant du soutien de l’État ont touché 1 682 400 hryvnias (333,2 millions de dollars É.-U.) en 2005. En outre, des allocations d’aide à l’enfance ont été accordées à 328 100 familles ayant des enfants âgés de 0 à 3 ans, à 225 800 femmes n’ayant pas droit à la sécurité sociale et à 48 500 personnes ayant la garde d’un enfant.

Les plus graves problèmes soulevés par le bien-être des enfants se rencontrent dans les pays en développement, mais d’autres régions du monde font également face à bien des difficultés. Dans la Communauté d’États indépendants et en Europe centrale et orientale, la plupart des pays enregistrent un redressement et une croissance économique depuis quel-ques années. Mais beaucoup d’enfants connaissent toujours la pauvreté et le dénuement, en particulier dans certains groupes et dans certaines zones géographiques. Comme l’a noté une conférence qui s’est tenue en 2006 à Palencia (Espagne), la situation des enfants d’Europe et d’Asie centrale s’est dégradée tous indicateurs confondus au cours des deux dernières décennies.

Il n’est pas jusqu’aux pays les plus riches qui ne doivent se montrer vigilants en ce qui concer-ne le bien-être de leurs enfants. Dans une récente enquête, l’UNICEF a examiné la situation des enfants de 21 pays du monde industrialisé, en se penchant sur leur bien-être matériel, leur santé et leur sécurité, leur éducation, les relations entre pairs et avec la famille, et leur comportement et les risques induits par ce comportement, ainsi que sur l’idée subjective que les jeunes se font de leur bien-être. Cette enquête a abouti à la conclusion que tous les pays présentent des carences : aucun pays ne se trouvait dans le premier tiers du classement pour l’ensemble des six dimensions du bien-être de l’enfant. Par ailleurs, aucune corré-lation n’a pu être clairement établie entre le niveau de bien-être de l’enfant et le revenu national : la République tchèque, par exemple, se classait globalement beaucoup mieux que plusieurs pays beaucoup plus riches en ce qui concerne le bien-être des enfants12.

Engagement à l’égard des enfants Dans le plan « Un monde digne des enfants », les gouvernements se sont engagés à « met-tre en place, autant que de besoin, des législations, des politiques et des plans d’action nationaux efficaces, et (à) consacrer des ressources à la promotion et à la défense des droits et du bien-être des enfants ».

À la fin de 2006, une cinquantaine de gouvernements s’étaient dotés de plans d’action nationaux spécifiques en faveur des enfants. Certains d’entre eux sont clairement harmo-nisés avec les objectifs du Plan d’action « Un monde digne des enfants »; c’est notamment le cas d’« Une Lettonie digne des enfants », d’ « Un Canada digne des enfants » et d’« Une Finlande digne des enfants ». Dans bien des cas, ces plans ont été élaborés dans le cadre de processus participatifs. Dans le territoire palestinien occupé, par exemple, le Plan d’action pour les enfants palestiniens a été établi avec la participation de 112 institutions actives dans le domaine des droits de l’enfant. Certains pays ont établi des versions de leurs plans sous une forme accessible aux enfants. Au Belize, par exemple, une version adaptée aux besoins des enfants du Plan d’action national a été distribuée aux enfants, qui peuvent ainsi se fami-liariser avec son contenu – et être ainsi mieux à même de militer pour son application.

Par ailleurs, une centaine de gouvernements ont incorporé des objectifs en faveur des enfants dans leurs plans nationaux globaux ou, en particulier en Afrique subsaharienne, dans leurs documents stratégiques pour la réduction de la pauvreté. Ces plans nationaux généraux peuvent couvrir des questions essentielles telles que la santé et l’éducation, mais ils accordent souvent moins d’attention à la protection de l’enfance. Toutefois, beaucoup de pays ont également élaboré de nouveaux plans sectoriels pour des domaines d’action

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prioritaires tels que la violence à l’encontre des enfants, l’exploitation sexuelle, le travail des enfants, le VIH et le SIDA, le paludisme et les orphelins et autres enfants vulnérables.

Un certain nombre de pays ont également établi des plans et fixé des objectifs en faveur des enfants à des échelons inférieurs du gouvernement. La Chine, par exemple, a élaboré des plans de développement de l’enfant dans toutes ses provinces, préfectures et chacun des cantons. Les Philippines ont publié un document intitulé « Intégration des droits de l’enfant aux plans de développement locaux », et la Serbie comme le Monténégro ont mis en place des plans d’action locaux pour les enfants dans un grand nombre de leurs muni-cipalités. En Croatie, les villes et municipalités font l’objet d’une évaluation fondée sur la protection des droits de l’enfant. Celles qui obtiennent un score d’au moins 80 % se voient décerner le titre d’ « amie des enfants » – que l’on retrouve sur un panneau à l’entrée des villes ou municipalités concernées.

Dans certains pays, les droits de l’enfant sont devenus des enjeux électoraux. Durant la campagne pour l’élection présidentielle de 2002 au Brésil, l’ONG Fundação Abrinq a lancé l’initiative « Président ami des enfants ». Les candidats à l’élection présidentielle se sont donc engagés à réaliser les objectifs en question et à accorder les crédits budgétaires cor-respondants. De même, en Guinée-Bissau, l’ONG AMIC, l’Institut pour les femmes et les enfants et le Parlement des enfants ont élaboré un « Projet présidentiel en faveur des enfants et des adolescents 2005 », qui a été signé par les 13 candidats à l’élection présidentielle.

Investir dans les enfantsPour promouvoir les droits de l’enfant et leur permettre de prendre le meilleur départ possible dans la vie, beaucoup de gouvernements doivent relever le niveau de leurs inves-tissements dans les services sociaux de base. C’est ce qu’ont considéré les participants au Sommet mondial pour le développement social réuni en 1995 à Copenhague, lors duquel les gouvernements se sont accordés sur le principe « 20/20 » : il s’agissait d’allouer au moins 20 % des budgets des pays en développement et au moins 20 % de l’aide publique au déve-loppement aux services sociaux de base.

Ces dernières années, un certain nombre de pays ont réduit leurs dépenses sociales, mais d’autres peuvent faire état d’un bilan plus positif; c’est le cas des pays suivants :

l Bhoutan – En 2004 et 2005, les secteurs de la santé et de l’éducation ont représenté 27 % des dépenses publiques totales. En 2006, cette proportion est passée à 30 % – 18 % pour l’éducation, l’accent étant mis sur l’enseignement primaire, la valorisation des ressources humaines et le développement des infrastructures, et 12 % pour la santé, aux fins de la construction de systèmes d’approvisionnement en eau, de postes sanitaires de base et de dispensaires dans les régions reculées et mal desservies.

l Mongolie – Depuis 2002, le gouvernement consacre entre 18 et 20 % du budget de l’État à la sécurité sociale et à la protection sociale, entre 17 et 20 % à l’éducation et entre 9 et 11 % aux services de santé.

l Vanuatu – Le secteur des services sociaux se taille la part du lion dans le budget de l’État. En 2007, il en représente 39 %, dont 26 % pour l’éducation et 12 % pour la santé. Les dépenses d’éducation sont passées de 24,6 % en 1999/2000 à plus de 28 % en 2001/2002.

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l Viet Nam – L’investissement public dans les services sociaux a progressivement augmenté depuis quelques années, et se concentre davantage sur la réduction de la pauvreté, l’éducation universelle, les soins médicaux, la santé maternelle, la santé de l’enfant et l’action de prévention et la lutte contre le VIH/SIDA. En 2005, 27 % de l’ensemble des investissements publics allaient aux services sociaux.

L’investissement dans les enfants provient essentiellement de sources nationales, mais les pays en développement et, en particulier, les pays les moins avancés, devraient également pouvoir compter sur le soutien de la communauté internationale.

En mars 2002, les dirigeants de la planète se sont rencontrés à Monterrey (Mexique) pour la Conférence internationale sur le financement du développement et se sont prononcés en faveur d’un « nouveau partenariat » entre les pays industrialisés et les pays en développe-ment. Ils ont engagé les pays industrialisés à accroître l’aide publique au développement. Les apports d’aide ont alors commencé à augmenter, d’environ 5 % par an. En 2005, à sa réunion au sommet, le Groupe des huit principaux pays industrialisés a pris de nouveaux engagements en matière d’aide et d’allégement de la dette. En 2005, le montant total net de l’aide publique au développement avait atteint 107 milliards de dollars É.-U, soit 0,33 % du revenu national brut des donateurs13. L’éducation en a reçu 6,1 %, l’approvisionnement en eau et l’assainissement 4,8 %, la santé 3,8 % et la santé en matière de procréation 2,3 %.

C’est un progrès certes digne d’éloge, mais les flux d’aide sont loin d’atteindre le niveau qui sera nécessaire pour réaliser les OMD et, en particulier, pour financer l’investissement dans les services essentiels dont les enfants ont besoin. L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a établi une projection des flux d’aide publique au développement fondée sur les engagements actuels et prévisibles (voir Figure 1.1.). La légère baisse avant 2008 est due en partie au fait que le chiffre de 2005 avait été dopé par les plans ponctuels d’allégement de la dette. En 2010, si les pays riches tiennent leurs promesses, l’aide publique au développement pourrait atteindre 0,36 % de leur revenu national brut.

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* At constant 2004 pricesSource: Organisation for Economic Co-operation and Development, Development Co-operation Report 2006, OECD Journal on Development, vol. 8, no. 1, 2007, p. 17.

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Mais même ce dernier taux est très inférieur aux besoins. Le Projet Objectifs du Millénaire des Nations Unies a établi une estimation du « manque de financement » – l’écart entre ce que les pays en développement doivent investir pour atteindre ces objectifs et ce qu’ils peuvent mobiliser en prélevant sur leurs propres ressources. Pour combler cet écart avec l’aide publique au développement, il faudrait que les volumes de l’APD augmentent pour s’établir à 0,54 % du PNB des pays riches d’ici à 201514. Plus modeste, mais en augmenta-tion, l’aide provenant de sources privées, de fondations, d’association caritatives et d’autres organisations non gouvernementales a été estimée à environ 15 milliards de dollars É.-U en 200515.

Les participants aux sommets du G8 de Saint-Pétersbourg en 2006 et de Heiligendamm (Allemagne) en 2007 ont constaté avec préoccupation que les gouvernements risquaient de ne pas atteindre les objectifs fixés et, en 2007, les enfants qui ont tenu leur propre sommet (le Sommet junior, dit « J8 ») ont abouti à la même conclusion et ont instam-ment prié les gouvernements de promettre de verser des fonds suffisants au titre des questions prioritaires, parmi lesquelles les soins médicaux, l’éducation, la lutte contre le VIHet le SIDA et la mise au point de « technologies vertes » pour remédier au chan-gement climatique.

Créer des partenariatsL’un des enseignements les plus clairs des efforts déployés ces cinq dernières années pour atteindre les objectifs concernant les enfants est l’importance des partenariats. Ni les gou-vernements, ni les collectivités locales, ni les organisations internationales, ni les ONG ne peuvent promouvoir les droits de l’enfant séparément. Ils doivent collaborer même s’ils exercent des responsabilités différentes. Dans cette coopération, leurs efforts se renforce-ront et s’amplifieront mutuellement.

Parmi les exemples d’ONG ou d’autres organisations les plus frappants, on peut citer le Mouvement mondial en faveur des enfants, qui réunit pas moins de 11 organisations et réseaux : Alliance of Youth, BRAC, CARE, ENDA, Latin American and Caribbean Network for Children, NetAid, Oxfam, Plan, Save the Children, UNICEF et World Vision.

Il faudrait mentionner beaucoup d’autres initiatives notables en matière de partenariats. La coopération politique, par exemple, a été encouragée par l’Union interparlementaire, qui est actuellement composée de plus de 150 parlements nationaux. Lors des assemblées annuelles qu’elle a tenues ces dernières années, l’Union a organisé des séances sur l’impact des conflits armés sur les enfants et les femmes, et sur les enfants et le SIDA. Elle a égale-ment publié des guides à l’intention des parlementaires sur la protection de l’enfant et sur la lutte contre la traite des enfants.

On a un autre exemple important de partenariat mondial en action parmi les pays mem-bres de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI). En 2005, l’OCI a tenu au Maroc la première Conférence ministérielle islamique sur l’enfant. Cette conférence a appelé à mettre un terme aux pratiques néfastes, à éliminer la disparité entre garçons et filles dans l’éducation et à prendre d’urgence des mesures pour remédier aux taux élevés de morta-lité infantile et maternelle dans certains pays islamiques. Elle a également préconisé un échange d’expertise entre pays membres de l’OCI sur les politiques relatives aux droits de l’enfant. Autre exemple de coopération d’inspiration religieuse, les communautés religieu-ses réunies pour l’assemblée mondiale de la Conférence mondiale sur les religions pour la paix, tenue à Kyoto en 2006, se sont engagées à faire front contre la violence à l’encontre des enfants et à protéger les enfants vivant en leur sein.

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Il convient aussi de mentionner un certain nombre d’initiatives régionales notables. Ainsi, par exemple, en 2006, l’Union européenne a présenté un document intitulé « Vers une stra-tégie de l’Union européenne sur les droits de l’enfant », visant à promouvoir et préserver les droits de l’enfant par le biais des politiques intérieures et extérieures de l’UE et à faire progresser la réalisation des droits de l’enfant aux niveaux national et mondial.

De nombreuses organisations se sont également unies derrière une vaste série d’initiatives et de partenariats à l’échelle mondiale pour appuyer les droits de l’enfant. On peut notam-ment citer :

l l’Alliance GAVI (ex-Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination)

l l’Alliance mondiale pour l’amélioration de la nutrition (GAIN)

l le Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme

l le Partenariat « Faire reculer le paludisme »

l le Réseau de métrologie sanitaire

l le Partenariat pour la santé maternelle, néonatale et infantile

l l’Initiative des Nations unies pour l’éducation des filles

l la campagne « Unissons-nous pour les enfants, contre le SIDA »

l l’Initiative de lutte contre la faim et la dénutrition chez les enfants.

Ces initiatives se caractérisent souvent par une coopération étroite entre les secteurs privé et public, ce qui ouvre de nouvelles perspectives aussi bien à la recherche qu’à l’investis-sement. Certaines des contributions les plus remarquables ont vu le jour dans la santé. La plus importante fondation privée du monde, la Bill & Melinda Gates Foundation, a versé des contributions importantes à l’Alliance GAVI, à la GAIN et au Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme, ainsi qu’à un certain nombre d’autres initiatives majeures dans le domaine de la santé dont profitent directement les enfants.

Comme l’ont montré les rapports établis au titre du plan « Un monde digne des enfants », la coopération est également manifeste au sein des pays. Par exemple :

l Colombie – L’Alliance colombienne pour l’enfance est un réseau d’organisations repré-sentant l’État, la société civile, les ONG, le monde universitaire et les organisations internationales. Créée pour garantir et défendre les droits de l’enfant en Colombie, elle publie par ailleurs des documents directifs et organise des rencontres nationales et régionales.

l Gambie – L’Alliance pour la protection des enfants est une coalition de plus de 40 organisations, institutions et particuliers dévoués à la cause des droits de l’enfant. Ces partenaires et d’autres encore ont lancé une gigantesque campagne de sensibilisation multimédias – avec les enfants et de nombreux groupes, parmi lesquels des représen-tants des forces de l’ordre et des forces de sécurité, des responsables de l’industrie du tourisme, des agents de l’État et des chefs religieux et responsables locaux.

l Mauritanie – Des alliances et des réseaux forment actuellement un mouvement national pour les enfants. Il s’agit notamment de réseaux de chefs religieux, de chefs traditionnels, d’associations de journalistes et de maires, qui sont tous attachés à la défense des droits des femmes et des enfants.

l Togo – Un certain nombre d’alliances stratégiques ont permis d’aborder des sujets qui sont souvent tabous. Par exemple, la collaboration entre les chefs traditionnels et les

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ONG a contribué à faire évoluer les comportements en ce qui concerne des questions comme le mariage des enfants, l’enregistrement des naissances, l’éducation des filles, le travail des enfants et la traite des enfants.

Légiférer en faveur des droits de l’enfant L’une des mesures les plus importantes pour réaliser les droits de l’enfant consiste à veiller à ce que ces droits soient inscrits dans la législation nationale – et la meilleure façon de le faire est de transposer la Convention relative aux droits de l’enfant dans la législation nationale et provinciale. Certains pays ont expressément inclus les droits de l’enfant dans leurs constitutions. D’autres les ont incorporés dans leurs lois ou réglementations. Un cer-tain nombre de gouvernements ont en outre désigné un médiateur chargé spécialement de défendre les intérêts des enfants. D’autres ont fait en sorte que les parents et les enfants connaissent les droits inscrits dans la législation et sachent les exercer.

l Mali – Le Code de protection de l’enfance, adopté en 2002, harmonise la législation nationale avec les traités internationaux. Il énonce les principes et les valeurs à res-pecter et dispose que tout un chacun a le devoir de surveiller la situation des enfants et d’offrir le soutien nécessaire.

l Mozambique – En 2004, le pays a adopté une nouvelle constitution qui protège expli-citement les droits de l’enfant consacrés par la Convention et la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant africain. En outre, le gouvernement a promulgué la Loi sur la famille, qui renforce les garanties des droits des femmes et des enfants, et la Loi sur la sécurité sociale.

l Qatar – Suite à une décision ministérielle, une « culture des droits de l’enfant » se répand dans les écoles. Il s’agit notamment d’expliquer les droits et principes énoncés par la Convention en les reliant aux droits que l’islam reconnaît aux enfants, en s’ap-puyant à cette fin sur des versets du Coran et les paroles des prophètes et en utilisant des fiches éducatives proposant des histoires illustrées en couleurs.

l République dominicaine – En 2004, le gouvernement a adopté un nouveau code concernant la protection et les droits fondamentaux des garçons, des filles et des adolescents.

l Suède – Le Médiateur pour les enfants représente les droits et les intérêts des enfants et des jeunes et veille au respect des dispositions de la Convention. Il fournit par ailleurs aux diverses parties prenantes un soutien et des informations sur les droits de l’enfant et rassemble des informations et des statistiques sur leurs conditions de vie.

l Territoire palestinien occupé – L’adoption en janvier 2005 de la Loi sur les droits des enfants palestiniens est peut-être le plus grand succès obtenu dans les domaines des droits des enfants palestiniens depuis cinq ans. C’est une étape porteuse d’espoir s’agissant de donner un degré de priorité élevé aux droits de l’enfant et de créer des cadres juridiques énonçant des obligations de faire.

l Tuvalu – La Constitution protège les enfants de moins 10 ans et dispose qu’ils ne peu-vent pas être tenus pénalement responsables. Les enfants âgés de 10 à 14 ans ne sont pénalement responsables que s’il peut être établi qu’ils sont capables de savoir qu’ils ou elles ne devaient pas accomplir l’acte ou l’omission en question. En outre, les tribunaux

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sont habilités à pourvoir à une protection de remplacement dans le cas des enfants victimes de maltraitance, de délaissement ou d’autres formes de mauvais traitement ou de tortures.

Diffusion d’informations sur l’exercice des droits La présentation de rapports au Comité des droits de l’enfant est un volet important des obli-gations de l’État en ce qui concerne les droits de l’enfant. Au 4 septembre 2007, les 193 États ayant ratifié la Convention ou y ayant adhéré avaient présenté au total 325 rapports. Les alliances d’ONG présentent leurs propres rapports parallèlement à ceux des gouver-nements. L’établissement de ces rapports lui-même peut faire apparaître des lacunes et des problèmes à résoudre. Les observations finales du Comité permettent de leur côté de recenser les problèmes non réglés et les sujets de préoccupation, comme le montrent les exemples ci-après :

l Azerbaïdjan – L’élaboration en 2006 du deuxième rapport au Comité des droits de l’enfant a montré que certaines lois et politiques n’étaient pas compatibles avec les arti-cles de la Convention, ce qui a conduit le gouvernement à engager en 2007 un examen de la législation nationale. L’Alliance des ONG pour les droits de l’enfant a coordonné l’établissement d’un deuxième rapport parallèle, auquel ont contribué diverses ONG et les enfants.

l Yémen – Le gouvernement a présenté des rapports en 1994, en 1997 et en 2003, et des rapports parallèles l’ont été en 1995, en 1998 et en 2004. Save the Children-Suède collabore avec le gouvernement et avec la Coalition d’ONG pour les droits de l’enfant au suivi des recommandations et à l’amélioration de la qualité des rapports à venir.

Suivi des progrès accomplisDepuis la session extraordinaire de 2002, l’offre de données s’est nettement améliorée. Il existe deux sources importantes d’informations sur les enfants : les enquêtes en grappes à indicateurs multiples, auxquels les gouvernements procèdent avec le soutien de l’UNICEF, et les enquêtes démographiques et sanitaires, entreprises avec le soutien de l’Agency for International Development des États-Unis. Au cours de la période 2005–07, des enquêtes en grappes à indicateurs multiples ont été réalisées dans 56 pays et des enquêtes démogra-phiques et sanitaires l’ont été dans plus de 40 pays. Pour exploiter au mieux les données fournies par ces enquêtes ainsi que d’autres données, 82 pays ont adopté un progiciel de base de données promu par l’ONU, DevInfo.

Dans leurs rapports sur le plan « Un monde digne des enfants », plusieurs pays ont apporté des précisions sur leurs systèmes nationaux d’information sur les enfants. Par exemple :

l Bosnie-Herzégovine – La base de données DevInfo fonctionne actuellement dans 10 municipalités et comprend des indicateurs de pauvreté axés sur les enfants. Par ailleurs, 10 ONG ont établi des rapports sur les indicateurs relatifs aux droits de l’en-fant au niveau municipal. Le Conseil pour l’enfance met actuellement au point les indicateurs découlant de la CDE et une stratégie d’application de ces indicateurs aux différents échelons de l’administration.

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La participation des enfants est plus développée dans certains pays que dans d’autres, mais elle est appelée à tenir une place de plus en plus importante dans les années qui viennent – ce qui profitera non seulement aux enfants, mais aussi aux adultes.

l Colombie – Des indicateurs tant nationaux que régionaux pour les enfants sont diffu-sés en ligne pour que le public puisse les consulter, ainsi que les rapports de recherche pertinents, dans le système national d’informations sur les enfants et les jeunes.

l Costa Rica – Le pays utilise DevInfo, appelé Costa Rica-Info, de plusieurs façons pour suivre les progrès accomplis dans la réalisation tant des OMD que des objectifs du Plan d’action « Un monde digne des enfants ». La base de données est également utilisée par les pouvoirs locaux. Les municipalités de San José et de Desamparados utilisent Costa Rica-Info pour suivre l’exécution de leurs propres plans et programmes.

l Slovénie – En 2004, la Slovénie a créé un Observatoire des enfants au sein de l’Ins-titut national de protection sociale afin de suivre la situation des enfants. En 2005, l’Observatoire a établi une analyse complète de la situation des enfants et des jeunes, en évaluant les changements intervenus pendant le passage à l’économie de marché et leurs conséquences pour les enfants.

l Turkménistan – L’enquête en grappes à indicateurs multiples réalisée en 2006 a constaté une baisse sensible de la mortalité infantile entre 1999 et 2004. Les statisti-ques actuelles font état d’un accroissement des taux de survie des enfants et une baisse des taux de mortalité dans tous les groupes d’âges et pour les deux sexes, ce qui a fait progresser l’espérance de vie à la naissance dans le pays.

Ces améliorations apportées à la collecte d’informations et beaucoup d’autres améliorations encore donnent accès à un ensemble de données de plus en plus riche, qui sert à suivre la réalisation des objectifs du Plan d’action « Un monde digne des enfants » comme celle des OMD.

Pour et par les enfants En s’engageant à l’égard des OMD et du Plan d’action « Un monde digne des enfants », les gouvernements de la planète se sont fixé des objectifs ambitieux, qui seraient – ils le savaient bien – difficiles à atteindre. Dans de nombreux pays, en particulier ceux qui sont touchés par la guerre et les catastrophes naturelles, la situation est devenue encore plus difficile. D’un autre côté, on relève des indices plus favorables. Les gouvernements res-tent déterminés à donner suite à leurs déclarations internationales, élaborant de nouveaux plans et faisant adopter la législation nécessaire – même s’ils n’ont pas toujours fourni les ressources ou affiché la détermination nécessaires à l’exécution des programmes ou s’ils ne l’ont pas toujours fait d’une façon aussi généreuse ou rapide qu’ils auraient pu.

Au niveau international également, on constate une plus forte détermination à augmenter les apports d’aide au développement et à faire appel à des partenariats entre les secteurs public et privé pour régler certains des problèmes de santé les plus difficiles.

Mais le signe le plus encourageant est sans doute le fait que les enfants participent de plus en plus à l’orientation de la réflexion et à la définition des politiques – qu’il s’agisse de gérer leurs écoles ou de faire part de leurs opinions aux responsables locaux ou nationaux. La participation des enfants est plus développée dans certains pays que dans d’autres, mais elle est appelée à tenir une place de plus en plus importante dans les années qui viennent – ce qui profitera non seulement aux enfants, mais aussi aux adultes, qui doivent se montrer capables de faire bon accueil à des idées nouvelles.

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Dans leurs rapports sur l’application du plan « Un monde digne des enfants », de nombreux gouvernements ont donné des exemples de participation des enfants. Par exemple :

l Cameroun – Dans plus de 300 écoles, les élèves participent davantage à la gestion de leur établissement – sur les plans administratif, pédagogique et social. Les enfants occupent une place de plus en importante dans le processus décisionnel grâce à un « parlement des enfants », à l’extension des réseaux de jeunes et à la création de conseils municipaux de la jeunesse.

l Cap-Vert – Les parlements des enfants, ouverts aux enfants et aux jeunes de tout le pays, constituent une tribune de discussion et de réflexion. Leurs opinions et obser-vations, présentées par le groupe au parlement, sont prises en considération dans l’élaboration et l’exécution des programmes.

l Jordanie – Le Forum de la jeunesse de 2006 intitulé « Nous sommes tous jordaniens » s’est penché sur les perspectives et les problèmes des jeunes en tant que « chevaliers du changement ».

l Lesotho – Pendant l’élaboration de la Loi sur la protection et le bien-être des enfants de 2005, un Comité junior des enfants a été créé pour examiner les lois relatives aux enfants. Certains de ces enfants ont également participé à d’autres activités, telles que les préparatifs de la Session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies consacrée aux enfants et la formulation de la stratégie nationale de réduction de la pauvreté.

l Liechtenstein – À l’occasion de la Journée internationale des droits de l’enfant de 2001, 2004 et 2006, toutes les municipalités ont aménagé une sorte de galerie où des adultes, y compris parfois des maires, ont pris place pour écouter les opinions et les préoccupations des enfants, reconnaissant ainsi leur droit d’avoir une opinion et de se faire entendre.

l Madagascar – En 2006, un Conseil national de la jeunesse a été créé, avec des antennes dans les 22 régions du pays. Des conseils municipaux pour les enfants ont également été créés dans les deux villes, Mahajanga et Antsiranana.

l Tchad – Il est de plus en plus tenu compte des opinions des jeunes dans l’élaboration des politiques et programmes les intéressant, grâce à la participation d’organisations de jeunes et à leurs liens avec d’autres organisations, tant nationales qu’internationa-les. Cette tendance a été renforcée par la création d’un parlement des enfants.

l Tunisie – Des conseils municipaux pour les enfants sont en place depuis 1987 et, depuis 2002, il existe un parlement des enfants, qui collabore avec des membres du parlement national à l’examen de questions telles que l’éducation à l’environnement et le sport. Les enfants envoient également des délégués aux conseils des divers établis-sements d’enseignement.

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Promouvoir une existence plus

saine

CHAPITRE

2

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1 7

en 2006, pour la première fois dans l’histoire contemporaine, le nombre d’enfants mourant avant leur cinquième anniversaire est passé en dessous des 10 millions. La baisse de ce nombre, qui s’établit à 9,7 millions, est la résultante d’une diminution régulière observée au cours des 45 dernières années des taux de mortalité des moins de cinq ans dans toutes les régions du monde.

Des progrès importants ont été accomplis dans bien des domaines de la santé de l’enfant, en particulier en ce qui concerne la réduction du nombre de décès dus à la rougeole et

la fourniture de moustiquaires imprégnées d’insecticide pour protéger les enfants africains contre le paludisme. Par ailleurs, les enfants sont plus nombreux à recevoir des micronu-triments essentiels tels que l’iode et la vitamine A, et le monde en développement pourrait atteindre l’objectif de l’accès à l’eau potable.

Objectifs du plan « Un monde digne des enfants » Objectif : Réduction des taux de mortalité infantile et de mortalité des enfants de moins de 5 ans

L’OMD 4 consiste à réduire des deux tiers, entre 1990 et 2015, le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans. Sur 147 pays en développement, 82 seulement sont en bonne voie pour atteindre cet objectif et 23 autres ne font aucun progrès ou régressent 16. Ce sont des millions d’enfants qui paieront le prix de cet échec. 

Un grand nombre de ces décès sont manifestement liés à la pauvreté. Les enfants nés dans des pays pauvres sont davantage exposés à l’eau contaminée et aux mauvaises conditions de logement. Ils courent également un plus grand risque d’être sous-alimentés et de contracter des maladies infectieuses. Cette corrélation entre la pauvreté et la mortalité post-infantile est également patente à l’intérieur des pays, où les taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans sont généralement beaucoup plus élevés parmi les ménages pauvres.

Mais un certain nombre de pays à revenus relativement faibles sont parvenus à faire reculer la mortalité post-infantile. Entre 1990 et 2006, le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans pour 1 000 naissances vivantes a été ramené de 177 à 55 au Timor-Leste, de 53 à 17 au Viet Nam, de 147 à 74 en Érythrée et de 166 à 70 au Bhoutan17, par exemple.

Au plan mondial, 37 % des décès d’enfants de moins de cinq ans sont dues à des causes néonatales, et la cause la plus importante est la pneumonie (19 %), suivie de la diarrhée (17 %) 18. Ces causes se retrouvent dans tous les pays à faible revenu, où 90 % de ces décès se produisent. En Afrique subsaharienne cependant, le paludisme est responsable d’une forte proportion de décès d’enfants de moins de cinq ans (18 %). Environ 80 % des décès dus au paludisme dans le monde surviennent chez des enfants de moins de cinq ans en Afrique subsaharienne.

Sur les 9,7 millions de décès d’enfants en 2006, près de la moitié se sont produits en Afrique subsaharienne et près d’un tiers en Asie du Sud. Les taux mondiaux de mortalité des enfants de moins de cinq ans ont diminué, mais, dans de nombreux pays, ils ne l’ont pas fait assez vite pour pouvoir atteindre l’OMD correspondant. Pour l’ensemble des pays en développe-ment, l’objectif consiste à ramener le taux de mortalité post-infantile de 103 à 34 pour 1 000 naissances vivantes. Mais, alors que plus de la moitié de la période s’est écoulée, les régions en développement ont collectivement progressé trop lentement pour atteindre l’objectif.

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Encadré 2-1Pneumonie

Chaque année, les pays en développe-ment subissent plus de 150 millions

d’épisodes de pneumonie chez les moins de cinq ans. C’est la maladie qui tue le plus d’enfants, soit environ deux millions cha-que année, ce qui représente près d’un cinquième des décès d’enfants de moins de cinq ans. En outre, on enregistre jusqu’à un million de décès de plus dus à des infections sévères, notamment la pneumonie, pendant la période néonatale.

On pourrait sauver la vie d’environ 600 000 enfants chaque année en généralisant le traitement aux antibiotiques, pour un coût de 600 millions de dollars É.-U. L’Asie du Sud et l’Afrique subsaharienne, où 85 % des décès d’enfants due à la pneumonie se produisent, ont les coûts de traitement les plus faibles. La généralisation du traitement dans ces régions ne coûterait qu’environ 200 millions de dollars É.-U par an.

Dans leurs rapports sur le plan « Un monde digne des enfants » , des gouvernements ont donné des précisions sur la pneumonie :

l Canada – Les enfants exposés régulière-ment à la fumée du tabac ont un risque plus élevé d’au moins 50 % de contracter un cancer du poumon et de présenter des troubles respiratoires, tels que l’asthme, et ils courent un risque accru de déve-lopper un emphysème à l’âge adulte. En 2006, le gouvernement a lancé une cam-pagne de sensibilisation aux effets nocifs du tabagisme passif chez les enfants et aux moyens de réduire ce risque dans les maisons et les voitures.

l Iraq – Les données de 2006 indi-quent que 82 % des enfants présumés atteints d’une pneumonie ont reçu des antibiotiques, ce qui témoigne d’un bon comportement de recherche de soins pouvant être attribué en partie au succès de précédents programmes de sensibilisation.

l Sao Tomé-et-Principe – En 2006, la proportion d’enfants de moins de cinq ans présumés atteints de pneumonie qui ont été soignés a augmenté de 56 % par rapport à 2005. La pneumonie n’en demeure pas moins la principale cause de décès parmi ce groupe d’âge.

En 2005, ils n’avaient ramené le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans qu’à 79 (voir Figure 2-1). Au cours de la même période, la mortalité infantile a également diminué, bien que plus lentement, passant de 70 à 54 décès pour 1 000 naissances vivantes 19.

Pleinement mises en œuvre, des interventions et pratiques à forte incidence et rentables pourraient actuellement empêcher 63 % des décès d’enfants20. L’ensemble essentiel d’in-terventions considérées comme praticables à des niveaux élevés de mise en œuvre dans les pays à faibles revenus comprend des options préventives et curatives. Il s’agit, entre autres, de l’allaitement maternel, des vaccinations, des apports en zinc et en vitamine A, des moustiquaires imprégnées d’insecticide, de la thérapeutique de réhydratation orale, du traitement des infections à l’aide d’antibiotiques et du traitement du paludisme.

Au niveau mondial, la diminution de la mortalité des enfants de moins de cinq ans néces-sitera une approche intégrée de la santé de l’enfant. Ces interventions essentielles peuvent être mises en œuvre par le biais de filières de distribution déjà largement utilisées, telles que les services de proximité, ancrés dans la communauté ou fournis par les centres de santé, tout en profitant de possibilités s’inscrivant davantage dans la durée, telles que la capacité des communautés locales à fournir des services intégrés. Cette approche permet-tra de combattre les causes néonatales de la mortalité des moins de cinq ans et les maladies encore responsables de taux de mortalité élevés, et tout particulièrement la pneumonie, la diarrhée et le paludisme et les causes néonatales (voir Encadrés 2-1 à 2-4).

Pour atteindre l’OMD en question, il faudra aller à la rencontre des nombreuses femmes et des nombreux enfants qui n’ont guère de contacts avec les services publics. Il y aura lieu à cette fin de promouvoir des activités menées à l’échelle de la communauté et plus intégrées afin de venir en aide aux enfants les plus vulnérables.

0 50 100 150 200

Cible 2015

2006

1990

Pays en développement

Décès pour 1 000 naissances vivantes

Source : Fonds des Nations Unies pour l’enfance, La Situation des enfants dans le monde 2008UNICEF (à paraître, 2007).

Figure 2–1Taux régionaux de mortalité des moins de cinq ans, 1990, 2006 et la cible 2015 de l’OMD

10379

34

18

18

18

26

4183

62160

46

29

27

2753

55

55

79

123

187

ECO/CEI

Amérique latine/Caraïbes

Asie de l’Est/Pacifique

Moyen-Orient/Afrique du Nord

Asie du Sud

Afrique subsaharienne

0 50 100 150 200

2015 target

2006

1990

Developing countries

Deaths per 1,000 live births

Source: United Nations Children’s Fund, State of the World's Children 2008, UNICEF (forthcoming, 2007).

Figure 2–1Regional under-five mortality rates, 1990, 2006 and the 2015 MDG target

10379

34

18

18

18

26

4183

62160

46

29

27

2753

55

55

79

123

187

CEE/CIS

Latin America/Caribbean

East Asia/Pacific

Middle East/North Africa

South Asia

Sub-Saharan Africa

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Dans leurs rapports sur le plan « Un monde digne des enfants », les gouvernements ont donné des précisions sur les services de santé générale. Par exemple :

l Ghana – Le « programme de prestation de services rapides et à forte incidence » a servi à améliorer la santé des enfants de moins de cinq ans. Après l’avoir testée avec succès dans deux régions, le gouvernement a adopté cette approche, reposant sur un ensemble d’interventions sanitaires et nutritionnelles présentant un bon rapport coût-effica-cité, afin de réaliser les OMD 4 et 5. Les interventions sont notamment les suivantes : vaccination, apport en vitamines, allaitement exclusif au sein, compléments alimen-taires appropriés, utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticide et traitement du paludisme.

l Inde – La Mission nationale de santé rurale, 2005–2012 se propose de fournir des services médicaux de qualité aux résidents des zones rurales, en mettant l’accent sur 18 États dont les indicateurs ou infrastructures de santé publique laissent à désirer. Il s’agit notamment de poster une « protectrice de la santé » dans chaque village et d’élaborer un plan relatif à la santé sous la direction du comité de la santé et de l’assai-nissement du panchayat (conseil de village).

l Kirghizistan – Depuis 2006, les services médicaux sont gratuits pour les femmes enceintes et les enfants âgés de moins de cinq ans. Cela devrait avoir des répercussions bénéfiques importantes sur la santé et le bien-être des familles vivant au-dessous du seuil de pauvreté.

l Mexique – En sus des services ordinaires dispensés dans les centres de santé, le Mexique organise chaque année trois Semaines nationales de la santé. Elles associent des campagnes de vaccination des enfants et des femmes à un grand nombre d’autres interventions sanitaires, telles que la distribution de vitamine A aux enfants et de sels de réhydratation orale pour traiter la diarrhée.

l République démocratique populaire lao – Le mécanisme des fonds renouvelables établi dans les villages a été étendu à des milliers de villages. Ces fonds donnent des médicaments et des fournitures médicales essentiels pour combattre les maladies qui tuent le plus d’enfants, telles que la diarrhée et la pneumonie.

Maladies évitables par la vaccination

La vaccination est l’une des interventions de santé publique les plus efficaces et rentables et la seule qui ait systématiquement atteint près de 80 % des jeunes enfants ces dernières années. Elle a permis d’éviter plus de deux millions de décès par an et d’innombrables épi-sodes de maladie et d’infirmité. De surcroît, les services de vaccination sont un moyen de réaliser d’autres interventions sanitaires et nutritionnelles. Cela étant, 26 millions d’en-fants de moins d’un an n’ont toujours pas reçu les trois doses du vaccin associé diphtérie/coqueluche/tétanos (DCT3) et plus de 40 millions de femmes ne reçoivent pas les deux doses minimales du vaccin antitétanique qui les protégeraient et protégeraient leurs nou-veau-nés contre le tétanos.

Il s’ensuit que les maladies évitables par la vaccination entraînent plus de deux millions de décès par an, dont 1,4 million parmi les enfants de moins de cinq ans. Par ailleurs, 1,1 million de jeunes enfants meurent d’infections telles que les infections à rotavirus et à pneumocoque, pour lesquelles de nouveaux vaccins seront bientôt facilement disponibles.

l Diphtérie, coqueluche et tétanos – Entre 1980 et 2006, le nombre de personnes s’étant vu administrer le vaccin associé contre ces maladies est passé de 20 à 79 % dans

Encadré 2–2Diarrhée

Les maladies diarrhéiques sont la deuxième cause de décès d’enfants

dans le monde : elle ont tué près de 2 millions d’enfants de moins de cinq ans en 2006. Il est essentiel de prévenir les épisodes diarrhéiques si l’on veut réduire le nombre de décès. Les stratégies dis-ponibles sont notamment l’allaitement exclusif au sein pendant les six premiers mois avec des compléments alimentaires à partir de six mois, l’augmentation des taux de supplémentation en vitamine A, l’amélioration de l’hygiène, le lavage des mains à l’eau et au savon avant et après les repas et après la défécation, l’utilisation accrue de sources d’eau potable et d’ins-tallations sanitaires de qualité et, plus récemment, la promotion des apports en zinc et la vaccination contre le rotavirus.

Pendant plus de deux décennies, la thé-rapeutique de réhydratation orale a été le pilier des programmes de traitement des maladies diarrhéiques chez l’enfant, encore que les recommandations concer-nant l’application de cette thérapeutique et d’autres mesures aient évolué avec le temps. De même, les indicateurs permet-tant d’évaluer le nombre des bénéficiaires d’un traitement ont changé, ce qui a rendu plus difficile la surveillance des tendances au fil des ans.

Les données tendancielles sont limitées, mais les résultats montrent que le nom-bre d’enfants traités dans le monde en développement (à l’exclusion de la Chine) a nettement augmenté au cours de la décennie écoulée, y compris en Afrique subsaharienne (à l’exclusion du Nigéria). Toutefois, les taux globaux de traitement demeurent trop faibles.

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Encadré 2–3Paludisme

Sur le million ou plus de personnes qui meurent chaque année du paludisme, la plupart sont des enfants de moins de cinq

ans vivant en Afrique.

Créé en 1998, le Partenariat « Faire reculer le paludisme » a beau-coup fait pour sensibiliser le public à la question et mobiliser des ressources pour prévenir et combattre cette maladie. Les pays d’endémie palustre et leurs partenaires de développement dispo-sent de plusieurs outils de prévention et de traitement présentant un très bon rapport coût-efficacité, tels que les moustiquaires imprégnées d’insecticide, le traitement préventif pour les fem-mes enceintes et les combinaisons thérapeutiques reposant sur des médicaments antipaludiques.

En 2000, 54 gouvernements ont participé au Sommet africain « Pour faire reculer le paludisme » et ont promis que, d’ici à 2010, au moins 60 % des personnes souffrant du paludisme pourront se faire soigner dans les 24 heures, au moins 60 % des person-nes exposées auront accès à des mesures préventives et au moins 60 % des femmes enceintes exposées pourront se faire soigner. Ces objectifs ont depuis été revus à la hausse : le nombre des bénéficiaires devra atteindre 80 %.

Ces dernières années, les chances de pouvoir réaliser ces objec-tifs se sont nettement améliorées du fait d’une augmentation spectaculaire du financement, notamment en provenance de sources telles que le Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme; le Programme renforcé de la Banque mon diale concernant le paludisme; l’initiative lancée par le Président des États-Unis pour lutter contre le paludisme; et la Fondation Bill & Melinda Gates.

Dans leurs rapports sur le plan « Un monde digne des enfants », certains gouvernements ont donné des précisions sur le paludis-me. Par exemple :

l Angola – En 2003, le gouvernement a lancé le Programme de lutte contre le paludisme et a distribué dans 16 provinces plus de 500 000 moustiquaires imprégnées d’insecticide ainsi que des trousses antipaludiques.

l Éthiopie – Le renforcement du programme de lutte contre le paludisme a permis d’obtenir une réduction spectaculaire du nombre des épidémies en 2006. Le Gouvernement éthio-pien a distribué 8,6 millions de moustiquaires imprégnées d’insecticide de longue durée à des familles vivant dans les circonscriptions où le paludisme est endémique, et il devrait à présent être possible d’atteindre l’objectif de 20 millions de moustiquaires d’ici à la fin de 2007.

l Zambie – Grâce à un don du Fonds mondial, le programme national de lutte contre le paludisme élargit rapidement les programmes de distribution gratuite de moustiquaires. En outre, 58 % des enfants fiévreux sont à présent soignés à l’aide de médicaments antipaludiques.

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l’ensemble du monde et à 77 % dans les pays en dévelop-pement. Mais les taux varient considérablement selon les pays. Certains pays en développement ont obtenu de très bons résultats; en 2005, 115 pays avaient atteint un taux de vaccination de 90 %. Dans d’autres pays – en particulier en Afrique subsaharienne, où les conflits et les catastro-phes naturelles ont déplacé des millions de personnes et désorganisé les programmes de vaccination – le nombre de bénéficiaires est en chute libre. De ce fait, le monde est encore très loin du but, c’est-à-dire de l’objectif de 90 % d’ici à 2010.

l Poliomyélite – C’est l’un des programmes de vaccination qui a donné le plus de satisfaction. Entre 1980 et 2006, la proportion de nourrissons recevant trois doses de vaccin antipoliomyélitique est passée de 22 à 80 %, ce qui a produit des effets remarquables. En 1988, 350 000 enfants étaient rendus infirmes par le virus dans 125 pays, mais en 2006, le nombre de cas confirmés de polio avait été ramené à 2 000. Les Amériques ont été certifiées exemptes de poliomyélite en 1994, la région du Pacifique occidental l’a été en 2000 et l’Europe en 2002. Il y a bien eu des épidémies entre 2002 et 2006, mais la plupart ont été jugulées et, en 2007, il ne reste que quatre zones dans quatre pays où l’on n’a pas réus-si à enrayer la transmission du poliovirus sauvage indigène. Les réservoirs de polio endémique parmi un faible nombre de populations et de secteurs géographiques de l’Afgha-nistan, de l’Inde, du Nigéria et du Pakistan représentaient 94 % de tous les nouveaux cas de poliomyélite.

l Rougeole – La campagne de lutte contre la rougeole a donné de remarquables résultats : entre 1999 et 2005, le nombre total des décès a été ramené de 871 000 à quelque 345 000, soit une réduction de 60 %. Quatre-vingt-dix pour cent des personnes décédées étaient des enfants de moins de cinq ans. L’offensive la plus systématique contre la rougeole a été menée en Afrique, où les décès ont diminué de 75 %. Beaucoup de pays ont associé des campagnes de vaccina-tion et d’autres interventions qui contribueront pour une bonne part à la réalisation de l’OMD 4. La réduction de 90 % d’ici à 2010 du nombre des décès dus à la rougeole dans le monde est un défi qui reste à relever.

l Tétanos maternel et néonatal – L’initiative mondiale tendant à éliminer le tétanos maternel et néonatal, lancée conjointement par l’UNICEF, l’OMS et l’UNFPA, a permis de faire de grands progrès dans ce domaine ces dernières années. Elle a bénéficié d’un engagement croissant de la part des gouvernements pour la planification et la mise en œuvre des activités voulues et elle a obtenu des résultats en ce qui concerne l’élimination de la maladie. Entre 1994 et 2005, le nombre des pays ayant encore à éliminer le téta-nos maternel et néonatal est tombé de 82 à 49. Le nombre des décès dus chaque année au tétanos néonatal a diminué, passant de 215 000 en 1999 à moins de 130 000 en 2004 et,

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p r O g r è s accO M p L I s da n s L’ é d I f I c at I O n d ’ u n M O n d e d I g n e d e s e n fa n t s 21

à l’heure actuelle, 7 % seulement de l’ensemble des décès survenant pendant la période néonatale sont imputables au tétanos néonatal.

l Hépatite B – On estime que, pour l’ensemble du monde, 350 millions de personnes sont porteuses du virus de l’hépatite B. Les femmes enceintes porteuses de ce virus peuvent infecter leurs nouveau-nés. Entre 1992 et 2006, la proportion des nourris-sons ayant reçu trois doses de vaccin contre l’hépatite B dans le monde est passée de 3 à 60 %; en 2005, 158 pays administraient le vaccin dans le cadre de leurs program-mes de vaccination systématiques.

l Nouveaux vaccins – De nouveaux vaccins commencent à être administrés, comme le vaccin conjugué contre l’Haemophilus influenzae type b (Hib). En 2005, 101 pays administraient le vaccin contre le Hib dans le cadre de leur programme de vaccina-tion systématique. En outre, de nouvelles améliorations ont été apportées aux vaccins contre les pneumococcies et les méningococcies et contre le rotavirus.

Toutefois, ces nouveaux vaccins sont généralement plus onéreux que les vaccins tradition-nels, et peu de pays en développement peuvent se permettre de les introduire dans leurs programmes de vaccination systématiques. L’UNICEF et ses partenaires de l’Alliance GAVI continuent d’aider les pays à prendre des décisions fondées sur des données probantes en ce qui concerne l’introduction de ces vaccins et d’autres encore dans les programmes de vaccination systématiques.

On s’efforce par divers moyens d’améliorer la couverture vaccinale et la qualité des services de vaccination. En 2005, 53 pays ont mis en œuvre une partie ou la totalité des volets de la stratégie Atteindre chaque district (Reach Every District, RED) visant à améliorer la gestion de la prestation de services de vaccination. Les volets de cette stratégie, tels que le rétablisse-ment des services de proximité, la surveillance, l’utilisation des données et la planification et la gestion des ressources, se sont avérés très efficaces s’agissant d’augmenter la couver-ture vaccinale au niveau des districts et d’atteindre l’objectif d’une couverture à 80 % de tous les districts ou unités administratives.

Ces services sont fournis d’une manière de plus en plus intégrée. En 2005, 57 pays d’Afrique et d’Asie ont fourni un ensemble intégré de services de prévention, dont les vac-cins administrés à l’occasion des journées ou semaines de la santé de l’enfant. Il s’agit pour l’essentiel d’optimiser les contacts avec les professionnels de la santé en utilisant à la fois des sites fixes et des systèmes mobiles et en faisant appel aux personnels de soins de santé primaires, aux agents sanitaires de village et aux volontaires communautaires. L’ensemble de services est déterminé par les besoins épidémiologiques locaux et est donc spécifique à chaque pays. L’impact de cette approche sur le nombre de bénéficiaires, la mortalité et la morbidité post-infantiles et le maintien de la couverture vaccinale à long terme est en cours d’évaluation.

En 1999, à un moment où la couverture vaccinale diminuait dans beaucoup de pays, l’Al-liance mondiale pour les vaccins et la vaccination (devenue par la suite l’Alliance GAVI) a été créée en tant que partenariat mondial public-privé pour la santé, dont la mission est de permettre à tous les pays, même les plus pauvres, de vacciner tous les enfants. Les pays dont le revenu national brut est inférieur à 1 000 dollars É.-U par habitant et par an peuvent recevoir un soutien financier. Le montant des engagements de dépenses de l’Alliance pour les 10 prochaines années s’élève à présent à plus de 3 milliards de dollars.

Les perspectives se sont encore améliorées en 2006 avec la création, avec l’appui de l’ Espagne, de la France, de l’Italie, de la Norvège, du Royaume-Uni et de la Suède, de la Facilité internationale de financement pour la vaccination. Cet instrument achemine des

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2 2   L e s e n fa n t s e t L e s O b j e c t I f s d u M I L L é n a I r e p O u r L e d é v e LO p p e M e n t

Encadré 2–4Mortalité néonatale

On estime que 37 % des décès d’enfants de moins de cinq ans – soit environ

quatre millions – se produisent au cours des 28 premiers jours, c’est-à-dire la période néonatale.

Pourquoi ces enfants meurent-ils si tôt ? Les principales causes sont l’infection, la pneumonie, la prématurité et l’asphyxie. Comme dans le cas de l’ensemble des moins de cinq ans, la mortalité néona-tale est étroitement liée à la pauvreté, soit parce qu’une mère pauvre court davan-tage le risque d’une infection ou d’un mauvais état nutritionnel, soit parce que les familles vivant dans des communau-tés pauvres ont moins accès à des soins efficaces – tels qu’un accouchement médicalisé ou les services d’une accou-cheuse dûment formée. Le fait que la mère ait ou non allaité son enfant est un autre facteur important.

fonds supplémentaires par l’intermédiaire de l’Alliance GAVI pour financer des services de vaccination et renforcer les systèmes de santé.

Dans leurs rapports sur le plan « Un monde digne des enfants », les gouvernements ont donné des précisions sur les maladies évitables par la vaccination. Par exemple :

l Belize – La couverture vaccinale des nourrissons est à présent assurée à un niveau très élevé, qui se maintient pour la rougeole à plus de 95 % depuis 2003. Dix antigènes sont administrés à chaque enfant. Le Belize n’a signalé aucun cas de poliomyélite depuis 1981, de rougeole depuis 1991 ou de tétanos depuis 1997. En 2002 et 2003, le pays n’a enregistré aucun cas de maladie évitable par la vaccination.

l Congo – La couverture du vaccin associé DCT3 est passée de 49 % en 2003 à 77 % en 2006. Environ 73 % des enfants ont reçu une dose de vaccin antirougeoleux en 2006, et plus de 90 % ont bénéficié de campagnes de vaccination antipoliomyélitique. On a également commencé à vacciner les enfants contre l’hépatite B et la fièvre jaune – vac-cinations accompagnées d’apports en vitamine A.

l Kazakhstan – Quelque 900 équipes de terrain fournissent des services de vaccination à la population rurale et, depuis 2005, quelque 7 000 membres du personnel médical ont été formés et déclarés aptes à administrer des vaccins. Les régions peuvent désor-mais compter sur un approvisionnement ininterrompu en vaccins et le DCT3 a été administré à 99 % des enfants.

l Slovaquie – Le projet relatif à la surveillance des droits de l’enfant est notamment axé sur la vaccination des enfants membres de la minorité rom.

Objectif : politiques et programmes en faveur des adolescents

Ayant survécu aux maladies de la petite enfance, les adolescents sont généralement pleins d’énergie et en bonne santé. Mais à l’approche de la puberté, ils rencontrent une nouvelle série de problèmes d’ordre biologique, psychologique et social.

Les adolescents comme les adolescentes courent le risque de contracter des infections sexuellement transmissibles, y compris l’infection par le VIH. Mais les filles courent le risque supplémentaire d’une grossesse non désirée. Un nouveau-né sur dix a une mère adolescente. La mortalité maternelle chez les filles de moins de 18 ans est entre deux et cinq fois plus forte que chez les femmes âgées de 18 à 25 ans21.

Les adolescents sont par ailleurs tentés d’expérimenter ce qu’ils estiment être conforme à un comportement adulte, à savoir fumer et consommer des drogues illicites. La consom-mation de tabac, par exemple, commence le plus souvent pendant l’adolescence; peu de gens commencent à fumer après l’âge de 18 ans. La moitié des fumeurs réguliers qui ont commencé à fumer pendant l’adolescence et fument toute leur vie finiront pas mourir du tabagisme22. Les taux les plus élevés de tabagisme chez les jeunes se rencontrent en Europe occidentale, où un tiers des garçons et près d’un tiers des filles fument23.

La consommation d’alcool et de drogue est souvent liée à la principale cause de décès chez les jeunes gens à travers le monde : les accidents de la route. Pour chaque adolescent tué, 10 autres sont grièvement blessés ou mutilés à vie. Une autre cause importante de décès chez les adolescents est le suicide. Quelque quatre millions d’adolescents font une tentative de suicide dans le monde chaque année, dont au moins 100 000 sont réussies24.

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Bilan de la situation en ce qui concerne la santé de l’enfant

Objectifs Progrès accomplis Ce qu’il reste à faireMortalité des enfants de moins de 5 ans et mortalité infantile

Un monde digne des enfants – Réduire d’un tiers d’ici à 2010 le taux de mortalité des moins de 5 ans et le taux de mortalité infantile

OMD – Réduire des deux tiers d’ici à 2015 le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans

Les taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans ont diminué dans toutes les régions. Entre 1990 et 2006, le taux de mortalité post-infantile a baissé dans les pays en développement : il a été ramené de 103 à 79 pour 1 000 naissances vivantes; le taux de mortalité infantile est tombé de 70 à 54.

Le rythme général de la baisse est trop lent pour que les pays en développement atteignent collectivement l’OMD. Dans 27 pays, le taux est le même ou a empiré par rapport à 1990. Le problème le plus difficile dans la plupart des pays est à présent le taux de mortalité néonatale.

Vaccination systématique

Un monde digne des enfants – Administrer tous les vaccins à 90 % des enfants d’ici à 2010

En 2006, la couverture vaccinale du DCT3 et de la rougeole a atteint 78 % dans les pays en développement. Dans 115 pays, la couverture du DCT3 a atteint 90 %.

Quelque 26 millions d’enfants ne bénéficient toujours pas de la vaccination et 1,4 million d’enfants meurent de maladies évitables par la vaccination.

Rougeole 

Un monde digne des enfants – Réduire de moitié d’ici à 2005 le nombre de décès dus à la rougeole

En 2006, le taux de couverture vaccinale contre la rougeole était de 80 %. Entre 1999 et 2005, le nombre total de décès dus à la rougeole a été réduit de 60 %.

Quelque 345 000 personnes, dont une majorité d’enfants, sont morts de la rougeole en 2005.

Tétanos maternel et néonatal

Un monde digne des enfants – Éradiquer le tétanos maternel et néonatal d’ici à 2005

Entre 1994 et 2005, 33 pays supplémentaires ont éradiqué le tétanos maternel et néonatal.

Le tétanos maternel et néonatal n'a pas encore été éradiqué dans 49 pays. Chaque année, environ 130 000 nourrissons meurent du tétanos néonatal et 30 000 femmes d'une infection tétanique après accouchement.

Infections respiratoires aiguës 

Un monde digne des enfants – Réduire d’un tiers d’ici à 2010 le nombre de décès dus à des infections respiratoires aiguës

Plus de la moitié des enfants des pays en développement présumés atteints de pneumonie sont conduits auprès des prestataires de services de santé appropriés. La très grande quantité de nouvelles données sur l’utilisation des antibiotiques contre la pneumonie infantile permet une évaluation plus complète du nombre d’enfants traités.

Chaque année, les pays en développement subissent plus de 150 millions d’épisodes de pneumonie chez les enfants de moins de 5 ans. Environ 2 millions d’enfants en meurent.

Paludisme

OMD – D’ici à 2015, maîtriser le paludisme et les autres principales maladies, et commencer à inverser la tendance actuelle

Un monde digne des enfants – Réduire de moitié d’ici à 2010 le nombre des décès dus au paludisme et faire en sorte que 60 % des personnes vulnérables dorment sous des moustiquaires imprégnées d’insecticide

La campagne “Faire reculer le paludisme” a fait des progrès importants dans un certain nombre de pays, notamment en développant la distribution et l’utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticide. Dans tous les pays d’Afrique subsaharienne disposant de données tendancielles, le nombre de personnes utilisant ces moustiquaires a nettement augmenté; il a même triplé depuis 2000 dans 16 des 20 pays concernés.

Quelque 3 milliards de personnes restent vulnérables au paludisme, dont la majorité vivent en Afrique. Sur plus d’un million de personnes qui en meurent chaque année, la plupart sont des enfants de moins de 5 ans habitant en Afrique.

Les adolescents sont le mieux à même de se protéger et de s’épanouir s’ils bénéficient du soutien et des encouragements d’adultes soucieux de leur bien-être. C’est tout particulière-ment important dans les premières années de l’adolescence – entre 10 et 14 ans –, lorsque les enfants sont plus enclins à écouter les conseils des adultes. S’ils entretiennent des relations stables, positives et affectives avec un adulte soucieux de leur bien-être, les ado-lescents ont plus de chances de se sentir en sécurité, ce qui ne peut que les aider à affronter les difficultés de cette période de leur existence. Il ressort par exemple d’une étude réa-lisée sur des Américains, des Australiens, des Colombiens, des Indiens, des Palestiniens et des Sud-Africains de 14 ans que les adolescents qui ont de bons rapports avec leurs

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parents font preuve de plus d’initiative sur le plan social, pensent moins au suicide et sont moins déprimés25.

D’un autre côté, les adolescents doivent pouvoir compter sur les services publics de santé. En même temps qu’ils prennent conseil auprès de leurs parents ou de leurs professeurs en matière de santé, ils doivent avoir accès à des services publics adaptés aux adolescents qui sachent répondre à leurs besoins psychologiques et de santé en matière de procréation, aient leur bien-être à cœur et leur fournissent des conseils professionnels et exempts de jugement moral.

Dans leurs rapports sur le plan « Un monde digne des enfants », les gouvernements ont donné des précisions sur la santé des adolescents. Par exemple :

l Burkina Faso – Le Réseau africain pour la jeunesse, la santé et le développement au Burkina Faso, qui regroupe 280 associations, joue un rôle important en matière de définition de politiques, en particulier dans des domaines tels que la santé des adoles-cents en matière de sexualité et de procréation.

l Guatemala – Des « espaces adaptés aux adolescents » ont été désignés dans 41 muni-cipalités par le Ministère de la santé publique et de la protection sociale pour une prise en charge appropriée et intégrée des adolescents, l’accent étant mis sur leur santé en matière de procréation. En plus de fournir des conseils et des services médicaux, ces espaces organisent des ateliers et des groupes d’entraide pour promouvoir la partici-pation des adolescents.

l Sénégal – La stratégie pour la santé en matière de procréation prévoit la création de « centres pour adolescents » qui proposent des services de tests volontaires, de conseils et de traitement en ce qui concerne les maladies sexuellement transmissibles.

l Suisse– Depuis 2001, une campagne nationale contre le taba-gisme a ciblé plus particulièrement les écoliers. En 2005, par exemple, 60 000 enfants ont participé au projet intitulé « Expérience non-fumeur », en s’engageant à ne pas fumer pen-dant six mois. Ces activités et d’autres encore ont porté leurs fruits. Entre 2001 et 2005, la proportion des jeunes âgés de 14 à 19 ans qui fument est tombée de 31 % à 25 %.

l Syrie – En 2005, l’Autorité générale gouvernementale pour les réfugiés de Palestine a lancé une initiative visant à promouvoir des « espaces adaptés aux adolescents » à l’intention des ado-lescents palestiniens vivant dans des camps de réfugiés en Syrie. Des projets analogues en faveur des adolescents syriens pour-raient également voir le jour.

Objectif : réduction du taux de mortalité maternelle

La santé des enfants est étroitement liée à celle des femmes. Des femmes vigoureuses et en bonne santé ont plus de chances de donner naissance à des enfants en bonne santé et d’être prêtes à s’occuper d’eux. Il s’ensuit que si les femmes sont bien nourries, en bonne santé et instruites, ce sont les droits fondamentaux de la moitié de la population adulte qui seront réalisés, mais ce sont aussi les meilleu-res conditions possibles de la survie des enfants qui seront créées.

Figure 2–2Ratios de mortalité maternelle et risque de décès maternel sur la vie entière, 2005

Ratio de mortalité maternelle

(décès maternels pour 100 000

naissances vivantes), 2005

Risque de décès sur

la vie entière,

1 sur :

Afrique subsaharienne 920 22

Asie du Sud 500 59

Moyen-Orient/Afrique du Nord

210 140

Asie de l’Est/Pacifique 150 350

Amérique latine/Caraïbes 130 280

ECO/CEI 46 1 300

Pays industrialisés 8 8 000

Pays en développement 450 76

Monde 400 92

Source : Organisation mondiale de la Santé, Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Fonds des Nations Unies pour la population et Banque mondiale, Mortalité maternelle en 2005, OMS, Genève, 2007, p. 35.

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L’OMD 5 consiste à réduire des trois quarts, entre 1990 et 2015, le taux de mortalité maternelle. Étant donné la lenteur des progrès dans les pays qui ont les taux de mortalité maternelle les plus élevés, cet objectif sera difficile à atteindre.

Malheureusement, le monde a encore du chemin à faire pour réaliser les droits des femmes, et l’une des conséquences les plus consternantes de cet état de choses est que chaque année, plus d’un demi-mil-lion de femmes meurent des suites de complications liées à la grossesse et à l’accouchement. Cela est révélateur non seulement du mauvais état de santé des femmes, mais aussi de l’insuffisance des soins médicaux qui leur sont prodigués26. Qui plus est, des millions de femmes qui survivent aux complications liées à une grossesse sont condamnées à vivre jusqu’à la fin de leurs jours dans des douleurs physiques ou avec un handicap. Ces complications peuvent égale-ment entraîner la mort ou l’invalidité permanente de l’enfant.

Les adolescentes courent des risques particulièrement élevés. D’après les données tirées d’une série d’Enquêtes démographiques et sanitaires, 23 % des femmes âgées de 20 à 24 ans vivant dans le monde en développement ont mis un enfant au monde avant l’âge de 18 ans27.

Le nombre de décès diminue-t-il ? Il n’est pas facile d’en juger, car les données sur la mortalité maternelle sont difficiles à rassembler. Il peut arriver que certaines causes de décès soient mal classées et que les complications ne soient pas du tout déclarées en raison de leur caractère délicat (l’interruption volontaire de grossesse, par exemple). Qui plus est, la fiabilité des estimations dépend de l’im-portance des échantillons. Il s’ensuit que les pays qui ont les taux les plus élevés ne disposent pas de données tendancielles fiables.

En théorie, toute femme, quel que soit son état de santé ou son état nutritionnel, peut connaître pendant sa grossesse des complica-tions nécessitant des soins obstétricaux d’urgence. Presque toutes ces complications étant soignables, on peut dire qu’en principe, les femmes devraient accoucher à l’hôpital ou dans un centre de santé en mesure de leur dispenser les soins d’urgence nécessaires. Mais cela n’est pas toujours possible ni même, pour beaucoup de fem-mes, souhaitable. Mais alors, elles devraient pouvoir compter sur l’aide d’une accoucheuse dûment formée capable d’identifier les signes d’alerte éventuels, de prendre les dispositions nécessaires et d’orienter rapidement la mère vers un centre de santé approprié.

En ECO/CEI, 95 % des naissances ont lieu en présence de personnel qualifié (médecin, infirmière ou sage-femme), soit à domicile, soit dans un centre de santé. Mais pour le groupe des pays en développe-ment, la proportion générale est de 59 %. En Afrique subsaharienne et en Asie du Sud – les deux régions qui ont les taux de mortalité

Source : Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Progrès pour les enfants : un monde digne des enfants, bilan statistique, Numéro 6, UNICEF (à paraître, 2007).

Figure 2–3Pourcentage de naissances assistées par du personnel de santé qualifié, 2000–2006

0% 20% 40% 60% 80% 100%

Pays en développement

Asie du Sud

Afrique subsaharienne

Moyen-Orient/Afrique du Nord

Asie de l’Est/Pacifique

ECO/CEI 95

87

79

43

41

59

Source: United Nations Children’s Fund, Progress for Children: A World Fit for Children statistical review, Number 6, UNICEF (forthcoming, 2007).

Figure 2–3Percentage of births a�ended by skilled health personnel, 2000–2006

0% 20% 40% 60% 80% 100%

Developing countries

South Asia

Sub-Saharan Africa

Middle East/North Africa

East Asia/Pacific

CEE/CIS 95

87

79

43

41

59

Bilan de la situation en ce qui concerne la santé maternelle

Objectifs Progrès accomplisCe qu'il reste à faire

Mortalité maternelle

OMD – Réduire des trois quarts, entre 1990 et 2015, le taux de mortalité maternelle 

Certains pays ont accompli des progrès spectaculaires en réduisant leurs taux d’au moins 50 %.

Plus de 500 000 femmes meurent des suites de complications liées à la grossesse et à l’accouchement.

Services de santé en matière de procréation

Un monde digne des enfants –Accès, par l’intermédiaire du système de soins de santé primaires, aux services de santé en matière de procréation, pour toutes les personnes d’âge approprié dès que possible et, en tout état de cause, en 2015 au plus tard

Pour l’ensemble des pays en développement, le taux d’utilisation des contraceptifs est actuellement de 61 %.

Au moins 200 millions de femmes voudraient utiliser des méthodes sûres et efficaces de planification familiale, mais ne peuvent pas le faire.

Accouchements assistés par du personnel qualifié

Un monde digne des enfants– Toutes les femmes doivent bénéficier de soins adéquats lors de l’accouchement

Beaucoup de pays forment un plus grand nombre de prestataires de soins, qui assistent à présent 59 % des naissances dans le monde en développement.

Le nombre de femmes bénéficiaires de ce type de soins reste faible dans bien des régions du monde : 43 % en Afrique de l’Est, par exemple, et 41 % en Asie centrale du Sud.

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maternelle les plus élevés –, moins de la moitié des naissances sont suivies par du person-nel qualifié 28.

Dans leurs rapports sur le plan « Un monde digne des enfants », les gouvernements ont donné des précisions sur la santé maternelle. Par exemple :

l Chine – À la suite d’investissements dans des équipements et le renforcement des capacités, de la création de centres de santé maternelle d’urgence au niveau des chefs-lieux de comté et de la mise en place d’un système d’aiguillage rapide reliant les centres aux villes et villages, le taux de mortalité maternelle dans les régions du centre et de l’ouest a baissé de 25 % entre 2001 et 2005.

l Maldives – À l’heure actuelle, chaque île habitée a un hôpital, un centre de santé ou un poste sanitaire. Plus de 90 % des mères ont accès aux soins prénatals et 85 % des accouchements sont assistés par du personnel qualifié.

l République bolivarienne du Venezuela – La Mission Madre, récemment mise sur pied, s’emploie à réduire la mortalité maternelle et infantile par la mobilisation communautaire, les réseaux de promotion de la santé et l’amélioration des soins hos-pitaliers, l’accent étant mis sur les soins obstétricaux d’urgence.

Objectifs : réduction de la malnutrition des enfants et du taux d’insuffisance pondérale à la naissance

L’un des facteurs essentiels pour la santé et le développement des enfants est leur état nutri-tionnel. Les enfants sous-alimentés ont plus de mal à lutter contre l’infection et courent

un plus grand risque de mourir de bonne heure. Plus de la moitié des décès d’enfants sont imputables à la dénutrition. Pour les enfants sous-alimentés qui passent le cap dangereux des premières années de la vie, ce sera un combat de tous les instants pour donner la pleine mesure de leurs capacités physi-ques et mentales – et ils auront plus de mal à échapper à la pau-vreté. La dénutrition peut signifier que l’enfant est atteint d’insuffi-sance pondérale pour son âge, qu’il est trop petit pour son âge (arrêt de croissance prématuré), dangereu-sement maigre (dénutrition aiguë) ou qu’il souffre de carences vita-miniques et minérales (carences en micronutriments).

L’objectif du plan « Un monde digne des enfants » consiste à réduire d’un tiers d’ici à 2010 la prévalence des enfants souf-frant d’insuffisance pondérale. L’OMD correspondant consiste à la réduire de moitié d’ici à 2015.

Note : l’analyse de la tendance se fonde sur un sous-ensemble comprenant 71 pays disposant de données. L’analyse couvre 78 %de la population d’enfants de moins de 5 ans dans le monde en développement. Pour l’ECO/CEI, l’année de référence est 1996, en raison du manque de données.Source : Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Progrès pour les enfants : un monde digne des enfants, bilan statistique, Numéro 6, UNICEF (à paraître, 2007).

Figure 2–4Pourcentage d’enfants de moins de cinq ans qui souffrent d’insuffisance pondérale, 1990 et 2006

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60%

Pays en développement

ECO/CEI

Amérique latine/Caraïbes

Moyen-Orient/Afrique du Nord

Asie de l’Est/Pacifique

Afrique subsaharienne

Asie du Sud

20061990

5446

3228

2314

1312

138

114

3227      

Note: Data are based on a subset of 71 countries with available trend data covering 78 per cent of the developing world’s under-five population. For CEE/CIS, due to data limitations, the baseline year is 1996.Source: United Nations Children’s Fund, Progress for Children: A World Fit for Children statistical review, Number 6, UNICEF (forthcoming, 2007).

Figure 2–4Percentage of children under five who are underweight, 1990 and 2006

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60%

Developing countries

CEE/CIS

Latin America/Caribbean

Middle East/North Africa

East Asia/Pacific

Sub-Saharan Africa

South Asia

20061990

5446

3228

2314

1312

138

114

3227      

2 6   L e s e n fa n t s e t L e s O b j e c t I f s d u M I L L é n a I r e p O u r L e d é v e LO p p e M e n t

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Si les tendances actuelles se maintiennent, ces cibles ne seront pas atteintes – il s’en faudra de 30 millions d’enfants dans le cas de l’OMD29. Le bilan d’ensemble n’incite guère à l’optimisme, mais des progrès ont bien été accomplis. Pour l’ensemble des pays en développement, la proportion d’enfants souffrant d’insuffisance pondérale a été ramenée de 32 % à 27 % entre 1990 et 2006.

Mais 143 millions d’enfants de moins de cinq ans vivant dans le monde en développement continuent de souffrir de dénutrition. Plus de la moitié d’entre eux vivent en Asie du Sud. Au vu des tendances actuelles, 58 pays seulement progressent assez vite pour atteindre l’OMD consistant à réduire de moitié le nombre des enfants sous-alimentés d’ici à 2015.

Dans toutes ces régions, les problèmes sont les plus gra-ves dans les zones rurales, où les enfants courent un risque deux fois plus grand de souffrir d’insuffisance pondérale que dans les zones urbaines. L’écart entre les garçons et les filles ne semble pas significatif. Il existe en tout cas une forte corrélation avec la pauvreté.

On observe une évolution semblable dans le cas du retard de croissance, par quoi l’on entend le processus qui inter-vient généralement avant l’âge de deux ans. Une fois qu’un enfant est atteint d’un retard de croissance, les effets sont en grande partie irréversibles : il devient très difficile pour l’enfant d’avoir un développe-ment statural normal, son développement moteur en est retardé, ses fonctions cognitives sont altérées, il obtient de mauvais résultats scolaires et sa productivité générale est dimi-nuée. Dans le monde en développement, un tiers des enfants de moins de cinq ans souffrent d’un retard de croissance. Là encore, les taux les plus élevés se rencontrent en Asie du Sud, où 46 % des enfants de moins de cinq ans sont dans ce cas, suivie par l’Afrique subsaha-rienne, avec une prévalence de 38 %.

La cachexie (faible poids par rapport à la taille) est un marqueur important de la mortalité chez les enfants de moins de cinq ans. Des taux de cachexie supérieurs à 10 révèlent des niveaux élevés de dénutrition aiguë nécessitant une intervention d’urgence. Vingt-quatre pays enregistrent des taux de cachexie supérieurs à 10 %, comprenant presque tous les pays de l’Asie du Sud et de nombreux pays de l’Afrique subsaharienne.

L’apparition du traitement à domicile de la malnutrition aiguë grave a constitué un progrès important : il s’agit d’une approche innovante consistant à traiter la majorité des enfants victimes non pas à l’hôpital, mais chez eux, à l’aide d’aliments thérapeutiques faciles à uti-liser. En réduisant le coût du traitement et en associant les communautés à la prévention et au traitement de la malnutrition, ces programmes ont régulièrement obtenu, pour ce type d’interventions, une forte augmentation des taux de couverture et des taux de rétablisse-ment élevés dans des situations d’urgence.

Alimentation des nourrissons et des jeunes enfants

Pour la plupart des enfants, le meilleur départ dans la vie consiste à être nourris exclusive-ment au sein pendant les six premiers mois. Cette pratique peut éviter 13 % des décès chez les enfants de moins de cinq ans vivant dans les pays en développement, ce qui en fait la pratique préventive la plus efficace pour sauver la vie des enfants.

* A l’exception de la ChineNote : la région Amérique latine/Caraïbes a été exclue en raison de données insuffisantes en matière de couverture. Les tendances régionales qui ne comprennent pas le Brésil ni le Mexique indiquent cependant une augmentation de 30 à 45 pour cent.Source : Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Progrès pour les enfants : un monde digne des enfants, bilan statistique, Numéro 6, UNICEF (à paraître, 2007).

Figure 2–5Pourcentage de nourrissons allaités exclusivement au sein au cours de leurs six premiers mois de vie, 1996 et 2006

Autour de 2006Autour de 1996

0% 10% 20% 30% 40% 50%

Pays en développement*

ECO/CEI

Moyen-Orient/Afrique du Nord

Afrique subsaharienne

Asie de l’Est/Pacifique*

Asie du Sud44

45

2732

3026

2230

1019

33

37

* Excluding ChinaNote: Latin America/Caribbean was excluded due to insufficient data coverage. Regional trends excluding Brazil and Mexico indicate, however, an increase from 30 to 45 per cent.Source: United Nations Children’s Fund, Progress for Children: A World Fit for Children statistical review, Number 6, UNICEF (forthcoming, 2007).

Figure 2–5Percentage of infants exclusively breastfed for the first six months of life, 1996 and 2006

around 2006

around 1996

0% 10% 20% 30% 40% 50%

Developing countries*

CEE/CIS

Middle East/North Africa

Sub-Saharan Africa

East Asia/Pacific*

South Asia44

45

2732

3026

2230

1019

33

37

p r O g r è s accO M p L I s da n s L’ é d I f I c at I O n d ’ u n M O n d e d I g n e d e s e n fa n t s 27

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Bilan de la situation en matière de nutrition

Objectifs Progrès accomplis Ce qu’il reste à faireDénutrition

Un monde digne des enfants – Réduire d’un tiers d’ici à 2010 la prévalence des enfants présentant une insuffisance pondérale

OMD – Réduire de moitié d’ici à 2015 le pourcentage d’enfants de moins de 5 ans présentant une insuffisance pondérale

La plupart des pays ont réduit la malnutrition infantile depuis 1990. Deux régions pourraient atteindre l’OMD : l’Asie orientale et le Pacifique et l’Amérique latine et les Caraïbes.

58 pays seulement sont en bonne voie pour atteindre l’OMD.

Insuffisance pondérale à la naissance 

Un monde digne des enfants – Réduire d’au moins un tiers le taux d’insuffisance pondérale à la naissance

Il ressort de données tendancielles limitées que l’incidence de l’insuffisance pondérale à la naissance n’a peut-être pas évolué au cours des 10 dernières années..

Plus de 19 millions d’enfants, soit 16 % des naissances dans les pays en développement, naissent avec un poids insuffisant.

Alimentation des nourrissons et des jeunes enfants

Progrès spectaculaires de l’allaitement exclusif des nourrissons de moins de 6 mois, en particulier en ECO/CEI, région où ce taux a presque doublé, et en Afrique subsaharienne. En outre, 36 % des nouveau-nés des pays en développement bénéficient de la mise au sein dans la première heure qui suit la naissance.

Près de 60 % des enfants de moins de 6 mois ne bénéficient pas encore de l’allaitement exclusif au sein. Un gros effort de promotion reste nécessaire pour intensifier les programmes d’alimentation des nourrissons et des jeunes enfants.

Carence en iode

Un monde digne des enfants – Élimination durable des troubles dus à la carence en iode d’ici à 2005

Les progrès ont été importants dans les pays en développement. La proportion de ménages consommant du sel iodé s’établit à présent à 69 %.

Dans 36 pays, moins de 50 % des ménages consomment du sel adéquatement iodé. Chaque année, 38 millions de nouveau-nés du monde en développement, dont 17 millions en Asie du Sud, ne sont toujours pas protégés.

Avitaminose A 

Un monde digne des enfants – Élimination durable de l’avitaminose A d’ici à 2010

Entre 1999 et 2005, la proportion d’enfants âgés de 6 mois à 5 ans pleinement protégés grâce à deux doses de vitamine A a plus que quadruplé, pour passer à 72%.

Il importe de faire profiter tous les enfants, en particulier ceux des zones appauvries et des zones rurales, des deux doses d’apport supplémentaire en vitamine A.

2 8   L e s e n fa n t s e t L e s O b j e c t I f s d u M I L L é n a I r e p O u r L e d é v e LO p p e M e n t

Près de 40 % des nourrissons âgés de zéro à six mois nés dans le monde en développement sont nourris exclusivement au sein. La proportion a augmenté, en particulier en Afrique subsaharienne, et dans les pays de l’ECO/CEI, où elle a doublé – mais elle était très faible au départ.

L’allaitement au sein doit se poursuivre entre le sixième et le 24e mois et au-delà. À partir du septième mois, il faut donner aux bébés des aliments complémentaires ayant une valeur nutritive adéquate, sains et en quantité suffisante. On estime qu’à l’heure actuelle, 56 % des nourrissons de six à neuf mois nés dans les pays en développement sont nourris au sein et reçoivent des aliments complémentaires. Toutefois, ces aliments complémentaires sont souvent très liquides – bouillie, soupe ou bouillon trop clair – et l’on s’emploie à prendre la mesure du problème.

Dans leurs rapports sur le Plan « Un monde digne des enfants », les gouvernements ont donné des précisions sur l’alimentation des nourrissons et des jeunes enfants. Par exemple :

l Argentine – En 2005, on a réalisé une grande enquête sur l’état nutritionnel et sani-taire des femmes et des enfants, en prélude à l’élaboration de la politique nationale relative à l’alimentation et à la nutrition.

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* consommant du sel adéquatement iodéSource : Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Progrès pour les enfants : un monde digne des enfants, bilan statistiqueNuméro 6, UNICEF (à paraître, 2007).

Figure 2–6Pourcentage des ménages consommant du sel iodé *, 2000–2006

0% 20% 40% 60% 80% 100%

Pays en développement

Amérique latine/Caraïbes

Asie de l’Est/Pacifique

Moyen-Orient/Afrique du Nord

Afrique subsaharienne

Asie du Sud

ECO/CEI 50

51

64

64

84

85

69

* Consuming adequately iodized saltSource: United Nations Children’s Fund, Progress for Children: A World Fit for Children statistical review, Number 6, UNICEF (forthcoming, 2007).

Figure 2–6Percentage of households using iodized salt*, 2000–2006

0% 20% 40% 60% 80% 100%

Developing countries

Latin America/Caribbean

East Asia/Pacific

Middle East/North Africa

Sub-Saharan Africa

South Asia

CEE/CIS 50

51

64

64

84

85

69

p r O g r è s accO M p L I s da n s L’ é d I f I c at I O n d ’ u n M O n d e d I g n e d e s e n fa n t s 29

Encadré 2–5Micronutriments

Plus d’un tiers des personnes vivant aujourd’hui présentent des caren-ces en vitamines et minéraux essentiels, en particulier en vitamine

A, en iode, en fer, en folate et en zinc. Les carences en micronutriments compromettent le développement physique, moteur et cognitif de l’en-fant et augmentent le risque de contracter des maladies infectieuses et de mourir de la diarrhée, de la rougeole, du paludisme et de la pneumonie.

l Carence en iode – C’est dans le monde la principale cause d’arriération mentale évitable. La carence en iode grave débouche sur le crétinisme, les naissances d’enfants mort-nés et l’avortement spontané, et même une carence modérée peut entraîner une perte importante de capacité d’apprentissage. La carence en iode, particulièrement dommageable au début de la grossesse et pendant la petite enfance, est facile à éviter par la consommation de sel adéquatement iodé.

On assiste depuis 10 ans à une amélioration sans précédent de la consom-mation de sel iodé au lieu du sel non iodé. Entre 2000 et 2005, le nombre de pays à s’être dotés de programme d’iodation du sel est passé de 90 à 120, et 34 pays ont atteint l’objectif de l’iodation universelle du sel pour 90 % des ménages consommant un sel adéquatement iodé. En outre, 60 pays ont augmenté d’au moins 20 % leur consommation de sel iodé au cours de la décennie écoulée.

l Avitaminose A – C’est la principale cause de cécité évitable chez l’en-fant et elle augmente sensiblement, chez les enfants, le risque de décès par suite de maladies communes. À l’heure actuelle, le princi-pal moyen de lutte contre l’avitaminose A consiste à faire prendre tous les six mois aux enfants âgés de six mois à cinq ans des doses élevées de suppléments vitaminiques. Les progrès accomplis récemment ont été remarquables : entre 1999 et 2005, la proportion d’enfants recevant deux doses d’apport sup-plémentaire en vitamine A a plus que quadruplé, passant de 16 à 72 %.

l Carence en fer – Environ deux mil-liards de personnes dans le monde souffrent d’anémie, qui prend le plus souvent la forme d’une anémie fer-riprive, et la situation ne s’est guère améliorée depuis 15 ans. Les fem-mes enceintes sont particulièrement vulnérables, comme le sont les nour-rissons et les enfants jusqu’à l’âge de deux ans. Le manque de fer met en danger le développement mental normal de 40 à 60 % des nourris-sons du monde en développement. La carence en fer affaiblit quelque 500 millions de femmes et diminue leur productivité, et en fait mourir jusqu’à 60 000 en couches chaque année. L’anémie est très fréquente chez les adolescentes, ce qui nuit à leurs résultats scolaires.

Dans leurs rapports sur le plan « Un monde digne des enfants », les gouvernements ont donné des précisions sur les micronutriments. Par exemple :

l Bolivie – Depuis 2002, année de création de la Caisse d’assurance uni-verselle de santé maternelle et infantile, les enfants âgés de six mois à deux ans reçoivent des sachets de micronutriments, et les enfants de moins de cinq ans reçoivent un supplément en fer.

l Cambodge – Conformément au sous-décret de 2003 sur la gestion et l’exploitation du sel iodé, l’iodation du sel comestible est passée de 20 % à 100 % en 2005. Cette année-là, la communauté des producteurs de sel a signé les Engagements fondamentaux à l’égard des enfants afin de prévenir et d’éliminer le travail des enfants dans la production du sel. L’Enquête démographique et sanitaire réalisée au Cambodge en 2005 a constaté que 73 % des ménages consomment du sel iodé.

l Mongolie – Depuis 2002, le gouvernement a lancé le Projet d’amé-lioration de l’alimentation et de la nutrition des mères et enfants pauvres avec l’appui de la Banque asiatique de développement et du Gouvernement japonais. En 2005, 60 % de la farine produite en Mongolie était enrichie en fer et 83 % des ménages consommaient du sel iodé car les salines locales ont reçu les équipements et les produits nécessaires à l’iodation.

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3 0   L e s e n fa n t s e t L e s O b j e c t I f s d u M I L L é n a I r e p O u r L e d é v e LO p p e M e n t

l Inde – La réglementation concernant les aliments pour nourrissons a été modifiée en 2002. Elle encourage désormais l’allaitement exclusif pendant les six premiers mois et la consommation d’aliments complémentaires jusqu’à la fin de la deuxième année. Elle interdit par ailleurs toute forme de publicité et de promotion des substituts du lait maternel, des biberons et des aliments pour nourrissons, y compris la promotion par des moyens électroniques et audiovisuels.

l Samoa – En 2006, le Ministère de la santé a adopté un plan d’action relatif aux saines pratiques d’alimentation des nourrissons et des jeunes enfants, qui encourage l’allai-tement exclusif au sein pendant les six premiers mois.

Surpoids et obésité

La malnutrition peut aussi prendre la forme de la surnutrition. Quelque 155 millions d’en-fants d’âge scolaire, soit 10 % des enfants âgés de 5 à 17 ans dans le monde, sont en surpoids. Et entre 30 et 45 millions d’entre eux sont obèses – ce qui représente entre 2 et 3 % des enfants âgés de cinq à 17 ans dans le monde. L’obésité semble augmenter dans plusieurs pays occidentaux et, dans beaucoup de pays en développement, le surpoids coexiste avec la sous-nutrition, ce qui se solde par un double fléau de la malnutrition.

Dans leurs rapports sur le plan « Un monde digne des enfants », les gouvernements ont donné des précisions sur l’obésité. Par exemple :

l Nouvelle-Zélande – Le gouvernement a lancé Mission-On, qui est un ensemble de mesures d’un coût de 67 millions de dollars néo-zélandais destiné à aider les jeunes Néo-zélandais à améliorer leur nutrition et à faire de l’exercice.

Objectifs : amélioration de l’accès à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène

Les chances de survie des enfants ainsi que leurs perspectives d’évolution en bonne santé, avec une alimentation correcte, sont étroi-tement liées à l’accès à de l’eau salubre et à la possibilité de vivre dans de bonnes conditions d’hygiène et sanitaires. Chaque année, environ 1,5 million d’enfants meurent de diarrhée et d’autres maladies causées par l’insalubrité de l’eau et les mauvaises conditions sanitaires

En l’absence d’un approvisionnement en eau et d’installations sanitaires de base, les enfants sont constamment exposés aux infec-tions et aux maladies qui menacent leur vie et empêchent l’absorption d’un grand nombre de nutriments essentiels. Les enfants de tous âges sont pénalisés par la mauvaise qualité de l’eau et de l’assainissement; cet impact est d’ailleurs aggravé par les mauvaises conditions d’hygiè-ne, notamment le fait qu’ils ne se lavent pas les mains au savon.

Source : Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Progrès pour les enfants : un monde digne des enfants, bilan statistique Numéro 6, UNICEF (à paraître, 2007).

Figure 2–7Pourcentage de la population utilisant des sources améliorées d’eau potable, 1990 et 2004

2004

1990

0% 20% 40% 60% 80% 100%

Monde

Pays en développement

Afrique subsaharienne

Asie de l’Est/Pacifique

Asie du Sud

Moyen-Orient/Afrique du Nord

Amérique latine/Caraïbes

ECO/CEI9191

9183

8688

7185

7279

4855

7180

7883

Source: United Nations Children’s Fund, Progress for Children: A World Fit for Children statistical review, Number 6, UNICEF (forthcoming, 2007).

Figure 2–7Percentage of population using improved drinking-water sources, 1990 and 2004

2004

1990

0% 20% 40% 60% 80% 100%

World

Developing countries

Sub-Saharan Africa

East Asia/Pacific

South Asia

Middle East/North Africa

Latin America/Caribbean

CEE/CIS9191

9183

8688

7185

7279

4855

7180

7883

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p r O g r è s accO M p L I s da n s L’ é d I f I c at I O n d ’ u n M O n d e d I g n e d e s e n fa n t s 31

Eau

La cible de l’OMD 7 qui concerne l’eau potable est de réduire de moitié, d’ici à 2015, le pourcentage de la population qui n’a pas accès de façon durable à un approvisionnement en eau potable. D’après les estimations de l’OMS, chaque personne a besoin d’au moins 20 litres d’eau potable par jour pour l’hygiène, la boisson et la cuisine. L’idéal serait que tout le monde ait accès à de l’eau courante traitée dans sa maison ou dans la propriété où celle-ci se trouve. À défaut, elle devrait au moins pouvoir utiliser l’eau provenant d’une source de qualité, à savoir, le plus souvent, l’eau de fontaines publiques, de puits tubulaires, de puits forés, de puits-citernes protégés et de sources protégées ou les eaux de pluie.

La figure 2-7 donne un aperçu des progrès accomplis. Entre 1990 et 2004, la proportion des ménages ayant accès à une source d’eau potable de qualité est passée de 71 à 80 % dans le monde en développement. Et l’ensemble du monde devrait atteindre, tout juste, l’objectif fixé. Au plan régional, le bilan est plus inégal. L’Asie du Sud et l’Amérique latine et les Caraïbes ont d’ores et déjà presque atteint l’objectif, mais l’ECO/CEI et l’Afrique subsaharienne sont en retard.

Dans l’ensemble des pays en développement, plus de 125 millions d’enfants de moins de cinq ans vivent dans des familles qui utilisent de l’eau provenant de systèmes d’ap-provisionnement vétustes – des puits-citernes non protégés ou des rivières, lacs ou ruisseaux30. Ce sont les communautés rurales qui ont le plus de difficultés à avoir accès à une source améliorée d’eau potable : 70 % seulement des ménages ruraux y ont accès, et une grande majorité – environ 900 millions – du milliard au moins de personnes qui n’y ont pas accès vivent dans les zones rurales. Pour atteindre cette cible de l’OMD à l’horizon 2015, il faudrait qu’environ 1,1 milliard de personnes aient accès à une source d’eau potable.

L’insuffisance de l’approvisionnement en eau a, outre ses conséquences sur l’emploi du temps, des inconvénients sur le plan de la santé. La plupart des personnes vivant dans les zones rurales, en effet, doivent recueillir de l’eau dans des points d’eau collectifs pour faire la cuisine et leur toilette. Cela peut prendre une grande partie de la journée. À l’oc-casion d’enquêtes réalisées dans 23 pays, l’UNICEF a constaté que pour environ la moitié des ménages, il fallait plus de 30 minutes pour se rendre à un point d’eau, recueillir l’eau et rentrer chez soi, tandis que cela prenait plus d’une heure pour plus d’un cin-quième des ménages. La plupart des personnes transportant cette eau sont des femmes et des filles31.

La situation est généralement meilleure dans les zones urbaines. Dans l’ensemble des pays en développement, 95 % des citadins ont accès à l’eau potable, proportion demeurée assez constante depuis 1990. Les foyers urbains ont également plus de chances d’avoir l’eau courante. Quelque 70 % des maisons urbaines des pays en développement ont l’eau cou-rante, contre 25 % en milieu rural32. Toutefois, la rapidité de l’urbanisation fait augmenter le nombre des ménages urbains sans accès à l’eau, en particulier dans les établissements périurbains non planifiés et surpeuplés. En fait, il faudrait, uniquement pour maintenir le taux actuel de couverture en matière d’accès à l’eau potable de 95 % en zone urbaine, que 717 millions de personnes supplémentaires y aient accès entre 2005 et 2015.

En milieu rural comme en milieu urbain, les personnes ayant le moins de chances d’avoir accès à l’eau potable sont les pauvres. D’après une analyse de l’UNICEF portant sur 20 pays, neuf personnes sur 10 appartenant aux 20 % des ménages les plus riches utilisaient une source améliorée d’eau, tandis que ce n’était le cas que de quatre personnes apparte-nant aux 20 % des ménages les plus pauvres sur 1033.

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3 2   L e s e n fa n t s e t L e s O b j e c t I f s d u M I L L é n a I r e p O u r L e d é v e LO p p e M e n t

Assainissement

La cible de l’OMD 7 qui concerne l’assainisse-ment consiste à réduire de moitié, d’ici à 2015, le pourcentage de la population qui n’a pas accès de façon durable aux installations sanitaires de base. L’indicateur est la proportion de person-nes qui ont accès à des installations sanitaires dites « améliorées ». Ce peut être des toilettes ou latrines installées dans les logements et raccordées à un système d’assainissement ou à une fosse septique; des latrines à fosse amé-liorées ventilées; ou des latrines à compost. Les personnes dépourvues de ces installations peuvent utiliser des fosses à ciel ouvert ou des latrines à seau, ou peuvent devoir déféquer dans les champs ou se débarrasser de leurs matières fécales dans des sacs en plastique ou dans les rivières. Les installations sanitaires « améliorées » sont celles qui réduisent le ris-que que des personnes entrent en contact avec des excréments humains et sont de nature à offrir de meilleures conditions d’hygiène que les installations non améliorées.

La proportion de la population ayant accès à des installations modernes a augmenté, mais à un rythme relativement lent. Dans l’ensemble

des pays en développement, le taux de couverture est passé de 35 à 50 % entre 1990 et 2004. Trois régions seulement sont en bonne voie pour atteindre la cible de l’OMD 7 qui concerne l’assainissement : l’Asie orientale et le Pacifique, l’Amérique latine et les Caraïbes, et le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.

La moitié des quelque 122 millions d’enfants nés dans les pays en développement en 2006 vivront dans des familles dépourvues d’accès aux installations sanitaires modernes. Comme dans le cas de l’approvisionnement en eau, les écarts sont importants et sont liés aux revenus : les 20 % de familles les plus riches ont quatre fois plus de chances d’utiliser des installations sanitaires modernes que les 20 % les plus pauvres.

Là encore, les écarts sont importants entre zones urbaines et zones rurales. En l’occurren-ce, toutefois, les situations sont plus uniformes d’une région du monde à l’autre, le taux de couverture en matière d’assainissement étant généralement deux fois plus élevé en milieu urbain qu’en milieu rural. Mais les situations peuvent être fort contrastées même à l’inté-rieur des zones urbaines, le taux de couverture étant très faible dans les quartiers de taudis. La construction d’une installation sanitaire de base dans un quartier de taudis est rendue particulièrement difficile par la forte densité démographique, la médiocrité de l’infras-tructure urbaine, le manque de place, l’absence de sécurité d’occupation du logement et la pauvreté de longue durée.

Vu l’insuffisance des progrès accomplis vers cette cible de l’OMD 7, l’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé l’année 2008 Année internationale de l’assainissement afin d’encourager les pays à donner à la question de l’assainissement une place plus importance parmi les priorités nationales et internationales en matière de développement. L’Année internationale vise à sensibiliser l’opinion mondiale à tous les niveaux et à mobiliser des ressources humaines et financières, tout en encourageant les gouvernements et d’autres entités à réévaluer leurs plans en vue d’atteindre les cibles concernant l’assainissement.

Figure 2–8Pourcentage de la population utilisant des systèmes améliorés d’assainissement, 1990 et 2004

2004

1990

Source : Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Progrès pour les enfants : un monde digne des enfants, bilan statistique Numéro 6, UNICEF (à paraître, 2007).

0% 20% 40% 60% 80% 100%

Monde

Pays en développement

187

Asie du Sud

Afrique subsaharienne

Asie de l’Est/Pacifique

Moyen-Orient/Afrique du Nord

Amérique latine/Caraïbes

ECO/CEI8484

6877

6874

3051

3237

1737

355049

59

Figure 2–8Percentage of population using improved sanitation facilities, 1990 and 2004

2004

1990

Source: United Nations Children’s Fund, Progress for Children: A World Fit for Children statistical review, Number 6, UNICEF (forthcoming, 2007).

0% 20% 40% 60% 80% 100%

World

Developing countries

187

South Asia

Sub-Saharan Africa

East Asia/Pacific

Middle East/North Africa

Latin America/Caribbean

CEE/CIS8484

6877

6874

3051

3237

1737

355049

59

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p r O g r è s accO M p L I s da n s L’ é d I f I c at I O n d ’ u n M O n d e d I g n e d e s e n fa n t s 33

L’eau et l’assainissement pour tous

Plus de 90 pays ont inséré le droit à l’eau dans leur constitution. La réalisation de ce droit serait énormément bénéfique. Dans leurs rapports sur le plan « Un monde digne des enfants », les gouvernements ont donné des précisions sur l’eau et l’assainissement. Par exemple :

l Pakistan – Dans le cadre de la Nouvelle initiative présidentielle, tous les Conseils de l’Union (conseils de village) disposeront en 2007 d’usines de filtration pour la produc-tion d’eau potable. Un crédit de 7 milliards de roupies a été alloué pour atteindre cette cible, qui semble devoir l’être.

l République démocratique populaire lao – Des programmes d’hygiène de l’environ-nement et d’approvisionnement en eau ont été exécutés pour augmenter le taux de couverture et améliorer les services fournis. L’accent a été mis sur le renforcement de la gestion à l’échelon des collectivités aux fins de la prestation de services durables.

l Tanzanie – Le gouvernement a adopté le Programme d’hygiène et d’assainissement fai-sant appel à la participation de la population, méthodologie fondamentale en matière d’hygiène, d’assainissement et d’accès à l’eau à l’échelle locale, ainsi que des techni-ques de captage des eaux de pluie.

Éradication de la dracunculose

L’éradication de la dracunculose, encore appelée maladie du ver de Guinée, est entrée dans sa phase finale. Cette infection douloureuse et débilitante est causée par un parasite qui se propage dans l’eau contaminée. Le nombre de cas est tombé de plus de 75 000 en 2000 à

Bilan de la situation en matière d’approvisionnement en eau et d’assainissement

Objectifs Progrès réalisés Ce qu’il reste à faireEau

Un monde digne des enfants – Réduire d’au moins un tiers d’ici 2010 la proportion de ménages sans accès à de l’eau potable d’un coût abordable

OMD – Réduire de moitié, d’ici à 2015, le pourcentage de la population qui n’a pas accès de façon durable à un approvisionnement en eau de boisson salubre et à des installations sanitaires de base 

Entre 1990 et 2004, la proportion de personnes sans accès à une source améliorée d’eau potable est tombée de 29 % à 20 % dans les pays en développement. En d’autres termes, l’ensemble du monde en développement est en bonne voie pour atteindre la cible de l’OMD 7 qui concerne l’eau potable.

Dans le monde en développement, plus de 125 millions d’enfants de moins de 5 ans vivent dans des familles qui utilisent des sources non améliorées d’eau de boisson.

Installations sanitaires sûres

Un monde digne des enfants – Réduire d’au moins un tiers d’ici à 2010 la proportion des ménages sans accès à des installations sanitaires hygiéniques

OMD – Réduire de moitié, d’ici à 2015, le pourcentage de la population qui n’a pas accès de façon durable à un approvisionnement en eau de boisson salubre et à des installations sanitaires de base

Entre 1990 et 2004, la proportion de personnes sans accès à une installation sanitaire moderne est tombée de 65 % à 50 % dans les pays en développement.

Au vu des tendances actuelles, la cible de l’assainissement ne sera pas atteinte : il s’en faudra d’environ 600 millions de personnes. Sur les quelque 122 millions d’enfants nés dans le monde en développement en 2006, la moitié vivront dans des familles n’ayant pas accès à des installations améliorées d’assainissement.

Éradication de la dracunculose

Un monde digne des enfants – Éradiquer la dracunculose

Le nombre de cas est tombé de plus de 800 000 en 1990 à moins de 11 000 en 2005, et le nombre de pays endémiques de 20 à neuf. Deux autres devaient avoir enrayé la transmission en 2006; ce résultat est en cours de validation. Le processus de paix au Soudan a facilité le dépistage, ce qui a augmenté le nombre de cas signalés en 2006.

Quatre autres pays devraient avoir enrayé la transmission à la fin de 2007. Si les trois pays restants le font d’ici à la fin de 2009, tous les pays pourront être certifiés exempts de la maladie d’ici à 2012.

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3 4   L e s e n fa n t s e t L e s O b j e c t I f s d u M I L L é n a I r e p O u r L e d é v e LO p p e M e n t

moins de 11 000 en 2005. En mai 2007, la dracunculose était encore endémique dans neuf des 20 pays mentionnés en 1986. En 2006, environ 98 % des cas dans le monde ont été signalés au Ghana et au Soudan. Cinq autres pays (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Éthiopie, Nigéria et Togo) ont signalé moins de 30 cas chacun. Le nombre de cas est passé de 10 674 en 2005 à 25 217 en 2006 (signalés dans leur quasi-totalité au Soudan), avant de tomber de 9 510 entre janvier et mai 2006 à 4 460 entre janvier et mai 2007.

Les progrès qui seront réalisés dans ces pays au cours des prochaines années détermineront les chances de succès de la campagne d’éradication. Sur les neuf pays endémiques restants, le Burkina Faso et l’Éthiopie devaient avoir enrayé la transmission à la fin de 2006, et la Côte d’Ivoire, le Niger, le Nigéria et le Togo à la fin de 2007. Les trois pays restants, à savoir le Ghana, le Mali et le Soudan, devraient l’avoir fait en 2009. Si ce plan se réalise, tous les pays pourront être certifiés exempts de la maladie d’ici à 2012.

Ce que nous pouvons faire pour les enfantsLes OMD et les objectifs du plan « Un monde digne des enfants » couvrent un large éven-tail de questions et de cibles se rapportant à la santé, comme en témoignent les bilans de situation figurant dans le présent chapitre. En dépit des progrès encourageants qui ont été réalisés dans bien des domaines, il est clair qu’un grand nombre des cibles ne pourront pas être atteintes.

Mortalité post-infantile

Les échecs les plus patents concernent les cibles de mortalité post-infantile, qui, au vu des tendances actuelles, ne seront probablement pas atteintes par les pays en développement considérés globalement. Les principaux problèmes se rencontrent en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne, où la plupart des décès sont dus à des maladies infectieuses, parmi lesquelles le VIH et le SIDA, et à la sous-nutrition. Même les pays qui ont eu davantage de succès en ce qui concerne la réduction de la mortalité des moins de cinq ans ont du mal à faire baisser la mortalité néonatale. D’un autre côté, on relève certains signes encoura-geants qui permettent de penser qu’une accélération des progrès est possible – comme, par exemple, l’utilisation de plus en plus répandue de moustiquaires imprégnées d’insecticide pour lutter contre le paludisme.

Par accélération des progrès en matière de survie de l’enfant, il faut entendre, pour l’essen-tiel, l’extension des services et des interventions pouvant sauver la vie des enfants les plus vulnérables. Étant donné que bon nombre de ces derniers peuvent vivre dans des régions reculées, cela implique de développer les activités de proximité. On peut à cette fin retenir l’approche de la prise en charge intégrée des maladies de l’enfance, qui est axée sur les trois principaux domaines où l’on peut envisager des améliorations : compétences des agents sanitaires, systèmes de santé et pratiques familiales et communautaires.

Santé des adolescents

L’objectif du plan « Un monde digne des enfants » correspondant consiste à « élaborer des politiques et programmes nationaux pour les adolescents, y compris des objectifs et des indicateurs, en vue de promouvoir leur santé physique et mentale ». Un plus grand nombre de pays se sont dotés de programmes, mais ces derniers ont généralement une envergure limitée et ils n’atteignent qu’un faible pourcentage d’adolescents. Les pays ayant défini des objectifs et des indicateurs spécifiques sont relativement peu nombreux.

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p r O g r è s accO M p L I s da n s L’ é d I f I c at I O n d ’ u n M O n d e d I g n e d e s e n fa n t s 35

Les gouvernement devront à l’avenir être beaucoup plus nombreux à s’employer à aider les adolescents à réaliser leurs droits. En d’autres termes, ils devront leur fournir davantage de services de santé et de protection tout en leurs donnant de meilleures occasions de se proté-ger et d’acquérir les compétences qui leur permettront de donner la pleine mesure de leurs capacités tout en participant pleinement à la vie de leur communauté et de leur société.

Santé maternelle

Certains pays à revenu intermédiaire ont accompli des progrès rapides en matière de réduc-tion des décès maternels. Néanmoins, les taux de mortalité maternelle restent à un niveau inacceptable un peu partout dans le monde en développement, et plus particulièrement en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud.

L’immense majorité des décès et des handicaps maternels pourraient être évités par la prestation des services de santé en matière de procréation appropriés avant, pendant et après la grossesse, et par la garantie de l’accès aux interventions de survie en cas de compli-cations. Les progrès dépendront pour une bonne part de la présence de personnel qualifié lors de l’accouchement.

Nutrition

Au vu des tendances actuelles pour l’ensemble des pays en développement, les objectifs concernant la dénutrition ne seront probablement pas atteints – ce sera également le cas des objectifs consistant à éliminer les carences en fer et en vitamine A. Parallèlement, un certain nombre de pays en développement constatent une augmentation des taux d’obésité chez les enfants.

Il faudra accorder une attention beaucoup plus grande aux programmes de développement du jeune enfant, en mettant l’accent sur la nutrition du nourrisson et du jeune enfant de façon à améliorer leur alimentation et à élargir la mise en œuvre de méthodes éprouvées de prévention des carences en micronutriments et de lutte contre ces carences.

Eau et assainissement

Globalement, les pays en développement devraient atteindre, de justesse, les objectifs concernant l’accès à des sources améliorées d’eau potable, mais ils n’atteindront sans doute pas les objectifs concernant les installations sanitaires de base. L’accélération des progrès en ce qui concerne ces deux objectifs nécessitera des niveaux d’investissement beaucoup plus élevés et un renforcement des partenariats entre les prestataires publics et les com-munautés locales.

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Assurer une éducation de

qualité

CHAPITRE

3

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37

en 1989, l’assemblée générale a adopté la convention relative aux droits de l’enfant, qui dispose que les états parties « rendent l’enseignement primaire obligatoire et gratuit pour tous ». en 1990, lors de la conférence mondiale sur l’éducation pour tous, tenue en thaïlande, les représentants de 155 pays se sont engagés à nouveau à « prendre toutes les mesures nécessaires pour atteindre les objectifs de l’éducation pour tous ». en 2000, les dirigeants de la planète ont publié la déclaration du Millénaire, qui affirmait que « les filles et les garçons auront à égalité accès à tous les niveaux d’éducation » (ce qui est repris dans l’OMd 3). Ils se sont également engagés à promouvoir l’égalité des sexes et l’autono-misation des femmes, l’objectif étant d’éliminer la disparité entre garçons et filles dans l’enseignement primaire et secondaire. puis, en 2002, lors de la session extraordinaire de l’assemblée générale des nations unies consacrée aux enfants, ils ont réaffirmé dans le plan « un monde digne des enfants » que « tous les enfants, les filles tout autant que les garçons, doivent avoir accès à un enseignement primaire complet, gratuit, obligatoire et de bonne qualité ».

Développement du jeune enfant

Toutes ces déclarations ont insisté sur l’importance de l’enseignement primaire. Mais elles ont également souligné que l’éducation d’un enfant commence longtemps avant

le premier jour d’école. En fait, les enfants commencent à apprendre dès les premières minutes de leur vie. Ils calquent leur comportement sur celui de leurs parents et des autres personnes qui leur dispensent des soins, absorbant et organisant les innombrables expé-riences nouvelles qui tiennent tous leurs sens en éveil. C’est une période de développement cruciale, celle où l’enfant acquiert des aptitudes linguistiques et apprend à réfléchir d’une manière critique. Il progresse si vite qu’au cours des trois premières années, la taille de son cerveau double presque en douze mois.

C’est aussi l’époque où les enfants acquièrent leur sentiment de sécurité personnelle et physique et renforcent leurs liens avec la famille et la communauté. Des nourrissons en bonne santé et bien nourris doivent être capables de jouer et d’apprendre en explorant des objets, en faisant des choix et en communiquant avec les autres membres de la famille et les autres enfants.

Les activités d’éveil des enfants se déroulent pour l’essentiel dans leur foyer et en compa-gnie de voisins et d’amis, mais ils doivent également être capables de tirer profit, et ce de très bonne heure, d’activités de groupe structurées. Il doit s’agir non de remplacer la prise en charge par les parents et les autres membres de la famille ou de la communauté, mais de la compléter.

Les systèmes formels se présentent sous différentes formes – enseignement préscolaire, jardin d’enfants, éducation préscolaire ou école maternelle – mais ils peuvent être désignés sous l’appellation générale d’ « enseignement préprimaire ». Depuis 1970, la proportion d’enfants inscrits a triplé et, en 2004, près de 124 millions d’enfants bénéficiaient à travers le monde d’une forme d’enseignement préprimaire ou d’une autre . En fait, cet enseigne-ment est obligatoire dans 30 pays.

Dans la plupart des cas, les enfants entrent dans l’enseignement préprimaire à l’âge de trois ans, bien qu’il leur arrive d’y entrer à quatre ans ou plus tard. Les filles et les garçons sont généralement inscrits en nombre à peu près égal dans les établissements d’enseignement préprimaire. Les principales disparités s’observent entre les zones rurales et les zones

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3 8   L e s e n fa n t s e t L e s O b j e c t I f s d u M I L L é n a I r e p O u r L e d é v e LO p p e M e n t

urbaines, et les taux de scolarisation des enfants ruraux peuvent être inférieurs de 10 à 30 points. Les enfants pauvres ont moins de chances d’avoir suivi un enseignement prépri-maire, tout comme les enfants dont les mères n’ont fait que des études primaires.

L’enseignement préprimaire est sensiblement différent d’un pays à l’autre, mais les pro-grammes les mieux élaborés ont trois caractéristiques en commun. En premier lieu, ils fournissent un soutien aux parents pendant les premières années de la vie des enfants; ensuite, ils réalisent une synthèse harmonieuse entre les activités éducatives et les autres services, en particulier les soins de santé, la nutrition et les services sociaux; et, enfin, ils fournissent aux enfants des expériences éducatives qui facilitent la transition vers l’ensei-gnement primaire.

L’enseignement préprimaire n’est pas toujours dispensé par des enseignants ou d’autres agents qualifiés. On applique également la méthode d’éducation d’enfant à enfant, qui consiste à encourager les enfants d’âge scolaire à stimuler leurs frères et sœurs plus jeunes à la maison à l’aide de panoplies éducatives spéciales.

Dans leurs rapports sur le plan « Un monde digne des enfants », les gouvernements ont donné des précisions sur le développement du jeune enfant. Par exemple :

l Danemark – Les pouvoirs locaux sont tenus de garantir un service de garde pour tous les enfants âgés de 26 semaines à l’âge scolaire. Les parents paient environ un quart du coût effectif et les enfants pauvres peuvent obtenir d’autres subventions ou ne pas avoir à payer leur place. Les parents peuvent aussi toucher une allocation pour rémunérer une gardienne d’enfants privée ou s’occuper eux-mêmes de leur enfant.

l Espagne – Les services aux enfants les plus jeunes se sont nettement améliorés au cours des 15 dernières années. La quasi-totalité des enfants âgés de trois à cinq ans fréquentent un centre préscolaire, encore que la qualité de ces centres soit très varia-ble selon la région considérée.

l Ex-République yougoslave de Macédoine – Le Projet d’intégration des enfants roms vise à améliorer et à appuyer l’intégration de ces enfants en les encourageant à fré-quenter en plus grand nombre les jardins d’enfants publics.

l Malawi – Les enfants de moins de cinq ans ont droit à des programmes gratuits visant à satisfaire en priorité aux besoins du jeune enfant sur les plans physique, psychologique et du développement. La création de centres de la petite enfance au niveau des collecti-vités a constitué une importante initiative. L’accès à l’enseignement préprimaire s’en est trouvé considérablement amélioré, en particulier pour les enfants vivant dans les zones rurales : le taux de scolarisation est passé de 3 % en 2000 à environ 23 % en 2005.

l Nouvelle-Zélande – Le gouvernement a exposé l’orientation à donner au développe-ment du jeune enfant entre 2002 et 2012 dans un plan stratégique intitulé « Pathways to the Future: Ng Huarahi Arataki », et a beaucoup avancé dans son exécution. Il lui a fallu pour cela augmenter sensiblement le niveau de financement et recruter un grand nombre d’enseignants supplémentaires.

Enseignement primaireLe deuxième OMD consiste à réaliser l’enseignement primaire universel. En 2005, pour l’ensemble du monde, d’après les chiffres sur le nombre des inscrits, quelque 72 millions d’enfants en âge d’aller à l’école primaire n’étaient pas scolarisés, dont 57 % étaient des

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p r O g r è s accO M p L I s da n s L’ é d I f I c at I O n d ’ u n M O n d e d I g n e d e s e n fa n t s 39

filles34. Mais ces chiffres ne rendent pas compte de la véritable dimension du problème, car un grand nombre des enfants inscrits ne vont pas à l’école, et d’autres estimations, qui tiennent compte du nombre des enfants inscrits et de celui des enfants qui fréquentent réellement l’école, donnent, pour le nombre des enfants non scolarisés, le chiffre de 93 millions en 2006.

La figure 3-1 fait apparaître les changements inter-venus entre 1999 et 2005. Pour les garçons comme pour les filles, les problèmes les plus graves se rencontrent dans les zones rurales reculées; c’est plus particulièrement le cas des enfants membres de minorités ethniques, religieuses, linguistiques, raciales ou autres. Pour le même groupe de pays, pendant la période considérée, 18 % des enfants citadins n’étaient pas scolarisés, mais la propor-tion était de 31 % pour les enfants ruraux35. Les enfants handicapés courent également le risque d’être exclus : environ 90 % des enfants handica-pés vivant dans les pays en développement ne vont pas à l’école36.

Scolarisations tardives et faiblesse des taux d’achèvement

Le taux net de scolarisation ne dit pas tout et sous-estime jusqu’à un certain point les progrès nationaux. La raison en est que le chiffre net cor-respond uniquement à la scolarisation des enfants ayant l’âge officiel pour entrer dans chaque classe du primaire. Or, les écoles primaires acceptent également beaucoup d’enfants plus jeunes ou plus vieux. Il ressort d’une analyse effectuée dans 89 pays en développement que, dans 31 pays, dont les deux tiers sont en Afrique subsaharienne, au moins la moitié des élèves inscrits n’appartenaient pas au groupe d’âge approprié. Certains étaient plus jeunes, mais la plupart étaient des enfants plus âgés s’étant inscrits tardivement37. Dans l’ensemble des pays en développement, le taux brut de scolarisation dans l’enseignement primaire a été, entre 2000 et 2006, de 111 % pour les garçons et de 105 % pour les filles.

Dans les pays où les taux de scolarisation sont faibles, beaucoup d’enfants ne progressent pas suffisamment pour être admis dans la classe supérieure. Dans certains pays, entre 10 et 20 % des enfants doivent redoubler une classe.

Comme la figure 3-2 le montre clairement, les enfants sont très nombreux à abandonner leurs études avant d’entrer dans la dernière classe et, presque partout, les taux d’achèvement sont inférieurs parmi les filles38. Qui plus est, beaucoup d’enfants peuvent ultérieurement abandonner leurs études pendant la dernière année : dans la majorité des pays d’Afrique subsaharienne, au moins un tiers des enfants peuvent, en fait, ne pas obtenir leur diplôme de fin d’études primaires 39.

Les faibles taux d’achèvement ont des répercussions importantes en ce qui concerne l’Ob-jectif du Millénaire pour le développement 2, qui consiste, d’ici à 2015, à donner à tous

2005

1999

0% 20% 40% 60% 80% 100%

Régions en développement

Amérique latine et Caraïbes

Afrique du Nord

Asie de l’Est

CEI, Asie

Asie du Sud-Est

Asie du Sud

CEI, Europe

Asie de l’Ouest

Océanie

Afrique subsaharienne

Figure 3–1 Taux net de scolarisation dans l’éducation primaire, 1999 et 2005

Source : Nations Unies, Le Rapport 2007 sur les Objectifs du Millénaire pour le développement,Département des affaires économiques et sociales, New York, 2007, p. 10.

5770

8178

8586

8390

8190

9294

9394

9995

9095

9497

8388

2005

1999

Latin America and the Caribbean

Northern Africa

Eastern Asia

CIS, Asia

South-Eastern Asia

Southern Asia

CIS, Europe

Western Asia

Oceania

Sub-Saharan Africa

Figure 3–1 Net enrolment rate in primary education, 1999 and 2005

5770

8178

8586

8390

8190

9294

9394

9995

9095

9497

83

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4 0   L e s e n fa n t s e t L e s O b j e c t I f s d u M I L L é n a I r e p O u r L e d é v e LO p p e M e n t

les enfants, garçons et filles, partout dans le monde, les moyens d’achever un cycle complet d’études primaires. Entre 2000 et 2005, le nombre de pays qui étaient par-venus à l’enseignement primaire universel est passé de 37 à 52. Mais sur les 147 pays en développement pour les-quels on dispose de données, plus de 80 sont en retard dans la réalisation de cet objectif 40.

De nombreux gouvernements ont fourni, au titre du plan « Un monde digne des enfants », des informations sur les mesures qu’ils ont prises pour augmenter les taux de scolarisation et de fréquentation dans l’enseignement primaire. Par exemple :

l Géorgie – La Loi sur l’enseignement général garantit le droit à l’éducation inclusive aux enfants handica-pés, en les intégrant aux écoles ordinaires. À l’heure actuelle, 10 écoles de Tbilissi offrent à ces enfants une éducation inclusive. Le gouvernement a éga-lement fait rédiger des manuels sur les méthodes pédagogiques à employer dans le cas des enfants handicapés dans les classes de première, seconde et troisième année.

l Iles Salomon – Le taux net de scolarisation dans l’enseignement primaire est passé à 63 % en 2005, contre 56 % en 2000. La parité des sexes est égale-ment en cours de réalisation : il y a presque autant de filles inscrites dans les écoles primaires que de garçons. La part du budget de l’État consacrée à l’éducation s’est élevée à près de 26 % en 2004, et près de la moitié de ces ressources sont allées à l’en-seignement primaire. L’initiative des « écoles amies des enfants » dans la province d’Isabel améliore encore la qualité de l’enseignement primaire.

l Liban – La première mesure concrète que le Liban a prise pour assurer la gratuité de l’enseignement primaire a consisté à abolir en 2003 tous les frais d’inscription des cycles préprimaire et primaire et de réduire le prix des manuels scolaires de 35 % dans le cycle éducatif de base et de 45 pour cent dans le cycle secondaire. Ces mesures ont été assorties d’initiatives législatives, notamment des programmes d’éducation alter-natives et de réinsertion pour éviter d’incarcérer les enfants en conflit avec la loi.

Parité des sexesLa cible de l’OMD 3 consiste à « éliminer les disparités entre les sexes dans les enseigne-ments primaire et secondaire d’ici à 2005 si possible, et à tous les niveaux de l’enseignement en 2015 au plus tard ». Des progrès importants ont été faits dans ce domaine. En 2005, sur 106 pays en développement pour lesquels des données étaient disponibles, 83 avaient atteint la parité des sexes au niveau de la scolarisation dans le primaire et le secondaire41.

Entre 1990 et 2005, l’écart mondial au niveau des taux nets de scolarisation dans l’en-seignement primaire a été réduit de huit points à quatre, et de trois points à deux dans

Filles

Garçons

Figure 3–2 Taux d’achèvement du cycle primaire*, 2004

*Se rapporter à la source ci-dessous pour la définition complèteSource : Nations Unies, Le Rapport 2006 sur les Objectifs du Millénaire pour le développement, Annexe statistique, Département des affaires économiques et sociales, New York, 2007, p. 7.

0% 20% 40% 60% 80% 100%

Régions en développement

Régions développées

Afrique subsaharienne

Océanie

Asie du Sud

Asie de l’Ouest

Communauté d’Etats indépendants

Afrique du Nord

Asie du Sud-Est

Asie de l’Est

Amérique latine et Caraïbes 98999898

9595

9390

9291

8876

8778

686161

52

9998

8782

Girls

Boys

Figure 3–2 Primary completion rate*, 2004

Developed regions

Sub-Saharan Africa

Oceania

Southern Asia

Western Asia

Commonwealth of Independent States

Northern Africa

South-Eastern Asia

Eastern Asia

Latin America and the Caribbean 98999898

9595

9390

9291

8876

8778

686161

52

9998

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p r O g r è s accO M p L I s da n s L’ é d I f I c at I O n d ’ u n M O n d e d I g n e d e s e n fa n t s 41

Figure 3–3 Disparités entre sexes dans les taux nets de scolarisation des cycles primaire et secondaire, 1990 et 2005

Source : Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Progrès pour les enfants : un monde digne des enfants, bilan statistique Numéro 6, UNICEF (à paraître, 2007).

0%

20%

40%

60%

80%

100%

Difference

Female

Male

SecondairePrimaire

1990 2005 1990 2005

DifférenceFillesGarçons

86 89

8 4 3 2

85

57

4750

59

78

Figure 3–3 Gender disparities in primary and secondary net enrolment rates, 1990 and 2005

Source: United Nations Children’s Fund, Progress for Children: A World Fit for Children statistical review, Number 6, UNICEF (forthcoming, 2007).

0%

20%

40%

60%

80%

100%

SecondaryPrimary1990 2005 1990 2005

DifferenceFemaleMale

86 89

8 4 3 2

85

57

4750

59

78

l’enseignement secondaire (voir Figure 3-3). Dans l’enseignement primaire, l’écart le plus important se rencontre dans la région de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique centrale, où les filles ont accusé un retard de 9 points pendant la période 2000-2006. Dans l’enseigne-ment secondaire, toutefois, l’écart global réduit masque le fait que dans la région de l’Amérique latine et des Caraïbes, les filles sont en tête tandis que dans d’autres régions, elles sont moins nombreuses – de 5 points en Asie du Sud et dans la région de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique centrale.

L’augmentation des taux de scolarisation a également servi à accroître les taux d’alphabétisation chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans. Mais il subsiste des disparités entre les sexes. Au cours de la période 2000–2004, sur près de 140 millions de jeunes illettrés, 63 % étaient des femmes. Les femmes sont le plus en retard dans ce domaine dans les régions de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique centrale, du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, et de l’Asie du Sud – régions également marquées par une situation défavorisée pour les femmes en ce qui concerne la scolarisation dans les ensei-gnements primaire et secondaire.

Les handicaps dont souffrent les filles dans ce domaine sont sou-vent compliqués par d’autres formes d’exclusion. Une étude récente a conclu que sur les 60 millions de filles qui ne sont toujours pas scolarisées, près des trois quarts appartiennent à divers groupes exclus42. En Afrique subsaharienne, par exemple, les filles exclues appartiennent généralement un groupe tribal autre que le groupe dominant. En Asie du Sud, elles sont souvent membres des castes des groupes tribaux répertoriés comme défavorisés. Dans la région de l’Asie orientale et du Pacifique, elles sont membres de groupes tribaux des montagnes, de minorités musulmanes ou d’autres grou-pes ethniques. Dans la région de l’Amérique latine et des Caraïbes, elles sont membres de populations autochtones et afro-latines. Et dans la région de l’Europe orientale et de la CEI, il s’agit de membres de groupes tels que les Roms.

Dans leurs rapports sur le plan « Un monde digne des enfants », les gouvernements ont donné des précisions sur la façon dont ils s’efforcent d’améliorer la parité des sexes dans l’éducation. Par exemple :

l Guinée équatoriale – Une campagne destinée à faire entrer les filles à l’école a orga-nisé des activités de sensibilisation dans les communautés et dans les écoles, ainsi que des réunions publiques et des annonces publicitaires dans les médias nationaux.

l Népal – Le projet « Bienvenue à l’école » associe des campagnes de scolarisation axées sur les filles et les groupes défavorisés à des mesures visant à améliorer le cadre d’ap-prentissage. On a commencé à exécuter le projet à une échelle nationale en 2005, ce qui a entraîné une augmentation de près de 12 % du taux de scolarisation dans l’ensei-gnement primaire.

Enseignement secondaire Dans la plupart des régions, l’immense majorité des enfants (plus de 90 %), passent dans le premier cycle de l’enseignement secondaire – sauf en Afrique subsaharienne, où la moyen-ne n’atteint qu’environ les deux tiers. On retrouve la même situation pour ce qui est de la

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4 2   L e s e n fa n t s e t L e s O b j e c t I f s d u M I L L é n a I r e p O u r L e d é v e LO p p e M e n t

scolarisation dans l’enseignement secondaire. Ces chiffres sont inférieurs à ceux de l’enseigne-ment primaire mais, dans certaines régions, la répartition par sexe est différente. Dans la région de l’Amérique latine et des Caraïbes et, dans une moindre mesure, dans celle de l’Asie de l’Est et du Pacifique et les pays industrialisés, le taux de scolarisation est supérieur dans le cas des filles (voir Figure 3-4).

Ces données concernent l’ensemble de l’ensei-gnement secondaire. En principe, toutefois, cet enseignement est dispensé en deux cycles. Le premier cycle de l’enseignement secondaire est essentiellement le prolongement de l’école pri-maire, avec lequel il assure une « éducation de base », qui constitue l’achèvement de la période d’éducation obligatoire. Les enfants sont beau-coup moins nombreux à passer dans le second cycle du secondaire, en partie parce qu’ils peu-vent ne pas le souhaiter, mais aussi parce que les gouvernements les excluent en opérant une sélection par voie d’examens.

Dans leurs rapports sur le plan « Un monde digne des enfants », les gouvernements ont donné des

précisions sur les mesures qu’ils avaient prises pour développer l’enseignement secondai-re. Par exemple :

l Bangladesh – Pour fournir appui et assistance aux filles admises dans les différentes classes de l’enseignement secondaire (classes 6e à 10e année), l’éducation est devenue gratuite pour les filles jusqu’à la 10e année d'études en 1994. Cet avantage a été étendu jusqu’à la 12e en 2002.

l Indonésie – Le gouvernement a lancé un Plan d’éducation de base obligatoire de neuf ans qui vise à respecter la date butoir de 2008/09. Il a déjà réalisé des progrès impor-tants : en 2005, le taux net de scolarisation dans l’enseignement primaire avait atteint 93 % et, pour les trois années du premier cycle du secondaire, 84 %. Le gouvernement s’est également engagé à consacrer 20 % du budget de l’État et des budgets des pouvoirs locaux à l’éducation.

l Maurice – La Loi sur l’éducation a été modifiée en 2004 de façon à rendre l’éduca-tion obligatoire pour chaque enfant jusqu’à l’âge de 16 ans. Un parent ou tuteur qui ne garantit pas l’assiduité d’un enfant peut être poursuivi au pénal. Depuis septembre 2005, le gouvernement a institué la gratuité des transports pour tous les écoliers.

Qualité de l’éducationLa fréquentation de l’école par les enfants est liée au moins en partie à la qualité des éta-blissements. Avant de se décider, les parents se demandent si tel ou tel établissement offre un environnement sûr et favorable à l’apprentissage. Ils cherchent également un établis-sement qui permettrait à leurs enfants d’acquérir les attitudes, connaissances et aptitudes

Filles

Garçons

Figure 3–4 Taux net de scolarisation dans le cycle secondaire, 2000–2006

* A l’exclusion de la Chine Source : Fonds des Nations Unies pour l’enfance, La Situation des enfants dans le monde 2008, UNICEF (à paraître, 2007).

0% 20% 40% 60% 80% 100%

Pays en développement*

Pays industrialisés

Afrique subsaharienne

Asie de l’Est/Pacifique*

Moyen-Orient/Afrique du Nord

Amérique latine/Caraïbes

ECO/CEI 8075

6771

6762

62

3025

9293

5250

61

Girls

Boys

Figure 3–4 Net enrolment in secondary education, 2000–2006

* Excluding ChinaSource: United Nations Children's Fund, The State of the World's Children 2008, UNICEF (forthcoming, 2007).

0% 20% 40% 60% 80% 100%

Developing countries*

Industrialized countries

Sub-Saharan Africa

East Asia/Pacific*

Middle East/North Africa

Latin America/Caribbean

CEE/CIS 8075

6771

6762

62

3025

9293

5250

61

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p r O g r è s accO M p L I s da n s L’ é d I f I c at I O n d ’ u n M O n d e d I g n e d e s e n fa n t s 43

appropriées. En bref, ils veulent des écoles de haut niveau. Or, il y a trop d’écoles qui ne sont pas dans ce cas, ce qui a de graves répercussions sur les résultats de leurs élèves. On a pu dire que l’augmentation rapide des taux de scolarisation ralentit la marche vers un niveau élevé. Mais il n’existe pas de corrélation négative intrinsèque entre le nombre et la qualité. Un certain nombre de pays ont été en mesure d’augmenter l’accès aux établissements sco-laires tout en élevant le niveau de l’enseignement.

Évaluation des acquis

Au niveau national, le mode d’évaluation de la qualité de l’enseignement le plus direct est le recours à divers types d’évaluation des acquis. Les évaluations nationales se sont mul-tipliées ces dernières années. La plupart, réalisées par le Ministère de l’éducation ou des instituts de recherche, suivent les progrès accomplis dans les classes primaires, bien que certains pays d’Asie et d’Amérique latine évaluent également les progrès accomplis dans l’enseignement secondaire. Ces études nationales peuvent être complétées par des études régionales ou mondiales, telles que celles de l’Association internationale pour l’évaluation des résultats scolaires et de l’Organisation de coopération et de développement économi-ques, qui utilisent des examens normalisés dans un certain nombre de pays dans une série limitée de matières 43.

Que montrent les évaluations des acquis ? La conclusion la plus importante est que les enfants qui obtiennent les meilleurs résultats scolaires ont généralement des parents mieux instruits et plus riches. Il s’ensuit que si un pays veut améliorer ses résultats, il doit non seulement s’employer à obtenir des notes élevées, mais faire en sorte que ces résul-tats soient répartis d’une manière égale entre ses différentes régions et entre les groupes socio-économiques. Il ressort d’une étude portant sur 14 pays d’Afrique subsaharienne que les pays obtenant les meilleurs résultats étaient le Kenya, le Mozambique et la Tanzanie, qui non seulement avaient des notes en mathématiques supérieures à la moyenne, mais les répartissaient de façon tout fait satisfaisante entre les différentes régions et les différents groupes socio-économiques44.

Les comparaisons internationales soulignent également l’importance de la langue. Dans les pays à revenu élevé, les élèves qui parlent la langue de l’examen à la maison obtiennent de meilleures notes, même en mathématiques. Et certains pays présentent des différences étonnantes entre enfants immigrés et non immigrés. Dans les pays à revenu élevé et inter-médiaire, les enfants semblent obtenir de moins bonnes notes s’ils exercent des emplois rémunérés en dehors des heures de classe.

Bâtiments scolaires

Pour recevoir une bonne instruction, les enfants ont besoin d’écoles bien équipées et entretenues. Le problème consiste en partie à garantir l’existence d’un nombre suffisant de bâtiments scolaires à proximité du domicile des enfants, ce qui est particulièrement important pour les filles, dont la sécurité n’est pas assurée si elles doivent accomplir un long trajet pour se rendre à l’école : beaucoup de filles sont victimes de brimades et d’agressions physiques soit dans les transports en commun dans les villes, soit sur les chemins traver-sant des zones rurales isolées.

Par ailleurs, les bâtiments scolaires doivent être bien entretenus et fournir des services de qualité. L’impératif le plus essentiel doit être un approvisionnement en eau salubre et des installations sanitaires hygiéniques. Le manque d’équipements scolaires entraîne égale-ment des pertes de temps, et lorsque les élèves doivent quitter l’école et marcher sur une assez longue distance pour trouver de l’eau potable, par exemple, ils peuvent ne pas retour-ner en classe.

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L’absence de ces équipements est un problème particulièrement grave pour les filles. Dans les zones rurales, les filles qui craignent d’être vues en train d’uriner doivent s’enfoncer dans la brousse, où elles peuvent être exposées à la morsure de serpents, voire à des agres-sions sexuelles. Elles peuvent donc préférer « se retenir » toute la journée – avec tous les problèmes urinaires et de vessie que cela peut entraîner45. La situation est particulière-ment difficile pour les adolescentes réglées. L’eau salubre et les installations sanitaires sont importantes non seulement pour la sécurité des enfants, mais aussi pour leur faire acquérir l’habitude de se laver les mains et leur apprendre les règles de l’hygiène générale, qui pour-ront leur servir chez eux et dans le reste de la communauté.

Enseignants

La qualité de l’éducation que les enfants reçoivent est fortement tributaire de la présence d'enseignants et de leur qualité. La qualité de l’éducation ne peut que se ressentir d’effectifs de 40 ou davantage par classe (voir Figure 3.5). Dans la plupart des régions, il y a environ 20 élèves par enseignant ou moins – encore que ce nombre soit beaucoup plus élevé en Asie du Sud et en Asie occidentale et, surtout, en Afrique subsaharienne, où le rapport est de 55 ou davantage dans certains pays. Ce problème est aggravé par la pandémie de SIDA, qui n’épargne pas les enseignants.

Mais même ces données sur le taux d’encadrement des élèves donnent une idée trop faible du problème, car elles sont obtenues en divisant le nombre total d’élèves par le nombre total d’enseignants. Or, l’effectif réel d’une classe ne peut être que supérieur à l’effectif ainsi calculé. C’est partiellement dû au fait que ces chiffres ne permettent pas de distinguer entre les enseignants à plein temps et les enseignants à temps partiel, ou prennent en considé-ration la partie de la journée où la plupart des enseignants exercent des responsabilités ne relevant pas de l’enseignement. L’inégalité de la répartition des enseignants est un problè-me supplémentaire. Les enseignants sont souvent indisponibles là où l’on a le plus besoin d’eux, surtout s’ils n’ont pas envie d’aller travailler dans les zones rurales reculées. Beaucoup préfèrent rester dans les villes, où ils sont en sureffectif. Les écoles peuvent également ne pas avoir assez d’enseignants ayant les origines ethniques appropriées.

L’insuffisance du nombre d’ensei-gnants est aggravée par l’absentéisme. Selon une enquête réalisée en 2000 et ayant consisté à se rendre de façon inopinée dans des écoles de six pays en développement, 19 % en moyenne des enseignants étaient absents, ainsi que 35 % du personnel de santé46. Cela peut s’expliquer par le fait que les enseignants doivent, pour survivre, compléter leur mai-gre traitement en exerçant d’autres emplois. Dans beaucoup de pays, les traitements ont diminué ces der-nières années, et les enseignants ne sont pas toujours payés au jour dit. En outre, un grand nombre d’entre eux ne trouvent pas à se loger assez près de l’école, si bien qu’ils ont beaucoup de difficultés à arriver à l’heure à l’école ou à y rester jusqu’à la fin de la journée. Au-delà de la

Figure 3–5 Nombre d’élèves par enseignant dans le primaire, 2004

Source : Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, Rapport mondial de suivi sur l’Education pour tous 2007 : un bon départ – éducation et protection de la petite enfance,UNESCO, Paris, 2006, pp. 336–337.

0 10 20 30 40 50

Afrique subsaharienne

Asie du Sud et de l’Ouest

Asie centrale

Amérique latine et Caraïbes

Asie de l’Est et Pacifique

Etats arabes

Europe centrale et de l’Est

Amérique du Nord etEurope de l’Ouest

44

38

22

21

21

20

17

13

Figure 3–5 Pupils per teacher in primary education, 2004

Source: United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization, Education for All Global Monitoring Report 2007: Strong foundations – Early childhood care and education, UNESCO, Paris, 2006, pp. 336–337.

0 10 20 30 40 50

Sub-Saharan Africa

South and West Asia

Central Asia

Latin America and the Caribbean

East Asia and the Pacific

Arab States

Central and Eastern Europe

North America and Western Europe

44

38

22

21

21

20

17

13

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p r O g r è s accO M p L i s da n s L’ é d i f i c at i O n d ’ u n M O n d e d i g n e d e s e n fa n t s 45

Encadré 3–1La gratuité de l’enseignement améliore la scolarisation en Afrique

Un plus grand nombre de pays ont éli-miné la totalité ou la quasi-totalité

des droits de scolarité, ce qui a augmenté la demande d’éducation. En Tanzanie, par exemple, la gratuité de l’enseignement a fait passer le nombre d’enfants scolarisés de 1,4 million à 3 millions. Au Kenya, l’augmenta-tion a été de 22 % uniquement au cours de la première semaine. En instituant la gratuité de l’enseignement pour les quatre premiers enfants de chaque famille, l’Ouganda a éga-lement réussi à rendre l’éducation populaire tout en épargnant aux parents d’avoir à choi-sir ceux de leurs enfants à envoyer à l’école et ceux qui restent à la maison. Depuis 2002, la Zambie a permis aux enfants de s’inscrire de la première classe à la septième sans avoir à payer de droits ou à acheter des uniformes ou des matériels éducatifs, ce qui a fait passer le taux net de scolarisation dans le primaire de 80 à 89 % entre 2002 et 2005.

Les écoles amies des enfants sont « en quête d’enfants », c’est-à-dire

qu’elles s’emploient activement à identifier

les enfants exclus, afin de les scolariser.

question du nombre des enseignants, il y a les préoccupations au sujet de la qualité. Dans à peu près la moitié des pays pour lesquels on possède des données pour 2004 – 76 pays pour l’enseignement primaire et 59 pour le secondaire –, un cinquième des ensei-gnants du primaire et du secondaire n’avaient pas suivi de formation pédagogique47.

Programme d’études et matériels didactiques

Les écoles des pays en développement dispensent de plus en plus une « préparation à la vie active », qui porte sur des matières telles que la santé, l’hygiène et la formation profes-sionnelle. Tout en étant axé sur l’amélioration des perspectives d’emploi, le programme de préparation à la vie active concerne également les attitudes, les valeurs et les changements de comportement.

Les compétences de la vie courante à acquérir varient en fonction de la situation locale. Les enfants pris dans un conflit ou une autre situation d’urgence, par exemple, ont besoin d’être sensibilisés au danger des mines et de savoir comment se protéger contre des mala-dies telles que le choléra. Et ces enfants et les autres peuvent tirer parti d’une éducation pour la paix destinée à les aider à prévenir les conflits et à leur apprendre à les régler par des moyens pacifiques.

Dans bien des matières, la qualité de l’enseignement dépend de l’existence de bons maté-riels didactiques. Or, ces derniers laissent le plus souvent beaucoup à désirer. Dans les pays en développement, beaucoup de classes ne possèdent guère qu’un tableau noir et quel-ques manuels. Le manque de matériel ou de livres peut être dû à un manque de ressources, lequel est souvent aggravé par l’inefficacité des systèmes de distribution et la corruption. Seuls quelques pays en développement peuvent fournir à chaque élève un jeu complet de manuels. Pour remédier à ces problèmes, les gouvernements associent désormais le sec-teur privé à la production et à la distribution des manuels et décentralisent les achats. Le risque existe toutefois de voir la privatisation faire augmenter le prix des manuels au point de le rendre inabordable pour les élèves les plus pauvres. Cela étant, tous les matériaux didactiques n’ont pas à être « réalisés spécialement ». Les enseignants peuvent toujours, avec un peu d’imagination, utiliser, comme auxiliaires didactiques, des matériels d’origine locale allant des plantes cultivées aux articles de ménage.

La langue de l’enseignement est un autre facteur important, qui peut avoir un impact majeur sur l’apprentissage et sur les résultats scolaires généraux. La meilleure approche est de commencer l’enseignement primaire dans la langue que l’élève utilise à la maison. Mais dans beaucoup d’écoles, les enfants doivent commencer leur apprentissage dans une langue qu’ils ne comprennent pas. Cela peut être dû à une volonté délibérée ou tout simplement au fait que l’école manque d’enseignants possédant les langues appropriées. Mais certains parents peuvent en fait préférer que leurs enfants apprennent dans une langue qu’ils ne parlent pas chez eux – soit la langue nationale, soit une langue étrangère, comme l’anglais ou le français, qu’ils jugent plus utile. Les problèmes sont les plus graves en Afrique subsa-harienne, où l’on parle plus de 2 500 langues et où 13 % seulement des enfants reçoivent un enseignement primaire dans leur langue maternelle48.

Écoles « amies des enfants »

La Convention relative aux droits de l’enfant prévoit que l’éducation doit viser à « favoriser l’épanouissement de la personnalité de l’enfant et le développement de ses dons et de ses aptitudes mentales et physiques, dans toute la mesure de leurs potentialités » et à « pré-parer l’enfant à assumer les responsabilités de la vie dans une société libre, dans un esprit de compréhension, de paix, de tolérance, d’égalité entre les sexes et d’amitié entre tous les

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4 6   L e s e n fa n t s e t L e s O b j e c t I f s d u M I L L é n a I r e p O u r L e d é v e LO p p e M e n t

peuples ». L’éducation doit également viser à « inculquer à l’enfant le respect du milieu naturel ».

Dans l’optique de la réalisation des droits de l'enfant, certains gouvernements ont institué les écoles dites « amies des enfants ». Celles-ci présentent deux caractéristiques princi-pales. En premier lieu, elles sont « en quête d’enfants », c’est-à-dire qu’elles s’emploient activement à identifier les enfants exclus, afin de les scolariser. Cela consiste notamment à accueillir les enfants handicapés et à leur fournir le matériel d’adaptation et les auxiliaires didactiques nécessaires. En second lieu, ces écoles sont « axées sur l’enfant » : elles cher-chent à aider les enfants à réaliser tout leur potentiel, tout en s’intéressant au bien-être de l’enfant sous tous ses aspects, notamment sa santé, son état nutritionnel et son bien-être. Les écoles amies des enfants entretiennent également des liens étroits avec la communau-té; elles se préoccupent de ce qui se passe dans la vie de l’enfant tant à l’école qu’en dehors.

Les écoles de ce type permettent aux enfants d’acquérir les aptitudes essentielles (savoir lire, écrire et compter) ainsi que des connaissances générales et les compétences pratiques essentielles, notamment le savoir traditionnel et les valeurs de paix, de démocratie et d’ac-ceptation de la diversité. Elles encouragent en même temps les enfants à faire preuve d’esprit critique, à poser des questions, à exprimer leur opinion – et à apprendre à apprendre.

Éducation non formelle

Il convient de veiller en priorité à ce que tous les enfants fréquentent l’école primaire et puissent poursuivre leurs études dans le premier cycle de l’enseignement secondaire. Mais il est également essentiel de permettre aux enfants qui n’ont jamais été scolarisés ou qui ont abandonné leurs études de réaliser leurs droits. Beaucoup d’enfants sont obligés d’aban-donner l’école à cause du coût des études ou d’un environnement d’apprentissage inadapté à leurs besoins. D’autres sont attirés par la perspective d’un emploi.

Beaucoup de pays se sont dotés de solides systèmes d’éducation non formelle, qui relè-vent soit de l’État, soit d’organisations non gouvernementales. Ils peuvent permettre aux enfants de faire des études tout en travaillant ou d’intégrer le système scolaire général ou de le rejoindre, notamment par le biais d’un examen ou d’un autre moyen d’établir l’équi-valence entre les deux systèmes. Malheureusement, l’éducation non formelle reste souvent considérée comme une éducation de second ordre, attirant des enseignants et du personnel moins qualifiés et insuffisamment soutenue politiquement et financièrement.

Les programmes d’éducation non formelle fonctionnent le mieux lorsqu’ils sont axés sur la collectivité, flexibles et adaptés à la vie des enfants. Ils jouent également un rôle important pour les enfants et les jeunes touchés par un conflit et peuvent aider les enfants soldats à rejoindre le système scolaire formel.

Dans leurs rapports sur le plan « Un monde digne des enfants », les gouvernements ont donné des précisions sur les mesures qu’ils avaient prises pour améliorer la qualité de l’éducation formelle et non formelle. Outre la baisse des droits de scolarité (voir Encadré 3-1), ils ont institué les mesures suivantes :

l Allemagne – Le Plan d’action national pour une Allemagne digne des enfants (2005–2010) prévoit un investissement de 4 milliards d’euros en faveur des Länder (Etats) et des municipalités pour « l’éducation et la prise en charge futures » afin de généraliser progressivement la possibilité pour les enfants d’être à l’école toute la journée dans le pays. Il s’agit d’offrir à tous les enfants et à tous les jeunes un soutien individuel et de promouvoir une ambiance propice à l’apprentissage en mettant en œuvre de nouvelles formes de coopération entre les écoles et les partenaires périsco-

Encadré 3–2Garder ouvertes les portes de l’école en Iraq

En Iraq, la guerre et ses violentes réper-cussions compliquent les effets

destructeurs d'années de sous-investisse-ment, réduisent le nombre des enseignants et fragilisent les infrastructures scolaires. Le système éducatif iraquien est à présent dan-gereusement vulnérable, un grand nombre d'écoles ne pouvant pas fonctionner norma-lement. Il y a peut-être actuellement plus de 800 000 enfants non scolarisés.

Dans le cadre des mesures prises pour sti-muler le taux de scolarisation, une campagne nationale pour les fournitures scolaires organisée par le Ministère iraquien de l’édu-cation distribue des cartables, des livres, des crayons et d’autres matériels éducatifs essentiels aux enfants iraquiens inscrits dans les écoles primaires. Cette campa-gne, qui bénéficie de l’appui de l’UNICEF et de la Commission européenne, s’efforce d’atteindre toutes les écoles primaires du pays, en apportant des outils d’apprentis-sage de base à des millions d’enfants âgés de six à 11 ans. Les matériels, dont la dis-tribution est organisée depuis Bagdad, sont directement destinés aux gouvernorats, et atteignent jusqu’aux écoles les plus isolées. En planifiant l’éducation des enfants dans les conditions qui existent actuellement en Iraq, le gouvernement a souligné que les enfants ont besoin d’une plus grande pro-tection, tant à l’école qu’à l’extérieur.

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p r O g r è s accO M p L I s da n s L’ é d I f I c at I O n d ’ u n M O n d e d I g n e d e s e n fa n t s 47

laires. Le but essentiel est d’élever le niveau de qualité de l’éducation et de rompre les liens étroits qui existent entre le milieu social et les résultats scolaires.

l Autriche – Un programme de soutien linguistique précoce au niveau de l'école mater-nelle évalue le niveau de langue et fournit le soutien nécessaire aux enfants d’immigrés. Des cours d’enseignement primaire spéciaux en allemand sont également offerts.

l Guinée-Bissau – Face à la pénurie d’enseignants qualifiés, le gouvernement a mis en place dans certaines écoles les méthodes pédagogiques des écoles à classe unique.

l Lettonie – Afin de créer un environnement scolaire dans lequel les enfants se sentent en sécurité, en bonne santé et protégés, le pays exécute un projet relatif aux éco-les amies des enfants. La question a été abordée dans des conférences organisées à l’échelle du district ou de la ville, et plus de 400 écoles ont donné leur opinion sur ce qu’est une école amie des enfants et la manière dont le projet devrait être exécuté.

l Palaos – Les programmes de santé dans les écoles ont été élargis avec le lance-ment d’opérations annuelles de surveillance sanitaire et psychosociale pour tous les enfants, depuis l’enseignement préscolaire jusqu’au deuxième cycle de l’enseignement

Bilan de la situation en matière d’éducation

Objectifs Progrès accomplis  Ce qu’il reste à faireDéveloppement du jeune enfant et enseignement préprimaire

Un monde digne des enfants – Développer et améliorer la prise en charge et l’éducation du jeune enfant, s’agissant en particulier des enfants les plus vulnérables et défavorisés.

Les taux de scolarisation dans l’enseignement préprimaire ont augmenté. En 2004, près de 124 millions d’enfants dans le monde étaient inscrits, et le taux de scolarisation a atteint 32 % dans les pays en développement.

Les enfants des zones rurales, en particulier ceux qui sont membres des familles les plus pauvres, restent exclus.

Enseignement primaire

Un monde digne des enfants – Porter à au moins 90 % d’ici à 2010 le taux net de scolarisation dans l’enseignement primaire ou de participation à d’autres programmes d’enseignement primaire de qualité

OMD – D’ici à 2015, donner à tous les enfants, partout dans le monde, les moyens d’achever un cycle complet d’études primaires

Dans l’ensemble des pays en développement, le taux net de scolarisation dans l’enseignement primaire a atteint 88 %, et beaucoup de pays ne sont pas loin d’avoir inscrit tous leurs enfants. Entre 2000 et 2005, le nombre de pays à avoir atteint l’objectif de l’éducation primaire pour tous est passé de 37 à 52.

La faiblesse des taux de scolarisation et d’achèvement explique pourquoi 57 pays n’atteindront pas l’OMD 2 dans les délais voulus. Dans l’ensemble du monde, 93 millions d’enfants restent non scolarisés d’après les données concernant la scolarisation et la fréquentation scolaire.

Parité des sexes

Un monde digne des enfants – Éliminer les disparités entre les sexes dans les enseignements primaire et secondaire d’ici à 2005 et réaliser la parité des sexes en matière d’éducation d’ici à 2015

OMD – Éliminer les disparités entre les sexes dans les enseignements primaire et secondaire d’ici à 2005 si possible, et à tous les niveaux de l’enseignement en 2015 au plus tard

En 2005, 83 pays en développement pour lesquels des données étaient disponibles sur 106 avaient réalisé la parité en matière de scolarisation dans les enseignements primaire et secondaire.

Les taux d’achèvement des études primaires sont presque partout inférieurs pour les filles. La médiocrité des équipements dans de nombreuses écoles découragent les filles, en particulier les adolescentes.

Enfants handicapés

Un monde digne des enfants – Faire en sorte que tous les programmes d’éducation de base soient accessibles et inclusifs pour les enfants atteints de différents types de handicaps et soient adaptés à leurs besoins

Les systèmes éducatifs sont beaucoup plus nombreux à prendre conscience de l’importance de l’intégration des enfants handicapés dans les écoles traditionnelles.

Environ 90 % des enfants handicapés des pays en développement ne vont pas à l’école.

Alphabétisation

Un monde digne des enfants – Améliorer de 50 % d’ici 2015 les taux d’alphabétisation des adultes, en particulier des femmes

Certaines régions ne sont pas loin d’avoir atteint un taux de 100 % d’alphabétisation des jeunes âgés de 15 à 24 ans.

Sur près de 140 millions de jeunes illettrés au cours de la période 2000–2004, 63 % étaient des femmes.

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4 8   L e s e n fa n t s e t L e s O b j e c t I f s d u M I L L é n a I r e p O u r L e d é v e LO p p e M e n t

Encadré 3–3L’Initiative des Nations Unies pour l’éducation des filles (UNGEI)

En 2000, les filles représentaient plus de la moitié des enfants du monde en âge

d'aller à l’école primaire mais qui n’étaient pas scolarisés. Dans certains pays et régions, la disparité entre sexes en ce qui concerne l’accès à l’école primaire était encore plus prononcée qu’au plan mondial. Face à cette situation, le Secrétaire général des Nations Unies de l’époque, M. Kofi A. Annan, a mis sur pied l’UNGEI, un partenariat de 13 ins-titutions et organisations qui devait, sous l’égide de l’UNICEF, relancer les efforts pour parvenir à l’Education pour tous (EPT).

Les travaux de l’UNGEI obéissent à l’Objec-tif du Millénaire pour le développement 2 (assurer l’éducation primaire pour tous d’ici à 2015) et la cible de l’Objectif du Millénaire pour le développement 3, à savoir l’éli-mination des disparités entre sexes dans l’enseignement primaire et secondaire d’ici à 2005 pour progresser vers l’Objectif de 2015 pour l’autonomisation des femmes et la promotion de l’égalité des sexes. La cible de 2005 a été manquée, en dépit des efforts accomplis pour éliminer les obstacles qui freinent la scolarisation des filles, comme les frais de scolarité et pour mettre en place des stratégies au niveau du pays qui accor-dent une place centrale aux besoins des filles et des femmes dans les politiques, plans et budgets en matière d’éducation.

Loin de s’avouer battu, le partenariat s’est élargi, avec l’appui considérable de dona-teurs – et en particulier de la Norvège et du Royaume-Uni – et il a joué un rôle de plus en plus crucial dans les efforts de l’Educa-tion pour tous : sur les 31 pays dont les plans en matière d’éducation ont été avalisés par l’Initiative pour l’accélération de l’Education pour tous, 20 ont des partenaires UNGEI – notamment l’Agence danoise pour le déve-loppement international, le Département du Royaume-Uni pour le développement inter-national, l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance et la Banque mondiale.

secondaire. Ce programme prévoit des examens physiques, dentaires et visuels et a été élargi au dépistage des troubles de l’audition, des problèmes de santé mentale et des facteurs de risques comportementaux.

l Thaïlande – Les écoles se sont associées au Projet d’écoles pour la promotion de la santé de l’OMS, qui les invite à devenir des centres de développement sanitaire. En 2003, 88 % écoles thaïlandaises s’y étaient associées et 40 % s’étaient conformées à la normes en 10 volets approuvée par l’OMS. En outre, des élèves reçoivent une for-mation de diffuseurs de connaissances et d’informations sur les questions sanitaires auprès de leurs pairs à l’école, à leur domicile et dans leur communauté. En 2005, ce projet était exécuté dans toutes les écoles.

Ressources pour l’éducationLa plupart des gouvernements ont augmenté le niveau des investissements dans l’éducation en général et dans l’enseignement primaire en particulier. Les pays industrialisés consa-crent environ 6 % de leur PNB à l’éducation, mais les pays en développement y consacrent en général une proportion plus faible : en 2004, plus de la moitié des 124 pays en dévelop-pement pour lesquels des données étaient disponibles y consacraient moins de 5 % de leur PNB, encore qu’il y ait eu des exceptions : plus de 7 % au Cap-Vert, au Kenya, au Koweït, au Lesotho, en Malaisie, en Namibie et en Tunisie. En pourcentage des dépenses publi-ques, cela représente, dans la plupart des pays, entre 10 et 40 %, et ce taux a généralement progressé. L’enveloppe de l’enseignement primaire varie selon le niveau de développement du pays.

Les organisations non gouvernementales et l’éducation Beaucoup de pays en développement s’en remettent pour une grande part aux ONG du soin de réaliser le droit des enfants à l’éducation. En Asie du Sud, en particulier, une tra-dition vivace fait de ces groupes des prestataires de services d’éducation. Le Bangladesh, par exemple, dispose d’un certain nombre de grandes ONG, telles que la BRAC, qui gèrent des milliers d’écoles informelles ouvertes aux enfants précédemment privés de leur droit à l’éducation. Mais il existe aussi beaucoup d’ONG plus petites; sans elles, le taux brut de sco-larisation du pays pourrait être inférieur de 5 à 10 points. En Inde, en revanche, ces groupes font office non pas tant de prestataires de services que d’innovateurs dans le domaine de l’éducation, expérimentant des solutions potentielles en vue de leur adoption éventuelle par l’État.

Les organisations non gouvernementales ont également joué un rôle essentiel dans la pro-motion de l'éducation des filles, en particulier en Afrique. En Éthiopie, par exemple, le taux de scolarisation total a augmenté de 9 % et celui des filles de 14 % là où World Learning gère un programme d’écoles de proximité. De même, en Guinée, le taux brut de scolarisation des filles est passé de 31 à 37 % dans un district où se trouvent des écoles gérées par Save the Children49.

Les ONG ont également favorisé l’éducation des filles de façon indirecte. Dans beau-coup de pays, elles ont, par exemple, été le moteur de l’expansion du microfinancement, qui consiste à aider les familles les plus pauvres à épargner pour investir dans l’édu-cation de leurs enfants. Un grand nombre de ces programmes visent spécifiquement

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p r O g r è s accO M p L I s da n s L’ é d I f I c at I O n d ’ u n M O n d e d I g n e d e s e n fa n t s 49

Encadré 3–4Les donateurs mobilisent des ressources pour l’éducation en situation d’urgence et dans les pays qui se relèvent d’une crise

En s’engageant à donner 201 millions de dollars sur quatre ans pour assurer que

les enfants qui vivent dans des pays où sévit une crise puissent exercer leur droit à une éducation de qualité, le Gouvernement des Pays-Bas a pris une initiative remarqua-ble. Le Gouvernement du Royaume-Uni lui a emboîté le pas, avec une contribution de 20 millions de livres. D’autres donateurs, la Norvège et la Suède en particulier, ont assorti leur engagement de contributions importantes pour financer des program-mes d’éducation de base et d’égalité des sexes, notamment dans ces pays frappés par des crises.

Le suivi des résultats du partenariat, et la diffusion de ces résultats, sont soutenus par le Rolling Progress Report, une plateforme « wiki » développée sur Internet qui permet d’avoir accès à des données remarquable-ment ventilées, non seulement par pays mais aussi par objectif, activité, et tendance financière. Les résultats obtenus sur cette plate-forme sont aussi proches que possible de résultats en temps réel.

Alors que le partenariat UNICEF-Pays-Bas commençait à travailler, l’Initiative pour l’accélération de l’Education pour tous a montré qu’elle s’engageait davantage dans les Etats fragiles. Et de son côté, le Comité permanent interinstitutions des Nations Unies a reconnu l’importance de l’éduca-tion en formant un module mondial pour l’éducation, sous la direction commune de l’UNICEF et de l’Alliance internationale Save the Children, dans le cadre du programme de réforme humanitaire. Enfin, toujours dans ce contexte, l’éducation en situation d’urgence a été incorporée au Fonds central d’intervention pour les urgences humani-taires et Save the Children a mené une étude sur le financement de l’éducation dans les pays affectés par les guerres.

à renforcer les moyens d’action des femmes, dont la plupart s’intéressent de près à l’éducation de leurs filles.

Ce que nous pouvons faire pour les enfants Tous les pays sont déterminés à réaliser l’éducation pour tous, comme en témoignent l’ac-croissement des taux de scolarisation et l’élévation du niveau d’alphabétisation. Néanmoins, des millions d’enfants restent non scolarisés, tandis que beaucoup d’autres n’achèvent pas leurs études ou n’obtiennent pas l’éducation de qualité à laquelle ils ont droit. Pour les années à venir, les priorités sont notamment les suivantes :

l Investir dans le développement du jeune enfant – Cela permet de donner aux enfants le meilleur départ dans la vie. Des programmes de développement sanitaire, nutrition-nel et cognitif bien intégrés permettent aux jeunes enfants d’acquérir et d’exercer des capacités et des aptitudes qui les aideront à tirer le meilleur parti des enseignements primaire et secondaire.

l Mettre l’éducation à la portée de chaque enfant – Tous les pays ont fait en sorte que la majorité des enfants soient scolarisés. Mais il leur est plus difficile d’inscrire les enfants les plus marginalisés, en particulier les membres de minorités ethniques, les orphelins et les autres enfants vulnérables, ainsi que les enfants touchés par les guerres et les autres situations d’urgence. Pour aller plus loin, les pays devront être beaucoup plus nombreux à investir des ressources plus importantes et à éliminer les droits de scolarité. Beaucoup de pays ont montré à quel point il était utile de tendre la main à un plus grand nombre d’enfants marginalisés en mettant en place des systèmes d’enseignement plus souples et créatifs, y compris le système de la classe unique, des horaires adaptés aux besoins de la communauté et des structures efficaces d’enseigne-ment à distance. L’établissement d’un lien entre l’éducation formelle et les systèmes d’éducation non formelle permet aux enfants de passer à l’enseignement traditionnel lorsqu’ils le peuvent.

l Promouvoir les écoles amies des enfants – De même qu’il importe de trouver le moyen d’attirer et d’accueillir les enfants les plus marginalisés, les écoles doivent être amies des enfants, en offrant à tous les enfants un environnement sûr et agréable où ils puissent tout à la fois étudier les matières traditionnelles, acquérir les compétences pratiques essentielles et apprendre à penser d’une façon critique et créatrice. De plus, les écoles amies des enfants sont bien intégrées dans leur communauté et sont des endroits où les enfants peuvent se sentir en sécurité, sans avoir à redouter la violence des enseignants ou de leurs pairs.

l Viser la qualité – Partout, les meilleures écoles s’emploient en permanence à amé-liorer la qualité de leurs équipements, de leur enseignement et de leurs matériels didactiques. Tous ces élément ont leur importance, mais ils doivent aussi être amé-liorés simultanément, de sorte que des enseignants qualifiés disposent des meilleurs matériels et des meilleurs équipements.

l Tendre la main aux filles – Les meilleures écoles doivent attirer à la fois les garçons et les filles. Mais elles peuvent aussi devoir prendre des mesures spéciales pour rédui-re les obstacles à la scolarisation des filles. Beaucoup de pays ont montré l’utilité de mesures telles que la construction de murs extérieurs pour améliorer la sécurité des écoles, la construction de classes et d’installations sanitaires séparées pour les filles et les garçons, et le recrutement d’enseignantes uniquement pour faire la classe aux filles. Un certain nombre de gouvernements prennent également des dispositions pour lutter contre la violence sexiste à l’école.

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Protéger contre la maltraitance, l’exploitation et

la violence

CHAPITRE

4

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51

Figure 4–1 Pourcentage d’enfants de moins de cinq ans qui ne sontpas enregistrés à la naissance, 1987–2006

Source : Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Progrès pour les enfants : un monde digne des enfants, bilan statistique Numéro 6, UNICEF (à paraître, 2007).

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70%

Pays industrialisés

ECO/CEI

Amérique latine/Caraïbes

Moyen-Orient/Afrique du Nord

Asie de l’Est/Pacifique

Asie du Sud

Afrique subsaharienne 66

59

17

16

10

10

2

Figure 4–1 Percentage of children under five who are not registered at birth, 1987–2006

Source: United Nations Children’s Fund, Progress for Children: A World Fit for Children statistical review, Number 6, UNICEF (forthcoming, 2007).

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70%

Industrialized countries

CEE/CIS

Latin America/Caribbean

Middle East/North Africa

East Asia/Pacific

South Asia

Sub-Saharan Africa 66

59

17

16

10

10

2

Les gouvernements ont pris un certain nombre de mesures, en particulier législatives, pour tenter de remédier à des problèmes tels que le travail des enfants, la traite des enfants, la mutilation génitale féminine/excision (Mgf/e) et le mariage des enfants. certains gouvernements ont également mis en place des systèmes de justice pour mineurs et les pays qui se relevaient d’un conflit ont entrepris de démobiliser les enfants soldats. Les familles et les communautés sont les catalyseurs du changement social, qui est fondamental pour la protection de l’enfant. des communautés font le choix collectif du renoncement à la Mgf/e. néanmoins, un peu partout dans le monde, des enfants continuent de su-bir des violences sexuelles ou physiques ou d’être soumis à d’autres formes de maltraitance, y compris des mauvais traitements infligés par les adultes qui devraient les protéger.

Enregistrement des naissances

Les sociétés du monde entier ont toujours accueilli leurs nouveaux membres à leur façon. Certains parents placent un aliment ou une boisson symbolique sur la langue de l’en-

fant. D’autres chuchotent à son oreille ou l’aspergent d’eau. Et ils donnent à l’enfant un nom lors de cérémonies publiques.

Mais les enfants doivent être accueillis non seulement dans leur famille ou communauté, mais aussi dans l’État. L’enregistrement leur garantit la reconnaissance de la personnalité juridique, ce qui aide à défendre leurs droits50. Un enfant sans acte de naissance est grave-ment pénalisé. Un garçon ou une fille dont la naissance n’est pas enregistrée en bonne et due forme et qui ne reçoit pas d’acte de naissance est privé du droit à un nom et à une iden-tité. Il ou elle peut avoir du mal à se voir reconnaître d’autres droits et le droit de bénéficier de prestations ou services tels que les soins médicaux, l’éducation, l’aide sociale et, dans certains, celui d’accéder à la propriété 51. L’enregistrement de la naissance facilite l’appli-cation des politiques nationales ainsi que de la législation régissant l’âge minimal pour le travail, le recrutement et le mariage des enfants, et est très utile lorsqu’il s’agit de retrouver les parents d’enfants qui en ont été séparés. Un enfant dont la naissance n’a pas été enregistrée risque, s’il commet une infraction, d'être poursuivi en tant qu’adulte.

Beaucoup de pays en développement ont atteint des taux universels d’enregistrement de la naissance des enfants : 100 % en Bosnie-Herzégovine, à Cuba, en Ouzbékistan et en Ukraine, par exemple. Mais certains autres pays affi-chent des taux de 10 %, voire inférieurs. Dans l’ensemble du monde, environ 51 millions d’enfants nés en 2006 n’ont pas été enregistrés à la naissance52. Comme le montre la figure 4-1, l’Afrique subsaharienne a le plus fort pourcentage d’en-fants de moins de cinq ans non inscrits sur les registres d’état civil : c’est le cas de deux enfants sur trois. Mais le plus grand nombre d’enfants non inscrits sur les registres d’état civil se rencontre en Asie du Sud : près de 23 millions. Néanmoins, certains pays ont accompli des progrès importants, notam-ment le Cambodge, la Gambie et le Viet Nam.

Pourquoi les enfants se voient-ils dénier leur droit à un acte de naissance ? Le processus d’enregistrement lui-même peut en être partiellement responsable. Dans certains pays,

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5 2   L e s e n fa n t s e t L e s O b j e c t I f s d u M I L L é n a I r e p O u r L e d é v e LO p p e M e n t

le système est purement et simplement inexistant, dans d’autres il est insuffisant ou trop complexe. Il y a aussi le problème de la sous-dotation de l’administration : sou-vent, les gouvernements n’investissent pas suffisamment dans les systèmes d’enregistrement des actes d’état civil et n’offrent qu’un soutien limité aux officiers locaux de l’état civil53.

Il y a également le problème du coût de l’opération. Les parents doivent généralement payer une redevance qui, si faible soit-elle, peut encore être inabordable pour des familles possédant peu de liquidités. Ils peuvent également devoir supporter des « coûts d’opportunité » si le fait de devoir se rendre dans un bureau d’état civil éloigné impli-que l’obligation de s’absenter de leur travail.

Les gouvernements résolus à améliorer leurs systèmes d’en-registrement des actes d’état civil prennent des mesures pour réduire les obstacles, en simplifiant les procédures, en abaissant les coûts et en rendant les bureaux d’état civil plus facilement accessibles. Certains, par exemple, intè-grent l’enregistrement des naissances à d’autres services,

tels que l’éducation ou la vaccination. D’autres stimulent la demande des parents, notam-ment en leur expliquant les avantages de l’enregistrement et l’utilité d’un acte de naissance, et en faisant en sorte que les enfants, que leurs parents soient mariés ou non, ne se heurtent à aucune discrimination juridique ou sociale.

Dans leurs rapports sur le plan « Un monde digne des enfants », les gouvernements ont donné des précisions sur l’enregistrement des naissances. Par exemple :

l Pakistan – Le gouvernement a créé un Comité national d’enregistrement des enfants à la naissance et requiert des pouvoirs locaux qu’ils simplifient leurs procédures en la matière.

l Papouasie-Nouvelle-Guinée– Les taux d’enregistrement des naissances sont passés de 1 à 10 % dans certaines provinces et ont atteint 70 % dans le district de la capitale.

l Swaziland – Le bureau de l’état civil a organisé l’enregistrement des enfants de 55 communautés en 2005 et de 100 chefferies en 2006. Tous les paiements et majora-tions de retard pour les actes de naissance ont été supprimés. Il avait ainsi été possible d’enregistrer jusqu’en novembre 43 528 enfants, dont 6 159 enfants de moins de 18 ans dont les deux parents étaient décédés, 17 128 enfants qui avaient perdu un parent et 11 603 enfants vulnérables à un autre titre.

Travail des enfantsLe travail des enfants et, en particulier, ses pires formes, définies par les conventions de l’Organisation internationale du Travail (OIT), nuisent à la santé des enfants, compromet-tent leur éducation et débouchent sur d’autres formes d’exploitation et de maltraitance.

À des fins statistiques, l’OIT groupe les enfants qui travaillent dans trois grandes caté-gories. La première catégorie, qui est la plus vaste, comprend les enfants qui sont

Figure 4–2 Estimation du nombre d’enfants de 5 à 17 ans employésdans différentes catégories de travail, 2000 et 2004(en millions)

Source : Organisation internationale du Travail, La fin du travail des enfants: Un objectif à notre portée, Genève, 2006, p. 6.

0 50 100 150 200 250 300 350

Dont enfants qui travaillentdans un emploi dangereux

Dont enfants qui travaillent

Enfants exerçant uneactivité économique

2004

2000

352

317

246

218

171

126

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p r O g r è s accO M p L I s da n s L’ é d I f I c at I O n d ’ u n M O n d e d I g n e d e s e n fa n t s 53

« économiquement actifs » sans toutefois être considérés comme des enfants travailleurs54. La plupart des travaux confiés à des enfants entrent dans cette catégorie, à l’exception des tâches ménagères. Pour pouvoir être considéré comme économiquement actif, un enfant doit avoir tra-vaillé au moins une heure n’importe lequel des jours d’une période de référence de sept jours.

Les « enfants travailleurs » sont un sous-ensem-ble des enfants économiquement actifs. Il s’agit des enfants qui n’accomplissent pas des travaux légers, mais au contraire travaillent pendant des périodes plus longues, en accomplissant des tâches qui mettent en danger leur sécurité et nui-sent à leur santé physique ou mentale ou à leur développement.

Et puis, il y a le sous-ensemble des enfants tra-vailleurs qui sont aux prises avec les « pires formes » du travail des enfants, dont traite la Convention n° 182. Il s’agit de toutes les formes d’esclavage ou de pratiques analogues à l’esclavage, telles que la vente et la traite d’enfants, la servitude pour dettes et le servage, et le travail forcé ou obligatoire, notamment le recrutement forcé par des groupes armés. Cette Convention porte également sur l’exploi-tation des enfants à des fins de pornographie ou de prostitution, la production et le trafic de drogues ou d’autres activités qui nuisent à leur santé, à leur sécurité et à leur moralité.

En 2004, 317 millions d’enfants étaient économiquement actifs. Il y avait parmi eux 218 millions d’enfants considérés comme des enfants travailleurs, dont 126 millions accom-plissaient des tâches relevant des types les plus dangereux de travail des enfants. Entre 2000 et 2004, période au cours de laquelle le nombre total d’enfants du monde a augmenté de 2 %, le nombre d’enfants économiquement actifs a chuté de 10 %, et le nombre d’enfants travailleurs a diminué de 11 %, une baisse importante ayant été enregistrée chez les enfants employés à des travaux dangereux (voir Figure 4-2).

Dans leur majorité (69 %), les enfants qui travaillent sont employés dans l’agriculture, les autres étant employés dans les services (22 %) ou l’industrie (9 %)55. Presque tous ces enfants travaillent dans le secteur non structuré, où ils ne bénéficient pratiquement d’aucune protection juridique ou réglementaire. D’après des estimations datant de 2000, 5,7 millions d’enfants étaient astreints au travail forcé ou à la servitude pour dettes, 1,8 mil-lion travaillaient dans la prostitution et la pornographie, et 1,2 million étaient victimes de la traite56.

Éliminer le travail des enfants

L’élimination du travail des enfants requiert des interventions déterminées et multifor-mes dans les domaines économique, social et culturel57. Il ne peut pas être éliminé par la seule intervention des pouvoirs publics. Il importe de constituer une large coalition d’en-tités entièrement acquises à cette cause – établissements d’enseignement, organisations d’enseignants, ONG, médias et organisations locales – et pouvant compter sur l’appui des syndicats et des organisations d’employeurs.

La première chose à faire est de mettre en place une législation efficace. C’est important, mais pas suffisant. La plupart des pays interdisent déjà le travail des enfants, et des systèmes

Figure 4–3 Pourcentage d’enfants de 5 à 14 ans qui travaillent, 1999–2006

Source : Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Progrès pour les enfants : un monde digne des enfants,bilan statistique Numéro 6, UNICEF (à paraître, 2007).

0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40%

ECO/CEI

Moyen-Orient/Afrique du Nord

Asie de l’Est/Pacifique

Amérique latine/Caraïbes

Asie du Sud

Afrique de l’Ouest et centrale

Afrique de l’Est et australe 36

34

13

11

10

9

5

Figure 4–3 Percentage of 5- to 14-year-olds who are child labourers, 1999–2006

Source: United Nations Children’s Fund, Progress for Children: A World Fit for Children statistical review, Number 6, UNICEF (forthcoming, 2007).

0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40%

CEE/CIS

Middle East/North Africa

East Asia/Pacific

Latin America/Caribbean

South Asia

West/Central Africa

Eastern/Southern Africa 36

34

13

11

10

9

5

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de surveillance de la situation et d’application des lois se mettent en place dans un nombre encore restreint mais croissant de pays.

Éducation

Toutefois, la stratégie la plus efficace consiste, plus fondamentalement, à empêcher les enfants de travailler. À cette fin, l’outil le plus puissant est l’éducation de base obliga-toire. Pour les familles les plus pauvres, en particulier celles appartenant à des groupes socialement exclus, l’obligation légale d’éducation peut être renforcée par des mesures d’incitation sous la forme de distribution gratuite de nourriture ou de bourses d’études. Des programmes de protection sociale, tels que Bolsa Escola au Brésil, offrent aux familles des incitations financières pour qu’elles envoient leurs enfants à l’école. Les ménages pau-vres devraient également se voir offrir d’autres sources de sécurité économique. Dans les zones rurales, par exemple, les communautés agricoles peuvent généralement profiter de meilleures conditions de crédit.

L’une des questions les plus importantes soulevées par le travail des enfants est son lien avec l’éducation58. Certains enfants peuvent mener de front travail et études, surtout s’ils travaillent chez eux avec des horaires souples. En fait, ils peuvent devoir travailler pour payer leurs études. Mais, d’une façon générale, la prise d’un emploi amène à quitter l’éco-le. D’un autre côté, l’absence d’établissements d’enseignement adéquats peut pousser les enfants à travailler 59.

Dans certains pays, les enfants qui avaient déjà pris un travail retournent à l’école, parfois avec l’aide de programmes d’éducation qui facilitent leur transition vers le système éducatif formel. Pour les enfants qui ne peuvent pas renoncer complètement au travail, on multiplie les programmes offrant des horaires d’études plus souples, en particulier dans le cadre de l’éducation non formelle.

Dans leurs rapports sur le plan « Un monde digne des enfants », les gouvernements ont donné des précisions sur le travail des enfants. Pr exemple :

l Bangladesh – Un projet intitulé « Éducation de base pour les enfants citadins difficiles à atteindre » a montré son utilité pour traiter les questions liées au travail des enfants. Une seconde phase, lancée en 2005, vise à inscrire 200 000 enfants citadins tra-vailleurs, dont au moins 60 % de filles, pour leur apprendre à lire, à écrire et à compter à un niveau d’aptitude qui équivaut à celui de l’enseignement primaire.

l Égypte – Par l’intermédiaire de 14 centres, 620 enfants qui avaient commencé à tra-vailler avant l’âge de 14 ans et leur famille bénéficient d’un appui sous la forme de services sociaux, psychologiques, culturels, sanitaires et éducatifs.

l États fédérés de Micronésie – La Division du travail examine actuellement la légis-lation en vigueur pour déterminer s’il est nécessaire de protéger le travail des enfants (heures minimales, salaire et conditions de travail).

l Maroc – En 2004, le gouvernement a adopté d’importantes réformes juridiques pour lutter contre le travail des enfants. C’est ainsi qu’il a relevé l’âge minimal pour l’emploi de 12 à 15 ans et interdit les travaux dangereux aux personnes de moins de 18 ans. Il a également élaboré un projet de loi interdisant l’emploi des filles de moins de 15 ans pour des travaux domestiques.

l Moldova – Quelque 25 % des enfants âgés de cinq à 14 ans travaillent. Avec l’appui du Programme international pour l’abolition du travail des enfants, le gouvernement

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a mis en place un dispositif de surveillance du travail des enfants faisant appel à des équipes multidisciplinaires. Il a élaboré, en concertation avec le Centre national de prévention de la maltraitance des enfants, des guides sur le travail des enfants à l’in-tention des parents et des enfants.

l Tonga – L’enquête de 2003 sur la population active a constaté que les enfants se livrent très souvent à des activités ménagères « non économiques » : cuisine, nettoyage, cour-ses, soins aux malades et aux enfants plus jeunes, et petites réparations ménagères. Les enfants âgés de 10 à 14 ans consacrent en moyenne 11 heures par semaine à ces activi-tés ainsi qu’à d’autres activités ménagères, contre 22 heures en moyenne par semaine pour les adultes. Dans le cadre de l’initiative prise récemment par le gouvernement pour établir le rapport initial à présenter au Comité des droits de l’enfant, les priorités concernant les enfants seront prises en compte à tous les niveaux de la planification, de la politique, de la législation et des programmes.

Conflits armés Les enfants aux prises avec des conflits armés sont véritablement spoliés de leur enfance. Perdus pour leur famille et leur communauté, ils sont privés de toute possibilité en matière d’éducation tout en risquant la mort, les blessures graves et les brutalités. Ils souffrent éga-lement d’une profonde détresse psychosociale : pour les rendre intrépides, les adultes qui les contrôlent forcent certains de ces enfants à devenir toxicomanes et, pour leur ôter toute possibilité de rentrer chez eux, certains peuvent avoir été contraints de commettre des atrocités contre des membres de leur propre communauté. À la suite de viols et d’agressions sexuelles, beaucoup de jeunes filles se retrouvent enceintes ou contractent des maladies sexuellement transmissibles, y compris l’infection par le VIH.

Il n’existe pas d’estimations mondiales ou nationales fiables du nombre d’enfants qui sont ou ont été activement associés à des forces armées. Pour certains, il y en aurait jusqu’à 250 000. C’est l’Afrique subsaharienne qui compte le plus grand nombre d’enfants se trou-vant dans cette situation, mais des enfants combattent également dans des conflits en cours dans plusieurs pays d’Asie et d’Amérique latine.

Certains de ces enfants combattent en première ligne. D’autres font office de cuisiniers, de porteurs ou de plantons, ou d’agents de renseignement. Et si l’archétype de l’ « enfant sol-dat » est un petit garçon armé d’un gros fusil, plus de 30 % des enfants qui participent à un grand nombre de conflits sont en fait des filles60. Elles aussi peuvent être utilisées comme combattantes ou aides, mais elles sont souvent enrôlées à des fins sexuelles, y compris le mariage forcé.

En outre, beaucoup d’autres enfants non combattants ont été victimes de la guerre. Dans les années 90, plus de deux millions d’enfants ont été tués dans des conflits armés, tandis que six millions d’autres ont été grièvement blessés ou handicapés à vie61. Chaque année, le fléau des mines terrestres tue entre 8 000 et 10 000 enfants62, et un nombre incalcula-ble d’enfants ont été victimes d’engins explosifs improvisés, de restes explosifs de guerre ou d’attentats-suicides à la bombe.

Rien de tout cela ne devrait arriver. Le Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés interdit l’utilisation directe de personnes âgées de moins de 18 ans dans des hostilités. Ces enfants ne peuvent pas non plus être recrutés de force par les gouvernements ou par des groupes armés non

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gouvernementaux. Au 26 septembre 2007, ce Protocole facultatif avait été ratifié par 118 États, dont un grand nombre depuis 2002, année de son entrée en vigueur. La Cour pénale internationale a, par l’intermédiaire du Statut de Rome, érigé le recrutement d’enfants de moins de 15 ans en crime de guerre. L’Organisation internationale du Travail définit le recrutement forcé ou obligatoire de toute personne âgée de moins de 18 ans en vue de son utilisation dans des conflits armés comme l’une des pires formes du travail des enfants (Convention 182, qui, en septembre 2007, avait été ratifiée par 165 États).

Le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies a également joué un rôle de plus en plus important en condamnant l’utilisation d’enfants à la guerre et en déclarant que ceux qui recrutent et exploitent des enfants soldats devront en rendre compte devant la communauté internationale. Ainsi, sa résolution 1612 (2005) a demandé la mise en place d’un mécanisme de surveillance et de communication de l’information sur les enfants et les conflits armés pour six cas spécifiques d’atteinte aux droits de l’enfant : le meurtre et la mutilation d’enfants, l’enlèvement, les attaques visant des écoles et des hôpitaux, les sévi-ces sexuels, le recrutement d’enfants et le refus de laisser les enfants bénéficier de l’aide humanitaire. Le Conseil de sécurité a également créé un groupe de travail sur les enfants et les conflits armés, qu’il a chargé d’examiner le mécanisme de surveillance et de commu-nication de l’information ainsi que les plans d’action. En outre, le Groupe de travail peut recommander au Conseil la prise éventuelle de mesures contre les parties ayant commis des violations ainsi que des mesures de protection des enfants.

Lors de la Conférence « Libérons les enfants de la guerre », tenue à Paris en 2007, les délégations ministérielles de 59 pays ont approuvé les Engagements de Paris relatifs à la protection des enfants contre le recrutement et l’utilisation illicites par les forces armées ou les groupes armés.

Certains gouvernements se sont employés, avec l’appui d’organisations internationales, d’ONG et d’autres entités, à libérer des enfants, soit pendant les conflits, soit dans le cadre des processus de paix. Dans beaucoup de pays, ils ont élaboré des programmes de démobi-lisation, de désarmement et de réinsertion visant à aider les enfants à acquérir de nouvelles aptitudes et à rentrer dans leur communauté.

Dans leurs rapports sur le plan « Un monde digne des enfants », les gouvernements ont donné des précisions sur les enfants associés aux groupes armés. Par exemple :

l Afghanistan – Entre 2004 et 2005, 7 444 garçons soldats âgés de 13 à 18 ans ont reçu une formation au danger des mines et ont pu bénéficier de tests volontaires de dépista-ge du VIH et d’autres maladies sexuellement transmissibles. Ils ont pu choisir l’une des trois possibilités suivantes : retourner à l’école, s’inscrire à des programmes de forma-tion professionnelle ou exercer une activité rémunérée, comme l’élevage de moutons ou de volailles.

l Angola – Depuis 1999, pendant le conflit armé, le gouvernement a créé des « espa-ces adaptés aux enfants » pour offrir aux enfants la sécurité, les soins et la protection nécessaires – y compris un soutien psychosocial et des informations sur les mines et le VIH. Ils ont été maintenus après l’accord de paix de 2002, et 40 000 enfants en ont profité entre 2003 et 2004.

l Burundi – En 2006, le gouvernement a achevé la démobilisation et la réinsertion de 3 013 ex-enfants soldats. La plupart de ces enfants ont achevé un programme de 18 mois qui prévoyait une assistance au retour à l’école, une formation professionnelle, une aide pour la recherche d’un emploi, des soins médicaux, une formation à la pré-vention du VIH et du SIDA, et un soutien psychosocial. Les organisations de jeunes ont également reçu des aides.

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Traite des enfantsLa traite des enfants est une activité très dispersée et complexe, poursuivie de part et d’autre des frontières et à l’intérieur de chaque pays. Elle s’accompagne souvent de prostitution, encore que les enfants peuvent aussi être victimes de la traite à bien d’autres fins, comme le travail des enfants domestiques. L’OIT estime à 2,45 millions le nombre constant de personnes assujetties au travail forcé après avoir fait l’objet d’une traite, dont 40 à 50 % d’enfants63.

Les mesures prises contre la traite sont analogues aux mesures adoptées contre la violence; l’un des aspects consiste à donner aux femmes et aux enfants les moyens de contribuer à leur propre protection. L’éducation est un outil essentiel, tant il est vrai que des parents et des enfants instruits courent nettement moins de risques de se faire exploiter par des tra-fiquants. Les campagnes médiatiques et de sensibilisation jouent également un rôle crucial en braquant les projecteurs sur la traite en tant que question importante devant faire l’objet d’un débat public, afin de battre en brèche les mensonges des trafiquants.

La plupart des pays se sont dotés d’une législation pénale contre l’exploitation du travail des enfants, l’exploitation et la violence sexuelle, et si l’application de cette législation se fait attendre, c’est un pas dans la bonne direction. L’application de la loi implique à la fois la poursuite des criminels et l’amélioration des procédures judiciaires à l’intention des enfants victimes de sévices sexuels et d’exploitation, afin d’éviter leur revictimisation pen-dant le procès.

Il importe d’un autre côté de traiter le problème de la demande croissante d’exploitation du travail et des services sexuels, qui favorise la croissance de la traite. Il s’agit de faire adopter et appliquer la législation nécessaire et de s’employer à faire évoluer les mentalités et les valeurs qui continuent d’assurer l’impunité aux auteurs d’infractions de ce type, en parti-culier les attitudes qui consistent à accepter que des hommes exploitent des enfants et des femmes64 sur le plan sexuel.

Dans leurs rapports sur le plan « Un monde digne des enfants », les gouvernements ont donné des précisions sur la traite des enfants. Par exemple :

l Bénin – Le gouvernement a adopté une nouvelle législation qui définit les conditions dans lesquelles les enfants peuvent voyager et a, en juin 2005, signé un accord bilatéral avec son voisin le Nigéria pour lutter contre la traite des êtres humains. Le gouverne-ment et des ONG ont par ailleurs créé neuf centres qui ont pris en charge des milliers d’enfants et ont aidé à les rendre à leur famille.

l Bulgarie – Trois centres de gestion des crises ont été créés pour s’occuper des enfants victimes de la traite. L’Organisation internationale pour les migrations gère de son côté six centres axés sur la prévention dans les écoles et d’autres établissements d’ensei-gnement. Ces centres informent le public des dangers de la traite et offrent un soutien aux filles qui en ont été victimes.

l Guinée – La création d’un service de police chargé d’enquêter sur la prostitution, la traite et la maltraitance des enfants a sensiblement renforcé la capacité des pou-voirs publics en matière d’instruction des crimes impliquant des enfants. Depuis sa création, il a été possible de déceler un plus grand nombre d’affaires de maltraitance et de traite et d’y donner une suite judiciaire. Le gouvernement a également créé un comité national contre la traite, au sein duquel les responsables, la police et le sys-tème judiciaire, ainsi que les ONG coopèrent au règlement de ce problème. Au niveau

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5 8   L e s e n fa n t s e t L e s O b j e c t I f s d u M I L L é n a I r e p O u r L e d é v e LO p p e M e n t

sous-régional, la Guinée et le Mali ont signé un accord de lutte contre la traite des enfants en 2005.

Les exemples de concertation multilatérale abondent. Dans la sous-région du Mékong de l’Asie du Sud-Est, par exemple, les Gouvernements du Cambodge, de la Chine, du Myanmar, de la République démocratique populaire lao, de la Thaïlande et du Viet Nam ont adopté en 2004 l’Initiative ministérielle coordonnée du Mékong contre la traite. Un certain nom-bre d’accords bilatéraux et trilatéraux sur la traite ont été élaborés avec la participation des enfants. Ces accords ont des formes et une portée différentes et imposent aux États des obligations de natures diverses : certains préconisent le lancement d’activités conjointes, tandis que d’autres sont des instruments juridiquement contraignants. Certains des arran-gements envisagent une coopération judiciaire élargie, tandis que les autres se limitent au rapatriement et à la réinsertion des enfants.

Vingt-six pays d’Afrique de l’Ouest ont signé un traité sur la traite, et on note une coopé-ration entre les États de la région de l’Amérique latine et des Caraïbes. Le Honduras s’est engagé, avec d’autres pays de la région, à mettre en place un réseau régional d’informations pour prévenir et combattre des crimes tels que la traite, la prostitution des enfants et les sévices sexuels à enfant.

Dans les pays de l’ECO/CEI, un cadre régional d’organisation des activités de lutte contre la traite qui comprend des mesures spéciales de protection et des directives régissant la protection des enfants victimes a vu le jour. La Convention du Conseil de l’Europe sur la lutte contre la traite des êtres humains fournit également un cadre juridique régional, bien qu’elle ne soit pas encore entrée en vigueur.

Exploitation sexuelleLa ligne de partage entre l’exploitation commerciale et l’exploitation non commerciale n’est pas facile à tracer. Les manifestations de ce phénomène vont du tourisme sexuel et de la pornographie mettant en scène des enfants à des formules plus floues selon lesquelles des adultes demandent à des enfants de leur rendre des services, sexuels ou autres, en échange de nourriture, de vêtements, d’un abri ou d’une forme de protection quelconque. Mais il s’agit toujours fondamentalement d’une relation fondée sur l’exploitation, dans le cadre de laquelle des personnes plus âgées usent de leur pouvoir physique ou financier supérieur pour faire en sorte que les enfants se plient à leur volonté.

On estime à 1,8 million le nombre d’enfants pris au piège de l’industrie du sexe en 2000. Rien qu’en Asie du Sud-Est, un million d’enfants y exerceraient des activités de ce type. Il s’agit de l’extrémité « organisée » du spectre, qui prévoit un échange de services sexuels en tant que marchandise, c’est-à-dire achetés et vendus par l’intermédiaire de maison de prostitution ou de bars ou sous la forme d’images pornographiques. Beaucoup d’enfants sont introduits dans ce secteur d’activité par la contrainte, mais d’autres peuvent y être attirés par la perspective de revenus élevés. Cela étant, une bonne partie du commerce sexuel d’enfants est moins organisé, faisant l’objet d’arrangements sur les plages d’Asie ou des Caraïbes65.

Le Code de conduite pour la protection des enfants contre l’exploitation sexuelle dans l’in-dustrie des voyages et du tourisme a permis d’accomplir des progrès sur cette question dans le secteur du tourisme.

Dans leurs rapports sur le plan « Un monde digne des enfants », les gouvernements ont donné des précisions sur les activités entreprises dans le cadre de la lutte contre l’exploita-tion sexuelle des enfants. Par exemple :

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l Italie – En 2006, le gouvernement a promulgué une nouvelle loi sur « les actes sexuels avec des enfants en échange d’argent ou d’autres gains économiques ». La même loi trai-te également du tourisme sexuel et de la pornographie mettant en scène des enfants.

l Monaco – Action Innocence Monaco est une association qui met à la disposition de la police des ressources qui lui permettent de surveiller la pornographie mettant en scène des enfants. Par ailleurs, elle donne des conseils aux enfants sur l’utilisation sans danger de l’Internet en leur distribuant des matériels tels que les tapis de souris où figurent « Dix astuces pour une navigation sans danger ».

l Pays-Bas – Le gouvernement prend des mesures vigoureuses contre la pornographie sur l’Internet, y compris l’utilisation de webcams, ainsi que contre le tourisme sexuel à caractère pédophile. La législation néerlandaise est applicable même si l’infraction de sévices à enfant n’existe pas dans le pays où elle est commise. Les suspects débarquant à l’aéroport de Schiphol en provenance de pays à haut risque peuvent désormais être arrêtés et interrogés et, au besoin, placés en détention et poursuivis aux Pays-Bas.

l Philippines – Le Ministère du tourisme a, en collaboration avec Child Wise Australia, lancé la campagne Child Wise Tourism, qui encourage les hôtels, les stations balnéai-res, les voyagistes et d’autres entités à signaler les cas présumés de tourisme sexuel à caractère pédophile. Il assure par ailleurs une formation sur la manière de signaler les cas et l’endroit où le faire.

Violence à l’encontre des enfantsLa violence à l’encontre des enfants a été le thème d’une étude mondiale réalisée par un expert indépendant et présentée à l’Assemblée générale des Nations Unies en août 200666. L’expert a examiné la violence au foyer et dans la famille, à l’école et dans d’autres structures d’éducation, dans les systèmes de prise en charge et de justice, au travail et dans la commu-nauté. Il a fait observer qu’une grande partie de cette violence reste occulte. Les enfants ont souvent peur d’identifier les auteurs de cette violence – parents, camarades d’école, ensei-gnants ou employeurs – car ils ont généralement besoin d’eux. Mais, comme le rapport le signale, la violence à l’encontre des enfants est généralisée et peut prendre bien des formes, parmi lesquelles :

l L’homicide – En 2002, près de 53 000 enfants ont été victimes d’homicide dans le monde. Les taux sont deux fois plus élevés dans les pays à faible revenu que dans les pays à revenu élevé et ils sont les plus élevés parmi les adolescents les plus âgés de sexe masculin.

l La violence armée – Compte tenu des 640 millions d’armes légères et de petit calibre qui seraient en circulation, les actes de violence commis par des adultes ou les bagarres entre enfants entraînent souvent de graves blessures et des décès.

l Les châtiments corporels – L’immense majorité des enfants subissent des châtiments corporels à la maison, le tiers ou davantage subissant des châtiments corporels sévères infligés à l’aide d’instruments. Les garçons courent un plus grand risque que les filles.

l Les brimades – Lors de l’enquête mondiale sur la santé scolaire, 20 à 65 % des enfants d’âge scolaire de pays en développement ont indiqué avoir été victimes de brimades, verbales ou physiques. Ce type de mauvais traitements est également courant dans les pays industrialisés.

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l La violence sexuelle – Selon l’OMS, quelque 150 millions de filles et 73 millions de garçons ont subi un rapport sexuel imposé ou d’autres formes de violence sexuelle en 2002.

Les enfants handicapés figurent parmi les plus vulnérables. Ces enfants courent un ris-que plus grand que leurs pairs de faire l’expérience de la violence, de la maltraitance, de l’exploitation et du délaissement. Cet état de fait peut tenir à des méprises ainsi qu’à leur vulnérabilité accrue liée à leur différence physique, sensorielle ou intellectuelle. Ils peu-vent avoir du mal à se défendre ou à signaler un mauvais traitement, et même s’ils sont capables de signaler leur cas, il arrive souvent que leurs explications ne soient pas prises au sérieux. Les enfants membres de minorités ethniques et d’autres groupes marginalisés, les enfants des rues, les enfants en conflit avec la loi, et les enfants réfugiés et déplacés courent également de plus grands risques.

Par l’intermédiaire de la Convention relative aux droits de l’enfant et d’autres instruments, la quasi-totalité des gouvernements se sont engagés à combattre la violence à l’encontre des enfants. Mais il leur arrive souvent de ne pas honorer leurs engagements internationaux par des mesures concrètes. Et les programmes de lutte contre la violence sont généralement fragmentés et ne disposent pas des ressources nécessaires. Ils ont également tendan-ce à ne prendre pour cible que la violence sexuelle ou physique et omettent les sévices psychologiques.

Dans le rapport qu’il a établi aux fins de l’Étude des Nations Unies sur la violence à l’encontre des enfants, l’expert indépendant a formulé une série de recommandations détaillées. Elles couvrent tout un éventail de questions liées à la prévention de la violence, en exhortant les gouvernements à élaborer des plans nationaux et à renforcer la législation tout en mettant en place des systèmes que les enfants puissent facilement utiliser pour signaler les cas de violence et des services efficaces de réadaptation et de réinsertion sociale (voir Encadré 4-1). Un conseil consultatif des ONG a été créé pour appuyer la suite à donner à l’étude.

Dans leurs rapports sur le plan « Un monde digne des enfants », les gouvernements ont donné des précisions sur les mesures prises contre la violence à l'encontre des enfants. Par exemple :

l Belgique – Une campagne sur la violence sexuelle se déroule depuis 2001. Il s’agit de faire justice des mythes et d’indiquer aux jeunes les endroits où ils peuvent recevoir des conseils et un soutien et comment identifier les signes de la violence physique, psychologique ou sexuelle chez leurs pairs.

l Croatie – Le gouvernement a établi un plan complet intitulé « Sept mesures pour une école sûre » et organise la formation nécessaire à l’intention des enseignants et d’autres personnes. Jusqu’à présent, 115 écoles sont parvenues à prendre toutes les mesures prescrites et se sont vu décerner le titre d’école sans violence.

l Guyana – Le gouvernement a organisé un atelier de sensibilisation sur le thème « Discipliner sans donner des coups », qui a mis en relief les effets des châtiments corporels et de l’humiliation sur les enfants, ainsi que la nécessité de supprimer les châtiments corporels.

l Norvège – En septembre 2002, un manifeste contre les brimades a été signé par le Médiateur pour les enfants, l’Association norvégienne des collectivités locales et régio-nales, le Syndicat des enseignants et le Comité des parents d’élèves du primaire et du premier cycle du secondaire. Les parties se sont engagées à promouvoir une tolérance zéro des brimades et à faire œuvre de mobilisation à l’appui de la lutte contre les bri-

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Les enfants en conflit avec la loi ont droit à un traitement qui

soit de nature à favoriser leur sens

de la dignité et de la valeur personnelle.

mades dans les garderies, les écoles et les foyers, et des activités de loisirs structurées. Le manifeste a été renouvelé pour la période 2006–2008.

l Paraguay – Le Secrétariat national de l’enfance et de l’adolescence a entrepris de met-tre en place un système de protection des enfants contre la maltraitance, l’exploitation et la violence. Sa permanence téléphonique a reçu 1 700 appels concernant des cas de maltraitance d’enfants en 2006.

Enfants en conflit avec la loiLes statistiques sont incomplètes, mais l’on pense qu’il y a de par le monde au moins un million d’enfants en prison. Et la plupart des enfants placés en détention n’ont pas encore été condamnés, voire ne sont même pas passés en justice. Les enfants peuvent être placés en détention même sans avoir commis d’infraction pénale : dans certains cas, ils sont mis en prison parce qu’ils dorment dans la rue, se sont enfuis de chez eux ou voyagent sans pièces d’identité.

Combien d’informations les pays devraient-ils être en mesure de communiquer au sujet des enfants en conflit avec la loi ? On s’accorde de plus en plus à considérer qu’ils devraient pouvoir indiquer le nombre des enfants détenus, le pourcentage de ceux qui n’ont pas enco-re été traduits en justice et depuis combien de temps ils sont incarcérés. L’analyse de ces données en fonction du type d’infraction et des caractéristiques des enfants aide à établir si la justice pour mineurs est administrée d’une manière appropriée.

La Convention relative aux droits de l’enfant stipule que les enfants en conflit avec la loi ont droit à un traitement qui soit de nature à favoriser leur sens de la dignité et de la valeur per-sonnelle, et qui tienne compte de leur âge et de la nécessité de faciliter leur réinsertion dans la société. Elle dispose également que l’incarcération d’un enfant doit n’être qu’une mesure de dernier ressort et être d’une durée aussi brève que possible. S’agissant des infractions commises par des personnes âgées de moins de 18 ans, la Convention interdit également d’infliger la peine de mort ou des peines de réclusion à perpétuité.

Il est absolument prioritaire de renforcer les familles et les communautés afin que les enfants risquent moins de commettre des infractions. Les systèmes de protection de l’en-fant à l’échelon de la communauté locale, qui font appel, entre autres, à des travailleurs sociaux, peuvent être très efficaces pour réduire le nombre des infractions commises par des enfants. Mais dans le cas des enfants qui commettent bel et bien des infractions, il importe d’encourager la réadaptation, en aidant les enfants concernés à assumer la res-ponsabilité de leurs actes et à en comprendre l’impact sur les victimes. Dans certains pays, les autorités organisent des conférences de médiation auxquelles participent la victime et l’auteur de l’infraction et sa famille, ainsi que des travailleurs sociaux et des agents des services répressifs. L’approche la plus élaborée est un processus de sélection minutieux destiné à éviter de faire passer les enfants en justice.

Dans leurs rapports sur le Plan « Un monde digne des enfants », les gouvernements ont donné des précisions sur les enfants en conflit avec la loi. Par exemple :

l Afghanistan – En 2005, le nouveau Code des mineurs d’Afghanistan a porté l’âge mini-mal de la responsabilité pénale de sept à 12 ans. Il fait obligation de séparer les enfants détenus des adultes et les chefs-lieux de province doivent se doter de tribunaux pour mineurs officiels. Toutefois, beaucoup de ses dispositions ne sont pas encore promulguées.

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l Arménie – Le Ministère de la justice et l’Association des juges ont organisé une for-mation à la justice pour mineurs à l’intention des juges et animé des séminaires à l’intention des gardiens de prison sur les aspects psychologiques, juridiques et éduca-tifs du traitement des mineurs incarcérés.

l Monténégro – Depuis 2004, le Ministère de la justice promeut le système de jus-tice pour mineurs et la réadaptation et la resocialisation des délinquants mineurs. Il a également organisé un grand nombre de programmes éducatifs à l’intention des représentants de l’appareil judiciaire, de la police, des travailleurs sociaux et du systè-me éducatif, et a distribué des publications et des bulletins d’information sur les droits des enfants en conflit la loi.

l République centrafricaine – Le gouvernement a créé des tribunaux pour enfants à Bangui et dans huit autres préfectures, et envisage de les étendre à l’ensemble du pays.

l Suriname – En 2004, l’ONG Avocats sans frontières (Pays-Bas) a recruté plus de 20 avocats pour réaliser un projet visant à renforcer le statut juridique des jeunes soupçon-nés d’avoir commis une infraction. À l’heure actuelle, la quasi-totalité des délinquants mineurs placés en détention avant jugement reçoit une aide juridictionnelle immé-diate (dans les 24 heures).

Mariage des enfants Le mariage devrait représenter une étape importante dans la vie d’un adulte. Pourtant, trop souvent, il est imposé à des enfants. C’est un problème pour les deux sexes, mais il affecte surtout les filles. Le mariage des enfants a des répercussions physiques pour les jeunes filles, en particulier les grossesses et accouchements prématurés, qui entraînent une forte augmentation du risque de mortalité maternelle et néonatale. Les décès liés à la grossesse sont la principale cause de mortalité pour les filles âgées de 15 à 19 ans dans le monde, qu’elles soient mariées ou non – et celles qui ont moins de 15 ans courent un risque cinq fois

plus grand de mourir que les femmes âgées de 20 à 30 ans. Leurs enfants ont également moins de chances de survivre : si une mère a moins de 18 ans, le risque que court son bébé de décéder dans sa première année est 60 % plus grand que pour un bébé né d’une mère âgée de plus de 19 ans.

Par ailleurs, une fillette contrainte au maria-ge sera sérieusement désavantagée par la différence d’âge avec son mari ou partenaire et le déséquilibre ainsi créé dans la relation de pouvoir au sein du ménage. Cela peut déboucher sur la violence dans la famille, le travail forcé, l’absence de liberté et la diminution des possibi-lités d’éducation. Le mariage a été imposé à plus de 60 millions de filles dans le monde. Dans le monde en développement, selon des données recueillies au cours de la période 1987–2006, 34 % des femmes âgées de 20 à 24 ans avaient été mariées ou avaient commencé à vivre en union libre avant l’âge de 18 ans. Cette pratique est particulièrement répandue en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne (voir Figure 4–4).

Figure 4–4 Pourcentage de femmes de 20 à 24 ans qui étaient mariées ou en union avant l’âge de 18 ans, 1987–2006

* A l’exception de la ChineSource : Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Progrès pour les enfants : un monde digne des enfants, bilan statistique Numéro 6, UNICEF (à paraître, 2007).

0% 10% 20% 30% 40% 50%

Pays en développement*

ECO/CEI

Moyen-Orient/Afrique du Nord

Asie de l’Est/Pacifique*

Amérique latine/Caraïbes

Afrique subsaharienne

Asie du Sud 45

40

26

19

17

11

34

Figure 4–4 Percentage of women aged 20–24 who were married or in unionbefore age 18, 1987–2006

* Excluding ChinaSource: United Nations Children’s Fund, Progress for Children: A World Fit for Children statistical review, Number 6, UNICEF (forthcoming, 2007).

0% 10% 20% 30% 40% 50%

Developing countries*

CEE/CIS

Middle East/North Africa

East Asia/Pacific*

Latin America/Caribbean

Sub-Saharan Africa

South Asia 45

40

26

19

17

11

34

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p r O g r è s accO M p L I s da n s L’ é d I f I c at I O n d ’ u n M O n d e d I g n e d e s e n fa n t s 63

L’objectif du Plan « Un monde digne des enfants » consiste à mettre fin au mariage précoce et forcé d’ici à 2010. À sa 51e session, tenue en 2007, la Commission de la condition de la femme de l’ONU a demandé instamment aux États d’adopter et de faire respecter stricte-ment des lois fixant l’âge minimal du consentement au mariage et des lois garantissant que le mariage n’est contracté qu’avec le consentement libre et entier des futurs époux. Or, à l’heure actuelle, beaucoup de pays en sont loin.

Comment empêcher les mariages d’enfants ? La première chose à faire est de faire com-prendre l’étendue du problème et en quoi il viole les droits fondamentaux. La réduction de cette pratique implique donc un travail de sensibilisation soutenu. Naguère, il se serait heurté à la barrière des tabous qui proscrivait toute discussion sur les relations sexuelles. Mais, ces dernières années, l’évolution des modes de vie et l’épidémie de VIH ont quelque peu ébranlé ces réticences. Au demeurant, beaucoup d’adolescents exigent le droit d’être informés de ces questions privées.

Il importe également de disposer d’une législation appropriée. La plupart des pays ont fixé un âge minimal du mariage – 18 ans, en général – qui est souvent le même pour les hommes et les femmes (en cas de différence d’âge, il est presque toujours inférieur pour les filles). Et beaucoup de pays ont formulé des réserves à l’égard de l’article 16 de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, qui fait obliga-tion aux États parties d’« éliminer la discrimination à l’égard des femmes dans toutes les questions découlant du mariage et dans les rapports familiaux ». Toutefois, même lorsqu’il est interdit par la loi, cet usage est très souvent admis par les pratiques coutumières et les lois religieuses.

Aider les filles à exercer leur droit à l’éducation est une autre mesure importante à prendre. En moyenne, les femmes ayant été à l'école pendant au moins sept ans ne se marient pas avant l’âge de 20 ans67. En outre, le fait d’offrir aux adolescentes de meilleures perspectives de formation et d’emploi peut élever leur statut et, de ce fait, diminuer le risque de mariage précoce.

Dans leurs rapports sur le plan « Un monde digne des enfants », les gouvernements ont donné des précisions sur les efforts déployés pour éliminer le mariage des enfants. Par exemple :

l Gambie – Trois ONG (la Fondation pour la recherche sur la santé de la femme, la pro-ductivité et l’environnement, le Comité gambien sur les pratiques traditionnelles et l’Association pour la promotion des filles et des femmes) s’attaquent au problème des attitudes et préférences culturelles dominantes qui encouragent le mariage et la mater-nité précoces. La politique nationale concernant les femmes pour 1999–2009 fait de son côté œuvre de sensibilisation à la question des mariages d’adolescentes forcés, en soulignant leurs effets délétères sur les enfants.

l Sierra Leone – Le mariage des enfants est très répandu : 26 % des filles se marient avant l’âge de 15 ans et 62 % avant l’âge de 18 ans. Le gouvernement élabore un projet de loi sur les droits de l’enfant qui rendrait illégal le mariage avant l’âge de 18 ans et harmoniserait la législation sierra-léonienne avec la Convention relative aux droits de l’enfant.

Mutilation génitale féminine/excision On estime que 70 millions de femmes et de filles âgées de 15 à 49 ans de 27 pays d’Afrique et du Moyen-Orient ont subi une mutilation génitale/excision. Indépendamment de la

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6 4   L e s e n fa n t s e t L e s O b j e c t I f s d u M I L L é n a I r e p O u r L e d é v e LO p p e M e n t

détresse psychologique qu’elle cause, la MGF/E a des conséquences de longue durée sur la santé, y compris des conséquences obstétricales néfastes68. Dans des cas extrêmes, elle peut entraîner la mort.

L’objectif du plan « Un monde digne des enfants » consiste à mettre fin à ces pratiques d’ici à 2010. Au vu des tendances actuelles, il ne sera pas atteint, mais s’ils redoublent d’efforts en ce sens, beaucoup de pays pourraient avoir mis un terme à cette violation des droits des femmes en 2015, et l’Afrique subsaharienne et l’Égypte pourraient le faire en une génération.

Dans toutes les sociétés où elle est pratiquée, la MGF/E est profondément enracinée dans des structures sociales, économiques et politiques et est une manifestation de la persistance de l’inégalité des sexes, élément dont n’ont sans doute même pas conscience les personnes qui défendent et perpétuent cette pratique.

Le fait d’appréhender cette intervention comme une convention sociale aide à comprendre pourquoi certaines femmes qui l’ont elles-mêmes subie et ont souffert de ses conséquences pour la santé n’en plaident pas moins pour son maintien. Elles s’opposent aux initiatives visant à y mettre fin non parce qu’elles en ignorent les aspects néfastes, mais parce que son abandon est considéré comme entraînant une perte de statut et de protection69. Cela explique également pourquoi des familles indiquant à titre individuel souhaiter voir aban-donner cette pratique n’en obligent pas moins leurs filles à s’y soumettre. Cette convention ne peut être modifiée que si un nombre important de familles d’une même communauté fait le choix collectif et coordonné de l’abandonner, de sorte qu’aucune fille ou famille ne soit désavantagée par cette décision.

Dans leurs rapports sur le plan « Un monde digne des enfants », les gouvernements ont donné des précisions sur les efforts déployés pour éliminer la mutilation génitale fémi-nine/excision. Par exemple :

l Autriche – Le gouvernement a réalisé une enquête sur cette pratique et mis en place un réseau à l’échelle de l’Union européenne contre les traditions préjudiciables, dont l’objectif est d’échanger des informations, de partager des données d’expérience et de promouvoir les bonnes pratiques au niveau des communautés locales, et d’établir d’éventuelles mesures juridiques à l’intention de l’Union européenne et des États membres responsables.

l Djibouti – La quasi-totalité des Djiboutiennes âgées de 15 à 49 ans a subi cette prati-que. Face à cette situation, le gouvernement organise des campagnes de sensibilisation aux dangers qu’elle fait courir et l’a interdite par le biais du code pénal.

l Niger – L’Association des chefs traditionnels est devenu l’un des principaux moteurs du changement positif en ce qui concerne un certain nombre de questions liées à la protection de l’enfant, y compris le mariage des enfants et la mutilation génitale féminine/excision.

Enfants ne bénéficiant pas de protection parentaleDes millions d’enfants grandissent dans le monde sans l’un ou aucun de leurs parents du fait de l’impact de la pauvreté, de l’invalidité, du VIH et du SIDA, et de crises telles que les catastrophes naturelles et les conflits armés. Beaucoup se retrouvent placés en institution.

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Les enfants sans protection parentale courent un plus grand risque de discrimination, de soins inadéquats, de maltraitance et d’exploitation. Ils sont souvent placés inutilement et pendant trop longtemps dans des institutions qui ne représentent pas pour eux le milieu nécessaire au niveau de stimulation et à l’encadrement individuel dont il ont besoin pour grandir en réalisant toutes leurs potentialités. Ils peuvent être privés de soins adéquats et de possibilités de développement sur les plans affectif et social, y compris l’acquisition des compétences pratiques essentielles et d’une formation professionnelle. Ils peuvent aussi être exposés à l’exploitation, aux sévices sexuels et à la violence physique.

Dans les pays de l’Europe centrale et orientale et de la CEI, 1,5 million d’enfants sont pris en charge par l’État et, en Europe et en Asie centrale, plus d’un million d’enfants vivent dans des centres d’accueil70. Tous ne sont pas orphelins. Beaucoup d’enfants qui ont pour-tant un ou deux parents se retrouvent placés en institution en raison de la pau-vreté ou de l’éclatement de leur famille. D’autres sont orphelins. La figure 4-5 montre le nombre total d’enfants d’Afri-que subsaharienne, d’Asie et d’Amérique latine et des Caraïbes qui ont été rendus orphelins toutes causes confondues (à noter la prise en compte d’enfants qui peuvent encore être pris en charge par un parent), y compris les estimations à l’horizon 2010. En 2005, le nombre total d’orphelins dans ces trois régions s’élevait approximativement à 133 mil-lions71. Les nombres les plus importants se rencontrent en Asie, qui regroupe les deux tiers des enfants du monde, encore que dans cette région, comme en Amérique latine et dans les Caraïbes, ces nombres diminuent. En Afrique subsa-harienne, en revanche, les nombres sont en augmentation, ce qui tient presque exclusivement à l’impact du SIDA.

Il convient en priorité de faire en sorte qu’un aussi grand nombre d’enfants que possible puissent continuer de vivre dans leur foyer. Tout ce qui est fait pour réduire la pauvreté, prévenir la violence et fournir des services efficaces de protection de l’enfance aide les familles à demeurer unies – comme le peuvent les services de garde d’enfants accessibles, l’éducation parentale, le soutien à domicile aux enfants handicapés et les mesures destinées à rendre la famille mieux à même de fournir un environnement domestique sûr et stable. Les gouvernements doivent également s’assurer que la législation protège les enfants contre la séparation inu-tile d’avec leur famille.

Les enfants qui ne peuvent plus vivre dans leur foyer ont le choix entre un grand nombre de solutions. Les pays et les communautés prennent en charge chacun à leur manière les enfants qui ne vivent plus avec leurs parents. Certains d’entre eux sont pris en charge par des membres de la famille élargie ou par des amis ou voisins, d’une manière informelle ou dans le cadre d’un placement familial. Dans certains cas, comme pour ceux qui ont échappé à la traite ou ceux qui demandent l’asile, les enfants peuvent être temporairement pris en charge dans des « résidences protégées ». En dernier recours, quelques enfants peuvent

Figure 4–5 Nombre d’orphelins de 0 à 17 ans, 1990–2010 (en millions)

Source : Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA et Plan d'urgence du Président des Etats-Unis contre le SIDA, Les générations orphelines et vulnérables d'Afrique : Les enfantsaffectés par le SIDA, UNICEF, New York, 2006, p. 3.

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Afrique subsaharienne Asie Amérique latine/Caraïbes

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12.3 12.2 11.4 10.7

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Figure 4–5 Number of orphans aged 0–17, 1990–2010 (in millions)

Source: United Nations Children’s Fund, Africa's Orphaned and Vulnerable Generations: Children affected by AIDS, UNICEF, Joint United Nations Programme on HIV/AIDS and U.S. President's Emergency Plan for AIDS Relief, New York, 2006, p. 3.

0

20

40

60

80

100

Sub-Saharan Africa

Asia Latin America/Caribbean

30.935.0

41.548.3

12.3 12.2 11.4 10.7

85.2 83.178.6

73.7

53.1

68.9

10.2

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devoir être placés en institution – encore que cela soit généralement très onéreux et qu’un grand nombre de ces institutions soient insuffisamment financées.

Toutefois, moins de 10 % des enfants rendus orphelins ou vulnérables bénéficient d’un soutien de l’État ou de services publics au sein de leur communauté. Le nombre des pays d’Afrique subsaharienne qui offrent une certaine protection sociale a cependant augmenté. En Ouganda, par exemple, 23 % des ménages reçoivent un soutien extérieur au titre de la prise en charge d’orphelins et d’enfants vulnérables. Le Kenya, le Malawi et le Mozambique ont essayé des programmes de transferts monétaires dans certaines régions parmi les plus pauvres, à l’intention des familles dont les enfants sont particulièrement exposés au risque de devoir quitter leur domicile ou d’abandonner leurs études.

Dans leurs rapports sur le plan « Un monde digne des enfants », les gouvernements ont donné des précisions sur les enfants sans soutien parental. Par exemple :

l Chypre – Le gouvernement fournit des services d’aide à domicile pour prévenir le risque de voir les enfants quitter la maison et répondre aux besoins des familles à pro-blèmes multiples, en les aidant à acquérir les aptitudes nécessaires.

l Finlande – À partir de l’âge de 12 ans, les enfants ont le droit de s’exprimer de façon indépendante aux côtés de leur tuteur au sujet de questions concernant les ordonnan-ces de placement d’urgence et le droit de visite de leurs parents.

l Namibie – Les familles élargies et les communautés sont invitées à prendre en charge les orphelins et les autres enfants vulnérables par le biais des programmes d’aide à la protection de l’enfance. Entre 2004 et 2006, le nombre d’enfants rendus orphelins ou vulnérables à un autre titre et de leurs familles qui ont reçu des aides de ce type est passé de 7 000 à 55 000.

l Serbie – Le plan national d’investissement du gouvernement a investi dans divers types de protection sociale, notamment dans la construction de logements de type familial destinés aux enfants sans soutien parental à leur 18e anniversaire, lorsqu’ils quittent leur famille d’accueil.

l Turquie – En dépit de l’augmentation du nombre d’enfants vivant sans soutien parental, l’Agence des services sociaux et de la protection de l’enfance a fait baisser le nombre des enfants placés en institution, en donnant la priorité au placement fami-lial, à l’adoption et au soutien aux familles. Elle a également augmenté le nombre des services fournis dans les maisons de quartier et les garderies d’enfants.

Enfants handicapés Les enfants handicapés ont les mêmes droits que tous les autres enfants. Dans la prati-que, toutefois, ces enfants font l’expérience de violations graves et systématiques de leurs droits – dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la vie familiale et de la partici-pation. Malgré l’engagement qu’ils ont pris de réaliser les droits de ces enfants dans la Convention relative aux droits de l’enfant, beaucoup de gouvernements n'ont pas suffisam-ment progressé.

En décembre 2006, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté la Convention rela-tive aux droits des personnes handicapées. Cette Convention représente un progrès notable

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Encadré 4–1Recommandations de l’Étude des Nations Unies sur la violence à l’encontre des enfants

Paulo Sérgio Pinheiro est l’expert indé-pendant nommé en août 2006 par le

Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies pour réaliser une étude mon-diale sur la violence à l’encontre des enfants. Il a présenté à l’Assemblée générale un rap-port qui comprend des recommandations pour prévenir la violence et y faire face. Le rapport contient aussi une série de recom-mandations globales, que l’on peut résumer comme suit :

1. Renforcer l’engagement et les actions aux niveaux national et local

2. Interdire toute violence à l’encontre des enfants

3. Privilégier la prévention

4. Promouvoir les valeurs non violentes et faire œuvre de sensibilisation

5. Améliorer les aptitudes de tous ceux qui travaillent avec et pour les enfants

6. Assurer des services de réadaptation et de réinsertion sociale

7. Assurer la participation des enfants

8. Créer des systèmes et services de notification adaptés aux enfants

9. Assurer l’obligation de répondre de ses actes et mettre fin à l’impunité

10. Appréhender la dimension sexospé-cifique de la violence à l’encontre des enfants

11. Élaborer et appliquer des mécanismes systématiques de collecte de données et de recherche

12. Renforcer l’engagement international.

dans la reconnaissance des droits des personnes handicapées, y compris les enfants. Elle renforce et complète la Convention relative au droits de l’enfant en instituant diverses mesures explicites de consolidation de la protection des droits des enfants handicapés, et notamment les droits à la participation, à l’information, à l’accès à la justice, à la vie fami-liale et à l’enregistrement à la naissance, et le droit d’être à l’abri de la violence. Les pays qui signent et ratifient la Convention relative aux droits des personnes handicapées acceptent de faire en sorte que ces enfants ne soient pas séparés de leur famille contre leur gré, sauf lorsque cela est nécessaire dans l’intérêt supérieur de l’enfant. Au cas où sa famille proche ne serait pas en mesure de s’occuper d’un enfant handicapé, tout devrait être fait pour four-nir une protection de remplacement dans la famille élargie ou, à défaut, dans une famille choisie au sein de la communauté concernée.

Depuis que la Convention a été ouverte à la signature, le 30 mars 2007, 110 États Membres et la Communauté européenne l’ont signée et cinq pays – la Croatie, Cuba, la Hongrie, la Jamaïque et le Panama – l’ont ratifiée. Cette Convention doit être ratifiée par 15 États parties supplémentaires pour entrer en vigueur.

Dans leurs rapports sur le plan « Un monde digne des enfants », les gouvernements ont donné des précisions sur les enfants handicapés. Par exemple :

l Pays-Bas – Les élèves atteint d’une incapacité, d’une maladie ou d’un trouble grave peuvent être inscrits dans un programme d’éducation spéciale, mais les parents ont également la possibilité, s’ils le souhaitent, d’inscrire leur enfant handicapé dans une école traditionnelle. L’élève a alors droit à un budget individuel que l’école utilise pour dispenser les cours appropriés. Au total, 60 000 élèves sont inscrits dans des écoles dispensant une éducation spéciale et environ 20 000 se sont vu attribuer un budget individuel.

Ce que nous pouvons faire pour les enfantsDes millions d’enfants continuent d’être maltraités et exploités, ce qui tient en partie à la négligence et à l’absence de volonté politique. D’une façon générale, les gouverne-ments ont consacré moins d’attention aux questions de protection, auxquelles aucun OMD n’a été consacré, qu’à la santé et à l’éducation. Ils considèrent souvent la protection de l’enfance comme relevant de la protection sociale plutôt que des droits de l’homme et du développement.

Les gouvernements doivent adopter une approche plus intégrée. Les menaces qui pèsent sur les enfants peuvent prendre bien des formes; les mesures nécessaires pour les écar-ter doivent donc englober tous les aspects du problème, le but général étant de bâtir un « environnement protecteur ». Plutôt que de réagir à l’exploitation des enfants par des interventions ponctuelles, l’environnement protecteur présume que tous les enfants ont droit à la protection.

Les principaux éléments de cet environnement sont l’obtention de l’engagement des pou-voirs publics; l’établissement et l’application de la législation nécessaire; l’évolution des mentalité, des coutumes, des comportements et des pratiques; la promotion d’un débat ouvert; le renforcement des compétences pratiques, des connaissances et de la participation des enfants; le renforcement des capacités des familles et des communautés; la prestation des services essentiels; et le suivi, la communication de l’information et la surveillance.

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Bilan de la situation en matière de protection de l’enfance

Objectifs Progrès accomplis Ce qu’il reste à faire

Enregistrement de la naissance 

Un monde digne des enfants – Prendre des mesures garantissant l’enregistrement de chaque enfant à sa naissance ou peu après et réaliser son droit d’acquérir un nom et une nationalité

Un certain nombre de pays ont accompli des progrès en intégrant l’enregistrement des enfants aux services de santé maternelle et infantile.

Quelque 51 millions de naissances n’ont pas été enregistrées. Un pays en développement sur trois a un taux d’enregistrement des naissances inférieur à 50 %. L’enregistrement des naissances n’est ni gratuit ni universel; des coûts directs et indirects subsistent et certains groupes sont exclus (minorités ethniques, enfants nés hors mariage, personnes déplacées).

Conflits armés 

Un monde digne des enfants – Protéger les enfants contre l’impact des conflits armés et faire respecter les dispositions du droit international humanitaire et des droits de l’homme

Aujourd’hui, le nombre d’enfants combattant dans les forces gouvernementales officielles a diminué. Le Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés avait, au 26 septembre 2007, été ratifié par 118 États.

En 2006, on estimait à 250 000 le nombre d’enfants soldats. Chaque année, entre 8 000 et 10 000 enfants sont blessés ou tués par des mines ou des munitions non explosées. Les programmes de démobilisation, de désarmement et de réinsertion restent souvent mal adaptés aux besoins des enfants, en particulier des filles.

Traite des enfants et exploitation sexuelle des enfants

Un monde digne des enfants – Circonscrire les facteurs fondamentaux et y remédier

Un monde digne des enfants – Assurer la sûreté, la protection et la sécurité des victimes et leur fournir assistance et services

Les gouvernement sont beaucoup plus nombreux qu’auparavant à prendre des mesures au niveau national et à signer des accords internationaux pour lutter contre la traite et en protéger les victimes. Le secteur privé est de plus en plus impliqué dans la lutte contre l’exploitation sexuelle à des fins commerciales dans le cadre du tourisme en souscrivant au Code de conduite pour la protection des enfants contre l’exploitation sexuelle dans l’industrie des voyages et du tourisme.

On estime à 1,8 million le nombre des enfants qui sont encore pris au piège de l’industrie du sexe, et des millions d’autres ont subi un rapport sexuel imposé ou d’autres formes de violence sexuelle. Des enfants victimes d’exploitation sexuelle sont encore revictimisés par les procédures judiciaires – et leurs exploiteurs ne sont pas incarcérés.

Travail des enfants

Un monde digne des enfants – Prendre sans retard des mesures efficaces pour éliminer les pires formes du travail des enfants et mettre en œuvre des stratégies tendant à éliminer les formes du travail des enfants qui contreviennent aux normes internationales

Des politiques nationales favorables sur le travail des enfants, l’amélioration de l’accès à l’éducation et l’implication du secteur privé contribuent à réduire le travail des enfants. Celui-ci recule le plus parmi les enfants qui se livrent aux « pires formes » du travail des enfants. Au 26 septembre 2007, 165 pays avaient ratifié la Convention n° 182 de l’OIT.

Il y aurait encore 218 millions d’enfants travailleurs, dont 126 millions se livrent aux pires formes du travail des enfants. Les pourcentages d’enfants qui travaillent les plus élevés se rencontrent en Afrique subsaharienne. Beaucoup de pays n’ont pas encore établi leur liste nationale – exigée en vertu de la Convention n° 182 de l’OIT – des pires formes du travail des enfants.

Enfants en conflit avec la loi

Un monde digne des enfants – Promouvoir la mise en place de services de prévention, de soutien et de prise en charge des jeunes en difficulté et de tribunaux pour mineurs fondés sur les principes de la justice réparatrice qui respectent pleinement les droits de l’enfant et soient dotés d’un personnel spécialement formé et soucieux avant tout de réinsertion

Un certain nombre de pays procèdent actuellement à l’adaptation de leur système judiciaire et recherchent des solutions pouvant remplacer le placement des enfants en détention , et des indicateurs de la justice pour mineurs ont été définis.

Peu d’infractions commises par des enfants justifient un placement en détention, d’autant que la plupart des enfants finissent par être acquittés.

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Objectifs Progrès accomplis Ce qu’il reste à faire

Enfants sans soutien parental

Un monde digne des enfants – Adopter et appliquer des politiques de prévention, de protection … et de réinsertion … des enfants à risques, y compris les orphelins, les enfants abandonnés.

Les gouvernements des pays de certaines régions, en particulier celle de l’ECO/CEI, ont avancé dans la réforme des mécanismes d’accueil pour les enfants de façon à prévenir le placement en institution et dans la mise au point de formules d’accueil de remplacement axées sur les communautés locales.

Le placement dans une famille d’accueil et les autres formules d’accueil dans une famille ne sont pas suffisamment développés et disponibles si l’on considère le grand nombre d’enfants placés en institution.

Violence à l’encontre des enfants

Un monde digne des enfants– Adopter et appliquer des lois, et améliorer l’application des politiques et programmes tendant à protéger les enfants contre toutes les formes de violence et de maltraitance

L’Étude des Nations Unies sur la violence à l’encontre des enfants a montré l’échelle et l’impact consternants de toutes les formes de violence à l’encontre des enfants. Beaucoup de gouvernements ont réaffirmé leur volonté de prévenir et de combattre la violence à l’encontre des enfants en interdisant les châtiments corporels et en améliorant la législation et les procédures judiciaires pour les enfants victimes de la violence sexuelle.

Des millions d’enfants souffrent toujours de la violence au foyer, dans la communauté, au travail ou en institution. Il s’agirait de concrétiser l’engagement national par des services efficaces – de justice, de santé et d’éducation – afin de prévenir et de combattre la violence, y compris en préconisant le changement social.

Mutilation génitale féminine/excision 

Un monde digne des enfants – Mettre fin à la mutilation génitale d’ici à 2010

Un grand nombre de communautés ont renoncé à la mutilation génitale féminine/excision. Beaucoup de pays ont adopté une législation qui l’interdit. Des chefs religieux ont publié des déclarations dans lesquelles ils condamnent cette pratique.

L’objectif de mettre fin à la mutilation génitale féminine/excision d’ici à 2010 ne sera pas atteint, mais l’accélération des actions visant à régler cette question pourrait conduire à l’abandon de cette pratique dans beaucoup de pays d’ici à 2015 et y mettre fin en une génération en Afrique subsaharienne et en Égypte. Cette pratique demeure profondément enracinée dans beaucoup de sociétés.

Mariage des enfants 

Un monde digne des enfants – Mettre fin au mariage précoce et forcé d’ici à 2010

Le mariage des enfants est globalement en recul. Certains pays ont adopté une législation fixant à 18 ans l’âge minimal du mariage.

Dans l’ensemble du monde en développement, plus d’un tiers des femmes âgées de 20 à 24 ans se sont mariées ou ont commencé à cohabiter avant l’âge de 18 ans. Cette pratique est particulièrement répandue en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne, surtout dans les zones rurales. L’adoption d’une législation nationale fixant un âge minimal du mariage est en instance dans de nombreux pays.

Enfants handicapés

Un monde digne des enfants – Adopter des mesures spéciales en vue d’éliminer la discrimination à l’égard des enfants fondée sur … l’incapacité … et veiller à leur garantir l’accès dans des conditions d’égalité aux services d’éducation et de santé et aux services sociaux de base

Au 26 septembre 2007, plus de 100 pays avaient signé la Convention relative aux droits des personnes handicapées, qui énonce le droit des enfants handicapés à la vie de famille.

Le taux de placement en institution est sensiblement plus élevé parmi les enfants handicapés que parmi les autres enfants. En outre, les premiers sont particulièrement vulnérables à la violence.

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Lutter contre le VIH et le SIDA

CHAPITRE

5

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7 1

Le vIH est considéré comme une maladie contractée essentiellement par les adultes. certes, la majorité des 39,5 millions de séropositifs en 2006 avaient entre 15 et 49 ans, comme la majorité des 2,9 millions de personnes qui en sont mortes. toutefois, parmi les personnes touchées par le vIH et le sIda, on trouve des millions d’enfants âgées de moins de 15 ans. en 2006, sur les 2,3 millions d’enfants de moins de 15 ans séropositifs, 530 000 étaient infectés depuis peu72.

Transmission mère-enfant

Beaucoup de jeunes contractent l’infection par le VIH de la même façon que les adultes – en ayant des rapports sexuels, par exemple, ou en s’injectant de la drogue. Mais la

majorité des enfants de moins de 15 ans qui sont séropositifs ont contracté le virus pendant la grossesse de leur mère, à la naissance ou pendant l’allaitement. Le plus grand nombre de jeunes enfants séropositifs vit en Afrique subsaharienne. Dans l’une des régions le plus gravement touchées de Namibie, 43 % des femmes enceintes sont séropositives. En l’absence de toute intervention, entre 20 et 45 % des enfants nés de mères séropositives contracteront l’infection. Sans diagnostic et traitement précoces, les perspectives sont peu encourageantes pour ces enfants : la moitié mourront avant leur deuxième anniversaire73.

En 2006, quelque 380 000 enfants de moins de 15 ans sont morts de maladies liées au SIDA, soit un décès dû à une maladie liée au SIDA sur huit. Cela n’aurait pas dû arriver. La plupart des pays à revenu élevé ont nettement réduit les taux de transmission – qui sont tombés à 2 % ou moins – en fournissant aux femmes enceintes séropositives des médicaments anti-rétroviraux, des substituts du lait maternel pour leurs bébés et d’autres interventions.

Prévention de la transmission

Il s’agit en premier lieu de prévenir l’infection au VIH chez les femmes et les hommes. Il importe également de veiller à ce que toutes les adolescentes et femmes âgées de 10 à 49 ans ainsi que les garçons et les hommes aient accès aux services médicaux appropriés. Mais le succès de la prévention de la transmission de la mère à l’enfant dépend également de quatre autres interventions essentielles :

l Installations de dépistage et d’accompagnement psychologique – Ménager l’accès aux services de dépistage du VIH et d’accompagnement psychologique dans le cadre des soins prénatals courants, de façon que les femmes puissent subir des tests de dépistage et bénéficier des interventions appropriées si elles sont testées positives pour le VIH.

l Accès au traitement antirétroviral – La Session extraordinaire de l’Assemblée géné-rale des Nations Unies consacrée au VIH/SIDA en 2001 a établi un objectif consistant à élargir d’ici à 2010 l’accès au traitement antirétroviral à 80 % des femmes enceintes séropositives. Selon des directives récentes de l’OMS, une femme à un stade avancé d’infection doit recevoir un traitement antirétroviral pour se soigner mais aussi pour réduire considérablement le risque de transmettre l’infection à l’enfant à naître. Si la femmes enceinte est séropositive sans avoir atteint le stade où elle a besoin d’un traite-ment antirétroviral, elle doit néanmoins recevoir un traitement de courte durée durant sa grossesse pour protéger son enfant. Après sa naissance, ce dernier doit également recevoir un traitement antirétroviral pendant les premiers jours ou les premières semaines de sa vie.

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7 2   L e s e n fa n t s e t L e s O b j e c t I f s d u M I L L é n a I r e p O u r L e d é v e LO p p e M e n t

l Accouchement sans risques – Il s’agit de réduire autant que possible les contacts entre l’enfant et le sang ou les sécrétions de la mère. Celle-ci doit donc accoucher dans un environnement salubre, avec l’aide d’une accoucheuse dûment formée. Pour un accou-chement sans risques, on peut choisir la césarienne.

l Substituts du lait maternel – Il ressort des données de différentes études que l’al-laitement jusqu’à l’âge de deux ans peut être responsable d’un tiers à la moitié des cas d’infection par le VIH chez les nourrissons et les jeunes enfants dans les pays africains. Mais des données récentes montrent que l’allaitement exclusif fait courir un risque de transmission mère-enfant moindre que lorsque l’enfant est nourri au sein et à l’aide d’autres aliments. L’allaitement exclusif est donc recommandé pour les femmes séro-positives pendant les six premiers mois de la vie de l’enfant à moins que les femmes concernées ne puissent opter pour un mode d’alimentation de substitution satisfai-sant, économique, acceptable, durable et sans danger pour elles et leurs enfants.

Les nouvelles mères infectées par le VIH doivent bénéficier d’un accompagnement psychologi-que qui consiste notamment à les informer des risques et des avantages des diverses options en matière d’alimentation de leurs bébés sur la base des évaluations locales et à les aider à choisir l’option la plus adaptée à leur situation. Elles doivent également avoir accès aux soins et au soutien post-thérapeutiques, notamment en matière de planification familiale et de soutien nutritionnel.

Plus de 100 pays ont élaboré des programmes de prévention de la transmission de la mère à l’enfant (PTME), encore que quelques pays en développement doivent développer ces program-mes pour répondre aux besoins. Néanmoins, le problème a donné lieu à une véritable prise de conscience. En 2005, sept pays ont fourni une prophylaxie antirétrovirale au titre de la PTME à plus de 40 % des femmes infectées par le VIH.

Les activités menées à l’échelle de la planète dans ce domaine ont été passées en revue en 2005 lors

d’un Forum mondial de haut niveau des partenaires sur la PTME, qui a demandé la prise des mesures nécessaires pour éliminer le VIH chez les nourrissons et les jeunes enfants. Les rencontres régionales de suivi organisées au Kenya et au Sénégal en 2006 ont montré qu’une nouvelle dynamique était à l’œuvre. Les Ministres de la santé d’Afrique de l’Est, du centre et du Sud ont, au sein du Commonwealth Regional Health Community Secretariat, sélectionné les principaux domaines d’intervention et ceux au titre desquels ils avaient besoin d’urgence d’un appui technique.

Dans leurs rapports sur le plan « Un monde digne des enfants », les gouvernements ont donné des précisions sur la réduction de la transmission de la mère à l’enfant. Par exemple :

l Botswana – En 2006, les données fournies par un programme de PTME ont montré que sur 9 977 nourrissons ayant subi un test de dépistage de l’infection par le VIH, 334 ont été dépistés positifs. Depuis que le Botswana a mis en place un programme

Figure 5–1 Pourcentage de femmes enceintes infectées par le VIH et recevant une prophylaxie antirétrovirale pour la PTME, 2005Pays ayant au moins une couverture de 40 pour cent

Source : Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Enfants et SIDA - Un bilan de la situation, UNICEF,Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA et Organisation mondiale de la Santé, New York, 2007, pp. 29–31.

0% 20% 40% 60% 80% 100%

Jamaïque

Ukraine

Argentine

Fédérationde Russie

Thaïlande

Botswana

Brésil 48

54

46

84

87

90

86

Figure 5–1 Percentage of HIV-infected pregnant women receiving antiretroviral prophylaxis for PMTCT, 2005Countries with at least 40 per cent coverage

Source: United Nations Children’s Fund, Children and AIDS: A stocktaking report, UNICEF, Joint United Nations Programme on HIV/AIDS and World Health Organization, New York, 2007, pp. 29–31.

0% 20% 40% 60% 80% 100%

Jamaica

Ukraine

Argentina

Russian Federation

Thailand

Botswana

Brazil 48

54

46

84

87

90

86

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de traitement antirétroviral, en 2002, le nombre de personnes qui s’y inscrivent a aug-menté dans de très fortes proportions.

l Cuba – En 2005, tous les enfants nés de mères séropositives ont reçu un traitement antirétroviral. Ils ont également reçu une alimentation artificielle conforme aux nor-mes internationales et resteront suivis jusqu’à l’âge de 18 mois.

l Ouganda – Le gouvernement a continué d’ouvrir des centres de PTME afin de réduire la transmission du VIH aux enfants. Entre 2001/02 et 2004/05, le nombre de centres est passé de 11 à 224.

l Ouzbékistan – Le gouvernement a adopté les protocoles de l’OMS et, avec des concours financiers extérieurs, exécute un programme qui administre des médicaments antiré-troviraux aux femmes enceintes infectées par le VIH et à leurs enfants nouveau-nés.

Offrir des traitements pédiatriquesChez les enfants, l’infection par le VIH évolue d’une manière particulièrement agressive. Le virus se multiplie rapidement, détruisant leurs défenses immunitaires et préparant le terrain à la pneumonie et à d’autres infections opportunistes. Sans des soins et un traite-ment adéquats, jusqu’à la moitié de ces enfants meurent avant leur deuxième anniversaire. Toutefois, il est difficile de diagnostiquer une infection par le VIH chez les enfants de moins de 18 mois, et la recherche-développement doit produire d’urgence un matériel d’aide au diagnostic simple et bon marché.

À l’heure actuelle, le meilleur moyen de protéger les enfants contre les infections oppor-tunistes est d’administrer à tous les enfants nés de mères séropositives du cotrimoxazole, un antibiotique à large spectre, à partir de l’âge de six semaines. On a montré que ce médi-cament réduisait de plus de 40 % la mortalité chez les enfants qui vivent avec le VIH ou le SIDA, essentiellement en abaissant le risque de pneumonie74. Le cotrimoxazole peut éga-lement repousser la nécessité d’un traitement antirétroviral. Ne coûtant pas plus de 0,03 dollar par jour, le cotrimoxazole est un moyen d’intervention peu onéreux qui pourrait vraiment améliorer radicalement la situation des enfants qui vivent avec le VIH ou le SIDA et, dans beaucoup de pays, il figure à présent sur la liste des médicaments essentiels. On estime qu’environ 4 millions d’enfants ont eu besoin de ce médicament en 2005, mais qu’il n’a été administré qu’à environ 4 % d’entre eux 75.

De plus, les jeunes enfants ont besoin de médicaments non seulement appropriés, mais aussi préparés à leur intention. La simple réduction de la dose pour adulte peut déboucher sur un sous-dosage, qui peut favoriser une résistance au médicament, ou un surdosage, qui peut entraîner des effets secondaires en raison de la toxicité des médicaments. À l’heure actuelle, les formulations appropriées pour les enfants sont assez limitées et généralement plus onéreuses que les médicaments pour adultes – encore que, depuis 2004, les prix des formulations génériques aient considérablement baissé. Il s’agit souvent de sirops au goût désagréable que les enfants peuvent ne pas vouloir prendre régulièrement, et certains doi-vent être conservés au réfrigérateur, dont beaucoup de ménages pauvres sont dépourvus. Les fabricants procèdent actuellement aux essais de minicomprimés adaptés aux besoins des jeunes enfants, mais il faudra un certain temps pour que leur utilisation soit autorisée.

Le nombre d’enfants ayant accès à un traitement a sensiblement augmenté ces dernières années, surtout en Afrique, où il est parti, il est vrai, d’un niveau fort bas, et le nombre total de bénéficiaires reste faible. Sur les 2,3 millions d’enfants de moins de 15 ans qui étaient

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séropositifs en 2006, quelque 780 000 avaient besoin d’un traitement antirétrovi-ral, mais il n’a été administré cette année-là qu’à 15 % d’entre eux – ce qui est nettement inférieur au taux de traitement des adultes.76

En 2005, l’ONUSIDA et l’UNICEF ont mis le monde en demeure de faire en sorte que, d’ici à 2010, 80 % des enfants touchés béné-ficient d’un traitement antirétroviral et d’une prophylaxie au cotrimoxazole.

Au niveau international, un certain nombre de nouveaux partenariats ont été créés dans le but d’améliorer la réponse à l’échelle mon-diale. L’un des plus importants est l’Équipe spéciale interinstitutions pour la prévention de la transmission de la mère à l’enfant, sous l’égide de l’ONUSIDA. Un progrès décisif a été accompli en 2006 en faveur des mères et des enfants séropositifs lorsque la Facilité internationale d’achat de médicaments UNITAID – qui est un mécanisme de finance-ment durable –a annoncé qu’elle s’engageait à financer l’élargissement des programmes de PTME en fournissant des antirétroviraux plus efficaces, des réactifs pour diagnostic, du cotrimoxazole et des formulations pédia-

triques destinées au traitement des enfants séropositifs.

Du côté des gouvernements donateurs, le Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le SIDA a signalé qu’il avait, jusqu’en septembre 2006, prémuni quelque 101 500 nourrissons contre l’infection par le VIH. D’autres organismes, parmi lesquels Médecins Sans Frontières, Baylor International Pediatric AIDS Initiative, l’Université Columbia et la Elizabeth Glaser Pediatric AIDS Foundation, aident actuellement les gouvernements à renforcer la capacité de traitement pédiatrique. Les dirigeants des pays membres du G8 ont récemment décidé de verser une partie des fonds nécessaires (1,8 milliard de dollars É.-U.) au traitement pédiatrique.

IDans leurs rapports sur le plan « Un monde digne des enfants », les gouvernements ont donné des précisions sur leurs activités dans le domaine du traitement du SIDA chez les enfants. Par exemple :

l Cambodge – A milieu de 2006, environ la moitié des enfants qui en avaient besoin recevaient un traitement antirétroviral. Depuis, une place nettement plus importante étant faite au traitement pédiatrique, le nombre des enfants auxquels un traitement est administré a probablement encore augmenté.

l Côte d’Ivoire – L’État finance à 100 % le traitement antirétroviral pédiatrique. Les soins thérapeutiques et le traitement sont administrés gratuitement aux enfants infec-tés jusqu’à l’âge de 15 ans et aux femmes enceintes dans 41 districts sanitaires.

l Guyana – Depuis 2002, les enfants, les jeunes et les femmes enceintes qui sont séro-positifs ont bénéficié d’une distribution gratuite de médicaments antirétroviraux de fabrication locale. Le traitement pédiatrique spécialisé du VIH, du SIDA et des

Figure 5–2 Pourcentage d’enfants de moins de 15 ans qui ont besoin d’un traitement antirétroviral et qui le reçoivent, 2006Pays à revenu faible et moyen ayant au moins une couverture de 30 pour cent etau moins 1 000 enfants qui en ont besoin

Source : Organisation mondiale de la Santé, Programme commun des Nations Unies sur le SIDA et Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Vers un accès universel, étendre les interventions prioritaires liées au VIH/SIDA dans le secteur de la santé, Rapport de situation, OMS, Genève, 2007, p. 18.

0% 20% 40% 60% 80% 100%

Honduras

Rwanda

Guatemala

Namibie

Argentine

Cambodge

Botswana

Thaïlande

Brésil 95

95

95

94

86

71

51

35

34

Figure 5–2 Percentage of children under 15 in need of antiretroviral treatment who are receiving it, 2006Low- and middle-income countries with at least 30 per cent coverage and at least 1,000 children in need

Source: World Health Organization, Joint United Nations Programme on HIV/AIDS and United Nations Children’s Fund, Towards Universal Access: Scaling up priority HIV/AIDS interventions in the health sector – Progress report, WHO, Geneva, 2007, p. 18.

0% 20% 40% 60% 80% 100%

Honduras

Rwanda

Guatemala

Namibia

Argentina

Cambodia

Botswana

Thailand

Brazil 95

95

95

94

86

71

51

35

34

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p r O g r è s accO M p L I s da n s L’ é d I f I c at I O n d ’ u n M O n d e d I g n e d e s e n fa n t s 75

infections qui lui sont liées a été mis en place et les médicaments antirétroviraux pédiatriques sont disponibles.

l Zimbabwe – Le gouvernement a élaboré un plan détaillé de prévention de la trans-mission de la mère à l’enfant et de prévention, de prise en charge, de traitement et de soutien en ce qui concerne le VIH pédiatrique pour la période 2006–2010, qui regrou-pera les activités en cours.

Infection chez les adolescents et les jeunes Au plan mondial, plus de 10 millions de personnes âgées de 15 à 24 ans ont contracté l’in-fection par le VIH 77. Dans de nombreuses régions du monde les jeunes de 15 à 24 ans ont représenté en 2006 environ 40 % des nouveaux cas d’infection par le VIH 78.

À la fin de 2005, près des deux tiers de ces 10 millions de jeunes séropositifs vivaient en Afrique subsaharienne et 76 % de ces jeunes étaient des femmes. La région ayant le deuxiè-me taux de prévalence est l’Asie, où quelque 2,2 millions de jeunes sont infectés. Toutefois, les régions où les jeunes représentent le plus fort contingent de séropositifs par rapport à l’ensemble des séropositifs sont l’Europe orientale et l’Asie centrale 79.

Les catégories de jeunes à risque

Dans beaucoup de pays, l’épidémie de VIH ne s’est pas encore généralisée parmi la popu-lation des adolescents et des jeunes. Elle reste concentrée dans certains groupes de jeunes particulièrement vulnérables, à savoir, le plus souvent, les consommateurs de drogues injectables, les enfants sexuellement exploités et les jeunes hommes homosexuels.

l Consommateurs de drogues injectables – Le plus grand risque d’infection par le VIH découle de l’utilisation de matériel d’injection non stérile – lequel est responsable du plus grand nombre de cas d’infection par le VIH en Europe orientale et dans beaucoup de pays d’Asie. Dans certains pays, des adolescents n’ayant pas plus de 13 ou 14 ans s’injectent de la drogue. La consommation de drogue commencent souvent pendant l’adolescence, le plus souvent parmi les garçons, et les pratiques dangereuses aug-mentent le risque d’infection par le VIH : en Europe orientale, au cours de la période 1993–2003, 40 % des nouveaux cas diagnostiqués d’infection chez les consommateurs de drogues injectables concernaient des jeunes âgés de 15 à 24 ans80.

l Enfants sexuellement exploités à des fins commerciales – Les filles et les garçons sexuellement exploités présentent généralement des taux d’infection par le VIH très supérieurs, souvent plusieurs fois supérieurs à ceux de l’ensemble de la population. Dans certains pays, la prévalence chez les jeunes « professionnelles du sexe » atteint ou dépasse 40 %. La plupart d’entre elles ont moins de 25 ans. Pour beaucoup, l’exploi-tation commence à un très jeune âge; dans certains pays, un tiers ou la moitié de celles qui travaillent dans les établissements de l’industrie du sexe ont moins de 18 ans.

l Hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes – Les rapports sexuels par pénétration non protégés avec plusieurs partenaires représentent une proportion importante des nouveaux cas d’infection dans les pays industrialisés et dans un certain nombre de pays d’Amérique latine et d’Asie. Beaucoup de ces hommes ont moins de 25 ans. En Asie centrale et en Europe orientale, par exemple, les personnes âgées de 15 à 24 ans représentent entre 14 et 20 % des nouveaux cas diagnostiqués imputables à cette

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Les jeunes ont besoin de services adaptés à leurs besoins qui puissent leur offrir des conseils et des tests de dépistage volontaires ainsi qu’un traitement et des soins.

forme de transmission. Les « professionnels du sexe », eux aussi, sont généralement jeunes.

On relève que les comportements à haut risque sont plus répandus parmi les enfants en conflit avec la loi et les enfants des rues. Ces groupes de population font ensuite office de relais. Les jeunes consommateurs de drogues injectables, par exemple, sont presque tous sexuellement actifs, mettant en danger la santé de leurs partenaires. Et parmi les jeunes hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes, beaucoup ont également des rapports sexuels avec des femmes, qu’ils contaminent ainsi à leur insu.

Dans les pays où l’épidémie est « généralisée » – c’est-à-dire où la prévalence du VIH parmi les femmes enceintes est supérieure à 1 % –, le principal mode de transmission du VIH est constitué par les rapports hétérosexuels avec pénétration. Dans ces pays, ce sont les jeunes femmes qui courent le plus grand risque : dans un échantillon de 11 pays, les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans couraient un risque entre 1,3 et 12 fois plus grand d’être infectées que les jeunes hommes – ce qui tient en partie au fait que les femmes sont souvent beaucoup plus jeunes que leurs partenaires sexuels masculins81.

La prévention de l’infection

Pour prévenir les futurs cas d’infection parmi les adolescents et les jeunes, il faut com-mencer par s’assurer qu’ils sont pleinement informés. Des progrès importants ont été faits pendant la décennie écoulée et les jeunes sont plus nombreux à être conscients du pro-blème du VIH et du SIDA, mais la connaissance qu’ils en ont n’est pas suffisante pour les aider à se prémunir contre l’infection. Aux fins des enquêtes, les personnes sont réputées avoir une bonne connaissance du VIH et du SIDA si elles peuvent indiquer deux principales façons de prévenir la transmission sexuelle et peuvent écarter deux idées fausses courantes au sujet de la maladie – et si elles savent qu’une personne ayant l’air d’être en bonne santé peut être infectée par le VIH. Les jeunes femmes se sont vu poser dans de multiples enquê-tes réalisées dans plus de 25 pays la question suivante : « Une personne ayant l’air en bonne santé peut-elle avoir le virus du SIDA ? ». Il est heureux de constater qu’aujourd’hui, dans les pays gravement touchés d’Afrique australe, 80 % environ des personnes interrogées répondent correctement.

Les écoles sont l’un des principaux lieux de diffusion de l’information. Beaucoup d’écoles informent bien leurs élèves des risques qu’ils courent, mais elles peuvent ne pas le faire d’une façon très efficace car les enseignants n’ont souvent pas les compétences voulues ou ne sont pas très à l’aise lorsqu’il s’agit d’aborder les questions concernant le VIH, le SIDA et la sexualité. Dans une enquête réalisée dans 15 pays pour lesquels on disposait de don-nées – dont 10 en Afrique subsaharienne –, on a constaté que trois pays seulement avaient su veiller à ce qu’au moins 90 % de leurs écoles aient des enseignants sachant dispenser une formation au VIH dans le cadre de la préparation à la vie active82. Dans tous ces pays, la moitié tout au plus des enfants scolarisés bénéficiaient d’une formation au VIH/SIDA dans le cadre de leur établissement. Toutefois, même s’ils étaient pleinement mis en œuvre, les programmes scolaires laisseraient sur la touche un nombre important d’adolescents, en particulier d’adolescentes, parce qu’ils ne sont pas scolarisés.

En sus d’informations et d’occasions d’acquérir des compétences pratiques, les jeunes ont besoin de services adaptés à leurs besoins qui puissent leur offrir des conseils et des tests de dépistage volontaires ainsi qu’un traitement et des soins en ce qui concerne les mala-dies sexuellement transmissibles et l’infection par le VIH. Or, ces services sont rares. Dans 25 des 39 pays examinés, moins de 50 % des jeunes femmes âgées de 15 à 24 savaient où aller pour subir un test de dépistage du VIH. Et les adolescents sont moins enclins à de faire soigner pour des infections sexuellement transmissibles car cela les embarrasse ou ils craignent que leur vie privée ne soit pas respectée83. La pauvreté est un autre obstacle

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important à l’accès aux soins de santé en matière de procréation et aux tests de dépistage et au traitement du VIH et des autres maladies sexuellement transmissibles.

Modification des comportements

Cela étant, on voit se dessiner des tendances très encourageantes. D’abord, l’âge des premiers rapports sexuels recule. Dans neuf des 14 pays d’Afrique subsaharienne pour les-quelles on dispose de données tendancielles, le nombre des jeunes qui ont leurs premiers rapports sexuels avant l’âge de 15 ans diminue84.

Réduire le nombre des partenaires sexuels est une autre façon de diminuer le risque. À cet égard, le bilan est contrasté. En Afrique subsaharienne et en Amérique latine et dans les Caraïbes, la proportion de jeunes ayant eu au cours des 12 mois écoulés des rapports sexuels avec un partenaire avec lequel ou laquelle ils n’étaient pas mariés ou ne cohabi-taient pas varie dans des proportions considérables d’un pays à l’autre, de moins de 10 % à plus de 90 %. Dans l’ensemble du monde, toutefois, les taux sont généralement deux fois plus élevés parmi les jeunes gens que parmi les jeunes femmes. Dans les pays qui peuvent évaluer les tendances à la lumière d’une série d’enquêtes successives, on n’a constaté aucun changement véritable.

Dans leurs rapports sur le plan « Un monde digne des enfants », les gouvernements ont donné des précisions sur leurs activités de prévention de l’infection parmi les jeunes. Par exemple :

l Burundi – Dans le sillage de consultations de la jeunesse organisées au plan natio-nal, le pays a adopté une stratégie nationale de participation des jeunes à la réflexion sur le VIH et le SIDA. Des cercles de jeunes contre le VIH et le SIDA se sont consti-tués à travers le pays; ils contribuent à l’action d’information et d’accompagnement psychologique menée auprès des jeunes.

l Roumanie – Les agents de différents centres travaillant avec les enfants leur donnent des informations sur le VIH et le SIDA. Les messages tiennent compte du niveau de compréhension des enfants s’agissant des questions relatives à l’hygiène, à la santé, à l’éducation sexuelle, aux modes de transmission et de prévention du VIH, ainsi qu’au traitement. En outre, 7 500 enfants ont participé à des sessions d’éducation sexuelle animées par du personnel spécialisé, et 150 enfants qui vivent avec le VIH ou le SIDA ont pratiqué l’auto-apprentissage.

Enfants touchés par le VIH et le SIDA En sus des 2,3 millions d’enfants de moins de 15 ans vivant avec le VIH, des enfants en nombre bien supérieur ont vu leur vie bouleversée par l’épidémie ayant frappé les adultes. Les enfants et, très souvent, les filles plus que les garçons, peuvent devoir assumer préma-turément la responsabilité des travaux ménagers et de la prestation de soins – dans certains cas en abandonnant leur études. Cela peut entraîner un changement de rôle important pour les enfants en âge d’aller à l’école et les adolescents.

L’impact du VIH et du SIDA sur les enfants devient apparent lorsque leurs parents tombent malades. C’est le moment où les familles doivent accomplir des efforts extraordinaires pour continuer de nourrir et d’élever leurs enfants tout en s’occupant des malades – ce qui est souvent très onéreux et impose des sacrifices. Outre le stress psychologique et psychoso-cial, la famille court le risque de s’appauvrir. Il ressort d’études menées dans quatre pays

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africains que, par exemple, les enfants devenus orphelins et ceux qui vivent avec des dis-pensateurs de soins devenus des malades chroniques ont moins de chances que les autres enfants d’avoir une couverture, des chaussures ou des vêtements de rechange85.

L’impact peut varier quelque peu en fonction de l’âge de l’enfant. Les enfants les plus jeunes sont ceux qui ont le plus besoin de soins corporels et d’affection. Les enfants plus grands, en particulier les filles, doivent assumer des responsabilités plus importantes dans la famille, ce qui peut les contraindre à abandonner leurs études. Les enfants peuvent devoir com-mencer à travailler à l’extérieur, où ils risquent de se faire exploiter. Ceux qui abandonnent leurs études ont par ailleurs moins de chances d’obtenir des informations ou d’acquérir les aptitudes nécessaires pour s’abstenir d’avoir des rapports sexuels ou pratiquer une sexualité sans risque. Ils peuvent donc eux aussi devenir vulnérables au VIH et à d’autres infections sexuellement transmissibles.

Perdre un parent

Entre 1990 et 2005, le pourcentage des enfants d’Afrique subsaharienne dont l’un des parents ou les deux étaient morts du SIDA est passée de 1 à 25 % du nombre total d’orphe-lins. En 2005, cela a représenté plus de 12 millions d’enfants et quelque 16 millions seront probablement dans ce cas d’ici à 2010.

À ce jour, les orphelins ayant perdu leur père sont plus nombreux que ceux qui ont perdu leur mère. La raison principale en est que les hommes ont généralement des enfants à un âge plus avancé que leur partenaire. Dans les sociétés pauvres ne ménageant pas un accès suffisant aux soins et au traitement, ces hommes courent un risque plus grand de mourir avant que leurs enfants ne soient devenus adultes. À la mort de l’un des parents, l’enfant peut rester dans la famille, surtout si le parent survivant est la mère. Même ainsi, la famille court le risque de s’appauvrir. Dans les communautés pauvres d’Afrique subsaharienne, les personnes qui laissent un testament sont relativement rares, ce qui augmente le risque de voir les biens du défunt ou de la défunte purement et simplement pris par d’autres mem-bres de la famille élargie ou par la communauté.

Dans les pays où la prévalence du VIH est forte, la plupart des enfants devenus orphelins seront recueillis par la famille élargie86. Pour environ la moitié des enfants, cette responsa-bilité est généralement assumée par les grands-parents. Les autres peuvent être recueillis par d’autres membres de famille élargie ou par la communauté. Il ressort des enquê-tes démographiques et sanitaires menées dans 10 pays d’Afrique subsaharienne que les enfants rendus orphelins ont moins de chances que les autres enfants du même ménage d’être inscrits à l’école, encore que l’accès à l’éducation se soit amélioré dans plusieurs pays de la région pour les enfants rendus orphelins. Certaines études qualitatives ont permis de constater que les orphelins reçoivent une nourriture et des vêtements différents de ceux des autres enfants du ménage et qu’ils sont accablés de travail ou battus. Et lorsque le cadre de prise en charge se délite, les enfants peuvent se retrouver transférés d’une famille à une autre87.

Qui plus est, les enfants devenus orphelins sont, comme les autres enfants de la com-munauté, affectés par la dégradation des services publics. Dans les régions qui comptent beaucoup de cas d’infection par le VIH et de SIDA, les services de santé sont souvent débor-dés – tandis que les infirmières et les médecins tombent eux-mêmes malades et meurent. En mai 2006, plus de 20 pays avaient élaboré un plan d’action national pour les enfants rendus orphelins et les autres enfants vulnérables88. La fréquentation scolaire des enfants ayant perdu leurs deux parents est un indicateur de progrès. Sur les 24 pays d’Afrique sub-saharienne qui ont mesuré cet indicateur dans le temps, 15 font apparaître une réduction de l’écart entre les orphelins et les autres enfants.

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p r O g r è s accO M p L I s da n s L’ é d I f I c at I O n d ’ u n M O n d e d I g n e d e s e n fa n t s 79

On doit un grand nombre des avancées

dont les enfants ont bénéficié ces dernières

années aux activités de sensibilisation en

faveur des enfants menées en association avec des organisations non gouvernementales,

la société civile, des organisations qui

militent pour l’accès aux traitements

médicaux, des organisations de femmes et

des associations religieuses.

Le Kenya et le Malawi ont expérimenté des programmes de transferts monétaires dans certaines régions parmi les plus pauvres, à l’intention des familles dont les enfants sont particulièrement exposés au risque de devoir quitter leur domicile ou d’abandonner leurs études. Les organisations internationales, de leur côté, ont redoublé d’efforts, par exemple en utilisant le Cadre des Nations Unies pour la protection, le traitement et l’accompagne-ment des orphelins et autres enfants vulnérables vivant dans un monde marqué par le VIH et le SIDA, qui énonce les principales stratégies et actions à mettre en œuvre.

Unissons-nous pour les enfants, contre le SIDA Dans le cadre des mesures qu’ils prennent pour combattre le VIH et le SIDA, les gouver-nements et la communauté internationale ont pris de de plus en plus conscience de la nécessité d’accorder davantage d’attention aux enfants. En 2005, l’ONUSIDA, l’UNICEF et leurs partenaires ont lancé la campagne Unissons-nous pour les enfants, contre le SIDA pour fournir une tribune à toutes les personnes qui cherchent à stopper la propagation du VIH parmi les enfants, les adolescents et les jeunes et à inverser la tendance actuelle. Devant se prolonger jusqu’en 2010, cette campagne permettra de donner aux enfants une place prio-ritaire à l’ordre du jour mondial de la lutte contre le VIH et le SIDA, et s’emploiera à lever des fonds. Elle vise à intensifier dans quatre domaines prioritaires les actions nationales en faveur des enfants infectés ou touchés par le VIH et le SIDA.

1. Prévenir la transmission du VIH de la mère à l’enfant – Améliorer l’accès aux tests de dépistage volontaires et confidentiels et aux conseils à cet égard, aux médicaments qui réduisent les taux d’infection des nouveau-nés et au traitement pour les femmes infectées par le VIH.

2. Procurer un traitement pédiatrique – Accroître la disponibilité de médicaments antirétroviraux pour maintenir les enfants en vie et de l’antibiotique cotrimoxazole pour prévenir les infections opportunistes.

3. Prévenir l’infection par le VIH chez les adolescents et les jeunes – Organiser des campagnes de sensibilisation au SIDA ciblées et adaptées aux besoins des jeunes, en appuyant des actions de prévention de grande ampleur destinées à aider les jeunes à acquérir toutes les connaissances et aptitudes équilibrées dont ils ont besoin pour se prémunir contre l’infection.

4. Protéger et aider les enfants touchés par le VIH et le SIDA – Consolider les familles et les communautés qui sont le plus durement touchées par le VIH et le SIDA, et assu-rer les services essentiels, y compris éducatifs, et les autres formes d’appui dont ont besoin les enfants et les adolescents aux prises avec le VIH et le SIDA, tout en com-battant la stigmatisation et la discrimination. Faire en sorte que les gouvernements protègent les enfants touchés.

Le VIH et le SIDA affectent tant d’aspects de la vie des enfants que la riposte doit donner lieu à des interventions tout aussi diversifiées – et pleinement intégrées. L’intégration impli-que de faire en sorte que les enfants et les familles aient accès à des systèmes et services de santé qui fournissent des soins et un soutien de qualité et que les filles et les enfants rendus orphelins puissent achever un cycle complet d’études primaires. La communication incitant au changement de comportement doit aider les enfants à apprendre comment se protéger. L’intégration suppose la garantie d’une bonne alimentation pour les enfants touchés par le SIDA et celle d’un approvisionnement en eau salubre et d’installations sanitaires de base pour les familles touchées par le SIDA. Et elle suppose également que les femmes soient en mesure de prendre des décisions fondées sur leur propre santé et l’intérêt supérieur de leurs enfants et de leur famille.

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Ressources et partenariats

La lutte contre le VIH et le SIDA chez les enfants et les jeunes nécessitera une forte augmen-tation des ressources. Dans les pays à revenu inférieur et moyen, les moyens de financement annuels disponibles pour la lutte contre le SIDA ont été multipliés par 28, passant de 300 millions de dollars É.-U. à 8,3 milliards de dollars. D’après les évaluations des besoins en ressources de l’ONUSIDA de 2005, il faudrait près de 30 milliards de dollars É.-U d’ici à la fin de la décennie pour apporter une réponse considérablement amplifiée, qui soit à la hau-teur des besoins des enfants89. Plusieurs gouvernements, notamment ceux de l’Irlande, du Royaume-Uni et des États-Unis d’Amérique, ont affecté en faveur des enfants un minimum de 10 % des ressources qu’ils consacrent à la lutte contre le VIH et le SIDA.

Dans l’ensemble du monde, la lutte contre l’épidémie de VIH sera fortement tributaire d’un renforcement des partenariats aux niveaux national et international. La campagne Unissons-nous pour les enfants, contre le SIDA s’emploie de plus en plus à rassembler les partenaires en préconisant l’adoption d’approches communes pour intensifier les actions nationales dans quatre domaines prioritaires – prévenir la transmission du VIH de la mère à l’enfant; procurer un traitement pédiatrique; prévenir l’infection des adolescents et des jeunes; et protéger et aider les enfants touchés par le VIH et le SIDA. Ce cadre peut également servir à intensifier les activités de sensibilisation en faveur des enfants en association avec les organisations non gouvernementales, la société civile, les organisations qui militent pour l’accès aux traitements médicaux, les organisations de femmes et les associations religieu-ses, auxquelles on doit un grand nombre des avancées dont les enfants ont bénéficié ces dernières années.

Bilan de la situation en matière de VIH et de SIDA

Objectifs Progrès accomplis Ce qu’il reste à faireRéduire la prévalence chez les jeunes

Un monde digne des enfants – Réduire la prévalence du VIH chez les jeunes hommes et les jeunes femmes âgés de 15 à 24 ans de 25 % d’ici 2005 dans les pays les plus touchés et de 25 % dans l’ensemble du monde d’ici 2010

OMD – D’ici à 2015, avoir stoppé la propagation du VIH/SIDA et commencé à inverser la tendance actuelle

Six des pays les plus touchés font apparaître une réduction de 25 % de la prévalence du VIH chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans.

Dans l’ensemble du monde, le nombre de cas d’infection par le VIH continue de s’élever et les jeunes, en particulier les jeunes femmes et les filles, y sont représentés de façon disproportionnée.

Prévention de la transmission mère-enfant

Un monde digne des enfants – Réduire la proportion de nourrissons qui contractent l’infection par le VIH de 20 % d’ici 2005 et de 50 % d’ici 2010

Un certain nombre de pays sont en bonne voie pour que les services de PTME bénéficient d’ici 2010 à 80 % des femmes enceintes infectées par le VIH.

Dans les pays à revenu inférieur ou intermédiaire, une femme enceinte séropositive seulement sur 10 reçoit une prophylaxie antirétrovirale destinée à prévenir la transmission mère-enfant.

SIDA pédiatrique

Un monde digne des enfants – D’ici à 2010, fournir un traitement antirétroviral ou un traitement au cotrimoxazole, ou les deux, à 80 % des enfants qui en ont besoin

À la fin de 2006, plus de 115 000 enfants de moins de 15 ans ont reçu le traitement dont ils avaient besoin, contre environ 75 000 en 2005 (soit une augmentation de 50 % en un an).

La proportion d’enfants bénéficiant d’un traitement antirétroviral reste sensiblement inférieure à celle de l’ensemble de la population. Il existe un besoin pressant d’associations fixes pédiatriques et de capacités renforcées en matière de diagnostics pédiatriques avant la survenue d’une maladie grave.

Mettre en place un environnement favorable

Un monde digne des enfants – D’ici à 2005, appliquer des politiques et stratégies nationales destinées à ménager un environnement favorable aux orphelins et aux enfants vulnérables

Plus de 20 pays ont élaboré des plans d’action nationaux en faveur des enfants rendus orphelins et des enfants vulnérables.

Beaucoup d’autres pays n’ont pas encore élaboré de plan.

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Suivi

L’un des principaux objectifs de la campagne Unissons-nous pour les enfants, contre le SIDA consiste à rendre compte de façon plus précise de la situation des enfants et du SIDA et à établir un point de comparaison permettant d’évaluer les progrès rendus possibles par les interventions et de déterminer les lacunes à combler. L’UNICEF et l’ONUSIDA ont colla-boré avec les gouvernements et les partenaires en vue de construire une série d’indicateurs de couverture fondés sur des enquêtes et pouvant servir à suivre les progrès accomplis par chaque pays dans le secteur des quatre domaines prioritaires. Ce sont notamment le nom-bre de femmes enceintes infectées par le VIH, le nombre de femmes enceintes bénéficiant de conseils en matière de services de PTME et le nombre de celles auxquelles sont adminis-trés des antirétroviraux pour prévenir la transmission du VIH de la mère à l’enfant.

Ce que nous pouvons faire pour les enfants Alors que 25 ans ont passé depuis le début de l’épidémie de SIDA, beaucoup de pays ont montré qu’il est possible de réduire les risques et de sauver la vie de millions d’enfants. La plupart des pays ont établi des plans d’action nationaux et beaucoup ont pu réduire l’incidence de l’infection par le VIH parmi les jeunes ainsi que les taux de transmission mère-enfant. Les interventions futures pourraient donc être organisées en fonction des quatre priorités suivantes :

l Mobiliser des ressources et donner la priorité à la prise en charge et à la protection des enfants – Les moyens de financement internationaux consacrés à la lutte contre l’épidémie ont augmenté, mais des engagements supplémentaires devront être pris. Les gouvernements devront eux aussi réaffecter des ressources aux quatre domaines prioritaires, en particulier en renforçant les systèmes de santé et éducatifs.

l Se rapprocher autant que possible de l’accès universel au traitement – La mise au point de médicaments et de diagnostics appropriés, efficaces et abordables requerra une consolidation des partenariats entre les secteurs public et privé et une augmenta-tion des investissements dans la gestion des achats et approvisionnements.

l Renforcer les services sanitaires et éducatifs – Les tests de dépistage systémati-ques doivent être disponibles pour toutes les femmes et tous les adolescents et jeunes enfants, et les enfants et les adolescents touchés par le VIH et le SIDA doivent éga-lement avoir accès à des soins médicaux de qualité. Les gouvernements doivent par ailleurs éliminer les droits de scolarité et les autres coûts indirects de l’enseignement à l’intention des enfants qui ont été rendus orphelins ou vulnérables par le VIH et le SIDA.

l Créer des partenariats plus solides – Nul pays, donateur ou organisme de développe-ment ne peut à lui seul fournir aux enfants tout ce dont ils ont besoin. Les partenariats peuvent permettre à différents organismes de mener à bien des tâches différentes, de chercher à atteindre des objectifs complémentaires et d’obtenir des résultats plus importants et de meilleure qualité. Au niveau national, ces partenariats peuvent s’ap-puyer sur les « Trois principes » : un cadre national d’action contre le SIDA établi en concertation, un organisme national de coordination de la lutte contre le SIDA pré-voyant un large soutien multisectoriel et un système national de suivi et d’évaluation.

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Pas assez

CHAPITRE

6

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Lors du sommet mondial pour les enfants, en 1990, les dirigeants de la planète ont déclaré que les en-fants devaient être prioritaires pour obtenir les ressources dont ils avaient besoin auprès des familles, des pays et de la communauté internationale. en 2000, au sommet du Millénaire, les gouverne-ments ont publié la déclaration du Millénaire, dans laquelle ils ont réaffirmé les devoirs qu’ils avaient « à l’égard de tous les citoyens du monde, en particulier les personnes les plus vulnérables, et tout spécialement les enfants, à qui l’avenir appartient ». Il y a cinq ans, lors d’une session extraordinaire, l’assemblée générale des nations unies a invité tous les membres de la société à s’engager dans « un mouvement mondial (qui contribuera à) l’édification d’un monde digne des enfants ».

Les gouvernements ont-ils commencé à honorer ces engagements ? Se sont-ils engagés dans ce mouvement ? Comme le présent rapport l’a montré, on peut répondre par « oui,

mais ». Disons qu’ils l’ont fait dans une large mesure. On relève, par exemple, de remarqua-bles succès dans l’enseignement primaire. Beaucoup de pays ne sont pas loin aujourd’hui d’avoir inscrit tous leurs enfants dans la classe de l’enseignement primaire qui correspond à leur âge. Et il y a lieu de se féliciter tout autant que ces chances en matière d’éducation profitent aussi bien aux filles qu’aux garçons.

Les nouvelles sont également bonnes dans le domaine de la santé. Le monde n’est pas loin d’avoir éradiqué la poliomyélite et a fait des progrès rapides dans sa lutte contre la rou-geole : entre 1999 et 2005, les décès d’enfants dus à la rougeole ont reculé de 60 % dans le monde et de 75 % en Afrique. En outre, face au paludisme, l’un des fléaux les plus tenaces, en particulier en Afrique, les organisations internationales et les gouvernements ont réagi rapidement pour protéger les enfants à l’aide de moustiquaires imprégnées d’insecticide de longue durée. Les gouvernements ont également veillé à ce que les enfants reçoivent en plus grand nombre les micronutriments essentiels en iodant le sel et en fournissant des apports complémentaires en vitamine A.

Les États ont montré leur attachement à la Convention relative aux droits de l’enfant, qui a été ratifiée par 193 d’entre eux. De surcroît, au 26 septembre 2007, 122 États avaient ratifié le Protocole facultatif concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la porno-graphie mettant en scène des enfants, et 118 avaient ratifié le Protocole facultatif concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés.

Mais ces succès ne peuvent pas faire oublier des échecs persistants. On relève dans beaucoup de pays un fossé inquiétant entre les aspirations et les réalisations – en matière de nutrition, par exemple : un quart des enfants des pays en développement présentent une insuffisance pondérale. Près de 425 millions d'enfants n’ont pas accès à une source améliorée d’eau et plus de 980 millions ne peuvent pas utiliser d’installations sanitaires améliorées.

Un demi-million de femmes continuent de mourir pendant une grossesse ou un accou-chement, et des millions d’enfants ne sont pas suffisamment protégés contre l’exploitation et la maltraitance ni contre les nombreuses formes de violence, phénomène préoccupant dont le Rapport mondial de 2006 sur la violence à l’encontre des enfants a rendu compte dans le détail.

Le chemin qui reste à parcourir d’ici à 2015, l’année de la convergence de la plupart des cibles concernant les enfants, sera difficile. La réalisation des objectifs nécessitera des efforts sans précédent.

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Les problèmes sont jusqu’à un certain point enracinés dans l’inégalité et l’injustice – la non-extension à l’ensemble des enfants des droits et garanties dont jouissent déjà certains d’entre eux. Des disparités criantes subsistent à l’intérieur des pays, entre les enfants ruraux et citadins, par exemple, et entre les enfants vivant dans des régions riches et ceux vivant dans des régions pauvres. D’autres existent entre les groupes sociaux : les enfants mem-bres de minorités raciales ou ethniques sont souvent les laissés-pour-compte du progrès national : c’est le cas, par exemple, des enfants roms et des enfants immigrés en Europe, et de ceux qui appartiennent à des groupes autochtones ou tribaux minoritaires vivant en Asie et dans le Pacifique, en Afrique, en Amérique du Nord et en Amérique latine. Les enfants handicapés peuvent également être frappés d’exclusion.

On retrouve dans toutes ces formes d’injustice la réalité persistante de la discrimination fondée sur le sexe, qui dénie à des millions de filles l’égalité des droits en matière de santé et l’égalité des chances. Elle les expose aussi à la violence sexuelle et aux autres formes de violence.

L’apparition du VIH et du SIDA a brutalement rappelé aux humains à quel point ils étaient vulnérables dans un monde qui ne cesse de se globaliser. De nouvelles menaces pour la santé peuvent se manifester à l’improviste, d’où la nécessité d’une vigilance constante et de l’instauration d’une coopération internationale à la fois plus étroite et plus diversifiée pouvant donner lieu à une riposte rapide et efficace.

Le changement climatique est un autre danger pour les années qui viennent. On peut gloser sur l’ampleur qu’est appelé à prendre le réchauffement de la planète, mais le processus a déjà démarré, et il menace l’avenir de millions d’enfants. Le changement climatique affec-tera tout le monde, mais il exercera ses effets de la façon la plus directe sur les communautés les plus pauvres, qui occupent généralement les terres les moins rentables et sont les plus exposées aux intempéries. La montée du niveau des mers et l’augmentation de la fréquence et de la gravité des sécheresses et des inondations ou d’autres manifestations climatiques extrêmes pourront certes causer de graves préjudices économiques dans les pays riches. Mais dans les pays pauvres, ces dangers représentent une menace directe pour la santé et la survie des enfants.

La mondialisation est également associée à une évolution technologique rapide. Comme le changement climatique, cette évolution peut parfois nous entraîner dans des directions imprévues et dangereuses, mais elle continue de nous faire espérer de nouvelles formes de progrès et de protection. Pour les enfants, les bienfaits dont elle est porteuse sont représen-tés, par exemple, par les technologies de l’information et de la communication, qui donnent accès à l’ensemble du savoir humain jusque-là inaccessible. Les enfants devraient égale-ment profiter directement de la mise au point de nouveaux vaccins et de traitements moins onéreux et plus facilement accessibles pour un grand nombre de maladies de l’enfance.

Comme toujours, il faut s’attendre à ce que les bienfaits du progrès technique soient iné-galement répartis. Internet et la téléphonie mobile peuvent bien avoir révolutionné les communications mondiales, des millions d’enfants n’ont toujours que peu de chances de posséder un ordinateur ou un téléphone. Les nouveaux vaccins sont essentiels et sont les bienvenus, mais des millions d’enfants n’ont pas encore profité des anciens.

Les principaux problèmes à régler sont, comme toujours, l’engagement et la réalisation des choses promises. Dans une large mesure, le monde sait déjà comment réaliser des droits des enfants, et il s’y est engagé. Comme l’indique la Convention relative aux droits de l’en-fant, « dans le cas des droits économiques, sociaux et culturels, (les États parties) prennent ces mesures dans toutes les limites des ressources dont ils disposent ».

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Et pourtant, les engagements sont loin d’avoir été tenus. Les problèmes sont en partie poli-tiques, et en partie économiques et sociaux. Les solutions d’ordre technique peuvent être apportées assez rapidement. Les transformations politiques et sociale sont plus complexes et se prêtent moins à des solutions rapides ou bien définies.

En dépit de toutes les difficultés, nous devons nous réjouir de nos succès. De fait, un certain nombre de gouvernements, ayant déjà atteint certains des Objectifs du Millénaire pour le développement, placent à présent la barre plus haut en fixant des objectifs « OMD Plus » ou en se demandant ce qu’ils pourraient réaliser à un horizon situé au-delà de 2015. En même temps, les contours de la nouvelle vague de changement commencent à se dessiner et ils semblent prendre forme autour des enfants eux-mêmes. Les adultes doivent assurément maintenir un environnement dans lequel les enfants puissent grandir et s’épanouir plei-nement, et nous ne pourrons jamais nous décharger de la responsabilité de les encourager et de les protéger. Mais il est vraisemblable qu’à l’avenir, l’initiative viendra plus que par le passé des enfants eux-mêmes – pour diagnostiquer les nouveaux problèmes et proposer d’éventuelles solutions.

Ils réfléchiront aussi à la contribution des générations précédentes – en considérant les Objectifs du Millénaire pour le développement et les plans que les gouvernements avaient dressés pour édifier un monde digne des enfants. Ils pourraient bien nous demander « Qu’avez-vous fait pour les enfants ? » Dans l’état actuel des choses, la réponse ne peut qu’être : « Pas assez ».

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1 Aux fins du présent rapport, un « enfant » s’entend de toute personne âgée de moins de 18 ans. À l’intérieur de ce groupe, les « adolescents » sont des enfants âgés de 10 à 17 ans n’ayant pas encore 18 ans révolus. Dans certains cas, lorsque les séries de données l’exigent, le rapport parle de « jeunes », ce qui renvoie aux personnes âgées de 15 à 24 ans.

2 Save the Children, ‘Last in Line, Last in School: How Donors are Failing Children in Conflict-Affected Fragile States’, International Save the Children Alliance, Londres, 2007, p. v.

3 Hoyois, P., et al., Annual Disaster Statistical Review: Numbers and trends 2006, Centre de recherche sur l’épidémiologie des catastro-phes, Bruxelles, mai 2007, pp. 25, 34, 35, 39.

4 Banque mondiale, Global Economic Prospects: Managing the next wave of globalization, Banque internatio-nale pour la reconstruction et le développement/Banque mon-diale, Washington, D.C., 2007, p. 3.

5 Programme des Nations Unies pour le développement, Rapport mondial sur le développement humain 2005 : La coopération inter-nationale à la croisée des chemins : l’aide, le commerce et la sécurité dans un monde marqué par les iné-galités, PNUD, New York, 2005, p. 6.

6 Smithers, Rebecca, ‘Most pupils in survey own mobiles by 12’, rapports spéciaux, The Guardian, 19 septembre 2006 <www.guardian.co.uk/mobile/arti-cle/0,,1875487,00.html>, visité le 4 octobre 2007.

7 Banque mondiale, Rapport sur le développement dans le monde, 2007 : développement et généra-tions futures, Banque mondiale, Washington, D.C., 2007, p. 17.

8 Département des affaires éco-nomiques et sociales de l’ONU, « Les migrants dans le monde : Révision de la base de données sur la population en 2005 », site Internet de la Division de la population de l’ONU, New York, <http://esa.un.org/migration/index.asp?panel=1>, visité le 4 octobre 2007.

9 Centre de recherche Innocenti du Fonds des Nations Unies pour l’enfance, ‘Making Children Visible at the Brussels Global Forum on Migration and Development’, UNICEF, Florence, juillet 2007, pp. 1 à 4.

10 Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Progrès pour les enfants, Un bulletin sur la survie des enfants, Vol. 1, UNICEF, New York, 2004, p.6.

11 Organisation des Nations Unies, Rapport 2007 sur les objectifs du Millénaire pour le développe-ment, Département des affaires économiques et sociales de l’ONU, New York, juin 2007, pp. 7–8.

Notes

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12 Fonds des Nations Unies pour l’enfance, « La pauvreté des enfants en perspective: vue d’en-semble du bien-être des enfants dans les pays riches », Innocenti Report Card 7, Centre de recherche Innocenti de l’UNICEF, Florence, 2007, p. 2.

13 Organisation de coopération et de développement économiques, ‘Tableau 1 : Aide publique nette au développement des membres du CAD en 2005’, OCDE, Paris, <www.oecd.org/document/9/0,3343,en_2649_34485_1893129_1_1_1_1,00.html>, visité le 4 octobre 2007.

14 Projet Objectifs du Millénaire des Nations Unies, Investing in Development: A practical plan to achieve the Millennium Development Goals, Earthscan, Londres, 2005, pp. 57–58.

15 Banque mondiale, Global Monitoring Report 2007: Millennium Development Goals – Confronting the challenges of gender equality and fragile states, Banque internatio-nale pour la reconstruction et le développement/Banque mondia-le, Washington, D.C., 2007, p. 154.

16 Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Progrès pour les enfants, Bilan statistique d’Un monde digne des enfants, UNICEF (à paraître, 2007).

17 Ibid.

18 Ibid.

19 Fonds des Nations Unies pour l’enfance, La situation des enfants dans le monde 2008, UNICEF (à paraître, 2007).

20 Jones, Gareth, et al., ‘How many child deaths can we prevent this year’, The Lancet, vol. 362, n° 9377, 5 juillet 2003, p. 65.

21 Organisation mondiale de la Santé, Fonds des Nations Unies pour la population et Fonds des Nations Unies pour l’enfance, ‘Programming for Adolescent Health and Development’, série « Rapports techniques de l’OMS », n° 886, OMS, Genève, 1999, p. 11.

22 Ibid.

23 Esson, Katharine M. et Stephen R. Leeder, The Millennium Development Goals and Tobacco Control: An opportunity for global partnership, Organisation mon-diale de la Santé, Genève, 2004, p. 31.

24 Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Adolescence : une étape capitale, UNICEF, New York, 2002, p. 35.

25 Ibid., p. 9.

26 Organisation mondiale de la Santé, Reproductive Health Indicators: Guidelines for their generation, interpretation and ana-lysis for global monitoring, OMS, Genève, 2006, p. 2.

27 Lloyd, Cynthia B. (dir. publ.), ‘Growing up Global: The chan-ging transitions to adulthood in developing countries’, Population Council and National Academies Press, Washington, D.C., 2005, p. 3.

28 Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Progrès pour les enfants, Bilan statistique d’Un monde digne des enfants, UNICEF (à paraître, 2007).

29 Organisation des Nations Unies, Rapport 2007 sur les Objectifs du Millénaire pour le développement, Département des affaires écono-miques et sociales de l’ONU, New York, juin 2007, p. 4.

30 Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Progrès pour les enfants : un bilan de l’eau et de l’assainis-sement, Numéro 5, UNICEF, New York, septembre 2006, p. 2.

31 Ibid., p. 6.

32 Organisation mondiale de la Santé et Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Meeting the MDG Drinking Water and Sanitation Target: The urban and rural chal-lenge of the decade, OMS/UNICEF, Genève et New York, 2006, p. 15.

33 Organisation mondiale de la Santé et Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Meeting the MDG Drinking Water and Sanitation Target: A mid-term assessment of progress, OMS/UNICEF, Genève et New York, 2004, p. 20.

34 Organisation des Nations Unies, Rapport 2006 sur les objectifs du Millénaire pour le développement, Département des affaires écono-miques et sociales de l’ONU, New York, juin 2006, p. 11.

35 Ibid.

36 Organisation des Nations Unies, ‘Some Facts about Persons with Disabilities’, Organisation des Nations Unies, New York, 14–25 aoüt 2006, p. 1.

37 Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, Rapport mondial de suivi 2007 – Un bon départ : protection et éducation de la petite enfance, publications de l’UNESCO, Paris, 2007, p. 6.

38 Organisation des Nations Unies, Rapport 2006 sur les objectifs du Millénaire pour le développement : Annexe statistique, Département des affaires économiques et sociales de l’ONU, New York, juin 2006, p. 7.

39 Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, Rapport mondial de suivi 2007 – Un bon départ : protection et education de la petite enfance, publications de l’UNESCO, Paris, 2007, p. 1.

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40 Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Progrès pour les enfants, Bilan statistique d’Un monde digne des enfants, UNICEF (à paraître, 2007).

41 Banque mondiale, Global Monitoring Report 2007: Millennium Development Goals – Confronting the challenges of gender equality and fragile states, Banque internatio-nale pour la reconstruction et le développement/Banque mon-diale, Washington, D.C., 2007, p. 10.

42 Lewis, Maureen et Marlaine Lockheed, Inexcusable Absence: Why 60 million girls still aren’t in school and what to do about it, Center for Global Development, Washington, D.C., 2007, p. 1.

43 Scheerens, Jaap, ‘The Use of International Comparative Assessment Studies’, Occasional Paper 12, Liberal Institute of the Friedrich Naumann Foundation, Potsdam, 2006, p. 4.

44 Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, Rapport mondial de suivi 2007 – Un bon départ : Protection et éducation de la petite enfance, publications de l’UNESCO, Paris, 2007, p. 50.

45 Burrows, Gideon, Jules Acton et Tamsin Maunder, ‘Water and sanitation: The education drain’, Education Media Report 3, WaterAid, London, 2004, p. 14.

46 Chaudhury, Nazmul, et al., ‘Missing in Action: Teacher and health worker absence in developing countries’, Journal of Economic Perspectives, vol. 20, n° 1, hiver 2006, pp. 91–116.

47 Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, Rapport mondial de suivi 2007 – Un bon départ : Protection et education de la petite enfance, publications de l’UNESCO, Paris, 2007, p. 52.

48 Programme des Nations Unies pour le développement, Rapport mondial sur le développement humain 2004 : la liberté culturelle dans un monde diversifié, PNUD, New York, 2004, p. 33.

49 Rose, Pauline, ‘Communities, gender and education: Evidence from sub-Saharan Africa’, document d’information en vue du rapport mondial de suivi des progrès réalisés vers l’objectif de l’éducation pour tous 2003/4, p. 6.

50 Fonds des Nations Unies pour l’enfance, ‘Birth Registration: Right from the start’, Innocenti Digest No. 9, Centre de recherche Innocenti de l’UNICEF, Florence, mars 2002, p. 1.

51 Fonds des Nations Unies pour l’enfance, « Fiches d’information sur la protection de l’enfant », UNICEF, New York, mai 2006, p. 13.

52 Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Progrès pour les enfants, Bilan statistique d’Un monde digne des enfants, UNICEF (à paraître, 2007).

53 Fonds des Nations Unies pour l’enfance, ‘L'enregistrement à la naissance : un droit pour com-mencer’, Innocenti Digest No. 9, Centre de recherche Innocenti de l’UNICEF, Florence, mars 2002, p. 1.

54 Organisation internationale du Travail, La fin du travail des enfants, un objectif à notre portée, OIT, Genève, 2006, p. 6.

55 Ibid., p. 8.

56 Pinheiro, Paulo Sérgio, Rapport mondial sur la violence contre les enfants, Étude des Nations Unies sur la violence à l’encontre des enfants, Genève, 2006, p. 12.

57 Rosati, F.C. et S. Lyon, ‘Tackling Child Labour: Policy options for achieving sustainable reduc-tions in children at work’, projet « Understanding Children’s Work » (Comprendre le travail des enfants), Université de Rome, septembre 2006, pp. 1, 9.

58 Organisation internationale du Travail, A Future Without Child Labour: Global report under the follow-up to the ILO Declaration on Fundamental Principles and Rights at Work, OIT, Genève, 2002, p. 9.

59 Guarcello, Lorenzo, Scott Lyon et Furio Camillo Rosati, Child Labour and Education For All: An issue paper, projet « Understanding Children’s Work » (Comprendre le travail des enfants), série Documents de travail, novembre, 2006, p. 14.

60 Save the Children, Forgotten Casualties of War: Girls in armed conflict, Save the Children, Londres, 2005, p. 19.

61 Fonds des Nations Unies pour l’enfance, « Appel à l’action : tra-vailler ensemble pour protéger les enfants dans les conflit armés », programme « La Voix des jeunes » de l’UNICEF, New York, 2007, p. 1.

62 Organisation des Nations Unies, ‘Rapport de la Représentante spé-ciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés (A/61/275)’, New York, 17 août 2006.

63 Organisation internationale du Travail, A Global Alliance against Forced Labour: Global report under the follow-up to the ILO Declaration on Fundamental Principles and Rights at Work, OIT, Genève, 2005, pp. 14–15.

64 Union interparlementaire et Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Guide à l’usage des par-lementaires no. 9 (2005) : Combattre la traite des enfants, UIP/UNICEF, 2005, pp. 19, 33, 41.

8 8   L e s e n fa n t s e t L e s O b j e c t I f s d u M I L L é n a I r e p O u r L e d é v e LO p p e M e n t

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65 O’Connell Davidson, Julia, The Sex Exploiter, document consacré à ce thème, établi en vue du deuxième Congrès mondial contre l’exploi-tation sexuelle des enfants à des fins commerciales, Yokohama, 2001, pp. 3, 23.

66 Pinheiro, Paulo Sérgio, Rapport mondial sur la violence contre les enfants, Étude des Nations Unies sur la violence à l’encontre des enfants, Genève, 2006, p. 3.

67 Centre de recherche Innocenti du Fonds des Nations Unies pour l’enfance, ‘Le mariage précoce’, Innocenti Digest No. 7, UNICEF, Florence, mars 2001, p. 5.

68 Organisation mondiale de la Santé, ‘Female Genital Mutilation and Obstetric Outcome: WHO collaborative prospective study in six African countries,’ The Lancet, vol. 367, n° 9525, 3 juin 2006, pp. 1835 à 1841.

69 Centre de recherche Innocenti du Fonds des Nations Unies pour l’enfance, ‘Changer une conven-tion sociale néfaste : la pratique de l'excision/mutilation géni-tale féminine’, Innocenti Digest, UNICEF, Florence, 2005, p. 11.

70 Fonds des Nations Unies pour l’enfance, « Fiches d’information sur la protection de l’enfant », UNICEF, New York, p. 21.

71 UNICEF, Les générations orphelines et vulnérables d'Afrique : les enfants affectés par le SIDA, UNICEF, New York, 2006, p. 35.

72 Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA, Organisation mondiale de la Santé, Le point sur l'épidémie de SIDA, ONUSIDA/OMS, Genève, décembre 2006, p. 1.

73 Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Progrès pour les enfants, Bilan statistique d’Un monde digne des enfants, UNICEF (à paraître, 2007).

74 Organisation mondiale de la Santé, Guidelines on Co-trimoxazole Prophylaxis for HIV-related Infections among Children, Adolescents and Adults: Recommendations for a public health approach, OMS, Genève, 2006, p. 8.

75 Organisation mondiale de la Santé, Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA, Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Towards Universal Access: Scaling up priority HIV/AIDS interventions in the health sector – Progress Report, OMS, ONUSIDA, UNICEF, Genève, avril 2007, p. 17.

76 Ibid.

77 Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Progrès pour les enfants, Bilan statistique d’Un monde digne des enfants, UNICEF (à paraître, 2007).

78 Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA, Organisation mondiale de la Santé, Le point sur l’épidémie de SIDA, ONUSIDA/OMS, Genève, décembre 2006, p. 3.

79 Monasch, Roeland et Mary Mahy, ‘Young People: The centre of the HIV epidemic’, chapitre 2 in Ross, David A., Bruce Dick et Jane Ferguson (dir. publ.), Preventing HIV/AIDS in Young People: A systematic review of the evidence from developing countries, série “Rapports techniques de l’OMS”, n° 938, Organisation mondiale de la Santé, Genève, 2006, p. 16.

80 Ibid., p. 19.

81 Ibid., p. 23.

82 Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA, Rapport sur l’épidémie mondiale de SIDA 2006, ONUSIDA, Genève, mai 2006, pp. 62–63.

83 Monasch, Roeland et Mary Mahy, ‘Young People: The centre of the HIV epidemic’, chapitre 2 in Ross, David A., Bruce Dick et Jane Ferguson (dir. publ.), Preventing HIV/AIDS in Young People: A systematic review of the evidence from developing countries, série “Rapports techniques de l’OMS”, n° 938, Organisation mondiale de la Santé, Genève, 2006, p. 23.

84 Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA, Rapport sur l’épidémie mondiale de SIDA 2006, ONUSIDA, Genève, mai 2006, p. 65.

85 Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Les générations orphe-lines et vulnérables d’Afrique : les enfants touchés par le SIDA, UNICEF, New York, 2006, p. 13.

86 Ibid., p. v.

87 Human Rights Watch, Letting Them Fail: Government neglect and the right to education for children affec-ted by AIDS. Octobre 2005, vol. 17, n° 13 (A), Human Rights Watch, pp. 24 à 30.

88 Conseil d’administration de l’UNICEF, première session ordi-naire de 2007, 16–19 & 22 janvier 2007, point 5 de l’ordre du jour provisoire, Unissons-nous pour les enfants, contre le SIDA : mise à jour, UNICEF, New York, janvier 2007, p. 10.

89 Ibid.

p r O g r è s accO M p L I s da n s L’ é d I f I c at I O n d ’ u n M O n d e d I g n e d e s e n fa n t s 89

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1 Afghanistan

2 Allemagne

3 Angola

4 Argentine

5 Arménie

6 Autriche

7 Azerbaïdjan

8 Bangladesh

9 Bélarus

10 Belgique

11 Belize

12 Bénin

13 Bhoutan

14 Bolivie

15 Bosnie-Herzégovine

16 Botswana

17 Brésil

18 Bulgarie

19 Burkina Faso

20 Burundi

21 Cambodge

22 Cameroun

23 Canada

24 Cap-Vert

25 Chine

26 Chypre

27 Colombie

28 Congo

29 Costa Rica

30 Côte d’Ivoire

31 Croatie

32 Cuba

33 Danemark

34 Djibouti

35 Égypte

36 Espagne

37 Éthiopie

38 ex-République yougoslave de Macédoine

39 Finlande

40 Gambie

41 Géorgie

42 Ghana

43 Guatemala

44 Guinée

45 Guinée équatoriale

46 Guinée-Bissau

47 Guyana

48 Îles Salomon

49 Inde

50 Indonésie

51 Iraq

52 Italie

53 Jordanie

54 Kazakhstan

55 Kenya

56 Kirghizistan

57 Lesotho

58 Lettonie

59 Liban

60 Liechtenstein

61 Madagascar

62 Malawi

63 Maldives

64 Mali

65 Maroc

66 Maurice

67 Mauritanie

68 Mexique

69 Micronésie (États fédérés de)

70 Moldova

71 Monaco

72 Mongolie

73 Monténégro

74 Mozambique

75 Namibie

76 Népal

77 Niger

78 Norvège

79 Nouvelle-Zélande

80 Ouganda

81 Ouzbékistan

82 Pakistan

83 Palaos

84 Papouasie-Nouvelle-Guinée

85 Paraguay

86 Pays-Bas

87 Philippines

88 Qatar

89 République arabe syrienne

90 République centrafricaine

91 République démocratique populaire lao

92 République dominicaine

93 République-Unie de Tanzanie

94 Roumanie

95 Samoa

96 Sao Tomé-et-Principe

97 Sénégal

98 Serbie

99 Sierra Leone

100 Slovaquie

101 Slovénie

102 Suède

103 Suisse

104 Suriname

105 Swaziland

106 Tchad

107 Territoire palestinien occupé

108 Thaïlande

109 Togo

110 Tonga

111 Tunisie

112 Turkménistan

113 Turquie

114 Tuvalu

115 Ukraine

116 Vanuatu

117 Venezuela (République bolivarienne du)

118 Viet Nam

119 Yémen

120 Zambie

121 Zimbabwe

AnnExE

Rapports des pays et territoires au titre du plan « Un monde digne des enfants » présentés pour la Session extraordinaire Plus 5 de 2007

9 0   L e s e n fa n t s e t L e s O b j e c t I f s d u M I L L é n a I r e p O u r L e d é v e LO p p e M e n t

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Crédits photos :

Photos de couverture (en haut) © UNICEF/HQ07-0430/Giacomo Pirozzi (en bas, de g. à d.) © UNICEF/HQ07-0818/Nicole Toutounji, © UNICEF/HQ06-0435/Giacomo Pirozzi, © UNICEF/HQ06-0302/Giacomo Pirozzi, © UNICEF/HQ05-0837/ Josh Estey, © UNICEF/HQ02-0646/Alejandro Balaguer, © UNICEF/HQ05-1357/Malvina Bezhaeva Préface © UN Photo/Mark Garten Chapitre 1 © UNICEF/HQ06-0992/Shehzad Noorani Chapitre 2 © UNICEF/HQ04-0916/Shehzad Noorani Chapitre 3 © UNICEF/HQ05-2202/Giacomo Pirozzi Chapitre 4 © UNICEF/HQ06-1700/Rasul M. Taynan Chapitre 5 © UNICEF/HQ06-2798/Bruno Brioni Chapitre 6 © UNICEF/HQ07-0797/Nicole Toutounji

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Préparé par l’UNICEF pour l’Organisation des Nations Unies Décembre 2007

15 dollars E.-U ISBN : 978-92-806-4220-9 No. de vente : F.08.XX.7