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’Problématique du développement des villes méditerranéennes du sud ‘ Workshop_atelier/terrain Saïda 2005 Problématique du développement des villes méditerranéennes du sud Cheryl Arsenault Le texte qui suit se base sur une bibliographie justifiée. En effet, il s’appui sur divers ouvrages : CHARLINE Claude : Les villes du monde arabe; ESCALLIER Robert, Métropoles et globalisation dans le monde arabe et méditerranéen : État, enjeux et perspectives; NOUSCHI André, La Méditerranée au 20 e siècle; UNESCO, Développement urbain et ressource en eau:Petites Villes Côtières Historiques : Bilan d’étape; SEDJARI Ali, Le devenir de la ville; ainsi que plusieurs autres ouvrages, qui sont tous décrits attentivement en fin de document. L’écrit suivant vous propose donc une odyssée à travers la Méditerranée, un voyage centré sur les difficultés sociales, économiques et environnementales que vivent et subissent actuellement les villes méditerranéennes du sud. Tout cela, en rapport avec le monde. Cette aventure aboutira à un balayage des actions posées pour aider ces villes en nécessités. Image 01 : VUE SUR LE DÉTROIT DE GIBRALTAR Source : XAVIER, Girard, Méditerranée de Homère à Picasso, Édition Assouline, 2000, p.205

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Problématique du développement des villes méditerranéennes du sud

Cheryl Arsenault

Le texte qui suit se base sur une bibliographie justifiée. En effet, il s’appui sur divers ouvrages : CHARLINE Claude : Les villes du monde arabe; ESCALLIER Robert, Métropoles et globalisation dans le monde arabe et méditerranéen : État, enjeux et perspectives; NOUSCHI André, La Méditerranée au 20e siècle; UNESCO, Développement urbain et ressource en eau:Petites Villes Côtières Historiques : Bilan d’étape; SEDJARI Ali, Le devenir de la ville; ainsi que plusieurs autres ouvrages, qui sont tous décrits attentivement en fin de document. L’écrit suivant vous propose donc une odyssée à travers la Méditerranée, un voyage centré sur les difficultés sociales, économiques et environnementales que vivent et subissent actuellement les villes méditerranéennes du sud. Tout cela, en rapport avec le monde. Cette aventure aboutira à un balayage des actions posées pour aider ces villes en nécessités.

Image 01 : VUE SUR LE DÉTROIT DE GIBRALTAR Source : XAVIER, Girard, Méditerranée de Homère à Picasso, Édition Assouline, 2000, p.205

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La Méditerranée, «région» particulière du monde Méditerranée signifie la mer au milieu des terres, en latin mare medi terra. Nom apparu au XVIe siècle chez les Européens d’abord, puis chez les Arabes par la suite. Cette nomination est conséquence du développement des civilisations continentales. À ce moment, on la percevait comme un immense vide entouré de terre, mais bien avant, elle fût considérée pendant des siècles le centre du monde occidental. Sous l’Empire romain, la Méditerranée était désignée sous le nom de Mer Romaine. C’était la mer qui portait en elle l’épanouissement des civilisations, leur commencement et leur continuité. Tant d’attentes pour cette petite parcelle du monde. « Notre mer était un océan qui est devenu nain… C’est la poussée de l’Afrique qui l’a comprimé et rabougri, puis coincé entre Nord-Afrique, Sud-Europe et Est-Asie, et, ainsi, l’a transformé en mer quasi close, avec un tout petit goulot à Gibraltar»1. Comprimée au sud par une poussée géologique intense, la pression se fait toujours sentir, mais cette fois, à l’est par la plaque asiatique. Elle devint, de ce fait, une rencontre tricontinentale et un centre d’échange important. Elle était considérée comme une mer subvenant aux besoins de ses civilisations évoluant sur ses littoraux, une mer presque fermée, entouré de trois continents : l’Europe, l’Afrique et l’Asie, et entretenant des liens avec l’océan Atlantique à l’ouest, la mer noire à l’est, et la mer rouge au sud-est. Plusieurs pays bordent la Méditerranée : au nord, nous y retrouvons la France, Monaco, l’Italie, la Slovénie, la Croatie, la Bosnie-Herzégovine, l’Albanie, la Grèce et la Turquie ; à l’ouest, seulement l’Espagne ; à l’est, le Liban, la Syrie et l’Israël ; et finalement, au sud, l’Égypte, la Libye, la Tunisie, l’Algérie et le Maroc.

Carte 01 : L A MÉDITERRANÉE Source : http://aphgcaen.free.fr/chronique/mediterranee.htm

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RICHE MÉDITERRANÉE À l’intérieur de la grande épopée du monde entier, l’histoire de cette toute petite région, d’environ 2,5 millions de kilomètres carrés en superficie, est l’une des plus importante. En effet, point de départ de la civilisation occidentale, elle à été autrefois le berceau d’un monde en devenir. Nous ne nous attarderons pas sur l’histoire de la Méditerranée, ce qui serait trop vaste. Par contre, nous devons retenir que son épopée a traversé un déploiement fabuleux de communications, de conflits, d’échanges, de créativité, de bouleversements, de destructions par le fer et le feu. Civilisations et sociétés y ont évolué et des villes s’y sont installées. Soulignons l’incontournable héritage artistique de la Méditerranée. Véritable théâtre de l’art passé et moderne, elle voit se réaliser de nombreux artistes, tant hier qu’aujourd’hui, comme Van Gogh, De Chirico mais aussi Picasso, Miro et Dali pour ne citer que ceux-ci. Il s’agit d’un monde à part, merveilleux, qui a inspiré un grand nombre de poètes et d’écrivains et un espace de vieilles civilisations urbaines qui, en ce jour, cherche sa place dans ce nouveau monde où mondialisation est centre.

Image 02: SECTION D’UNE PEINTURE DE FRANCIS PICABIA, LES CALANQUES, 1942-1944 Source : XAVIER, Girard, Méditerranée de Homère à Picasso, Édition Assouline, 2000, p.304-305

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LA MÉDITERRANÉE ACTUELLE INQUIÈTE Aujourd’hui… la Méditerranée nous inquiète. Ainsi, au XXe siècle, elle se mondialise, et devient un lieu où s’affrontent continuellement les religions, les pauvres, les riches, l’Orient, l’Occident ainsi que le Nord et le Sud. La Méditerranée est devenue malgré elle une limite entre deux mondes : le Sud et le Nord. Autrefois un tout, elle forme actuellement deux unités qui contrastent particulièrement : le Sud est soumis à un amoncellement de difficultés importantes amplifié par un islam de plus en plus radical, tandis que le Nord se voit incapable de résoudre les problèmes nés d’un chômage alourdi par les progrès techniques.2 Actuellement, la Méditerranée se déchire, se perd et se cherche. Elle se cherche perpétuellement une identité et une place dans cette ère planétaire. Ses villes subissent des changements accélérés multiples, ce qui engendre plusieurs problématiques et enjeux. Les villes arabes et méditerranéennes du sud : problématiques et enjeux L’ensemble de la méditerranée inquiète, mais cette inquiétude repose plus spécifiquement sur ses villes du sud. La ville méditerranéenne constitue un type urbain unique et distinct, tant par son histoire, son urbanisme, son architecture que ses fonctions. Historiquement, ces villes ont perpétuellement été des centres de commerce et des centres résidentiels. Aujourd’hui, ces villes sont devenues des lieux de rencontres modernes donnant une libre accessibilité aux pensées et aux styles de vie occidentaux. Tout au long du siècle dernier, les espaces urbains se sont considérablement métamorphosés. La ville a beaucoup changé tant celle du Nord que celle du Sud de la Méditerranée. La ville se retrouve maintenant au centre des préoccupations de l’ensemble du monde. En effet, elle est devenue un thème qui évoque différents enjeux, tels que des enjeux politiques, économiques, sociaux, culturels et stratégiques. Le Maroc est un exemple qui représente

bien cette situation. En effet, le Maroc est un pays dans lequel la décision pour tenter de contrôler les débordements urbains issus d’un double phénomène d’exode rural et d’évolution incontrôlée3, est venue trop tardivement. C’est donc dire que l’aménagement du territoire est véritablement un débat actuel qui a pour but d’assurer une amélioration dans l’organisation et l’administration des territoires. Les villes, foyers de culture, lieux de rencontre, d’échanges et de créations, tendent à devenir, en lien avec le progrès scientifique et technologique, des espaces difficiles au milieu des préoccupations universelles.

Image 03: SOUK DANS LA VILLE D’ESSAOUIRA, MAROC Source : CHALINE, Claude, Les villes du monde arabe, Éditions Armand Collin, Paris, avril 1996, p.39

La territorialité de l’espace est une des premières choses que l’on perçoit de la ville. Il est essentiel de comprendre que ce n’est pas essentiellement un espace spatial, mais aussi un espace de vie et de qualité de vie qui subit actuellement diverses problématiques tant au niveau social, environnemental qu’économique. Nous analyserons ces problématiques en profondeur dans les pages suivantes.

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PROBLÉMATIQUE À L’ÉCHELLE SOCIALE Éclatement urbain Toutes les villes du monde sont touchées de près ou de loin par un même phénomène majeur : l'éclatement urbain. Ainsi, la civilisation de demain sera totalement urbaine et fondée sur de nouveaux référentiels qui s’appuient essentiellement sur le savoir et la technologie.4 En 20 ans, 352 nouvelles villes furent construites. Il est prévu qu’en 2020, la grande majorité des populations cohabitera en zone urbaine, soit 75% de l’humanité selon l’Agence des Nations Unies pour les Établissements Humains en 2003. De ce fait, l’accélération rapide de l’urbanisation et le développement des organisations urbaines vers une intense complexité, deviennent des réalités qu’il faut considérer dans le débat du devenir de la ville de demain. La ville est au centre de l’évolution des sociétés modernes. Elle est l’image parfaite du niveau de développement de chaque pays. Voilà pourquoi, il existe actuellement un si grand gouffre entre les villes du Nord et du Sud de la Méditerranée. La grande problématique de ces villes est que leur croissance économique n’a pas su suivre le rythme qui fut implanté de force par la rapidité excessive de la révolution urbaine. Une autre pression vient s’ajouter : celle de la mondialisation, qui représente un phénomène d’actualité qui rend compétitif l’organisation des territoires urbains. Le phénomène urbain se veut universel et présente des problématiques similaires. D’un côté, la taille des villes a explosé depuis les dernières décennies. De ce fait, la taille des 100 plus grandes villes du monde était de 200 000 habitants en 1800, de 700 000 habitants en 1900, de 2,1milions d’habitant en 1950 et actuellement de plus de 5 millions d’habitant.5 D’un autre côté, il y a le taux d’urbanisation au niveau de la société mondiale qui se voit très élevé. Anciennement, il existait une joyeuse

balance entre urbain et rural, ville et campagne. Maintenant, nous parlons de centre et de périphérie. C’est dire que la campagne se trouve dorénavant la périphérie de la ville, et la ville, le centre de cette périphérie. Ainsi, pour être dans la capacité de gérer cette explosion urbaine, la profession d’urbanisme est née. Discipline apparue d’une crainte des riches, de risques épidémiologiques en raison de la trop grande concentration humaine. L’urbanisme arrange donc la ville pour permettre un rapport positif sur le territoire, dans son ensemble et entre les classes sociales. Malheureusement, ce travail n’a pas eu que des bons côtés. Durant les 50 dernières années, nous avons vu l’apparition de ghettos pour les riches et d’autres pour les pauvres, ainsi que la création à la périphérie des villes de banlieues. Ces dernières signifient «à un lieu du ban», donc à un lieu du centre urbain d’importance. Véritables foyers du jaillissement de la violence, elles causent problèmes, principalement, en ce qui concerne l’Algérie, où l’enrôlement des aspirants à la violence se fait plus aisément dans ces lieux éloignés du centre, surpeuplés et isolés. Notons qu’il n’existe pas de modèle urbain unique, il faut uniquement que tous les acteurs impliqués dans la gestion de la ville s’adaptent adéquatement à la rapidité des changements en priorisant les innovations sociales. La ville est autant un lieu de naissance que de dégénérescence des civilisations. Dans son rapport de la rencontre mondiale «Habitat II», L’UNESCO apporte le constat suivant : « la ville a toujours été double : d’un côté, elle est le lieu des possibilités, des rencontres, de la vie, de la culture, de l’innovation, de la créativité et de la citoyenneté ; et puis il y a l’autre ville, celle des promiscuités subies, celle des solitudes agglomérées, celle de la misère, celle de la violence. Ces difficultés sont réelles : pollution, accumulation des déchets, insuffisance de logements et d’infrastructures, encombrement de la circulation, chômage, réclusion, tension, criminalité, insécurité, drogue»6. Toujours selon ce rapport, l’UNESCO lance le défi d’améliorer les conditions de vie des citadins,

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de réfléchir à des méthodes de vivre en commun et surtout à l’ère du XXIe siècle, renouveler la perception de la ville. Une dure réalité, par rapport aux villes appartenant à la partie Sud et Orientale de la Méditerranée, est à certain égard une représentation du sous-développement, souvent présent à l’intérieur des pays en développement. Un sous-développement dans divers domaines culturels, politiques, sociaux et économiques. Un des graves problèmes qui s’imposent dans les développements urbains sud est principalement le phénomène que l’on nomme : Urbanisation dépendante. Cette dépendance se résume depuis plus de 50 ans à une incapacité à mettre en place des stratégies de développements durables et adéquats. Conséquemment, ces villes méditerranéennes ont de la difficulté à s’imposer et s’identifier comme un centre actif du changement structurel. Un rythme rapide d’urbanisation présente une autre conséquence qui pèse lourd sur le dos des villes méditerranéennes. Cette soudaine urbanisation coûte chère. Ainsi, logements urbains, services hospitaliers, d’eau potable, de transport, chacun d’entre eux demandent un certain montant d’investissements qui se voit toujours plus élevé que celui nécessaire au développement rural. Services urbains obligent, car en campagne, les habitants sont plus habitués à subvenir à leurs besoins, à faire les choses eux-mêmes, que ce soit les routes, les habitats, les travaux d’irrigation. Ce qui avait comme conséquence que l’économie des villes n’arrivait pas à suivre les coûts faramineux de leur trop rapide rythme d’urbanisation. En bref, cette explosion urbaine de la Méditerranée accable les villes par la pollution, la congestion, le gaspillage des terres agricoles, le manque d’eau, le désordre au niveau des constructions, l’insécurité…

Débordement démographie (exode rural et migration) La démographie, sphère parlant de l’état quantitatif de la société représente une science, dont on parle sous divers prétextes.

Ainsi, comme mentionné plus haut le monde entier connaît depuis plusieurs années déjà, une augmentation fulgurante de ses diverses populations. Cet accroissement a donc pris une envolé explosive. Déjà, au début du 21e siècle, plus des 2/3 des populations de la région « Méditerranéenne Monde arabe» résident en milieu urbain, 310 millions sur un total de 460 millions d’habitant (Escallier, p.1). Cette évolution prodigieuse, s’est réalisée en un laps de temps de 50 ans, est passé de 75 millions à 310 millions d’habitants. Comparativement, la rive nord méditerranéenne à bénéficier, durant la moitié d’un siècle, à la progression du double de son effectif. C’est donc au Sud et à l’Est que le rythme de croissance est le plus fulgurant. L’effectif des villes s’est vu augmenté par plus de 8 fois son nombre de départ. Il est passé de 23 millions à plus de 210 millions en un court délai (Escallier, p.1). Cette problématique de surconcentration des populations dans les villes du Sud-est Méditerranéen est encore appuyée par le fait suivant : «en 2000, sur 150 villes agglomérations du monde ayant dépassé 2 millions d’habitants, 20 appartenaient à la région Méditerranée Monde arabe » (Escalier). Ces faits nous démontrent bien que la croissance des villes méditerranéennes est impliquée dans l’ensemble du bassin. La carte 02 qui suit, démontre bien le phénomène. Ainsi, nous pouvons y visualiser que c’est effectivement au Sud-est que se déroule le plus au taux de croissance ; que la Tunisie présente un taux de croissance légèrement inférieur au reste de la rive sud ; que nombreuses sont les villes les plus populeuses dans cette zone, on souligne Alger, Tunis, Tripoli, Alexandrie, le Caire, Tel Aviv, Beyrouth, Damas, Izmir…pour ne citer que celles-ci. Une carte faisant adéquatement la démonstration de la situation qui prédomine en Méditerranée. Cependant, le problème réside surtout dans la maîtrise de cette vague urbaine. Bien sûr, la difficulté est plus grande en ce qui a trait au territoire du Sud et de l’Est de la Méditerranée. Étant des rives disposant de faibles ressources au niveau financier, économique, technique et institutionnel.

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Carte 02: TAUX DE CROISSANCE NATURELLE PAR PAYS ET ESTIMATION DES POPULATION EN 2000 Source : http://aphgcaen.free.fr/chronique/mediterranee.htm

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Espace de vie social

La ville se veut un espace viable, homogène, une entité vivante qui offre une certaine harmonie et cohésion sociale. En Algérie, les vieilles villes ou médinas offrent encore au regard une cohésion et une harmonie d’ensemble qui ne sont pourtant plus d’actualité pour les grandes villes ni pour les petites et moyennes agglomérations.7 En se référant à l’article rédigé par Mme Leïla Senoussi, chargée de cours à la faculté de Droit de Constantine, elle fait référence au cas de l’Algérie face au rapport que les villes entretiennent avec le développement. En effet, l’Algérie entretient, selon elle, des relations avec le développement de ses villes, restrictives et réductrices. La ville est vue comme lieu à administrer où la dimension sociale s’est vue mettre de côté. Les décideurs, ayant toute latitude, ne vont pas résoudre les problèmes mais vont essayer de les diminuer et de les camoufler. Citant Mme Senoussi : « …pratiques irresponsables qui ont transformé la ville en un agrégat hétéroclite qui, au fil du temps a, dans l’anarchie, juxtaposé tous les paradoxes : le rural à l’urbain, le moderne à l’archaïque, l’espace vert à la décharge publique, la résidence luxueuse à la cité dortoir moribonde…»8 Cette approche étroite a vu ses limites car le citoyen se doit d’être au cœur de la perception de la ville et de son développement. C’est donc dire que les préoccupations face au développement doivent dépasser de ce qui est visible et calculable. Ainsi, pour assurer une réussite, il faut envisager la dimension sociale et culturelle et considérer la ville comme un espace de vie. Un devoir de donner au citoyen le droit à la ville, tant de manière individuelle que collective. L’Algérie, par exemple, pour le mieux de ses évolutions doit reconnaître le citoyen pouvant s’identifier et se réapproprier la ville pour un meilleur usage. Une implication et une participation du citoyen à l’intérieur des affaires et préoccupations de la ville vont faire resurgir le fait social et libérer le pays de son administration restrictif. Une revalorisation, une réhabilitation du citoyen, des actions collectives, toutes des actions qui vont permettre

de voir naître des options innovatrices et de voir le culturel se mélanger au politique, au social et au juridique. En résumé, c’est en redevenant eux-mêmes citoyens à part entière, c'est-à-dire acteurs sociaux, partenaires du pouvoir, centre de décision qu’ils pourront restituer à la ville son sens et sa cohésion en tant qu’espace de vie.9

Vieilles villes vs villes modernes, un duel en cours

La ville comme espace de vie mais aussi comme patrimoine historique. La vieille ville entre donc dans les préoccupations qui animent les débats. Visage historique des civilisations présentant malheureusement de graves dysfonctionnements urbains. Ainsi, il y a 50 ans, investie d’un grand désir de modernisation à l’occidentale, la ville moderne voit le jour. Englobant, par le même fait, la ville traditionnelle. Résultat de ce phénomène, une cœxistence difficile entre ces deux entités. Une réalité que vit la majorité.

Image 04: VIEILLE VILLE DE DAMAS Source : CHALINE, Claude, Les villes du monde arabe, Éditions Armand Collin, Paris, avril 1996, p.123

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On la nomme médina dans la majeure partie de l’Afrique du nord, mais le terme le plus souvent employé et retenu est, vieille ville. Riche de symbole et d’histoire, cette espace central, malgré ses dysfonctionnements et ses conservations inégales, participe tout de même à l’image que projette l’ensemble de la ville. La vieille ville actuelle est problématique en Méditerranée. Mal conservée, on assiste partout à une dégradation de ses vieux bâtiments. Les classes aisées ou riches, la délaissent pour s’orienter vers les quartiers modernes et un nouveau style de vie. Les gens remplaçants sont des migrants de la zone rurale, peu fortunés, qui vont accepter les pires conditions de vie. Les vieux bâtiments sont donc sur-occupés et sous-entretenus. L’héritage architectural est trop souvent considéré comme n’ayant aucune valeur. En plus, la sous intégration sociale et économique des vieilles villes cause des problématiques qui ne cessent de s’aggraver au fil du temps. On assiste actuellement à une accélération de la dégradation de la vieille ville, en raison d’une densité de population trop élevée. À Marrakech, par exemple, la médina, représente 20% de la superficie de l’agglomération, abritant environ 280.000 habitants dans un cadre qui ne pourrait en contenir que 100.000 pour fonctionner de manière satisfaisante. Cet exemple témoigne bien de la situation précaire que vit aujourd’hui cette partie des villes méditerranéennes du Sud. Il s’agit donc d’une problématique importante qui touche l’identité, le patrimoine, la culture et l’histoire des citoyens et du pays. Un autre conflit sévit dans ces zones urbaine mais cette fois-ci au niveau visuel et architectural. Un ennui dû à l’affrontement des styles architecturaux entre la nouvelle et l’ancienne ville. Comme montre l’image 05 ci-contre, le contraste est grand entre les immeubles modernes, conséquence d’une urbanisation hâtive, et les vestiges de la ville traditionnelle. Ce qui remet rapidement sur table l’enjeu du devenir de ces vieilles villes, de leur importance et de leur qualité en tant qu’espace historique.

Image 05: MUNUCIPALITÉ DE RIYADH Source : CHALINE, Claude, Les villes du monde arabe, Éditions Armand Collin, Paris, avril 1996, p.119

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PROBLÉMATIQUE À L’ÉCHELLE ENVIRONNEMENTALE Ressource en eau (gestion et équipement)

L’eau…source de vie et élément essentiel à la survie de l’homme. Ressource naturelle qui apporte diverses problématiques pour les villes de la Méditerranée qui sont confrontées à des territoires pauvres où l’eau se fait rare. De fait, ces villes doivent combattre la sécheresse estivale, durant laquelle s’intensifie l’évapotranspiration, principale contrainte du climat méditerranéen. Les villes doivent aussi affronter la dégradation du littoral ainsi que l’infiltration d’eau salée dans les nappes phréatiques. Cette infiltration est dû à l’héritage géomorphologique qui conduit à un dépôt de sels au sol ou au sous-sol limitant considérablement le potentiel captable de l’eau. En exemple, il y a Tunis, où l’on estime que seulement 17% des puits fournissent une eau véritablement douce.10 Bon nombre de domaines de recherche sont encore peu approfondit dans le monde arabe, heureusement, la gestion de l’eau a été tout de même étudiée. Ce qui va nous permettre d’en connaître davantage sur la situation de cette ressource naturelle dans les villes du Sud-Est. Il est crucial de souligner que la distribution et la situation générale de ces villes arabes dépendent considérablement de la disponibilité en eau des territoires. Où il y a de l’eau, irons les villes, car la rudesse du climat méditerranéen oblige. Les pays du sud, principalement, sont pauvres et les populations ont trop souvent des conditions de vie difficiles, dures et âpres. La terre arable est une denrée rare tandis que les sols pauvres sont plus habituels. Pour tirer le meilleur profit possible de leurs terres, les hommes de cette région, ont su, au travers les siècles, utiliser, maîtriser et surtout économiser cette ressource essentielle. Usant d’ingéniosités techniques, ils ont su évoluer, malgré cette contrainte naturelle.

Image 06: ALEXANDRIE, ÉGYPTE, 1998 Source : XAVIER, Girard, Méditerranée de Homère à Picasso, Édition Assouline, 2000, p.303

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Sous le modèle occidental, les différentes villes arabes ont adopté les systèmes d’alimentation et de distribution d’eau potable durant le premier temps de la modernisation au début du XXe siècle. Depuis ce temps, avec la croissance rapide des populations et de l’urbanisation, la demande en eau s’est vue augmenter, mais les systèmes d’autrefois se sont vus inchangés. De graves problèmes d’approvisionnement en eau en sont la conséquence. Le réseau n’est pas adapté à cette nouvelle demande. Il contraint ainsi les augmentations du débit. En plus, les craintes de rupture dans les vieilles canalisations obligent de réduire volontairement la pression de l’eau. Par ailleurs, les zones plus élevées sont difficiles à alimenter en raison du manque de débit et de pression. En conséquence, les moyens pour combattre les incendies se voient restreints. Des équipements désuets, mais aussi une gestion de l’eau difficile. La perte et le gaspillage de l’eau sont monnaie courante. En effet, 40 à 50% de l’eau est perdu en raison des mauvaises conditions dans lesquelles se retrouvent les canalisations. D’autre part, on estime que près de 40% de l’eau distribuée reste impayé. Ce qui limite grandement les dépenses attitrées à l’entretient et au fonctionnement des équipements.

On assiste actuellement à une explosion dans la consommation de l’eau. Cette consommation étant autrefois de 40 litres par jours par personne, elle est aujourd’hui passée de manière exponentielle à 250 litres par jour par personne. Ce phénomène est considérable si l’on tient compte des équipements qui n’ont su évoluer au même rythme. Présentement, la situation devient urgente, car le système d’alimentation doit répondre à la progression de la demande contemporaine et aux nouveaux modes de vie des citoyens. Maintenant, des besoins se créent : la piscine, le jardin, l’eau courante pour alimenter la cuisine, la salle de bain, etc. En parallèle, il y a les besoins des différents secteurs de la nouvelle ville, espace vert, plantation, secteur industriel et touristique qui ont aussi un grand besoin d’eau. Finalement, une autre source de gaspillage et de pollution est l’énorme manque et le retard en traitement et recyclage des eaux usées. Enfin, nous pouvons clore cette section des difficultés engendrées par la ressource en eau, à l’aide de cette citation : «Beaucoup de conflits, en ce siècle, ont eu le pétrole comme enjeu. Au siècle prochain on fera la guerre pour l’eau».11

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PROBLÉMATIQUE À L’ÉCHELLE ÉCONOMIQUE

Une place dans l’économie mondiale ?

La pauvreté est une autre réalité vécue par certaines populations de la Méditerranée. Une réalité trop souvent camouflée par la richesse et la splendeur de certains paysages. La pauvreté a obligé une vie simple et sobre où entraide et solidarité permettaient la survivance des peuples. De plus, cette pauvreté oblige une économie de l’eau et des sols fragiles. Il s’agit de sociétés qui se maintenaient dans un niveau de vie aux équilibres précaires, des équilibres qui ont été rompus au 19e siècle quand la Méditerranée est devenue la mer de la colonisation et du capitalisme.12

Avec cette immense ouverture au monde et ce phénomène que l’on appelle globalisation, les villes arabes et méditerranéennes du sud et de l’est ont du mal à se placer sur la carte des villes du globe. Aujourd’hui, la mondialisation de la planète se répercute sur les villes du monde. Elle tend en une économie mondialisée à l’intérieur de laquelle chaque ville doit jouer un rôle spécifique. Le futur sort des villes méditerranéennes du Sud-est dépendra de son mode d’insertion sur le marché mondial. La Méditerranée est riche d’une vingtaine de très grandes villes. Malheureusement, très peu d’entre elles représentent des villes fortes et productrices jouant dans la cour de l’économie mondiale. Sur ces 20 villes importantes de la Méditerranée, 6 se retrouvent sur la rive Nord et 14 sur les rives Sud-Est. Notons que Beyrouth, en zone libanaise et Tripoli en terre libyenne, malgré leur importance dans leur pays respectif, ne sont pas envisagées comme des grandes villes.

Image 07: ALEXANDRIE Source : http://lebrusc.chez-alice

Actuellement, il plane au-dessus de ces villes arabes et méditerranéennes, de l’incertitude et des interrogations, et des questionnements sur la capacité qu’elles ont de faire face aux enjeux économiques et sociaux qui concernent le monde de la nouvelle métropolisation. Il est possible de dénombrer deux villes dans le Sud et l’Est qui sont au rang de mégapole : le Caire, en Égypte, et Istanbul, en Turquie. C’est précisément dans le monde arabe et turc qu’appartiennent, au niveau démographique, les villes les plus grandes et énergiques. Alexandrie est la plus dynamique de ces villes du Sud-Est. Sa croissance est moyennement supérieure à Milan, qui est la métropole la plus dynamique en terre méditerranéenne européenne.

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Au niveau économique, la séparation s’accentue entre le Nord et le Sud. Le PUB par habitant est près de 2 fois plus élevé dans la ville la plus pauvre du monde méditerranéen européen (Athènes) que dans les agglomérations les plus riches du monde arabo-turc (Izmir, Istanbul, Riyadh ou Jeddah (Escalier). Dans cette région, les villes portuaires d’intérêt national représentent, pour la majorité, des lieux dont la réussite est reconnue au rang économique et au rang mondial. On y dénombre Barcelone, Casablanca, Istanbul, Alexandrie, Naples et Izmir. Les ports d’Izmir et d’Alexandrie maintiennent leur rôle traditionnel de liaison avec l’espace monde. Tandis qu’Izmir voit son dynamisme augmenter grâce au soutient d’une puissance agricole en effervescence, Alexandrie, de son côté, ne cesse de décliner, en raison d’une Égypte au ralentit. Tel Aviv et Tunis sont deux très grandes villes qui ont de la difficulté à s’affirmer comme métropoles internationales malgré leur pouvoir économique et leurs possibilités de globalisation et de métropolisation. La première, en raison principalement d’un environnement géopolitique défavorable à l’établissement de relation économiques régionales pérennes et complémentaires, la seconde du fait d’une base industrielle incomplète et relativement fragile, ainsi que d’une centralité hésitante (Escalier). La ville fait partie intégrante des réseaux d’échange, de mondialisation et de globalisation ; elle est un patrimoine collectif et mondial ; l’urbain est de plus en plus globalisé.13

Image 08: TUNIS Source : http://lebrusc.chez-alice

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État de la recherche Suite aux diverses problématiques soulevées plus haut, plusieurs questionnements sont mis sur table au sujet de ces villes en difficultés. Comment, dans ces pays en développement, pouvons-nous favoriser les citoyens, le bien-être, la cœxistence des différentes ethnies ? En plus de considérer les questions face aux dépenses d’équipement et au réseau de transport désuet. Il faut proposer des solutions et trouver des moyens concrets pour préserver l’identité et l’individualité de ces villes arabes et méditerranéennes du sud. Elles font face à une identité maltraitée depuis le dernier siècle par des phénomènes divers comme la mondialisation, l’exclusion, l’urbanisation accélérée, la surpopulation, etc. Il est donc impératif d’agir, de gérer la ville en respectant l’environnement, tout en s’adaptant aux innovations urbaines et techniques. On se doit de tenir compte de leur histoire et de leurs traditions, et promouvoir une stratégie de développement urbain durable. Chaque ville a ses caractéristiques propres qu’il faut considérer et mettre de l’avant. Mais pour envisager des solutions et des moyens pour un meilleur avenir des villes, il faut d’abord envisager des changements profonds au niveau des mentalités, des attitudes et des valeurs du peuple. Il faut agir pour un développement humain durable sinon «…les pays seront condamnés à devenir…des archipels urbains isolés en milieu de déserts ruraux ».14 C’est donc dans cette optique que nous allons faire un balisage des recherches qui ont été réalisé sur le sujet pour faire avancer les choses.

Image 09: ALGER Source : CHALINE, Claude, Les villes du monde arabe, Éditions Armand Collin, Paris, avril 1996, p.144

PROJET DE L’UNESCO : DÉVELOPPEMENT URBAIN DES PETITES VILLES CÔTIÈRES HISTORIQUES. C’est en 1996 que l’UNESCO proposa un projet important pour la sauvegarde des petites villes côtières historiques. Ce projet de recherche-action fait suite aux projets de recherche sur les questions urbaines lancées par le Programme MOST en 1994. Développement urbain et ressources en eau : Petites villes côtières historiques, est un projet international pour promouvoir le développement urbain en Méditerranée. Sous l’influence majeure de L’UNESCO, cinq villes spécifiques furent ciblées dans l’aventure: Essaouira (Maroc), Mahdia (Tunisie), Omisalj (Croatie), Saida (Liban) et Jableh (Syrie). Tous des villes soumises à des problématiques variables : la pollution marine, l’infiltrations d’eau salée dans les nappes phréatiques, la dégradation du littoral, le déclin des activités traditionnelles de la pêche ou de l’artisanat, l’essor croissant des activités du tourisme balnéaire consommateur de territoire et de

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ressources naturelles, la sur-densification des quartiers historiques par les migrants les plus démunis ou bien la spéculation foncière due à la «gentrification» des centres villes à des fins touristiques, le manque de structures de formation et d’emplois…15 L’objectif majeur est d’encourager les décideurs à s’engager dans une approche interdisciplinaire et durable en ce qui concerne le développement urbain de ces villes historiques. Les politiques publiques doivent être changées afin d’obtenir une amélioration de la stabilité et des conditions de vie sociales. Ce projet a été lancé en relation avec le programme intergouvernemental PHI (Programme Hydrologique Internationale), favorisant ainsi d’un seul coup le développement urbain en plus du développement des ressources en eau. Une gestion durable des ressources en eau douce est mise de l’avant, car cette gestion est très problématique dans bon nombre de cas, comme il fut mentionné précédemment. Ainsi, différentes recommandations concernant les futures politiques urbaines ont été déposées aux autorités nationales et locales, telles des recommandations d’experts internationaux et de l’UNESCO, des points concernant l’environnement, l’économie et l’aspect social. En ce sens, l’UNESCO soumet trois recommandations :

1) la mise en réseau des expériences.

2) la capitalisation des acquis du réseau 3) la poursuite des activités locales

Différents programmes se sont mis de la partie pour relever les défis en coopération avec l’UNESCO. Le programme MOST, Management of Social Transformation, un programme intergouvernemental qui vise des recherches sur la ville comme un espace accéléré de transformation. www.unesco.org/shs/most La banque Mondiale, un groupe combattant la pauvreté et voulant améliorer la qualité de vie dans les pays en développement et réalisant divers programmes et projets dans ce but. http://www.worldbank.org/ ICOMOS, Conseil International des Monuments et des Sites, présente un centre de documentation dans lequel se retrouve une multitude de recherches et de documentations sur le sujet. http://databases.unesco.org/icomos/ ICCROM, centre international d’études pour la conservation et la restauration des biens culturels. Contribuant à la conservation du patrimoine culturel. Sa bibliothèque dispose d’un bel inventaire de volumes et de journaux spécialisés. De plus, il s’agit d’un organisme de recherche concernant le patrimoine culturel et autres. http://www.iccrom.org/frhome.htm PHI, Programme Hydrologique International, comme précisé plus haut. Un organisme dont le rôle principal est une gestion des ressources en eau dans le développement durable et sur l'adaptation des sciences hydrologiques pour faire face à l'évolution prévue du climat et des conditions environnementales16. On retrouve également des travaux et des recherches sur la ressource en eau en coopération étroite avec l’UNESCO. http://www.unesco.org/water/ihp/index_fr.shtml

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Balisage des revues de littérature Bien sur, au niveau de la littérature, une pléiade d’ouvrages ouvre une porte sur les problématiques que vivent les villes méditerranéennes du sud d’aujourd’hui. Voici brièvement quelques- unes d’entre elles.

1) CHALINE, Claude, Les villes du monde arabe, Éditions Armand Collin, Paris, avril 1996, 181 p.

Il s’agit d’un ouvrage intéressant sur la situation globale des villes du monde arabe. On y parle du dynamisme des espaces urbains, de la planification urbaine, de quartiers périphériques, du devenir et des problématiques de la vieille ville, ainsi que des problèmes en équipements et en gestion de l’eau. Un livre qui nous fait comprendre la ville méditerranéenne du sud et du monde arabe, vite débordée par l’ampleur des besoins de sa population grandissante.

2) SEDJARI, Ali, Le devenir de la ville, Edition l’Harmmattan, 1999, 295p.

Ce livre nous raconte la ville sous tous ses aspects économiques, sociaux et culturels. Il se veut une œuvre collective, où une multitude de chercheurs et de praticiens offrent une analyse voulant répondre à la question suivante : en ce début de XXIe siècle, que voulons-nous comme ville? Enfin, nous pouvons y retrouver trois grandes sections : une première, la ville comme enjeu de pouvoir et de développement économique, une seconde, l’ingénierie par l’aménagement urbain et la planification stratégique, et une dernière, l’ingénierie de l’intégration par la socialisation et la compétitivité.

3) ROUX, Bernard, GUERRAOUI, Driss, Les zones défavorisées méditerranéennes, Éditions Toudkal, Éditions l’Harmmattan, Paris, 1997, 361p.

Cette littérature nous présente, encore une fois, un ensemble d’articles de différents chercheurs et spécialistes qui nous offrent des

réflexions et des résultats sur les difficultés que peuvent ressentir les pays du sud et du Maghreb. Un travail, nous racontant l’action des pouvoirs publics dans le développement en citant quelques exemples, dont le Maroc et ses montagnes, le cas de la Tunisie et bien d’autres. De plus, il nous offre la possibilité de lire des réflexions sur la participation des sociétés et des populations envers le développement local, ainsi qu’une analyse sur les secteurs agricoles et non agricoles, toujours en rapport avec le développement.

4) EL MALKI, Habib, ZAIM, Fouad, L’annuaire de la Méditerranée, Germ-Publisud, 1997, 468p.

Cet ouvrage présente un amalgame d’études et de recherches scientifiques sur l’état général des pays du nord et du sud de la Méditerranée. Un portrait des pays de la Méditerranée au travers ses événements, la globalisation, la paix et la sécurité, la ressource en eau, la démographie et le libre échange.

5) COLIN, Brigitte, MOULINE, Saïd, MOHAMMED, Tita, Développement urbain et ressource en eau:Petites Villes Côtières Historiques :Bilan d’étape, Éditions UNESCO et MHU, Essaouira, Maroc, 2005, 208p.

Document qui se veut un bilan d’étape pour le projet P.V.C.H. Un travail qui nous permet de faire un balayage complet de ce que planifie l’UNESCO et ses différents partenaires pour ces villes côtières méditerranéennes. En soulignant, du fait même, les recommandations, les objectifs, les activités ainsi qu’une description sommaire, mais précise, des villes méditerranéennes, sujets centrales de l’ouvrage et des actions posées.

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Conclusion La Méditerranée belle et vaste… centre de l’ancien monde, marquée par différentes civilisations à travers le temps. Paradoxalement, une Méditerrané sombre et difficile. Un lieu où un profond gouffre s’est creusé au travers les siècles. Une fracture séparant la Méditerranée en deux mondes : le Nord et le Sud. Ces villes du sud, organisations structurées ou anarchiques, ensembles riches d’histoires et de récits fantastiques et glorieux. Des villes, à l’image de leur Mer, en perte de vitesse et en recherche constante de solutions et de réponses pour se faire valoir au visage du monde. De graves problématiques pèsent sur elles, socialement, culturellement, politiquement et économiquement. De lourds enjeux les font entrer en compétition avec les villes du reste de la planète. Ces villes méditerranéennes du sud en perte d’identité ont désormais une place de choix parmi les préoccupations mondiales. Explosion urbaine, croissance accélérée de la démographie des villes, excédent migratoire, exode rural, problèmes sociaux et perte d’identité des communautés…tant de problématiques défiant les autorités et décideurs publics sur le devenir de leur ville. Le défi serait d’avoir une certaine symbiose entre développement urbain, qualité de l’environnement, patrimoine historique et savoir-faire culturel, et ce, en plus d’une sauvegarde du passé sans négliger le futur. Les villes du monde arabe et méditerranéen évoluent très vite. Des organismes comme l’UNESCO, MOST, Banque Mondiale et bien d’autres se forment pour faire face et apporter leur aide, leurs solutions, leurs moyens, les réponses à ces espaces. Une plénitude d’études et de recherches se réalisent et se financent, s’appuyant sur le fait que la situation de ces villes et pays du sud méditerranéen sont source d’inquiétudes de la part des hauts dirigeants. Maintenant, il ne reste plus qu’à poursuivre et agir pour un monde meilleur.

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Bibliographie CHALINE, Claude, Les villes du monde arabe, Éditions Armand Collin, Paris, avril 1996, 181 p. EL MALKI, Habib, ZAIM, Fouad, L’annuaire de la Méditerranée, Germ-Publisud, 1997, 468p. ESCALLIER, Robert, Metropoles et globalisation dans le monde arabe et mediterranéen : État, enjeux et perspectives, article du Cahier de la Méditerranée, vol. 64 NOUSCHI, André, La Méditerranée au 20e siècle, éditeur Armand Colin, Paris, 1999, p.1 COLIN, Brigitte, MOULINE, Saïd, MOHAMMED, Tita, Développement urbain et ressource en eau:Petites Villes Côtières Historiques :Bilan d’étape, Éditions UNESCO et MHU, Essaouira, Maroc, 2005, 208p. PLANÈTE SCIENCE, Cinq petites villes côtières en quête d’avenir, Vol.2, No. 3, juillet septembre 2004, p.16 à 19 PORCEL, Baltasar, Méditerranée Tumultes de la houle, Actes Sud, 1998, 430 p. ROUX, Bernard, GUERRAOUI, Driss, Les zones défavorisées méditerranéennes, Éditions Toudkal, Éditions l’Harmmattan, Paris, 1997, 361p. SEDJARI, Ali, Le devenir de la ville, Éditions l’Harmmattan, 1999, 295p. XAVIER, Girard, Méditerranée de Homère à Picasso, Édition Assouline, 2000, 238 p.

Site Internet http://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9diterran%C3%A9e http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_la_M%C3%A9diterran%C3%A9e http://classes.bnf.fr/idrisi/pedago/ville/ http://lebrusc.chez-alice. http://aphgcaen.free.fr/chronique/mediterranee.htm http://www.international.icomos.org/centre_documentation/last0904.pdf http://www.banquemondiale.org/EXT/French.nsf/DocByUnid/361BC795A3B8751C85256D710067A377?Opendocument www.unesco.org/shs/most http://www.worldbank.org/ http://databases.unesco.org/icomos/ http://www.iccrom.org/frhome.htm http://www.unesco.org/water/ihp/index_fr.shtml

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�����������������������������������������������������������������������������������������������Porcel, Baltasar, Méditerranée Tumultes de la houle, Actes Sud,1998, p.1 ���� ����������������������������� �������������������� ����� ��������������� !���Sedjari, Ali, Le devenir de la ville, Edition l’Harmmattan, 1999, p.7����Sedjari, Ali, Le devenir de la ville, Edition l’Harmmattan, 1999, p.9���" �# ���$����% �� ���������������������������� � �� �������������������������������&���'�����&�����������&���(����� !���

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����Chaline, Claude, Les villes du monde arabe, Éditions Armand Collin, Paris, avril 1996, p.156 ���

De Vaux, Maurice, L’annuaire de la Méditerranée, Germ-Publisud, 1997, p.112 ����Nouschi, André, La Méditerranée au 20e siècle,éditeur Armand Colin, Paris, 1999, p.7 ����Sedjari, Ali, Le devenir de la ville, Edition l’Harmmattan, 1999, p.11����UNESCO, Développement urbain et ressource en eau:Petites Villes Côtières Historiques :Bilan d’étape, Essaouira, Maroc, 2005, p.33��������,���)����������������������������������� ���!������- �!���� !����.������/�� ��� 0��������� !��������� 1223 3 3 !����� ! �#23 ����2�� 2������ �� �2����45$�!���� ��