Prisme n°1

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PRISME L’INTERVIEW. DELPHINE LECLERC, SPÉCIALISTE DE LA RÉGION DU CACHEMIRE Le président «normal» vit en Uruguay ©NYTIMES NUMÉRO 1 9 OCTOBRE 2013

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Premier numéro de Prisme, magazine d'actualité nationale et internationale réalisé par 10 étudiants de l'ISCPA Lyon.

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PRISME

L’INTERVIEW. DELPHINE LECLERC, SPÉCIALISTE DE LA RÉGION DU CACHEMIRE

Le président «normal»

vit en Uruguay

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NUMÉRO 1 9 OCTOBRE 2013

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ÉDITO

C’est encore elle qui m’a réveillé ce matin. Et je me suis surpris à me laisser surprendre, encore. Le café bouillant et la douche glacée ne sont que des artifices, c’est elle qui me tire de la brume. Elle me raconte sa dernière nuit et parvient toujours à m’interpeller.

Insomniaque aux mille visages elle se renouvelle sans cesse. Voilà pourquoi elle me fascine. Parce qu’elle n’admet pas la routine et donc ignore l’ennui. Alors je la suis, tentant de percevoir ses moindres faits et gestes. Toujours un temps d’avance, elle me mène en bateau. Et quand je jette l’encre pour enfin la décrire, elle met déjà les voiles sans même me prévenir. Elle parle de tout et tout le monde en parle. Surtout nous d’ailleurs, petite dizaine de journalistes en devenir qui composons cette rédaction. Et quand, infatigable, elle multiplie les tours du monde, nous voyageons à travers elle. La curiosité en bandoulière, les oreilles et les yeux grands ouverts. Chaque jour est un saut dans l’inconnu et ça fait battre nos cœurs de savoir qu’elle va nous plonger au cœur du monde. Cette semaine encore, nous en avons lu de toutes les couleurs. Nous avons souri en Uruguay (p.8) et pleuré sur les côtes d’une île italienne (p.7). Pas le temps de chômer en Grande-Bretagne (p.7) qu’il nous fallait déjà survoler le Cachemire (p.6). Puis profiter du repos dominical pour céder à la grande messe du shopping (p.5) sans se douter que la police nous contrôlerait sans raison apparente autre que notre apparence (p.4). S’ils trouvent quelque chose à nous reprocher, espérons qu’ils nous envoient dans une prison chilienne, il parait qu’elles sont confortables (p.9). Et nous y resterons jusqu’en 2022 pour admirer la laideur de cet ancien jeu d’enfants qui se meurt de gangrène (p.10). Car, comme la Terre, le ballon ne tourne pas toujours rond.

Nous voyageons à travers elle et, une fois de plus, nous avons parcouru le globe en plantant simplement nos yeux dans les siens. Voici donc le Prisme à travers lequel la rédaction la perçoit.

L’« Actualité », notre amour avec un grand « A ».

R O M A R I C H A D D O U

MENTIONS LÉGALES

PRISME, 47 RUE SERGENT MICHEL BERTHET CP606 LYON CEDEX 09SITE WEB : WWW.TWITTER.COM/PRISMEMAGAZINE

RÉDACTEUR-EN-CHEF : ROMARIC HADDOUSECRÉTAIRE DE RÉDACTION : GAUTIER STANGRETMAQUETTISTES : ELISA BOUVET, GAUTIER STANGRET, LÉNA AILLOUDREMERCIEMENTS À JÉRÔME LINIGER ET ISTOCKPHOTO.COM

JOURNALISTES : LÉA CARDINAL, ELISA BOUVET, IRCHADE KARI, LÉNA AILLOUD, ROMARIC HADDOU, GAUTIER STANGRET, ALEXANDRE FESTAZ, LORENZO CALLIGAROT, KÉVIN CHARNAY, ANTOINE DE LONGEVIALLE.

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ÉDITO SOMMAIRE

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5 France. Le travail dominical fait débat.

La semaine Prisme

International. Le président normal de l’Uruguay.

International. Des TIG pour les chômeurs au Royaume-Uni.

L’interview. Delphine Leclercq, chercheuse à Lépac, évoque le Cachemire.

France. On reparle du contrôle au facies.

9 International. Prison dorée pour despotes retraités.

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8 «ON S’EXPRISME» Par Gautier Stangret

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FRANCE4 ON LA PENSAIT ENTERRÉE, LA MESURE RÉAPPARAÎT

Le contrôle au faciès fait encore polémique

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« Depuis que j'ai 14-15 ans, le regard de la police a changé sur moi. J'ai été contrôlé une centaine de fois, peut-être plus… ». Lyes est un jeune homme de 24 ans, tout ce qu’il y a de plus normal. Seulement voilà, la semaine dernière, il comparaissait devant le Tribunal de Grande Instance de Paris (TGI). En effet, comme douze autres victimes (regroupant des ouvriers, des étudiants ou des conseillers municipaux), ce dernier a porté plainte contre l’Etat et le Ministère de l’Intérieur en Avril 2011, pour contrôle au faciès jugé « discriminatoire ». Attaquer l’Etat jusqu’au tribunal pour ce genre d’affaire ? Une première.Alors que chacun d’entre eux réclame la somme de 10 000 euros en guise de dommages et intérêts, la Chambre Civile du TGI de Paris a pris la décision de débouter les douze plaignants. Selon elle, tous contestent le régime applicable aux contrôles d’identité, et par conséquent la loi française. Plusieurs avocats des plaignants ne souhaitent pas en rester là et comptent bien faire appel. Ils tiennent à rappeler que « tous ont été contrôlés par la police sans raison, alors qu’ils se contentaient, pour la plupart, de marcher dans la rue ». Le seul souci, c’est que le contrôle ne s’avère pas être une preuve en soi.

Une proposition enterrée

En 2009, l’Open Society Justice Initiative (une ONG anglo-saxonne) ainsi que deux chercheurs du CNRS avaient mené une étude. L’enquête montre « qu’un Noir ou un

Arabe ont respectivement 6 à 8 fois plus de risques d’être contrôlés qu’un Blanc ». Une réalité qui persiste encore aujourd’hui. Souvenez-vous, le projet de récépissé a vu le jour dans les soixante propositions de François Hollande durant la campagne présidentielle de 2012.Personne ne l’a oublié. Le 6 Mai 2012, François Hollande est élu Président de la République. Parmi ses 60 propositions de campagne, la 30ème porte sur le système de récépissé. Son objectif ? Lutter contre les contrôles abusifs, et combattre le racisme et l’antisémitisme. Cette proposition semble pourtant s’être volatilisée dans l’esprit du gouvernement Ayrault. Lors de ses meetings, il clamait : « Je lutterai contre le délit de faciès dans les contrôles d’identité par une procédure respectueuse des citoyens français ». Aujourd’hui, ses propos ont bien changé. En effet, en septembre 2012, Jean-Marc Ayrault, son premier Ministre, proclame l’abandon du système de récépissé, « convaincu » par les propos de Manuel Valls. L’idée d’un projet de récépissé à délivrer lors des contrôles d’identité a bien été mise sur la table par le ministre de l’Intérieur, mais rapidement laissée pour compte face à la pression des syndicats de policiers, au grand dam des associations. Le gouvernement optera finalement pour un « code de déontologie », mesure qui sera normalement mise en vigueur fin 2013. Signifiant au final que l’exacte promesse de campagne ne verra sans doute jamais le jour.Néanmoins, Manuel Valls a annoncé il y a plusieurs mois de cela, le retour au

matricule sur les uniformes d’ici fin 2013, la réforme du code déontologique de la police, et la « police des polices », que les citoyens pourront désormais saisir.

Le ras-le-bol des associations

Du coup, de plus en plus d’associations expriment leur ras-le-bol face à cette promesse oubliée de François Hollande. Député des Français de l’étranger, Pouria Amirshahi milite aussi aux côtés des associations luttant contre le contrôle au faciès. Selon lui, la solution des récépissés est « pragmatique ». Il affirme « qu’elle permet de lutter contre les préjugés et les analyses fondées sur les distinctions physiques, et redonne l’impression d’être un citoyen à part entière ». D’après le député, si le gouvernement a renoncé à cette proposition, c’est avant tout parce que « la majorité des Français estime qu’ils ne sont pas prêts à lutter contre ces préjugés et qu’ils se résignent à cette situation-là ». Pourtant, l’électorat de François Hollande regroupe en grande partie les classes populaires qui sont les plus nombreuses à se mobiliser et à défendre la mise en place de récépissés. Selon Pouria Amirshahi, le Président ne peut se contenter de rejeter catégoriquement ce projet, sans donner d’explications plausibles. Les Français, et davantage les douze plaignants mis en cause la semaine dernière, attendent de lui qu’il s’empare de la question.

Léa CARDINAL

Un jeune homme d’origine nigérianne se fait contrôler à Paris

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Ouverture dominicale : débat en rayon

MANUEL VALLS TOUJOURS AUSSI POPULAIRE

D'après un sondage BVA pour le Parisien - Aujourd'hui en France, 71% des Français ont une opinion favorable du ministre de l'intérieur Manuel Valls. 61% d’entre eux pensent même qu’il ferait un bon Premier Ministre. Même si ces chiffres sont en baisse par rapport au mois de septembre, la popularité du ministre de l'intérieur ne faiblit pas. Malgré la polémique soulevée la semaine dernière par ses propos sur les Roms, les Français jugent l'action du ministre positive à 75%.

VERS UNE RÉDUCTION DE LA VITESSE SUR LES ROUTES DÉPARTEMENTALES ?

Le Conseil National de la Sécurité Routière (CNSR) a publié un rapport qui préconise une baisse de 10 km/h sur les routes départementales. Les mesures avancées pourraient « sauver 450 vies par an ». La mise en place d’une limitation à 80 km/h sur les routes secondaires entre dans l’objectif du gouvernement qui vise à passer sous la barre des 2000 morts par an à l’horizon 2020.

Plusieurs magasins bravent la législation et ouvrent leurs portes le dimanche. Au grand dam des syndicats.Le 26 septembre, le tribunal de commerce de Bobigny demande aux enseignes Castorama et Leroy Merlin de fermer quinze de leurs magasins le dimanche. Cette décision fait suite à la plainte déposée par l’enseigne Bricorama, qui proteste contre une « concurrence déloyale ». Elle-même n’a plus le droit d’ouvrir ce jour-là depuis une plainte du syndicat Force Ouvrière. Malgré l’injonction de la justice, plusieurs magasins Castorama et Leroy Merlin continuent d’ouvrir le dimanche en signe de protestation. Et même les salariés réclament leur droit de travailler en ce jour saint. Ce n’est pourtant pas l’avis de la CGT : « Le patronat prétend répondre à des aspirations sociétales en créant de l’emploi alors que les seuls intérêts en jeu sont ceux de groupes multinationaux aux profits insolents ».

Un système ultra complexe

La question du travail dominical est récurrente dans le débat politique français, alors qu’un tiers des salariés travaille ce jour-là. En 2009, Nicolas Sarkozy avait fait voter la loi « Maillé » qui permet à tous les magasins qui le souhaitent d’ouvrir le dimanche. Mais seulement dans certaines zones. Même si cette loi

encourageait de nouvelles possibilités d’ouverture dominicales, beaucoup de commerçants reprochaient au président de l’époque de « ne rien régler » et de « compliquer encore plus les choses ». Un système exceptionnel par sa complexité. La loi de 1906 interdit dans les faits le travail dominical. Mais au fil des années, des dizaines de dérogations sont venues assouplir la réglementation. Le code du travail français ne consacre pas moins de 43 articles sur le travail du dimanche. Certaines activités bénéficient par exemple d’une autorisation permanente. Les hôtels et restaurants sont concernés, mais aussi les hôpitaux ou encore les bâtiments culturels. Pour tous les autres commerces, le dimanche est un jour chômé, sauf dérogation spéciale des autorités, et notamment du maire ou du préfet. Les commerces alimentaires ont quand à eux la possibilité d’ouvrir jusqu’à 13 heures seulement. Chaque enseigne a la permission d’ouvrir cinq dimanches par an, ce que la plupart font à l’occasion des fêtes de Noël. L’Etat a également créé les Périmètres d’Usages de Consommation Exceptionnels. Ces zones, où le travail dominical est autorisé, correspondent à des agglomérations de plus d’un million d’habitants. Soit aujourd’hui Lille, Marseille et Paris. Mais là encore « sous

autorisation préfectorale ». En plus de celles-ci, l’Etat a prévu des dérogations pour les communes d'intérêt touristique ou thermale. Cette fois-ci, l’autorisation préfectorale n’est pas nécessaire. L’avenue des Champs-Élysées en est le meilleur exemple.

Les droits des salariés

La loi est très stricte en la matière. D’après la législation française, un salarié ne peut travailler plus de 6 jours par semaine, sans un repos obligatoire de 24 heures. Le code du travail prévoit également, dans certaines situations, des compensations obligatoires pour les salariés appelés à travailler le dimanche, notamment des majorations salariales. Même si à la base, le travail dominical relève du volontariat. Des enseignes de bricolage, qui voient par exemple leurs ventes augmenter de 20% par rapport à un jour normal, sont désormais obligées de payer une amende de 120 000 euros par magasin pour ouvrir le dimanche. En attendant, le gouvernement a chargé Jean-Paul Bailly, ancien patron de la Poste, de plancher sur le sujet. L’ex-directeur de la RATP devra rendre son rapport en novembre. Une stratégie pour faire oublier la polémique ?

Antoine DE LONGEVIALLE

CANTONALES DE BRIGNOLES : LE FN EN TÊTE DU PREMIER TOUR

Le Front National, représenté par Laurent Lopez, a obtenu 40,40% des voix ce dimanche lors du premier tour de la cantonale partielle de Brignoles (Var). Le parti d’extrême droite a largement écrasé le PCF (14,58%), soutenu par le Parti Socialiste, non représenté. L’UMP arrive en deuxième position avec 20,76% des voix. Les deux partis de droite s’affronteront pour le second tour dimanche prochain. Ce premier tour a notamment été marqué par le fort taux d’abstention, s’élevant à 66,65%. Le PS appelle à « faire barrage au FN » lors du second tour, celui-ci ayant été « fort de l’abstention en général, et en particulier à gauche ».

Un jeune homme d’origine nigérianne se fait contrôler à Paris Des commerçants en désaccord avec leurs syndicats.

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PLUSIEURS MAGASINS S’OPPOSENT À LA LOI

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Quelles sont vos réactions après le récent engagement de Manmohan Singh et Nawaz Sharif ? Peut-on espérer des mesures durables ou bien doit-on y voir une nouvelle promesse politique qui ne se concrétisera pas ?

Un peu des deux. Tout d'abord c'est symboliquement important. Cette rencontre remet au goût du jour l'importance d'un processus de paix. Maintenant il faut voir ce qui est prévu. Il est difficile de dire aujourd'hui si ce qui va être mis en place va être efficace, il nous faut plus de recul. De plus, il y a d'autres acteurs qui ont pour but de tuer le discours de paix. Par contre, ce qui peut changer c'est qu'économiquement ils pâtissent de ne pas échanger. L'Inde échange peu avec ses voisins à cause de son histoire. Elle a intérêt à travailler son intégration régionale.

Justement, pouvez-vous nous expliquer les raisons de ce conflit qui semble ne jamais devoir finir ?

Cela remonte au temps de l'empire des Indes, gouverné à l'époque par le Radja. Après le départ des Britanniques, le Radja qui décidait de la répartition du territoire était hindou alors que la majorité de la région du Cachemire était, et reste encore aujourd’hui, musulmane. Il a été indécis pendant longtemps, ce qui a poussé les Pakistanais, à se battre. La guerre a commencé entre Pakistanais et Indiens et a formé la ligne de combat que l'on connaît aujourd'hui. Ce qui est impressionnant, c'est que tout le monde campe sur ses positions ! La région du Cachemire est un symbole d'identité nationale impossible à partager. Pour l’anecdote, les deux premiers dossiers adressés à l'ONU après sa création ont été celui du Cachemire

et celui du conflit israélo-palestinien.Quel rôle joue le gouvernement pakistanais vis-à-vis des terroristes menant des actions violentes sur le territoire indien ? Les aide-t-il ou les combat-il ?

Concrètement, il aide matériellement et militairement les terroristes mais refuse de l'admettre. Depuis le 11 septembre, c'est plus difficile parce qu'il veut aider les Etats-Unis dans leurs recherches de terroristes

mais il continue à en armer. D'ailleurs, au début des années 1990, Nawaz Sharif a soutenu ouvertement la rébellion. Il ne faut pas non plus oublier que les Cachemiris aussi éprouvent un réel rejet de l'Inde. On ne peut pas sous-estimer l'aide apportée par les habitants de la région disputée. Et puis grâce à la géographie du territoire qui est très montagneux, il est facile de traverser la frontière. Cela facilite les déplacements de groupes terroristes comme Lashkar-e-Toiba (qui veut dire "Armée des pieux", ndlr).

La question du nucléaire revient souvent dans les articles sur le conflit du Cachemire. Y a-t-il un risque réel

de voir l'une des deux puissances utiliser un tel arsenal de guerre ?

C'est surtout dans la presse française que je vois ça. Depuis que je travaille sur le sujet, soit environ dix ans, cette guerre nucléaire n'est jamais arrivée. Pour le Pakistan, c'est plus un moyen de contrebalancer son infériorité militaire face à l'Inde, qui est beaucoup plus puissante sur ce point-là. Le premier ministre pakistanais a cependant reconnu le mois dernier que

ces deux nations avaient beaucoup perdu dans cette recherche d'armement nucléaire. Le risque existe donc mais je ne pense pas que cela arrivera.

Quelles sont les positions de l'Afghanistan et de la Chine par rapport au Cachemire?

L'Afghanistan ne s'intéresse pas tant que ça au Cachemire. En revanche, la Chine est intéressée par le bout de cette région sur lequel elle se situe. Sa position lui permet d'avoir un regard sur l'Afghanistan et les ressources que ce pays possède. Elle

lui donne aussi accès à deux positions situées derrière le Xinjiang et le Tibet, zones à problèmes pour Pékin. La présence chinoise est en elle-même très compliquée. Elle concerne l'histoire de traités non aboutis antérieurs à 1947. Les revendications de Pékin portent là-dessus. Et c'est pendant la guerre de 1963 que les Indiens ont reculé et que la Chine a occupé la partie indienne du Cachemire. C'est donc une occupation exclusivement militaire.

Propos recueillis par

Alexandre Festaz

Manmohan Singh et Nawaz Sharif, respectivement premiers ministres de l’Inde et du Pakistan, se sont engagés à faire chuter la violence dans la région du Cachemire. Delphine Leclercq éclaire certains points de ce conflit qui dure depuis plus de 60 ans.

UNE POIGNÉE DE MAIN POUR LE CACHEMIREDELPHINE LECLERCQ

INTERVIEW6 Delphine Leclercq est Docteur en géographie politique, culturelle et historique de l’Université Paris-Sorbonne, spécialisée sur la question du Cachemire et la géopolitique de l’Asie du Sud. Chercheuse au Lépac depuis janvier 2010.

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7INTERNATIONAL

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MISE EN PLACE DU DISPOSITIF « HELP TO WORK » AU ROYAUME-UNI

Des travaux d’intérêt général pour les chômeurs de longue durée

Le 30 septembre à Manchester, une mesure visant à réinsérer les chômeurs de longue durée a été annoncée par le ministre de l’économie, George Osborne, lors du congrès du Parti Conservateur. Trente heures de travaux d’intérêt général seront désormais rendues obligatoires à partir d’avril 2014 pour continuer à de toucher les allocations chômage. « Personne ne va être abandonné sans assistance, mais personne non plus ne va toucher une aide sans contribuer » a résumé le chancelier de l’Échiquier. 200 000 chômeurs de longue durée (2 ans sans emploi) devraient ainsi ramasser les poubelles, ou encore nettoyer des graffitis en échange de leurs indemnités. Pour ceux qui ne respecteraient pas ce dispositif, baptisé « Help to Work », la sanction sera immédiate. Une suspension de quatre semaines d’indemnités chômage, dans un premier temps, puis trois mois de perte après une deuxième infraction à la règle.Si le taux de chômage a légèrement baissé lors du dernier trimestre pour tomber à 7,7% , le nombre de chômeurs de longue durée ne cesse de grimper. Ils sont 27 000 de plus que l’an dernier, soit 469 000 chômeurs.

Objectif : 21 milliards d’euros d’économie d’ici 2015

La mesure s’inscrit dans le vaste programme de réforme de l’État-providence annoncé il y a trois ans, déjà par George Osborne, lors du congrès annuel du parti. Le ministre des finances avait alors évoqué « la profonde injustice d'un système d'aides sociales qui piège des millions de personnes dans la dépendance, tandis que des millions d'autres doivent en payer la facture ». La première mesure avait déjà fait parler, puisque 15% des familles britanniques avaient perdu les allocations familiales universelles, en vigueur depuis 1946. La plupart des réformes ont réellement été mises en place en avril 2013. Entre plafonnement à 1 % par an de la hausse des prestations sociales ou durcissement de l’allocation handicapés, rien n’est laissé au hasard. L’objectif est d’économiser 21 milliards d’euros d’ici 2015, soit la plus importante réduction de dépenses de toute

l’histoire au Royaume-Uni

Conquérir les voix de droite

En vue des prochaines législatives en 2015, le gouvernement Cameron est en pleine conquête des voix. Les « tories » réduisent l’écart avec le parti travailliste et cherchent ainsi à rallier ses soutiens traditionnels, en contrant la grimpée du parti anti-immigration et anti-européen Ukip. Et cette cure d’austérité est favorable à la popularité du parti conservateur. Deux tiers des britanniques se disaient en accord avec la réforme de l’État providence, et plus de la moitié avec les travaux d’intérêt général obligatoires.David Cameron et George Osborne réussissent là un tour de force. Séduire les électeurs très à droite, sans soulever un tôlée des travaillistes, eux aussi empreints à entourer le chômage de contreparties.

CHINE : 2 000 000 D’ESPIONS DU NET

2 millions. C’est le nombre de personnes qui scrutent chaque jour Internet et les réseaux sociaux en Chine. Ces « agents du net » disposent d’un logiciel qui trie toutes les informations circulant sur le web à l’aide de mots clés. Leur mission consiste à « surveiller et obtenir des informations concernant les clients. » Ils sont rémunérés par les organes de propagande du gouvernement Chinois et du Parti Communiste, ainsi que par plusieurs sites commerciaux. La Chine a récemment fait appel à des « commentateurs du net » dont le travail est de disséminer furtivement l’idéologie du parti sur les réseaux sociaux.

LAMPEDUSA : AYRAULT EXIGE UNE RÉUNION Le naufrage près de l’île de Lampedusa, auquel 300 migrants Libyens n’ont pas survécu, défraie la chronique. Jean Marc Ayrault a annoncé qu’« au-delà de la tragédie, il est important que les responsables politiques européens en parlent, et vite ». En 2010, un scénario identique faisait déjà 400 victimes au même endroit. La question d’une politique européenne de l’immigration s’impose. Jean-François Copé a d’ailleurs fustigé un communiqué du PS qui entend « s’interroger sur la gestion des frontières maritimes ». Ce dernier a affirmé que « réformer Schengen était une priorité absolue ».

UN JOURNAL DE 1734 VA PASSER AU TOUT-NUMÉRIQUE

Lloyd's List, un journal britannique considéré comme l’un des plus vieux publiés sans interruption, va passer au tout-numérique à la fin de l’année, a annoncé son rédacteur en chef Richard Meade. Ce quotidien spécialisé dans les informations économiques sur le transport maritime a été fondé en 1734 à Londres. Edité à plus de 60 000 exemplaires et disponible dans 17 pays, sa version papier n’intéressait plus que 2% de ses lecteurs.

Une réforme applicable à la France ?Le débat sur le travaux d’intérêt général pour les chômeurs avait eu lieu en 2011, lorsqu’un député avait déposé cette proposition de loi. La mesure avait été vivement critiquée par plusieurs membres du gouvernement, Xavier Bertrand et Benoist Apparu en tête de liste. Une réforme qui avait pourtant déjà germé dans la tête de Nicolas Sarkozy, avant son élection. En effet, dans la section 4 de son projet pour la France en 2007, intitulée « Réhabiliter le travail », il avait écrit noir sur blanc « je ferai en sorte que les titulaires d’un minimum social aient une activité d’intérêt général, afin d’inviter chacun à prendre un emploi plutôt qu’à vivre de l’assistanat ».

Kévin Charnay

George Osborne et David Cameron

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INTERNATIONAL8Après avoir enflammé la toile l’année dernière avec un discours poignant en marge du sommet environnemental de Rio, le président José Mujica a recommencé il y a quelques jours à l’Assemblé Générale de l’ONU. Autant idolâtré par certains pour son courage que méprisé par d’autres pour ses origines. Portrait. Remballer les Aquilino Morelle ou Sylvie Hubac. Envoyer promener les Alain Zabulo et les Pierre Besnard. Voici le conseiller politique que François Hollande attendait dans sa quête de normalité. José Mujira, affectueusement appelé « Pepe » par les Uruguayens, n’a en effet pas eu à étudier le comportement d’un simple citoyen pour se faire élire. Il en est un. Un vrai.

Un parcours atypique

Cet ex-guérillero de 78 ans a passé une bonne partie de sa vie derrière les barreaux pour son lien avec les Tupamaros, un groupe révolutionnaire qui a combattu les groupuscules d’extrême droite dans les années 60-70. Après être sorti de plusieurs années d’isolement, il s’évade finalement avec plusieurs dizaines de camarades d’infortune, par un tunnel de la prison de Punta Carretas. Mais son calvaire ne s’arrête pas là. Il fait office de prisonnier-otage de la junte sous la dictature militaire de 1973 à 1985. Après avoir passé deux années au fond d’un puits et une décennie de torture, il est amnistié au retour de la démocratie. Loin du parcours politique traditionnel occidental, son cheminement est aujourd’hui sa force et même si son combat a changé, ses convictions sont intactes.

Le style « Pepe »

Le président des pauvres, comme il se fait également appeler, reverse 90% de son salaire à des œuvres caritatives pour les plus démunis. Il a aussi troqué le palais présidentiel pour sa petite ferme, dans laquelle il continue à cultiver des fleurs avec son épouse Lucia Topolansky, elle aussi ex-guerillera. Le palais qui a accueilli la haute aristocratie uruguayenne pendant de nombreuses années héberge désormais des sans-abris pendant l’hiver. Mais à l’instar de son voisin Argentin, le pape

François, il se défend de cette étiquette de président des pauvres et préfère philosopher : «On m’appelle le président le plus pauvre, mais je ne me sens pas pauvre. Les pauvres sont ceux qui travaillent uniquement pour avoir un style de vie dépensier, et qui en veulent toujours plus. C’est une question de liberté. Si vous n’avez pas beaucoup de possessions, vous n’avez pas besoin de travailler comme un esclave toute votre vie pour les soutenir, et vous avez plus de temps pour vous-même.» Son discours il y a quelques jours à l’Assemblée Générale de l’ONU, mêlant poésie et prophétie, est loin d’être passé inaperçu, éclipsant même Cristina Kirchner et Dilma Rousseff. « Les Uruguayens ont passé cinquante ans sans croissance, à remémorer leur victoire au stade du Maracanã, lors de la Coupe du monde de football de 1950 » déclare-t-il en préambule, avant de combiner histoire personnelle et nationale : «Mes erreurs étaient le produit de mon temps, je les assume. Mais il y a des

fois où j’ai envie de crier : si seulement nous avions la force de l’époque où nous cultivions autant l’Utopie ! ». Sans épargner les institutions. « L’ONU languit et se bureaucratise faute de pouvoir et d’autonomie, et de reconnaissance démocratique du monde fragile qui constitue la majorité ». José Mujica appelle ainsi à une prise de conscience mondiale, notamment en terme écologique : « Si l'humanité entière aspirait à vivre comme un Américain moyen, nous aurions besoin de trois planètes, une civilisation contre la simplicité, contre la sobriété, contre tous les cycles naturels, et, ce qui est pire, une civilisation contre la liberté de disposer du temps de vivre les relations humaines, l’amour, l’amitié, l’aventure, la solidarité, la famille. » Ses reformes sur la légalisation de l’avortement, le mariage homosexuel et la dépénalisation du cannabis, dans un continent conservateur et très croyant, agrémenté de sa simplicité et sa proximité, devraient lui permettre d’être plébiscité lors des prochaines élections présidentielles de 2014. Une toute nouvelle façon de faire de la politique donc, loin des hautes sphères du pouvoir qui risque de faire des émules au vue des résultats.

Lorenzo CALLIGAROT

Le président uruguayen s’est encore distingué devant l’Assemblée Générale de l’ONU.

José Mujica, une autre façon de gouverner

LE SAVIEZ-VOUS ?

Souvent considéré comme la Suisse de l’Amérique latine, l’Uru-guay fait figure de mi-cro-état entre les deux colosses que sont l’Argen-tine et le Brésil. Elle obtient son indépendance vis-à-vis de ce dernier en 1828 après une guerre rude. Sa capitale Montevideo est également la plus grande ville du pays avec plus de 1 500 000 habitants. Elle est considérée comme la ville Sud-Américaine où le niveau de vie est le plus élevé, et fait partie des 30 villes les plus sûres du monde. Le pays est culturellement proche de l’Argentine (drapeau, musique, peintres mais surtout culte du football) et on y parle le Castil-lan. Divisé en 19 dépar-tements, cet état est à peine plus grand que le Portugal mais possède un IDH élevé pour la région.

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« Il s'est suicidé chez lui en raison de l'ordre de transfert du centre de Cordillera à la prison de Punta Peuco ». Cette déclaration de l'avocat d'Odlanier Mena explique les raisons du suicide de cet ex-militaire de la dictature de Pinochet. Odlanier Mena, plus vieux prisonnier du Chili, âgé de 87 ans, a mis fin à ses jours au cours de sa permission hebdomadaire le 28 septembre dernier. Cet acte s'est déroulé deux jours après l'annonce du 26 septembre de l'actuel président Chilien Sebastian Piñera, de transférer les détenus de la prison de Cordillera (située à Peñalolén) au centre pénitencier de Punta Peuco. Ancien chef du CNI (Centre National d'Information) et responsable de la caravane de la mort, un escadron militaire qui a traqué et causé la mort de 75 opposants, Odlanier Mena était, depuis sa condamnation pour violation des droits de l'homme en 2009, incarcéré à Cordillera.

Cordillera, station thermale pour violeurs des droits de l'homme

Comme 9 autres prisonniers, condamnés pour leur participation à la dictature militaire de Pinochet de 1973 à 1990, et placés en détention, Odlanier Mena devait quitter le confort de Cordillera pour le régime

strict de Punta Peuco. Confort non négligeable au vue des privilèges exceptionnels dont bénéficiait l’ancien chef du CNI, qui avait une permission de sortie chaque week-end, et quatre armes à feu avec permis. En plus de ces privilèges, Mena disposait également, comme les autres détenus, de cinq chambres équipées de salles de bain privatives, de cuisines, de jardins, de courts de tennis, de salons dans lesquels les détenus pouvaient recevoir des visites, un accès à internet, la télé et la radio. Ces criminels qui vivaient dans des maisonnettes avec chauffage, pouvaient organiser des barbecues, et avaient à leur service un personnel composé d'un kiné, d'un nutritionniste, de médecins et d'un psychologue. Dans ce luxueux complexe carcéral, les gardiens ne sont là « que pour tenir la canne » des prisonniers, comme l'affirme Manuel Contreras, le plus grand criminel du Chili, condamné à 400 ans de prisons.

Une démarche purement politique ?

Par cette déclaration, le président Sebastian Piñera a tenu à ce que la nation chilienne tourne la page des années noires de la dictature après le 40ème anniversaire du putsch de Pichet, le 11 septembre 1973. Un passé toujours présent dans l'actuelle société chilienne au regard du traitement privilégié que recevait ces anciens tortionnaires, et de l'influence toujours palpable du général sur le Chili. En 2013, le Chili, pays officiellement démocratique depuis 1990, vit toujours avec la constitution rédigée par la junte militaire en 1980. Même si Pinochet a quitté le pouvoir en 1990, suite au référendum de 1988, il est resté chef des forces armées. Lorsqu'il cède sa place à Ricardo Izuerta à la direction des forces militaire en 1998, Pinochet obtient le poste de sénateur à vie, qui lui procure une immunité parlementaire. Bien qu’elle lui sera retirée par la Cour Suprême chilienne

et qu'il sera arrêté puis inculpé, le général décède en 2006 sans avoir été jugé.

L'ultime démonstration de l'influence de Pinochet sur le Chili démocratique a lieu lors de ses obsèques en recevant les honneurs militaires comme ancien commandant en chef de l'armée, et par la présence de 4000 sympathisants venus se recueillir. L'ombre du dictateur Pinochet ne cesse de planer sur le Chili et compte encore de nombreux partisans, dont le premier président de droite depuis la fin de la dictature, Sebastian Piñera. Avant de décider « d'analyser si le maintien de cette prison se justifie», l'actuel président Chilien affichait publiquement son adhésion aux actes du général Augusto Pinochet. En janvier 2012, Piñera souhaitait remplacer l'expression « dictature militaire » par « régime militaire » pour qualifier les 17 ans de dictature de Pinochet dans les manuels scolaires. Ce projet a été annulé après la polémique qu'il a provoqué auprès de la population et des milieux défenseurs des droits de l'homme dans le pays des Andes. De nombreux analystes de la vie politique chilienne voient en l'action de Piñera une démarche intéressée en vue d'une éventuelle candidature pour les présidentielles de 2017. En attendant une clarification des intentions du président Piñera, ce dernier a maintenu le transfert des détenus, qui s'est déroulé le lendemain du décès d’Odlanier Mena.

Irchade KARI

9INTERNATIONALLa fermeture de la prison des criminels de la dictature Pinochet fait réagir

Prison dorée pour despotes retraités

LA DICTATURE PINOCHET EN 5 DATES

11 SEPTEMBRE 1973 :Le général Augusto Pinochet, s’empare du pouvoir après la prise du palais présidentiel et le suicide du président socialiste Salvador Allende. Ce coup d’État a fait 3000 morts, près de 200 000 exilés et 28 000 personnes torturées.

SEPTEMBRE-OCTOBRE 1973 : La caravane de la mort, dirigée par le chef du CNI Odlanier MENA, un escadron militaire chargé de pourchasser les opposants dans tout le Chili, a fait 75 prisonniers politiques, tous exécutés sans procès.

1982 : Pinochet apporte son soutien au Royaume Uni pendant la guerre des Malouines. Le gouvernement Thatcher le remercie en lui vendant des armes, des navires de guerre et des bombardiers. 60 missiles, des équipements de communication, des mitraillettes et des munitions.

1988 :Interrogé sur le renouvellement du mandat du dictateur, les Chiliens se prononcent pour le Non à 54,7%. Pinochet perd le référendum.

1990 : Pinochet quitte le pouvoir. En Décembre 1989 le démocrate-chrétien Patricio Alywin Azocar, seul candidat de l’opposition, remporte l’élection présidentielle avec 55,2%.

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QATAR : ENTRE FOOTBALL ET ESCLAVAGEC’est un peu la goutte de pétrole qui fait déborder le puits. Déjà très contesté pour avoir payé à grands coups de billets verts convaincu la Fifa d’organiser la Coupe du monde de football sur son territoire en 2022, le Qatar s’est offert une nouvelle polémique. Mais cette fois, pas avec une mallette. Le –très sérieux- quotidien britannique The Guardian a en effet révélé la mort de 44 ouvriers asiatiques, majoritairement népalais, sur les gargantuesques chantiers de l’émirat depuis le début de l’année. Avec un chiffre derrière la tête : 4 000. Soit le nombre de décès supplémentaires que pourraient entraîner les travaux du futur Mondial. Soit déjà 4 000 de trop. Surtout pour du sport. Mais l’esprit Coubertin est déjà évaporé depuis longtemps. Aujourd’hui, qui dit football dit argent. Dans un pays qui ne vit que par ses placements de-ci de-là, ne serait-on pas prêt à sacrifier quelques vies humaines pour faire rayonner encore un peu plus sa vitrine ? Eh puis, pourquoi se priver ? Cette main d’œuvre, quasi-gratuite, migre vers le désert pour espérer de meilleures conditions de vie après tout. Au point de mettre la sienne en danger. Histoire de rajouter un peu plus d’ « oil » sur le feu, Sepp Blatter proposait de jouer la compétition l’hiver, dans des stades climatisés. Avant cela, d’autres auront travaillé à l’extérieur de longs mois durant, même en été. Alors Qatar 2022 ou pas, la crédibilité naissante de cet eldorado de l’or noir ne saurait finalement dépasser le stade d’embryon.

«ON S’EXPRISME»

Par Gautier Stangret

Le 1er octobre. Les professeurs en grève à Mexico tentent de bloquer l'accès principal de l'aéroport de la ville.

C’ÉTAIT UN... 9 OCTOBRE

43 av. JC : création de «Lugdunum», aujourd’hui Lyon.

1967 : mort de Che Guevara

1981 : abolition de la peine de mort en France

2006 : premiers essais nucléaires nord-coréens réussis