PRISE EN CHARGE DES MORSURES DE VIPERES …€¦ · Ces crochets très longs permettent, lors de la...
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VIPERE COULEUVRE
Type de morsureDeux points distants de 5 à 15
mm (parfois un point si perte d'un crochet)
Deux séries d'empreintes en demi-cercle (la couleuvre mord
"comme un chien")
Taille Rarement > 60 cm Souvent > 60 cm
Forme de la tête Triangulaire Ronde
Disposition des écailles sur la tête
cf schéma n°1 cf schéma n°2
Forme de la pupille Fente Ronde
Couleur Vives Sombres
QueueNette différence entre la queue et
le corps (cf schéma n°3)Absence de queue marquée (cf
schéma n°4)
Venin Oui Non*
Alimentation
Lézards, souris, rats, campagnols, mulots,
musaraignes, insectes, taupes, grenouilles et parfois jeunes
oiseaux
Lézards, souris, campagnols, musaraignes, tritons, grenouilles,
oiseaux et poissons
HabitatMontagnes, rochers, lisières des bois, prairies,carrières et marais
Lacs, rivières, marais, prairies, jardins
Reproduction
Pond des oeufs en août-septembre et donnant à
l'éclosion de jeunes vipères de 20 cm parfaitement constituées, avec un appareil venimeux
fonctionnel
20 à 30 oeufs, éclosion après 7 à 10 semaines, 15 cm à la
naissance
Hibernation Octobre à Mars
-Les protéroglyphes (ex: Naja): les crochets sont situés en avant du
maxillaire et sont quasiment immobiles, généralement de petite taille.
-Les opistoglyphes (ex: Boïga): à la différence du type précédent, les crochets
sont situés très en arrière sur le maxillaire et sont pratiquement horizontaux et
immobiles.
-Les solénoglyphes se rencontrent chez la vipère et le crotale. La taille des
crochets est particulièrement importante, atteignant environ entre ¼ et 1/3 de la longueur
totale de la tête. Ces crochets très longs permettent, lors de la morsure, une injection intra-
musculaire du venin. Contrairement aux deux autres types, les crochets sont très mobiles
sur le maxillaire; au repos, ils sont repliés vers l’arrière, alors que pendant l’action de
morsure, ceux-ci sont en érection, pratiquement à la verticale.
TYPE NOM ACTION
Oxydoréductases L-aminoacide oxydases
Catalase
Transférases Alanine amino-transférase
Enzymes
P h o s p h o lip a s e A 2
A c tiv a te u r d u fa c te u r X c f F ig u re 1
A lp h a -F ib r in o g é n a s e
B e ta -F ib r in o g é n a s e
C o lla g é n a s e L é s io n
H y d ro la s e s E la s ta s e c u ta n é e
H y a lu ro n id a s eF a v o r is e la d if f u s io n d u
v e n in
5 '-N u c lé o t id a s e
N A D -N u c lé o t id a s e
P h o s p h o d ie s té ra s e
D é s o x y r ib o n u c lé a s e D ig e s tio n
R ib o n u c lé a s e I
A d é n o s in e tr ip h o s p h a ta s e
A m y la s e
K in in o g é n a s e
L ib é ra tio n d e
b ra d yk in in e , p ro vo q u a n t
u n o e d è m e e t u n e
h yp o te n s io n a r té r ie l l e
L y a s e sG lu c o s a m in e a m m o n iu m
ly a s e
Toxines
-Myotoxines: toxines de faible activité, provoquant des
myalgies, courbatures et parfois des rhabdomyolyses.
-Neurotoxines (rares, seulement dans sous-espèce) (45).
Tous les venins de vipère en France n’ont pas en général d’action
neurotoxique, sauf dans le cas de la sous-espèce Vipéra aspis
zinnikeri. De plus, une étude (45) aurait montré une action
neurotoxique à type de ptosis, d’ophtalmoplégie, d’atonie musculaire,
de dysesthésie et de paresthésie à la suite de morsure par Vipéra
aspis aspis dans les Alpes-Maritimes et en Italie. La composition du
venin était certes différente de celui de la sous-espèce aspis aspis
habituelle et rejoignait plutôt celle de aspis zinnikeri, bien que la
vipère était morphologiquement semblable à Vipéra aspis aspis.
Protéines non toxiques
Il existe un groupe de protéines dépourvues d’activité
enzymatique, mais qui agissent comme des activateurs ou des
inhibiteurs de la coagulation sanguine.
Remarque: le venin a une activité pro-coagulante à faible dose
(activation du facteur X), et anti-coagulante à forte dose.
2) Clinique
b) Signes systémiques
-Un malaise vagal
-Les signes digestifs
-Les troubles cardio-vasculaires
-Une élévation thermique
c) Complications
*Locales: nécroses et surinfections sont rares; plus
couramment on observe une compression des loges
musculaires par l’œdème; les localisations à la tête et au
cou étant alors les plus graves.
c) Complications
*Générales
-Réaction d’hypersensibilité
-L’hypovolémie
-Les troubles de l’hémostase
-Les manifestations pulmonaires
-Les complications rénales
-Les complications neuromusculaires
Critères pronostiques de gravité cliniques
GRADE Appellation Signes et syptômes
Grade 0Pas
d'envenimationTraces des crochets, sans réaction
locale, ni oedème.
Grade 1Envenimation
mineureOedème local autour de la morsure.
Aucun signe systémique.
Grade 2Envenimation
modérée
Oedème régional englobant la majeure partie ou le membre entier.
ET/OU: signes systémiques modérés (hypotension modérée passagère, nausée, vomissement, diarrhée).
Grade 3Envenimation
grave
Oedème extensif atteignant le tronc. ET/OU: signes systémiques graves (hypotension sévère et prolongée,
choc, hémorragie)
Comparaison
COMPARATIF (%) Grade 0 Grade 1 Grade 2 Grade 3 Total
Notre étude 56 36 6 2 100
Etude Pasteur 20 47 28 5 100
Viperfav* Tolérance 99 23 31 42 4 100
Critères pronostiques de gravité biologiques
-Hyper leucocytose > 15 000 /mm3
-Thrombopénie < 150 000 /mm3
-Fibrinogènémie < 2 g/l
-Taux de Prothrombine (TP) < 60%
4) L’histoire des manifestations
cliniques
Le mois
0
2
4
6
8
10
12
14
16
0
2
4
6
8
10
12
14
16
avril mai juin juillet août septembre octobre
Nombres de morsures
4) L’histoire des manifestations
cliniques
L’heure
0
10
20
30
40
0
10
20
30
40
Matin Après-midi Soir Nuit
Nombre de morsures
a) Les premiers soins
Ce qu’il convient de faire dans tous les cas:
-Mettre la victime au repos
-la rassurer
-Immobiliser le membre atteint
-Transporter le patient aussi rapidement que possible
dans un lieu où l’intervention et la surveillance médicale sont
possibles. Les grades 2 et 3 justifient une prise en charge par
le SMUR et s’il existe une impossibilité logistique, il faut
prévenir dans tous les cas le SAMU.
a) Les premiers soins
Ce qu’il ne faut pas faire:
-L’incision, l’excision, ou la cautérisation
-La succion ou l’aspiration
-La pose d’un garrot
-La cryothérapie
b) Le traitement médical pré-
hospitalier
Rassurer et soulager paracétamol
En cas d’hypotension remplissage vasculaire
Le choc anaphylactique Adrénaline
a) Le traitement non spécifique
-Désinfection locale
-Vaccination et sérothérapie antitétanique
-Antibiothérapie générale
c) Le traitement spécifique
Un nouveau produit: le VIPERFAV*
(Laboratoires Aventis Pasteur Mérieux sérums et
Vacins), mieux purifié et utilisable par voie veineuse,
est disponible depuis 1993 en milieu hospitalier et
bénéficie d’une autorisation de mise sur le marché
depuis le 25 juin 1999.
c) Le traitement spécifique
*Présentation
-Viperfav se presente sous forme de seringue unidose de 2ml.
-La boîte des deux seringues, soit une dose de 4ml, coûte 1000€.
c) Le traitement spécifique
La dose initiale recommendée par perfusion
intraveineuse lente est de 4 ml : chez l’enfant, il faut
utiliser la même posologie que chez l’adulte. En effet,
c’est la dose de venin injectée à antagoniser qui importe et
non le poids du sujet.
c) Le traitement spécifiqueLe schéma d’administration est résumé sur la figure ci-
dessous:
1h 4h 1h 4h 1h 13h
____//////__________//////__________//////______________
___
E E E
//////: Perfusion de 4ml (2 seringues) en intra-veineux
E : Examen clinique (évaluation du grade), biologique et
décision d’administration du VIPERFAV*
c) Le traitement spécifique
Les dernières recommandations de la
pharmacovigilance (août 1999) et du centre antipoison de
Marseille (Février 2000) sont donc d’utiliser le VIPERFAV*
en cas d’envenimation de grades 2 et 3 chez l’enfant et
l’adulte.
E/ Délai de surveillance
Grade 0 6 heures
Grade 1
Grade 2
Grade 3
12 heures
hospitalisation
hospitalisation