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Le JSCR est en ligne! Vous pouvez nous trouver à l’adresse : www.stacommunications.com/craj.html Printemps 2008, Volume 18, Numéro 1 Éditorial Preuves à l’appui Mot du président sortant Un mot du D r Kraag avant son départ Impression et opinion D r Ian Tsang : Médecine traditionnelle chinoise 101 Articulons nos pensées Les médecines « douces » et la médecine traditionnelle chinoise Hommage boréal Récipiendaires du prix 2008 de la SCR : D r David Bell et D re Dianne Mosher Arthroscope John Hanly : Postes de professeur J. Carter Thorne : CCRR 2008 Mary J. Bell : Un avis du Sunnybrook Nouvelles régionales : Des nouvelles des Maritimes, de Peterborough, de l’Ontario et de la Saskatchewan Consultation de couloir D re Stephanie Ensworth : Grossesse et ARMM biologiques Le point sur : La médecine traditionnelle chinoise

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Le JSCR est en ligne! Vous pouvez nous trouver à l’adresse :www.stacommunications.com/craj.html

Printemps 2008, Volume 18, Numéro 1

ÉditorialPreuves à l’appui

Mot du président sortantUn mot du Dr Kraag avant son départ

Impression et opinionDr Ian Tsang : Médecine traditionnelle chinoise 101

Articulons nos penséesLes médecines « douces » et la médecinetraditionnelle chinoise

Hommage boréalRécipiendaires du prix 2008 de la SCR :Dr David Bell et Dre Dianne Mosher

Arthroscope John Hanly : Postes de professeurJ. Carter Thorne : CCRR 2008 Mary J. Bell : Un avis du SunnybrookNouvelles régionales : Des nouvelles desMaritimes, de Peterborough, de l’Ontario etde la Saskatchewan

Consultation de couloirDre Stephanie Ensworth : Grossesse et ARMM biologiques

Le point sur :La médecinetraditionnellechinoise

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MissionLa mission du Journal de la SCR est de promouvoir l’échange d’information et d’opinions au sein de lacollectivité des rhumatologues du Canada.

JSCR COMITÉ DE RÉDACTION

Copyright© 2008 STA HealthCare Communications. Tous droits réservés. Le JOURNAL DE LA SOCIÉTÉ CANADIENNE DE RHUMATOLOGIE est publié par STA HealthCare Communications inc.,Pointe-Claire (Québec). Le contenu de cette publication ne peut être reproduit, conservé dans un système informatique ou distribué de quelque façon que ce soit (électronique,mécanique, photocopiée, enre gistrée ou autre) sans l’autorisation écrite de l’éditeur. Ce journal est publié tous les trois mois. Poste-publication. Enregistrement n° 40063348. Port payé àSaint-Laurent, Québec. Date de publication : avril 2008. Les auteurs sont choisis selon l’étendue de leur expertise dans une spécialité donnée. Les articles du JOURNAL DE LA SOCIÉTÉ CANADIENNE DE RHUMATOLOGIE n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement les opinions de la Société canadienne de rhumatologie ou de STA HealthCareCommunications inc. Il est recommandé que les médecins évaluent l’état de leurs patients avant de procéder à tout acte médical suggéré par les auteurs ou les membres du comité éditorial. De plus, les médecins devraient consulter les monographies de produit officiellement approuvées avant de prescrire tout médicament mentionné dans un article. Prière d’adresser toute corres pondance au JOURNAL DE LA SOCIÉTÉ CANADIENNE DE RHUMATOLOGIE, 955, boul. Saint-Jean, bureau 306, Pointe-Claire (Québec) H9R 5K3.

Le comité de rédaction examine en toute liberté les articles publiés dans cette revue et est responsable de leur exactitude.Les annonceurs n’exercent aucune influence sur la sélection ou le contenu des articles publiés.

ÉQUIPE DE RÉDACTION

Paul F. BrandDirecteur de la publication

Russell KrackovitchDirecteur de la rédactionDivision des projets spéciaux

Mandi WatsonCoordonnatrice de la rédaction

Dana WittenbergerRédactrice-réviseure (français)

Donna GrahamCoordonnatrice de la production

Dan OldfieldDirecteur – Conception graphique

Jennifer BrennanServices administratifs

Robert E. PassarettiÉditeur

RÉDACTEUR EN CHEF

Glen Thomson, M.D., FRCPCAncien président, Société canadienne de rhumatologieProfesseur adjoint,University of ManitobaWinnipeg (Manitoba)

MEMBRES

Ken Blocka, M.D., FRCPCBurrard Health BuildingVancouver (Colombie-Britannique)

Michel Gagné, M.D., FRCPCPolyclinique St-EustacheSt-Eustache (Québec)

James Henderson, M.D., FRCPCChef, Médecine interne,Dr. Everett Chalmers HospitalProfesseur, Université Dalhousie Frédéricton (Nouveau-Brunswick)

Joanne Homik, M.D., M.Sc., FRCPCProfesseure adjointe de médecine,University of AlbertaEdmonton (Alberta)

Sindhu Johnson, M.D., FRCPCAssociée clinique,Département de rhumatologie, University Health Network-Toronto Western Hospital SiteChargée de cours,University of TorontoToronto (Ontario)

Majed M. Khraishi, M.D., FRCPCDirecteur médical,Nexus Clinical ResearchProfesseur clinique de rhumatologie,Université Memorial St-John’s (Terre-Neuve)

Gunnar R. Kraag, M.D., FRCPCPrésident, Société canadienne de rhumatologieProfesseur de médecine,Université d’OttawaL’Hôpital d’OttawaOttawa (Ontario)

Diane Lacaille, M.D., FRCPCProfesseure adjointe de rhumatologieDépartement de rhumatologieUniversity of British ColumbiaVancouver (Colombie-Britrannique)

Barbara A. E. Walz LeBlanc, M.D., FRCPCDirectrice, Département des maladiesrhuamtismales,Credit Valley HospitalMississauga (Ontario)

Janet Markland, M.D., FRCPCProfesseure clinique, Unité de maladies rhumatismales, Royal University HospitalConsultante invitée, Saskatoon City HospitalMédecin, St. Paul’s HospitalProfesseur clinique, University of SaskatchewanSaskatoon (Saskatchewan)

Eric Rich, M.D., FRCPCMédecin, Centre Hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM)-Hôpital Notre-DameProfesseur adjoint, Université de MontréalMontréal (Québec)

John Thomson, M.D., FRCPCVice-président, Société canadienne de rhumatologieMédecin, The Ottawa Hospital–CivicCampusProfesseur, Université d’OttawaOttawa (Ontario)

Lori Tucker, M.D.Professeure adjointe clinique en pédiatrie,University of British ColumbiaMembre du personnel enseignant,Centre for Community Child HealthResearchDépartement de pédorhumatologieBritish Columbia's Children's HospitalUniversity of British ColumbiaVancouver (Colombie-Britrannique)

Michel Zummer, M.D., FRCPCAncien président, Société canadienne de rhumatologieProfesseure adjointe,Université de MontréalChef, Département de rhumatologie,Hôpital Maisonneuve-RosemontMontréal (Québec)

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Dans le monde médical, le nouveau credo est lamédecine fondée sur des preuves, ou médecinefactuelle. Cette notion mise de l’avant par

l’Université McMaster est désormais omniprésente et con-stitue peut-être l’ultime chapitre de la transformation scien-tifique de la médecine occidentale, amorcée au milieu duXIXe siècle. Toute nouvelle thérapeutique est soumise à derigoureuses études à répartition aléatoire, à double insu,avec témoins sous placebo, à des méta-analyses, des énoncésconsensuels et autres diktats du même acabit. Mais, cemoule ne convient pas à toutes les situations, comme entémoignent éloquemment, par exemple, les bienfaits de lacorticothérapie par injection pour les articulations enflam-mées. Ce n’est pas parce qu’une question n’a pas été poséedans les formes et rigoureusement analysée qu’il faut immé-diatement conclure à l’inefficacité d’un traitement. Et toutecette manœuvre n’est pas non plus une garantie d’efficacité.

Il faut ensuite tenir compte des approches complémentaireset parallèles en santé; c’est un univers où fourmillent anec-dotes, témoignages et infomerciaux. Si certaines prétentionssont fondées, les publicités présentées par de pseudo-expertssont parfois si outrancières qu’elles ne peuvent que souleverdes doutes. Chaque fin de semaine, je reste interloqué enouvrant mon journal de quartier (non sollicité) qui a toujoursun quelconque produit miracle à m’annoncer pour régénérermes vieux cartilages articulaires. Les dignes fils des charlatansdu Far-West sont bien vivants et ils prospèrent.

La médecine traditionnelle chinoise (MTC) se trouvecoincée dans un no man’s land, entre la médecine scientifiqueet les élucubrations de certaines médecines dites « douces ». LeDr Ian Tsang a mené une longue et distinguée carrière dechercheur clinique et scientifique en rhumatologie. Dans leprésent numéro, il nous présente ses réflexions sur la MTC, sursa place dans la médecine occidentale et sur la nécessitéd’obtenir des preuves scientifiques la concernant.

Dans le même ordre d’idées, depuis 35 ans le Journal ofRheumatology s’est précisément donné pour mandat de publier

les meilleures études scientifiques en rhumatologie. Au cours del’année écoulée, la Société canadienne de rhumatologie asérieusement réfléchi à la possibilité d’acheter ce journal réputé.Sous la direction du président sortant, le Dr Gunnar Kraag,l’idée a fait son chemin, avec beaucoup de soins, de patience etune vision claire quant à l’avenir de la SCR. Le Dr Kraag nouslivre ses dernières réflexions à titre de président de la SCR.

Un autre président sortant de la SCR est honoré dans le présentnuméro. Il s’agit de la Dre Dianne Mosher, qui a été la première, etest à ce jour, la seule femme à avoir été élue à la présidence de laSociété canadienne de rhumatologie. Le dévouement et les réali-sations qui ont marqué son mandat sont tout à fait remarquableset ne sont en fait surclassés que par le travail qu’elle a accomplidepuis, sur le terrain, notamment en matière d’habi li tation despatients et d’accessibilité aux soins. Récipiendaire du prix duRhumatologue de carrière de la SCR pour 2008, la Dre Mosher nous fait part de ses réflexions dans l’entrevue qui suit.

Quant au récipiendaire du prix du Chercheur émérite dela SCR pour 2008, il revient au Dr David Bell dont lesrecherches sur les fondements scientifiques de la rhuma-tologie ont été à l’origine de nombreuses innovations pen-dant l’entière durée de sa longue et prolifique carrière.

Un peu plus loin, on croise la Dre Stephanie Ensworth,pour une « consultation de couloir ». L’Arthroscope vousindiquera où vous rendre pour trouver un poste et vous don-nera des nouvelles de l’étranger. Vous aurez l’occasion devoir quelques instantanés de la réunion de la SCR, tenue auMont-Tremblant avec un énorme succès, et la dernière decouverture vous révélera le nom des gagnants du concoursde photos du JSCR. Il ne vous reste plus qu’à constater l’enthousiasme et l’énergie qui animent notre nouveau prési-dent, le Dr John Thomson et notre nouveau vice- président, leDr Jamie Henderson, en lisant les entrevues qu’ils nous ontaccorées en vue du prochain numéro.

Le Dr Thomson est rédacteur en chef du Journal de la Société canadienne de rhumatologie.

ÉDITORIAL

Preuves à l’appuipar Glen Thomson, M.D., FRCPC

« À postulat extraordinaire, preuve extraordinaire »Carl Sagan L’équipe du JSCR

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Difficile de croire que mon mandat de deux ans à titrede président de la SCR tire déjà à sa fin. Lorsque vouslirez ceci, John Thomson sera en fonction et je vivrai

de mon régime de retraite de la SCR, mieux connu sous lenom de « soins aux patients ». Comme le temps a filé!

Ce sont ses membres qui donnent à la SCR sa force réelle et jen’ai jamais rencontré de rhumatologue antipathique. C’est pro -bablement la raison pour laquelle j’ai accepté le poste. Je m’at-tendais à ce que ma collaboration avec mes collègues de la SCRsoit intéressante, fructueuse et même divertissante. Et je n’ai pasété déçu. L’exécutif, le conseil d’administration, les présidents etles membres des comités, de même que tous les adhérents tra-vaillent très fort en notre nom à tous. Ils occupent tous desemplois qui sont loin d’être du « 9 à 5 », mais ils sont généreux etfont ce qu’il faut pour s’assurer que nous atteignions les objectifsde notre plan d’affaires et que nous réalisions tout au long del’année les divers projets et buts que nous nous fixons lors de nosretraites-réunions annuelles. Ç’a été un réel plaisir de les côtoyer.

Christine Charnock est la coordonnatrice exécutive de laSCR et sans son travail de coordination, son dévouement et sontravail acharné, nous n’y serions pas arrivés. La SCR lui est trèsredevable et nous pouvons toujours compter sur elle. Notreorganisation a si bien évolué au fil des ans qu’il lui faudra aucours de l’année qui vient prévoir l’ouverture de postes dedirection et de soutien administratif, les deux à temps complet.Sans Christine, nous n’aurions même pas eu le loisir d’hésiteret nous aurions été obligés d’ouvrir ces postes il y a deux ans.

J’ai énormément apprécié travailler avec notre exécutif actuel.La SCR est réellement dirigée par une équipe solide. MichelZummer, Jamie Henderson et John Thomson forment un noyauavec lequel il a été formidable d’évoluer. Glen Thomson, à titrede rédacteur du JSCR, fait un travail renversant. Il crée une publication qui aide la famille de la SCR à rester unie et infor-mée. Glen est aussi intimement associé aux affaires de la SCR etses conseils sont recherchés et appréciés. Au besoin, les gens quiont servi dans le passé se proposent et offrent aussi leur aide.Cela inclut les présidents sortants, les anciens membres de l’exé-cutif et du conseil d’administration et les adhérents eux-mêmesqui souhaitent simplement faire leur part. Tout cela est trèsréconfortant et extrêmement utile : merci à tous.

Tout n’a pas été rose. Depuis deux ans, nous avons perdude précieux collègues : Watson Buchanan, Howard Stein,Adel Fam, Dale McCarthy et John Sibley. Leur départ laisseun vide immense et a un impact non négligeable, non seule-ment en rhumatologie, mais pour quiconque les a connus.On se souviendra d’eux et ils nous manquent.

Je tiens à souligner quelques autres faits saillants. Lespédorhumatologues du Canada se sont officiellement joints àla SCR et en forment désormais la section de pédorhumatolo-gie, avec Bianca Lang à leur tête. Nous avons hâte d’établir une

collaboration plus étroite et solide avec nos collègues de pédi-atrie et nous sommes enchantés qu’ils se soient joints à nous.

Sous la direction de Marlene Thompson, l’APSA(Association des professionnels de la santé pour l’arthrite)continue de s’intégrer de plus en plus à la SCR. Voilà uneautre alliance que nous trouvons enthousiasmante, dontnous profitons et qui ne fera que se bonifier avec le temps.

À titre de président du comité pour le site Web, AndyThompson a présenté des plans qui permettront d’améliorerconsidérablement notre site. Le nouveau site, sera plus perfor-mant, plus attrayant, plus convivial et nous permettra de diversifier nos activités didactiques avec et sans l’aide de l’in-dustrie. Nous avons ainsi une occasion en or de mieux servirnos membres, tout en augmentant les revenus de la SCR. Déjà,les premières commandites proposées pour appuyer la mise aupoint du site Web sont très encourageantes.

Il faut souligner le travail remarquable du président ducomité scientifique et de ses membres, année après année. AlfCividino a pris la relève de Janet Pope cette année et a préparéun programme hors du commun. C’est notre joyau et je suisheureux d’annoncer que les commandites sont fabuleuses.

La plus importante nouvelle de l’année peut-être, et l’initiativela plus imposante et la plus audacieuse qu’ait prise la SCR estl’achat éventuel du Journal of Rheumatology. Le Dr Arthur Bookmanest à la tête d’un comité de la SCR qui travaille fort depuis un an àpeser le pour et le contre d’une telle transaction avant d’ennégocier le montage financier et la gestion. Ces démarches ontabouti à la signature d’une lettre d’intention en vue de l’étape sui -vante, qui sera la mise au point du contrat d’achat et la conclusionde la transaction. L’heure est à la fébrilité puisque le conseil et lesmembres ont besoin de toute l’information nécessaire pour prendre une décision éclairée lors de l’assemblée généraleannuelle qui se déroulera ce mois-ci. Il est possible que la tran -saction s’effectue le 31 mars. La situation évolue très vite, puisqueje viens d’apprendre il y a quelques minutes à peine, que le conseil avait recommandé à l’unanimité à la SCR de procédereffectivement à l’achat du Journal de rhumatologie. Il reviendradonc aux membres de trancher. Probablement qu’il s’agira d’une « vieille » nouvelle lorsque vous lirez ces lignes et vous saurez déjàde quel côté aura penché la balance.

Je crois que c’est un véritable point tournant pour la SCRet un défi pour lequel nous sommes prêts.

En terminant, je tiens à remercier tout le monde qui m’asoutenu à la SCR. Ce fut un honneur et un plaisir d’êtreprésident. J’ai hâte de voir John Thomson à l’œuvre à laprésidence et j’essaierai de lui donner à mon tour tout l’appui et toute l’aide dont j’ai pu bénéficier.……………… et la vie continue.

Gunnar Kraag, M.D., FRCPCPrésident, SCR

4 JSCR 2008 • Volume 18, Numéro 1

Quelques mots en partant

MOT DU PRÉSIDENT SORTANT

Note du rédacteur : La motion pour l’acquisition du Journal of Rheumatology a été adoptée presqu’à l’unanimité.

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5JSCR 2008 • Volume 18, Numéro 1

Gunnar Kraag

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Nos patients sont sans cesseplus nombreux à recouriraux approches complémen-

taires et parallèles en santé (ACPS),phénomène qui est à l’origine de lapublication par l’OMS de saStratégie sur la médecine tradi-tionnelle 2002-2005 et de la pu -blication par la White HouseCommission de son documentComplementary and AlternativeMedicine Policy. Ces deux do -cuments portent sur les politiquestouchant l’efficacité, la qualité et l’utilisation rationnelle desACPS. De plus, les NIH ont mis sur pied un National Centre forComplementary and Alternative Medicine afin d’étudier lesapproches complémentaires et parallèles en santé. Lamédecine traditionnelle chinoise (MTC) est la plus couram-ment utilisée de toutes les ACPS et, selon Rao et coll., parmiles 60 % à 90 % de patients arthritiques qui ont eu recoursaux ACPS, la plupart ont également abordé la MTC.

La médecine traditionnelle chinoise est un systèmemédical chinois fort ancien, qui inclut méditation, phytothérapie et diétothérapie, exercices physiquesréparateurs, massage et acuponcture. De toutes lesmédecines « douces », la MTC est sans nul doute la disci-pline la plus organisée. Six universités enseignent la MTCen Chine. Chacune offre des diplômes de cyclessupérieurs en MTC, mais il existe aussi de nombreux

établissements qui enseignent laMTC au niveau collégial un peupartout en Chine. En 2004, en Colombie-Britannique, auCanada, tous les praticiens de laMTC devaient de détenir unelicence du College of TraditionalChinese Medicine Practitioners andAcupuncturists. L’obtention de lalicence passe obligatoirement parla réussite d’un examen.

Pour certains, la MTC repose surdes bases vaguement ésotériques,

voire cosmologiques. Or, l’histoire de ce système nousindique qu’il a précisément été inventé par des gens qui enavaient assez d’entendre des chamanes tenter d’expliquer lesmaladies par l’intervention des mauvais esprits. Le système aété soumis, au fil des ans, à une analyse critique et appro-fondie et il a réussi à survivre jusqu’à aujourd’hui. En Chine,la MTC est le principal système de soins de santé (ce n’est pasun système « alternatif » comme ici) et dans tous les grandshôpitaux, la MTC et la médecine occidentale sont appliquéesensemble pour soigner les patients. Il est vrai que le systèmeest pragmatique et ne repose pas nécessairement sur uneprémisse axée sur l’action. C’est un peu ce qui a freiné sonintégration au système de santé occidental.

Pour comprendre les enjeux entourant la MTC, il fautsavoir qu’il s’agit d’un système conceptuel global très dif-férent de l’approche réductionniste et mécaniste occidentaleface à la maladie. La MTC se concentre autour de cinqorganes pleins, soit le cœur, le foie, la rate, les poumons et lesreins et de six viscères creuses, soit le gros et le petitintestins, la vessie, l’estomac, la vésicule biliaire et le tripleréchauffeur. Ces structures sont reliées entre elles par descanaux et des vaisseaux dans lesquels circulent le « ki » (l’énergie) et le sang. Ce système repose sur un conceptd’analyse du fonctionnement de l’organisme et des struc-tures qui ne correspondent pas nécessairement aux structures anatomiques telles qu’on les conçoit actuellementen médecine occidentale.

Médecine traditionnelle chinoise 101Le Dr Tsang est professeur émérite de médecine clinique au département de rhumatologie de l’University of BritishColumbia, il est professeur invité de médecine traditionnelle chinoise à l’Université de Guangzhou, à Guangzhou, en Chine,et il est directeur du département de recherche sur la médecine traditionnelle chinoise pour l’Arthritis Research Centre ofCanada, établi à Vancouver, en Colombie-Britannique.

JSCR 2008 • Volume 18, Numéro 16

IMPRESSION ET OPINION

La médecine traditionnelle chinoise est un

système médical chinois fort ancien, qui

inclut méditation, phytothérapie et

diétothérapie, exercices physiques

réparateurs, massage et acuponcture.

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JSCR 2008 • Volume 18, Numéro 1 7

Le « ki » et le sang sont des substances indispensables à lavie; la fonction des organes pleins est de conserver ces subs -tances, tandis que les viscères creuses agissent comme desréservoirs qui en régissent la circulation. La MTC est uneapproche holistique qui rappelle l’importance de préserverle fonctionnement harmonieux des structures. Une per sonneest considérée en bonne santé si chaque structure fonc-tionne en harmonie avec les autres dans l’organisme et avecl’environnement qui l’entoure. Pour diagnostiquer une ma -ladie ou un problème de santé, la médecine occidentale abesoin des antécédents médicaux du patient, de signesphysiques et de résultats d’analyses et le traitement dépenddes symptômes ou de l’origine du problème du patient. LaMTC pose un diagnostic qui concerne l’individu plutôt quela maladie et il a recours à un processus appelé identificationdu syndrome, par lequel le professionnel met dans la balancela situation du patient dans son milieu de vie, selon une per-spective dynamique, et c’est par déduction qu’il conclut surson état physiopathologique (son type de dérèglement). Cetétat est appelée « zheng » ou « syndrome ». Les traitementsutilisés pour rétablir l’harmonie chez l’hôte et entre l’hôte etson environnement dépendent du syndrome diagnostiqué.La base théorique du diagnostic et du traitement en MTC n’apas été élucidée selon les critères scientifiques occidentaux,mais la démarche d’identification du syndrome semble fonc-tionner. Il est toutefois important de chercher à connaîtreles fondements théoriques de la MTC, puisque, selon moi, il

s’y trouve une explication scientifique et nous devonsd’abord établir si la MTC exerce ou non un impact sur lespatients.

Les ACPS sont là pour rester. On ne peut plus les ignor-er ou faire comme s’il s’agissait de quelque chose de totale-ment étranger aux processus scientifiques et médicauxnormaux. Le défi est d’avancer prudemment, en faisantpreuve de raison et de sagesse et en essayant de distinguerle vrai du faux.

Bien que son utilisation et que l’intérêt qu’elle suscite nesoient pas en soi une preuve de son efficacité, ils montrentl’attrait indéniable que la MTC et toute autre nouvelleoption thérapeutique exercent sur les patients atteints demaladies rhumatismales et peut-être même sur leursmédecins. La médecine occidentale n’est pas arrivée à créerdes traitements entièrement satisfaisants pour l’ensembledes maladies rhumatismales et les rhumatologues doivent serenseigner sur la MTC pour mieux servir leurs patients.

Une personne est considérée en bonne

santé si chaque structure fonctionne en

harmonie avec les autres dans l’organisme

et avec l’environnement qui l’entoure.

Si le trésorier de la SCR sourit, c’est que nousavons tous raison de sourire!

« Les anciens présidents ont-ils le droit d’assister aux réunions SCR/MCR? »

« Pourriez-vous m’indiquer le chemin vers le concours de la plus belle barbe? »

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Les médecines « douces » et lamédecine traditionnelle chinoise par Glen Thomson, M.D., FRCPC

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En cas de maladie, une personne aura tendance à se tourner vers dessolutions connues. Les enjeux psychosociaux de la maladie font deplus en plus l’objet de recherches. Les programmes de certaines

facultés de médecine incluent désormais une formation pour sensibiliserles étudiants aux différences culturelles lorsqu’ils prodiguent des soins desanté à des patients appartenant à des communautés autochtones auCanada. Des traitements dont l’origine remonte aux temps anciens, quivont du sauna à la suerie, en passant par la plus contemporaine phy-tothérapie, sont annoncés à grands renforts de publicité. La plupart deces traitements parallèles ne sont toutefois jamais encore passés sous ledouble microscope de la médecine « factuelle » et des instances de régle-mentation gouvernementales.

Or, le cas échéant, peu de ces « approches complémentaires ouparallèles » peuvent se targuer d’être aussi élaborées et anciennesque la médecine traditionnelle chinoise. Dans l’article précédent,le Dr Ian Tsang décrit la nature pluridisciplinaire de cette pratique.La médecine traditionnelle chinoise est la principale approchemédicale dans le pays le plus populeux de la planète. Et au Canada,l’intérêt sans cesse plus marqué à l’endroit de la médecine tradi-tionnelle chinoise ne se limite pas aux patients qui appartiennentà la communauté sino-canadienne en pleine croissance.

Le sondage de la rubrique « Articulons nos pensées » du présentnuméro a révélé que seuls 10 % des répondants disaient posséderde bonnes connaissances fonctionnelles des pratiques de lamédecine douce (Q1) et seulement 5 % disaient posséder debonnes connaissances de la de la médecine traditionnelle chi-noise (Q2). Malgré cela, les trois quarts des répondants inter -rogent leurs patients sur les autres formes de traitements qu’ils

utilisent (Q3). Seul un tiers se disait au courant des interactionsnégatives possibles des médecines douces et de la médecine tra-ditionnelle chinoise (Q4). Moins de 5 % des répondants pres -crivent une modalité appartenant aux médecines douces (Q5) ouà la médecine traditionnelle chinoise (Q6) dans leur pratique.

Plus de 90 % des répondants ont admis que les médecinesdouces et la médecine traditionnelle chinoise doivent faire l’objetdes mêmes évaluations rigoureuses que les traitements classiques,c’est-à-dire être soumis aux principes de la médecine factuelle, oufondée sur des preuves (Q7). Peut-être en raison de la rareté despublications scientifiques, surtout de celles qui présentent lesdegrés de preuves les plus probants, il n’est pas surprenant que 75 % des répondants aient estimé que les médecines douces et lamédecine traditionnelle chinoise ne doivent pas être rembourséspar les régimes d’assurance-santé publics actuels (Q8 et Q9). Lesrépondants ont estimé qu’un plus grand nombre de leurs patientsont fait appel aux médecines douces (Q10) qu’à la médecine tra-ditionnelle chinoise (Q11). Dans l’ensemble, la majorité despatients ont, à un moment ou à un autre, cherché de l’aide à l’ex-térieur du modèle médical standard. Que l’on soit d’accord ou nonavec ces pratiques dites « alternatives », leur fréquence d’utilisationpar le grand public impose aux médecins qu’ils se familiarisentdavantage avec leurs effets secondaires et interactions médica-menteuses potentielles. En outre, le gouvernement devrait veillerà l’intérêt du public en soumettant tous ces soi-disant remèdes auxcritères rigoureusement appliqués à la médecine fondée sur despreuves. Le Dr Tsang a tout à fait raison lorsqu’il dit qu’il fautséparer « le bon grain de l’ivraie ».

Nombre de répondants1. Je possède de bonnes connaissances fonctionnelles des pratiques de la médecine douce.

Entièrement en désaccord 12En désaccord 38

Neutre 43D’accord 11

Entièrement d’accord 0

Source : Survey Monkey « Médecine traditionnelle chinoise », janvier 2008

2. Je possède de bonnes connaissances fonctionnelles de la médecine traditionnelle chinoise.Entièrement en désaccord 48

En désaccord 41Neutre 9

D’accord 6Entièrement d’accord 0

Source : Survey Monkey « Médecine traditionnelle chinoise », janvier 2008

ARTICULONS NOS PENSÉES

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99JSCR 2008 • Volume 18, Numéro 1

Nombre de répondants3. Je demande régulièrement à mes patients quels traitements de médecine douce ou de médecine traditionnelle chinoise ils

suivent.Entièrement en désaccord 7

En désaccord 10Neutre 12

D’accord 47Entièrement d’accord 28

Source : Survey Monkey « Médecine traditionnelle chinoise », janvier 2008

4. Je connais les interactionsibles entre les médicaments prescrits et les traitements de médecine douce ou de médecinetraditionnelle chinoise.

Entièrement en désaccord 9En désaccord 29

Neutre 29D’accord 32

Entièrement d’accord 5

Source : Survey Monkey « Médecine traditionnelle chinoise », janvier 2008

5. Je prescris régulièrement des traitements propres à la médecine douce dans ma pratique.Entièrement en désaccord 54

En désaccord 34Neutre 11

D’accord 4Entièrement d’accord 1

Source : Survey Monkey « Médecine traditionnelle chinoise », janvier 2008

6. Je prescris régulièrement des traitements propres à la médecine traditionnelle chinoise dans ma pratique.Entièrement en désaccord 73

En désaccord 26Neutre 5

D’accord 0Entièrement d’accord 0

Source : Survey Monkey « Médecine traditionnelle chinoise », janvier 2008

7. Les traitements propres à la médecine douce et à la médecine traditionnelle chinoise devraient faire l’objet d’étudesscientifiques aussi rigoureuses que la médecine classique et devraient être soutenus par des données probantes.

Entièrement en désaccord 2En désaccord 1

Neutre 7D’accord 30

Entièrement d’accord 64

Source : Survey Monkey « Médecine traditionnelle chinoise », janvier 2008

8. Les traitements propres à la médecine douce devraient être remboursés par le même régime d’assurance maladie que lamédecine classique l’est actuellement.

Entièrement en désaccord 49En désaccord 29

Neutre 24D’accord 4

Entièrement d’accord 1

Source : Survey Monkey « Médecine traditionnelle chinoise », janvier 2008

Veuillez consulter notre site Web pour les autres questions de ce sondage : www.stacommunications.com/craj.html

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1. Pouvez-vous nous résumer votre parcours? J'ai fait mes études de médecine à l’University of WesternOntario en 1963. J'ai effectué presque toute ma résidence enmédecine à Toronto. J'étais fellow en rhumatologie avec le Dr Duncan Gordon au Wellesley Hospital, puis je suis revenuà London, en Ontario, comme chef résident en médecine auVictoria Hospital. Ensuite, j'ai été boursier de recherche duCRM (anciennement, le Conseil de recherche médicale,désormais les IRSC), d'abord à l’University of Rochester de NewYork et par la suite, à la Scripps Clinicand Research Foundation à La Jolla, enCalifornie, avec le Dr John Vaughan,pendant une période de trois ans. Jesuis revenu à London, en Ontario, en1972 pour occuper un poste de pro-fesseur à l’University of WesternOntario, au département demédecine, division de rhumatologie.Mon bureau et mon laboratoireétaient à l’University Hospital, désor-mais appelé le London Health SciencesCentre, University Campus. Je suis parla suite devenu directeur du département de rhumatologiependant une période de onze ans, jusqu'en 1999. Je pour suisma carrière à titre de professeur de médecine, malgré laretraite et, jusqu'à il y a un an, j'étais également professeurau département de microbiologie et d'immunologie de laUniversity of Western Ontario. Notre département a entière-ment été relocalisé au St. Joseph's Health Care depuis huit ans.

2. Quelle est, selon vous, votre plus grande contributionau domaine de la rhumatologie?Je crois que mes collègues et moi pouvons affirmer avoir ànotre actif quelques solides réalisations dans environ quatredomaines différents de la recherche. Mes travaux initiaux ontdémontré que les individus normaux (souris et humains) ontle potentiel génétique nécessaire pour fabriquer des autoan-ticorps qui, en temps normal, sont exclusifs au lupus ou autretrouble apparenté des tissus conjonctifs. Ces travaux ont étéréalisés au début, avec des étudiants de deuxième cycle, àmon laboratoire de la Scripps Clinic, en 1971. Ensuite, avec

plusieurs boursiers post-doctoraux de mon laboratoire, nousavons commencé à explorer les facteurs génétiques en causedans la manifestation de la maladie auto-immune, par lebiais d'analyses familiales. Le nombre de gènes qui pouvaientêtre analysés à cette époque était extrêmement limité.Troisièmement, avec la Dre Ewa Cairns, qui était à l'époqueétudiante diplômée de mon laboratoire, nous avons débutédes études de génétique moléculaire pour analyser les gènesdes immunoglobulines qui encodent les autoanticorps, par-

ticulièrement les anticorps anti-ADNdans le LED. C'était l'époque desidiotypes et nous avons mis sur piedun projet de collaboration interna-tionale avec un groupe de chercheursdans ce domaine. Le quatrièmesecteur dans lequel j'ai, me semble-t-il, innové concerne les nucléosomessécrétés au moment de la mort cellu-laire naturelle programmée, ou apop-tose, et la notion selon laquelle ilspouvaient stimuler la proliférationdes lymphocytes B et la formation des

autoanticorps anti-ADN. Plus récemment, nos travaux ont porté sur la polyarthrite

rhumatoïde et en particulier sur les facteurs génétiques quirégissent la réponse immunitaire aux peptides citrullinés.Les anticorps IgG dirigés contre les peptides citrullinés ontd'abord été découverts en 1964, juste une année après magraduation. Mais leur importance n'a réellement été recon-nue qu'au moment ou un test ELISA reproductible a été misau point pour mesurer ces peptides chez des patients plusnombreux. La réponse immunitaire spécifique à la poly -arthrite rhumatoïde serait sous l’influence de facteurs géné-tiques. Nous avons été les premiers à le démontrer. En effet,chez des souris qui exprimaient le transgène de l’épitopepartagé (influences génétiques les plus importantes etrépandues dans la polyarthrite rhumatoïde), et contraire-ment à la même lignée de souris dépourvue du transgène del'épitope partagé, nous avons réussi à développer un anti-corps et susciter des réactions des lymphocytes T à la citrul -line, au stade expérimental. Nous avons ensuite montré, plus

10 JSCR 2008 • Volume 18, Numéro 1

HOMMAGE BORÉAL

Récipiendaire du prix du Chercheurémérite de la SCR pour 2008David Bell, M.D., FRCPC

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JSCR 2008 • Volume 18, Numéro 1 11

récemment, que dans cettelignée de souris, les peptides citrullinés peuvent induireune arthrite inflammatoire semblable à la polyarthriterhumatoïde. Ces travauxrécents donnent à penser quela réponse immunitaire auxpeptides citrullinés pourraitjouer un rôle très important dans la pathogenèse de la pol-yarthrite rhumatoïde chez l'être humain. Ces travaux ont étéeffectués avec un étudiant maintenant diplômé d’Harvard,Johathan Hill, et ma collègue, la Dre Ewa Cairns.

3. Quels mentors ou modèles vous ont influencé dansvotre choix de carrière?La personne qui m'a le plus influencé a probablement été leDr Duncan Gordon, à Toronto. J'étais fellow en rhumatologie,en 1966-1967 avec le Dr Gordon, au Wellesley Hospital deToronto. Il a tout d'abord attiré mon attention sur la rhuma-tologie et m'a encouragé à faire carrière en rhumatologieclinique et en recherche.

Le Dr Bill Chodirker, immunologue clinique à l’University ofWestern Ontario, avec qui j'ai travaillé pendant environ un an,m'a aussi encouragé à faire carrière en immunologie et m'aaidé en me suggérant de travailler avec le Dr John Vaughan.À mes débuts, j’ai aussi reçu l’appui du Dr Manfred Hart,directeur du département de rhumatologie à l’University ofWestern Ontario, qui m'a appuyé en début de carrière, autantcomme membre de la faculté que comme chercheur.

4. Les cliniciens-chercheurs sont-ils une espèce en voied’extinction? Les stagiaires en rhumatologie peuvent-ilsraisonnablement espérer jouer ce double rôle d’expert-clinicien et de chercheur de pointe? Comment trouverl'équilibre, bien gérer son temps et poursuivre saformation?J'ai toujours essayé de rester positif, mais je dois admettrequ’effectivement, la réponse à votre question sur « l'espèceen voie d’extinction » est probablement « oui ». Le travail enlaboratoire a énormément changé depuis l'époque de ma

formation et de mes débuts.À présent, pour réaliser desrecherches qui en vaillent lapeine, il faut y consacrer environ 75 % de son temps. Ilfaut en outre avoir une solideformation en sciences fonda-mentales. C'est ce que j'aifait pendant environ trois

ans avant de revenir à la faculté. Je crois que la plupart desmédecins désormais sont réticents à prendre un tel engage-ment. En outre, la vie d'un chercheur est semée d'embûchesen raison de la situation très précaire des budgets derecherche. De plus, financièrement, ce n'est pas un domainepayant, si c’est votre objectif.

En terminant, pour se lancer en recherche, il faut vrai-ment la piqûre. Je suppose que ceux d'entre nous qui ontchoisi cette avenue, n'ont peut-être pas été d’assez bonsmodèles pour les générations montantes. J'ai été chanceuxd'avoir à mes côtés des étudiants et des boursiers post- doctoraux formidables qui ont travaillé avec moi et j'ai aussi eu des collègues compréhensifs, particulièrement la Dre Ewa Cairns. Si je n'avais pas été si bien entouré, je necrois pas que j'aurais pu mener avec succès ma carrière dechercheur.

5. Quels sont, selon vous, les grands progrès à surveillerdans le domaine de la rhumatologie?Je crois que l’exploration du rôle des facteurs génétiquesdans les maladies rhumatismales est un domaine d'avenir.Nous en sommes aux premiers balbutiements dans lemoment, non seulement en termes de reconnaissance ou dereclassification des maladies, mais également en termes decorrespondance entre les divers types de traitement et lespathologies visées. Ce dernier aspect bénéficiera indéniable-ment de l’approfondissement des connaissances sur lesmécanismes pathogènes de cette maladie que nous étudionset traitons. Le moment est on ne peut mieux choisi pourappliquer les percées de la génétique à ce groupe de mal-adies souvent mal comprises et que nous essayons de soigner en tant que rhumatologues.

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JSCR 2008 • Volume 18, Numéro 112

Le JSCR souhaite publier le récit de vos

mésaventures dans le prochain numéro.

Envoyez-nous les détails de votre périlleux retour

en 250 mots ou moins. Les trois récits

les plus captivants seront publiés et les auteurs

recevront une petite trousse de voyage

afin que leur prochain déplacement soit

moins traumatisant.

La date limite pour soumettre vos récits est le 1er mai 2008.

Comment la tempête de2008 a-t-elle affecté

votre retour du MontTremblant?

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1. Où vous sentez-vous chez vous? Où avez-vous étudié,exercé, etc.?Je suis née à Truro, en Nouvelle-Écosse, mais c'est à Halifaxque je réside et me sens chez moi. J'ai fait mes études uni-versitaires à la Mount Allison University, à Sackville, auNouveau-Brunswick et j'ai fait mes études de médecine etma résidence à la Dalhousie University. À l'heure actuelle, jepratique à Halifax. J'ai une pratique en milieu communau-taire qui occupe 53 % de mon temps et j'ai un poste àl’University Hospital qui occupe les 47 % restants. Je suis aussiprofesseure de médecine à la Dalhousie University.

2. Pourquoi a-t-il fallu tant de temps à la Sociétécanadienne de rhumatologie pour élire une premièrefemme à sa tête?Je crois que c'est probablement parce que les conditionsdémographiques ont changé et continuent d'évoluer. Lamédecine a longtemps été pratiquée surtout par des hommeset depuis quelques décennies, les proportions ont changé.Un nombre sans cesse croissant de femmes s'inscrivent enmédecine, de 50 % à 60 % des étudiants en médecine sontmaintenant des femmes. On constate que l'écart entre leshommes et les femmes a considérablement changé. En plusde cet aspect, un nombre beaucoup plus grand de femmess'inscrivent en rhumatologie. Je crois que ce n'est qu'unequestion de temps avant que des femmes se présentent etacceptent plus de rôles de responsabilité. Lorsque j'ai étéélue, aucune femme n'avait encore été présidente en rhuma-tologie et, curieusement, ma présidence s'est déroulée à peuprès en même temps que celle de la première présidente del'American College of Rheumatology, la Dre Bevra Hahn.

3. On vous associe le plus souvent à la notion « d'accèsaux soins »; vous militez pour les droits des patients.Quels sont, selon vous, les obstacles à l'accessibilité auxsoins pour les patients arthritiques et comment ont-ilsévolué depuis cinq ans? L'accessibilité aux soins me préoccupait déjà à l’époque oùj’ai accepté le poste de présidente de la SCR et l'une de nosprincipales préoccupations était la pénurie d’effectifs en

rhumatologie. Nous nous demandions si nous arriverions àprodiguer des soins adéquats à nos malades, compte tenu dumanque flagrant de spécialistes dans ce domaine de lamédecine. Au début, nous nous sommes donné commeobjectif principal de stimuler les carrières en rhumatologie,mais ce n'était pas une mince tâche, puisque la formationdans ce domaine est très longue et que le nombre d’étu -diants en médecine à l’époque connaissait une baissegénérale. Le problème était assez épineux.

L'accès aux médicaments est aussi devenu un énorme prob-lème pour nos patients. Dans les provinces de l'Atlantique,jusqu'à 30 % de nos patients n'ont pas accès à un régime d'assurance-médicaments et ne peuvent donc pas se procurercertains agents importants pour maîtriser leur maladie. Enplus des problèmes d'accès aux médicaments liés à des critèresd'admissibilité, il faut tenir compte de toute la paperasserieque cela implique. L'accès aux examens diagnostiques, auxsoins spécialisés, aux autres professions de la santé et à lachirurgie pour prothèse articulaire pose aussi problème. Nousdevons concevoir, valider et mettre en œuvre de nouveauxmodèles de soins en utilisant de manière rentable nos effectifspour répondre adéquatement aux besoins des patients.

Il faut proposer des solutions à nos décideurs, à nos établisse-ments et à nos hôpitaux. Sinon, compte tenu du vieillissementde la population, les obstacles ne feront que se multiplier.

JOINT COMMUNIQUE

Récipiendaire du prix duRhumatologue de carrière de la SCRpour 2008Dianne Mosher, M.D., FRCPC

HOMMAGE BORÉAL

Maman fière! Fils fiers! Un grand événement!

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4. Les patients arthritiques canadiens sont représentés parplusieurs groupes différents. Comment s’assurer que leurvoix soit entendue des décideurs du milieu de la santé?Pour exercer une influence sur les décideurs et sur les poli-tiques en matière de santé, il faut recourir à une approchemultiple. Aucun groupe n'a ou ne devrait avoir exclusivementvoix au chapitre en matière d'arthrite. La prestation des soinsse fait surtout à l'échelon provincial. Nous devons donc nousassurer d'être entendus des autorités des provinces. Il fautégalement exercer une influence à l'échelon fédéral, car sur leplan de la santé, les peuples des Premières nations et les Inuitsrelèvent des instances fédérales, tout comme la santé publiqueet la prévention. Les groupes de consommateurs s'exprimentsolidairement et travaillent en étroite collaboration les unsavec les autres. Récemment, ces groupes ont réussi très effi-cacement à transmettre leur information aux médias et à fairepression sur le gouvernement albertain pour qu’il revienne sursa décision de ne pas assumer le coût des agents biologiquesdestinés aux personnes atteintes de spondylite ankylosante;pendant ce temps, preuves scientifiques à l’appui, WalterMaksymovitch démontrait les bienfaits significatifs de cesagents sur le pronostic des patients. La Société d'arthrite aaussi milité pour leur inclusion sur les listes de médicaments.C'est ce type d’effort concerté qui a permis de renverser lavapeur. Selon mon expérience, c’est en se serrant les coudesque les consommateurs et les professionnels de la santé réus-sissent le plus efficacement à se faire entendre des décideurs,puisque ni l'un ni l'autre groupe n'agit ainsi par intérêt per-sonnel. Je crois que l'APCA (Alliance pour le programme cana-dien de l'arthrite) a été une tribune utile qui nous a permis dereconnaître nos objectifs communs et d'établir un ordre depriorités. Cette démarche nous a aidés à unir nos voix. Le pireque nous puissions faire en tant que groupe est de livrer desmessages discordants. Il est très facile pour le gouvernementde se désintéresser d'une cause qui ne fait pas l’unanimité.

5. En 2002, avec les docteurs Howard Stein et GunnarKraag, vous avez publié, « Living Well with Arthritis: Asourcebook for understanding and managing yourarthritis ». Quelle leçon avez-vous tirée de l'écriture decet ouvrage? Si vous aviez la possibilité de publier unautre livre, quel sujet choisiriez-vous?Ce qu'il y a de plus étonnant à propos de toute cette aven-ture, c'est qu’elle s’est fait presque uniquement faite parInternet. Ajoutons quelques appels-conférences et le livreétait prêt. Howard était fantastique! Il corrigeait immédiate-ment notre travail et nous formulait des commentairesextrêmement utiles. L'expérience a été immensément grati -fiante. Le plus formidable a été de pouvoir travailler avecHoward, Gunnar et notre éditeur, chez Penguin Books, NicoleDeMontbrun, qui est devenue une bonne amie. Les leçons

que je retiens : surtout ne pas quitter son emploi régulier (!)et se souvenir que seule Margaret Atwood a le droit dechoisir la jaquette de ses livres.

Pour ce qui est du thème que je choisirais si j'écrivais unautre livre, il ne parlerait probablement pas de médecine etaucun éditeur n’en voudrait. Durant la deuxième guerremondiale, mes grands-parents ont accueillis deux enfantsanglais chez eux. Or, nous avons conservé les lettres que leuront écrites leurs parents. Il serait intéressant d'écrire les lettres de ces enfants à leurs parents pour y décrire lespaysages ruraux de la Nouvelle-Écosse durant la guerre, puisde publier les réponses des parents.

6. Peu de femmes ont obtenu le titre de Rhumatologuede carrière de la SCR et encore moins provenaient dumilieu « communautaire ». Comment la SCR devrait-elleprocéder pour encourager un plus grand accès à despostes de responsabilité?En fait, le titre de Rhumatologue de carrière a été accordé àd'autres médecins qui œuvrent en pratique communautaire,mais je crois que, par rapport aux universitaires, un moinsgrand nombre de rhumatologues exerçant dans la commu-nauté ont occupé des postes de direction et par conséquent,il est important de continuer d'encourager les médecins quisont en pratique communautaire à participer aux activités dela SCR, à devenir membres du conseil d'administration et àassumer certains de ces rôles de responsabilité.

Je crois que pour promouvoir les occasions en ce sens,nous devons d'abord préparer le terrain en rendant la SCRplus présente à ces médecins, en nous assurant que leurexpérience soit intéressante et gratifiante s'ils choisissent defaire partie du conseil d'administration, et en veillant à ceque la SCR soit en position de répondre aux besoins de lapratique communautaire.

JSCR 2008 • Volume 18, Numéro 114

HOMMAGE BORÉAL

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JSCR 2008 • Volume 18, Numéro 1 15

7. Quels devraient être les objectifs de la Société derhumatologie canadienne d'ici les dix prochaines années?Je crois que la SCR va de l'avant et qu'elle progresse, et par-ticulièrement ces jours-ci comparativement à l'époque où jeme suis jointe au conseil d'administration. Je m’en sensmême à des années-lumière. Bien sûr, les portes que nousouvrent l'achat du Journal of Rheumatology nous donnentaccès à un tout autre monde et à de nombreuses possibilités.La SCR a réellement besoin de veiller à ce que la rhumatolo-gie soit une spécialité viable et intéressante et nous devonsencourager et attirer les gens pour qu'ils y fassent carrière.

Nous devons prendre les rênes et contribuer à la création desolutions pertinentes et le plus possible fondées sur despreuves en matière de soins de santé. Nous avons égalementle devoir de veiller à ce que le financement de la recherchesur l'arthrite soit adéquat et constant et que nos chercheurssoient remarqués et reconnus pour leur travail. Notre réu-nion annuelle a été un événement remarquable et un extra-ordinaire outil d'apprentissage, tant lors des séances offi-cielles que des échanges informels. C'est une richesse àpréserver et nous devons continuer d'appuyer et de diversi-fier nos projets de formation.

Omar Shariff n’est pas un Hani El-Gabalawy

« Mais qui a laissé entrer ces gars-là? »Deux gars qui aimeraient bien mieux skier…

La gang à Tony – la Mafia albertaine

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Cliquez ici pour commenter cet articleJSCR 2008 • Volume 18, Numéro 118

Postes de professeurpar John G. Hanly, M.D., FRCPC

ARTHROSCOPE

Le Conseil canadien des rhumatologues universitaires(CCRU) maintient à jour une base de données nationalesur les effectifs médicaux dans les départements de rhu-

matologie universitaires au Canada depuis 1998. Les renseigne-ments sont mis à jour annuellement et nous renseignent sur laconstitution actuelle des facultés, les postes de stagiaires en rhu-matologie et les postes vacants dans les hôpitaux, selon chaquedépartement universitaire. Depuis la création de la base de don-nées, le nombre de postes à combler a varié d'un minimum de 21 à un maximum de 32, dans 11 à 13 centres universitaires etpour toute année donnée. Le graphique ci-dessous résume lenombre, le type et le lieu des postes vacants en rhumatologieuniversitaire en date de juillet 2007. On dénombre en tout 32 postes dans 13 centres au Canada. De ces postes, 31 sont àtemps complet, 27 concernent la rhuma tologie chez l'adulte et

cinq, la rhuma tologie pédiatrique. Selon le poste, la répartitiondu temps entre pratique clinique, enseignement, acti vités derecherche et tâches administratives varie. Ces données pourl’année en cours et les précédentes mettent en lumière l’impor-tante pénurie d’effectifs médicaux dans les centres universitairescanadiens où se pratique la rhumatologie. La base de données nefournit aucun détail quant aux mécanismes de rémunération despostes, puisqu'ils varient considérablement d'un centre à l'autreet ne sont pas colligés au sein de la base de données actuelle.

John G. Hanly, M.D., FRCPCDépartement de rhumatologieQueen Elizabeth II Health Sciences Centre et Dalhousie UniversityHalifax (Nouvelle-Écosse)

Postes à combler en rhumatologie universitaire

Nombre de postes

0 1 2 3 4 5

Source : Le Conseil canadien des rhumatologues universitaires (CCRU), 2007.

Adulte

Adulte

Adulte

Adulte

Adulte

Adulte

Adulte

Adulte

Adulte

Adulte

Adulte

Adulte

University of Calgary

University of Saskatchewan

University of Manitoba

University of Western Ontario

McMaster University

University of Toronto

Queen’s University

Université d’Ottawa

Université McGill

Université de Montréal

Université de Sherbrooke

Université Laval

Memorial University

Pédiatrie

Pédiatrie

Adulte

Pédiatrie

Pédiatrie

Pédiatrie

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JSCR 2008 • Volume 18, Numéro 1 19

Meilleure présentation globale

Mélanie Dieudé : Les autoanticorps dirigés contre les protéines de choc thermique

favorisent la formation de thrombus dans un modèle de thrombus artériel murin

Prix de sciences fondamentales

Steeve Kwan Tat : Le remodelage de l’os sous-chondral arthrosique humain

dépend étroitement de la modulation du RANKL.

Prix Ian Watson (Meilleure présentation sur le lupus)

Carolina Landolt-Marticorena : Les taux de BAFF sont en corrélation avec les

phénotypes anormaux des lymphocytes B chez les patients atteints de LÉD.

Prix Rosen (Meilleur travail de recherche clinique)

Vinod Chandran : Établissement d’une cohorte de patients psoriasiques

atteints d’arthrite non compliquée.

Récipiendaires des prix des rhumatologues en formation Réunion annuelle de la SCR

Par Proton Rahman, M.D., M.Sc.; et Alf Cividino, M.D.

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Le Consortium canadien de recherche en rhumatologies'est donné pour objectif de devenir un chef de file mon-dial dans le domaine des traitements anti-arthritiques effi-

caces et c'est un objectif qu'il est en voie d’atteindre. Incorporéà titre d'organisme sans but lucratif, le Consortium est dirigé parun conseil d'administration, un comité exécutif et un secrétariatcompétents. Ses débuts ont été facilités par le Réseau canadiende l'arthrite (RCA) qui continue de le soutenir à mesure qu’ilévolue et mûrit. En quatre ans, le CCRR est parvenu à générerdes recettes suffisantes pour contrebalancer ses dépenses. Demême, sa prestation de services de classe « affaires » lui a valu laréputation de partenaire estimé au sein de l’industrie pharma-ceutique, pour ce qui est de la mise au point de médicaments. LeCCRR a facilité la réalisation d'études menées à l'instigation deschercheurs, sans toutefois les appuyer directement.

Les rhumatologues se sont joints au CCRR dans l’espoird’accéder plus facilement aux études cliniques, en plus demiser sur la possibilité d'améliorer leur financement dans cemilieu où ils entrent souvent en concurrence les uns avec lesautres pour défrayer leurs coûts. Les études cliniques sontdevenues plus complexes et plus exigeantes sur le plan de lamain-d'œuvre, ce qui rend d'autant plus importante l'obten-tion d'un financement et d'une dotation en personnel quisoient suffisants pour maintenir la viabilité des sites. Leschercheurs canadiens souhaitent depuis longtemps contribuer à l'élaboration des études pour que celles-ci conviennent davantage à notre population de patients.

À ce jour, le CCRR a travaillé avec 24 sociétés pharmaceu-tiques ou biotechnologiques et sept organismes derecherche contractuels et participé ainsi au démarrage de50 études cliniques dans le but d'évaluer 33 nouvellesmodalités thérapeutiques, surtout pour la polyarthrite rhumatoïde. Le CCRR a élargi son mandat en 2006 pourinclure l'arthrite psoriasique, la spondylite ankylosante etl'arthrose, et il prévoit ajouter le lupus en plus d'établir descollaborations avec les groupes SPARCC (pour Spondylo -arthritis Research Consortium of Canada) et CANIOS (pourCanadian Network for Improved outcomes in Systemic LupusErythematosus).

Le principal défi du CCRR, et des études cliniques engénéral, a toujours été le recrutement. Le CCRR étudie desfaçons de réduire les délais et l'incertitude associés aurecrutement des participants aux études cliniques dans lecontexte d'une multiplicité de nouvelles thérapeutiques.Compte tenu des nouvelles homologations de médicamentsprévues, la situation en Amérique du Nord risque peu des'améliorer à court terme.

Bien que le principal souci de l'industrie ait toujours étéle recrutement, le CCRR n'est pas passé inaperçu avec sesservices et ses produits de grande qualité et performants.Pour nombre de promoteurs, les analyses de protocole duCCRR contribuent à l'apport canadien global en matière demodélisation et de finalisation des études. L'efficacité duCCRR à repérer les sites rentables et à négocier judicieuse-ment les budgets a exercé un effet positif sur les échéanciersdes études qui débutent. En stimulant l'intégration efficacedes produits livrables du CCRR à même le processus de miseau point clinique des médicaments du promoteur, il lui serapossible de continuer d’être perçu comme un partenairefiable du développement clinique.

La mise sur pied du « Réseau des Réseaux » (ou N2 pourNetwork of Networks; www.n2canada.ca) a été co-initiée par leCCRR et l'Institut ontarien de recherches sur le cancer etregroupe à présent un nombre important de groupes derecherche spécialisés au Canada. Le réseau N2 a été forméparce que tous les chercheurs cliniques font face aux mêmesdéfis dans leur désir de réaliser des recherches de classemondiale. N2 offre la possibilité de s'exprimer d'une seulevoix sur les questions entourant la recherche clinique etconstitue une tribune à partir de laquelle il est possible decréer et de partager des outils (p. ex., des instructions per-manentes pour les sites de recherche), des ressources et unmême recueil de bonnes pratiques.

Le CCRR cherche à s’adjoindre de nouveaux membresparmi les chercheurs établis qui souhaitent participer à cetorganisation intéressante et sans cesse plus influente et lespersonnes qui envisagent actuellement d’élargir leur sphèred'activité pour inclure les études cliniques. La participationaux études cliniques ajoute une dimension intéressante à lapratique clinique, tout en fournissant à l'investigateur prin-cipal de nouvelles occasions d'apprendre et d'accéder à desthérapeutiques novatrices pour améliorer les soins auxpatients. N'hésitez surtout pas à communiquer avec l'un oul'autre des membres du conseil d'administration(http://www.rheumtrials.ca) ou avec Linda Bennett, direc-trice administrative ([email protected]), pour savoircomment devenir membre du Consortium canadien derecherche en rhumatologie.

Salutations distinguées,

Carter Thorne,Secrétaire-trésorier du CCRR

CCRR 2008 par J. Carter Thorne, M.D., FRCPC, FACP

20 JSCR 2008 • Volume 18, Numéro 1

ARTHROSCOPE

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Dans le cadre d’une initiative débutée il y a 18 mois, une équipe internationale, dirigée par des chercheurs canadienset regroupant 169 rhumatologues, omnipraticiens et patients, a conçu un outil auto-administré, rapide, facile à utili -ser et doté de solides paramètres pour le dépistage précoce de l’arthrite inflammatoire (AI). Cette réalisation repose

sur une interrogation exhaustive et une évaluation critique de la littérature et sur l’application d’une méthode Delphi en troisrondes.

Il s’agit du premier outil de dépistage mis au point de manière rigoureuse pour les nouveaux cas d’arthrite inflammatoire.Joignez-vous à nous pour sa mise à l’essai à plus grande échelle en médecine générale au Canada, afin de confirmer hors detout doute sa validité.

L’une des méthodes susceptibles de mettre au jour plus facilement les cas d’AI dès les premiers stades est son dépistagecontinu par les omnipraticiens à l’aide d’un outil de reconnaissance validé. Nous croyons que cet instrument sensible et spé-cifique accélérera le diagnostic et les demandes de consultation en médecine de spécialité, où un diagnostic définitif peutêtre confirmé par un médecin expérimenté à une étape des plus cruciales.

Dès le début, l’exécutif de la SCR s’est montré très favorable à ce projet. Et en plus des participants déjà inscrits, nous cher-chons à recruter d’autres médecins membres de la SCR et leurs réseaux d’omnipraticiens pour qu’ils participent activementà la phase nationale de l’étude qui s’échelonnera sur les six à douze prochains mois.

Nous demandons ainsi aux réseaux d’omnipraticiens de rester à l’affût lorsque des patients consultent pour de nouveauxsymptômes affectant l’appareil locomoteur (c’est-à-dire, symptômes qui durent depuis 6 à 52 semaines), afin de dépister etd’adresser ces cas en médecine de spécialité. Les rhumatologues consultants acceptent d’examiner un ou deux participantsà l’étude chaque semaine et, le cas échéant, de transmettre les diagnostics à l’équipe de recherche.

Nous sommes impatients de partager avec vous les résultats détaillés de nos travaux et les membres de la SCR qui souhaitent participer à cet excitant projet sont évidemment les bienvenus.

Personne contact : Joel Scarf, chef de projet, à l’adresse [email protected] pour plus de renseignements.

Dre Mary J. Bell

Avis à tous! par Mary J. Bell, M.D., FRCPC

Dougie et Rickie! Copains pour la vie! Les membres de la SCR : toujours aussi joviaux!

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Des nouvelles des Maritimespar Jamie Henderson, M.D.

Les Maritimes subissent actuellement les rigueurs d’unhiver du « bon vieux temps ». La souffleuse a servi plussouvent depuis six semaines que ces trois dernières

années.Chez nous, la dernière nouveauté dans le domaine de la

santé est la récente décision du gouvernement du Nouveau-Brunswick de doter la province d’une faculté de médecine.Les deux premières années d’enseignement se feront à St-Jean et les étudiants seront dispersés dans toute laprovince pour recevoir leurs deux dernières années de for-mation. La faculté de médecine fera partie de la DalhousieUniversity, mais à titre de filiale distincte. Au bout du compte,tout le monde sera un petit peu plus occupé en raison destâches professorales.

Au Nouveau-Brunswick, les effectifs sont stables à l’heureactuelle. On compte neuf rhumatologues pour desservir unepopulation de 750 000 personnes, mais chacun a encore uneliste d’attente substantielle. Moncton arrive en tête, avec quatre rhumatologues (le vénérable Peter Docherty, LeoPicard, Tariq Suhail et Isabelle Deschênes). Fredericton peutmaintenant compter sur trois rhumatologues (JamieHenderson, George Ecker et Joan Pascual). Quant à St-John’s,

on y trouve deux rhumatologues (Eric Grant et EwaSadowska). À l’heure actuelle, l’Île-du-Prince-Édouard n’aqu’un seul rhumatologue, le Dr Ken McCarthy, qui desserttoute l’île à partir de Charlottetown.

Dans les Maritimes, le moment fort de la saison pour larhumatologie est toujours l’assemblée annuelle del’Association des rhumatologues de l’Atlantique. Chaqueannée, au début juin, l’association organise une réuniond’une journée et demie, parfois ponctuée de deux séances deFMC de trois heures et de présentations offertes par deuxconférenciers. Nos invités cette année seront le Dr IanMcInnes et le Dr Esther Sternberg des NIH. La réunion a lieudans un hôtel de Brackley Beach, à l’Île-du-Prince-Édouard,et nous y revenons tous les ans à la demande générale. Nousne recevons qu’occasionnellement la visite de rhumato-logues de l’extérieur. Le Dr Murray Baron est venu passer unesoirée une fois, et finalement il est resté deux jours. Onn’aime pas cet événement, on l’adore Cette année, la réunionaura lieu du 20 au 22 juin. On célébrera alors le 25e anniver-saire de cet événement annuel. Le Dr Leo Picard est notreprésident cette année et il organisera une autre rencontresociale des plus festives.

22 JSCR 2008 • Volume 18, Numéro 1

NOUVELLES RÉGIONALES

Vite, prends la photo, qu’on en revienne à nosLa force exécutive de la SCR et Gunnar Rhumatologues de carrière, en effet!!!

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Alors que les médecines de spécialité en étaient à leurspremiers balbutiements dans les milieux communau-taires au début des années 1970, Peterborough a

recruté son premier rhumatologue : Ian Sutherland a amorcésa pratique en 1975 et je l’ai rejoint en 1981.

J’ai obtenu mon diplôme dans ma ville natale de Belfast, enIrlande du Nord, en 1968. J’avais l’intention de deveniromnipraticien à Belfast, mais après une résidence à Salisbury,à l’Université de la Rhodésie (maintenant connue sous lenom de Zimbabwe), de 1970 à 1972, j’ai commencé une carrière en médecine interne. J’avais également envisagé larhumatologie, mais j’ai choisi de continuer en médecinegénérale. Par contre, après plusieurs années à titre d’in-terniste à St. Thomas en Ontario, où j’étais de garde une nuitsur deux, la lumière s’est faite et je suis très reconnaissant auDr Manfred Harth qui m’a trouvé un poste au sein du programme de rhumatologie de l’University of Western Ontario,en 1979.

Même si notre parcours ne s’est pas fait en ligne droitedepuis l’obtention de mon diplôme et avant notre arrivée àPeterborough, mon épouse Pat et moi-même conservonsd’excellents souvenirs de cette période. J’ai pu acquérir uneexpérience clinique très vaste et nous avons voyagé. En fait,nos enfants sont nés sur trois continents différents : Afrique,Europe et Amérique du Nord.

Fred Doris et Susan Sudbury se sont joints à nous àPeterborough en 1989, suivis de l’épouse de Fred, Jane Purvisen 1992. Jusqu’alors, j’avais travaillé seul et lorsque Fred s’estjoint à moi au bureau, j’ai grandement apprécié la proximité

d’un collègue avec qui partager des connaissances, discuterdes cas et blaguer.

Ian Sutherland avait tracé le chemin et établi une unité derhumatologie, petite mais efficace, et ceux d’entre nous quiont suivi ont su en tirer profit. Par contre, pour diversesraisons, cette unité a cessé de fonctionner.

Susan Sudbury a quitté la rhumatologie en 2001 pourdevenir hospitaliste en chef. Ian Sutherland a quitté en 2004pour accepter un poste en administration hospitalière enNouvelle-Écosse.

L’un des changements les plus importants à survenir aucours des dernières années, ici, a probablement été que lesrhumatologues ont abandonné les gardes en médecineinterne. Cela nous a permis à tous d’adopter un mode de viebeaucoup plus détendu et nous a laissé libres de nous con-sacrer davantage à la rhumatologie.

À Peterborough, la grande nouvelle de l’heure est l’ouverturede notre nouvel hôpital, qui remplace les anciens Civic Hospitalet St. Joseph’s Hospital. Son ouverture est prévue pour le 8 juin2008. Il aura une capacité de 494 lits, y compris une unité deréadaptation de 30 lits pour malades hospitalisés.

La région de Peterborough connaît actuellement unepénurie de rhumatologues. Par contre, nous avons pleine-ment confiance en l’excellence de nos effectifs médicauxactuels. Notre région de Kawartha est belle et dynamique etnous nous trouvons à peine à un peu plus d’une heure ducentre-ville de Toronto, nous sommes ainsi persuadés quenous n’aurons aucune difficulté à attirer plusieurs nouveauxrhumatologues d’ici les quelques prochaines années.

La pratique en rhumatologie et lesnouvelles de Peterborough et du district en généralpar Ivan McCully, M.B., DCH, MRCP, FRCPC

potins croustillants! Membres du Club présidentiel de la SCR. Des hommesd’honneur et une femme vénérable!

Dafna en train de pontifier (chose habituelle) et Bob en train d’écouter (chose inhabituelle).

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Cliquez ici pour commenter cet articleJSCR 2008 • Volume 18, Numéro 124

NOUVELLES RÉGIONALES

Pédorhumatologie : Pratique solo en SaskatchewanPas Alan M. Rosenberg, M.D.

Pour certains, établir l’un des premiers programmes depédorhumatologie au Canada en Saskatchewan en1981 était une folie, pour d’autres, une idée lumineuse.

À cette époque, la rhumatologie n’était pas reconnue commediscipline pédiatrique. C’est le regretté Don Mitchell, réputérhumatologue saskatchewanais chez l’adulte, qui a réaliséqu’on ne pouvait pas se contenter d’appliquer aux enfants lesméthodes diagnostiques et thérapeutiques habituellementutilisées chez les adultes. C’est à cet homme visionnaire quel’on doit le recrutement du premier (et encore seul)pédorhumatologue de la Saskatchewan.

Le fait d’être seul à assurer des soins spécialisés à des mil-liers d’enfants pendant de nombreuses années permet d’observer l’évolution des maladies rhumatismales infantileset de suivre la croissance de tous ces enfants inspirants qui,malgré leur arthrite, réalisent de grandes choses.

En Saskatchewan, bien souvent, les jeunes patients de rhu-matologie pédiatrique vivent en milieu rural et éloigné.L’accès à des soins adéquats repose donc sur les cliniquesambulantes et sur le vaste réseau saskatchewanais de studiosde téléconférence pour tenir des consultations cliniquesmalgré la distance.

Les problèmes potentiels d’un pédorhumatologue qui travaille seul ont été atténués substantiellement enSaskatchewan par l’existence de réseaux de soutien locaux etla disponibilité des confrères de l’extérieur. Appels télé-phoniques, courriels, vidéoconférences avec des spécialistesdes provinces voisines et visites des professeurs des facultéssont autant de moyens de consulter les experts.

L’enseignement est une responsabilité indispensable auprogramme de pédorhumatologie de la Saskatchewan. Lapédiatrie générale dans cette province est presque exclusive-ment dispensée par les médecins de famille qui doivent êtrepréparés à reconnaître sans tarder les maladies rhuma-tismales et à fournir leur aide à l’échelon local.

La recherche fait également partie intégrante de notreprogramme. Le Pediatric Rheumatic Disease Research Laboratoryn’a jamais cessé de fonctionner depuis 1981. La créationrécente de l’ICAARE (pour Institute of Child and Adult Arthritis

Research, www.icaare.ca) facilitera la recherche en collabora-tion. Une base de données longitudinale prospective comporte des données complètes sur l’épidémiologie et lestyle de vie d’environ 4 000 patients. Notre programme derecherche bénéficie de collaborations nationales et dirigeune initiative pancanadienne pour l’étude des prédicteursbiologiques de l’issue de l’arthrite juvénile (l’étude BBOPpour Biologically-Based Outcome Predictors, www.bbop.ca). Lelaboratoire étudie également les origines les plus anciennesde la pathologie en analysant les signes avertisseurs de ma -ladies inflammatoires qui se sont ultérieurement déclarées.

Le laboratoire se consacre à la recherche transdisci-plinaire. Ses collaborateurs, qui proviennent d’horizonsdivers, contribuent à nos études pluridisciplinaires. Soninterdisciplinarité se voit facilitée par sa localisation, aucœur du campus de l’University of Saskatchewan, à proximitéde tous les collèges universitaires et de nombreux groupes derecherche renommés, tels que Canadian Light Source et laVaccine and Infectious Disease Organization. Un vaste etdynamique pôle de recherche qui laisse une place à l’entreprise privée favorise la collaboration avec les partenaires de l’industrie. À la faculté de médecine, deuxnouvelles tours sont en construction pour la recherche ensciences de la santé. On prévoit aussi la construction d’unnouvel hôpital pour enfants qui représentera un atout sur leplan des soins cliniques, de l’enseignement et des possibilitésde recherche.

Les pédorhumatologues plus jeunes et plus pragmatiques,ne seront pas attirés vers un établissement où ils seraientappelés à travailler seuls. Compte tenu de ce fait et desresponsabilités croissantes qui nous attendent sur le planclinique et sur le plan de la recherche, nous souhaitonsrecruter un second pédorhumatologue.

La croissance économique actuelle de la Saskatchewan aété associée à un foisonnement remarquable de la recherchebiomédicale et biotechnologique. Le programme depédorhumatologie de la Saskatchewan souhaite continuerd’être le reflet de ce dynamisme, pour le plus grand bien desenfants atteints de maladies rhumatismales.

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Grossesse et ARMM biologiquespar Stephanie Ensworth, M.D., FRCPC, ABIM

Les études randomisées à double insu avec témoins sous placebo n’ont pas fourni de réponses définitives àcertaines importantes questions cliniques. La rubrique Consultation de couloir du Journal de la Sociétécanadienne de rhumatologie cherchera à résoudre vos plus épineux dilemmes par voie de consensus, en lesadressant à des experts.Veuillez soumettre vos questions à l’adresse : [email protected].

Réponse :

On dispose de très peu de données sur les agents anti-TNFbiologiques administrés par voie sous-cutanée et la grossesse(et il existe beaucoup moins de documentation sur l’adali-mumab que sur l’étanercept, étant donné que ce dernier a étéapprouvée par la FDA pour le traitement de la polyarthriterhumatoïde [PR] cinq ans avant l’adalimumab). La FDA a classéces agents biologiques selon une catégorie de risque B rela-tivement à la grossesse, ce qui signifie qu’aucune réactionindésirable grave sur la grossesse n’a été observée lors desétudes menées chez l’animal, mais on dispose de trop peu d’études contrôlées chez l’être humain. Selon certains rap-ports et des séries de cas, l’exposition des patientes enceintesatteintes de PR à l’étanercept et à l’adalimumab n’a donné lieuà aucun accroissement du risque d’issue négative de lagrossesse comparativement à la population générale. Un plusgrand nombre d’articles portent sur l’exposition à des agentsbiologiques en début de grossesse et on dispose de moins dedonnées en ce qui concerne les deux derniers trimestres de lagestation.

Les experts internationaux des maladies rhumatismales dansla grossesse ne sont pas tous du même avis. Certains disentque « Tant qu’on ne disposera pas de plus de données, on nepeut tirer aucune conclusion finale quant à l’innocuité dutraitement par anti-TNF avant, durant ou immédiatementaprès la grossesse »; d’autres affirment que « les donnéesdisponibles sont rassurantes mais trop peu nombreuses pourque l’on puisse appuyer le traitement par inhibiteur du TNF-alpha durant la grossesse », ou encore, « le traitement anti-TNFn’est pas nécessairement à éviter dans toutes les grossesses ».

Les fabricants recommandent l’arrêt de l’étanercept au moinsdeux semaines avant et l’arrêt de l’adalimumab cinq mois avantle moment prévu de la conception, mais ces recommandationsse fondent souvent sur des considérations d’ordre juridiqueplutôt que médical. Des rapports de cas isolés d’anomaliescongénitales associées à l’exposition, principalement à l’étan-ercept, mais aussi à l’adalimumab, ont été publiés et rapportéspar la FDA. Les expositions ont varié en durée, allant du débutde la grossesse seulement, à de fortes doses (étanercept 50 mgdeux fois par semaine) tout au long de la gestation. On ignores’il y a un lien de cause à effet entre ces anomalies congéni-tales et l’exposition aux agents biologiques en cours degrossesse. Étant donné qu’on ne semble pas être en présence,du moins, d’un risque excédentaire important, ces agentsbiologiques doivent être envisagés avec prudence avant etdurant la grossesse, et administrés à la plus faible posologie,après une analyse individuelle du rapport risques:avantagespour chaque patiente. Le tout doit évidemment faire l’objetd’une discussion approfondie entre la patiente et sonmédecin, et ce, bien avant l’arrêt de la contraception.

Ici, je ne recommanderais pas l’arrêt de l’agent biologiquechez cette patiente pendant qu’elle essaie de devenirenceinte. Il faut parfois un an et même plus avant qu’unefemme ne devienne enceinte et la PR de la patiente doitpréférablement rester sous contrôle pendant ce temps. Étantdonné qu’on dispose de plus d’articles sur l’étanercept dansla grossesse que sur l’adalimumab et que l’étanercept estdoté d’une demi-vie terminale plus brève (quatre à cinqjours) comparativement à l’adalimumab (14 jours), si lapatiente reçoit actuellement de l’adalimumab comme « un

Histoire de cas :

Mme Jordan, une femme de 28 ans, mère d’un enfant et atteinte de polyarthrite rhumatoïde (PR) envisage une

seconde grossesse. Sa PR a débuté quatre ans auparavant, huit semaines après la naissance de son premier enfant.

Après avoir connu des échecs thérapeutiques avec le méthotrexate, la sulfasalazine et l’hydroxychloroquine, elle est

entrée en rémission depuis deux ans grâce à un traitement par anti-TNF biologique administré par voie sous-

cutanée. Elle ne prend aucun autre médicament.

Devrait-elle continuer de recevoir son agent biologique avant de tenter de concevoir à nouveau et si oui,

pendant combien de temps? Peut-on utiliser des agents biologiques durant la grossesse? Si elle manifeste une

poussée de sa PR après l’accouchement, devra-t-elle cesser l’allaitement et reprendre son traitement biologique?

30 JSCR 2008 • Volume 18, Numéro 1

CONSULTATION DE COULOIR

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traitement par anti-TNF biologique », j’envisagerais de la fairepasser à l’étanercept. Puisque sa PR est actuellement « enrémission », j’essaierais une posologie plus faible d’étaner-cept, à raison peut-être de 25 mg, s.-c. par semaine et je vérifierais s’il est possible de continuer ainsi de maîtriser saPR. Il faudrait renseigner et surveiller étroitement la patientede sorte que la grossesse puisse être diagnostiquée le plus tôtpossible. Si la PR de la patiente reste en rémission alorsqu’elle prend des agents biologiques jusqu’au diagnostic dela grossesse, je cesserais immédiatement l’agent biologiquedès la confirmation de la grossesse, pour réduire autant quepossible le risque d’exposer l’embryon à l’agent biologique.

Étant donné que la PR est significativement moins activedurant la grossesse chez 70 % des patientes, Mme Jordan a debonnes chances de pouvoir mener sa grossesse à terme sanstraitement.

Le meilleur facteur prédicteur de l’issue de la grossesse etdu post-partum en présence de maladie rhumatismale chez

une patiente réside dans ses antécédents obstétricaux. Étantdonné que la PR de Mme Jordan a débuté huit semainesaprès son accouchement et parce que de nombreusespatientes atteintes de PR qui ont vu leur état s’améliorerdurant la grossesse ont aussi eu des poussées de la maladieaprès l’accouchement, cette patiente risque fort de connaîtreun épisode semblable. Or, elle a besoin d’être fonctionnelle.Une poussée de PR post-partum risquerait d’être mal tolérée.Je débuterais le traitement biologique après l’accouchement,dès le rétablissement de la patiente.

On en sait relativement peu sur le traitement biologique etl’allaitement. C’est pourquoi je recommanderais que cettepatiente n’allaite pas. Avant d’arrêter la contraception, je luidirais que, selon moi, il serait préférable pour elle, pour lenouveau-né et sa famille qu’elle n’allaite pas et qu’ellereprenne son traitement biologique rapidement après l’accouchement pour tenter d’éviter une poussée de PR post-partum.

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31JSCR 2008 • Volume 18, Numéro 1

Élaboré grâce à une subvention sans restriction à visée éducative de Pfizer Canada.

La Dre Stephanie Ensworth est professeure adjointe de médecine clinique, au Mary Pack Arthritis Centre et à l’Arthritis ResearchCentre of Canada, Vancouver, C.-B.

RÉFÉRENCES :1. Skomsvoll JF, Wallenius M, Koksvik et coll. Drug Insight: anti-tumor necrosis

factor therapy for inflammatory arthropathies during reproduction, pregnan-cy and lactation. Nature Clinical Practice Rheumatology 2007;3(3):156-164.

2. Salmon JE, Alpert D. Are we coming to terms with Tumor Necrosis FactorInhibition in pregnancy? Arthritis Rheum 2006; 54(8):2353-55.

3. Hyrich KL, Symmons DP, Watson KD, Silman AJ. Au nom de la BritishSociety for Rheumatology Biologics Register. Pregnancy outcome in womenwho were exposed to anti-tumor necrosis factor agents: results from anational population register. Arthritis Rheum 2006;54:2701-2.

3. Golding A, Haque UJ, Giles JT. Rheumatoid Arthritis and Reproduction.Rheum Dis Clin N Am 2007; 33: 319-343.

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8. Chambers CD, Tutuncu ZN, Johnson D, Jones KL. Human pregnancy safetyfor agents used to treat rheumatoid arthritis: adequacy of available infor-mation and strategies for developing post-marketing data. Arthritis Res Ther2006;8:225.

9. Roux CH, Brocq O, Breuil V et coll. Pregnancy in rheumatology patientsexposed to anti-tumour necrosis factor (TNF)- alpha therapy. Rheumatology2007;46:695-698.

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La publication du Journal de la Société canadienne de rhumatologie a été rendue possible grâce à une subvention sans restriction à visée éducative offerte par Pfizer Canada.

Les lauréats du concours de photos de la 63e

réunion annuelle à Mont Tremblant !

Le Cavalier solitaire

Une vue embrumée du Village

MEILLEUR PAYSAGE : Dr Humaid Al Wahshi

MEILLEURE PHOTO « SUR LE VIF » : Dr Gunnar Kraag

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